Nucléaire gen d`hiroshima cours d`histoire

COMMENT TEMOIGNER DU DRAME DE LA BOMBE ATOMIQUE D’HIROSHIMA ?
… A TRAVERS LE MANGA DE KEIJI NAKAZAWA, GEN D’HIROSHIMA
Keiji NAKAZAWA est né
à Hiroshima en 1939 et
mort en 2012. 4e enfant
d’une famille de 6 enfants,
il perd son père, sa sœur
et son frère cadet lors du
bombardement atomique
le 6 août 1945.
A 22 ans, il débute une
carrière de dessinateur
professionnel à Tokyo. En
1968, il exprime pour la
1ère fois ses souvenirs de
la tragédie d’Hiroshima
avec Sous la pluie noire.
En 1973, il débute Gen aux
pieds nus, une longue série
quasi-autobiographique.
Le président américain TRUMAN a justifié sa décision d’employer l’arme
atomique contre les Japonais car les opérations suicides des pilotes kamikazes
s’intensifiaient, ils avaient commis de nombreuses atrocités sur les civils des
zones occupées, il restait 2 millions de soldats mobilisés et le gouvernement
japonais venait d’arrêter 400 manifestants pacifistes. Il s’agissait aussi de
démontrer la puissance de cette nouvelle arme, notamment face à l’URSS …
L’explosion de la bombe « little boy », larguée par le B-29 « Enola Gay » survient
à 8 h 16 du matin. Elle provoque une destruction totale d’Hiroshima sur 8 km², la
mort instantanée de 70 000 habitants, des blessures et radiations allant
provoquer la mort différée de près de 200 000 personnes. Ce n’est qu’à 13 h que
les autorités japonaises commencent à comprendre la gravité de l’évènement. Le
7 août, le 1er ministre propose d’accepter les conditions de paix fixées par les
Alliés. Le ministre de la guerre s’y oppose. Le 8 août, l’empereur HIRO-HITO est
mis au courant et demande à ce que des négociations de paix soient entreprises.
Le 9 août, le Conseil suprême dirigeant le pays (avec les 3 principaux ministres et
chefs militaires) se réunit. Ses membres ne parviennent pas à s’entendre avant
l’explosion de la 2ème bombe atomique sur Nagasaki à 11 h 02. Il faut l’intervention
de l’empereur le 10 août au matin pour que l’opposition des militaires cesse et que
soit ordonnée la reddition sans condition du Japon.
Les extraits proposés se situent à la fin du tome 1.
L'histoire retrace le parcours de la famille
Nakaoka à Hiroshima, quelques jours avant, puis
après le bombardement atomique du 6 août 1945.
Nakazawa couvre plusieurs années après Hiroshima
afin de montrer les conséquences sur le long terme
comme
les
maladies
mortelles
dues
aux
rayonnements atomiques. Il insiste également sur
les traumatismes de la société japonaise : rejet des
victimes de la bombe qui symbolise la défaite pour
les japonais, famines et pauvreté entrainant marché
noir, criminalité organisée des yakuzas et orphelins
délinquants.
Il critique vivement l'impérialisme et l'aveuglement
des militaires, des entreprises et de l'empereur qui
ont conduit à la guerre. Il s'attaque également à
l'occupation américaine : étudiant comme des
cobayes les victimes de la bombe, censurant les
informations au sujet des conséquences de
l'explosion ...
La grande force de "Gen d’Hiroshima", c’est
d’être inspiré du vécu de son auteur. Les images
de la catastrophe sont d’une puissance étonnante
; le dessin, caricatural et simpliste, de
Nakazawa, est absorbé par son sujet. Le
résultat est brut, sans recherche esthétique.
Seul compte le propos, et la narration, limpide, sert
l’histoire sans avoir besoin de l’artifice d’un dessin
séduisant. La narration entremêle petite et grande
histoire : intimiste dans sa description de la vie
familiale, Gen est aussi une ambitieuse fresque
historique.
Le mot japonais « manga » est composé de « ga », qui
désigne toute image dessinée et « man » qui signifie «
involontaire », « divertissant », « exagérer » … Ainsi on
pourrait traduire ce mot par « dessin au trait libre ».
Il ne prend le sens précis de « bande dessinée »
qu'au XXe siècle, avec son introduction au Japon.
Lorsqu'elle y devient très populaire, après 1945, le
terme s'impose pour finir par ne plus désigner qu'elle.
Le dessinateur de mangas est appelé mangaka. Il est
soumis à des rythmes de parution très rapides, et ne
bénéficie pas toujours d'une liberté totale sur son
œuvre, selon la réception auprès du public. Si le manga
connaît un fort succès, l'auteur devra prolonger son
histoire. À l'inverse, certaines œuvres peu connues ne
verront pas leur suite publiée.
Les mangas se lisent souvent dans le sens inverse
des bandes dessinées occidentales : de droite à
gauche, ce qui correspond au sens de lecture
japonais.
Sources : - wikipedia.org ;
- interview de Nakazawa par D. Pasamonik (L’Agence
BD) et N. Asazuma (Project Gen), 19/03/2003
COMMENT TEMOIGNER DU DRAME DE LA BOMBE ATOMIQUE D’HIROSHIMA ?
LE MANGA DE KEIJI NAKAZAWA, GEN D’HIROSHIMA : correction
… A TRAVERS LE MANGA DE KEIJI NAKAZAWA, GEN D’HIROSHIMA
 Identifier et définir l'œuvre
Titre(s) : Gen d'Hiroshima, Gen aux pieds nus
Dessinateur : Keiji NAKAZAWA, né à Hiroshima en 1939, quand la IIGM éclate. Il
a perdu son père, sa sœur et son frère cadet lors du bombardement atomique du 6
août 1945 ... à 6 ans ! A 22 ans, il débute une carrière de dessinateur
professionnel à Tokyo. Il meurt d’un cancer des poumons en 2012.
Domaine artistique : manga, bande dessinée japonaise
Sujet : L'histoire retrace le parcours de la famille Nakaoka à Hiroshima, quelques jours avant,
puis après le bombardement atomique du 6 août 1945.
Nakazawa couvre plusieurs années après Hiroshima afin de montrer les conséquences sur le long
terme comme les maladies mortelles dues aux rayonnements atomiques. Il insiste également sur
les traumatismes de la société japonaise : rejet des victimes, famines et pauvreté, ...
 Situer l'œuvre dans le temps et dans l’espace
Date et lieu de réalisation : A partir de 1973, dans un studio de dessinateurs à Tokyo.
Contexte de réalisation : 28 ans après les faits, à l'âge de 34 ans
Lorsque sa mère est incinérée, il est révolté quand il constate qu'elle n'a plus d'os ... ils ont
été détruits par le rayonnement atomique ... et il décide de témoigner !
Contexte historique des évènements relatés :
 Les 5 facteurs explicatifs sont :
- les opérations suicides des pilotes kamikazes de plus en plus nombreuses
- les atrocités commises par les Japonais sur les civils dans les zones occupées
- les 2 millions de soldats japonais toujours mobilisés
- l'arrestation par le gouvernement japonais de 400 manifestants pacifistes
- la volonté de forcer les Japonais à se rendre au plus vite, alors qu'ils ne connaissent des
défaites que depuis 1944 ... tout en testant la nouvelle arme atomique et en faisant une
démonstration de force à l’URSS !
 Le bilan est catastrophique :
- la ville d'Hiroshima est détruite sur 8 km²
- il y a 70 000 morts instantanés
- et plus de 200 000 morts différés (des suites de leurs blessures, des brûlures et des radiations)
 L'ordre d'envoi d'une 2ème bombe atomique s'explique car :
- le ministre japonais de la guerre s'oppose à toute reddition
- l'empereur a été mis au courant trop tard pour permettre de rapides négociations
 Décrire et expliquer le sens de l'œuvre
 Plusieurs aspects sont mis en valeur dans ce manga :
- La population civile n'est pas préparée à cette nouvelle arme de destruction
massive
- le souffle de l'explosion est d'une force inouïe et s'accompagne d'une gigantesque onde
de
choc ... ce qui provoque de nombreuses morts instantanées et des éclats de verre
- les radiations provoquent une chaleur intense qui fait fondre la peau, brûle les vêtements, ...
 Plusieurs éléments s'associent pour donner de la force à ce récit :
- d'abord, il est largement autobiographique, inspiré du vécu de l'auteur, qui a survécu
au
bombardement et qui y a perdu son père, sa sœur et son frère cadet
- le dessin est simplifié (parfois jusqu'à la caricature) pour aller à l'essentiel de la narration
et donner une très forte puissance aux images de la catastrophe
- la narration alterne sans cesse entre la grande Histoire (contexte historique) et la petite
histoire (vie de la famille Nakaoka, calquée sur celle de l'auteur)
- la narration est axée sur les enfants et les souffrances qu'ils endurent