Un tram-bus pour rien ?
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Un tram-bus pour rien ?
GRATUIT N°27 UNE à NÎMES I Le e -magazine des gens qui aiment leur ville I O c tobre 2012 I Un tram-bus pour rien ? Jean-Claude Gruette Le portrait du facteur www.uneanimes.fr sa Fra vi nc e es au ca Q et at ar Un nouveau gastro: Le SKAB Le lauréat du prix Hemingway Le crocodile de la place du marché S O M M A I R E A la Une: Un tram bus pour rien ? Les Nîmois donnent leur avis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . pages 4/5 Chronique d'une Nîmoise Miss Blablabla se transforme en bricole-girl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 6 Dans le rétro: Un des auteurs de la déclaration des droits de l'homme est nîmois . . . . . . . . . . . page 7 Découverte d'un commerce (pas encore) mythique: le restaurant SKAB . . . . . . pages 8/9 Jean-Claude Gruette portrait du facteur chance du centre ville . . . . . . . . . . . . . . . page 11 Francesca expatriée à Doha au Qatar explique sa vie nouvelle . . . . . . . . . . . . . . . page 12 Reg'art sur le lauréat du prix Hemingway . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 14 Un mois, un mot nîmois... Mornifle: Créature jeune et de toute petite taille qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. 2 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 UNE à NÎMES Directeur de la publication : Jérôme Puech. Rédacteurs: Miss Blablabla, Georges Mathon, Emeline Majorczyk et Jérôme Puech. Photographes: Alain Bérard et la rédaction. Webmaster: Tommy Desimone. Maquette: Agence Binome. Relecture: Aurélia Dubuc. Nous écrire: uneanimeslemag@ gmail.com. Site : www.uneanimes.fr. Retrouvez tous les n°. Mensuel et gratuit. Dépôt légal numérique BNF. Diffusion: 12 000 destinataires mail. Régie publicitaire: Esprit Média: 04 66 29 75 19. Nîmes, la mosaïque ! N îmes est exceptionnelle de par sa diversité. Pour moi, c’est une mosaïque. Pourquoi ? Jean-Paul Boré est conseiller régional (PC) délégué à la jeunesse, au handicap, aux luttes contre les discriminations, le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Il prépare avec l'association "Tous pour Nîmes et son agglomération" un projet municipal pour 2014. www.touspournimes.com Parce que la différence avec toutes les expressions désignant le vivre ensemble, l’union, le rassemblement et j’en passe, s’il manque une pièce, la mosaïque n’est pas complète. On compare souvent Nîmes à un gros village où tout le monde se connait. Ici on est capable de s’étriper et de se retrouver dans les grands moments. La féria n’en est-elle pas l’exemple ? Au risque de passer pour un naïf, cette image me plait et me fait aimer Nîmes comme aucune autre ville. Pourtant, Nîmes a vécu des périodes dures durant son histoire, comme en témoigne entre autres, Christian Ligier dans "Nîmes sans visa". Mais qu’importe. Aujourd’hui, protestants et catholiques rejoints par toutes les autres religions se parlent, communient et recherchent ensemble la concorde. Le temps de la main tendue est venu si l’on est ambitieux pour l’avenir de Nîmes. Naïf, certainement encore quand je rêve de voir se réaliser cela au plan politique. Pourtant, c’est ce qui me fait vibrer et me lever le matin. Comme dirait l’autre: j’y pense en me rasant. Cette gageure a guidé une bande d’amis pour créer l’association Tous Pour Nîmes et son Agglomération. Ses membres viennent de toutes parts, sauf du bord de l’exclusion et du refus de l’autre. Portés par l’idée majeure de dépasser les clivages inutiles, cette équipe relève le défi de miser sur l’intelligence, la créativité et la participation du peuple mosaïque de Nîmes : citoyens de tous les quartiers, acteurs économiques, militants politiques, syndicaux ou associatifs, afin d’ouvrir une perspective fondée sur des valeurs humanistes. Affranchis des contraintes du seul calendrier électoral, nous voulons avec tous, imaginer la ville pour les décennies à venir pour aimer Nîmes plus encore. Jean Paul Boré UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 3 la Une à Nîmes Le tram bus, un gaspillage ? Ça y est le tram-bus tant attendu est en service depuis le 29 septembre dernier. Une à Nîmes revient sur ce projet phare de 79 millions d'euros. La rédaction a demandé aux Nîmois ce qu’ils en pensent. Cette ligne n’est elle pas trop coûteuse pour un bus amélioré ? L ’ironie de l’histoire est ainsi. Nîmes possédait jusqu’en 1952 un tramway. Une ligne partait de la gare et faisait le tour des boulevards. Une autre faisait des allers-retours d’est en ouest. Certains nîmois se souviennent l’avoir pris le dimanche pour se rendre aux mazets. A l’époque, avec peu de moyens de se déplacer, le tramway était une solution. Aujourd’hui c’est l’inverse, le recours au tram-bus a pour objectif de désengorger la circulation et le stationnement en incitant les usagers à utiliser ce nouveau transport en commun. « Ma femme était obligée de m’accompagner en voiture jusqu’au centre ville. Désormais elle me laissera à la 4 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 sortie de Caissargues pour que je le prenne » explique curieux, Michel, cadre au Conseil général du Gard. Crédit photo: nemausensis.com Une facture de 79 millions d’euros pour une seule ligne La première ligne mise en service depuis le 29 septembre permet aux usagers de prendre un tram-bus (d’une capacité de 135 personnes) toutes les cinq minutes. Il circule sur une voie exclusivement réservée (en site propre) de la sortie de l’autoroute de Caissargues jusqu’aux arènes. La ligne passe par le Mas de Vignole (non loin de Géant Casino), le Parnasse, la piscine, Capouchiné, le boulevard JeanJaurès, la rue de la République et les arènes (un demi-tour). Ce sont près de 6 000 voyageurs/ jour qui sont attendus d’ici 2015 la Une à Nîmes et ses commerçants avaient été les tristes victimes ainsi que les contribuables. pour un euro le trajet. Avec 9 stations et un tracé de 4,5 kilomètres. L'opération a coûté « 79 millions d’euros * ». Quoi qu’il en soit Nîmes et son agglomération devaient se lancer dans la mise en œuvre d’un nouveau transport en commun. Un coût déraisonnable pour un bus amélioré ? Le coût du kilomètre du tram bus de Nîmes revient à 17,5 millions d’euros alors que la moyenne du coût du kilomètre pour la construction d’un tramway reviendrait en moyenne entre 10 et 15 millions d’euros**. Pour exemple, la ville d’Avignon va s’équiper d’un vrai tramway. Le coût annoncé est de 250 millions d’euros pour 14,7 km soit donc 17 millions d’euros le kilomètre. Alors dans ce cas pourquoi la communauté d’agglomération de Nîmes se paie un tram bus au prix d’un vrai tramway ? La question mérite d’être posée ce d’autant que les élus communautaires envisagent une ligne de tramway cette fois-ci d’est en ouest pour 2017. Les études ont été lancées en ce sens. Et l’avenir ? Le tram bus a vocation à faire le tour des boulevards de l’Ecusson dans les années à venir. « A cause d’une poignée de réactionnaires nous n’avons pas pu faire ce trajet» a indiqué Jean-Paul Fournier dans son discours inaugural. Une bataille risque à nouveau de s’engager autour de la préservation des arbres. Cette bataille avait fait, non seulement polémique, mais aussi l’objet d’une bataille juridique entre associations et la communauté d’agglomération. Le centre ville Cependant les questions demeurent: à ce niveau d’investissement ne fallait-il pas prendre un vrai tramway ? Les Nîmois adopterontils ce nouveau mode de transport ? Ne fallait-il pas commencer par une ligne desservant la gare SNCF ? Les réponses à ces questions comme les changements de comportement prendront sans doute du temps au pays des « réboussiers » de tout poil. Jérôme Puech n * Selon Midi Libre édition Nîmes du 29 septembre 2012 page 3 ** Source Wikipédia Cinq avis... Thierry- Bernis Je ne prendrai pas le bus car il n’est pas écologique. Il aurait été tout électrique, je le prendrai volontiers. Je l’essaierai pour la prochaine Féria Martine- Nîmes Je pense que ça va être bien, mieux desservi et plus rapide. Il va passer à des endroits inhabituels. Il va me poser juste à côté de mon travail. Idéal. Yoan Corinne, Ilana et Bar les 2 mondes Esteban - Nîmes J’espère que ça va redynamiser le centre ville. J’attends ça depuis des années comme les commerçants de la rue de la République. Imaginez donc 3 ans de travaux. Ma crainte est que les Nîmois s’en servent pour aller à l’extérieur. Je ne le prendrai pas si ce n’est occasionnellement pour aller à la polyclinique ou à Géant Casino. J’habite le centre ville donc cela ne m’est pas très utile. Sandrine commerçante- Nîmes C’est du n’importe quoi ! Il fallait un tramway ou un bus. Là ça ne veut rien dire. Je ne pense pas que le tram-bus amènera plus de monde en centre ville. On a souffert des travaux pendant deux ans pour rien. UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 5 Chronique de Miss Blablabla age rap t t a r e d n o Sessi L e mois d’octobre, c’est un peu le mois des deuxièmes chances. Comme une vaste session de rattrapage de tout ce que l’on n’aurait pas pu faire avant. L’excuse absolue de ne pas s’y être mis avant. Ben oui, en janvier nous prenons tous, à l’occasion de la nouvelle année et son florilège d’espérances, moultes résolutions que nous prendrons grand soin de ne pas réaliser, parce que c’est pas un poil qu’on a dans la main, mais un baobab: arrêter de fumer (LoL), perdre du poids (AHAHAH), trouver l’amour de sa vie (oui tu vas le trouver… plusieurs fois dans l’année), se mettre au sport (le quoi ?)… Bref, on y croit dur comme fer. Et un mois après la rentrée, faisant le point sur soi même, sa vie, son œuvre, on se rend compte qu’on est un peu une fiente de pigeon mourant : pas grand-chose. Parce qu’on n’a pas encore amorcé un début de commencement d e l’une de nos résolutions de janvier. Perso, ma résolution de rattrapage, c’est d’enfin accrocher un cadre qui traine chez moi. Pour cela, j’ai emprunté à mon Père-cet-être-delumière sa perceuse… qui doit avoir le même âge que lui. Et j’ai désormais la conviction que les années perceuse sont les mêmes que les années chiens : beaucoup plus nombreuses que pour nous, humains. Me voilà donc seule, face au mur, la perceuse à la main avec son long fil, la cheville, la vis. Comme il fait encore une belle chaleur et que Papa m'a toujours dit que pour pas faire de bêtise en bricolant, faut être habillé à l'aise, j'ai décidé de me mettre SUPER à l'aise : j’ai enfilé le maillot de bain vieux comme Hérode, donc parfait pour bricoler. Un deux-pièces en lurex rose. Oui. Comme celui de Barbie. Ne me demandez surtout pas d’où je sors ce spécimen. C’est inavouable. ole Barbie bric quoi ! La honte sur soi C’est donc en Octobre que tout se joue pour ne pas finir l’année avec ce boulet de honte accroché à la cheville. On redémarre une année de taf/fac/ recherche d’emploi sur la session de rattrapage des résolutions. Ca tombe un peu pile poil et là, tu ne peux que constater que quand même, la nature est drôlement bien faite (sauf en ce qui concerne l’inégalité des métabolismes devant une tablette de chocolat, mais c’est un autre sujet). Puis grosse prise de conscience : en perçant, je risque de prendre des éclats de béton dans les yeux (on voit que j’ai pas l’habitude, hein ?). Sans lunettes de bricoleuse, je prends ce que j’ai sous la main et qui peut être abîmé… et me voilà avec mes lunettes de soleil aux verres de couleur rose sur le nez. Total monochrome. Barbie bricole, quoi. Et Barbie bricole, pour le plus grand plaisir du voisin d’en face, qui n’a pas raté une miette du biniou. Ce dont je ne me suis aperçue qu’une fois le cadre enfin accroché au mur. Vive le vis-à-vis. D’ores et déjà, pour 2013, je mets en numéro 1 de la liste de résolutions: ACHETER DES RIDEAUX. Retrouvez Miss Blablabla: http://blog.missblablabla.com 6 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 Dans le Rétro Un des auteurs de la déclaration des droits de l'homme, Rabaut St Etienne Le défenseur de la liberté de conscience Article 10: Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi. Au moment où l’actualité oppose la liberté d’expression au respect des cultes, Une à Nîmes revient sur l’histoire de l’auteur nîmois de l’article 10 de la déclaration universelle. Un homme de grande tolérance. Un militant de la cause protestante Jean-Paul Rabaut, surnommé SaintÉtienne, naquit à Nîmes le 14 novembre 1743. Il était le fils de Paul Rabaut dont le nom est si célèbre dans l'histoire du protestantisme français au XVIIIème ; frappé dès sa naissance par les lois de proscription qui pesaient sur les protestants. Jean-Paul Rabaut marcha sur les traces de son père et se distingua à une époque si troublée par la modération des pensées et des actions. Le défenseur de la liberté de la presse Il forma le projet de faire convertir en droit la tolérance dont les protestants étaient l'objet et alla à Paris pour solliciter plus activement la concession d'un état civil pour les protestants. Ses succès le firent choisir par les habitants de Nîmes comme député du tiers état aux États Généraux. Dans cette assemblée, il fut le champion et le défenseur de l'égalité entre les trois ordres, de la liberté de Conscience, de la liberté de la presse et de l'institution du jury pour les délits de la presse. Comment ce Nîmois réagirait aujourd'hui face aux caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo ? Une fin tragique Le Nîmois fit partie du groupe des Girondins qui auraient voulu arrêter la France sur la voie des changements qui paraissaient inévitables mais pour lesquels il comprenait que le peuple n'était pas mûr. Malgré cela, quand sur la proposition de Grégoire l'abolition de la royauté fut acclamée le 21 septembre 1792 par l'Assemblée tout entière, Rabaut SaintÉtienne vota pour la réclusion du Roi ; malgré ses efforts, la sentence de mort ayant été prononcée, il ne resta plus à Rabaut Saint-Étienne qu'à voter pour un sursis. Nommé le 23 janvier 1793 président de l'Assemblée nationale, il fut mis en accusation après les événements du 31 mai. Rabaud Saint Etienne fut guillotiné le 5 décembre 1793 à l’âge de 50 ans. Georges Mathon n www.nemausensis.com UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 7 Les gastronomes en culottes courtes Sébastien et Alban en haut 8 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 Sébastien et Alban, jeunes trentenaires, ouvrent un restaurant gastronomique en octobre rue de la République. De belles expériences et une énorme envie pour se faire une place parmi les meilleures tables de la ville. L eur histoire débute en 2004 chez Pierre Gagnaire à Paris, le restaurant trois étoiles Michelin. Alban est alors chef de rang et Sébastien est chef de partie en cuisine. « Nous sommes devenus amis à ce moment là puis chacun a réalisé sa trajectoire » explique Alban, le plus bavard. Alban s’est exilé à Hong Kong pour être sommelier et Sébastien a vécu diverses expériences parisiennes dans des hôtels quatre étoiles et au restaurant « La truffe noire » (une étoile Michelin). En 2011, les deux compères décident de « voler de leurs propres ailes ». Ils prospectent dans le Gard : Sommières, Uzès, Nîmes. Des locaux à leur goût Après mures réflexions, ils achètent l’ancien « Toril », 7 rue de la République. « Les 600 mètres carré de volume et son patio extérieur nous ont séduit » déclare Alban. « Ce lieu est pour nous fonctionnel, évolutif et Des goûts dans leurs locaux « On n’est pas Nîmois mais on va le devenir de cœur » expliquent les deux gastronomes. Et question intégration dans l’identité culinaire locale, Sébastien est intarissable. « Nous proposerons toute l’année des produits locaux de saison comme la picholine, l’asperge, la gariguette, l’oignon des Cévennes, le navet de Pardailhan, le pélardon… ». Au rayon des poissons, il veut travailler avec tout le monde. Il commencera avec la poissonnerie Mathieu. Pour les viandes, il va explorer les filières courtes et fera appel à ses vieux réflexes en passant par le marché de Rungis. Son plat préféré est « le foie gras » répond le jeune homme originaire du sud ouest. Arborant un t-shirt d’une célèbre équipe de rugby de là bas, nul doute que les produits des Landes seront à l’honneur dans ce nouveau lieu. Une approche sociétale de Nîmes Alban et Sébastien misent sur l’évolution positive du quartier avec la mise en service du tram bus depuis quelques jours, la proximité avec les arènes, la Chambre de Commerce, les tribunaux et bien sur le futur musée de la romanité. Ils ont fait appel à des savoir-faire typiquement d’ici. « Nous avons fait intervenir Aurélie Granier, architecte d’intérieur découverte sur TV sud ». Ils se sont attachés les conseils en communication de la pétillante Barbara Dodet (portrait Une à Nîmes n°16 cf. www.uneanimes.fr), responsable de la communication des Costières de Nîmes puis de Diane Lehnisch, ancienne réceptionniste du Royal Hôtel. Les pianos ont commencé à diffuser leurs premières odeurs enivrantes…c’est peut être un détail pour vous mais pour eux ça veut dire beaucoup ! Jérôme Puech Skab restaurant 7, rue de la République 30 000 Nîmes Tél. 04 66 21 94 30 www.restaurant-skab.fr à notre goût » poursuit-il. Le lieu sera aux couleurs grises anthracite et orange style année 70. Roche Bobois aménagera l’accueil. Le mobilier provient de Richard Diffusion sur commande spéciale des deux entrepreneurs. Deux salles privées seront à disposition de la clientèle d’affaire : un laboratoire de 20 couverts et une pièce ouverte de 6-8 personnes à côté d’une superbe cave vitrée. « La cuisine sera ouverte et à la vue de tous » complète Sébastien car « nous n’avons rien à cacher bien au contraire ». Seulement 30 couverts seront dressés dans le but « de vraiment choyer chaque client» insiste Alban. Le restaurant Skab en quelques chiffres : 400 000 euros d’investissement (achat et travaux) 5 + 2 employés et responsables 8 octobre : ouverture 80 références de vin 100% des produits « faits maison » 22 euros (à partir de) pour déjeuner UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 9 Plaisirs de voir et d'entendre Raphael Larie et Manau Avant Raphael Larie était restaurateur. Il tenait avec un certain don le restaurant à tapas Le Pian, non loin de la place Montcalm. Ses amis et les meilleurs clients le voyaient prendre quelques fois, en fin de soirée, sa guitare. Des souvenirs inoubliables. Mais ça c'était avant. Raphael se lance dans une carrière d'auteurcompositeur-interprêtre. Raphael fera la première partie du concert de Manau (si souviens-toi "la tribu de Dana...") prévu le le 26 octobre à l'espace de Vergèze. Si Manau jouera les titres de son album "Panique celtique 2 - le village", le Nîmois interpretera des titres de son dernier album de 5 titres comme "le soleil et la lune" et "cambrioleur". Info & Réservations : 04 90 33 79 56 www.manauofficiel.com - Réseaux fnac et ticketnet Tarif : de 20€ à 26,80€ Espace Vergèze – rue Victor Hugo – 30310 - Vergèze UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 10 Raphael Larie Rencontre nîmoise Le facteur chance Jean-Claude Gruette Le petit questionnaire Portrait croqué par Jérôme Puech Un Nîmois : André Kabile, le joueur de foot du Nîmes Olympique. Je le voyais jouer au stade Jean Bouin. Il n’a pas changé. Il a la pêche. Il m’a marqué tel un black qui a réussi. Un événement : la féria bien sur. Je reçois mes amis et je les amène dans des endroits que je connais et je les rends fous (il rigole). Un lieu: le bar le 421 de la rue Fresque car je me sens bien quand je suis là bas. Jean-Claude ou « Néné » est le facteur du centre ville. Inlassablement, il apporte le courrier aux habitants du centre ville. Ce personnage atypique fait parti intégrante du paysage du cœur de la ville. Portrait. « Le peu que j’ai me rend heureux » est la phrase qui résume la vie et la bonne humeur de Jean-Claude alias « Néné ». Ce Nîmois, d’origine martiniquaise, est facteur pour le quartier de l’Ecusson. Vous l’avez sans doute croisé un matin lors de ses innombrables tournées. « Je me sens complètement chez moi ici. Je me suis approprié la ville. Je connais tout le monde. Je pourrai me présenter à la mairie » explique rigolard l’employé de la Poste. Il me montre son téléphone portable et ses 1247 contacts. Bienvenue chez les tchi’s Son parcours est semblable à beaucoup de nîmois. Né dans le quartier de Montaury, il va à l’école à Jean-Jaurès puis à celle de Fernand Pelloutier puis au Chemin bas d’Avignon. Il enchaîne avec le collège Romain Rolland puis le lycée Camargue. Sa vie professionnelle débute dans les transports Badaroux mais il entre en 1978 à la Poste. Il fait 3 ans à Grenoble et 11 années à Aix-en-Provence où il découvre le football américain. En 1992, c’est le retour à Nîmes avec le quartier Gambetta Nord puis les Halles. Aujourd’hui il distribue les recommandés dans la moitié de l’Ecusson de 8h30 à 14h25. L’interlocuteur que je suis imagine de facto le film « Bienvenue chez les Chti’s » et ses tournées arrosées. Néné reste discret. Il ne répond qu’avec un large sourire et les yeux pétillants à mon clin d’œil cinématographique. Si tu aimes les gens… « J’apporte les mauvaises nouvelles avec mes recommandés mais j’essaie d’alléger le truc » continue Jean-Claude. Celui qu’on appelle affectueusement Pelé, Trésor ou Bambou « se régale » de dire bonjour et de s’arrêter un instant avec ceux qui l’apprécient. C’est le cas de son ami François du bar le 421. « Les Nîmois sont un peu râleurs mais bon quand tu aimes vraiment les gens ils te le rendent bien ». La Poste n’est plus l’entreprise de service public qu’elle était. Sur ce sujet, Jean-Claude ne se prononce pas, droit de réserve oblige. Il semble épargné par le virage « libéral » des nouvelles méthodes managériales « idiotes ». En distribuant 110 recommandés en moyenne par jour à pied, Jean-Claude a conservé le facteur-chance. Une star du football américain Jean-Claude s’est illustré dans le sport avec le football américain. Il devient un sacré joueur entre 1987 et 1992. Il est un pilier du club nîmois «les pit-bull » puis « les centurions ». Educateur et entraîneur national, Jean-Claude est président du club de 1996 à 2000. C’est en quelque sorte le «John café» du film "La ligne verte" en moins grand mais tout aussi impressionnant. La ligne verte, justement, il l'a laissée derrière lui. A 54 ans, il se concentre sur sa famille et ses deux filles (Amélia et Fanny). Jean-Claude adore recevoir son frère, Stéphane, le voisin de Montpellier. A 54 ans, Néné mesure la distance entre maintenant et sa retraite. Il faudra attendre 6 ans. La vie et ses accidents l’ont rendu plus mesuré et plus prudent. Il cite cette année 2010, une année noire : « mon père adoptif décède en même temps que mon beau père et ma mère a un grave accident, renversée par une voiture ». Malgré cela il garde la banane scotchée entre ses deux oreilles. Il est encore en vie, à Nîmes au beau milieu des gens qui l’aiment. Le fameux facteur chance de l’existence. 11 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 Les Nîmoiseries du monde Une rubrique pour les nîmois loin de leur terre natale Chaque mois, Une à Nîmes donne la parole à un de nos concitoyens expatriés plus ou moins loin de sa Tour Magne natale. Tous nous ont, jusqu’à présent, conté des mondes forts différents de notre cité des Antonins. Alors après Strasbourg, Montpellier , les Etats Unis , Séville, le Liban, le Japon, Paris, Milan, Londres, le Canada, le Turkménistan le Mexique, Sydney, Miami, Prague et Marie Galante, Varsovie et la Thaïlande nous voici au Qatar. 12 I UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 A Doha et à l'oeil Francesca vit au Qatar A lors que le Qatar investit dans les banlieues de France et dans le Paris Saint Germain (football et handball), une Nîmoise de 41 ans vit avec sa famille à Doha sous l'oeil d'une société particulière avec ses règles et ses codes. Témoignage de la femme d'un entraîneur de football exilée. Les Nîmoiseries du Monde L' I N T E R V I E W À D I S TA N C E . . . lever 6 h 30 ! La circulation à Doha est terrible, la conduite hasardeuse, les rond-points catastrophiques. J'ai les mêmes horaires que les enfants, 8 h-14 h. L'après-midi est consacrée aux activités extra-scolaires, le week-end est également de deux jours mais vendredi/samedi. Dis nous ce que tu fais là bas ? Je suis assistante de direction au lycée franco-qatarien à Doha. Je suis au Qatar pour le travail de mon mari (Stéphane Gilli, de Nîmes aussi, entraîneur adjoint de Mécha Bazdarevic). Je suis ici depuis trois semaines seulement mais je n'ai pas chômé! Entre les visites (Musée d'Art Islamique, les souks, les marchés) ma recherche d'emploi et le 4x4 dans le désert, je n'ai pas perdu mon temps ! Comment les français sont-ils perçus ? Les qataris sont très friands de culture française et souhaitent que leurs progénitures bénéficient de notre très prisée éducation. L'Emir du Qatar a ouvert cette école en 2007 et elle est principalement constituée de qataris mais aussi de libanais, canadiens, anglais, espagnols et bien sûr de français ! Dans la classe de mon fils en 4ème, ils sont 16 élèves et … 2 français ! Peux tu décrire une journée type? Une journée type pour moi c'est Es-tu heureuse de vivre au Qatar ? Pour l'instant je suis enchantée! J'ai l'impression qu'ici tout est possible, le travail ne manque pas et dans de nombreux domaines comme le gaz et le pétrole bien sûr mais beaucoup dans le tourisme aussi. Et un de mes rêves a été réalisé, vivre au bord de la mer. Tous les matins quand je pars travailler, je longe la corniche. Dans les bouchons j'ai le temps d'admirer la mer ! Ici tout est contraste, les tours sans fin à l'américaine, le désert, les tenues traditionnelles, abaya pour les femmes, thobe pour les hommes, l'interdiction d'alcool, la religion, les grosses fêtes dans les hôtels avec DJ internationaux, l'argent qui coule à flots, les Porsche, Maserati, Ferrari à tous les coins de rue, les philippins qui triment sous 50 degrés jour et nuit, les maids qui suivent leur patronne en portant les sacs de luxe. Un véritable choc des cultures qui passe plus ou moins bien selon les cas ! L'actualité en France a mis en avant l'aide du Qatar pour les banlieues et le PSG, qu'en penses-tu ? J'ai vu qu'il y avait une importante polémique en France concernant l'aide financière dans les banlieues notamment la crainte d'un financement des mouvances islamistes. Ici ils n'en parlent pas du tout dans la presse. Si l'argent du Qatar peut aider à promouvoir la création d'entreprise c'est plutôt une bonne chose. Personne ne semble être trop choqué des fonds investis dans le football avec le PSG. Ce qui vaut pour les uns devrait l'être aussi pour les autres. Etre une femme au Qatar, c'est compliqué ? Ce n'est pas du tout difficile de vivre ici pour une femme expatriée, on s'habille comme on veut en restant correctes bien sûr mais de toute façon j'ai un peu arrêté la mini jupe ! Quelles similitudes avec Nîmes ? Pas grand chose à part les palmiers et les travaux. Nîmes te manque t-elle ? Un peu surtout les apéros en terrasse avec mes copines. Mais je garde le contact avec la famille grâce à Skype et je rentrerai lors des prochaines vacances scolaires. Propos recueillis par Jérôme Puechn UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 13 Reg' Arts Une journée porte ouverte aux Arènes en 2010 proposée par les "Aficionados practicos" Sur le nouveau lauréat du prix littéraire Hemingway "L'homme qui met la jambe" 14 UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 Reg' Arts Dimanche 16 septembre a eu lieu dans les Jardins de l’Impérator la lecture de la nouvelle récompensée par le Prix Hemingway lors de la féria de Pentecôte. «Mosquito » de Jean-Paul Didierlaurent en est cette année la lauréate. La nouvelle P L’homme our la 2ème fois gagnant de ce prix littéraire, Le principe du Prix Hemingway, créé en 2004, est JPDL a pu faire jaser. « Il n’y a pas de quoi! » de distinguer chaque année une nouvelle inédite rétorque Jacques-Olivier Liby, un des membres sur le thème de la tauromachie, son univers ou du comité de lecture. « L’anonymat est tout à fait sa culture. Ce n’était pas des plus évidents pour respecté lors de la décision du jury : il délibère JPDL originaire des Vosges et qui n’avait jamais vu entre plusieurs nouvelles dont il ignore totalement une corrida de sa vie avant sa première victoire! le nom de l’auteur. Si Jean-Paul a été une nouvelle Mais cela ne le rebute pas, bien au contraire ! Tel fois primé c’est qu’il réussit à transmettre ce un stimulant, un déclencheur d’imaginaire, cela le plaisir jubilatoire qu’il a à écrire. Il a cette ultra pousse à relever le défi ! Jacques-Olivier Liby le sensibilité littéraire et ce style si confirme. particulier qui le caractérisent, Après trois premières tentatives un style empreint d’un rythme « Tel un torero qui malheureuses où il termine dans incontestable et d’une parfaite m« Tel un torero qui les finalistes, c’est en 2010 grâce maîtrise de la langue. » Ce qui expose sa fémorale à « Brume » qu’il décroche la 1ère se vérifie dans « Mosquito » ! Le place. Heureux, cet employé de France dans l’arène, JP met lecteur est embarqué dans une Télécom descend alors sur Nîmes la jambe et ose ! » course folle : lors d’une corrida, qu’il n’avait jamais visitée. « C’était un membre de l’orchestre fuit magique! L’accueil des gens envers moi, aussi vite qu’il le peut les arènes la découverte de la ville et de ses ... qui sonnent désormais pour lui arènes! Que dire lorsque l’on entre dans ce lieu? Les comme un lieu de malheur. Mais pourquoi ? Que mots vous manquent ! » Devenu depuis aficionado, s’est-il passé ? il vient désormais chaque année accompagné de famille et amis à Pentecôte et en septembre pour La rédaction d’Une à Nîmes a pu se procurer l’œuvre: célébrer la féria ! on dévore à vitesse grand V cette nouvelle au rythme intense qui nous empêche de fermer le livre Un projet en écriture ? « C’est déjà fait ! Ce sera un avant d’en avoir connu la chute, le dénouement. roman à facettes se déroulant à Paris… » Un peu Une fois le dernier mot lu, on est presque déçu que de mystère pour ce prochain opus attendu avec cette nouvelle ne se transforme en roman tant on impatience ! aurait aimé être encore plus rassasié de ce suspens haletant et de cette si belle écriture ! Emeline Majorczyk « Mosquito et autres nouvelles du Prix Hemingway », aux éditions Au diable vauvert, 17 euros. Jean-Paul Didier Laurent (photo 2) Jacques Olivier Liby et son épouse (photo 3) Crédit photos Laurent Bonne UNEÀNÎMES N°27 I octobre 2012 15 GAGNEZ 15.000� de cadeaux dont UNE SMART se s2 0 an s! Jeu gratuit sans obligation d’achat. Règlement du jeu disponible sur www.lacoupole-nimes.fr - Photo non contractuelle. Du 1er au 20 octobre e La Co ole fêt up En partenariat avec : SODIRA NÎMES 50 magasins au cœur de la ville www.lacoupole-nimes.fr Le bon dé(clic) pour Nîmes ! 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