5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES
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5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES
5 OSCILLATEURS MÉCANIQUES Si l’on consacre un chapitre à étudier un système aussi simple qu’une masse accrochée à un ressort c’est que ce système mécanique permet d’introduire un concept important aussi bien en mécanique que dans de nombreux autres domaines de la science (chimie, physique des matériaux, électricité, génie civil etc) : l’oscillateur. L’essentiel de ce chapitre est donc consacré à l’étude de l’oscillateur harmonique en régime libre et forcé puis on termine par une introduction aux effets non linéaires. Ce chapitre est accessible en ligne à l’adresse : http://femto-physique.fr/mecanique/meca_C5.php Sommaire 5.1 5.2 5.3 Notion d’oscillateur harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.1 Pendule élastique non amorti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.2 Pendule élastique amorti . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.1.3 Régime libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Résonances . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.2 Résonance d’élongation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.3 Résonance de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.2.4 Aspects énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Effets anharmoniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3.1 Approximation harmonique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3.2 Anharmonicités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5.3.3 Méthode des perturbations appliquée aux oscillateurs non linéaires . . . . 74 75 75 77 78 81 81 82 84 85 87 87 89 91 CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 5.1 75 Notion d’oscillateur harmonique 5.1.1 Pendule élastique non amorti Le pendule élastique est un système constitué d’un ressort de masse négligeable dont une extrémité est fixée et auquel on a attaché une masse ponctuelle m libre de se mouvoir. Le ressort a pour constante de raideur k et une longueur à vide ¸0 . De plus, nous supposons que la masse est astreinte à se déplacer suivant un axe horizontal sans frottement (voir figure ci-dessous). On a alors un système à un degré de liberté qui est amené à osciller comme nous allons le démontrer. ¸0 + x ≠ æ T ¸0 Équation du mouvement Dans le référentiel d’étude considéré galiléen, la force de pesanteur est compensée par la réaction du support puisqu’il n’y a pas d’accélération verticale. Pour le mouvement horizontal, la tension du ressort produit une force de rappel æ ≠ T = ≠k(¸ ≠ ¸0 ) ≠ uæ x où ¸ désigne la longueur du ressort. La position d’équilibre correspond donc à une longueur ¸eq = ¸0 . On désigne par x = ¸ ≠ ¸eq l’allongement du ressort par rapport à la situation au repos. Dans ce cas, on a æ ≠ T = ≠kx ≠ uæ x La seconde loi de Newton donne md2 x/dt2 = ≠kx d’où l’équation différentielle ẍ + Ê02 x = 0 avec Ê0 = Ú k m [rad.s≠1 ] ¸ (5.1) Il s’agit de l’équation caractéristique d’un oscillateur harmonique. Propriétés Avant de trouver les solutions de cette équation différentielle, il est intéressant d’en dégager quelques propriétés : ¶ L’équation (5.1) est invariante par la transformation t ‘æ ≠t ce qui traduit la réversibilité du phénomène. ¶ On note également une invariance par la transformation x ‘æ ≠x ce qui signifie que les oscillations sont symétriques autour de la position d’équilibre. ¶ Enfin, l’analyse dimensionnelle de l’équation différentielle montre que [Ê0 ] = T≠1 : il existe donc une durée de l’ordre de 1/Ê0 qui est caractéristique du phénomène d’oscillation. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 76 Solution La solution de l’équation différentielle (5.1) s’écrit x(t) = A cos (Ê0 t + Ï) Avec A et Ï, deux constantes d’intégration que l’on obtient grâce à deux conditions initiales. Comme T0 = x(t) A 2fi Ê0 t ≠A Figure 5.1 – Oscillations harmoniques. l’illustre la Figure 5.1, le système se met à osciller (si on l’écarte de sa position d’équilibre x = 0) avec une amplitude A et à une fréquence, dite fréquence propre Ê0 1 ‹0 = = 2fi 2fi Ú k m (5.2) ¸ On notera que la fréquence propre dépend des caractéristiques du pendule élastique (k et m) mais non de l’amplitude des oscillations : on parle d’isochronisme des oscillations. Exercice Un conducteur de masse m = 80 kg monte dans sa voiture vide ; les amortisseurs s’enfoncent alors de 4 cm. La masse de tout ce qui se trouve sur les ressorts est alors de 1000 kg. Dans l’approximation harmonique, le système voiture-conducteur se comporte comme un oscillateur. Donnez sa fréquence propre. REP : Lorsque le conducteur s’installe dans la voiture, son poids produit une contraction des ressorts qui doivent exercer une tension supplémentaire pour compenser ce poids. Cette tension supplémentaire s’exprime par 4k x où k désigne la constante de raideur d’un amortisseur et x la contraction des ressort. À l’équilibre, on a mg = 4k x =∆ k= mg = 4900 N.m≠1 4 x 1 La fréquence propre du système masse-ressort vaut f0 = 2fi trouve environ 0,7 Hz. Ò 4k M avec M la masse totale. On CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 77 Aspects énergétiques Du point de vue énergétique, cet oscillateur transforme l’énergie élastique en énergie cinétique et vice versa. L ’énergie potentielle élastique vaut 1 1 Ep = kx2 = kA2 cos2 (Ê0 t + Ï) 2 2 alors que l’énergie cinétique s’écrit 1 1 Ec = mẋ2 = kA2 sin2 (Ê0 t + Ï) 2 2 On vérifie que l’énergie mécanique du pendule élastique Em = Ec + Ep = 12 kA2 reste constante puisque les forces qui travaillent sont conservatives. À retenir L’énergie mécanique d’un oscillateur harmonique est proportionnelle au carré de l’amplitude. 5.1.2 Pendule élastique amorti En réalité, la présence des frottements dissipe l’énergie initialement fournie à l’oscillateur. On assiste alors à un phénomène d’amortissement qui se caractérise, 1. soit par une diminution de l’amplitude des oscillations au cours du temps ; 2. soit par un retour à l’équilibre sans oscillation. La modélisation des forces de frottement est plus ou moins complexe : ¶ Pour des frottements de type visqueux, on choisit généralement, en première approximation, un modèle de frottement linéaire en vitesse : f = ≠–v. Parfois une modélisation plus réaliste exige d’utiliser un modèle quadratique du type f = ≠– |v| v ce qui présente l’inconvénient de donner une équation différentielle non linéaire. ¶ Pour des frottements solides, on utilisera les lois d’Amontons-Coulomb sur le frottement. Nous nous contenterons ici de traiter le pendule élastique en présence de frottements visqueux modélisés par f = ≠–ẋ où – désigne le coefficient de frottement. L’équation du mouvement s’écrit mẍ + –ẋ + kx = 0 et, si l’on pose Ê0 = elle devient Ú k [rad.s≠1 ] m et ·= m [s] – ẋ + Ê02 x = 0 (5.3) · C’est l’équation caractéristique d’un oscillateur harmonique linéairement amorti. Par rapport à l’oscillateur harmonique on note la présence d’un terme supplémentaire (ẋ/· ) que l’on appelle terme dissipatif car à l’origine de la dissipation d’énergie. L’analyse dimensionnelle de l’équation montre ẍ + CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 78 que le paramètre · est homogène à un temps. Nous verrons que · représente l’ordre de grandeur du temps d’amortissement des oscillations (quand il y en a). Enfin, avec · et Ê0 il est possible de former un nombre sans dimension Q appelé facteur de qualité. Par définition, Q © Ê0 · (5.4) ¸ In fine, le comportement d’un oscillateur harmonique linéairement amorti est complètement décrit par la donnée de Ê0 et Q puisque l’équation différentielle s’écrit ẍ + Ê0 ẋ + Ê02 x = 0 Q ¸ (5.5) Remarque : On retrouve l’oscillateur harmonique lorsque Q æ Œ. Plus Q est grand donc, moins l’oscillateur est amorti. Propriétés ¶ L’équation (5.5) n’est plus invariante par la transformation t ‘æ ≠t. En d’autres termes, le phénomène est irréversible. ¶ Le phénomène est caractérisé par par la présence de deux temps caractéristiques : · donne l’ordre de grandeur de l’amortissement alors que 1/Ê0 est un ordre de grandeur de la durée entre deux oscillations. 5.1.3 Régime libre L’équation (5.5) admet des solutions de la forme x(t) = A er t avec r solution de l’équation caractéristique Ê0 r2 + r + Ê02 = 0 Q ! " dont le discriminant s’écrit = Ê02 1/Q2 ≠ 4 . Suivant le signe du discriminant, on distingue trois régimes différents. Régime pseudo-périodique : Q > 1 2 Dans ce cas, le discriminant de l’équation caractéristique est négatif et les racines sont complexes : Ú Ê0 1 r=≠ ± iÊ avec Ê = Ê0 1 ≠ 2Q 4Q2 La solution réelle est donc de la forme 0t ≠ 2Q x(t) = e Ê [A cos Êt + B sin Êt] L’oscillateur oscille avec une amplitude qui s’amortie exponentiellement au cours du temps (cf. figure 5.2). Puisque l’amplitude diminue au cours du temps, on ne peut plus parler de phénomène CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 79 périodique. Cependant, il est d’usage de définir la durée T entre deux maxima successifs, qui est aussi la période de cos(Êt). Cette durée T est appelée pseudo-période et vaut T= 2fi T0 = Ê 1 ≠ 1/(4Q2 ) La figure 5.2 illustre également l’évolution de l’énergie mécanique de l’oscillateur au cours du temps. La décroissance observée s’explique par la dissipation des forces de frottement et vérifie l’équation d’évolution dEm = ≠–ẋ2 Æ 0 dt 1 1 2 2 1 Em = 2 kx + 2 mv x 1 t (s) 10 20 30 40 -1 t (s) 10 20 30 40 Figure 5.2 – Évolution de x et de l’énergie mécanique au cours du temps pour un pendule élastique en régime pseudo-périodique. On a choisi une masse m = 1 kg, une pulsation propre Ê0 = 1 rad.s≠1 et un facteur de qualité Q = 10. Les conditions initiales sont x(0) = 0 et ẋ(0) = 1, 5. Régime critique : Q = 1 2 Le discriminant de l’équation caractéristique est nulle et la racine est double : r = ≠Ê0 . La solution s’écrit alors x(t) = [A + Bt]e≠Ê0 t L’oscillateur atteint l’équilibre sans osciller (on dit qu’il n’ y a pas dépassement). On peut montrer que le retour à l’équilibre est ici le plus rapide sans dépassement 1 . Régime apériodique : Q < 1 2 Le discriminant de l’équation caractéristique est positif et les solutions sont réelles : Ú Ê0 1 r=≠ ±⌦ avec ⌦ = Ê0 ≠1 2Q 4Q2 1. Si l’on souhaite que le système atteigne l’état d’équilibre le plus vite possible en limitant le dépassement à ±5%A par exemple, il faut se placer en régime pseudo-périodique avec un facteur de qualité Q ƒ 0, 35. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 80 1 x Em = 12 kx2 + 12 mv 2 0.5 t (s) 10 20 30 t (s) 40 10 20 30 40 Figure 5.3 – Évolution de x et de l’énergie mécanique au cours du temps pour un pendule élastique en régime critique. On a choisi une masse m = 1 kg et une pulsation propre Ê0 = 1 rad.s≠1 . Les conditions initiales sont identiques. La solution est donc x(t) = e 0t ≠ 2Q Ê Ë A e⌦t + B e≠⌦t È L’oscillateur atteint l’équilibre sans osciller et très lentement (amortissement fort). Em = 12 kx2 + 12 mv 2 x 10≠1 10≠1 t (s) 10 20 t (s) 2 4 6 8 10 Figure 5.4 – Évolution de x et de l’énergie mécanique au cours du temps pour un pendule élastique en régime apériodique. On a choisi une masse m = 1 kg, une pulsation propre Ê0 = 1 rad.s≠1 et un facteur de qualité Q = 1/10. Les conditions initiales sont identiques. Finalement, on retiendra les idées simples suivantes : plus l’amortissement est important et moins il y a d’oscillations. Un oscillateur perturbé, oscillera si Q > 1/2 ce qui est assez fréquent comme le suggère la Table 5.1. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 81 Table 5.1 – Quelques ordres de grandeurs du facteur de qualité. Oscillateur Facteur de qualité Q circuit RLC sélectif Diapason terre, lors d’un tremblement de terre corde de guitare oscillateur à quartz atome excité ≥ 100 ≥ 103 ≥ 103 ≥ 103 104 ≠ 106 ≥ 107 Application : la suspension automobile Dans le domaine de l’automobile, le contrôle de la suspension et de l’amortissement détermine le confort des passagers. Par exemple, les automobiles adoptent en général des suspensions isochrones, c’est-à-dire à fréquence propre constante de la pleine charge à la charge minimum. De plus on gagne en confort en imposant une fréquence propre de l’ordre de 1 Hz ce qui correspond à la fréquence de la marche d’un être humain. Enfin, comme on vient de le voir, le facteur de qualité joue un rôle important dans la réponse d’un oscillateur en régime libre. Quand on cherche un retour à l’équilibre rapide sans oscillation on a intérêt à ce que l’amortisseur produise un facteur de qualité Q proche de 1/2. 5.2 Résonances Il est possible d’entretenir les oscillations d’un oscillateur à condition de lui fournir de l’énergie (en moyenne). Nous nous contenterons d’étudier le cas ou l’excitation est périodique et plus particulièrement sinusoïdale 2 . 5.2.1 Généralités Reprenons comme exemple le pendule élastique. Soumettons l’autre extrémité du ressort à un déplacement sinusoïdal a cos(Êt) de fréquence ‹ = Ê/2fi connue. De plus on envisage la présence de frottements visqueux que l’on modélisera par une force fx = ≠–ẋ. ¸(t) a cos Êt • 2. Le théorème de Fourier permet de trouver la réponse d’un oscillateur linéaire à une excitation périodique quelconque. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 82 La relation fondamentale de la dynamique projetée suivant l’axe horizontal donne mẍ = ≠k(¸ ≠ ¸0 ) ≠ –ẋ Fixons l’origine des x à la position de repos du régime libre. On a donc a cos Êt + ¸ = ¸0 + x d’où l’équation du mouvement – k ka ẍ + ẋ + x = cos(Êt) m m m équation de la forme : Ê0 ẍ + ẋ + Ê02 x = Ê02 a cos(Êt) ¸ ˚˙ ˝ Q ¸ (5.6) ¸ ˚˙ ˝ oscillateur excitation avec Ê0 la pulsation propre et Q le facteur de qualité. Il s’agit d’une équation différentielle linéaire avec un second membre sinusoïdal dont la solution se décompose en deux termes : 1. L’un étant la solution particulière, s’exprime comme un signal sinusoïdal de pulsation Ê ; c’est le régime forcé. 2. L’autre terme, que nous désignons par régime transitoire, correspond à la solution de l’équation homogène. On a vu qu’il y a trois régimes distincts selon la valeur du facteur de qualité. Dans tous les cas réalistes, la présence de termes dissipatifs – même faibles – entraîne la disparition du régime transitoire (d’où son nom) au bout d’un certain temps d’autant plus court que · est petit. Passé ce délai, seul persiste le régime sinusoïdal forcé. Dans toute la suite, nous supposons que le régime transitoire est complètement dissipé et que seul persiste le régime forcé : x(t) = a1 cos(Êt) + a2 sin(Êt) avec t∫· 5.2.2 Résonance d’élongation La méthode classique qui permet d’obtenir la solution particulière consiste à remplacer x(t) par a1 cos(Êt) + a2 sin(Êt) dans l’équation différentielle pour en déduire les valeurs de a1 et a2 : 5 6 5 6 ! 2 " ! 2 " ÊÊ0 ÊÊ0 2 2 cos(Êt) a1 Ê0 ≠ Ê + a2 + sin(Êt) a2 Ê0 ≠ Ê ≠ a1 = Ê02 a cos(Êt) Q Q d’où l’on tire deux équations ce qui donne finalement Y _ _ a1 _ _ _ _ _ ] _ _ a2 _ _ _ _ _ [ Y ! " 0 ]a1 Ê02 ≠ Ê 2 + a2 ÊÊ Q " [ ! 2 0 a2 Ê0 ≠ Ê 2 ≠ a1 ÊÊ Q 1 ≠ u2 3 42 u 2 2 (1 ≠ u ) + Q u/Q = a 3 42 u 2 2 (1 ≠ u ) + Q = Ê02 a =0 = a avec u= Ê ‹ = Ê0 ‹0 (5.7) CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 83 u désigne la fréquence réduite c’est-à-dire la fréquence rapportée à l’échelle de la fréquence propre. En général, on préfère écrire les solutions harmoniques sous la forme A cos(Êt + Ï). Compte tenu du fait que Y Ò _ _ A = a21 + a22 ] a1 cos(Êt) + a2 sin(Êt) = A cos(Êt + Ï) avec _ _ [tan Ï = ≠a2/a 1 l’élongation s’écrit x(t) = A cos (Êt + Ï) avec Y ] A [ tan Ï = = Ò a ! "2 u (1≠u2 )2 + Q u Q(u2 ≠1) L’amplitude A, comme la phase Ï, varie donc avec la fréquence de l’excitation. Q=8 Amplitude réduite A(Ê) a 8 6 4 Q=4 2 Q=2 Ô Q = 22 0 Q = 1/10 0 0.5 1 1.5 Fréquence réduite 2 2.5 Ê Ê0 Figure 5.5 – Réponse fréquentielle de l’amplitude d’un oscillateur vis à vis d’une excitation sinusoïdale. La Figure 5.5 représente l’évolution de l’amplitude des oscillations en fonction de la fréquence pour différentes valeur du facteur de qualité. On constate que si le facteur de qualité est suffisamment grand, l’amplitude des oscillations passe par un maximum : c’est la résonance en élongation. On montre sans difficulté que : ¶ la résonance n’a lieu que si Q > ¶ la fréquence de résonance vaut Ô 2 2 ; Ú 1 2Q2 et si Q > 5, on fait une erreur inférieure à 1% en écrivant ‹r ƒ ‹0 ; ‹r = ‹0 1≠ CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 84 ¶ l’amplitude des oscillations à la fréquence propre ‹0 vaut Qa d’où le phénomène d’amplification d’élongationÔ avec un ressort de grand facteur de qualité ; 2/2, l’amplitude des oscillations vaut a sur une grande bande de fréquence (à basse fréquence), ce qui confère au ressort un comportement identique à celui d’une tige rigide. ¶ lorsque Q = Applications L’amplification –par le facteur de qualité– des oscillations d’élongation à la résonance peut être à l’origine d’effets néfastes comme la destruction d’habitations suite à un séisme. Elle peut aussi être recherchée pour construire des appareils sensibles à l’instar des sismographes. Par ailleurs, la réponse en fréquence d’un oscillateur permet d’accéder à la raideur de l’oscillateur et donc à la force de la liaison. Par exemple, la réponse fréquentielle d’une molécule vis-à-vis d’une onde électromagnétique permet de remonter aux caractéristiques de la liaison chimique. Cette technique d’analyse chimique s’appelle spectrométrie Infra Rouge. 5.2.3 Résonance de vitesse On s’intéresse maintenant à la vitesse du pendule élastique. Sachant que x(t) = Ú a (1 ≠ u2 )2 + 1 22 cos (Êt + Ï) u Q avec u= Ê Ê0 on obtient la vitesse v(t) par dérivation temporelle aÊ v(t) = ẋ(t) = Ú (1 ≠ u2 )2 + 1 22 cos (Êt + Ï + fi/2) u Q La vitesse est en quadrature de phase avec le déplacement. L’amplitude de la vitesse s’écrit : V = AÊ = Ú aÊ a QÊ0 1 22 = Ò # !1 "$2 1+ Q u ≠u (1 ≠ u2 )2 + u Q Comme on peut le voir sur la Figure 5.6, l’amplitude de la vitesse passe par un maximum : c’est la résonance en vitesse. Ce phénomène se produit à la fréquence ‹ = ‹0 quelle que soit la valeur de Q. La bande passante ‹ est définie par l’intervalle de fréquence tel que V Ø VÔmax . On montre que la 2 bande passante est reliée simplement au facteur de qualité par la relation ‹0 =Q ‹ ¸ (5.8) La résonance est donc d’autant plus aigüe que Q est grand ce qui explique pourquoi le facteur Q est aussi appelé facteur d’acuité de la résonance. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 85 Bande passante Réponse fréquentielle en vitesse Q=8 Vmax 6 VÔ max 2 4 Q=4 2 Q=2 Bande Passante Vitesse réduite V aÊ0 8 Q=1 0 0 0.5 1 1.5 Fréquence réduite 2 2.5 Ê Ê0 Figure 5.6 – Évolution de l’amplitude de la vitesse en fonction de la fréquence pour différentes valeur du facteur de qualité. Remarque : Nous avons vu que le facteur de qualité était lié au temps de relaxation · par la relation Q = Ê0 · . La relation précédente entre bande passante et facteur de qualité permet de relier temps de relaxation et bande passante : ‹= 1 2fi· Autrement dit, un oscillateur qui possède une réponse fréquentielle très sélective est aussi un oscillateur qui possède un grand temps de réponse : sélectivité et inertie vont de paire. 5.2.4 Aspects énergétiques Pour entretenir les oscillations d’un oscillateur harmonique il faut fournir de l’énergie en moyenne comme nous allons le montrer et ceci, d’autant plus que les frottements son importants. a cos Êt æ ≠ f op • E ¸(t) ≠ æ TÕ Reprenons l’étude du pendule élastique mis en mouvement par une excitation harmonique de son extrémité E : xE = a cos Êt. Au niveau de l’extrémité E, deux forces agissent : ≠ æ æ ≠ 1. la tension élastique T Õ = ≠ T = kx(t) ≠ uæ x ; CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 86 æ ≠ 2. la force qu’exerce l’opérateur pour entretenir le forçage sinusoïdal : f op . ≠ æ æ æ ≠ æ ≠ ≠ Le point E étant sans masse, on a f op + T Õ = 0 ce qui donne f op = ≠kx(t) ≠ uæ x . La puissance fournie par l’opérateur vaut alors æ ≠ ≠ Pop = f op · æ v E = k a Ê x(t) sin Êt Par ailleurs, en régime sinusoïdal forcé on a x(t) = a1 cos Êt + a2 sin Êt, d’où ! " Pop = k a Ê a1 sin Êt cos Êt + a2 sin2 Êt + , La puissance fournie oscille à la pulsation 2Ê autour d’une valeur moyenne Pop . Sachant que Èsin Êt cos ÊtÍ = 0 et Èsin2 ÊtÍ = 1/2, on trouve ÈPop Í = kaÊ a2 > 0 2 car a2 > 0 Ainsi, en moyenne, l’opérateur doit fournir de l’énergie à l’oscillateur pour entretenir les oscillations. Notons également que la puissance moyenne ÈPop Í est proportionnelle à a2 qui représente l’amplitude des oscillations en quadrature de phase avec l’excitation. Poursuivons notre calcul en remplaçant a2 par son expression (5.7) : ÈPop Í = = = ÈPop Í = ka2 Êu/Q 2 (1 ≠ u2 )2 + (u/Q)2 ka2 Ê0 Q (u/Q)2 2 (1 ≠ u2 )2 + (u/Q)2 ka2 Ê0 Q 1 2 1 + [Q(1/u ≠ u)]2 k V2 2Ê0 Q La puissance fournie est proportionnelle au carré de l’amplitude de vitesse. Le facteur de qualité étant lié au coefficient de frottement – par la relation Ê0 /Q = –/m, on peut réécrire la puissance ÈPop Í : – ÈPop Í = V 2 (5.9) 2 Expression dans laquelle, le deuxième terme n’est rien d’autre que la puissance dissipée par les forces de frottement (ÈPdiss Í = ≠ –2 V 2 ). On obtient donc la relation ÈPop Í + ÈPdiss Í = 0 qui traduit le fait, qu’en moyenne, l’opérateur doit fournir de l’énergie pour compenser la dissipation d’énergie par les frottements. La relation (5.9) montre également que la puissance fournie obéit à un phénomène de résonance lorsque la fréquence excitatrice vaut ‹0 . L’oscillateur absorbe alors une puissance maximum ÈPop Ímax = – 2 1 V = Q m a Ê03 2 max 2 Il est intéressant de calculer l’énergie moyenne stockée par l’oscillateur et de la comparer à l’énergie dissipée sur une période. À la résonance, ces deux énergies sont directement liées au facteur de CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 87 qualité Q. En effet, lorsque Ê = Ê0 , l’amplitude des oscillations vaut A = Qa et celle de la vitesse V = AÊ0 de sorte que l’énergie dissipée sur une période s’écrit Ediss Ediss 2fi Ê0 1 2fi = –V 2 2 Ê0 = fi–A2 Ê0 = ÈPop Í alors que l’énergie mécanique stockée sous forme d’énergie cinétique et potentielle vaut, en moyenne, 1 ÈEm Í = kA2 2 Le rapport des ces deux énergies donne (en utilisant Ê0 /Q = –/m et Ê02 = k/m) ÈEm Í Q = Ediss 2fi (5.10) ¸ Plus Q est grand et plus la part d’énergie stockée sous forme cinétique et potentielle est grande devant l’énergie dissipée par période. On peut alors donner une interprétation énergétique du facteur de qualité : Facteur de qualité Le facteur de qualité Q d’un système oscillant est 2fi fois l’énergie moyenne emmagasinée dans le système divisée par l’énergie dissipée par cycle. 5.3 Effets anharmoniques 5.3.1 Approximation harmonique Considérons un système mécanique conservatif à un degré de liberté x dans une situation d’équilibre stable. L’énergie potentielle présente donc un puits de potentiel centré sur la position d’équilibre. L’énergie mécanique s’écrit 1 2 µẋ + Ep (x) = Em 2 Ep (5.11) Ep,min + 12 Ÿ(x ≠ xeq )2 x où µ est un scalaire positif représentant l’inertie. L’approximation E p,min harmonique est en général la première modélisation choisie quand on veut décrire simplement les oscillations. Elle est utilisée pour décrire les vibrations moléculaires, les vibrations d’un cristal etc. Elle consiste à approcher le puits de potentiel (de courbure non nulle) par la parabole osculatrice. En effet, au voisinage d’un équilibre stable, un développement de l’énergie potentielle à l’ordre deux, donne 1 Ep ƒ Ep (xeq ) + Ÿ(x ≠ xeq )2 2 avec Ÿ= d2 E p (xeq ) > 0 dx2 CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 88 En traduisant la conservation de l’énergie mécanique par dEm /dt = 0, on obtient µẍ + Ÿ (x ≠ xeq ) = 0 Si l’on désigne par X = x ≠ xeq l’écart à l’équilibre, on obtient l’équation différentielle Ẍ + Ÿ X =0 µ caractéristique d’un oscillateur harmonique oscillant à la pulsation propre Ê0 = Ú Ÿ µ ¸ (5.12) Ainsi, pour de petites élongations autour de l’équilibre, un puits de potentiel présentant un courbure Ÿ positive, donnera lieu à un comportement d’oscillateur harmonique. Remarque : Si Ÿ < 0, les solutions sont divergentes (Aert avec r > 0) ce qui correspond à une position d’équilibre instable. On retrouve donc l’idée qu’un état d’équilibre instable est associé à un profil d’énergie potentiel présentant un maximum local. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 89 Exemple : Le pendule rigide Considérons un pendule simple rigide de masse m et de longueur ¸ astreint à évoluer dans un plan vertical. Il s’agit d’un système à un degré de liberté (◊ désigne l’écart angulaire) d’énergie potentielle de pesanteur Ep = ≠mg¸ cos ◊ présentant un puits de potentiel symétrique et centré en ◊ = 0. Ep ≠ æ g mg¸ ◊(t) approximation harmonique ¸ ≠ æ T ≠ uæ ◊ M(¸,◊) ◊ fi ≠fi ≠mg¸ ≠ uæ r ≠ æ æ P = m≠ g Si l’on communique au pendule une énergie faible, celui-ci développera un régime d’oscillations quasi-harmoniques puisque l’on peut approcher le puits de potentiel par une parabole (cos ◊ ƒ 1 ≠ ◊2 /2) : 1 Ep ƒ mgl◊2 + Cte =∆ Ÿ = mg¸ 2 Alors que l’énergie cinétique s’écrit Ec = 1 1 mv 2 = m¸2 ◊˙2 2 2 =∆ µ = m¸2 Ainsi, au voisinage de ◊ = 0 , on a Ÿ ◊¨ + ◊ = 0 µ l’angle oscille de façon harmonique à la pulsation propre Ê0 = Ú Ÿ = µ Ò g ¸ valeur indépendante de la masse et de l’amplitude des oscillations. Cette dernière propriété n’est valable que dans l’approximation harmonique, c’est-à-dire pour les petits angles. 5.3.2 Anharmonicités Comme nous venons de le voir, l’approximation harmonique constitue souvent la première approche lorsque l’on étudie les petits oscillations autour d’un équilibre stable. En revanche, pour les grandes amplitudes on sort du domaine de validité de cette approximation ce qui se traduit par l’apparition dans l’équation différentielle de termes supplémentaires non linéaires dit termes anharmoniques. CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 90 De manière générale, de tels oscillateurs peuvent se décrire par l’équation différentielle suivante : ẍ + ẋ + f (x) = 0 · avec f (x) ≠≠≠æ 0 (5.13) xæ0 où x représente l’écart à la position d’équilibre et le terme ẋ/· modélise l’amortissement. Cette équation peut s’interpréter comme l’équation du mouvement d’un point matériel de masse unité et de coordonnée x, dans un puits de potentiel ⁄ x Ep (x) = f (xÕ ) dxÕ 0 La stabilité de l’oscillateur est garantie si Ep (x) présente un minimum en x = 0. Cas du pendule simple 3 T /T0 Le pendule simple, comme nous l’avons vu, est régi par une équation différentielle du type (5.13) avec f (x) = sin x. Le puits de potentiel a tendance à s’évaser par rapport au puits parabolique associé à l’approximation harmonique ce qui signifie que les oscillations ralentiront par rapport à des oscillations harmoniques. En d’autres termes, la période des oscillations, contrairement au cas de l’oscillateur harmonique, augmente avec l’amplitude ◊max des oscillations. C’est ce qu’illustre la figure ci-contre en traçant l’évolution de la période T en unité de T0 (période dans l’approximation harmonique) en fonction de l’amplitude des oscillations ◊max . 2 1 0 0 50 100 150 180 angle ◊max (°) Cas de la liaison moléculaire Considérons une molécule diatomique comme H2 , O2 , CO, etc. Bien que la stabilité d’un tel édifice relève de la mécanique quantique, il est souvent plus simple, moyennant quelques approximations, de décrire la liaison de façon phénoménologique. Philip Morse a proposé une énergie potentielle qui décrit de façon satisfaisante la structure vibrationnelle d’une molécule diatomique. Dans ce modèle, les deux atomes interagissent via une énergie potentielle d’interaction, dit potentiel de Morse, de la forme ! " Ep = E0 e≠2ax ≠ 2e≠ax où x désigne l’écart à l’équilibre et E0 l’énergie de dissociation de la molécule. Le profil de ce potentiel, représenté sur la Figure 5.7 montre clairement une dissymétrie. Lorsque l’on développe Ep (x) au voisinage de 0, on trouve 1 Ep ƒ ≠E0 + Ÿx2 ≠ ‘x3 2 avec Ÿ = 2E0 a2 et ‘ = Ÿa/2 CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 91 Ep ! " Morse : Ep = E0 e≠2ax ≠ 2e≠ax 0 ≠E0 0 écart à l’équilibre x Figure 5.7 – Potentiels de Morse. ce qui donne une équation du mouvement du type 3 . ẍ + Ê02 x ≠ —x2 = 0 avec Ê0 = 3 Ÿ/µ et — = aÊ02 2 En conséquence, les oscillations ne sont plus symétriques autour de x = 0 et la moyenne temporelle Èx(t)Í varie avec l’énergie de l’oscillateur. En effet, on peut montrer à l’aide d’une méthode perturbative (cf. § 5.3.3) que —x2max 3a Èx(t)Í = = x2max 2 4 2Ê0 En d’autres termes, la longueur de la liaison moléculaire augmente avec l’énergie emmagasinée dans la liaison (dans l’approximation harmonique, l’énergie d’un oscillateur varie comme le carré de l’amplitude). C’est ce même phénomène qui explique le phénomène de dilatation des cristaux : quand la température augmente, l’énergie de vibration atomique augmente également ce qui accroit la distance intermoléculaire par effet anharmonique. 5.3.3 Méthode des perturbations appliquée aux oscillateurs non linéaires Supposons que nous voulions résoudre analytiquement l’équation différentielle d’un oscillateur non linéaire contenant un terme anharmonique suffisamment petit pour le traiter comme une perturbation. La méthode des perturbations classique (cf. le complémentA[Comment résoudre une équation différentielle]) a cependant le défaut de produire des solutions divergentes lorsqu’il n’y a pas de terme dissipatif, à cause du phénomène de résonance. 3. L’énergie cinétique s’écrit Ec = 12 µẋ2 avec µ la masse réduite du système diatomique (cf. chapitre sur les systèmes à deux corps). CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 92 Pour éviter ces divergences sans aucun sens physique, Lindstedt a proposé la méthode perturbative suivante. 1. Cherchant des solutions oscillantes, on définit une pulsation Ê = Ê0 + ‘Ê1 + ‘2 Ê2 . . . où les Êi sont des paramètres à trouver. 2. On remplace le temps t par la nouvelle variable Ï = Êt. 3. On cherche la solution sous la forme x(Ï) = x0 (Ï) + ‘x1 (Ï) + ‘2 x2 (Ï) + . . ., où les xi (Ï) sont des fonctions inconnues. 4. Par substitution dans l’équation différentielle, on obtient n + 1 équations différentielles linéaires si l’on décide de faire un développement perturbatif à l’ordre n. 5. On résout chaque équation de manière itérative en commençant par la recherche de x0 (Ï). Lors de cette résolution, les Êi sont choisis de façon à annuler les phénomènes de résonance. Prenons l’exemple de l’oscillateur de Duffing pour illustrer la méthode de Lindstedt. Cet oscillateur vérifie l’équation différentielle ; x(0) = A ẍ + Ê02 x + ‘x3 = 0 avec ẋ(0) = 0 où le terme non linéaire ‘x3 est suffisamment petit pour justifier l’emploi d’une méthode perturbative. Contentons nous d’un développement perturbatif à l’ordre un. On pose donc Ê = Ê0 + ‘Ê1 puis Ï = Êt Sachant que ẍ = Ê 2 xÕÕ (Ï), l’équation différentielle devient, en omettant les termes d’ordre supérieur à un : ! 2 " Ê0 + 2‘Ê0 Ê1 xÕÕ (Ï) + Ê02 x(Ï) + ‘x3 (Ï) = 0 Cherchant la solution sous la forme du développement perturbatif x(Ï) = x0 (Ï) + ‘x1 (Ï), on obtient, après substitution, deux équations différentielles : ; x0 (0) = A xÕÕ0 (Ï) + x0 (Ï) = 0 avec (5.14) xÕ0 (0) = 0 ; x1 (0) = 0 Ê02 xÕÕ1 (Ï) + Ê02 x1 (Ï) + 2Ê0 Ê1 xÕÕ0 (Ï) + x30 (Ï) = 0 avec (5.15) xÕ1 (0) = 0 L’équation différentielle (5.14) est celle d’un oscillateur harmonique : x0 (Ï) = A cos Ï En utilisant ce résultat et l’identité cos3 x = 1/4 cos 3x + 3/4 cos x, l’équation (5.15) se réécrit 3 4 2Ê1 A 3A3 A3 xÕÕ1 (Ï) + x1 (Ï) = cos Ï ≠ 2 ≠ 2 cos 3Ï Ê0 4Ê0 4Ê0 Il s’agit ici !de l’équation d’un oscillateur harmonique soumis à une excitation périodique. Or, le " terme cos Ï 2Ê1 A/Ê0 ≠ 3A3 /4Ê02 est responsable d’une résonance qu’il faut éliminer si l’on veut éviter une solution divergente. On doit donc imposer 2Ê1 3A3 A≠ 2 = 0 Ê0 4Ê0 =∆ Ê1 = 3A2 8Ê0 CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 93 Ainsi, une fois les problèmes de divergence éliminés, l’équation 5.15 s’écrit ; A3 x1 (0) = 0 ÕÕ x1 (Ï) + x1 (Ï) = ≠ 2 cos 3Ï avec xÕ1 (0) = 0 4Ê0 Equation différentielle linéaire qui se résout sans difficulté (cf. Annexe A) : x1 (Ï) = A3 (cos 3Ï ≠ cos Ï) 32Ê02 Finalement, la méthode des perturbation à l’ordre un donne comme résultat analytique : 3 4 ‘A3 ‘A3 3A2 x(t) ƒ A ≠ cos(Ê + ‘Ê )t + cos 3(Ê + ‘Ê )t avec Ê = 0 1 0 1 1 8Ê0 32Ê02 32Ê02 (5.16) Cette approximation est d’autant plus proche de la solution que le terme non linéaire est petit devant le terme harmonique, c’est-à-dire lorsque |‘|A3 π Ê02 A. La Figure 5.8 compare cette solution avec la solution numérique obtenue par la méthode d’Euler : on constate un désaccord de plus en plus prononcé au cours du temps, dû à l’erreur de troncature produite par l’approximation Ê ƒ Ê0 + ‘Ê1 . Ce désaccord se prononce d’autant plus vite que ‘ augmente. Une application du calcul précédent Oscillateur de Duffing : ‘ = 0, 1 Oscillateur de Duffing : ‘ = 1 1 1 0.5 0.5 0 0 ≠0.5 ≠0.5 ≠1 ≠1.5 Euler 0 5 ≠1 Lindstedt (ordre un) 10 temps 15 20 ≠1.5 Euler 0 5 Lindstedt (ordre un) 10 temps 15 Figure 5.8 – Solution x(t) de l’oscillateur de Duffing avec A = 1 et Ê0 = 1. Comparaison entre la solution approximative (5.16) et la solution numérique obtenue par la méthode d’Euler. est la détermination de la période du pendule simple en fonction de l’amplitude ◊max des oscillations. En effet, pour les angles suffisamment petits, sin(◊) ƒ ◊ ≠ ◊3 /6 de sorte que l’équation du pendule simple se ramène à l’équation de l’oscillateur de Duffing avec ‘ = ≠Ê02 /6 : 2 Ê ◊¨ + Ê02 ◊ ≠ 0 ◊3 = 0 6 20 CHAPITRE 5. OSCILLATEURS MÉCANIQUES 94 Le résultat de la méthode de Lindstedt à l’ordre un prévoit que ◊(t) oscille à la pulsation 3 4 2 ◊max Ê = Ê0 + ‘Ê1 = Ê0 1 ≠ 16 ce qui donne une période des oscillations T ƒ◊max æ0 T0 3 ◊2 1 + max 16 4 ¸ (5.17) On trouve ici la célèbre formule de Borda en l’honneur de Jean-Charles de Borda (1733–1799) qui l’obtint de manière empirique. On peut montrer qu’elle produit une erreur relative inférieure à 10≠3 si l’on impose ◊max < 40°.