122. bejart ballet lausanne
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CHÂTEAUVALLON DANSE BEJART BALLET LAUSANNE DIRECTION ARTISTIQUE GIL ROMAN DIONYSOS Chorégraphie: Maurice Béjart Musique: Richard Wagner, Manos Hadjidakis Costumes: Gianni Versace Décors: Yokoo Tadanori Palais des Sports de Paris, 8 juin 1984 Produit par la Scala de Milan Durée : 55 minutes BOLERO Chorégraphie: Maurice Béjart Musique: Maurice Ravel Décors & Costumes: Maurice Béjart Théâtre Royal de la Monnaie, 10 janvier 1961 Ballet du XXe siècle Durée : 17 minutes LÀ OÙ SONT LES OISEAUX Chorégraphie: Gil Roman Textes : Chen Shenglai Musique : composition originale de Citypercussion, extrait du prélude de Parsifal de Wagner, extrait de Gorillaz Costumes : Jean-Paul Knott Décors : sculptures de Marta Pan Lumières : Dominique Roman Vendredi 29 et samedi 30 juin à 22h00 Amphithéâtre www.chateauvallon.com MAURICE BEJART Maurice Béjart naît à Marseille, le 1er janvier 1927. Danseur, puis chorégraphe, il débute à Paris. En 1960, il crée à Bruxelles le Ballet du XXe siècle. Un quart de siècle plus tard, il déplace sa compagnie à Lausanne (Béjart Ballet Lausanne). Ses racines, il les plante là où il travaille. Béjart acquiert l'essentiel de sa formation de danseur auprès de Madame Egorova, de Madame Rousanne et de Léo Staats. Ce bagage classique, il l'étrenne à Vichy (1946), puis auprès de Janine Charrat, de Roland Petit et surtout, à Londres, au sein de l'International Ballet. Une tournée en Suède avec le Ballet Cullberg (1949) lui fait découvrir les ressources de l'expressionnisme chorégraphique. Et un contrat pour un film suédois le confronte une première fois avec Stravinski. C'est pourtant sur des pièces de Chopin que, de retour à Paris, Maurice Béjart se fait la main sous l'égide du critique Jean Laurent. Le danseur se double dès lors d'un chorégraphe. En 1955, à l'enseigne des Ballets de l'Étoile, il sort des sentiers battus avec Symphonie pour un homme seul (musique P. Henry et P. Schaeffer). Maîtrisant alors son propre langage, il peut s'imposer au fil d'une série de créations : Haut Voltage, Prométhée, Sonate à trois (d'après Huis clos de J.-P. Sartre). Remarqué par Maurice Huisman, le nouveau directeur du Théâtre Royal de la Monnaie, il règle un triomphal Sacre du printemps (1959). C'est la fondation du Ballet du XXe siècle (1960), une compagnie internationale à la tête de laquelle Béjart sillonne le monde entier. Au Sacre, il ajoute Boléro (1961), Messe pour le temps présent (1967) et l'Oiseau de feu (1970). Un goût marqué pour le cosmopolitisme culturel amène ce fils du philosophe Gaston Berger à s'attacher à l'expression de diverses civilisations (Bhakti, Golestan, Kabuki, Dibouk, Pyramide) comme à l'illustration d'un riche répertoire musical (de Boulez à Wagner). Sa fibre pédagogique le pousse à créer l'école Mudra, à Bruxelles (1970), puis à Dakar (1977), et l'école-atelier Rudra à Lausanne (1992). Le passage du Ballet du XXe siècle au Béjart Ballet Lausanne (1987) s'est opéré sans discontinuité. En 1992, Béjart décide de réduire la taille de sa compagnie à une trentaine de danseurs pour "retrouver l'essence de l'interprète". Parmi les nombreux ballets créés pour cette compagnie, citons Ring um den Ring, Le Mandarin merveilleux, King Lear Prospero, À propos de Shéhérazade, Le Presbytère… !, Mutationx, La Route de la soie, Le Manteau, Enfant-Roi, La Lumière des eaux et Lumière. Metteur en scène de théâtre (La Reine verte, Casta Diva, Cinq Nô modernes, A6-Roc), d'opéras (Salomé,La Traviata et Don Giovanni), réalisateur de films (Bhakti, Paradoxe sur le comédien…), Maurice Béjart a également publié plusieurs livres (roman, souvenirs, journal intime, pièce de théâtre). L'Empereur Hirohito l'a élevé à l'Ordre du Soleil levant (1986) et le Roi Baudouin l'a nommé Grand Officier de l'Ordre de la Couronne (1988). La Japan Art Association lui a décerné le prestigieux Praemium Impériale (1993) et la Inamori Foundation le Kyoto Prize (1999). En 1994, Maurice Béjart est élu membre libre à l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France. En août 2002, il a créé une nouvelle troupe destinée aux jeunes danseurs: la Compagnie M, et, pour elle, son nouveau ballet, Mère Teresa et les enfants du monde avec la participation de Marcia Haydée, qui a fait le tour du monde et dont la première a eu lieu à Lausanne le 18 octobre de la même année au Théâtre de Beaulieu. En octobre 2003, il rend hommage à Fellini pour les dix ans de sa mort dans Ciao Federico. Il reçoit des mains de l'ambassadeur de France en Suisse l'insigne de Commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres. 2004 est l’année où il fête cinquante ans de direction de Compagnie. Il créé L’Art d’être grand-père en collaboration avec les jeunes danseurs de la troupe. En 2005, il crée L’Amour-la Danse, spectacle comportant plus d’une dizaine d’extraits de ses plus fameux ballets. S’y ajoute en décembre Zarathoustra, le Chant de la danse, une grande création mondiale. A l’aube de ses quatre-vingt printemps, le chorégraphe donne naissance à La Vie du danseur racontée par Zig et Puce. Alors qu'il crée ce qui sera sa dernière œuvre, Le Tour du monde en 80 minutes, Maurice Béjart décède à Lausanne le 22 novembre 2007. GIL ROMAN Directeur artistique du Béjart Ballet Lausanne depuis décembre 2007, Gil Roman a rejoint Maurice Béjart au Ballet du XXème siècle en 1979, après une formation approfondie avec Rosella Hightower et José Ferran. Révélé par le personnage central de Messe pour le temps futur et par le rôle de Hanann qu’il crée dans Dibbouk, ses talents affirmés de danseur et de comédien ne cessent d’allonger la liste des ballets qu’il interprète et souvent incarne: Hamlet, Ring um den Ring, Mr. C, Le Mandarin merveilleux, Le presbytère…, Le Manteau, Juan y Teresa avec Marie-Claude Pietragalla, Dialogue de l’ombre double, Symphonie pour un homme seul, Lumière, La mort du Tambour, Renard, Iokanaan, Six personnages en quête d’un danseur, Zarathoustra, La Vie du danseur… Presque trente années d’une danse ininterrompue couronnées en 2005 par le Danza & Danza Award du meilleur danseur pour son interprétation de Jacques Brel dans le ballet Brel & Barbara, puis en 2006 par un prestigieux Nijinsky Award décerné par le Monaco Dance Forum. Par-delà ses qualités d’acteur des pièces et films de Maurice Béjart - A-6-Roc et Paradoxe sur le comédien - son talent de chorégraphe se révèle avec la création de L’Habit ne fait pas le Moine. Le succès de Réflexion sur Béla, de l’Echographie d’une baleine, et des plus récentes créations du Casino des Esprits, d’Aria et de Syncope, l’intelligence du propos alliée à la pertinence du regard font de Gil Roman davantage qu’un interprète talentueux. « Il m’a fallu des années pour sortir cet artiste incomparable qu’est Gil Roman du maquis mental où il s’enfermait avec ses fantasmes, ses amours, ses complexes ! Lentement j’ai compris ses qualités, j’ai réalisé combien il était proche de moi. Je ne vois que lui pour continuer, préserver et posséder mon œuvre. Nul autre, Ce ballet lui appartient.» Maurice Béjart Le Béjart Ballet Lausanne a présenté 14 pièces au TNDI de Châteauvallon de 1989 à 1996 et en 2010 les pièces Syncope, Mephisto Walzer et Ce que l’amour me dit DIONYSOS La danse est avant tout mouvement, formes et rythmes. C'est l'espace, la musique et le corps humain. Le ballet n'est pas là pour nous raconter une histoire comme le théâtre, le roman ou le cinéma. La chorégraphie nous propose des visions, des émotions, des dynamiques. L'anecdote est à la fois violente et diffuse. Je vous donne les clés «Do it yourself». Dans ce ballet, les visions, quelles soient littéraires, historiques ou mythologiques forment un puzzle que chacun doit construire à sa guise. Je ne peux, ni ne veux, raconter une histoire, mais donner les éléments du rêve, de la folie magique et transformatrice qui imprègne le spectateur. Cette rencontre d'un grand écrivain allemand du XIXe siècle et d'un Dieu grec antique, peut-être venu d'Orient, est riche en rebondissements. Comme un danseur ivre rebondit sur le sol! Nord – Sud. Luttes, invasions, fascination. Grèce – Allemagne! Le peuple méditerranéen qui le premier a tout trouvé, les «barbares» nordiques qui eux ont tout détruit puis tout retrouvé. Poètes, savants, philologues, archéologues… Un mythe : Dionysos, né de Zeus et de Sémélé, déchiré par les Titans et ressuscité dans sa gloire. Un fait historique Nietzsche poète, écrivain méconnu dans sa vie, mort dans la folie et la misère pour être presque divinisé après sa mort. La tragédie triangle d'amour et de mort. Le modèle antique type restant OEdipe amant de sa mère et meurtrier de son père. Nietzsche, qui fera de Wagner son père spirituel et l'assassinera ensuite (de sa plume) avec une violence surprenante tandis qu'il adresse à Comina des déclarations d'amour, revit cette tragédie. Un mythe actuel, moderne pas sa violence et ce souffle de liberté qui l'anime. Eternel parce que l'homme a besoin de cette ivresse dionysiaque pour retrouver le contact avec la grande Nature et ses forces vivantes et cachées, détruites ou occultées par la pseudo-civilisation des lumières, cartésienne, scientiste et pragmatique. Maurice Béjart, 1984 EXTRAIT DE PRESSE Clé de voute de la soirée, Dionysos offre la quintessence du « style » béjartien. Réglé il y a un quart de siècle, il conserve toute sa verdeur, à l’instar des costumes de Versace et la musique de Hadjidakis, qui n’ont pris ni plis ni rides (…) Une distribution de rêve où tous, toutes, rendent une fois de plus justice à l’œuvre immense de Béjart. Jean-Pierre Pastori – 24 HEURES BOLERO «Mon Boléro», disait Ravel, «devrait porter en exergue: Enfoncez-vous bien cela dans la tête». Plus sérieusement, il expliqua: «En 1928, sur la demande de Mme Rubinstein [Ida Rubinstein, célèbre danseuse et actrice russe], j'ai composé un boléro pour orchestre. C'est une danse d'un mouvement très modéré et constamment uniforme, tant par la mélodie que par l'harmonie et le rythme, ce dernier marqué sans cesse par le tambour. Le seul élément de diversité y est apporté par le crescendo orchestral». Maurice Béjart précise en ces termes sa conception de l'œuvre de Ravel: «Musique trop connue et pourtant toujours nouvelle grâce à sa simplicité. Une mélodie -d'origine orientale et non espagnole s'enroule inlassablement sur elle-même, va en augmentant de volume et d'intensité, dévorant l'espace sonore et engloutissant à la fin la mélodie». Sans vouloir décrire davantage ce ballet évident par lui-même, remarquons que Maurice Béjart, dans un style très différent, rejoint l'esprit du Sacre du Printemps, en ce sens qu'à l'inverse de la plupart de ceux qui ont illustré chorégraphiquement le Boléro avant lui, il répudie toutes les facilités du pittoresque extérieur pour exprimer uniquement – mais avec quelle force! – l'essentiel. Maurice Béjart confie le rôle central -la Mélodie -tantôt à une danseuse, tantôt à un danseur. Le Rythme est interprété par un groupe de danseurs. LÀ OÙ SONT LES OISEAUX Alors que je préparais cette tournée en Chine, j’eus le plaisir de recevoir à Lausanne, dans nos studios, M. Chen Shenglai. A cette occasion, il me remit un poème qu’il avait écrit : Le charme de la vie. En écho à ce poème, des images, des idées ont surgi : vie-mort-re-naissance-cycle-Ying-Yang-équilibre. Et tout à coup, une lumière… Marta Pan. Cette immense artiste sculpteur, que j’avais eu la joie de rencontrer et dont les œuvres sont aujourd’hui exposées dans le monde entier, fut une amie proche de Maurice Béjart. Ils collaborèrent à diverses reprises, entre autre en 1959, lorsque Marta Pan réalisa Equilibre, qui inspira à Maurice Béjart la création du ballet éponyme, dans, autour et avec la sculpture. De ce ballet, excepté cette sculpture, il ne reste rien, aucune trace de chorégraphie. Je me mis donc à travailler à partir du texte de Chen Shenglai et de l’œuvre de Marta Pan. Thierry Hochstätter JB Meier, qui ont collaboré à mes deux dernières créations, ont composé la musique originale de cette pièce. Un studio, des danseurs, de la musique Marta, Maurice Naissance… Le charme de la vie (extrait) Marchant dans la rivière, Je trouve l’eau si paisible, Caressant doucement mes chevilles, Fugitivement, il m’apparaît que, Dans cette même rivière, Mes ancêtres se baignaient les pieds. Mes les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Levant les yeux au ciel, Je trouve les étoiles rayonnantes, Illuminant mon visage. Elles continuent à briller tardivement. Il m’apparaît alors, que Quelques centaines d’années auparavant, Sous les mêmes cieux, Mes ancêtres ont regardé fixement en haut. Mais les choses ne sont plus ce qu’elles étaient. Me lamentant sur le cours du temps impitoyable, Sur l’impermanence de la vie. Mais regardez l’histoire et dans le monde entier, Les myriades de gouttelettes tombent dans la rivière Et les étoiles constellent le ciel. Les hauts et les bas, les gains et les pertes… C’est le rythme et la grandeur de la vie. Jamais fini et jamais mort…
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