Au sujet de la prise en charge des TCA,Une histoire sans faim,L
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Au sujet de la prise en charge des TCA,Une histoire sans faim,L
Au sujet de la charge des TCA prise en Il y a un moment que je souhaite écrire sur ce sujet. J’attendais pour cela le témoignage d’un proche, adhérent de mon association. Ce témoignage viendra mais compte tenu des difficultés que je rencontre souvent en ma qualité de Présidente lorsque je cherche à orienter des malades ou des proches ce billet sort plus tôt que prévu… Vous l’avez peut-être vu, la home page du site www.sabrinaTCA92 a été modifiée au niveau des onglets et des menus. Un travail toujours en cours qui ne révolutionne pas le site mais qui traduira plus précisément – je l’espère – la vision que j’ai d’une association d’usagers comme celle que j’ai choisi de créer. Presque un an après le lancement officiel de SabrinaTCA92, pas mal de réflexion(s), des rencontres (et des énervements lorsque j’ai moi-même du mal à savoir qui de la Présidente, de l’auteure qui témoigne ou de la « Combattante » qui travaille sur son fond de colère doit s’exprimer ou agir), il est normal que le rôle que j’entends jouer soit plus clair pour moi et par conséquent le positionnement de l’association aussi. Ma famille et moi ne connaissons que trop bien les difficultés auxquelles se heurtent les proches quand il s’agit de faire hospitaliser leur enfant et celles que rencontrent les « Combattantes » qui comprennent qu’il est plus facile de s’en sortir en s’entourant des bonnes personnes que toutes seules. Encore faut-il les trouver les bonnes personnes… La HAS dans ses recommandations en 2010 spécifiait que la prise en charge n’était pas seulement hospitalière. L’ambulatoire se développe, toutefois sa mise en place reste complexe. Dans le contexte actuel, le plan global d’action pour la santé mentale (2013-2020), le projet de loi Santé, et surtout l’ouverture de l’hôpital sur la ville, les associations d’usagers ont un rôle important à jouer et sont devenues des acteurs à part entière dans le parcours de soins des malades. On dira que j’ai retenu ce que j’ai entendu au cours de la semaine passée sur les bancs d’université mais effectivement si j’ai choisi de suivre un DIU santé mentale dans la communauté c’est pour poser des mots et des concepts sur les idées que je trouve intuitivement être les bonnes depuis des mois. « Recovery », « Empowerment », « démocratie médicale »… Je suis rassurée : je vois que mes actions vont dans le bon sens et qu’en transformant un savoir expérentiel en connaissance je me donnerai les meilleures cartes pour agir efficacement. Les changements de mentalités prennent du temps et c’est normal. J’ai plus de mal avec les freins au changement ou l’inertie quand on ne peut que constater que l’offre existante en matière de soins et de prise en charge a montré ses limites. On peut ne pas être d’accord et proposer de meilleures solutions (merci déjà de venir débattre sur la place publique pour dire ce qu’on a à dire…), refuser de se remettre en question ou s’entêter à ne rien changer me paraît aberrant… Quant à la grogne et la critique facile, si on s’en tient à ça cela ne sert pas à grand-chose. A titre personnel je comprends qu’on ne soit pas ok avec mon côté militante. Pas parce qu’il me place clairement du côté des usagers mais peut-être parce que le cocktail « dynamisme – franc parler voir provoc’ – détermination » peut faire peur ( ?) Je ne sais pas mais je pense qu’on ne doute pas de l’authenticité de la démarche et du réel désir de coopération avec tous les acteurs pouvant aider à lutter contre les troubles alimentaires. En cela je ne le prends pas à titre perso quand on se fâche un peu de ma manière de faire lorsqu’elle n’est pas la bonne au premier coup. J’apprends et je rectifie en cas d’erreur, je progresse aussi… La fâcherie qui n’a pour but que de m’aider à ne pas commettre d’impair n’a rien de dérangeante (même si sur le coup ce n’est pas très agréable). « Votre parole est dans certaines situations la seule entendue » (Pr Michel Lejoyeux) Effectivement… Je ne peux citer tous les cas auxquels je pense mais c’est un fait. « De nouveau une courte nuit à réfléchir autour de la prise en charge de P. L’inquiétude de collaborer avec la maladie et la peur de mal faire me hante. La prise en charge actuelle nous semble inadaptée et aucun leader entre la psychiatre et le psy familial. Nous sommes donc seuls et P. s’enfonce dans la maladie. P. et moi croyons en des solutions alternatives et communiquons avec les anges. Mais là on a vraiment besoin de l’expérience d’un terrien qui nous guide ! » (papa d’une jeune anorexique). Entre la « Combattante » qui ne signe pas le contrat qu’on lui propose, qui se « fâche avec les blouses blanches » mais qui continue d’échanger avec moi et dont je vois qu’elle me fait toujours un peu confiance (parce qu’elle se reconnaît en moi ?) ; celles qui m’expliquent qu’elles ne veulent plus consulter à force d’essuyer ce qu’elles estiment être des échecs en terme de prise en charge… On me demandait sur ma page auteure pourquoi j’ai versé quelques larmes « de frustration » malgré le dénouement heureux avec le parrain de mon association suite à un petit couac. Parce que je suis « parfois limitée dans l’aide que je pourrais apporter (contraintes légales, manque de coopération entre les acteurs concernés pour ne citer que ces paramètres..) Dois-je fermer la porte à une adhérente que le groupe de parole ne semble pas pouvoir aider quand elle nous fait part du bronx qu’il y a dans sa tête mais qui explique aussi qu’elle « cherche des solutions maintenant que des médecins lui ont dit qu’elle doit maigrir pour préserver sa santé, sans qu’aucun ne vienne lui expliquer pourquoi elle a cet appétit ni comment elle peut s’y prendre pour perdre du poids » ? (je cite cette personne dont l’obésité a été qualifiée de morbide). La règle pour orienter les personnes qui me sollicitent (personnellement ou via l’association) est plutôt simple. Donner une adresse quand on me le demande, orienter vers les urgences au moindre doute. Avec pas grand-chose entre les deux. C’est le « pas grand-chose entre » qui me gêne… Je reconnais qu’il faut tenir compte de la carte du monde de chacun. Que le discours du soignant et le discours de la « Combattante » ne sont pas toujours identiques mais que sur le fond nous poursuivons un même but : aider au mieux et avec les moyens dont nous disposons. « Urgence » par exemple ne signifie pas la même chose pour un professionnel de santé qui va s’appuyer sur les données somatiques ou pour moi qui voit davantage le besoin d’être accompagnée dans un moment difficile. Après une phase « d’observation » et forte de mes apprentissages, je connais mieux la donne et les contraintes auxquelles nous devons tous nous soumettre (d’où les délais d’attente, d’où la difficulté à faire du sur-mesure, d’où seulement 2 réponses possibles quand j’estime(rai) la situation urgente…). Encore une fois que fait-on de tous ceux et toutes celles laissé(es) sur le bord de la route d’une bonne prise en charge ? De celle à qui on répond qu’elle n’est pas dans un état suffisamment critique pour être hospitalisée ? Ou encore de celle à qui on répond « à votre âge, une hospitalisation, vous rêvez… ». Quand je me dis fâchée avec les psy je ne le suis pas plus que ça. Je ne le serai jamais envers les personnes (anges médecins ou pas) qui me redonnent confiance en la nature humaine et sans qui « il y a longtemps que j’aurais lâché l’affaire ». Je suis davantage en colère contre un système qui laisse passer un train en marche quand une malade (qui gère comme elle peut son anorexie depuis des années) formule une demande d’aide, se heurte à des portes fermées. Des portes qui s’ouvriront peutêtre une fois qu’elle aura à nouveau décidé de se débrouiller toute seule… Je parle en connaissance de cause, une structure m’ayant tout de même rappelée 7 ans après ma demande d’hospitalisation ( !) pour m’annoncer qu’un lit venait de se libérer et que je pouvais venir (véridique, ce n’est pas un sketch). La colère à l’instar du train finit toujours par passer. Et même s’il y a des loupés (de mon côté), je m’accroche au fait que des soignants savent (et continuent de…) se remettre en question ou partager leurs propres doutes. Beaucoup d’autres choses me donnent de l’espoir et me rassurent (si tant est que je douterai encore de ma légitimité à aider). J’ai déjà écrit sur ce que m’apportent les groupes que j’anime ou les messages de soutiens et de sympathie que je reçois. La personne que je souhaite remercier à nouveau et pour conclure cet article est celle qui a fait un don à l’association et qui m’a ensuite écrit ces mots : « Merci à toi !!! Rappelle-toi, l’émotion que j’ai ressentie quand je t’ai parlé pour la première fois au téléphone après tellement de messages laissés sur des répondeurs et restés sans réponse, quel plaisir de parler à un être humain ! Le groupe de parole, tous tes bons contacts et nos échanges même à 23h ou minuit, m’ont été précieux pour aider mon mari, mes filles et me soutenir !!! J’ai besoin d’un peu de repos en ce moment après trois mois très intenses, mais je garde en tête que j’ai quelque part une alliée et une amie qui m’a aidée à avancer si vite malgré toutes les difficultés… Bravo pour tout ce que tu fais pour les patients et les familles, tu dois être fière de toi !!! Je t’embrasse et te dis encore un grand merci. A bientôt » C. Un message comme celui-ci vaut bien d’essuyer la colère des anges de temps à autre… Sabrina « Présidente-Combattante » Ps : Merci aussi aux 575 internautes qui suivent à présent la page Facebook de SabrinaTCA92, aux 415 « fans » de ma propre page et tous ceux qui nous apportent leur soutien… Lire aussi : TCA et parcours de soin La résilience comme but ultime ? Source : blog psychologies.com. Une histoire sans faim « Tiens il pleut, il pleut de la pluie. La pluie tombe sur les toits dans les rues sur mes cheveux et ça me met en joie. Aujourd’hui encore je la regarde tomber et j’ai un mal fou à comprendre. Il pleut ! Phénomène incroyable, là devant mes yeux. Banal paraît-il. Moi je trouve ça vertigineux, de l’eau sous forme de goutte qui tombe comme ça du ciel c’est prodigieux. De la magie que personne ne voit, à croire que je suis seule. La plupart du temps j’entends autour de moi » merde il pleut » l’homme est un abruti, je le sais je l’étais aussi. Je n’ai pas vu la pluie pendant tout ce temps qui sépare celle que j’étais de celle que je suis. Aujourd’hui je vis et chaque fois qu’il pleut, je ris ». Sandie Masson et Fred Nony. Les premiers mots de la pièce de théâtre « Une histoire sans faim » ont provoqué une vague d’émotions en moi. J’allais passer un moment bien particulier au théâtre La Boussole à Paris… J’ai retenu mes larmes de justesse à de nombreuses reprises tant il est rare de mettre en mots les maux avec une telle justesse, comme Sandie a si bien su le faire. La colère n’était pas aux abonnées absentes sans doute en raison des nombreuses phrases prononcées à l’encontre d’Annabelle M et que j’ai moi-même si souvent entendues. Je le dis souvent, « chaque histoire est unique », mais combien de points communs entre nous, les « Combattantes » si je m’en tiens à la version Sabrina ? Les « Rescapées » des rivages de la maigreur selon la version de Sandie… Dans un précédent article (On a tous un professeur dans le cœur) j’écrivais : « Cela ne m’empêche pas de rappeler mon meilleur professeur, celui à qui je dois le plus, c’est la vie. Le diplôme de la vie vaut beaucoup de diplômes (…) Une amie me disait « mais alors, il faut forcément toucher le fond pour… ? ». Pas toujours. Mais effectivement, les personnes rescapées d’un grave accident ou qui se remettent d’une maladie grave portent souvent un regard différent sur la vie ensuite. Et relativisent beaucoup de choses. Et placent pas mal de personnes dans leur cœur… » Annabelle c’est un peu Sabrina et Sabrina c’est un peu Annabelle. Malgré les bonnes clés délivrées tout au long du spectacle, certaines choses ne se traduisent pas en mots. Si j’ai choisis cette image d’un oiseau sous la pluie pour illustrer ce court billet ce n’est toutefois pas par hasard et je sais que mes lecteurs souriront de ce clin d’œil. On dirait une mésange d’ailleurs, « mes anges » ont de l’humour Ce texte j’espère l’entendre encore et encore car ce spectacle est plus qu’une pièce de théâtre bien jouée sur un thème qui m’est cher. Le trio Sandie Masson, Fred Nony et Agnès Boury proposent une recette originale qui permet de mieux comprendre ce que vivent une anorexique et son entourage. Sans en dévoiler l’intégralité j’invite simplement mes lecteurs à voir cette pièce car pour moi ce n’est pas de maladie ou de mort dont on parle, mais d’un long cri d’Amour… Sabrina Page Facebook de la pièce Source : blog psychologies.com. L'amour, plus fort que la haine. L'amour triomphe toujours La nuit est tombée au terme de cette journée de deuil national. Après avoir pris un temps pour moi, j’ai fini de « me soigner » en libérant un maximum de colère au sport. Sympathique, mon directeur de salle que je n’avais pas vu depuis un bon moment m’a souhaité d’aller « très bien ». En ajoutant « à vous je ne dis pas bien mais « très » bien ». Un peu de baume au cœur, ça fait toujours du bien monsieur J’avais beaucoup d’énergie ce soir bien qu’ayant peu dormi. Les nerfs… Et je dois avouer que « j’ai vu rouge » pendant le Combat. Pardonnez-moi l’expression, en réalité je fais un effort pour censurer les termes qui me viennent spontanément en tête. J’essaie de faire un petit peu attention aux mots sur utilisés sur les réseaux sociaux (et de leur impact) même si j’aurais pu me justifier en arguant du fait que j’emploie simplement des termes issus du petit lexique du Body Combat. La différence est que ce soir contrairement à d’autres Combats, les personnages (du calme, il ne sont que fictifs !!!) placés entre moi et la glace n’étaient pas la poignée de blouses blanches habituelle. Mince, mon thérapeute a du travail et je suis encore plus incurable qu’on aurait pu le penser : la colère de Sabrina n’est donc pas tournée qu’envers un type de médecine… J’ai partagé un article sur les psychotropes qui « ne peuvent pas tout guérir ». Plutôt que d’inventer de nouvelles maladies (et la pilule qui va avec bien sûr), je proposerai bien de mettre des chercheurs sur le coup : le monde aurait bien besoin d’une pilule anti-connerie (avis aux labos, le marché est sans plus juteux que les pilules amincissantes). Comme le sourire revient et que je tiens à rester l’optimiste militante que je suis, j’ai envie de repartager ce témoignage d’Audrey où elle évoque la foi qui l’a aidée tout comme moi. Avec un rappel de ma part puisque Audrey évoque son appartenance religieuse (et que je suis dans ma soirée je pose mes mots) : toutes les religions enseignent la paix. Bonne lecture à tous. Sabrina Lire le témoignage de Audrey « la Foi m’aide aussi Sabrina » Se rappeler ses valeurs… L’amour, plus fort que la haine. L’amour triomphe toujours. « J’en reviens à l’Amour. Je crois que c’est tout simplement ce qui m’a sauvé. Ce qui m’a retenu à la vie. Ce qui m’a fait comprendre la beauté de cette vie (et hop ! je recase la beauté ! trop forte !) » (Léa Mauclère) Lire l’article : L’Anorexie en 5 mots… Vue par deux jeunes femmes en rémission (page Facebook de L’âme en éveil) Billet en hommage aux victime : Liberté de dire, liberté de penser Je repense à une méditation que j’avais faite à la Montagne sans sommet et qui m’avait fait pleurer. Qui es-tu ? Je Suis Charlie … Source : blog psychologies.com. Liberté de dire, liberté de penser « E-parenthèse pour cause de départ en retraite intérieure » tel est mon statut online aujourd’hui car je suis – comme la plupart d’entre nous – très affectée par les événements tragiques du 7 janvier. Je profite de ce moment d’hommages et de recueillement général pour me recentrer un peu et je préfère écrire un billet pour exprimer mon ressenti plutôt que de commenter ou partager à tout va sur Internet. Il y aurait tant à dire et sans doute à faire… C’est en partant à la rencontre d’une Combattante que j’ai été prévenue de l’attentat chez Charlie Hebdo. J’ai suivi comme beaucoup d’entre nous les informations tout au long de la journée et à l’instar du 11 septembre 2001 j’ai pris conscience de l’ampleur du drame au fur et à mesure que les nouvelles tombaient. Certes la journée m’a permis de faire cette rencontre « magique » et de refaire le monde (entre malades stabilisés) lors du diner mais la journée restera bien triste dans ma mémoire. Les réactions sont vives, massives, spontanées… Je suis évidemment fière de voir un bel élan de solidarité nationale, la journée ayant d’ailleurs été déclarée «jour de deuil national en hommage aux victimes de l’attentat commis à Paris le 7 janvier 2015 » par François Hollande dans un décret du 7 janvier. Les messages de soutien, les témoignages touchants, n’atténuent pas la colère. sincères et La communication est l’une de mes passions et je ne peux comprendre ce qu’il s’est passé. Mourir pour délit de liberté d’expression… Et puis il y a « le reste ». Les autres dégâts collatéraux si j’ose dire. J’entends par là ces réactions vives et que je peux comprendre car la peur, la haine ou la colère provoque ces réactions qui nous dépassent. Mes lecteurs se souviendront de ce passage de L’âme en éveil où je parle d’une réaction violente de mon frère : « Au lieu de compatir ou de me parler avec douceur, il s’est emporté et m’a hurlé de faire ce qu’on me demandait de faire (…) Réaction sans doute normale lorsqu’on croit perdre sa sœur ». Hier j’ai donc lu des commentaires qui m’ont mise mal à l’aise. Je ne mentionne même pas les commentaires incitant directement à la haine raciale, je pourrai aussi devenir violente verbalement… Je pense à des messages qui entretiennent les polémiques ou aux internautes qui ne peuvent s’empêcher de commenter alors qu’ils sont invités à faire silence. Et sans doute arrêter de s’agiter pour ressentir, et respirer… Les médias font leur travail en ce moment. Pour une fois je me suis permis des partages au nom de mon association qui n’ont rien à voir avec la santé mentale. J’ai même adressé un petit mot personnel à quelques journalistes avec qui j’échange. Je suis donc peinée et je reconnais toute la noblesse du métier de journaliste (dans ma lointaine jeunesse je voulais même être journaliste sportif Je suis aussi l’hyper connectée que l’on sait bien que ces derniers temps je râle un peu sur la nouvelle appli msn qui fait biper mon téléphone dès qu’on me parle en privé sur Facebook (quand vous n’êtes même pas essorée de la douche après un Combat, ce bzz est très énervant !). J’aime être informée en temps réel et les interactions via les réseaux me sont nécessaires au quotidien. Je sais me passer des écrans mais je l’avoue si je pars en vacances je préfère tout de même l’hôtel avec wi-fi que sans (spéciale dédicace pour une partie de l’équipe SabrinaTCA92 qui comprendra…). Malgré tout je ne peux que constater que cette masse d’information fait que les esprits s’échauffent, parfois on se brouille même avec des amis lors de ce type de drame. Et au final tout le monde oublie le cœur du sujet et ce pourquoi on sort les pancartes. Récupération politique et j’en passe. « Je ne suis pas croyant. Peut-être que ce soir je le regrette car j’aimerais dire à mes amis à travers l’au-delà combien je les aime ». Philippe Val (ex directeur de Charlie Hebdo) J’ai la chance d’avoir réussi à fédérer des personnes de tout horizon. Parce qu’elles sont malades ou concernées par la maladie. Ou parce qu’elles soutiennent mes actions tout simplement parce que la cause est noble et dépasse tous les clivages. Je pense que nous avons tous pleuré hier. Si je trouve normal de publier, partager et commenter en ligne pour libérer la colère ou exprimer sa peine, je n’ai pas très envie de participer à ce tumulte en ligne aujourd’hui. Pour une fidèle du reportage en temps réel cela peut surprendre. Des amis proches se sont trompés dans les messages qu’ils m’ont laissé me voyant déconnectée et silencieuse. Ce ne sont pas ces commentaires (que je gère plutôt bien en tant qu’admin je crois…) sur mes espaces. Ceux qui continue(rai)ent d’alimenter le débat autour de la liberté d’expression ou autre n’ont sans doute pas lu mon livre et ne comprennent donc pas ma colère. « Il est donc important d’adopter une vision plus large, et cela passe par un éveil collectif. Si je peux participer à cet éveil, ma mission terrestre sera accomplie ». Je crois l’avoir écrit plusieurs fois au Professeur Lejoyeux de manière un petit peu informelle. Je ne vomis plus la vie mais je suis toujours en colère de la « bargitude du monde ». J’insiste sur l’hyper sensibilité des anorexiques dans mes écrits et lorsqu’on me demande de parler de mes émotions ou d’expliquer cette colère je cite souvent des « scènes de vie » (lire mon blog). Une simple engueulade entre voyageurs dans un bus peut « m’agresser » et aviver ma colère. Je laisse imaginer mon ressenti depuis hier. J’ai choisi d’éteindre la radio toujours allumée d’habitude. Je suis vraiment heureuse de pouvoir compter sur une armée d’anges parmi mes amis et je ne crois pas que ce sera sur mes pages que l’on verra des e-joutes verbales. Aujourd’hui je comprends encore mieux ceux qui invitent à éteindre les écrans régulièrement (je ne cite plus de nom même si tout le monde a compris et je promets de consulter si mon assiduité sur cette page de psychologie positive devient réellement pathologique). Je ressens un « trop ». Trop d’incompréhension, trop de douleur, trop d’informations, trop de débats, et trop de colère. Je l’ai écrit avec un sourire mais sur un fond de vérité à l’attention de mes amis Facebook : le seul fanatisme que je tolère est celui de la Bonheur Attitude. J’écrivais dans mail (et là aussi je ne cite plus de nom mais c’est deuxième ange médecin et ces deux-là se disputent toujours plus haute marche du podium), que je vais opter pour silence et si j’ai une pancarte à brandir ce sera celle-ci : « Ma religion, mon addiction, mon optimisme… » un au la le « Oui, en ce jour de deuil national, la vie est précieuse et faut la saisir comme elle vient et prendre soin de sa santé ! » Tout est dit Sarah… Sabrina A lire également : L’amour, plus fort que la haine. L’amour triomphe toujours Source : blog psychologies.com. Scènes de vie - "Au sujet de la liberté" Ces derniers jours et en raison de mes partages récents on m’a dit à plusieurs reprises « que de chemin parcouru » ! Oui et non… Il m’en reste beaucoup à parcourir. Ce soir, à ma salle de sport, j’ai tout de même eu une prise de conscience. Je m’amusais pleinement… Et j’ai vu dans la glace une athlète derrière moi. « Parfaite ». Qui faisait ses mouvements à fond. Qui se regardait (et s’aimait) dans la glace. Pas un « pet de gras » comme on dit. Un physique adolescent, sans formes… Il n’y a pas si longtemps que ça, peut-être un peu plus d’1 an, je me suis entendue dire à mon thérapeute que bien que je sache cela anormal je ne pouvais m’empêcher de regarder ce type de corps…de femmes/ado… avec un brin de nostalgie. Ce soir aucune nostalgie. Plutôt de la peine pour cette athlète. Visiblement dans un contrôle absolu. Et plutôt sur le fil du rasoir. Pour moi, c’est quand vous allez au sport non plus pour contrôler quoi que ce soit (poids, image…) mais davantage pour vous sentir « en famille », pour rire, échanger, vous amuser, vous éclater, vous surpasser…que vous pouvez dire que vous avez (chèrement) acquis votre liberté. Je pèse certainement plus lourd que cette athlète, mais je suis repartie légère et plus libre, je ne crois pas me tromper en disant cela. Ce soir en l’observant je me suis vue il y a quelques années et oui je peux dire qu’il y a eu du chemin. Je lui souhaite simplement de trouver le sien plus tôt… Et pour l’anecdote, quand vous allez au Sh’bam un vendredi soir pour une séance de sport détente et bonne humeur et que vous vous retrouvez au Attack faute de participants au cours de danse… ça pique un peu… Sabrina Source : blog psychologies.com. Combat d’une anorexique pour sa renaissance : The power of love Comme toujours et surtout en période de congés il se passe beaucoup de choses online, surtout pour une Présidente hyper connectée. Et comme ce fut le cas pour chaque date importante cette année, me voici inspirée pour en rendre compte. Focus sur ce Noël 2014… Ce texte regroupe différentes publications et échanges que j’ai eus ces derniers jours. Cette année 2014 est une très belle année pour moi. J’attends l’apothéose du 31 avec impatience pour faire le plein d’endorphines (je n’invente rien puisqu’un lien a été établi entre le rire et la production d’endorphines) entourée des personnes qui comptent le plus pour moi. En ce jour de Noël je souhaite remercier ma famille pour la soirée de Bonheur Attitude hier soir ! Ces photos représentent beaucoup pour moi. Une tatie fière de ses 2 petits rayons de soleil, une fille fière de son père (ce héros) trésorier de mon association, de ma maman qui prend la pause pour moi (prête à tout ma maman, bientôt une kamikaze du web comme sa fille…) et de mon frère que je travaille encore un peu (d’ici peu je lui colle L’âme en éveil entre les mains !) Le travail en équipe avec Quintessence est une réussite : Combat d’une anorexique pour sa renaissance… on confirme. Ce fut un beau Noël, le cadeau est magnifique. Je m’étais toujours promis que je ne partagerai jamais les photos de ces années-là. Comment j’en suis arrivée à parcourir cet album le soir en rentrant de cette belle soirée je ne sais pas, ce n’est pas l’esprit Noël. Mais l’ange qui m’a alors parlé en privé a raison. C’est bien aussi de les avoir même si j’en ai peu (et c’est tant mieux) pour ne pas oublier, et pour mieux se projeter dans l’avenir… Les photos « au plus bas » (j’en ai 3) sont indescriptibles. Celles de l’hôpital : une horreur, un vrai mec au regard éteint. La photo souvenir de mon premier droit de visite ? Le 25 décembre 2006 alors que j’étais hospitalisée depuis juillet, en pleurs disant au revoir à maman. Les photos de la « guérison » : difforme… La photo qui immortalise la naissance de ma plus grande nièce le 2 avril 2008 (9 mois après ma sortie) montre juste un regard triste et 8 kilos envolés déjà pour redevenir un squelette l’été qui suivait… Quelques heures avant ce réveillon 2014, je disais à mon amie belge Nathalie Decoo de ne pas « casser l’ambiance » puisqu’elle me demandait si elle pouvait évoquer ses Noëls gâchés. J’ai changé d’avis car le « plus jamais ça » passe aussi par ses souvenirs douloureux. Je me suis excusée de ce partage, mais il faut parfois sortir les choses. Pour mieux apprécier le moment présent. Et les Combattantes l’ont bien compris. En tout cas les lecteurs de ma page auteure. Aujourd’hui le poids est ok. La cicatrice au poignet reste… Aujourd’hui, 25 décembre, c’est aussi le jour de la naissance de Joker, mon labrador, dont je parle dans L’âme en éveil. « Mais mes trois « amours » ont été Joker, mon labrador, Olaf, l’american staff de mon frère, et Fanny, notre chatte chartreuse. Ils m’ont accompagnée très longtemps, m’ont connue malade et incapable de leur donner tout l’amour que j’avais pour eux… » Voici un extrait d’un mail que j’ai écrit il y a quelques jours seulement, je revenais sur le clash avec Psynapse et j’évoquais ma rencontre avec un ami hypnotiseur : « Il a traversé paris un dimanche, pris 4h de son venir m’hypnotiser et que je ne reste pas sur un alors que déjà j’étais si gênée qu’il fasse tout m’avait mise à l’aise, et confirmé après qu’il temps pour échec. (…) ça mais il avait été content de m’aider… Et bien au cours de l’hypnose mon chien Joker est venu… je ne sais comment te dire, il est descendu et était à mes côtés, me montrait qu’il était toujours là. C’était fort. Et au bout d’un moment je l’ai senti me dire au revoir et remonter là-haut. Comme s’il était juste venu me montrer qu’il est toujours là à veiller sur moi. Je suis en larmes là… D’ailleurs j’étais secouée pendant l’hypnose aussi. Je l’ai raconté à B. après et il a accueilli ce que je lui disais. Le monde de l’hypnose est un monde à part… » Je me suis aperçue en relisant (première fois que je rouvre mon livre !) le passage sur mes animaux que je n’ai pas mentionné Téquila, ma chinchilla, que j’ai pourtant portée sur l’épaule dans tous Clamart pendant des années (sourire de la boulangère là…) Une pensée pour toutes ces étoiles qui brillent là-haut. Le Père Noël est décidément très malin. Cette année il a encore deviné le cadeau qui me ferait le plus plaisir. Etre « là ». Et aimer… Et mes amis les GOptimistes ont raison : « restons des enfants » (merci à eux pour les sms reçus !) (Joker t’avais trop la classe et on s’amusait bien mais j’ai retrouvé les photos et promis celle du labrador en supporter des Boulogne Boys reste sous clef…). Dans la série des belles émotions j’ai aussi reçu des messages magnifiques ces derniers jours. Comme ce SMS alors que je ne connaissais pas le numéro (mais nous avons échangé ensuite et je me souviens bien…) : « Bonjour Sabrina. Je ne pense pas que tu te souviennes de moi, sans doute un peu de notre rencontre. En tout cas je me souviens bien de ta personnalité forte décidée mais aussi réceptive. Je suis ton blog, le développement de ton association et te félicite. Je ne sais pas pourquoi je t’écris maintenant, peut-être l’envie de rejoindre du côté des « guéries » celles que tu as accompagné et accompagnes. Je te souhaite de bonnes fêtes avec ceux et celles que tu aimes et… j’ai adoré ton dernier post quand tu racontes chanter à tuetête dans ta voiture » A. (lire l’article Histoires de valeurs, d’Amour et d’Anges : une approche sociologique de L’âme en éveil) Malgré toutes ces bonnes choses, j’ai failli passer un mauvais 25 décembre. Et j’en veux beaucoup à l’ange un peu démoniaque qui finira par me tuer. Mais j’ai lu ces lignes, adressées dans un mail à Irène et j’ai pu renaître à nouveau (c’est bien je passe mon temps à mourir puis ressusciter) et aller puiser mon inspiration à ma salle de sport ou le sauna/méditation marche à tous les coups : cocktail « Bref, ma rencontre avec Sabrina ne devait être qu’une rencontre comme celle que j’ai dans mon activité associative depuis une dizaine d’années (…) Mais Sabrina n’est pas comme toutes les personnes que je croise (je ne compte plus, le nombre dépassant le millier)… Sabrina, c’est celle qui m’a un peu réconcilié avec la vie, et beaucoup avec les sentiments, avec l’amour aussi (…) Sabrina, sa souffrance je l’ai prise en pleine face, son ressenti est devenu mien, je lis dans ses pensées quand je suis auprès d’elle, voire quand je lis ses messages… ». Et quand Irène dit qu’il « assure grave cet ange !!! » je ne peux que confirmer (mais Irène je dois tout de même ressortir ton cv voir si tu as aussi la formation nécessaire pour me coacher…) Trop plein d’émotions j’apprends à gérer. J’ai demandé à toutes les personnes directement concernées par ce billet toutes les autorisations nécessaires et leur réponse positive me touche beaucoup. J’ai lu quelque part de très belles phrases au sujet de l’Amour : « L’anorexie était un moyen de survie. Le moyen de montrer que j’étais bien plus qu’un corps, et de demander à être aimée pour ce que je suis véritablement ». Ou bien encore « Je n’ai jamais recherché l’homme parfait. La recherche de la perfection, j’ai vu ce que ça donne ! En revanche, quelqu’un qui me fasse vibrer, qui m’aime pour celle que je suis réellement, ça oui. L’Amour viendra peut-être comme le reste maintenant que je me connais mieux » Bref, je me suis vue demander si on pouvait mourir d’amour ? 3615 les Anges, vous avez la réponse ? « L’âme toujours en éveil, le cœur en sursis », ça claque pour un Tome 2… Deux choses pour conclure, j’ai promis de transmettre le message à mes nièces. « Troptop » vous demande de continuer de grandir pour rendre la vie belle… Merci de suivre la prescription médicale ou bien je vous fais convoquer au tribunal des anges médecins. Et sincèrement quand un ange médecin s’énerve on ne fait pas la fière, j’en sais quelque chose (j’y pense aux résolutions 2015, bien à vous Professeur… ) Outre le clin d’œil à mon frère et son amie (pour le choix du cadeau hier…), mes lecteurs eux comprennent pourquoi j’ai choisi de donner ce titre à cet article et je voulais conclure en musique. Mais non, je ne propose pas The power of love, en route vers le paradis me semble plus approprié cette fois : Paradise (Mon Chemin) A nouveau, Joyeux Noel à toutes et tous, personnes et associations amies et à toutes celles qui ont apporté ce PLUS qui fait que la vie et ses combats méritent qu’on les vivent intensément, humainement et sincèrement. Sabrina J’étais obligée, elle fait un tabac sur les réseaux celle-là… Enfin, elle a du succès (pour le tabac j’oriente volontiers). Et juste une nouvelle réclamation les anges : il manque un ange médecin à l’appel, si ça continue je le vire du podium des anges… (et je ne veux pas). Source : blog psychologies.com. Histoires de valeurs, d’Amour et d’Anges : une approche sociologique de L’âme en éveil Toujours ce hasard qui fait bien les choses, je suis actuellement un séminaire à l’Institut Mutualiste Montsouris sur la psychopathologie de l’adolescent et les sciences sociales. Avec le livre de Mathieu Bellahsen « La santé mentale – Vers un bonheur sous contrôle » à lire, j’ai envie de revenir sur quelques notions de mon propre livre. Et de formuler un souhait personnel pour Noël : me rapprocher toujours plus de mes valeurs bien que je ne le fasse plus de manière inappropriée avec les TCA… Je découvre cet ouvrage de M.Bellahsen. Préhistoire du concept de l’hygiène mentale, courants progressistes, critique, réorganisation de la psychiatrie… il retrace l’histoire des dérives de « l’alliance entre santé mentale et néolibéralisme ». S’il considère le fait d’amener les problématiques de bonheur et de qualité de vie sur le devant de la scène comme un progrès, il encourage à analyser et à lutter contre la reprise de ces notions, c’est-à-dire sur la légitimation du discours de l’adaptation. « La santé mentale est la capacité de s’adapter à une situation à laquelle on ne peut rien changer ». Dans l’introduction M.Bellahsen questionne : « Que penser des personnes qui ne s’adaptent pas à une situation à laquelle elles ne peuvent rien changer, qui refusent de s’adapter, voire qui concourent à changer la situation ? Dans cette définition normative les révolutionnaires peuvent aisément être considérés comme porteurs de problèmes de santé mentale, disqualifiant par-là les luttes sociales au profit réactionnaire et aseptisée ». d’une vision du monde Dans mon esprit les liens se font… Les anorexiques sont-elles des révolutionnaires ? L’une des questions clés du livre est peut-être (mais il faut que je le termine !) « Quelle place donnons-nous au(x) fou(s) ? ». Ma question sera « Quelle place donner aux anorexiques ? » Retour sur quelques notions de L’âme en éveil… Difficile de convaincre (et je n’essaie pas d’ailleurs) certains spécialistes du bienfondé de la démarche d’un livre qui parle d’anges à de nombreuses reprises (sourire). Tant pis, car ceux qui s’en tiennent à cela sans prendre le temps de décrypter les messages en filigrane derrière ces histoires d’anges n’ont pas compris mon livre (re-sourire) ! Les Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) sont des maladies à part entière, ayant une composante psychologique importante. Les comportements, attitudes et réactions problématiques qu’ils induisent vis-à-vis de l’alimentation et de la nourriture concernent à la fois la personne malade mais également son entourage (qui ne sait comment intervenir, et qui pense même parfois être la cause du TCA). Les facteurs déclenchants des troubles du comportement alimentaires sont multiples et encore peu connus, mais des analogies ont été établies chez les personnes souffrant de ces maladies. On retrouve fréquemment des problèmes d’estime de soi, une extrême sensibilité, des difficultés à communiquer avec les autres et à exprimer ses émotions (notamment au sein de la famille). Pour en revenir sur les composantes, on s’accorde sur le fait que les déterminants des TCA sont multiples et souvent intriqués ; biologiques, psychologiques et sociaux. C’est ce dernier déterminant qui m’intéresse, le rôle du milieu socio-culturel. Les troubles du comportement alimentaire sont de plus en plus médiatisés. Sujet à la mode, il inspire et il fascine. Parallèlement à cela, nous assistons actuellement à un véritable culte pour les mannequins brindilles aux corps longilignes pré-pubères et aux courbes inexistantes. Deux raisons qui peuvent influencer l’apparition des TCA ? En tout cas, un contexte qui favorise la maîtrise et la minceur, je suis bien d’accord… Néanmoins on se trompe à mon sens en faisant le procès de la société (lire mon article Stop aux procès !). En tout cas cette forme de procès. S’il existe une forme de pression sociale évidente, il me semble que la minceur (la maigreur !) n’est qu’une partie immergée de l’iceberg et que l’iceberg est moins « fashion ». Le message de l’anorexique est plus profond. A l’instar de Jacqueline Kelen, je parle de soif d’Amour et d’idéaux forts. Interrogez des anorexiques et écoutez le nombre de fois où elles vous diront « je vomis la vie ». Pourtant la pulsion de vie est toujours là. Ce n’est pas la vie qu’elles vomissent. Un monde qui les dérange, qui heurte ces hypersensibles, l’individualisme, le matérialisme, cette perte de valeurs et j’arrête l’énumération – la liste est longue –, cela me semble plus probable. Chacune avance à son rythme et on peut se trouver « coincée » au niveau du malaise social sans bien comprendre « ce qui cloche en nous ». Elles me demandent souvent pourquoi une fille « qui a tout pour être heureuse » se tue à petit feu comme elles le font en faisant du sur place trop longtemps (ou en tournant en rond…) au rythme des restrictions, des crises, des phases de répit et des rechutes. Je sais que bon nombre de mes lectrices se retrouvent dans mon texte et je trouve cela magique lorsque certaines, ayant déjà commencé leur cheminement mais qui n’ont pas forcément posé les mots plus tôt, me disent que mes histoires d’anges leur parlent. J’aime bien quand elles me captent en privé, et me demandent parfois de manière hésitante « Mais c’est quoi un ange pour toi ? » Je ne réponds pas à cette question. Je continue de dire que je veux que chacun y mette ce qu’il veut y mettre. J’ai choisi de témoigner de mon parcours d’anorexique boulimique mais je ne pouvais renoncer à l’envie de transmettre autre chose. Je ne pouvais pas oublier ce qui fais que je me suis accrochée et cette petite flamme qui s’est allumée en 2006 alors que tout s’obscurcissait pour moi (Qu’est-ce qu’être vivant ?). J’ai eu du mal à trouver comment concilier tout cela et comment assumer ma « bargitude » comme je dis. Aujourd’hui je suis plutôt fière du résultat avec mon livre et des retours positifs que l’on me fait. J’ai connu la version la plus archaïque de la psychiatrie. Quand je parle de mon sentiment d’injustice c’est surtout celui d’avoir été punie pour cause de poursuites d’idéaux trop élevés. Par une « mesure disciplinaire » on m’a parquée dans un HP pendant 1 an où j’ai été mise en « observation » (décidément même 7 ans après ce terme me fait toujours halluciner tellement il en dit long…) et où j’ai perdu ma dignité (Privation Vs Restriction de liberté : entretien). Où j’ai surtout compris que j’étais le Mal, qu’on allait m’apprendre ce qu’était le Bien et surtout qu’on allait me remettre dans la norme pour me relâcher dans la vie « soignée » mais surtout brisée et sans repères. J’imagine que ce n’est pas vraiment la leçon qu’on espérait que j’allais en tirer. « Les thérapeutes qui souhaitent aider leurs patients ne doivent jamais mépriser, condamner ou rejeter le moindre aspect de la conduite du patient, simplement parce qu’il est gênant, déraisonnable ou même irrationnel. Le comportement du patient fait partie du problème qui est amené dans le cabinet, il constitue l’environnement personnel au sein duquel la thérapie doit prendre son effet ». (MH Erickson) Je case cette belle citation de Milton Erickson mais c’est un hors sujet. L’HP n’est pas un cabinet et les psychiatrisés ne sont pas en thérapie. Autant pour moi… « La santé c’est le luxe de pouvoir tomber malade et de s’en relever » (Canguilhem) Ma révolution fut un échec, je me suis fait mater. Et j’ai fait profil bas pour sortir… Je peux continuer de regretter qu’on ne m’ait pas écoutée ou comprise, mais je reconnais tout à fait que je m’y suis plutôt mal prise pour me faire entendre. Il y a d’autres moyens de faire passer un message que de se laisser mourir. Quant à ma violence… On y a répondu violemment, 1 partout. Cela ne m’empêche pas de penser qu’il faut continuer de s’interroger sur ce qu’exprime l’anorexique. Sans écarter les autres composantes bien sûr, le malaise social, la quête d’Amour et le désir de transcendance méritent d’être davantage investi par les professionnels. Et si les anorexiques étaient plutôt des messagères venues soigner une société malade ? Je fais actuellement un travail sur mes valeurs et je me sens sur la bonne voie pour m’en rapprocher (il reste du travail, bon courage monsieur l’ange thérapeute). Ce soir je suis en famille pour fêter Noël et ce repas angoissant il y a quelques années sera un bon moment entourée des gens que j’aime. Je ne parle même pas de la Saint Sylvestre car je frissonne rien qu’à l’idée d’accueillir au siège de SabrinaTCA92 (alias la Maison du Bonheur) Nathalie (témoignage), Irène (témoignage), ma combattante Marine (témoignage) et d’autres ami(es) que j’aime profondément (Evitez de me retourner la maison, merci les amis…). Ce qui nous unit ? Une histoire de valeurs sans doute… Mes anges sont à fond en ce moment, avec des larmes de bonheur, des voisins qui me regardent avec suspicion depuis qu’ils m’entendent éclater de rire à travers les murs toute seule chez moi ou bien des amoureux qui se retournent en souriant pour faire un signe à celle qui chante à tue-tête dans sa voiture (en plein embouteillage et entourée d’automobilistes mécontents, forcément ça dénote un peu). Juste une réclamation les anges, me donner l’inspiration la nuit à 3h du matin alors que je réveillonne le soir et que j’ai une réunion de travail à 9h c’est limite là… Mais j’ai accepté ma mission et je n’avais pas envie de me fâcher en ce jour de fête et dire « ah non laissez-moi dormir les anges ». Disons qu’ils me font tellement de cadeaux que je peux bien faire ça pour eux. A tous je vous souhaite un bon Noël et je conclurai en reprenant un extrait de publication vue sur Facebook (mes amis font de très beaux partages…). Sabrina Noël est là et je vous invite à remonter dans le temps… Rappelez-vous le meilleur Noël que vous n’ayez jamais vécu quand vous étiez enfant. Souvenez-vous des images, des odeurs, des goûts, ce que vous avez touché, les personnes présentes. Rappelez-vous quelques-uns de vos gestes… Et si d’aventure vous n’avez jamais vécu de magnifique Noël lorsque vous étiez enfant, inventez-en un. Imaginez-le exactement comme vous voudriez qu’il soit. Vous allez ressentir qu’en pensant à ce Noël idéal, votre cœur est en train de s’ouvrir. La chose la plus merveilleuse de Noël est l’Amour. Alors, maintenant, laissez l’esprit de l’amour vous envahir. Amenez dans votre cœur tous ceux que vous connaissez et que vous aimez. Enveloppez-les de cet amour. Sachez que ce sentiment d’amour, cet esprit de Noël, vous pouvez l’avoir en vous partout, toute l’année, pas seulement à Noël. Vous êtes Amour. Vous êtes des Anges… Source : blog psychologies.com. On a tous un professeur dans le cœur… Avec un titre comme ça je vais inquiéter le parrain de SabrinaTCA92 mais c’est simplement dû à un tweet de France Culture qui m’a fait sourire… De toute façon c’est vrai aussi pour le Pr Lejoyeux mais j’ai activé le mode « pro » donc la parenthèse est fermée et retour au sujet : les profs ! Un billet qui devrait donner des idées à ceux qui le liront. Qui n’a pas quelque chose à dire ou à écrire au sujet des enseignants qui ont croisé sa route ? J’ai toujours adoré l’école. Pas d’effort à faire pour le travail à la maison ou les leçons à apprendre, j’étais celle qui en redemandait si je trouvais que la maîtresse ne m’en avait pas donné assez… Toujours première de la classe ou en tout cas à me battre (de manière très amicale) avec mes camarades pour la plus haute marche du podium même si parfois j’étais obligée de la partager ou de soigner ma déception en cas de deuxième place. J’étais aussi « boulimique » de dictées et les grandes vacances étaient synonymes de « cahiers de vacances », youplaboum ! (un peu moins youplaboum quand les maths ont commencé à me donner du fil à retordre…) Tableau clinique pas si dramatique que ça : je n’étais pas rejetée pour cause de « tête de classe et tête à claque », j’avais même pas mal d’amis et le contact facile. Mais pas que et je pouvais aussi être détestée ce qui ne me dérangeait pas le moins du monde d’ailleurs. Souvent arrogante et toujours sûre de moi, seule la réussite (scolaire, sportive…) m’importait et je dirais que je ne me posais pas les bonnes questions tout simplement parce que je ne savais pas ce que signifiait se remettre en cause. Forcément quand à 16 ans « tout s’arrête » pour cause d’anorexie – fini la compétition et poursuite d’études sur un mode chaotique car rythmées par la maladie – c’est l’échec. Et là, tu t’aperçois que ta confiance de façade et ton assurance ne sont que ça : une façade. Sous l’armure tu es fragile, en quête d’amour et en manque de repères. Estime de soi déficiente diront certain(e)s (suivez le regard ou bien visionnez cette émission : ici et maintenant) et c’est un fait ; si je n’étais pas « Sabrina la plus forte », qui étais-je ? Pour recoller au thème de l’article, j’adorais l’école et en toute logique j’aimais beaucoup mes institutrices (je n’ai eu qu’un seul homme instituteur). J’ai relativement peu de souvenirs de la maternelle par contre ma maîtresse de CP reste l’un de mes plus beaux souvenirs de l’école primaire. Je savais lire avant d’arriver dans sa classe et je ne pense pas me tromper sur le fait qu’elle m’aimait beaucoup. Nous sommes restées en contact longtemps après même une fois que j’avais quitté cette école et je continuais de venir lui rendre une visite de temps en temps juste pour le plaisir d’échanger quelques nouvelles. Je me souviens de toutes mes autres institutrices, à chaque fois de bons souvenirs. Sauf peut-être cette remplaçante un peu folle de CE1qui a continué de nous faire rire longtemps après avec les autres victimes tombées dans cette classe à double niveau mais sur le coup ce n’était pas très drôle d’avoir une prof qui vous enseigne des choses fausses (véridique). En CM2 j’ai aussi eu la maîtresse qui terrorisait tous les gamins dans l’établissement et qui était connue pour mettre les élèves « au trou », entendez par là sous son bureau quand ils avaient fait une bêtise et qui leur donnait des coups de pieds avec ses chaussures pointues de temps en temps. Dis comme cela ça peut sembler drôle mais là encore ça l’est nettement moins sur le moment… Nous rencontrons tous un certain nombre de profs. Je ne vais pas faire l’inventaire de tous ceux dont je garde des souvenirs ou des anecdotes. Ceux qui ont une place dans mon cœur ? Ceux-là se comptent sur les doigts de la main. Bien sûr ceux qui nous marquent le plus sont certainement ceux qui sont véritablement amoureux de leur profession et qui arrivent à vous faire aimer les maths tellement ils sont bons dans ce qu’ils font et vous communiquent leur passion. C’est une spéciale dédicace à mon prof de 3ème décédé bien trop tôt… Je l’aimais beaucoup et pas seulement parce qu’il était fan de sport et m’appréciait donc malgré mes notes catastrophiques dans sa matière. Je vais citer ma prof d’italien qui m’a connue de mon arrivée au Lycée Michelet de Vanves en 4ème (j’ai fait ma dédicace dans le théâtre de ce Lycée en mai, séquence émotions…) jusqu’à la terminale, cette année où j’ai loupé 6 mois de cours car très affaiblie. La première à s’apercevoir de ma maigreur à la rentrée 98. Une des rares à avoir pris le temps de me parler en tête à tête de mes difficultés et à tenter de m’aider du mieux qu’elle pouvait. Avec le recul j’ai pu prendre conscience de son sentiment d’impuissance à pouvoir le faire d’ailleurs. De l’étudiante volontaire je suis devenue en quelques mois un fantôme au fond de sa classe, à presque m’étaler sur la table car épuisée et déprimée ou juste déjà « ailleurs ». Il convient de dire que pendant des années j’ai continué à aller au maximum de cours mais « j’étais là sans être là ». D’autres profs mériteraient d’être cités mais d’une manière générale et à l’instar des soignants rencontrés au cours d’un parcours de soins lui aussi « chaotique » (on va dire ça comme ça), je n’ai pas eu la chance de rencontrer des personnes prêtes à me prendre par la main pour m’accompagner au cours de ces années difficiles. Bien que peu formés aux troubles, j’ai l’intime conviction que la plupart des professeurs voyaient tout de même ma détresse et que tous ont fermé les yeux, faute de savoir que faire ou pour d’autres raisons plus ou moins légitimes à mes yeux. Le fait est qu’on m’a laissée errer dans des couloirs sans rien dire ou rien faire. « Je reste dubitative sur la manière dont les professeurs ont géré mon cas. Si mon professeur d’italien s’est fait du souci (c’était une personne très humaine), tous mes autres professeurs n’ont jamais fait la moindre remarque ou allusion. Ils n’ont pas montré qu’ils étaient sensibles à ma détresse ou qu’ils m’ouvraient la porte si je décidais de me confier à eux. Leur moyen de m’aider a été de jouer sur mes notes. Mais une note ne soigne pas l’âme ». (L’âme en éveil) Ils ont raison chez France Culture : on a tous un professeur dans le cœur. J’en ai plusieurs. Et concernant ceux dont je me souviens moins bien j’ai en tout cas un profond respect pour eux. Ils sont plus ou moins bons dans ce qu’ils font mais ils font en tout cas un très beau métier (et pas facile). Transmettre un savoir est magnifique et il se passe parfois des choses magiques entre les 4 murs d’une salle de classe. Quand on est fait pour ce métier on est peut-être comme ma maman – institutrice à la retraite – capable de reconnaître ou se souvenir de la plupart de ses élèves 20 ans après et alors qu’elle les a connu alors âgés de 3 ou 4 ans ! Remarque au passage concernant mon choix de titre, peut-être que les enseignants peuvent écrire « on a tous un élève dans le cœur » ?! Malgré tout le respect que j’ai envers les professeurs, les diplômes et les figures d’autorité quelles qu’elles soient, cela ne m’empêche pas de rappeler que mon meilleur professeur, celui à qui je dois le plus, c’est la vie. Le diplôme de la vie vaut beaucoup de diplômes. Sans développer je crois que l’on comprend facilement tout ce que cette phrase signifie. Plus que la vie je dirais l’Adversité. On apprend tellement de ses erreurs et de ses échecs ! En cela l’anorexie a été un excellent professeur et cela ne me choque pas de dire merci à la maladie de temps en temps. Je ne suis pas la seule personne qui revient de loin à tenir ces propos et récemment je rencontrais un autre ancien malade (une autre maladie) que j’entends souvent dire « grâce à ma maladie ». Une amie me disait « mais alors, il faut forcément toucher le fond pour… ? ». Pas toujours. Mais effectivement, les personnes rescapées d’un grave accident ou qui se remettent d’une maladie grave portent souvent un regard différent sur la vie ensuite. Et relativisent beaucoup de choses. Et placent pas mal de personnes dans leur cœur… Sabrina « Les TCA ne sont plus alors qu’un moyen de hurler ce qu’on aimerait dire depuis si longtemps : « Foutez-moi la paix ! Laissez-moi expérimenter la vie et faire des erreurs ! » Ne dit-on pas que tout ce qui ne tue pas nous rend plus fort ? Permettez-moi de devenir adulte, de vivre ma vie. C’est le message que j’adressais… » Source : blog psychologies.com. Médecine du corps, médecine de l’âme La médecine à laquelle j’ai eu droit se limitait à soigner le corps. Cela explique pourquoi j’ai tout fait pour qu’on me fiche la paix et, qu’à peine sortie de l’hôpital, j’ai poursuivi mon cheminement d’anorexique/boulimique. Je n’avais – malgré mon apparence normale – pas atteint le niveau de conscience requis et pas assimilé la leçon me permettant de passer à autre chose. Ici, la spiritualité commence à devoir être prise en considération dans mon histoire. Par spiritualité, j’entends tout ce qui se rapporte à l’esprit, à l’essence de la vie, de l’être. Les médecins qui m’ont soignée sont très loin d’avoir compris qui ils soignaient. Ils ont soigné un corps, certes. On peut dire qu’ils ont fait leur boulot. En partie du moins, car ils ont laissé mourir mon âme. Et un corps sans âme n’est que douleur sur terre. Le psychiatre s’est trompé sur l’attitude à adopter avec moi comme avec les anorexiques en général. De son air hautain, il semblait émaner de lui un « Je sais » me renvoyant à mon absence de savoir et cela créait une barrière entre nous. Aucun de nous ne voulait plier et un rapport de forces nous a opposés du début à la fin de l’hospitalisation. Nos rencontres n’avaient, dès lors, rien de constructives. Il n’y a que sur la fin, quand j’ai joué à l’agneau que cette guerre non déclarée a cessé. Mon attitude mielleuse ne devait pas tromper grand monde quant à mon objectif : sortir, rien de plus. Il imposait ses schémas comme s’il détenait l’unique vérité. Il m’a pourtant dit, après coup, comment lui et son équipe avançaient en réalité à tâtons avec moi. Je reconnais qu’au début je n’étais pas en mesure d’adhérer ou de coopérer à la démarche de soins. Mais une fois ma lucidité retrouvée, cela aurait été convenable de me respecter en me proposant un véritable suivi et une relation de confiance faite de compromis de part et d’autre. Recourir à ce type de médecine face à une anorexique, c’est aller vers l’échec à coup sûr. Je ne suis pas la seule de cet avis. L’anorexique refuse, corps et âme, le monde qu’on lui sert sur un plateau. Forcer une anorexique, comme ce fut le cas pour moi, à nier ses aspirations d’absolu revient à la tuer car c’est dans ces aspirations qu’elle trouve la force de continuer à vivre, tandis que « d’autres adolescents − refusant de manière radicale ce monde superficiel où l’âme est, si ce n’est niée, du moins un sujet tabou − passent carrément à l’acte ». Jacqueline Kelen est certainement celle qui explique le mieux et de manière simple toute la noblesse de la cause défendue par les personnes anorexiques, du moins un type bien particulier d’anorexiques dont je fais partie. Ma famille a été écartée du processus thérapeutique et j’ai été en isolement complet pendant plusieurs mois. Cette méthode, inventée par le docteur Charcot à la fin du dixneuvième siècle est censée ne plus être appliquée de nos jours. « Nous n’en sommes plus là, par bonheur […] fort heureusement, les traitements administrés ont un peu changé. » J’aurais souhaité faire le même constat, mais cela n’a pas été le cas pour moi. « La séparation doit être responsabilisante […] et non pas apparaître comme une punition. » De nouvelles méthodes ayant fait leurs preuves chez les Anglo-Saxons commencent à se développer, mais l’isolement des anorexiques est encore courant. Le pire en ce qui me concerne est que les médecins avaient compris leur échec lorsqu’on a décidé de ma sortie, mais ils ne pouvaient plus que dispenser ces soins de « réparation de la carrosserie », ou remise aux normes si vous préférez. Ils ont dû me laisser sortir tout en sachant que mes troubles perdureraient. Les conséquences visibles de la maladie étaient, pour un temps, effacées seulement. Ce n’est évidemment pas au sein d’un hôpital psychiatrique, manquant cruellement d’effectif et de personnel formé à traiter ce genre de troubles, que j’aurais pu être suivie de manière adéquate sur le plan psychologique. Je crois même que les étudiants en médecine n’ont qu’un chapitre abordant les TCA au cours de leur cursus. C’est bien trop peu pour prétendre à un semblant de compréhension de ces maladies tellement complexes. Les personnes qui sont passées par là sont plus à même d’entendre la souffrance des autres anorexiques/boulimiques. En cela, je n’ai plus de doute quant à ma légitimité à en parler. Tant d’actions de communication, de prévention, d’organisation d’événements sont à faire. Je peux apporter mes compétences et les mettre au service de cette cause qui me tient à cœur. C’est sans doute la raison pour laquelle je suis venue et surtout restée sur Terre. Ce savoir, je l’ai acquis sur le terrain, en allant au bout de l’anorexie comme au bout de la boulimie. J’ai vu mes parents qui ont failli perdre leur fille faute d’être entourés, aidés, soutenus et orientés. Les activités proposées par mon association devront en tenir compte et permettre de garder du lien social dans une optique de mieux-être global. Il est impossible que la médecine d’aujourd’hui ne voie pas les bénéfices d’une approche plus holistique. Elle se doit d’avoir à la fois une approche classique c’est-à-dire pragmatique et rationnelle (qui correspond à la formation initiale des médecins) et une approche nouvelle qui écoute la personne, l’observe attentivement et s’imprègne de son vécu afin de « capter » des informations non verbales qui permettent parfois de trouver plus facilement l’origine du symptôme. La prise en charge thérapeutique s’en trouvera facilitée. Je suis, bien évidemment, pour une médecine corps/esprit dite intégrative. D’autres ont ouvert la voie et je ne fais que réécrire un message qui n’est pas encore assez bien passé à mon goût, puisque trop peu appliqué. Une conférence à laquelle j’ai assisté durant le premier sommet de la conscience en juin 2013 expliquait bien l’intérêt de ce type de médecine. Je me suis familiarisée avec la notion selon laquelle nous sommes des Êtres de lumière. La matière n’est qu’un état de vibrations énergétiques. Il existe d’autres niveaux de réalité et le corps physique ne peut être le seul élément à prendre en compte si l’on veut aider et surtout soigner une personne. Notons que la colère peut par exemple se trouver dans le corps émotionnel. Il est donc important d’adopter une vision plus large, et cela passe par un éveil collectif. Si je peux participer à cet éveil, ma mission terrestre sera accomplie. La médecine holistique prend en compte l’individu dans sa globalité : sur les plans physique, mental, émotionnel et spirituel, et je suis persuadée que pour soigner des jeunes filles qui me ressemblent cette approche est celle qui peut obtenir les meilleurs résultats. J’ai d’ores et déjà une idée précise des activités qui seront proposées dans le cadre de mon association, et c’est en toute bonne conscience que j’aborde la possibilité d’offrir des services. Ce terme peut déranger, mais je dois seulement continuer de poursuivre mon objectif initial qui est d’aider. Comme on me l’a écrit dans un message de sympathie lors de la création de l’association : aime et fais ce que tu veux ! (dilige et quod vis fac !) Ce précepte signifie qu’avant toute action, il s’agit de cultiver un amour désintéressé et une acceptation inconditionnelle de l’autre. Car de la racine de l’amour, il ne peut germer que du bon. Mes valeurs de dinosaure, je les défends depuis quinze ans, ce n’est pas demain que je vais en changer. Ceux qui me connaissent, qui croient en moi, savent pourquoi je commence ce nouveau challenge. J’espère que les psychiatres en devenir s’ouvriront enfin aux différentes facettes de l’anorexie et expérimenteront de nouvelles façons de soigner leurs patientes. « Expérimenter » est un terme mal choisi et je ne dis pas que les personnes malades doivent être considérées comme des cobayes. Je suggère d’instaurer un réel dialogue, de mettre en place des outils de diagnostic plus précis et d’orienter les malades vers les professionnels compétents avec qui les choses avancent. Il peut y avoir des ratés, mais il ne tient qu’à nous de tenter autre chose. Le recours aux médecines douces me semble être une évidence. Une nécessité. Je préconise des séances de relaxation, sophrologie, massages et autres. Je suis convaincue qu’il faut oser, que risque-t-on à faire bouger les choses ? C’est pour ces raisons que mon souhait le plus cher concernant mon association est de créer véritablement du lien : du lien entre patients et soignants, du lien entre les membres de mon équipe, du lien avec mes partenaires, du lien avec mes adhérents et entre mes adhérents. Il paraît que la méditation ou la sophrologie entrent dans certains hôpitaux. Ces approches pourraient être salutaires pour les anorexiques et boulimiques. Je ne mentionnerai pas tout ce qui me semble utile. J’espère avoir l’occasion de montrer concrètement en quoi mon approche, somme toute originale, est efficace. Déjà des malades m’ont dit merci de les avoir aidées à un moment difficile de leur vie. Si des parents me confirment que j’ai su les épauler, encore une fois j’en serai satisfaite. Certains trouvent un exutoire dans l’art, que ce soit de la danse-thérapie ou toute autre forme d’art. À cela je réponds : « Pourquoi pas ! » Personnellement, ce n’est pas ce qui aurait pu m’aider et l’ergothérapie était un supplice pour une personne aussi peu manuelle que moi. Mais, comme il faut bien passer le temps à l’hôpital, c’est déjà mieux que fumer toute la journée ! Je ne suis pas étroite d’esprit, je me dis que ces exutoires ne doivent pas être écartés. J’envisage moi-même de proposer de « mettre des mots sur les maux » grâce à un atelier d’écriture ou bien encore proposer un travail sur le rapport à l’image avec l’aide d’une photographe. Il n’existe pas de règle. Chaque histoire est unique, chaque cheminement l’est aussi. On peut s’en sortir vite ou plus doucement, définitivement ou pas. Que ce soit clair, quand il y a urgence et que le pronostic vital est en jeu, l’hospitalisation s’impose. Toutefois, j’exhorte les médecins à tenter d’instaurer le dialogue par tous les moyens et de faire adhérer la patiente à la démarche de soins. Plus elle s’impliquera et plus la guérison sera possible et rapide. Assurez-vous d’avoir envisagé toutes les pistes. Permettre à la personne souffrant de TCA de dompter son malêtre dans un premier temps est déjà un grand pas en avant. Il serait souhaitable de lui faire accepter qu’elle puisse être mal, triste ou dégoûtée par le monde et de rester à flot, de maintenir au minimum un poids en cas d’anorexie, avant de pouvoir entamer une reprise de poids. Je pense au problème auquel sont confrontées les salles de sport comme celle que je fréquente. Comment gérer les cas d’anorexies ? Rendre le certificat médical obligatoire ne changerait sans doute rien au problème, elles iront ailleurs ou obtiendront ledit certificat sous forme de complaisance. Leur interdire l’accès à la salle ? Et si le sport est la seule chose qui les maintient « connectées » à la réalité ? Ce n’est bien sûr qu’une problématique des TCA sur laquelle je souhaite me pencher. Les troubles alimentaires sont extrêmement difficiles à détecter. Les anorexiques peuvent être très manipulatrices, en ce sens je suis loin d’être unique. Mes parents ont ainsi été les derniers à se rendre compte de ma maigreur. Cela vous étonne ? Pas moi ! Je précise – et j’ai pu le vérifier en récoltant des témoignages – que les proches réalisent brutalement la perte de poids, comme si elle devenait visible du jour au lendemain. Je ne saurais l’expliquer, mais tout à coup le symptôme saute aux yeux, avant non ! J’en veux davantage à mon entraîneuse qui me connaissait depuis toute petite et j’estime qu’elle était la mieux placée pour détecter le problème dès son apparition. Elle aurait dû être vigilante, lors de mon adolescence, car on sait bien que c’est une période de fragilité surtout pour les jeunes filles pratiquant certaines disciplines sportives. Mes performances en chute libre et la maigreur commençant à être visible auraient dû sonner l’alarme chez elle. Les entraîneurs sportifs devraient être formés à détecter les premiers signes de la maladie. Pour citer à nouveau le court-métrage Sacha, on voit que, dans cette histoire vraie, la maladie débute par un régime en milieu sportif. Dans la pièce Le Destin de Plectrude (d’après Amélie Nothomb) dont je fais la promotion, la jeune anorexique vit pour sa passion : la danse. Les profils types présentent un perfectionnisme accru, un désir d’absolu et une poursuite d’idéaux. Le problème chez les anorexiques c’est que leurs idéaux sont tellement élevés qu’elles se prennent les pieds dans le tapis. Personne ne me contredira quand je dis que mes aspirations étaient et restent nobles. Ceux qui blâment les anorexiques de se laisser crever de faim alors qu’elles ont de quoi se nourrir ou les boulimiques de faire ce qu’elles font avec la nourriture, devraient revoir leur jugement en prenant compte de ce qui vient d’être dit. Mon conseil aux proches et aux parents serait de bien faire attention aux modifications des habitudes alimentaires de la personne fragile. Il ne sert à rien pour une mère de s’inquiéter si son enfant saute un comportements étranges et répétitifs repas mais des doivent attirer l’attention, avec l’éternel refrain : le dialogue est de mise. Enfin, si votre fille vous semble précoce, forte et solide, elle a peut-être davantage besoin d’amour et d’attention qu’il n’y paraît. Une enfant sérieuse, sage, avec peut-être trop de responsabilités pour son âge peut être encline à développer ce type de problèmes. Je refuse malgré tout de crier au scandale quant au traitement auquel j’ai eu droit. Je n’oublie pas que, quelques années auparavant, j’ai eu la chance de me faire soigner dans un service spécialisé et que c’est moi qui n’ai pas su la saisir. C’est cela que je veux éviter à d’autres. Faire de cette erreur un apprentissage, savoir qu’on peut aussi se nourrir de l’expérience – des erreurs comme des réussites – des autres. Effectivement, je n’étais, lors de cette première hospitalisation, tout simplement pas prête à guérir. Le contexte et le manque de lits étant ce qu’ils sont, je trouve normal que ma place ait été donnée à une fille mieux disposée à l’idée de guérir. Je garde un profond sentiment d’amertume et il me faut vivre avec et l’accepter. Je pars du principe que les choses sont telles quelles sont et l’expérience des hôpitaux de Paris, aussi terrible fût-elle, a sans aucun doute un sens dans ma vie. C’est un fait : en ne traitant que l’ « aspect poids » on m’a obligée à mettre une croix sur l’essence même de mon identité, sans m’en expliquer les bénéfices et sans m’aider à en supporter la perte. Sabrina L’âme en éveil, le corps en sursis (Editions Quintessence) Source : blog psychologies.com. Histoire de Combats Les ami(es) et tous ceux qui me suivent depuis des mois savent l’importance que je donne au sport. Si je donne une conférence sur le Sport et les TCA ce n’est pas anodin : j’ai une relation complexe au sport synonyme pour moi de plongée dans l’anorexie mais synonyme également de reconstruction. L’athlétisme reste un sujet douloureux pour moi et j’étais très émue de rencontrer Clavel Kayitaré mais aujourd’hui j’ai trouvé une nouvelle famille dans l’univers du fitness et mes coachs peuvent prendre place dans le Club de mes anges… Mon Combat c’est aussi grâce à vous qu’il prend sens les sportifs ! J’ai adoré prendre la pose avec l’une de mes coachs de Combat à la salle : fun ! Les photos sont allées rejoindre un album « Histoire de Combats » et je trouve cela très sympa de voir l’évolution depuis ce fameux jour de Novembre 2013 où je remettais pour la première fois les pieds sur le stade du CSMC et où un autre coach (Mickael que je remercie au passage) nous a aidé à prendre le cliché dont je rêvais. Par 2° ce jour-là, j’en ai fait plus d’un tour de stade ! Et cela reste un très bon souvenir même pour ma pauvre stagiaire qui s’est gelée pendant 2h Merci à toi Adélaïde (même si tu ruines ma com’ sur la notion de Combat et de lutte… ton sourire est magnifique !) et merci à ma « famille sportive », les coachs et les athlètes qui se sont prêtés au jeu. L’âme en éveil circule maintenant à la salle, je suis sûre que d’autres photos compléteront l’album : quand ils veulent, ils savent se lâcher les Combattants ! A défaut d’attaché de presse je soulève une armée de Combattants pour jouer mes chargés de com’, faites de votre mieux mais dopez moi les ventes de L’âme en éveil svp Dois-je annoncer à l’auteur de éditions Plon que j’ai très désirs à Adelaïde ? Je décline mes coachs peuvent-elles faire le 12 juin dernier ? la préface de mon livre et aux envie d’offrir Réveillez vos toute responsabilité bien sûr, pire que mes jeunes stagiaires Un petit tour sur l’album souvenir de la conférence Réveillez vos désirs du Pr Michel Lejoyeux, vous comprendrez ce que je veux dire… J’en profite pour remercier Dragon Bleu et Venum car avant le fameux shooting de Novembre 2013 j’ai fait 4 ou 5 fois le tour du globe pour obtenir les autorisations nécessaires qui m’ont permis de faire cette couverture. Dragon Bleu, distributeur officiel de la marque n°1 mondial du freefight-streetwear et Venum eux-même m’ont encouragée et soutenue dans mon « Combat »… Merci…& fight ! Sabrina Conférence Réveillez vos désirs photos Source : blog psychologies.com.
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