Densification urbaine

Transcription

Densification urbaine
1 2012 Le magazine destiné aux clients d’Ascenseurs Schindler SA
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Densification urbaine
Logements tout confort au cœur de la ville
Centro Ovale à Chiasso – shopping sans frontières
Un nouvel emblème pour Melchsee-Frutt
Au CHUV, PORT optimise les flux de visiteurs
Sommaire
4
«Citybay», Lucerne
Des logements tout confort au cœur de la ville
8
10
12
La vie citadine, c’est l’avenir
Roche va bientôt prendre de la hauteur
Shopping sans frontières
au Centro Ovale de Chiasso
16
Ascenseur panoramique autoportant –
nouvel emblème de Melchsee-Frutt
19
Modernisation des ascenseurs du CHUV,
le Centre hospitalier universitaire vaudois
22
Shopping et football au
Panorama-Center et au stade de Thoune
26
Barrage de Mauvoisin –
230 mètres en quatre minutes
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Ascenseurs – rendement énergétique global
Rectificatif
Dans le numéro précédent de «next floor», dans l’article intitulé
«Un quartier durable sans voiture dans l’ouest bernois», ce n’est pas
la bonne photographie qui a été publiée à la page 15. La photo
­montrait le bâtiment C du quartier Burgunder qui a été dessiné par
les architectes reinhardpartner, Architekten & Planer AG, en coopération avec werkgruppe agw, et a été réalisé par WOK Burgunder
AG. Le bâtiment C n’a rien à voir avec les données publiées sur la
même page dans le tableau Faits & chiffres. Ces données concernent
les bâtiments A et B. Nous présentons toutes nos excuses aux
­architectes pour cette méprise. La rédaction
Impressum
Editeur Ascenseurs Schindler SA, Marketing & Communication, CH-6030 Ebikon Rédaction Beat Baumgartner Adresse de la rédaction next floor,
­Zugerstrasse 13, CH-6030 Ebikon / Lucerne, nextfloor @ ch.schindler.com Gestion des adresses address @ ch.schindler.com Photo de couverture
­Albert Zimmermann Mise en page aformat.ch Litho click it AG Impression Multicolor Print AG Tirage 32 000 ex. Edition next floor paraît deux fois
par an en allemand, en français et en italien Copyright Ascenseurs Schindler SA, reproduction sur autorisation et avec indication de la source
2
Editorial
Innovant
Chers lecteurs et lectrices,
La densification du bâti et les économies d’énergie ne sont pas des modes passagères,
mais des évolutions effectives dont Schindler se préoccupe chaque jour.
Les terrains constructibles se faisant plus rares, nous devons en finir avec les constructions
clairsemées et revoir largement notre position concernant les tours en Suisse. Cela implique
également une autre évolution: les immeubles dits multifonctionnels. Ces derniers
réunissent en un même lieu des espaces d’habitation, de travail et de loisirs, ce qui permet
aussi d’éviter des déplacements inutiles. Pendant une bonne partie du XXe siècle, cette
conception de la vie et du travail était d’ailleurs monnaie courante.
Les technologies modernes de chauffage et d’isolation permettent par ailleurs de réduire
massivement la consommation énergétique de logements satisfaisant à de hautes exigences,
où les gens se sentent bien d’un point de vue écologique également.
Ascensoriste de premier plan en Suisse, nous contribuons pour beaucoup à cette évolution
avec des solutions innovantes:
– Nos ascenseurs les plus vendus – le Schindler 3300 pour les constructions neuves et le
Schindler 6300 pour les modernisations – affichent dans leur version standard un très bon
niveau de rendement énergétique.
– Associée à un système de commande du bâtiment, notre commande d’appel de
destination de pointe, la technologie PORT de Schindler, représente la meilleure solution
pour les immeubles multifonctionnels comme pour les tours.
– Les ascenseurs vitrés Schindler satisfont aux plus hautes exigences en termes de design
et d’intégration architecturale dans les bâtiments modernes.
Nous nous réjouissons de répondre avec vous aux grandes attentes du marché. Vous pouvez
compter sur nous, à tout moment, quel que soit l’endroit où vous vous trouvez.
Bernhard Gisler
Membre de la direction de Schindler Suisse
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3
Thème
Densification urbaine: un complexe
central, attrayant et tranquille
voit le jour sur une zone en friche
de la gare de marchandises.
4
A Lucerne, «Citybay» fixe de nouvelles références en matière d’architecture urbaine.
Ce complexe propose d’attrayants logements au standard Minergie dans un quartier central
et recherché. Les appartements se sont vendus comme des petits pains.
Des logements tout confort
au cœur de la ville
Au centre du complexe, la «Citybay
­Residence» est exclusivement dédiée ­
à l’habitation, avec 98 appartements
en copropriété. Tous ont été vendus
avant même l’achèvement des travaux.
La résidence compte quelques espaces
à usage professionnel: un atelier de
création de bijoux, un cabinet d’architecture, un graphiste et un artiste sont
installés au rez-de-chaussée qui comprend en partie deux niveaux.
Les 46 appartements en location du
­bâtiment le plus au nord, «Citybay
­Living», sont aussi très recherchés. Son
rez-de-chaussée accueille un restaurant
et une crèche.
Un ensemble citadin vivant
TEXTE PIRMIN SCHILLIGER ­­
PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
E
n 2006, les CFF ont lancé un con­
cours portant sur la réaffectation
d’une zone en friche de la gare de
­marchandises. Puis ils ont recherché
des investisseurs pour réaliser le projet
lauréat des architectes Lussi + Halter
Partner AG. Credit Suisse et Anliker AG
se sont portés volontaires. Anliker s’est
par ailleurs vu confier, en tant qu’entre-
prise générale, la mise en œuvre de
cette réalisation complexe. L’automne
dernier, après deux ans de construction,
les locaux étaient prêts: le bâtiment sud,
«Citybay Business», dispose de 6000
mètres carrés de bureaux et est principalement utilisé à des fins professionnelles. Aux deux derniers étages, on
trouve onze appartements en location.
«Citybay» est une solution d’architecture urbaine convaincante. Les architectes ont conçu des constructions aux
contours clairs et précis. Elles s’intègrent élégamment et naturellement
dans leur environnement. Fonction­
nalité et sobriété sont ici les mots clés.
Même si les bâtiments ont des plans
différents, le complexe présente une
unité pleine de vie. Et ce, grâce notamment aux façades d’allure similaire,
avec des éléments de béton et des
­surfaces vitrées marquantes.
Les appartements offrent un haut niveau de confort et de fonctionnalité. c
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5
Thème
c Baignés de lumière, ils sont généreusement dimensionnés. Le chauffage au
sol et la ventilation de confort assurent
une atmosphère intérieure agréable.
Les constructions satisfont au standard
Minergie. «Des pompes à chaleur et
une conduite de 400 mètres permettent de puiser l’énergie dans le lac»,
explique Roland Krähenbühl, chef de
projet, Anliker AG. Loggias et tonnelles
créent une ambiance méridionale. Les
appartements en attique sont pourvus
de terrasses de toit, avec une vue
­imprenable sur le lac et les montagnes.
Situation et environnement attrayants
Ce qui rend le complexe «Citybay» at­
trayant, c’est sa centralité dans un environnement citadin cohérent: la gare,
le lac, mais aussi l’université et le centre
de la culture et des congrès KKL ne
sont qu’à quelques pas. Le complexe
relie de manière fonctionnelle la gare
au nouveau quartier d’habitation de
Tribschenstadt. Il comble une brèche
dans le tissu urbain. Les rails ont fait
place à une zone d’habitat densifié
en plein cœur d’une métropole où
­l’espace disponible est particulièrement
restreint. Le rôle prédominant autrefois
joué par le train dans cette zone est
rappelé par une voie industrielle toujours exploitée qui traverse le complexe
en une courbe audacieuse.
Un vestige du passé: le train
de marchandises traverse le
complexe «Citybay».
Une curiosité cachée
Des ascenseurs Schindler garantissent
l’accès aux sept étages du complexe
­«Citybay». Douze installations accessibles en fauteuil roulant ont été installées. «En plus des neuf nouveaux ascenseurs, nous avons procédé à trois
remplacements dans le bâtiment ‹Citybay Business›», déclare Andreas Eiholzer, ­responsable des ventes de nouvelles
installations. Des remplacements dans
un nouveau complexe? Explication:
­«Citybay Business» n’est en fait pas un
6
nouveau bâtiment. Cependant, dans
le cadre du projet, il a été entièrement
­remis à neuf et si parfaitement intégré
au complexe que l’on ne s’aperçoit plus
qu’il date d’une autre époque. Aujour­
d’hui, il accueille différentes entreprises, ainsi que la Haute école de
­Lucerne. Ces dernières apprécient le
lieu qui, par sa situation au bord du lac,
est une carte de visite de tout premier
ordre. En plus de vues et perspectives
surprenantes, le complexe «Citybay»
compte une curiosité cachée: la cour
intérieure de la «Residence» qui, avec
ses palmiers, a presque un air méditerranéen. A l’ombre des arbres, entre des
rambardes de balcons et des façades
habillées de fines lattes de bois, les
­habitants et les visiteurs peuvent ici, au
cœur de la ville, se sentir comme en
pleine nature. Une nature exhalant une
atmosphère méridionale. n
Facts & Figures
InvestisseursCredit
Suisse «Citybay Business» et «Citybay Living»
et Anliker AG «Citybay Residence»
Investissement95 millions de francs (hors coûts fonciers)
Durée du chantier De l’été 2009 à l’automne 2011
Architectes Lussi + Halter Partner AG, Lucerne
Direction du chantier Entreprise générale Anliker AG, Emmenbrücke
Offre155 appartements (du 2½ au 5½ pièces),
dont 98 appartements en copropriété et
57 appartements en location, 6000 mètres carrés
de bureaux et espaces à usage professionnel
Ascenseurs 9 Schindler 3300
3 Schindler 6300
Une curiosité cachée:
la cour intérieure
de la «Residence» et
sa petite palmeraie.
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7
Thème
L’urbanisme doit devenir plus global – deux experts qui ont croisé le fer lors du Future Forum,
manifestation soutenue par Schindler au salon Swissbau 2012 de Bâle, sont de cet avis.
On a aussi pu entendre des déclarations provocantes à cette occasion.
La ville en question
au Future Forum, au salon Swissbau
TEXTE CHRISTIAN NILL ­­PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
L
es chiffres cités par le célèbre futurologue allemand Matthias
Horx sont impressionnants: en 1900, 10% de la population
mondiale vivait dans des villes, contre 50% en 2007 et, selon des
­estimations, près de 75% d’ici 2050. Conclusion de Matthias Horx:
«La vie citadine, c’est l’avenir.» Des visions d’avenir ont été au centre
des débats du «Future Forum». Sous le titre «Potentiels urbains –
quelle compatibilité avec les exigences de demain pour nos villes?»,
Christophe Girot, paysagiste parisien et professeur à l’EPFZ, a
­débattu avec Matthias Horx. L’animation a été assurée par Katja
Gentinetta, philosophe politique. Tandis que, dans son introduction,
Katja Gentinetta déclarait qu’en raison de l’augmentation de la
­population, l’espace venait à manquer en Suisse, ni Horx ni Girot ne
Ils ont croisé le fer sur le plan rhétorique:
Matthias Horx (à g.), futurologue, et Christophe Girot (à dr.),
paysagiste, avec l’animatrice Katja Gentinetta.
8
voyaient là un problème fondamental. Christophe Girot était plutôt
d’avis que la densification urbaine ne devait pas nécessairement être
associée à une idée d’étroitesse et d’inconfort.
Qu’est-ce que la nature?
Le paysagiste a bien plus plaidé en faveur d’une redéfinition de la
position de la société face à la nature. «Notre rapport symbolique à
la nature se délite rapidement.» Selon lui, l’homme moderne garde
à l’esprit des concepts qui lui viennent de ses aïeux. Christophe Girot
s’inscrit en faux contre l’image transmise d’une «nature idéale dans
un grandiose isolement». Il juge nécessaire un changement de paradigme pour que la nature puisse être acceptée comme un élément
La nature aménagée
devient un élément naturel
de l’urbanisme moderne.
intégré d’un urbanisme global. Christophe Girot ne cache pas le peu
d’estime qu’il a pour une écologie centrée sur la seule protection de
l’environnement. Les «écologistes radicaux» ont selon lui contribué
à séparer les choses: d’un côté la ville, de l’autre la nature préservée.
Une situation à l’opposé de ce qu’il juge nécessaire. C’est pourquoi
il a inventé le terme de «paysage immanent»: il s’agit d’une nature
aménagée comme élément organique de l’urbanisme.
La Suisse n’a pas de problèmes
Matthias Horx s’est lui aussi montré incisif: «Je sais d’expérience
comment les villes sont planifiées. Interviennent un constructeur
de routes, un constructeur de maisons, un bétonneur – et pour finir,
il reste quelques zones résiduelles. On décide alors d’y mettre des
bacs à fleurs.» A l’étalement urbain sur le Plateau suisse, évoqué par
Katja Gentinetta, le futurologue répond ce qui suit: «Ce sont là des
lamentations de haut niveau. La Suisse n’a pas de problèmes. Les
mégapoles américaines ne cessant de grandir, elles, en ont.» Il faut
selon lui éviter de s’enfermer dans un concept passéiste. Matthias
Horx rejoint Christophe Girot sur le fait qu’il faut repenser la nature:
«C’est une erreur humaine de penser la nature comme naturelle.
La nature est une construction culturelle.»
Pour Matthias Horx, une chose est claire: «L’agriculture exploitée
­industriellement va revenir en ville – s’affranchissant de l’image
­romantique idéalisée du paysan.» Il affirme par ailleurs qu’un jour,
des maisons intelligentes produiront de l’énergie, comme dans le
projet milanais «Bosco Verticale»: deux bâtiments de 27 étages,
aux façades recouvertes de 900 arbres et d’innombrables fleurs,
­dotés de technologies éoliennes, solaires et de traitement de l’eau
de pointe.
Un avenir tout en vert?
Ce n’est qu’à partir du moment où Matthias Horx a cité des
exemples d’architecture du monde entier et qu’il a présenté sa
propre «Future Evolution House» modulaire, à Vienne, que des tons
discordants sont apparus. Christophe Girot s’adressant à Matthias
Horx: «C’est ­intéressant, vous ne parlez que d’objets. Mais moi,
je me préoccupe de structures supérieures.» La densification n’a en
effet de sens qu’à partir du moment où espaces urbains et naturels
sont repensés.
Pour finir, le paysagiste a affirmé qu’il souhaiterait à l’avenir pouvoir
continuer à s’asseoir sous un arbre pour lire. Le discours sur la
­biomasse est selon lui dépassé. «On ne peut pas s’asseoir sous de
la biomasse.» Il estime qu’il faut développer une vision paysagère
et non pas défendre une fragmentation du paysage. Quant à
­Matthias Horx, il a pour finir déclaré qu’il fallait se montrer plus
créatif et plus intelligent, aborder les choses de manière plus
­globale, car: «L’avenir ne doit pas être utopique.» n
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9
Thème
La plus haute tour de Suisse est actuellement construite à Bâle. Le «Bâtiment 1» du siège
du groupe pharmaceutique Roche doit culminer à 178 mètres. Cet imposant immeuble de
bureaux fait référence sur les plans architectural, urbanistique et écologique.
Roche prend de la hauteur
10
Comme la Prime Tower
de Zurich (photo),
la tour Roche sera
équipée d’ascenseurs
Schindler 7000.
TEXTE PIRMIN SCHILLIGER ­­
PHOTO F. HOFFMANN-LA ROCHE LTD / Albert Zimmermann
A
vant de s’élever, une tour doit
prendre racine. Il suffit de jeter un
œil sur le chantier de la Grenzacher­
strasse pour s’en convaincre. Au printemps 2011, des pelleteuses et de
­gigantesques foreuses ont commencé
par y travailler sans relâche. Au total,
389 piliers ont été enfoncés jusqu’à
40 mètres de profondeur. D’impressionnantes fondations sont désormais
visibles. Elles laissent deviner les dimensions du bâtiment.
Facts & Figures
Roche
Jacques Herzog&Pierre de Meuron
Hauteur de la tour 178 m, 41 étages (au-dessus du sol)
Superficie 74 200 m² de surface brute de plancher
Investissement 550 millions de francs
Durée du chantier 2011 à 2015
Ascenseurs 14 ascenseurs hautes performances
Schindler 7000 avec récupération de l’énergie
et Schindler PORT Technology
Esthétique typée
Ce sont à présent les grues qui entrent
en action. La plus grande tour de Suisse
va progressivement partir à l’assaut des
nuages, pour culminer à 178 mètres.
Le nouveau bâtiment principal de
Roche dépassera alors de 52 mètres la
Prime Tower zurichoise, jusqu’à présent
la plus haute construction de Suisse. Ce
projet coûtera plus d’un demi-milliard
de francs. Et le calendrier est ambitieux:
le gros œuvre doit être achevé d’ici la
fin 2014. Parallèlement, l’aménagement intérieur débutera à partir de
2013. Si tout se déroule comme prévu,
le bâtiment sera prêt fin 2015. Des
images de synthèse montrent à quoi
ressemblera la tour de bureaux des
­célèbres architectes Jacques Herzog
et Pierre de Meuron: elle affiche une
­esthétique triangulaire typée, avec
une façade en escalier. Les architectes
jouent avec les lignes verticales et
­horizontales, ainsi qu’avec différentes
diagonales. Cet attrayant bâtiment va
assurément être un nouvel emblème
architectural de la ville de Bâle. Il s’intégrera harmonieusement à son environnement.
Maître d’ouvrage Architectes Développement cohérent du site
La tour reprend le blanc typique des
­bâtiments du site Roche. Cela vaut
­également pour le nouveau centre de
R&D inauguré à l’automne 2011 sur la
Wettsteinallee. Le nouveau bâtiment
principal accueillera quelque 2000
­collaborateurs sur 41 étages. Cette
construction va renforcer l’efficacité
du groupe. De fait, des bureaux aujour­
d’hui disséminés dans toute la ville
pourront être rassemblés en un même
lieu: cela va optimiser les processus
de travail, faciliter la coopération et
­encourager la communication entre
les collaborateurs.
Technique et écologie
En raison de ses dimensions, le «Bâtiment 1» représente également un défi
technique. Bâle se trouvant dans une
zone d’activité sismique, la tour sera
construite de manière à pouvoir sortir
indemne d’un séisme de magnitude
6,9 sur l’échelle de Richter. Et même
en cas de forte tempête, elle ne tan-
guera que de quelques centimètres.
Par ailleurs, le «Bâtiment 1» doit être
exemplaire sur le plan écologique. Les
solutions de mobilité de Schindler
contribueront au standard Minergie
prévu. Quatorze ascenseurs hautes
performances de type Schindler 7000
équiperont le bâtiment, dont deux ascenseurs pour les pompiers et un autre
pour le service de restauration. Frank
Euerlings, responsable des ventes de
nouvelles installations: «Le défi
consiste à satisfaire aux exigences élevées en matière de capacités de transport tout en tenant compte de l’aspect
écologique.» Les ascenseurs seront
donc dotés d’un système de récupération de l’énergie. La technologie PORT,
toute dernière génération du système
Schindler de gestion des flux et de
commande du bâtiment, sera par
­ailleurs mise en œuvre. L’interaction
intelligente de la récupération d’énergie et du remplissage optimal des
­ascenseurs permettra un bilan énergétique exemplaire. n
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11
Architecture Suisse
Centro Ovale –
shopping sans frontières
Pour s’orienter dans le Centro Ovale de Chiasso, pas besoin de plan. Ce centre
commercial se veut différent – par son esthétique comme par son offre.
12
Il se différencie tant par
son offre que par sa
forme: un impressionnant
gros plan du Centro
Ovale de Chiasso.
TEXTE KATIA GUERRA PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
L
e Centro Ovale n’est qu’à un jet de pierre de
­l’Italie. Il a ouvert ses portes à l’automne dernier
et a pour ambition de proposer quelque chose de
spécial à ses clients des deux côtés de la frontière. Ce
nouveau centre commercial de Chiasso se distingue
par son contenu. Il propose des marques introuvables
ailleurs en Suisse, un concept de restauration innovant, ainsi que des offres pour toute la famille.
Une forme qui éveille la curiosité
Mais le Centro Ovale ne se distingue pas que par ses
offres. Sa forme est également différente et éveille
la curiosité: cette construction ovoïde autoportante
à l’enveloppe de béton compte 1024 hublots qui
offrent une vue vers l’extérieur et font entrer la
­lumière du jour. Elle attire les regards et on la voit de
l’autoroute. Le Centro Ovale est facilement accessible: pour les automobilistes et les familles, il peut
devenir une véritable alternative à l’offre existante.
La petite ville frontalière doit ainsi un peu regagner en
attractivité économique et touristique. Au total,
11 000 mètres carrés de surface commerciale sont
disponibles sur quatre niveaux – dont 9000 sont déjà
occupés. Les boutiques sont disposées autour d’un
espace central ouvert. Les visiteurs savent à tout
­moment où ils se trouvent. Du centre du bâtiment,
on peut voir tous les magasins, ce qui permet de
s’orienter sans recourir à un plan. c
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13
Architecture Suisse
Facts & Figures
Les escaliers roulants Schindler
du centre commercial sont
plus larges et disposés parallèlement les uns aux autres.
Les escaliers roulants sont un élément
essentiel du concept visant à optimiser
les flux de visiteurs.
14
Maître d’ouvrage
Centro Ovale 1 SA, Chiasso
Ostinelli & Partners, Chiasso
Investissement 80 millions de francs
Escaliers roulants 8 Schindler 9300
Architectes Pour s’orienter, il suffit de se rendre
au centre de la structure.
c
Escaliers roulants – optimisation des flux
En plus des ascenseurs, on trouve au centre du bâtiment ovoïde huit escaliers roulants Schindler qui
­optimisent les flux de visiteurs. Ils sont plus larges que
les modèles standard et sont disposés parallèlement
les uns aux autres. Les clients sont ainsi incités à se
déplacer à travers tout le centre commercial. D’autant
plus que, depuis les escaliers roulants, l’on jouit d’une
très bonne vue sur toute l’offre de boutiques.
Par ailleurs, un éclairage d’ambiance à LED, avec de
nombreux jeux de couleurs, a été mis en œuvre dans
les escaliers. «Pour notre entreprise, l’installation des
escaliers roulants dans cette construction originale
a représenté un grand défi. Nous avons dû utiliser une
grue spéciale de 60 mètres de haut», déclare Silvano
Vizzola, responsable des ventes de nouvelles installations chez Schindler. Un incendie sur le chantier après
le montage a compliqué encore les choses. Mais
Schindler a pu réparer sur place les escaliers roulants
endommagés.
Changer les habitudes d’achat prend du temps
Malgré la conjoncture défavorable, les gérants sont
satisfaits des résultats des premiers mois. Sur la base
de l’utilisation des 500 places de stationnement souterraines, les chiffres sont positifs. On estime à 3000
le nombre de visiteurs quotidiens. Les échos positifs
sont également légion. Par expérience, on sait qu’il
faut un certain temps pour qu’un centre commercial
fonctionne bien et réussisse à se positionner comme
une véritable alternative. Changer les habitudes
d’achat prend du temps. n
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15
Visions
Melchsee-Frutt:
un ascenseur au sommet
Un ascenseur avec vue:
une nouvelle ère des
sports d’hiver s’ouvre à
2000 mètres d’altitude.
16
La plus grande bougie du monde:
l’ascenseur est déjà entré au
Guinness des records.
Il se dresse à 1927 mètres d’altitude et peut transporter jusqu’à 600
personnes par heure: le nouvel ascenseur panoramique de Melchsee-Frutt
est unique à plus d’un égard.
TEXTE MATTHIAS MÄCHLER ­­PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
X
ander Seiler est sur la plateforme ronde surplombant le Melchsee. Il indique en bas le remontepente qui emmène les skieurs le long du lac jusqu’au
domaine d’Erzegg: «Avant, lorsqu’on voulait retourner au village depuis les pistes, il fallait soit faire un
grand détour par le Bonistock, soit escalader péniblement la colline depuis le remonte-pente, déclare le
chef des remontées mécaniques. A présent, c’est plus
facile.»
Plateforme panoramique
A l’été 2009, lorsque la société des remontées mécaniques de Melchsee-Frutt a commencé à planifier son
avenir, à remplacer les remonte-pentes et à construire
une nouvelle télécabine, le problème du décalage
entre le remonte-pente et la station haute a été
abordé. «Nous avons notamment pensé à un ascenseur dans la roche», déclare Xander Seiler. Mais le
budget ne le permettait pas. «Soudain, j’ai trouvé la
solution, explique-t-il. Une cage d’ascenseur autoportante, reliée au chemin de randonnée par une passerelle. Un habillage en bois d’un côté et un vitrage
teinté de l’autre. Et, cerise sur le gâteau, une plateforme pour profiter du panorama.» C’est ainsi qu’est
née l’idée qui devait donner à Melchsee-Frutt un
­nouvel emblème – et obliger Marcel Schulz, chef de
projet Schindler, à relever quelques défis. «Le problème, c’était la logistique», déclare ce dernier.
Melchsee-Frutt n’est accessible que par une route
étroite depuis Stöckalp. Une véritable épreuve pour
les semi-remorques transportant les éléments d’ascenseur. D’autant plus que la route est ouverte dans
un sens aux heures paires et dans l’autre aux heures c
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17
Visions
Facts & Figures
Ascenseur Capacité Débit
Hauteur de levage
Hauteur totale
Altitude
Mise en service
Schindler 5400
20 personnes avec des skis
550 personnes/heure
32 m
36,22 m
1927 m
Décembre 2011
vents, comme aux variations extrêmes des conditions
météorologiques. En hiver, le mercure passe souvent
sous les –10 °C, tandis qu’en été, le soleil est si intense que seules des vitres teintées avec une protection de 60% contre les rayonnements empêchent la
cabine de se transformer en four.
Même si c’est un modèle standard d’ascenseur panoramique qui a été choisi, l’espace à l’entrée et la
­cabine ont été spécialement équipés pour le tourisme
hivernal: un seuil caché empêche que de la neige ou
des cailloux ne bloquent la porte; de solides plinthes
tout autour du plancher de la cabine évitent que les
chaussures de ski ne provoquent des dommages; une
deuxième main courante à hauteur de tête empêche
les bouts des skis de rayer les vitres; le plafond a fait
l’objet d’un traitement spécial; le tableau est doté de
boutons robustes; enfin, un porche vitré permet aux
passagers d’attendre l’ascenseur au sec.
L’ascenseur ne pouvant être relié à une ligne téléphonique, une antenne GPS a été installée pour les appels
d’urgence. Un concept de sauvetage efficace garantit
une intervention rapide en cas d’urgence. «Avec
toutes ces petites particularités, ce projet est de loin
le plus spécial dont j’ai eu la charge, déclare Marcel
Schulz avec fierté. Et ce qui me réjouit particulièrement, c’est que, malgré des délais serrés, nous
n’avons fait aucune concession en matière de sécurité.» Le calme et la flexibilité de Xander Seiler et de
son équipe ont également contribué à des conditions
de travail idéales.
Un petit paradis du ski
impaires. «Nous avons donc dû tout planifier
jusque dans le moindre détail, souligne Marcel Schulz.
Si nous avions oublié quelque chose, nous aurions
­facilement perdu une demi-journée pour aller le
­rechercher.»
c
Résistance aux intempéries
Autre défi: être à la hauteur des exigences requises
à une altitude de près de 2000 mètres. Récemment,
des vents de plus de 130 km/h ont été mesurés à
Melchsee-Frutt. La tour d’ascenseur doit résister à ces
18
Xander Seiler ne garde lui aussi que de bons souvenirs
de la coopération avec Schindler. «Une étape importante a été franchie», déclare-t-il satisfait, se réjouissant de la dernière ligne droite: cet été, la station
basse de la nouvelle télécabine sera achevée. D’ici
l’hiver prochain, les nouveaux poteaux seront installés
et l’installation pourra entrer en service. «Nous serons
alors de nouveau au top», ajoute-t-il. Et, avec le
­nouvel hôtel Frutt Lodge & Spa en plus, tout sera prêt
pour les visiteurs. A une demi-heure de Lucerne, ce
petit paradis du ski exclusif et moderne propose
32 km de pistes de ski alpin, 15 km de pistes de ski
de fond, 10 km de chemins de randonnée et une piste
de luge de 8 km. n
Accessibilité
CHUV: des flux de visiteurs
optimisés avec PORT
14 h 00, l’heure de pointe au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
Des patients en peignoir tirent leur goutte-à-goutte portatif dans le hall, des médecins
en blouse blanche retournent travailler après une courte pause-déjeuner et les
visiteurs affluent. C’est le début des visites autorisées.
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19
Accessibilité
L’hôpital universitaire
de Lausanne, également
appelé le CHUV, a déjà
plus de 30 ans.
TEXTE Marc Wolfensberger ­­PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
D
ans le hall central, huit portes d’ascenseur font face à ce petit
monde plutôt impatient. Chacun tourne mécaniquement la tête
pour savoir quelle porte s’ouvrira en premier. Une femme âgée,
agrippée à ses cannes, rate le premier de peu. «L’ascenseur monte»,
annonce une voix préenregistrée quand le deuxième arrive. Une
vingtaine de personnes s’y engouffrent … C’est un vrai capharnaüm
à chaque arrêt et ce, jusqu’au 11e étage. «Avec plus de 2000 trajets
quotidiens par ascenseur, le CHUV est probablement le bâtiment
qui gère le plus gros trafic de personnes dans le canton de Vaud!»,
affirme François Xaintray, responsable technique et directeur adjoint
à la Direction des travaux du CHUV. Près de 45 000 patients sont
hospitalisés ici chaque ­année, tendance à la hausse. «Nous avons un
taux d’occupation moyen s’approchant des 100%. Autrement dit,
bon nombre de chambres initialement prévues pour deux personnes
se voient en période de surcharge rajouter un lit», souligne François
Xaintray.
Le CHUV a tout d’une petite ville: on y trouve une banque, un
­coiffeur, un fleuriste, un guichet postal … et même une aumônerie
et une chapelle ouvertes aux patients et aux visiteurs. Quelque
1800 plateaux-repas sont servis chaque jour rien qu’aux patients.
groupe de deux d’ici la fin 2013. Au final, les temps d’attente
devraient être ­réduits d’un tiers.
Trente années de service
Les ascenseurs, eux, datent de la construction du bâtiment, au
­début des années 1980. Des portes usées par le temps, d’un orange
vieillot, et des boutons d’ascenseur «rétro» qui s’illuminent à
chaque étage. Les étages inférieurs de l’édifice sont réservés aux
blocs ­opératoires, avec des noms qui font pâlir: «Centre des brûlés»,
«Centre des transplantations», «Soins intensifs», etc. Pour éviter
les attentes devant l’ascenseur aux heures de pointe, certains
­médecins ont trouvé un raccourci: ils prennent les ascenseurs réservés aux ­patients, à une dizaine de mètres de là. «Ce n’est pas très
glorieux … Mais on gagne vraiment du temps», lâche un neuro­­­logue en blouse blanche avant de disparaître discrètement derrière
les portes de l’un des deux ascenseurs. «Cela se produit surtout avec
les médecins des étages supérieurs, concède Patrick Genoud, directeur adjoint de la Direction des soins. Mais cela doit changer, car
des ascenseurs importants sont ainsi bloqués.» Et cette situation ne
devrait pas ­tarder à évoluer. Le CHUV a en effet choisi de moderniser ses ascenseurs. A commencer par ceux du hall central, connus
ici sous le nom d’Octoplex. Ils seront d’abord équipés de la technologie PORT de Schindler – une technologie qui permet de regrouper
les utilisateurs dont la destination est identique, ce qui rend les
­trajets plus ­rapides et efficaces. Ils seront ensuite modernisés par
20
PORT: une technologie d’avant-garde
Un changement que François Xaintray, dit attendre avec une certaine anxiété. «La grande différence entre un hôpital et une entreprise, c’est, entre autres choses, que chez nous la population
change constamment. Les visiteurs sont à chaque fois nouveaux.
On ne sait pas comment ils vont réagir face à ce changement radical
dans l’utilisation des ascenseurs.»
Avec la technologie PORT, «l’ascenseur est bien plus qu’un simple
moyen de transport qui monte et qui descend, explique Anne-­
Sophie Oury, responsable du projet chez Schindler. Le système PORT
optimise les trajets en regroupant les usagers selon l’étage où ils
souhaitent se rendre. De plus, plusieurs arrêts intermédiaires
peuvent être supprimés, ce qui permet d’arriver plus vite à destination.» En cas d’urgence, les ascenseurs peuvent être attribués selon
les priorités, par exemple lors d’une intervention des pompiers.
Ils tiennent compte des besoins des personnes à mobilité réduite
et sont donc particulièrement adaptés aux établissements tels que
les hôpitaux ou les maisons de retraite.
Le responsable technique du CHUV a pu s’en convaincre par luimême à l’hôpital universitaire de Berne, où un système Schindler
­similaire a été installé il y a quelques années. Il a également eu la
Les ascenseurs du CHUV vont prochainement être entièrement modernisés …
… et équipés de la technologie de commande
d’avant-garde PORT de Schindler.
possibilité de voir une telle installation à l’hôpital cantonal de SaintGall. «J’ai été agréablement surpris: le trafic était fluide, les visiteurs
ne semblaient pas perdus», explique François Xaintray. Afin que
les visiteurs s’habituent au changement, l’hôpital va lancer une
­campagne d’information spécifique, une fois que les ascenseurs
­auront été mis en service. En ce qui concerne la technologie PORT,
elle est éprouvée et constamment perfectionnée. Elle a été implantée dans de grands centres urbains comme à l’International
­Commerce Centre, situé dans le plus haut building de Hong Kong.
«Ces ascenseurs sont la colonne vertébrale du CHUV, souligne
Anne-Sophie Oury. On ne peut pas se permettre de négliger le
moindre détail. Des experts spécialisés ont été mobilisés en interne.»
En plus d’optimiser le trafic, la technologie PORT présente un autre
avantage: elle permet de limiter l’accès à certains étages de l’hôpital
pour des questions de sécurité. Actuellement, cela n’est possible
que par l’intermédiaire de clés – un système qui, selon François
Xaintray, n’a plus de raison d’être; lui-même a en permanence une
dizaine de clés à son trousseau.
Pour les opérations de modernisation, de grands moyens seront
mis en œuvre. Les entraînements des ascenseurs seront en effet
­déposés sur le toit par des hélicoptères. Aucune grue n’étant assez
grande et aucun ascenseur n’étant suffisamment résistant pour
transporter les machineries sur le toit de l’imposant bâtiment qui
­domine Lausanne. n
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21
Construire et rénover
22
Un cadre adéquat
pour des matchs animés:
le stade de Thoune.
La construction d’un nouveau stade de foot a d’abord failli capoter. Mais finalement,
des investisseurs privés ont construit l’Arena Thun en lui adjoignant un centre commercial.
Ce projet crée 300 emplois et est le symbole d’une région qui croit en elle.
1:0 pour l’Oberland bernois
TEXTE STEFAN DOPPMANN ­­PHOTO FRANK BRÜDERLI
L
e 9 juillet 2011, 8000 spectateurs bondissent de leur siège et
­acclament avec enthousiasme l’attaquant Milaim Rama. Le
chouchou des fans du FC Thoune vient de marquer un but face au
FC Cologne, supposé être nettement supérieur, prenant ainsi l’avantage. C’est le match d’ouverture du nouveau stade de Thoune,
l’Arena Thun. L’euphorie est alors à son comble.
Mais il n’en a pas toujours été ainsi à Thoune. Le 12 février 2006,
les fans de foot de l’Oberland bernois étaient des plus déprimés:
ce dimanche, les électeurs de Thoune venaient de rejeter massivement le projet de nouveau stade. Et ce, principalement en raison
de la contribution prévue pour les finances publiques. La majorité
des électeurs considéraient que la ville ne pouvait pas se payer cette
nouvelle construction.
Délais serrés
Mais le deuxième essai a été le bon. Expérimentée dans la construction de stades, la société HRS Real Estate SA, sise à Frauenfeld, a
été sélectionnée parmi les investisseurs candidats. Ce deuxième
concours a été lancé un an après le premier rejet. En février 2010,
après trois ans de planification, le chantier d’un nouveau stade de
foot était lancé à Thoune, avec un financement assuré exclusive-
ment par des investisseurs privés. Et la construction simultanée
d’un centre commercial était également acceptée par les électeurs
de Thoune.
Les délais du chantier étaient extrêmement serrés. Quinze mois
­seulement étaient prévus pour la construction du stade, qui devait
être prêt pour le coup d’envoi de la saison 2011/2012. A la fin du
mois de septembre dernier, le Panorama-Center ouvrait également
ses portes. Pour respecter ce timing, la direction du chantier, les
­entreprises impliquées et les fournisseurs ont dû faire preuve d’engagement et de flexibilité.
Concept multifonctionnel
Tout s’est bien déroulé et le résultat est convaincant. L’Arena Thun,
qui peut accueillir 10 000 spectateurs, a belle allure. Avec les Alpes
en arrière-plan, c’est un cadre idéal pour des matchs animés. Mais
le point fort du bâtiment réside moins dans son architecture
­audacieuse que dans son concept multifonctionnel. Il incarne de
manière symbolique le pragmatisme de l’Oberland bernois. La surface de jeu est ainsi dotée d’un gazon synthétique, ce qui autorise
la tenue de manifestations accueillant jusqu’à 20 000 visiteurs.
Dans le bâtiment du stade, la coopérative qui gère le stade peut c
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23
Construire et rénover
Le Panorama-Center et ses
20 boutiques sont la garantie
d’un shopping varié.
Le Panorama-Center fait
partie de la destination
­shopping Thoune Sud. La
­métropole de l’Oberland
bernois marque des points.
24
Facts & Figures
Maître d’ouvrage LiB-AG, Zurich (Panorama-Center)
Responsable de la construction HRS Real Estate SA, Frauenfeld (stade)
Architectes Itten + Brechbühl AG, Berne
Brügger Architekten AG, Thoune
Pool Architekten, Zurich
Investissement 170 millions de francs
Durée du chantierFévrier 2010 à juillet 2011 (stade) et
­septembre 2011 (Panorama-Center)
Ascenseurs Panorama-Center:
2 Schindler 2400
3 Schindler 5400
1 Schindler 5300
4 Schindler 2600
Stade:
3 Schindler 5400
1 Schindler 3100
Trottoirs roulants 4 Schindler 9500 (Panorama-Center)
Quatorze ascenseurs de personnes
assurent la mobilité au Panorama-Center
et au stade de foot.
organiser des séminaires et des congrès accueillant jusqu’à
350 participants. Mais le principal utilisateur des lieux est le
FC Thoune qui, avec sa sensationnelle qualification en Champions
League en 2005, a donné des ailes à ses fans.
c
axé sur le bricolage, le sport, les loisirs et l’électronique. Les deux
s­ upermarchés Migros se différencient eux aussi au niveau de l’offre.
Au Panorama-Center, la Migros vend surtout des produits frais,
­tandis qu’au Zentrum Oberland, elle propose toute sa gamme de
produits, selon Eleonora Stückrad.
Virage réussi
L’assurance affichée par les joueurs de l’équipe de Thoune reflète
l’évolution de toute la région. Au début des années 1990, Thoune
vivait encore sous le coup d’un douloureux changement structurel –
faillite de l’institut bancaire Spar- und Leihkasse Thun, fermeture
d’entreprises industrielles et suppression de 2000 postes par la
Confédération.
Mais le virage a été pris avec succès. On a redonné vie aux friches
­industrielles, des emplois ont été créés et la ville ne cesse de se développer. C’est dans ce contexte qu’il convient de considérer les
170 millions de francs investis dans la construction du stade et du
centre commercial. Le Panorama-Center propose, sur 15 000 mètres
carrés, 20 boutiques et un centre de fitness.
Le «Zentrum Oberland» tout proche est dirigé par la même équipe
que le Panorama-Center. «Nous avons veillé à ce que l’offre du
­Panorama-Center complète au mieux celle du Zentrum Oberland»,
explique Eleonora Stückrad. Elle dirige les deux centres commerciaux. Tandis qu’au Zentrum Oberland, ce sont plutôt les besoins
quotidiens qui sont mis en avant, le Panorama-Center est surtout
300 nouveaux emplois
«Au final, les deux centres commerciaux renforcent la destination
shopping Thoune Sud. Ils apportent ainsi une valeur ajoutée à toute
la région», assure Eleonora Stückrad. Une valeur ajoutée à plus
d’un égard. «Les investisseurs, les maîtres d’ouvrage et les propriétaires ont apporté du travail à de nombreuses entreprises du bâtiment et, dans le centre commercial, 300 emplois attrayants ont
été créés pour des gens de la région», se réjouit la conseillère communale Ursula Haller. Les investisseurs sont convaincus que le projet
va porter ses fruits – à condition bien sûr que la situation économique ne leur mette pas des bâtons dans les roues. n
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25
Construire et rénover
Une passerelle permet d’effectuer
des contrôles à différentes hauteurs
de la voûte (ci-contre).
Petit atelier de réparation (ci-dessous).
En haut du barrage
en quatre minutes
Au fond du Val de Bagnes, on trouve le deuxième barrage voûte le plus élevé
au monde. Il est desservi par un ascenseur Schindler qui parcourt 230 mètres en
quatre minutes. Le barrage est si haut que l’alarme a été déclenchée suite
au séisme et au tsunami de Fukushima.
TEXTE ROLAND LEIMGRUBER­­PHOTO ALBERT ZIMMERMANN
C
ela fait plus de 30 ans que Vincent May travaille
sur le barrage. C’est dire qu’il connaît bien son
histoire. L’idée d’ériger un grand barrage au fond du
Val de Bagnes remonte à 1941. Albert Maret, un
­ingénieur de la région, avait d’abord obtenu le soutien du canton du Valais. Mais il a dû ensuite s’imposer face à un conseiller d’Etat qui s’était entre-temps
rallié au projet de la Grande Dixence: «Il a mangé aux
deux râteliers!» La polémique entre experts fut telle
qu’un professeur de l’EPFZ a été mandaté et a affirmé
que la roche du fond du Val de Bagnes ne convenait
pas pour l’ouvrage prévu …
26
Un barrage de tous les superlatifs
Néanmoins, la construction du barrage voûte a
­débuté en 1951 et s’est achevée en 1958. La largeur
de l’ouvrage à sa base est de 53,5 mètres et de
12 mètres au couronnement, 237 mètres plus haut.
Coût de l’opération: 570 millions de francs de
l’époque. «La centrale à béton était située sur le flanc
gauche de la montagne. On transportait le béton
avec une benne de 6 mètres cubes pesant 18 tonnes
par un système de blondins sur des câbles tendus de
part et d’autre de la vallée», explique Vincent May.
La production annuelle moyenne de la centrale
Le barrage de
Mauvoisin fait
250 mètres de haut.
é­ lectrique s’élève à environ 70 millions de kWh avec
une puissance installée de 30 MW.
Surélévation de 13 mètres
Dans les années 1990, on constate que les limons se
sont accumulés au fond du lac de retenue. On envisage donc de surélever de 13,5 mètres le barrage.
Vincent May, qui en tant que guide de montagne est
alors chargé de déclencher les avalanches qui menacent le chantier, se souvient des conditions de travail difficiles. Le barrage est alors porté à ses dimensions ­actuelles de 250 mètres de haut. En temps
normal, le barrage subit une déformation de 70 milli-
mètres sous la pression des eaux de retenue. Afin de
contrôler cette déformation et prévenir tout accident,
un système de mesure a été mis au point avec quatre
fils à plomb tendus sur toute la hauteur du barrage.
Les valeurs enregistrées ont d’abord été contrôlées
deux fois par mois. Depuis l’an 2000, les mesures s’effectuent en continu. «On a pu voir l’impact des tremblements de terre et des tsunamis depuis le ­début des
nouvelles mesures, déclare Vincent May. La terre
­oscille et les fils à plomb bougent. En mars 2011, lors
du tsunami, l’alarme a même été déclenchée. Je suis
monté, sans comprendre ce qui se passait. Une heure
plus tard, j’ai été informé du tsunami.» c
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27
Construire et rénover
Facts & Figures
c
Production annuelle en hausse
A l’heure où plusieurs surélévations de barrage sont
à l’ordre du jour, celle de Mauvoisin fait office de
­précurseur: les travaux ont été conséquents, car il n’a
pas seulement fallu surélever la voûte entre 1990
et 1991, mais également les prises d’eau du fait de
l’ensablement du lac de retenue. Comme on ne pouvait intervenir qu’au printemps, en période de niveau
bas, ces travaux ont duré six ans, de 2000 à 2006,
et l’exploitant a dû trouver des solutions pour tirer
parti des galeries existantes. Mais cela en valait la
peine: grâce à la surélévation, le volume d’eau retenue a été augmenté de 30 millions de mètres cubes,
permettant de porter la production annuelle moyenne
de 949 à 1049 millions de kWh et la puissance installée à 421,5 MW. n
Propriétaire
Durée du chantier
Hauteur Longueur du couronnement
Retenue d’eau
Forces Motrices de Mauvoisin SA, Sion
1951 à 1958
250 m
520 m
40 millions de m³
Profondeur 200 m
Longueur 5400 m
Surfface 2260 m²
Altitude 1975 m
La route taillée dans la montagne
lors de la construction est toujours
utilisée pour accéder à la ceinture
du barrage.
Un ascenseur bien utile
Avec une vitesse de 1 m/s, il faut quatre minutes environ à ce monte-charge Schindler
pour parcourir les 230 mètres de sa course,
qui comprend cinq arrêts. Installé dès la
construction du barrage, il évite un déplacement de plusieurs kilomètres en voiture pour
se rendre du haut au bas du barrage. Comme
le rappelle Roger Rapillard, technicien de service chargé de la maintenance de l’installation, si la cabine n’est plus très récente, la
machinerie a été modernisée en 2009.
28
Green
Plus haut en consommant moins
Eléments de confort, les ascenseurs sont également incontournables
en ville. Dans les «green buildings», ils doivent satisfaire à des exigences
spéciales. Mais à quel point des ascenseurs peuvent-ils être «verts»?
TEXTE MARCEL ACKERMANN ­­PHOTO ALBERT ZIMMERMANN ET SCHINDLER
L
es «green buildings» se distinguent par une
consommation d’énergie et de ressources réduite,
une plus grande flexibilité d’utilisation, des coûts
d’exploitation et de maintenance moindres, et un plus
grand confort pour les utilisateurs. Pour les investisseurs, ils sont synonymes de valeur ajoutée et de
­valorisation de l’image de marque. Il existe à travers
le monde de nombreux standards différents pour
les green buildings. En Suisse, par exemple, on trouve
le label Minergie ou le label américain LEED (Leader­
ship in Energy and Environmental Design).
EtiquetteEnergie pour les ascenseurs
L’énergie consommée par les ascenseurs est aujour­
d’hui principalement indiquée par l’étiquette­Energie.
C’est la norme SIA 380/4, «l’énergie électrique dans
le bâtiment», qui en est à la base. Elle traite de la
consommation d’énergie globale des bâtiments. Un
projet de recherche, dont l’objectif était d’établir par
des mesures la consommation énergétique des ascenseurs en marche et en veille, a abouti fin 2005. Il a
permis de définir des mesures pour ­accroître leur rendement.
Sur la base de ces résultats, le VDI (Verein Deutscher
Ingenieure) a publié en mars 2009 la directive VDI
4707, la première étiquetteEnergie pour les ascenseurs. Cette directive soutient pleinement les objectifs
de la norme SIA 380/4 et donne avec l’étiquette­
Energie un repère connu depuis longtemps dans
l’électroménager. Par ailleurs, la consommation annuelle est indiquée en kilowattheures. Ces données
se rapportent à la méthode de calcul prescrite par
le VDI. c
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29
Green
Comment améliorer le rendement?
Cabine moderne dotée d’un ­
éclairage économique à LED.
c
Toujours axée sur un bâtiment spécifique
Les résultats peuvent être utilisés pour la certification
du rendement énergétique global des bâtiments.
Une étiquetteEnergie ne se rapporte qu’au bâtiment
spécifique avec son ascenseur et ne peut être utilisée
pour d’autres objets.
La valeur des mesures dépend du moment et de la
procédure. Ainsi, durant la phase de planification
d’un nouvel ascenseur, il n’est possible d’établir qu’un
pronostic de rendement énergétique, sur la base de
mesures de référence ou de calculs. Ce n’est que
lorsque l’ascenseur est en service que des mesures
sur place permettent de lui attribuer une étiquette­
Energie. Pour établir le rendement énergétique
­d’ascenseurs anciens, des mesures de consommation
doivent être opérées sur place.
30
Au cours des dernières années, l’amélioration de la
sécurité et du confort des ascenseurs est allé de pair
avec un recours accru à des composants électroniques. On a de cette manière aussi accru la consommation en veille. Ce n’est qu’à partir de 2005, suite
au projet de recherche sur la consommation des
­ascenseurs, que l’on a cherché à améliorer le rendement énergétique des installations. La façon dont
le bâtiment est utilisé est décisive. Elle détermine
pour une part essentielle les mesures d’économie
d’énergie.
Dans les bâtiments hauts comptant plusieurs ascenseurs, où les trajets sont nombreux, un système de
­récupération de l’énergie peut être judicieux. Le
­principe: l’énergie de freinage est transformée en
courant qui est réintroduit dans le réseau électrique.
Le bâtiment comptant habituellement suffisamment
d’éléments consommateurs d’énergie, le courant
­produit n’est pas dirigé vers le réseau public. Cela
­permet d’accroître jusqu’à 40% le rendement
­énergétique.
Une commande d’appel de destination intelligente,
par exemple la technologie PORT de Schindler
(cf. page 19), recèle aussi un fort potentiel d’économie. Elle permet d’exploiter au mieux les ascenseurs,
évitant les trajets à vide. La commande d’appel de
destination coordonne l’ensemble des ascenseurs et
calcule comment transporter les passagers au plus
vite vers leur étage. Moins de trajets à vide et d’arrêts
intermédiaires pour un remplissage optimal.
Pour les ascenseurs restant principalement en veille,
par exemple dans les petits immeubles, les mesures
décrites précédemment sont quasiment inutiles. La
plus grande partie de la consommation en veille étant
transformée en chaleur, des composants présentant
un niveau de rendement élevé s’avèrent ici utiles.
Produits intelligents et sophistiqués
Des évolutions récentes montrent qu’il est possible
de faire bouger les choses. Des produits intelligents
et sophistiqués, avec des composants parfaitement
adaptés les uns aux autres, permettent d’atteindre un
bon niveau de rendement énergétique. Par exemple,
des entraînements à variateur de fréquence, sans
multiplicateur, permettent une transmission directe
de la force au moyen de systèmes de traction intelligents. Cette combinaison innovante autorise des
­entraînements plus petits que les solutions classiques
avec des câbles en acier. Avec à la clé, un gain de
place et une consommation moindre. Les éclairages
à LED s’éteignant automatiquement permettent aussi
des économies d’énergie.
Eviter les pertes énergétiques
grâce au volet de ventilation
Le puits d’ascenseur peut également être un gouffre
énergétique s’il n’est pas équipé d’un volet d’aération
automatique. L’ouverture de ventilation d’un puits
de douze mètres de haut, qui aspire l’air comme dans
une cheminée, peut coûter inutilement près de
1500 litres de fuel selon l’OFEN. Les puits d’ascenseur
Des composants
a­ daptés au mieux pour
un meilleur ­rendement
énergétique.
Un volet d’aération
a­ utomatique permet
d’économiser jusqu’à
1500 litres de fuel.
doivent donc être intégrés à l’isolation du bâtiment,
mais aussi être dotés d’un volet de ventilation automatique. Des thermostats régulent les volets automatiques. Ils s’ouvrent lorsque la température dépasse
les 35° C, en cas d’incendie ou lors de coupures de
courant.
Bilan
Le rendement des ascenseurs ne cesse de progresser.
Pour calculer leur consommation d’énergie, c’est la
VDI 4707 qui est la plus adaptée, car elle s’appuie sur
la SIA 380/4. L’étiquetteEnergie VDI ne vaut que pour
l’ascenseur dans le bâtiment. La consommation en
marche des ascenseurs fréquemment utilisés peut
être nettement réduite grâce à une récupération de
l’énergie. Des composants bien adaptés les uns aux
autres contribuent à abaisser la consommation en
veille. Quant aux volets d’aération automatiques, ils
réduisent également la consommation d’énergie. n
Une exploitation
optimale des ascenseurs
avec la technologie PORT
de Schindler.
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Rubrik
Cœur Défense, Paris
Mobilité.
A Chexbres et dans ses environs.
Un milliard de personnes utilisent chaque jour les ascenseurs, escaliers
mécaniques et solutions de mobilité innovantes de Schindler. Nous devons
ce succès à nos 44 000 collaborateurs actifs sur tous les continents.
www.schindler.ch
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