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ENQUÊTE FEDEX Fedex est arrivé sur l'aéroport CDG en 1992. Petite équipe, petits magasins. Paris était alors une simple escale, aux yeux de "l'integrator" américain. Puis il s'est agit pour lui de trouver un "hub" (une plate-forme) en Europe, afin de compléter son puzzle mondial de distribution rapide. Paris-CDG fut choisi en raison de ses perspectives de développement jugées favorables (voir BENEFICE.net N°1&5). C'est ainsi que Fedex a fait construire son hub européen sur la partie Ouest de Charles-de-Gaulle, sur la commune de Roissy. rançois de Calonne, le "General Manager" du Hub est à notre disposition pour faire le point. "Actuellement, le Centre de CDG emploie 800 personnes. Le trafic augmente et nous offrons sans cesse de nouveaux services à nos clients. Nous confirmons notre montée en puissance", explique t’il, confiant. F les colis, les plis, chacun connaissant bien sa tâche. Tout semble réglé comme du papier à musique. De part et d'autre des zones d'activités s'étendant sur plusieurs étages, quelques espaces vides, impressionnants, semblent attendre le moment, proche, où ils seront équipés de machines de tri supplémentaires. Travail de nuit Nathalie, "GOCC manager" Chaque nuit, ce sont plus de 650 tonnes de fret qui sont quotidiennement en transit dans l'immense centre de tri. Le hub voit passer 197 vols par semaine, avec des M.D 11, des Fokkers 27, des Boeing 727 (qui seront remplacés dès le mois de juin par des Airbus A 310)… Comment se déroule le travail ? "Il y a deux phases de tri", reprend M. de Calonne, "de 17 H à 23 H, nous rassemblons les colis venant d'Europe, à destination des autres continents. En même temps, on récupère ce qui arrive du reste du monde et nous le trions avant de le charger sur des vols à destination des capitales européennes. La deuxième phase s'étend de 24 H à 5 H, consacrée au service spécifiquement intra-européen. Il n'y a pas de tri le jour". Au dernier étage, se trouve le G.O.C.C FMC (Global Operations Control and Coordination, Freight Movement Center), qui surplombe les taxiways. Une équipe de jeunes spécialistes forment ce qui est le centre nerveux du Hub. Leurs outils sont des écrans, des ordinateurs branchés en permanence sur Internet, des téléphones portables. C'est là que travaille Nathalie Fouque, le Manager du GOCC. A 31 ans, elle occupe un poste important dans cette chaîne mondiale ou tout le monde est solidaire. "Ici, on s'occupe du mouvement du fret, en liaison avec les différents Global Center", explique Nathalie. "On suit les avions, les camions. Toute l'équipe travaille ensemble, tout le monde est au courant de tout. S'il y a un problème, météo, retard ou autre, nous devons appliquer un plan d'urgence, faire atterrir sur un autre aéroport, affréter un camion, un autre avion etc. Le fret doit arriver et partir à l'heure. Nos clients payent pour cela. C'est un travail d'équipe, 24 H sur 24, 7 jours sur 7" Les membres de l'équipe sont des "GOCC specialists", soit adjoint, soit "specialist", soit "senior". Il faut avoir deux ans d'expérience dans une compagnie aérienne. Les études sont en général un BTS (Transport et logistique), un D.U.T., ou encore un diplôme de l'Enac (Ecole Nationale de l'Aviation Civile) de Toulouse. Mais les profils sont ouverts. Nathalie, elle, est titulaire d'un bac A. Après un stage en Angleterre (l'anglais "immédiat" est exigé Le recrutement local donne t’il satisfaction? François de Calonne rappelle que Fedex participe au comité de "pilotage" mis en place sur ces questions, par la Préfecture du Val d'Oise. "En ce moment, nous avons une centaine de recrutements en cours pour des postes de tous types et de toute qualification. Par ailleurs, nous travaillons bien avec l'ANPE de Roissy. Un souhait toutefois, il faudrait mettre en place des enseignements en anglais performants. Nous continuons à embaucher ; à la fin de l'année, l'effectif total du Centre tournera autour de 1200 personnes". livraison. Ceci s'explique par la diminution des coûts de transports et des frais financiers des stocks. L'étude parle du développement des "cross docking", entrepôts qui fonctionnent sans stocks au niveau européen ou trans national. Les entreprises leader espèrent ainsi réduire leur stocks de 43 jours à 18 jours en 2003. D'où le gigantisme de l'installation de Fedex, dimensionné pour l'avenir. En arrivant, on est quand même frappé par les espaces de bureaux encore vides, tous éclairés la nuit… Une fois les formalités d'entrée terminées (contrôle des laissez-passer, portique de sécurité etc.), on rentre dans une véritable fourmilière. Noria de camions de toutes tailles apportant ou emmenant les colis toujours pressés. Systèmes compliqués de tapis roulants, d'écrans de contrôle, de lecture optique, une machine de tri énorme d'une valeur de 600 millions de F, cinq kilomètres de convoyeurs… Des dizaines d'agents contrôlant, interceptant Le transport et la logistique : industrie d'avenir C'est que du travail, il y en a. Le hub possède actuellement une capacité de 24000 colis à l'heure plus 24 000 enveloppes, chiffres qui seront portés respectivement à 36 puis 48 000 dans les quatre années prochaines. C'est que le transport de fret aérien mondial va connaître une explosion d'ici les quinze prochaines années, de plus en plus d'entreprises adoptant une démarche logisitique, sans compter le très prochain boum mondial du cyber-commerce. Une récente étude du cabinet AT Kearney révèle que les coûts logistiques sont en baisse tout comme les délais de 32 BY NIGHT Fedex est devenu un acteur essentiel de l'aéroport. Ouvert depuis septembre dernier, le hub travaille surtout la nuit, comme en témoignent les lumières que chacun peut voir en passant devant l'impressionnant complexe de 77 000 m2 sur 35 hectares. Intrigué, Bénéfice.net a voulu savoir ce qui s'y passait. Nathalie Fouque est entrée chez Fedex en 1992 pour ce genre de poste), elle a suivi une formation à l'école de l'AFT à Montchy-Saint-Eloi (60). Puis a travaillé deux ans chez un transitaire. Elle rentre chez Fedex en 1992. Elle occupe les fonctions de "trafic agent", puis de "ramp agent" et intègre le GOCC en 95, dont elle deviendra le manager après avoir fait un stage à Miami pour obtenir sa licence de "dispatcher". Belle progression. Fière et admirative de son entreprise, elle "vend Fedex". "C'est une grande famille. Ici, si on montre son travail, ses capacités, Fedex ouvre les portes", s'exclame t’elle, enthousiaste. Il lui arrive aussi de se déplacer régulièrement au siège de Fedex, à Memphis, "6 ou 7 fois par an", précise t’elle. Et comme elle travaille dans une entreprise américaine, on n'hésite pas à lui demander combien elle gagne :"28 000 F par mois, plus une voiture de fonction", répondelle, sans hésitation. Pas mal, pour un "bac plus deux" initial. Décidément, les Américains nous Deux jours auparavant, le "Figaro" du 2 avril dernier publiait un courrier de lui, donnant son avis sur l'utilisation (contestée par certains) de l'anglais dans la navigation aérienne. Né à Paris en 1942, ce Français d'origine arménienne émigre à l'âge de 14 ans aux Etats-Unis, où il obtient la nationalité américaine. Il s'engage dans l'US Air Force et devient pilote de chasse. Il vole sur F4 Phantom, C 141 Starfighter… En même temps il suit des cours à l'Université de Southern California (USC) et obtient un diplôme de "Master in Aviation Safety" (sécurité aérienne). En 1971, à sa sortie de l'Armée de l'Air, il rentre comme pilote dans la prestigieuse compagnie des "Flying Tigers". Ceux qui ont lu "Buck Danny" connaissent ces avions avec le nez peint en dents de requin. Vielle histoire qui remonte avant Pearl Harbour. Les Etats-Unis, qui n'étaient pas encore en guerre contre le Japon, avaient encouragé des aviateurs "volontaires" pour aider les Chinois alors en guerre contre les Japonais. Ce fut le début des "Flying Tigers". Ce groupe est devenu, la paix revenue, une compagnie de fret aérien, fondée par des anciens pilotes. En 1989, Fedex a racheté cette compagnie. Notre pilote, pendant ce temps, "s'ennuyait un peu". Il décide de reprendre des études de droit et le voici devenu en 1982 "lawyer" (avocat), inscrit au barreau de Californie, spécialisé dans les litiges causés par les accidents d'avions. Notre homme a donc deux casquettes, celle de juriste conseil et celle de capitaine. Capitaine, il l'a été sur Boeing 727, DC 8, Boeing 747, DC 10. Aujourd'hui il pilote un des MD 11 (115 tonnes à vide, 90 tonnes de charge) de Fedex, à travers le monde. "Le MD 11 est particulier. Il se distingue des autres car il est bourré d'informatique", se plaît à expliquer M. Demiridjian. Ce franco-américain, qui habite donc Los Angeles et à un "pied-à-terre à Paris" fait surtout la navette CDG, Stanstead (Angleterre), New-York (aéroport de Newarck), Memphis étonneront toujours… Et nous voici sur la piste, devant les avions en plein chargement. Ce soir là, comme par hasard, il fait froid et il pleut ! Mais le spectacle nous fait oublier la météo. Tout le monde s'affaire dans et autour des avions, chacun ayant une tâche bien précise. On ne perd pas de temps, tout va vite. Serge, notre photographe, trempé jusqu'aux os, mitraille littéralement les scènes de travail. Le "Chef avion" de service nous explique sa fonction : "Je suis responsable des opérations de chargement, déchargement d'une partie de l'avion". Ce poste est confié à des agents de niveau Brevet des Collèges à Bac. Ce sont en général des anciens "handler" (manutentionnaires) qui ont reçu une formation interne. - Des "Flying Tigers" à Fedex, en passant par l'Arménie On demande à monter dans l'énorme M.D 11 en attente de chargement. "Pas de problèmes" nous répond X. Rencontre dans le cockpit. Le Commandant de bord s'affaire avec son co-pilote. Présentations, discussions… JeanClaude Demirdjian est un homme ouvert, affable, qui adore son métier. Mais le temps presse. Le "Captain MD 11" accepte de nous donner sa carte et nous promet de nous rappeler de son domicile américain, à Los Angeles. Joie. Quelques jours après, il tient sa promesse. On est vraiment tombé sur quelqu'un de formidable. Un homme passionné et passionnant. FedEx EuroOne : 40 000 destinations en Europe du jour au lendemain Grâce à son Hub de Roissy, Fedex a pu lancer son réseau "EuroOne", us ervice de livraison du jour au lendemain. Dès avril 2000, va améliorer ce service avec trois nouveaux vols (2 Fokker 27 et un Short 360).Au total, ce sont douze vols EuroOne qui relient les principales villes européennes. Rappelons que Fedex est la plus grande société mondiale de transport express. Chaque jour ouvrable, Fedex transporte 3.3 millions de colis et documents à destination de 210 pays. La société emploie aujourd'hui plus de 150 000 personnes et possède, à travers le monde, 43 000 points de dépôt, 650 avions et 45 000 véhicules. Fedex Corp réalise en tout plus de 17 milliards de dollars : c'est aussi le premier fournisseur global de services logistiques : du transport express à la gestion de la "supply chain", sans oublier l'e-commerce. 33 J.C. DEMIRDJIAN, «captain MD11» (Tenesse)… Parfois il fait le tour du monde : Indianapolis, Paris, Dubay, Bombey, Bangkock, Philipinnes, Taïpeh, Anchorage (Alaska), Memphis… ouf. Le «chef avion» joue un rôle important "Nous avons une vie "exciting", avoue t-il. "J'ai le monde dans ma tête. J'ai vu des pays changer du tout au tout en 30 ans , surtout en Asie". A l’intérieur du GOCC Un bon souvenir ? "En 1988, après le tremblement de terre en Arménie, des associations arméniennes m'ont sollicité. Flying Tigers nous a prêté un 747 Cargo pendant 3 jours, gratuitement. Nous avons, avec trois équipages volontaires, transporté médecins, matériels, sauveteurs… Ce fut un petit exploit ". raconte JeanClaude. Quelle belle entreprise ! Merci, Fedex, d'avoir choisi Paris ! Eric VEILLON
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