cours_doptique_5 (Cours)
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CH. V – ANALYSE DES FREQUENCES SPATIALES : RELATION OBJET-IMAGE I OBJECTIF DE CE CHAPITRE On sait qu’entre un objet qui contient une quantité d’information quasi infinie (si on pousse sa description jusqu’à l’échelle microscopique) et une image dont la qualité peut-être limitée par des raisons physiques (diffraction) ou techniques (absence de stigmatisme, taille du grain) il y a une perte notable d’information. C’est cette perte que nous souhaitons quantifier. L’approche que nous allons utiliser ici est très classique dans l’étude des systèmes linéaires (en électronique par exemple, mais aussi en spectroscopie lorsque nous avons introduit la « fonction d’appareil »). On va chercher la réponse du système à une excitation localisée dans l’espace (δ (x-xo, y-yo) si on place une source au point xo, yo alors qu’en électronique par exemple on utilise une « entrée » δ(t-to) ou encore en spectroscopie δ(σ-σo)…). La transformée de Fourier de cette réponse impulsionnelle est la fonction « filtre » du système (souvent appelée fonction de transfert). La variable conjuguée du temps est la pulsation ou la fréquence. C’est celle que l’on utilise pour rendre compte de la bande passante d’un amplificateur, d’un haut parleur, etc… Ici il nous faudra parler de « fréquences spatiales »qui sont les variables conjuguées des coordonnées x,y. II LES FREQUENCES SPATIALES Nous avons moins l’habitude de les utiliser que les fréquences temporelles, mais formellement il s’agit des fréquences, discrètes (comme dans la mire ci-contre) ou continues contenues dans le spectre d’un objet. - - - Si un objet est une mire sinusoïdale (ou un réseau) à une dimension dont la 1 transmission s’écrit T ( x ) = (1 + cos(2πx / p )) on sait que cet objet contient la 2 fréquence 0 (c’est la valeur moyenne) et la fréquence 1/p (inverse de la période p), en notation complexe on aura, bien sûr, les fréquences 1/p et –1/p. Si l’objet est périodique et de période p (exemple un mur de briques) on aura en plus de la fréquence 0 les multiples de 1/p (voir par exemple la mire rectangulaire ayant des parties noires de même dimension que les parties blanches dans le chapitre sur les réseaux). Si l’objet n’est pas périodique on sait que la transformation de Fourier (T.F.) nous permettra de décomposer sa structure en une somme continue de fonctions périodiques élémentaires. Remarques : a)Pour un objet plan dont on souhaite réaliser une image plane, la T.F. sera à deux dimensions. b) Il nous faut distinguer deux cas extrêmes quant à l’ECLAIRAGE DE L’OBJET. Si celui-ci est éclairé de façon incohérente (exemple un paysage sous le soleil ou un personnage sous un projecteur) il faudra considérer cet objet comme une somme de sources élémentaires ayant chacune une luminance propre. On raisonnera donc sur des « intensités ». Par contre si l’objet est éclairé de façon cohérente par un laser, ou un faisceau monochromatique collimaté, il existera entre toutes les sources élémentaires qui constituent cet objet des relations de phase et nous serons obligés de sommer les amplitudes complexes élémentaires pour construire l’image avant de prendre le carré du module de cette dernière pour la décrire telle que nous la percevons sur un écran ou sur un détecteur d’images. III RELATIONS OBJET-IMAGE x’ x D ( x’- γ x , y’- γ y ) D ( x’ , y’ ) x,y 0 z Système Optique γ = grand z’ y’ y Plan Image Plan Objet a) Eclairage incohérent de l’objet - - Pas de relation de phase entre les ondes issues des différents points de l’objet. On va voir l’influence de chaque point de l’objet avant de faire la somme sur les intensités émises par chaque point. Qualité de l’image stationnaire dans la zone considérée (isoplanétisme) c’est à dire qu’à tout point objet correspondant la même tache de diffusion à une translation dans le plan image près (c’est l’analogue de l’invariance par translation dans le temps que vous avez rencontrée dans l’étude des systèmes linéaires). Cela n’est pas toujours réalisé partout dans le champ, mais on peut trouver des zones de champ où cette condition est réalisée. Point source en O → D(x ' y') : Tache de diffusion en intensité. Point source en x , y → D(x '− γx , y'− γy ) , la tache est simplement translatée, γ est le grandissement. Si on prend un rapport d’échelle obj/Im= γ pour un petit objet élémentaire centré en x,y : O(x , y )dxdy → D(x '− x , y'− y )O(x , y )dxdy et en sommant sur tout l’objet : I ( x' , y ' ) = ∫ ∫ O(x, y )D( x'− x, y '− y )dxdy I = O * D Obj b) Eclairage cohérent On fait pour aboutir à l’amplitude i le même raisonnement sur les amplitudes o et d : i(x ' , y') = ∫ ∫ o( x, y)d( x '− x, y'− y)dxdy i = o * d Obj et I=ii*. Remarques a) D’un point de vue pratique, pour ne pas vous préoccuper de ce « rapport d’échelles » lié au grandissement entre l’objet et l’image il est conseillé de raisonner dans le plan de l’image et de comprendre la relation I=O*D (ou i=o*d) comme : l’image obtenue à travers l’instrument est égale au produit de convolution de l’image idéale (en fait l’objet, à la taille convenable) par la tache de diffusion. b) Bien que formellement les deux relations pour les éclairages cohérents et incohérents se ressemblent il y a un grosse différence : - En éclairage cohérent la transformée de Fourier de l’objet a une réalité physique : C’est l’amplitude diffractée à l’infini, on peut la recueillir au foyer d’une lentille, la visualiser, la modifier… - En éclairage incohérent nous avons là une relation mathématique commode mais pas d’accès, autre que celui du calcul, aux transformées de Fourier. IV APPLICATIONS A : Eclairage Incohérent a) Défaut de mise au point Défaut de mise au point D ( x’ , y’ ) A A’ Système Optique Film ou Ecran C’est un défaut qui peut se produire lorsqu’on oublie de régler la distance sur un appareil photographique (non automatique) ou lorsqu’on effectue la mise au point sur un sujet en présence d’autres plans décalés (cet effet est aussi recherché pour certains flous artistiques). L’image d’un point est une tache de diamètre « a ». ⎛ 2πx ⎞ ⎟ . Nous traiterons le problème à - Nous prendrons un objet périodique O( x ) = ⎜⎜1 + cos p ⎟⎠ ⎝ une dimension. - Il est conseillé de bien distinguer l’objet, la tache de diffusion et l’image (fonctions de la variable x) de leur transformée de Fourier (fonction de la variable u conjuguée de x). ~ O(x) TF→ O (u) (produit simple) x ~ D(x) TF→ D(u) ~= −1 I(x) TF ← I (u) Espace réel ( 1 - D ) Transformée de Fourier O(x) = 1 + cos ( 2 π x / p ) ˜ O 1 0,5 0 p -1/ p x D(x) 0 0 -2/ a -1/ a u ˜ D 1 x 1/p 1/a 0 2/a u a I(x) 0 ˜I 1 x -1/ p 0 1/p u Soit I( x ) = 1 + sin c(πa / p ). cos (2πx / p ) . Pour ce qui est de l’exemple choisi on voit que : - ⎛1 1⎞ Aux basses fréquences spatiales ⎜⎜ << ⎟⎟ il y a peu de modifications de l’objet. a⎠ ⎝p 1 1 Lorsque tend vers le contraste diminue et s’annule lorsque p=a. p a 2 1 1 > > Si on a un contraste faible mais aussi inversé (les parties les plus a p a foncées prennent la place des blancs et les plus claires celle des noires), etc… b) Peut-on corriger une image floue ? Si le flou est dû à un défaut de mise au point connu il suffit de faire l’inverse de l’opération précédente, c’est à dire de construire la « fonction filtre » inverse dans l’espace des transformées de Fourier. En pratique les zéros de la fonction sinc doivent être exclus et il faut réaliser des interpolations pour ne pas avoir de singularités dans l’image corrigée. Lorsque le défaut de mise au point est inconnu, en effectuant la T.F. de l’image on voit apparaître la modulation du spectre par la fonction sinc (ou J1(r)/r à 2D). On peut alors retrouver la fonction filtre à partir de ses zéros. La figure extraite d’un article de « Pour la Science » montre (pour une fois en 2D) les différentes étapes et le résultat sur l’image corrigée numériquement. Il ne faut pas oublier qu’un tel traitement passe par l’enregistrement de l’image, sa numérisation et son stockage dans un ordinateur. La numérisation doit en particulier être effectuée avec une bonne précision lorsqu’on veut minimiser le « poids des zéros » dans la reconstruction. Tâche de diffraction c) Instrument limité par la diffraction Diaphragme C’est la limite ultime pour la résolution. Nous avons vu au chapitre sur la diffraction que pour un système imageur comme une lentille (ou plutôt un objectif corrigé de ses aberrations) on peut calculer la distribution d’intensité dans la figure de diffraction quelle que soit la position de l’objet ou de l’image. A A’ Système Stigmatique Là encore nous simplifierons en traitant le problème à une dimension (fente au lieu de diaphragme circulaire). La tache de diffusion en intensité qui a un premier zéro en x=a vaut (sin(πx / a ) /(πx / a ))2 . ⎡ 1 1⎤ Sa transformée de Fourier est un triangle dont la base est l’intervalle ⎢− , ⎥ . ⎣ a a⎦ 1 Comme dans l’exemple précédent, la valeur de cette fonction de transfert en nous donne le p contraste de la mire sinusoïdale utilisée comme objet. A la différence du défaut de mise au point il y a une fréquence spatiale de coupure ⎛⎜ 1 = 1 ⎞⎟ et l’opération de déconvolution ne paraît pas possible a priori (en fait un léger a⎠ ⎝ p gain peut être obtenu en utilisant quelques propriétés des fonctions analytiques, cf. le livre de Goodman sur l’optique de Fourier). D(x) a x -1/ a -1/ p u ˜I 1 x 1/a 0 I(x) 0 ˜ D 1 0 1/p u d) Cas des « bons » instruments La plupart des instruments d’optique de qualité, même s’ils ne sont pas rigoureusement stigmatiques, sont largement corrigés des principales aberrations. Les aberrations résiduelles sont dites faibles si elle n’élargissent pas trop la tache de diffraction. Dans ce cas on peut montrer que la fréquence de coupure reste la même mais que le contraste diminue dans la zone de fréquence intermédiaire (ex. objectif de Microscope). Pour des instruments de qualité moyenne (ex. objectif Photographique) pour lesquels la résolution est de la taille du grain d’halogénures d’argent (~10µm) ou du pixel de la matrice de détecteurs (~10µm) on utilise couramment la « fonction de transfert de modulation » (FTM) pour rendre compte de la qualité de l’instrument. En pratique on utilisera plusieurs fonctions de transfert pour différents nombres d’ouvertures (rapport distance focale/diamètre du diaphragme utilisé) ou pour différents points du champ car la condition dite « d’isoplanétisme » (IIIa) est loin d’être respectée à travers tout le champ. e) Mesure du diamètre des étoiles : Expérience de Michelson L’expérience que Michelson a faite sur le grand télescope du Mont Palomar (φ>5m) au début du siècle est à la fois élégante et difficile techniquement, elle contient le germe de l’astronomie moderne pour laquelle on augmente la résolution des télescopes en couplant interférométriquement deux ou plusieurs miroirs situés à des distances supérieures à leur diamètre propre. Le but de cette expérience est de pouvoir mesurer le diamètre des étoiles (ou de voir la séparation entre les deux composantes d’une étoile double) indépendamment des fluctuations de l’atmosphère. En effet, les mouvements des masses d’air créent des variations de la distribution des chemins optiques qui viennent d’un point à l’infini (onde plane). Compte tenu des échelles, ce sont principalement les gradients de cette distribution qui changent de façon aléatoire la direction des rayons lumineux. Cet effet de « prisme dynamique » fera qu’au foyer du télescope l’image de l’étoile ne sera pas fixe mais animée d’un mouvement rapide −2 (~qq 10 s) dont l’amplitude sera beaucoup plus importante que la résolution du télescope. En plaçant deux fentes de position variable devant le télescope (en fait deux petits miroirs, jouant le rôle de fentes, placés sur une poutre de taille supérieure à celle du télescope), Michelson a observé les franges, qui dansent elles aussi, sur un écran et en particulier le moment où le Plan focal du télescope Lentille représentant le télescope Etoile en l’absence de turbulences Atmosphère turbulente lumière venant de l’étoile contraste s’annule. Décrivons cette expérience dans le formalisme des relations objet (étoile) – image. En raisonnant à une dimension, on a dans le plan focal du télescope : f focale du télescope, ε diamètre angulaire de l’étoile O( x ) = rect (x / f .ε ) D( x ) = 1 + cos(2πx / p) où le pas des franges est p = f λ . a a distance des fentes (miroirs), λ longueur d’onde à laquelle se fait l’observation : ~ O(u ) = sin c(πufε) . La TF de O(x) est La TF de D(x) est 1 ⎛ ~ D(u ) = δ(u ) + δ⎜⎜ u − 2 ⎝ 1⎞ 1 ⎛ 1⎞ ⎟⎟ + δ⎜⎜ u + ⎟⎟ . p⎠ 2 ⎝ p⎠ On voit donc que lorsque ε = kλ (k entier >0). Il y a une annulation du contraste qui permet a de trouver le diamètre de l’étoile ( ε = λ pour le premier brouillage). a Cette expérience était difficile car il fallait faire des réglages optiques sur une poutre ellemême rapportée sur une structure à quelques dizaines de mètres au dessus du sol. Dans les années 70 l’astronome français Antoine Labeyrie a remis au goût du jour ces expériences d’interférométrie en couplant deux petits télescopes et en obtenant ainsi une résolution non plus liée à leur taille mais à leur distance. Les grands télescopes européens (VLT Very Large Telescope) installés au Chili utilisent eux aussi ce couplage interférométrique dont on imagine bien la précision des réglages (fraction de µm à quelques dizaines de m). B : Eclairage Cohérent a) Montage « 4f » Plan de Fourrier (spectre de l’objet) Objet (amplitude complexe) f f L1 Ecran f f L2 Eclairage cohérent ex: onde plane monochromatique Nous avons déjà fait état de la signification physique de la transformée de Fourier d’un objet plan dans le cas de l’éclairage cohérent puisqu’il s’agit, rappelons-le, de la diffraction à l’infini. Le montage « 4f » que vous retrouverez dans les travaux pratiques permet d’accéder à la transformée de Fourier de l’objet, de la filtrer, etc… Considérons un objet plan (ex. diapositive, préparation de microscopie, etc…) au foyer de la lentille* L1. Cet objet est éclairé par une onde plane (issue par exemple d’un laser dont le faisceau a été élargi, ou d’un collimateur) monochromatique. Au foyer de cette lentille (supposée sans défaut) nous avons la transformée de Fourier ~ o (fu , fv) de l’objet O(x,y), c’est ce plan focal que nous appelons « Plan de Fourier ». La seconde lentille a comme double rôle d’assurer la focalisation de l’image de O sur l’écran (ici γ=1 car les lentilles sont identiques) o (ce qui revient au même car TF(TF(O))=O). et de réaliser la transformée de Fourier ~ On peut placer dans le plan de Fourier des diaphragmes, qui couperont certaines fréquences spatiales, des filtres qui pourront atténuer et/ou déphaser certaines parties du spectre, etc… * comme souvent le mot lentille symbolise abusivement un système optique que nous supposerons sans aberrations. b) Limite imposée par la diffraction Dans un montage avec plusieurs éléments (un objet, deux lentilles, un diaphragme, un écran) il nous faut préciser de quelle diffraction il s’agit. Pour cela laissons nous guider par la définition de la tache de diffusion (d(x,y) ici en amplitude) c’est à dire l’image d’un point de l’objet : c’est la transformée de Fourier de ce que nous allons recevoir dans le plan de Fourier. C’est donc le diaphragme placé dans ce plan qui, pour cette géométrie particulière, va imposer la taille de la « tache de diffusion » qui est ici la « tache de diffraction » en amplitude. Reprenons comme objet la mire sinusoïdale o( x ) = 1 + cos πx / p , ici nous supposerons que c’est l’amplitude qui varie sinusoïdalement. Ce réseau va diffracter à l’infini les ordres 0, +1 et 0, ± 1 respectivement situés sur l’axe, et dans les directions ± i' telles que sin i' = ± λ . p Le résultat est simple à deviner, si le diaphragme laisse passer les ordres ± 1 (l’ordre 0 passera toujours) on va retrouver intégralement l’objet sur l’écran. Si le diaphragme coupe ces mêmes ordres on ne verra sur l’écran qu’un fond uniforme correspondant à l’ordre 0. o(x) = 1 + cos ( 2 π x / p ) ˜ o 1 0,5 0 p x -1/p 1/p 0 u En raisonnant (cf. figure) sur la relation i=o*d on voit que la fonction filtre est bien un rectangle : à la différence de ce que l’on avait avec l’éclairage incohérent on n’a aucune perte de contraste jusqu’à la fréquence de coupure, par contre la fréquence de coupure est ici deux fois plus faible. TF(d) d 1 0 -2a Remarques : -a 0 a a u 1/a u 1) Si aucun diaphragme ne vient limiter le spectre, l’angle i’ peut atteindre la valeur ± π / 2 lorsque ± λ / p = sin i' = ±1 . Lorsque p est <λ il n’y a plus d’ordre ± 1 émergeants et seul l’ordre 0 existe. Quelle que soit l’ouverture du système utilisé, il ne sera pas capable de révéler l’existence d’un réseau, par formation de son image, si p<λ lorsque l’éclairage du réseau se fait en incidence normale (en incidence oblique rasante on peut voir que cette limite est p<λ/2). L’information qui est sensée nous révéler l’existence d’une distribution sinusoïdale de pas p ne peut pas se propager, elle n’existe que sous forme d’ondes évanescentes qui restent localisées au voisinage de la surface (cf. cours d’optique II). 2) Nous avons souligné que les mires sinusoïdales utilisées en éclairage cohérent ou incohérent sont différentes. En effet, si on avait une diapositive avec des franges dont la 1 2 transmission est t ( x ) = (1 + cos 2πx / p ) en amplitude, on aurait T ( x ) = t ( x ) en intensité 2 1 qui n’est pas la même chose de T ( x ) = (1 + cos 2πx / p ) . 2 Bien sûr, la mire périodique avec des noirs (t=T=0) et des blancs (t=T=1) reste un objet qui présente la même distribution de la transmission en intensité ou en amplitude. c) Contraste de Phase Dans le cas de l’éclairage cohérent c’est l’amplitude complexe (amplitude et phase) qui va caractériser un objet, une image ou la tache de diffusion. Ici nous allons considérer un cas extrême d’un objet dont l’amplitude est constante et égale à 1 et dont la phase va varier périodiquement (et faiblement). Soit ϕ(x) la phase variable de l’objet (ϕ(x ) = ϕ o cos 2πx / p avec ϕ o << 1) , l’amplitude de cet objet sera o( x ) = exp( jϕ( x ) ) et son intensité o(x)o(x)*=O(x)=1. Cet objet est donc invisible, même si rien ne vient affecter la qualité de l’image (o(x)=i(x)). Introduisons dans le plan de Fourier de notre montage « 4f » un filtre qui déphase la composante 0 de π/2 par rapport aux composantes ± 1 (par exemple une lame de verre d’épaisseur variable). o( x ) = exp(iϕ( x ) ) ≈ 1 + jϕ o cos(2πx / p ) . L’image compte tenu de notre filtrage aura la forme i( x ) ≈ j + jϕ o cos(2πx / p ) en amplitude et I( x ) = ii* ≈ 1 + 2ϕ o cos 2πx / p + termes en ϕ o2 . Le contraste de l’image devient alors : γ = (I max − I min ) (I max + I min ) ≈ 4ϕ o . Si ce contraste s’avère insuffisant, on peut non seulement déphaser mais affaiblir (transmission t<1 en amplitude) la fréquence 0. le contraste devient alors γ = 4ϕ o / t . d) Applications du montage « 4f » : Traitement analogique ou numérique ? Comme on l’a vu ce montage permet un filtrage analogique des fréquences spatiales contenues dans l’objet. Par exemple (cf. T.P.) une image tramée (comme certaines photos de journaux quotidiens) peut être filtrée. Il est possible d’introduire des fonctions transmission qui viennent par exemple compenser la perte de contraste pour les fréquences élevées (comme dans le défaut de mise au point). Enfin on peut chercher à reconnaître des formes (lettres, chiffres, empreintes, avions, visages…) en plaçant un filtre qui sélectionne la transformée d’un objet particulier (on verra en fait au chapitre suivant que l’opération est un peu plus difficile car la T.F. est une fonction en général complexe dont la synthèse n’est pas toujours possible. Remarquons que toutes ces opérations peuvent être réalisées de façon numérique avec un ordinateur une fois l’objet numérisé. Bien qu’il soit difficile de manipuler la très grande quantité d’information contenue dans une image (par exemple, calculer une T.F. sur 107 points) très rapidement alors que le montage « calcule à la vitesse de la lumière » il n’est pas possible de conclure nettement pour une approche ou pour l’autre. Alors que le numérique progresse comme l’informatique (matériel et algorithmes), l’approche analogique est tributaire des nouveaux matériaux et de composants (matrices à cristaux liquides) capables d’enregistrer et de transmettre sélectivement l’information. → Des systèmes hybrides existent déjà pour des applications robotiques (reconnaissance de pièces à monter) ou militaires (reconnaissance de cibles multiples).