Plaquette Pédagogique

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Cie du Thé à la rue
Rue de la Sellerie
4922O Le Lion d’Angers
02 41 93 31 27
[email protected]
www.thealarue.com
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COMP
La Compagnie du Thé à la RUE est créée en 1995 à St Clément de la Place, par
Amédée Renoux et Sophie Mesnager. Dès le début, l'orientation artistique se
dirige vers les arts de la rue. La rencontre d'un public en découverte et une
grande liberté de création sont les richesses des arts de la rue que le Thé à la
RUE veut cultiver au maximum.
Depuis, nous avons créé huit spectacles destinés à l'espace public, dont cinq sont
toujours en tournée, ainsi que deux spectacles pour le jeune public.
Nous envisageons chaque nouvelle création comme un moyen d'expérimenter une
nouvelle forme artistique et non comme une déclinaison de notre savoir-faire.
Cette mise en danger nous est essentielle pour l'enrichissement et le renouveau
de nos propositions artistiques.
Cette dynamique a ainsi permis de nous confronter au théâtre burlesque, aux arts
forains, à la vidéo, au théâtre dramatique, à l'installation plastique, au théâtre
jeune public…
En parallèle de la création et de la diffusion de spectacles, la compagnie met en
place des actions de développement culturel local. En 1999, le festival des arts de
la rue "la Clé des Arts" a lieu à St Clément de la Place. Sophie Mesnager anime un
atelier de pratique théâtrale intitulé "la manufacture" pour une douzaine de jeunes
du village. En 2001, le festival "La rue du Milieu" dépasse toutes les attentes, près
de 30 000 spectateurs, 38 compagnies et plus de 600 bénévoles. A partir de
2002, "La rue du Milieu" propose une saison arts de la rue dans les villages du
nord du département.
En 2003, la compagnie s'installe dans le sud Sarthe à St Biez en Belin et fonde
avec une autre association "le Pluc" (Petit Lieu d'Utilité Culturelle), nous
accueillons des compagnies en résidence de création et organisons avec elles des
actions pour les habitants du territoire : ateliers, rencontres avec les artistes,
diffusion des spectacles….
Aujourd'hui, la compagnie est installée au Lion d'Angers dans le Maine-et-Loire et
assure toujours la direction artistique de "La rue du Milieu".
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La creation
historique
C'est en partenariat avec la classe de CM1-CM2 de l'école de St Biez en Belin
(72) que nous avons élaboré les thèmes du spectacle. Nous avons rencontré
les élèves à six reprises.
Le point de départ de ce spectacle est une question simple : Comment fait-on des bébés ?
Suite aux réponses des élèves, nous leur avons demandé comment pensaient-ils qu'on faisait des bébés avant
de savoir comment on faisait des bébés. (Sachant que leurs premières réponses étaient parfois
approximatives).
Sont apparues comme réponses: le grand magasin de la clinique, le château d'eau distributeur de bébé, le Père
Noël mais aussi évidemment la rose, le chou et la cigogne. Suite à ces dernières réponses, nous avons décidé
de raconter cette histoire dans une cuisine en se servant des éléments que l'on y trouve (accessoires et
aliments).
Lors des discussions, les enfants ont insisté sur le fait qu'avant de faire des bébés, il fallait s'aimer. Il s'en est
suivi un échange sur le mariage et la liberté du choix de son amoureux.
Naturellement, nous avons choisi comme point de départ du spectacle l'histoire de Roméo et Juliette, une
histoire d'amour impossible.
Ce travail nous a conduit à utiliser le conte et le théâtre d'objet pour raconter cette histoire.
La creation
Nous avons créé ce spectacle de septembre 2006 à janvier 2009 lors de six périodes distinctes :
1. Recherche du thème, documentation
2. Écriture de l'histoire (résidence au Pluc à St Biez en Belin - 72)
3. Mise en scène et manipulation d'objets (résidence au Centre National des arts de la rue la Paperie à St
Barthélemy d’Anjou - 49 et à Laubert - 48 avec la F.O.L. 48)
4. Création des décors et de la machinerie
5. Création sonore et répétitions (résidence à Laubert - 48 avec la F.O.L. 48)
6. Création lumière et répétitions (au Théâtre des Dames aux Ponts de Cé - 49).
equipe
Création et interprétation : Sophie Mesnager et Amédée Renoux
Regard extérieur : Julien Mellano (Cie Aïe,Aïe,Aïe),
Sébastian Lazennec (Utopium)
Création décor : Joël Blourde , Gaël Willot , Sophie Mesnager
Costume : Émilie Cardonnet
Création lumière : Thibault Portebois
Création sonore : Christophe Sechet
Administration : Sophie Peuvion
L’histoire
L'affaire Thomas Farcy commence suite à l'interdiction d'un amour entre deux adolescents. De là, le village de
Moureux connaîtra la guerre avec son lot d'arrestations et de tortures, les amoureux partiront dans un voyage
fantasque, les médias couvriront sans relâche le conflit et l'assemblée municipale devra trouver des compromis.
S'ensuivra une période de restriction des libertés pour les habitants. Pour les distraire, le pouvoir organisera
une fête foraine lors de laquelle le jeune Thomas, du haut de son manège et suite à une défaillance technique,
provoquera la mort de la présidente de Moureux
La forme
Le theatre d’
d’objet
Le théâtre d'objet est un type de théâtre où les objets ne
sont plus accessoires, ils ont leur vie propre. Ils peuvent être
manipulés directement ou à l'aide de contrôle (comme une
marionnette). Ce sont en général des objets à l'état brut, non
transformés pour le spectacle et utilisés comme des
personnages (comme un tube de dentifrice, un crayon, une
boule à thé, un coton tige, des oignons, un essuie-tout).
Le manipulateur doit trouver la respiration, le déplacement et
la voix de l'objet, en tenant compte de sa forme et de sa
matière.
Ce décalage avec l'utilisation quotidienne des objets tend à créer des situations poétiques et humoristiques.
Nous souhaitions utiliser cette forme, car la relation du comédien à l'objet peut être mise en parallèle de la
relation de l'enfant et de ses figurines (playmobil, petites voitures…). Lorsqu'il joue, l'enfant transporte dans de
nombreuses aventures ses figurines sans qu'elles soient modifiées, c'est dans les intentions données que les
figurines se transforment.
Dans ce spectacle, le conte complète la manipulation d'objets.
Les textes
Nous avons voulu jouer avec les mots dans la narration du spectacle en intégrant des expressions culinaires.
On peut ainsi trouver :
mettre l'eau à la bouche - mélanger les torchons et les serviettes - on en fait tout un plat - tu vas te mettre à
table - on marche sur des œufs - tout le gratin - au menu du jour - fait fondre la glace - faudrait pas me
prendre pour une saucisse - faire chou blanc…
Nous avons également utilisé des jeux de mots :
"elle interdit au saumon de fumer, elle interdit au fromage de râper, elle interdit aux steaks de se cacher, elle
interdit aux patates de se poêler, elle interdit au vin de chambrer, elle interdit au citron de se presser."
Les decors
Nous avons ajouté à la manipulation des objets de la machinerie : un frigo se transformant en micro-onde, les
personnages glissant le long du décor grâce à un moteur d'essuie-glace, une envolée d'oiseau réalisée avec des
tire-bouchons, une éjection de bac à glaçons faite avec une fronde.
Le fond
L'histoire de ce spectacle a été conçue comme une épopée.
Si les spectateurs suivent facilement les aventures des personnages, une
deuxième lecture leur est également proposée.
Cette histoire faite d'aliments et d'ustensiles de cuisine est à mettre en perspective de notre réalité
sociétale.
Quelques sujets abordés :
Le rejet de la différence de l'autre
A l'instar des Montaigu et des Capulet dans l'œuvre de Shakespeare, ici ce sont les
viandes et les légumes qui vivent ensemble mais ne se supportent pas.
De nombreuses guerres ont comme origine ce rejet de la différence de l'autre : le
génocide rwandais s'est déroulé dans le cadre d'un conflit opposant notamment les
ethnies Hutu et Tutsi, le conflit d'Israël et de la Palestine, les guerres de la Yougoslavie…
Le chagrin d'amour
Tout comme Roméo et Juliette, nos deux personnages pensent au suicide en réponse à l'interdiction de vivre
leur amour. Ici un torchon raconte sa propre expérience, son amour avec une serviette
critiqué par tous mais que le temps et leur amour ont été plus fort que les quolibets.
Perdre lapersonne que l’on aime est un des événements le plus difficile à surmonter, peu
importe l’âge. La plupart des adolescents vivent à un moment donné une peine d’amour.
La douleur est intense, elle devient insupportable et le jeune a l’impression qu’il ne s’en
remettra jamais, que sa souffrance n’aura pas de fin.
La guerre
C'est une simple altercation entre un poulet et un poireau qui déclenche la guerre entre
viandes et légumes. Nous faisons référence à l'assassinat par des Serbes bosniaques de
l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois - crime qui déclenchera la
première guerre mondiale.
Nous montrons également les différents mécanismes de la guerre : la torture (une
banane se fait interroger et peler), les alliances (les fruits soutiennent les légumes), le traité de paix.
La sur-médiatisation :
Pour supprimer les choux, Henriette utilise les médias pour convaincre l'ensemble des
habitants de manger des choux.
On peut souvent avoir le sentiment que les médias décident de l'importance d'un
événement : la coupe du monde de football, un fait divers. La diffusion d'une même
information sur différents supports (télé, radio, journaux…) donne à cette information une
importance et ce, indifféremment de son contenu.
L'immigration de la reconstruction :
Les roses qui ne sont pas originaires de Moureux sont venues après la guerre parfumer
Moureux.
Nous faisons référence ici aux migrants qui sont venus participer à la reconstruction de la
France après guerre.
Les sans-papiers :
Puisque Moureux sent bon, les roses sont expulsées. Cette expulsion de roses en avion
(bac à glaçon) renvoie aux expulsions des sans-papiers.
Du pain et des jeux :
Pour rassurer la population locale, Henriette lui offre une fête foraine.
Quand les dignitaires romains offraient au peuple les spectacles de l'arène, ils faisaient
étalage de leur puissance et de leur richesse. Ils s'assuraient aussi une certaine paix
sociale: Du pain et des jeux (Panem et circensens). 2000 ans plus tard, si le sanguinaire a
laissé place au spectacle, cette volonté de faire passer provisoirement un événement
sportif au premier plan de manière à occulter une certaine réalité reste la même.
Bibliographie
Nous avons utilisé plusieurs ouvrages pour notre recherche :
Thierry Lenain et Serge Block - Graine de bébé – Nathan
Hugues Paris et Charlotte Mollet – Avant d'être un bébé – Edition du Rouergue
Babette Cole – Comment on fait les bébés ! – Seuil
Jeanne Willis et Tony Ross – J'étais comment quand j'étais bébé ? – Gallimard jeunesse
Rebecca Dautremer – L'amoureux – Gautier Languereau
William Shakespeare – Roméo et Juliette
Envisager des exploitations pedagogiques
En français :
- Connaître l’histoire de Roméo et Juliette et autres histoires ‘amour « impossibles »
- Travailler sur les jeux de mots (à Moureux, Thomas Farci…) et les expressions au sens
figuré (mélanger les torchons et les serviettes)
- Ecrire l’histoire extraordinaire d’un objet du quotidien et le découper ce récit en
différentes scènes cohérentes
- Travailler sur les symboles
- Travailler le dialogue, le style direct en faisant parler un/des objets
- Travailler le lexique culinaire : hacher, couper, trancher, … hachoir, robot,
moulin….lamelles….
En arts plastiques :
- Chercher comment attirer l’attention sur un objet du quotidien : par une manipulation
insolite, un « accrochage » inhabituel, un éclairage particulier, un enveloppement, une
« fenêtre »….
- Personnaliser des objets en ajoutant simplement des yeux gommettes. Inventer des
saynètes.
- Prendre des photos et construire un « roman-photos ».
- Chercher à assembler plusieurs objets de même nature mais légèrement différents pour
former des ribambelles animées ou non
- Exploiter l’intérieur d’un objet pour en faire une habitation
- Chercher un moyen plastique pour réunir deux objets très différents
- Etudier l’affiche : le fond, les couleurs, la composition avec le cœur en son centre…
En expression théâtrale :
- La machinerie
- Les dialogues
- Les décors
- La sonorisation
- L’éclairage…
En sciences :
- La reproduction humaine
- Classement des aliments : les légumes, les viandes…
- L’équilibre alimentaire
En histoire et éducation civique :
- Le racisme, l’exclusion des personnes « différentes »
- Les guerres, le despotisme, le rôle de la censure
- Faire le parallèle avec les fêtes romaines
- Les accords de Grenelle…