Édito - Amitiés France
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Édito - Amitiés France
LES NOUVELLES FRANCO-ACADIENNES • MARS 2013 • N° 20 L’Acadie...“Ce monde rêvé de notre enfance, voilà qu’on nous dit qu’il est réellement quelque part...” Édito L’Acadie en France Vice-président Amitiés France-Acadie Participants à l’assemblée générale de l’association Amitiés France-Acadie – Nantes 2013 UNE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE TRÈS “ACADIENNE” C ette année, nous tenions à Nantes notre assemblée générale annuelle dans le cadre de la Semaine de la Francophonie et des Rencontres France-Acadie pour le lancement du Congrès Mondial Acadien de 2014. À cette occasion, une forte délégation acadienne (70 personnes) venue des Provinces Atlantiques avait rejoint la Loire-Atlantique. Deux journées, les jeudi 21 et vendredi 22 mars, étaient consacrées aux “Rencontres Sommaire PAGE 01 Assemblée générale 2013 des AFA : (récits, comptes rendus, rapport moral 2012) PAGE 07 La francophonie... comme une maison PAGE 08 Jean de Poutrincourt France-Acadie”. Colloques et tables rondes se succédèrent, animés par des personnalités françaises et acadiennes Notre association, Amitiés France-Acadie, apportait un point d’orgue à ces manifestations avec la tenue de son AG le samedi 23, et une journée de détente dans la région, le dimanche. Le Village de la Francophonie Dès notre arrivée le jeudi après-midi, nous avons pu découvrir le Village de la Francophonie ... PAGE 09 Histoire : J. Girard, curé en Acadie PAGE 11 Acadie-infos > Voyage en Acadie2013 > Les échanges scolaires 2013 > Autour du Congrès mondial acadien 2014 COMiTÉ DE RÉDACTiON ISSN 0220-4592 Alain Dubos, GÉRARD BESNARD – 2013 L es Rencontres France Acadie de Nantes ont été les 21 et 22 mars le point central d’une manifestation dévolue à la défense de notre langue commune et de la culture par elle véhiculée. Les participants à ces retrouvailles officielles peuvent en éprouver une légitime fierté. Tout fut là convivial et chaleureux, ouvert et festif, en un mot réussi. Grâce en soit rendue à la Ville de Nantes, hôte parfait, ainsi qu’à ses invités venus de loin pour évoquer, dans le même enthousiasme, le présent de nos relations et projets, et le grand événement que sera le Congrès mondial acadien de 2014 (CMA). Notre association s’honore d’avoir été, au long de ces journées d’échange et d’amitié, la passerelle entre deux mondes. Directeur de la publication : Bernard Dorin, président des AFA – Secrétariat de rédaction, mise en pages: Catherine Georgeon – Ont participé : Marie-Christine Balcet, Joël Barillot, Patrice Carpuat, Alain Dubos, Cath. Georgeon, Charlette Gonzalez, Sylviane Loste, Bernard Oswald, Lionel Prigent, Guy Sergheraert. Photos : Gérard Besnard, Maryvonne Le Gac, Bernd Reichelt, Michel Roux, X, Dr. – Acadie Infos : Cath. Georgeon. Impression : Copy-Top (Paris). Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. wwwDu nouveau ! En ligne le 19 avril, notre site : www.amitiesfranceacadie.org vvv Amitiés France-Acadie - bureaux, courrier : 4 rue Vigée Lebrun 75015 Paris - (Siège : Maison des associations 22 rue de la Saïda 75015 Paris) Permanences : mardi 10h-13h, 14h-17h • Tél.: 06 45 61 49 70 - site : www.amitiesfranceacadie.org - courriel : [email protected] 01 • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Amitiés France-Acadie L’Acadie en France MICHEL ROUX – 2013 MICHEL ROUX – 2013 NANTES EN FRANCOPHONIE... Stand de Bretagne-Acadie-Louisiane. Au centre : Gérard-Marc Braud, Pdt. Les visiteurs et les officiels découvrent les stands. MARYVONNE LE GAC– 2013 MARYVONNE LE GAC– 2013 À droite : M. Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie Intervenants d’un des colloques Autres intervenants MICHEL ROUX – 2013 Pose pour la postérité ... installé dans la Cité des Congrès. Du Viet- nam à Madagascar, en passant par Haïti et, bien entendu, les pays francophones africains, tous étaient représentés dans des stands colorés et vivants. Mais aussi le Québec, avec l’association Pays-Nantais-Québec, l’Acadie et la Louisiane avec l’association affiliée à la nôtre, BretagneAcadie-Louisiane présidée par Gérard-Marc Braud. L’Acadie avait également installé ses kiosques présentant le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador et des institutions comme la SNA et le Congrès Mondial Acadien. Les Rencontres acadiennes À 18h30 : ouverture des Rencontres acadiennes avec le discours de bienvenue de Mme Rachel Bocher, maire-adjointe de Nantes, déléguée au Tourisme et à la Francophonie, suivi par celui de René Légère, président de la SNA et de l’Honorable Steven Blaney, ministre de la Francophonie et des Anciens Combattants du Canada, en présence de Son Excellence Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada en France, Mme Martine Coulombe, député de Restigouche-la-Vallée (NB) et de Mme Vaughne Madden, directrice générale de l’Office des Affaires Acadiennes de Nouvelle-Écosse. Et d’autres dignitaires. La soirée se termina avec le concert des artistes acadiens Michel Thériault et Ronald Bourgeois. Une journée studieuse Le lendemain, vendredi 22 mars : Inauguration officielle en présence de M. Pierre Schapira, adjoint au Maire de Paris, chargé des Relations Internationales, des Affaires Européennes et de la Francophonie ; de M. Michel Robitaille, délégué général du Québec à Paris ; de M. Normand G. Thériault, coprésident du Comité organisateur du Congrès Mondial Acadien (CMA) et président du Comité régional du N.O. du NouveauBrunswick. Les colloques se succédèrent toute la journée. La première table ronde avait pour thème “La Francophonie à l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication”. Dans un monde dominé par l’anglais et soumis à un mouvement de globalisation, on peut s’interroger sur l’avenir du français. Les nouvelles technologies sont-elles une menace ou au contraire une chance pour la langue française ? Les intervenants étaient des universitaires d’Acadie, des régions Bretagne et LoireAtlantique. La seconde table ronde de la matinée : “Quelle stratégie pour renforcer les échanges économiques entre les deux continents ?” À la veille de l’accord de libre échange entre le Canada et . . Le soir : concert avec les Hay Babies 02 l’Union Européenne, les possibilités de partenariats entre les deux territoires pourront devenir une réalité quotidienne. Experts et acteurs économiques du Canada Atlantique et de la France en discutèrent afin d’élaborer les pistes de collaborations futures. À 13h. Des chefs venus de Louisiane, du Québec, d’Acadie et de Nantes, nous proposèrent de découvrir les spécialités de chacune de leur région à l’occasion du déjeuner… Dans l’après-midi trois autres tables rondes étaient organisées : “Histoire et identité acadienne à travers les générations” … Comment cette identité est-elle transmise à travers les générations en Acadie comme en France ? … Les intervenants acadiens et un Français (notre secrétaire général, Patrice Carpuat) en débattèrent. Une belle démonstration, vidéo à l’appui, par Céleste Gaudin, responsable Jeunesse de la SNA, sur les jeunes acadiens et les acadiens“assimilés”. Puis : “Quelle mise en valeur touristique de la culture ?” En Acadie comme à Nantes, l’industrie touristique est largement influencée par la culture. Si la culture à Nantes est un levier touristique, l’Acadie mise sur la mobilité de ses artistes afin de promouvoir son territoire. Les intervenants étaient acadiens, louisianais et nantais. Francine Landry, coordinatrice du volet économique du CMA 2014 souligna que cet événement sera un catalyseur pour l’économie des trois régions concernées (le Madawaska au Nouveau-Brunswick, le Témiscouata au Québec, et le Maine aux États-Unis). Et enfin “La culture aujourd’hui”. L’Acadie et la France partagent une vision commune de la culture comme vecteur de lien social mais aussi de développement économique et territorial. Les intervenants ont échangé à partir de leurs réalités respectives sur les thématiques suivantes : la promotion et la circulation des artistes à l’international, les résidences d’artistes et la stratégie culturelle. D’aucuns soulignèrent qu’il ne faut pas folkloriser la culture et que le tourisme doit être respectueux des habitants. Dans le public, Mme Michèle Touret, présidente de La Maison de l’Acadie à Loudun, est intervenue pour souligner qu’il est difficile pour les artistes français de se produire en Acadie. Ex. : la pièce de théâtre, produite par son association “Les Vents de la Liberté”. Gérard-Marc Braud, président de BretagneAcadie-Louisiane signala que depuis trente ans, son association fait connaître l’Acadie dans la région. Pour ma part, j’ai (Charlette Gonzalez) souligné que “La Semaine acadienne” à Saint-Aubinsur- Mer entame sa 8e édition avec, chaque année, un programme remarquable. J’ai indiqué également que Les Cousins Acadiens du Poitou fêtent . . . . Amitiés France-Acadie L’Acadie en France ... ET L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE AFA MICHEL ROUX – 2013 Le groupe Vishtèn durant le concert du vendredi soir Le samedi matin : visite-guidée dans Nantes X - DR– 2013 Pause-photos devant la plaque de la maison de Jules Verne MICHEL ROUX – 2013 Michel Roux, Pdt de Falaise-Acadie-Québec, en compagnie de... Jules Verne enfant ! La Fresque des Acadiens, à Nantes AG des Amitiés France-Acadie, de g. à d. : Marie-Christine Balcet (vice SG), Charlette Gonzalez (vice Pdte), Alain Dubos (vice Pdt), Patrice Carpuat (SG). • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 régulièrement le 15 août avec des artistes acadiens, ainsi que Acanami en Normandie, etc. Pour terminer, j’ai rappelé que, depuis 1979, Amitiés France-Acadie décernent chaque année un prix littéraire et qu’une pièce de théâtre historique d’Alain Dubos sera jouée en octobre 2013 à Memramcook par des comédiens acadiens et français. Nous souhaiterions qu’elle figure dans la programmation du CMA 2014. Toutes les tables rondes étaient animées par Patrick Simonin, rédacteur en chef de TV5-Monde. La synthèse en a été faite par Lionel Prigent, maître de conférences à l’Institut de Géoarchitecture (Université Bretagne Occidentale). [cf. p. 7 ] La cérémonie de clôture a réuni pour les discours d’usage les personnalités qui ont parrainé ces manifestations : M. Patrick Rimbert, maire de Nantes, Mme Ina Sy, secrétaire de la commission Europe-international-interrégional au Conseil Régional des Pays de la Loire, M. René Légère, président de la SNA, Mme Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie et enfin Son Excellence M. Abdou Diouf, secrétaire général de la Francohonie (OIF). La soirée s’est terminé par un cocktail et un concert acadien avec les Hay Babies et le groupe Vishtèn. Détente et assemblée générale des AFA Le samedi 23 mars : dans la matinée, nos adhérents étaient conviés par “Le voyage à Nantes” à une visite-guidée touristique de la ville jusqu’à la Butte Ste-Anne où se situe la Fresque des Acadiens. C’est Gérard-Marc Braud qui la présenta aux visiteurs français et acadiens. À 13h – Le déjeuner réunissait adhérents et bon nombre d’Acadiens de la délégation dans l’immeuble de Nantes-Métropole, situé en face de la Cité des Congrès. Moment très convivial, même si certains furent surpris par l’aspect un peu “techno” de la salle qui avait pour grand mérite de pouvoir concentrer toutes nos activités dans un même lieu. À 15h – Après l’émargement et les procédures habituelles, notre AG pouvait commencer : En l’absence du président, Bernard Dorin, retenu à l’étranger et de Bernard Oswald, viceprésident et trésorier, notre secrétaire général Patrice Carpuat, accueille et présente nos amis acadiens. Il donne ensuite la parole à Marc Beaulieu, directeur de la programmation du CMA 2014. Celui-ci nous détaille, à l’aide d’une vidéo, les différentes facettes de cet événement qui aura lieu du 8 au 24 août 2014. Les trois moments clés, la cérémonie d’ouverture le 8 août au Nouveau-Brunswick, la Fête nationale le 15 août au Maine et la cérémonie de clôture le 03 24 août au Québec, seront diffusés sur le Web. Alain Dubos souhaite que ce CMA accorde une part importante et spéciale à la Louisiane. Marc Beaulieu répond qu’une journée entière sera placée sous les couleurs de la Louisiane ainsi que le 15 août. Jean-Marie Nadeau, président de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick, souhaite qu’une approche soit faite auprès du Président de la République française. Céleste Gaudin, conseillère Jeunesse à la SNA, souhaite que l’on donne une grande place à la jeunesse. Trois cents jeunes, de 14 à 22 ans seront invités déclare le directeur général de la SNA, Éric Mathieu Doucet. En conclusion, Marc Beaulieu conseille à tous d’aller consulter le site du CMA et de s’inscrire à l’infolettre pour recevoir régulièrement des informations sur les diverses programmations. L’AG reprend le cours de son ordre du jour avec la lecture des rapports moral et financier par le secrétaire général. Les activités essentielles de l’association sont présentées : échanges scolaires par Charlette Gonzalez, prix littéraire France-Acadie par Alain Dubos, stages par Patrice Carpuat. (voir page suivante le compte rendu de l’AG) Richard Laurin, directeur de l’agence de tourisme Novacadie (N-É), trace les grandes lignes d’un voyage que notre association souhaite organiser à l’occasion du prochain Congrès mondial acadien en août 2014. Élection du Conseil d’administration à bulletins secrets (cf. compte rendu de l’AG). Remise de la médaille Léger Comeau à Maryvonne Le Gac Pendant le dépouillement des votes, la parole est donnée à René Légère, président de la SNA. Il nous dit toute sa joie d’être parmi nous et notamment de la mission qu’il doit accomplir. En effet, la Société Nationale de l’Acadie (SNA) a décidé d’honorer Maryvonne Le Gac, présidente de l’association Belle-Ile-Acadie, en lui remettant la prestigieuse médaille Léger Comeau. René Légère évoque l’accueil si chaleureux que de si nombreux Acadiens ont reçu de la part de la famille Le Gac. Maryvonne est très émue. Elle nous dit qu’elle est une vraie descendante d’Acadiens et que Belle-Ile fêtera cette année le 250e anniversaire de l’arrivée des Acadiens. Diverses manifestations sont prévues à Belle-Ile, l’anniversaire du Jumelage avec Pubnico notamment. Patrice Carpuat donne successivement la parole à : Mme Rachel Bocher, adjointe au maire de Nantes, chargée de la Francophonie, qui nous a rejoints au cours de notre assembée générale. Puis à M. Pierre Guimond, Amitiés France-Acadie L’Acadie en France ministre-conseiller à l’Ambassade du Canada, chef du Service de la Politique étrangère et de la diplomatie qui a assisté aux Rencontres France-Acadie et nous fait l’amitié de participer aux deux journées organisées par notre association. Patrice Carpuat clôture cette réunion en remerciant la Mairie de Nantes en la personne de Mme Rachel Bocher de nous avoir si bien accueillis, ainsi que Gérard-Marc Braud, président de l’association régionale BretagneAcadie-Louisiane et son équipe pour leur aide. Les participants à l’assemblée générale AFA Dimanche matin, affrontant le froid et le brouillard, une quinzaine d’adhérents se sont retrouvés pour la visite de Guérande, surnommée “la Carcassonne bretonne”. C lassée “Ville d’art et d’histoire” depuis 2004, Guérande est renommée pour ses marais salants et sa cité médiévale. C’est l’une des rares villes françaises à avoir conservé ses remparts dans leur intégralité (1 434 m de circonférence). Après avoir franchi la porte Saint-Michel, nous sommes partis à la découverte, accompagnés d’une guide. Celle-ci nous a entraînés à travers un dédale de rues étroites dans la ville close à l’intérieur des remparts. Tout d’abord, un arrêt s’imposait à la Collégiale Saint-Aubin édifiée entre le XIIe et le XVe siècle. L’aspect austère et imposant du granit est relevé par de fins clochetons à “crochets” MARYVONNE LE GAC – 2013 La Porte St-Michel et les remparts MARYVONNE LE GAC – 2013 X - DR– 2013 tandis que Gérard Besnard, pdt d’ Acanami, veille sur Charlette Gonzalez qui allègent l’ensemble. Sur la façade à droite, une chaire s’encastre dans le contrefort. On pense que les prêtres utilisaient cette chaire lorsque les fidèles étaient trop nombreux. L’intérieur est éclairé par de remarquables vitraux du XVIIIe. La voûte est soutenue par d’énormes piliers du XVe dont certains portent des chapiteaux à sujets grotesques. Puis, le groupe s’est promené dans les rues bordées de maisons anciennes dont certaines sont à pans de bois, en passant par la place du Pilori, la rue du Tricot… De retour aux voitures par la rue St-Michel, et après avoir fait une petite promenade sur les remparts du XIVe siècle, nous nous sommes dirigés vers le Croisic où nous avons dégusté un excellent déjeuner au restaurant le Lénigo. Le soleil avait enfin fait son apparition au moment où chacun repartait. Cette matinée culturelle clôturait bien agréablement notre séjour à Nantes. Marie-Christine Balcet Secrétaire générale adjointe, Amitiés France-Acadie MARYVONNE LE GAC – 2013 GÉRARD BESNARD – 2013 Le dîner spectacle, animé par ... BERND REICHELT – NOV. 2005 GÉRARD BESNARD – 2013 Remise par René Légère, Pdt de la SNA, de la médaille Léger Comeau à Maryvonne Le Gac, Pdte de Belle-Île-Acadie ... le chantre acadien Michel Thériault, Charlette Gonzalez Vice-présidente, Amitiés France-Acadie ESCAPADE DANS LA PRESQU’ÎLE GUÉRANDAISE Présentation du Congrès Mondial Acadien de 2014... ... à l’assemblée très attentive. MICHEL ROUX – 2013 nappes blanches et bouquets sur les tables pour accueillir nos invités. Un apéritif permet à chacun de bavarder, faire connaissance avec les Acadiens qui n’avaient pas participé au déjeuner ou à l’AG tenue l’après-midi, avant de passer à table où un succulent menu nous attendait. La soirée, très chaleureuse, se termine par le tour de chant de Michel Thériault, chanteur-chansonnier un peu loufoque qui sut se faire apprécier. Pour conclure, ces journées nantaises-acadiennes furent très agréables et enrichissantes. Dîner-spectacle Samedi, 19h30 – Toujours à Nantes-Métropole, notre traiteur a installé près de 70 couverts, GÉRARD BESNARD – 2013 MARYVONNE LE GAC – 2013 MARYVONNE LE GAC – 2013 2013 – ASSEMBLÉE GÉNÉRALE – 2013 MARYVONNE LE GAC – 2013 • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 La Collégiale Saint-Aubin et la chaire extérieure, à droite 04 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 L’Acadie en France ASSEMBLÉE GÉNÉRALE 2013 – COMPTE RENDU Profitant de la venue de nombreux acadiens pour les manifestations de la Francophonie à Nantes, l’association Amitiés France-Acadie avait convoqué ses adhérents le 23 mars à Nantes pour y tenir son assemblée générale annuelle. s’annonce exceptionnel puisque ce sont douze acadiens qui viendront en France et neuf français qui iront en Acadie, soit un total record de vingt-et-un étudiants ! L’association annonce l’organisation d’un voyage en 2014 lors du CMA, en cours d’élaboration. Remise de la médaille Léger Comeau à Maryvonne Le Gac L’ Assemblée Générale, réunissant adhérents et acadiens, est ouverte à 15h par Patrice Carpuat, en l’absence de Bernard Dorin retenu à l’étranger et de Bernard Oswald, absent pour raisons familiales. Il constate que 83 membres sont présents ou représentés, salue la présence de Monsieur Guimond, ministre-conseiller et chef du Service de la politique étrangère et de la diplomatie à l’Ambassade du Canada en France et annonce la venue en deuxième partie de l’AG de Madame Bocher, première adjointe au maire de Nantes. Il salue également les acadiens venus en nombre à cette AG (une vingtaine) : délégation de la SNA, du CMA, du CCNB, de l’AFMNB (Association des municipalités francophones du Nouveau-Brunswick). Pré-programmation du Congrès mondial acadien 2014 Exceptionnellement, le Secrétaire Général donne en ce début d’AG, la parole à Marc Beaulieu, directeur de la Programmation du CMA 2014, afin qu’il présente à l’assemblée les principales manifestations prévues, avant de courir prendre son train. Trois temps forts sont prévus dans ce CMA : le 8 août 2014, cérémonie d’ouverture à Edmundston (NB) – le 15 août, messe et tintamarre à Madawaska (Maine) – le 24 août, cérémonie de clôture au Québec. Près de 250 000 personnes sont attendues avec la réunion de 120 familles. Cinquante municipalités présenteront des activités. Il y aura un Sommet des femmes, des aînés ; un Congrès de la jeunesse avec près de 300 jeunes (début des inscriptions dans deux mois). Colloques, Conférences, Journées thématiques, Rencontres économiques, Compétitions sportives et enfin Spectacles seront organisés sur les territoires des trois co-organisateurs pendant les deux semaines. Présentation du rapport moral, du bilan financier et du budget À la fin de cette intervention, l’assemblée générale reprend son cours normal et le Secrétaire Général présente le rapport moral de l’association pour l’année 2012, rapport moral qui est approuvé à l’unanimité. Puis, en l’absence de Bernard Oswald, trésorier par intérim, Patrice Carpuat présente ensuite le bilan financier pour 2012 puis le budget 2013, quitus est donné à l’unanimité. Les échanges scolaires, le prix France-Acadie et les stages Il donne ensuite la parole à Charlette Gonzalez qui évoque les difficultés rencontrées pour trouver des écoles acadiennes prêtes à accueillir et à faire partir des jeunes (changement de génération de professeurs et frilosité des familles acadiennes pour faire partir leurs jeunes chez l’habitant). Quatre échanges ont eu lieu en 2012, impliquant 134 élèves et seuls 119 élèves seront concernés en 2013. Alain Dubos rappelle ensuite que le prix France-Acadie de 2012 a récompensé Gracia Couturier pour son ouvrage Chacal mon frère, et il souligne la qualité et la productivité remarquable des écrivains acadiens année après année. Patrice Carpuat commente ensuite le bon développement des stages qui auront vu en 2012, huit acadiens venir en France et trois français partir en Acadie, soit un total de onze étudiants. Le cru 2013 La parole est ensuite donnée à René Légère, président de la SNA, qui se félicite du succès de ces deux jours de pré-congrès ; il remercie les AFA de leur invitation à leur AG puis remet la médaille Léger-Comeau à Maryvonne Le Gac, présidente d’une de nos associations affiliées : Belle-Île-Acadie, descendante elle-même d’acadiens, en remerciement de tout son dévouement et de ses actions en faveur de l’Acadie. Maryvonne, très émue, adresse quelques mots à l’assemblée. Election de membres du CA Patrice Carpuat annonce ensuite la tenue des élections au Conseil d’administration à bulletins secrets ; deux scrutateurs sont désignés : Jean-Marie Nadeau et Roger Doiron. Dans le premier collège, sont renouvelés à leur siège les présidents des trois associations : La Semaine Acadienne ; Falaise-Acadie-Québec et Les Cousins Acadiens du Poitou. Dans le second Collège, outre les quatre administrateurs dont le mandat expire et qui se représentent : (B. Dorin, B. Oswald, Ch. Gonzalez, M.C. Balcet) ; deux adhérents postulent : il s’agit de Gaston Legrand qui se présente et Jean-Claude Danard, absent et que Patrice Carpuat présente. Ce dernier précise que six postes d’administrateur sont vacants dans le Collège 2. Résultat des votes : M.C. Balcet, Ch. Gonzalez, B. Oswald sont réélus avec 83 voix ; J.C. Danard est élu avec 77 voix ; B. Dorin est réélu avec 76 voix ; G. Legrand est élu avec 61 voix. Interventions des invités Le Secrétaire Général passe ensuite la parole à Madame Bocher, adjointe au maire, très heureuse de ce pré-Congrès mondial plein de promesses puis à Monsieur Guimond qui se déclare très satisfait par toutes ces rencontres tant économiques que culturelles entre français et acadiens et heureux d’avoir découvert l’étendue des activités organisées par les Amitiés France-Acadie. Les points divers Dernier point de l’ordre du jour : les points divers : Madame Touret annonce que l’Acadie sera à l’honneur dans l’émission « Secrets d’histoire » de Stéphane Bern en septembre prochain (certaines séquences ont été tournées à la Maison de l’Acadie). Gérard-Marc Braud remercie les acadiens d’être venus aussi nombreux à ce pré-congrès et se réjouit de leur présence à cette assemblée générale. Il rappelle que la fresque qui illustre le départ des acadiens de Nantes avait été inaugurée par le Père Léger Comeau en 1987. Patrice Carpuat, avant de clore cette AG, remercie Gérard-Marc Braud et son association de leur aide ; il remercie également Mesdames Bocher et Naima Kaaioua de nous avoir prêté la salle dans laquelle s’est tenue cette assemblée générale et où se tiendra notre dîner-spectacle. La séance est levée à 17h30. 05 Patrice Carpuat Secrétaire général, Amitiés France-Acadie Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 L’Acadie en France AMITIÉS FRANCE-ACADIE à Mme Gracia Couturier, dans la catégorie “littérature” pour son ouvrage Chacal, mon frère, par Bernard Dorin et Alain Dubos, en présence de Monsieur Pierre Guimond, ministre-conseiller représentant l’ambassadeur Comme chaque année, je suis heureux de vous retrouver pour notre assemblée du Canada. Cette remise, suivie du traditionnel cocktail, eut lieu, comme l’an dernier, au générale qui se tient cette fois-ci dans cette belle ville de Nantes qui a souhaité Centre Culturel Canadien qui mettait fort nous accueillir en clôture du pré-congrès mondial acadien qui s’est terminé hier aimablement ses salons à notre disposition. soir et que j’espère vous avez été nombreux à suivre. Cette remise de prix fut suivie d’une tourette année 2012 a été une année par- Lefebvre de Memramcook. La soirée se dé- née en régions, à l’invitation de nos associaticulièrement riche en événements roula dans une atmosphère chaleureuse et tions affiliées. et en réalisations que nous allons à très animée dans un restaurant du sud-ouest présent parcourir ensemble : à Montparnasse en compagnie d’une ving- Décembre – Remise du prix “Jeune et Bétaine de nos membres qui avaient répondu névole” dans la salle des fêtes de l’Hôtel de Janvier – Galette des Rois pour bien com- présents à notre invitation. Ville de Paris par Mme Gisèle Stievenard, mencer l’année… adjointe au Maire et Patrice Carpuat à la Juillet – Départ pour l’Acadie de trois étu- gagnante Marion Poutrel, pour son témoiMars – Arrivée et départ des premiers diants français de l’École Nationale du Bois gnage d’engagement bénévole auprès échanges scolaires qui ont nettement mar- pour effectuer leur stage dans la filière bois d’enfants hospitalisés atteints par le canqué le pas cette année. Il s’avère en effet de dans des entreprises du Nouveau Brunswick. cer : en effet, Amitiés France-Acadie récomplus en plus difficile de trouver des établispensaient le 1er prix de ce concours ouvert à sements scolaires acadiens volontaires pour Août – Participation à de nombreux festi- tous les jeunes de 16 à 25 ans, récompensant faire des échanges avec des établissements vals où l’Acadie était mise en avant où nous le meilleur témoignage de jeune sur son enfrançais, eux, de plus en plus demandeurs. étions présents directement ou via nos as- gagement solidaire. La remise a eu lieu le 3 *Assemblée générale des Amitiés Aca- sociations affiliées : Festival interceltique de décembre à l’occasion de la journée interdiennes à Châtellerault à l’occasion du Lorient, Semaine Acadienne de St-Aubin sur nationale du Bénévolat devant un public quarantième anniversaire d’une de nos plus mer, le 15 août en musique avec les Cousins venu nombreux. Le prix décerné par les AFA anciennes associations affiliées, Châtelle- acadiens du Poitou. consiste en un séjour de deux semaines rault-Québec-Acadie. Cette AG fut précédée dans une association acadienne. d’une assemblée générale extraordinaire afin Octobre – Sélection finale des étudiants de valider la proposition de changement de acadiens postulant pour un stage en France Sinon, nous avons toujours le bulletin des dénomination de l’association : “Les Amitiés au printemps 2013 : Les candidatures d’étu- AFA, “Les Nouvelles Franco-Acadiennes” : Acadiennes” se transformant en “Amitiés diants venant des 5 campus du CCNB ont été Pour maintenir le lien entre nous tous, 4 bulFrance-Acadie”, proposition qui rencontra nombreuses et après une première sélection letins ont été édités, sous la houlette de Caun assentiment quasi-unanime. opérée par chaque campus, les postulants therine Georgeon, vous informant des prinAprès une soirée très agréable au cours de ont été auditionnés par un jury constitué de cipaux faits de vie de l’association, de nos laquelle Edith Butler se produisit, ceux qui 3 personnes. associations affiliées, intégrant un article sur le souhaitaient ont pu le lendemain, sous la Ce sont au final neuf étudiants du CCNB l’histoire de l’Acadie, sans oublier une sélecconduite de Michèle Debain et Michèle Tou- qui ont été sélectionnés pour venir en France tion des nouvelles parues de l’autre côté de ret, visiter la région. au printemps prochain, pour autant que l’Atlantique. Et enfin notre soutien à une association nous trouvions les structures adéquates pour Mai – Accueil d’un groupe de 14 étudiants les accueillir en stage dans des domaines très affiliée avec “les Projets associés” : Nous de l’université de Fredericton (NB) accom- variés : cuisine, programmation informa- avons soutenu cette année le projet de “la pagné de messieurs Viau et Passaris, dans son tique, conception graphique, réseautique et Semaine Acadienne” et participé au finandésormais traditionnel voyage “Printemps en sécurité informatique, éducation à l’enfance, cement de leur 7e édition se tenant du 10 au France” dans le Poitou et à Paris. techniques d’intervention en délinquance, 15 août 2012. *Accueil des premiers stagiaires aca- techniques de scène, gestion de PME. diens : ils ont été huit en 2012 à faire des Je terminerai ce rapport moral tout À ces étudiants s’ajouteront trois étustages dans des domaines très variés : diants de l’Ile-du-Prince-Édouard : 2 en en- d’abord en remerciant en votre nom et au animation radio, cuisine, conception gra- seignement du français (stage en classes pri- mien les membres du Bureau qui, par leur phique, enseignement, gestion de bureau maires) et 1 en communication (stage avec la dévouement, ont permis à cette association dans différentes villes : Châtellerault, Lille, Semaine Acadienne). de fonctionner et enfin en remerciant notre Lorient, Nemours, Nantes, Poitiers, St-Aubin Côté français, six étudiants de l’école toujours fidèle et généreuse donatrice, Masur mer. Les étudiants étaient issus du CCNB nationale du bois et trois étudiants de l’IUT dame Rossillon, sans qui Amitiés Franceou de l’université de l’IPÉ. de Châtellerault ont été sélectionnés pour Acadie ne pourraient continuer son œuvre. partir faire leur stage en Acadie courant 2013. Merci de votre attention et de votre amical Juin – Accueil d’un groupe de 34 acadiens Soit un total prévisionnel record de vingt et soutien. Très cordialement, venus visiter les lieux acadiens en France, un étudiants français et acadiens. les châteaux de la Loire et bien sûr Paris…, Patrice Carpuat, voyage organisé par la société du Monument Novembre – Remise du prix France-Acadie Secrétaire général Amitiés France-Acadie Rapport moral excercice 2012 C 06 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Les tables rondes de Nantes La francophonie... comme une maison Résumé de la synthèse de Lionel Prigent, maître de conférences, Institut de Géoarchitecture de Brest (France) “La francophonie est comme une maison : On s’y repose et on y réfléchit ... On mange, et de quelle manière ! On travaille, on débat, on discute. On joue, on apprend, on s’évade. On y chante même.” Et c’est de cette maison dont il a été question à Nantes, au cours de cette journée du 22 mars 2013 construite en trois temps : l’éducation, l’économie, la culture. E Pour Yvon Fontaine l’éducation sert, non à diffuser une vision puriste mais un goût, une attirance, une séduction de la langue. La deuxième table ronde a porté sur un thème essentiel dans le contexte international : Puisque nous sommes à la veille de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne, quelle stratégie préconiser pour renforcer les échanges économiques entre les deux continents ? Proximité culturelle et complémentarité ntre 200 et 250 millions de locuteurs dans le monde, plus de 30 millions rien qu’en Amérique du Nord... Cela donne une petite idée, bien incomplète pourtant, de l’influence du Français dans le monde. Mais aussi de sa capacité de résistance. Comme nous l’a rappelé Kenneth Deveau, il y a aujourd’hui 6 000 langues dans le monde dont 3 000 sont menacées. La journée consacrée aux amitiés francoacadiennes a commencé par une question inquiète de Michel Robitaille : Le français apparaît souvent comme une langue de littérature et d’histoire. Est-elle adaptée aux nouvelles technologies ? Ces aspects ont été développés au cours de la première table ronde. Réussir passe le plus souvent par la capacité à mener des projets collaboratifs. C’est l’expérience donnée par Benoît Sagot-Duvouroux, pour qui la francophonie est un atout majeur pour réussir car cela ne sert à rien d’être les meilleurs en fabrication des matériaux composites si on ne prend pas des marchés ! Pour Daniel Rocher, directeur général d’ARIDEV, une bonne réussite consiste à bien se partager les rôles, dans une intelligence des compétences mises ensemble : concevoir, commercer, financer ! Divers témoignages ont insisté sur les relations personnelles, les liens qui s’établissent et pas seulement sur les contacts commerciaux. Le français, langue de communication, d’usage face à un anglais dominant ? Yvon Lapierre, maire de Dieppe (NB), a montré comment sa ville a porté ses efforts sur la capacité à attirer les jeunes et à les garder comme animateurs du territoire et producteurs de richesses. Pari repris par le maire de Marennes-Oléron. Pour Denis Brunet, les collectivités territoriales peuvent apporter un soutien aux entreprises qui ne peuvent pas s’engager en dehors de leurs frontières sans résultats rapides, tandis que Maurice Guitton soulignait la nécessité de développer les relations avec les centres de recherche et les universités. Marie-Linda Lord a donné une leçon encourageante : Si l’anglais est devenu une hyper langue, il y a aussi de plus en plus de français, qui fait partie des super-langues. La technologie ne fait pas écran au développement de la langue francophone. Mieux, la multiplicité des écrans permet de ne plus être seulement spectateur. Gwenaëlle Proutière-Maulion a montré le rôle des nouvelles technologies dans une formation universitaire juridique aux enjeux universels : pour ce diplôme, tout fonctionne par internet. Et tout est condensé en CD Rom... Avec des résultats : plus de 80 % des étudiants qui suivent cet enseignement à distance obtiennent leur diplôme ! La pérennité du français ? Une langue est vivante, mouvante, changeante et ne saurait rester figée dans la forme qui lui a été donnée depuis le XIXe siècle. Un livre rédigé en sms reste un livre qui délivre un message. Selon Gudrun Ledegen, il n’y a pas un français mais des français. La mondialisation offre la francophonie à tous, en même temps qu’elle la soumet à la concurrence. Connaître le média est un moyen d’en maîtriser la force. Ce n’est plus le média qui domine, mais le contenu, la qualité, l’opportunité du message. Territoires et collectivités territoriales Histoire et identité acadienne à travers les générations Maxime Arseneau nous l’a rappelé : il y a eu une Acadie au singulier... Puis, il y a eu une Acadie singulière. Singulière car éparpillée entre l’Acadie anglaise, l’Acadie française, les Acadiens de Louisiane, etc. Sur la question identitaire, il y a donc pour les Acadiens, une forme de déchirement, comme l’a indiqué René Légère qui a précisé avoir voulu passer à autre chose afin de ne pas porter toute sa vie le poids de l’histoire. L’abandon par la France a laissé des traces... Puis, l’addition des Acadies a fini peut-être par faire une nouvelle identité, portée par un peuple. Cette reconnaissance nouvelle est apparue en 1960, grâce à la France... Ce qui traduit 07 la complexité des relations. Selon Amély Friolet O’Neil, une nouvelle génération d’étudiants acadiens, dans les années 1960, a pris part aux débats de son temps et a profité de ses voyages, entre autres à Paris, pour affermir son identité. Ses opinions ne concernaient plus seulement les questions identitaires, mais toutes les questions de société. Quel est, depuis, le rêve acadien ? N’est-ce pas être aussi des citoyens engagés pour porter une qualité de vie ? Dans une approche contemporaine, Céleste Gaudin a dressé les portraits de jeunes Américains (d’origine acadienne mais “assimilés”) qui ont engagé un travail personnel pour recouvrer une identité francophone : développer l’émotion, être entre soi, être soi-même, même parmi les autres. En bref, se reconnaître et prendre conscience de ses origines. C’est ce qu’elle a appelé un moment Ah Ah... Mise en valeur touristique de la culture ? Le tourisme apparaît comme un outil de développement. Mais on aurait tort de réduire ce développement à la dimension économique (ex. Nantes qui revient de loin : “Sinistrée, rappelait Jean Blaise, ni une belle ville, ni une ville centrale, il fallait porter autre chose, et ce fut la culture.) On ne vend pas un produit comme les autres, rappelle Philippe Gustin. Le tourisme est un vecteur de soutien à la culture... Une forme d’authenticité et de respect est donc nécessaire. “C’est un engagement politique”, souligne Robert Landry pour qui le Congrès mondial acadien (CMA) doit parvenir à concilier le développement et l’affirmation d’une culture. Pour Dominique David, la culture est un facteur de lien social, tout ce qui peut souder un groupe social. Cela implique bien sûr une responsabilité car il importe de ne laisser personne de côté, et Carol Doucet a montré comment la promotion des artistes acadiens est organisée, structurée. C’est une stratégie globale, qui a fait l’objet d’une vaste concertation publique, pour faire circuler des artistes, mais aussi les révéler. Conclusion Agir, rencontrer, échanger, ouvrir, découvrir. L’identité, l’économie, la culture sont des ponts qui traversent l’Atlantique et qui ont besoin d’une même entente des mots pour mieux se construire. Parce que ce sont des peuples vivants qui parlent et se parlent en français, parce que nous sommes dans le monde et devons y prendre toute notre part, il faut bien que notre langue soit aussi moderne et présente. (résumé par Catherine Georgeon) Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 L’Acadie et la France Une mission Outre-Atlantique La France s’était appauvrie, le peuple était dans la misère. Le roi Henri IV – tout comme François Ier – voulut que soit tentée une mission Outre-Atlantique, et en 1604 une première expédition quitta la France : Jean de Poutrincourt, Samuel Champlain, Hebert, Lescarbot, de Monts et des soldats la composaient. La traversée dura des semaines, s’achevant sur le littoral Nord-Américain, au sud-ouest de Terre-Neuve. La visite des lieux inconnus habités par des tribus indiennes fut émaillée de péripéties angoissantes. La rencontre de Poutrincourt avec les populations indigènes de l’Acadie qu’il s’évertua à instruire pour vaincre mieux les difficultés naturelles et la vie le détermina sur la voie de l’amour du prochain. Son œuvre s’est accomplie dans la plus grande humilité ; ce qui ne put que le desservir en termes de notoriété. Ce ne fut pas le cas pour S. Champlain qui, avec succès, fut son propre chantre. Jean de Poutrincourt n’en demeure pas moins l’initiateur de la France d’Outre Mer. Introduire la pensée française, notre langue, la religion catholique constitua la première occupation de Jean de Poutrincourt qui ne tarda pas à s’installer à cet emplacement qui deviendra Port-Royal, proche de la Baie française de Fundy – avec l’accord de ses compagnons. Les ruines de la Seigneurie Jean de Poutrincourt : la Tour militaire “sur craie blanche et damier de silex et de briques du XIVe siècle” . Vice-Roi du Canada Contrairement à son père, Florimond de Biencourt et à ses ancêtres qui, tous exercèrent des fonctions de haut degré, bénéficiant de la confiance et des faveurs de la Cour Royale, le Seigneur Jean courait après un autre destin : créer un domaine agricole au Canada, y vivre avec sa famille, être proche des populations locales… Cependant, cet homme déterminé fut nommé Vice-Roi du Canada par le Roi. Il eut à se rendre en France à trois reprises pour différents motifs mais, lors de son dernier voyage, il eut à rejoindre l’armée et mourut au combat à Méry sur Seine, à l’âge de 58 ans. DR – HTTP://JEANDEPOUTRINCOURT.FREE.FR J ean de Biencourt dit de Poutrincourt naquit du mariage de Florimond de Biencourt et de Jeanne de Salazar en 1557. Son père mourut quand il était encore jeune. Pour le préparer au rude métier de la guerre, il reçut des leçons d’armes et de cheval et il était fort “adroit aux exercices”. En outre, il reçut des notions de pilotage comme tous les gentilshommes destinés à servir sur les galères de Malte. Par ailleurs, sa mère, Jeanne de Salazar, lui fit également enseigner l’histoire, la philosophie, les langues anciennes et la musique. Il devint ainsi un homme de grande culture classique, musicien, écuyer habile et marin expérimenté, un homme d’honneur et de courage tel qu’il fut remarqué par le roi Henri IV. Homme de devoir, de rectitude et de bravoure, Jean de Poutrincourt était trop épris de cette liberté que l’on consacre au don de soi-même. Supportant mal le conformisme et l’apparat de la société surtout rompue à l’exercice du faux-semblant, il choisit de partir. DR – HTTP://JEANDEPOUTRINCOURT.FREE.FR JEAN DE POUTRINCOURT Par Guy Sergheraert, président de l’association “Les disciples de Jean de Poutrincourt, citoyen du monde”. Détails de la construction S ituée entre les ports de Ault, Cayeux et SaintValéry, l’implantation géographique de la Tour militaire jouxtant le manoir de Poutrincourt fut hautement stratégique durant la Guerre de Cent ans. Elle servit de phare et permettait de surveiller la mer toute proche, assurant un rôle défensif. Aujourd’hui, classé Monument historique, le lieu se visite pour en apprendre plus sur Jean de Poutrincourt et son manoir. > En sous-sol, deux belles salles composent un historial qui présente des objets marquant quatre mille ans de civilisation. > Un jardin médiéval se situe à côté de la tour. Il a été créé en 2011. On peut y trouver 280 plantes différentes. Ce jardin a une forme de croix et les plantes sont présentées dans les massifs selon une organisation précise : plantes médicinales, plantes ornementales, plantes tinctoriales, plantes aromatiques et comestibles. > Des manifestations sont organisées pour faire vivre le lieu. Citons “Une journée hors du temps ” (juin 2012) pour laquelle La seigneurie de Poutrincourt et l’association ArcubalistA se sont associées pour une journée unique consacrée à la reconstitution médiévale du XVe siècle. Ouverture du site : du 1er mai au 30 sept. (sauf le mardi). Tél. 06 81 10 52 29. 08 DR – SEIGNEURIE JEAN DE POUTRINCOURT QUAND LA SEIGNEURIE REPREND VIE Note : Faisons mention bien normale des travaux et publications de A. Huguet (1932) et de J.C. Collard, auteur contemporain de Jean de Poutrincourt, aventurier picard en Acadie. Chez tous deux richesse documentaire et limpidité du style. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Recherche historique sur l’Acadie LES MALHEURS DE JACQUES GIRARD, CURÉ EN ACADIE Dans ce nouveau récit, fondé sur des documents historiques et des témoignages d’époque, Joël Barillot nous entraîne en Acadie, sur les traces d’un “petit prêtre auvergnat... candide et d’une grande ferveur”... 24 octobre 1753 que le prêtre adressa au commissaire Prévost à Louisbourg et dans laquelle il décrit l’extrême précarité de ses paroissiens. « Nos réfugiés en général ne perdent pas courage et espèrent en travaillant, pouvoir vivre, mais la nudité qui est presque générale et au suprême degré, les affligent infiniment, et je puis vous assurer que plusieurs cet hiver seront hors d’état de travailler. Ils manquent d’outils, ils ne peuvent se mettre à couvert de la rigueur … Ils se cachent en prenant la fuite sans souliers, sans bas, sans chemise… » À partir de 1755, de nombreux Acadiens fuyant la traque anglaise viendront se réfugier dans l’île, ajoutant à la misère ambiante les restrictions dues à la surpopulation. Malgré les privations, pendant le ministère du curé Girard, ses paroissiens construiront une église et un presbytère. L orsque la direction des Missions étrangères envoie en 1740 Jacques Girard à Québec, il est âgé de 28 ans et on le qualifie de « petit prêtre auvergnat d’un caractère candide et d’une très grande ferveur. » Arrivé malade, il séjournera à Québec, auprès de l’évêque Mgr de Pontbriand, jusqu’en 1742 puis, il sera envoyé en Nouvelle-Écosse pour occuper les charges de curé à Cobéquid (Truro) (1). Très vite le curé Girard est adopté et loué par la population de sa paroisse, soumise à l’autorité anglaise depuis 1713. Au début de la guerre de la succession d’Autriche, mesurant les risques d’un possible affrontement de ses Acadiens sous administration anglaise contre leurs frères demeurés Français, l’abbé songe à abandonner son poste. Il se ravise et choisit de collaborer avec le missionnaire Maillard (2) qui l’entraînera à aider les troupes françaises participant aux offensives avortées de reconquête de l’Acadie entre 1746 et 1748. En 1748, le traité d’Aix-la-Chapelle confirmera la partition existant déjà depuis 1713 entre l’Acadie anglaise (Nouvelle-Écosse) et la partie française (îles Royale et Saint-Jean). Les conséquences de la capitulation de Louisbourg En 1758, pendant la guerre dite de sept ans, l’assaut conjugué de la marine anglaise et des miliciens de Nouvelle-Angleterre aura raison de la forteresse de Louisbourg. La capitulation signée par le gouverneur Drucourt entraînera celles des îles Saint-Jean (PrinceÉdouard) et Royale (Cap breton). De l’automne 58 au printemps 59, environ 3 500 Acadiens seront arrêtés sur l’île Saint-Jean et embarqués sur 11 bateaux pour être déportés en France. Le père Girard avec 300 de ses paroissiens seront entassés sur le Duke Williams dont le capitaine Nicols avait préalablement dénoncé la vétusté, déclarant « qu’il était impossible pour son vaisseau étant donné sa condition d’arriver sain et sauf dans la vieille France à ce moment de l’année. » (6) Prisonnier des Anglais Peu après son installation à Halifax, en 1749, le nouveau gouverneur, Edward Cornwallis (3), prétextant que le curé Girard a déconseillé à ses paroissiens de prêter un serment d’allégeance sans réserve, le fait arrêter avec quatre députés acadiens et emprisonner à Halifax. Les prisonniers seront enfermés dans un cachot dans des conditions d’insalubrité extrêmes. Trois mois plus tard, les paroissiens du bassin des Mines, sur des suppliques devenues pressantes, réclameront un prêtre en application de la liberté religieuse accordée dans les clauses du Traité d’Utrecht. Craignant l’exaspération, le gouverneur anglais sera contraint de relâcher ses prisonniers. Néanmoins, préalablement à sa libération, Girard devra, lui-même, prêter serment et promettre de s’abstenir d’influencer ses ouailles. Il devra aussi s’engager à ne pas quitter le Bassin des Mines. Ces concessions à l’autorité anglaise seront jugées excessives, et vaudront au curé des reproches acerbes de la part du gouverneur intérimaire de Nouvelle-France, le Baron de Longueuil. Une traversée improbable Le départ aura lieu le 20 octobre pour la destination de Saint-Malo (France). Plusieurs bateaux navigant de concert seront bloqués dans le détroit de Canseau par un fort vent contraire, et il faudra attendre le 25 novembre un vent favorable pour libérer les voiliers. Trois jours après, une violente tempête dispersera les navires. Tout va se compliquer début décembre pour le Duke Williams, des voies d’eau ne pourront plus être contenues malgré l’emploi de tous les moyens du bord. Le 11 décembre, le Duke William Enlevé par des Micmacs puis libéré dans les bois DOMAINE PUBLIC Quelques temps après sa libération en 1751, sans qu’on sache vraiment pourquoi, un groupe de Micmacs enleva le curé et le libéra dans les bois dans la région de Tatamagouche (4). Après quelques errements, et avec l’aide d’un envoyé de l’évêque de Québec, l’abbé rejoindra l’île Saint-Jean, possession française, et sera en charge de la paroisse Saint-Paul de la Pointe-Prime, où se trouvent déjà nombre des Acadiens de son ancienne paroisse. (5) Dès lors, le père Girard aura sa part de la gestion d’une grande misère qui s’abat sur l’île : mauvaises récoltes et manque de toutes choses nécessaires à la vie, comme en témoigne cette lettre du Dessin de l’Anglais Birket Foster (1825-1899) représentant un bateau de la déportation des Acadiens. Publié en 1866 dans le journal acadien Évangéline. 09 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Recherche historique sur l’Acadie ÎLES DE LA MADELEINE [ILE ROYALE] CAP BRETON croisera la route d’un autre bateau le Violet lui aussi désemparé et auquel nul ne peut porter secours. Quelques heures après cette rencontre, le Violet sombrera entraînant près de 300 Acadiens dans la noyade. Le surlendemain, 13 décembre, une violente tempête transformant la mer en furie, brisera les ponts du Duke William déjà fragilisés par les voies d’eau. Le Duke disparaîtra à son tour entraînant ses passagers dans la mort (7). L’équipage réussira à quitter le bateau en perdition à bord d’une chaloupe où, après une ultime absolution, le père Girard et quatre de ses paroissiens (8) seront entraînés par le Capitaine. Dans sa lettre datée du 24 janvier 1759 (9) de Brest, le père Girard, témoin survivant de cet abominable désastre, s’adressera à son supérieur l’abbé de l’Île-Dieu pour lui narrer les tristes événements et sa propre situation. « Me voici Monsieur, de relâche à Brest après avoir été préservé et sauvé d’un naufrage où je devais périr et où 300 hommes ont perdu la vie sur un bateau qui nous passait de l’île Saint-Jean à SaintMalo suivant la capitulation de Louisbourg… Je me suis embarqué le 20 octobre avec bon nombre d’habitants de ma paroisse … Le 13 décembre le vaisseau coulant bas d’eau qu’on n’a pu étancher ni épuiser avec quatre pompes et trois puits (sic)… L’équipage s’est sauvé et m’a sauvé moy-même avec quatre de mes habitants paroissiens et passagers Acadiens, dont deux mariés et deux garçons. Tous les autres ont été engloutis dans la mer et cela dans la Manche à 20 où 30 lieues de la terre. Nous avons gagné heureusement et comme par miracle, les côtes d’Angleterre où nous avons été sans secours ni du côté du Roy d’Angleterre ni du Roy de France, pendant un mois et quelques jours… Enfin nous avons été embarqués pour la Rochelle… » . Havre de Sydney (Baie aux Espagnols] ACTUEL UNSWICK NOUVEAU-BR . ÎLE SAINT-JEAN Louisbourg LE SE UEL COS ACT LLE-É UVE NO .Port-Royal (. . Halifax CATH. G. – 2012 Lunenbourg 0 100km . (Pobomcoup) Pubnico Cap-de-Sable la Pointe-Prime, dans l’île Saint-Jean, devenue l’île du PrinceÉdouard. Ce monument évoque l’embarquement des Acadiens en 1758 et leur tragique destin. Joël Barillot (août 2012) NOTES De retour en France... Arrivé en France, le curé Girard s’adressera tout naturellement au séminaire des Missions Étrangères, la maison mère, pour demander des secours. Il sera mal accueilli et on lui réclamera une pension pour lui accorder l’hospitalité. Finalement, le prêtre subsistera grâce aux gratifications que lui procurera son chef spirituel l’abbé de l’Île-Dieu. En 1761 de concert avec le missionnaire Manach (10), Girard engagera un procès contre ses persécuteurs des Missions Étrangères. Les plaignants recevront l’appui de Le Loutre en 1763. Malgré le bien-fondé de leur plainte, les missionnaires perdront ce procès en 1764, et le curé Girard sera rayé des cadres de la Société. L’Abbé de l’Île-Dieu « voulant rendre justice à la vertu et à l’innocence opprimées » obtiendra en 1765 pour les abbés Girard et Manach les charges de préfet et vice-préfet à la nouvelle préfecture apostolique des îles Saint-Pierre-et-Miquelon (11). Ce poste créé en 1763 dans le cadre de la réforme de l’administration ecclésiastique des colonies, voulue par la Couronne, avait pour ambition de remplacer les ordres religieux en place par des prêtres séculiers. Hélas, le bateau qui transporte les Missionnaires vers leurs nouvelles responsabilités fera naufrage à proximité de la Martinique où les rescapés seront hébergés. Les deux prêtres attendront plusieurs mois avant d’être rapatriés en France (12). Fatigué par ses aventures et ses déboires, l’Abbé Girard saisira l’opportunité d’une nomination de chapelain perpétuel de l’abbaye de Jouarre, près de Meaux, pour y terminer vers 1772 une vie bien remplie. Aujourd’hui, la mémoire du père Girard est conservée sur un monument élevé en 2005 près de son ancienne Mission de 10 [1] C’est la version donnée par le D.B.C. Selon d’autres documents, l’Abbé serait arrivé en 1733 et aurait été curé de Beaubassin avant d’occuper la paroisse de Cobéquid. [2] Pierre Maillard, prêtre des Missions Étrangères arrivé en Acadie en 1735. Très engagé dans la politique militaire française, il servira d’agent de liaison dans les diverses tentatives de reconquête et conduira parfois les Micmacs qu’il enseigne dans sa mission au combat avec les militaires. [3] Edward Cornwalis, officier administrateur, fondateur de Halifax. [4] Seul dans un courrier l’Abbé de l’Isle-Dieu évoque cet enlèvement. On est en droit de penser que des stratèges ont trouvé là un moyen de ramener le prêtre à ses ouailles, tout en le dédouanant de ses engagements envers le Gouverneur. [5] De leur propre volonté, ou sous la pression des autorités françaises, les paroissiens de Cobequid ont émigré en grand nombre sur l’île SaintJean entre 1750 et 1753. [6] Le texte du naufrage du Duke William rédigé par le père Clarence d’Entremont et publié dans le Yarmouth Vangard en 1990 s’appuie sur le compte rendu du Capitaine Nichols publié à Londres et à Glasgow. [7] Outre le Duke William et le Violet, un troisième bateau, le Ruby avec 450 passagers sombrera sur les côtes d’Espagne à la même période entraînant 250 Acadiens dans la mort. Si l’on tient compte des 7OO morts de maladie pendant la traversée sur les 8 autres bateaux c’est près de 1 500 Acadiens sur 3 500 déportés qui trouveront la mort avant d’atteindre la France. [8] On a blâmé le prêtre d’avoir accepté de suivre le capitaine en abandonnant ses paroissiens au moment de la mort. Une autre hypothèse suggère que le sauvetage du prêtre aurait été décidé par les Acadiens dans le but de témoigner de leur sort et de prier pour leur repos. [9] A.C Vol 50.3 Fo 639. [10] Jean Manach (1727-1766) arrivé en Acadie vers 1750. Comme la plupart des prêtres français, Manach est engagé dans la cause de la France, mais dès la chute de Québec il entraînera nombre d’Acadiens à se rendre aux Anglais. [11] Claude-Francois Poullare des Places et les Spiritains, p. 291, 292. [12] Le Missionnaire Manach, âgé de 39 ans, décèdera pendant le voyage de retour vers la France. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Acadie-infos À noter sur vos agendas NOVACADIE TOURS, vous rappelle qu’un voyage en Acadie est prévu du 6 au 17 août 2013. Il reste des places. Date limite d’inscription : le 20 juin prochain. Pour toute information complémentaire : En France, s’adresser à : Dominique Mérel < [email protected] > Tél. 02 40 75 52 16 et 06 89 24 11 63 En Acadie, à : Richard Laurin <[email protected] – Tél. 001 902 678 7560 Politique, économie OTTAWA (Ontario) Nouvelle Feuille de route pour les langues officielles 2013-2018 La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada accueille favorablement la nouvelle Feuille de route pour les langues officielles dévoilée par le ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles, l’honorable James Moore. La Fédération estime que cette nouvelle initiative représente un engagement tangible en termes d’appui à la francophonie et à la dualité linguistique, mais une analyse détaillée s’impose. Shédiac (Nouveau-Brunswick) Des “Français de France” à Shédiac Le 23 février, à Shédiac, eut lieu l’inauguration de “La Boulangerie Française”, en présence de Jacques LeBlanc, maire de Shédiac, de Dominique LeBlanc, député fédéral de la circonscription et de nombreux clients et amis dont l’artiste plasticienne Paulette Foulem, marraine de l’événement (et membre de l’association Amitiés France-Acadie). Les propriétaires, Stéphane et Béatrice Laforge-Facon ont prévu une partie salon pour une vingtaine de convives. Ils se proposent de “créer un marché avec des produits qui ne font pas partie des coutumes ni des habitudes alimentaires”... Autre exemple parmi les 600 Français installés au Nouveau-Brunswick : “Adorable Chocolat” ouvert à Shédiac en novembre 2011 par Frédéric Desclos, Maître pâtissier chocolatier. Avec 73 % de francophones à Shédiac, le maire Jacques LeBlanc souhaite explorer les possibilités de développement d’activités en lien avec la France : commerce, échanges, accueil, tourisme, formation... Rappelons que Shédiac est à 15 mn de Moncton, au bord de la mer. Tourisme, hôtels, campings, port de pêche et marina de plaisance font de cette capitale du homard la plus grande plage aménagée du NB. Selon le mari de Paulette Foulem, Michel Girardin, Français de France, “le bon accueil des Acadiens est garanti !” D’autres candidats à l’immigration ?< http://www.shediac.org/ > GRASSE (France) - QUÉBEC (Qc) Une belle aventure entre la France et le Canada D’une rencontre entre un parfumeur Grassois et un industriel du sirop d’érable Québécois, est né le Parfum d’érable “attire-moi”. Un parfum fabriqué en France et distribué au Canada. < www.attire-moi.com > < http://sucreriedelamontagne.com > < http://www.facebook.com/erable.galimard > < www.galimard.com > CARAQUET (NB) Le chômage repart à la hausse Après avoir marqué une baisse en février, le taux de chômage repart à la hausse au Nouveau-Brunswick et s’élève en mars à 10,5 %, d’après Statistique Canada. MONTRÉAL (Qc) – HALIFAX (NÉ) Moins de voyageurs prennent le train Devant la baisse de fréquentation de la ligne Océan (de Montréal à Halifax), VIA Rail a décidé de réduire de moitié le nombre de trains de voyageurs sur cette ligne. Des chiffres obtenus par le journal l’Acadie Nouvelle en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, confirment cette tendance, malgré les protestations de certains. MONCTON (NB) Remise du prix Gilbert-Finn du Gestionnaire de l’année C’est la directrice générale de l’Hôtel Ramada Plaza du Palais Crystal, à Dieppe, Rolande Thibodeau, qui est la lauréate du prix Gilbert-Finn du Gestionnaire de l’année remis par le Conseil économique du Nouveau-Brunswick. Éducation Pointe-de-l’Église (Nouvelle-Écosse) Colloque APLAQA Le colloque Franchir les frontières de l’exiguïté : les lieux de rapprochement dans les littératures minoritaires se tiendra à l’université SainteAnne, Pointe-de-l’Église (NÉ), du 12 au 14 août 2013. Pour voir le programme (provisoire) : https://www.usainteanne.ca/aplaqa-2013 Pointe-de-l’Église (NÉ) Doctorat honorifique pour Roland Gauvin L’université Sainte-Anne décernera, lors de la collation des grades universitaires, le 11 mai, un doctorat honorifique en Arts à l’artiste bien connu Roland Gauvin. Membre du légendaire groupe de musique acadien 1755, cet auteurcompositeur-interprète s’est fait connaître également par ses produits éducatifs, Roland et Monsieur Crapaud qui ont connu un énorme succès. En janvier 2011, il devint porte-parole du programme de Littératie “Lire, découvrir et grandir” des Caisses populaires acadiennes. 11 EN HOMMAGE Caraquet (NB) Fidèle adhérent d’Amitiés France-Acadie, MartinJ. Légère, fondateur du mouvement des Caisses populaires acadiennes et père de René Légère, président de la SNA, est décédé le 27 mars dernier à l’âge de 96 ans. De nombreux hommages lui ont été rendus dans la presse canadienne. À René et à sa famille nous adressons nos sincères condoléances. Un des principaux artisans de la naissance de l’Acadie Nouvelle dont il fut le premier directeur général, Donat Légère, est décédé à l’âge de 90 ans, le 23 mars, à Caraquet. Il avait pris sa retraite en 2002, après dix-neuf ans de loyaux services au sein du quotidien francophone du Nouveau-Brunswick. MONCTON (NB) 50e anniversaire de l’Université de Moncton Pour célébrer cet événement, le département de Musique de l’Université a donné un concert unique intitulé Ode à la vie. Poésie et arts visuels complétaient la partie musicale qui a réuni sur scène près de 70 personnes. Rappelons que l’Université de Moncton a été créée en 1963 et que le premier chancelier en fut l’archevêque de Moncton, Mgr Norbert Robichaud. Il occupa ce poste jusqu’en 1967, année où l’université s’est laïcisée... MONCTON (NB) Un nouveau chancelier pour l’Université de Moncton Le 26 avril 2013, c’est l’entrepreneur acadien Jean-Claude Savoie qui succèdera à Louis R. Comeau comme huitième chancelier de l’Université de Moncton pour un mandat de cinq ans. Son entreprise, Groupe Savoie Inc., (plus de 550 employés) est considérée comme un des fleurons de l’industrie forestière au NouveauBrunswick. Depuis 1993, il collectionne les prix accordés aux meilleures entreprises et l’université de Moncton lui a décerné un doctorat honorifique en administration des affaires en 2004. Culture Baie Sainte-Marie (NÉ) Havrer à la Baie sur Radio-Canada Acadie Réalisé par Joël A. Robichaud et produit par Suzette Lagacé de Productions MOZUS en collaboration avec la Société Radio-Canada Acadie, Havrer à la Baie nous emmène, avec Jacques Doucet et Alexandre Bilodeau de Radio Radio, à la découverte de la région de la Baie Ste-Marie et à la rencontre de la poète Georgette LeBlanc, le linguiste Jean-Louis Belliveau, Patrick Duffy et Jason Saulnier de la radio CIFA, les musiciens Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • MARS 2013 • N° 20 Acadie-infos Léon (Leslie du Passé) Dugas, Christophe Dol, Sébastien Dol et Carmen d’Entremont, Acadan et plusieurs autres. Alexandre Bilodeau signe la composition musicale. Le film sera diffusé le 5 mai à 19 h 30 sur Radio-Canada Acadie. CARAQUET (NB) Gala de la chanson de Caraquet Pour la 45e édition du Gala de la chanson de Caraquet, les artistes Isabelle Thériault, directrice musicale de l’événement, et Pascal Lejeune dirigeront les ateliers de formation et de la finale du Gala. L’équipe de formateurs comprendra aussi la chanteuse Chantal Blanchard, originaire de la Péninsule acadienne et bien connue pour son travail avec “le Cirque du Soleil”, et l’auteur-compositeur-interprète gaspésien Nelson Minville. La grande finale aura lieu le 31 juillet. MONCTON (NB) Les Éditions Bouton d’or Acadie exposent les illustrations de Réjean Roy À compter du 9 avril, un choix d’œuvres de l’artiste Réjean Roy sera présenté par les Éditions jeunesse Bouton d’or Acadie à la Bibliothèque publique de Moncton afin de rendre hommage à leur fondatrice Marguerite Maillet, et mettre en valeur le travail des illustrateurs. EDMUNDSTON (NB) Chanson thème du CMA 2014 Deux enfants chéris du Madawaska, Roch Voisine et Natasha St-Pier, interpréteront la chanson thème du Congrès mondial acadien 2014, Mon tour de te bercer, sur des paroles de Samuel Chiasson et une musique de George Belliveau. MONCTON (NB) “Tricoter la culture d’est en ouest” L’auteur-compositeur-interprète Joey Robin Haché voyagera de l’Acadie jusqu’en Alberta, dans le cadre du projet artistique “Tricoter la culture d’est en ouest”, imaginé par l’Alliance nationale de l’industrie musicale pour faire la promotion du français d’un océan à l’autre. DARTMOUTH (NÉ) Le 300e anniversaire de Louisbourg Le 9 mars dernier, la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) a tenu à souligner le 300e anniversaire de la Forteresse de Louisbourg et de la fondation de l’Île Royale (l’île du Cap-Breton actuel) avec un Forum communautaire intitulé “Louisbourg et la construction identitaire des Acadiens de la Nouvelle-Écosse”. Le forum s’est terminé par une activité culturelle en soirée où le 18e siècle a été célébré en musique et théâtre, le tout accompagné d’un repas “à saveur de l’époque”. Patrimoine canadien, les Affaires acadiennes de la Nouvelle-Écosse et Parcs Canada ont contribué à ce projet. VOYAGE EN ACADIE À L’OCCASION DU CMA 2014 HALIFAX (NÉ) Le Grenier Musique, nouvelle maison de disques en Acadie Sortie du premier enregistrement français, Laisse-moi rêver, de la jeune chanteuse Caroline Savoie : en plus de célébrer l’émergence de l’artiste originaire de Dieppe, ce titre est la première parution d’une nouvelle maison de disques en Acadie, Le Grenier Musique. EDMUNDSTON (NB) Le 28e Salon du livre Du 18 au 21 avril, se tiendra le 28e Salon du livre d’Edmundston qui a choisi cette année comme thème “À quelques livres du bonheur”. HAPPY-VALLEY-GOOSE-BAY (L) Les Jeux d’hiver du Labrador 2013 Ou, “Comment tester ses capacités à survivre au Labrador ?”... Commencez par une course de traîneau à chiens, remportée cette année par Bud Morris de Charlottetown (IPÉ) et ses chiens. Puis, attaquez le Labrathon : courir avec des raquettes, allumer un feu, faire fondre de la neige dans une casserole, éteindre le feu, courir, effectuer des tirs de précision au fusil, courir, scier du bois avec une scie à main, courir encore, creuser manuellement un trou dans la glace, et courir jusqu’à la ligne d’arrivée ! Bravo à Barry Dyson de Cartwright qui a remporté la compétition. LA BUTTE (NÉ) < www.taparoleestenjeu.ca > Cette nouvelle plateforme de jeux en ligne est destinée aux francophones du monde entier et plus particulièrement à ceux du Canada. Mise en place par le groupe des technologies de l’apprentissage de l’Université de Moncton et l’Office national du film du Canada (ONF), elle a pour but de rassembler une communauté francophone plus “branchée”, plus “connectée”. “Nous connaissons très bien les musiques américaines ou sud-coréennes, mais nous ne connaissons pas les francophones vivant au Yukon” explique Mathieu Pichette, comédien, réalisateur, scénariste et porte-parole de ce projet. LA BUTTE (NÉ) Trophée des Femmes du Tourisme Le 7 mars, s’est tenu le 4e Trophée des Femmes du Tourisme. Vingt-deux dossiers, trois finalistes. Le prix d’honneur a été remporté par Emmanuelle Winter, directrice France de l’Office de Tourisme du Nouveau-Brunswick, pour les actions diverses réalisées afin de faire connaître en France cette destination. 12 Comme nous l’avons fait pour les précédents congrès, nous préparons un voyage d’une douzaine de jours (minimum) en août 2014. Étant donné la localisation des manifestations (Québec, Nouveau-Brunswick et Maine (États-Unis), nous pensons arriver au Canada par Montréal, visiter cette ville ainsi que Québec, fêter le 15 août à Madawaska dans le Maine avec nos amis acadiens et participer à certains événements (durée : 3/4 jours), puis rejoindre la Nouvelle-Écosse par Caraquet, Bouctouche...), visiter Port-Royal, Grand-Pré et Halifax d’où nous rejoindrons Paris. Si vous êtes intéressés, d’ores et déjà, faitesle nous savoir, sans engagement de votre part. Cela nous permettra de mieux préparer ce voyage. LES ÉCHANGES SCOLAIRES 2013 Trois échanges prévus avec 119 participants. Ils concernent les établissements scolaires suivants : > le collège de la Pommeraye (49) (près d’Angers) est allé en Acadie à l’automne dernier et vous avez pu lire la relation de son voyage dans le précédent bulletin. > Son partenaire, l’École du Carrefour de l’Acadie de Dieppe au Nouveau-Brunswick a effectué son séjour en France au début du printemps de cette année. Après leur voyage en Anjou, élèves et professeurs ont passé quelques jours à Paris. > Le collège de Saint-Père-en-Retz (44) est allé en Acadie en février dernier. > Les écoles du Madawaska leur rendront visite en juin. > Le collège d’Orléans ira en Acadie en octobre et son partenaire, > L’École du Mascaret à Moncton, NouveauBrunswick effectuera son voyage en France en mars 2014. Nous publierons dans notre bulletin de juin les comptes rendus et les impressions des élèves et professeurs.
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