LE MEXIQUE
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aujourd’hui bulletin d’information de l’ambassade du Mexique, n° 28, octobre 2002 La vida en el mar es salada, de Sergio Hernández sommaire LE MEXIQUE Le président du Mexique Monsieur Vicente Fox sera politique en visite officielle en France les 14 et 15 novembre prochains. Il s’agit de la quatrième rencontre entre le Président mexicain et le Président français, en deux ans. La première occasion a eu lieu en octobre 2000, lorsque le président Jacques Chirac a reçu à Paris Monsieur Fox en sa qualité de Président élu. Puis les deux chefs d’Etat se sont rencontrés à Toulouse en octobre 2001 et en mars de cette année à Monterrey, lors de la Conférence Internationale sur le Financement pour le Développement. L’objectif principal de la visite du président Vicente Fox est le renforcement du dialogue politique avec la France ainsi que la promotion des échanges économiques et de la coopération scientifique et culturelle. Outre l’entretien avec le président Chirac, le programme de la visite officielle comprend une rencontre avec le Premier Ministre Jean-Pierre Raffarin et le Ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie, Francis Mer. Le président Fox se rendra également à l’Assemblée Nationale puis à l’OCDE afin de s’entretenir avec le Secrétaire général, Donald Johnston et le Conseil des représentants permanents. Par ailleurs, il rencontrera plusieurs chefs d’entreprises français du MEDEF, les directeurs des principaux médias français, des représentants de plusieurs ONG ainsi que des écrivains et intellectuels français, spécialistes du Mexique. Enfin, à l’occasion de la Semaine culturelle mexicaine, organisée par l’Instituto de México, il inaugurera, à l’Espace Pierre Cardin, l’exposition de Sergio Hernández, artiste originaire de Oaxaca. Programme des visites internationales du chef de l’Etat mexicain p. 2 Le Sommet de l’APEC au Mexique p. 3 Réunion du Comité conjoint Mexique – Union européenne p. 4 Consultations du Conseil de sécurité de l’ONU sur la question de l’Irak p. 4 Commission des droits de l’homme de l’ONU p. 4 économie Séminaire sur les perspectives économiques du Mexique Zoom sur… l’Etat de Basse Californie Sud p. 5 pp. 6-7 bilatéral Pavillon mexicain au SIAL 2002 Le café “Chiapaneco” sur le marché français Le Mexique au Salon Mondial de l’Automobile p. 8 p. 8 p. 8 culture Les peintures rupestres de la région de San Ignacio Manuel Alvarez Bravo, in memoriam XXX° Festival International Cervantino La culture mexicaine dans tous ses états p. 9 p. 10 p. 10 p. 11 carnet de route Eglise de San Ignacio (Sierra de San Francisco) Photo : Bob Schalkwijk Les îles du sud de la mer de Cortés p. 12 Politique Programme des visites internationales du chef de l’Etat mexicain Durant la première quinzaine de politique 2 novembre, le président de la République mexicaine réalisera une série de voyages officiels de première importance, entre les Etats-Unis, l’Europe et les Caraïbes. Le 10 novembre, il sera au cinquième anniversaire du Sommet du microcrédit, qui se tiendra à New York. En février 1997, le Results Educational Funds avait réuni, à Washington, le Sommet du micro-crédit, rassemblant plus de 2 900 participants originaires de 137 pays. Dès lors, une « campagne du sommet du micro-crédit » avait été lancée, dans le but trouver des financements visant à intégrer à l’activité productive, dans les 9 ans à venir, quelque 100 millions de personnes appartenant aux populations les plus marginalisées (en particulier des femmes), par le biais de crédits et d’accès à d’autres services financiers et patronaux qui leur permettent de s’installer à leur compte. A ce propos, le président Fox a rappelé, devant le Congrès, que le Gouvernement fédéral a établi des stratégies de soutien aux micro-entrepreneurs et aux travailleurs indépendants, afin qu’ils parviennent à s’intégrer dans le système productif national par l’intermédiaire du crédit, du conseil et de la formation. C’est pourquoi, la participation du Mexique à cette réunion permettra de renforcer les objectifs du gouvernement autour du développement intégré du pays et de l’accroissement de l’égalité des chances. Puis, du 11 au 15 novembre, le Président effectuera une visite officielle en Europe, région qui représente une source importante de financement et un marché en pleine expansion pour les exportations du Mexique. Vicente Fox sera au Royaume-Uni les 11 et 12 novembre, en Irlande le 13 et en France les 14 et 15 novembre. Les relations du Mexique avec la Grande-Bretagne, l’Irlande du Nord et la France revêtent un caractère stratégique, non seulement en raison du volume d’échange commercial et financier, mais également pour le dynamisme des contacts culturels et de coopération. Le Royaume-Uni est le quatrième partenaire commercial et le deuxième investisseur européen au Mexique. Plus de 620 entreprises britanniques sont présentes sur le territoire mexicain, contribuant à la création d’emplois et aux échanges technologiques. Quant à la France, c’est le cinquième partenaire commercial et le quatrième investisseur au Mexique. Durant son séjour au Royaume-Uni, le chef de l’exécutif mexicain rencontrera le Premier Ministre Tony Blair pour débattre des grandes questions de l’actualité internationale, comme la protection des droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme, la préservation de l’environnement, la lutte contre le crime organisé international et le renforcement des liens multilatéraux. Il rencontrera également la Reine Elizabeth II, ainsi que des hauts fonctionnaires, des représentants des principales formations politiques et le maire de Londres, symbole du cœur financier britannique dont l’influence sur les marchés internationaux est indiscutable. L’Irlande est l’une des économies les plus dynamiques de l’Union européenne ; il existe de grandes niches économiques et un important potentiel d’accroissement des liens commerciaux et de l’investissement. Vicente Fox s’entretiendra avec son homologue Mary McAlesse et le Premier Ministre Bertie Ahem, ainsi qu’avec des représentants du patronat et du monde financier. La visite officielle en France constitue la quatrième occasion d’entrevue entre le président Vicente Fox et le président Jacques Chirac. En octobre 2000, Monsieur Vicente Fox avait été reçu à Paris, en sa qualité de Président élu ; il avait ainsi pu donner au Président français une vision d’un Mexique en pleine mutation et avait exprimé sa volonté de consolider la démocratie par une nou- velle gouvernabilité. Il y a un an, à Toulouse, les deux chefs d’Etat s’étaient entretenus sur les nouvelles tendances de la politique internationale, non seulement à la suite des événements du 11 septembre 2001, mais aussi autour des défis liés aux aspects politiques, sociaux et humains de la mondialisation. Enfin, le président Chirac s’est rendu à la Conférence Internationale sur le Financement du Développement, qui se tenait à Monterrey, en mars dernier. A cette occasion, le Président français s’était exprimé en faveur de l’accomplissement d’un monde plus responsable et plus solidaire, dans lequel tous les Etats feraient prévaloir l’intérêt général de l’humanité. Ainsi, le président Fox rencontrera le président Jacques Chirac et son Premier Ministre JeanPierre Raffarin afin de définir un programme d’actions pour les années à venir. En outre, le Président mexicain sera également reçu par le Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Jean-Louis Debré et par le Secrétaire général de l’OCDE, Monsieur Donald Johnston. A la suite de sa tournée européenne, le 16 novembre, le Président mexicain se rendra à Bávaro en République Dominicaine pour participer à la 12ème Conférence ibéro-américaine des chefs d’Etat et de Gouvernement. Ce forum est devenu un espace privilégié pour la promotion de la coopération et de la solidarité régionales, ainsi que du renforcement des liens avec les vingt autres nations participantes. Lors des précédentes conférences ibéro-américaines, les principaux thèmes portaient sur la démocratie, la gouvernance, la globalisation, le commerce, le développement social, l’éducation, l’enfance et l’adolescence. Ces échanges ont eu pour conséquence l’adoption de positions et de stratégies communes visant à affronter les défis économiques, politiques, sociaux et culturels de la région. Cette année, le thème central du sommet portera sur le tourisme durable. • Politique Le sommet annuel de l’APEC au Mexique Photo : Gustavo Benitez 3 politique octobre 2002, le Xème sommet annuel de l’APEC, présidé par le président mexicain Vicente Fox, se tenait dans le petit port de Los Cabos, à l'extrême sud de l’Etat de Basse Californie Sud. Parmi les 11 000 participants, étaient présents les dirigeants des vingt et un pays de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique). Les pays faisant partie de cette organisation créée en 1989 pour promouvoir le libre-échange, sont : l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, la Chine, la Corée du Sud, les Etats-Unis, Hong Kong, l'Indonésie, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le Pérou, la Russie, Singapour, Taiwan, la Thaïlande et le Vietnam. Le PIB cumulé des pays de l'APEC équivaut à la moitié de l'économie mondiale. Comme le soulignait le président Fox, l'APEC a une importance stratégique et elle doit « viser à ouvrir davantage les marchés de part et d'autre du Pacifique » et « permettre un développement soutenu, ouvert à tous les secteurs ». Ainsi, pour le Mexique, il est nécessaire de participer à la définition de la politique commerciale de la zone concernée. Le président mexicain a ajouté qu’un accroissement du librecommerce aidera à « combattre la pauvreté et le terrorisme » dans la région et dans le monde. La première journée du sommet a été marquée par l'adoption d'un plan de lutte contre le terrorisme, prévoyant notamment de renforcer la sécurité dans les transports aériens et maritimes. A l’issue du sommet, les dirigeants de l’APEC ont rendu public leur déclaration commune. Dans le préambule, il est précisé qu’ils « ont convenu de l'importance de combattre le terrorisme, qui pose une grave menace » visant à réduire de 5%, d'ici à 2006, le coût des transactions commerciales dans la région. Les chefs d'Etat et de Gouvernement de l'APEC ont discuté du défi posé à la sécurité et à la prospérité de la région par des organisations terroristes, soulignant la nécessité de renforcer la sécurité tout en maintenant un écoulement fluide des biens, du capital et des personnes, ceci étant la clef de la croissance économique de la région. Ils ont condamné dans les termes les plus vifs les récentes attaques terroristes dans la région de l'APEC, en réaffirmant leur détermination à encourager la coopération pour contrer le terrorisme. Enfin, une série d’actions concrètes destinées à protéger le flux du commerce, des finances et de tuaient l'autre thème central des dis- l'information ont été adoptées pour le cussions, alors que les perspectives éco- rendre plus efficace. Dans le cadre du Sommet, une nomiques mondiales se sont affaiblies, dans un contexte de volatilité des mar- série de réunions bilatérales avait été chés et d’incertitude en raison des retom- organisée entre le Président mexicain et plusieurs chefs d’Etat. Parmi celles-ci, la bées d'un éventuel conflit en Irak. Les dirigeants de l'APEC ont rencontre entre le président Vicente Fox invité toutes les économies à poursuivre et Monsieur Junichiro Koizumi, Premier Ministre japonais, les négociations a été féconde. Ils se sont engagées à Doha engagés formellement (Qatar) et ont réafà ouvrir des négociafirmé leur volontions en faveur d’un té d'atteindre les accord d’association objectifs qu'ils économique entre le s'étaient fixés lors Mexique et le Japon. de la réunion de Il a été décidé que les Bogor (Indonénégociations se poursi e ), e n 19 94 . suivraient lors d’une L'APEC s'était prochaine réunion préalors engagé à vue, à Tokyo, entre les œuvrer pour l'éli18 et 20 novembre promination totale chains. des barrières douaLa signature d’un accord nières et des freins Vicente Fox et Junichiro Koizumi permettra non seuleaux investissements dans les pays développés de la région ment de renforcer la relation éconod'ici à 2010 et d'ici à 2020 pour les pays mique entre le Mexique et le Japon, mais en développement. Afin de faciliter le aussi de contribuer au développement commerce, ils se sont engagés également des deux pays, stimulant entre autres la à mettre en oeuvre un plan d'action création de nouveaux emplois. • à leur objectif d'atteindre « une prospérité partagée et équitable ». Ils se déclarent déterminés à offrir un « soutien politique maximum » pour promouvoir « un marché libre et ouvert » et l'investissement. Les moyens d'accélérer la relance de l'économie des pays de l'APEC et de promouvoir le libre échange consti- Photo : Israel Garnica Durant le week-end des 26 et 27 Politique Seconde réunion du comité conjoint Mexique / Union européenne Le 3 octobre dernier, la ville mexi- politique 4 caine de Puebla a été le siège de la seconde réunion du comité conjoint établi par l'Accord d'association économique, de concertation politique et de coopération entre le Mexique et l'Union européenne. Cet accord avait fixé une réunion annuelle du comité conjoint alternativement à Mexico et à Bruxelles. Le Mexique et l'Union européenne ont examiné leurs relations en termes de coopération, de dialogue politique et de projets économiques ; il a été décidé de donner la priorité, pour les quatre prochaines années, à la consolidation de l'état de droit et au soutien institutionnel, au développement social et à la lutte contre la pauvreté, ainsi qu'à la coopération économique, scientifique, éducative et culturelle. Le Conseil de sécurité de l’ONU et la question de l’Irak En marge du Sommet de l’APEC, la question de l'Irak a été évoquée. A cette occasion, le président Vicente Fox, a assuré que les membres de l'APEC estimaient « en général » qu'il convenait de « rechercher un consensus à travers le Conseil de sécurité » de l'ONU entre les Etats-Unis et l'Irak. Il s'est déclaré favorable à l'envoi des inspecteurs en désar- Commission des droits de l’homme de l’ONU Sur invitation de Monsieur Jorge G. Castañeda, Ministre des Relations extérieures, Monsieur Louis Joinet, président du groupe de travail sur la détention arbitraire de la Commission des droits de l’homme de l’ONU et Madame Soledad Villagra, experte de la Commission, seront en visite au Mexique entre le 28 octobre et le 8 novembre 2002. Ce groupe de travail a été créé en 1991 pour veiller à la Ainsi, le principal acquis de ce second comité conjoint Mexique / Union européenne est la signature du protocole d'accord sur les orientations pluriannuelles pour la période 2002-2006 dans le cadre de la mise en marche de la coopération. Cet accord réitère la volonté des deux parties d'approfondir leur coopération par le biais de divers accords sectoriels. En outre, l’analyse de l'évolution du traité de libre échange entre le Mexique et l'Union européenne a montré que conformément aux chiffres d'importation présentés par les deux parties, le commerce bilatéral a augmenté de 28,3% au cours des deux premières années de l'accord. Les deux parties ont souligné l'importance de la rencontre qui se déroulera le 26 novembre 2002, sur le thème de la société civile mexicaine et européenne, afin d'échanger informations et points de vue sur la meilleure façon de tirer parti des opportunités offertes par l'accord d'association. Cette rencontre sera notamment ouverte aux institutions et personnalités universitaires, aux entrepreneurs, aux syndicats, aux partis politiques et aux ONG. La réunion du comité conjoint a également été l'occasion d'échanger des points de vue sur des thèmes spécifiques du commerce bilatéral. Les négociations commerciales multilatérales et les initiatives commerciales régionales dans lesquelles les deux parties sont actuellement engagées ont été exposées dans la perspective de la cinquième réunion ministérielle de l'OMC, qui se tiendra à Cancun en septembre 2003. • mement à Bagdad, avant de décider d’autres mesures telle qu’une intervention militaire. Quelques jours avant, lors de son intervention devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le Mexique avait rappelé qu’il partageait la position française quant à l’adoption d’une action en deux temps : une première étape sur l’évaluation de la réelle capacité de l’Irak en matière d’armement lourd et une seconde, au cas où l’Irak ne respecterait pas ses engagements auprès de la communauté internationale en accord avec les résolutions pertinentes du Conseil. Se félicitant de la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité permettant à tous les membres de participer à la recherche d’un accord, le Mexique a souligné l’importance de l’envoi d’un message clair et ferme à l’Irak, sur la base d’une position unanime qui renforcerait le rôle du Conseil de sécurité devant la communauté internationale. • défense des droits de l’homme de toute personne soumise à quelque forme de détention que ce soit. La mission du groupe est de vérifier les conditions de détentions des prisonniers, en recherchant les cas éventuels de détention arbitraire ou de personnes détenues dans des circonstances incompatibles avec les règles internationales énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Durant leur séjour, les experts se rendront dans la capitale et dans les Etats de Mexico, de Guerrero, de Jalis- co et de Oaxaca pour visiter différents centres de détention : ils pourront rencontrer aussi bien des directeurs d’établissements que des détenus. Ils s’entretiendront également avec les autorités des différents services concernés du gouvernement et avec les représentants du pouvoir législatif et judiciaire. Par ailleurs, des réunions sont prévues avec les représentants de la Commission nationale des droits de l’homme et avec ceux des commissions régionales ainsi qu’avec les membres des organisations civiles. • Economie Séminaire sur les perspectives économique du Mexique Extérieur (CFCE) organisait, le 8 octobre dernier, un séminaire sur les perspectives économiques et commerciales du Mexique. L’objectif était de présenter les atouts, risques et perspectives du marché mexicain. Les principaux thèmes des exposés et tables rondes étaient le cadre politique, économique et commercial, le bilan des réformes structurelles, l’accord de libreéchange entre l’Union européenne et le Mexique et la politique industrielle. A l’occasion de ce séminaire, le CFCE a publié un dossier divisé en cinq grandes parties, à partir des données économiques les plus récentes. Après une présentation générale du pays, le rapport propose tout d’abord un bilan des perspectives économiques générales, avant de faire un état des relations internationales et des échanges extérieurs. Puis une section intitulée «Approche du marché» présente les données juridiques et fiscales du Mexique. Enfin, chaque secteur de production est exposé sous la forme de fiches de synthèse à partir d’indicateurs tels que le marché, l’offre, la demande et les perspectives. A partir de ce rapport, on retiendra que le Mexique est un vaste marché de près de 100 millions d’habitants; c’est la 9e économie mondiale, le 10e exportateur mondial et de très loin le premier importateur et exportateur de toute l’Amérique latine. En outre, malgré un environnement très difficile depuis un an et demi, le Mexique jouit d’une stabilité financière remarquable et si l’économie mexicaine est en récession depuis le 4e trimestre de 2000, les milieux financiers maintiennent leur confiance puisque les trois grandes agences de notation ont placé le Mexique dans la catégorie investment grade. Par ailleurs, la contraction des échanges commerciaux du Mexique en 2001 ne doit pas masquer leur développement spectaculaire depuis quelques années. En effet, le commerce extérieur du Mexique a connu une mutation importante, faisant de ce pays un acteur de tout premier ordre dans le commerce mondial. Le rapport souligne également que le Mexique se trouve au centre d’une dynamique régionale particulièrement porteuse. Son appartenance à l’ALENA (accord de libre-échange nord-américain) stimule la modernisation et en fait une plate-forme d’exportation puisqu’il se positionne depuis 1998 comme le second fournisseur mondial des EtatsUnis, après le Canada. Les entreprises étrangères installées au Mexique béné- La présence française au Mexique en chiffres Z entre 500 et 600 millions de dollars d’IDE par an Z 746 entreprises à capital français Z plus de 220 filiales employant 80 000 personnes Z la France est le 3e investisseur européen au Mexique derrière le Royaume Uni et l’Allemagne ficient ainsi d’un marché considérablement élargi à toute l’Amérique du Nord, elles exportent plus de 115 milliards de dollars par an, soit deux fois les exportations du Brésil. Or, la mise en œuvre depuis le 1er juillet 2000 du Traité de libre-échange avec l’Union européenne offre de nombreuses opportunités pour les investisseurs et les exportateurs français dans un large éventail de secteurs : transport aérien, secteur automobile, transport urbain, électricité, environnement, gaz naturel, pétrochimie, mines, industrie agroalimentaire, port, télécommunications, tourisme… Ainsi, on a pu constater que dès l’entrée en vigueur du traité, la moitié des exportations de l’UE pouvaient entrer au Mexique en franchise de droits de douane. Enfin, on observe que les échanges intra-ALENA se sont contractées plus fortement que ceux avec le reste du monde ; cela a permis à l’Union européenne de regagner quelques parts de marchés en 2001. Les Etats-Unis ont une place prépondérante dans l’IDE, au Mexique, mais celle de l’Union européenne et notamment de la France est loin d’être négligeable. • PRINCIPAUX INDICATEURS CONCERNANT L’ÉCONOMIE MEXICAINE Z PIB : Z Taux de croissance : 630 Mds USD en 2001 +6,9% en 2000 -0,3% en 2001 +1,5% en 2002 (prévision) Z Inflation : Z Déficit budgétaire : 4,7% sur 12 mois en mai 2002 environ 0,8% du PIB ; entre 3 et 4% du PIB pour le déficit public Z Dette extérieure : Z Importations : Z Exportations : Z Exportations françaises vers le Mexique : Z Importations françaises du Mexique : 160 Mds USD 168,3 Mds USD en 2001 158,5 Mds USD en 2001 1,39 Md € 0,6 Md € en 2001 5 économie Le Centre Français du Commerce Zoom sur… l’Etat de Basse Californie Sud Photo : D.R. économie 6 ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES Les principales activités de production sont l’agriculture, la pêche, le tourisme et le minerai. Dans le secteur de l’agriculture, la Basse Californie Sud est le plus grand producteur de cultures biologiques du pays. Les excellentes conditions climatiques (climat aride avec des températures entre 20 et 24°C) favorisent aussi bien l’exploitation agricole que l’élevage. On cultive pratiquement toute l’année une grande variété de produits. Ce secteur joue un rôle important sur les marchés internationaux pour l’Etat qui exporte des dattes, des figues, des papayes, des mangues, du coriandre, du choux, des poivrons, des tomates, des melons… En outre, le département de l’agriculture des Etats-Unis a reconnu la Basse Californie Sud comme une zone de libre- échange pour l’exportation de fruits. La pêche est une grande tradition de la région et c’est un secteur à fort potentiel. L’apport de l’Etat en termes de volume et de qualité de la production aquacole est considérable. C’est la 3e économie piscicole du pays : l’Etat est le premier producteur national de calamar et l’un des plus importants de langouste. La situation géographique privilégiée de l’Etat favorise l’existence de l’une des richesses les plus importantes ; mers, eaux intérieures, baies, lagunes côtières et marais sont les garants de la biodiversité. Outre le calamar et la langouste, les principales espèces exploitées sont le thon, la sardine, la palourde, la crevette. La production piscicole a atteint, en 1999, 121 508 tonnes pour une valeur commerciale de 52,7 millions de dollars ; les exportations se chiffrent à 31 millions de dollars. Par ailleurs, le développement d’une industrie commerciale à grande échelle a été Photo : A y P Giberstein longue la péninsule du monde, l’Etat de Basse Californie Sud s’étend depuis le 28e parallèle jusqu’à Cabo de San Lucas. A cet endroit, un arc monumental marque la fin de la terre où deux mers se rejoignent : à l’est le Golfe de Californie, à l’ouest et au sud, l’océan Pacifique. Ainsi, les 2 200 kilomètres de littoral de l’Etat représentent 23% du total national. On recense 433 220 habitants, 78% de la population étant urbaine et la part du PIB national apporté par l’Etat est de 0,5%. Quant à la superficie de l’Etat, elle est de 73 677 kilomètres carrés dont près de la moitié sont des zones protégées. Le Vizcaíno et la Sierra de la Laguna sont deux grandes réserves de la biosphère. Cabo Pulmo et la Baie de Loreto sont des parcs marins nationaux et Cabo San Lucas est connu pour ses fonds-marins garnis d’une flore et d’une faune rares. Les îles du Golfe de Californie sont le refuge d’oiseaux migrateurs et d’animaux sauvages et le complexe de la Lagune de « Ojo de Liebre » est une zone de reproduction d’une colonie de baleines grises. Photo : Michael Calderwood Situé dans la partie sud de la plus Photo : Alfredo Martinez tivité minière. La Basse Californie Sud possède le plus grand marais salant du monde : en 1999, l’entreprise Exportadora de Sal a eu une production de 6 millions 600 mille tonnes. L’Etat est également devenu le premier producteur national de gypse (3 millions 100 mille tonnes) et se place au premier rang national de production de phosphorite. INVESTISSEMENTS Le secteur industriel représente une base importante pour la diversification de l’économie, la région étant composée d’une large gamme d’entreprises de toutes dimensions. La Basse Californie Sud possède une infrastructure permettant de soutenir le déve- loppement industriel. Les ressources hydrauliques, énergétiques et humaines sont suffisantes et il existe des installations portuaires, aériennes et terrestres capables de répondre aux besoins de transport de matières premières et de produits finis. Depuis quelques années, le gouvernement de l’Etat a pris des mesures pour encourager le développement des parcs industriels. L’industrie se concentre dans les branches de la manufacture et dans une moindre mesure dans l’industrie maquiladora. On constate une prédominance de la micro industrie qui se consacre à la production d’aliments et boissons mais on trouve également des usines agroalimentaires. Dans le secteur de la pêche, le développement industriel s’est traduit par la création d’usines de transformations des produits de la mer (conserves et surgelés) et par la production de farines et d’huile ainsi que dans la fabrication de glace. Enfin, il existe de larges perspectives pour de nouveaux projets d’infrastructure touristique dans différentes zones. Les investissements des entreprises étrangères ont dépassé, entre janvier 1994 et mars 1999, les 152 millions de dollars, dont 73,5% dans le secteur des services, 11,8% pour l’activité minière, 6,4% dans l’industrie et 5,2% pour le commerce. Ainsi, en se basant sur une infrastructure touristique à fort potentiel, le gouvernement de l’Etat a concentré ses efforts dans l’essor de l’industrie, à partir des installations existantes. • Site internet : www.gbcs.gob.mx 7 économie mis en place : l’Etat est fournisseur de produits de la mer sur les marchés national et international. Ce secteur est l’un des plus solides pour apporter des devises, générer des emplois et dynamiser la société du sud californien. On notera également une diversification réussie avec le lancement d’une production d’huîtres perlières. Le tourisme est devenu un secteur à croissance rapide pour l’économie de l’Etat de Basse Californie Sud et l’une des principales sources d’emplois grâce à une grande affluence touristique qui n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Il existe trois pôles de développement touristique : Los Cabos, La Paz et la région de Loreto, Nopoló et Puerto Escondido. Ils sont reconnus à un niveau international pour la qualité de leurs infrastructures : outre les trois aéroports internationaux, on y trouve de grands hôtels, une large gamme de restaurants, des terrains de golf… Les visiteurs sont également attirés par le prestige de la pêche sportive, le tourisme culturel et historique ainsi que par le tourisme écologique et scientifique. La beauté des paysages de Basse Californie est également un lieu idéal pour l’industrie audiovisuelle avec la production de films documentaires et de reportages commerciaux, entre autres. Enfin, un autre secteur en plein développement, est l’ac- Bilatéral Pavillon mexicain au SIAL 2002 Dans le cadre de la promotion en bilatéral 8 France du secteur agroalimentaire mexicain, la Banque Mexicaine de Commerce Extérieur (BANCOMEXT) participait au Salon International de l’Alimentation - SIAL 2002 qui se tenait au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte, du 20 au 24 octobre 2002. Le SIAL est un rendez-vous international incontournable pour plus de 130 000 décideurs du commerce, de la distribution, de la restauration et des industries agroalimentaires du monde entier. Il permet de découvrir les nouveaux produits du monde et de ses régions avec plus de 5 000 exposants de près de 100 pays. C’est également le révélateur des tendances de consommation, l'observatoire de l'innovation alimentaire mondial et un lieu de débats et d'information sur l'actualité du marché mondial. Inauguré par l’Ambassadeur du Mexique, Monsieur Claude Heller, le Pavillon du Mexique Monsieur Claude Heller et (à droite) Monsieur Patrick Leclercq, hébergeait sur une surfa- Ministre d’État de Monaco. ce de 600 m2, un groupe de 35 entre- Finos . Les visiteurs ont pu déguster des prises mexicaines leaders du secteur ali- boissons traditionnelles tels que tequimentaire et des boissons, parmi lesquelles, la, bière, jus de fruits mais aussi des nouJumex-Frugosa, Herdez, Grupo Mode- veautés à base d’Aloe Vera et des alilo-Corona Extra et Fabrica de Tequila ments typiques du pays. • Le café « Chiapaneco » sur le marché français Dans le cadre d’une conférence de presse qui s’est tenue le 11 octobre dernier à la Maison de l’Amérique latine, la société française de distribution de produits biologiques (SFDPB) a présenté le café « Chiapaneco » qui est sur le point d’être commercialisé en France. Chiapaneco est une nouvelle marque de café mexicain produit par 1300 paysans mexicains réunis en coopérative dans l’état du Chiapas. La coopérative ISMAM (Indigènes de la Sierra Madre de Motozintla), créée en 1985, a déjà exporté son café en Allemagne et aux Etats-Unis. Récemment, elle s’est associé (à parts égales) avec un torréfacteur allemand (Niehoff Kaffe) et une société de négoce française, au sein de la SFDPB pour élargir la distribution de ses produits en Europe. Le café Chiapaneco est exclusivement issu de l’agriculture biologique. La SFDPB s’inscrit dans une nouvelle conception du commerce équitable qui permet aux cultivateurs de la matière première de participer à la plus-value réalisée lors de la commercialisation du produit fini tout en proposant des prix compétitifs aux consommateurs. Certifiée biologique, la culture du café Chiapaneco est réalisée avec la volonté de respecter l’environnement. Car, l’objectif du commerce équitable est d’instaurer des échanges plus justes entre les pays du Nord et ceux du Sud en conciliant trois pôles : l’écologique, l’économique et le social. Il s’agit de favoriser le commerce sur le long terme et dans le respect de certaines règles : respect de la nature, lutte contre la pauvreté, valorisation des potentiels locaux des producteurs, garantie des prix… L’Ambassadeur du Mexique en France, Monsieur Claude Heller, qui assistait à la conférence de presse, a salué le dynamisme de la coopérative de paysans indigènes du Chiapas pour entrer sur le marché européen. Il a également rappelé l’importance de cet effort commercial dans le contexte des conclusions récentes du Sommet Mondial sur le développement durable de Johannesburg, en mentionnant le rôle des institutions financières mexicaines dans l’aide au développement économique des communautés indigènes du Chiapas, en l’occurrence par le biais des services de BANCOMEXT. • Salon Mondial de l’Automobile Le 30 septembre dernier, à l’oc- casion du dernier Salon Mondial de l’Automobile de Paris, BANCOMEXT et la Fédération française des industries d'équipement automobile (FIEV) ont organisé conjointement un séminaire de promotion des investissements, au Mexique, dans le secteur automobile. La délégation mexicaine était composée de représentants du Ministère de l'Economie et des gouvernements de huit Etats mexicains. D’autre part, une quarantaine d'entreprises françaises du secteur des pièces automobiles était conviée à cet événement présidé par l'Ambassadeur du Mexique en France et le Directeur international de Renault. Le séminaire a permis aux participants d’échanger des informations sur les perspectives et opportunités d’affaires dans le secteur automobile mexicain : les Gouverneurs des États ont évoqué notamment l’existance des aides à l’investissement. D’autre part, à partir de l’exemple de Renault, les entreprises françaises ont été invitées à étudier la possibilité de s’installer au Mexique. • Culture Les peintures rupestres de la région de San Ignacio Photo : Alfredo Martinez fornie a été découverte en 1950, par Fernando Jordan, journaliste et explorateur mexicain. Au cours des dernières décennies, les archéologues ont mis à jour un trésor extraordinaire: les peintures rupestres les plus belles et les plus anciennes du Mexique. C’est en 1993 que l’UNESCO a inscrit cette zone au Patrimoine Mondial. Depuis, les découvertes se sont succédées dans cette zone montagneuse, au climat semi-aride. La majorité des peintures rupestres se situe au centre de la péninsule, dans la Sierra de San Francisco. Les visiteurs peuvent débuter leur parcours à partir de la ville de San Ignacío avec le musée dédié à l’art rupestre de la région. On y découvre des photos grandeur nature des peintures murales de toute la Basse Californie ainsi qu’une grotte reconstituée en fac-similé, permettant de s’immerger dans l’atmosphère de cette culture étonnante. Les premières traces d’activités humaines retrouvées en Basse Californie par les archéologues sont datées entre 11000 et 10000 ans avant J.C. Les habitants de la région pratiquaient, semble-t-il, l’agriculture et l’élevage. Les spécialistes considèrent que leurs fresques ne sont pas seulement de la peinture décorative ou fonctionnelle : c’est un art accompli comme on en trouve peu à travers le monde, en particulier sur le continent américain. Plus de 300 sites ornés de peintures rupestres ont été découverts dans la région de la Sierra de San Francisco. Le plus impressionnant est sans aucun doute la cueva pintada (la grotte peinte). Située sur le versant d’une falaise, à une soixantaine de mètres du fond de la gorge, c’est un abri sous roche énorme de 150 mètres de long. Les parois sont presque totalement recouvertes de centaines de dessins de couleurs noire et rouge clair : les représentations humaines et animales sont d’une extraordinaire diversité. Certains personnages se distinguent par leurs coiffes, d’autres lèvent les mains au ciel, brandissent des lances et des flèches... Toute une ménagerie les entoure sans que l’on discerne toujours les espèces représentées : cerfs, moutons, brebis, oiseaux, lièvres, rep- tiles, tortues. On trouve aussi des représentations de poissons et surtout de baleines, si nombreuses le long des côtes. Ces images prouvent que ces tribus connaissaient aussi bien les montagnes que les rivages de l’océan. Une autre grotte remarquable est celle de la Musique. Elle renferme une fresque étonnante. A l’entrée, on peut voir au plafond, une scène regroupant plusieurs personnages, humains masqués ou demi-dieux, accompagnés d’animaux. Cette scène a la particularité d’être inscrite dans une trame, un treillis de forme géométrique, tracé en blanc. Ce quadrillage est à l’origine de son nom car il ressemble à une partition musicale dont les personnages seraient les notes. En outre, ce damier est unique et on ne le retrouve que très rarement dans le monde. Les chercheurs ont suggéré qu’il pouvait représenter le plan d’une exploitation, le sol symbolisé d’une terre cultivée qui, ici, doit revêtir une dimension plus sacrée que profane. On peut citer également la Grotte du Rat dans laquelle les représentations d’animaux foisonnent : ils sont au milieu des hommes. Cela permet de penser que les conditions étaient réunies, comme en Europe et au Moyen Orient à cette époque, pour l’accomplissement d’une domestication. Le dépaysement est assuré et découvrir les peintures murales dans ces contrées si reculées est un plaisir qui se mérite. Il n’y a guère de traces plus tangibles de présence humaine en Amérique avant la période décrite dans les grottes de la Basse Californie. Leur valeur est à la hauteur de leur beauté et de leur force. • 9 culture La première grotte de Basse Cali- Culture Manuel Alvarez Bravo, in memoriam Le photographe Manuel Alvarez Bra- vo s’est éteint le 19 octobre dernier, à Mexico, à l’âge de 100 ans ; il est considéré à la fois comme le père de la photographie au Mexique et comme l’une des figures les plus importantes de la photographie mondiale. Né à Mexico le 4 février 1902, fils d’un enseignant, Manuel Alvarez Bravo travaillait dans culture 10 Deux paires de jambes, 1928-29 l’administration lorsqu’il a découvert la photographie en 1922. Puis, il a rencontré, en 1923, le photographe allemand Hugo Brehme qui lui ouvre des horizons sur la perception de l’image et l’incite à acheter un appareil photo. Deux ans plus tard, il obtenait son premier prix dans un concours local. Il est devenu ami avec les grands photographes de son époque : Edward Weston, qui l’encourage à poursuivre ses travaux, Tina Modotti, Henri Cartier-Bresson. Il s’est également lié avec André Breton, a côtoyé le peintre Diego Rivera, avec qui il a collaboré, et toute la « renaissance » mexicaine des artistes muralistes. Dans les années 40, Alvarez Bravo a découvert le monde du cinéma. Il a travaillé avec le cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein dans Que viva Mexico!, ainsi qu’avec des metteurs en scène comme John Ford et Luis Buñuel. Qualifié de «photopoète» par le lauréat du prix Nobel de littérature Octavio Paz, Manuel Alva- rez Bravo a été l’une des figures phares de la photographie surréaliste dans les années 30 et 40. Il avait débuté avec des portraits de son entourage et n’a pas cessé d’incarner son pays à travers ses photos : gens de la rue, artistes, fêtes populaires, paysages nus... Il a également exploré avec ses clichés les thèmes de la solitude, de la mort et de l’érotisme. Don Manuel, comme on l’appelait avec respect, a reçu de nombreux prix et son travail a été salué par beaucoup d’expositions et rétrospectives. Il a également participé à l’édition et à la publication de livres d’art sur le Mexique et à la création du premier musée de la photographie à Mexico, ouvert en 1986. Parmi les nombreux prix qu’il a reçus, on peut retenir le Prix national des Arts (Mexique, 1975), la Médaille de l’Ordre des Arts et des Lettres (France, 1981) et le Prix Victor Hasselblad (Suède, 1984). Sa disparition est intervenue presque à la fin de l’année fêtant son centenaire où de nombreux événements ont été organisés dans tout le Mexique. • www.conaculta.gob.mx/alvarez/ XXXe Festival International Cervantino La ville de Guanajuato et plusieurs villes du Mexique ont vécu à l’heure de Cervantès durant trois semaines (du 9 au 27 octobre) à l’occasion du Festival International Cervantino (FIC), dont c’était la trentième édition cette année. A l’origine du Festival, il y a eu l’initiative de Enrique Ruelas, professeur de théâtre aujourd’hui disparu, qui voulait rendre hommage à l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès Saavedra : le 20 février 1953, sur la Place de San Roque de Guanajuato, les premiers « Intermèdes Cervantinos » étaient offerts au public. C’est en 1972 que l’événement a pris le nom de Festival International Cervantino : il est devenu un hommage international, sur les terres du Mexique, à l’auteur de Don Quichotte, l’un des livres les plus lus au monde. Pour son trentième anniversaire, le Canada et l’Etat mexicain de Tamaulipas étaient les invités d’honneur. En outre, avec plus de 2 700 artistes, les délégations d’une trentaine de pays de tous les continents se sont rendues dans plusieurs villes du Mexique (les principales étant Guanajuato, Mexico, San Luis Potosí, Tamaulipas, Veracruz). Pour la France, c’est la compagnie de la chorégraphe Maguy Marin qui avait été sélectionnée. La programmation du festival est composée autour de plusieurs cycles parmi lesquels la musique contem- poraine, le théâtre ouvert, et les expositions. Ainsi, dans les rues de Guanajuato, le public a pu apprécier, comme chaque année, le spectacle d’une multitude d’artistes qui donnent vie à cette authentique fête populaire, pluridisciplinaire et polyphonique. En effet, depuis sa création, le Festival International Cervantino est un espace de rencontre ouvert à tous les genres et à toutes les tendances de la création artistique. C’est devenu un rendezvous incontournable de toutes les formes d’expression artistiques du monde et c’est l’un des seuls événements d’Amérique qui possède l’envergure des grandes manifestations européennes telles que le festival de Salzbourg en Autriche ou celui d’Edimbourg en Grande-Bretagne. • Culture La culture mexicaine dans tous ses états Extraits du programme Cinéma Photo : IMCINE Après le succès de Amours chiennes et de Y tu mamá también, le cinéma mexicain est entré dans une nouvelle étape, pleine de vitalité, comme en témoigne la Mention Spéciale du Jury – Caméra d’Or qui a été décernée à Japón, de Carlos Reygadas, lors de la dernière édition du Festival de Cannes. Projeté en avant-première, ce film fera l’ouverture de la Semaine du cinéma mexicain (sortie nationale le 15 janvier 2003). Les cinémas MK2 s’associent à cette manifestation avec une dizaine de films très récents au programme. On remarquera par ailleurs, qu’un bon nombre des productions sélectionnées associent étroitement littérature et cinéma, parmi lesquels La habitación azul de Walter Doehner, d’après le roman de Georges Simenon et Vivir mata de Nicolas Echeverría, d’après le scénario original de Juan Villoro. Quant à la soirée de clôture, elle aura lieu le 17 novembre 2002 à La Mutualité, avec Que viva México ! le célèbre film de Sergueï Eisenstein, au son du groupe de musique populaire, la Banda de Tlayacapan. Modotti, à l’Institut Cervantès, et admirer, à l’Eglise Saint-Eustache, les images d’Alejandra Figueroa, qui a le don de transformer les sculptures religieuses de l’époque coloniale en créatures à la sensualité lumineuse. Et puis, la Maison de l’Amérique latine, propose une exposition intitulée Juan Rulfo, photographe rassemblant 150 photographies de l’auteur de Pedro Paramo et Le Llano en flammes. Enfin, à partir du 22 novembre 2002, l’Instituto de México présentera ABCDF, portraits d’une ville, un parcours photographique au cœur de Mexico. 11 culture à Paris, l’Instituto de México (anciennement Centre Culturel du Mexique) organise, une Semaine culturelle mexicaine, du 12 au 19 novembre 2002, à l’occasion de la visite officielle du président mexicain Vicente Fox. Cette semaine a pour ambition de refléter le dynamisme des artistes mexicains et de porter la culture mexicaine sur le devant de la scène parisienne. Avec un vaste programme d’activités culturelles très variées, entre tradition et modernité, le public pourra découvrir de nombreuses facettes de la culture mexicaine. Un rendez-vous à ne pas manquer ! Spectacle vivant Expositions On citera, tout d’abord, Sergio Hernández, sculpteur et graveur qui fait partie de l’Ecole de Oaxaca et qui présentera des diptyques et triptyques de grands formats à l’espace Pierre Cardin du 15 au 22 novembre 2002. Par ailleurs, la Semaine culturelle mexicaine coïncide avec le Mois de la Photo à Paris. On pourra aller à la rencontre du regard passionné de Tina Cuento de hadas para dormir cocodrilos, de Ignacio Ortiz Photo : D.R. Pour la première fois Pour la danse, Amalia Hernández et sa compagnie de Ballet Folklórico seront à Mogador le 14 novembre 2002 ; pour le théâtre, c’est Latitudes croisées, fruit d’une collaboration de longue date de trois compagnies : le Théâtre du Mouvement (France), Omnibus (Canada) et Teatro Línea de Sombra (Mexique), qui sera en tournée parisienne. • Programme complet à l’Instiuto de México (Tél. : 01.44.61.84.44.) service commercial Bancomext 4 rue Notre-Damedes Victoires, 75002 Paris ; tél. : 01 42 86 60 00. section consulaire même adresse ; tél. : 01 42 86 56 35 ; conseil de promotion touristique même adresse ; tél. : 01 42 86 96 13 ; e-mail : [email protected] maison du Mexique Cité universitaire, 9 boulevard Jourdan, 75690 Paris cedex 14 ; tél. : 01 44 16 18 00. www.casademexico.org //www.sre.gob. mx/francia/ Photo : A y P Gilberstein adresses en France Les îles de la Mer de Cortés Instituto de México 119 rue Vieille-duTemple, 75003 Paris ; tél. : 01 44 61 84 44 ; www.mexiqueculture.org consulats honoraires Barcelonnette, tél. : 04 92 81 00 27. Bordeaux, tél. : 05 56 79 76 55. Fort-de-France, tél. : 05 96 72 58 12. Le Havre, tél. : 02 35 26 41 61. Lyon, tél. : 04 72 38 32 22. Monaco, tél. : 00 377 93 25 08 48. Strasbourg, tél. : 03 88 45 77 11. Toulouse , tél. : 05 34 41 74 40. internet carnet de route 12 Carnet de route ambassade 9 rue de Longchamp, 75116 Paris ; tél. : 01 53 70 27 70 ; fax : 01 47 55 65 29. En Basse Californie Sud, le voya- ge en bateau sur la mer de Cortés, entre Puerto Escondido et le port de la La Paz est une expérience vraiment fascinante : une constellation d’îles offre un panorama extraordinaire, non seulement pour les paysages magnifiques mais aussi comme observatoire d’un grand nombre d’espèces animales. Tout au long du parcours, les dauphins, les baleines, les pélicans accompagnent les visiteurs. On considère la mer de Cortés comme un véritable sanctuaire écologique. Chaque île possède sa spécificité : les plages de l’île de Monserrat, l’atmosphère troublante de Danzante, la baie de San Francisco, les mangroves de San José, le reflet du soleil sur l’île del Carmen. Quant aux îles Partida et Espíritu Santo, elles sont un refuge sauvage exceptionnel pour de nombreuses espèces d’oiseaux et les colonies de phoques. En outre, les amateurs de plongée peuvent admirer les superbes fonds marins de la mer de Cortés. Les vallées et canyons, parmi les plus escarpés du monde, forment des gouffres, dont certains ont plus de trois kilomètres de profondeur. Le spectacle des calamars géants, des étoiles de mer et des bancs de poissons multicolores est inoubliable. • (politique internationale); responsable de la publication : (éducation) ; Ambassadeur Claude Heller ; Alejandra García Williams Jorge Volpi (culture) ; rédacteur en chef : (juridique) ; Christine Terrisse Juan González Mijares Mario López Roldán (rédactrice) ; (presse et communication) ; (économie) ; Dina Carvalho, Laurence Héctor Valezzi Rosa Peña Perez Rea Delorme (traductions) (politique) ; (tourisme) ; e-mail : Carolina Becerril Mauricio Torres Córdova [email protected] Les textes de cette publication n’engagent pas la responsabilité du ministère mexicain des Relations extérieures.
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