Mercredi - Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons
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Mercredi - Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons
Mercredi - Fantastic Nobody : Bonjour veaux, vaches, cochons.... Le groupe Fantastic Nobody, formé en 2010, est composé de super héros incognitos avec des noms d’animaux : Bunny à la basse, Fish pour le chant et Birdy à la batterie. Let’s dance! Leur son animal est métissé et très rythmique. On ressent sauvagement des influences rock mais aussi de pop et de disco avec une touche d’électro (clavier), apportée par Mel Fish la clubbeuse. Mélanie Fish c’est une frenchy, plasticienne, qui chante en français mais pas comme une vache espagnole. Elle est comme un poisson dans l’univers du lapin et du petit oiseau qui avaient fondé le groupe Asyl (1) en 1995. Les 3 fantastiques aiment à imposer leur rythme efficace, leur univers frais et azimuté et le flow de leurs mots sur des images. Breath est ainsi une des chansons qui figure sur la B.O de «Tout ce qui brille»(2). Très aboutie et planante cette chanson est de celle qui vous trotte en tête et vous ravigote. alt : Noomiz Sex toy a quant à elle été composée dans le but de rythmer le générique d’un reportage signé par Canal+ au sujet de la masturbation féminine : «Les Branleuses» (3). Sa légèreté et son super gimmick nous font ronronner de plaisir. alt : Noomiz En 2012, Fantastic Nobody signera la totalité de la Bande Originale du film « Nous York » (4). Des extraits musicaux sont attendus et de pied ferme pour le mois d’ avril. Un petit groupe, par le nombre de protagonistes mais un grand groupe pour la carrière qu’on leur souhaite de faire dans la jungle du star system, une fois qu’ils auront gagné un peu en maturité. Notes : (1) Asyl : Groupe de rock français formé en 1995 à La Rochelle composé de Nicolas Freidline, de son frère Benjamin (aujourd’hui membres de Fantastic Nobody), d’Antoine de SaintAntoine et de Mathieu Lescop. (2) « Tout ce qui brille » Comédie française réalisée par Géraldine Nakache, Hervé Mimran avec Leïla Bekhti, Géraldine Nakache et Audrey Lamy (2010). (3) « Les Branleuses » Documentaire diffusé le 06/07/2011 par la chaîne cryptée Canal+ et réalisé par Frédérique Barraja (photographe). (4) « Nous York » Comédie française réalisée par Géraldine Nakache et Hervé Mimran dont la sortie sur grand écran est annoncée pour le 7 novembre 2012. Ce film réuni à nouveau Leïla Bekhti et Géraldine Nakache. (5) La Laitière et le Pot au lait, Fable de La Fontaine : « Adieu veaux, vaches, cochons, couvées » signifie perdre ses illusions. Lundi - Drive : J'te dépose ? Dans la salle et à l’écran, la course poursuite a démarré. Spectateur bien attaché. Prêt à recevoir une claque visuelle. Pas besoin d’attendre très longtemps, les premières images donnent le ton. Une réalisation à couper le souffle, une photo à rendre jaloux un Jean-Pierre Jeunet. Et un Ryan Gosling en cascadeur pilote, épatant. A l’image de sa voiture. Un extérieur lustré, polissé. Mais qui cache bien son jeu, et peut se montrer hargneux, haineux, violent. « A real hero » en somme … Dépêchez-vous d’aller prendre votre claque sur un grand écran, il sera bientôt trop tard, et vous devrez vous rabattre sur un morne écran de télévision … A noter toutefois la petite faiblesse au niveau de la synchro son … (n’est-ce pas Ben ?) Week-end - Et que le vaste monde poursuive sa course folle... Le 7 août 1974, un funambule tire un câble entre les Twin Towers et offre à New York ébahie le spectacle de sa traversée. Au même moment un moine qui consacre sa vie à améliorer celles des prostituées du Bronx trouve la mort dans un accident de voiture. A ses côtés Jazzlyn, l’une d’entre elles laisse derrière elle deux petites filles. Elle tapinait depuis sa plus tendre enfance entre sa mère et les cuillères d’héro… Ces petites vies encastrées les unes dans les autres offrent au lecteur un somptueux panel d’odeurs et de couleurs new-yorkaises. Odeur de l’argent, odeur de la crasse, vue vertigineuse. Cet assemblage de petits destins est à l’image de la ville qui les abrite. Grandiose. Le titre de ce roman emprunté au poème d’Alfred Lord Tennyson, Locksley Hall : « Et que le vaste monde poursuive sa course folle vers d’infinis changements… » donne le ton. S’en suit un grand roman. Tout était fabuleux, y compris les décentes et la déprime […] Je n’ai pas peur de le dire : les taxis se battaient pour moi. Mais la vie nocturne me vidait, la me jaunissait les dents, j’avais le regard voilé. Parfois mes yeux avaient pratiquement la couleur de mes cheveux. Une drôle de sensation ça, quand la vie vous quitte par le cuir chevelu. Un drôle de fourmillement. Colum McCann, Et que le vaste monde poursuive sa course folle Editions Belfond, 2009, 20€90 Jeudi - Barbie K.O Battre sa femme, un devoir conjugal L’artiste et collectionneuse d’images Céline Delas, a conçu une série de tableaux collages sur le thème : « Barbie au tapis », décidant que les héroïnes Betty Page, symbole de la libération sexuelle et Wonderwoman auraient enfin la victoire sur Barbie, femme objet imposée par la société. C’est la représentation de la femme qui est ici dénoncée, à travers le détournement de l’imagerie la concernant. Des toiles dans lesquelles elle évoque avec force les violences faites aux femmes, le sexisme, les tâches ménagères, l’enfermement religieux… » on me dit souvent qu’il y a une certaine violence dans mes toiles, ça ne m’est pas apparu. Il y a par contre des revendications et des choses à dire, ça oui! » kiss me Exposition à la librairie Violette and Co, Paris 11ème, jusqu’au 4 mars. Entrée libre. Mercredi - Boulbar - Highway to... America C’est dans la salle du Réservoir que se tient la soirée «We are The Lions». C’est dans cette cale de bateau baroque délattée aménagée de bric et de broc et de miroirs au lustre d’antan, que nous avons voyagé avec Bertrand Boulbar. Cet artiste français, auteur, compositeur et interprète a entrepris un road trip entre New York et San Francisco : 8000 kilomètres… pas loin de 5000 miles sur l’asphalte. Armé de sa guitare de son harmonica et d’une carte, il prend les routes secondaires, il roule sa bosse à la recherche d’une autre Amérique. Il livre son carnet de voyage psychédélique et émouvant : ses rencontres, ses émotions, ses insomnies, les paysages. Un texte poétique et percutant posé d’une voix sourde et grave qui nous conduit « passager sans bagage » en terre comanche. Pour parachever cette invitation au voyage sur la scène du Réservoir, Bertrand Boulbar était accompagné d’un dessinateur, bricoleur, scrabooker, Vincent Gravé qui nous entraîne dans le rêve un peu plus encore. Le 27 Février sortira son 3ème album « Motor Hotel » consacré à cette errance américaine de motels en stations services, minostalgique d’une Amérique 60’s, mi-contemplatif face aux grands espaces qui inspirèrent Kerouac et Ginsberg. Quand Iggy Pop (de « American Dream ») et Gerald de Palmas se rencontre Into the wild (2) ça donne ça : Burnsville – Trailer de l’album Motor Hotel -… par roymusic « Burnsivlle, 500 habitants et pas grand chose à faire, à part se marier, Avec son ami d’enfance, Il suffira d’une danse, Au bal de Sunshine Vallee » Roy Music vous dit quelque chose c’est peut-être parce que la talentueuse rockeuse Mademoiselle K qui voulait tant aller « Jouer dehors » et l’empereur de « La tristitude » Oldelaf, viennent de la même maison… Prochain concerts : Jeudi 8 mars 2012 – Les Trois Baudets (Paris – 75) – 20h00 Samedi 28 avril 2012 – Casino (Dax – 40) – 20h00 Vous avez demandé la Police, ne quittez pas... Dans la série « The Wire » (en français « Sur écoute »), c’est la police criminelle de Baltimore que vous aurez au bout du fil. Mais quel que soit l’objet de votre appel, ça n’est pas vraiment vous que veulent entendre les inspecteurs Jim McNulty (Dominic West) et Lester Freamon (Clarke Peters). Eux, c’est les anti-héros des vrais des durs, ils font leur numéro pour pincer les « méchants » de Baltimore et combinent des talents tels que mauvaise foi, alcoolisme et infidélité. Leur tour favori est la mise sur écoute. Sauf qu’il ne suffit pas de coller son oreille au biniou pour ouïr tous les mauvais coups fomentés par les trafiquants et mécréants de diverses espèces. Les écoutes c’est bien sur des machines avec des diodes lumineuses de partout, des numéros qui s’affichent, des chronos qui tournent, des statistiques informatiques et surtout de la paperasse administrative, mais ça n’est pas que ça sinon on serait tenter de raccrocher. Emmenés par l’arbitraire et abusif Major Rawls (John Doman) et le charismatique lieutenant Cedric Daniels (Lance Reddick), les agents de la crim’ brisés par une hiérarchie « the chain of command » pas très flexible usent leurs semelles sur le terrain. Le terrain de leurs enquêtes c’est les cités « The project » (Saison 1), les docks du port (Saison 2), les meetings politiques (Saison 3), les lycées (Saison 4) et les locaux de l’édition du journal local (Saison 5). Le fil rouge reste cette équipe attachante de bras cassés qui se planquent, traquent, patrouillent et fricotent avec des crapules. Et quelles crapules !! Le personnage ambivalent d’Omar Little (Michael K. Williams) et le musculeux Stringer Bell (Idris Elba) sont fascinants. Leur proximité troublante et la complexité de l’histoire rend parfois ces leaders de délinquants plus attachants que la Police. Sans en révéler trop, cette scène issue de la saison finale est parfaitement révélatrice de l’ambiance de The Wire : The Wire a été créée par David Simon et co-écrite avec Ed Burns diffusée sur HBO à partir de 2002. La série préférée de Barack Obama (Las Vegas Sun) est avant tout une véritable fresque sociale. Le message est clair : « The Wire » est aussi une approche sociologique de la vie urbaine et des inégalités. A regarder en VOST de préférence car l’argot des cités et celui de la marée chaussée sont croustillants ! Lundi - La guerre amoureuse « Une rencontre finlandaise ». Le dernier roman de Jean-Marie Rouart, de l’Académie Française, publié début 2011, commence par cette citation de Nietzsche : « L’amour dont la guerre est le moyen et dont la haine mortelle des sexes est la base ». Dans ces quelques mots, tout est dit de la suite. Cette guerre est sans doute la seule que toutes et tous recherchent, à laquelle tous se livrent à corps et à coeurs perdus. Et à la lecture des pages de l’académicien, on en vient à penser que la seule issue est la défaite. Pour chacun des camps. Drôle de guerre s’il en est. Celle à laquelle il nous est donné d’assister dans ce roman, s’est déclarée en Finlande. Une rencontre, qui s’est très vite muée en certitude. En passion. En déchirements. France. Finlande. Mariage. Séparation. Adultère. Fidélité. L’être désiré, l’être aimé, se transforme en tyran. Le narrateur en subit les conséquences. Sado-masochisme, mensonges, jalousie, délaissement. Toute l’éventail de la torture sentimentale lui devient familier, bien malgré lui. Et naturellement, personne n’en ressort indemne. Qui du bourreau ? Qui de la victime ? Bien malin saurait y apporter une réponse. La guerre amoureuse. Histoire d’une vie. Auteur : Jean-Marie Rouart Editeur : Gallimard Date de parution : janvier 2011 ISBN : 2070131041 Week-end - De cendres et de papier Dans un pays en guerre, deux fossoyeurs sont chargés de brûler les morts. Avec les cadavres, ce sont les paumes de leurs mains qui s’échauffent, leurs cheveux qui grésillent, les illusions du nettoyage qui s’envolent un fumée. Une femme, laissée pour morte, se relève et se joint à eux. Elle se met à travailler à leurs côtés mais à sa manière. Les morts, elle les recoiffe, leur caresse les joues, déplie leurs membres et leur parle. D’ailleurs, elle ne parle qu’à eux. Cette pièce de théâtre de Laurent Gaudé, publiée dans la collection « Papier » d’Actes Sud, est une grotesque tragédie qui donne à lire l’indicible. Le savon, la chaux, la fumée pour dire la douleur, l’horreur et le néant. Inspiré par le témoignage d’une réfugiée kosovare, Laurent Gaudé prouve ici que les tragédies du 21e siècle n’ont rien à envier aux drames antiques. J’ai longé des routes, Traversé des terres que je ne connaissais pas. J’ai fait saigner mes pieds. J’ai erré longtemps jusqu’à atteindre, un jour, le haut de la colline. Je me suis arrêtée. A mes pieds, Sur des kilomètres, à perte de vue, se tenait un campement. Un amas immense de tentes et d’abris. Une ville entière d’enfants pieds nus et de réfugiés. Je suis restée là, à les contempler. J’ai embrassé du regard cette foule qui se tenait serrée. Et je suis descendue, lentement, au milieu des miens. Cendres sur les mains Laurent Gaudé Actes Sud-Papiers 42 pages, 7,50 e Vendredi Quel est le rapport entre un toutou bien dressé et un journaliste militant ? Les toutous et les journalistes peuvent au sens de Paul Nizan être des « chiens de garde » (1). Si le premier a le mérite de défendre votre humble demeure, le second peut défendre la république et la liberté de penser, d’écrire et de faire savoir. Or, en ces temps de campagne électorale n’est-il pas nécessaire de se replonger dans ces notions d’indépendance, objectivité et pluralisme!? Serge Halimi a écrit Les nouveaux chiens de garde en 1997 aux Editions Liber – Raisons d’Agir après la crise de 95. Le livre fait écho au pamphlet de Nizan Les chiens de garde. Le propos était évidemment actualisé puisqu’en lieu et place des philosophes gardiens de l’ordre établi on retrouvait ici les journalistes, éditorialistes… Une réflexion bien étayée sur la force des médias en tant que « contre-pouvoir ». Le postulat partisan étant le suivant « Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations prémâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur. » L’ambiance est donc posée, le texte est vindicatif et certains passages sont écrits au vitriol. On y apprend par exemple que Christine Ockrent (cible privilégiée de ce « jeux de massacre ») fait des « ménages » c’est à dire des interventions payantes, rémunérées par des entreprises du CAC40 pour y évoquer des sujets de société. Ce qui implique une parfaite partialité lors du vote des lois et ce n’est que le début de la longue liste des connivences et népotismes entre politiques et journalistes. A défaut d’être modéré et de taper aussi sur les politiques « du moment », ça fait réfléchir! L’ouvrage date de 1997 : pourquoi diable en parler aujourd’hui ? Et bien parce qu’Halimi s’est adjoint les services de Pierre Rimbert, Renaud Lambert, Gilles Balbastre, Yannick Kergoat pour scénariser un film basé sur son livre. Le film « Les nouveaux chiens de garde » est sorti le 11 Janvier 2012 et est diffusé dans des salles d’art et d’essai (2). Il est rythmé par une alternance d’analyses et d’archives, à la manière d' »Inside Job »(3). Serge Halimi décrit son film ainsi : « on a fait le choix d’un film de combat, qui ne prétend pas chercher la nuance en toute chose. » (1) Paul Nizan essai/pamphlet : Les chiens de garde 1932. (2) Projections (3) Inside Job, film de Charles H. Ferguson (2010), oscar du meilleur documentaire en 2011. Jeudi - Jeux de mains... Nocturne ce jeudi! Pour les insomniaques qui sont passés à côté de ces 2 minutes de folie. Look rétro-kitch, 80′, ou métal, le couple de danseurs irlandais Suzanne Cleary et Peter Harding up and overit a décidé de ne bouger… qu’avec les mains. Le résultat? Une série de vidéos étonnantes et drôles. La plus réussie, sans hésitation, leur version de la chanson We No Speak Americano (Yolanda Be Cool & D Cup) http://www.youtube.com/watch?v=iANRO3I30nM Mercredi Tensing - Les enfants de Le Tibet est autant idéalisé et rêvé en Occident qu’il est stigmatisé et diabolisé côté Chinois. Difficile finalement de se faire une idée objective puisque ce bout de terre si près des étoiles est hautement fantasmé. « La mendiante de Shigatze » regroupe cinq nouvelles toutes très crues sur les mœurs du Tibet vues par un chinois rustre et partial. Ma Jian, auteur et voyageur de l’empire du Soleil se pose en seul juge de la culture tibétaine et des villageois qu’il rencontre lors de son périple effectué en 1984. Le moins que l’on puisse dire est que notre voyageur est « Lost in translation » (1), choqué mais aussi fasciné. Au premier rang de sa fascination naissante, les femmes, leur liberté et leur sexualité. Dans ces nouvelles contant le voyage initiatique dans l’«Empire de l’Herbe», la montagne nous apparaît comme une sorte de personnage omniprésent, auquel font écho des Tibétains anguleux à la vie rythmée par la nature et les rites ancestraux. Notre Champollion au Tibet nous livre un tableau à mille lieux des chemins battus et emprunte les chemins escarpés qui le mènent entre rude réalité et surnaturel, tour à tour macabre ou érotique. Notre Candide sur le toit du monde oscille, dans son récit, entre fictions fantasmagoriques et descriptions fidèles des traditions. Cinq nouvelles : « La Femme en Bleu », « Le Sourire du Lac du Col de Dolm », « Le Chörten d’Or », « La Mendiante de Shigatze « et « L’Ultime Aspersion ». Paru chez Acte Sud en 1988, dans la collection Terre d’Aventures, ce recueil méconnu permet de prendre un peu de hauteur. Il s’arpente très rapidement et semble hors du temps, mais ce récit et ces personnage obsèdent. (0) Tensing Norgay (15 mai 1914 – 9 mai 1986 à Darjeeling) était un sherpa népalais. Il est le premier homme avec Edmund Hillary à gravir l’Everest, le 29 mai 1953. (1) « Lost in translation », Sofia Coppola, 2003. Photos de Benjamin Rajjou (merci beaucoup). Mardi - Trois vies chinoises, Dai Sijie Trois vies chinoises. Trois destins chinois. Une île les réunit. L’île de la Noblesse. Curieux nom pour une décharge moderne de déchets électriques et électroniques. La noblesse de coeur sans doute, pour recycler sans rechigner, les déchets produits sans la moindre retenue par l’hyperconsommation ambiante. Dai Sijie nous avait séduits avec « Balzac et la petite tailleuse chinoise ». Dans ce recueil de trois nouvelles, il ne nous épargne pas. Nous confronte de plein fouet à l’injustice, à la misère, à la rudesse de l’âme et des sentiments … Difficile de ne pas être remué par ces 140 pages … Mais difficile également de ne pas connaître la vie des autres habitants de l’île. L’île de la Noblesse vous habitera longtemps après la lecture de ces pages, tant vous aurez eu l’impression d’y vivre ! Auteur : Dai Sijie Editeur : Flammarion Date de parution : janvier 2011 Collection : Littérature Francaise ISBN : 2081240505 Walking Dead - Apocalypse now Poltrons et pétochards cette série n’est pas pour vous. « The Walking dead » est une série américaine (diffusée sur AMC) se déroulant dans la banlieue d’Atlanta peu après un énorme cataclysme cabalistique. Une atmosphère de fin du monde plane et transforme le paisible quotidien de citoyens lambdas (ni trop gentils ni trop méchants) dans un chaos morbide où les morts ne sont pas tout à fait morts et où les vivants ont bien du mal à le rester. Les morts-vivants (en anglais living dead) donc, sont épouvantablement nombreux et bien que dans un état de putréfaction atrocement avancé, ils sont toujours en quête de chair fraîche. Vous n’êtes pas sans remarquer la dynamique classique des films de zombies et autres morts-vivants, mixée cette fois à la thématique très en vogue de l’apocalypse. Comme pour le comic book de Robert Kikman dont est issue la série, certaines scènes sont graphiques jusqu’à écœurement, les plans sont évocateurs, sanguinolents et pas très poétiques : y aura de la cervelle sur les murs, vous êtes prévenus. La série est cependant jugée moins trash et moins cruelle que la BD ; pourtant, au fur et à mesure des épisodes une ambiance malsaine colle aux basques de notre petit groupe de survivants. Ca s’arrête là pour la ressemblance puisque là série prend, à juste ou à mauvais titre, des libertés vis-à-vis du comic. « The Walking Dead » n’est pas qu’un cache-cache haletant avec des charognes patibulaires et agonisantes. De telles performances à l’audimat outre-Atlantique ne pourraient se justifier ainsi. Si la critique est partagée, l’audience elle, est bonne et c’est certainement à mettre au crédit de la tension et de l’angoisse véhiculées par les protagonistes bel et bien vivants de la série. Le fil rouge des épisodes est l’honnête petit shérif du conté de Kentucky (Andrew Lincoln) qui mène sa barque sur les rives du Styx en compagnie de camarades d’infortune de tous horizons. Dans le cadre hostile de leurs refuges précaires s’entament un huis clos avec des problématiques bien humaines elles. Leadership, amour, trahisons sèment la zizanie au pays des emberlificotent les stratégies de survie. zombies et Par ailleurs, on peut voir au travers de cette série une fable moderne sur notre monde trop gourmand en énergies fossiles. Mais surtout, ces épisodes sont porteurs d’une réflexion sur l’évolution des rapports humains et des comportements dans un monde où cadres sociaux et juridiques classiques ont volé en éclat. Ce « retour à la nature » que vivent les protagonistes est, à l’instar de celui décrit par Hegel, fait de « violences et d’injustices » hurlantes. Ainsi, même si l’intrigue manque un peu de finesse et que la fin de la saison 1 souffre de quelques lenteurs narratives, le frisson et les rebondissements sont là. Une petite dose d’adrénaline et d’hémoglobine; voici le trailer. L’adaptation au format série est réalisée par Frank Darabont qui était aussi le réalisateur de La ligne verte. S’il fallait le comparer à la vague de films « survivalistes », nous pourrions convenir que « The Walking dead » est : moins sombre que « La route » tiré du livre de Cormac McCarthy et porté au cinéma par John Hillcoat, plus violent que « Je suis une légende » de Francis Lawrence, mais surtout avec plus de personnages…, plus urbain que « Seul au monde » avec Tom Hanks, moins surnaturel que « La guerre des mondes » avec Tom Cruise, moins apocalyptique que « 2012 », pas d’effets spéciaux hallucinants où la statue de la liberté et tous les grands monuments mondiaux symboliques sombrent, s’écroulent… avec fracas. Et s’il fallait analyser « The Walking dead » aux regards des films d’horreurs, la série est : moins bestiale que « 28 jours plus tard » de Danny Boyle, plus réaliste que dans « Le Territoire des morts » de George Andrew Romero, pour ce qui est des zombies, définitivement plus effrayante que « Scary movie »… Lundi - Kakkmaddafakka Derrière ce nom bien étrange (qui n’est rien d’autre que la retranscription de Cock Mother Fucker … amis de la poésie bonjour), se cache un talentueux groupe norvégien ! Et dès les premières mesures, la fraîcheur de leur contrée d’origine nous entoure, nous envoûte, nous fait voyager, et nous emmène loin, très loin … Des petits airs de pop, de rock, de jazz, … et même de rap ! En 2011, la bande conduite par les frères Vindenes sort son deuxième album « Hest ». Petit aperçu … Kakkmaddafakka Axel Vindenes – guitare et chant Stian Sævig – basse et chant Pål Vindenes – violoncelle et chant Jonas Nielsen – piano et chant Kristoffer Van Der Pas – batterie Musiciens associés Martin Sande – chœurs Sverre Sande – chœurs Lars Helmik Raaheim-Olsen – chœurs Sur Facebook : http://www.facebook.com/kakkmaddafakkamusic Sur Twitter : http://www.twitter.com/kakkmaddafakka Et sur le Net : http://www.kakkmaddafakka.com Week-end - Bonga Cet Angolais, né en 1942 dans une colonie portugaise, chante l’exil, le métissage, l’espoir et la tristesse comme personne. Il est Bonga Kuenda, celui qui revendique les appartenances africaines des habitants de l’Angola. Ce nom de scène, emprunt de militantisme, raconte une première histoire : celle d’un jeune homme qui prend position pour l’indépendance de son pays. Et depuis, c’est dans ses chansons qu’il jette tous les thèmes qui lui sont chers. La richesse des cultures, la lutte contre la corruption et la dénonciation de la guerre qui mine son pays natal. Dans ses mélodies résonnent les sonorités de ses origines: le Portugal où il vit, l’Afrique dont il vient, le Brésil sous-jacent. D’une voix sourde et grave, il interprète ses chansons qui font tour à tour rire, danser et pleurer. Nouvel album prévu pour 2012.
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