les Nouvelles franco-acadiennes No. 21 - Amitiés France
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les Nouvelles franco-acadiennes No. 21 - Amitiés France
LES NOUVELLES FRANCO-ACADIENNES • JUIN 2013 • N° 21 L’Acadie...“Ce monde rêvé de notre enfance, voilà qu’on nous dit qu’il est réellement quelque part...” Édito D’Acadie et de France Alain Dubos, vice-président Amitiés France-Acadie L’ACADIE DES TERRES ET DES FORÊTS J uillet. L’Acadie se prépare pour ses festivités annuelles de l’été, tandis que de notre côté de l’Atlantique, provinces et cantons vont ressusciter eux aussi, d’un festival à l’autre, des traditions qui nous furent longtemps communes. Avec en ligne de mire la grande fête de 2014, comtés, villes et bourgs d’Acadie s’apprêtent donc à planter les mâts au sommet desquels flottera la fierté d’une famille naturellement disposée à la musique, au chant et à la danse. Ceux qui, chez nous, ont eu le bonheur de participer à ces déferlements de couleurs, d’enthousiasme et de joie de vivre, savent ce que ces mots-là veulent dire. Alors, en cette année 2013 commémorant deux événements douloureux de l’Histoire de France, les traités d’Utrecht et de Paris, nous souhaitons de tout cœur à ceux dont les ancêtres en furent les victimes de noyer ces fatalités-là dans les joyeuses farandoles, les rires de la jeunesse, l’insouciance des vacances et par-dessus tout, dans la belle fraternité qui tient soudés les peuples. Ici, nous nous inspirerons à coup sûr des Acadiens pour donner à nos fêtes le joli supplément d’âme venu d’Amérique. Affiche du spectacle L’Acadie des Terres et Forêts, désigné comme ambassadeur du CMA 2014. Ce spectacle sera présenté à St-Aubin sur mer le 11 août (voir p. 2). CET ÉTÉ, RETROUVEZ L’ACADIE EN FRANCE C ommençons avec nos amis acadiens qui seront cet été en France pour présenter l’opéra“Évangéline”[ Le livret de Thérèse Tousignant est une adaptation libre du poème d’Henry W. Longfellow (1807-1882), publié en 1847, Évangeline, A Tale of Acadie. Création et direction musicale : Sylvain Cooke, et mise en scène : Frédéric-Antoine Guimond ]. Créé en juin au Mondial Choral de Laval (Québec) par le Théâtre d’Art Lyrique de Laval, l’opéra “Évangéline” sera joué en France dans Sommaire PAGE 01 > Cet été, retrouvez l’Acadie en France PAGE 03 > Anniversaire du protocole d’amitié entre Belle-Île en Mer et Pubnico – Accueil de Minorquins... > En hommage à Marius, “notre” graphiste PAGE 04 > Voyage au NB de P. Carpuat (avril 2013) PAGE 05 > Les échanges scolaires le cadre du 18e Festival international choral de Provence et d’Aveyron : > le 9 juillet à La Seyne-sur-Mer (83) > le 10 juillet à Puget-sur-Argens (83) > en juillet à Millau (12) (date non précisée). Brigitte O’Halloran, la chanteuse principale de cet opéra est, pour une part, acadienne (son ancêtre, Fidèle Daigle, fut l’un des fondateurs du village d’Acadieville en 1868). Pour l’autre part, ses ancêtres irlandais lui ont transmis le rythme des ballades irlandaises… ... PAGE 06 > Les échanges scolaires > Dîner avec 34 Acadiens en voyage en France PAGE 07 > Histoire : “Le traité d’Utrecht...” PAGE 09 > Le prix France-Acadie 2013 > Hommages : Martine Esparbet, Louisette Leclerc > Acadie-infos, les nouvelles franco-acadiennes COMiTÉ DE RÉDACTiON Directeur de la publication : Bernard Dorin, président des AFA – Secrétariat de rédaction, mise en pages: Catherine Georgeon – Ont participé : Marie-Christine Balcet, Joël Barillot, Patrice Carpuat, Alain Dubos, Cath. Georgeon, Charlette Gonzalez, Sylviane Loste, Bernard Oswald, Acanami, Belle-Île en mer, les Cousins acadiens du Poitou, la Maison de l’Acadie, la Semaine acadienne – Photos : X, Dr. – Acadie Infos : Catherine Georgeon. – Impression : Copy-Top (Paris). Les articles signés n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Amitiés France-Acadie (association française créée en 1976 sous la dénomination “Les Amitiés Acadiennes”) - (Siège : Maison des associations 22 rue de la Saïda 75015 Paris) bureaux, courrier : 4 rue Vigée Lebrun 75015 Paris - permanences : le mardi : 10h-13h, 14h-17h • tél.: 06 45 61 49 70 courriel : [email protected] - site internet : www.amitiesfranceacadie.org 01 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 D’Acadie et de France cales, ne se contentant pas d’interpréter le rôle d’Évangéline, Brigitte O’Halloran a, par ailleurs, monté un spectacle piano/ voix : “Mon Héritage en chanson”, qu’elle espère bien faire tourner un jour en France… L’ÉTÉ EN FÊTE Parmi les fêtes de l’été qui auront lieu en France, voici quelques événements “acadiens” organisés par nos associations affiliées : • DU 8 AU 15 AOÛT, à Saint-Aubin sur mer (Normandie) : LA HUITIÈME ÉDITION DE LA SEMAINE ACADIENNE Cette huitième Semaine acadienne mettra à l’honneur « L’Acadie de A à Z » en accueillant des artistes originaires des principales provinces dans lesquelles vivent des Acadiens. Notre association, Amitiés France-Acadie, a apporté une nouvelle fois un soutien financier à cet événement. Vous trouverez le programme complet : “Edition 2013”, ainsi que des rétrospectives des éditions précédentes, sur le site : http://semaineacadienne.net/ > Le 8 août : projection du documentaire Une si jolie petite plage (réalisé par Arnaud Blin, organisateur de la Semaine). Le documentaire raconte l’histoire des soldats Acadiens du North Shore Regiment du Nouveau-Brunswick qui débarquèrent le 6 juin 1944 sur la plage de Saint-Aubin sur mer. – Concert du groupe Suroît (Îles de la Madeleine). > Le 9 août : cérémonies en hommage aux soldats acadiens, départ d’une randonnée cyclo-historique entre St-Aubin et Carpiquet, puis inauguration officielle avec la Chorale de la semaine acadienne et des Écuries du Littoral. – Spectacle de la troupe de danseuses La Baie en Joie (NÉ). > Les 10 et 11 août : atelier de décoration de cerfs-volants, et démonstration de cerfs-volants acrobatiques avec le groupe Cerfs-volants folie (France). – Concert d’Angèle Arsenault (ÎPÉ) . – Projection du documentaire Les ailes du monde (Pour quelles raisons l’agglomération de Léger Corner, au NB, a-t-elle pris le nom de Dieppe ?). Rencontre avec la réalisatrice, Marie Cadieux (NB). > Le 11 août : contes avec Marie-France Comeau (NB). – Concert avec les Benoit (TNL). – Spectacle “L’Acadie des terres et forêts” (NB) qui célèbre 400 ans d’histoire acadienne – du Madawaska au NouveauBrunswick, du Témiscouata au Québec et du comté d’Aroostook au Maine –, par le chant, la danse et le théâtre. Ce spectacle a été désigné comme le spectacle ambassadeur du prochain Congrès mondial acadien, qui se déroulera en 2014. > Le 12 août : “Brunch acadien” avec les artistes acadiens… – Musique : Duane Andrews (TNL), le groupe Cabestran (NB), Alexandra Hernandez (St-Pierre & Miquelon). > Le 13 août : concert avec, sur scène, tous les artistes acadiens ! > Le 14 août : concert de “Marie-Jo Thério et ses amis”. – Feu d’artifice en paroles et en musiques sur le thème de “L’Acadie de A à Z ”. > Le 15 août : messe, animée en musique par les artistes acadiens. – Maquillage et Grand Tintamarre. – Chansons par Gerry Boudreau (NÉ). – Dîner-spectacle de clôture. > Cinq expositions, dont une de cerfsvolants décorés avec des scènes, des paysages acadiens ; une autre de photos de l’archipel St-Pierre & Miquelon, une 3e, plus surprenante : “Le drapeau acadien à travers le monde”, exposition de photos prises partout dans le monde, en demandant à des gens de poser avec le drapeau acadien ! • LE 15 AOÛT, à Archigny (Vienne) : LES COUSINS ACADIENS DU POITOU organisent leur GRANDE FÊTE ANNUELLE. > À 10h30 : messe mariale à l’Abbaye de L’Étoile. > À 12h30 : pique-nique géant au musée acadien des Huit Maisons, musée installé dans la ferme acadienne n° 10. Ce lieu historique permet aux Cousins acadiens du Poitou de faire découvrir aux visiteurs l’histoire acadienne. 02 > À 14h30 : grand concert avec Éric Martin et Cajun Ramblers, et, en vedette, Marie-Jo Thério, célèbre artiste acadienne du Nouveau-Brunswick. Marie-Jo Thério participant aux Nuits Acadiennes à Paris, en 2002 • LA MAISON DE L’ACADIE VOUS INVITE LE 27 JUILLET, à La Chaussée (Vienne): DINER-CONCERT “DUO DES PRÉS” Le groupe franco-acadien, baptisé “Duo des Prés”, animera, à 21h, le dîner donné à la salle des fêtes de La Chaussée, petit hameau situé en bordure de la forêt de Scévolles, non loin de Loudun. (Réservation à l’Office du Tourisme de Loudun). • LE 7 AOÛT, à Loudun (Vienne): CONCERT AVEC ANGÈLE ARSENAULT La Maison de l’Acadie vous invite également à venir écouter Angèle Arsenault qui chantera à l’Espace culturel René Monory de Loudun pour une soirée unique ! (Réservation à l’Office du Tourisme de Loudun). Située à côté de la petite église de La Chaussée, la Maison de l’Acadie présente l’histoire des familles du Loudunais parties au 17e siècle guidées par Isaac de Razilly, Menou d’Aulnay et Martin Le Godelier, pour fonder une colonie agricole en Nouvelle-France. La Maison abrite une salle des traditions populaires et une “salle de lecture Geneviève Massignon”, grande ethnologue, amie des Acadiens. La Maison est plus un lieu de rencontre que réellement un musée. • LE 24 AOÛT, à St-Ouen du Tilleul (Eure) L’ASSOCIATION ACANAMI vous invite à une SOIRÉE AVEC LE GROUPE POINTE AU PIC Pour commémorer la Libération à laquelle ont participé des Canadiens, Acanami organise une soirée culturelle d’initiation aux danses québécoises en compagnie du groupe “Pointe au Pic”, à 21h30. Des amis acadiens seront également invités. • MARIUS LEMARIÉ – 2002 (ARCHIVES : LES AA, N°104-105 ) ... Fière de ses deux influences musi- • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Amitiés France-Acadie D’Acadie et de France 10e ANNIVERSAIRE DU PROTOCOLE D’AMITIÉ EN HOMMAGE os amis Acadiens sont arrivés le 24 mai de Nouvelle-Écosse pour fêter avec nous le dixième anniversaire du protocole d’amitié qui lie Belle-Île à Pubnico. Aldric d’Entremont, préfet de la municipalité d’Argyle dont dépend Pubnico, Ina et Jack Admiraut nos fidèles amis de Pubnico, Ina représentant le ministère des Affaires Acadiennes de la Nouvelle-Écosse, ainsi que le Père Maurice LeBlanc grâce à qui les liens entre Belle-Île et l’Acadie ont été renoués dès 1958. Les repas, chez l’habitant ou au restaurant, ont permis à tous d’apprécier la gentillesse et le dynamisme d’Aldric. Le dimanche, comme en 2003, le Père Maurice LeBlanc a célébré la messe à l’église de Locmaria en présence de nombreux fidèles. Puis, une réception officielle à la salle Arletty organisée par l’association Belle-Île Acadie et la Communauté de communes de Belle-Île en Mer a réuni les maires de Sauzon et Bangor, nos adhérents descendants d’Acadiens, des représentants des communes et des amis venus assister à cet événement. Un film datant de 1968, Les Acadiens de la dispersion, (filmé en juin 1966 lors du 200e anniversaire de l’arrivée des Acadiens) a été projeté à cette occasion et a ému de nombreuses personnes dans la salle car elles se sont reconnues ainsi que plusieurs Bellilois aujourd’hui disparus ou très âgés comme notre présidente d’honneur Lucie Gautro. La projection du diaporama retraçant les dix ans écoulés depuis le jumelage a rap- pelé les riches échanges (échanges scolaires, concerts, rencontres avec nos cousins d’outre Atlantique) réalisés pendant cette période. Nous avons profité de cette occasion pour distribuer un petit livret retraçant ces dix années très actives. Fréderic Le Gars, président de la Communauté de communes du Palais a signé avec Aldric et Ina un nouveau document celant notre Protocole d’Amitié et rappelant notre volonté de continuer à respecter nos engagements de la charte de 2003 et de maintenir des liens d’amitié entre L’Acadie et Belle-Île. Naturellement, la cérémonie s’est terminée par un échange de cadeaux. Nous avons ensuite partagé le cocktail de l’amitié et le buffet, occasion d’échanges entre les participants. Maryvonne Le Gac BELLE-ÎLE-ACADIE – 2013 N Peu de nos adhérents connaissaient François Lemarié, dit Marius. Il était notre graphiste depuis de très nombreuses années. La conception de nos panneaux, nos dépliants, un certain nombre de photos et la mise en page de notre ancienne revue étaient son œuvre. L’an dernier, après le changement de nom de notre association, nous avons dû concevoir un nouveau dépliant et c’est tout naturellement que nous avons fait encore appel à lui. Malheureusement, une banale bronchite s’est révélée être une terrible maladie qui a eu raison de ses forces. Marius s’est envolé vers de meilleurs cieux en avril dernier. C’était un homme d’une générosité exceptionnelle et d’une courtoisie exemplaire. C’est un grand ami que nous avons perdu. Adieu Marius. Nous ne t’oublierons pas. Charlette Gonzalez, Catherine Georgeon Signature du Protocole d’Amitié 2013 entre la Communauté de communes du Palais (F) et la municipalité d’Argyle dont dépend Pubnico (NÉ) BELLE-ÎLE-ACADIE – 2013 UNE DÉLÉGATION DE MINORQUINS REÇUE À BELLE-ÎLE EN MER POUR LA COMMÉMORATION DU TRAITÉ DE PARIS (1763) Le 27 mai 2013, une délégation de 27 habitants de Minorque (une des îles Baléares) s’est déplacée à Belle-Île, conduite par la mairesse de Mahón, Agueda Reynés et le viceprésident du Conseil insulaire de Minorque, Luis Alejandre pour commémorer le 250e anniversaire de la signature du Traité de Paris de 1763 qui rendait Minorque aux Anglais et Belle-Île aux Français. Un document évoquant cette première rencontre a été signé par les représentants des deux îles. Espérons que ce sera les prémices d’un futur pacte d’amitié entre Minorque et Belle-Île. MARIE-SO DÉTHARÉ – 2013 ENTRE BELLE-ILE EN MER ET PUBNICO Signature du document de la 1ere rencontre entre Minorque et Belle-Île en Mer. 03 VOYAGE EN ACADIE À L’OCCASION DU CMA 2014 Comme nous l’avons fait pour les précédents congrès, nous préparons un voyage d’une douzaine de jours (minimum) en août 2014.Étant donné la localisation des manifestations (Québec, Nouveau-Brunswick et Maine (États-Unis), nous pensons arriver au Canada par Montréal, visiter cette ville ainsi que Québec, fêter le 15 août à Madawaska dans le Maine avec nos amis acadiens et participer à certains événements (durée : 3/4 jours), puis rejoindre la Nouvelle-Écosse par Caraquet, Bouctouche...), visiter Port-Royal, Grand-Pré et Halifax d’où nous rejoindrons Paris. Le programme définitif sera établi à la rentrée. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Rencontres franco-acadiennes TOURNÉE EN AVRIL 2013 AU NOUVEAU-BRUNSWICK DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES AMITIÉS FRANCE-ACADIE Ce nouveau voyage au Canada m’a permis de faire avancer deux de nos principaux dossiers de la rentrée 2013 auxquels il faut déjà songer : je fais allusion à la pièce de théâtre écrite par Alain Dubos et qui sera jouée pour la première fois dans le superbe théâtre du Monument Lefebvre (quatre représentations sont pour l’instant prévues du 24 au 27 octobre 2013). R encontre de nos cinq partenaires qui sponsorisent ce projet : Collège Communautaire du NouveauBrunswick (CCNB), Consulat de France, Province du Nouveau-Brunswick, Université de Moncton et municipalité de Memramcook. Présentation officielle à la presse de l’affiche du spectacle, affiche créée par la classe d’arts graphiques du campus l’équipe acadienne en charge du projet, côté canadien : Claude Boudreau, directeur général du Monument Lefebvre et Dorine Leblanc, assistante à la mise en scène pour les comédiens acadiens qui ont commencé à répéter début mai. Daniel Annotiau, Claude Boudreau et Patrice Carpuat ont uni leurs efforts pour monter cette fresque historique à laquelle participeront environ dix comédiens du Théâtre de Versailles (France) et de troupes communautaires (Acadie). L’engouement rencontré par ce projet semble prometteur et de bon augure pour remplir la salle… Le Congrès Mondial Acadien 2014 Quelques jours plus tard, rencontre avec l’équipe dirigeante du Congrès Mondial Acadien 2014 (CMA 2014) : Léo-Paul Charest, directeur général et Marc Beaulieu, directeur de la programmation, à Edmunston pour faire avancer notre dossier de candidature pour que la pièce soit présentée lors du CMA : la rencontre a été très productive et la présence de la pièce au CMA 2014 lors de la journée thématique consacrée à la France, bien avancée (réponse définitive de la Commission d’ici la fin juin). Enfin, rencontre avec le ministre en charge de la francophonie au NouveauBrunswick, Jean Rioux, pour évoquer ce dossier et obtenir son soutien pour une présence au Nouveau-Brunswick durant l’été 2014, en marge du CMA : rencontre constructive qui laisse espérer une issue positive. DR Les stages professionnels Affiche du spectacle “Et l’Acadie, Majesté”, co-produit par Amitiés France-Acadie (F) et le Monument Lefebvre (NB) de Dieppe (CCNB), permettant ainsi à ces jeunes de montrer leur talent à leurs futurs employeurs (ils vont recevoir leur diplôme fin juin). Fin de semaine de travail avec Le deuxième dossier était la tournée des cinq campus du CCNB pour rencontrer les élèves de fin de première année et les informer de la possibilité de venir faire leur stage de fin d’étude en France au printemps 2014 : les rencontres ont eu lieu en amphis (cette année la présence des élèves avait été rendue obligatoire par la direction du CCNB, montrant son intérêt grandissant pour nos stages, intérêt qui s’est également concrétisé par la mention « stage international » figurant sur le diplôme depuis l’an dernier) ou en classes : les 04 nombreuses questions et marques d’intérêt des participants laissent prévoir un nombre record de candidatures à l’automne prochain. Enfin, rencontre des huit étudiants qui allaient partir faire leur stage en France au printemps 2013 pour signer avec eux formellement leur convention de stage : > Mélissa Chiasson, stage en prévention de la délinquance à Naintré ; > Sylvie Roy, stage en crèche à Saintonge ; > Karine Perron, stage en cuisine à Saint-Aubin sur mer ; > Patrick Jackson, stage en informatique à Châtellerault ; > Stéphane Boudreau, stage en assistance technique au théâtre de Châtellerault ; > Olivier Cormier, stage en conception graphique à Nantes ; > Martin Godin, stage en cuisine à Bayeux ; > Samuel Brideau, stage en informatique à Châtellerault. Un bilan à la rentrée Notre prochain article à la rentrée fera un bilan des stages 2013 : – Au niveau acadien, onze stagiaires en tout. En effet, aux huit stagiaires du CCNB viennent s’ajouter deux stagiaires de l’Île-du-Prince-Édouard et une de la Nouvelle-Écosse) – Au niveau français, neuf stagiaires sont partis : six de l’École nationale du bois de Nantes, deux de l’IUT de Châtellerault auquel s’est ajoutée la gagnante du prix Jeune et Bénévole, évoquée dans le bulletin Amitiés France-Acadie n° 19 de décembre 2012. Patrice Carpuat, Secrétaire général Amitiés France-Acadie DERNIÈRE MINUTE ! La pièce “Et l’Acadie, Majesté” a été sélectionnée pour être présentée dans la programmation officielle du Congrès Mondial Acadien(CMA) 2014. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Échanges scolaires L’ÉCOLE EST FINIE ... C e sont les écoles du Madawaska (SaintLéonard, Ste-Anne, Siegas, Rivière Verte) qui terminent l’année scolaire. Les jeunes acadiens seront en France du 15 au 29 juin avec un programme concocté par les professeurs et les parents du collège de St-Père-en-Retz des plus attrayants : visites de Guérande, Nantes, St-Père-en-Retz, des pique-niques, des sorties pédestres, le Puy du Fou, etc. et, bien entendu, plusieurs journées passées au Collège et visite de l’École primaire pour découvrir notre ensei- gnement. Pour clôturer ce beau programme les deux dernières journées sont réservées à la visite de Paris. Il nous semble que la période retenue par les Acadiens pour la venue en France, correspondant à leur fin des classes, est opportune. Cela leur permet d’allonger la durée du séjour sans empiéter sur leur temps de classe. Les jeunes français ont effectué leur séjour en Acadie en février dernier. Vous lirez, ci-dessous, leurs impressions . L’École du Carrefour de Dieppe (NB) a fait un séjour en France du 23 au 31 mars. Séjour un peu court pour un échange transatlantique. Après avoir rejoint le collège de la Pommeraye, près d’Angers, et les familles qui les accueillaient, élèves et professeurs ont découvert Paris. C’est le collège d’Orléans, devant partir en Acadie du 16 au 29 octobre, qui clôturera le bilan des échanges scolaires 2013, bilan qui s’élève à 119 participants. Pour 2014, nous en prévoyons environ 90. Charlette Gonzalez, Vice-présidente Amitiés France-Acadie P our ce 21e échange franco-canadien, nous avons été 24 chanceux et chanceuses à traverser l’Atlantique et faire partie de cette expérience inoubliable. Nous avons quitté le collège St-Roch le 20 février tôt le matin, en direction de Nantes. Enregistrement des bagages et passages de douanes effectués, nous sommes envolés depuis Nantes pour Montréal en faisant une escale à Paris. Après sept heures de vol, nous sommes arrivés à l’aéroport canadien, c’était immense et magique à la fois. Les gens qui nous entouraient étaient tous très gentils et on découvrait leur accent. Il nous restait alors six heures de bus pour arriver à Edmundston au NouveauBrunswick. Les conditions de route n’étaient pas fameuses, une tempête de neige ralentissait beaucoup notre progression. C’est en début de soirée que nous sommes arrivés à l’école régionale de Ste-Anne de Madawaska. Tous les parents et les enfants nous attendaient avec beaucoup d’excitation. Ça criait et courait dans tous les sens. Très vite les familles nous ont pris nos bagages pour le mettre dans leur auto et nous ont emmenés à la cafétéria de l’école, il y avait des sucreries et des breuvages en grosse quantité. Le séjour commençait au rythme des intégrations scolaires dans les trois écoles (École régionale St-Anne, École Mathieu Mazerolle Rivière Verte et École Grande Rivière St-Léonard). C’est bien différent de chez nous. On sentait plus de liberté pour les jeunes qui vont et viennent pendant les cours et des enseignants très proches d’eux. On ne perçoit pas de pression particulière dans le travail contrairement à chez nous. Ici on prend le temps de vivre. Ensuite, le programme confectionné par les enseignants canadiens nous emmenait en visite : la cathédrale Immaculée Conception d’Edmundston, la caserne des pompiers et le poste de police très design. Pour finir on a découvert le Collège Communautaire du NB, magnifique avec beaucoup de moyens pour les étudiants (ça ressemble un peu à nos lycées professionnels) et l’Université de Moncton campus d’Edmundston spécialisé en foresterie (beaucoup d’étrangers passent par cette université). On a visité aussi la scierie “Irving” à St-Léonard, c’était très bruyant mais fort instructif. Enfin une rencontre avait été organisée avec une personne de la Cogerno (le recyclage) qui nous a fait un exposé sur les bons gestes à avoir quand on jette quelque chose à la poubelle. Les activités proposées étaient amusantes avec marche en raquettes jusqu’en haut d’une montagne par de petits sentiers et sous une neige tombante, ensuite patinage sur une aréna extérieure et des glissades en “tubes” au Montfarlagne, la montagne où tous les jeunes se retrouvent en fin de semaine pour skier. Le séjour passe très vite et les familles font tout pour nous faire plaisir : petits cadeaux divers, repas selon nos souhaits, rencontres avec d’autres familles autour d’un feu de camp, où hot-dog et machemallow se grillent au bout d’une branche taillée pour l’occasion. Le départ de l’École Ste-Anne s’est fait le 5 mars dans une certaine tristesse. On quittait nos familles adoptives, les larmes coulaient sur beaucoup de visages. Dans le bus qui nous emmenait vers Québec, les visages étaient fermés. Après trois heures de trajet et un nouveau décalage horaire (on changeait de province), on a visité l’Aquarium. Les plus impressionnants ont été l’éléphant 05 DR – 2013 LE COLLÈGE ST-ROCH ÉTAIT AU MADAWASKA Pose devant le Château de Frontenac à Québec de mer et l’ours blanc. Certains français comparaient ce parc animalier aquatique à celui du Croisic avec des races de poissons similaires. On est passé voir le vieux Québec, avec des rues comme à Guérande en France et le château Frontenac. Ensuite, on a repris le bus pour aller à l’Hôtel de Glaces. C’était magnifique ! Des sculptures immenses et très bien réussies sur les murs des chambres (la super grande coûtait 400 $ la nuit)… Pour manger, on s’est rendu aux “Galeries de la Capitale”, sorte de supermarché méga-géant avec des attractions et une aréna à l’intérieur. On a couché dans un hôtel à Québec puis reparti tôt le matin pour voir le biodôme et la Basilique Notre Dame de Montréal. Le temps des “au revoir” était arrivé, les larmes ont recoulé et le bus est reparti vers Ste-Anne… Quel séjour effectué, que de paysages et de rencontres dans nos mémoires. Les voix des familles résonnent encore dans toutes nos têtes. Nos amis vont venir nous voir en juin, il va falloir qu’on travaille fort pour être à la hauteur du séjour qu’ils nous ont offert. Merveilleux séjour ! Un grand merci à nos familles, aux accompagnateurs, au collège St-Roch et à la ville de St-Père-en-Retz pour nous avoir permis de vivre ce projet. Les élèves du collège St-Roch • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Amitiés France-Acadie Échanges scolaires V N otre séjour à Paris débuta le 29 mars avec le visionnement d’un film dans La Géode, à la Cité des Sciences. Pendant la journée, nous avons magasiné ici et là dans des petites rues et avons visité le musée Grévin où nous y attendaient des statues de cires représentant de fameux artistes et de grands personnages historiques. La matinée suivante constitua en une tournée dans la cathédrale de NotreDame de Paris ainsi que dans le musée du Louvre. Nous y avons reconnu plusieurs œuvres d’art célèbres dont la Joconde, la Venus de Milo et bien d’autres. Ensuite, nous avons fait notre chemin vers l’Arc de Triomphe. L’ascension accomplie, la vue s’étalant devant nos yeux était à en couper le souffle ! Pour boucler le tout, la découverte de la Tour Eiffel sous les rayons dorés du soleil couchant était la dernière activité de la soirée. Certains hésitaient à l’idée de monter jusqu’au tout dernier étage, mais en fin de compte, cela en a valu grandement la peine ! Le lendemain, nous avons marché dans les rues de Paris pour s’arrêter dans la fabuleuse boulangerie Paul. Ensuite, nous avons eu l’occasion de visiter les Catacombes de Paris qui étaient fort impressionnantes ! Par après, nous sommes tous allés explorer le Château de Versailles ! Notre dernière visite était au centre Roland Garros. Certains, plus fanatiques du tennis professionnel, agissaient alors comme des enfants le matin de Noël ! Judith, élève acadienne DR – 2013 ingt-quatre jeunes Canadiens ont participé au second échange entre l’écile du Carrefour de l’Acadie de Dieppe et le collège St-Joseph de La Pommeraye. Les 24 jeunes des deux nationalités s’étaient dit “à très bientôt” sur le quai de la gare de Moncton et ils se sont retrouvés le 23 mars sur le quai de la gare d’Angers : les Canadiens venaient rencontrer leurs correspondants et découvrir notre région ! L’émotion était bien sûr au rendez-vous, aussi bien du côté des jeunes que du côté des enseignants et des familles qui avaient à cœur d’accueillir ces jeunes comme les leurs avaient été accueillis. Quatre journées bien remplies entre les activités culturelles, scolaires et familiales : un périple concocté par les familles françaises qui a conduit les Canadiens à la découverte d’Angers, du château de Brézé, du Cadre Noir de Saumur et des Machines de l’Île de Nantes, sans oublier la gastronomie locale avec la dégustation de fouaces, la pratique sportive avec les matchs de basket, le bowling et enfin la soirée qui a réuni les jeunes comme les moins jeunes. Une semaine où les jeunes Acadiens ont également eu une matinée de cours pour découvrir le système scolaire d’enseignement français, “un système très différent du nôtre. Au Canada, pas de calcul mental, ni de leçons apprises par cœur, et en plus on peut mâcher de la gomme pendant les cours” disait un jeune Canadien. Cette semaine s’est déroulé dans une excellente ambiance, vive le prochain échange !!! C’est le cœur gros et avec quelques larmes que tout ce petit monde s’est dit au revoir le jeudi matin tout en se promettant de continuer à communiquer via internet ! Vivement la prochaine aventure... Les enseignants français DR – 2013 DR – 2013 Les Canadiens en France Souvenir du séjour des Français au Canada RENCONTRE ACADIENNE à PARIS L e mardi 28 mai 2013, dix adhérents et membres du bureau des Amitiés FranceAcadie allaient à la rencontre, dans un restaurant italien, d’une vingtaine de voyageurs acadiens qui terminait leur périple par la visite de la Capitale. ARCHIVES DIEPPE-LA POMMERAYE UNE EXCURSION À PARIS Anne-Christine Martinot, réceptif français, et Claude Boudreau, directeur du Monument Lefebvre à Memramcook Ce voyage, initié l’an dernier par Richard Laurin, directeur de Novacadie Tours, a la particularité de visiter les lieux acadiens en France et, ainsi, de rencontrer toutes nos associations affiliées, d’où son caractère très convivial. Cette année, il était conduit par Claude Boudreau, directeur du Momument Lefebvre à Memramcook, et par AnneChristine Martinot, réceptif français. Le “mélange” acadiens/français se fit très naturellement autour des tables, et les discussions allèrent bon train tout au long du dîner. C’est ainsi que j’ai pu dialoguer avec deux grand-mères dont les petites-filles, pour l’une d’entre elles, venait de terminer son voyage en France avec l’échange scolaire La Pommeraye/Dieppe (NB), tandis que la seconde viendra en France en mars 2014 avec l’échange Orléans/Moncton (NB). Toutes deux se félicitaient que leurs jeunes puissent découvrir notre pays par ce biais. J’ai eu également la joie de revoir AnneMarie LeBlanc, professeur qui accompagnait les échanges scolaires dès 1993 avec OloronSte-Marie. Je compte sur son aide, travaillant maintenant au ministère de l’éducatation, pour relancer nos échanges qui périclitent actuellement du côté acadien. De leur côté, Alain Dubos et Patrice Carpuat mettaient au point avec Claude Boudreau les derniers détails de la pièce de théâtre franco-acadienne qui sera jouée en octobre prochain à Memramcook. Après cette sympathique soirée, quelques courageux voyageurs partirent à la découverte de “Paris by night” tandis que d’autres préféraient, sagement, rejoindre leur hôtel. Charlette Gonzalez, vice-présidente AFA Visite à Nantes (44) 06 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Recherche historique sur l’Acadie IL Y A 300 ANS (1713-2013), LE TRAITÉ D’UTRECHT ET SES CONSÉQUENCES EN ACADIE ... En 1713, la plupart des pays d’Europe sont réunis à Utrecht (Pays-Bas) pour négocier et signer, le 16 avril, le traité qui mettra fin au conflit connu sous le nom de Succession d’Espagne. E n 1698, l’ouverture de la succession d’Espagne est imminente, en raison de l’état de santé du Roi Charles II et de l’absence de descendance. De nombreuses rencontres et intrigues entre pays européens ont pour objet la désignation d’un successeur au trône de Charles II. Deux prétendants se dégagent : – Philippe, duc d’Anjou, lignée des Bourbons, petit-fils de Louis XIV, – Charles, lignée des Habsbourg, fils de Léopold empereur d’Autriche. Le roi Charles II meurt en 1700, son testament désigne Philippe comme successeur au trône d’Espagne, sous le nom de Philippe V [1]. Le 1er février 1701, le Parlement de Paris reconnaît les droits du nouveau roi d’Espagne au trône de France. La réunion des deux Couronnes sur une seule tête crée un réel danger d’expansionnisme de la France. L’empereur d’Autriche, Léopold, refuse de reconnaître Philippe V et conteste la validité du testament de Charles II. Ainsi débutera en 1702, une longue guerre où vont combattre : les partisans de l’empereur Léopold, appuyés par l’Autriche, l’Angleterre, le Portugal, les Provinces-Unies, la Prusse, la Savoie et le Hanovre, contre ceux de l’alliance France et Espagne. Copie de la capitulation signée par le gouverneur Auger de Subercase et le général François Nicholson après la chute de Port-Royal en 1710. reine vient d’élever au rang de général, sera choisi pour conduire à Boston les troupes régulières anglaises et disposera de l’argent nécessaire à la levée des miliciens autochtones. La chute de Port-Royal Ainsi, en septembre 1710, une flotte considérable de 36 voiles et 3 000 hommes est en vue de Port-Royal où le gouverneur Auger de Subercase, derrière des fortifications en mauvais état, commande 300 hommes dont une moitié de miliciens et habitants. À plusieurs reprises, le gouverneur a alerté les autorités de l’indigence de ses moyens et effectifs et a demandé des renforts. Une grande famine, entraînant une crise financière, et d’importants revers de guerre des troupes de Louis XIV empêcheront en 1709 l’envoi des secours demandés : Subercase devra se défendre avec son monde et ses pauvres moyens. Après une quinzaine de jours d’une défense héroïque, et sous la pression d’habitants affamés et terrorisés, le gouverneur devra, le 13 octobre 1710, négocier avec le général Nicholson [7], une reddition qui livre l’Acadie aux Anglais. Les honneurs de la guerre seront accordés aux défenseurs. À la veille du traité d’Utrecht, l’Acadie est de nouveau anglaise ! Les conséquences en Amérique du Nord Encore une fois, le conflit entre la France et l’Angleterre en Europe va se transporter en Amérique du Nord où les tensions restent très vives entre puritains anglais de Nouvelle-Angleterre et papistes français de l’Acadie. Depuis toujours, les Anglais voisins de nos territoires d’Acadie, cherchent à reprendre ce que, depuis 1621, ils appellent la Nouvelle-Écosse que les traités de Saint-Germain en 1632, Bréda en 1667, Ryswick en 1697, ont à chaque fois rendus à la France après la conquête anglaise. Des tentatives avortées Dès 1704, puis en 1707, les Anglais, aidés de miliciens de NouvelleAngleterre, profiteront de l’état de guerre en Europe pour assiéger Port-Royal. Ils seront repoussés : par Brouillan [2] en 1704, par Auger de Subercase [3] à deux reprises en 1707, avec l’aide décisive de nos alliés Indiens. Face à l’insuccès des assaillants anglais, le gouverneur du Massachussetts, Williams Dudley [4], délègue Samuel Wetch [5] en Angleterre avec mission de plaider auprès de la reine l’obtention de subsides et une aide militaire conséquente. Anne Stuart [6], qui a réuni en 1707 l’Écosse à sa couronne sous le nom de Royaume de Grande-Bretagne, ne serait pas fâchée d’attacher aussi la Nouvelle-Écosse à ses colonies de l’Amérique du Nord. En conséquence, les secours demandés seront accordés pour un usage prioritaire consacré à la prise de Port-Royal et la reconquête de l’Acadie toute entière. François Nicholson, que la Le traité d’Utrecht Pendant ce temps en Europe, Louis XIV – dont les troupes ont connu d’importants revers en Allemagne et dans le nord de la France – va, avec la victoire de Denain [8] remportée par le maréchal Villars [9] en 1712, trouver l’opportunité de négocier la paix à des conditions jugées honorables : Philippe V est confirmé sur le trône d’Espagne mais doit renoncer à la couronne de France. Malgré quelques échanges de places, Louis XIV conserve à peu près l’intégrité du territoire français, mais il est contraint d’abandonner aux Anglais ses possessions en Amérique du Nord : L’Acadie, revendiquée par les Anglais comme territoire conquis, 07 Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Recherche historique sur l’Acadie Après le traité d’Utrecht À Versailles, le nouveau pouvoir de la régence de Louis XV a vite compris que la perte de Terre-Neuve et de l’Acadie donnait à l’île du Cap Breton rebaptisée Île Royale, une importance considérable dans la défense du Canada. La construction d’une imposante base navale et forteresse, est alors décidée, elle s’appellera Louisbourg [11] et nécessitera l’apport de moyens colossaux. Le nouveau gouverneur de l’Île Royale, Pastour de Costebelle [12], est en conséquence, chargé d’attirer les Acadiens de Nouvelle-Écosse, tant pour la construction, que pour le peuplement de l’île. Malgré les promesses de la Cour de France et plusieurs missions d’information, les Acadiens temporairement sécurisés sur la possession de leurs terres et biens, choisiront en majorité, de rester sous administration anglaise. Après leur conquête, les Anglais ne sont guère menaçants, ils se déplacent peu et vivent cabanés derrière les fortifications de l’ancien Port-Royal (Annapolis Royal) dans la hantise d’une attaque franco-indienne. La garnison, comme au temps des Français, dépasse rarement 300 hommes, mal nourris et démunis de tout. Un temps, les autorités ont pensé au remplacement des Acadiens par des colons protestants de Nouvelle-Angleterre. Devant 08 CAP BRETON [ILE ROYALE] ÎLE SAINT-JEAN [PRINCE EDWARD] Louisbourg E LLE SS ÉCO UVE NO Port-Royal (Annapolis Royal) ^ ^ VE DE RS LA T ER ZO RE- NE D NEU E P VE ÊCH E ICK NSW e) U R é U-B test VEA e con U NO (zon Cath. G. – 2013 Terre-Neuve, la Baie d’Hudson. La France conservera une zone de pêche à Terre-Neuve, les îles Saint-Jean (Prince Edward) et Cap Breton (Royale). Pour l’Acadie (devenue Nouvelle-Écosse), le traité stipulait : – Selon l’article 12 “Le Roi très chrétien devra livrer à la Reine de Grande-Bretagne la Nouvelle-Écosse ou Acadie toute entière comprise entre ses anciennes limites, et aussi la cité de Port-Royal maintenant Annapolis Royal…” – Selon l’article 10 “Des commissaires seront nommés pour fixer les limites entre les possessions anglaises et les possessions françaises.” Les Français, par leurs interprétations des anciennes limites, considéraient que la cession de l’Acadie ne concernait que la péninsule acadienne. Les Anglais, eux, étaient convaincus de recevoir, avec le territoire insulaire, une partie de la profondeur des terres entre la baie de Fundy et la rivière Saint-Laurent. Cette divergence d’interprétation durera plusieurs décennies. Finalement, la France occupera militairement les zones contestées (Nouveau-Brunswick), et une Nouvelle Acadie, de terre ferme, sera ainsi créée en opposition avec celle que la France a abandonnée aux Anglais. Concernant la population, les clauses du traité précisaient : – Selon l’article 14 …“Liberté de se retirer ailleurs dans l’espace de un an avec tous leurs effets mobiliers. Ceux qui voudront néanmoins demeurer et rester sous la domination de la Grande-Bretagne devront jouir du libre exercice de leur religion conformément à l’usage de l’Église Romaine autant que le permettent les lois de la Grande-Bretagne.” Ce dernier article sera aménagé par une lettre de la Reine au gouverneur Nicholson [10]. Dans ce courrier, le délai d’un an autrefois requis pour quitter le pays n’est plus évoqué. Malgré l’ambigüité, les Acadiens vont ainsi comprendre qu’ils peuvent demeurer chez eux, sur leurs terres, en tant que Français, sous l’administration des lois anglaises et que, s’ils avaient un jour le désir de partir, ils pourraient le faire sans limitation de temps, en ayant réalisé leurs biens. Traité d’Utrecht : la France conserve les îles St-Jean et Cap-Breton, ainsi qu’une zone de pêche à Terre-Neuve. l’insuccès d’un tel projet, ils sont devenus partisans du maintien des Acadiens, seuls capables de leur fournir la subsistance et de les protéger des Indiens. Les trente ans qui suivront le traité d’Utrecht seront, pour la Nouvelle-Écosse, des années de paix et de prospérité. L’importante activité déployée dans l’île Royale pendant la construction de Louisbourg, contribuera à développer les échanges commerciaux avec la péninsule. Le serment d’allégeance à la couronne britannique, tant de fois proposé par l’Anglais et toujours refusé par l’Acadien, traversera cette période sans modifier les comportements. L’Acadien reste Français comme en atteste son appellation de french neutral. Cette période d’une relative quiétude s’achèvera en 1743, en raison des répercussions en Amérique du Nord d’un nouveau conflit – dit de Succession d’Autriche – opposant en Europe la France et la Grande Bretagne. Tous les Acadiens de NouvelleÉcosse et d’Acadie seront concernés et inexorablement aspirés dans la tourmente d’une indigne déportation de masse qui concernera (de 1755 à 1760) près de dix mille personnes. Joël Barillot (mai 2013) NOTES [1] Philippe V (1633-1746). Né à Versailles. Roi d’Espagne et des Indes de 1700 à 1746. [2] Jacques François de Monbéton de Brouillan. Gouverneur d’Acadie de 1701 à 1704, mort en France en 1705. [3] Daniel Auger de Subercase. Né en France en 1661. Gouverneur d’Acadie de 1706 à 1710 où il signa la capitulation de l’Acadie. [4] William Dudley (1686-1743). Gouverneur du Massachussetts. [5] Samuel Wecht (1668-1732) mort en Angleterre. Commerçant et homme politique influent à la Cour. [6] Anne Stuart (1665-1714) née et décédée à Londres. Reine de Grande Bretagne, elle donna à Nicholson les moyens nécessaires à la prise de Port-Royal. [7] François Nicholson (1655-1727). Il dirigera le siège victorieux de PortRoyal en 1710 et deviendra gouverneur de la Nouvelle-Écosse en 1713. [8] Victoire de Denain. Après de nombreuses défaites, ce succès conduira Louis XIV à demander la paix. [9] Claude Louis de Villars. Né en 1653 à Moulin, mort en 1734 à Turin. Un des généraux les plus brillants du règne de Louis XIV . Sa victoire à Denain en 1712 a permis au roi de négocier la paix d’Utrecht. [10] Lettre de la reine Anne du 23 juin 1713 qui atténue sensiblement les termes de l’article 14 du traité d’Utrecht. [11] Louisbourg. Importante forteresse et base navale, construite entre 1719 et 1743 sur l’île Royale. Elle fut qualifiée à l’époque de “imprenable”. À noter : le 6 mai 2013, à l’occasion des 300 ans de la fondation de Louisbourg, Postes Canada a émis un timbre pour commémorer cet événement. [12] Philippe Pastour de Costebelle (1661-1717). Gouverneur de Plaisance (partie sud de Terre-Neuve) avant sa cession aux Anglais. Gouverneur de l’île Royale de 1714 à sa mort. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Acadie-infos PRIX FRANCE-ACADIE EN HOMMAGE Le jury du Prix France-Acadie s’est réuni en formation restreinte le jeudi 23 mai pour effectuer la présélection des ouvrages dont les auteurs se sont portés candidats au Prix France-Acadie 2013 (section sciences humaines). Martine Esparbet nous a quittés le 21 février C ette année, les membres du Jury ont délibéré après des discussions très animées sur chaque livre présenté. Ils ont établi la liste suivante : Le culte à Sainte Anne en Acadie. Professeur d’histoire comparée des religions à l’Université de Moncton Denise Lamontagne s’intéresse à l’étude des cultes populaires à partir d’une approche transversale et qui se concentre autour du concept de marginalité. – La crise scolaire de 1871 à 1875 au Nouveau-Brunswick, de Gaétan Migneault (Éditions de Beau Bassin). – Le culte à Sainte Anne en Acadie, de Denise Lamontagne (Éditions des Presses de l’Université de Laval ; 380 pages). – La peur de vieillir, un pas vers l’euthanasie ? de Valois Robichaud (Éditions du CRAM ; 170 pages). La peur de vieillir, un pas vers l’euthanasie ? Chargé d’enseignement au Centre d’études du vieillissement (Université de Moncton) et thérapeute en relation d’aide (ANDC), Valois Robichaud intervient depuis plus de vingt ans auprès d’une clientèle et d’un public diversifiés. La délibération finale aura lieu dans la seconde quinzaine de septembre, et la remise du Prix est fixée au vendredi 22 novembre 2013, à 18h au Centre Culturel Canadien (Paris). Vous trouverez plus d’informations (comment concourir, tous les lauréats...) sur notre site : www.amitiesfranceacadie.org Politique, économie St-John’s (Terre-Neuve & Labrador) Assemblée générale annuelle de la SNA La Société Nationale de l’Acadie (SNA) a tenu son assemblée générale les 31 mai et 1er juin. Parmi les temps forts : une mise à jour de deux grands projets acadiens, la Fondation Nationale de l’Acadie et le Congrès mondial acadien 2014. Trois postes ont été renouvelés pour lesquels ont été élus : Amély Friolet-O’Neil à la vice-présidence, Ali Chaisson au poste de secrétaire-trésorier et Céleste Godin au poste de conseillère jeunesse. Toute l’équipe, membres et amis de la SNA ont remercié de tout cœur son directeur général, Eric Mathieu Doucet, qui quittera ses fonctions au mois de juillet. L’équipe de la SNA a également profité de son séjour à Terre-Neuve pour participer, le 30 mai, à la Journée provinciale de la francophonie de TerreNeuve et Labrador. Dartmouth (Nouvelle-Écosse) Coordonnateur du projet Patrimoine acadien La Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE) a embauché Nicolas Jego, originaire de Bretagne (France), à titre de coordonnateur du projet Patrimoine acadien. Ses atouts : de véritables compétences en développement de projets culturels et touristiques ainsi qu’en promotion des territoires et cultures et en recherche de partenaires et de financement. Shippagan (NB) Nouvelle présidence à la SANB C’est désormais Jeanne-D’Arc Gaudet qui assurera la présidence de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB). Elle a devancé Anne-Marie Gammon lors du scrutin qui a conclu l’assemblée générale de l’organisme qui se tenait cette fin de semaine à Shippagan. Culture Caraquet (NB) Expositions des œuvres de Nicole Haché > Au mois de juin, quelques œuvres sont exposées à Rome pour l’exposition Rassegna Internazionale d’Arte de Capalbio, en Italie. 09 2013 après une longue maladie contre laquelle elle a lutté durant de nombreuses années de toutes ses forces d’une façon admirable et pugnace. Pilier de l’association France-Louisiane/ Franco-Américanie depuis la création de cette association, nous avons co-habité dans les mêmes locaux pendant de longues années. Tout d’abord boulevard des Invalides et ensuite quai de Grenelle. C’est au quai de Grenelle, que j’ai appris à connaître vraiment Martine. Toujours élégante et soignée, nous l’entendions à longueur de journée répondre au téléphone : “France-Louisiane, bonjour”. Elle connaissait son sujet sur le bout des doigts et pouvait répondre à toutes les questions, mêmes les plus saugrenues sur la Louisiane et sur son association. Elle n’aimait pas que l’on s’immisce dans les affaires de France-Louisiane mais elle nous donnait souvent, très cordialement, son avis sur l’Acadie, sans que cela nuise à nos relations qui ont toujours été très amicales. Nous avions nos rituels, pause-café en matinée et déjeuners souvent sur place, et ces moments étaient très sympathiques. Ce que je retiendrai de Martine ce sont nos bavardages de “tout et de rien” et nos nombreux fous-rires dans la grande salle de réunion commune aux deux associations du quai de Grenelle. Adieu Martine. Je vous garde dans mon souvenir avec beaucoup d’amitié. Charlette Gonzalez, Amitiés France-Acadie BLOG : LOUISIANE.CATALOGNE.OVER-BLOG.COM La crise scolaire de 1871 à 1875 au Nouveau-Brunswick : un produit de la Confédération. Dans ce nouveau livre, Gaétan Migneault nous plonge dans une période mouvementée de l’histoire acadienne. Martine Esparbet > Le 3 février 2007, Martine Esparbet a reçu la croix de Chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres. > Créée par la Fondation Louisiane, fondation dédiée à la promotion de la langue française en Louisiane, l’une des Bourses Héritage, (1000€$ pour un étudiant sélectionné par l’Ambassade de France pour être assistant enseignant en France), porte le nom de Bourse Héritage Martine Esparbet. Amitiés France-Acadie • LES NOUVELLES FRANCO-ACADiENNES • JUIN 2013 • N° 21 Acadie-infos EN HOMMAGE > Du 5 juillet au 30 août, l’exposition Résonance, qui regroupe des œuvres de Nicole Haché créées à partir de feuilles de cuivre retirées du clocher de l’église de Caraquet, sera présentée au Centre culturel de Caraquet. > Par ailleurs, après la participation de l’artiste à la Biennale de Palerme (Italie), le travail de l’artiste figure désormais dans le catalogue de la Biennale de Palerme. Paris (France) En hommage aux Filles du Roy Trois cent cinquante ans après leur départ pour la Nouvelle-France, le souvenir des Filles du Roy est enfin célébré en France. Une plaque commémorative leur rendant hommage a été dévoilée à Paris ainsi que trois autres à Rouen, Dieppe et La Rochelle. Dans chaque cas, la cérémonie aura conclu une journée de conférences visant à mieux cerner la réalité historique de ces pionnières. Moncton (NB) Nouveau film de Phil Comeau En forme de road movie, le long métrage documentaire, Ron Turcotte – Jockey légendaire, de Phil Comeau relate avec émotion la formidable histoire de cette légende vivante qui en 1973 a remporté la Triple Couronne avec le célèbre cheval de course Secretariat. “J’ai fait le film pour que tout le monde puisse le comprendre, même ceux qui ne connaissent pas le milieu des courses de chevaux”, a déclaré Phil Comeau. Peu de jockeys ont remporté la Triple Couronne américaine des courses de pur-sang. Ron Turcotte, de Grand-Sault, est l’un de ces coureurs. (film téléchargeable à partir du site web de l’ONF) Moncton (NB) Doctorat honorifique ès arts pour Phil Comeau Le 25 mai dernier, l’Université de Moncton a remis un doctorat honorifique ès arts au cinéaste pour son œuvre. Originaire de la Baie Sainte-Marie (NÉ), Phil Comeau a fait connaitre sa communauté à travers ses films et ses téléséries dont plus de trente portent sur l’Acadie. On lui doit la première comédie acadienne, Les gossipeuses, le film pour enfants, Le tapis de Grand-Pré, le premier long métrage acadien indépendant, Le secret de Jérôme (primé 16 fois), la télésérie La Sagouine ainsi que deux documentaires sur les Acadiens du Québec. Phil Comeau a reçu 35 prix nationaux et internationaux, dont le grade français de “Chevalier” de l’Ordre des Arts et Lettres. Comme l’a écrit la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse : “Source d’inspiration, Phil Comeau est la preuve positive que l’on peut réussir en français”. Nantes (France) Destination francophonie / Destination Acadie / TV5MONDE L’émission Destination francophonie consacrée à l’Acadie et tournée à l’occasion des Journées France-Acadie à Nantes est en ligne sur le site de TV5MONDE : www.tv5monde.com/df. Elle a été diffusée fin mai sur toutes les antennes de TV5MONDE. Vous pouvez également découvrir sur le site des bonus vidéo avec les interviews de : – Marie-Linda Lord, vice-rectrice de l’Université de Moncton, – René Légère, président de la Société nationale de l’Acadie, – Patrick Rimbert, maire de Nantes. Vous y trouverez également une visite commentée du village de la Francophonie installé lors des Journées France-Acadie à Nantes. Moncton (NB) Concert de Roch Voisine à Moncton La grande histoire d’amour entre Roch Voisine et le public acadien se poursuit. Encore une fois, lors d’un concert donné fin mai à à Moncton, le célèbre chanteur a conquis les 1 400 spectateurs du Casino NB. Moncton (NB) Un nouveau prix : le Prix Michel Couthures en médias jeunesse La “Commission jeunesse de l’Acadie” de la Société Nationale de l’Acadie (SNA) a annoncé, le 16 mai dernier, le nom de la première lauréate du Prix Michel Couthures en médias jeunesse. Ce prix littéraire est destiné à récompenser les jeunes amateurs d’écriture en Atlantique. La gagnante, Shayna-Ève Hébert, de Petit-Rocher (NB), s’envolera avec sa mère vers Arcachon (France) pour un court séjour, grâce à l’initiative et la générosité de l’ancien consul de France à Moncton, Michel Couthures. Moncton (NB) Sortie du nouveau recueil de poésie de Serge Patrice Thibodeau, Sous la banquise Cinq années se sont écoulées depuis la parution de son dernier ouvrage. Sous la banquise s’inspire fortement du voyage, du Labrador et du littoral atlantique. On y retrouve les sujets de prédilection de l’auteur, comme le paysage, le temps, les voyages, le littoral et la spiritualité. L’auteur et directeur des Éditions Perce-Neige a choisi de publier son recueil aux Éditions du Noroît au Québec. Serge Patrice Thibodeau a expliqué qu’il ne voulait pas prendre la place d’un autre poète chez Perce-Neige, rappelant qu’il s’agit d’une petite maison d’édition. • 10 Châtellerault (France) Il y a un an déjà, le 19 juin 2012, Louisette Leclerc, fondatrice de l’association ChâtelleraultQuébec-Acadie, décédait à l’âge de 87 ans. Sa rencontre, dans les années 50, avec un jeune couple québécois l’avait plongée dans la découverte de ce grand pays… Et c’est à Angoulême où elle demeurait, qu’elle a fondé une première association en lien avec le Québec et a participé à la création du jumelage Angoulême-Chicoutimi en 1969. Quelques années plus tard, arrivée à Châtellerault, elle découvrait le passé historique de la ville et ses liens avec l’Acadie. Elle fondait en 1972 l’association “Châtellerault-Québec, Souvenir Acadien”. Discrète, elle avait souhaité ne pas en être la première présidente. Elle le sera à la suite de Georges Butruille de 1974 à 1978. Dès 1973, grâce à elle, la nouvelle association s’impliquait, avec Paulette Coussot, dans les festivités du bicentenaire de l’arrivée des Acadiens en Poitou qui rassemblait les autorités de Louisiane, du Nouveau-Brunswick et de France. Ayant dû quitter Châtellerault pour la Vendée, elle suivait toujours avec intérêt les activités de l’association. Le 12 janvier 2008, elle participait aux célébrations du “400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec” qui se sont déroulées à Châtellerault. Entourée de tous ceux qui, après elle, avaient présidé l’association, elle avait reçu à l’Hôtel de Ville l’hommage du maire Joël Tondusson, du député Jean-Pierre Abelin, de la conseillère régionale Brigitte Tondusson, du conseiller général Gérard Barc et de la présidente nationale de France-Québec, Marie-Agnès Castillon. Châtellerault-Québec-Acadie tient à remercier à nouveau Louisette Leclerc pour le travail qu’elle a accompli au sein de l’association et pour tous les liens qui ont été tissés grâce à elle avec leurs amis québécois et acadiens. Michèle Debain, Présidente de Châtellerault-Québec-Acadie 2e à gauche : Mme Louisette Leclerc
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