Rencontre avec Alexandre Tharaud

Transcription

Rencontre avec Alexandre Tharaud
n°2
Bimestriel gratuit
Décembre 2011
La Sélec
Z comme
zombies
Focus agenda
Rendez-vous
au confluent des musiques
Le Tour de la question
Rencontre avec
Alexandre Tharaud
8 e é d i t i o n
de mars
à mai 2012
Vidéo Nature Academy
Une formation pour vidéastes nature amateurs
Tenté de troquer ou combiner
jumelles, longue vue ou
appareil photo avec une caméra ?
La Vidéo Nature Academy propose un cycle
de six journées avec un contenu théorique,
pratique et des rencontres avec des
cinéastes animaliers professionnels.
Renseignements et inscriptions :
Service éducatif - [email protected] - Tél. 02 737 19 30
La musique classique,
c’est épatant.
Conception graphique
Marie-Hélène Grégoire
Louise Laurent (couverture)
Photographies
Beata Szparagowska
Relecture
Constantin Papageorgiadis
Eveline Wauty
Coordination
Isabelle Delaby
En témoigne l’interview du pianiste Alexandre Tharaud dans
le tour de la question (page 3) qui est lumineuse, directe, passionnante et son dernier disque, vraiment fascinant.
Cela dit, il n’y a pas que la musique classique qui est épatante.
Le cinéma, c’est bien aussi. Et le hip hop, le juke, le rock, la
pop, les musiques du monde, le jazz aussi, et les jeux, les documentaires, la chanson francophone…
1 • édito
Rédacteurs
Michaël Avenia,
Bertrand Backeland,
Benoît Beozière,
Isabelle Delaby,
Philippe Delvosalle,
Anne‑Sophie De Sutter,
Benoît Deuxant, Iris Dos Santos,
Guillaume Duthoit, Luis Ferin,
Anne Genette, Noël Godts,
Sylvain Isaac, Jacques Ledune,
Olivier Leo, Eddy Maes,
David Mennessier, Robert Micin,
Thierry Moutoy.
Si, si. C’est vraiment épatant. Contrairement aux nombreux
stéréotypes qui circulent et qui qualifient la musique classique de rigide, sérieuse, ennuyeuse, intellectuelle, difficile
à aborder, voire même complètement has been. Nous, à la
Médiathèque, affirmons qu’elle peut toucher directement tout
un chacun, qu’elle peut être drôle aussi parfois, qu’elle peut
avoir du style, du punch, qu’elle dépote.
La preuve avec ce deuxième numéro de Détours. Il regorge
de découvertes enthousiasmantes qui nous réconcilient avec
toutes les musiques et tous les films.
Bonne lecture.
Isabelle Delaby
[email protected]
Editeur responsable
Claude Janssens
6 Place de l’Amitié
1160 Auderghem
ISSN
2034-581X
détours
Contact
[email protected]
2 • sommaire
13
L’artiste de Détours n°2
En photo, c’est tout ce qui est péri‑
phérique qui intéresse le plus Beata
Szparagowska (Poznan, 1978).
Elle continue à chercher sa place
entre la photographie documentaire
et plasticienne. Depuis deux ans,
elle est en résidence à l’L (lieu de
recherche et d’accompagnement
pour la jeune création) où elle
invente des fictions photogra‑
phiques parallèles au travail des
comédiens et danseurs qu’elle y
croise. En janvier 2012, ce projet
prendra la forme d’une exposition (à
Flagey, Bruxelles) et d’un livre (hide
& seek, éd. Le Caillou bleu).
détours
John Fahey
Jacques Duvall propose…
17
www.beataszparagowska.com
L’inspiration pour la couverture :
« L’idée pour la couverture m’est
venue d’abord en pensant à ce
quelque chose de transparent et
de lumineux qu’on entend dans
la musique de Bach jouée par
Alexandre Tharaud. Et puis, en pho‑
tographiant ces mains amoureuses,
j’ai pensé à la façon dont le pianiste
parle de l’absence de séparation
entre son travail et la vie en-dehors
de la musique. Les quatre couches
d’images sont un clin d’œil au pro‑
cédé du re-recording auquel le pia‑
niste a eu recours pour enregistrer
ce disque. »
Les photos ont été faites avec la
complicité de : Anja Tillberg (p. 3),
Natacha Nicora (p. 27), les partici‑
pants des thés dansants au restau‑
rant Le Luther King (p. 7) et Sylvain
Daï (La Sélec).
Á écouter, à regarder
23
Cinq reprises de
Bob Dylan
En famille
Je me console
Rubriques
Le Tour de la question
À écouter, à regarder Jacques Duvall propose…
La Sélec
Archipel Revue du web En famille L’Éducatif à votre service
L’Agenda des activités
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Artiste multiple, Alexandre Tharaud ne cesse de questionner, d’intriguer et d’émerveiller son public au fil de ses disques et concerts.
Homme sans compromis, il affirme ses choix, les explique et en démontre
la pertinence avec sagesse et fermeté. Nous l’avons rencontré la veille de
son récital à Liège du 23 septembre dernier pour évoquer avec lui son travail, son parcours et son tout dernier album consacré aux concertos pour
piano et orchestre de Bach, tout un programme !
Alexandre Tharaud, il aura fallu attendre
bien longtemps pour goûter aux concertos
de Bach après votre « Concertos Italiens »
publié en 2005 ?
C’est vrai ? J’y avais déjà pensé à l’époque mais
comme pour tous les disques avec orchestre,
cela prend du temps ! C’est toujours la croix
et la bannière pour trouver des dates avec
l’orchestre que l’on souhaite. C’est très laborieux pour l’enregistrement, car les horaires
sont très stricts, avec une équipe énorme, ce
qui n’est pas le cas pour un enregistrement
solo qui ressemble bien plus à de l’artisanat
à côté d’une telle infrastructure. Il faut parfois dix ans pour arriver à trouver des dates et
des autorisations, comme ce fut le cas pour ce
disque-ci qui a été enregistré au Canada
Au-delà de ces contingences matérielles,
j’imagine que vous les avez souvent joués
en concert, ces concertos ?
Je les ai joués avec la même équipe pour la première fois au Québec. À la suite de ce concert,
Bernard Labadie et moi nous sommes dit qu’il
serait intéressant de poursuivre le travail avec
le tour de la question
3
Rencontre avec
Alexandre Tharaud
détours
À l’occasion de la sortie de son nouvel album
4 • le tour de la question
détours
un disque, parce que c’est un orchestre qui
joue sur instruments modernes avec archets
baroques. L’archet baroque permet de se rapprocher de Bach et aussi, je crois, de ma manière
personnelle de le jouer. J’ai toujours peur de la
lourdeur, non seulement avec mon propre instrument mais avec les orchestres à cordes
d’aujourd’hui. Bach semble dénaturé. Avec les
Violons du Roy et leur chef Bernard Labadie,
nous avons pu faire un travail qui différait
des disques existants.
Il est intéressant pour
un musicien de se sentir utile dans ce déferlement de disques qui
sortent chaque mois.
Un enregistrement est
une responsabilité terrible, voire terrifiante
parfois : c’est un instantané, quelques jours de
votre vie. Après cet instant fugace, on a déjà
envie de jouer les mêmes
pièces autrement. On ne
peut donc pas prévoir
quel sera le résultat final, l’aboutissement du
travail collectif.
Vous évoquez ici l’unicité et la spécificité…
Maurizio Kagel m’avait dit : « la musique est le
seul art qui doive être sans cesse renouvelé,
réinventé, chaque jour ». C’est une phrase qui
m’est restée, notamment lorsque je joue de la
musique baroque. L’art nous pousse à envisager
la vie sous un autre angle. Idéalement, j’aimerais que mes disques permettent de considérer
chaque œuvre sous un angle différent.
Êtes-vous satisfait du résultat ?
Jamais (rires), jamais !
Dans ce cas, à partir de quand lâchez-vous
un disque ?
Au moment où le montage est terminé. Ce qui
n’est pas simple car j’y participe énormément,
en écoutant et réécoutant sans cesse. Je suis
de plus en plus intransigeant, et ça me semble
capital.
À quoi êtes-vous attentif lors du montage ?
À la fluidité et la cohérence. C’est ce qui
manque à 99 % des disques aujourd’hui. Elles
s’acquièrent au prix
d’un véritable travail d’orfèvre. Être
pointilleux,
chercher les grains de
poussière,
jusqu’à
ajouter un quart de
seconde de silence
entre deux mouvements par exemple…
La balance entre les
instruments est très
importante
également. L’acoustique
et la réverbération.
Mais il faut savoir
s’arrêter !
Aviez-vous avec Bernard Labadie une
« vision » du résultat final ?
Bernard Labadie est très pointu en musique
baroque et il espérait parfois du piano moderne
ce qu’il aurait attendu du clavecin. Par expérience, je sais qu’il faut emprunter des chemins
détournés pour trouver une sonorité baroque
sur un piano moderne. Prenons les tutti (ndr :
passages joués par tous les instruments de
l’ensemble) des mouvements lents. On n’entend pas le clavecin mais c’est lui qui amène le
cristal de l’attaque orchestrale tandis que les
cordes apportent l’harmonie. Le piano quant à
“ Maurizio Kagel
m’avait dit : « la
musique est le seul
art qui doive être
sans cesse renouvelé,
réinventé, chaque
jour ». „
Pourquoi avoir choisi les concertos BWV
1052, 1054, 1056 & 1058 ?
Ce sont ceux qui sonnent le mieux au piano. Ou
pour être plus précis, ce sont ceux qui sonnent
le mieux sous mes doigts. Peut-être parce qu’ils
me semblent plus transparents…
Le concerto BWV 1065 a-t-il été un défi ou
un amusement ?
Certainement un défi, compte tenu du travail de re-recording. Un terme que je déteste
pour son côté scientifique qui n’a rien à voir
avec la réalité : c’est au contraire un processus éminemment musical auquel j’avais déjà
eu recours pour Couperin. Il permet d’adopter
des tempi plus rapides, plus proches de l’esthétique vivaldienne puisque Bach a adapté le
Concerto pour quatre violons de Vivaldi.
C’est aussi un plaisir de se répondre à soimême, d’additionner les voix, d’être un pianiste
multiple qui s’auto-corrige progressivement
en recevant dans son casque le premier piano
sans orchestre, puis le premier avec le second
et enfin les trois pianos sur lesquels il faut
greffer le quatrième. C’est difficile de s’écouter ! Il faut s’arranger avec soi-même pour
aboutir à la cohésion, ce qui est très excitant.
Apporter de la couleur, plus de chaleur, de la
transparence, un peu plus de rythme, plus de
main gauche, plus de scintillement dans l’aigu.
Le re-recording permet de le faire d’une façon
aussi naturelle qu’un traitement de son.
Pratiquement, comment cela se passe-t-il ?
Nous avions une semaine d’enregistrement.
Le premier jour, nous avons enregistré la par-
5 • le tour de la question
lui alourdit les tutti, il les empâte, les sucre…
Je ne les ai donc pas tous joués. C’était le fruit
de longues discussions.
En outre, le rôle du piano dans les concertos de
Bach est extrêmement délicat : s’il doit pouvoir
se fondre à l’orchestre, il doit assumer également la flamboyance et l’assurance d’un dialogue voire d’une confrontation.
Vous êtes donc en totale quiétude face aux
détracteurs qui réservent ce répertoire au
seul clavecin et refusent de l’entendre sur
piano moderne ?
Je n’ai aucun problème. Je joue abominablement du clavecin, parce que je ne suis pas claveciniste ! Et je trouve que les mêmes pièces
jouées au piano sont très belles. Pourquoi dès
lors m’en empêcher ? De plus, je ne choisis pas
n’importe quoi. Bach est peut-être le compositeur baroque par excellence qui puisse être
joué par n’importe quel instrument en nous
tirant les mêmes larmes ! J’ai entendu Bach à
l’accordéon et j’ai pleuré. C’est quand même le
seul compositeur, même au synthétiseur, qui
provoque une telle émotion !
Certains pianistes vous semblent-ils
incontournables chez Bach ?
Les versions de référence sont surtout celles du
clavecin. J’ai trouvé très beau l’enregistrement
récent de David Fray au piano. Et il faut citer
Andras Schiff dans les plus anciens. J’aurais
bien aimé que Marcelle Meyer enregistre ces
Bach au piano, ce qui aurait été merveilleux
mais sinon ce sont les versions pour clavecin
qui m’inspirent vraiment.
Jean Philippe RAMEAU :
Nouvelles suites de pièces
de clavecin (piano) (Int.
Alexandre Tharaud, Harmonia
Mundi, 2001) – BR1244
détours
Johann Sebastian BACH :
Piano : Concertos italiens pour
clavier seul (Int. Alexandre
Tharaud, Harmonia Mundi,
2005) – BB2674
détours
6 • le tour de la question
Johann Sebastian BACH :
Concerto clavier BWV 1052, 1054, 1056, 1058, 1065,
974 (Int. Alexandre Tharaud, Virgin Classics, 2011)
BB0848
tie du premier piano avec
l’orchestre. Nous avons travaillé au montage pendant
l’enregistrement des autres
concertos et je suis revenu
seul le dernier jour pour le
BWV 1065, quand l’orchestre
était parti. J’étais très ému de
nous entendre avec la fatigue
que peuvent engendrer six
jours d’enregistrement consécutifs. Vous n’imaginez pas,
c’est monumental, on est au
bord de l’évanouissement à la
fin d’un disque ! J’ai travaillé
comme un peintre, par petites
touches, pour créer un tableau
tout à fait cohérent.
Le temps, le silence,
l’intermittence chez Bach,
c’est essentiel pour vous ?
Oui. Or, il n’y a précisément
pas de silence ou très peu dans
l’interprétation des concertos.
Lorsque le soliste, qui n’est pas
vraiment un soliste d’ailleurs,
s’arrête, l’orchestre continue à
jouer. Le Concerto en ré mineur
ne connaît pas un seul moment
de repos. Comment faire pour
maintenir l’attention et la tension dans une œuvre où l’énergie est la même du début à la
fin ? Le silence dans une telle
aventure est donc une affaire
de respiration…
C’est le cas du silence entre le
mouvement lent et le troisième
mouvement qui amène progressivement la conclusion…
C’est précisément un des éléments que je travaille beau-
Les mélomanes se souviendront du tonique
album Concertos Italiens d’Alexandre
Tharaud publié en 2005. C’est avec le même
bonheur que nous accueillons aujourd’hui
cette nouvelle visite chez Bach avec les concertos pour piano et
orchestre, bijoux d’unité grâce à l’audacieuse fougue et à l’indicible
minutie d’une équipe musicale en totale symbiose. Le pianiste français
offre à chaque incursion baroque une vision lumineuse d’un répertoire que nous pensions connaître par cœur alors qu’il le redécouvre
avec nous dans la magie d’une poésie musicale ineffable. Quatre
concertos résonnent avec les Violons Du Roy sous l’égide de Bernard
Labadie (ensemble et chef québécois) dont on sent la totale complicité.
Alexandre Tharaud porte l’alchimie des sons à son paroxysme dans le
BWV 1065 pour quatre pianos, dont il joue lui-même les quatre parties
par le processus de re-recording. L’unité de style et la cohérence d’interprétation rassemblent en un seul geste musical la finesse et la grâce
d’un interprète curieux et réfléchi. Un must incontournable ! NG
Richard WAGNER :
coup. Le silence se travaille
Préludes : Lohengrin/
au quart de seconde près.
Meistersinger/
C’est encore une chose que
Parsifal/Faust-ouv.
(Dir. Arturo Toscanini,
m’a apprise Maurizio Kagel…
RCA, 1946-1951)
Puis-je vous demander
DW1196
sans trop réfléchir de me
nommer cinq disques
Les Introuvables de
essentiels du répertoire
Marcelle Meyer
classique ?
(Enr. 1925-1957,
Voilà un exercice diffiEMI, 1943-1992)
GB5842 (Vol1)
cile après une interview !
GB5843 (Vol2)
Le Prélude du Parsifal de
GB5844 (Vol3)
Wagner
par
Toscanini.
Marcelle Meyer bien sûr, tout
BARBARA : Ma
Marcelle Meyer mais l’intéplus belle histoire
grale fait plus de 15 disques !
d’amour c’est vous
Il y aurait aussi les Variations
(intégrale)
(Enr. 1957-1992,
Goldberg par Glenn Gould. Et
Philips, 1992) –
si je devais aller sur une île
NB0731
déserte je ne prendrais pas
forcément que de la musique
Autres références
classique, je prendrais aussi
> Johann Sebastian BACH : Variations
Barbara, et quelques autres…
Goldberg (piano, 1981) (Int. Glenn
Propos recueillis par Noël
Godts à Bruxelles le 22 septembre 2011
Gould, Sony Classical, 1981) – BB2752
> BARBARA : L’Aigle noir (Philips, 1997) –
NB0707
à écouter, à regarder
7
Faire le grand écart, multiplier les points de vue, s’ouvrir à des visions du monde différentes, radicalement
différentes même, toucher à d’autres sensibilités, rencontrer des ailleurs, effleurer d’autres matières, d’autres
textures… Et puis, s’étonner, penser, réfléchir, être ému,
pleurer peut-être, rire, on l’espère, vibrer de toute façon et,
pourquoi pas ?, danser…
Voilà tout ce à quoi nous vous invitons dans cette rubrique en
compagnie de Wladimir Anselme, John Cage, The Caretaker,
DJ Diamond, Anthony Joseph & The Spasm Band, Pina Bausch
et Wim Wenders, Denis Villeneuve et son film Incendies,
Eilen Jewell, Ellery Eskelin, Céline Sciamma et Tomboy, et
les autres.
détours
À écouter,
à regarder
Wladimir ANSELME
Les Heures courtes
Chanson francophone
8 • à écouter, à regarder
(Atlas Crododiles, 2011) – NA5148
Les Heures courtes commence par « La Palmeraie », chanson folk
d’une rare intensité. Un texte subtilement répétitif aux images ren‑
versantes : Je désavoue vraiment / Celles et ceux qui ont souffert
/ De quelque amour violent / ça n’existe pas vraiment / […] / J’ai
le cœur en 1000 morceaux / J’organise une battue / Pour recoller
les morceaux / Pour me déséparpiller. Chaque titre possède son
lot de trouvailles poétiques. Côté musique, Les Atlas Crocodiles
ont donné aux mots et aux mélodies fines de Wladimir Anselme,
des couleurs pop, folk et rock du meilleur goût. Pas une révolution
musicale, juste un travail d’orfèvres. Un bel univers dans la lignée
de Bertrand Belin et de JP Nataf. GD
Wim WENDERS
Pina
To What Strange Place
Documentaire
(Enr. 1916-1929, Tompkins Square, 2011)
(Cinéart, 2011) – TB6606 et TB6605
MY8130
Si un seul mot devait qualifier cet hommage de
Wim Wenders et des danseurs de l’Ensemble
Tanztheater Wuppertal à la chorégraphe Pina
Bausch, ce serait le mot fluidité. Fluidité dans la
succession des scènes de plusieurs de ses chorégraphies, des témoignages des artistes de l’Ensemble
interviewés et des danses exécutées dans divers
Musiques du monde
Une superbe anthologie compilée par Ian Nagoski, collectionneur
de 78 tours qui avait déjà produit l’album Black Mirror il y a trois
ans. Il se concentre ici sur une époque bien particulière, où l’afflux
aux États-Unis d’immigrants en provenance du Moyen-Orient,
et notamment des anciens pays occupés par l’Empire Ottoman,
alimentait une industrie du disque naissante. Ils fournissaient non
seulement de nouveaux musiciens, mais aussi de nouveaux réper‑
toires, et une nouvelle clientèle. Celle-ci cherchait dans la musique
de son pays natal un antidote à sa nostalgie et à sa mélancolie
d’exilés. BD
lieux publics ; fluidité des mouvements des dann’était plus naturel (plus facile !) au monde ; fluidité
Serge CHALOFF
Boss Baritone
seurs : une simplicité, une aisance, comme si rien
du passage des émotions exprimées : solitude, tris-
Jazz - réédition
tesse, douleur, joie, espoir… Reste l’expression d’un
(Enr. 1946-1957, Proper Records, 2011)
travail inlassable, jamais fini, toujours recommen-
UC2537
cé, conjugué au bonheur du mouvement, de se sentir
Serge Chaloff (1923-1957) a été un des premiers saxophonistes
barytons de l’ère bebop (années 50). Ses improvisations dyna‑
miques, la virtuosité et la précision de son placement rythmique
ont contribué à mettre en avant le saxophone baryton, pas encore
très habitué à jouer un rôle de soliste dans la sphère jazz. Il opère
ainsi un ajustement au langage du bebop dans l’élaboration d’une
modernité sonore tributaire de Lester Young. La carrière de Serge
Chaloff sera tragiquement écourtée et l’histoire retiendra davan‑
tage un autre saxophoniste baryton : Gerry Mulligan. Ce coffret
anthologique de quatre CD constitue donc une bonne (re)décou‑
verte de ce musicien un peu oublié. (BB/LF)
vivant. Dansez, dansez sinon nous sommes perdus.
détours
ID
À lire un commentaire de ce documentaire
http://krotchka.wordpress.com - recherche : nostalgie
ment les lignes mélodiques. Un
batteur comme Gerald Cleaver
Ellery ESKELIN
Trio New York
manquait à Ellery Eskelin ac-
Jazz
depuis de nombreuses années
(Prime Source, 2011) – UE7242
par Jim Black au jeu trop sec et
compagné dans son trio régulier
sévère. Il dispose ici d’une bonne
Orgue Hammond (Gary Versace)
base d’appui rythmique et trouve
et batterie (Gerald Cleaver) sous
dans les développements (plutôt
la houlette du saxophone ténor
atypiques) de l’orgue un jeu d’ac-
(Ellery Eskelin) : voici un trio à
croches intéressant. Trio New
la recherche d’un swing syncopé,
York rassemble cinq plages mid-
avec beaucoup d’idées de déve-
tempo durant une quinzaine de
loppements et ne boudant nulle-
minutes chacune. Très bon. BB
Un batteur discret qui n’en reste
pas moins la clé de voûte de nombreuses formations auxquelles
il participe, apportant de sa
touche mesurée une dynamique
efficiente. Toujours à l’écoute
de l’ensemble, il élabore un jeu
aux relances subtiles, alliant
la finesse de Paul Motian et la
rigueur de Max Roach. Originaire
de Detroit (1963), il a déjà à son
actif une liste impressionnante
de collaborations, aussi bien avec
les anciennes figures tutélaires
du free, Roscoe Mitchell, Jemeel
Moondoc, Wadada Leo Smith,
qu’avec la « nouvelle garde »,
Tony Malaby, Sylvie Courvoisier,
Joe Morris, Matthew Shipp…
Anthony JOSEPH &
THE SPASM BAND
Rubber Orchestras
THE CARETAKER
An Empty Bliss Beyond
This World
Afrobeat
Ambient / Hauntology
(Naive, 2011) – KJ8632
(History Always Favours The Win, 2011)
9 • à écouter, à regarder
Gerald Cleaver
À lire un commentaire de l’album Bird Head Son.
www.lamediatheque.be mots-clés : Anthony Joseph Sélec
Leyland Kirby se réapproprie la musique du passé en s’inspirant
d’enregistrements jazz effectués sur 78 tours et dont la prove‑
nance reste mystérieuse. Sous le pseudonyme de The Caretaker,
il met en avant des théories scientifiques sur la mémoire en
recréant des décors sonores à caractère illustratif. An Empty Bliss
Beyond This World se veut une expérience sensorielle qui tente à
prouver la capacité des malades atteints d’Alzheimer de se remé‑
morer les musiques de leur jeunesse. Les morceaux de l’album se
partagent entre drone ambient grésillant et mélancolie vaporeuse.
Un disque hanté et énigmatique. DM
détours
XC092E
Chanteur-poète, romancier et musicien natif de Trinidad, Anthony
Joseph nous avait déjà fait forte impression avec son deuxième
album Bird Head Son (2009). Produit par Malcolm Catto (batteur
du groupe et membre de The Heliocentrics et de The Quantic & His
Combo Bárbaro), Rubber Orchestras nous plonge dans un envoû‑
tant voyage aux sonorités afrobeat et voodoo funk. Allégeance
au spoken word de The Last Poets, estampillé par le groove de
Roy Ayers, on retrouve dans ce nouvel opus les influences jazzy,
funky et le tempérament soul de son géniteur. En s’entourant d’un
combo à géométrie variable, on se dit que le gourou a vu juste et
les prestations scéniques du groupe en sont la preuve vivante.
Anthony Joseph & The Spasm Band distille une musique qui se
donne autant à voir qu’à entendre. BenB
Pietro MARCELLO
La Bocca del Luppo
D’autres beaux films
portuaires
Documentaire
10 • à écouter, à regarder
(2009, France Télévision Distribution) – TJ1240
C’est un miracle, un poème, un objet cinématographique non identi‑
fié. Un film avec les pieds dans des ruelles interlopes mais la tête et le
cœur dans les étoiles, au dessus de la mer. En soixante-huit minutes
(la si belle durée, dans les années 1940, des plus vertigineuses
épures de Jacques Tourneur), entre documentaire et mise en scène,
grain des images d’archives et grain des voix rocailleuses, chanson
de 1680 et cantate de 1960 (Membra Jesu Nostri de Buxtehude et
« L’Eau à la bouche » de Gainsbourg), Pietro Marcello transcende le
portrait d’un port (Gènes) et celui de l’amour fou qui, au-delà de tous
les obstacles, unit « Enzo le roc » (une cinquantaine d’années dont
trente en prison) et « Mary la garce ». PhD
> Marseille
László MOHOLY-NAGY :
Marseille vieux port
(Allemagne, 1929) – TW8195
> Lisbonne
Alain TANNER : Dans la ville
blanche (Suisse-Portugal,
1982) – VD0449
> Toulon
Paul VECCHIALI : En haut
des marches (France, 1983) –
VE0018
> Trieste
Mathieu AMALRIC : Le Stade
de Wimbledon (France, 2001)
– VS6750 + VX2049
Céline SCIAMMA
Tomboy
R.J. ELLORY
Les Anonymes
Drame psychologique
Littérature
MOONFACE
Organ Music Not Vibraphone
Like I’d Hoped
(France, 2011, Cinéart) – VT0535
(Audiolib, 2011) – HA8466
Pop indie
Céline Sciamma aime les sujets délicats.
Après son incursion dans l’univers des ado‑
lescents et de leur sexualité (La Naissance
des pieuvres), elle s’intéresse cette fois, par
le biais d’un groupe d’enfants, à l’épineuse
question de l’identité – sexuelle – et de
l’importance du regard des autres. Une fois
de plus la réalisatrice s’affranchit de toute
lourdeur narrative ou psychologique et livre
une histoire à la fois immédiate et concen‑
trée sur l’essentiel. Elle privilégie avec
bonheur l’émotion pure à un didactisme trop
pesant en nous confrontant à nos propres
interprétations de spectateurs. MA
Les anonymes sont les agents invisibles
de la CIA. L’un de ceux-ci est suspecté de
quatre meurtres de femmes. C’est Miller
qui se charge de cette affaire de sérial
killer, simple en extérieur. Mais cette
enquête enlisera l’inspecteur dans les
rouages de la puissante CIA, dont les mis‑
sions se révèlent parfois obscures, voire
crapuleuses. Un thriller politique finement
construit par R.J. Ellory, brillant auteur
britannique. Une ambiance oppressante,
des espaces insaisissables et des détails
insensés forment l’essence de ce polar.
L’interprétation du comédien Charles Borg
est sans reproche. IDS
détours
(Jagjaguwar, 2011) – XM794B
À lire un commentaire de ce film
http://krotchka.wordpress.com mots-clés : tomboy
Moonface est le projet solo du musicien
canadien Spencer Krug (membre de Wolf
Parade, Sunset Rubdown et Swan Lake).
Après la sortie d‘un EP atypique (dont
les chansons furent créées à partir d‘un
marimba et de quelques sons de batterie),
il publie un album comprenant cinq chan‑
sons pour une durée totale de 37 minutes.
Ce disque est un petit bijou de pop indie où
nappes synthétiques, guitares à l‘unisson
et des tonalités légèrement psychédé‑
liques se confondent pour un résultat
hypnotique et très abouti. DM
jusqu’alors. Quatrième long métrage du réalisateur québécois Denis Villeneuve, Incendies est une
adaptation de la pièce éponyme écrite par Wajdi
Mouawad. Si cette transposition cinématographique garde le caractère tragique de l’œuvre originale, le cinéaste québécois se réapproprie la
dramaturgie originelle en jouant sur les possibilités scénaristiques propres au cinéma. Construite
jamais l’intention originale du récit de Mouawad
qui garde ici toute sa dimension quasi mythologique. Entre réalisme cru et esthétique lyrique,
Incendies est une quête identitaire à la fois per-
Denis VILLENEUVE
Incendies
sonnelle et universelle. Si la dimension familiale de
Drame psychologique
celle-ci trouve un écho œcuménique. Bien que clai-
(Canada, France, 2010, Cinéart) – VI0282
rement située au Moyen-Orient, l’auteur ne men-
cette quête constitue le point de départ, très vite
tionne jamais précisément le pays, ce qui tend à
En partant sur les traces du passé de leur mère
objectiver quelque peu l’histoire. Tout en dépoliti-
récemment décédée, des jumeaux vont douloureu-
sant le propos, ce silence volontaire renvoie le récit
sement combler les silences qu’ils ont dû endurer
à son sujet premier : l’humain. MA
À lire un commentaire de ce film
11 • à écouter, à regarder
autour de nombreux flash-back, l’histoire ne trahit
http://desmotsdimages.wordpress.com recherche : incendies
Eilen JEWELL
Queen Of The Minor Key
Quatuor Alfama – Quartettsatz
Musiques du monde
(Fuga Libera, 2011) – GA8156
Musique classique
Après des débuts remarqués dans un style distinctivement roots
mâtiné de folk, de country et de rockabilly, Eilen Jewell s’est
rapidement établie comme une artiste essentielle de la scène
américaine actuelle, au-delà de ce que l’on nomme communément
l’americana. Depuis Sea of Tears (2009), elle délaisse progressive‑
ment l’aspect brut et rugueux de sa musique, et valorise la texture
soyeuse de sa voix. Avec ce nouvel album, Eilen Jewell confirme
cette orientation et réussit la gageure de déployer un univers
musical personnel et varié, parfaitement cohérent et accessible,
où les influences roots de ses débuts s’habillent d’arrangements
plus proches du rhythm’n’blues et côtoient des guitares qui
flirtent tantôt avec le surf tantôt avec le hillbilly. SI
L’immense talent du Quatuor Alfama ne cesse de se révéler
concerts après concerts, disques après disques. Fondé en 2005
par des musiciens belges, le Quatuor Alfama nous propose ici
un programme intelligent consacré à des pages « orphelines »,
c’est-à-dire des pages pour quatuor à cordes isolées au sein de
la production de grands compositeurs. Cette mosaïque musicale
nous emmène du romantisme du Langsamer Satz de Webern au
Alla marcia de Britten en passant par la Sérénade d’Hugo Wolf
et la Romance en sol mineur de Rachmaninov avec tantôt le
dynamisme, tantôt la sub tilité selon ce qui convient à la pièce
elle-même. Un plaisir d’un grand raffinement que d’écouter ces 56
minutes 30 secondes d’excellente musique. AG
détours
(Signature Sounds, 2011) – MB6507
12 • à écouter, à regarder
Craig TABORN
Avenging Angel
Jazz
(ECM Records, 2011) – UT0083
Jeu aéré créant de vastes espaces dans
une alchimie complexe du piano solo.
Fausses ambiances méditatives, tout
à la fois marquées d’introspection et de
tensions mouvantes précipitées. Quelque
chose échappe à la norme et nous tient
en haleine. Cette publication sur un label
de renom (ECM) offre à ce musicien une
visibilité plus grande et l’occasion pour lui
d’émerger - il le mérite bien - vers de plus
larges sphères que celles confinées aux
productions jazz confidentielles. Un musi‑
cien à suivre. BB
The
Gunstringer
Ico & Shadow of the Colossus
Collection
Jeu XBOX360
Jeu PS3
(Microsoft) -
(Sony Computer Entertainment, 2011) -
SX1717
SZ2635
Un jeu de tir pas
comme les autres. Contraction des mots
anglais gunslinger (pistolero) et string
(ficelle), ce Gunstringer donne au joueur
le contrôle d’une marionnette mettant en
scène un cow‑boy mort‑vivant. Celui‑ci
évolue dans un théâtre tout au long d’un
spectacle appuyé par une narration en
voix off. Les niveaux s’enchaînent, mêlant
perpétuellement action et humour. La
grande force de ce titre ne se limite pas
à cette ambiance survoltée et déjantée,
mais doit beaucoup à la manipulation
même du personnage : plus besoin de
manette, la main gauche indique les dépla‑
cements tandis que la main droite mime
les tirs au pistolet. Voilà assurément l’un
des meilleurs jeux à destination du Kinect,
le système de reconnaissance de mouve‑
ments pour la XBOX360. OL
Après Tomb Raider et
Splinter Cell, Sony conti‑
nue de remasteriser des
oeuvres sorties naguère
sur la Playstation 2.
Cette fois, c’est au tour
de deux titres très singuliers d’y avoir
droit, d’une part, Ico (2002), et d’autre
part, Shadow of the Colossus ( 2006).
Tous deux évoquent une quête mys‑
tique qui aboutira à une délivrance (un
enfant banni de son village pour Ico et la
résurrection du bien-aimé pour Shadow
of the Colossus). Personne à qui parler,
aucun artefact à collectionner. Juste un
paysage à observer pour y trouver son
chemin. Au final, Ico et Shadow of the
Colossus nous procurent une expérience
intense, enrichissante, poétique et sen‑
sorielle. TM
DJ DIAMOND
Flight Muzik
Juke
détours
(Planet Mu Records, 2011) – KD4815
Une nouvelle production signée DJ Diamond d’un genre nouveau,
le juke, qui a émergé en 2010 à Chicago. Marqué par l’utilisation
de boîtes à rythmes (claps, hi-hat, kicks, etc.) en rythmiques
hachées (drum-cut), le genre s’apparente à une sorte de jungle
mutante aux allures psyché‑
déliques dans une hybridation
électro intéressante. L’hystérie
du phénomène, traduisible par
« sauter/bouger » voire aussi
« désordonné », s’accompagne
d’une danse, le footwork, une
continuité dans la culture hip
hop du breakdance des années
80. BB
Le juke
Le juke est un style à classer quelque part entre le
hip hop, le dubstep et la jungle. Genre extrêmement
local, originaire de Chicago, il s’y est développé
en circuit fermé, presque en secret. Dérivé de la
musique house, c’est un micro-genre évoluant
en marge des médias et des scènes reconnues.
Indissociablement lié à la danse, le footwork,
qui l’accompagne, ou qu’il accompagne, est une
musique née des clubs, des block-parties, de la rue,
et dont la production est éphémère, entièrement
tournée vers le mix. Aujourd’hui comme d’autres
genres locaux tels que le kwaito, le kuduro ou le
baile funk, le juke tente une sortie, et s’infiltre dans
les playlists internationales. BD
À écouter dans la même lignée La compilation Bangs & Works , DJ Nate et DJ Roc.
John FAHEY
Your Past Comes Back To
Haunt You
en 1959), entre ses campagnes de collectage de
Folk
Patton, Fahey avait enregistré de nombreuses ses-
(5 CD + livre – enr. 1958-1965, Dust-to-
sions pour Fonotone, dernier label de 78 tours en
Digital, 2011) – XF038P
activité, sous la houlette de Joe Bussard. Ce sont
vieux disques de blues dans le Sud des États-Unis
et l’écriture de sa thèse de doctorat sur Charley
115 de ces morceaux, pour la plupart inédits, que
Du parcours du guitariste John Fahey (1939-2001),
Glenn Jones et Dust-to-Digital sortent aujourd’hui
on retient souvent deux périodes. Les années 1960
de l’oubli, accompagnés d’un livre de plus de
d’abord où, en compagnie de ses pairs Leo Kottke,
soixante pages. PhD
13 • à écouter, à regarder
John Fahey
Robbie Basho ou Peter Lang, il hébergeait sur son
propre label Takoma « l’école primitiviste » de la
guitare américaine (une sorte d’anneau de Möbius
manière à la fois fluide et dynamique, tradition
Quelques jalons :
et avant-garde : d’une part, le fingerpicking de la
> John FAHEY : Death Chants, Breakdowns
and Military Marches (Takoma, 1963-1967) –
country et du blues traditionnels et, d’autre part,
des éléments puisés du côté de Bartók, de la musique
indienne ou indonésienne, etc.). Sa renaissance ensuite à la fin des années 1990 dans une veine plus
électrique et écorchée vive, à côté de ses fils spirituels Jim O’Rourke et Glenn Jones. Entre les deux,
à partir de la fin des années 1970, se succèdent des
années plus fantomatiques marquées de l’ombre
de la bouteille, des ennuis de santé et de couple.
Mais on sait généralement moins qu’avant son premier LP autoproduit (John Fahey : Blind Joe Death
XF037F
> John FAHEY : The Transfiguration of Blind
Joe Death (Riverboat, 1965) – XF037A
> John FAHEY : In Concert and In Interview
1969 & 1996 (DVD : Vestapol, 2004) – XF038J
> John FAHEY : Womblife (Table of the
Elements, 1997) – XF037Y
> John FAHEY & CUL DE SAC : The Epiphany of
Glenn Jones (Thirsty Ear, 1997) – XF038E
> The Great Koonaklaster Speaks : a John
Fahey Celebration (Table of the Elements,
2007) – X 348P
détours
réussissant le tour de passe-passe d’associer, de
OSHEN
La Pudeur
Chanson francophone
(Oshen, 2011) – NO7102
14 • à écouter, à regarder
Lors de son rachat par Universal, le label V2 a remercié la chan‑
teuse Oshen, jugeant qu’elle n’était pas assez rentable. Chassez
le talent, il revient au galop… C’est par un album autoproduit ne
contenant malheureusement – car c’est un véritable collier de
perles ! – que 7 titres, que la demoiselle effectue son retour. Ce qui
ne nous empêche pas d’apprécier toute l’étendue de son talent.
Sa chanson « La Pudeur » est à ce jour ce qu’elle a fait de mieux,
un parfait équilibre entre retenue et intimité dévoilée, le tout inter‑
prété d’une voix qui fleure la peau. Une artiste multiple qui sait
parler à nos cordes sensibles. GD
John CAGE
Bachcage
ACCORDION SAMOURAI
Accordion Samourai
Cédric KLAPISCH
Ma part du gâteau
Musique classique
Musiques du monde
Drame psychologique
(Deutsche Grammophon, 2011) – FC0447
(Home Records Compact, 2011) –
(France, 2011, Studio Canal) - VM2510
détours
MN0330
Au-delà de divers liens pertinents que l’on
pourrait trouver entre Bach et Cage et qui
permettraient sans incongruité, de les
faire cohabiter dans un même enregistre‑
ment, c’est ici la sensibilité de l’interprète,
conjuguant approche conceptuelle et
unité de jeu, qui en apporte la justification
la plus convaincante. Le tout est renforcé
par un système assez sophistiqué de
prise de son et d’amplification qui permet
de transcender les différences stylis‑
tiques. Francesco Tristano est un jeune
pianiste luxembourgeois qui, non content
de jeter des ponts entre les époques,
aime aussi abolir les frontières entre
les musiques. Musicien éclectique, il a
produit, en 2005, un album de jazz Not for
Piano. JL
Quand le Belge Didier Laloy, le Français
Bruno Le Tron, le Finlandais Markku
Lepistö, l’Irlandais David Munelly et l’Ita‑
lien Riccardo Tesi, tous les cinq virtuoses
de l’accordéon diatonique, se rencontrent,
cela ne pouvait que provoquer des étin‑
celles ! Cinq traditions se mélangent,
se superposent, se décomposent pour
créer une musique polyphonique, une
œuvre ouverte sur le monde, aux mélodies
rêveuses et intimistes mais aussi aux
sonorités plus tranchantes, plus synco‑
pées, plus dansantes. ASDS
Coup du hasard ou pas, ce nouveau film
de Cédric Klapisch fait écho à une certaine
actualité pour le moins cynique. Cette
histoire induit inévitablement le sourire :
une femme est embauchée comme
femme de ménage chez un trader dont
les manipulations boursières ont conduit
l’usine où elle travaillait précédemment à
faire faillite. Le film a de quoi surprendre
tant les changements de ton – du drame
pur à la comédie légère – sont brusques et
inattendus. Ces revirements soudains ont
pour eux de dynamiser un récit qui aurait
pu sembler convenu. Ma part du gâteau
assume pleinement cette ambivalence
tonale qui ravira… ou agacera. MA
SHABAZZ PALACES
Black Up
Fantastique
Hip hop
(Etats-Unis, Canada, 2011, Warner) – VS1144
(Sub Pop, 2011) – KS1322
Après une première incursion réussie dans le domaine du cinéma
d’animation (Le Royaume de Ga’Hoole), Zack Snyder retrouve le
cinéma qui a fait sa renommée : celui de l’action à haute valeur
esthétique. Avec Sucker Punch, il adapte son propre scénario
mâtiné de nombreuses références et mêlant allègrement les
genres. À la fois conte fantastique, allégorie initiatique ou film
d’horreur, cette digression dans l’imaginaire d’une jeune orpheline
est une plongée sans concession dans une imagerie pop et déca‑
lée. Une fois de plus son sens graphique fait merveille et augure le
meilleur pour son futur Man of Steel qui revisitera le personnage de
Superman. MA
Shabazz Palaces est un duo à l’initiative d’Ishmael Butler (exDigable Planet). Formule hip hop aux arrangements electro-kickssub-basses, l’ambiance générale du disque est marquée d’un
psychédélisme certain, nappes de synthés vintage agrémentés
de flows à la dextérité manifeste, avec interventions live de per‑
cussions. Le fameux label indie-pop de Seattle Sub Pop frappe
fort pour cette première production hip hop de son catalogue qui
fricote avec les meilleures productions entendues chez Big Dada
ou Anticon. Gros carton de l’année 2011. BB
Zaza FOURNIER
Regarde-moi
Chanson francophone
John MAUS
We Must Become The Pitiless Censors Of
Ourselves
(Warner Music, 2011) – NF6982
Lo-fi / Synthpop
15 • à écouter, à regarder
Zack SNYDER
Sucker Punch
(Upset The Rhythm, 2011) – XM294G
nch.be/?p=1671
Chronique complète sur www.fondairfre
Ami et collaborateur du chanteur américain Ariel Pink, John Maus
s’évertue à installer des climats de pop synthétique qui, malgré
des moyens très rudimentaires, sont convaincants tout au long
de ce troisième album (à ce jour, le plus abouti). La voix de Maus
fait beaucoup penser à Ian Curtis, mais là où le chanteur de Joy
Division faisait corps avec des chansons angoissantes dont on
ne revient pas, le natif d’Austin emmène son disque vers un milieu
moins hostile et surtout tourné vers des mélodies qui refusent
la monotonie. Les textes sont assez effrayants mais ses propos
sont teintés d’un humour noir et cynique qui évite une chute inexo‑
rable dans les bas-fonds de la déprime. DM
détours
Après un premier album encourageant
et remarqué, Zaza Fournier nous revient
avec ce Regarde-moi qui a gagné en
maturité et en consistance. Volontiers
impertinents voire insolents, ses textes
sont plus travaillés tout en gardant la
même fraîcheur. À l’instar de son premier
opus, cette nouvelle production puise ses
racines dans les terreaux des musiques
d’hier ; twist ou pop des sixties, ses chan‑
sons se conjuguent à tous les temps avec
une égale réussite. D’une voix sucrée et
cotonneuse la charmante Zaza ravira bon
nombre d’oreilles à n’en point douter. MA
16 • à écouter, à regarder
The Cat, The Reverend
and The Slave
Alain DELLA NEGRA et
Kaori KINOSHITA
The Cat, The Reverend And
The Slave
des couples qui se sont rencon-
Documentaire
des activités qu’ils y ont dévelop-
(2009, Capricci) – TJ1621
pées ; un maître qui contrôle, via
trés sur Second Life, qui s’y sont
Quelques films de fiction
mariés avant de se marier dans la
basés sur les mondes
vraie vie, qui se disputent à cause
virtuels
Second Life, la vie sexuelle de ses
esclaves dans la vie réelle et dont
le souhait le plus cher est de vivre
avec elles dans une seule et même
habitation ; un révérend qui a décidé de prêcher dans son église
virtuelle ; un furry : une personne
qui s’identifie à un animal (un
chat en l’occurrence). Une atten-
détours
Finalement,
et
contrairement
tion particulière dans la manière
à ce qui est annoncé dans l’ac-
de filmer est donnée à l’atmos-
croche annonçant le film comme
phère, à l’environnement de ces
Le documentaire sur les mondes
gens. Ce qui rend palpable un
virtuels, des images de Second
fort mal-être chez les personnes
Life ne défilent que pendant
filmées. Elles semblent être en
quelques minutes seulement. Et
déphasage complet avec le monde
tant mieux : le propos du film n’en
réel, comme si elles n’y étaient
est que plus troublant. Loin de se
pas à leur place, qu’il n’était pas
contenter de montrer ce qu’il se
fait pour elles. Est-ce ce senti-
passe dans Second Life, il donne
ment qui a été le déclencheur et
à voir la vraie vie (j’entends la vie
a amené leur première visite sur
non-virtuelle) des accros à
cet
Second Life ou est-ce une résul-
univers 3D et comment celui‑ci
tante d’une vie virtuelle sur
en vient à régir leur vie réelle.
Second Life ? Le film ne le dit pas.
L’on rencontre ainsi tour à tour
Une affaire à suivre… ID
> Mamoru HOSADA : Summer
Wars (Japon, 2009, Kaze) –
VS1054
> Gilles MARCHAND : L’Autre
monde (France, Belgique,
2008, France Télévision
Distribution) – VA0747
> Nic BALTHAZAR : Ben X
(Belgique, Pays-Bas, 2007,
Ocean) – VB0817
> Mamoru OSHII : Avalon
(Japon, Pologne, 2001,
Boomerang Pictures) –
VA8444
> David CRONENBERG :
eXistenZ (Canda, GrandeBretagne, 1998) – VE9254
> Gabriele SALVATORES :
Nirvana (Italie, France,
1996, Metropolitan Films) –
VN4694
Second Life
Un univers virtuel en 3D où l’on
peut créer à la fois son personnage et son monde.
http://secondlife.com
de Bob Dylan à
écouter pas trop
religieusement*
« Knockin’ on Heaven’s Door »
par Claire Diterzi
« Visions of Johanna »
par Marianne Faithfull
Sur l’album Bull Durham Sacks and
Sur l’album Requiem for Billy the Kid
Sur l’album It’s All Over Now, Baby Blue
Railroad Tracks (Warner / Rhino Records,
(Naïve, 2006) – YR3256
(Enr. 1970-1976, Repertoire Records,
1972) – MB2828
En la transformant en gospel
2000) – XF068V
Juste retour à l’envoyeur, car
existentialiste, une chanteuse
Quelques années avant de s’appro-
Dylan a en fait singé le style vocal
française parvient à rendre un
prier les classiques de Lennon et
de Ramblin’ Jack, ce dont celui-ci
souffle étonnant à une chan-
Shel Silverstein sur son album de
ne s’est jamais formalisé vu qu’il
son qui était devenue, au fil des
come back Broken English, la muse
prétend avoir lui-même volé ses
castings de télé-réalité, un clas-
du swinging London revisite dans
intonations traînantes à Woody
sique de karaoké.
l’anonymat un des tours de force
Guthrie.
de Blonde on blonde. Elle, qui
« Abandoned Love »
par Johan Asherton
jusque-là avait la douceur du ve-
Sur l’album High Lonesomes (BigBang31,
au papier de verre sur une mélopée
Sur l’album Dylan Different (Bonsaï Music,
2011)
funèbre et gagne un statut de ma-
2009) – US4284
Encore un Français ! Décidément
trone tragique qui lui servira de
Un jazzman blanc plonge cette
Hugues Aufray fait des émules.
rente plus tard.
parabole biblico-amorale dans
Crooner crépusculaire, Asherton
les
déterre une pépite obscure et lui
« Highway 61 Revisited »
par Ben Sidran
moiteurs
de
la
Nouvelle
Orléans et réussit le tour de force
de réinventer un phrasé encore
plus cynique que l’original.
restaure une beauté rustique.
lours, se passe les cordes vocales
*
Hem, chers membres de la Médiathèque, je me relis
et constate que je cause comme un critique vieillis‑
sant de quelque magazine spécialisé, méfiez-vous de
ce genre de prose ! Jetez éventuellement une oreille
sur ces soi-disant chefs d’œuvre car la curiosité est
un joli défaut mais n’hésitez pas à vous faire une opi‑
nion dissidente. À mort le rock !
détours
« Girl from the North Country »
par Ramblin’ Jack Elliott
17 • Jacques Duvall propose…
Jacques Duvall
propose…
Cinq reprises
détours
n° 19
décembre 2011
www.lamediatheque.be
De A comme Afrique du Sud
à X comme XBOX
Les zombies ne sont-ils qu’inventions folkloriques pour fans de gaudrioles morbides ? Un « genre » limité
à une production cinématographique
bricolée, croquignolesque ? Pas vraiment voire pas du tout ! Le zombie
vient du plus profond de l’imaginaire humain, comme le montre la
religion vaudou non dépourvue de
dimension universelle. Dans le langage courant, on utilise le terme
pour désigner un individu bizarre,
dans le 36e dessous, pas possédé,
non, dépossédé. Aujourd’hui, dans
certains pays frappés de plein fouet
par la financiarisation globale du
monde, on met à mort pour des histoires de zombies. Sans rigoler. Tous
les processus actuels de dépossession de notre destin économique et
écologique, ainsi que les nouvelles
formes mentales de prolétarisation
nous rendent l’état zombie étonnamment proche. Même si la déclinaison
du fameux « Madame Bovary c’est
moi 
» est infiniment facile, nous
avons voulu mettre à l’épreuve la
variante suivante : « le zombie c’est
moi ». C’est l’objet du dossier de La
Sélec : Z comme zombies.
Z comme Zombies
18 • La Sélec
Mort, vif, entre les deux ?
Au sommaire
La menace
1
Vaudou en Haïti
2
Marcher avec un zombie
4
Looking for a Thrill
5
La politique de l’horreur selon Georges A. Romero 6
Je suis une légende
8
Rages et apathies
9
Pas de repos pour les damnés !
10
Casser du zombie
11
Zombies à la japonaise
12
Pour le premier, EP de DJ
Sniff, le principe a été de
recycler, à travers un dispositif
ordinateur/platine
tourne-disque, la matière
sonore exclusivement contenue sur le vinyle Monoceros.
Pour rappel, Monoceros est
un disque d’Evan Parker sorti
en 1978, donnant à entendre
des improvisations au saxophone soprano en solo utilisant la technique de la
respiration circulaire (technique qui deviendra à partir
de cette date un trait marquant de son jeu). Ce disque a
été très remarqué à l’époque
et a fait grand bruit dans le
monde de l’improvisation.
Aussi, le travail de DJ Sniff
s’appuie-t-il d’emblée sur un
disque au passé chargé. Le
travail est réalisé au STEIM
à Amsterdam, studio indépendant de recherche électro-acoustique. C’est dans ce
même lieu en 1987 que le tromboniste George Lewis avait
mis au point un programme
capable d’improviser « comme
un être humain ». C’est un peu
dans ce cadre « d’humanisation » que DJ Sniff travaillera
avec le souci de garder, et c’est
là tout l’enjeu de cette expérimentation, la nature vivante
de l’improvisation. En bref, il
extrait des parties de l’enregistrement original (à partir
du vinyle) puis les transforme,
déforme, ralentit grâce à
19 • archipel
Deux des dernières productions du label PSI RECORD ont
intégré récemment le rayon Archipel : EP de DJ Sniff et
Trance Map de Matthew Wright et Evan Parker. Outre le
fait d’être réunis autour d’Evan Parker, ces deux productions présentent la similitude de travailler sur la notion
de mémoire et fouillent des possibilités inconscientes, en
latence, jouant sur la manipulation de samples (échantillons pré-enregistrés).
Evan PARKER : Monoceros
(Enr. 1978, Chronoscope
Records, 1999) – UP1699
DJ SNIFF : EP (2011) – UD6427
Evan PARKER & Matthew
WRIGHT : Trance Map (2010)
UP1774
détours
Séance
chez le PSI
Archipel entend proposer une exploration
intuitive des musiques
et images aventureuses
apparues depuis le début
du XXesiècle. Á découvrir
dans votre médiathèque et
sur www.archipels.be.
20 • archipel
détours
son ordinateur pour donner
corps à une nouvelle orchestration. Il opère à l’image du
Dr Frankenstein qui, à partir
de bribes éparses, reconstitue un montage avec l’espoir
de le faire vivre. Pour titiller
la curiosité et dégonfler une
approche trop pédante, l’expérimentation est placée sous
le joug d’un détournement
joyeux et loufoque.
Parce qu’il se construit
par récupération, le disque
intègre naturellement l’îlot
Recyclage du classement
Archipel, rejoignant par là
d’autres œuvres phares du
platinisme (ou turntablism,
cet art d’user de platines
tourne-disques comme instruments de musique).
Le second, proche cousin du
précédent – dans la manière
de faire plutôt que dans le
résultat sonore – est réalisé
dans un esprit un peu plus
sérieux. L’enregistrement
repose sur le principe de morphing du son. Aidés de programmes informatiques, les
musiciens, Matthew Wright
et Evan Parker, vont remodeler, transformer, filtrer (etc..)
des échantillons MP3 et des
échantillons issus d’enregis-
trements sur vinyles, mêlés
à des prises directes (Evan
Parker toujours au saxophone). On parle ici de live
électronics traduit en « électronique vivante » (là encore
Frankenstein n’est pas loin).
Fantasmagorie des circuits
imprimés faisant apparaître
de nouvelles possibilités,
le disque donne à entendre
des sons suspendus, éthérés.
Comme la pierre de Magritte
en apesanteur, Evan Parker
précise que certains samples
proviennent d’un litophone,
pierres sonnantes produisant
des nappes atmosphériques,
joué par Toma Gouband spécialement pour l’occasion.
Deux longues suites calmes au
caractère doucement hypnotique. Evan Parker mentionne
et préconise par ailleurs deux
volumes sonores d’écoute :
en premier lieu à un volume
standard, ensuite une expérience à un volume très bas,
voire en état de demi-sommeil (on rejoint la musique
hypnagogique). Cette particularité situe ce disque dans
l’îlot Micro/Macro (de près/
de loin) marquant une distanciation d’écoute, le volume
très faible nous confronte à la
limite du perceptible (microsons). Bonne nuit. BB
D’autres
écoutes
conseillées
du label
PSI > Lawrence CASSERLEY
& DESORGHER : Music
From Colourdrome
(2007) – UC1792
> FURT [PLUS] : Equals
(2008) – UF9582
> John ECKHARDT :
Xylobiont (2007) –
UE0760
> Peter EVANS : Nature/
Culture (2009) – UE9173
Actualités
> Jusqu’au 18 décembre
Exposition Cassette Diary
de Aki Onda (voir page 30)
> Du 15 au 17 décembre
Festival Images Sonores
(voir page 33)
> Du 23 au 29 janvier
La Semaine du son (voir
page 35)
Revue
du web
Le Passeur de Manchester
www.lamediatheque.be
mots-clés : passeur Manchester
Cinéma et bande dessinée
Cinéma
www.lamediatheque.be
mots-clés : cinéma bande dessinée
Des super-héros issus des comics améri‑
cains aux adaptations des séries de l’école
franco-belge, entre le 7e et le 9e art c’est
vraiment une longue histoire. Voilà un dos‑
sier qui interroge leurs rapports en suivant
la piste de la bande dessinée dite d’auteur
flirtant, elle aussi, de plus en plus avec le
cinéma. Une bonne dizaine de films ont
également été commentés pour dresser
un joli panorama de la question.
Le Cinéma hollywoodien
après le 11 septembre
Cinéma
http://desmotsdimages.wordpress.com
mots-clés : 11 septembre
Le cinéma fut de tous temps le miroir de la
société, du monde qui le nourrit. Les évé‑
nements du 11 septembre ont bouleversé
à la fois les États-Unis et la terre entière.
Les réactions et émotions sont fortes et
variées : déni, colère, abattement… Les
films produits laissent transparaître éga‑
lement toute une gamme de sentiments
et posent de nombreuses réflexions et
questions, laissant entrevoir une nou‑
velle image de la société. De Spider-man
(Sam Raimi, fin 2001) à Gran Torino (Clint
Eastwood, 2008) en passant par The Dark
Knight (Christopher Nolan, 2008), la série
Heroes ou La Guerre des mondes (Steven
Spielberg, 2004), portrait d’une nouvelle
Amérique.
21 • revue du web
Touche-à-tout originaire de Manchester, le
DJ et fondateur du label Finders Keepers,
Andy Votel se démène depuis la fin des
années 90 pour sortir de l’anonymat une
kyrielle de songwriters et producteurs
totalement obscurs. Pour la plupart, ils
sont issus des années 60/70, une période
où l’industrie du disque permettait encore
toutes les excentricités possibles et
imaginables. Interview de cet insatiable
fouineur agrémentée d’une petit bio, du
mix Histoire de Melody Vannier et d’une
playlist de plus de quarante titres.
Stories, quand la voix se
raconte autrement
Musique contemporaine
Points de départ
http://mediathequenamur.wordpress.com
Colonne de droite du blog
Sur son blog, la médiathèque de Namur se
plaît à concocter un assemblage de perles
où l’on peut puiser avec délicatesse ou à
pleines mains. Des propositions d’écoute,
de films, de lecture qui explorent de vastes
horizons : le carnaval à Haïti, le vilain petit
canard, une reprise d’un morceau de Brian
Eno par Alva Noto et Ryuichi Sakamoto,
le film Horizons perdus de Frank Capra,
Marcel Kanche et bien d’autres.
Au XXe siècle, la voix et la musique vont
inverser leurs rôles : les clefs de com‑
préhension seront désormais du côté de
la musique et ne seront plus l’apanage
exclusif du langage. Celui-ci va d’ailleurs
peu à peu dévoiler sa nature originelle
faite de sonorités, de rythmes, d’allitéra‑
tions, d’onomatopées, de balbutiements
se référant à une sorte d’enfance musicale
du langage. À partir de l’album Stories qui
réunit autour de Luciano Berio des com‑
positeurs et interprètes alliant perfection‑
nisme et sens de l’humour, est retracé le
cheminement et l’expérimentation autour
de la voix et du langage tout au long du
XXe siècle.
détours
www.lamediatheque.be
Mot-clé : stories
Démo sur le grill
détours
22 • revue du web
http://lamediaulbxl.wordpress.com
Mots-clés : démo sur le grill
Régulièrement, sur le blog de la média‑
thèque de l’ULB-XL, sont mises en exergue
quelques belles découvertes parmi les
nouveautés qui viennent alimenter le bac
à démos. Une bonne manière de se rendre
compte que le vivier de jeunes talents de
notre communauté est vivace. Peut-être
que s’y cache d’ailleurs l’une ou l’autre
grande pointure de demain ?
Les démos peuvent être empruntées
gratuitement et nombre d’entre elles sont
disponibles à l’écoute sur Emergences
(www.emergences.be).
Coucou C’est Jeff
http://discobus3.wordpress.com
Dans le menu déroulant Les grands sujets,
choisir nos propositions
Jeff, c’est le plus « large » de l’équipe du
Discobus 3, celui avec les tatouages. Via
cette rubrique dont l’intitulé est raccourci
en CCJ, il présente ses coups de cœur,
les gens, les groupes, la musique qu’il
apprécie. De l’album Riding Strange Horses
de Dub Spencer & Trance Hill au groupe
Toxic Waste en passant par The Specials et
François Béranger, c’est un univers mêlant
punk, ska, dub et chanson française qu’il
donne à découvrir.
Du belge sur Sonoh !
www.sonoh.be
Sur Sonoh !, la plate-forme de télécharge‑
ment de la Médiathèque, l’attention est
tout naturellement portée sur les labels
belges. À l’heure actuelle, le catalogue ne
compte pas moins de dix-huit labels de
notre pays, couvrant plusieurs genres
musicaux : rock, jazz, musiques du monde
et musique classique. Parmi ceux-ci,
citons, Crammed Discs, défricheur de ce
qui se passe dans le monde, que ce soit
les bricolages sonores de Kinshasa ou des
artistes pop sur la tangente ; Colophon
qui inscrit résolument sa démarche
dans une optique de compréhension des
cultures des autres en prenant en compte
l’approche et le respect des différences ;
Sub Rosa dont l’ambitieuse entreprise
d’archivage mêle allègrement création
classique contemporaine, musique
ethnique et musique électronique ;
Musique en Wallonie qui a pour vocation
de valoriser le patrimoine de musique
classique belge francophone ; Fuga Libera
qui développe une programmation qui
s’étend du baroque tardif au contemporain
avec quelques références mélangeant
classique et autres genres musicaux. Sur
Sonoh ! également, les catalogues des
labels Igloo, Carbon 7, Alpha Incunables,
Carbon 7, Matamore et bien d’autres.
Détours sur le web
http://www.lamediatheque.be/mag/
detours/index.php
Votre magazine sous forme interactive.
Le temps où seuls les acharnés de la manette
savaient que Nintendo n’était pas un art martial semble bien loin. En effet ,Depuis quelques
années, la firme japonaise a étendu son public
cible avec sa console Wii et son concept original de détection de mouvements dans l’espace.
Moins axée gamers que ses contemporaines
(PS3 ou XBOX360), elle mise clairement sur la
convivialité et la simplicité pour séduire petits
et grands. En visant des joueurs moins chevronnés (mais pas uniquement), elle entend
s’adresser à tous les membres de la famille en
substituant aux jeux de société traditionnels
la console de salon, moderne et plus flexible.
Des jeux tels que Mario Party ou Monopoly
Street sont là pour démontrer le bien-fondé
d’une telle démarche. Inutile d’ailleurs de parler du succès des Mario Kart ou autres Wii
Sport Resort pour se convaincre que le pari
était payant.
Le succès est tel que les concurrents (Sony et
Microsoft) ont, eux aussi, revu leur position :
les franchises Buzz, Littlebigplanet et autres
sont là pour en attester. XBOX360 et PS3 ont
détours
Consciente du potentiel de ses dernières innovations technologiques, l’industrie vidéoludique a su s’adapter et élargir ses cibles
potentielles.
23
en famille
Je me console
en famille
développé récemment de nouveaux périphériques additionnels (Kinect et Playstation
move) afin de concurrencer l’aspect convivial
de la Wii.
Avec ces nouvelles technologies basées sur
la détection de mouvements, les géants de la
sphère vidéoludique redéfinissent la place
du joueur au sein du jeu tout en élargissant le
cercle des adeptes. Finalement tout le monde y
trouve son compte. MA
Les fêtes en famille
Les fêtes de fin d’année sont une occasion de se
réunir entre amis et/ou en famille. Parmi les nombreuses possibilités vidéoludiques conviviales,
le plus dur sera de choisir. Que vous soyez plutôt
friands de quizz (la série des Buzz sur PS3), de jeux
de plateau (Mario Party sur Wii, Trivial Pursuit ou
Monopoly sur toutes consoles), musiciens amateurs
(Rock band et autres) ou encore sportifs de salon
(Wii Sport Resort, Mario Kart…), l’offre proposée a
de quoi séduire petits et grands. MA
détours
24 • en famille
À dévorer avec les yeux…
Martha HOLMES
Life, l’aventure de la vie
Jean-Christophe ROGER
Allez raconte !
(2009, Universal DVD) – TO4720 et
(France, Belgique, Luxembourg, 2010,
Hiromasa YONEBAYASHI
Arrietty le petit monde des
chapardeurs
TO4721
Studio Canal DVD) – VA0703
(Japon, 2010, Paradiso) – VA0833
Documentaire [dès 10 ans]
Dessin animé [dès 6 ans]
Dessin animé [dès 6 ans]
Sir David Attenborough est une sommité en
matière d’éthologie : une vie consacrée à
l’étude des plantes et des animaux, média‑
tisée par des dizaines de livres et de films
tous plus passionnants les uns que les
autres et touchant aussi bien l’intérêt du
grand public que celui de l’amateur averti.
Cette nouvelle série est un condensé de
publications précédentes (toutes des
études approfondies comme Les Défis de
la vie, la Vie des mammifères, la Vie privée
des plantes). L’accent a cette fois été mis
sur la qualité des prises de vue et la rareté
des clichés capturés dans la mémoire
numérique de la caméra. Cette vision plus
esthétisante charmera sans aucun doute
l’amateur de belles photographies mais
risque de laisser un goût de trop peu au
naturaliste passionné qui voudra probable‑
ment en savoir plus. EM
Allez raconte ! c’est avant tout une bande
dessinée de Lewis Trondheim et José
Parrondo où un papa raconte à ses
enfants des aventures plus loufoques les
unes que les autres. Ces petites histoires
pleines de bizarreries avaient déjà connu
une adaptation sous la forme d’une série
animée. Adaptées cette fois en un long
métrage, les fantaisies racontées gardent
toute la magie et la douce folie qui ont
fait le succès des livres et de la première
adaptation animée. Le ton et le graphisme
décalés, fidèles à l’œuvre originale, plai‑
ront indubitablement à toute la famille. MA
Dans le petit monde du cinéma d’anima‑
tion, les studios Ghibli sont une figure
incontournable. Et cette première réa‑
lisation du jeune réalisateur Hiromasa
Yonebayashi s’inscrit dans la lignée d’ex‑
cellence de ses prédécesseurs. Scénarisé
par l’inoxydable Hayao Miyazaki (à qui
l’on doit entre autres Le Voyage de Chihiro
ou Ponyo sur la falaise), Arrietty s’inspire
du roman pour enfants Les Chapardeurs
de Mary Norton. La minuscule Arrietty
et sa famille sont des chapardeurs.
Cachés sous le plancher d’une maison, ils
empruntent ce dont ils ont besoin tout en
évitant les humains et le chat. Une fois de
plus, le rapport à la nature est omnipré‑
sent dans cet animé qui, s’il rend claire‑
ment hommage à ses aînés, n’oublie pas
d’avoir les yeux tournés vers l’avenir. MA
Embarquement pour un véritable voyage audiovisuel ! Point
de départ : le Sud de la France
au XIIe siècle avec ses troubadours, ses joutes verbales et
l’amour courtois. Sauts dans le
temps et dans l’espace : au gré
des joutes musicales modernes,
au Brésil, au Vietnam et aux
États-Unis où, au fil de l’histoire du peuple afro-américain,
de ses soubresauts et évolutions, l’on voit émerger les mouvements contemporains du hip
hop et du slam. Cette nouvelle
poésie urbaine s’est répandue
jusque dans nos pays.
En cours de route, les points
communs et divergences
entre les différents univers
culturels et musicaux rencontrés sont mis en exergue.
Voilà donc une animation
transversale qui revisite des
œuvres musicales, anciennes
ou plus récentes, des quatre
coins du monde (et plus particulièrement de la culture afroaméricaine), pour tenter de
saisir ce qui pousse des gens
à créer une littérature populaire, poétique et musicale.
L’objectif de l’animation est de
montrer, par des détours inattendus ou des raccourcis étonnants, qu’il existe des filiations
et des interactions entre ces
musiques, ces peuples, ces
mouvements historiques, que
chaque courant musical s’appuie toujours sur des éléments
plus anciens. Ce lien, essentiel pour comprendre ce que
nous écoutons au quotidien, est
rarement évident, surtout pour
les plus jeunes.
À lire une médiagraphie est disponible sur
www.lamediatheque.be/edu/ -> animations
Cesar PAES
Saudade do futuro
(2000, Médiathèque des trios
mondes) - TB7472
Un voyage auprès d’une
importante communauté de
migrants du Nordeste. On
découvre leurs traditions
musicales et notamment
l’embolada, un chant impro‑
visé accompagné d’un seul
tambourin, dont les paroles
peuvent être moqueuses,
satyriques ou politiques et
qui donne lieu à de véritables
joutes entre musiciens.
25 • service éducatif
Le saviez-vous ? La Médiathèque propose une large gamme
d’animations. Elles ont pour objectif de susciter une
réflexion à propos de ce que chacun écoute ou regarde
de prime abord et de proposer des cheminements à travers différents genres musicaux ou cinématographiques.
L’animation qui est présentée ici relie un style musical
très récent à des pratiques ancestrales via un parcours
à travers les styles et les époques.
Publications, animations,
formations, conférences,
rencontres d’artistes, fiches
pédagogiques, streaming,
sélections et newsletter
bimestrielle. Le Service éducatif, c’est l’interface entre les
équipes de spécialistes de La
Médiathèque, le public et les
acteurs des secteurs socioculturel et éducatif.
www.lamediatheque.be/edu
Pascal TESSAUD
Slam, ce qui nous
brûle
(2007, France Television
Distribution) - TB7641
Un DVD sur la scène slam en
France : de Saint-Denis, où
débuta Grand Corps Malade à
des ateliers d’écriture à Lille
ou à Roubaix. Un documentaire
très complet qui dévoile l’uni‑
vers du slam et dans lequel
les slammeurs se livrent avec
enthousiasme, esprit d’ouver‑
ture et respect.
détours
Des troubadours
d’antan
aux slammeurs
d’aujourd’hui
L’éducatif
à votre service
26 • service éducatif
Quelques autres animations sur les musiques
proposées par le service éducatif
Actualités
Occident & Orient, une
longue histoire musicale
Révolte et récupération
dans le rock
La musique est un pont entre les
Le rock a 50 ans. Au départ une
cultures, un instrument idéal de
musique des jeunes en rébellion
lien et un chemin de tolérance
puis une contre-culture pacifiste
et de connaissance de l’autre.
et utopiste, elle est devenue, dans
De part et d’autre des rivages de
les années 70, l’expression d’un
la Méditerranée, les musiques
mouvement nihiliste et anar-
orientales et occidentales se sont
chiste. Comment la société, au
confrontées, rencontrées et croi-
fil du temps, intègre, récupère et
sées et ont été profondément
recycle le rock dans la mode, la
influencées par les échanges com-
publicité et la culture dominante.
merciaux et les relations politiques.
détours
À la recherche de la note
bleue (A story of Bird,
Duke & Strange fruit)
Une histoire de la
musique brésilienne
be/edu/
Football, carnaval, samba, fête,
danse, joie de vivre, métissage, so-
Le jazz, cette musique née sur le
leil, plages sublimes, jolies filles,
territoire
Amazonie,
américain,
métissage
déforestation,
> À l’attention des enseignants - Formations I.F.C.
La Médiathèque présente
différents modules de for‑
mations continuées, dans
le cadre du programme
de l’I.F.C. Nous proposons
des thèmes diversifiés
avec une approche trans‑
versale sur la musique, le
cinéma et le documentaire
et une contextualisation
historique et sociologique.
Découvrez-les sur notre
site : www.lamediatheque.
agro
artistique de sources africaines,
carburants, pauvreté, violence, in-
américaines et européennes, phéno-
sécurité, favelas… Au-delà des cli-
mène culturel et sociologique, a pro-
chés et des stéréotypes enracinés
fondément marqué les goûts et les
dans l’imaginaire collectif, le pays
modes de pensée, et a mis sa couleur
de la bossa et du foot a de mul-
dans la culture mondiale.
tiples facettes à faire découvrir.
> Un siècle en musique
Ce cycle proposé par la
Médiathèque reprend
quelques-uns des parcours
musicaux présentés dans
cette rubrique. Dates des
prochains rendez-vous au
Centre Culturel de WoluweSt-Pierre : le 13 décembre,
le 14 février, le 27 mars et
le 24 avril.
Infos : www.lamediatheque.
be/loc/wsp/index.php
agenda des activités
27
Entre la visite de Saint-Nicolas, une série de « Joyeux
Noël », une salve de « Meilleurs vœux », « Bonne
année » et autres, un morceau de galette des rois
et l’un ou l’autre déblaiement de pas de porte ou d’allée de garage, soufflez un coup, ressourcez-vous, venez
apprendre et découvrir : nos rendez-vous des deux mois à
venir s’annoncent passionnants. Tantôt ludiques avec le blind
test Best of 2011 et la découverte de la Kinect (Jouez sans les
mains), tantôt formateurs : de nombreuses conférences sont
programmées sur le label Stax, le cinéma belge, Nino Rota…
Ils prennent aussi la forme de concerts (BRNS, L’Orchestre du
vent), de salons d’écoute (Les Divans du rock), de rencontres
(Charles Michiels, Jean-Luc Fafchamps) ou d’expositions (Aki
Onda, Jeansé, Dubbing Stories). De quoi bien terminer 2011 et
commencer 2012 en beauté.
détours
Agenda
des activités
28 • agenda des activités
détours
Rendez-vous au
confluent
des musiques
Two Rivers
par Robert Micin
Vendredi 13 janvier
à 18h30
Conférence [musiques du
monde]
Médiathèque de Liège
Afin de renouveler et enrichir
leur langage, de nombreux
musiciens de jazz s’attèlent
à l’exploration des musiques
du Brésil, des communautés
tziganes ou juives, arabes
ou indiennes. La musique
d’Amir El Saffar s’engage
de manière singulière et
originale sur le rare chemin
commun à des musiques
difficilement accordables que sont le jazz et la musique
orientale. Chemin périlleux
au confluent de deux
fleuves, à l’instar du titre de
son CD Two Rivers. Celui-ci
évoquant aussi son pays
d’origine, l’Iraq, traversé par
le Tigre et l’Euphrate.
Le défi est grand, il faut le
dire. Les natures mêmes du
jazz et de la musique orientale les rendent difficilement
compatibles. La musique
orientale est modale. Il n’y a
pas d’harmonie, on ne joue
pas d’accords. Les musiciens
jouent une mélodie à l’unisson. On utilise des microintervalles, des quarts de
ton, des notes qui rendent par
exemple l’usage du piano inadapté. Le propos ici n’est pas
de faire un jazz ornementé
d’orient fantasmé, ni une
musique orientale expurgée
de ses caractères premiers.
L’un comme l’autre y perdraient des plumes.
Les voies communes ne sont
néanmoins pas rares pour
trouver un terrain d’entente :
certaines formes de musique
classique orientale procèdent
par l’exposition d’un thème
mélodique et d’improvisation des musiciens du groupe.
La grande liberté de l’interprète étant implicite : choix
des instruments, du tempo,
de l’arrangement et de l’accompagnement. Là, les musiciens de jazz seront en terrain
connu.
Les
démarches
peuvent
même être encore plus
proches lorsque le propos
d’un musicien est exclusivement constitué d’improvisation. Formellement, Sonny
Rollins dans son Solo Album
et Mounir Bachir dans les
Stockholm Recordings sont
étonnamment similaires.
La musique d’Amir El Saffar
est particulièrement aboutie.
Musicien iraquien-américain
né et formé à la trompette
aux États-Unis dans un bain
de musique occidentale, il
étudie ensuite à Baghdad le
maqam iraquien, la principale forme de musique classique iraquienne. Constituée
de longues pièces chantées
et instrumentales dans lesquelles l’improvisation a
une place fondamentale, le
maqam iraquien est appa-
renté au dastag iranien, au fasil turc et à la
nuba arabo-andalouse avec lesquels il partage le système modal des maqams du monde
musical oriental. Amir El Saffar a conservé
du maqam iraquien sa structure formelle
ouverte et versatile, les parties chantées
dont les textes sont des poèmes parfois très
anciens, l’intrumentarium arabe : santur, oud,
bouzouq et les percussions, le système modal
des maqams avec les micro-intervalles et ses
rythmes complexes. S’y ajoutent, comme éléments occidentaux, le saxophone alto, le violon, la contrebasse, la batterie et la trompette,
adaptée pour jouer les quarts de ton, à l’instar
de celle d’Ibrahim Maalouf.
Certains situeront cette musique entre tradition et modernité. Rien n’est moins vrai : le
résultat n’est pas une musique traditionnelle
remise au goût du jour. Le maqam iraquien
n’est pas une pratique ancienne oubliée. Il est
toujours étudié, pratiqué, écouté et apprécié
aujourd’hui. C’est une musique moderne qui
appartient à une longue tradition. Elle a une
forme classique très codifiée et requiert de la
patience. Les codes esthétiques ne connaissent
pas ou peu de concessions.
Respectant le cadre du maqam iraquien, les
improvisations d’Amir El Saffar à la trompette et celles de Rudresh Mahanthappa au
sax alto raviront les amateurs de free jazz.
Joseph TAWADROS :
The Hour of Separation (Enja Records,
2010) – UT0947
Sonny ROLLINS :
The Solo Album
(Milestone, 1985) –
UR7394
Autres références
> TRIO MÉSOPOTAMIEN : Berges mésopotamiennes (Centre culturel arabe, 2002) - MX0810
> Les albums de FARIDA
> Hussein EL A’DHAMI : Maqams in Divine
Enchantment et Passion des milles et une nuit et
l’école de chant de Bagdad (Papyros, 2004 et Al
Sur, 1995) – MX0295 et MX0345
> Yusuf OMAR : Maqâm irakien : tradition de
Bagdad, hommage à Yusuf Omar (Inédit, 1972)
– MX0860
> Mounir BASHIR : Stockolm Recordings (Enr.
1983, Voix de l’orient, 2002) – MX0454
29 • agenda des activités
Amir EL SAFFAR : Two Rivers (Pi Recordings,
2007) – UE4795
Ibrahim MAALOUF :
Diasporas (Ibrahim
Maalouf, 2007) –
UM0031
> Nazem EL GHAZALI : Nazem el Ghazali (Enr.
1940-1960, Duniaphon et Buzaidphone) – MX0661
On pense évidemment au jazz modal de Miles
Davis ou plus encore aux Harmolodics d’Ornette Coleman. Le résultat est donc un jazz à
la saveur unique.
Le point de départ de la soirée sera le CD
d’Amir El Saffar que nous comparerons avec
des enregistrements iraquiens. Le musicien et
chanteur iraquien vivant en Belgique Anwar
Abu Dragh illustrera musicalement la soirée et
témoignera de sa pratique.
Ce sera également l’occasion de se familiariser avec le maqam iraquien : sa structure, son
développement, la place de l’improvisation,
ainsi qu’avec le système modal des maqams et
les micro-intervalles. RM
détours
Nazem EL GHAZALI :
Al Aroussa al Arabia
(Enr. 1940-1960,
Duniaphon et
Buzaidphone) –
MX0660
Concerts, expos,
conférences, rencontres…
30 • agenda des activités
Cassette Diary - Aki Onda
Jusqu’au 18 décembre
Exposition [Archipel]
Jeansé
Jusqu’au 31
décembre
BPS22 – Centre d’art contemporain
Exposition [Dessins]
Boulevard Solvay 22 – 6000 Charleroi
Médiathèque communale de
Accès gratuit
Woluwe-St-Pierre
http://bps22.hainaut.be
Accès gratuit
La Médiathèque de Charleroi et le BPS22 proposent une expo‑
sition des cassettes du musicien japonais Aki Onda, praticien
du field recording et adepte des relations entre lieux, musique
et mémoire. Fort de ses nombreux voyages, expériences, per‑
formances et collaborations (proche de Jonas Mekas, Michael
Snow, Alan Licht, Ken Jacobs, Loren Connors, Noël Akchoté, entre
autres), l’artiste est surtout connu pour ses cassette memories,
au cours desquelles il livre un journal intime construit d’am‑
biances sonores enregistrées sur cassettes audio puis mixées.
Son œuvre est une métaphore de la mémoire humaine et de ses
imperfections, où le temps intervient de manière mystérieuse et
difficilement contrôlable pour distordre et flouter les souvenirs.
Si comme l’affirme la cinéaste
et essayiste américaine
Susan Sontag : « le peintre
construit, le photographe
révèle », les dessins de
Jeansé devraient être
abordés comme un travail
photographique à proprement
parler. C’est auprès de l’artiste
français Bobol qu’il rencontre
au hasard d’un voyage
en Thaïlande, que Jeansé
découvre la technique des
petits points qu’il ne cessera
depuis lors d’élaborer à sa
manière. Las de la surenchère
technologique et se voulant
Mises en évidence au
Discobus 4
Jusque fin décembre
Thomas Delhaye
Jusqu’au 31 décembre 2011
détours
résolument à contre courant
de celle-ci, c’est à l’encre de
chine et à la pointe de son
stylo qu’il se plaît à révéler
ses images en s’ingéniant
à reproduire fidèlement les
noirs et les nuances de gris, à
l’instar des impressionnistes
qui usaient en leur temps des
couleurs et des lumières pour
bâtir leur toile.
Exposition [Illustration]
Brigitte Schùermans
Du 1er décembre
au 31 janvier
Médiathèque de Verviers
Exposition
Accès gratuit
Médiathèque de Louvain-la-Neuve
« L’idée de cette expo était de demander
à mes contacts et amis de m’envoyer une
photo de leur visage, plus ou moins de face
et sans trop d’expression. Je me suis lancé
dans cette série de portraits avec des
techniques différentes (crayon, aquarelle,
feutre, numérique…). »
Accès gratuit
Peintre, dessinatrice, sculptrice, Brigitte
Schùermans trouve son inspiration au
coeur même de la nature humaine. Entre
figuration et abstraction, son oeuvre tend
à exprimer l’étrangeté et la complexité des
sentiments qui animent l’esprit de tout
individu.
Cesaria Evora > La diva aux pieds nus
dont la voix fêlée et chaude chante la
morna, chanson traditionnelle capver‑
dienne, reste l’emblème du Cap Vert.
Patti Smith > Un condensé de 40 ans
d’un parcours hors du commun qui,
au fil des albums, dresse le portrait
d’une égérie du punk, artiste confir‑
mée, androgyne, du rock, au visage
impassible et à l’âme révoltée et
impénétrable.
Le blues touareg > Au rythme des per‑
cussions ou des battements de mains,
les musiciens jouent de la guitare
électrique de manière décontractée
et répétitive. Le chanteur entonne sa
ligne mélodique, reprise par les autres
musiciens-chanteurs. Un mélange de
musique moderne, de musique arabe et
traditionnelle.
stin de Bellefroid, sur
À lire l’inter view d’Augu
lefroid
ts-clés : soundpainting bel
ww w.lamediatheque.be. Mo
Stax Records
Samedi 3 décembre à 16h
Conférence [Soul, funk]
Médiathèque de Liège
Médiathèque de Namur
Samedi 10 décembre à 18h
Médiathèque de Charleroi
Rencontre / Conférence
Accès gratuit, réservation souhaitée
Ces rendez-vous se déclinent comme des rencontres-ateliersdémonstrations afin de permettre à tous de réellement com‑
prendre et de vivre le soundpainting, sa structure, sa portée, son
fonctionnement. Le soundpainting est un langage de plus de 1000
signes dédié à la composition multidisciplinaire instantanée. Un
chef d’orchestre joue le rôle de compositeur, il communique avec
un ensemble de performeurs qui peuvent être à la fois des dan‑
seurs, des comédiens, des musiciens ou même des plasticiens.
Il leur envoie des indications sous forme de gestes et, suite à ces
indications, la composition se crée.
L’ASCR, un regard radio
sur la société
Vendredi 2 décembre à 19h30
Accès gratuit, réservation souhaitée
Présentation du black label américain de
rhythm’n’blues et soul music créé à Memphis
en 1957. C’est sous l’anagramme formé par
les deux premières lettres de ses fondateurs, les frère et sœur
Jim Stewart et Estelle Axton, que Stax devient une des principales
maisons de disques de musique soul. Ce sera l’occasion de parta‑
ger avec vous quelques perles connues ou rarissimes des années
60 et 70 agrémentées d’images. Cette conférence fait partie du
cycle « Les Petites découvertes du samedi ».
Cinq disques essentiels à partir du label Stax
> Stax 50th Anniversary Celebration (Enr. 19611974, 2007) – K 7990
> BOOKER T & THE MG’S : Time is Tight (1998) –
KB5518
> Otis REDDING : The Definitive Otis Redding
(Enr. 1960-1967, Rhino/Atlantic, 1993) – KR2275
> Isaac HAYES & Gordon PARKS : Shaft
Anthology : His Big Score and More (Enr. 19711973, Films Score Monthly, 2008) - YS2323
> Respect Yourself + Stax Volt Revue (Enr. 1967,
Universal Music DVD, 2007) – K 0371
31 • agenda des activités
Le Soundpainting
Vendredi 2 décembre à 18h30
Conférence [Documents sonores]
Accès gratuit, réservation souhaitée
La création radiophonique est à l’honneur
à la Médiathèque. Dans le cadre du 15e
anniversaire de l’ACSR, la médiathèque de Bruxelles-centre invite
des réalisateurs à venir présenter leur travail sonore. L’occasion
d’ouvrir l’oreille sur l’art radiophonique. Des écoute-rencontres qui
aborderont des questions de société ou des œuvres fictives éton‑
nantes. Le 2 décembre, Vincent Matyn Wallecan présentera son
documentaire radio Les Jardins de Radha : une interrogation sur la
place qu’occupe la spiritualité à l’époque actuelle, inspirée par le
vécu du réalisateur au sein de la communauté Krishna.
Best Of 2011 : le blind-test
Samedi 3 décembre à 16h
Jeu
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
On récapitule ensemble de manière ludique l’actualité musicale
et cinématographique de l’année 2011 : c’est le blind-test Best
Of 2011. Venez reconnaître les extraits des titres qui nous ont
le plus marqués. Équipes de maximum 3 personnes et quelques
cadeaux pour les plus perspicaces… Un bon tuyau pour se prépa‑
rer : emprunter nos suggestions et coups de cœur.
détours
Médiathèque de Bruxelles-centre
32 • agenda des activités
Cinéma belge & Belgische
film ?
Dimanche 4 décembre à 11h
Phi-Phi, quand l’opérette
était coquine et gracieuse
Mardi 6 décembre à 18h
Conférence [Cinéma]
Conférence [Musique classique]
Discobus 4 (garé pour l’occasion devant le
Médiathèque de Charleroi
Centre culturel de Huy)
10 € (conférence + walking dinner)
Accès gratuit, réservation souhaitée
Réservation indispensable : 071/311212
À travers de nombreux extraits de films,
voici un regard croisé sur la production
cinématographique francophone et
néerlandophone. Existe-il une histoire
commune, des points de rencontre ou de
rupture, de divergence ? Existe-t-il des
partis pris esthétiques, des thématiques,
des choix artistiques qui définissent un
film belge ? Une conférence de Michel
Verbeek dans le cadre de la semaine du
Cinéma belge du centre culturel de Huy.
L’apéro sera offert par le discobus.
www.charleroi-culture.be
Conférence [Jazz]
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
Pour ce troisième rendez-vous du cycle
jazz avec Hugues Warin, nous allons abor‑
der les saxophonistes dans leur rapport
physique à l’instrument. Partant de John
Coltrane, qui favorise progressivement un
jeu incisif et méditatif aux dépens d’une
recherche intellectuelle, pour arriver à
John Butcher qui utilise les propriétés
architecturales des lieux qu’il investit,
nous aborderons aussi Albert Ayler,
Anthony Braxton, Peter Brötzmann…
Autant de multiples facettes, à travers les
époques, d’une volonté commune d’ouvrir
le champ.
Animation [Jeux]
Médiathèque de l’ULB-XL
Accès gratuit, réservation souhaitée
Qu’importe le jeu sur PS2, vous n’aviez
jamais dépassé le niveau 2… La PS3
vous laissait froid… Vous commenciez
à entrevoir le paradis avec la Wii ? Au
diable les gadgets ! Faites le test ! Passez
à la Kinect… Quelle que soit la génération,
seul, en duo ou en famille, venez tous vous y
essayer ! Gardez les mains libres, la manette
c’est vous ...
Concert [Pop]
Musique classique et
musique de films, une filiation légitime
Mardi 13 décembre
Médiathèque de Louvain-la-Neuve
Conférence [Musique classique - musique
Accès gratuit, réservation souhaitée
de films]
www.brns.be
Centre culturel de Woluwe-St-Pierre
Si la musique de BRNS devait un jour servir
la science, elle donnerait dans les mathé‑
matiques tribales. Adepte des trajectoires
brisées et des structures à tiroirs, le trio
belge livre des chansons qui recèlent des
trésors d’inventivité, parcourues d’un
dynamisme constant. Entre incantations
claustrophobes et distance aérienne,
BRNS voyage loin, des ciels cafardeux à la
mélancolie toute britannique aux pastels
surexposés d’une Californie en Polaroïd,
d’éclats de transes percussives aux échos
d’une cabine Leslie grillée par le soleil.
6€/4€ (membres de la Médiathèque,
BRNS en concert
Samedi 10 décembre à 16h
De John Coltrane à John
Butcher
Vendredi 9 décembre à
19h30
détours
En introduction à la représentation de
l’opérette Phi-Phi de Henri Christine le
6 décembre au Palais des Beaux-Arts
de Charleroi, Sésame, service éducatif
du PBA+Eden en partenariat avec la
médiathèque de Charleroi, vous invite à
la conférence Phi-Phi, quand l’opérette
était coquine et gracieuse par Michel
Hambersin, journaliste pour Le Soir. Le
cycle des conférences dînatoires vous
propose un prélude en deux temps : une
conférence suivie d’un walking dinner,
tout en décontraction. Une mise en
bouche à ne pas manquer.
Jouez sans les mains
Mercredi 7 décembre à
13h30
- de 26 ans et seniors)
Infos : 02 773 05 81
www.art-culture.be
La composition classique partage avec
l’œuvre cinématographique quelques
caractéristiques : elle forme un tout, com‑
porte un début et une fin et entre les deux
quelque chose se passe, qu’il s’agisse
d’intrigue, de développement harmonique,
d’attente, d’espoir ou, pour faire plus
abstrait, de moments de tensions suivis
de relâchements. Le cinéma va puiser
dans ce formidable océan d’émotions que
constitue le répertoire classique et en
assimilera la technique et l’instrumenta‑
tion pour développer un style propre.
Dans le cadre du parcours-découverte Un
siècle en musique.
Nino Rota : un compositeur fécond et exemplaire
Mercredi 14 décembre à 18h30
L’unification italienne
Mercredi 14 décembre à 18h30
Conférence [Cinéma]
Médiathèque de La Louvière
Médiathèque de l’ULB-XL
Accès gratuit, réservation souhaitée
Accès gratuit, réservation souhaitée
Jusqu’au milieu du XIXe siècle, l’Italie est morcelée en une dizaine
d’Etats. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, au terme du
Risorgimento, l’unification italienne est réalisée. La première
phase (1848-1849) voit le développement de différents mouve‑
ments révolutionnaires et la guerre contre l’Autriche. La seconde
phase (1859-1860) se conclut par la proclamation du Royaume
d’Italie en mars 1861 et s’achève avec l’annexion de Rome le 20
septembre 1870. Une conférence de Jacques Liébin dans le cadre
de l’Atelier Histoire-Actualité.
L’Orchestre du vent
Vendredi 16 décembre
Festival [Archipel]
Concert [Chanson francophone]
Théâtre Universitaire Royal de Liège
Médiathèque de Liège
www.memm.be/fr/festival
Accès gratuit, réservation souhaitée
La 13e édition du festival Images Sonores
(initié par le Centre Henri Pousseur)
sera consacrée aux musiques mixtes
(électronique live) et réunira pour trois
soirées, du 15 au 17 décembre, au Théâtre
Universitaire Royal de Liège, des mondes
sonores singuliers, tout en confrontant
les visions musicales des compositeurs
invités. Une plongée dans le bouillonne‑
ment de la création musicale actuelle,
exceptionnellement élargie par l’Archipel
Nomade de la Médiathèque.
La Médiathèque inaugure ses sessions
Fond de l’air consacrées aux répertoires
chantés en français avec le concert de
L’Orchestre du vent. Né en 2008 de la ren‑
contre de Didier Bourguignon et Jérôme
Dantinne, ce combo de cinq musiciens
arpente les chemins d’une chanson fran‑
çaise aux accents folk, rock, blues. Pour
célébrer la sortie de leur premier album,
L’Orchestre du vent s’invite à la média‑
thèque de Liège et nous fait partager
son spectacle musical peuplé d’histoires
mystérieuses et envoûtantes.
Dubbing Stories
Du 20 décembre au 7 janvier
Exposition [Photographie]
Médiathèque de Charleroi
Accès gratuit – Vernissage : samedi 17 décembre
Dubbing Stories ou l’histoire d’un cahier de charges.
Un cahier de charges qui vise à redéfinir simplement les spécifications
de base du médium photographique. La quintessence de ce travail
passe par une mise en espace de ces images. Il s’agit de la matière
même de l’image, celle de sa trame, de sa démultiplication au travers
de l’écran par une succession de couches, filtres, accidents.
La musique industrielle
Vendredi 16 décembre à
19h30
33 • agenda des activités
Festival Images Sonores
Du 15 au 17 décembre
Conférence
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
Depuis le début du XXe siècle, le bruit
est présent dans notre quotidien.
Inéluctablement, il apporte son influence
dans nos créations artistiques. En 1975,
la formation anglaise Throbbing Gristle
conceptualise une musique où le visuel
engagé (souvent choquant) occupe une
place importante. La musique industrielle
est née. Ce courant va influencer des
artistes prestigieux venant d’horizons
multiples tels que Depeche Mode ou
encore Nine Inch Nails. Cette conférence
est la première du cycle Courants souterrains proposé par Jean-François Trotin.
détours
Nino Rota occupe une place immense et exemplaire au cinéma avec
plus de 150 musiques pour des collaborations fécondes avec son
binôme Fellini, pour Zeffirelli, Visconti ou encore Coppola. La variété
de ses célèbres mélodies aux couleurs populaires, jazzy ou clas‑
siques qui irriguent le cinéma de manière indélébile intègre à l’écran
humour, parodie et rêve. Illustrée d’extraits cinématographiques,
cette conférence offre un parcours éclectique à l’image de la diver‑
sité stylistique de l’un des plus grands compositeurs du 7e art.
Conférence
34 • agenda des activités
D’un regard à l’autre…
petits bouts de la Belgique
À partir de janvier,
les mardis de 10h à 11h30
L’Exportrait
Du 7 au 25 janvier
Animation scolaire
Accès gratuit
Médiathèque de Charleroi
L’asbl AJMO (Accompagnement des Jeunes en Milieu Ouvert)
a proposé aux élèves de 4 e technique section art de l’école La
Garenne à Charleroi, de s’investir dans un projet destiné à sen‑
sibiliser au fait que chacun est un modèle pour les plus jeunes
sans pour autant être une personnalité connue. Dans ce cadre,
ils ont souhaité exposer des portraits de personnes proches
en possession d’un objet symbolique. Ces portraits, réalisés
avec le concours de Jacques Vandenberg, professeur de photo
à l’Académie de Charleroi, sont accompagnés de commentaires
expliquant en quoi ces personnes constituent pour eux une
référence.
Une animation proposée par Manu Bollen et Jean Nicolas, destinée
aux enfants de 9 à 12 ans et dont le but est de mettre en lumière la
qualité du regard que nous portons sur le monde qui nous entoure. Si
les enfants n’ont pas le regard instruit par l’expérience et la connais‑
sance des adultes, ils n’en gardent pas moins une vision interpellante
de la réalité. L’animation guidera vos élèves dans un jeu de miroir où
ils seront amenés à s’exprimer sur leurs représentations de l’autre,
leurs idées préconçues, leurs préjugés… Le tout dans une ambiance
ludique et constructive. Le travail de Jacques Duez sur la Belgique
servira de fil rouge aux échanges, aux interpellations.
Médiathèque de Charleroi
Jean-Claude
Leterme
Du 6 janvier au
18 février
Octopus
Samedi 14 janvier 2012 à 18h
Exposition [Lavis]
10€ [Conférence + walking dinner]
Médiathèque de Verviers
Infos et réservations : 071/311212
Accès gratuit
www.charleroi-culture.be
Les œuvres réalisées sont
un travail par lavis diffusés
d’encre de Chine et de brou de
noix. Les œuvres proposées
s’inspirent de l’observation
de la nature, les orages ou les
vues de paysage, des atti‑
tudes de nu et de portraits.
À l’occasion du spectacle Octopus mis en scène par Philippe
Decouflé le 14 janvier au Palais des Beaux-Arts de Charleroi,
Sésame, le service éducatif du PBA, en collaboration avec la
médiathèque de Charleroi propose une conférence suivie d’un
walking dinner : Octopus. Il s’agit d’une introduction au travail de
Philippe Decouflé par Catherine Plomteux, Professeur de danse,
membre du Conseil de la Danse de la Communauté française qui
réalise la médiation des publics scolaires pour Charleroi/Danses.
Blaxploitation
Samedi 7 janvier à 16h
Conférence [Cinéma]
Médiathèque de Liège
Accès gratuit, réservation souhaitée
détours
Exposition [Photographies]
Contraction des mots black et exploitation, la blaxploitation est un
genre cinématographique américain né dans les années 70, pré‑
sentant les Afro-Américains non plus dans des rôles secondaires
et de faire-valoir, mais dans des rôles de premier plan. On peut
citer des films comme Shaft et Sweet Sweetback’s Baadasssss
Song. Ces films sont réalisés par et pour la communauté afro-amé‑
ricaine. Ils répondent à l’attente des Afro-américains de disposer
de leurs propres héros, de pouvoir être fiers comme le chantait
James Brown : I’m black and I’m proud.
Conférence dînatoire
Médiathèque de Charleroi
Les Divans du rock
Samedi 14 janvier à 16h
Samedi 18 février à 16h
La Semaine du son
Du 23 au 29 janvier 2012
Salon d’écoute [pop, rock, électro…]
Différents lieux à Bruxelles
Médiathèque de Bruxelles-centre
www.lasemaineduson.be
Accès gratuit, réservation souhaitée
La Semaine du son propose, dans divers lieux bruxellois, une série
d’événements liés au sonore afin d’initier le grand public à une
meilleure connaissance du son et de sensibiliser tous les acteurs
de la société à l’importance de la qualité de l’environnement
sonore. L’approche se veut résolument transversale : une réflexion
ouverte, informative et didactique dans le domaine de la création,
de la diffusion, dans le domaine environnemental et dans celui de
la santé. L’Archipel nomade sera présenté dans le cadre de cette
Semaine, tandis qu’une rencontre Archipel avec Anne-James
Chaton intègrera la programmation événementielle.
Conférence
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
www.astrophonique.net
Charles Michiels
Vendredi 20 janvier à 20h30
Rencontre [Musique classique]
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
Noël Godts poursuit sa présentation
des forces vives qui font l’actualité de
la musique classique en Belgique avec
Charles Michiels. Il est clarinettiste
titulaire au sein de l’Ensemble Musiques
Nouvelles (Mons) et appelé à jouer
dans différents ensembles tels que La
Chapelle Musicale de Tournai, l’Orchestre
Philharmonique de Liège, l’ensemble
CEPHEUS, le Kölner Akademie, et bien
d’autres projets de musique de chambre.
Grand défenseur de la musique du
XXe siècle, il promeut les compositeurs
contemporains, belges en particulier.
Des worksongs au hip hop en passant par le jazz et l’invention
de la batterie, Pierre Deruisseau nous emmène à travers plus
de 100 ans de détournement d’instruments, où chaises, outils,
chaussures, piano, basse, platines, cordes vocales… tout devient
support d’une véritable quête du rythme, nous amenant à la pleine
signification de l’invention du breakbeat. Dans un déroulement
historique qui connaîtra la perte et la réinvention des tambours
- rapidement interdits dans les états américains esclavagistes,
mais continuellement retrouvés - on s’arrêtera aussi sur quelques
œuvres, breaks et moments clefs – hymnes de la diaspora à la
puissance du rythme – nous contant ainsi la profondeur de cette
quête rythmique.
35 • agenda des activités
En quête du perfect beat
Vendredi 3 février à 19h30
Jean-Luc Fafchamps
Vendredi 17 février à 20h30
Rencontre [Musique classique]
Médiathèque de Bruxelles-centre
Accès gratuit, réservation souhaitée
Pianiste, compositeur et membre de l’Ensemble Ictus, ce musi‑
cien polyvalent inscrit son art dans son époque et ne cesse de
créer des passerelles entre les différentes disciplines qu’il visite.
Danse, théâtre et musique sont pour lui des agents d’expression
rassemblés dans un même élan de partage et d’expérimentation.
Régulièrement joué au festival Ars Musica, Jean-Luc Fafchamps
nous parlera de son travail, de ses rencontres et de son expé‑
rience d’artiste multiple œuvrant au décloisonnement des genres
avec pédagogie, finesse et enthousiasme.
détours
Chaque mois dans les Divans du rock,
Brigitte vous présente une dizaine de trou‑
vailles dénichées au fil de l’actualité. Lors
de ses séances et aussi par ses fameuses
étiquettes de chouchous que l’on retrouve
dans les présentoirs, elle met en lumière
tout un esprit. Celui qui anime des musi‑
ciens qui cherchent à s’exprimer avec
originalité et sans suivre les diktats des
modes du moment, en deux mots avec une
vraie sincérité. Venez les découvrir !
Divers événements [Archipel]
Au jour, le jour
36 • agenda des activités
décembre 2011
> 18/12
Cassette Diary - Aki Onda
Exposition
BPS22
30
> 31/12
Thomas Delhaye
Exposition
M Verviers
30
> 31/12
Jeansé
Exposition
M Woluwe-St-Pierre
30
> 31/01
Brigitte Schùermans
Exposition
M Louvain-la-Neuve
30
> 31/12
Mises en évidence au Discobus 4
Mises en évidence
Discobus 4
30
02/12
Soundpainting
Rencontre / Conférence
M Namur
31
02/12
L’ACSR, un regard radio sur la société
Conférence
M Bruxelles-centre
31
03/12
Best of 2011 : le blind test
Jeu
M Bruxelles-centre
31
03/12
Stax Records
Conférence
M Liège
31
04/12
Cinéma belge & Belgische film ?
Conférence
Centre culturel de Huy
32
06/12
Phi-Phi, quand l’opérette était coquine et gracieuse
Conférence dînatoire
M Charleroi
32
07/12
Jouez sans les mains
Animation
M ULB-XL
32
09/12
De John Coltrane à John Butcher
Conférence / Cycle jazz
M Bruxelles-centre
32
10/12
Soundpainting
Rencontre / Conférence
M Charleroi
31
10/12
BRNS en concert
Concert
M Louvain-la-Neuve
32
13/12
Musique classique et musique de films
Conférence / Un siècle de musique
Centre culturel de Woluwe-St-Pierre
32
14/12
Nino Rota
Conférence
M ULB-XL
33
14/12
L’Unification italienne
Conférence / Atelier Histoire-actualité
M La Louvière
33
15/12 > 17/12
Festival Images sonores
Festival
Théâtre Universitaire Royal de Liège
33
16/12
L’Orchestre du vent
Concert / Fond de l’air
M Liège
33
16/12
La musique industrielle
Conférence / Courants souterrains
M Bruxelles-centre
33
20/12 > 07/01
Dubbing Stories
Exposition
M Charleroi
33
JANVIER 2012
À partir de janvier
D’un regard à l’autre... petits bouts de la Belgique
Animation
M Charleroi
34
6/01 > 18/02
Jean-Claude Leterme
Exposition
M Verviers
34
07/01
Blaxploitation
Conférence
M Liège
34
07/01 > 25/01
L’Exportrait
Exposition
M Charleroi
34
13/01
Two Rivers
Conférence
M Liège
28
14/01
Octopus
Conférence dînatoire
M Charleroi
34
14/01
Les Divans du rock
Salon d’écoute
M Bruxelles-centre
35
20/01
Charles Michiels
Rencontre / Connexions classiques
M Bruxelles-centre
35
23/01 > 29/01
La Semaine du son
Festival
Divers lieux à Bruxelles
35
03/02
En quête du perfect beat
Conférence
M Bruxelles-centre
35
17/02
Fafchamps
Rencontre / Connexions classiques
M Bruxelles-centre
35
18/02
Les Divans du rock
Salon d’écoute
M Bruxelles-centre
35
détours
FÉvrier 2012
réseau des médiathèques
Direction du réseau
Tél. 081 30 76 67
[email protected]
M Braine-l’Alleud
M Schaerbeek
Rue des Mésanges Bleues 55
1420 Braine-l’Alleud
Tél. 02 385 08 49
[email protected]
Boulevard Lambermont 200
1030 Bruxelles
Tél. 02 240 43 73
[email protected]
M Bruxelles-centre
M Louvain-la-Neuve
M Comines
M Uccle
Passage 44 - bte 14
1000 Bruxelles
Tél. 02 218 25 99
[email protected]
Place Galilée 9a
1348 Louvain-la-Neuve
Tél. 010 45 13 91
louvain-la-neuve@
lamediatheque.be
Centre de Lecture publique
Rue de la Procession
7780 Comines
Tél. 056 55 49 58
[email protected]
Chaussée de Waterloo 935
1180 Bruxelles
Tél. 02 345 54 69
[email protected]
M Namur
M La Louvière
Maison de la Culture
Avenue Golenvaux 14
5000 Namur
Tél. 081 22 55 66
[email protected]
Rue Albert Ier 36
7100 La Louvière
Tél. 064 22 62 93
[email protected]
M Charleroi
M Verviers
Palais des Beaux-Arts
Avenue de l’Europe 1
6000 Charleroi
Tél. 071 31 27 30
[email protected]
M Liège
Place du Marché 7
4800 Verviers
Tél. 087 33 00 88
[email protected]
M Woluwe-Saint-Pierre
M Mons
M U.L.B.
Place de la Cathédrale
14 bte 22
4000 Liège
Tél. 04 223 36 67
[email protected]
Campus du Solbosch
Bâtiment U
1050 Bruxelles
Tél. 02 647 42 07
[email protected]
BRUXELLES
COMINES
.
Centre culturel
Avenue Charles Thielemans 93
1150 Bruxelles
Tél. 02 773 05 84
[email protected]
Îlot de la Grand-Place
Rue de la Seuwe 24
7000 Mons
Tél. 065 31 13 49
[email protected]
MOUSCRON
LESSINES
.
.
. .
.
.
ATH
LEUZE
ANTOING
LA LOUVIÈRE
ST. GHISLAIN
BOUSSU
.
.
. ... . . .
.
. .. .
.
.
LA HULPE
RIXENSART
WATERLOO
JODOIGNE
TUBIZE
WAVRE
ENGHIEN
BRAINE-L'ALLEUD
REBECQ
LOUVAIN-LA-NEUVE
BRAINELE-CHATEAU
PERWEZ
BRAINELE-COMTE
NIVELLES
SOIGNIES
GEMBLOUX
ECAUSSINNES
AUVELAIS
CHARLEROI
VISÉ
.
.
.
CHIMAY
.
AMAY
ESNEUX
HUY
AYWAILLE
ANDENNE
VIELSALM
HOTTON
DINANT
MARCHE
LA ROCHE
ROCHEFORT
HOUFFALIZE
NASSOGNE
SAINT-HUBERT
BASTOGNE
LIBRAMONT
SCHAERBEEK
BERTRIX
ULB
UCCLE
MARTELANGE
NEUFCHATEAU
WOLUWE-ST-PIERRE
BOUILLON
CENTRE DE PRÊT FIXE
DISCOBUS 2
DISCOBUS 3
DISCOBUS 4
HABAY
FLORENVILLE
IZEL
ETALLE
ARLON
SAINT-LÉGER
VIRTON
MALMEDY
STAVELOT
BARVAUX
LIBIN
BRUXELLES-CENTRE
SPA
HAMOIR
BEAURAING
COUVIN
WELKENRAEDT
HERVE
VERVIERS
CINEY
FLORENNES
BLEGNY
LIÈGE
HAVELANGE
ERQUELINNES
.
.. .
WAREMME
GESVES
PHILIPPEVILLE
BRUXELLES
HANNUT
. .
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NAMUR
MONS
.
. .
ATHUS
MUSSON
ELECTRO
RAP
HIP-HOP
MUSIQUE DU
ROCK
MONDE
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