Les fortifications de Vauban

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Les fortifications de Vauban
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 1
Les fortifications de Vauban
Le Réseau des Sites Majeurs
Dossier de Presse
7 Juillet 2008
Inscription des fortifications de Vauban sur la liste du patrimoine mondial
Relations Presse
Mission Réseau Vauban
Nathalie Chardon
2 rue Mégevand
25 034 Besançon Cedex
03 81 87 82 18 | 06 74 19 06 53
[email protected]
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 2
Sommaire
03
Communiqué de presse
04
L’oeuvre de Vauban
05
L’oeuvre de Vauban et le patrimoine mondial
Une mise en valeur collective, 1 bien et 12 sites
Justification de l’inscription
Une Valeur Universelle Exceptionnelle
Les 12 sites majeurs
12
Une structure fédératrice, le Réseau des Sites Majeurs de Vauban
La création d’une association
Les partenaires
Exposition « Vauban, les Sites Majeurs »
16
L’inscription au patrimoine mondial
Que représente une inscription sur la liste du Patrimoine mondial ?
Protéger, conserver, mettre en valeur, transmettre, l’engagement des sites
Procédure d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial
Le patrimoine mondial
Le comité du patrimoine mondial
20
Les 12 sites
34
Comparaison
Sites similaires inscrits au patrimoine mondial
36
Contacts
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Les fortifications de Vauban
> 3
Vauban a construit ou modifié plus de 170 sites en France et dans les territoires voisins :
Luxembourg, Allemagne, Belgique, Italie, Suisse et même outre-atlantique, au Canada.
Serviteur infatigable du Roi, il travaille à l’optimisation de la fortification bastionnée.
Tout en refusant d’écrire un traité de fortification modélisant la construction d’une fortification,
il a cherché à standardiser les bâtiments militaires, sans jamais appliquer de modèle préconçu.
Le territoire est sa matière première, il observe les espaces, la morphologie des terrains, la
valeur stratégique ou défensive, dans lesquels il va chercher les hommes, les savoir-faire et les
matériaux.
Faisant évoluer ses « systèmes » de fortification tout au long de sa carrière, il proposera à
Briançon un étagement de forts se détachant de tout système, afin de protéger les cinq vallées
au départ de la ville.
Pionnier dans la construction de villes nouvelles, il fera sortir de terre des villes entières comme
à Mont-Dauphin ou Neuf-Brisach. Tour, enceinte, citadelle ou ville nouvelle font ainsi partie
d’un système global de défense qui protège et dissuade les attaquants, constituant les limites
du royaume.
Architecte et ingénieur, il met son expérience et ses observations au service de la méthode,
proposant des Mémoires sur des sujets aussi divers que l’urbanisme, l’économie, la fiscalité, la
religion, les sciences ou la géopolitique.
La ceinture de forteresses réalisées par Vauban est la première ligne de défense d’un
territoire à l’âge classique. Ses apports à la fortification bastionnée sont importants :
- sur le plan du nombre ;
- dans la démarche de systématisation d’une ligne défensive ;
- dans la recherche de l’efficacité du point de vue de la construction (utilisation de
matériaux locaux et du bâti existant), et de la défense (utilisation de la morphologie
du terrain) ;
- dans l’optimisation et la standardisation de la fortification bastionnée.
La particularité de ces fortifications réside
également dans la recherche du beau et de
l’esthétique. Entre classicisme et baroque, il est
soucieux de montrer la puissance du roi soleil et de
tourner vers l’ennemi les parties les plus décorées
de l’ensemble : fronton des portes, guérites, églises.
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Les fortifications de Vauban et le patrimoine mondial
> 4 |11
| Une mise en valeur collective, 1 bien et 12 sites |
L’inscription d’une série de sites n’est pas une première, nous avons comme exemple « les
chemins de Saint-Jacques de Compostelle » en France qui s’étendent sur 13 régions et 77
monuments ou chemins. Il existe aussi des paysages culturels comme le « Val de Loire entre
Sully-sur-Loire et Chalonnes » situé sur 2 régions.
La Grande Muraille de Chine inscrite en 1987 sur la liste du patrimoine mondial aligne de
façon non linéaire 6 700 km de fortifications.
Seule une série de sites peut représenter le génie de Vauban et la valeur universelle
exceptionnelle de son oeuvre. 12 sites ont donc été sélectionnés sur la base d’une analyse
scientifique minutieuse et rigoureuse, représentant les sites les plus authentiques, les mieux
conservé et les plus représentatifs de l’oeuvre de Vauban.
Cette sélection a été réalisée par un comité scientifique composé d’experts nationaux et
internationaux (historiens, archéologues, architectes...) sous l’égide du Ministère de la Culture
et de la Communication, du Ministère de l’Ecologie et du Développement durable et du
Ministère de la Défense français.
Chaque site représente une facette des fortifications de Vauban, formant ainsi une déclinaison
complète de l’oeuvre de défense du grand ingénieur :
•
•
•
•
•
l’évolution de ses conceptions défensives, organisées après lui en premier, deuxième et
troisième système ;
une déclinaison géographique complète (sites de plaine, de bord de mer et de
montagne) ;
le type d’ouvrage : fort, enceinte urbaine ou citadelle ;
l’association à une inondation défensive ou à un lotissement urbain ;
la transformation d’ouvrages préexistants ou la création de forteresses neuves.
Les politiques de mise en valeur et de gestion existantes et la qualité paysagère des sites ont
également été explicitement intégrées comme critère de sélection.
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| Justification de l’inscription |
--------------------------------------------------Pour figurer sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, un site candidat (ou une série de
sites) doit justifier une valeur exceptionnelle universelle et satisfaire au moins à l’un des dix
critères définis par l’Unesco. Les fortifications de Vauban répondent à trois critères :
•
Critère (i) : « L’œuvre de Vauban représente un chef-d’œuvre du génie créateur
humain ».
Ses fortifications constituent l’exemple le plus rationnel de l’architecture militaire.
Ces trois systèmes de fortification, qu’il élabore par touches successives en fonction des progrès
qu’il apporte aux techniques d’attaque des places fortes, se distinguent par la multiplication
des ouvrages extérieurs afin de renforcer la défense et de retarder la brèche dans le corps
de place. Qu'il s'agisse des forteresses à remanier ou à construire de toutes pièces, Vauban
considère que chaque projet nécessite une adaptation constante au terrain.
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Critère (ii) : Les fortifications de Vauban témoignent de l’évolution de l’architecture
militaire au XVIIe siècle. Son rayonnement est universel et ses ouvrages ont été pris pour
modèles dans le monde entier jusqu’au XIXe siècle.
•
Un grand nombre de places fortes réalisées jusqu’à la fin du XIXe siècle à travers le monde ont
appliqué à la lettre ses principes de fortification, notamment la citadelle Pierre et Paul de
Saint-Petersbourg en Russie, construite pour le tsar Pierre le Grand au début du XVIIIe siècle ;
la forteresse hexagonale de Bac Ninh au Vietnam, construite pour l’empereur du Tonkin GiaLong dans le premier quart du XIXe siècle ; ou la grande forteresse pentagonale de
Goryokaku à Hakodaté, dans l’île d’Okkaido au Japon, érigée de 1857 à 1864 pour la
dynastie des Meiji.
•
Critère (iv) : « L’œuvre de Vauban illustre une période significative de l’histoire
humaine ».
Les fortifications de Vauban constituent un patrimoine pouvant être décrypté comme la mise en
forme d’un espace moderne par la réalisation d’un réseau de sites frontaliers, instaurant un
équilibre entre les nations européennes, au moment où les frontières se dessinaient.
| Une Valeur Universelle exceptionnelle |
--------------------------------------------------La barrière de fer mise en place par Vauban tout autour de la France, particulièrement sur le
« Pré carré » du Nord où aucune barrière naturelle ne permettait d’appuyer les ouvrages, est
unique au monde dans sa cohérence et sa variété.
Pour autant, d’autres ensembles fortifiés formant chapelet ou rideau ont été mis en place au
cours de l’histoire de l’humanité, ouvrages continus comme le mur d’Hadrien en Angleterre ou
la Grande Muraille de Chine, ou discontinus, comme le limes romain sur le Rhin et le Danube,
tous déjà inscrits au patrimoine mondial.
On pourra citer, comme ensembles discontinus dans la filiation du modèle de Vauban, pour le
XIXe siècle, les systèmes défensifs de l’empire autrichien, de Cracovie à Vérone, et le système
Séré de Rivières sur les frontières Nord-Est de la France, pour le XIXe siècle, la ligne Maginot,
placée en avant du précédent, et le Mur de l’Atlantique sur les frontières maritimes du IIIe
Reich.
Mais aucun ne possède la valeur plastique et la valeur intrinsèque de l’œuvre de Vauban. En
effet, il s’agit désormais d’ouvrages de plus en plus normalisés et répétitifs, où la qualité
architecturale est désormais reléguée au second plan, au profit d’une stricte prise en compte
des contraintes tactiques et dont l’enterrement progressif ne permet plus l’adaptation
intelligente à chaque site géographique.
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| Les 12 sites majeurs|
---------------------------------------------------
> La citadelle d’Arras
> La Tour dorée à Camaret-sur-Mer
> La citadelle et l’enceinte de Mont-Louis
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> La place forte de Neuf-Brisach
> La citadelle, l’enceinte urbaine et le fort Griffon de Besançon
> L’enceinte urbaine, les forts des Salettes, des Trois Têtes, du
Dauphin et du Randouillet, la communication Y et le pont d’Asfeld
à Briançon
> L’enceinte urbaine et les forts Paté et Médoc à Blaye/Cussac-Fort-Médoc
> L’enceinte, le fort Libéria et la Cova
Bastera à Villefranche-de-Conflent
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> La ville neuve de Longwy
>
>
> Les tours observatoires de SaintVaast-la-Hougue / Tatihou
> L’enceinte urbaine et la citadelle de Saint-Martin-de-Ré
> La place forte de Mont-Dauphin
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 10
Typologie selon les systèmes
1er système
2e système
Adaptation aux ouvrages
Création
préexistants
Blaye
Mont-Dauphin
Villefranche-de-Conflent
Saint-Martin-de-Ré
(enceinte)
Arras
Fort Médoc
Villefranche-de-Conflent (fort Libéria)
Besançon (citadelle)
Longwy
Besançon (enceinte)
3e système
Neuf-Brisach
Absence de Briançon (enceinte)
système
Briançon (forts avancés des Salettes, des Trois
Têtes et du Randouillet)
Fort Pâté
Camaret-sur-Mer (fort à la mer)
Mont-Louis
Tatihou/Saint-Vaast-la-Hougue
(tours observatoires à la mer)
Typologie selon les sites (nature des ouvrages et situation géographique)
Enceinte
Mer
Saint-Martin-de-Ré
Blaye
Plaine
Neuf-Brisach
Citadelle
Saint-Martin-de-Ré
Arras
Fort
Tour
Ville neuve
Montagne
Besançon, Briançon,
Villefranche-de-Conflent
Mont-Louis
Besançon
Mont-Louis
Fort Médoc
Briançon (forts avancés
des Salettes, des Trois
Têtes et du Randouillet),
Villefranche-de-Conflent
(fort Libéria)
Neuf-Brisach
Longwy
Mont-Dauphin
Fort Pâté,
Camaret-sur-Mer
Tatihou/Saint-Vaast-laHougue
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Une structure fédératrice, le Réseau des Sites Majeurs de Vauban
> 11 |14
| La création d’une association |
--------------------------------------------------En 2005, a été créé le Réseau des Sites Majeurs de Vauban afin de fédérer les sites proposés
à l’inscription sur la Liste de patrimoine mondial.
Cette association destinée à coordonner les actions en faveur de la conservation, de la gestion
et de la mise en valeur de ce patrimoine architectural, urbain et paysager exceptionnel a
aussi pour vocation d’initier et de développer des programmes d’échanges et de recherche de
niveau international.
L’association est présidée par Jean-Louis Fousseret, Maire-Président du Grand Besançon. Elle
possède son siège à Besançon et a pour objets :
•
de coordonner les actions des villes intégrant le projet d’inscription des fortifications
de Vauban sur la liste du patrimoine mondial ;
•
de favoriser le développement d’un réseau touristique et culturel, de valorisation et de
gestion des sites issus du génie de Vauban.
L’objectif de l’association est de créer une synergie entre les différents sites membres afin
d’organiser une mise en réseau pérenne des sites, une démarche de valorisation et de
communication commune.
| Les partenaires|
---------------------------------------------------
La Fondation EDF
La Fondation a pour finalité le soutien d'actions d'intérêt général en faveur du lien social et de
la préservation de la planète rassemblant la diversité des personnes, des générations, des
cultures et de la nature.
Ainsi, dans le cadre de la convention de partenariat, signé le 5 juin 2008, la Fondation EDF a
décidé de s’associer au Réseau des Sites Majeurs de Vauban dans la valorisation du
patrimoine fortifié. Le Président Directeur Général d’EDF et Président de la Fondation EDF
Diversiterre, Pierre Gadonneix, a souhaité soutenir l’association à l’échelle nationale, pour
garantir et développer la mise en réseau, et à l’échelle locale, afin de s’associer aux
dynamiques de développement culturel et territorial des sites.
C’est ainsi que la Fondation EDF, en 2008, va s’associer aux projets pédagogiques des villes
de Mont-Dauphin, d’Arras et de Besançon, pour développer la médiation et la connaissance du
jeune public sur le patrimoine fortifié.
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 12
Cette convention de partenariat, d'une durée de quatre ans (2008-2011), prévoit une aide
financière à hauteur de 50 000 euros par an, dont 20 000 euros pour les actions de
promotion et de communication du Réseau et 30 000 euros pour des projets de sites.
Chaque année, deux ou trois projets seront sélectionnés par une Commission présidée par la
Fondation, selon quatre thématiques : les actions pédagogiques, les actions favorisant l’accueil
des visiteurs, les projets transfrontaliers, l’événementiel et les projets environnementaux.
La Fondation souhaite privilégier la solidarité sociétaire et environnementale. Plus
concrètement, elle est sensible, entre autres, aux projets portant sur le rayonnement des sites et
des territoires, à la dimension européenne des projets, à l'accessibilité au patrimoine et à la
culture pour tous...
Les partenaires scientifiques et techniques
L’analyse scientifique sur laquelle se fonde le projet de candidature a été conduite par
l’atelier FMR, par l’intermédiaire de Nicolas Faucherre, professeur d’histoire de l’Art à
l’Université de Nantes, archéologue et historien spécialiste des fortifications, et expert
scientifique du Réseau.
Nicolas Faucherre a analysé les 160 sites fortifiés selon les projets de Vauban. Cette analyse
a été réalisée à partir d’une grille d’évaluation scientifique, afin d’identifier la série de sites
candidats au patrimoine mondial, témoignant le mieux de la diversité des projets et des
réalisations de Vauban. Il conseille aujourd’hui les villes dans le cadre de leur politique de
gestion, de protection et de valorisation du patrimoine fortifié.
L’Agence d’urbanisme de l’agglomération de Besançon (AudaB) intervient en amont de
nombreuses décisions prises concernant l’aménagement du territoire de l’agglomération de
Besançon. L’agence informe, propose, dispense une assistance technique, établit des scénarios
territoriaux. Son équipe est aujourd’hui composée de vingt personnes, présidée par Jean-Paul
Dillschneider. La constitution du dossier de candidature a été confiée par le Réseau des Sites
Majeurs à l’AudaB, qui a mobilisé une équipe pluridisciplinaire (urbanisme, cartographie,
histoire) dés 2004.
Avec l’aide des 12 sites du réseau, un grand nombre d’inventaires, de bases de données, de
sources cartographiques et d’archives ont été consultés afin de compléter les informations
acquises sur le terrain. En 2007, l’agence à alimenter la réflexion sur la mise en place de
plans de gestion des sites et préparer la création du système de gestion du Réseau des Sites
Majeurs de Vauban.
L’association Vauban, présidée par Alain Monferrand, est membre d’honneur du Réseau. Elle
se consacre à la connaissance de l'œuvre de Vauban et à la mise en valeur du patrimoine
fortifié français, depuis les citadelles construites par les prédécesseurs immédiats de Vauban
jusqu'aux ouvrages de la ligne Maginot.
Lien entre toutes les associations locales ayant le même objet et les villes fortifiées, l'association
Vauban organise chaque année un colloque dans une région différente de la métropole, pour
faire connaître le travail de protection, de restauration et de mise en valeur réalisé dans les
régions.
En liaison permanente avec les associations étrangères et notamment européennes de
fortification, elle effectue également chaque année une visite à l'étranger pour faire découvrir
à ses adhérents les systèmes fortifiés des pays européens.
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 13
Elle représente la France à « l’International Fortress Council », seule organisation internationale
regroupant une douzaine d’associations à vocation nationale de protection, de conservation et
de valorisation du patrimoine fortifié. Elle en assure d’ailleurs la présidence tournante depuis
l’automne 2004 pour trois années.
Chaque année à la date anniversaire de la mort de Vauban, l'association Vauban organise
dans l'église du Dôme aux Invalides, en présence des plus hautes autorités militaires, et des
représentants des familles descendant directement de Vauban, une cérémonie au pied du
monument qui lui a été dédié.
Les Comités de soutien
Le comité national est co-présidé par Jean-Noël Jeanneney, ancien ministre et ancien Président
de la Bibliothèque Nationale de France, et Jean Guéguinou, ambassadeur de France, ancien
délégué permanent de la France auprès de l’Unesco.
Ce comité a permis de lancer une dynamique de mobilisation nationale autour du Réseau des
Sites Majeurs de Vauban, afin de nouer des partenariats forts avec des institutions, des
entreprises et des personnalités.
La liste reflète la mobilisation de milliers de citoyens de toutes origines, de toutes générations
et de toutes régions : élus, artistes, officiers, entrepreneurs, journalistes, professions libérales,
associations culturelles, étudiants, retraités, etc.
De prestigieux ambassadeurs ont rejoint le comité : Charles Berling, comédien ; Alain Souchon,
chanteur ; Bernadette Lafont, comédienne ; Henri Gaudin, architecte ; Marcelle Moustaki et
Jean-Pierre Rosnay, poètes ; Jean-Louis Etienne, explorateur ; Jacques Caraes, Peguy Bouchet,
et Anne Liardet, navigateurs ; Murielle Lambert, sportive
La liste complète des soutiens est consultable sur le site www.sites-vauban.org.
Huit comités de soutiens locaux ont été créés afin de mobiliser les forces vives des douze sites
autour de la valorisation des fortifications de Vauban. Il s’agit là d’une émanation de la
société civile qui, pérennisée, accompagnera à terme les projets de valorisation scientifique,
culturelle, éducative et touristique des sites.
Dossier de presse | 7 juillet 2008 | 14
Exposition
Vauban, les Sites Majeurs
Patrimoine fortifié, entre paysage et architecture
A l’occasion de la décision du Comité, le
Réseau des Sites Majeurs de Vauban
souhaite matérialiser l’inscription au
patrimoine mondial à travers une
exposition
présentant
les
aspects
physiques, paysagers et architecturaux
des fortifications de Vauban.
Ces éléments donnent à voir la diversité
de l‘oeuvre architecturale de Vauban et
sa valeur universelle exceptionnelle.
A moyen terme, cette exposition peut être
considérée comme un premier volet d’une
présentation de l’ensemble des aspects
des fortifications de Vauban, qui feront
l’objet d’exposition complémentaire à
cette première.
Cette exposition donne à chacun des sites
un outil de médiation pour présenter les
différentes facettes du patrimoine fortifié,
fruit d’une mise en valeur commune.
Exposition présentée actuellement à Besançon, Blaye, Longwy et bientôt dans l’ensemble des sites.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 15
L’inscription au patrimoine mondial
> 15|18
|Que représente une inscription sur la liste du Patrimoine mondial ? |
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Les enjeux sont patrimoniaux et culturels bien sûr, mais les conséquences d’une inscription se font
sentir sur l’ensemble d’un territoire, dans les domaines urbanistique, économique, touristique et
scientifique.
La mobilisation de la société civile pour soutenir la candidature a été très importante et nous a
permis de sentir l’importance de ce projet pour les populations locales. Plus de 8 millions de
personnes vivent sous les fortifications de Vauban en France, cette architecture modèle nos
regards et la morphologie de nos villes.
Une inscription sur la Liste du Patrimoine mondial apporte une notoriété importante et un
rayonnement international, puisque l’on reconnaît la Valeur Universelle Exceptionnelle du bien.
Mais c’est également un gage d’exigence en matière de conservation, de restauration, de
protection et de mise en valeur du patrimoine.
C’est un formidable catalyseur des énergies et dynamiques locales, publiques comme privées,
dans le domaine de la culture, avec l’ouverture de lieux jusqu’ici restés fermés au public, la
création d’exposition, de signalétiques patrimoniale, l’amélioration de l’accueil des visiteurs, la
réalisation de travaux de restauration, de médiation et de mise en valeur du patrimoine
innovante...
A l’échelle du réseau, nous souhaitons, grâce à l’outil opérationnel que représente la Mission
réseau Vauban, mettre en place un centre de ressource sur le patrimoine fortifié national et
international, dont le patrimoine Vauban, afin d’utiliser l’expérience des sites et l’expérience
novatrice de la mise en réseau.
| Protéger, conserver, mettre en valeur, transmettre, l’engagement des sites |
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Pour les communes et pour les territoires qui les entourent, l’inscription des fortifications de Vauban
sur la liste du patrimoine mondial est un formidable encouragement à poursuivre le travail qu’elles
ont engagé depuis des années en faveur de la conservation et de la valorisation des ouvrages de
l’un des plus grands architectes de tous les temps.
Après avoir assumé le fait de devenir propriétaires de ce patrimoine, les collectivités locales ont
le souci d’en assurer la transmission aux générations futures et de faire connaître ce patrimoine.
L’Unesco exige aujourd’hui d’accompagner le dossier de candidature de plans de gestion. Ces
documents regroupent la totalité du projet de gestion du bien pour les années à venir. La
réalisation de ces documents a donné lieu à de véritables projets de territoires touchant à la fois à
l’urbanisme, à la culture, à la citoyenneté et au tourisme, afin de garantir la conservation et la
mise en valeur exigeante du patrimoine fortifié, tout en l’intégrant dans le cadre de nos villes
modernes.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 16
| Procédure d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial |
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
Chaque État, sur demande du Comité du patrimoine mondial, transmet une liste indicative des
biens qu’il souhaite proposer pour inscription dans les années à venir. Les fortifications de Vauban
ont été inscrites sur la liste indicative de la France le 31 janvier 2006.
Le Réseau des Sites Majeurs de Vauban a présenté le dossier de candidature auprès du Comité
des biens français du patrimoine mondial le 22 novembre 2006.
L’État français a annoncé par communiqué officiel le 5 janvier 2007, que l’Oeuvre de Vauban
serait présenté à l'Unesco en 2007.
Le Réseau des Sites Majeurs de Vauban a fait l’objet d’une visite minutieuse des experts de
l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) au mois de septembre 2007,
missionnés par l’UNESCO pour instruire les dossiers de candidature. Les deux experts, Belge et
Néerlandais, se sont rendus sur les sites pour évaluer l’authenticité et l’état de conservation des
fortifications de Vauban.
Le Comité du Patrimoine mondial a décidé d’inscrire les fortifications de Vauban le 7 juillet 2008.
| Le patrimoine mondial |
--------------------------------------------------------------------------------------------------------L’Unesco, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la science et la culture est créée le 16
novembre 1945. Agence spécialisée de l’ONU, elle procède d’une réflexion qui place l’éducation,
la science et la culture au coeur du processus de paix, du développement de la tolérance et du
dialogue entre les peuples.
En 1959, le programme de construction du haut barrage d’Assouan en Egypte menace de faire
disparaître sous les eaux une vaste zone archéologique, trésors de la civilisation de l’Egypte
ancienne.
Suite à l’appel des gouvernements égyptiens et soudanais, l’Unesco lance une campagne
internationale pour permettre de sauver ce patrimoine. Les campagnes de recherche
archéologique sont alors accélérées, le temple d’Abou Simbel et le sanctuaire de Philaé sont
démontés, déplacés et reconstruits hors des zones inondables.
Ce gigantesque sauvetage marque l’acte fondateur de la notion de patrimoine mondial et de
l’action de la communauté internationale envers un patrimoine jugé exceptionnel et universel.
Le 16 novembre 1972, la Conférence générale de l’Unesco adopte la Convention concernant la
protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, réunissant l’ensemble des propositions de ces
deux mouvements dans un même texte. Aujourd’hui, 185 pays ont ratifiés cette convention, et 851
biens sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, dont 660 biens culturels, 166 biens naturels et
25 biens mixtes.
Les risques pesant sur les biens sont nombreux : conflits armés, catastrophes naturelles, pollution,
urbanisation, braconnage. Aujourd’hui, une trentaine de sites sont inscrits sur la liste du patrimoine
mondial en péril et font l’objet d’une campagne de sauvegarde menée par l’Unesco, exigeant de
grands travaux et une assistance technique et financière.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 17
| Le Comité du patrimoine mondial |
--------------------------------------------------------------------------------------------------------Réuni à Québec (Canada) du 2 au 10 juillet 2008, le Comité du patrimoine mondial se compose
de représentants de 21 États parties à la Convention concernant la protection du patrimoine
mondial, culturel et naturel, élus par l’Assemblée générale des États parties de la Convention.
Les fonctions essentielles du Comité sont:
- Identifier, en se fondant sur les dossiers d'inscription soumis par les Etats parties, les biens
culturels et naturels d'une valeur universelle exceptionnelle qui doivent être protégés par la
Convention et inscrire ces biens sur la Liste du patrimoine mondial;
- Surveiller l'état de conservation des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial, en
coordination avec les Etats parties; décider quels biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
doivent être inscrits ou retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril;
- Examiner les demandes d'assistance internationale par le Fonds du patrimoine mondial
Le Comité se compose actuellement des États suivants :
Australie
Egypte
Nigeria
Bahreïn
Israël
Pérou
Barbade
Jordanie
République de Corée
Brésil
Kenya
Espagne
Canada (Présidence)
Madagascar
Suède
Chine
Ile Maurice
Tunisie
Cuba
Maroc
Etats-Unis d'Amérique
Dossier de Presse | juillet 2008 | 18
| Liste des 31 sites français inscrits sur la liste du patrimoine mondial|
--------------------------------------------------------------------------------------------------------• Basilique et colline de Vézelay (1979)
• Cathédrale de Chartres (1979)
• Mont-Saint-Michel et sa baie (1979)
• Palais et parc de Versailles (1979)
• Grottes ornées de la vallée de la Vézère (1979)
• Abbaye cistercienne de Fontenay (1981)
• Arles, monuments romains et romans
• Cathédrale d’Amiens (1981)
• Palais et parc de Fontainebleau (1981)
• Théâtre antique et ses abords et « Arc de Triomphe » d’Orange (1981)
• Saline royale d’Arc-et-Senans (1982)
• Église de Saint-Savin-sur-Gartempe (1983)
• Caps de Girolata et de Porto et réserve naturelle de Scandola, calanches de Piana en Corse
(1983)
• Places Stanislas, de la Carrière et d’Alliance à Nancy (1983)
• Pont du Gard (1985)
• Strasbourg - Grande île (1988)
• Cathédrale Notre-Dame, ancienne abbaye Saint-Rémi et palais de Tau, Reims (1991)
• Paris, rives de la Seine (1991)
• Cathédrale de Bourges (1992)
• Centre historique d’Avignon (1995)
• Canal du Midi (1996)
• Pyrénées - Mont Perdu (1997, 1999)
• Ville fortifiée historique de Carcassonne (1997)
• Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France (1998)
• Site historique de Lyon (1998)
• Beffrois de Belgique et de France (1999, 2005)
• Juridiction de Saint-Émilion (1999)
• Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes (2000)
• Provins, ville de foire médiévale (2001)
• Le Havre, la ville reconstruite par Auguste Perret (2005)
• Bordeaux, port de la Lune (2007)
Dossier de Presse | juillet 2008 | 19
Les 12 sites du Réseau
> 19|32
|Arras : une citadelle pentagonale du « Pré carré » |
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
La citadelle d’Arras
Construite par Vauban et d’Aspremont entre 1668 et 1672, la
citadelle d’Arras fait partie du « Pré carré », double ligne de villes
fortifiées destinées à protéger le royaume contre les invasions des
Pays-Bas espagnols. Toutefois, sa position fort peu stratégique car très
en retrait lui valut le surnom de « belle inutile ».
Vauban se servit du Crinchon pour inonder les environs de la citadelle,
en optimisant ainsi sa défense.
La forme générale de la citadelle, un pentagone à deux portes
enveloppant une cour sur plan rectangulaire, marque une
rupture par rapport à celle de Lille, encore radioconcentrique.
Les bâtiments intérieurs conservés sont admirables.
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : citadelle neuve de plaine du premier
système
Dossier de Presse | juillet 2008 | 20
| Besançon : des défenses façonnées par un méandre dominé |
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
La citadelle
À l’issue de la première conquête de la Franche-Comté en 1668, Vauban décide de renforcer
l’enceinte naturelle, formée par la boucle du Doubs qui entoure la vieille ville, par des tours
bastionnées et de construire une citadelle sur l’éperon rocheux qui ferme le méandre.
En application du traité d’Aix-la-Chapelle de 1668, les Espagnols récupèrent la province et
commencent la réalisation de la citadelle.
Durant la seconde conquête, en 1674, Vauban dirige le
siège de Besançon, puis reprend et complète les travaux
engagés par les Espagnols à la citadelle, conçoit les tours
bastionnées pour optimiser la défense de la ville contre les
hauteurs menaçantes et fait construire le fort Griffon,
seconde citadelle sur la rive droite du Doubs.
Achevées en 1693, après vingt ans de travaux, les
fortifications avaient coûté si cher au trésor royal que Louis
XIV aurait demandé si la citadelle n’avait pas été construite
en or !
L
Le fort Griffon
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : adaptation à un site de méandre dominé
- Deuxième système de Vauban pour les tours bastionnées.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 21
| Blaye /Fort Paté/ Cussac-Fort-Médoc : un triptyque verrouillant un estuaire |
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Lorsque Vauban arrive en 1685, il trace le plan d’une nouvelle enceinte à quatre bastions, trois
demi-lunes et deux portes s’appuyant sur ce qui existe déjà.
Il fait construire un fort carré (le fort Médoc) sur la berge marécageuse de la rive gauche de la
Gironde et un fortin ovale sur l’île du Pâté.
En utilisant la configuration naturelle du site, l’ensemble optimise la défense de l’estuaire.
Caractéristiques justifiant le site dans la
candidature :
adaptation
aux
ouvrages
préexistants (enceinte de Blaye), tour défensive
ovale (fort Pâté), portes et défenses hydrauliques
(fort Médoc).
Fort Paté
Le verrou de l’estuaire
Dossier de Presse | juillet 2008 | 22
| Briançon : une constellation de forts en montagne |
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Ville de Briançon
Le projet de Vauban pour Briançon, à l’intersection des cinq vallées disposées en étoile, consiste à
occuper par des forts les hauteurs dominant la ville. Les projets qu’il conçoit ne seront réalisés qu’à
partir de 1713.
L’échelonnement en verticale des défenses urbaines est en
rupture avec tout système, comme l’escalade des forts sur les
points dominants environnants.
Partant du principe que l’assaillant sera obligatoirement
chrétien, Vauban place sa collégiale sur le bastion le plus
exposé de la place forte.
Porte et collégiale
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : adaptation totale au site/absence de
système. Étagement des défenses se flanquant mutuellement dans toute la hauteur et
l'exceptionnelle qualité du paysage fortifié ainsi créé.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 23
| Camaret-sur-Mer : la standardisation du fort à la mer |
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La Tour dorée
La tour Dorée avait pour mission de surveiller l’entrée du goulet de Brest et la racine de la
presqu’île de Roscanvel, par laquelle l’ennemi aurait pu se faufiler en rade de Brest.
Encore inachevée, la tour subit son baptême du feu
le 18 juin 1694.
Vauban y brisa l’assaut de 147 vaisseaux anglohollandais qui tentaient de débarquer.
Admirablement construite, la tour représente le
prototype et le plus bel exemple de fort à la mer
de Vauban à batterie basse semi-circulaire et tour
de gorge.
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : fort à la mer à batterie basse et tour de
gorge.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 24
| Longwy : une ville neuve de plaine |
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Après diverses occupations et sièges, Longwy est définitivement intégrée au royaume de France
lors du traité de Nimègue conclu le 19 août 1678, puis fortifiée par Vauban et Choisy. Le vieux
château et l’ancien Longwy-Haut médiéval sont détruits afin de construire la « ville neuve » un peu
plus au nord, au bord du plateau qui domine la vallée de la Chiers et la ville basse.
La forteresse, construite selon un plan hexagonal, était équipée de toutes les commodités pour une
place de guerre : une vaste église, un grand arsenal, onze corps de casernes et cinq puits.
Beaucoup de ces bâtiments sont conservés, comme la boulangerie, l’hôtel de ville et le puits
central, voûté à l’épreuve des bombes. On pénétrait en ville par deux portes : la porte de
Bourgogne (détruite en 1914) et la porte de France construites symétriquement au nord et au sud
par rapport à la place d’armes (aujourd’hui place Darche) qui occupait le centre de l’hexagone.
Caractéristiques justifiant le site
dans la candidature : une des
neuf villes neuves de Vauban
conservée dans son environnement,
dont les bâtiments intérieurs et le
plan
d'urbanisme
ont
été
préservés.
La porte de France
Dossier de Presse | juillet 2008 | 25
| Mont-Dauphin : une ville neuve inachevée en montagne |
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L’entrée principale du site de Mont-Dauphin : la porte de Briançon
En 1692, la région étant une fois de plus envahie par les troupes de Victor-Amédée II, duc de
Savoie, Vauban fut chargé de construire une place forte capable de faire barrage à l'ennemi et
d'assurer la sécurité des populations. Un gros rocher, dominant les vallées de la Guil et de la
Durance, constituait un site idéal, inaccessible.
Vauban fait construire ex nihilo, à partir de 1693, cette extraordinaire place forte en haute
montagne sur un plateau, au débouché de la vallée du Queyras et du col de Vars.
L’ensemble est remarquable et entièrement préservé, constituant l’archétype de la place forte de
montagne, avec son arsenal, ses deux magasins à poudre, ses casernes au rempart et son église,
qui restera inachevée.
Caractéristiques justifiant le site
dans la candidature : création d’une
place forte du premier système en
montagne.
Echauguette
Dossier de Presse | juillet 2008 | 26
| Mont-Louis : la citadelle clef en main en montagne |
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Mont-Louis, dans les Pyrénées orientales, fut édifiée ex nihilo par Vauban à partir de 1679, afin
de pourvoir le territoire voisin de l’Espagne de défenses.
Cet ensemble fortifié, situé à 1 600 m d’altitude et parfaitement adapté au terrain, est composé
de deux carrés imbriqués et étagés : une citadelle à bastions à orillon et demi-lunes et une
enceinte enveloppant le village.
La porte Royale au sud permet la communication avec la ville, dont les remparts sont une prouesse
de technologie et d’ingéniosité ; deux mille hommes ont érigé, en deux ans à peine, sur un terrain
granitique, les remparts de Mont-Louis.
Le 26 octobre 1681, une importante cérémonie a lieu
durant laquelle les clés de la citadelle sont remises
solennellement à Raymond de Trobat, intendant du
Roussillon. Jusqu’à aujourd’hui, la citadelle a conservé sa
vocation militaire.
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature :
fortification du premier système adapté à la montagne,
intégrant un très bel ensemble de bâtiments militaires.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 27
| Neuf-Brisach : la place forte de synthèse |
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Neuf-Brisach, ville créée ex nihilo en 1697 dans la plaine d’Alsace, après la perte de VieuxBrisach au-delà du Rhin (dont la magnifique Porte du Rhin subsiste), est l’unique et superbe
illustration du troisième système de Vauban.
C’est Louis XIV lui-même qui, parmi les trois projets soumis par
Vauban, choisit le plan octogonal qui est parvenu jusqu’à nous.
Sur le plan urbanistique, quarante-huit îlots de maisons
s’organisent autour de la place d’armes centrale, distincte de la
place du marché.
Les casernes au rempart encadrent le lotissement. La ville,
souvent bombardée au cours des deux derniers siècles, est
aujourd’hui restaurée.
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : ensemble de synthèse, à la fois pour
l’urbanisme et comme seul exemple du troisième système.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 28
| Saint-Martin-de-Ré : le plus bel exemple d’un réduit insulaire|
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Vue aérienne du site de Saint-Martin-de-Ré
Assise sur la côte nord de l’île de Ré, en position centrale pour en former le réduit, Saint-Martinde-Ré avait connu en 1627 une première forteresse.
En 1681, Vauban va en réutiliser l’assiette pour construire une citadelle associée à une enceinte
urbaine surdimensionnée pour abriter toute la population de l’île avec son bétail.
.
La citadelle, transformée plus tard en pénitencier, est de plan
carré. Sa porte se situe au nord, ouvrant sur un petit port
retranché.
Conservé intact dans son écrin de glacis non urbanisés, SaintMartin-de-Ré représente un magnifique exemple du premier
système de Vauban adapté à un site de plaine et le plus bel
exemple de réduit insulaire.
La porte de la Flotte
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : citadelle et enceinte urbaine dans un site
insulaire.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 29
| Saint-Vaast-la-Hougue : des observatoires côtiers |
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La Hougue
Après le désastre de La Hougue en 1692, qui voit la destruction de douze vaisseaux incendiés
par les Anglais devant Tatihou, l’ingénieur Descombes édifie sous les ordres de Vauban deux
tours, l’une sur la presqu’île de Saint-Vaast et l’autre sur l’île de Tatihou, accessible à marée
basse.
Servant à la fois pour l’observation et pour le tir à la mer, ces deux
tours tronconiques de 20 mètres de haut, avec tourelle d’escalier
engagée, couvraient le seul mouillage abrité entre Le Havre et
Saint-Malo.
Prévues pour 40 et 80 hommes, avec citerne et magasins, elles vont
être intégrées dans des ensembles fortifiés considérables déployés
jusqu’à la seconde guerre mondiale.
Dans un site géré par le Conservatoire du Littoral, la première est
aujourd’hui sémaphore de la Marine nationale, la seconde
complexe muséographique maritime.
Tatihou
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : Troisième type de tour à la mer de
Vauban, après le fort compact (Pâté) et la tour à batterie basse (Camaret-sur-Mer).
Dossier de Presse | juillet 2008 | 30
| Villefranche-de-Conflent : le pragmatisme face au terrain contraint |
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Villefranche-de-Conflent et le fort Libéria
Dominée de toutes parts au creux de la vallée encaissée de la Têt, la « petite villote », dont les
murailles médiévales s’étirent le long du torrent, est transformée par Vauban en 1679. Il renforce
l’enceinte par six bastions équipés de traverses et le front d’aval par une grotte casematée dans
la montagne, reliée au fossé par un escalier souterrain.
En 1681, il coiffe une avancée de la montagne du Belloc,
surplombant la ville au confluent du Cady, d’un fort constitué de
deux hexagones étagés dans la pente, qui prendra plus tard le nom
de Fort Libéria.
La place forte, dressée dans le marbre rose des carrières toutes
proches, nous est parvenue dans un excellent état de conversation et
d’authenticité, n’ayant été que peu remaniée au XIXe siècle.
Caractéristiques justifiant le site dans la candidature : fort avancé en montagne, adaptation
d’une enceinte médiévale en montagne.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 31
Comparaison avec des sites similaires
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Inscrits sur la liste du patrimoine mondial
Bermudes, Saint-Georges : ville fondée en 1612, est un exemple exceptionnel des établissements
urbains anglais les plus anciens du Nouveau Monde, qui témoignent du développement de
l’ingénierie militaire anglaise du XVIIe au XXe siècle ;
Canada, ville de Québec : l’un des meilleurs exemples de ville coloniale fortifiée, fondée en
1608 ;
Colombie, Carthagène : port, forteresses et ensemble monumental, fondés au XVIe siècle par un
Espagnol aux Caraïbes (aménagements nouveaux jusqu’au XVIIIe siècle) ;
Mozambique, ville fortifiée de Mozambique : ancien comptoir portugais sur la route des Indes, à
partir du XVIe siècle ;
Finlande, Forteresse de Suomenlinna : un exemple particulièrement intéressant de l’architecture
militaire européenne de la seconde moitié du XVIIIe siècle, où l’amiral suédois Augustin
Eherensvärd adapta les principes de Vauban ;
Luxembourg, ville de Luxembourg : Les fortifications du Xe à la fin du XIXe siècle de la ville de
Luxembourg ;
Mexique, ville historique de Campeche : ville portuaire de l’époque coloniale espagnole dans le
Nouveau Monde (XVIIe et XVIIIe siècles) ;
Porto Rico, forteresse et site historique de San Juan : ouvrages défensifs du XVe au XIXe siècle,
représentant un répertoire varié de l’architecture militaire européenne adaptée aux sites
portuaires du continent américain ;
Suède, port naval de Karlskrona : un exemple éminent de cité navale européenne caractéristique
de la fin du XVIIe siècle.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 32
Les forteresses de Vauban ont servi de modèle à la plupart des fortifications postérieures déjà
inscrites, essentiellement dans les mondes coloniaux luso, hispano et anglophones.
La barrière de fer mise en place par Vauban tout autour de la France, particulièrement sur le
« Pré carré » du Nord où aucune barrière naturelle ne permettait d’appuyer les ouvrages, est
unique au monde dans sa cohérence et sa variété.
Pour autant, d’autres ensembles fortifiés formant chapelet ou rideau ont été mis en place au cours
de l’histoire de l’humanité, ouvrages continus comme le mur d’Hadrien en Angleterre ou la Grande
Muraille de Chine, ou discontinus, comme le limes romain sur le Rhin et le Danube, tous déjà inscrits
au patrimoine mondial.
On pourra citer, comme ensembles discontinus dans la filiation du modèle "vaubanien", pour le
XIXe siècle, les systèmes défensifs de l’empire autrichien, de Cracovie à Vérone, et le système Séré
de Rivières sur les frontières Nord-Est de la France, pour le XIXe siècle, la ligne Maginot, placée
en avant du précédent, et le Mur de l’Atlantique sur les frontières maritimes du IIIe Reich.
Mais aucun ne possède la valeur plastique et la valeur intrinsèque des fortifications de Vauban.
En effet, il s’agit désormais d’ouvrages de plus en plus normalisés et répétitifs, où la qualité
architecturale est désormais reléguée au second plan, au profit d’une stricte prise en compte des
contraintes tactiques et dont l’enterrement progressif ne permet plus l’adaptation intelligente à
chaque site géographique.
L’âge de Vauban représente bien un moment d’équilibre, entre attaque et défense, entre
normalisation et adaptation, entre politique du prince et compétence technique, au regard de
l’histoire de la fortification mondiale.
Dossier de Presse | juillet 2008 | 33
Informations pratiques
> 35 | 36
| Contacts |
-------------------------
La Mission Réseau Vauban
Jean-Louis Fousseret | Président
Marieke Steenbergen | Responsable de la Mission Réseau Vauban
03 81 41 53 95 | 06 50 02 35 75
Nathalie Chardon | Chargée de Mission Animation et Développement
03 81 87 82 18 | 06 74 19 06 53
2, rue Mégevand
25 034 Besançon Cedex
[email protected] | [email protected] | [email protected]
www.sites-vauban.org
-
Contacts dans les villes
Arras | Philippe Dejter | 03 21 50 24 60 | [email protected]
Besançon | Mariane Benoit | 06 72 82 11 97 | [email protected]
Besançon | Catherine Adam | 06 74 29 69 45 | [email protected]
Briançon| Amélie Baum | 04 92 20 68 03 | [email protected]
Blaye | Christelle Perdriau| 05 57 42 68 68
Camaret-sur-Mer | Vanessa Hue | 02 98 27 94 22 | [email protected]
Cussac-Fort-Médoc | Catherine Piron | 05 57 88 85 02 | [email protected]
Cussac-Fort-Médoc | Annie Gauthiez | 05 57 88 85 00 | [email protected]
Citadelle du Palais | Philippe Savry | 02 97 31 80 16
Longwy | Mélanie L’Henoret | 03 82 44 54 29 | [email protected]
Mont-Dauphin | Gil Fiorletta | 04 92 45 18 34 | [email protected]
Mont-Dauphin | Anne-Gabrielle Court | 06 28 42 67 77 | [email protected]
Mont-Louis | Jean-Michel Larmet | 04 68 04 21 18 | [email protected]
Mont-Louis | Sylvie Candau – Magali Deixonne | 04 68 04 21 97 | [email protected]
Neuf-Brisach | Olivier Conrad | 03 89 72 14 51 | [email protected]
Saint-Martin-de-Ré | Guillaume Cudennec | 05 46 09 38 90 | [email protected]
Saint-Martin-de-Ré | Maxence Langlais | 05 46 09 38 93 | [email protected]
Saint-Vaast-la-Hougue | Jean Lepetit | 02 33 88 62 30 | [email protected]
Villefranche-de-Conflent | Guy Raffali | 04 68 96 10 78 | [email protected]
Dossier de Presse | juillet 2008 | 34
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