Support de la séquence sur le statut du fermage en version PDF
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Comptabilité & Gestion agricole Le statut du Fermage Version 1.0 CFPPA DU MORVAN juillet 2014 Table des matières Objectifs 5 Introduction 7 I - Etat des lieux sur le foncier agricole 9 A. Etat des lieux de l'accès au foncier agricole......................................................9 1. Contexte et opportunités pour le développement de l'Agriculture Biologique..............................9 B. L'accès au foncier: leviers et outils................................................................10 1. Faciliter l'accès au foncier pour les porteurs de projet en AB.................................................11 C. Quels sont les modes d'accès au foncier ?......................................................11 1. 2. 3. 4. La location.....................................................................................................................11 L'achat du foncier............................................................................................................12 La cession......................................................................................................................13 Autres modes.................................................................................................................14 II - La gestion du foncier agricole 15 A. Le contrôle des structures............................................................................15 1. 2. 3. 4. 5. 6. L'autorisation d'exploiter..................................................................................................15 La Commission Départementale d'Orientation de l'Agriculture (CDOA)....................................16 La Société d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural (SAFER)....................................16 Le Schéma Directeur Départemental des Structures (SDDS).................................................16 La Surface Minimum d'Installation (SMI)............................................................................17 L'Unité de Référence (UR)................................................................................................17 B. Trouver du foncier.......................................................................................17 1. Interlocuteurs.................................................................................................................18 2. Les modes d'accès à la terre.............................................................................................20 III - Qu'est ce que le fermage ? 23 A. Qu'est ce que le fermage ?...........................................................................23 1. 2. 3. 4. Définition.......................................................................................................................23 Histoire du fermage.........................................................................................................23 Les principes du fermage.................................................................................................23 Fermage et métayage : différences et critères de choix........................................................25 B. Indices et situation dans la Nièvre.................................................................26 1. Historique de l'indice de référence des loyers......................................................................27 2. Dans la Nièvre................................................................................................................27 3 IV - Analyse de cas 29 A. Quelques situations particulières...................................................................29 1. Situations particulières.....................................................................................................29 2. Quelques documents types...............................................................................................31 B. Exercice sur un cas pratique.........................................................................32 Conclusion 33 Solution des exercices 35 Glossaire 37 Signification des abréviations 39 Références 41 Webographie 45 4 Objectifs Identifier les principaux éléments qui conditionnent l'accès au foncier, l'acquisition de patrimoine et son transfert. 5 Introduction Le fermage est un mode de faire valoir concernant le foncier et son exploitation. Un état des lieux de l'accès au foncier agricole permet de comprendre l'importance du fermage dans une installation avant d'en connaitre les grands principes. Des cas pratiques seront présentés et vous devrez en analyser un. Vous devez récolter des informations à saisir dans le fichier "Fil rouge" ci dessous. Téléchargez le et enregistrez le sur votre ordinateur ou clé usb afin de pouvoir le compléter au fur et à mesure de ce module. Image 1 Attention ! 7 Etat des lieux sur le foncier agricole I- I Etat des lieux de l'accès au foncier agricole 9 L'accès au foncier: leviers et outils 10 Quels sont les modes d'accès au foncier ? 11 Le monde agricole est en perpétuelle mutation, mais certaines ressources sont intangibles. Le foncier fait partie de celles-ci, il reste le support immuable de l'exploitation agricole. Ce sol, ce foncier s'enracine dans tout agriculteur qui ne pourra valoriser sa production que s'il peut y avoir accès dans des conditions lui octroyant stabilité et rentabilité économique. Il est également à la base d'usages multiples puisqu'il s'agit d'un outil de production, d'un outil patrimonial mais également d'un outil politique. Dans la première hypothèse, il apparaît que le foncier est indispensable à de nombreuses activités et encore plus à l'agriculture, activité la plus consommatrice d'espace. L'accès à la terre a fait l'objet de nombreuses réglementations démontrant une volonté de permettre au plus grand nombre de pouvoir exploiter. Dans la deuxième hypothèse, le foncier s'apparente à un outil patrimonial illustré par un capital immobilisé à long terme qui rapporte peu, mais dont la stabilité représente un avantage indéniable. Enfin, il s'agit d'un outil politique reposant sur l'éternel débat autour de la répartition et de la redistribution du foncier. A. Etat des lieux de l'accès au foncier agricole 1. Contexte et opportunités pour le développement de l'Agriculture Biologique. Le foncier agricole est soumis à diverses pressions : urbanisation, abandon, mitage... qui conduisent à une inquiétude grandissante des acteurs du monde agricole face à la diminution de leur espace de travail. En effet, en France, ce serait l'équivalent de la surface d'un département qui perdrait son usage agricole tous les sept ans. Pour les candidats à l'installation, trouver du foncier est la première et la principale difficulté, les recherches pouvant prendre de quelques mois à plusieurs années. Les porteurs de projet hors cadre familial, soit 30 % des candidats de moins de 40 ans, 9 Etat des lieux sur le foncier agricole sont les plus touchés. Ce sont ceux-là même qui portent des projets d'agriculture diversifiée, de proximité (tournés vers les circuits courts) ou engagés dans des pratiques plus respectueuses de l'environnement (agriculture biologique notamment). La prise de conscience face à cette problématique a conduit à la multiplication des initiatives destinées à préserver et à transmettre le foncier agricole. Des outils réglementaires spécifiques ont notamment été créés (via les lois GrenelleLois Grenelle, la loi de Modernisation de l'Agriculture...). Ceux-ci ont fait l'objet de quelques initiatives présentées dans cette synthèse. D'autres types d'expériences, portées par les agriculteurs et/ou les citoyens, voient aussi le jour. Téléchargez et consultez cette étude, des questions en rapport avec les informations contenues dans ce dossier vous seront demandées dans votre document "Fil rouge". B. L'accès au foncier: leviers et outils Comprendre les enjeux, difficultés et modes d'accès au foncier dans le cadre d'une installation en AB permet de comprendre les mécanismes de régulation des exploitations. Attention En vous aidant de votre fichier "Fil rouge" repérez dans le document suivant, quelles sont les instances, les outils d'aménagement et de planification du foncier. 1. Faciliter l'accès au foncier pour les porteurs de projet en AB Installation en agriculture biologique accompagner les porteurs de projet : état des lieux et dispositifs pour C. Quels sont les modes d'accès au foncier ? Plusieurs possibilités : louer, acheter, s'associer Les fermes à céder en France sont souvent disponibles à la fois à la vente et à la location. Si l'achat vous permet de constituer un patrimoine, il augmente considérablement les besoins en capitaux dès le départ de l'installation. Le remboursement des charges risque de fragiliser votre installation les premières années. La location est une option à prendre en compte si le capital de départ est limité et, encore plus si les autres investissements représentent une somme importante. Les fermes à céder en France sont souvent disponibles à la fois à la vente et à la location. Si l'achat vous permet de constituer un patrimoine, il augmente considérablement les besoins en capitaux dès le départ de l'installation. Le remboursement des charges risque de fragiliser votre installation les premières années. La location est une option à prendre en compte si le capital de départ est limité et, encore plus si les autres investissements représentent une somme importante. 10 Etat des lieux sur le foncier agricole 1. La location Le fermage est le statut qui définit le rapport entre les propriétaires bailleurs d'une propriété à usage agricole et les fermiers locataires. Il est défini par un ensemble de lois (Code rural français [Code Rural Français]) et par des arrêtés préfectoraux. Le contrat mis en place est le bail rural. a) Le bail rural écrit Il est rédigé et signé par les parties avec ou sans intervention du notaire. Lorsqu'il n'y a pas d'acte notarié, le bail peut tout de même être enregistré au centre des impôts afin de bénéficier des taux réduits lors d'une acquisition. L'acte notarié est obligatoire pour les baux d'une durée supérieure à 12 ans. b) Le bail rural verbal Il est valable à partir du moment où il est conclu à titre onéreux (paiement en espèce ou en nature) par les parties. Il peut être déclaré au centre des impôts mais faute de trace écrite, il peut être source de conflit entre le bailleur et le preneur. c) Le montant du fermage Le montant du fermage est fixé par arrêté préfectoral entre un minimum et un maximum. Ce montant est défini chaque année en fonction de l'indice départemental des fermages. Il tient compte de la qualité et de la situation géographique des terres. d) Autres contrats en dehors du statut de fermage. i Le bail emphytéotique Il doit être effectué par acte notarié et peut avoir une durée comprise entre 18 et 99 ans. Le loyer est fixé librement. Ce type de bail n'est pas renouvelable et le preneur n'a aucun droit de préemption en cas de vente ni d'indemnité de sortie. ii Le commodat C'est un contrat qui concerne le prêt d'un objet ou d'un bien immobilier à titre gratuit. L'emprunteur a une obligation de restitution envers le prêteur qui s'engage à laisser l'usage de la propriété pendant la durée du prêt et à rembourser les dépenses extraordinaires, nécessaires et urgentes. iii La convention de mise à disposition (CMD) C'est une location dont l'intermédiaire est la SAFERSAFER (Société d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural). Elle a une durée maximum de 3 ans pour une surface supérieure à deux Unités de Référence (l'U.R. est la base déterminant les seuils utilisés pour le contrôle des structures. Elle est égale à 2 SMI dans la plupart des cas) et de 12 ans pour une surface inférieure à 2 U.R. La mise en valeur des terres doit être réalisée par un agriculteur. Les petites parcelles : dans certains départements, lorsque la superficie d'une parcelle est inférieure à un seuil fixé par arrêté préfectoral (un hectare et demi en général) et qu'elle ne constitue ni un corps de ferme ni une partie essentielle de l'exploitation, celle-ci n'est pas soumise au statut de fermage. La durée du bail est fixée librement. Les conventions pluriannuelles d'exploitation ou de pâturage : elles sont limitées aux zones de montagne, d'économie pastorale ou extensive dans le périmètre des 11 Etat des lieux sur le foncier agricole Associations Foncières Pastorales (AFPAFP). La limite de durée et les prix sont fixés par arrêté préfectoral. Le bail environnemental est une nouvelle forme de bail qui permet d'inscrire dans la gestion d'un site, une liste limitative de pratiques culturales susceptibles de protéger l'environnement. Le non-respect par le preneur des clauses environnementales inscrites dans le bail peut conduire à sa résiliation. 2. L'achat du foncier a) La démarche d'acquisition L'acquisition de foncier peut se faire par l'achat direct, par l'intermédiaire d'une agence immobilière ou de la SAFER. Avant la ratification et la signature de l'acte final de vente, un compromis de vente doit être signé. Ce document engage le vendeur et l'acquéreur. Ce dernier doit verser un dépôt de garantie et le vendeur s'engage à ne pas retirer le bien de la vente et à ne pas le vendre à un tiers. Pour l'achat d'une terre agricole, un délai de deux mois est nécessaire avant la signature de l'acte de vente. Ce délai correspond à la durée pendant laquelle la SAFER peut préempter. L'acte de vente doit être notarié et établir les différentes clauses à respecter. b) Les frais à payer Certains frais doivent être rajoutés au prix d'achat de la propriété. Ils correspondent aux honoraires du notaire, au coût de la publication à la conservation des hypothèques et aux droits d'enregistrement (ou « droits de mutation ») payés au Trésor public (environ 4,80 % sur le montant d'acquisition du foncier et des bâtiments). D'autres frais peuvent se rajouter : frais liés à l'établissement de baux ruraux ou à la constitution d'une société si cela fait intervenir le notaire. L'achat d'une propriété via la SAFER vous exonère des droits de mutation. Cela s'applique également pour les jeunes agriculteurs. c) L'achat collectif L'achat collectif de foncier peut vous permettre d'alléger les charges financières liées à l'achat d'une propriété. Vous pouvez faire participer vos amis, votre famille ou des personnes qui soutiennent votre projet à l'acquisition de foncier. Les deux structures juridiques les plus utilisées pour l'achat collectif de foncier sont la Société Civile Immobilière (SCI) et le Groupement Foncier Agricole (GFA). Une SCI est composée d'au moins deux associés qui peuvent être des personnes physiques ou morales. Cette structure permet d'acquérir à plusieurs des bâtiments et des terrains agricoles ou non. Elle n'est pas limitée en surface. Le GFA est une SCI propre au domaine agricole. Il est composé d'au moins deux associés qui doivent être des personnes physiques. Le GFA peut être bailleur ou exploiter directement les terres, les apporteurs de capitaux peuvent être des non exploitants. Si le GFA loue les terres, il est soumis au statut de fermage. En tant qu'associé du GFA vous pouvez envisager d'acheter progressivement des parts sociales aux autres associés non exploitants. La constitution d'un GFA pour l'achat d'une propriété peut vous permettre d'alléger considérablement la charge financière de départ. Enfin, si vous avez un projet, que vous avez identifié du foncier pour le réaliser, vous pouvez également solliciter Terre de Liens qui a mis en place La Foncière 12 Etat des lieux sur le foncier agricole Terre de Liens, un outil d'acquisition collective du foncier financé par l'épargne privée qui permet d'acheter des fermes et de les louer aux porteurs de projet avec un bail environnemental adapté aux enjeux locaux en termes d'environnement. 3. La cession Si le fermier locataire est en cours de bail : cession de bail à un autre agriculteur. Si le fermier locataire est en fin de bail : soit les terres deviennent libres, soit le propriétaire les récupère (pour son exploitation ou celle de ses enfants). Complément Les propriétaires profitent parfois d'une fin d'activité pour indemniser l'exploitant sortant et revendre les terres libres d'occupation plu chères. Si le prix de cession est trop élevé par rapport à la valeur du bien, la SAFER peut préempter et s'opposer à la vente. Au moment d'une vente de terre, s'il y a un bail en cours sur les terres, le fermier locataire est propriétaire. Les agriculteurs en place peuvent aussi aider les jeunes à s'installer. En effet, certains font le choix de se séparer d'un ou 2 ha de terres qui permettront l'installation d'un maraîcher par exemple. Des agriculteurs poches de l'âge de la retraite peuvent envisager une transmission progressive et anticiper leur départ de quelques années afin de travailler avec de jeunes futurs repreneurs. La sensibilisation et l'accompagnement des cédants dans ces démarches sont indispensables. 4. Autres modes a) L'aide à l'acquisition différée de foncier Cette aide vise à permettre à un jeune agriculteur en cours d'installation de saisir une opportunité d'achat de foncier (le candidat ne peut en effet acheter et s'installer avant la fin du parcours, et de la finalisation du plan de financement, sous peine de perdre le droit à la DJA et aux prêts bonifiés JA). Dans le cadre de partenariats (prêts et portages financiers) avec les Collectivités territoriales, les organismes bancaires, les syndicats agricoles, les Safer peuvent acheter le foncier convenant au projet des futurs candidats JA et le gérer pendant plusieurs mois. Les terres peuvent être exploitées temporairement par un autre exploitant via une Convention d'Occupation Précaire et Provisoire. Le jeune signe une Promesse d'Achat. Ces opérations sont étudiées en CDOA. b) L'Aide à la Transmission des Exploitations (ATE) L'Aide à la Transmission des Exploitations est une aide financière accordée par l'Etat aux chefs d'exploitation entre 56 et 65 ans sans successeur, qui transmettent tout ou partie de leur exploitation à un ou plusieurs jeunes hors-cadre familial bénéficiant des aides jeune agriculteur. 13 La gestion du foncier agricole 14 La gestion du foncier agricole II - II Le contrôle des structures 15 Trouver du foncier 17 Le contrôle des structures En France, le marché du foncier agricole est un marché contrôlé et on ne peut acheter librement les terres et propriétés rurales. Un contrôle administratif du transfert de foncier existe depuis les années 50. Aujourd'hui, les objectifs du contrôle des structures sont : favoriser l'installation des agriculteurs/agricultrices, y compris les agriculteurs pluriactifs ; favoriser l'agrandissement des exploitations agricoles dont la surface, les références de production ou les droits à aides sont insuffisants ; empêcher le démembrement d'exploitations agricoles viables permettant de réaliser un des deux points cités cidessus. Le contrôle des structures se fait par l'application de plusieurs mesures. A. Le contrôle des structures En France, le marché du foncier agricole est un marché contrôlé et on ne peut acheter librement les terres et propriétés rurales. Un contrôle administratif du transfert de foncier existe depuis les années 50. Aujourd'hui, les objectifs du contrôle des structures sont : favoriser l'installation des agriculteurs/agricultrices, y compris les agriculteurs pluriactifs ; favoriser l'agrandissement des exploitations agricoles dont la surface, les références de production ou les droits à aides sont insuffisants ; empêcher le démembrement d'exploitations agricoles viables permettant de réaliser un des deux points cités ci-dessus. Le contrôle des structures se fait par l'application de plusieurs mesures : l'autorisation d'exploiter / la Commission Départementale d'Orientation de l'Agriculture (CDOA) 1. L'autorisation d'exploiter Avant de signer un bail ou un acte d'acquisition d'une parcelle ou d'une exploitation agricole, vous devez obtenir une autorisation d'exploiter. Il s'agit d'une autorisation administrative nécessaire à l'exploitation d'une terre qui se libère, sous certaines conditions qui sont précisées dans chaque Schéma Directeur Départemental des 15 La gestion du foncier agricole Structures (SDDS). Ce dernier fixe, entre autres, des fourchettes minimum / maximum pour les seuils de surface qu'une exploitation ne doit pas dépasser pour l'attribution préférentielle de droits à produire, définis en fonction de l'unité de référence (UR) du département. La Direction Départementale de l'Equipement et de l'Agriculture (DDEA) du département où vous souhaitez vous installer vous informera sur les situations dans lesquelles l'autorisation d'exploiter est nécessaire et sur la démarche à suivre. La demande d'autorisation d'exploiter peut être faite (auprès de la DDEA) en parallèle à la signature d'une promesse de bail ou d'achat. Le délai de réponse peut être de 4 à 6 mois. 2. La Commission Départementale d'Orientation de l'Agriculture (CDOA) La CDOA est composée de membres des organisations professionnelles agricoles du département, des représentants de l'Etat et des collectivités territoriales, d'experts et d'associations. Généralement, elle est consultée à chaque fois que le préfet doit déterminer des priorités dans le cadre des orientations fixées par le plan de développement rural hexagonal (PDRH). Elle donne son avis sur : les projets d'installation des jeunes agriculteurs, les aides publiques accordées dans le cadre de la modernisation des exploitations, les demandes individuelles d'agrandissement des exploitations, les demandes d'autorisations d'exploiter, l'attribution des quotas, le transfert de droits à primes. La CDOA n'a qu'un rôle de consultant, les décisions définitives sont prises par le préfet ou le tribunal administratif. 3. La Société d'Aménagement Foncier et d'Etablissement Rural (SAFER) Les SAFER existent depuis 1960, leur premier objectif a été de réorganiser les exploitations agricoles dans le cadre de la mise en place d'une agriculture plus productive. Depuis leur création leur rôle s'est élargi et aujourd'hui elles ont pour mission de faciliter l'accès des terres aux agriculteurs et d'accompagner les collectivités dans leur politique de maintien des terres agricoles et de protection des espaces et des ressources naturelles. L'intervention de la SAFER consiste à réaliser des études et des actions foncières d'achat, de vente ou de gestion temporaire de biens agricoles et ruraux, puis à les revendre ou à les mettre à disposition des candidats dont le projet répond le mieux aux politiques d'aménagement locales dans le respect des missions. Le groupe est constitué de 27 SAFERCarte des SAFER, présentes sur tout le territoire français. 4. Le Schéma Directeur Départemental des Structures (SDDS) Tout d'abord, le volet foncier de la loi de d'orientation de 1980 introduit la possibilité pour les départements de rédiger chaque année un schéma directeur départemental des structures (SDDS) dans lequel sont fixées les priorités en terme de structures agricoles pour le département (installations/ agrandissements/ 16 La gestion du foncier agricole type de projets). Il doit être discuté entre l'administration et la profession agricole, ce qui lui confère une plus grande visibilité et implication de la part de la profession. Le principal objectif de ce SDDS est de fournir une base légale des motivations pour les décisions qui vont être prises dans le cadre de la politique de contrôle des structures. Pour tendre vers cet idéal d'exploitation de taille intermédiaire, on instaure un cadre juridique qui va limiter, d'une part, les possibilités de créer des exploitations de taille inférieure et, d'autre part, celles d'agrandir à outrance les exploitations existantes. 5. La Surface Minimum d'Installation (SMI) La loi de 1962 crée une surface minimum d'installation (SMI) en-dessous de laquelle on estime que l'installation ne doit pas être encouragée, car non rentable économiquement. Cette SMI est promulguée par arrêté préfectoral (et révisée périodiquement) au sein du SDDS après consultation par le préfet des collectivités locales et des organismes agricoles. Elle est déterminée par petite région agricole, pondérable par type de culture. À l'origine, on la définissait comme le seuil de survie d'une exploitation en polyculture élevage. Celle-ci détermine depuis 1981 le statut d'agriculteur (cotisant à la Mutualité Sociale AgricoleMSA), que l'on obtient lorsqu'on a une surface d'au moins 0,5 SMI. C'était aussi en fonction de cette SMI que l'on fixait la surface au-delà de laquelle on jugeait bon de demander une autorisation d'exploiter avant la création de l'Unité de Référence (UR) par la Loi d'Orientation Agricole de 1999. 6. L'Unité de Référence (UR) Celle-ci est définie à l'article 312-5 du Code RuralArticle 321-5 du Code Rural et de la pêche maritime comme suit : c'est « la surface qui permet d'assurer la viabilité de l'exploitation compte tenu de la nature des cultures et des ateliers de production hors sol ainsi que des autres activités agricoles ». Il s'agit encore une fois de s'assurer de la capacité des exploitations à vivre et se développer dans l'environnement économique actuel. L'UR est calculée par rapport aux orientations définies au niveau départemental ainsi que par rapport à la taille moyenne des exploitations de la zone dans les cinq dernières années. Une UR représente en moyenne deux SMI La principale différence avec la SMI est la prise en compte du type de culture dans le calcul de rentabilité économique escomptée de l'exploitation par rapport à sa surface. Cette U.R. sert de référence pour demander ou non une autorisation d'exploiter. B. Trouver du foncier Savoir ce que l'on cherche est indispensable, mais savoir où et comment chercher l'est également. Il existe plusieurs interlocuteurs pour la recherche de foncier. 1. Interlocuteurs Définition : L'ADASEA (ou la Chambre d'agriculture) L'ADASEAADASEA est l'Association Départementale pour l'Aménagement des 17 La gestion du foncier agricole Structures des Exploitations Agricoles. Elle accompagne les porteurs de projet et les exploitants sur le plan administratif et réglementaire. Dans son Répertoire Départemental à l'Installation (RDI), elle recense les exploitations et les structures agricoles en recherche d'un repreneur ou d'un associé. Les fermes à céder sont consultables sur le site internet : repertoireinstallation.comhttp://repertoireinstallation.com1 Définition : La SAFER Les conseillers de la SAFER peuvent vous accompagner dans la recherche de foncier et vous apporter un appui administratif, fiscal, juridique et financier pour l'acquisition d'une propriété agricole. Les offres légales de vente de la SAFER sont publiées pendant quinze jours à la Mairie et dans deux journaux locaux. Pour connaître ces offres, vous pouvez également consulter le site internet www.proprietes-rurales.com , bien qu'il s'adresse plutôt aux grandes fortunes. Définition : La recherche sur le terrain Ne laissez pas de côté la presse locale (Paru Vendu, Village Magazine, La Creuse Agricole et surtout les annonces de Campagnes Solidaires2 ...), ni l'information que peuvent vous fournir notaires, collectivités locales (communes et communautés de communes) et agents immobiliers. Le bouche à oreille est un moyen très efficace pour dénicher l'offre que vous cherchez. En matière de foncier l'information est détenue en priorité dans l'entourage proche des cédants ou des vendeurs. Si vous avez déjà ciblé un périmètre géographique où vous souhaitez vous installer, il est essentiel de vous y faire connaître, de faire connaître votre projet d'installation, et votre recherche de foncier. Définition : L'appui à « Terre de Liens » Terre de LiensTerre de Liens est né en 2003 de la convergence de plusieurs mouvements liant l'éducation populaire, l'agriculture biologique et biodynamique, la finance éthique, l'économie solidaire et le développement rural. Terre de Liens est depuis devenue trois entités : une association, une foncière et un fonds de dotation. L'association Terre de Liens existe depuis 2003. Elle assure le fonctionnement bénévole de la foncière. La Foncière Terre de Liens est une société en commandite par actions4 née officiellement le 11 décembre 2006 avec un capital de 57 500 €, à l'initiative de l'association Terre de liens et de la coopérative la Nef. La Fondation Terre de Liens récolte les dons (argents, terres, fermes...), a été créée en mai 2013 et succède à un fonds de dotation. L'association nationale fédère les associations régionales, présentes à l'heure actuelle dans toutes les régions de France, à l'exception de la Corse. La Foncière Terre de Liens est un outil permettant d'émettre des actions afin de recueillir de l'épargne citoyenne. Celle-ci est utilisée pour acquérir des fermes en vue de l'installation de paysans pratiquant l'agriculture paysanne, biologique ou biodynamique. Ces agriculteurs louent les terres à Terre de Liens selon les principes du fermage. Terre de Liens signe avec ses fermiers des baux ruraux environnementaux, qui possèdent des clauses obligeant le fermier à respecter des règles environnementales (agriculture biologique, préservation de haies, mares, 1 - repertoireinstallation.com 2 - http://www.confederationpaysanne.fr/les_annonces_de_campagnes_solidaires_11.php 18 La gestion du foncier agricole zones humides, etc.) Complément Les Adear vous proposeront de rencontrer les paysans de leur réseau ; vous pouvez également solliciter des rendez vous auprès des maires des communes retenues, où vous présenterez votre projet. Vous pouvez aussi, directement, tenter de repérer les parcelles ou propriétés qui vous intéressent (surtout si elles ne sont pas exploitées !) et identifier leurs propriétaires grâce au cadastre. Dans tous les cas, c'est à vous de prendre l'initiative de la rencontre, et de convaincre vos interlocuteurs de la pertinence de votre projet. Vous devez marquer leur esprit pour qu'ils relayent votre recherche auprès de leurs connaissances, et pour qu'ils vous recontactent le jour où une opportunité se présentera à eux. 19 La gestion du foncier agricole 2. Les modes d'accès à la terre Les modes d'accès au foncier 20 Qu'est ce que le fermage ? 21 Qu'est ce que le fermage ? III - III Qu'est ce que le fermage ? 23 Indices et situation dans la Nièvre 26 Historique, définition et principes du fermage A. Qu'est ce que le fermage ? 1. Définition Méthode Comprendre ce que signifie l'accès au foncier via un statut du fermage Exemple 2. Histoire du fermage Historique du fermage et du metayage (exemple dans les landes) Cinquante ans de la loi fermage et métayage dans les Landes 3. Les principes du fermage La location de foncier agricole entre un propriétaire (le bailleur) et un fermier (le preneur) est régie par les dispositions générales du statut du fermage et du métayage, définies par les articles L.411-1 et suivants et R.411-1 et suivants du code rural. Des arrêtés, pris en application du code rural, définissent les règles de fixation du montant du fermage en fonction, d'une part de la valeur agronomique et de la situation des terres et d'autre part en fonction de la valeur des bâtiments agricoles et des bâtiments d'habitation. Les loyers sont donc encadrés à l'intérieur de minima et de maxima. Le montant de la location est réactualisé chaque année, en tenant compte de l'arrêté préfectoral constatant la variation de l'indice des fermages, pris après 23 Qu'est ce que le fermage ? consultation de la commission consultative des baux ruraux. Ces règles s'appliquent à l'ensemble des propriétaires de biens agricoles (terres, prairies naturelles ou artificielles, vignes et autres cultures pérennes, bâtiments d'exploitation et d'habitation attachés à l'exploitation) et à l'ensemble des personnes exerçant une activité agricole à titre professionnel. Pour les exploitants, un bail leur permet d'exercer une activité agricole sur des biens dont ils ne sont pas propriétaires, dans le cadre d'une relation contractuelle régie par le statut du fermage. Pour les propriétaires fonciers, un bail concourt à la préservation de leur patrimoine tout en leur conférant un revenu foncier et en les déchargeant pour partie des obligations d'entretien de leurs biens. Le choix de la durée de ce bail, de son contenu et de ses modalités d'établissement doivent s'exercer dans le respect des dispositions impératives du statut du fermage mais également en fonction des choix de gestion patrimoniale du propriétaire (bail à long terme, ....) et des orientations de l'exploitant agricole (co-preneurs, mis à disposition d'une société agricole, ...). Hormis le respect impératif des dispositions du code rural relatives au statut du fermage, les baux doivent également respecter impérativement les arrêtés préfectoraux auxquels sont soumis les biens agricoles concernés. Un bail à ferme ne peut être conclu que si le preneur a obtenu au préalable une autorisation d'exploiter, s'il est soumis au contrôle des structures. a) La conclusion du bail Méthode Qu'il soit verbal ou écrit, le bail est automatiquement soumis au statut du fermage lorsque la superficie des terres louées est au moins égale à 1 hectare (en Loir-etCher) (ou 50 ares en présence de plusieurs propriétaires). Le loyer (fermage) n'est pas libre. Il doit s'inscrire dans la fourchette prévue par arrêté préfectoral (articles 3 et 4 de l'arrêté du 28 septembre 1998 pour les terres et bâtiments d'exploitation). Il est ensuite indexé tous les ans en fonction des indices départementaux ou du cours des denrées (voir l'article consacré à l'actualisation des fermages de l'année en cours). b) Durée, renouvellement et fin de bail Méthode La durée initiale du bail agricole est de 9 ans. A défaut de congé délivré par le preneur ou par le propriétaire dans les délais légaux, le bail se renouvelle par tacite reconduction pour une nouvelle période de neuf années. Il se renouvelle dans les mêmes conditions, sauf à ce que les parties souhaitent y apporter des modifications.La durée initiale du bail agricole est de 9 ans. A défaut de congé délivré par le preneur ou par le propriétaire dans les délais légaux, le bail se renouvelle par tacite reconduction pour une nouvelle période de neuf années. Il se renouvelle dans les mêmes conditions, sauf à ce que les parties souhaitent y apporter des modifications. Le code rural prévoit de façon limitative les cas dans lesquels les parties peuvent résilier ou ne pas renouveler le bail. Parmi ceux-ci :Le code rural prévoit de façon limitative les cas dans lesquels les parties peuvent résilier ou ne pas renouveler le bail. Parmi ceux-ci : Sur l’initiative du bailleur Demande de résiliation pour faute du preneur (défaut de paiement d'une ou 24 Qu'est ce que le fermage ? plusieurs échéances du fermage, agissements de nature à compromettre la bonne exploitation du fonds) Demande de non-renouvellement pour reprise (à des fins d'exploitation par le bailleur, son conjoint ou l'un de ses descendants) Changement de la destination agricole du bien loué Reprise (limitée) pour construire une maison d'habitation ou adjoindre des dépendances à une maison existante (à son bénéfice ou celui de l'un des membres de sa famille) Sur l'initiative du preneur Cessation d'activité pour départ en retraite ou préretraite Incapacité grave et permanente Pour mettre en œuvre ces dispositions, le code rural impose des conditions de fonds (autorisation d'exploiter, capacité professionnelle, ...) et de forme (préavis, exploit d'huissier, saisine nécessaire ou non du tribunal, ...), spécifiques à chaque motif de rupture du bail, qu'il convient de respecter sous peine d'inopposabilité. La résiliation amiable est par ailleurs possible à tout moment. Des indemnités pour amélioration apportées par le preneur peuvent lui être dues par le propriétaire (en tenant compte de leur durée d'amortissement). c) La transmission du bail La sous-location est totalement prohibée en matière de bail rural, quand bien même le bailleur y donnerait son accord. Il s'agit d'une cause de résiliation du bail (et non seulement celle de la sous-location). Toutefois, le preneur, qui n'a eu aucun comportement fautif à l'égard du propriétaire, peut céder son bail à son conjoint participant aux travaux de l'exploitation ou à l'un de ses descendants directs, avec l'autorisation préalable du bailleur. La demande d'autorisation de cession doit respecter le formalisme imposé par le code rural. En cas de contestation de ce dernier, le tribunal paritaire des baux ruraux tranche le litige en pesant les intérêts du locataire et ceux du propriétaire. Toute autre cession est inopposable au bailleur. En cas de décès du preneur, le bail ne s'éteint pas mais se transmet aux conjoints, ascendants et descendants participant à l'exploitation ou y ayant participé au cours des 5 dernières années. En cas de décès du bailleur, le bail s'impose aux nouveaux propriétaires. Certaines de ces dispositions sont aménagées en matière de baux à long terme (baux de 18 ans, de 25 ans, de carrière). 4. Fermage et métayage : différences et critères de choix Fondamental Le fermage et le métayage sont deux types de baux ruraux ayant chacun leur propre régime juridique. Leur distinction repose principalement sur le mode de rémunération du propriétaire. Le principal critère pour différencier les deux régimes repose en effet sur la nature de la contrepartie dont bénéficie le bailleur en échange de la location des terres. Alors qu'en cas de fermage, le propriétaire perçoit un loyer dont le montant est déterminé, en cas de métayage il va percevoir une part des produits de l'exploitation. De cette distinction résultent plusieurs conséquences. 25 Qu'est ce que le fermage ? a) Fermage et loyer Dans un bail à ferme, le montant du loyer est déterminé au sein du contrat. La rémunération du propriétaire correspond donc à une somme d'argent fixe. La détermination de son montant fait néanmoins l'objet d'un encadrement par le Code rural. Les parties ne peuvent fixer le prix qu'entre des maxima et des minima arrêtés chaque année par le préfet du département. La fixation du montant du loyer dépend notamment de la durée du bail, de l'état et de l'importance des bâtiments d'habitation et d'exploitation, de la qualité des sols ainsi que de la structure parcellaire du bien loué. b) Métayage et partage des produits En cas de métayage, le montant perçu par le bailleur n'est pas déterminé à l'avance puisque la valeur des produits de l'exploitation dépend de divers facteurs (conditions climatiques, variation des prix...). Dans tous les cas, ces produits font l'objet d'un partage entre le bailleur et le métayer. En principe, ce partage s'effectue en nature mais il peut également consister en une répartition des recettes après la vente des produits. Le Code rural (article L417-3) précise que la part du bailleur ne peut être supérieure au tiers de l'ensemble des produits (des dérogations à cette règle peuvent néanmoins être accordées par le tribunal paritaire des baux ruraux). Ce tiercement s'applique aussi bien aux produits qu'aux charges d'exploitation (entretien, réparation, pertes de récoltes, etc.). Conséquence de ces règles : dans le cas du métayage, le propriétaire a la qualité d'exploitant agricole, contrairement au bailleur à ferme. B. Indices et situation dans la Nièvre Fondamental : L'indice national des fermages et sa variation annuelle L'indice national des fermages et sa variation annuelle sont constatés avant le 1er octobre de chaque année. Selon un arrêté du 5 août 2013 (qui a retiré l'arrêté erroné du 16 juillet 2013) : l'indice du revenu brut Image 2 Indice en base 100 en 2009 d'entreprise agricole national à l'hectare retenu pour 2013 est de 108,36 (indice en base 100 en 2009) ; l'indice du prix du produit intérieur brut retenu pour 2013 est de 104,16 (indice base 100 en 2009) ; l'indice national des fermages s'établit pour 2013 à 106,68. Exemple : Pour un fermage de 1.800 euros l'hectare... Pour un fermage de 1.800 euros l'hectare réglé en octobre 2012 au propriétaire, à l'échéance d'octobre 2013, le locataire devra payer la somme de 1.847 euros [1.800 x (106,68 / 103,95)]. L'évolution est stable par rapport à l'an dernier. 26 Qu'est ce que le fermage ? 1. Historique de l'indice de référence des loyers Pour 2013, l'indice des fermages, qui détermine le loyer des terres nues et des bâtiments d'exploitation agricole, est établi à 106,68 (contre 103,95 en 2012, l'année 2009 constituant la base 100). 2. Dans la Nièvre... Arrêté portant fixation des cours moyens du vin et actualisant les valeurs locatives applicables aux baux ruraux dans le département de la Nièvre. * * * Téléchargez ci dessous une synthèse sur "Bail rural et statut du fermage" 27 IV - Analyse de cas IV Quelques situations particulières 29 Exercice sur un cas pratique 32 Pour comprendre les situations particulières soumises à questionnement de la part d’agriculteurs A. Quelques situations particulières Objectifs Voici quelques questions posées par des agriculteurs, l'objectif de cette activité étant de vous présenter des situations particulières 1. Situations particulières a) Parcelle de subsistance en location Exemple Je vais prendre ma retraite en octobre 2000. Parmi les terres que j'exploite, l'une d'elles est louée à ma soeur. Depuis quarante ans je suis locataire de cette parcelle qui fait 40 ares. Une fois à la retraite, me sera-t-il possible de garder cette parcelle comme parcelle de subsistance? Fondamental La loi autorise l'agriculteur partant à la retraite à conserver une petite superficie de terres dont il poursuit la mise en valeur pour sa subsistance. La surface maximale de cette parcelle diffère selon les départements. Elle est fixée dans le schéma directeur départemental des structures et ne peut être supérieure à un cinquième de la surface minimale d'installation (SMI). Les textes ne parlent que de mise en valeur d'une parcelle de subsistance. On peut donc supposer que l'exploitation de cette parcelle puisse être faite en propriété ou en fermage, à partir du moment où le propriétaire accepte de continuer à louer. Mais attention, qui dit parcelle de subsistance, dit superficie limitée, donc parfois bail de petite parcelle. 29 Analyse de cas Or, ce type de location n'est pas soumis à certaines dispositions du statut du fermage, notamment le droit au renouvellement, la durée du bail et les règles pour délivrer congé. Renseignez-vous auprès de la direction départementale de l'agriculture et de la forêt (DDAF) pour connaître la superficie de subsistance autorisée dans votre département. b) Fermage et sous location Exemple : Le fermier prend en pension des animaux Je suis locataire d'une pâture. Pendant deux années consécutives, j'ai pris en pension des animaux appartenant à un autre agriculteur. L'ayant informé que je ne pourrai pas lui prendre de bêtes cette année, il prétend être titulaire d'un bail. Qu'en est-il vraiment? Fondamental L'article L.411-35 du Code rural interdit au preneur de sous-louer les biens mis à sa disposition. L'interdiction est d'ordre public. D'après la jurisprudence, nous sommes en présence d'une sous-location prohibée lorsque le preneur a mis le bien loué ou une partie de celui-ci à la disposition d'un tiers moyennant un loyer, une redevance ou une autre contrepartie. En cas de litige, le juge va déterminer la nature de la convention passée par le preneur. Il faut savoir que la prise en pension d'un troupeau appartenant à un tiers, moyennant un prix ou une contrepartie quelconque, a déjà été considérée par les tribunaux comme une sous-location prohibée. Et même si l'opération est intervenue sans contrepartie, elle peut être comprise comme une cession de bail ce qui est formellement interdit sauf exceptions (descendants, conjoint). L'agriculteur ne peut donc pas réclamer un bail. Mais plus grave, votre propriétaire a la possibilité de demander la résiliation du contrat de location auprès du tribunal paritaire des baux ruraux pour sous-location prohibée. c) Vente d'herbe et bail rural Exemple J'exploite un pré dont je vends l'herbe depuis six années consécutives. J'ai entretenu et amendé ce terrain, que personne ne voulait, pour une somme forfaitaire réglée chez le notaire. Aujourd'hui, cette parcelle est à vendre. Le propriétaire veut en faire profiter le fils de l'ancien fermier. Puis-je bénéficier du droit de préemption sur cette parcelle? Fondamental En principe, les contrats de vente d'herbe tombent sous le coup du statut du fermage et donc du droit de préemption. En application de l'article L.411-1 du Code rural, toute cession exclusive des fruits de l'exploitation, lorsqu'il appartient à l'acquéreur de les recueillir ou de les faire recueillir, est réputée constituer un bail rural. Mais il ne s'agit que d'une présomption simple. Le propriétaire peut donc la renverser s'il démontre que le contrat n'a pas été conclu en vue d'une utilisation continue ou répétée du fonds, ni dans l'intention de faire échec au statut du fermage. La convention n'est susceptible d'échapper au statut du fermage que si des raisons légitimes justifient la cession temporaire des fruits de l'exploitation (circonstances économiques, accident). Si le propriétaire ne peut pas apporter cette preuve, le 30 Analyse de cas contrat sera soumis au statut du fermage. Par ailleurs, il a été jugé par la Cour de cassation que les ventes d'herbes, même purement saisonnières, reconduites au cours des périodes successives au profit d'un même acquéreur, entrent dans le statut du fermage. En cas de litige, vous devez vous adresser au tribunal paritaire des baux ruraux pour faire requalifier la convention. A partir du moment où le contrat est soumis au statut du fermage, deux cas de figure peuvent se présenter : Si c'est un bail à ferme, en tant que fermier vous bénéficiez d'un droit de préemption. En revanche, si c'est un bail de petites parcelles, ce contrat échappe en partie au statut du fermage. Il n'est pas soumis aux règles relatives au droit de préemption. Dans chaque département, un arrêté préfectoral fixe le seuil de superficie en dessous duquel la location n'est pas soumise à certaines dispositions du statut. Vous devez vous adresser à la Direction départementale de l'agriculture et de la forêt (DDAF) pour connaître cette limite. d) Vente: la Safer peut demander la révision du prix = préemption 31 Analyse de cas Exemple Je suis en train de vendre mon exploitation. Si la Safer préempte, à quel prix peutelle le faire: au prix du compromis ou bien peut-elle exiger un prix inférieur? 32 Analyse de cas Fondamental Si la Safer ne renonce pas à son droit de préemption, elle peut accepter l'offre présentée dans le compromis (le propriétaire ne peut plus alors renoncer à son projet de vente) ou faire une offre d'achat à ses propres conditions, lorsqu'elle estime que le prix et les conditions de l'aliénation sont exagérés. Elle adresse alors au notaire chargé d'instrumenter la vente, son offre d'achat à ses conditions (article L. 143-10 du code rural). Face à cette dernière situation, le vendeur peut soit accepter l'offre d'achat, soit retirer le bien de la vente, ou encore, s'il n'entend pas traiter au prix proposé par la Safer, saisir le tribunal de grande instance afin que ce dernier révise le prix. Si dans un délai de six mois à compter de la notification de cette offre le vendeur n'a ni fait savoir qu'il acceptait, ni retiré le bien de la vente, ni saisi le tribunal, il est réputé avoir accepté l'offre de la Safer, qui acquiert alors le bien au prix qu'elle avait proposé. 2. Quelques documents types Complément : Bail à la ferme Complément : Arrêté fixant les maxima et minima du loyer des bâtiments d'habitation dans un abail rural 33 Analyse de cas Complément : Contrat type départemental B. Exercice sur un cas pratique Exercice pratique de rédaction de bail et calcul de fermage à reporter sur votre fichier "Fil rouge" Un propriétaire, Monsieur Durand, souhaite louer par bail à ferme 5 parcelles à Monsieur Martin, agriculteur sur la commune de Challuy. Les 5 parcelles, situées sur la commune de Challuy, ont les surfaces et les caractéristiques suivantes : parcelle n° 1 : 1 ha de très bons herbages (parcelle ZH1, « le bon pré ») parcelle n° 2 : 2 ha de terres à potentiel de rendement médiocre (parcelle ZH2, « les chétives terres ») parcelle n ° 3 : 3 ha de prairies humides donnant une production d'herbe médiocre (parcelle ZH3, « le grand marais ») parcelle n° 4 : 50 ares de prés non exploitables mécaniquement (parcelle ZH4, « le taillis ») parcelle n°5 : 4,60 hectares de terres à très bon potentiel (parcelle ZH5, « les terres noires ») Adresses - Monsieur Durand : 25 bd Léon Blum – 58000 NEVERS - Monsieur Martin : Le Grand Domaine – 58000 CHALLUY Monsieur Martin exploite déjà 100 ha. La location débute le 11 novembre 2013. Le fermage est à régler à terme échu le 11 novembre de chaque année. La variation de l'indice national des fermages entre 2013 et 2014 est la même qu'entre 2012 et 2013. La variation de l'IRL est de +2%. Monsieur Durand loue également à M. Martin une maison d'habitation et un bâtiment d'exploitation. La maison d'habitation a une surface de 120m². C'est une maison avec un système de chauffage performant, une très bonne isolation, des carrelages et enduits en très bon état. Le bâtiment d'exploitation est un bâtiment d'élevage conforme aux normes en vigueur, moderne, en bon état, aire paillée intégrale, bardé sur 3 faces. Il a surface de 200m². Question [Solution n°1 p 37] 1. Rédiger le bail à ferme 2. Calculer le fermage total à régler le 11 novembre 2014 3. Envoyer votre fichier "Fil rouge" à votre formateur pour valider cette séquence 34 Conclusion Vous pouvez télécharger l'ensemble de cette séquence au format PDF pour une consultation hors ligne. Attention, vous ne pourrez bien sur pas lire les vidéos ! 35 Solution des exercices > Solution n°1 (exercice p. 34) Votre formateur vous contactera pour s'entretenir avec vous sur les incohérences de votre travail. 37 Glossaire Métayage Le métayage est un contrat par lequel un propriétaire loue temporairement son domaine rural à une autre personne (le « métayer ») qui s'engage à le cultiver, moyennant un partage des fruits et des pertes de l'exploitation U.R Unité de Référence : " surface qui permet d'assurer la viabilité de l'exploitation compte tenu de la nature des cultures et des ateliers de production hors sol ainsi que des autres activités agricoles". 39 Signification des abréviations - ADEAR 'Association pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural http://www.jeminstallepaysan.org/ - CDOA La Commission Départementale d'Orientation de l'Agriculture met en œuvre les politiques communautaires, nationales et départementales d'accompagnement des agriculteurs. - DDEA Directions Départementales de l'Equipement et de l'Agriculture : - GFA Les Groupements Fonciers Agricoles exploitants ont pour objet l'exploitation directe (et non la location) des biens agricoles dont ils sont propriétaires. Leur régime juridique et fiscal est très proche de celui d'une société civile d'exploitation agricole (SCEA). - PDRH Programme de Développement Rural Hexagonal se compose d'un socle commun de mesures applicable dans l'ensemble des 21 régions et de volets régionaux spécifiques dont la programmation est confiée aux préfets de région. - SCI Société Civile Immobilière cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t %C3%A9_civile_immobili%C3%A8re - SDDS Le Schéma Directeur Départemental des Structures agricoles détermine les priorités de la politique d'aménagement des structures d'exploitation. - SMI Superficies minima d'installation fixant par petite région les surfaces en deçà desquelles les installations ne doivent plus être encouragées. Elle a ainsi été définie à l'origine comme la surface d'une exploitation de polyculture élevage sur laquelle un jeune ménage pourra disposer d'un revenu minimum.. 41 Références [ADASEA] http://www.adasea.net Les adasea sont des associations qui participent à la mise en œuvre des politiques publiques territoriales dans les domaines de l'agriculture, de l'aménagement et de l'environnement. [AFP] Association foncière pastorale. Elle a pour objet de : - Favoriser le regroupement, l'aménagement, l'entretien des fonds qui la constituent, - Contribuer au maintien, au développement de la vie rurale. L'Association foncière pastorale (AFP) est un regroupement de propriétaires de terrains (privés ou publics) constitué sur un périmètre agro-pastoral et accessoirement forestier, dans le but d'assurer ou de faire assurer la mise en valeur et la gestion des fonds inclus dans le périmètre constitué. Une Association foncière pastorale peut être de 2 types : autorisée, c'est-à-dire créée par arrêté préfectoral et dans ce cas, c'est un établissement public ; - libre, c'est-à-dire non sous soumise à la tutelle de l'administration, et de droit privé ; Face à la complexité foncière, au multiusage et aux diverses pressions qui s'exercent sur l'espace montagnard, l'AFP constitue un outil unique pour la gestion intégrée de l'espace pastoral et forestier, mais aussi pour la gestion de l'eau, de l'environnement et de la fréquentation touristique. L'AFP constitue également un cadre adapté pour l'installation agricole en zone difficile. [Article 321-5 du Code Rural] L'unité de référence est la surface qui permet d'assurer la viabilité de l'exploitation compte tenu de la nature des cultures et des ateliers de production hors sol ainsi que des autres activités agricole http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do? cidTexte=LEGITEXT000006071367&idArticle=LEGIARTI0000065833 17&dateTexte=&categorieLien=cid [Carte des SAFER] http://www.safer.fr/contacts.asp 43 Références [http://repertoireinstallati Le Répertoire Installation est une banque de données gérée à on.com] l'échelon départemental par l'ODARC. Il s'agit d'un outil visant à favoriser la transmission d'exploitations agricoles hors du cadre familial. Pour se faire, le répertoire recense d'une part les exploitations à céder et d'autre part les jeunes candidats à l'installation à la recherche d'une opportunité de reprise d'exploitation, puis réalise le lien entre les deux. [Lois Grenelle] La loi de programme relatif à la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, dit Grenelle 1, a été adopté le 21 octobre 2008 à l'Assemblée Nationale et le 10 février 2009 au Sénat. Concernant les Plans climat, l'art.7 du chapitre II stipule que : « Le rôle des collectivités publiques dans la conception et la mise en œuvre de programmes d'aménagement durable doit être renforcé. A cet effet, l'Etat incitera les régions, les départements et les communes et leurs groupements de plus de 50 000 habitants à établir, en cohérence avec les documents d'urbanisme, des plans climat-énergie territoriaux avant 2012 ». Concernant l'agriculture : Atteindre 6% en 2012 et 20% en 2020 de surface utile en agriculture biologique (Article 28). Développer une démarche de certification environnementale des exploitations agricoles, afin que 50 % des exploitations agricoles puissent y être largement engagées en 2012 (Article 28). Accroître la maîtrise de l'énergie des exploitations, afin d'atteindre un taux de 30% d'exploitations agricoles à faible dépendance énergétique d'ici 2013 (Article 28). Recourir, pour l'approvisionnement des services de restauration collective, à des produits biologiques pour une part représentant 15 % des commandes publiques en 2010 et 20% en 2012, ainsi que, pour une part identique, à des produits saisonniers ou à faible impact environnemental du fait de leurs conditions de production et de distribution (Article 42). Tout sur le Grenelle de l'environnement : http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Le-Grenelle-de-lenvironnement-de-.html Loi Grenelle 2: http://www.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Grenelle_Loi-2.pdf [MSA] Mutualité Sociale Agricole : http://www.msa.fr [SAFER] Les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) permettent à tout porteur de projet viable - qu'il soit agricole, artisanal, de service, résidentiel ou environnemental - de s'installer en milieu rural. Les projets doivent être en cohérence avec les politiques locales et répondre à l'intérêt général. http://www.safer.fr/ 44 Références [Terre de Liens] Terre de liens est un mouvement citoyen qui apporte une réponse collective pour favoriser l'accès au foncier, sécuriser son usage, et développer des modes de vie et des pratiques agricoles soutenables. http://www.terredeliens.org/ 45 Webographie [Code Rural Français] http://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do? cidTexte=LEGITEXT000006071367&dateTexte=20080505 47
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