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Ovins
Santé
Mammites
chez les brebis allaitantes
Une mammite
est une inflammation
de la glande mammaire.
Cette inflammation peut
être d’origine infectieuse
(virus, bactéries ou champignons) ou traumatique
ou parfois environnementale (froid ou substances
irritantes).
En générale, elles sont
observées par le berger,
à l’agnelage, entre 1 et 2
mois de lactation ou
encore après le sevrage.
Contexte
Dans un contexte économique actuel
où l’aliment du bétail coûte cher, il
semble raisonnable de maximiser la
production laitière des brebis allaitantes pour obtenir la meilleure croissance possible en peu de temps
de leur deux, voire de leurs trois
agneaux. Outre la qualité zootechnique de sélection des reproducteurs
et celle des rations alimentaires des
brebis, il est important de contrôler régulièrement l’état des mamelles
pour détecter les traces de mammite
et ainsi de réformer les animaux suspects. En effet si les mammites sont
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Aspergillose mammaire suraiguë, hypertrophiante et indurative.
Disparition du trayon droit suite à des
tétées infructueuses.
Mammite gangréneuse. La peau
devient violacée et froide.
peu fréquentes chez les brebis allaitantes, elles sont en général, une fois
déclarées, difficiles à soigner et compromettent la production laitière du
quartier atteint. Un handicap évident
qu’il convient d’éliminer pour assurer
la survie et la croissance à moindre
coût des agneaux.
C’est pourquoi dans la plupart des
élevages, les mammites aiguës ou
sub-cliniques sont une cause importante de réforme (entre 5 et 10%)
ligament suspenseur médian. Chaque
hémi-mamelle possède un trayon, un
réseau nerveux et sanguin indépendant et un drainage lymphatique en
propre. Par conséquent les agents
pathogènes responsables de l’infection
d’une hémi-mamelle peuvent ne pas
contaminer toute la mamelle.
A l’examen :
La mamelle doit être uniformément
souple et symétrique. Elle doit avoir
la même température que le reste du
corps et ne doit présenter ni d’oedème,
ni de douleur. Le trayon est mince, uniforme et d’apparence normale
Le lait est normalement facile à extraire, sans provoquer de douleur apparente. Il est normalement blanc, liquide
et uniforme.
Source : Maladies des moutons - J BrugèrePicoux
Source : Intervet
La
mamelle
Le système mammaire présente deux
glandes distinctes séparées par un
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Ovins
Les
symptômes
des mammites
En cas d’infection aiguë, la mamelle
est chaude, gonflée et douloureuse. Dans certains cas la thrombose
entraîne une cyanose de la peau
et la mamelle devient violette (ex :
mammite gangrèneuse). Quand la
gangrène s’installe une partie de la
mamelle tombe. Sans traitement, le
délabrement de l’état général lors de
certaines mammites conduit à la mort
de la brebis (80% de mortalité pour
une mammite gangréneuse).
Lors de mammite subclinique, la
production laitière diminue, provo TYPE DE
MAMMITE
AIGUË
quant une baisse de la croissance
des agneaux. On observe par conséquent des agneaux plus petits que la
normale au sevrage. L’examen visuel
de la mamelle de leur mère montre souvent des zones cicatricielles,
zones qui apparaissent plus dures à
la palpation.
La détection passe par une palpation systématique des mamelles
avant achat, avant la mise à la
reproduction et avant la mise bas.
Les
facteurs de risques
Les conditions climatiques telles que
Germes pathogènes Symptômes
Importance
le froid et l’humidité prédisposent aux
mammites. Il est probable que le froid
réduise la circulation sanguine vers
la mamelle provoquant une baisse de
l’immunité.
On a pu montrer que la présence
de zones boueuses dans les champs
favorise les mammites.
Le stress nutritionnel : les prairies améliorées et une alimentation trop riche en
azote ont été également incriminées.
Pêle-mêle on a pu montrer que les risques de mammite sont accrus en cas
de fistule du trayon, de traumatisme
de la mamelle, lorsque la brebis a une
mamelle pendulaire ou des trayons
accessoires, ou encore un oedème
de la mamelle, des lésions d’ecthyma,
etc.
Traitement
Prévention
Généralités
Rougeur, douleur, S’accompagne
Stade précoce
gonflement de la ma- de signes melle, boiterie, œdème, généraux
lait anormal, anorexie, chute de la production rapide
Coliforme
E. coli
Fièvre, anorexie, Moins fréquente queFlunixine
Klebsiella
dépression, choc et
chez les bovins.
mort, parfois thrombose Plutôt juste après Oxytétracycline
vasculaire
la parturition
Ou
pénicilline + Gangrèneuse
Staphylococcus
Mamelle Rouge et
Rarement
streptomycine
aureus
chaude ; après 2 ou 3 contagieuse.
Clostridium
jours elle devient
L’incidence Perfusion :
septicum
violacée puis noire
augmente avec
5 ml/kg toutes
et froide (Thrombose) l’âge et le nombre les 5 minutes
Rapidement on a un de lactations.
choc et une mort en A lieu plutôt
absence de traitement pendant la lactation.
80% de mortalité
sans traitement.
Mannheimia haemolytica
On observe une atro- 50% de mortalité
phie de l’hémi-mamelle en absence
atteinte. Elle devient de traitement
parfois cyanosée en fin
d’évolution.
Les brebis survivantes
développent souvent
des abcès
Abcès qui percent
à travers la peau
de la mamelle
Actinomyces et Corynebacterium pyogens
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Bonne hygiène :
- litière propre et sèche,
- lutte contre les affections et les traumatismes cutanés,
- élimination des zones
boueuses.
Alimentation suffisante des brebis pendant
l’allaitement pour éviter
les plaies aux trayons
provoquées par les dents des agneaux affamés
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Ovins
TYPE DE
MAMMITE
Santé
Germes pathogènes Symptômes
SUBCLINIQUE Grande variété de germes
Importance
Mauvaise croissance Cause la
des agneaux
plus commune
Malnutrition néonatale de réforme
Mortalité néonatale
Boiterie
ATROPHIQUE Mycoplasma agalactiae Mammite aiguëe
et mycoides mycoides ou chronique
Mamelles remplies mais avec une faible production de lait puis atrophie du tissu mammaire
Retard de croissance des agneaux
M.agalactiae : Lait jaunâtre puis agalaxie
En parallèle :
Arthrite et kératocon-
jonctivite
INTERSTITELLE Virus de Maedi
CHRONIQUE INDURATIVE
Points
mammites cliniques
:
Elles sont en général peu fréquentes
chez les brebis allaitantes.
Elles se manifestent par une inflammation de la mamelle et dans certains
cas par une atteinte de l’état général.
Elles se traitent par un antibiotique
par voie générale même si dans la
plupart des cas, il y a perte du quartier infecté.
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Environnement propre et
sans boue ; densité normale.
Elimination des brebis avec
mammites (source de contaL’antibiothérapie mination)
controversée
Lutte contre l’ecthyma et les
infections cutanées de la
mamelle (staphylococcoses)
Tylosine
Limitation de la nourriture
avant le sevrage et au moins
une semaine après.
Surveillance des mamelles
dans les 2 semaines qui suivent le sevrage.
En cas de forte incidence :
Faire 3 semaines avant la
mise bas de la Tilmicosine ou
5 ml/40 kg de Suanolil 2 fois
à 48 h au tarissement.
Aucun
traitement
Elles conduisent à la réforme des
brebis infectées parce qu’elles sont
une source de germes pour le reste
du troupeau et parce qu’elles ne permettent pas d’alimenter les agneaux
dans de bonnes conditions.
Elles se détectent par palpation avant
l’achat, à la mise à la reproduction et
avant la mise bas.
Elles se préviennent en :
- Maintenant des conditions d’hygiène
satisfaisante dans la bergerie.
- Alimentant suffisamment les brebis qui allaitent pour éviter que les
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Prévention
Traites
fréquentes
Cas clinique plutôt Tylosine
au printemps
Ou
Infection plutôt
Spiramycine
dernier trimestre Ou
de gestation
Tilmicosine
Chute importante
de la production Mais favorise
Atrophie de la les porteurs
mamelle
latents
Le pronostic
est mauvais
M.mycoides
mycoides chez la
brebis est moins
fréquent que chez
la chèvre
Brebis>3 ans
Nombreux pis de bois
Réduction de la
production
Induration de la mamelle
Mauvaise croissance
des agneaux
Présence de symptômes articulaires et
pulmonaires
clefs sur les
Traitement
Contamination par le lait,
l’urine, les sécrétions oculaires, nasales et reproductrices
Elimination des brebis malades
Réforme des brebis infectées
Séparation des agneaux de
leurs mères et thermisation
du lait
Contrôle à l’introduction
Plan d’éradication bas‚ sur
la sérologie.
agneaux affamés blessent les mamelles.
- Diminuant la ration alimentaire des
brebis avant le sevrage et en donnant
une ration pauvre pendant une semaine après le sevrage.
- En surveillant les mamelles pendant
deux semaines qui suivent le sevrage.
- Luttant contre les facteurs provoquant des lésions de la mamelle et
notamment contre l’ecthyma.
r
Par Luc Rozette
Dr Vétérinaire