discours obseques de Thérèse AILLAUD le mercredi 4
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discours obseques de Thérèse AILLAUD le mercredi 4
DISCOURS OBSEQUES MADAME AILLAUD Monsieur le Curé, Monsieur le Député, Maire de Chateaurenard, Monsieur le Vice-Président représentant le Président du Conseil Général des Bouches du Rhône, Madame la représentante du Sous-Préfet d’Arles, Mesdames Généraux, et Messieurs les Conseillers Madame et Monsieur les Conseillers Régionaux, Messieurs les Maires, Messieurs les anciens Maires de Tarascon, Jean Reynaud et Charles Fabre, Mesdames et Messieurs les Adjoints, et Conseillers municipaux d’hier et d’aujourd’hui, 1 Mesdames, Messieurs les Représentants des Corps Constitués, Mesdames et Messieurs les Présidents d’Associations, Mesdames, Messieurs, Chers Amis, Aujourd’hui, Tarascon est en deuil, Madame Thérèse Aillaud, s’en est allée le 25 février. Les tarasconnaises et tarasconnais ont appris avec stupeur et émotion le décès de cette grande dame qui a guidé leurs pas durant 19 années. 2 A l'annonce de sa disparition, nous avons tous été profondément choqués, saisis d’une peine immense. Madame Aillaud était une personnalité de Tarascon mais qui rayonnait bien au-delà de sa ville et même du département. Je voudrais tout d’abord, évoquer son parcours de vie. Je dois vous avouer qu’il y a beaucoup à dire tant son œuvre est immense. Née à Tarascon, le 5 novembre 1931 dans une famille d’agriculteurs, Madame AILLAUD était une enfant du pays. 3 Elle portait Tarascon dans son cœur, les tarasconnais étaient Sa famille. Elle aimait passionnément la vie. La vie du terroir, de nos campagnes, cette France rurale qui berça son enfance et dont elle parlait avec la plus grande affection. Veuve, mère de trois enfants, deux filles et un garçon, grand-mère de 5 petits-enfants et arrière-grand-mère de 7 petits-enfants, Thérèse Aillaud aimait se retrouver dans son mas du Paradou ou dans sa maison du boulevard Victor Hugo entourée des siens. 4 Je voudrais au nom du Conseil Municipal, des employés communaux et au nom de tous les tarasconnais adresser à sa fille Marie, ses petits enfants et à toute sa grande famille, nos plus sincères condoléances. Femme de cœur, elle avait débuté sa carrière dans l’administration préfectorale, notamment pour organiser l’accueil des populations Harkies à la fin de la guerre d’Algérie, puis elle devint responsable du cabinet du Sous-Préfet d’Arles. Par sa formation universitaire en droit et en sociologie, elle s’engagea naturellement en politique, au service de tous. 5 Un jour de janvier 1983, elle décida de présenter sa candidature afin de devenir Maire de Tarascon, sa ville natale. Les élections municipales avaient lieu deux mois plus tard. Entourée d’une équipe qui voulait incarner le renouveau, elle enchaina durant plusieurs semaines une campagne électorale de très grande proximité. Les réunions publiques, les prises de parole dans la presse, les réunions chez les habitants, les kilomètres à pieds dans les rues de Tarascon, et les milliers de poignées de mains restent dans la mémoire collective, comme un grand moment 6 de partage, de convivialité, de modernité et d’humilité, à l’écoute de tous. Au soir du second tour, elle est élue Maire de Tarascon. Aux côtés de son équipe, son bonheur est immense. Elle peut enfin œuvrer pour sa ville. Ecoutons ce qu’elle nous disait en 1983 : « Tarascon demain, sera ce que nous en ferons. Nous sommes les dépositaires d’un patrimoine historique et naturel incroyable, nous devons construire une ville où il fera bon vivre ». 7 « Ecoutez-moi, je suis née à Tarascon, mes ancêtres aussi. Cette ville je l’ai dans le sang. Nous sommes une communauté de traditions et d’intérêts ; cela ne suffit pas, il faut y ajouter une communauté d’avenir. Nous avons un devenir commun». Madame AILLAUD avait les yeux de Chimène pour sa ville, elle voulait l’embellir, la transformer, la moderniser, la fleurir. « Une ville sans fleurs, c’est une ville sans sourire, une cité sans âme ! » disait-elle. Elle fut à l’initiative de la Foire aux Fleurs, de l’exposition d’orchidées, du fleurissement du Château, des ronds-points, des balcons et des quartiers. 8 Madame AILLAUD a voulu impulser un nouvel art de ville. Pour dompter la crise économique, elle a contribué à l’installation de nouvelles entreprises et créé des emplois. Avec la zone du Roubian, et l’accueil de dizaines d’entreprises, sa ville devint alors une commune industrielle et commerciale. Mais cette préoccupation, ne lui a jamais fait oublier le monde agricole, ses racines, les paysans. 9 Les agriculteurs de Tarascon ont bénéficié de plusieurs actions, le remembrement des terres agricoles, la rénovation des canaux d’irrigation et leur entretien etc… Elle a toujours soutenu les filières agricoles, les usines agro-alimentaires et favorisé l’installation de nouvelles entreprises. Son combat pour l’emploi fut permanent. Mais Madame AILLAUD s’est aussi engagée personnellement auprès de tous tarasconnais pour améliorer leur quotidien. 10 les Femme de cœur, elle ouvrit grand les portes de son bureau à l’Hôtel de Ville, bureau qu’elle avait redécoré avec des œuvres d’artistes contemporains. Elle recevait le mardi matin, jour du marché, tous les tarasconnais sans exclusive. Elle les écoutait tous et ne laissait personne au bord du chemin. Thérèse Aillaud était une femme politique écoutée et respectée. Son audace, ses convictions, sa force de persuasion lui ont valu le surnom de « la Tarasque Blanche ». Sa politique était celle de la parole donnée. 11 Elle travailla avec passion et conviction sur plusieurs dossiers : la reconversion de l’hôpital, la construction du collège, la réalisation de la Maison des Sports, la construction du Gymnase René Cassin, l’installation du centre de détention et la réhabilitation du Quartier Kilmaine pour n’en citer que quelqu’une. Outre ses combats pour la modernisation de Tarascon, Madame AILLAUD est au regard de tous, une femme de culture, de toutes les cultures. Elle aimait particulièrement les grands peintres de la Renaissance italienne, la littérature, les religions et vouait une attention particulière à la religion juive. 12 Elle a marqué l'histoire de Tarascon en s'engageant dans une politique culturelle volontaire, forte et audacieuse. La réouverture du théâtre municipal et sa programmation pour tous les publics ; les grandes expositions organisées au château et au Cloître des Cordeliers en partenariat avec la Galerie Maeght à Paris ; la rénovation du centre ancien, la réhabilitation du patrimoine communal, la Porte Condamine et la Porte Saint-Jean. Je voulais souligner aussi son intérêt pour notre Eglise Sainte-Marthe qui aujourd’hui. 13 nous accueille Elle a notamment contribué à la restauration des œuvres d’Art qui nous entourent. Durant ses différents mandats, Tarascon retrouva l’éclat de ses vieilles pierres, le centreancien fut pavé et réhabilité. Je rappelle aussi son soutien actif aux associations locales qui participaient à la maintenance des traditions, aux activités sportives ou caritatives. Nombreux sont ceux qui appréciaient, comme moi, son intelligence, son regard sur le monde et la finesse de sa plume. 14 Thérèse AILLAUD, était une femme extrêmement raffinée, cultivée qui avaient des talents d’écriture et de conférencière. L’énergie et la passion politique qui l’ont toujours caractérisé lui ont valu de se voir confier le magnifique mandat de Maire à quatre reprises ! En 1983, 1989, 1995 et 2001. En 1985, elle est également élue, puis réélu Conseiller Général du Canton de Tarascon. Sa forte personnalité, sa détermination, l’exemplarité de son action pour notre Cité, l’ont conduit naturellement à être élue Député de la 16ème circonscription des Bouches-duRhône. 15 Thérèse AILLAUD était une femme qui ne laissait personne indifférent. Jamais épargnée par les drames humains qui l’ont touchés au plus profond d’elle-même, elle a toujours su trouver l’énergie pour se battre et retrouver, dans sa passion pour Tarascon, une raison de vivre. Je voudrais simplement évoquer devant vous l’amitié qui m’a uni à Madame Aillaud depuis 40 ans. Elle m’a accueilli en 1975 à la Sous-Préfecture d’Arles. 16 Ce n’est pas un hasard si c’est à ses côtés que j’ai moi-même souhaité m’engager en politique en 2001, comme le firent auparavant Jean REYNAUD et Charles FABRE. Elle a été pour moi, elle a été pour nous, un guide précieux. Je n’oublierai jamais ce qu’elle m’a apporté ni ce que je lui dois. Si elle a laissé sa belle empreinte dans notre ville, Madame AILLAUD a aussi déposé une marque indélébile dans le cœur de tous les Tarasconnais comme dans le mien. 17 Et, si je suis ici aujourd’hui devant vous c’est grâce à son soutien indéfectible à travers les années et les épreuves communes. Aujourd’hui devenu Maire de Tarascon et successeur de Madame AILLAUD, je porte chaque jour les exigences de ses convictions, je partage son respect pour tous les Tarasconnais, de toutes origines, de toutes confessions. J’ai demandé à ce que le drapeau, qui orne la façade de l’Hôtel de Ville soit mis en berne. Nous partageons tous une grande peine, Tarascon est en deuil. 18 Notre cité provençale a perdu une femme d’exception qui lui était entièrement dévouée. Elle l’aimait par-dessus tout. Nous savons tous, que la mort signifie la fin matérielle, physique d’une vie, mais, pour ceux qui ont la Foi, nous espérons. Madame AILLAUD a laissé en chacun d’entre nous, en chacun d’entre vous, un souvenir impérissable, une anecdote, un regard, un sourire. Votre présence si nombreuse aujourd’hui est le symbole même de votre affection pour elle. On se surprendrait même à imaginer ses réactions dans telles ou telles circonstances de nos vies d’aujourd’hui. 19 Mesdames et Messieurs avant de laisser la parole au Père Bernard WAUQUIER, qui nous fait l’honneur de présider cet office religieux, et, à travers lui de confier Madame Aillaud à Dieu, conformément à sa volonté, je voudrais vous lire le dernier éditorial qu’elle a écrit en Mai 2002 dans le journal de Tarascon pour nous dire au revoir, alors qu’elle quittait la mairie. Un texte qui est d’une grande actualité, particulièrement émouvant, à l’heure de son grand départ : « Au revoir Tarascon » Voilà comment 20 ans ont passé. Je ne m’en doutais guère lorsque notre histoire d’amour a commencé. 20 Je pensais vivre 6, 12, 18 ans et même plus, avec vous. Je donnais chaque jour de moi- même tout, et peut être encore plus. Depuis je me suis toujours fait une certaine idée de Tarascon. Et dès le premier mandat, j’entrevis pour cette ville des perspectives immenses. Je voyais la zone industrielle, couverte d’entreprises généreuses en emplois, des jardins ruisselants de roses, des stades remplis de jeunes, ardents et enthousiastes. Je me disais alors :" il faut dix ans, non, vingt, non ...." 21 Et le chemin allait, s’allongeant devant moi. Je ne m’en plaignais pas. Le cœur, chaque jour, s’ouvre davantage, s'étend, grandit. On voit plus que le bonheur des autres, on s’oublie tout à fait. Je me perdis de vue. Je m'absentai de moi. Que d’heures exaltantes, nobles, nous eûmes ensemble! 22 Que de jours de labeur et d’espoir nous avons partagés ! Que de misères et de cruelles aventures ai-je subies! Et bien, Tarascon, s'il a fallu, pour écrire ton histoire, qu’un être se donnât, se donnât encore plus, il ne le regrette pas.... Thérèse AILLAUD, Et permettez-moi d’ajouter : Une grande Dame ! 23
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