quelles solutions pour quel contribuable
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> Cabinet pratique Cabinet pratique par Jean-François Zapelloni, conseiller en gestion de patrimoine indépendant, membre de FIP et Marie-Anne Charreyron-Jacquier, directeur associé FIP. Propos recueillis par Profession Kinésithérapeute La défiscalisation par l’immobilier : quelles solutions pour quel contribuable On connaît l'attachement de l'investisseur français à la pierre, valeur refuge de l'épargnant… On connaît la répugnance du contribuable français au paiement d'un impôt, de quelque nature qu'il soit…. Dès lors, tout régime d'incitation fiscale en matière d'investissement immobilier offre le visage du placement idéal ! Pour autant, tous les régimes ne sont pas adaptés à toutes les fiscalités personnelles, ni à tous les patrimoines ou toutes les bourses… Savez vous quel régime de défiscalisation immobilière vous convient le mieux ? Voici les principes de fonctionnement quelques-uns d'entre eux… 24 Le régime du déficit foncier : Le déficit foncier n'est pas un régime d'incitation fiscale particulier. Il correspond au « régime de droit commun », c'est-à-dire à la fiscalité appliquée à tout bien immobilier classique mis en location, et pour lequel des travaux ont été réalisés : c'est le coût de ces travaux qui va pouvoir venir réduire la pression fiscale globale en créant un déficit, les dépenses étant supérieures aux loyers. Le déficit ainsi généré sur un bien immobilier peut s'imputer sur le revenu global dans la limite de 10 700 € par an ; le surplus non imputé constitue une « poche » de déficits reportables. Pour profiter de ce régime, il convient de respecter différentes obligations : ◗ ce régime concerne les locations nues et les logements détenus en direct par le propriétaire ou par l'intermédiaire d'une SCI ou SCPI, ◗ la part de déficit imputable sur le revenu global comprend l'ensemble des charges « non financières », et notamment les dépenses occasionnées par les travaux de rénovation dans la limite précitée, ◗ la part du déficit éventuellement générée par les intérêts d'emprunt n'est, elle, imputable que sur les revenus fonciers. Si ces revenus ne permettent d'absorber en totalité ce déficit, le solde est reportable 10 ans. Profession Kinésithérapeute - www.natom.com ? Du fait de ces règles de fonctionnement, tout l'intérêt réside dans le fait d'acquérir un bien pour un prix limité en raison d'un état nécessitant d'importants travaux, qui vont créer : ◗ un déficit pour partie imputable immédiatement, ◗ un déficit long terme qui pourra gommer l'effet fiscal des autres revenus fonciers éventuellement existants. L'acquisition d'un bien immobilier avec création d'un déficit foncier s'adresse donc prioritairement à des contribuables qui ont déjà des revenus fonciers fortement fiscalisés, et qui souhaitent défiscaliser ces revenus, et leurs revenus globaux, tout en réalisant un investissement dans un bien patrimonial de valeur. On peut retenir que les impacts fiscaux d'une opération de ce type sont d'autant plus perceptibles que la TMI (Tranche Marginale d'Imposition) est élevée, et notamment supérieure ou égale à 37,38%. Les ZRR Ce régime s'applique à des opérations immobilières situées en « Zone de Revitalisation Rurale ». Ainsi, l'investisseur dans des résidences de tourisme situées dans ces zones spécifiques est « récompensé par l'Etat » pour sa NUMÉRO [ 0 7 ] > Cabinet pratique contribution à la politique d'aménagement du territoire, et bénéficie à ce titre d'une réduction d'impôt dès l'année suivant celle de la livraison du bien. La réduction d'impôt est égale à 25% du montant de l'acquisition, et s'applique selon les règles suivantes : ◗ le plafond de l'investissement pris en compte pour le calcul de la réduction est fixé à 50 000 € pour une personne seule et 100 000 € pour un couple, soit des réductions respectives de 12 500 € et 25 000 €, étalées sur une durée maximale de 6 ans (soit des réductions annuelles de 2083 € et 4166 €). ◗ La résidence, qui peut être neuve ou encore en construction au moment de l'acquisition (on dit alors qu'elle est en « état futur d'achèvement ») doit être confiée par bail commercial à un exploitant pendant au moins 9 ans. La location est dite « nue » par opposition à une location meublée, et génère à ce titre des revenus fonciers. ◗ En contrepartie de la réduction immédiate, le taux de déduction forfaitaire applicable aux revenus fonciers est ramené de 14 à 6%. L'acquisition en ZRR constitue donc un investissement avec impact fiscal immédiat et important, qui agit quelle que soit la nature des revenus à défiscaliser. Une attention toute particulière doit être portée à la qualité de la résidence de tourisme retenue pour ce placement, afin de coupler à l'avantage fiscal indéniable une perspective de rendement du bien à long terme. Le dispositif « De Robien » Le dispositif De Robien (qui remplace le dispositif Besson) est un dispositif fiscal pour lequel peut opter l'investisseur en immobilier, dès lors qu'il respecte certaines conditions : Si ces conditions sont remplies, le contribuable peut déduire jusqu'à 65% du montant de son investissement de son revenu global par le jeu de l'amortissement : ◗ les loyers doivent constituer des revenus fonciers, ◗ amortissement de 8 % / an du montant de l'investissement pendant les 5 premières années, ◗ le régime le plus fréquemment utilisé est celui qui s'applique aux logements neufs, ◗ la mise en location doit être continue sur une durée minimum de 9 ans, auprès d'un locataire pour lequel l'appartement constitue sa résidence principale, ◗ les loyers doivent respecter des plafonds déterminés en fonction de l'implantation géographique de l'immeuble. NUMÉRO [ 0 7 ] ◗ amortissement de 2.5 % par an pendant 4, 7 ou 10 ans si l'investisseur opte pour le maintien du statut. Le régime De Robien constitue un excellent effet de levier permettant à un investisseur de réaliser une première acquisition immobilière, dont la charge financière sera très largement amoindrie par la défiscalisation retirée de cette acquisition. Pour que le principe de l'amortissement soit intéressant pour un contribuable déjà propriétaire d'immobilier locatif, et donc imposé sur des revenus fonciers, il faut dépasser certains seuils d'investissement. Le régime De Robien via les SCPI (sociétés civiles de placements immobiliers) Les avantages liés au régime De Robien peuvent être rendus encore plus accessibles par le biais des SCPI De Robien. Cette « pierre-papier défiscalisante » permet une défiscalisation immédiate, par opposition à l'acquisition d'un appartement dont le client doit en général attendre la date de livraison pour pouvoir constater sa déduction fiscale. Profession Kinésithérapeute - 25 > Cabinet pratique Cabinet pratique Par ailleurs, ces SCPI ont souvent un ticket d'entrée plus accessible que celui d'un logement, qui, pour avoir une valeur patrimoniale au-delà de l'intérêt fiscal, nécessite souvent une enveloppe minimum de l'ordre de 120 000 € de capacité d'investissement (avec recours à l'emprunt bien évidemment). En outre, acquérir dans ce cadre s'avère souvent plus simple et plus rapide qu'une acquisition immobilière en direct. Enfin, cet investissement libère l'investisseur de tout souci de gestion ou de suivi de bail, propre à un investissement locatif dans la mesure où c'est la société de gestion de la SCPI qui assume ces aspects. La contrepartie de cette souplesse d'investissement réside dans la moindre liquidité des parts de SCPI, pour lesquelles le marché secondaire est beaucoup moins structuré et moins actif que celui des biens immobiliers classiques. ILLUSTRATION : Michel, sa SCI et un investissement De Robien Pour illustrer les effets défiscalisants, mais également patrimoniaux d'une acquisition dans le cadre du régime de Robien, prenons un exemple concret : Il y a 7 ans Michel, 45 ans, kinésithérapeute, a acheté avec un confrère dans une SCI commune un local pour exercer son activité. Ayant eu recours pour le financement de cette acquisition à un emprunt amortissable, il se retrouve aujourd'hui fortement fiscalisé sur les revenus fonciers liés à cette SCI avec un « effet ciseaux » : ◗ en terme de trésorerie, les loyers avant impôt équilibrent les remboursements d'emprunt ; ◗ en revanche, sur le plan fiscal, la part des intérêts déductibles dans ses remboursements ne va cesser de décroître au fil des années à venir, et donc son impôt sur le revenu d'augmenter… Ainsi, Michel paye des impôts sur un bénéfice qui n'est que « fiscalement constaté », mais qui ne correspond à aucune perception d'argent pour lui ! Il interroge donc son conseiller en gestion de patrimoine pour connaître les solutions de défiscalisation adaptées à sa situation, sachant que suite à une donation récente de ses parents, il dispose d'un capital disponible pour investir 45 000 €. Il a par ailleurs une capacité d'épargne de l'ordre de 300 € par mois, dont il souhaite se servir 26 pour « compléter ses revenus pour la retraite ». Son conseiller lui illustre les effets d'une acquisition dans le cadre de la loi De Robien par les données suivantes : 1 - Le projet Le projet d'acquisition porte sur un appartement T3 relevant du régime de Robien d'une valeur de 195 000 € frais d'acquisition inclus. Le financement de cet investissement peut être réparti entre : ◗ 45 000 € d'apport, ◗ un emprunt de 150 000 €. Afin d'optimiser l'investissement, son conseiller préconise à Michel de recourir à un emprunt in fine. Il s'agit d'un emprunt qui, contrairement à l'emprunt amortissable, ne fait l'objet d'un remboursement du capital emprunté qu'à son terme (d'où le nom d'« in fine »). Les mensualités en cours d'emprunt ne sont alors constituées que des intérêts, et donc totalement déductibles sur le plan fiscal. Pour sécuriser cette opération, l'emprunt est adossé à un contrat d'assurance vie qui, progressivement alimenté par des versements réguliers, permettra au terme de l'emprunt de rembourser le capital. 2 - Eléments repris concernant la situation fiscale de Michel : Nombre de parts 2,5 Revenus Michel 45 000 € Revenus de son épouse 35 000 € Revenus fonciers SCI 6 000 € 3 - Principaux effets d'une telle acquisition Les dépenses • remboursements de prêts avec assurance décès • Frais de gestion • Syndic et charges de copropriété • Taxe foncière • Versement sur l'adossement permettant de rembourser au terme l'emprunt in fine = 1200 € / mois en moyenne Pendant la durée de son emprunt, la trésorerie de Michel est impactée en terme de dépenses et recettes de la manière suivante : NB : si l'emprunt retenu avait été amortissable, le besoin d'épargne mensuel moyen aurait été de 400 € au lieu de 300 € avec un emprunt in fine. Ainsi, avec un apport initial de 45 000 € et la mobilisation des 300 € d'épargne mensuelle, cette acquisition se traduirait par : ◗ Un effet défiscalisant sous la forme d'une économie d'impôts de l'ordre de 55 000 € sur l'ensemble de l'opération, ◗ … et la constitution d'une source de revenus complémentaires à partir des 60 ans de Michel de l'ordre de 7 800 € / an ! En effet, l'emprunt aura alors été remboursé, et Michel pourra compléter sa retraite par la perception des loyers. Les autres types d'investissements immobiliers défiscalisants Il existe d'autres régimes ou statuts permettant de créer un effet défiscalisant par l'acquisition d'un bien immobilier. Citons notamment le régime spécifique des biens classés « Monuments Historiques », celui de la « Loi Malraux » ou le statut de Loueur Meublé Professionnel (LMP) ou non (LMNP). Seule une étude approfondie de la composition du patrimoine et de la nature des revenus d'un contribuable permet de déceler si ces investissements sont adaptés, et l'ampleur du déficit qu'ils seront à même de générer. D'une manière générale, la défiscalisation par l'immobilier ne doit jamais être envisagée pour ses seuls impacts sur le montant de l'impôt à payer ! Il s'agit dans tous les cas avant tout d'un investissement immobilier, qui doit être réalisé avec l'aide d'un professionnel, qui saura en évaluer les effets fiscaux réels, mais également en déterminer les conséquences sur la globalité du patrimoine sur le long terme. Les recettes • loyers (garantis par une assurance) • économies d'impôts = 900 € / mois en moyenne Profession Kinésithérapeute - www.natom.com NUMÉRO [ 0 7 ]
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locative. Il s’agit donc d’un équilibre entre conditions
et avantages accordés.