L`AEPHA : l`arme silencieuse contre les MTN
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L`AEPHA : l`arme silencieuse contre les MTN
L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN Travailler ensemble à la prévention, au contrôle et à l’élimination L’approvisionnement en eau potable, l’hygiène et l’assainissement (AEPHA) sont des éléments cruciaux mais trop souvent sous-exploités dans la prévention et le contrôle des maladies tropicales négligées (MTN). Ces maladies, y compris le trachome, les helminthes transmis par le sol (HTS) et la schistosomiase, exigent toutes des interventions concrètes en termes d’AEPHA de manière à ce que la communauté internationale puisse tendre vers leur prévention, leur traitement et finalement leur élimination aussi vite que possible. Le tableau 1 décrit, par ordre d’importance, les liens incontestables qui existent entre l’AEPHA et les MTN pour ce qui est de leur transmission, leur contrôle et leur prévention. Table 1. Le lien entre l’AEPHA et les MTN Maladie Trachome Lien 1 Transmission, contrôle et prévention Assainissement, Transmission entre personnes infectées par des mouches. Prévention par hygiène, eau la promotion du nettoyage du visage des enfants, un meilleur accès à l’eau salubre, et un meilleur assainissement pour l’élimination des excrétas humains afin de réduire la population de mouches et donc la transmission. Helminthes transmis par le sol – vers intestinaux (ascaridiose, ankylostomiase, trichuriase) 2 Assainissement, Ingestion d’œufs présents dans de l’eau ou des légumes contaminés hygiène ou directement par les enfants qui mettent de la terre contaminée à la bouche ; les larves d’ankylostome pénètrent la peau lorsqu’une personne marche pieds nus sur du sol contaminé (pas de transmission directe d’une personne à l’autre). Prévention grâce à un meilleur assainissement et une meilleure hygiène (lavage des mains). Schistosomiase (bilharziose) 3 Assainissement, Infection par les œufs des vers dans les selles et l’urine humaines déposés eau dans l’eau lorsque les larves émergentes entrent dans des gastéropodes d’eau douce. À l’issue du développement du gastéropode, des larves sont libérées dans l’eau et pénètrent la peau d’une personne lorsqu’elle est en contact avec une eau infestée. Parmi les mesures de contrôle figurent la lutte contre les gastéropodes, l’amélioration de l’assainissement, l’éducation sanitaire et une réduction du contact avec les eaux de surface. Dracunculose (maladie du ver de Guinée) 4 Qualité de l’eau Transmission par ingestion d’eau contaminée par des puces d’eau. Mesures de contrôle : protection des sources d’eau (puits/forages protégés, traitement des sources d’eau contaminées avec des larvicides (téméphos) et filtrage de l’eau ; confinement des cas avérés ; éducation sanitaire, surveillance et notification Cysticercose 5 Hygiène, assainissement, eau Des ténias adultes chez l’être humain produisent des œufs qui contaminent l’environnement, de sorte que les porcs deviennent infectés. Des larves de ténia se développent dans les porcs, dont la viande est ensuite consommée par les humains. Si les humains consomment des œufs, ils contractent une cysticercose ou une neurocystercose (cause majeure d’épilepsie). La prévention exige une procédure rigoureuse d’inspection de la viande, l’éducation sanitaire, une cuisson à cœur de la viande de porc, une hygiène solide et des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement appropriés qui empêchent l’accès des porcs aux excrétas humains. 1 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Maladie Échinococcose 6 Lien Transmission, contrôle et prévention Hygiène, qualité de l’eau, assainissement (des conditions d’élevage) Les humains peuvent devenir infectés par les œufs provenant de chiens ayant été infectés par l’ingestion de kystes hydatiques au moment de l’abattage (le plus souvent de moutons ou autres herbivores). Prévention : éviter les aliments ou l’eau contaminés par des déjections de chiens ; lavage des mains avec du savon après avoir été en contact avec des animaux. Contrôle basé sur la réglementation des pratiques d’abattage pour empêcher les chiens d’accéder aux abats. Tréponématoses endémiques (y compris le pian)7 Assainissement, Transmission par contact cutané avec une personne infectée. La hygiène surpopulation, une mauvaise hygiène personnelle et de piètres conditions sanitaires facilitent sa propagation. Leptospirose 8 Eau Transmission par contact avec l’urine d’un animal infecté (rat) ou avec de l’eau contaminée par de l’urine animale. Des épidémies peuvent se produire dans les zones rurales en cas d’inondation. Filariose lymphatique (éléphantiasis, provoquée par des nématodes) 9 Assainissement (prévention), hygiène (traitement) Parasites transmis par des moustiques. Des latrines mal construites augmentent la présence de moustiques vecteurs de genre Culex capables de transmettre la FL. Il est conseillé aux patients atteints d’incapacités chroniques causées par la FL de veiller à une hygiène rigoureuse et de prendre toutes les précautions nécessaires pour prévenir une infection secondaire et une aggravation de leur état ; l’accès à l’eau pour le nettoyage des membres est important pour réduire la gravité de la FL. Trypanosomiase humaine africaine (maladie du sommeil) 10 Assainissement (prévention), hygiène (traitement) Transmission entre personnes infectées par des mouches. La prévention comprend la promotion du nettoyage du visage des enfants, un meilleur accès à l’eau salubre, un assainissement adéquat pour l’élimination des excrétas humains afin de réduire la population de mouches et la transmission. Maladie de Chagas 11 Hygiène alimentaire Provoquée par un parasite transmis par le triatome, une variété de punaise, dont la présence est liée à des logements mal construits (non dotés de services AEPHA). La lutte antivectorielle est la méthode de prévention la plus efficace mais de bonnes pratiques d’hygiène dans la préparation, le transport, le stockage et la consommation des aliments sont aussi recommandées. Dengue 12 Gestion du stockage de l’eau Virus transmis par les moustiques. La lutte contre les vecteurs comprend la couverture, le vidage et le nettoyage fréquents des récipients de stockage de l’eau à usage domestique ; l’application d’insecticides adaptés sur les conteneurs de stockage de l’eau à l’extérieur. Contrôle des épidémies par la pulvérisation d’insecticides. Trématodoses d’origine alimentaire (douve hépatique/ pulmonaire) 13 Hygiène alimentaire Les œufs d’un ver contenus dans les selles humaines produisent des larves qui se développent dans des mollusques qui produisent à leur tour des larves qui se développent dans des produits alimentaires (poissons, crabes/écrevisses, plantes aquatiques). La prévention comprend de bonne pratiques de préparation des aliments, l’élimination en toute sécurité des excrétas humains pour éviter que les œufs ne gagnent des eaux infestées de gastéropodes ; la modification des pratiques de préparation des aliments. Onchocercose Gestion des (cécité des rivières) 14 ressources en eau Parasite transmis par une simulie (petite mouche noire) près des cours d’eau. Les mesures de lutte contre le vecteur comprennent l’épandage d’insecticides sur les sites de reproduction des larves de simulies (rivières à courant rapide) mais aussi la manipulation des débits si possible (sites de barrage, déversoirs). 2 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Maladie Lien Transmission, contrôle et prévention Aucun Infection bactérienne. Mode de transmission non déterminée. Aucun Elle présente beaucoup de formes différentes et une épidémiologie complexe. Transmission par la piqûre d’un phlébotome. Prévention par lutte antivectorielle. Lèpre 17 Aucun Maladie qui n’est pas très contagieuse. Elle est transmise par des gouttelettes d’origine buccale ou nasale, lors de contacts étroits et fréquents avec un sujet infecté non traité. Rage 18 Aucun Transmise aux humains par la salive des animaux infectés lors d’une morsure ou d’une égratignure. Gale 19 Aucun Transmission par un contact cutané. Ulcère de Buruli Leishmaniose 16 15 Il y a déjà bien des années que le lien entre l’AEPHA et les maladies dites MTN est admis. La Commission sur l’assainissement de la Fondation Rockefeller a vu le jour aux États-Unis il y a près d’un siècle pour contribuer à définir les défis posés par l’éradication des ankylostomes et elle reconnaissait déjà le rôle crucial que l’assainissement joue dans la rupture des modes de transmission des HTS. La Commission arrivait à la conclusion suivante : « administré seul, le remède est quasiment inutile …car le patient peut sortir et immédiatement être contaminé par une nouvelle ankylostomiase. Le remède devrait s’accompagner d’une campagne d’assainissement pour la prévention de la pollution des sols »20 21 . Ce fut l’une des premières études à prendre conscience du problème. Depuis, bien d’autres ont soutenu l’argument selon lequel les traitements thérapeutiques peuvent certes offrir un moyen de contrôle, mais l’AEPHA doit faire indiscutablement partie de la panoplie d’outils pour veiller à prévenir les MTN et à éliminer durablement le risque. Intégration : développement d’une appréciation commune Avant d’aborder comment procéder à l’intégration dans les secteurs de l’AEPHA et des MTN, il est essentiel de se faire une idée commune de la définition que l’on prête à des termes comme l’intégration. Dans la littérature sur les MTN, l’intégration fait souvent référence à la fourniture de médicaments multiples pour le traitement de plusieurs MTN à la fois – chimiothérapie préventive combinée (CPC)22 23 24. Cette définition de l’intégration est différente de l’utilisation qui est faite du terme dans certains secteurs du développement, y compris l’AEPHA, dans lesquels l’intégration est interprétée de la façon suivante « Les approches intégrées mettent en œuvre une série d’interventions, répondant à des besoins variés, par le biais d’une coordination à travers plusieurs secteurs et avec la participation de toutes les parties prenantes impliquées, afin d’atteindre des objectifs communs »25. La façon dont cette dernière explication de l’intégration pourrait se manifester dans un programme destiné à prévenir et à lutter contre les MTN est illustrée à la figure 1. Ce modèle conceptuel explique que les interventions, y compris l’administration massive de médicaments, la nutrition, l’éducation, le changement de comportement et l’AEPHA, devraient être mises en œuvre de concert pour arriver à « une population en bonne santé » comme objectif ultime à long terme. Les deux approches (CPC et AEPHA) offrent des possibilités d’intégration et peuvent être exploitées en parallèle pour atteindre l’objectif commun de lutte et d’éradication des MTN26 27. De fait, elles devraient être « coordonnées et conjuguées dans le but de maximiser l’efficience »28. 3 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Figure 1. Modèle conceptuel des principaux composants d’un programme intégré de prévention et de lutte contre les MTN29 Recherche scientifique Investissement Cadre de politiques générales Coordination intersectorielle Thérapies périodiques massives Personnes infectées et malades Personnes légèrement infectées Réhabilitation : micronutriments, aliments, éducation Initiatives de changement de comportement Eau, assainissement et environnement Personnes éduquées et informées Personnes bien nourries Personnes endoctrinées et pratiquant de meilleurs comportements Personnes en bonne santé Évaluation d’impact Plaidoyer Collecte de fonds Stratégies de prévention et de lutte contre les MTN : l’AEPHA reconnu comme essentiel La position de l’AEPHA dans nombre de stratégies de prévention et de lutte contre les MTN ne recèle aucune ambiguïté. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a assumé un rôle de chef de file dans la coordination de la prévention, la lutte, l’élimination et l’éradication d’un certain nombre de MTN et elle a publié « A Roadmap for Implementation: accelerating work to overcome the global impact of Neglected Tropical Diseases 2012 » qui décrit six interventions de premier plan sur les MTN, y compris l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et l’hygiène30. Le fait que l’AEPHA soit reconnu à ce niveau stratégique fédérateur est prometteur car cela suggère un engagement qui ouvre la voie à la mise en œuvre de stratégies et de programmes ciblés sur des maladies qui donnent aussi la priorité à l’AEPHA. Comme le montre le tableau 1, le lien entre les MTN et l’AEPHA est particulièrement marqué pour le trachome, les HTS, la schistosomiase et la maladie du ver de Guinée. Les documents directeurs et les stratégies mondiales pour la prévention et la lutte contre chacune de ces MTN reconnaissent que l’AEPHA doit jouer un rôle essentiel, comme souligné ci-dessous. 4 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Trachome En 1998, l’OMS a créé l’Alliance pour l’élimination mondiale du trachome d’ici à l’an 2020 (GET 2020) pour déployer la Stratégie SAFE, un plan pour éliminer le trachome cécitant d’ici à 2020. Cette stratégie réunit les quatre éléments que sont la chirurgie – le traitement antibiotique – le nettoyage du visage – l’amélioration de l’environnement (y compris l’assainissement) afin de s’attaquer au problème du trachome par une approche holistique. Helminthes transmis par le sol (HTS) La Stratégie détaillée de lutte et de prévention contre les infections helminthiques publiée conjointement par l’OMS et l’UNICEF comprend la fourniture d’un approvisionnement en eau potable et d’un assainissement adéquat comme mesures nécessaires à toute stratégie de lutte31. Le cadre WASHED (eau, assainissement, éducation à l’hygiène et traitement vermifuge) publié par Children Without Worms (CWW) est une approche sectorielle intégrée de la lutte contre les HTS qui prône des interventions basées sur l’eau, l’assainissement et l’hygiène pour rompre le cycle de réinfection par les HTS32. Schistosomiase En mai 2012, l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) a approuvé une nouvelle résolution sur l’élimination de la schistosomiase. La résolution invite instamment les États membres à garantir l’accès aux médicaments essentiels, à mobiliser les ressources pour appuyer les activités de lutte et à élargir les mesures de lutte contre la schistosomiase à d’autres programmes de lutte contre les maladies et à d’autres programmes sanitaires. Il est important de souligner qu’elle promeut également l’accès à l’AEPHA et à l’éducation sanitaire comme des mesures essentielles de la lutte contre cette maladie33. Ver de Guinée L’AMS a adopté une résolution en 2011 qui cherchait à finaliser l’éradication de la maladie du ver de Guinée. Fixé en 1981, cet objectif est maintenant en passe d’être atteint grâce à des partenariats entre les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (CDC), l’UNICEF et le Carter Center qui ont lancé l’initiative Guinea Worm: Countdown to Zero program. La résolution reconnaît que, pour venir à bout de cette maladie, la gestion des ressources en eau et la distribution de filtres sont requises afin d’empêcher les larves de ver de Guinée d’être ingérées par l’hôte34. L’éradication du ver de Guinée est en vue avec seulement 500 cas notifiés estimés en 201235. 5 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Instantanés de l’intégration entre l’AEPHA et les MTN L’intégration de l’AEPHA dans les stratégies de prévention et de lutte contre les différentes MTN a donné lieu à quelques exemples concrets de programmation de bonnes pratiques par ces deux secteurs. Les instantanés ci-dessous donnent des exemples où le lien entre l’AEPHA et les MTN a été respecté dès le départ, où la mise en œuvre conjointe de programmes AEPHA et MTN s’est produite et où de multiples interventions sanitaires, y compris en termes d’AEPHA, ont été déployées avec succès. À partir de ces instantanés, on peut tirer des leçons importantes. L’AEPHA pour la lutte contre les helminthiases au Timor Leste36 L’Université du Queensland, en partenariat avec le Nossal Institute for Global Health, la Menzies School of Health Research et Wateraid Australie, mène actuellement des recherches sur l’impact des interventions AEPHA sur les HTS. Les recherches partent de l’hypothèse « qu’un programme AEPHA communautaire réduira les infections… par des parasites intestinaux avec des résultats supérieurs à ceux obtenus par une chimiothérapie massive… à base d’albendazole »37. Des essais contrôlés randomisés (ECR) ont été conçus afin de déterminer si la réinfection par des HTS était sensiblement réduite suite à des interventions ATPC (Assainissement total piloté par la communauté) au Timor Leste. Un récent rapport de l’OMS/UNICEF signalait que la charge de morbidité des HTS est de l’ordre de 25 à 30 % au Timor Leste38, et des interventions pour prévenir et lutter contre ce fléau de manière durable sont donc nécessaires. Il est important de déterminer la valeur réelle des interventions AEPHA pour la prévention des helminthiases et cela viendra conforter les preuves qui soutiennent le besoin d’une interaction plus forte entre le secteur de l’AEPHA et les MTN. Programmes de nutrition et de santé dans les écoles par Save the Children39 Depuis 1998, Save the Children a mis en œuvre des programmes de santé et de nutrition scolaires (SNS) dans de nombreux pays qui intègrent des initiatives de nutrition (y compris l’apport en suppléments à base de micronutriments), un meilleur accès à l’eau et l’assainissement, le traitement des MTN (y compris des traitements vermifuges et la lutte contre la schistosomiase) et l’éducation sanitaire (y compris la promotion de l’hygiène) afin d’améliorer la santé et l’état nutritionnel des enfants pour diminuer l’absentéisme et accroître leurs résultats à l’école. Ce programme est basé sur le cadre FRESH (Focusing Resources on Effective School Health) qui comprend les éléments clés suivants40 : 1 Des politiques de santé scolaire qui prônent le rôle des enseignants dans la promotion et la fourniture de services de santé ; 2 Des milieux scolaires dotés en eau potable et en installations sanitaires ; 3 Une éducation sanitaire basée sur les compétences qui promeut une bonne santé ; 4 L’accès à des services de santé et de nutrition pour les enfants d’âge scolaire. Un programme SNS a été mis en œuvre par Save the Children au Bangladesh entre 2002 et 2008 lorsqu’une analyse de la situation a révélé que les élèves souffraient de carences en micronutriments, d’infestations vermineuses et de diarrhées fréquentes. Les écoles locales n’offraient qu’un accès restreint à l’eau potable et à des installations sanitaires. Pour surmonter ces problèmes, Save the Children a utilisé les infrastructures pédagogiques existantes pour fournir des services de santé et de nutrition de base, procurer une éducation sanitaire, améliorer la situation en matière d’eau et d’assainissement dans les écoles et les communautés et renforcer les capacités pour soutenir ces activités dans la durée. 6 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project À la fin du projet, 127 écoles de la région avaient été touchées avec un impact sur plus de 33 500 enfants scolarisés. Une enquête de fin de projet a été entreprise afin d’évaluer les changements globaux intervenus dans l’état de santé et de nutrition des enfants et dans leur comportement. L’enquête a révélé que la charge de morbidité des helminthiases chez les enfants était nettement moindre, que l’environnement à l’école et à la maison s’était sensiblement amélioré en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène pendant la durée de vie du projet, que le taux d’absentéisme était moindre et que le taux d’achèvement du cycle scolaire était en hausse. Sur la base du succès du programme ci-dessus, Save the Children a travaillé avec le ministère de la Santé (MdS) et le ministère de l’Éducation (MdE) du Bangladesh pour élargir la programmation SNS à l’échelle nationale. Le programme SNS introduit en 1999 au Népal par Save the Children a connu un succès analogue dans l’amélioration de la santé et du taux de fréquentation des établissements scolaires et en 2006, le gouvernement népalais a créé et mis en œuvre une stratégie SNS qui incorporait la nutrition, le traitement des MTN et des interventions AEPHA dans le milieu scolaire. Le ministère de l’Éducation et des Sports (MdES) et le ministère de la Santé et de la Population (MdSP) du Népal ont élaboré une stratégie en partenariat avec Save the Children ; celle-ci mettait l’accent sur : • la mise en œuvre d’une offre intégrée et uniformisée d’interventions SNS, y compris dans le secteur de l’AEPHA ; • le renforcement des capacités des enseignants, des agents de santé et des Comités de gestion scolaire (CGS), y compris les étudiants à tous les niveaux. Grâce à cette stratégie, un petit programme qui touchait 10 000 enfants en touche désormais 300 000 (et touchera finalement quelque 5 millions d’enfants) avec des traitements contre les parasites, l’apport de supplément de fer, l’approvisionnement en eau potable, des mesures d’assainissement, d’hygiène et d’éducation sanitaire41 42. Changer le comportement en matière d’AEPHA pour lutter contre les HTS dans les écoles du Cambodge43 44 Ce projet, basé au Cambodge, est un partenariat entre Children Without Worms (CWW), Helen Keller International (HKI), le ministère de la Santé du Cambodge (MdS) et le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports (MdEJS). Le projet cherche à promouvoir la prévention et la lutte contre les HTS chez les enfants des écoles primaires grâce au développement d’un programme scolaire national qui augmente les connaissances en matière de HTS et promeut les comportements qui contribuent à réduire la transmission, tels qu’un assainissement amélioré. Le but général est de mieux promouvoir le cadre WASH(ed) intégré de CWW en faveur de l’eau, l’assainissement, l’hygiène et l’éducation ainsi que les traitements vermifuges. Le projet a commencé en 2009 avec la phase 1, une étape de conception pilote, où le principal résultat a été l’élaboration d’un programme scolaire national pour enseigner aux enfants comment prévenir les helminthiases. Les informations recueillies durant la phase 1 ont mis en exergue le besoin d’accroître les connaissances et la compréhension des moyens efficaces de prévention et de lutte contre les helminthiases tant chez les enseignants que leurs élèves. Plus de supports de communication, de latrines, de savon, de filtres à eau et autres ressources importantes étaient requis dans les écoles primaires de façon à ce que les élèves aient la possibilité de changer leur comportement. Une fois cette phase achevée, le programme de lutte contre les helminthiases a été approuvé par le MdEJS. 7 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Le Compte rendu annuel du projet pour la période d’octobre 2011 à septembre 2012 donne le détail des activités qui ont été effectuées plus récemment dans le cadre de la Phase 2 du projet. Le programme a été introduit dans les centre de formation des enseignants et déployé auprès des enseignants déjà en poste. L’accent est mis sur le suivi et l’évaluation des connaissances, des attitudes et des pratiques des enseignants et des élèves en ce qui concerne les HTS (et l’AEPHA) pour les aider à déterminer et à planifier les meilleures interventions dans les écoles. Des supports de communication sur les changements de comportement ont été élaborés qui font référence à l’importance d’un assainissement sûr et amélioré et du lavage des mains dans le cadre de la prévention et la lutte contre les HTS. Les vers et le cadre WASH(ED) au Nicaragua45 En 2005, le ministère de la Santé du Nicaragua a réalisé une enquête qui a trouvé que la charge de morbidité nationale due aux HTS était de 84 %. En réponse, des actions de prévention et de lutte contre les HTS ont été mises en œuvre. En 2011, CWW et deux étudiants en master de l’Université George Washington ont entrepris un projet de recherche en vue d’évaluer le succès de ces efforts. Ils ont constaté que le Nicaragua avait réussi à réduire sensiblement la charge de morbidité due aux HTS et ils ont identifié trois principaux facteurs à la clé de ce succès : 1 Un plaidoyer pour un cadre intégré WASH(ED) (eau, assainissement, hygiène, éducation, traitements vermifuges) afin de promouvoir une lutte d’envergure contre les HTS ; 2 La gestion de partenariats pour réussir à mettre en œuvre des stratégies d’administration massive de médicaments (AMM) ; 3 Appuyer l’engagement et les capacités des pouvoirs publics à soutenir des activités de contrôle des HTS sur le long terme. Le ministère de la Santé au Nicaragua (MINSA) a rapidement reconnu « les limites de l’AMM en tant que stratégie pour prévenir l’infection et, en partenariat avec d’autres ministères, des organisations communautaires, des ONG et des donateurs internationaux, a fait des efforts considérables pour surmonter la vulnérabilité d’un nombre incalculable d’enfants au cycle d’infection et de réinfection en raison d’un assainissement médiocre et d’un manque d’accès à l’eau potable aussi bien à l’école qu’au sein du foyer »46. Reconnaissant les défis colossaux pour les pouvoirs publics désireux de mettre en œuvre des programmes AEPHA, y compris les contraintes en termes de financement et de capacités, le MINSA s’est axé sur des programmes d’éducation à l’hygiène qui encouragent des changements de comportement et soutiennent la prévention dans la durée. Des partenariats avec des agences tels que l’UNICEF, qui ont des antécédents dans la mise en œuvre de programmes AEPHA, ont permis d’accroître la couverture en assainissement. Gagner la lutte contre le trachome au Ghana grâce à la stratégie SAFE47 48 Les services de santé du Ghana ont d’abord introduit le Programme national de lutte contre le trachome et mis en œuvre la stratégie SAFE en 2001, dans l’espoir d’éliminer le trachome au Ghana dès 2010. En collaboration avec le Carter Center, une enquête sur la prévalence du trachome avait été réalisée auprès de la population afin de déterminer les régions du Ghana où le trachome était endémique. 8 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Au cours des cinq années suivantes, le programme a évolué et il a été étendu à tous les districts endémiques du Ghana. En 2003, la construction de latrines et l’installation de points d’eau ont été introduites dans le programme afin de s’attaquer à l’élément de la stratégie SAFE portant sur l’amélioration de l’environnement. Reconnaissant le rôle crucial que revêtent les latrines dans la lutte à long terme contre le trachome, en 2005, le Programme national de lutte contre le trachome s’est engagé à construire 5 000 latrines privées par an. Une nouvelle stratégie de promotion des latrines qui espérait toucher les « plus pauvres des pauvres » a également été élaborée. En partenariat avec le Carter Center, WaterAid, Vision du Monde Ghana, l’UNICEF, l’Initiative ouest-africaine de l’eau, USAID et Church of Christ, plus de 12 507 latrines privées ont été construites au Ghana entre 2001 et 2008. Une évaluation d’impact en 2008 a constaté que la couverture en eau s’était améliorée, passant de 50 à 80 % et la couverture en latrines était passée de 0-1 % à 2-38 % grâce à ce projet. Le pourcentage d’enfants ayant le visage propre ou de visages ne présentant pas d’écoulement est passé de 70 % à 93 % dans les zones endémiques du Ghana. Entre-temps, la prévalence du trachome actif a été sensiblement réduite, passant de plus de 16 % à moins de 3 % de la population49. Malheureusement, ces exemples d’intégration entre l’AEPHA et les MTN ne sont pas répandus et la majorité des programmes MTN continuent de se concentrer sur des interventions à base de médicaments, procurant de multiples traitements antibiotiques pour un grand nombre de maladies50 51. On redoute qu’à elles seules ces interventions à base de médicaments ne puissent pas réussir efficacement à prévenir et lutter contre les MTN52 53 54 et c’est la raison pour laquelle l’intégration avec d’autres secteurs, y compris l’AEPHA, la santé et l’éducation, est jugée de plus en plus nécessaire55. L’une des raisons pour lesquelles les programmes concentrent leurs efforts d’intégration sur les approches par traitement à base de médicaments tient peut-être au fait que les interventions AEPHA sont souvent perçues comme des activités complexes, coûteuses et à base d’infrastructures qui exigent un investissement à long terme. Les programmes MTN n’ont pas toujours été couronnés de succès lorsqu’ils ont tenté de mettre en œuvre des initiatives AEPHA. En revanche, les approches par traitement à base de médicaments, comme la CPC, ont offert des résultats mesurables et plus immédiats. Par ailleurs, cette approche est facilitée par les très gros dons de médicaments effectués par certaines des plus grandes sociétés de produits pharmaceutiques au monde, ce qui réduit sensiblement les coûts associés au traitement. L’intégration est problématique : Comment pouvons-nous mieux faire ? Une partie de la lenteur des progrès accomplis dans la réalisation de l’intégration entre le secteur AEPHA et les MTN pourrait être attribuée aux approches qui ont été adoptées jusqu’ici. Une meilleure intégration pourrait être obtenue par le développement de partenariats entre les agences de mise en œuvre des programmes MTN et celles qui mettent en œuvre l’AEPHA, avec un partage des connaissances, y compris les meilleures pratiques actuelles en matière d’AEPHA et un engagement véritable envers la planification et la mise en œuvre à long terme. Forger des partenariats efficaces entre les secteurs Très peu d’organisations pouvant se targuer d’une grande expérience dans la programmation de la lutte contre les MTN ont le même degré de savoir-faire dans le domaine de l’AEPHA. De même, les programmes AEPHA sont souvent mis en œuvre sans tenir compte de la charge de morbidité des MTN dans un domaine particulier de fourniture de services, ou sans être évalués en termes d’impact sur la réduction des maladies. Cela veut dire que les deux secteurs et leurs agences respectives travaillent vers un ensemble d’objectifs différent. Compte tenu de la complexité des interventions AEPHA et des disponibilités existantes de savoir-faire en matière d’AEPHA, la création de partenariats efficaces entre des organisations impliquées dans le secteur MTN et le secteur AEPHA est une approche pragmatique. De tels 9 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project partenariats exigent un recentrage radical afin d’abandonner la programmation verticale classique dans le domaine des MTN par le biais de l’AMM pour prôner une programmation horizontale qui intègre les activités des secteurs de l’AEPHA, de la santé et de l’éducation afin de bâtir une approche holistique et intégrée pour la prévention et la lutte contre les MTN56. Le secteur des MTN a développé des liens solides avec le secteur privé, notamment avec des compagnies pharmaceutiques qui ont fait don chaque année de produits à hauteur de millions de dollars pour aider à soigner les MTN. La participation du secteur privé aux initiatives AEPHA dans le cadre d’un programme de lutte contre les MTN a été timide à ce jour et le partage de ce discours sur l’intégration avec cet acteur important pourrait aussi contribuer à donner un coup de pouce aux activités de prévention et de lutte. Partage de l’information pour mieux comprendre les meilleures pratiques dans le secteur de l’AEPHA L’exécution ponctuelle d’interventions AEPHA par des agences n’appartenant pas au secteur peut déboucher sur l’utilisation d’approches que les agences spécialisées ont aujourd’hui abandonnées ou d’approches qui s’inscrivent en contradiction directe avec les récents enseignements en matière de bonnes pratiques pour la programmation AEPHA. Ainsi, des approches comme la construction de latrines ou l’utilisation de subventions pour l’achat de matériel afin d’accroître la couverture en assainissement sèment la confusion dans les approches visant à créer la demande comme l’Assainissement total piloté par la communauté ou ATPC (voir plus loin). Cette démarche qui consistait à proposer la construction de latrines subventionnées comme moyen d’améliorer l’accès à l’assainissement a conduit à une distribution inéquitable et inappropriée de latrines qui restent souvent inutilisées car elles sont inadaptées d’un point de vue culturel ou technique ou simplement parce que personne n’en veut57 58. Le Plan cadre de WaterAid pour l’assainissement fait référence à neuf principes qui devraient étayer toute approche en matière d’assainissement (voir la figure 2). Il explique que l’utilisation de subventions matérielles a débouché sur la construction d’installations qui restent souvent inutilisées, qu’elles reviennent cher à construire et n’engendrent souvent que peu ou pas de changement de comportement au sein des communautés ou des ménages en raison d’un effet pervers des incitations financières. Au lieu de cela, les subventions devraient plutôt être utilisées pour promouvoir des activités qui encouragent l’utilisation de latrines construites avec les fonds des ménages. Le secteur de l’AEPHA a adopté une nouvelle approche pour remplacer les subventions pour l’achat de matériel afin d’arriver à la construction généralisée de latrines – l’Assainissement total piloté par la communauté (ATPC). L’ATPC est une approche d’assainissement qui s’efforce de donner aux communautés les moyens de prendre des mesures collectives pour mettre un terme à la défécation en plein air. Cette approche joue sur les émotions, y compris la fierté, le dégoût et la honte afin de mobiliser les gens aux termes d’un processus de « déclenchement ». C’est une approche qui renonce à toute subvention pour l’achat de matériel et qui encourage les communautés à se servir de matériaux locaux, abordables et appropriés pour construire une latrine rudimentaire. Cette approche peut accroître le taux de couverture en latrines et promouvoir un changement de comportement durable grâce à un sentiment d’appropriation et d’autonomisation. Une autre approche prometteuse qui vise à encourager un changement de comportement en matière d’assainissement est le marketing de l’assainissement, qui cherche à comprendre les motivations et les contraintes que ressentent les ménages concernant la construction et l’utilisation d’installations sanitaires. L’approche suppose que beaucoup de personnes sont prêtes à payer pour un assainissement qui répondra à leurs besoins si la technologie est « habillée » et commercialisée correctement et si le mécanisme d’approvisionnement est facilement accessible. Dans le monde en développement, la plupart des toilettes sont déjà construites par le secteur informel et sont financées par les ménages. Le marketing de l’assainissement veille à ce que les fournisseurs aient les capacités de procurer les services que demandent les consommateurs. L’approche s’appuie sur les principes du marketing pour identifier les « messages » qui parviendront à convaincre les gens de souscrire à la thèse de l’assainissement. Parmi les caractéristiques figurent l’autoreproduction, la durabilité, la stimulation des moyens d’existence et la prise en compte des différences sociales et culturelles. 10 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Figure 2. Neuf principes d’assainissement59 1 Chaque latrine devrait être une latrine voulue : à eux seuls, les programmes pilotés par l’offre et axés sur la fourniture, souvent subventionnée, d’équipement ne donnent pas de bons résultats ; au mieux, ils procurent à des milliers de personnes des latrines coûteuses, non voulues (et inutilisées). 2 La sensibilisation du public à l’assainissement peut être très lente – les programmes qui sont axés sur la promotion de l’assainissement et s’attachent à renforcer une demande informée sont plus efficaces que ceux qui sont simplement axés sur la fourniture de latrines. 3 Ce sont les ménages, et non les agences publiques, qui sont les vrais investisseurs dans les systèmes d’assainissement. Le rapport d’investissement est généralement de dix pour un. Les programmes qui accordent de l’attention aux intérêts et à la dynamique des ménages sont généralement plus efficaces. 4 Il est rare que les usagers veuillent des systèmes d’assainissement pour des raisons de santé ; la promotion qui se concentre sur l’intimité, la commodité, la sécurité, la dignité et le statut est plus efficace car elle trouve un écho auprès des intérêts des populations. 5 Les petites entreprises et certains groupements communautaires sont des acteurs significatifs dans la fourniture de biens et services d’assainissement, car ils s’attachent à promouvoir et procurer des services que les gens veulent vraiment. Les programmes qui investissent dans l’appréciation de ce marché et font correspondre l’offre aux demandes du public sont souvent les plus efficaces. 6 Il peut arriver que des communautés prennent des mesures collectives pour s’attaquer à un problème d’assainissement. Toutefois, le plus souvent, il faut aider les communautés à passer à l’action de manière collective. 7 Les subventions d’équipement – pour les éléments constitutifs des latrines – peuvent avoir des répercussions imprévues. Le résultat primordial souhaité – à savoir, la durabilité – est obtenu par le biais d’une promotion efficace, et non par le biais d’équipements à prix réduit. Une latrine qui est désirée est propre et bien entretenue – c’est une latrine pour la vie. 8 Les subventions pour la promotion de l’hygiène, le marketing de l’assainissement, le soutien aux petits fournisseurs, l’assainissement scolaire, l’assainissement institutionnel et des réseaux municipaux peuvent toutes être justifiées car l’assainissement est à la fois un mérite et un bien public. 9 Provoquer un changement de comportement (y compris l’adoption de bonnes pratiques d’hygiène et la décision de construire et d’utiliser des latrines) prend du temps. Les programmes qui sont en place à long terme sont plus efficaces que les projets à court terme. Des approches mixtes seront peut-être nécessaires en fonction des circonstances. À titre d’exemple, prenons le cas de l’assainissement total et marketing de l’assainissement (TSSM), élaboré au départ par le Programme eau et assainissement (WSP) de la Banque mondiale, qui « allie des mesures du côté de la demande et du côté de l’offre pour générer une demande en assainissement généralisée et accroître l’offre de produits et services d’assainissement à grande échelle »60. Une utilisation hygiénique assidue et un bon entretien des latrines s’imposent pour veiller à ce qu’un accroissement du nombre de latrines se traduise effectivement par une amélioration des résultats sanitaires. Une évolution des autres comportements en matière d’hygiène, tels que le lavage des mains avec du savon, le stockage de l’eau en toute sécurité et l’élimination des selles des enfants, est également requise pour rompre le cycle de transmission des MTN (voir le 11 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project tableau 1). L’élimination des selles des nourrissons et des enfants en toute sécurité est une condition essentielle de la lutte contre les MTN en raison de la forte charge pathogénique à laquelle elle est associée et du fait de la vulnérabilité des enfants et des nourrissons à la transmission oro-fécale des maladies. À l’heure actuelle, on sait très peu de choses concernant les pratiques d’élimination des selles des enfants et des nourrissons, ou sur le nombre de programmes MTN qui cherchent à veiller à ce que ces pratiques soient saines61. Pendant bien des années, le secteur de l’AEPHA a compté sur l’approche de l’éducation à l’hygiène mais cela n’a pas débouché sur un changement de comportement inscrit dans la durée. Aujourd’hui, la meilleure pratique tend à mettre l’accent sur la promotion de l’hygiène sur la base de recherches formatives pour comprendre les facteurs qui motivent le changement de comportement pour ensuite offrir des opportunités et la possibilité de mettre ces nouveaux comportements en pratique62. Une question qui doit donner matière à réflexion lorsque l’on considère la meilleure manière d’intégrer l’AEPHA et les MTN concerne l’équité. Les programmes de prévention et de lutte contre les MTN sont conçus pour cibler des domaines où la maladie est endémique et la vulnérabilité de la population est élevée. Souvent, ces programmes parviennent avec succès à toucher « les plus pauvres des pauvres » et à leur procurer un traitement. En revanche, des analyses récentes des progrès accomplis vers l’atteinte des cibles des OMD en matière d’eau et d’assainissement ont indiqué que la majorité des progrès en termes d’accès à l’AEPHA sont intervenus dans les quintiles de richesse intermédiaire et supérieur dans les pays en développement, ce qui signifie que les plus pauvres vivent encore sans accès amélioré à l’eau et l’assainissement63. WaterAid Australie a récemment publié une série d’études de cas et d’outils pratiques sur la manière d’optimiser l’équité et l’inclusion dans l’AEPHA64. Les deux secteurs tentent de veiller à ce que les services qu’ils procurent atteignent ceux qui en ont le plus besoin et une façon utile d’y parvenir est de partager les informations et les données sur la charge de morbidité et la cartographie des points d’eau pour veiller à ce que les zones qui connaissent la charge de maladie la plus élevée et le taux d’accès le plus mauvais en termes d’AEPHA reçoivent des interventions dans les deux secteurs. L’AEPHA pour la prévention et la lutte à long terme contre les MTN Pour arriver à un changement radical dans la prévalence des MTN à l’échelle mondiale, il faut adopter une approche assidue qui s’inscrive dans la durée. En sa qualité de coordinatrice MTN/AEPHA pour un collectif d’organisations qui tente de s’attaquer aux MTN, Stephanie Ogden remarque… « le secteur de l’AEPHA veut garantir un accès durable à l’eau et l’assainissement ; on peut considérer un horizon de 30, 40 ou 50 ans »65. Il existe une réalisation croissante au sein du secteur de l’AEPHA du besoin de se détourner d’un raisonnement basé sur la mise en œuvre des programmes pour se tourner vers une approche qui prône la fourniture de services (AFS) et un changement de comportement durable ; cela exige de nouvelles façons de travailler et un investissement accru dans des opérations et un entretien à long terme (voir la figure 3)66. De fait, il est tout aussi important de continuer à fournir un accès aux populations déjà desservies que de bâtir de nouveaux services. En revanche, nombre de MTN, y compris les helminthiases et les trachomes, sont dans le collimateur en vue de leur éradication d’ici à 2020. On craint toutefois que cet horizon rapproché ne se traduise par des interventions incapables de maintenir l’élimination de la maladie dans la durée. La réapparition récente de la maladie du ver de Guinée au Tchad après son élimination avérée nous rappelle sans concession qu’il est impératif de rester vigilant dans toute vision à long terme de la prévention et la lutte contre les MTN67. Les interventions dans le secteur de l’AEPHA peuvent contribuer à rompre durablement ce cycle d’infection. 12 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Figure 3. Approche de l’AEPHA par la fourniture de services Approche axée sur la mise en œuvre Mettre en œuvre Mettre en œuvre Approche par la fourniture de services Mettre en œuvre Mettre en œuvre Remplacer Moderniser Investissement (dépenses d’exploitation) Moderniser Niveau de services Investissement (dépenses d’exploitation) Temps Quelques opportunités concrètes d’intégration Si les parties prenantes des secteurs de l’AEPHA et des MTN reconnaissent l’importance de l’intégration, les efforts visant à consolider activement cette notion ont été lents à décoller. S’appuyant sur les enseignements qui nous sont inculqués par les instantanés, ainsi que sur l’analyse de la manière dont l’intégration pourrait mieux se passer, il existe un certain nombre d’opportunités concrètes qui peuvent encourager les secteurs à progresser vers l’intégration pour atteindre, finalement, l’élimination des maladies. 1 Parler la même langue. Chercher à comprendre comment les autres secteurs utilisent des termes tels que l’intégration et adopter un langage qui soit vraiment compris par tous. Sans perdre cela de vue, le secteur des MTN devrait considérer l’AEPHA comme un besoin en ressources nécessaire pour la prévention, le contrôle et l’élimination des MTN. 2 Réfléchir dès le départ à l’intégration de l’AEPHA et des MTN, et incorporer ce raisonnement dans les stratégies et les programmes. Les deux secteurs sont tenus de considérer comment leurs activités respectives impactent sur celles de l’autre secteur. Ce n’est qu’en travaillant ensemble qu’ils pourront arriver à éliminer les MTN. 3 Exploiter les recherches existantes et explorer les nouvelles opportunités de recherche pour optimiser les preuves d’un programme efficace de prévention et de lutte contre les MTN et son lien avec l’AEPHA. 4 S’appuyer sur des activités de base telles que la cartographie pour informer une planification et une mise en œuvre intégrées et un programme assidu de prévention et de lutte contre les MTN68 69. 5 Partager des informations et des données sur les impacts des interventions MTN et AEPHA recueillies à partir des indicateurs faisant partie des cadres sectoriels de suivi-évaluation. Cela peut se faire par des outils, y compris des systèmes d’informations sanitaires au niveau national ou des Fiches de notation des MTN servant de jalons mondiaux. 6 Chercher à élaborer des programmes durables qui adoptent une vision à long terme, impliquent les partenaires adéquats et mettent en œuvre des stratégies appropriées pour atteindre l’élimination des MTN et l’inscrire dans la durée. Cela exige que les programmes MTN considèrent l’AEPHA et les changements de comportement comme des éléments essentiels. Cela peut poser des problèmes aux organes de financement souvent habitués à des cycles de projet à plus court terme et qui tendent vers des résultats bien définis. 7 Pour les organisations de plus grande envergure travaillant dans des secteurs multiples, il convient d’explorer les possibilités d’intégration entre les programmes AEPHA et MTN au niveau interne et de concentrer les efforts sur l’élargissement des bonnes pratiques au sein des programmes nationaux. Si vous êtes nouveau dans le domaine de l’AEPHA, nouer un partenariat avec des agences internationales, nationales ou locales qui mettent en œuvre des programmes AEPHA durables et de qualité. 13 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project 8 Exploiter les infrastructures existantes, telles que les écoles et les services de santé communautaires pour mettre en œuvre des programmes intégrés qui s’attaquent aux MTN et à l’AEPHA, tout en continuant à renforcer les capacités à gérer la programmation intégrée dans d’autres contextes plus problématiques, tels que les communautés très reculées ou les interventions au niveau des ménages. 9 Des partenariats mondiaux tels que celui établi en vertu de la Déclaration de Londres aident à mettre en avant l’engagement mondial et à attirer de nouveaux partenaires dans la lutte contre les MTN. Inscrire l’AEPHA en bonne place sur l’ordre du jour de ces partenariats mondiaux et encourager les dirigeants des secteurs de l’AEPHA et des MTN à faire progresser le programme. Rapporter aux programmes nationaux les réalisations faites à ce niveau mondial et organisationnel. 10 Élargir les circuits de communication entre les deux secteurs. Encourager l’inclusion des organisations des autres secteurs, y compris la santé, l’AEPHA et l’éducation afin de participer à des groupes d’action nationaux contre les MTN. Plaider en faveur de l’AEPHA au sein de ces forums, en reconnaissant qu’il constitue un socle essentiel pour la santé et nécessaire pour la prévention et la lutte contre les MTN. Renforcer les circuits de communication en les rendant bidirectionnels. Représenter les intérêts du secteur des MTN et participer aux rencontres internationales, nationales et régionales des autres secteurs, y compris celles du secteur de l’AEPHA. Remerciements Rédigé par Georgia Savage, Yael Velleman, James Wicken (WaterAid) et le Réseau des organisations non gouvernementales de développement sur les maladies tropicales négligées (Neglected Tropical Disease NonGovernment Development Organisation Network – NNN). Importantes contributions de Virginia Sarah (Fondation Fred Hollows), Dr. Agatha Aboe, Simon Bush (Sightsavers), Stephanie Ogden (Emory Center for Global Safe Water/International Trachoma Initiative/Children Without Worms), Kim Koporc (Children Without Worms), Seung Lee (Save the Children), Dr. Darren J Gray, Prof. Archie C A Clements, Dr. Jo-An M Atkinson, Suzanne Campbell (Infectious Disease Epidemiology Unit, School of Population Health, Université du Queensland). Nous adressons nos vifs remerciements aux participants à la réunion du Réseau des organisations non gouvernementales de développement sur les maladies tropicales négligées (NNN) organisée à Sydney du 4 au 6 septembre 2012. Plus de 50 participants ont pris part à une session sur l’AEPHA et les MTN et ont formulé des commentaires et suggestions qui ont ensuite été incorporés dans ce document. 14 L’AEPHA : l’arme silencieuse contre les MTN | Project Notes de fin 1 rganisation mondiale de la santé. Prévention de la cécité et des déficiences visuelles [Internet]. 2012 [cité le 5 août 2012]. Disponible à partir de : O http://www.who.int/blindness/causes/priority/fr/index2.html. 2 rganisation mondiale de la santé. Intestinal Worms [Internet]. 2012 [cité le 5 août 2012]. Disponible à partir de : http://www.who.int/intestinal_ O worms/en/ ; Organisation mondiale de la santé. Neglected Tropical Diseases [Internet]. 2012 [cité le 5 août 2012]. Disponible à partir de : http://www.who.int/neglected_diseases/diseases/strongyloidiasis/en/. 3 rganisation mondiale de la santé. Schistosomiase (bilharziose) : Aide-mémoire N° 115 [Internet]. 2012 [cité le 5 août 2012]. 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