Dossier de presse - Académie de la Martinique

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Dossier de presse - Académie de la Martinique
Dossier de presse
TABLE RONDE
Enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage
en partenariat avec le
Comité national pour la mémoire
et l’histoire de l’esclavage
Mercredi 14 mai 2014
9h00 – 13h00
Auditorium des archives départementales du
Conseil général
Morne Tartenson – Fort de France
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PRESENTATION DE LA MANIFESTATION
Dans le cadre des événements commémoratifs liés à la mémoire et à l’histoire de l’esclavage,
l’académie de la Martinique en partenariat avec le Comité national pour la mémoire et l’histoire
de l’esclavage ont souhaité mettre en place une table ronde qui alimentera le débat sur la question
de l’enseignement de ces dernières.
Cette table ronde se tiendra le mercredi 14 mai 2014, de 9h à 13h à l’auditorium des archives
départementales mis gracieusement à disposition par le Conseil général.
L’objectif de cette table ronde vise à engager une réflexion sur la question de l’enseignement de la
mémoire et l’histoire de l’esclavage de manière à permettre aux acteurs de l’éducation et de la
formation d'acquérir des connaissances sur la question des traites, des esclavages et de leurs
abolitions. Ces connaissances doivent leur permettre de comprendre la singularité d'une histoire
longue et complexe et de ses héritages pour l’enseigner de la manière la plus simple et fidèle
possible.
PRESENTATION DU COMITE NATIONAL POUR LA MEMOIRE ET L’HISTOIRE
DE L’ESCLAVAGE (CNMHE)
Dossier de presse | 14/05/2014
L’article 4 de la loi du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en
tant que crime contre l’humanité a prévu la création d’ « un comité de personnalités qualifiées,
parmi lesquelles des représentants d’associations défendant la mémoire des esclaves, chargé de
proposer, sur l’ensemble du territoire national, des lieux et des actions qui garantissent la
pérennité de la mémoire de ce crime à travers les générations ».
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Le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage a pour mission d’assister de ses
avis et recommandations le Gouvernement sur les questions relatives à la recherche,
l’enseignement, la conservation, la diffusion ou la transmission de l’histoire et des mémoires de la
traite, de l’esclavage et de leur abolition.
Le comité peut, à la demande du Premier ministre ou des membres du Gouvernement, apporter
son expertise pour l’étude d’un projet, la conception d’une manifestation ou d’un colloque et
pour toute autre action de communication, d’information et de sensibilisation. "
Le CNMHE attribue chaque année au moins un prix destiné à récompenser une œuvre portant sur
la traite ou l’esclavage. En outre, il remet chaque année un rapport au Premier ministre, rendu
public et présenté au Parlement.Le décret de nomination des membres du CNMHE du 10 mai
2013 a placé madame Myriam COTTIAS à la présidence de ce comité.
ETAT DES LIEUX
En dépit d’une inscription dans les programmes, le constat demeure d’une difficulté des
enseignants, en particulier dans le primaire, pour aborder cette question, faute de formation et en
raison de l’éparpillement de la documentation.
Le CNMHE a demandé au ministère de l’éducation nationale de rationaliser les ressources
disponibles en ligne en particulier, et de réaliser en somme une véritable mallette pédagogique
adaptée à chaque niveau et prenant en compte la question des traites et des esclavages dans tous
les aspects des programmes.
Les avancées constatées restent contrastées voire incertaines. Elles demandent à être pérennisées
au niveau des programmes et davantage mises en cohérence du primaire au secondaire.
LA PLACE DE LA TRAITE ET DE L’ESCLAVAGE DANS LES PROGRAMMES
SCOLAIRES EN FRANCE
En une quinzaine d’années, après une disparition dans les deux dernières décennies du XXe siècle,
la question de la traite, de l’esclavage colonial et des luttes pour leur abolition est réinscrite dans
les programmes officiels en histoire, à tous les niveaux de l’enseignement en France, et
notamment, depuis l’entrée en vigueur en 2011 du nouveau programme de 4e, le collège étant au
coeur de la scolarité obligatoire.
S’agissant des programmes, le CNMHE considère qu’il est nécessaire de renforcer la prise en
compte de la question de la traite et de l’esclavage dans le primaire et au lycée :
 Pour le lycée, et notamment la classe de seconde générale, dont le programme en histoiregéographie couvre toutes les périodes, de l’Antiquité à l’époque contemporaine, le
programme de 2009 est moins lisible que celui qu’il remplace (ordonné autour de la
distinction libres / non-libres) et n’aborde l’esclavage que par l’abolition. Le CPMHE a
constaté une différence marquée entre le programme des secondes générales et des
secondes professionnelles, le programme d’histoire de ces dernières étant plus cohérent
autour de l’histoire coloniale.
L’approche de la question, au niveau des programmes, reste toutefois trop attachée à une seule
discipline, l’histoire, au point, souvent, de ne pas être articulée de manière fine avec le
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 Pour le premier degré, le défi majeur est celui de l’accompagnement pédagogique des
enseignants sur une question sensible. En mars 2012, dans le département de l’Essonne, un
professeur des écoles de CM1 a été au coeur d’une polémique pour avoir abordé la
question de l’esclavage en utilisant, faute de supports, un livre pour adolescents. Cette
affaire illustre surtout le manque d’outils à disposition des enseignants du primaire et
l’importance de diffuser les bonnes pratiques pédagogiques.
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programme de géographie, qui permettrait d’envisager le legs contemporain de la traite et de
l’esclavage colonial. Le CPMHE déplore enfin le manque d’approches pluridisciplinaires,
associant, à l’histoire, la littérature, la philosophie ou les arts.
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La mise à disposition de ressources solides, la formation des enseignants, la valorisation des
bonnes pratiques pédagogiques demeurent insuffisantes. EDUSCOL, (www.eduscol.education.fr
) le portail national destiné aux enseignants et au monde éducatif, propose des ressources,
essentiellement adaptées aux enseignants du collège et du lycée. En dépit d’une remise à jour, en
2011, de l’ensemble des données consacrées à la question de l’histoire des esclavages et de leurs
abolitions sur ce site, le CPMHE déplore la trop grande dispersion des données numériques et
l’insuffisante valorisation des bonnes pratiques pédagogiques.
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LES PROPOSITIONS DU COMITE POUR LA MEMOIRE DE L’ESCLAVAGE
Afin de préparer son premier rapport, rendu en 2005, le comité pour la mémoire de l’esclavage a
dressé un état des lieux sur l’enseignement de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions :
programmes, documentation pédagogique, contenu des manuels...
Il a mené une série de rencontres dès sa nomination avec le ministère chargé de l’éducation
nationale : cabinet, représentants de l’inspection générale chargés de l’enseignement secondaire
et primaire. Il a pris des contacts avec les éditeurs. Des réunions de concertation et de décision
interministérielles au niveau des services des directions centrales et des cabinets ont également été
tenues en 2005 et début 2006, dans le cadre de la préparation du 10 mai 2006, auxquelles ont
participé les bureaux chargés des programmes, de l’action éducative et artistique, de la formation
des enseignants.
Il est apparu qu’un changement de perspective s’imposait dans cet enseignement afin que toutes
les composantes de la société se sentent intégrées dans l’histoire de France, et que soit souligné le
caractère universel de ces discriminations que la loi du 21 mai 2001 reconnaît comme un crime
contre l’humanité. Plutôt que d’aborder l’esclavage par des biais aléatoires, il convient donc de
l’intégrer pleinement et systématiquement dans l’histoire de l’expansion européenne, de
souligner, à travers le cas de la France, mais aussi par des comparaisons internationales, ses
multiples facettes, et le lien qui existe entre l’histoire de la colonisation et celle du temps présent.
Le CNMHL a suggéré une approche autour de trois axes :
les réalités matérielles de la traite et de l’esclavage ;
les violences engendrées par la traite,
l’esclavage, les révoltes, les répressions ;
les mouvements abolitionnistes.
Ces axes devant à leur tour être déclinés selon des thèmes :
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les grandes figures (banquiers, grands planteurs et armateurs, instigateurs des révoltes, figures
de la résistance...) ;
les thèmes littéraires (Diderot, Raynal, Voltaire, Hugo, Dumas...) ;
les représentations par l’image et leur critique (tableau de Verdier, l’esclave de Renard,
Stedman, Biard...). Il a enfin émis une série de propositions concrètes
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CONTACTS
Demande d’interview
Nathalie CHAMPLONG
Chef de Cabinet
Responsable de la Communication
Rectorat de la Martinique
nathalie.champlong@ac‐martinique.fr Tél : 05.96.52.27.27
Fax : 05.96.52.29.78
www.ac‐martinique.fr
Maïté HAURE
Chargée de Communication
Rectorat de la Martinique
Maité.haure@ac‐martinique.fr
Tél : 05.96.52.29.14
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www.ac‐martinique.fr
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PROGRAMME DE LA TABLE RONDE
8h30 : Accueil des participants
9h00 : Allocution de la Rectrice
Catherine BERTHO LAVENIR
9h10 : Introduction du contexte
Benoît FRICOTEAUX, IA–IPR Histoire-Géographie
9h30 : Présentation du site pédagogique EURESCL
http://education.eurescl.eu/index.php/fr/
« Comprendre et enseigner les traites, l’esclavage et les abolitions »
Eric MESNARD, Professeur agrégé d’histoire et de géographie,
10h00 : Enseigner l’histoire de la traite et de l’esclavage des noirs
aujourd’hui en Martinique
- Comment enseigner la Traite et l’esclavage en Martinique 12 ans après la loi Taubira ?
- Son enseignement en a t il été facilité ?
- Quels sont les freins et obstacles à surmonter par nos enseignants?
- Quelle place cette question dite sensible doit-elle occuper dans les programmes ?
Christian JEAN-ETIENNE, Professeur agrégé d’histoire et de géographie, ESPE
Membre du Comité Devoir de Mémoire de la Martinique
10h30 :Pratiques pédagogiques
Equipe pédagogique du collège Asselin de Beauville
Equipe pédagogique du collège Edouard Glissant
11h30 : Allocution de la Présidente du Comité nationalpour la mémoire et l’histoire
de l’esclavage
Myriam COTTIAS,
Intervenants : Myriam COTTIAS, Eric MESNARD, Christian JEAN-ETIENNE,
Benoît FRICOTEAUX,
12h50 : Mot de conclusion
13h00 : Collation
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11h45 : Table ronde : comment enseigner la mémoire et l’histoire de l’esclavage
- Une source au service de l’enseignement de l’histoire des traites et de l’esclavage
colonial : les récits autobiographiques d’esclaves.
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INTERVENANTS
Myriam COTTIAS
Présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de
l’ssclavage. Directrice de recherche à l’université des Antilles-Guyane.
Née en 1960 à Bordeaux, issue d’une famille martiniquaise, Myriam
Cottias a fait une thèse en anthropologie et démographie sur « la famille antillaise du XVIIe au
XIXe siècles ».
Directrice de recherche à l’université des Antilles-Guyane, elle coordonne pour la période 20072012 le programme européen Slave Trade, Slavery, Abolitions and theirLegacies in European
Histories and Identities.
Elle a publié de nombreux articles sur les Antilles et la question de l’esclavage, et, en 2007, un
essai intitulé La question noire, une construction coloniale.
Eric MESNARD est professeur d’histoire et de géographie depuis 1981.
Formateur à l’IUFM de l’Académie de Créteil - Paris 12 depuis 1994, il participe
à la préparation des concours de recrutement (professeurs des écoles, professeurs
certifiés d’histoire et de géographie, CPE) et à la formation initiale et continuée
des enseignants du Primaire et du Secondaire.
Il s’intéresse depuis ses études universitaires à l’histoire des sociétés antillaises et participe depuis
sa fondation aux travaux de l’Association pour l’étude de la colonisation européenne (APECE).
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Co-auteur de manuels scolaires et d’ouvrages consacrés à la didactique de l’histoire et de
l’éducation civique, Eric MESNARD vient de publier un livre qui associe mise au point
historiographique et parcours pédagogiques sur les traites, l’esclavage colonial, les résistances et
les abolitions.
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Président De L’association Devoir De Mémoire : « Notre Travail Dépasse La
Réparation Morale »
A COMPLETER