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WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Coordonnées de l’association Wallonie Espace Wallonie Espace WSL, Liege Science Park, Rue des Chasseurs Ardennais, B-4301 Angleur-Liège, Belgique Tel. 32 (0)4 3729329 Skywin Aerospace Cluster of Wallonia Chemin du Stockoy, 3, B-1300 Wavre, Belgique Contact: Michel Stassart, e-mail: [email protected] Le présent bulletin d’infos en format pdf est disponible sur le site de Wallonie Espace (www.wallonie-espace.be), sur le portal de l’Euro Space Center/Belgium, sur le site du pôle Skywin (http://www.skywin.be). MEILLEURS VŒUX POUR DE BEAUX SUCCES EN 2015 SOMMAIRE : Thèmes : articles Mentions Wallonie Espace Actualité : Dr Woerner, prochain DG de l’ESA – Succès cométaire de l’Europe CSL, Centre ESA de Redu, Thales Alenia Space Belgium – Précisions sur l’Agence spatiale belge – TAS Belgium à Leuven 0. Parfums de scandale : Arnaque spatiale sur l’Ile de Man 1. Politique spatiale/EU + ESA: Relance de l’Europe spatiale à SABCA Luxembourg – Confirmation des efforts de la Belgique pour le spatial européen – Bel effort du Royaume-Uni pour l’ESA – Nouvel « Empire » russe dans le Cosmos ? – Satellite radar russe pour l’Afrique du Sud ? – Quid de l’Iran dans l’espace ? 2. Accès à l'espace/Arianespace : Cap sur deux Ariane 6 – Le lanceur SABCA, Thales Alenia Space russe Angara de conception modulaire – Nouvelle version pour Antares – Belgium Avènement en 2015 des Longue Marche de nouvelle génération – L’Inde dans la Cour des Grands avec le GSLV MkIII – Celestia Aerospace, candidat pour lancer des nano-satellites – SABCA au 7ème ciel avec le planeur IXV – Ce trouble-fête d’Elon Musk aux prises avec trois défis – Sea Launch à Alcantara (Brésil) ? 3. Télédétection/GMES : Azercosmos et SPOT-7 – De l’hyperspectral à WEI n°77 2014-6 - 1 Page 2 6 7 17 25 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 bord de Tiangong-1 4. Télécommunications/télévision : L’Anysat de l’ESA devenu Quantum chez Eutelsat – Petits satellites GEO chez Luxspace et TAS UK – Satellites de télécommunications quantiques en Chine 5. Navigation/Galileo : « Sauvetage » en cours pour les deux premiers Galileo FOC 6. Sécurité/Défense : Satellite grand-ducal GovSat pour les communications de l’OTAN 7. Science/Cosmic Vision : Un demi-siècle d’aéronomie spatiale en Belgique avec PICASSO comme cadeau d’anniversaire 8. Exploration/Aurora : Arrivée mouvementée de Philae sur la comète 67P – Projet russe Luna Orbita – Lanceur américain SLS 9. Vols habités/International Space Station : Le vaisseau américain Orion, héritier du ravitailleur européen ATV 10. Débris spatiaux/SSA : Semaine liégeoise de météo spatiale 11. Tourisme spatial : 2015, année décisive ! 12. Petits satellites/Technologie/Incubation : Le PROBA-3 belgoespagnol – Un PROBA au point L5 ? – Table of nanosat systems manufacturers in Europe 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales : Pas de chance pour OUFTI-1 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace : Contrats 2014 pour Amos en Chine 26 Centre ESA de Redu, Redu Space Services 27 27 29 31 Thales Alenia Space Belgium, Sonaca Centre Spatial de Liège 36 Centre Spatial de Liège 37 38 39 ULg 43 Amos, Thales Alenia Space Belgium, Redu Space Services, VitroCiset Belgium, Spacebel, SABCA, Techspace Aero, Cegelec 43 15. Calendrier 2015-2016 d’événements spatiaux pour la Belgique Annexes-tableaux (en anglais) : Les prochaines missions de l’Europe Spacebel, Amos, CSL, Deltatec dans l’espace (2014-2022) - Palmarès des succès à l’exportation de l’industrie spatiale européenne - Commandes à venir pour les satellites civils de télécommunications et de télévision 46 48 Dr Johann-Dietrich Woerner, 7ème Directeur Général de l’ESA à partir du 1er juillet 2015 Il était assurément le favori. Dr Johann-Dietrich Woerner, l’actuel président du DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt), a été choisi par le Conseil de l’ESA pour devenir le 7ème Directeur Général de l’ESA à partir du 1er juillet prochain. Il va succéder au Britannique Roy Gibson (de 1975 à 1980), au Danois Erik Quistgaard (de 1980-1984), à l’Allemand Reimar Lüst (de 1984 à 1990), au Français Jean-Marie Luton (de 1990 à 1997), à l’Italien Antonio Rodota (de 1997 à 2003), au Français Jean-Jacques Dordain (de 2003 à 2015). L’événement spatial de 2014 : les succès de l’Europe dans l’exploration d’une comète avec la mission Rosetta-Philae WEI n°77 2014-6 - 2 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Rosetta ira-t-elle mourir sur « sa comète » en 2016 ? L’Europe a donc relevé le défi de l’impossible. Il y a trois décennies, l’ESA inscrivait à son programme Horizon 2000 l’envoi d’une mission autour et sur le noyau d’une comète. Le prix à payer se situe à 1,4 milliards €. Soit l’équivalent de 4 Airbus A380, comme l’a calculé Scienceogram, le spécialiste britannique des comparatifs de coûts. En fait, pour la mission Rosetta-Philae, chaque Européen a dépensé 3,5 €, soit la moitié du ticket d’une place au cinéma pour aller voir la super-production Interstellar ou deux pains de 2 kg. Mais quelle contribution au progrès de la technologie pour la communauté scientifique mondiale ! Une équipe de chercheurs belges est impliquée dans l’une des expériences à bord de la sonde Rosetta. Il s’agit de l’instrument ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis) qu’ils ont développé et exploitent avec l’Université de Berne (Suisse). L’objectif est de mesurer la composition de l’atmosphère cométaire, alors que la comète 67P se rapproche du Soleil en éjectant des nuages d’eau et de poussières. Agence spatiale belge : précisions de la Secrétaire d’Etat à la Politique Scientifique, qui entend renforcer les atouts de la stratégie de la Belgique dans l’espace Le 12 novembre, la Secrétaire d’Etat Elke Sleurs (46 ans), chargée de la lutte contre la fraude fiscale, contre la pauvreté, de l’égalité des chances et des personnes handicapées, de la Politique scientifique a présenté son exposé d’orientation politique concernant l’avenir de la Politique scientifique en Belgique. Il fut largement question de la mise en place d’une agence spatiale belge. Elle a insisté sur le fait qu’« il est indispensable et bénéfique pour l’économie et la société que l’Etat investisse dans des WEI n°77 2014-6 - 3 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 projets spatiaux. L’espace est une ‘matière première’ stratégique : elle est non seulement une ressource scientifique, technologique, industrielle et commerciale, mais aussi un instrument pour la souveraineté. La maîtrise de l’espace est l’un des piliers de l’accès à l’information. » Et d’ajouter : « Il est donc essentiel que le gouvernement continue d’assurer une infrastructure spatiale et que, par ailleurs, il consolide aussi les besoins des consommateurs, qu’il démontre le potentiel des applications et qu’il renforce les activités de la recherche en vue de développer de nouveaux services ». […] « L’accord de gouvernement offre de réelles perspectives aux activités spatiales dans notre pays. » Et de rappeler : « Les prochaines échéances européennes seront déterminantes pour l’avenir des activités spatiales en Europe et dans notre pays. » […] « Les conférences ministérielles organisées par l’ESA nous serviront de catalyseur pour libérer le potentiel des acteurs belges dans le domaine spatial. » Présentant l’intérêt pour la Belgique de se doter d’une agence spatiale, elle note : « La gestion spatiale intérieure belge doit être adaptée aux évolutions spatiales européennes et nationales » […] « Il est temps d’améliorer la définition et la mise en œuvre de la politique spatiale belge afin de : - prendre en considération les évolutions dans le paysage institutionnel belge ; - s’adapter aux changements structurels dans la politique spatiale européenne ; - accroître l’efficacité et l’efficience – principalement sur les plans économique et financier – de la participation belge aux programmes spatiaux européens. C’est pour cette raison que l’équipe en place qui gère le domaine spatial au sein du SPP Politique scientifique doit avant tout avoir la garantie qu’elle recevra les moyens nécessaires pour mener à bien sa mission, quelque soit la structure faîtière dont elle dépendra. » Parlant de la manière d’organiser l’agence spatiale interfédérale, E. Sleurs précise : - « la nouvelle institution disposera d’une personnalité juridique propre ; celle-ci sera liée aux autorités politiques par un contrat de gestion qui définit les objectifs, les ressources et les critères d’évaluation » ; - « cette agence ‘interfédérale’ est une institution ‘fédérale’ dans laquelle le Gouvernement fédéral régit la collaboration avec les Régions » ; - « la collaboration avec les Régions et les Communautés se fera dans le cadre institutionnel existant et l’Agence deviendra à cet égard un outil visant à assurer une bonne coopération et la cohésion entre la compétence de l’autorité fédérale en matière spatiale internationale et les différentes compétences des entités fédérées en amont et en aval ». Elle s’est bien gardée d’indiquer dans quelle mesure l’effort spatial national se trouvera réparti entre Régions et Communautés, dans le cadre de leur collaboration avec l’autorité fédérale : « l’année 2015 sera consacrée à la définition des modalités visant à impliquer les Régions et les Communautés dans la nouvelle structure ». L’agence doit être mise en place le 1er janvier 2016. Les trois raisons primordiales d’une agence spatiale belge (selon Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à la Politique Scientifique) WEI n°77 2014-6 - 4 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Dans sa note de politique générale, le 8 décembre, devant la Chambre des Représentants, Elke Sleurs, Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique, est revenue sur la nécessité pour la Belgique de mettre en place son agence spatiale. Elle a d’abord indiqué : « Le secteur spatial a un impact scientifique et économique très important. Ce secteur représente aujourd’hui 70 équipes de chercheurs, une soixantaine d’entreprises directement impliquées, comptant plus de 2000 postes de travail à temps plein et à haute valeur technologique. » Et de préciser : « des changements considérables intervenus ces dernières années exigent une révision des options de politique. 1. Le Traité de Lisbonne octroie des compétences spatiales à la Commission Européenne. Celle-ci s’est engagée dans des programmes comme Galileo et Copernicus. Le programme européen de recherche Horizon 2020 comprend aussi un volet spatial. Les modalités en sont toutefois très différentes de celles de l’ESA. La politique spatiale belge a toujours été fortement orientée sur l’ESA. De ce fait, il est évident que la structure belge actuelle est inadaptée pour défendre aussi les intérêts nationaux au niveau de la Commission Européenne. Une agence spatiale offrirait une solution. […]. 2. Le marché mondial des lanceurs spatiaux a considérablement évolué […]. Durant la conférence ministérielle du 2 décembre 2014 à Luxembourg, l’ESA a soumis une proposition visant à améliorer la situation : Ariane 6 et Vega-C. L’ESA s’efforce de réduire les coûts de développement et d’exploitation de ses nouveaux lanceurs en utilisant un maximum d’organes communs et en renforçant la concurrence entre les fournisseurs. Ce dernier élément, surtout, est un aspect neuf pour les acteurs belges, qui réclame une tout autre méthode. Une méthode par laquelle une agence spatiale se révèle un instrument plus performant que les structures belges actuelles. 3. Il faut souligner que l’ESA ne tient nullement compte des clés de répartition régionale propres à la Belgique. L’ESA garantit uniquement un « return global » pour la Belgique. L’agence spatiale garantira une plus grande souplesse de programmation qui, à son tour, permettra de mieux respecter les clés de répartition régionale. Le passé a en effet montré que l’impact de la délégation belge à l’ESA, dans sa forme actuelle, est insuffisant pour obtenir une répartition régionale correcte. E. Sleurs a annoncé que, pour apporter une solution aux problèmes décrits ci-dessus, elle prévoyait la création courant 2015 d’ « un Office Interfédéral pour l’Espace, doté de la personnalité juridique », pour qu’il soit opérationnel l’année suivante. Le projet de loi qui institue cet Office pourrait être déposé à la fin du printemps. Elle tenait à préciser : « Je définirai les modalités pour impliquer les Communautés et Régions dans cette agence spatiale. Les dispositions réglementaires requises seront fixées pour en permettre le lancement sans interrompre la gouvernance publique du secteur spatial. Ce sera possible en faisant passer l’équipe spatiale existante du SPP Politique Scientifique vers la future agence spatiale. WEI n°77 2014-6 - 5 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 En 2015, on insistera en outre sur le renforcement de l’infrastructure opérationnelle belge dans le domaine de l’Espace, en l’occurrence le Centre de Traitement des Images du satellite PROBA-V du VITO à Mol, le Centre Spatial de Liège pour les infrastructures d’essais et le Centre ESA de Redu. […] En l’absence d’agence spatiale belge, le lancement des éventuels satellites PROBA dépendra fortement de l’évaluation des projets introduits par l’ESA. Le potentiel est considérable. » Thales Alenia Space en expansion: autre implantation belge à Leuven Pour marquer l’importance de la stratégie de Thales Alenia Space en Europe, JeanLoïc Galle, son président directeur général, était venu à Leuven (Louvain), le 26 novembre, inaugurer la nouvelle implantation belge de Thales Alenia Space Belgium. Après Bristol au Royaume-Uni, le groupe renforce sa présence en Belgique afin de mieux tirer parti du potentiel d’innovations, sur le parc universitaire, pour les technologies de l’information. Prochaine étape : la mise en place de la filiale TAS Poland à Varsovie. L’implantation de Louvain est formée dans un premier temps d’une équipe d’une vingtaine d’ingénieurs, chargée de renforcer la panoplie de nouvelles technologies pour les systèmes spatiaux au sein du groupe multinational. Roger Dernoncourt, directeur général de Thales Alenia Space Belgium, de préciser : « Notre ambition est d’y développer des solutions innovantes pour nous positionner comme acteur pour l’avionique et l’électronique des satellites et lanceurs de nouvelle génération ». Ainsi l’entité louvaniste, déjà à l’œuvre depuis ce printemps, a mis au point, avec Septentrio, un kit de localisation GPS pour la trajectographie des lanceurs européens : le démonstrateur EL2K a été testé avec succès sur l’Ariane 5 ES qui a satellisé en juillet dernier le ravitailleur européen ATV-5 « Georges Lemaître ». Un premier modèle de vol devrait équiper un lanceur Vega. Faire naître des équipements de bord innovants pour l’espace constitue la priorité de TAS Belgium, pour J.L. Galle, qui mise beaucoup sur des partenariats avec des entreprises issues de la KUL (Katholieke Universiteit Leuven). Comme IMEC, qui s’est fait un nom, dans le monde entier, pour les solutions de nano-électronique. Il compte faire croître le site de Leuven jusqu’à une centaine de personnes. Le site de Thales Alenia Space Belgium se développera avec le support de Peter Grognard, qui créa et développa la société Septentrio, spécialisée dans les systèmes au sol de navigation par satellites. 0. Parfums de scandale L’affaire Excalibur Almaz sur l’Ile de Man: une escroquerie qui a tiré parti de la naïveté d’enthousiastes de l’odyssée spatiale WEI n°77 2014-6 - 6 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Alors que se multiplient les efforts privés pour une présence dans l’espace, force est de constater que certaines initiatives abusent de la crédulité des passionnés pour l’exploration de l’espace avec des systèmes habités. La société Excalibur Almaz, enregistrée en 2005 sur l’Ile de Man, projetait la commercialisation de vaisseaux habitables de l’ère soviétique : une capsule Almaz (à usage militaire), qui avait déjà volé à deux reprises, et deux modules TKS (Transpornyi Korabl’ Snalbzheniya), partiellement terminés, étaient achetés à l’entreprise russe NPO Mashinostroyeniya en charge de leur développement. Stockés sur l’Ile de Man, ils ont pu servir à des cours de technologie spatiale dans le cadre de l’ISU (International Space University). Mais l’objectif était de les mettre en œuvre pour des expéditions commerciales… autour de la Lune. Faute d’investissements suffisants pour moderniser le matériel russe qui datait des années 90 et pour commander des services de lancement appropriés, l’affaire Excalibur Almaz a tourné court. Le 7 mai 2014, la capsule Almaz était mise aux enchères à Bruxelles par le vendeur allemand Lempertz. Ce témoin d’heures de gloire de la cosmonautique soviétique a été adjugé au prix de 1.26 million € (frais compris) par un enchérisseur européen qui entend rester garder l’anonymat. On peut se demander combien de personnes avaient réservé leur place pour voler avec Excalibur Almaz sur des systèmes dont il fallait vérifier la sécurité et la fiabilité. Un investisseur japonais a décidé de poursuivre en justice l’avocat texan Art Dula, qui était le promoteur de l’entreprise dite de tourisme spatial. 1. Politique spatiale EU + ESA 1.1. La relance de l’Europe spatiale à Luxembourg : sous les signes de la solidarité et de la témérité - avec le financement de trois nouveaux lanceurs pour l’Europe, - avec la participation européenne à un programme international d’exploration de l’espace, - avec une évolution de la gouvernance du spatial européen jusqu’en 2030. Le Conseil au niveau ministériel (CM 2014) de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), qui s’est tenu le 2 décembre à Luxembourg, était attendu avec inquiétude, mais préparé avec la volonté de réussir. Il a porté ses fruits au-delà de toutes les attentes. C’est un budget de près de 6 milliards € qui vient s’ajouter aux financements qui avaient déjà été décidés au précédent Conseil de Naples en novembre 2012. « Ce sont 15 milliards € d’engagements qui sont devant nous pour cinq ans d’activités », a précisé Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l’ESA. Il termine ainsi en beauté - avec le succès cométaire de Philae et de Rosetta – un mandat très réussi au service de l’Europe spatiale. Sous le signe de la solidarité WEI n°77 2014-6 - 7 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 C’est sur le Plateau du Kirchberg de la capitale grand-ducale, dans un palais des congrès flambant neuf au cœur des institutions européennes, que l’ESA a réuni les ministres de ses vingt Etats membres (*) pour son Conseil intérimaire de 2014. Les pays qui font partie de l’Union, ainsi que la Commission européenne et Eumetsat, qui sont les clients institutionnels de l’ESA, avaient des représentants. Mené tambour battant, ce Conseil a adopté les trois résolutions qui étaient prévues. Un bel esprit de solidarité entre la France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni a surtout permis : - de renforcer l’accès de l’Europe à l’espace avec les lanceurs Ariane 6 et Vega-C dont la mise en œuvre va s’appuyer sur un partenariat avec l’industrie ; - de financer sa participation à l’ISS (International Space Station) jusqu’en 2017, comme d’aborder les éléments européens pour une stratégie internationale d’exploration de la Lune et de Mars (en coopération avec la Russie); - de (re) définir le rôle de l’ESA comme l’agence spatiale de l’Union à l’horizon 2030. (*) Dans les mois à venir, la Hongrie et l’Estonie vont prochainement ratifier la Convention de l’ESA et en devenir membres à part entière. Il restera alors à avoir l’adhésion des huit autres Etats membres de l’Union: Bulgarie, Chypre, Croatie, Lettonie, Lituanie, Malte, Slovaquie, Slovénie. En gras, les pays qui ont acquis le statut de membre coopérant de l’ESA, qui est le pas pour en devenir Etat membre A noter que Israël a ce statut. Le Canada a établi un partenariat avec l’ESA dès ses débuts. Ce sont 5.924 millions € qui sont approuvés pour de nouvelles activités de l’ESA. « Cet effort exceptionnel est un signe très positif, car il prouve l’attachement des Etats à l’ESA », constate J.J. Dordain. Mais, si le Conseil ESA de Luxembourg a tenu toutes ses promesses, quelques zones d’ombre subsistent quant à la mie en œuvre de programmes jusqu’à la fin de cette décennie. Les Etats membres de l’ESA ont convenu de se revoir en décembre 2016 (**) pour faire le point sur le développement audacieux des lanceurs Ariane 6 et Vega-C (sous la houlette des industriels Airbus Safran Launchers et Avio), sur l’engagement dans l’exploitation de l’ISS au-delà de 2020 et dans les missions du vaisseau d’exploration Orion aux côtés de la NASA. (**) Le prochain Conseil ESA au niveau ministériel doit se tenir fin 2016 ou début 2017 à Lucerne (Suisse). Il faut que les nouvelles équipes de l’Exécutif, avec Johann Woerner comme directeur général, aient le temps de se familiariser à la gestion de leurs activités. L’Espagne s’est portée candidate pour la présidence ministérielle de l’ESA et organiser le Conseil en 2019. Un PPP européen pour contrer SpaceX La grande nouveauté concerne le transport spatial européen. L’ESA et l’industrie lancent le développement de deux lanceurs « qui ont le même ADN » (pour reprendre l’expression du directeur général de l’ESA) dans le cadre d’un investissement public qui atteint les 4,3 milliards € : 3,28 pour les versions Ariane 62 et 64 - y compris pour un nouveau complexe de lancements à construire au Centre Spatial Guyanais -, 215 millions € pour Vega-C, 639 millions pour le propulseur P120 en structure de carbone, WEI n°77 2014-6 - 8 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 101 millions pour accompagnement Vega, financement de technologies pour le futur… « On change de gouvernance, souligne J.J. Dordain. C’est l’industrie qui va prendre la responsabilité avec les risques pour la production et l’exploitation des lanceurs ». C’est bel et bien un Partenariat Public-Privé (PPP) qui se met en place pour garantir en Europe des lancements économiques de satellites institutionnels (au moins cinq Ariane 62 par année pour la Commission, Eumetsat, ESA, CNES, DLR, ASI…) et commerciaux (jusqu’à sept Ariane 64, dont certains avec deux satellites). L’ESA prend en charge les coûts de développement des lanceurs jusqu’en 2020. Le CNES est responsable de la réalisation de l’ensemble de lancements pour 2018. Airbus Safran Launchers assume les risques de la production industrielle et de la commercialisation via Arianespace. L’ESA promet la signature des premiers contrats de lancements dès 2018 ! Il est vrai que les groupes Airbus Defence et Space et Safran avaient décidé en juin de créer une filiale commune afin de redéfinir le concept Ariane 6 en fonction des besoins de la clientèle d’Arianespace. Notamment pour suivre les recommandations des opérateurs européens de satellites, à avoir SES et Eutelsat, qui sont tentés de se tourner vers l’offre de services SpaceX. Au moment du Conseil, contrairement à ce qu’on avait annoncé durant l’été, la filiale n’était pas encore constituée. Deux jours plus tard, l’entreprise conjointe Airbus Safran Launchers (ASL) voyait le jour pour démarrer ses activités le 1er janvier 2015 avec un effectif initial de 450 personnes. Les deux industriels, en regroupant leurs activités respectives dans le domaine des lanceurs, ont proposé de reprendre dans l’actionnariat d’Arianespace les parts détenues par le CNES comme investisseur public (34,6 %). La nouvelle société devrait devenir l’actionnaire majoritaire avec 75 %. Airbus Safran Launchers représente une nouvelle étape dans la structuration du spatial européen. Alors que se déroulera la phase de développement des Ariane 6, l’entreprise conjointe mettra sur pied un plan de rationalisation des moyens de fabrication, qui comporte aujourd’hui 25 usines réparties en Europe. François Auque, président d’Airbus Defence & Space – France et responsable des systèmes spatiaux dans le groupe, voit la mise en place d’un important pôle à l’échelle européenne: « S’il y a nécessité de conserver la règle du retour géographique au niveau du développement, un assouplissement est prévu en matière de production. Au bout de quatre ans, nous aurons la liberté de modifier le tissu industriel, d’avoir une double source… » Un message dont la SABCA doit tenir compte, comme étant le principal fournisseur belge d’équipements primordiaux pour les Ariane 5 et 6, les Vega. Une formule qui fait recette pour les communications La réalisation de programmes via la formule PPP (Partenariat Public Privé) continue de prendre de l’ampleur au sein de l’ESA. Il s’agit d’une solution « win-win » : l’ESA prend en charge les coûts de développement d’un satellite ou d’un système et s’associe à une entreprise privée qui accepte les risques de sa commercialisation. L’agence compte déjà à son actif plusieurs partenariats de ce type, dans le cadre de son WEI n°77 2014-6 - 9 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 programme ARTES (Advanced Research & Telecommunications Systems) pour le business des télécommunications par satellites : - avec l’opérateur britannique Avanti Communications, pour le satellite à haut débit Hylas, qui est en orbite géostationnaire depuis novembre 2010, ainsi que pour le satellite EDRS-C/Hylas-3 ; - avec Hispasat (Espagne), pour la plate-forme Small GEO qui est réalisée par OHB pour un lancement en 2015 et qui sera utilisée sous le nom de Hispasat AG (Advanced Generation) ; - avec Inmarsat (Royaume-Uni), pour utiliser la plate-forme Alphabus pour sa mission Alphasat/Inmarsat-XL, lancée en juillet 2013, de communications avec les mobiles ; - avec Airbus Services (France/Allemagne), pour la mission EDRS (European Data Relay Satellite) destinée à relayer d’importants volumes de données via des charges pour liaisons laser sur des satellites géostationnaires d’Eutelsat (EDRS-A sur Eutelsat9B à lancer en 2015) et d’Avanti (EDRS-C à bord de Hylas-3 prévu pour 2016), dans la perspective de créer avec EDRS-D le système global GlobeNet ; - avec SES (Luxembourg), pour le satellite technologique Electra, qui est « tout électrique » et dont le lancement est envisagé en 2018 ; - avec Luxspace (Luxembourg) et ExactEarth (Canada), pour participer à une constellation Sat-AIS de collecte des signaux AIS (Automatic Identification System) pour le contrôle du trafic maritime sur l’ensemble du globe. Au Conseil de Luxembourg, il fut question du nouveau projet Anysat de comsat « à tout faire ». Sa réalisation, dans un PPP, intéresse l’opérateur Eutelsat qui est prêt à assumer sa mise en service commercial sous le nom de Quantum. 1.2. Conseil ministériel de l’ESA à Luxembourg : la Belgique spatiale confirme ses efforts pour l’Europe Le 8 décembre, dans une note de politique générale à la Chambre des Représentants de Belgique, la Secrétaire d’Etat à la Politique scientifique Elke Sleurs a fait état au Conseil ESA au niveau ministériel, du 2 décembre, à Luxembourg. « La Belgique s’est engagée à appuyer les programmes suivants : 1. Le développement d’Ariane 6, Vega-C et P120 booster ; 2. La poursuite de l’exploitation de la Station Spatiale Internationale ; 3. Des programmes qui couvrent des besoins belges spécifiques et permettent d’améliorer la clé de répartition régionale. Il s’agit ici d’un investissement de 15 millions € dans le programme GSTP (General Support Technology Programme), de 14 millions dans ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems), de 20 millions dans le SMI (Small Mission Initiative) et autant dans Prodex. La SMI doit permettre le démarrage des projets PROBA, tels que Altius, Saocom-CS et PROBA V2. » A Luxembourg, la Belgique a confirmé un budget de 1.010 millions € (conditions économiques 2015) pour la période 2015-2019. Soit un niveau annuel de 201 à 203 millions €, ce qui est proche à ce qui avait été décidé (203,6 millions € par an) au Conseil de Naples en novembre 2012. WEI n°77 2014-6 - 10 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Pour rappel, voici les contributions nationales aux programmes « à la carte » de l’ESA, qui furent établies lors du précédent Conseil au niveau ministériel : The optional programmes of ESA with the national contributions (% of covered budget) following ESA Ministerial Council in Naples-Caserta MEMBER STATE A L R E I A A P N E A 5 R ECA I + A A N R E I A MCO N E 6 V E G A V E C E P I S S E X P L E L I P S S C I E N C E N E O S A T A R T E S 14 (*) E L E C T R A E G E P (**) E O E P 4 M E T O P 2G A R T E S 33 (*) AUSTRIA BELGIUM 1 4 0.23 4 11.2 3 0.48 6.2 0.77 4.63 3.07 5.73 CZECH REP. DENMARK FINLAND FRANCE GERMANY GREECE IRELAND ITALY LUXEMBURG NETHERLANDS NORWAY POLAND PORTUGAL ROMANIA SPAIN SWEDEN SWITZERLAND UN. KINGDOM CANADA REQUESTED BUDGET million € COVERED BUDGET million € 48.4 31.5 0.16 4.19 2.63 1.05 0.27 2.1 1.13 3.61 - 34 18 0.14 3 2.11 0.56 1.49 3.80 0.98 - 11.8 10.6 59.43 2.02 2.3 2.3 - 20.86 40.72 9.25 0.5 0.46 0.40 2.69 1.52 - 0.48 1.9 7.51 51.7 0.78 9.61 0.48 1.47 0.92 6.6 2.86 7.40 1.43 0.77 0.58 49.42 ? 0.38 ? 2.31 0.77 1.54 0.20 3.47 5.02 2.31 27.8 - 59.94 0.51 17.42 1.02 1.02 9.22 3.07 2.05 - 671.6 100 157 1,318. 61 388 300 618.8 68.31 84,12 259 1,074. 210.08 93 S S A 22.7 1.58 1.6 2.17 2.76 1.5 1.07 0.58 10.7 13.32 4.30 8.59 4.7 9.45 1.72 2.79 15.04 - 0.45 1.37 0.65 21.77 21.05 0.31 0.30 14.39 0.86 4.13 1.63 1.27 1.30 4.76 1 5.02 13.79 0.78 0.42 0.75 1.2 15.96 30.32 0.49 11.19 0.4 2.09 2.23 1.6 0.5 2.01 0.7 1.6 3.49 20.75 1.10 0.38 0.64 0.9 27 27 11.96 1.92 2.39 0.64 0.26 6.67 3 2.96 13 - 140 75.5 238,5 1,600 780 100,6 46.53 204,62 1,002. 808.54 6 39 3.43 Heavy characters: the main player of the programme Italics: member State of ESA but not of the European Union WEI n°77 2014-6 - 11 (no P R O B A 3) P R O B A 3 S M I (**) (**) 2.32 2.66 Abbreviations: G S T P 4.04 24.57 38 - 71.7 1.68 1.01 1.34 2.44 14.53 0.84 13.22 3.03 1.34 8.55 2.35 1.34 4.2 1.01 2.69 11.78 - 1.29 0.82 6.46 51.72 0.90 1.95 1.95 6.85 9.75 7.8 - 400? 160 100? 297.5 77.34 51.2 4 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 ARTES = Advanced Research in Telecommunications Systems ELIPS = European Programme for Life and Physical sciences and applications in Space. EGEP = European GNSS (Global Navigation Satellite System) Evolution Programme EOEP = Earth Observation Envelope Programme GMES = Global Monitoring for Environment & Security, renamed Copernicus GSTP = General Support Technology Programme ISS Exploitation = International Space Station Exploitation Programme LEAP = Launcher Exploitation Accompaniment Programme MCO = Maintenance of Operational Conditions METOP-SG = Meteorological Operational-Second Generation (for Eumetsat) SMI = Small Missions Initiative SSA = Space Situational Awareness (with the aspects of European “space weather”) VECEP = Vega Consolidation & Evolution Preparation Programme Ci-dessous, la mise à jour pour la participation de la Belgique à l’ESA, lors du Conseil au niveau ministériel à l’ESA à Luxembourg : MEMBER STATE BELGIUM REQUESTED BUDGET million € COVERED BUDGET million € A R I A N E 6 A R I A N E A R I A N E 5 5 M C O SUPPL 3.5-4 % 3.45 % 4.63 % V E G A C B O O S T E R I S S E X P L P 1 2 0 C E L I P S E A R T H C O R E OBS E X O M A R S A R T E S 33 2018 I N D I G O (**) G M E S (*) 8% 6.5 % 2.9 % 4.7 % 2,6 % - 93.5 % 3028 345 244.2 215 639 862.1 388 347 1107.5 15 2870 228 234 197.6 714 808.8 223.76 354,7 1048.5 15 (*) funding of Jason Cryosat/Sentinel-6, Tropomi/Sentinel-5P(recursor) (**) INDIGO = Integrated Digital Overlay, développement technologique avec Newtec 1.3. Le Royaume-Uni au secours de l’Europe dans l’espace : bel effort financier pour l’ISS, ExoMars 2018, ARTES Belle surprise au Conseil ESA de Luxembourg : alors que l’Italie doit trouver le compromis entre ambitions spatiales et contraintes budgétaires, le Royaume-Uni renforce sa mise financière sur le spatial européen. La délégation d’UK Space, l’agence spatiale britannique, en a étonné plus d’un avec un accroissement de ses investissements dans plusieurs programmes optionnels de l’ESA. Il est vrai que l’ESA WEI n°77 2014-6 - 12 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 n’a pas managé ses efforts pour que Londres s’investisse davantage dans ses programmes : - Elle a ouvert à Harwell (Oxfordshire) l’ECSAT (European Centre for Space Applications & Telecommunications), comme son centre de référence pour les télécommunications, les applications intégrées, le changement climatique, les systèmes de robotique ; il est complété d’un incubateur de technologie spatiale. - Elle a recruté parmi ses astronautes le pilote britannique Timothy Peake ; celui-ci s’entraîne pour devenir le premier Anglais à bord de l’ISS (International Space Station) lors d’une mission de six mois qui débutera en novembre 2015. Ce sont quelque 255 millions € supplémentaires que UK Space, soucieux d’augmenter la rentabilité de son business dans l’espace, a décidé de débloquer pour soutenir de façon significative plusieurs programmes optionnels. Ainsi le Royaume-Uni va investir jusqu’à la fin de la décennie: . 80,3 millions € - en plus de 62,75 millions € - dans l’exploitation de l’ISS, grâce au développement de nouvelles expériences ; . 60,8 millions € pour la mission ExoMars 2018, avec un rôle primordial de l’industrie britannique dans le rover martien ; . 165,7 millions € pour la mise en œuvre de nouvelles technologies pour les télécommunications par satellites ; . 76,5 millions € pour la réalisation – chez SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) – d’un nouveau type de comsat polyvalent, appelé Anysat dans le programme ARTES de l’ESA, baptisé Quantum par l’opérateur Eutelsat dans le cadre d’un partenariat public-privé. Mais pas de contribution au programme des lanceurs Ariane 6 et Vega-C. Le Royaume-Uni appelle de ses vœux que l’ESA passe à l’étape du Skylon, l’avion spatial réutilisable. 1.4. Volonté de retour en force de l’ « Empire » russe dans le Cosmos : confrontée à la dégringolade du rouble, vu la crise de son économie C’est la Russie, à la tête de l’URSS (Union des Républiques Socialistes Soviétiques), qui a précipité l’humanité dans l’odyssée de l’espace. Elle l’a marquée de ses empreintes : avec Spoutnik, le premier satellite (1957), avec Youri Gagarine, le premier cosmonaute (1961), avec Luna-9, le premier robot à se poser sur la Lune (1966)… Sous l’ère Poutine, Moscou voudrait retrouver son souffle et sa renommée d’antan dans le domaine de la cosmonautique. Pourtant confronté à une crise économique - avec un rouble qui ne cesse d’être dévalué -, le gouvernement russe s’est lancé dans des investissements pour que Roscosmos , son agence spatiale, se dote de nouveaux moyens pour des réalisations ambitieuses dans le Cosmos. Au programme : une station spatiale nationale dans les années 2020, puis l’arrivée d’un équipage de cosmonautes sur la Lune dès 2030. La Russie du président Poutine entend redorer son blason impérial de grande puissance. Elle a pris conscience de l’état de délabrement de son outil industriel pour les systèmes spatiaux. Le manque de fiabilité des étages de ses lanceurs a fait perdre WEI n°77 2014-6 - 13 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 plusieurs satellites confiés à la fusée Proton. Il est responsable de la mauvaise mise en orbite des premiers satellites Galileo opérationnels. Roscosmos est chargée de relancer l’industrie spatiale russe sur de nouvelles bases : en la restructurant et en lui fixant des objectifs ambitieux. Son expertise reste incontournable pour les vols spatiaux habités : le vaisseau triplace Soyouz qui date des années 60 est, jusqu’en 2017, le seul mode d’accès à l’ISS (International Space Station) pour cosmonautes et astronautes. Sans la Russie, la station ne pourrait pas être habitée ! En misant sur les ressources de son sous-sol, notamment du pétrole et du gaz, Moscou entend revitaliser son potentiel spatial avec du sang neuf. Il faut attirer pour les études et métiers de l’espace les jeunes qui s’intéressent davantage à l’ingénierie des affaires. Par ailleurs, l’indépendance de la Russie spatiale est à l’ordre du jour avec un cosmodrome en construction à Vostochny, dans l’Extrême-Orient. De là décolleront les lanceurs modulaires Angara qui sont en cours de développement pour remplacer les actuels Soyouz et Proton. Roscosmos est en charge d’un budget de 2.000 milliards de roubles (quelque 35 milliards € ?) que le Kremlin a en 2013 décidé de consacrer aux systèmes spatiaux jusqu’à l’horizon 2020, pour une période de 7 années. Il devrait y avoir une participation financière d’investisseurs privés qui pourrait être de près de 3 %. Il s’agit de répondre à ses obligations sur le plan international. Notamment pour les missions ExoMars 2016 et ExoMars 2018 avec l’Europe sur la Planète Rouge. Pour la période 2016-2015, le budget des activités spatiales devrait atteindre les 2.400 milliards de roubles ($ 42 milliards). Soit plus de $ 4 milliards par année. Mais le gouvernement russe est l’objet de pressions pour que ce montant soit revu à la baisse (d’au moins 5 %), vu la situation économique. Il lui faut faire la chasse aux économies en éliminant les gaspillages, doublons et excès dans la fabrication des systèmes spatiaux, renforcer les règles de qualité dans leur mise en œuvre, rajeunir les cadres vieillissants des bureaux d’études et des unités de production grâce à une politique de salaires attrayants. Deux grands conglomérats d’entreprises publiques qui ont fait leurs preuves dans les systèmes spatiaux sont en cours de constitution : United Rocket & Space Corporation pour intégrer les compétences des concepteurs et fabricants de systèmes pour l’espace, ainsi que l’Institut de Recherche d’Ingénierie des Appareils spatiaux qui regroupe les firmes produisant des composants et logiciels. Largement détenue par les pouvoirs publics, l’industrie spatiale de Russie veut retrouver toute sa force. Une cure de rajeunissement à fortes doses s’impose pour relancer l’industrie spatiale russe qui a pris un coup de vieux. Non seulement elle se structure, mais veut, avec l’aide du gouvernement, intéresser les jeunes aux métiers de l’espace, car ils sont davantage tentés par l’ingénierie financière. La solution est d’augmenter les salaires pour les emplois dans le spatial et de développer de nouveaux systèmes de lancement et d’exploration. L’avènement (mieux vaut tard que jamais) de la famille Angara de lanceurs modulaires, destinés à remplacer progressivement les actuelles fusées Soyouz et Proton, va dans cette direction. WEI n°77 2014-6 - 14 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Le programme le plus spectaculaire est l’important chantier, depuis 2011, du cosmodrome de Vostochny, qui doit remplacer la célèbre base de Baïkonour, enclavée dans la République du Kazakhstan. Le tir d’une fusée Soyouz doit inaugurer le complexe unifié de lancements en 2016. Les premiers vols habités y sont envisagés au début des années 2020. Ce cosmodrome est promis à un tel avenir : pour la Russie, il doit devenir le nouveau chemin des étoiles. Roscosmos projette le développement d’un super-lanceur lourd pour placer 150 t autour de la Terre. De quoi entreprendre des missions de cosmonautes sur la Lune et Mars à partir de l’Extrême-Orient. Le lanceur lourd Energia (d’une masse de 2.400 t au décollage) des années 1980 n’a pas survécu à la faillite du régime soviétique. Capable de lancer 100 t en orbite basse, il avait effectué deux vols expérimentaux. Le premier eut lieu le 15 mai 1987 avec le prototype d’un système d’arme orbital, mais sa satellisation échoua. Le second, le 15 novembre 1988, servit à tester la navette Bourane en mode automatique. La Conférence COSPAR qui s’est tenue à Moscou en août dernier a confirmé les préparatifs de sondes lunaires russes pour la seconde moitié de la décennie: Luna-25 (Luna-Glob) en 2016 pour se poser au pôle Sud de notre satellite naturel, Luna-26 en 2018 qui s’y satellisera, Luna-27 (Luna-Resource) en 2019 pour percer avec une foreuse le mystère de la glace lunaire. La Russie spatiale cherche à relancer des coopérations avec le Bélarus, le Kazakhstan, l’Azerbaidjan… Et elle fait les doux yeux à la Chine pour développer des actions conjointes. 1.4. Déconcertante Afrique du Sud à l’heure spatiale : un programme national qui ne décolle pas, un satellite radar qu’on achète à la Russie… Le 19 décembre, depuis un silo du cosmodrome de Baïkonour, était lancée la fusée Strela qui est dérivée d’un missile intercontinental de l’ère soviétique. Mise en œuvre par la société Mashinostroyenya, elle a servi à satelliser le satellite Kondor-E1 d’observation radar, développé par la même entreprise. Une fois sur orbite à quelque 500 km, il a été rebaptisé Cosmos-2487. Ce satellite de 1,15 t qui est équipé d’un SAR en bande S avec une grande antenne déployable était destiné aux Forces Militaires de Russie. Mais ce « satellite espion » - il peut observer des détails de 2 m - est mis à disposition du gouvernement sud-africain, dans le cadre de son « Projet Flute ». Alors que les autorités de Prétoria ont du mal à concrétiser un programme national de satellites, son Ministère de la Défense aurait acheté - dès mai 2006 - à Mashinostroyenya le satellite Kondor-E avec sa livraison sur orbite. Mais aucune confirmation officielle de ce contrat qui aurait coûté quelque 80 millions € (à confirmer). A ce jour, l’Afrique du Sud a développé et mis en oeuvre trois microsatellites : - le SUNsat de 63 kg de l’Université de Stellenbosch, lancé en février 1999 et utilisé jusqu’en janvier 2001, pour une mission technologique de télédétection ; - le Sumbadila/ZAsat-002 de 81 kg réalisé par SUNspace/Université de Stellenbosch et lancé en septembre 2009 pour des prises de vues jusqu’en juin 2011. WEI n°77 2014-6 - 15 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 - ZACube-1, alias TshepisoSat, simple Cubesat de 1kg réalisé par Cape Peninsula University of Technology et satellisé en novembre 2013. 1.5. Ambitions de l’Iran spatial (à confirmer) aux prises avec les contraintes budgétaires et les défis technologiques Cette année, contrairement aux annonces qui avaient été faites par ses média, Téhéran n’a procédé à aucun lancement de petits satellites. Pourtant la volonté iranienne d’une présence dans l’espace reste intacte. A en croire Dr. Mohammad Ebrahimi, qui dirige l’Iran Space Research Institute of Astronautical Systems. Le 29 novembre dernier, il a rappelé aux jeunes Iraniens les efforts de leur pays pour être bien présent dans le domaine spatial. Tout en reconnaissant que l’effort de l’Iran en matière de lanceurs et satellites avait été pénalisé par la lenteur des disponibilités financières durant les trois dernières années, il a fait référence à un document de développement aérospatial qui précise un plan autour de deux priorités importantes : - la réalisation et le lancement d’un satellite de télécommunications en orbite géostationnaire, ce qui oblige l’Iran de se doter d’un lanceur national qui soit assez performant. Des rumeurs font état du projet Qaem d’un puissant lanceur à poudre… (1er étage qui aurait 3,5 m de diamètre et une Hauteur de 20 m ? mais rien d’officiel. Aucun planning n’est précisé. La capsule iranienne pour vol habité (suborbital) - l’envoi d’un pilote dans l’espace lors d’un vol suborbital, lequel sera précédé par cinq essais d’un engin habitable. Il a confirmé qu’« une bio-capsule est en cours de réalisation pour emmener un passager ». Récemment, une photo et un dessin ont circulé sur le web. Nous les avons reproduits ci-dessous, sans que leur authenticité ait pu être vérifiée. WEI n°77 2014-6 - 16 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Le budget spatial iranien pour la prochaine année (1393 du calendrier persan, du 21 mars 2015 au 20 mars 2016) s’élèverait à 1.865.583 millions de rials ($ 71.753.192 ou 55.67 millions €, soit un peu plus d’1/4 du budget spatial belge) d’après des sources se référant à des tableaux du gouvernement de Téhéran. Il se répartirait comme suit: - pour le budget général (administration, infrastructure), 63.583 millions de rials (1,89 millions €) ; - pour le vol spatial habité, 900 milliards de rials (26,87 millions €) ; - pour les activités spatiales en général, 102 milliards de rials (3,04 millions €) ; - pour la R & D sur les technologies spatiales, 800 milliards de rials (23,87 millions €). A noter que ce budget ne comptabilise pas les investissements militaires pour le développement des missiles balistiques, dont sont dérivés les lanceurs spatiaux. 2. Accès à l'espace/Arianespace 2.1. Cap sur Ariane 6 pour l’Europe spatiale : deux versions complémentaires pour un nouveau lanceur compétitif dès 2020 ! Ariane 6, décliné dans ses 2 versions, A62 et A64, sera à même de répondre aux attentes du marché des lancements de satellites de masse moyenne (jusqu'à 5t) et de masse lourde (jusqu'à 10,5t) en orbite de transfert géostationnaire (GTO). Le vol inaugural du nouveau lanceur est prévu en 2020 au Centre spatial guyanais. L’effort financier de 2.928 millions € (montant établi d’après les souscriptions enregistrées à Luxembourg) est pris en charge par une douzaine d’Etats membres de l’ESA : la France (52 %), l’Allemagne (22 %), l’Espagne (6 %), la Belgique (4 %), la Suisse (3,5 %), les Pays-Bas (1,85 %), l’Italie (1,4 %, mais celleci investit dans Vega et le P120C), la Norvège, la Suède, l’Autriche, l’Irlande, la Roumanie. 3e étage : étage supérieur à propulsion cryotechnique (30 t d'hydrogène et d'oxygène liquide) Moteur Vinci : 180 kN de poussée 2e étage : étage principal à propulsion cryotechnique (140 t d'hydrogène et d'oxygène liquide) Moteur Vulcain 2+ : 1 350 kN de poussée 1er étage : booster P120 à propulsion solide (120 t de propergol par booster) Version A62 : 2 boosters Version A64 : 4 boosters Jusqu'à 3 500 kN de poussée Masse au décollage Version A62 : 500 t Version A64 : 800 t WEI n°77 2014-6 - 17 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Performances en orbite de transfert géostationnaire (GTO) Version A62 : satellites jusqu'à 5 t Version A64 : satellites jusqu'à 10,5 t Orbites visées Jusqu'à 36 000 km d'altitude via l'orbite de transfert géostationnaire (GTO) Architecture d'Ariane 6 : elle tire parti d’éléments disponibles sur Ariane 5-ECA (le propulseur Vulcain), Ariane 5-ME (l’étage doté du propulseur Vinci) et Vega-C (le propulseur solide P120C). Comme on le voit sur les schémas de l’ESA, Ariane 6 est beaucoup plus élancée que Ariane 5. WEI n°77 2014-6 - 18 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Schémas ESA En parallèle, une évolution de l'actuel petit lanceur Vega, Vega C, lui aussi équipé d'un booster P120, permettra le lancement de petits satellites dès 2018. La gamme des lanceurs européens sera ainsi en mesure d’apporter des solutions compétitives à la fois au marché institutionnel européen et au marché commercial mondial. Centre Spatial Guyanais (CSG): ELA 4 pour l’exploitation des Ariane 6 Les choses ne tardent pas… pour que Ariane 6 soit mise en œuvre dès 2020. Le CNES, l’ESA et ASL (Airbus Safran Launchers) ont, le 18 décembre, signé le protocole WEI n°77 2014-6 - 19 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 d’accord pour ELA 4 ou Ensemble de Lancement d’Ariane 6. L’ESA, maître d’ouvrage du système de lancement Ariane 6 confie au CNES la responsabilité de la conception et de la réalisation du nouvel Ensemble au CSG. ASL, pour sa part, intervient en qualité de maître d’œuvre du lanceur Ariane 6. Une revue de conception du complexe de lancements se tiendra durant le 1er trimestre de 2015 afin de préciser la localisation d’ELA 4 et de définir les infrastructures qui seront nécessaires. Le budget total, tel qu’il est prévu, s’élève à 600 millions €. 2.2. Le succès d’Angara (Khrounitchev) ne sonne-t-il pas le glas du Soyouz (Progress) ? Les années sont comptées pour le vénérable Soyouz, qui est le doyen des lanceurs russes, nés sous le régime soviétique. Le 23 décembre, celui qui doit prendre sa relève a effectué un premier vol de démonstration, qui est un succès : le lanceur modulaire Angara 5 fait entrer le spatial russe dans une nouvelle ère. De quoi redorer le blason de l’entreprise Khrounitchev, mise en cause par les échecs à répétitions de son lanceur Proton. Le Président Vladimir Poutine, lors d’une vidéoconférence, a suivi ce lancement, le plus important qu’ait connu le cosmodrome militaire de Pletsetsk. Il a annoncé que la famille Angara serait vraiment opérationnelle en 2020 après cinq années de vols expérimentaux. La Russie n’a donc pas perdu la main pour les lanceurs spatiaux. Mais il aura fallu attendre vingt ans d’efforts pour que l’entreprise Khrounitchev fasse voler Angara, aujourd’hui « la fusée spatiale de Poutine ». Ce programme fut longtemps retardé faute de moyens financiers. Les trois versions de référence (Angara 1 pour 3 t en LEO, Angara 3 pour 14 t en LEO/3 t en GTO, Angara 5 pour 24 t en LEO/7 t en GTO), qui seront exploitées depuis le nouveau cosmodrome de Vostochny (actuellement en construction) dans l’Extrême-Orient. Les lanceurs Soyouz produits par le Centre Progress à Samara, comme les lanceurs Proton fabriqués par le Centre Khrounitchev devraient céder la place à Angara. Deux (dernières) semaines de 2014 : intense activité de lancements russes La Russie démontre un beau dynamisme en matière de lancements spatiaux. En 2014, elle a réussi 31 lancements depuis les cosmodromes de Baïkonour et de Plesetsk. Durant les deux dernières semaines, ce sont trois lanceurs différents qui ont servi à placer sur orbite des satellites lors de six lancements: deux Proton pour les satellites géostationnaires Yamal-401 de Gazprom Space Systems et Astra-2G de SES, deux Soyouz avec les satellites Kosmos-Lotos (mission militaire) et Resurs-P n°2 (télédétection), le Strela avec le satellite radar Kondor-E (pour l’Afrique du Sud ?), la première fusée Angara 5 avec un simulateur de masse. 2.3. Antares d’Orbital : une version améliorée avec un autre groupe de propulseurs russes WEI n°77 2014-6 - 20 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 L’explosion en vol du lanceur Antares, le 28 octobre, aura eu raison de l’emploi des deux propulseurs kérolox AJ-26 de fabrication russe, présentant une excellente impulsion spécifique. Ces moteurs-fusées d’une poussée de 1.505 kN qui s’appelaient NK-33 avaient été conçus et fabriqués par la firme Kouznetsov pour équiper à 30 exemplaires le premier étage du lanceur lunaire N-1 qui devait permettre à un cosmonaute de marcher sur la Lune… Aerojet Rocketdyne a récupéré 36 propulseurs du stock d’environ 150 qui avaient échappé à la destruction et se trouvaient stockés sous protection chez Kouznetsov. Le motoriste américain les a modernisés et commercialisés sous l’appellation d’AJ-26. Orbital Sciences avait choisi ces propulseurs « low cost » pour le premier étage de son lanceur Antares, destiné à ravitailler l’ISS (International Space Station) avec le module Cygnus (fourni par Thales Alenia Space Italia). Quatre vols d’Antares ont été réussis entre avril 2013 et juillet 2014. Orbital Sciences a décidé de remplacer les AJ-26/NK-33 par des RD-181 de NPO Energomash, qui les fabrique dans son usine de Khimki aux côtés des RD-180 qui équipent le 1er étage d’Atlas 5. Cette commande portant sur 20 exemplaires - pour dix lancements - avec options pour 40 supplémentaires n’a pas été divulgué. Il serait moins que $ 1 milliard, comme annoncé par la presse russe, et avec la dépréciation du rouble, ce devrait être moindre. Le nouveau lanceur Antares, décrit comme un modèle amélioré, permettra d’augmenter de 20 % le chargement du module Cygnus. Son premier vol est programmé pour 2016. Entretemps, à la fin de 2015, Orbital Sciences répondra à ses obligations pour la NASA en utilisant une Atlas 5 pour lancer le ravitailleur Cygnus vers l’ISS. 2.4. 2015, année de vérité pour la Longue Marche de nouvelle génération La Chine va en 2015 inaugurer le nouvel ensemble de lancement, le Wenchang Space Center, sur l’île de Hainan. D’après des informations provenant de l’AAPLT (Academy of Aerospace Propulsion Technology), la famille Longue Marche de nouvelle génération - avec des propulseurs kérolox YF-100 et YF-115, ainsi que les moteurs cryogéniques YF-77 et YF-75 – sera progressivement mise en service pour remplacer les lanceurs actuels qui utilisent des propergols toxiques : - La Longue Marche 6, capable de satelliser jusqu’à 1 t en orbite héliosynchrone, doit effectuer son premier en juin 2015. Ce lanceur à 3 étages est propulsé par un moteur YF-100 pour le 1er, par un YF-115 pour le 2ème, par un moteur de 5 kN pour le 3ème. Il est développé par le SAST (Shanghai Academy of Spaceflight Technology). - La Longue Marche 7, destiné à placer jusqu’à 13,5 t en orbite basse, doit y décoller fin 2015 ou début 2016. Son premier, propulsé par deux YF-100, est flanqué par quatre boosters qui sont chacun équipés d’un YF-100, ce qui donne au décollage une poussée de 7.128 kN. Le second étage a quatre moteurs YF-115. - La Longue Marche 5 sera lancée durant le 2ème semestre 2015 pour placer 23 t en orbite basse ou 13 t en orbite de transfert géostationnaire. Le corps central du 1er étage est propulsé par deux YF-77 et a quatre boosters chacun avec 2 YF-100. Ce qui donne une poussée au décollage de 10.565 kN. Le deuxième étage a deux propulseurs cryo WEI n°77 2014-6 - 21 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 YF-75D. Cette version peut se décliner en une demi-douzaine de variantes selon les missions orbitales à effectuer. Des étages supérieurs, avec propulseurs ré-allumables sont développés pour les Longue Marche 7 et 5. 2.5. L’Inde dans la cour des Grands : vol suborbital réussi du nouveau lanceur GSLV MKIII et de la structure d’un vaisseau spatial Cette année 2014, l’Inde spatiale l’aura bien commencée et l’aura terminée en beauté. Avec des succès de mise sur orbite pour trois lanceurs PSLV et pour le GSLV MkII (le 5 janvier), puis avec le vol suborbital réussi du nouveau lanceur GSLV MkIII (le 18 décembre) qui a permis l’essai de la structure d’une capsule pour « vyomanautes » (astronautes indiens). Sans perdre de vue la satellisation et l’exploitation de sa sonde MOM autour de la Planète Rouge, ainsi que la poursuite du déploiement de sa constellation IRNSS (Indian Regional Navigation Satellite System) pour des services de navigation régionale. L’ISRO (Indian Space Research Organisation) a fait entrer l’Inde dans la cour des grands du spatial. L’astronautique, comme fleuron technologique, fait la fierté de la société indienne de ce XXIème siècle. En 2015, le Department of Space de l’Inde, avec l’ISRO, compte lancer six PSLV – quatre pour des satellites IRNSS, deux à des fins commerciales (avec trois DMC3 pour SSTL, avec l’Astrosat-1 indien et 2 microsats LAPAN pour l’Indonésie) -, ainsi qu’un GSLV MKII avec le comsat militaire Gsat-6. Et le calendrier 2016 est déjà bien rempli : trois PSLV pour des satellites indiens de télédétection (Cartosat-2C + la capsule récupérable SRE-2 pour des expériences en microgravité, Resourcesat-2A, Cartosat-2D), un PSLV commercial (avec le satellite TelEOS-1 de Singapour), deux GSLV MkII (Gsat-9, GISAT ou Gsat-6A). 2.6. Transport sur orbite pour nano-satellites : et de trois pour l’Espagne avec le système de Celestia Aerospace ! Jamais deux sans trois… A Barcelone, la PME Celestia Aerospace propose le système aéroporté Sagittarius. Le SALS (Sagitarius Airborne Launch System) consiste dans la combinaison d’éléments « sur étagère » : un chasseur supersonique Mig-29UB démilitarisé - rebaptisé l’Archer – qui lance un missile modifié à poudre – appelé la Flèche de l’Espace. Cet ensemble aura la capacité de satelliser des Cubesats de 1 à 10 kg entre 400 et 600 km d’altitude. Il pourra servir à des expériences en microgravité. Les premiers vols devraient avoir lieu dès 2016. A noter que ce n’est pas la première fois qu’on propose d’atteindre l’orbite basse avec une fusée lancée depuis un Mig-29, mais aucun projet ne s’est concrétisé à ce jour. 2.7. Avec la mission du planeur expérimental IXV, SABCA au 7ème ciel Le 11 février – le Centre Spatial Guyanais a donné son feu vert -, le 4ème exemplaire du lanceur européen Vega doit servir à l’expérimentation d’un prototype de rentrée atmosphérique. L’IXV (Intermediate eXperimental Vehicle) de l’ESA (European Space Agency) doit effectuer un vol suborbital de 100 minutes depuis le Centre Spatial WEI n°77 2014-6 - 22 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Guyanais de Kourou jusqu’au milieu du Pacifique. Réalisé par Thales Alenia Space Italia, il va être propulsé pour atteindre l’altitude de 415 km, puis plonger dans l’atmosphère à quelque 7,5 km/s. C’est la vitesse à laquelle les systèmes spatiaux reviennent de l’orbite terrestre. L’objectif de cette démonstration technologique est de collecter des données sur le comportement aéro-thermo-dynamique d’un corps portant (lifting body) dont le fuselage offre la particularité d’être sans ailes. Ce sont neuf des Etats membres de l’ESA qui sont partie prenante de la mission IXV dont le coût est de 150 millions € : Italie, France, Suisse, Espagne, Belgique, Portugal, Irlande, Pays-bas, Allemagne, Suède. Avec le test de rentrée d’un engin de la taille d’une voiture moyenne (5 m de long, 2,2 m de large) et d’une masse de 1,95 t, l’ESA veut garder pied dans les technologies essentielles aux systèmes réutilisables pour l’espace : protection thermique pour un retour sécurisé, navigation, contrôle et guidage pour un pilotage précis. Ces technologies sont bien maîtrisées par la NASA avec le Space Shuttle et par l’US Air Force dont le planeur automatique X-37 - développé par Boeing – évolue discrètement sur orbite durant près de deux années… Elles intéressent par ailleurs la Russie, la Chine et le Japon pour mener à bien, sous la forme d’allersretours réguliers, des mesures, observations ou expériences autour de la Terre. Voler sans ailes à 27.000 km/h ! Comme le X-37 américain à bord d’un lanceur Atlas V, l’IXV européen décollera sous une imposante coiffe au sommet de la fusée Vega. Mais il n’est pas conçu pour atterrir, mais pour amerrir. Contrôlé par le centre ALTEC de Turin, au moyen de stations à Libreville (Gabon) et à Malindi (Kenya), puis d’un terminal mobile sur le navire de récupération Nos Aries (Pacifique), le planeur sans ailes va voler en décrivant une longue parabole pour revenir vers la Terre. Le moment le plus problématique lors de ce retour sera d’acquérir rapidement l’orientation correcte pour aborder l’atmosphère à 27.000 km/h. En encaissant un violent coup de frein, la structure de l’IXV, qui est protégée par des tuiles en céramique, sera soumise à un fort échauffement (jusqu’à 1.800 degrés C). Sa descente en mer sera freinée par des parachutes, puis son maintien sur l’océan, en vue d’une récupération, sera assuré par des ballons de flottaison. L’industrie belge se trouve fort impliquée dans la mission expérimentale IXV. SABCA, Thales Alenia Space Belgium, QinetiQ Space, Space Applications Services, le Von Karman Institute font la démonstration de leurs compétences technologiques en ayant un rôle primordial dans la mise en œuvre du premier planeur spatial européen. SABCA valorise sa spécialité des servo-vérins en ayant développé le système électromécanique d’orientation de la gouverne qui doit orienter convenablement l’IXV pour qu’il aborde l’atmosphère sous l’angle le plus correct. Ce système, dit FpCS (Flap Control System), transmet avec beaucoup de réactivité les commandes de contrôle aux volets du gouvernail. Il est basé sur les éléments qui ont démontré leur efficacité pour le pilotage des quatre étages du lanceur Vega. WEI n°77 2014-6 - 23 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Le vol de l’IXV constituera un grand moment pour l’entreprise aérospatiale qui est implantée à Haren (Bruxelles), Lummen et Gosselies. On trouvera ses servo-vérins électro-mécaniques à la fois sur Vega et à bord du planeur spatial. Cette valorisation vient à point nommé. La SABCA se positionne pour le lanceur européen de nouvelle génération, alias Ariane 6. Deux versions - Ariane 6.2 (avec deux moteurs d’appoint à poudre) pour les missions gouvernementales, Ariane 6.4 (avec quatre « boosters ») pour les lancements commerciaux – ont été proposées par l’industrie. Leur financement a été décidé par l’ESA lors de son Conseil ministériel, le 2 décembre, à Luxembourg. L’Ariane 6 devrait effectuer un vol de démonstration dès 2020. 2.8. Elon Musk « the disruptor » du transport spatial face à des défis qu’il s’est lancés pour « son » odyssée de l’espace Elon Musk, patron et créateur de SpaceX, se présente comme le magicien de l’accès à la dimension spatiale. On le surnomme « the disruptor » du business spatial, qui bouscule les autorités américaines et l’industrie européenne, en les obligeant à se remettre en question(s). En Europe, la montée en puissance SpaceX ne laisse guère indifférents Arianespace, les agences ESA, CNES, DLR, ASI, ainsi que les industriels Airbus Defence & Space, Safran, Avio. Ils ont décidé de contre-attaquer Falcon 9 avec le lanceur de nouvelle génération Ariane 6 qui vient d’être approuvé à Luxembourg par le Conseil de l’ESA au niveau ministériel. Pourtant ce trouble-fête de Musk, qui mise sur un système « low cost » de transport spatial, n’a pas partie gagnée… Surtout qu’il affiche des ambitions parfois démesurées, comme la colonisation de Mars. Dans l’immédiat, il se trouve confronté à trois défis qui vont mobiliser SpaceX durant la seconde moitié de cette décennie : 1. Un calendrier très serré, car SpaceX à cause de son offre à des prix attractifs est victime de son succès commercial. Il lui faut faire face à des commandes nombreuses : plus de $ 3 milliards de contrats à honorer, avec des clients qu’il ne convient nullement de décevoir. Tout en tenant compte des besoins de la NASA, qui est son principal sponsor via les services commerciaux de desserte de la station spatiale internationale. Sept lancements ont eu lieu en 2014 au lieu des dix qui étaient prévus. Ce qui va se répercuter sur le plan de charges pour 2015. 2. Le mythe du lanceur (partiellement) réutilisable, vu que Elon Musk, en créant SpaceX, veut tenter l’impossible : faire revoler un étage de Falcon… On a équipé Falcon v.1.1 d’ailerons et de pieds déployables pour qu’il puisse se poser sur une plate-forme en mer ou sur la terre ferme. Après l’avoir éprouvée de façon spectaculaire avec le Falcon Grasshopper (Sauterelle) sur son site d’essais de McGregor (Texas), SpaceX a testé à diverses reprises la procédure de l’arrivée « en douceur » dans l’Océan Atlantique. L’équipe d’Elon Musk en a conclu que l’atterrissage d’un étage pour une réutilisation est l’affaire de quelques mois. 3. La maîtrise de trop d’objectifs à moyen et à long terme face à la dimension spatiale, ce qui se traduit par une forte dispersion des moyens pour la jeune entreprise SpaceX. Celle-ci sera-t-elle en mesure de pouvoir relever les audaces de son fondateur, comme WEI n°77 2014-6 - 24 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 un super-lanceur lourd (avec le puissant propulseur Raptor méthane-oxygène liquide), un vaisseau d’exploration interplanétaire, des systèmes spatiaux de gestion globale… ? Car c’est bien connu : qui trop embrasse, mal étreint. Ceci dit, SpaceX n’a pas fini de surprendre. Mais quel chemin parcouru en douze ans ! 2.9. Sea Launch au Brésil : la plate-forme de lancements ancrée près d’Alcantara ? L’entreprise Sea Launch, basée au large de Los Angeles avec un bureau à Berne (Suisse), commercialise des services de transport spatial avec le lanceur Zenit de fabrication ukrainienne, surmonté d’un étage ré-allumable Block-DM qui est fourni par la S.P. Korolev Rocket & Space Corp Energia. Sur 33 lancements effectués entre janvier 1999 et mai 2014, 3 ont été des échecs. Son avenir est assez compromis : - sa production se fait au ralenti chez KB Youchnoye, en Ukraine, vu le climat de tension avec la Russie. - son carnet de commandes n’a pas changé depuis 2012 et est pratiquement au point mort. A ce jour, son dernier client était l’opérateur européen Eutelsat. - sa plate-forme de lancement et son navire qui sert de centre de contrôle coûtent cher à entretenir. La Russie propose d’ancrer la plate-forme et le navire au large du Brésil, près du Centre de Lancements d’Alcantara. Mais aucune précision n’est donnée quant au lanceur qui serait utilisé. On peut s’attendre à des rebondissements en 2015 pour l’affaire Sea Launch. A noter que l’Ukraine est associée au Brésil pour la mise en œuvre du lanceur Cyclone 4 qui est produit par KB Youchnoye ; le premier lancement depuis Alcantara n’est pas attendu avant 2017… 3. Télédétection/GMES 3.1. Azercosmos, nouvel opérateur de satellites de télédétection: avec Azersky (ex-SPOT-7) d’Airbus Le 2 décembre, Airbus Defence & Space annonçait un accord de coopération stratégique pour l’exploitation du satellite de télédétection SPOT-7 avec Azercosmos, l’opérateur de satellites de la République d’Azerbaidjan. « Cette coopération, précise Evert Dudok, directeur de Business Unit Line Communications, Intelligence & Security (CIS), ouvrira la voie à un modèle commercial et opérationnel qui sera non seulement extrêmement innovant pour nous, mais assurera également la pérennité de notre activité auprès de nos clients. » Sous le nom d’Azersky, SPOT-7 va être mis en œuvre par Azercosmos. Mais le satellite reste un élément, aux côtés des deux Pleïades HR-1 et HT-2, de SPOT-6, des satellites TerraSar-X et TanDEM-X, de la constellation d’Airbus CIS. SPOT-6 et SPOT-7 couvrent un e large zone (fauchée de 60 km) avec une résolution de 1,5 m. 3.2. Observations hyperspectrales depuis le module chinois Tiangong-1 WEI n°77 2014-6 - 25 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Le CASC (China Aerospace Science & Technology Corporation) lançait le 29 septembre 2011 le module Tiangong-1 qui a servi à trois arrimages avec les vaisseaux Shenzhou-8, Shenzhou-9 et Shenzhou-10. Tiangong-1 continue d’être exploité pour des services de télédétection. A bord, se trouve un imageur hyperspectral qui peut observer l’environnement terrestre dans une centaine de bandes spectrales. Ses données sont utilisées par le Ministère des Sols et des Ressources, le Ministère de l’Habitat et du Développement urbain, le Ministère des Affaires civiles, l’Administration pour la gestion océanique. Le CMSA (China Manned Space Agency) a édicté une réglementation pour la promotion des données acquises à partir de Tiangong-1 qui fonctionne en mode automatique. Il a chargé le CRESDA (China Center for Resources Satellite Data & Applications) du traitement et de la distribution des données, qui sont mises à disposition du monde entier. 4. Télécommunications/télévision 4.1. L’Anysat de l’ESA (programme ARTES) : c’est le satellite Quantum d’Eutelsat, dans le cadre d’un partenariat public-privé Révélé par le Conseil ESA de Luxembourg avec des financements pour le programme ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems), le projet Anysat de satellite avec charge utile ultra-adaptable va donner lieu à un PPP avec l’opérateur Eutelsat. Baptisé Quantum, ce satellite intelligent utilisera la petite plate-forme GMP (Geostationary Minisatellite Platform) de SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) pour une mission en bande Ku qui sera développée par Airbus Defence & Space UK. Ce qui explique le soutien important du Royaume-Uni avec UK Space pour ce satellite que Eutelsat prévoit d’exploiter dès 2018. 4.2. Petits satellites « tout électrique » sur l’orbite géostationnaire : MicroGEO de Luxspace et MiniGEO de Thales Alenia Space UK L’accès « low cost » à l’anneau géostationnaire est rendu possible à des satellites « tout électrique » qui peuvent gagner cette orbite à 35.800 km avec des propulseurs ioniques ou plasmiques. Deux sociétés en Europe, qui réalisent des systèmes spatiaux, proposent des solutions innovantes sous la forme de petits, voire très petits satellites : - Luxspace, filiale d’OHB System, a fait l’étude MicroGEO d’un micro-satellite géostationnaire de quelque 200 kg. Deux clients ont manifesté de l’intérêt. - Thales Alenia Space UK, qui a repris les activités de SEA (Systems Engineering & Assessment), propose le concept du MiniGEO, un satellite de moins d’1,5 t (3 kW de puissance) avec 12 répéteurs à bord. De tels satellites peuvent intéresser des Etats qui ont réservé des positions et fréquences sur l’orbite géostationnaire mais qui n’ont pas de gros moyens financiers pour leur mise en œuvre. 4.3. Projet chinois d’un système global WEI n°77 2014-6 - 26 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 de satellites de communications quantiques En 2011, la Chine a décidé un programme expérimental d’un satellite d’informatique quantique à lancer en 2016. La mise en évidence de la cryptographie du quantum permet d’établir des connexions extrêmement stables de très haut débit, sans comparaison avec ce qui se fait actuellement. C’est le mode de transmission qui peut convenir pour la couverture, dans des conditions optimales, de zones densément peuplées que sont les métropoles. Le professeur chinois Pan Jianwei, spécialiste éminent de la technologie quantique, a révélé le 2 novembre que la Chine projetait d’établir une connexion intercontinentale par quantum entre l’Asie et l’Europe dès 2020, puis de réaliser un système global de communications quantique en 2030. L’emploi de satellite s’avère indispensable pour la mise en œuvre d’un tel réseau. 5. Navigation/Galileo Galileo-5/FOC-1 dès fin novembre, puis Galileo-6/FOC-2 en janvier pour des tests intensifs de charge utile sur une orbite de sauvetage Les deux premiers Galileo FOC (Full Operational ), réalisés par OHB en Allemagne et SSTL au Royaume-Uni, étaient lancés le 22 août dernier. Un fonctionnement erratique de l’étage russe Fregat les laissait sur une orbite elliptique au périgée trop bas, qui traversait une ceinture de radiations. Il fallait les placer sur une trajectoire sécurisée en consommant le propergol du contrôle d’attitude. Le 29 novembre, Galileo-5/FOC-1 était à pied d’œuvre, en ayant élevé son périgée de plus de 3.500 km au prix de 17 manœuvres durant 17 jours . En évoluant désormais entre 17.250 et 25.900 km, le satellite a pu émettre ses premiers signaux de navigation. Il est disponible pour la campagne IOT (In Orbit Testing) qui est gérée depuis le Centre ESA de Redu par RSS (Redu Space Services). Galileo-6/FOC-2 va suivre la même procédure pour être fin janvier sur sa nouvelle orbite à 180 degrés de son homologue. Les Galileo FOC se succèdent chez OHB pour leur intégration et à l’ESTEC pour leurs essais. Deux doivent être satellisés dès ce printemps. Une Ariane 5-ES doit en lancer quatre à la fois l’été prochain. Question : à la fin de 2015, le système Galileo comptera-t-il dix satellites opérationnels - en plus des Galileo IOV - sur leur orbite MEO (Medium Earth Orbit) ? Le Centre ESA de Redu est prêt pour les tests sur orbite des satellites qui vont, espérons-le, se succéder en MEO. 6. Sécurité & Espace/Défense spatiale GovSat, satellite luxembourgeois pour l’OTAN et pour l’AED/EDA Ce 2 décembre, le Grand Duché a accueilli à Luxembourg le Conseil ESA intérimaire au niveau ministériel. Il en assure la co-présidence avec la Suisse, qui n’est pas membre de l’Union. C’est l’occasion de rappeler que l’Etat luxembourgeois est dans le monde celui qui tire des ressources de la dimension spatiale grâce à la flotte SES de 50 WEI n°77 2014-6 - 27 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 satellites géostationnaires de télécommunications et de télévision. Ils sont mis en œuvre avec succès par l’opérateur SES qui a son siège et son centre technique au Château de Betzdorf. Par ailleurs, SES est l’actionnaire principale de la société O3b qui déploie une constellation de 12 satellites-relais haut débit en bande Ka sur une orbite circulaire à 8.000 km. Le Luxembourg, qui a adhéré à l’ESA en juin 2007, a fait éclore une petite galaxie de PME spécialisées dans des systèmes spatiaux « sur mesure » : - SES Techcom pour la réalisation et la maintenance de centres d’opérations avec satellites; sa filiale belge est partie prenante dans RSS (Redu Space Services) pour les opérations au Centre ESA de Redu ; - HITEC Luxembourg pour la fourniture d’équipements sol « sur mesure » destinés au contrôle des satellites et aux tests sur orbite ; - Luxspace (filiale du groupe OHB-System) pour des applications nouvelles au moyen de micro-satellites, notamment dans le cadre d’une constellation AIS-S (Automatic Identification System – Satellites) de surveillance globale du trafic maritime. En février 2005, était mise sur pied l’association GLAE (Groupement Luxembourgeois de l’Aéronautique et de l’Espace – www.glae.lu) qui compte 13 membres ayant des activités dans le secteur aérospatial. Le business de l’espace représente près de 2 % du PIB luxembourgeois. Fort de l’expertise de son opérateur SES dans l’exploitation des satellites géostationnaires, le Grand Duché propose, dans le cadre de sa participation à l’OTAN, « un satellite commercial non-durci » destiné aux liaisons sécurisées des forces armées en Europe. Le gouvernement luxembourgeois a le 22 octobre donné son feu vert au financement du système GovSat, qui est estimé à 225 millions €, à réaliser en partenariat avec la société luxembourgeois SES Astra. Chacune des deux parties apportera un capital de 50 millions € dans l’entreprise commune qui sera chargée d’acquérir, lancer et exploiter un satellite de télécommunications militaires. Un emprunt pour 125 millions € sera contracté pour finaliser cette réalisation. Afin de préserver les droits du Luxembourg sur la position GovSat avec les fréquences X et Ka, le satellite Astra-2G lancé par Proton le 27 novembre va y être testé durant plusieurs mois. Le projet de loi GovSat établit que l’Etat luxembourgeois s’engage comme premier client : il achètera pendant une période de dix ans, à partir de la mise en fonction prévue du satellite fin 2017, une capacité de communication équivalente à 10 millions € par an. Le projet de loi spécifie que « le futur GovSat est destiné à des fins de communication et non pas au pilotage de drones ». L’explication donnée est que les drones utilisent des fréquences Ku et non les bandes X et Ka… « En tout état de cause, l’Etat entend veiller à ce que les contrats conclus avec les clients utilisateurs du GovSat soient en conformité avec le droit international et ceci, en particulier, en ce qui concerne le pilotage de drones armés. » GovSat est destiné à augmenter l’effort de défense luxembourgeois afin de répondre à ses obligations en tant que membre de l’OTAN. Il est mis à disposition de l’AED/EDA WEI n°77 2014-6 - 28 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 (Agence Européenne de Défense/European Defence Agency) dans le cadre de sa Cellule d’achat européenne de communications par satellite ou ESCPC (European Satellite Communications Procurement Cell). La France, l’Italie, le Royaume-Uni, la Pologne et la Roumanie, puis le Luxembourg, la Belgique et la Finlande ont décidé d’y adhérer pour mutualiser l’achat de ressources satellitaires commerciales. Leur objectif est de réduire les coûts, de simplifier l’accès à de la capacité et d’accroître l’efficacité des communications à des fins militaires. L’entreprise chargée du système GovSat doit être mise en place avant la fin de 2014. SES doit, avec son satellite Astra-2G lancé le 28 décembre, sécuriser la position et les fréquences dans les bandes X et Ka. 7. Science/Cosmic Vision Cinquante ans (déjà !) pour l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique L’aéronomie est la science qui étudie la chimie (composants) et la physique (changements) de l’atmosphère. Cette étude couvre cet environnement, essentiel pour la vie sur Terre, qui part de l’espace interplanétaire (influences de l’activité solaire) jusqu’à la surface terrestre (effets de l’environnement naturel et des activités humaines). Officialisée en 1954 par la communauté scientifique à l’initiative de l’astronome et géophysicien britannique Sydney Chapman (1888-1970), cette discipline multi- et interdisciplinaire se trouve bel et bien au cœur des préoccupations du monde actuel : trou d’ozone, effet de serre, aérosols d’origine volcanique, relations Soleil-Terre, ondes radio dans l’ionosphère, orages magnétiques, ceintures de radiations, perturbations sur les orbites… Dix ans plus tard, sous l’impulsion du professeur et baron Marcel Nicolet, conscient que la dimension spatiale, avec les fusées-sondes et les satellites, devenait une clef essentielle pour mieux connaître et comprendre l’atmosphère, l’Institut d’Aéronomie Spatiale de Belgique (IASB) voyait le jour le 25 novembre 1964 pour démarrer ses activités le 1er janvier 1965. L’équipe de M. Nicolet prenait rapidement de l’envergure avec l’aménagement de laboratoires et d’ateliers dans un nouveau bâtiment sur le plateau d’Uccle. Aux côtés de l’Observatoire Royal de Belgique et de l’Institut Royal Météorologique, l’IASB devenait rapidement une référence sur le plan international. Il était aux avant-postes dans la mise en évidence de modifications dramatiques au sein d’un élément qui conditionne la vie sur notre planète. Il est aujourd’hui question d’un changement global qui justifie, plus que jamais, les efforts de l’IASB en recherche scientifique (collecte et traitement des données, modélisation) et en développement technologique (mise au point de nouveaux instruments d’observation). L’IASB a à son actif plusieurs « premières » belges dans l’espace : - Dirk Frimout, notre premier astronaute, était chercheur IASB lors de sa participation à la mission ATLAS-1 (Atmospheric Laboratory for Applications and Science) de la NASA. Elle s’est déroulée du 24 mars au 2 avril 1992 avec la navette Atlantis. La charge utile comprenait plusieurs expériences de l’IASB. WEI n°77 2014-6 - 29 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 - Les chercheurs de l’IASB ont contribué à la charge scientifique de la plate-forme EURECA (European Retrievable Carrier) qui a volé autour de la Terre entre août 1992 et juillet 1993. Ce qui a permis de démontrer leur savoir-faire en chimie atmosphérique et en physique solaire. - L’Institut est partie prenante de l’exploration planétaire avec des instruments pour l’étude de l’atmosphère à bord des sondes européennes Mars Express, Venus Express et Rosetta. Il prépare NOMAD (Nadir & Occultation for Mars Discovery) qui prendra place sur le satellite TGO (Trace Gas Orbiter) de la mission ExoMars 2016. - Il est impliquée dans l’exploitation de l’ISS (International Space Station) en hébergeant le B.USOC (Belgian User Support & Operation Center). Cet outil clef pour l’ESA a servi à l’exécution d’expériences belges au cours du vol spatial Odissea, en novembre 2002, de l’astronaute Frank De Winne. Il est responsable du contrôle de Solar, plate-forme d’observations du Soleil, qui se trouve à l’extérieur du module européen Columbus de la station. - Avec l’observatoire Envisat de l’ESA, l’IASB contribue à la surveillance de l’ozone par satellite au moyen de GOMOS (Global Ozone Monitoring by Occultation of Stars). Le suivi à long terme par la méthode de l’occultation est assuré par les senseurs GOME-2 (Global Ozone Monitoring Experiment) qui équipent les satellites météo opérationnels en orbite polaire, les Metop de l’organisation Eumetsat. Un PICASSO comme cadeau d’anniversaire Martine De Mazière, directrice générale a.i. de l’IASB (quelque 150 personnes), met l’accent sur les compétences de plus de 85 chercheurs pour apporter des réponses adéquates aux questions qui interpellent la société civile et l’être humain pour tout ce qui concerne la chimie atmosphérique de la Terre, ainsi que son évolution à court et long terme. Elle est consciente que, pour les cinquante ans à venir, il importe de maintenir comme des priorités la créativité d’équipes dynamiques au sein de partenariats, la flexibilité et la capacité à l’Institut pour s’adapter à un environnement qui change, la continuité dans la mise en œuvre d’outils d’observations. Jusqu’ici, l’IASB dépendait de systèmes spatiaux qui étaient organisés et planifiés dans un contexte européen. Durant la seconde moitié de cette décennie, l’IASB va développer, grâce à l’équipe de Didier Fussen, des satellites originaux qui continueront à effectuer des sondages verticaux de l’atmosphère. Le premier est un triple Cubesat appelé PICASSO (Pico-Satellite for Atmospheric & Space Science Observations). Approuvé en octobre dernier comme mission ESA de Cubesat à des fins scientifiques, ce nano-satellite de 3,7 kg (avec quatre panneaux solaires pour près de 10 W de puissance) sera notamment équipé du senseur hyperspectral VISION (Visible Imager for Occultation and Nightglow). L’IASB en est le maître d’œuvre, mais c’est la société britannique Clyde Space qui va réaliser la plate-forme, les tests, la station au sol avec les opérations. L’autre projet, qui devrait être adopté en avril par l’ESA avec un financement belge, est le PROBA-ALTIUS (Atmospheric Limb Tracker for Investigation of the Upcoming Stratosphere). Cet observatoire d’environ 120 kg, doté de deux panneaux WEI n°77 2014-6 - 30 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 déployables de cellules solaires (jusqu’à 100 W), servira à établir avec une grande précision les profils verticaux des gaz en traces dans l’atmosphère. QinetiQ Space a la maîtrise d’œuvre du micro-satellite, tandis que l’IASB est l’expérimentateur principal d’un spectromètre-sondeur, technologiquement avancé, du limbe atmosphérique. 50 years of Research at the Belgian Institute for Space Aeronomy : un copieux ouvrage de 300 pages dresse le bilan d’un demi-siècle d’activités scientifiques et technologiques à l’IASB. Il permet de se rendre compte de la multitude des centres d’intérêt et de la grande richesse des connaissances et compétences. C’est un beau tremplin pour faire éclore de nouvelles missions concernant l’environnement terrestre, les influences du Soleil, les modèles de la haute atmosphère et de la troposphère, l’étude globale de la couche d’ozone et des aérosols, les observations pour la météo de l’espace, la compréhension des atmosphères de Mars et de Vénus, la gestion d’expériences sur orbite… Ce livre encyclopédique peut être obtenu au prix de 29 € sans les frais d’envoi. Voir http://50.aeronomie.be/ 8. Exploration/Aurora 8.1. Reportage à l’ESOC sur le robot Philae près du site d’Agilkia : l’exploit mouvementé de l’Europe spatiale pour une « première » historique Wallonie Espace Infos se trouvait à Darmstadt le 12 novembre 2014. Il s’agit désormais d’une date repère dans les annales de l’astronautique avec la « première » historique de l’Europe spatiale. L’ESA a réussi, avec sa sonde Rosetta, l’audacieuse prouesse de déposer un robot d’exploration sur le noyau d’une comète. L’arrivée du petit Philae de 100 kg, avec sa dizaine d’expériences, n’a pas été de tout repos pour les contrôleurs de la mission et pour la communauté des expérimentateurs qui ont vécu une semaine de nuits blanches. Elle a donné lieu à un suspense qui a tenu en haleine le monde, d’autant qu’elle a mobilisé les modes d’information Internet, comme Twitter avec ses microblogs : la grande famille des internautes s’est prise de sympathie pour l’odyssée inédite de Philae sur la comète 67P/CG (Churyumov-Guerrasimenko) ! Ce jour là, c’est l’ambiance des grands jours à l’ESOC (European Space Operations Center) de Darmstadt, près de Francfort. Avec une assistance massive des médias et avec la présence de directeurs de l’ESA, du DLR, de l’ASI, d’UK Space, de représentants des délégations de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse, de Roumanie… ainsi que de l’industrie (notamment Airbus Defence & Space, le maître d’œuvre de la mission Rosetta-Philae). Chef d’orchestre pour les opérations effectuées à quelque 510 millions de la Terre, l’ESOC se trouvait connecté à deux autres centres pour la gestion d’activités spécifiques: le Lander Control Center du DLR à Cologne et le Centre d’Opérations scientifiques et de Navigation du CNES à Toulouse. Il avait mis sur pied un grand show qui faisait vivre « en direct » le déroulement de la prouesse historique durant les trois heures qui ont marqué la fin de la descente, puis les péripéties à la surface de la comète. Partout en Europe, plusieurs centres de vulgarisation scientifique - dont la Cité des Sciences de la Villette (Paris), qui avait invité le président François WEI n°77 2014-6 - 31 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Hollande, et la Cité de l’Espace à Toulouse, où sont rassemblés quelque 5.500 personnes - ont donné l’occasion à un large public de participer à l’exploit européen dans l’espace. Après une nuit d’intenses vérifications – suite à des inquiétudes sur le déclenchement des systèmes de rétrofusée à gaz froid pour plaquer au sol Philae et des harpons pour l’arrimer -, le « go » était donné pour la phase de largage de Philae. Cap sur Agilkia ! C’est chose faite à 9 h 06, alors que Rosetta se trouve à 22,5 km au-dessus du centre de la comète. La station de New Norcia (Australie) reçoit 28 minutes et 20 secondes plus tard le signal confirmant que Rosetta et Philae se sont bien séparés. La lente descente vers le noyau qui fait à peine 4 km de long se traduit par une longue attente. Le robot européen doit se poser sur un site apparemment peu accidenté, comme l’ont montré les vues prises par les deux caméras OSIRIS (Optical, Spectroscopic & Infrared Remote Imaging System) de la sonde porteuse. Celle-ci montre clairement que le robot a bien déployé ses trois pieds. « La cerise sur la comète » On n’est néanmoins pas à l’abri d’une surprise. Sur la comète, Philae n’est plus qu’un poids plume : à peine 1 g, soit ce que pèse une simple feuille de papier… qui peut s’envoler. La tension va croître jusqu’à 17 h 03, jusqu’à ce que l’équipe de contrôle de l’ESOC annonce avec enthousiasme: « Philae communique avec nous. Nous sommes à la surface ! » (Stephan Ulamec, directeur de l’atterrisseur Philae). Moment d’euphorie, voire d’allégresse. Chacun de se féliciter, de s’embrasser pour fêter l’événement qui marque l’aboutissement de deux décennies d’efforts. Jean-Jacques Dordain, directeur général de l’ESA, et Johann Woerner, le président du DLR, se jettent dans les bras l’un de l’autre. L’Europe spatiale vient d’avoir rendez-vous avec l’Histoire ! Mais elle n’est pas au bout de ses émotions. Dans l’assemblée à l’ESOC, deux personnalités particulièrement émues : Roger Bonnet, le « père » historique de la mission Rosetta (dans le programme Horizon 2000), ainsi que Klim Churyumov, le découvreur - en 1969 - de la comète. Pour le premier, l’arrivée de Philae à destination est « la cerise sur la comète », car ce qu’a réalisé Rosetta depuis son réveil décisif du 20 janvier dernier (après 31 mois d’hibernation) est déjà un magnifique succès ! Le second a parlé d’un grand moment pour la civilisation humaine. On retiendra surtout l’exclamation élogieuse de Jim Green, Directeur de la Division Science à la NASA : « Quelle audace ! Quel moment passionnant ! Que c’est incroyable ! Nous savourons ce moment ». L’imagerie au compte-gouttes Dans l’heure qui a suivi le « touchdown » de Philae sur le paysage torturé, fait de désolation, de l’étrange noyau d’une comète - un couvert de glace dans un amas de rochers et de poussières -, c’est l’inquiétude. Pas la moindre image du site où aurait dû s’être posé le robot. La rumeur s’amplifie concernant la difficulté de garder un contact stable via la sonde Rosetta. Alors que l’ESOC ne montre aucune vue prise par Philae, WEI n°77 2014-6 - 32 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 la Cité des Sciences à Paris dévoile une image prise par la caméra ROLIS (Rosetta Lander Imaging System) du DLR : elle montre un sol rocailleux depuis 40 m d’altitude… Paris savoure, pendant que l’assistance à Darmstadt reste sur sa faim… de voir ce qui se passe à un demi-milliard de km. Elle se contente d’une vue spectaculaire prise à 3 km. Cette absence d’image au cœur de l’événement met en évidence le malaise qui subsiste en Europe pour que l’imagerie soit dédouanée rapidement par les équipes responsables de senseurs visuels. L’ESA ferait-elle la démonstration que les Européens ne peuvent pas vivre à l’unisson un exploit dont ils sont auteurs et acteurs? De son côté, la NASA fait preuve de plus de réactivité et de souplesse pour le droit du grand public à l’image de ses explorateurs spatiaux. Pour Philae, le côté visuel de sa « première » cométaire a manqué quelque peu de pertinence. Surtout que le capricieux robot a fait durer le suspense… Trois heures après avoir touché la surface à Agilkia, l’ESOC révèle que Philae a rebondi à deux reprises durant près d’une heure. Un peu comme un objet sur un trampoline. On s’y attendait, mais comme la rétrofusée et les harpons n’ont pu entrer en action… Le tripode a touché le sol à 17 h 03 : la scène du premier « touchdown » est observée par OSIRIS sur Rosetta. Puis il a effectué un bond jusqu’à une altitude estimée d’environ 1 km, avant de retomber à 17 h 53. Il est reparti pour un nouveau saut qui va l’expédier sur une falaise rocheuse où il s’agrippe vers 18 heures… Philae se trouve sur une pente à 30 degrés avec un pied en l’air ! L’expérience CIVA (Comet Nucleus Philae Infrared & Visible Analyser) du Prof. Jean-Pierre Bibring, Institut d’Astrophysique Spatiale (Université Paris-Sud, Orsay) vient au secours des médias. Elle permet de se faire une idée de la position peu confortable de Philae. Ses six caméras au sommet du robot permettent de réaliser une vue panoramique de l’environnement où il s’est posé. Pour mieux la comprendre, un photomontage est réalisé en incrustant une image du tripode. Philae s’est donc autorisé des acrobaties au-dessus d’une surface accidentée. Avec comme résultat de se retrouver sur un site mal illuminé par le soleil. Ce qui pose le problème de la recharge de ses batteries au moyen des panneaux de cellules solaires. A noter que le support mécanique des batteries de Philae a été réalisé à Liège, chez Amos ! Le réveil comme prochain défi Décidément, cette mission sur un astre déconcertant, qui était totalement inconnu, est allée de surprise en surprise. L’ESA a donné la priorité à une collecte maximale d’images et de données pendant les 57 heures de fonctionnement. A 1 h 36, le 15 novembre, Philae interrompt ses liaisons avec Rosetta, par manque d’énergie. Quelque 80 % des données attendues de ses expériences ont pu être recueillies. Le robot sur son piton rocheux a réussi à se soulever de 4 cm et à pivoter d’environ 35 degrés. Il a pu procéder à un forage de la surface sur une épaisseur de 25 cm, mais les mesures d’un sol assez dur n’ont pu être transmises à temps. Apparemment mieux arrimé, Philae s’est mis en veilleuse. D’aucuns de souhaiter une reprise de contact avec Philae dans quelques mois, une fois que le robot aura refait le plein d’électricité au moyen de ses panneaux solaires. WEI n°77 2014-6 - 33 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 La comète 67P est en train de se rapprocher de notre étoile et l’échauffement ment de son sol va augmenter… Il faudra tenir des jets de particules dus au réchauffement du noyau. Un tel jet pourrait faire culbuter le tripode européen. Par ailleurs, la sonde Rosetta, chargée de relayer les informations de Philae, sera plus proche de notre planète. Le réveil de robot sera un autre défi. D’ores et déjà, aux yeux du monde entier, l’Europe est l’agence spatiale spécialisée dans l’exploration des comètes. Quel chemin parcouru depuis ce 14 mars 1986 quand la sonde Giotto de l’ESA est passée à 600 km devant le noyau de la comète de Halley ! A ce jour, l’ESA n’a pas programmé, dans Cosmic Vision, une mission qui donne une suite à Rosetta-Philae. La communauté des chercheurs devra dès lors vivre pendant une décennie avec les fruits de cette grande « première ». 8.2. Mobilisation russe pour un retour durable sur la Lune : l’ambitieux système Luna Orbita avec trois vaisseaux dès 2030 ? La presse russe s’est faite récemment l’écho des discussions concernant un plan de colonisation de la Lune à l’horizon 2030. Il fait partie du programme de retour en force de la Russie sur la scène spatiale. On prévoit qu’un premier financement puisse être accordé à Roscosmos en 2015. Le schéma ci-dessous a été récemment publié au sujet WEI n°77 2014-6 - 34 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 des systèmes qu’il est prévu de mettre en œuvre : une petite station en orbite sélène et un engin « corvette » entre elle et la surface lunaire. Ce n’est qu’un avant-projet. Il faudra voir si la santé économique de la Russie pourra se permettre une entreprise aussi ambitieuse. 8.3. Le lanceur lourd SLS des années 2020 : pour retourner sur la Lune, puis pour explorer Mars A condition que les ressources budgétaires puissent être disponibles, la NASA est bien décidée à faire de la prochaine décennie une nouvelle ère dans l’exploration de la Lune, puis de la Planète Rouge avec des systèmes habités. Ils combineront le lanceur lourd SLS (Space Launch System) - Block 1A, puis 2B - et le vaisseau MPCV-Orion. Un nouvel étage cryotechnique avec un moteur ré-allumable, dit EUS (Exploration Upper Stage), doit être mis au point. L’ESA et l’industrie européenne pourraient proposer un modèle du propulseur Vinci, qui va équiper les lanceurs Ariane 6. 9. Vols habités/International Space Station/Microgravité Bravo pour le programme ATV! Vive le SM du MPCV Orion ! Maintenant que le programme européen ATV de ravitaillement automatique de l’ISS tourne une page, l’ESA et Airbus Defence & Space entendent tirer parti de son héritage technologique pour participer au vaisseau habité MPCV Orion de la NASA et de Lockheed Martin. Anticipant le Conseil ESA de Luxembourg qui devait fixer la contribution financière européenne à l’exploitation de l’ISS, l’ESA et Airbus Defence WEI n°77 2014-6 - 35 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 & Space signaient le 17 novembre le contrat de quelque 390 millions € pour le développement et la réalisation du SM (Service Module) d’Orion. Cet élément sert à la propulsion, au contrôle thermique, à l’alimentation en énergie et au support vie de la capsule américaine pour un équipage de 4 astronautes. Pour Bart Reijnen, responsable à Brême des systèmes orbitaux et de l’exploration spatiale chez Airbus Defence & Space, il s’agit d’une étape importante pour l’astronautique en Europe : « C’est à la fois un très grand défi et une très grande chance pour l’industrie européenne, puisque nous allons permettre à des humains de voyager au-delà de l’orbite terrestre. » Dans le contrat avec l’ESA, Airbus Defence & Space doit fournir un modèle de vol durant 2017 en vue d’une mission inhabitée avec le SLS Block 1 (voir le dessin cidessus) au cours de l’année 2018 (d’après les dernières infos de la NASA). « Il n’y a pas de modèle de rechange, précise B. Reijnen. Mais l’ESA a demandé de prévoir des pièces de rechange qui permettront de démarrer la phase de production, après le premier modèle de vol. Pour le vol que la NASA envisage pour 2021, rien n’est décidé ». La suite à donner au SM européen d’Orion dépendra de ce qui sera décidé entre la NASA et l’ESA quant à l’extension des opérations avec l’ISS jusqu’en 2024. Parmi les industriels belges qui sont concernés par SM d’Orion, il y a Antwerp Space, Thales Alenia Space Belgium, Sonaca. The Orion service module, which provides propulsion, power, thermal control and elements of the life-support system for Orion, is based on ESA’s Automated Transfer Vehicle (ATV) cargo freighter. Credit: ESA artist's concept by D. Ducros 10. Débris spatiaux/Space Situational Awareness (SSA) Beau succès pour la semaine européenne de météo spatiale à Liège L’ESSW11 (11ème European Space Weather Week), organisée par le STCE (SolarTerrestrial Centre of Excellence) de Bruxelles, s’est tenue du 17 au 21 novembre dans WEI n°77 2014-6 - 36 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 la cité belge de Liège. Pendant une semaine, cette conférence annuelle a réuni quelque 400 chercheurs de la communauté internationale concernée par la Space Weather (météo spatiale). Cette thématique sur le comportement de l’héliosphère n’a cessé de connaître un intérêt grandissant : depuis la prévision des éruptions solaires et l’analyse des relations Soleil-Terre jusqu’à l’activité au sein du Soleil et son impact sur l’environnement de la Terre (perturbations de l’ionosphère, des signaux de navigation par satellites, des réseaux de distribution d’énergie…). Le CSL, sponsor de l’événement, avait invité les participants pour une visite de ses installations le premier jour de la conférence. La compréhension de la météo spatiale fait partie des priorités de l’ESA dans le cadre de son programme SSA (Space Situational Awareness). Deux industriels ont étudié des architectures de systèmes dans l’espace afin d’assurer un suivi opérationnel des caprices de notre étoile et de leurs effets sur notre planète : Airbus Defence & Space avec des instruments sur 8 satellites (2 LEO, 2 MEO, 2 GEO, 1 L1, 1 L5), OHB avec l’emploi de 9 satellites (1 LEO, 2 SSO, 2 MEO, 2 GEO, 1 L1, 1 L5). Même avec des charges hôtes, la mise en œuvre de tels systèmes va nécessiter des investissements conséquents de coopération internationale pour lesquels il faudra attendre la prochaine décennie. Projet sino-européen d’observatoire L5 de météo spatiale Entretemps, il importe de maîtriser la technologie de nouveaux instruments d’observation et de mesure. En Europe, des missions de micro- et nano-satellites, destinés à mieux donner l’alerte sur les caprices de notre étoile, veulent contribuer au développement de cette technologie. L’ESWW11 fut l’occasion de présenter de nouvelles missions au service de la météo spatiale : - L’ESA a en projet, depuis plusieurs mois, INSTANT (Investigation of SolarTerrestrial Activity & Transients), mission de classe S avec un observateur au Point L5. Sur cette position à 1,5 millions de km, on peut avoir une vue simultanée sur un événement sur le Soleil et sur la réaction de la Terre. INSTANT est étudié dans le cadre d’une coopération sino-européenne pour un lancement en 2021 et pour un fonctionnement de trois ans. Son coût de 100 millions € serait pris en charge pour moitié par l’ESA et par le CAS (Chinese Academy of Sciences). Le satellite de 300 kg (60 kg et 60 W pour la charge utile) - sans le module de propulsion - servira à une vision grand angle des phénomènes qui interagissent dans l’héliosphère. Et ce, grâce à un coronographe, un imageur UV, un magnétomètre, un détecteur de plasma... La plate-forme, fournie par l’industrie européenne, pourrait être un Myriade évolué ou un bus SSTL ou un PROBA. Le lancement sera réalisé par une fusée Longue Marche. La proposition pourrait être sélectionnée à la mi-2015. Le CSL (Centre Spatial de Liège) est intéressé par une participation à cette mission sino-européenne. - Le CNES propose le microsatellite SWUSV (Space Weather & Ultraviolet Solar Variability), sans doute en coopération avec la Chine. Cet observatoire doit en 2020 succéder aux petits satellites Picard et PROBA-2 pour la surveillance de l’activité WEI n°77 2014-6 - 37 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 solaire. Dans le but de préparer cette mission, le CNES a établi une collaboration avec le LATMOS qui propose SUMO (Solar UV variability influence on Ozone & Climate). Ce triple Cubesat de moins de 4 kg, à pouvoir lancer dès 2018, est réalisé dans le cadre d’un projet étudiant de l’Ecole Polytechnique de Palaiseau et de l’Observatoire de Versailles Saint Quentin-en-Yvelines. L’Observatoire Royal de Belgique (ORB) et l’Institut d’Aéronomie Spatiale (IASB) pourraient être partenaires dans SWUSV. Le prochain observatoire de météo spatiale doit être DSCOVR (Deep Space Climate Observatory), alias Triana, de la NOAA (National Oceanic & Atmospheric Administration). Ce satellite d’environ 750 kg sera expédié le 23 janvier vers le point L1 au moyen du lanceur Falcon 9 v1.1. Il prendra la relève de l’observatoire ACE (Advanced Composition Explorer) de la NASA qui se trouve positionné à L1 depuis 1997 et transmet toujours des données. 11. Tourisme spatial/véhicules suborbitaux L’année 2015 sera-t-elle décisive pour l’essor (enfin) du vol suborbital ? Le 31 octobre, l’explosion en vol du planeur-fusée SS2 (SpaceShipTwo) « Enterprise » de Virgin Galactic, alors qu’il effectuait un essai propulsé, a marqué un coup d’arrêt dans le développement du tourisme suborbital (plutôt que spatial). La mort, dans cet accident, d’un pilote d’essais en a secoué plus d’un. Certains ont d’ailleurs annulé leur réservation pour un vol chez Virgin Galactic. L’entreprise de Sir Branson se veut rassurante et annonce que le deuxième SS2 est en construction pour une reprise des tests durant la seconde moitié de 2015. De son côté, XCOR Aerospace, qui accumule les retards faute de moyens techniques et financiers, termine la réalisation de son avion-fusée MkI. Aucune indication au sujet de son premier vol d’essais. Il faudra attendre en 2016 ( ?) la version MkII pour effectuer des bonds à 100 km avec une longue parabole pour des expériences en microgravité. Il y a Blue Origin, l’initiative très secrète de Jef Bezos, le créateur et patron d’Amazon.com. Elle poursuit dans son ranch texan les essais de propulseurs qui doivent équiper une fusée réutilisable destinée à faire voler une capsule habitable à 100 km d’altitude. Les tests en vol auront-ils lieu en 2015 ? On est impatient de savoir et de voir… Surtout que Blue Origin projette d’effectuer des missions habitées en orbite à l’horizon 2020. 12. Petits satellites/Technologie/Incubation 12.1. PROBA-3 à l’heure belgo-espagnole : avec le CSL comme le chef d’orchestre de la mission scientifique WEI n°77 2014-6 - 38 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 L’ensemble PROBA-3 devrait être lancé fin 2018 servira à une mission inédite d’observation par occultations de la couronne solaire où prend naissance le vent de particules dans le système solaire. Deux micro-satellites évolueront en formation, ce qui suppose une parfaite maîtrise du vol concerté sur une orbite elliptique entre 600 et 60.000 km : le satellite « coronographe » ou CSC (Coronograph Spacecraft) de 340 kg qui est équipé d’un système de stabilisation pour un pointage ultra-précis, ainsi que le satellite « occulteur » de 210 kg ou OSC (Occulter Spacecraft) qui est développé avec Sener comme maître d’œuvre pour cette mission complexe. Parmi les firmes du spatial européen associées au développement de cette mission, on a EADS CASA Espacio qui réalise et intègre la structure des deux plates-formes, QinetiQ Space qui fournit les avioniques, Spacebel qui est en charge des logiciels bord, des simulateurs de vol en formation et du segment sol de cette mission complexe, ainsi que GMV qui réalise le sous-système de contrôle du vol en formation. L’ensemble sera lancé au moyen de Vega et piloté par le Centre ESA de Redu. Le Centre Spatial de Liège (CSL) assure la maîtrise d’œuvre de l’instrumentation scientifique à bord du satellite CSC. 12.2. Un PROBA placé au Point L5 pour une mission de météo spatiale ? L’ESA et la CAS (Chinese Academy of Sciences) étudient la mission INSTANT de micro-satellite sur le Point L5 (1,5 millions de km de la Terre) pour observer ce qui se passé dans l’héliosphère, entre notre étoile et notre planète. INSTANT (Investigation of Solar-Terrestrial Activity and Transients) – à sélectionner en juin 2015 comme nouvelle mission de classe S - est un observatoire de 300 kg qui serait réalisé sur une petite plate-forme de type PROBA et lancé en 2021 par une Longue Marche. Le CSL pourrait être associé à la réalisation d’un instrument EUV (Extreme Ultra Violet). 12.3. Table of nanosat systems manufacturers (Cubesat technology) in Europe – updated version Europe contributes to the educational phenomenon of Cubesat-type nanosatellites for technological and scientific purposes, as well for global deployment in innovative constellations. New original ventures are currenly taking form by using nanosat technology in Europe for scientific purposes and commercial applications. The main venture with Cubesat technology is the QB50 constellation developed by VKI (Von Karman Institute) in Belgium and by ISIS in the Netherlands for “in situ” measurements of the thermosphere around the Earth; Ukrainian-Brazilian Cyclone-4 launch planned in 2016-2017. Further constellations of nanosats for earth observations or in-situ measurements are developed by private companies in USA. The most spectacular achievement concerns the Californian start-up Planet Labs: with the development of Triple Cubesats using a fine optical sensor under the name of Dove and with deployment of the Flock-1 constellation consisting of up to 28 such Triple Cubesats (2014), it opens the way to nano-eyes around the Earth for continuous remote sensing observations. WEI n°77 2014-6 - 39 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 COMPANY, address (web site) Nanosatellite products & services Main achievements (in orbit) [project] AAC MICROTEC, Uppsala Science Park, SE-751 83 Uppsala, Sweden (www.aacmicrotec.com) Multi-functional systems, based on state-of-the art and space-qualified microelectronics and MEMS technology. CubeFlow satellite system design with training opportunity. Rapid integration architecture for nanosatellites. Development of the MOSA (Modular, Open-System Architecture) system. Studies, with OHB Sweden, ALMASPACE/UNIVERSITA DI BOLOGNA, Via Fontanella, 55, I-47121 Forli, Italy (www.almasat.unibo.it) Alma Mater Microsatellite & Space Microsystems Lab. Student teams working on an intelligent use of spinin technologies from microelectronics and miniaturized mechanics ASTROFEIN/ASTRO- und FEINWERKTECNIK ADLERSHOF GMBH, Albert Einstein Str.12, D-12489 Berlin, Germany (www.astrofein.com) Design & development of microminiaturized reaction wheels, nanosat mechanisms and solar panels. Ground support equipment for Cubesat-type spacecraft. CLYDE SPACE, The Helix Building, West of Scotland Science Park, Glasgow, G20 OSP, United Kingdom (www.clydespace.com) Leading Cubesat power provider with equipment of modular design for microspacecraft platforms. Cubesat EPS/Electrical Power Systems (solar panels, batteries) for 1U to 12U Cubesats. GAUSSTEAM SRL Corporate, Via Lariana, 5, Roma, Italy (www.gaussteam.com) Group of Astrodynamics for the Use of Space Systems, established by the UniSat team of Universita di Roma “La Sapienzia” (Scuola di Ingeneria Aerospaziale). Cooperating with US partners to develop turnkey micro- & nano-satellite systems for ministries, Spin-off from Uppsala University’s Angström Laboratory. Development of Space Plug-andPlay Avionics (SPA) standard with the AFRL/US Air Force Research Laboratory. Partnership with NASA to develop low-cost miniaturized nanosatellites. 1U Cubesat or TechEdSat-1 for San Jose University, California (2012). Discussions of industrial partnership with Turkey. ALMASat-1/1st Alma Mater Satellite for ASI/Agenzia Spaziale Italiana (2012). Development of 12.5-kg ALMASat-EO/Earth Observations for the Italian Ministry of Research [2014] Developing for DLR the 3-axis bus for the TET-1/1st Technologie Erprobungs Träger microsatellite (2012). Partner of Technical University of Berlin for the TUBsat and BEESAT/Berlin Experimental and Educational Satellite nanosatellites (2013). Cooperation with Indonesia in the development of EO micro-satellites. (*) Participation to South African Sumbadilasat (2009), to Indian Studsat (2010). Development of technological 3U Cubesat UKube-1 of UK Space Agency (2013), of scientific PICASSO for Belgian Institute for Space Aeronomy (BISA). Proposal of 3U Cubesat for high-resolution earth observations. Development of CubeSpark, a Cubesat equipped with micropulsed plasma thruster. Active driver of the Unisat programme of 10-kg microsats since late 1990’s. Developing technological 28-kg Unisat-5 with high-definition camera for Earth observations and debris tracking operations (2013). Unisat-6 in WEI n°77 2014-6 - 40 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 universities and institutes in emerging/developing countries. GOMSPACE APS, Niels Jernes Vej 10, DK-9220 Aalborg East, Denmark (www.gomspace.com) HOGSKOLEN I NARVIK, Lodge Langes gt.2, P.O. Box 385, N-8505 Narvik, Norway (http://hincube.cubesat.no/wp/) ISIS/INNOVATIVE SOLUTIONS IN SPACE, Molengraffsingel 12-14, NL-2629 JD, Delft, The Netherlands (www.isispace.nl) NEXEYA SERVICES, Centrale Parc, Bât.2, Avenue Sully Prudhomme, F-92298 Châtenay Malabry Cedex, France http://www.nexeya.fr/ NOVANANO SAS, 24, rue Jean Baldassini, F-69007 Lyon, France (http://novanano.com/) POCKETQUBESHOP (ALBA ORBITAL LTD), 5.13 The Whisky Bond (TWB), Dawson preparation (2014). Prime contractor of the TigriSat remote sensing microsat for educational purposes in Iraq (2014). GOMX nanosat platform with plugDouble Cubesat GOMXand-play solutions to carry payload of 1/GATOSS (Global Air Traffic up to 1.2 kg. Provision of microAwareness & Optimizing through miniaturized computers, advanced Spaceborne Surveillance) of 2 kg to software, tailored ground stations and collect ADS-B signals [2013], versatile subsystems for science, Participation, with 3U Cubesat education and technology missions. GOMX-2 and GOMX-3, to the QB50 constellation [2016] Norwegian Cubesat initiative at Participation to the ANSAT Narvik University College since 2006. (Norwegian Student Satellite) Development of a nanobus for science programme to develop up to 3 and applications. HINcube Cubesats. First HINCube in orbit (2013). Turnkey Cubesat development, Spin-off of TU Delft. Development nanosat hardware (attitude control of 3U Cubesats (Triton-1, Delfisubsystems, solar panels, structures, n3Xt) launched by Dnepr [2013]. deployer, adapter, on board Triton-2 to be launched for AIS computers), launch services provision, (Automatic Identification System) ground stations, data collection mission [2014].Over 150 systems for specific applications, subsystems delivered for a lot of innovative space logistics… Cubesat universities and student teams. deployment system developed for VKI Marketing launch opportunities (Von Karman Institute) with the with Russian and Chinese rockets. support of the European Commission. Main contractor for the deployment See www.cubesatshop.com system of the QB50 project managed by VKI and consisting of a constellation with up to fifty 2U Cubesats in the low thermosphere [2015]. Development & marketing of Cooperation with Silicom to nanosatellite systems, by using the develop Nadege Triple Cubesat expertise of the company for Iridium (3U) [2015?] and Elise platform for Next and O3B spacecraft. 6U/12U Cubesat [2016?] Young innovative company as nanosatellite systems integrator and service operator. Customer’s payload integration within the Cubesat-type NovaSat platform. Marketing of three NovaSat platforms based upon an evolutionary and modular concept. New small enterprise to develop and promote nano-systems for educational miniaturized cubesats. WEI n°77 2014-6 - 41 FlyMate deployment system to be used for the 1st time with 1U Cubesat Novasat/OSSI-1 for the Open Source Initiative of South Korea (2013). 3U NovaSat in slow development, due to lack of customers and funds. Marketing launch opportunities with Russian rockets. Very low-cost spacecraft (around some $ 20.000) for schools, colleges, government… First WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Road, Glasgow, G4 9SS, UK (www.pocketqubeshop.com) SKYLABS/TELETECH NET, Poljska ulica, 6, 2000 Maribor, Slovenia (www.skylabs.si) launch in 2016. Slovenian manufacturer of processors for aerospace systems. Important involvement in the first nanosatellite of Slovenia. In-house design & development of SSBV/SPACE & GROUND SYSTEMS, Huygensstraat, 44, innovative on-board processing and NL-2201 DK, Noordwijk ZH, The communication subsystems for the Netherlands (www.ssbv.com) commercial smallsat market. Provider of miniaturized reaction wheels, sun sensors, magnetometers, magnetorquers… SURREY SPACE CENTER, Research groups on microUniversity of Surrey, Guildford, miniaturized technologies for nanosat Surrey GU2 7XH, United systems. Development of COTS Kingdom (Commercial On The Shelf) (www.ee.surrey.ac.uk/ssc) equipment for in-orbit autonomy, space robotics, earth observations, propulsion engines, control systems… High-tech innovation laboratories for SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd). Development of Slovenian nanosatellite (Triple Cubesat) to be launched in 2017. Located in the Space Business Park in Noordwijk, close to ESTEC. Technological partner of many Cubesat missions. Participation to the QB50 project of constellation with Double Cubesat nanosatellites. Close cooperation, as high-tech development arm, with SSTL. SNAP-1 (Surrey Nanosatellite Application Platform) as technology demonstrator (2000). Low-cost smartphone nanosatellite (Triple Cubesat) STRAND1/Surrey Training Research and Nanosatellite Development of 3.5 kg (2013). Identical STRAND-2A & -2B to test in-orbit docking procedures. [2015?] © December 2014 Space Information Center/Belgium 13. Education/formation aux sciences et techniques spatiales Coup de malchance pour OUFTI-1, mais dans le spatial, on n’est jamais à l’abri d’une surprise de dernière minute ! Le modèle de vol du nano-satellite OUFTI-1 a été mis à l’épreuve par l’ESA dans ses installations de l’ESTEC, à Noordwijk. L’équipe liégeoise, composée d’ingénieurs de l’ULg et de l’ISIL (Institut Supérieur Industriel Liégeois), a été confrontée aux impératifs des tests extrêmes, comme on les fait subir aux grands satellites. Rien n’a été épargné pour que OUFTI-1 soit déclaré bon pour le service, à commencer par le lancement. Alors que les essais thermiques s’étaient bien déroulés, le Cubesat liégeois d’1 kg a quelque peu souffert lors de son passage sur le simulateur des vibrations du décollage... Un micro-boulon n’a pas résisté lors de l’épreuve. Il s’est détaché pour aller se perdre dans sa petite structure. Difficile, malgré les observations radiographiques, de savoir où se trouvait la pièce manquante. Il va falloir réparer pour un nouvel essai sur le pont vibrant. S’il est concluant, OUFTI-1 pourra recevoir son laissez-passer pour l’espace. 14. Wallonie-Bruxelles dans l'espace WEI n°77 2014-6 - 42 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 14.1. Amos en 2014 : une année de débuts prometteurs en Chine avec trois contrats pour plus de 6 millions € L’entreprise liégeoise Amos, spécialiste d’opto-mécanique et de simulateurs spatiaux, marque des points en Asie. Après l’Inde, où elle a installé plusieurs cuves pour des tests sous vide ainsi que des télescopes - ce qui représente 25 % de son chiffre d’activités -, elle réussit son entrée sur le marché chinois. En 2014, elle a signé en Chine trois premiers contrats pour un monant qui dépassant les 6 millions € : - la CAST (China Academy of Space Technology) lui a passé commande de 148 miroirs hexagonaux en aluminium de 0,70 m pour former deux grands collimateurs de 6 et 2 m de diamètre qui permettront de recréer le rayonnement du Soleil dans un simulateur d’ambiance spatiale. - le CIOMP (Changchun Institute of Optics, Fine Mechanics & Physics) a recours au savoir-faire d’Amos pour un miroir de 2 m de diamètre avec sa cellule de support pour un télescope au sol, ainsi que pour un collimateur de 2,5 m de diamètre pour les tests en laboratoire d’équipements optiques pour télescopes. « Nous espérons que ces trois premiers contrats en Chine en appelleront de nombreux autres », commente Jean-Pierre Chisogne, directeur marketing d’Amos. 14.2. Missions spatiales avec du "made in Wallonie-Bruxelles" Régulièrement, sous la forme de ce tableau, nous faisons état des lancements de satellites ou des missions spatiales qui utilisent du matériel des membres de Wallonie Espace. Il ne se passe pas une semaine sans qu'une mission spatiale dans le monde n'implique un centre de recherches ou une entreprise en Wallonie et à Bruxelles. Ce résultat est rendu possible grâce aux efforts consentis par l'Etat belge, depuis quatre décennies, dans les programmes de l'Europe dans l'espace. Afin d'être au courant des principales caractéristiques (maître d'oeuvre, plateforme, performances, planning...) des satellites et lanceurs (classés par pays), le site de Gunter's Space, bien tenu à jour, est à recommander : http://www.skyrocket.de/space/ Pour l'actualité quotidienne concernant le spatial dans le monde : http://www.spacetoday.net/ http://www.spacedaily.com/ Evénement spatial Participation wallonne de chercheurs et d’industriels WEI n°77 2014-6 - 43 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Lancement V220, le 16 octobre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision Intelsat30/DLA-1 pour Direct TV Latin America et Intelsat (SSL), ainsi que le satellite de télécommunications Arsat-1 (Invap + Thales Alenia Space) pour Ar-Sat (Argentine). Lancement V221, le 6 décembre, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télévision DirecTV-14 pour Direct TV (SSL), ainsi que le satellite de télécommunications Gsat-16 (ISRO) pour ISRO & Antrix (India). Lancement VS11 du Soyouz ST guyanais, le 18 décembre, avec quatre O3b (Thales Alenia Space) pour le déploiement d’une constellation de satellites haut débit en orbite moyenne destinés à O3b Networks (Jersey) Lancement VV04 de Vega, prévu le 11 février, avec le planeur expérimental IXV (Thales Alenia Space) pour l’ESA (vol suborbital) Lancement VS10 du Soyouz ST guyanais, prévu fin mars, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Adam et Anastasia, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency) Lancement V222, prévu en avril, d’Ariane 5ECA avec le satellite de télécommunications Thor-7 (SSL) pour Telenor, ainsi que le satellite de télécommunications militaires Sicral2/Syracuse-3C (Thales Alenia Space) pour les Ministères italien et français de la Défense. Lancement VV05 de Vega, prévu en avril-mai, avec le satellite de télédétection Sentinel-2A (Airbus Defence & Space) pour le système Copernicus (Union Européenne) Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation de Thales Alenia Space Belgium pour la PCDU de chaque satellite O3b. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le centre de contrôle d’O3b se trouve chez SES au Château de Betzdorf. SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er étage, ainsi que des gouvernes du IXV. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu, avec RSS (Redu Space Services), est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. Contribution de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de la plate-forme Spacebus 4000B2.Participation au lanceur Ariane 5 de SABCA (servocommandes, structures), de Thales Alenia Space Belgium (nombreux éléments et composants d’avionique pour la case à équipements), Techspace Aero (vannes et organes de commande). Centre de Contrôle n°3 (pour les opérations du compte à rebours) équipé et mis en œuvre par Thales Alenia Space Belgium. Implication de Cegelec dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. SABCA comme sous-systémier du pilotage des quatre étages avec des EMAs (Electro-Mechanical Actuators) ou servo-vérins électromécaniques et comme fournisseur de la structure de base du 1er étage. Thales Alenia Space Belgium pour de l’électronique dans la centrale inertielle. Spacebel pour la contribution au logiciel de bord. Implication de Cegelec dans les bancs d’essais des EMAs de SABCA et dans le fonctionnement du Centre Spatial Guyanais. WEI n°77 2014-6 - 44 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Lancement VS12 du Soyouz ST guyanais, prévu en mai-juin 2015, avec deux Galileo FOC (OHB + SSTL), baptisés Alba et Oriana, pour le déploiement d’une constellation civile de satellites de navigation (Commission EuropéenneGSA/European GNSS Agency) Participation de Thales Alenia Space Belgium à l’alimentation électrique de chaque Galileo FOC. Thales Alenia Space Belgium à bord du Soyouz ST guyanais avec le système KSE (Kit Sauvegarde Européen). A noter que le Centre ESA de Redu est chargé des tests sur orbite, en bande L, de chaque satellite Galileo FOC. Contribution de Spacebel au logiciel de manipulation des données à bord de chaque satellite en soutien des opérations au sol. Implication de VitroCiset Belgium dans le segment sol du système Galileo. 12. CALENDRIER 2014-2015 D'"EVENEMENTS SPATIAUX" POUR LA BELGIQUE (*) Théo Pirard prévoit de participer à ces événements. Note : si vous avez des conférences qui peuvent intéresser des chercheurs et ingénieurs du domaine spatial, n’hésitez pas à les communiquer pour les inclure dans cet agenda. (*) Du 24 juin 2014 au 5 avril 2015 : Vers la Lune avec Tania, exposition avec ateliers pour élèves, étudiants et enseignants, au Centre de Culture Scientifique (CCS) de l’ULB (Campus de Parentville), rue de Villers, 227, 6010 Charleroi. Cette exposition d’une année vous guidera depuis les traces les plus anciennes de notre satellite naturel que nos aïeux ont laissées gravées sur des os jusqu’aux projets de bases lunaires permanentes, en passant par les mythes, légendes, observations astronomiques et les pas des « Apollonautes » dans la poussière lunaire. Exposition réalisée en collaboration avec de la Maison de la Science de l’ULg et de l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Un livre fort utile, superbement illustré, a été édité à cette occasion. 2015 14 janvier : Journée Perspectives spatiales 2015, organisée par Euroconsult (*) 27-28 janvier : 7th Annual Conference on European Space Policy sur le thème de « Boosting the Competiveness of the European Space Sector », au Bâtiment Charlemagne de la Commission Européenne à Bruxelles, organisée de façon experte par Business Bridge Europe avec les acteurs du spatial en Europe. Ce sera l’occasion de faire connaissance avec le Commissaire en charge du spatial européen, dans la Commission Jean-Claude Juncker, avec le prochain Directeur Général de l’ESA, Dr Johann Woerner, et de faire le point sur l’état d’avancement des systèmes Galileo et Copernicus et de leurs aspects opérationnels, ainsi que sur l’avenir du transport spatial en Europe au lendemain de la Ministérielle de Luxembourg. 4-5 février : Paris Space Week, à Paris-Orly Airport, rencontres B2B organisées par le cluster The ASTech Paris Region et Proximum Group. 24-26 mars : Munich Satellite Navigation Summit 2015, sur le thème « Future of PNT – A Glance into the Crystal Ball », organisé par Universität der Bundeswher München. Cet événement sera-t-il rehaussé par la mise en orbite, cette fois correcte, de deux Galileo FOC réalisés par OHB et SSTL ? (*) 20-24 avril : 10th IAA Symposium on Small Satellites for Earth Observation, organisé par le DLR et l’IAA à l’Académie des Sciences de Berlin. Il s’agit d’une semaine de WEI n°77 2014-6 - 45 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 présentations fort pertinentes sur les missions et les défis des petits satellites de télédétection dans le monde, à l’heure où se développent des constellations d’observatoires pour assurer un suivi continu de l’environnement terrestre. 19-21 mai : 5th International Conference Space Technologies Present & Future, avec l’IAA (International Academy of Astronautics) à Dnepropetrovsk (Ukraine). (*) 15-21 juin : Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace sur l’aéroport du Bourget-Paris. Avec la présence de Skywin et de Wallonie Espace, ainsi que de nombreux industriels du spatial wallon, grâce au support de l’Awex. 23-25 juin : Global Space Innovation Conference (GLIC 2015) organisé par l’IAF (International Astronautical Federation) à Munich (Residence Palace) 29 juin-3 juillet : 6th EUCASS (European Conference for Aeronautics & Space Sciences), à Cracovie (Pologne). Cette conférence très technique sur les systèmes aérospatiaux se tient tous les deux ans. En 2013, elle avait réuni quelque 600 spécialistes, ingénieurs et chercheurs. Le siège social d’EUCASS se trouve au VKI, à Rhode Saint Genèse. 29 juin-3 juillet Humans in Space Symposium, organisé à Prague par le CSO (Czech Space Office) et l’IAA (International Academy of Astronautics). A signaler que le CSO assure en Europe la promotion des vols suborbitaux XCOR Lynx. 25-28 août : ELGRA 2015, à Londres. C’est la conférence, qui a lieu tous les deux, de l’European Low Gravity Research Association (ELGRA) pour faire le point sur les expériences en microgravité, les instruments en œuvre et en projet, sur les résulats obtenus dans le monde. (*) 7-11 septembre : World Satellite Business Week, organisé par Euroconsult à l’Hôtel Westin, Paris. Cette semaine de conférences, qui réunit les top managers des entreprises ayant un rôle influent sur le développement des systèmes spatiaux, permet de faire le point sur l’état du monde pour le business dans l’espace (satellites de télécommunications, de télédétection). 8-11 septembre : Cubesat Workshop organisé par le VKI et l’ULg à Liège (amphithéâtres de l’Opéra). (*) 10-15 septembre : IBC 2015, à Amsterdam (RAI), rendez-vous européen (conférence et exposition) concernant les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). 25-27 septembre : 2015 Eumetsat Meteorological Satellite Conference, organisée par Eumetsat à Toulouse (France). Cette conférence unique en Europe est la rencontre des utilisateurs des données de météorologie et d’océanographie par satellites. C’est l’occasion de faire le point sur les nouvelles perspectives en climatologie spatiale. (*) 12-16 octobre 2015: 66th IAC à Jerusalem (Israel). Le rendez-vous annuel de la communauté spatiale du monde entier, à condition que les formalités de visas soient réglées dans les temps (ce qui fut le problème de l’IAC 2014 à Toronto) (*) 17-19 novembre : Space Tech Expo Europe, à Brême (Allemagne). Pour la première fois, cette initiative américaine débarque en Europe. Il s’agit d’une exposition de grande WEI n°77 2014-6 - 46 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 ampleur destinée à mieux faire connaître le potentiel des instances scientifiques et des entreprises industrielles dans le domaine des lanceurs, satellites, équipments, composants… C’est l’occasion pour les jeunes de prendre conscience de l’ampleur des métiers de l’espace en Europe. Plus d’infos sur le site www.spacetechexpo.eu Septembre 2016: 67th IAC à Guadalajara (Mexique). Septembre-octobre 2017 : 68th IAC à Adélaïde (Australie), qui l’a emporté sur Brême (Allemagne) désormais candidate pour organiser l’IAC en octobre 2018. En projet pour l’été 2019 : un IAC à Washington D.C. pour célébrer les 50 ans de l’Homme sur la Lune (mission Apollo 11). Annexes-tableaux (en anglais) A.1. Calendrier des prochaines missions de l’Europe dans l’espace (2013-2022) Cette liste, qui veut montrer que la technologie spatiale est une réalité bien vivante dans l’Union européenne, s’efforce d’être la plus complète possible mais elle ne prétend pas être exhaustive. La difficulté réside dans la mise à jour de ce calendrier, car le planning des missions – surtout d’ordre scientifique et technologique - n’est guère respecté. On s’efforce, dans la mesure du possible et sans être certain des dates de lancement, d’inclure les pico- et nano-satellites (Cubesat) qui est réalisés par des teams d’étudiants comme outils d’éducation et de recherche… S’il manque l’une ou l’autre mission, pouvez-vous le signaler ([email protected]) ? Surlignés en bleu : les missions ESA, Eumetsat et Union Surlignés en rouge : les missions ESA vers l’ISS Surlignés en vert : les satellites d’opérateurs commerciaux NAME CYGNUS CRS-3 O3B 9-12 ASTRA-2G IXV Suborbital TURKSAT-4B EUTELSAT 115W B GALILEO FOC 3-4 MAX VALIER SATELLITE AYSEM-1 BEOSAT ? ESTELLE IMSAT ? NADEGE AALTO-1 ALBERT ? E-ST@R-2? SALLESAT-1 ? CZCUBE-1 ? UPCSAT-1 ? DMC-3 CONSTELLATION MICROPPTSAT ? Launch 28 October 2014 18 December 2014 27 December 2014 February 2015 Early 2015 Early 2015 March 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 Launcher Antares Soyuz CSG Proton Vega Proton-Breeze Falcon 9 v.1. Soyuz CSG PSLV PSLV ? PSLV ? Dnepr PSLV or Vega TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD PSLV Vega ? Mission (agency/operator) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Constellation Communications (03b) Communications (SES Astra) Re-entry test (ESA) Communications (Türksat) Communications (Eutelsat/Satmex) Navigation (Commission + ESA) Astronomy Quadsat (Inst Bozen) Türkish Cubesat (Bahcesehir Un) Space environment (ERIG) Technology cubesat (Estonia) Remote sensing microsat (ASI) Triple Cubesat techno (Nexeya) Earth Observation (VTT Finland) Cubesat science (Imperial College) Technology (Polytechnics Turin) Cubesat techno (Un. La Salle) Techno Cubesat (Czech amateurs) Cubesat techno catalan (UPC) High Res 3-satellite Constellation (DMCII) Cubesat micropropulseurs (ARC) WEI n°77 2014-6 - 47 Prime contractor + Thales Alenia Space Italia Thales Alenia Space (F) Airbus D&S Satellites Thales Alenia Space Italia/SABCA MELCO + TAI + Türksat ? Boeing OHB-System + SSTL Inst Bozen + MPE Garching Bahcesehir University/ CalPoly Univ. Braunschweig Tartu University + NanoSpace Carlo Gavazzi Space ? Nexeya + Silicom VTT Finland Imperial College London ESA + Polytechnics Turin Un La Salle - Barcelona Czech amateur club Univ. Polytech. Catalonia SSTL Austrian Research Centers WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 2015 2015 2015 TURKMENSAT/MONACOSAT 2015 2015 THOR-7 SICRAL-2/SYRACUSE-3C 2015 2015 PAZ/SEOSAR 2015 UPMSAT-2 UNION 2015 VENTA-1 2015 NEMO-HD 2015 ALMASAT-EO 2015 JASON-3 2015 BIROS 2015 LAPAN-TUBSAT A2 2015 LAPAN TUBSAT A3 2015 FLYING LAPTOP 2015 NOVASAT 2013? 2015 HEIDELSAT 2015 ESTCUBE-2 2015 GAMASAT-1 2015 NUTS 2015 OPTOS-2G 2015 NANOSAT-2A 2015 DELFFI/DELTA + PHI 2015 INFLATESAIL 2015 GOSSAMER-1 EUTELSAT-9B + EDRS-A 2015 2015 TECHNOSAT 2015 GÖKTÜRK-1 2015 HISPASAT AG-1 2015 PILSENCUBE 2015 OUFTI-1/LEODIUM 2015 POLYTEC-1/NAOSAT 2015 AAUSAT-4 2015 ROBUSTA-1B 2015 GALILEO FOC 7-8 2015 EUTELSAT-36C/RSCC 2015 GALILEO FOC 9-10 2015 GALILEO FOC 11-14 2015 SENTINEL-3A 2015 PRISMA ITALIA 2015 ADM-AEOLUS 2015 GALILEO FOC 15-18 2015 SENTINEL-3A 2015 LISA PATHFINDER 2015 AMAZONAS-4B 2015 SES-9 2015 GALILEO FOC 19-22 2015 AMSAT P3 EXPRESS 2015 ELISE 2015 SIMBA 2015 Q-RED ? 2015 OTB-1 2015 PILSENCUBE 2015 OUFTI-1/LEODIUM 2015 POLYTEC-1/NAOSAT 2015 AAUSAT-4 2015 ROBUSTA-1B ATMOCUBE GALILEO FOC 5-6 SENTINEL-2A Vega ? Soyuz CSG Rokot Falcon 9 v1.1 Ariane 5 Ariane 5 Dnepr Dnepr Dnepr ? Dnepr ? Vega ? Falcon 9 v.1.1 Soyuz PSLV PSLV Soyuz TBD PSLV ? TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD Proton TBD Vega Ariane 5 ? TBD TBD TBD TBD TBD Soyuz CSG Proton Soyuz CSG Ariane 5 ES Rokot Vega ? Vega Ariane 5 ES Rockot Vega Ariane 5 ? Ariane 5 ? Ariane 5 ES Ariane 5/ Soyuz TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD TBD Cubesat scientifique (Un. Trieste) Navigation (Commission + ESA) Observations Copernicus (ESA) Communications (Turkmenistan + Monaco) Communications (Telenor Satellite Broadcast) Milsatcom (Defence It/Fr) Military radar (CDTI) Earth environment monitoring (UPM) AIS Quadsat (Ventspils + Un. Bremen) Earth observations (SFL + Space-SI) Earth Observations (Min Univ & Res) Oceanography (Eumetsat + NOAA) Infrared earth observations (DLR) Earth observations (LAPAN) HDTV Earth imagery (TU Berlin) Technology (IRS Un.Stuttgart) Solar sail Triple Cubesat (NovaNano) Triple Cubesat (FH Heidelberg) Micro-propulsion (Un. Tartu) Reentry test (Un. Porto) Gravity waves (NTNU) Astrophysics (INTA + ?) Technology (INTA + ?) Formation flight (TU Delft) Solar sail demonstrator (SSC) Solar sail demonstrator (DLR + ESA) Communications (Eutelsat + Airbus D&S) Technological microsat (TU Berlin) Military observations (Turkey/TAI) Communications (ESA + Hispasat) Communications (Un. West Bohemia) Télécom D-Star (Amsat ?) Earth observations (Un. Pol. Valencia) AIS demonstration (Un. Aalborg) Radiation testing (Un. Montpellier) Navigation (Commission + ESA) Communications (Eutelsat + RSCC) Navigation (Commission + ESA) Navigation (Commission + ESA) Oceanography GMES (ESA) Security monitoring (ASI) Earth Explorer (ESA) Navigation (Commission + ESA) Observations GMES (ESA) Technological demonstrator (ESA) Communications (Hispasat) Communications (SES) Navigation (Commission + ESA) Technology (Amsat DL) 12U Cubesat demonstrator (Nexeya) Sun-earth Imbalance (RMI) Cubesat reentry test (Tekever) Orbital Test Bed (SSTL) Communications (Un. West Bohemia) Télécom D-Star (Amsat ?) Earth observations (Un. Pol. Valencia) AIS demonstration (Un. Aalborg) Radiation testing (Un. Montpellier) WEI n°77 2014-6 - 48 Un. Trieste OHB-System + SSTL Airbus D&S Satellites (F) Thales Alenia Space (F) Space Systems Loral Thales Alenia Space (I) CDTI + EADS CASA + INTA UPM + INTA Ventspils + Augstkola + OHB + Space-SI (Slovenia) AlmaSpace Thales Alenia Space + CNES (F) DLR for Firebird constellation LAPAN + TU Berlin TU Berlin + LAPAN IRS Un.Stuttgart NovaNano + ? FH Heidelberg + DLR Un. Tartu, Estonia Un. Porto + Tekever) NTNU, Norway INTA INTA TU Delft + ISIS Surrey Space Center DLR/Kayser Threde Eutelsat + Airbus D&S + ESA TU Berlin + DLR ? Telespazio + Thales Alenia Space OHB + Thales Alenia Un. West Bohemia Univ. Liège + CSL Naosat + Un. Pol. Valencia Un. Aalborg ESA + Un. Montpellier OHB-System + SSTL ISS Reshetnev or Airbus D&S? OHB-System + SSTL OHB-System + SSTL Thales Alenia Space (F) Carlo Gavazzi Space Airbus D&S Satellites OHB-System + SSTL Airbus D&S Satellites RUAG Space + Airbus Orbital Sciences Boeing OHB-System + SSTL Amsat DL Nexeya + Silicom RMI Belgium + ? Tekever (Portugal) SSTL Un. West Bohemia Univ. Liège + CSL Naosat + Un. Pol. Valencia Un. Aalborg ESA + Un. Montpellier WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 EARTHCARE GALILEO FOC 15-18 GALILEO FOC 19-22 EDRS-C/HYLAS-3 TURKSAT-5A/PEYKOM-1 CYGNUS CRS-4 TUBIN-TUBIX20 IONOSAT-1 CEPHEUS-1 OTB/ORBITAL TEST BED EU:CROPIS CFOSAT EUTELSAT-65 WEST A EXOMARS/SCHIAPARELLI EXOMARS/TGO SHALOM SENTINEL-5 PRECURSOR SES-10 BEPICOLOMBO PICASSO VKI RE-ENTSAT ESEO ? OPS-SAT QBITO ERA/ISS NAUKA MODULE S-NET-1/-2/-3/-4 CYGNUS CRS-5 MERLIN MICROCARB MUSIS CSO-1 MICROSCOPE OPTSAT-3000 VENµS NORSAT-1 GOSSAMER-3 SENTINEL-1B METOP-C SENTINEL-3B QB50 CONSTELLATION MEGASAT ? GÖKTÜRK-3 INGENIO-SEOSAT EU:CROPIS SIGMA/MARCONI-1 SENTINEL-6/CRYOSAT JASON ENMAP SENTINEL-2B MUSIS CSO-2 CHEOPS TARANIS PROBA-V2? COSMIC VISION M1 SIGMA/MARCONI-2 ? HEINRICH HERTZ OPSIS PROBA-ALTIUS ? SUMO PROBA-3A 2015 2015 2015 2015 2015 2016 2016 2016 ? 2016 2016 2016 2016 2016 2016 Feb-March 2016 Feb-March 2016 2016 Vega ? Ariane 5 ES Ariane 5 ES TBD TBD Antares TBD Cyclone 4 ? TBD Falcon Heavy Falcon Heavy? Long March 2C TBD Proton-Breeze Proton-Breeze TBD Rokot Earth Explorer (ESA + JAXA) Navigation (Commission + ESA) Navigation (Commission + ESA) Communications (ESA + Avanti) Communications (Türksat) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Technology microsat (TU Berlin) Space Weather (NSAU/Ukraine) Triple technological Cubesat (Un. Seville) Technology microsat (SSTL) Biological minisat (DLR) Oceanography (CNES + CNSA) Communications (Eutelsat do Brasil) Mars lander (ESA + NASA + Roscosmos?) Mars orbiter (ESA + NASA + Roscosmos?) Hyperspectral EO (ISA + ASI) Atmosphere chemistry (ESA + TNO) 2016 Falcon 9 (Heavy?) Broadcasts/communications in Latin America (SES) 2016 2016 2016 2016 ? 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 20176 2016 2016 2016 2016 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2018 2018 2018 2018 2018 2017 Ariane 5 TBD TBD Vega TBD Cyclone 4 Proton TBD Antares Vega TBD Vega ? Vega ? Vega Vega TBD TBD Soyuz 2 CSG Soyuz 2 CSG Soyuz 2 ? Cyclone 4 TBD TBD Vega TBD TBD Vega PSLV Soyuz 2 Vega ? Vega ? Vega TBD TBD TBD TBD Vega TBD TBD Vega Mercury orbiters (ESA + JAXA) Aeronomy (BISA + Clyde Space) Re-entry experiment (VKI) Student earth observation microsat (ESA) Technological triple cubesat (ESA) Spain QB50 (Un Pol Madrid) ISS remote manipulator (ESA) Nanosat constellation (TU Berlin) COTS module to ISS (Orbital Sciences) Methane observations (CNES + DLR) Chemistry of atmosphere (CNES) Spy satellite (DGA) Technology (CNES + ESA) Dual-use high-resolution EO (It. Min.Defence) Observations (CNES + ISA) Sat-AIS & security (Norsk Romsenter) Large solar sail demonstrator (DLR) Radar observations GMES (ESA) Polar meteo (Eumetsat +NOAA) Oceanography GMES (ESA) Thermosphere study (VKI) Communications (CNES + Eutelsat ?) SAR Earth Obs (TAI + Tübitak) Observations (CDTI + ESA) Biological laboratory (DLR) Broadband communications (ASI + PPP) Oceanography (ESA + Eumetsat) Hyperspectral imagery (DLR) Observations GMES (ESA) Spy satellite (DGA) Exoplanets monitoring (ESA) Analysis of lightning & stripes (CNES) Earth observations (Belspo + VITO) Science (ESA) Broadband communications (ASI + PPP) Communications (DLR + ?) High-Resolution EO (ASI) Atmosphere chemistry (ESA + BISA) Ozone measurements (LATMOS) Formation flight (ESA) WEI n°77 2014-6 - 49 TBD OHB-System + SSTL OHB-System + SSTL OHB + Airbus D&S TUSAS/ TAI + MELCO + Thales Alenia Space Italia TU Berlin Youchnoye + ESA + EC Un. Seville + Solar MEMS Techno SSTL DLR CNSA + Thales Alenia Space Space Systems/Loral Thales Alenia Space + Airbus D&S Thales Alenia Space Italia Israeli + Italian industry Airbus D&S UK + TNO Airbus D&S Airbus D&S + JAXA BISA, Belgium + VKI ? VKI, Belgium + ? Carlo Gavazzi GomSpace +TU Graz E-USOC + VKI EADS Dutch Space TU Berlin + Thales Alenia Space Italia CNES + DLR + ? CNES + ? Airbus D&S + Thales Alenia Space CNES + ONERA IAI (Israel), CGS + Telespazio ISA + French & Israeli industry ? + Kongsberg DLR / ? Thales Alenia Space (I) Airbus D&S Satellites Thales Alenia Space (F) Team of universities in the world Airbus D&S/Thales Alenia Space ? TAI + ? Airbus Defence & Space Espana DLR + ? Italian industry + ? Airbus Defence & Space + TAS Kayser-Threde Airbus D&S Satellites Airbus D&S + Thales Alenia Space SSTL CNES + CNRS QinetiQ Space + Spacebel + VITO TBD Italian industry + ? OHB-System + Airbus D&S ? CGS + Italian industry + OHB ? QinetiQ Space Polytechnique Palaisseau QinetiQ Space WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 PROBA-3B MTG-I-1 (METEOSAT) SOLAR ORBITER JAMES WEBB ST EXOMARS-2 Rover MPCV ORION MTG-S-1 (METEOSAT) QUANTUM/ANYSAT COSMO SG-1 & SG-2 SARAH AKTIV-1 SARAH PASSIV-1 & -2 SENTINEL-6/JASON-4 CRYOSAT 2017 2018 2018 2018 2018 2018 2019 2019 2019 2019 2019 2019 2019 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 ? 2020 ? 2020 ? 2021 ? 2021 2021 ? 2022 2022 2023 2024 2028 Vega TBD TBD Ariane 5 ? Proton-Breeze SLS Block1 TBD TBD TBD Falcon 9 v.1.1 Falcon 9 v.1.1 Vega ? TBD TBD Vega ? Soyouz or ? TBD TBD Vega ? PSLV ? Soyuz 2 CSG TBD TBD Long March 6? TBD Proton-Breeze TBD TBD Soyuz ? Ariane 5 ? EUCLID SWOT PROBA-4 IMP ? CERES-1, -2, -3 MTG-I-2 (METEOSAT) EPS/METOP SG-1 SWUSV LUNAR BW-1 ? LUNAR LANDER EXOMARS-3 ? OTOS INSTANT COMSAT NG-1 & -2 JUICE + GANYMEDE EPS/METOP SG-2 MTG-I-3 (METEOSAT) PLATO ATHENA © Space Information Center/Belgium – October 2014 Formation flight target (ESA) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Solar exploration (ESA) Astronomy/Astrophysics (NASA) Mars rover (ESA + NASA) ? Manned spacecraft (NASA + ESA) GEO meteo sounder (ESA/Eumetsat Comsat with flexible payload (Eutelsat) Dual-use radar satellites (Defensa/ASI) Satellite émetteur radar (Bundeswehr) Satellite récepteur radar (Bundeswehr) Oceanography & Polar monitoring (ESA) Cosmology (ESA) Ocean topography (CNES + NASA) Asteroid mission (ESA) Electronic intelligence (DGA + CNES) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Polar Meteo (ESA + Eumetsat) Space Weather forecasts (CNES + CAS ?) Moon orbiter (IRS Stuttgart) Moon lander (DLR) Mars Science (ESA + NASA) Super High resolution EO (DGA + CNES) Space Weather from L5 (ESA + CAS) Military Satcom (DGA + CNES) Jupiter Moon exploration (ESA + NASA?) Polar Meteo (ESA + Eumetsat) GEO meteo imager (ESA/Eumetsat) Exoplanetary science (ESA) X-ray observatory (ESA) Airbus CASA + Sener Thales Alenia Space + OHB Airbus D&S + ? Northrop Grumman + ESA Thales Alenia + Airbus D&S Lockheed Martin + Airbus D&S Thales Alenia Space + OHB SSTL Thales Alenia Space Italia OHB + Airbus D&S OHB Thales Alenia Space + Airbus D&S? Thales Alenia Space Thales Alenia Space + Airbus D &S TBD Airbus D&S + Thales Alenia Space? TBD Airbus Defence & Space TBD IRS Stuttgart DLR + European partners? TBD Airbus D&S + Thales Alenia Space? European bus Airbus D&S or Thales Alenia Space TBD + Russian industry Airbus Defence & Space Thales Alenia Space + OHB TBD TBD 4. Export contrats for the satellite industry in Europe This alphabetical list review the known contracts signed by the European industry of space systems for spacecraft outside Europe to be launched during the period 2013-2018. It also includes the major contracts for payloads or platforms. NAME “AFRICA” EOSAT-1/-2 ALSAT-1B ALSAT-2A/2B AONESAT-1? ARABSAT-6B ARSAT-1/-2 & /-3 ? BADR-7 DMC-3 CONSTELLATION DIRECTV-15 DIRECTV Latin America ECHOSTAR-105 Contractor (Country) Mission (launch schedule) Not disclosed ASAL/CTS (Algeria) ASAL/CNTS (Algeria) AOneSat Communications (Switzerland/India) Arabsat (Saudi Arabia) High-resolution observations (2017) Remote sensing microsats [2015] Remote sensing micro-satellites (2010) GEO telecommunications (2016?) GEO telecom/broadcasts (2014) Prime contractor (State) Thales Alenia Space (France) SSTL + DMCII Airbus D&S (France) *Thales Alenia Space (France) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) ArSat (Argentina) GEO telecommunications (2014-17) * Thales Alenia Space + Airbus D&S Arabsat (Saudi Arabia) GEO telecom/broadcasts (2015) Airbus D&S (France) + *Thales Alenia Space (France) DMCII (United Kingdom) High-resolution satellites (2015) SSTL + DMCII (+ China) DirecTV (USA) GEO broadcasts (2014) Airbus D&S Satellites (France) DirecTV (USA) GEO broadcasts (2016) Airbus D&S Satellites (France) Echostar (USA) + SES GEO broadcasts & communications Airbus D&S Satellites (France) WEI n°77 2014-6 - 50 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 /SES-11 EXPRESS AM-7 EXPRESS AM-8 EXPRESS AMU-1 FALCON EYE-1 & -2 GEO-KOMPSAT-2B GÖKTURK-1 HELLASAT-3/ EUROPASAT INDOSAT IRIDIUM NEXT /IRIDIUM PRIME? KAZEOSAT-1/MRES KAZEOSAT-2/HRES KAZSAT-3 KAZSTSAT/Earth Mapper KOREASAT-5A KOREASAT-7 LAPANSAT-A2 LAPANSAT-A3 MEASAT-3B NEXSTAR-1 & -2 O3B (12 satellites) PERUSAT-1 SGDC-1 TELSTAR-12R TURKMENTEL /MONACOSAT VNREDSAT-1B YAMAL-401 YAMAL-601 (Luxembourg) RSCC (Russia) RSCC (Russia) RSCC (Russia) UAE Armed Forces (UAE) (201) GEO telecom/broadcasts (2015) GEO telecom/broadcasts (2015) GEO telecom/broadcasts (2015) Very high-resolution observations (2017, 2018) GEO meteorological observations (2019) KARI (South Korea) Min Defence (Turkey) High-resolution observations (2015) Arabsat (Saudi Arabia) & GEO High-power broadcasts (2017) Inmarsat (United Kingdom) Iridium Satellite (USA) Mobile comsat constellation (20152017) Kazcosmos (Kazakhstan) Remote sensing mini-satellite (2014?) Kazcosmos (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2014) JSC Kazsat (Kazakhstan) GEO telecom (2014) Ghalam KJC (Kazakhstan) Remote sensing micro-satellite (2015) KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2016) KT Sat (South Korea) GEO Telecom (2016) LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2014) LAPAN (Indonesia) Remote sensing micro-satellite (2014) MEASAT (Malaysia) GEO Telecommunications (2014) Aniara Communications GEO Telecommunications (2017) (India) O3b Networks (Jersey) Broadband constellation (2013-2015) Min Defence (Peru) High-resolution observations (2016) Visiona Technologia (Brazil) Governmental communications (2016) Telesat (Canada) GEO telecom (2015) Turkmenian Space Agency GEO telecommunications (2014) (Turkmenistan) + SSI (Monaco) VAST/Institute Science & Remote sensing micro-satellite (2017) Technology (Vietnam) Gazprom Space Systems (Russia) Gazprom Space Systems (Russia) GEO communications (2014) GEO communications (2016) Airbus D&S (France) *Thales Alenia Space (France) Airbus D&S (France) Thales Alenia Space + Airbus D&S (France) *Airbus D&S (France) Telespazio + Thales Alenia Space Thales Alenia Space Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) SSTL (United Kingdom) *Thales Alenia Space (Italy) SSTL (United Kingdom) Thales Alenia Space (France) Thales Alenia Space (France) *TU Berlin (Germany) *TU Berlin (Germany) Airbus D&S Satellites (France) * Elecnor Deimos (Spain) + European partners Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) Thales Alenia Space (France) Airbus D&S Satellites (France) Thales Alenia Space (France)? Spacebel + QinetiQ Space + Amos + CSL + Deltatec + VITO *Thales Alenia Space (France) Thales Alenia Space (France) * Payload contractor SSL = Space Systems Loral SSTL = Surrey Satellite Technology Ltd © Space Information Center/Belgium – December 2014 A.3. Table of planned/expected contrats related to civilian satellites for communications and broadcasts The most profit-making space business concerns the satellite systems for communications and broadcasts (see in this Directory the table reviewing all the spacecraft in operational service and in preparatory status). This new and original table summarizes the known/announced satellites for which a RFP is in progress or in project. European satellite industry has to play a significantly promising role, in spite of the high value of the euro. Space Systems/Loral as One of the main aggressive contenders for comsat contracts was acquired by Canada’s MDA (McDonald Dettwiler & Associates). WEI n°77 2014-6 - 51 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 SATELLITE (Operator/country) ABS-3A/KOREASAT-9? (Asia Broadcast Satellite/Hong Kong) Position (frequencies) 3°West (C- & Ku-bands) Status (particular aspects) - Launcher Replacement of ABS-3/Agila-2 at 3°West since November 2011, used by Intersputnik. All-electric medium-size comsat or BSS 702SP of Boeing Satellite System. To be launched by Falcon 9 of SpaceX with Satmex-7. Market prospects studied by ABS1A/Koreasat-2 in inclined orbit. Agreement with Arabsat for the long-term lease of Ku-band capacity. (early 2015: for a coverage of Europe, Middle East, Asia and Africa) AFRICASAT-2A (Measat Satellite 5.7° East (C-, Ku & KaRFP in progress for satellite to be launched in 2015. Measat Systems/Malaysia) bands) looking for a partner such as Eutelsat or Arabsat… (replacements of Africasat-1/Measat-1 positioned at 46°East, of Africasat2/Measat-2 positioned at 5.7°East) ALCOMSAT-1 (ASAL/Algeria) 24.5°East (C- & Ku-band – RFP in preparation since many years for a SmallGEO-type Northern beams) contract during 2013? – proposal made by CGWIC/China Great Wall Industry Corp (2017: for a coverage of Maghreb countries). AL YAH-3/YAHSAT-3 (Yahsat/United 20°W (Ka-band) First private comsat operator in the Middle East interested by Arab Emirates) Latin America for broadband connections. Contracts with Orbital Sciences (Geostar-3) et Arianespace. (2016) AMAZONAS-4A & -4B 61° West (C-, Ku- & KaAfter international RFP, Orbital Sciences selected as prime (Hispasat/Spain) band) contractor for two satellites. Launched by Arianespace. Problems in orbit for Amazonas-4A, because of limited power supply. (2014, 2015) AMAZONAS-5 (Hispasat/Spain) 61° West (C-, Ku- & KaReplacement Amazonas-4B after cancellation of contract with band) Orbital Scviences. SSL as prime contractor. To be launched by Arianespace (2017) AMOS-6 (Spacecom/Israel) 4°West (Ku- & Ka-bands) After international RFP, Israel Aerospace Industries (IAI) selected as prime contractor, with Canadian MDA as payload contractor. Heavy satellite to be launched by Falcon 9. Integration in the fleet of Hispasat-Abertis. (2015, to replace Amos-2 and to add Ka-band capacity to the ‘hot bird’ position of Spacecom). AMOS-7 & -8 (Spacecom/Israel) 17°West and ? (Ku- & KaPowerful satellite(s) to cover Latin America. Specifications under bands) study for international RFP in 2014. Future linked to the purchase of Spacecom by Abertis-Hispasat (2017) ANGOSAT-1 (Ministry 24.5°East (C- & Ku-band – In-orbit delivery contract with Russian RKK Energia and Telecoms/Angola) Southern beams) Rosoboronexport. Negotiations finalized in May 2011. Total cost of the full system: around 245 million euros. To be launched by Zenit 3SLB (2016, with a full coverage of Eastern and Southern Africa). ANIARA NEXSTAR-1 & -2 ? (Aniara 50°East, 98°East or 160° Private operator in India with small GEO satellites. Contract to Communications/India) East (Ku-band) Dauria Aerospace for two 16-Ku band spacecraft to cover Middle East and Africa. Launcher not yet selected, but possibility of dual launch with Indian GSLV MkII (2017) ANIK G-1 (Telesat/Canada) 107.3°East (Ku-band & XSpace Systems/Loral selected to build this multipurpose band) broadcasting & communications satellite to cover North America.. Launched by ILS in April 2013. ANIK G-2 (Telesat/Canada) 107.3° East (Ku- & KaMultipurpose broadcasting & communications satellite. Planned bands?) contract in 2014. (2017) AONESAT-1 (AOneSat 47.5° West (C-, Ku, KaNew operator based in Switzerland. Company created by Indian Communications/Switzerland + India) bands ?) family Pavuluri (Hyderabad) with views for global broadband business. First medium-size Ekspress-1000N type comsat,with payload of Thales Alenia Space, contracted through MOU by ISS Reshetnev in order to cover Latin America. Launcher not yet selected. Plan for further two comsats around the globe. (2016) APSTAR-7A & -7B (APT Satellite 76.5° East (C- & Ku-) bands Thales Alenia Space as prime contractor for a “ITAR-free” Holdings/Hong Kong) satellite – Apstar-7B to be transferred to China Satcom as Chinasat-12/Supremesat-1. Launch with Long March 3B (APstar7A launched on 31 March 2012 to replace APstar-2R; Apstar7B/Chinasat-12 launched in November 2012) WEI n°77 2014-6 - 52 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 APSTAR-9 (APT Satellite Holdings/Hong Kong) TBD (Ku-band, Ka-band ?) Plan to expand coverage and services. Contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for in-orbit delivery of highpower DFH-4 type comsat (2016) APSTAR-10 (APT Satellite TBD (Ku-band, Ka-band?) In-orbit delivery contract with CGWIC, including financing Holdings/Hong Kong) services, for high-power DFH-4 type comsat (2017) ARABSAT-6A & -6E 26°E, 34°E ? (Ku- & KaSixth generation of Arabsat spacecraft: RFP for international (Arabsat/Saudia Arabia) bands) contract in 2014. To be launched in 2016-2017. ARMSAT-1 (Armcosmos, Armenia) 71.4°East (Ku-band) National comsat, for coverage of Eastern Europe and Central Asia, to be developed with the assistance of Roscosmos or CGWIC? (2017 ?) ARSAT-1/-2/-3 (ArSat/Argentina) 71,8° West, 81° West (KuPart of SSGAT (Sistema Satelital Geoestacionario Argentino de band) Telecomunicaciones). Invap SA as prime contractor, with Thales Alenia Space selected for the payload after an international RFP. First two satellites to be launched by Arianespace. (2014, 2015, 2016?) ASIASAT-6/THAICOM-7 and 120°East and 105.5° East Space Systems Loral as prime contractor - Asiasat-6 as back-up ASIASAT-8 (AsiaSat/Hong Kong + (C-band for Asiasat-6, Kufor AsiaSat-5 and Asiasat-8 launched by Falcon 9 respectively in Thaicom/ & Ka-bands for Asiasat-8) August and September 2014. Asiasat-6 used by Thaicom as Thailand) Thaicom-7 to retain Thailand’s regulatory rights to 120°East (2014) AZERSPACE-2 62°East (Ku- & Ka-bands) 2nd comsat to be contracted in 2014 with international partners (Azercosmos/Azerbaidjan) and domestic involvement for its development. China interested by contract. To be used jointly with Azerspace-1 which is in GEO since February 2013 (2016-2017) BANGABANDHU-1 (Post & 119.1° or 102° East (C- and Preparation of RFP with American consultant Space Partnership Telecommunications/Bangladesh) Ku-band International. Negotiations with Intersputnik Hodlings to acquire the geostationary position. Plan for in-orbit delivery contract and turnkey system to be decided in 2014? (2017?) BELINTERSAT-1 (Belintersat/Belarus) 51.5° East (38 transponders After international RFP launched in 2010, CGWIC (China Great in C- and Ku-bands) Wall Industry Corp) selected for in-orbit delivery contract – DFH-4 type comsat for services in Central Asia, Africa and Europe - Financial support of Chinese Ex-Im (2015) – Launch with Long March 3B (2016) BRISAT-1 (PT BRI/Bank Rakvat 150.5° East (C- & Ku-band) SSL (ex-Space Systems Loral) as contractor for the medium-size Indonesia) comsat to connect the 11,000 bank branches of Babk Rakvat Indonesia across the Indonesian Archipelago. Launch contract with Arianespace (2016) BULGARIASAT-1 (Bumilsatcom (Ku-band) High-power broadcasting saltellite. After international RFP, SSL /Bulgaria) (ex-Space Systems/Loral) selected as prime contractor. SpaceX Falcon 9 as launch vehicle. (2016) CONGOSAT-01 (Renatelsat/Congo) TBD (C- & Ku-bands) Announcement of a contract for in-orbit delivery with China Telecom and CGWIC (China Great Wall Industry Corp) (2015) DIRECTV-14 (DirecTV/USA) (Ku-band) High-power satellite contracted with SSL. Launched by Ariane 5 (December 2014) DIRECTV-15 (DirecTV/USA) From 99° to 119°West (Ku- 6.3-t broadcasting satellite to cover North America with high& Ka-bands) power beams. Airbus D&S Satellites selected as prime contractor – To be launched by Ariane 5. (2014) DIRECTV LATIN AMERICA or 43°West (Ku-band) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus INTELSAT-32 (DirecTV-Sky Brasil D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. /USA-Brasil) To be launched by Ariane 5-ECA (2016) DPRK COMSAT-1? (KCSTTBD (C-band) Indigenous development of a geosynchronous satellite in the NADA/North Korea) Space Plan 2012-2017 of DPRK, but no recent info. To be launched by a national system. (2018 ?) ECHOSTAR-18 (Dish Network CorpTBD (Ku-band) Direct broadcasting satellite for the Dish Network Corp. Space Echostar/USA) Systems/Loral as prime contractor. Launcher not yey selected (2015) ECHOSTAR-19/JUPITER-2 (Hughes TBD (Ka-band) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor for interactive Network Systems/USA) broadband satellite with very heavy and powerful spacecraft to cover North America. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle WEI n°77 2014-6 - 53 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 ECHOSTAR-21/TERRESTAR-2 SOLARIS MOBILE (Echostar/USA) 10° East (S-band) ECHOSTAR-23 (Dish Network CorpEchostar/USA) ECHOSTAR-105/SES-11 (Echostar/USA & SES/Luxembourg) TBD (Ku-band) EKSPRESS AM-7 (RSCC) 40° East (L-, C- & Kubands) 14°West (C- & Ku-bands) EKSPRESS AM-8 (RSCC) EKSPRESS AM-9? (RSCC) EKSPRESS AMU-1/EUTELSAT-36C (RSCC/Eutelsat) 105°W (C- & Ku-bands) 36° East? (C-, Ku- & Kabands?) 36° East (70 repeaters in Ku- & Ka-bands) (2016) Purchase of Solaris Mobile Ltd (Ireland), with S-band payload of Eutelsat W2A/10A in order to develop S-band multimedia applications in Europe. Use of Terrestar-2 satellite contracted with SSL (Space Systems Loral) SSL (Space Systems Loral) as prime contractor with LS-1300 spacecraft. Launcher not yet selected. (2016) Joint Echostar-SES communications satellite to cover North America, Mexico et the Carribean. Contracted with Airbus Defence & Space. Launcher not yet selected (2016) 5.7 t satellite contract with Airbus D&S: Eurostar 3000 bus with 16 kW payload . To be launched by Proton. (2015) AM-8 to be built by ISS Reshetnev for the platform and Thales Alenia Space for the payload. To be launched in GEO by ProtonBreeze DM-03. (2015) RFP in progress for a possible contract in 2014. (2017) Airbus D&S selected with Eurostar-3000 spacecraft. Capacity to be jointly operated by RSCC and Eutelsat. To be launched by Proton-Breeze M. (2015) EKSPRESS AMU-2 (RSCC) 103° East (80 repeaters in International RFP in progress for selection in 2014. Pressure of C- & Ku-bands) Roscosmos to get the contract for a Russian enterprise of space systems. (2017) ENERGIA-100 ? /RSC Energia/Russia) TBD (Ku-band) Small GEO comsat made by RKK Energia for broadband connections in Russia. Customer/operator not yet disclosed. (2016) ES’HAIL-2 (ES’HAISAT/Qatar + 26°East (Ku- & Ka-bands), Parnership with Arabsat for the joint use of the capacity. After Arabsat/Saudi Arabia) close to Badr position of international RFP, Mitsubishi Electric as prime contractor. Arabsat Launch vehicle sdtill to be selected. (2017) EUTELSAT-3B (Eutelsat) 3° East (C-, Ku-, Ka-bands) Coverage, with new services, of the Middle East, Central Asia, Africa and Latin America. Satellite contract to Airbus D&S. To be launched by Zenit 3SL (2014) EUTELSAT-9B + EDRS-A (Eutelsat + 9°East (Ku-bands + optical Airbus D&S as prime contractor. Hosted payload for Airbus D&S Airbus D&S Services) relay for data intersatellite Services in PPP with ESA. Launcher not yet selected (2014) links) EUTELSAT-8 WestB (Eutelsat + Thales 8°West (C- & Ku-bands) Thales Alenia Space selected as prime contractor with Spacebus Alenia Space) 4000C3-type spacecraft. To be launched by Proton-Breeze M (2015) EUTELSAT-65 WestA (Eutelsat + 65°West (C-, Ku- & KaEutelsat offer selected by Anatel for the use of Brazilian position Anatel/Brazil) bands, with spotbeams) to cover Latin America. Contract with SSL (ex-Space System/Loral). Availability of services for the Olympic Games. Launcher still to be selected. (2016). EUTELSAT-172B (Eutelsat) 172°East (C- & Ku-bands, Innovative HTS (High Throughput Satellite) to cover Asia-Pacific with spotbeams) for broadband links and mobile connectivity. With the partnership of Panasonic Avionics Corp. All-electricEurostar 3000EOR platform developed by Airbus Defence & Space. Ariane 5 as launcher. (2017) EUTELSAT QUANTUM (Eutelsat) TBD (Ku- & Ka-bands) Intelligent communications satellite for multipurpose services. Developed in a PPP between Eutelsat and ESA (2020) GLOBALSTAR II 25-30 LEO Constellation (L-band) Additional six satellites to be confirmed for contract with Thales (Globalstar/USA) Alenia Space. Use of EliteBus platform. Globalstar 19-24 launched by Soyuz from Baikonur in February 2013 (2016?) GOVSAT (Govsatcom/Luxembourg) TBD (X- & Ka- bands) Establishment of public-private enterprise (Luxembourg gov + SES). Contracts for satellite and launch in 2015 (2017). GSAT-6/6A (ISRO/India) TBD (C- & S-bands) 2.1-t comsat based on the I-2K platform for mobile services. To be launched by GSLV MkII. (2016, 2017) GSAT-7A (ISRO/India) 74°E (UHF, C-, Ku- & S2.6-t comsat based on I-2K platform, identical to GSAT-7 bands) launched in August 2013 by Ariane 5. (2017) GSAT-9 (ISRO/India) TBD (Ku-band) 2.2-t comsat using the I-2K platform. To be launched by GSLV WEI n°77 2014-6 - 54 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 GSAT-11 (ISRO/India) TBD (Ku- & Ka-bands) GSAT-15 (ISRO/India) 93.5°E (Ku-band) GSAT-16 (ISRO/India) 55°East (C- & Ku-bands) GSAT-17 (ISRO/India) TBD (C-, Ku & S-bands) GSAT-18 (ISRO/India) TBD (C- & Ku-bands) GSAT-19 (ISRO/India) TBD (C-, Ka & S-bands) HEINRICH HERTZ/H2SAT (DLR + OHB + ESA? ) HELLASAT-3/EUROPASAT (Arabsat/Greece + Saudi Arabia & Inmarsat/UK) HELLASAT-4 (Arabsat/Greece + Saudi Arabia) TBD (Ka-band) HISPASAT AG1 (ESA + Hispasat /Spain) 36° West ? (Ku-band) HISPASAT-1F (Hispasat/Spain) 30°W (Ku-band) HYLAS-3/EDRS-C (Avanti Communications, United Kingdom + ESA) 0° ? (S- & Ka-band) HYLAS-4 (Avanti Communications, United Kingdom) INMARSAT 5/GLOBAL EXPRESS (Inmarsat/United Kingdom) TBD (Ka-band) INMARSAT XL/ALPHASAT (ESA + Inmarsat/United Kingdom) 39°East (Ku- & Ka-bands, S-band) 39°East (Ku- & Ka-bands) Atlantic, Pacific & Indian Oceans (89 Ka-band transponders on each satellite) 25° East (L-band) INSAT K (ISRO/India) Indian Ocean (Ka-band) INTELSAT-27R or -34 (Intelsat/Luxembourg) 55.5° East/Atlantic Ocean (C- and Ku-bands + UHF military payload for US Navy) INTELSAT-30 DLA-1 & -31 DLA-2 (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin America) 95°West (C- & mostly Kubands) INTELSAT-32/SKY BRASIL-1 (Intelsat/Luxembourg – DirecTV Latin America TBD (Ku-band) MkII (2015 or 2016) Advanced 4-t comsat based on the I-4K platform. To be launched by the heavy GSLV MkIII or by a non-Indian rocket (2016) 3.1-t comsat based on the I-3K bus. To be launched by Ariane 5 (2015) 3.2-t comsat based upon the I-3K Extended bus. colocated with GSAT-8 after Ariane 5 launch (December 2014) I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after 2015) I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after 2015) I-3K spacecraft in planning phase, to be decided in 2015. (after 2015) OHB as prime contractor with SmallGEO bus. Broadband services with advanced Ka-band payload for dual use (2017) Powerful broadcasting satellite contracted by Arabsat to Thales Alenia Space. Addtional S-band hosted payload for Inmarsat to cover Europe with MSS broadcasts. (2017) Powerful broadcasting satellite to be contracted by Arabsat. International RFP for contracts (satellite, launcher) in 2014. (2017) Luxor/SmallGEO bus (ARTES 11 programme) with payload developed by TESAT and Thales Alenia Space. Contract signed with OHB System. PPP between ESA and Hispasat for the payload. To be launched by Arianespace. (2015) High-capacity communications satellite for broadband connections. SSL selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) Small GEO platform of OHB carrying EDRS-C of Airbus D&S Services/TESAT + Avanti payload for broadband Ka communications through PPP agreement with ESA. Launch contract with Arianespace (2016) Broadband comsat based upon Geostar-3 bus. Contracts with Orbital Sciences (satellite) and Arianespace (launch) (2017) Contract for up to 4 powerful spacecraft for mobile broadband services: Boeing Satellite Systems as prime contractor with BSS702HP bus. Proton-Breeze M launch contract with ILS. 1st launch in December 2013 (2014, 2015) Heavy geosynchronous satellite with 12-m aperture antenna for mobile services in Europe, the Middle East and Africa. Satellite jointly developed by Airbus D&S (prime contractor) and Thales Alenia Space (Alphabus) to test a new large platform. PPP between ESA and Inmarsat. Launched by Ariane 5 in August 2013. 6-t class spacecraft for Ka-band communications (broadband links), to be purchased from abroad; 2nd satellite to be indigenously developed (2016?) Lost at launch with Zenit 3SL, on 31 January 2013, of the medium-power HS702 satellite developed by Boeing Satellite Systems, carrying a hosted payload for military purposes. Specific coverage of Latin America. Replacement with 3-t comsat ordered to SSL (ex-Space Systems/Loral) in 2013. (2015) Co-located high-power LS-1300 satellites of SSL (ex-Space Systems/Loral), for DTH broadcasts in Latin America (DLA: DTH Latin America). Ariane 5 launch for Intelsat-30 DLA-1 , Proton-Breeze M launch for Intelsat-31 DLA-2 (2014 & 2015) Powerful DTH satellite to cover Brasil and Latin America. Airbus D&S Satellites selected as builder with a Eurostar 3000 platform. To be launched by Ariane 5-ECA (2016) WEI n°77 2014-6 - 55 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 INTELSAT-36 MULTICHOICE (Intelsat/Luxembourg – Multichoice /South Africa) INTELSAT EPIC-1/-29E & -2/33E/NEXT GENERATION (Intelsat/Luxembourg) 68.3°East (C- & Ku-bands, mainly for DTH broadcasts) INTELSAT EPIC-3/-35E/NEXT GENERATION (Intelsat/Luxembourg) 35°East (C- and Ku-bands with broadband spotbeams/high throughput technology) 47°East, 34°East (Kubands) IRANSAT-1, -2 & -3 (SRI-Space Research Institute & ISA/Iranian Space Agency/Iran) 29°East, 33°East (C- and Ku-bands with broadband spotbeams/high throughput technology) IRIDIUM NEXT (Iridium Communications/USA) LEO constellation (L- band, with interlinks) IRIDIUM PRIME (Iridium Communications/USA) LEO constellation (L-band, with interlinks) JABIRU-1 (NewSat/Australia) 90°East (Ka-bands) JABIRU-3 (NewSat/Australia) Indian Ocean, close to Africa (Ka-band) JCSAT-14 (Sky Perfect JSAT/Japan) 154°East (C- & Ku-bands) JCSAT-15 (Sky Perfect JSAT/Japan) 110°East (Ku-band) JCSAT-16 (Sky Perfect JSAT/Japan) TBD (C- & Ku-bands) JUPITER-2/ECHOSTAR-19 (Hughes Network Systems/USA) 109.1° West, close to Jupiter-1 (Ka-band) KACIFIC-1a & -1b (Kacific Broadband Satellite/Singapore) KAZSAT-3 (KazcosmosRTSKS/Kazakhstan) From 130 to 170°East (Kaband) 58.5° East (Ku- bands) Powerful satellite to be co-located with Intelsat-20 for panafrican coverage. SSL (Space systems/Loral) selected as prime contractor. Launcher not yet selected. (2017) Versatile high-power satellites, using an innovative heavy platform, for mobile broadband applications: after international RFP, contracts in 2012 and in 2013 to Boeing Satellite Systems. Ariane 5, Proton or Heavy Falcon as candidates for the launches (2015 & 2016) Versatile high-power satellites, using an innovative heavy platform, for mobile broadband applications: Boeing Satellite Systems selected as prime contractor. Launcher not yet selected (2016) Civilian project of small geosynchronous satellites to carry 2 Kuband transponders for digital broadcasts. Indigenous development in progress with North Korea? See also the military Qaem project. (2016?) Thales Alenia Space selected as prime contractor for the space segment (72 satellites in orbit + 9 ground spare). Launch services with nine Falcon 9 rockets of SpaceX from Vandenberg AFB and Dnepr from Yazny. Contract with Canadian Aireon LLC to collect ADS-B signals for aeronautical traffic monitoring (20152017/replacement of the existing and operational 66-satellite constellation) Expansion of Iridium Prime to offer LEO missions with hosted payload for innovative research and applications. Iridium Next satellites, based upon EliteBus platform and made by Thales Alenia Space in Orbital Sciences facility, proposed to welcome 265-kg instrumentation for up to 17 Mbps of data. An average of 2 to 6 satellites launching per year. Use of Iridium Next ground infrastructure (after 2017). Australian private project of an international broadband satellite covering Oceania, Asia, Middle-East and Easter Africa, for defence and enterprise links. Agreements with Lockheed Martin for the space segment and Arianespace for the launch. Exploitation of 5.9-t comsat with broadband beams . Newsat facing loan problems and postponing development by one year. Partnership with European comsat operator Avanti Communications (2015 or 2016) High-power satellite for broadband connections in Africa, the Middle East, Europe, India, China, South-East Asia and Indonesia. Need for an international partner. Plans, not yet confirmed, for Jabiru-4 and -5 satellites over Pacific and Atlantic Oceans to create a global system. (2017 ?) Replacement of JCSAT-2A with SSL (ex-Space Systems/Loral) as prime contractor. To be launched by Falcon 9 v1.1 (2015) Replacement of JCSat-110. Contract to SSL (Space systems Loral). Possible launch with Japanese H-2A. (2016) First of five comsats to be ordered until end of the decade. Contract to SSL for a possible launch with Japanese H-2A. (2017) SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor for interactive broadband satellite with powerful 6.6-t spacecraft to cover North America with broadband spotbeams to meet HughesNet Gen4 high-speed internet services. Ariane 5-ECA selected as launch vehicle (2016) System using a hosted Ka-band multibeam payload to enhance broadband connections in the Pacific. (2017) Contract of JSC Kazsat with ISS Reshetnev satellite (Ekspress1000N bus). Payload of Thales Alenia Space to provide communications & broadcasts in Central Asia. Proton-Breeze M WEI n°77 2014-6 - 56 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 KOREASAT-5A (KT Sat/South Korea) 113°East (Ku-band) KOREASAT-7 (KT Sat/South Korea) 116°East (Ku- & Ka-bands) KYPROSAT (Kypros Satellites /Kyprus) LAOSAT-1 (Min. Telecommunications/Laos) TBD (Ku-, Ka-bands) LYBID-1/UKRCOMSAT-1 (NSAUUkrCosmos/Ukraine) 48° East (Ku-band & Kaband) 128.5° East (C- & Kubands) MEASAT-3C/AFRICASAT-2a (Measat (C-, Ku- and Ka-bands) Satellite Systems/Malaysia) MEXSAT-1/CENTENARIO & 113°West (L- & Ku-bands) -2/MORELOS-3 (SCT-Secretaria de Communicaciones y Transportes/Mexico) MYANMAR-SAT? (M-Tel/Myanmar or TBD (C- & Ku-band) Birmania) NBN CO-1A & -1B (NBN/Australia) 137.9 or 154° East (Kaband) NBN CO-1C (NBN/Australia) TBD (Ka-band) NICASAT-1 (TBD/Nicaragua) TBD (Ku-band) NIGCOMSAT-2 & -3 (Nigcomsat/Nigeria) O3b/12 (O3b Networks/Jersey) 42.5° East (L-, C- , Ku- and Ka-bands) Equatorial MEO constellation (Ka-band) OPTUS-10 (SingTel Optus /Australia) QAEM (Defense Ministry/Iran) 164°East (Ku-band) PALAPA-E1 (PT Indosat Tbk /Indonesia) 150.5° East ? (Ku-band) PSN-6 (PT Pasifik Satelit Nusantara/Indonesia) SATMEX-7 (Satelites Mexicanos/Mexico) 146°East (Ku-band) TBD (C- & Ku-bands) 114,9° West (C- & Kubands) launch. (2014) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016) Upgraded Spacebus 4000B2 spacecraft of 3.5 t contracted to Thales Alenia Space. Launch vehicle not yet selected. (2016) Partnership with SSTL (Surrey Satellite Technology Ltd) as an offer for new operators. In-orbit delivery contract with CGWIC (China Great Wall Industry Corp), in order to cover South East Asia, from Pakistan to Papua New Guinea. Satellite made by CAST (Chinese Academy of Space Technology) with Long March 3B/G2 launch (2015) High-power satellite (transponders of 120 W) built by MDA (McDonald Dettwiler & Associates – ex-SPAR Aerospace) as prime contractor with ISS Reshetnev platform (Ekspress 1000H). Canadian funding of the system. Development delayed by financial problems. Launch with “made in Ukraine” Zenit 3LB (announced for September 2011, now postponed to 2015?) Negotiations in progress for a partnership with another comsat operator, to cover Europe, Africa,the Middle East. No recent info about development (2016) Governmental contract for 3 satellites with Boeing Satellite Systems, including 2 Boeing 702HP Geomobile satellites equipped with 22-m L-band antenna. To be launched by ProtonBreeze M and by Atlas 5 (2014, 2015) Negotiations with satellite operators - especially Intersputnik - for the use of orbital slot and frequencies. Singtel and CGWIC well positioned for development contract? (2016 ?) High-power satellite system for NBN (National Broadband Network). Space Systems/Loral as prime contractor for the two co-located spacecraft. To be launched by Ariane 5-ECA (2015) Need for a third broadband comsat. RFP to be decided in 2014 for contract in 2015 (2017?) Communication & broadcasting satellite for Latin America. Based on DHF-4 bus, to be developed and delivered in orbit by CGWIC (2017?) No recent info about an international RFP in order to upgrade the capacity of Nigcomsat-1R (2017 ?) Broadband system for 3G cellular networks and WiMAX towers. Development in progress with the strong support of SES for funding resources and control facilities. 16 satellites in construction, with 12 to be launched by Soyuz from French Guyana. First 4 satellites launched in June 2013, but affected by power problems. Soyuz launches in July and December 2014. (2013-2014) Contract for 3.2-t LS-1300 spacecraft of SSL (ex-Space Systems/Loral). To be launched by Arianespace. (2014) National project of comsat for governmental services in Iran, with C-band and Ku-band transponders. To be indigenously developed and launched (2017 ?) High-power communications satellite contracted to Orbital Sciences, in order to replace Palapa-C2. Indosat looking for exploitation with an international partner. Preceded since June 2012 by PSN-V, the Chinasat-5B, in inclined orbit, sold by Chinasatcom. See BRIsat. (2016) Medium-size comsat contracted to SSL. To be launched by SpaceX Falcon 9 (2017). See Telkom-3S Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be WEI n°77 2014-6 - 57 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 SATMEX-8 (Satelites Mexicanos/Mexico) SATMEX-9 (Satelites Mexicanos/Mexico) SES-9 (SES/Luxembourg) SES-10 (SES/Luxembourg) SES-11 (SES/Luxembourg) SES-12 (SES/Luxembourg) SGDC BRSat (AEB + Visiona Technologia Espacial/Brazil) SICRAL-2 (Italian MOD-ASI + DGACNES/Italy + France) STAR ONE-C4 (Star One/Brazil) STAR ONE-C5 (Star One/Brazil) STAR ONE-C6 (Star One/Brazil) STAR ONE-D1 (Star One/Brazil) SUPREMESAT-2 (Supremesat/Sri Lanka) TELESPAZIO BRASIL-1 (Telespazio/Brazil) TELKOM-3S (PT Telekomunicasi Indonesia) TELKOM-4 (PT Telekomunicasi Indonesia) TELSTAR-12V/VANTAGE (Telesat/Canada) TELSTAR-18R (Telesat/Canada) launched by Falcon 9 of SpaceX with ABS-3A (early 2015) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with SSL (exSpace Systems/Loral) for high-power LS-1300 comsat. Launched by Proton Breeze-M in March 2013 116.8°West (C- & Ku-band) Regional operator acquired by Eutelsat. Contract with Boeing Satellite Systems for an all-electric medium-size comsat. To be launched by Falcon 9 of SpaceX (late 2015) 108.2 East (Ku-band) High-power SES-9 satellite contracted with Boeing Satellite Systems, in order to cover Asia-Pacific regions. To be launched by Falcon 9 (2015) 67° West for Latin America High-power SES-10 to cover Andean countries for DTH and (Ku- & Ka-bands) broadband applications. Contracts with Airbus D&S for powerful Eurostar E3000 and with SpaceX for Falcon 9 launch (2016 ?) 105°W (Ku- & Ka-bands) New high-power satellite to extend strategic partnership with EchoStar to cover North America. Contracts with Airbus D&S. Launcher not yet selected (2016) 95°East (Ku- & Ka-bands) DTH (Direct To Home) and HTS (High Throughput Satellite) comsat to cover Asia-Pacific. Airbus Defence & Space as prime contractor with all-electricEurostar 3000EOR platform. Launcher not yet selected (2017) 68°West & ? (C-, X-, Ku- Satélite Geoestacionário de DefESA e Comunicações Estratégicas bands ? + meteo payload for (SGDC) or Multi-purpose satellites to be used for governmental SGDC-3) commun ications, broadband links, air traffic management. Joint venture Embraer+Telebras, under the name of VisionaTechnologia Espacial, to manufacture the satellites with foreign support. Possibility to include a meteorological payload on the 2nd spacecraft After international RFP, selection of Thales Alenia Space and Arianespace for SGDC-1 satellite and launch (2016) 37°East (UHF and SHF Italian-French military comsat to upgrade the Sicral and Syracuse bands) 3 systems. Thales Alenia Space Italia (with Telespazio) selected as prime contractor. To be launched by Ariane 5. (2014) 75° West (L-, C-, S- bands) Civilian comsat, colocated with Star One C-3, to carry digital and mobile TV services during the World Cup 2014. SSL (ex-Space Systems Loral) as prime contractor (2014) 68° West (C- & Ku-bands) Civilian comsat to cover Latin America. RFP for selection of contractor in 2014 (2016) 84°West (Ku-band) Civilian comsat for Latin America. RFP for selection of contractor in 2014? (2017?) 85° West (C-, Ku- & KaCivilian comsat to support the Olympic Games of Rio for band) broadcasts and broadband services in Latin America. SSL (exSpace Systems Loral) as contractor. To be launched by Ariane 5 (2016) 50°East (Ku-bands) Contracts with CGWIC (China Great Wall Industry Corp) for inorbit delivery of DFH-4 type comsat and with China Satellite Communications Corp. Supremesat-1 launched in November 2012 with leased capacity onboard Chinasat-12 (2015) TBD (Ku- & Ka-bands) Using Brazilian licence to deploy a geosynchronous comsat to cover Latin America. RFP in progress. (2016) 118°East (C- & Ku-bands) 3.5 t Spacebus 4000B2 spacecraft contract to cover Indonesia and south-East Asia. Arianespace as launch provider (2016) TBD (C-, Ku- and Ka-bands 116.8°West (C- & Kubands) 15°West (Ku-band) 138° East (C- & Ku-bands) High-power broadcasting satellite with beams on Europe, Larin America, Middle East, Africa, in order to replace Telstar-12. Spotbeams for maritime mobile services. Airbus D&S selected as contractor. To be launched by Japanese H-2A (2015) Prospect to replace Telstar 18 by a powerful HTS comsat. International RFP in preparation. (2017). WEI n°77 2014-6 - 58 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 THAICOM-6/AFRICOM-1 (Thaicom/Thailand) 78.5° East (C- & Ku-bands) Medium-size comsat approved by government. Orbital Sciences as prime contractor. C-band coverage of Africa. Launched in January 2014 by Space X Falcon v1.1 and co-located with Thaicom-5 – See Asiasat-6/Thaicom-7. THAICOM-8 78.5°East (Ku- & Ka-bands) High-power broadcasting satellite to be collocated with Thaicom(Thaicom/Thailand) 5 and -6. Contracts to Orbital Sciences for satellite, to SpaceX for launch (2016) THAICOM-9? 50.5°East (Ku-band) Broadcasting satellite for expansion of the Thaicom system to the (Thaicom/Thailand) Middle East, Europe and Africa. Not yet decided. Possibility of acquiring a 2nd hand comsat already in orbit to keep the orbital slot. (2016) THAICOM-IPSTAR-2? 119.5°East (Ku- & KaHigh-power broadband satellite to be acquired through (Thaicom/Thailand) bands) partnership with another operator. Enhancement of IPSTAR-1 capacity in South-East Asia and Oceania. Contracts not confirmed to SSL for satellite, to SpaceX for launch (2017) THAI-ICT SAT TBD (Ku- & Ka-band?) Governmental broadband satellite currently in preparation. RFP to (ICT Ministry/Thailand) be issued in 2015. (2018) THOR-7 (Telenor Satellite 1° West (Ku- & Ka-bands Contracts to SSL (ex-Space Systems Loral) for high-power Broadcasting/Norway) satellite and Arianespace for the launch. Enhancing Telenor Satellite Broadcasting fleet and offering mobile services. (2015) THURAYA-4/Thuraya/United Arab Over the Atlantic? (L- & S- RFP not yet finalized, in order to achieve a global coverage for Emirates) ? bands) personal communications. Go-ahead decision related to financial results. (2016?) TKSAT-2/TUPAC KATARI 87.2° West? (C-, Ku- and Project of second comsat for Bolivia, after the successful SATELLITE (Bolivian Space Agency Ka-bands) operations with TKSat-1, developed by CGWIC (China Great /Bolivia) Wall Industry Corp) and launched in December 2013. [2017?] TURKMENALEM 520E 52° East (Ku-band) After international RFP, Thales Alenia Space selected as prime /MONACOSAT contractor with Spacebus-4000C2 spacecraft. To be launched by (Turkmenian Space Falcon 9 v.1.1 (instead of Long March 3C). Lease of a GEO Agency?/Turkmenistan + Space position owned by Monaco through Space Systems International. Systems International/Monaco) Monacosat-1 capacity marketed by SES (2015) TÜRKSAT-4A/-4B 42° & 50°East (C-, Ku- & Envisioning international partnership for the development of the (Türksat/Turkey) Ka-bands ?) two Türksat-4 satellites. Contract with Mitsubishi Electric (MELCO) for the satellites and with ILS for the launches. (2014/broadcasts and broadband services in the rural areas of the Middle East and Central Asia; African coverage with Türksat-4A) TÜRKSAT-5A or -4C? 31°East ? (C- & Ku-bands ?) Medium-size comsat to be developed in Turkey. TAI as prime (Türksat/Turkey) contractor with Japanese technology transfer from MELCO (2018-2019) TÜRKSAT-6A (Türksat/Turkey) 42°East (Ku-band) Medium-size comsat developed in Turkey by TAI. (2018) TÜRKSAT-7A (Türksat/Turkey) TBD (Ku- & Ka-bands) Comsat to be made in Turkey by TAI. (2020) VIASAT-2 (Viasat/USA) 111.1°West (Ka-band) 6.7-t powerful satellite for broadband services in North America and for air & maritime links over the Atlantic Ocean. Contract with Boeing Satellite Systems for BSS-702HP spacecraft. Launcher niot yet selected. (2016) VINASAT-3 & -4 (VNPT/Vietnam) TBD (Ku-band) Preparation of international RFP. Possible partnership with another operator in Asia-Pacific. (2016?, 2017) YAMAL-401 (Gazprom Space 55°East (Ku-band) for -402, Spacebus-4000C3 spacecraft of Thales Alenia Space to upgrade Systems/Russia) 90°E (C- and Ku-bands) for Gazprom satellite fleet. To be launched by Proton-Breeze M -401. (2014) YAMAL-601 (Gazprom Space 49°East (C-, Ku- and KaReplacement of Yamal-202. After international RFP, Thales Systems/Russia bands) Alenia Space selected in 2013 as prime contractor. Proton as launch vehicle (2016) YAHSAT-3/AL YAH-3 (Yal Yah Atlantic Ocean (Ka-band) Ka-band HTS (High Thoughput Satellite) for translantic Satellite Communications connections, with coverage of Latin America and Africa. Company/UAE) Selection of Orbital Sciences Geostar-3 spacecraft. Launcher not yet selected. (2016) © Space Information Center/Belgium – December 2014 In italics: project in study phase or with unclear status WEI n°77 2014-6 - 59 WALLONIE ESPACE INFOS n°77 novembre-décembre 2014 Si vous avez des suggestions à faire, des modifications à apporter, n'hésitez pas à le faire: elles seront les bienvenues. Courriel : [email protected] ou (nouvelle adresse) [email protected] ============================================================- WEI n°77 2014-6 - 60
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