la valette-du-var toulon provence mediterranee hyeres-les

Transcription

la valette-du-var toulon provence mediterranee hyeres-les
LA VALETTE-DU-VAR
METROPOLE
L'Avenue 83 : le compte à rebours est lancé ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 2
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
VAR MATIN
L'alto se la joue solo au conservatoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 3
LA MARSEILLAISE
Eve n'a vraiment pas dit son dernier mot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 4
METROPOLE
Châteauvallon et le Théâtre Liberté, la reconnaissance Scène Nationale .
p. 6
HYERES-LES-PALMIERS
VAR MATIN
Des zones humides à (re)découvrir aujourd'hui . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 9
DEPARTEMENT DU VAR
VAR MATIN
Le maire de Roquebrune à nouveau mis en examen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 11
METROPOLE
D'autres programmes marquants à Toulon, Fréjus et Saint-Raphaël . . . . . p. 12
EUROPE
LE FIGARO
Europe: les populistes gagnent du terrain . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 13
LE MONDE
Réfugiés : l'Allemagne à la recherche de pays "sûrs" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 16
FRANCE
LE FIGARO
La déchéance de nationalité enflamme l'Assemblée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
p. 17
LIBERATION
Les éleveurs français font crise mine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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Samedi 6 Février 2016
METROPOLE
LA VALETTE-DU-VAR
URBANISME
L'AVENUE 83 :
LE COMPTE À REBOURS EST LANCÉ !
Dans un peu plus de deux mois, le 13 avril, le centre commercial géant L'Avenue 83
ouvrira ses portes à La Valette. Visite des lieux en avant-première, entre fignolages
c
et derniers coups de peinture.
ette fois, ça commence vrai- Vera Moda et Billabong, sans oublier
ment à ressembler à un un Nike Store Foot Locker ou Interscentre asMBJEp-rial. Il ne port. Le cinéma Pathé Gaumont leur
reste en effet plus que quelques se- ouvrira ses 16 salles obscures, et 1OOO
mailles avant l'ouverture officielle de nia de terrasses extérieures feront de
L'Avenue m, Pensé par Altarea Coge- Ce centre commercial un lieu de vie à
dim qui a engagé dans l'opération près part entière.
de 160 millions d'euros, le complexe Le mois de février verra la fin des traest passé sur la table à dessin de l'ar- vaux de requalification de l'avenue de
l'Université, réalisés par TPM, ainsi
chitecte Jean-Michel Wilmottc.
Fin janvier, une visite de chantier avait que les travaux d'aménagement sur
été organisée, permettant de prendre l'avenue Sainte-Claire. •
la mesure de l'ampleur des bâtiments.
L'impression générale qui se dégage I
de l'endroit est celle du gigantisme,
une ambiance à l'américaine avec des I
portes et des allées innombrables, et S
un mail central de 11- mètres de large I
qui vient apporter à l'ensemble une I
respiration centrale.
I
Mi-avril, les consommateurs varois
pourront ainsi déambuler sur 51 000
m*2 et flâner dans plus de 60 boutiques I
et kiosques, ainsi qu'une quinzaine H
de moyennes surfaces : de Primark f
à Jack&Jones en passant par Undiz,
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Le centre commercial sera articulé autour d'une allée de 14 m de large
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1500 places de parking gratuites sont prévues
Deux mois avant l'ouverture, les engins de chantier s'activent en
permanence sur le site
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VAR MATIN
Lundi 8 Février 2016
MUSIQUE
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
L'alto se la joue solo
au conservatoire
» i
T
mM
Françoise Gnérl (au centre) anima les journées de
l'alto, du Conservatoire à rayonnement régional de
(Photo-% sy
Toulon Provence Méditerranée.
Hier et ce samedi, dans le sur le travail effectué. Se re­
cadre des journées de l'alto» trouver ensemble en con­
le Conservatoire national à cert motive. Pour les appre­
rayonnement régional de nants ça vaut dix cours. Peu
Toulon Provence Méditer­ importe leurs niveaux. Les
ranée accueille Françoise élèves doivent être attentifs,
Gnéri, professeur au Con­ réactifs. Ils doivent laisser
servatoire national supé­ toutes leurs autres préoccu­
rieur de musique de Lyon®. pations à l'extérieur de l'au­
Master class, cours collectif ditorium. Ils doivent être
public, concerts des profes­ comme des éponges, s'im­
seurs d'alto(1) et des élèves prégner de tout ce qu'ils en­
ont été programmés. (14h30 tendent, voient et accepter
et 16h)
de changer. Les écoles de
musique européennes nous
L'élève doit
envient nos formations. Les
accepter de changer décideurs ne doivent pas le
Accueillant une cinquan­ négliger. »
taine d'altistes varois, et du
M. SK.
conservatoire d'Aix en Pro­ 1. Professeurs d'alto duCnrrTPM: Blandine
vence, Françoise Gnéri pré­ Leydier, Guitty Peyronnin, Xavier Franck.
cisait: « Exprimant des ten­ Stéphanie Mulot au piano.
sions intérieures, l'alto évo­
que la voix humaine.
W
Tendre, douloureuse, nos­ CNRRde TPM
talgique. Fédérant plusieurs Tél. 04.94.93.34.29.
professeurs, les masters clas­ Programmation: Hautbois
ses permettent de fructueux et musique de chambre,
échanges. Elles apportent masters classes et concerts
un regard, une oreille, neufs, les 24,25, 26 et 27 février
js
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LA MARSEILLAISE
Lundi 8 Février 2016
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
CULTURE
Eve n'a vraiment pas dit
son dernier mot
Théâtre Liberté. La scène nationale toulonnaise ouvre un nouveau Théma consacré à la parole des
artistes féminines. Notamment à travers une exposition consacrée à la photographe Sophie Calle.
[Début d'année chargé au
iThéâtre Liberté. Après un
week-end consacré aux arts nu­
mériques, l'équipe enchaîne avec
un Théma consacré aux femmes :
« Eve n'a pas dit son dernier
mot ». Et encore heureux car la
voix des femmes a longtemps été
minorée voire confisquée, dans
la société, dans la création artis­
tique ou dans la représentation
politique. Quelles évolutions of­
frent ces dernières décennies ?
En février et mars, lej^iberté don­
nera donc la parole &es artistes
remarquables, par H verbe, par
l'image, par la musique et par le
corps.
A commencer en accueillant,
depuis le 4 février, l'exposition
de l'artiste Sophie Calle avec son
travail sur les « Histoires vraies ».
Sous la forme d'installations, de
photographies, de récits, de vi­
déos et de films, elle construit,
depuis plus de vingt ans, des si­
tuations où elle se met en scène
sur un mode autobiographique et
selon des règles précises. La série
« Histoires vraies » offre une vue
globale de son travail.
Respect fille-garçon
Déjà programmée au Centre
Pompidou à Paris, à l'Episcopal
Church of the Heavenly Rest à
New York, à la Tate Gallery à
Londres, au Martin-Gropius-Bau
à Berlin, à l'Irish Muséum of Mo­
déra Art à Dublin, au Ludwig Fo­
rum fur Internationale Kunst à
Aachen, à la Biennale de Venise,
au Palais de Tokyo à Paris ou en­
core au Nagasaki Prefectural Art
Muséum à Nagasaki (prévue du
2 février au 21 mars), la venue
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de cette artiste au Liberté est un
événement majeur.
Le Théma fera également la part
belle au cinéma, aux rencontres et
aux tables rondes. Myriam Boyer,
Ariane Ascaride, ou encore Chris­
tian Zerbib, pour ne citer qu'elles
seront présents pour rencontrer et
échanger avec le public (lire ci-des­
sous).
Côté spectacle, là aussi le Liberté
et les femmes sont au rendez-vous.
D'abord avec la chorégraphie de la
danseuse Nawal Lagraa qui a réuni
vendredi sur scène un ensemble
féminin pour un nouveau spectacle
de la compagnie La Baraka. « Do
you be » : un diptyque comme une
ode sauvage et engagée par et pour
la femme. Suivra, les 2 et 3 mars
(20h30), « Trissotin ou les Femmes
savantes », dans une mise en scène
de Macha Makaeïeff, interrogeant
le statut des femmes. Une pièce qui
entrera dans le cadre des actions
autour du respect fille-garçon (la
Marseillaise du 24 janvier) et des
stéréotypes de genre. Les collégiens,
qui participent à la réalisation de
courts métrages, assisteront à la
représentation, histoire deréfléchir
davantage à la parole féminine dans
la société,l'art oula politique...
D'autres dates ? Les19 et 20mars,
avec « Un chemin de sable blanc »,
dans le cadre du festival Présences
féminines, un voyage au cœur de
la culture coréenne. Un projet lau­
réat de la Villa Médicis « Hors les
murs »2013, dansle cadre de l'année
France-Corée 2015-2016. Et puis les
30 et 31 mars, le bouleversant « Sa­
medi détente »,conçu, écritet choré­
graphié par Dorothée Munyaneza.
G. DE SAINT VULFRAN
www.theatre-libertejr
Lundi 8 Février 2016
LA MARSEILLAISE
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
CULTURE
Tables rondes et rencontres
• Au menu de cet excellent Théma, des rencontres et des tables
rondes. Tout d'abord, le 26 février
(20h) sur le « Blogglng et littérature,
engagement poétique et politique ».
Une nouvelle forme de résistance
des femmes méditerranéennes est
en train de se dessiner :par le biais
d'Internet, elles partagent leur
quotidien, leurs réflexions et leurs
créations. Avec Amal Claude!, poé­
tesse tunisienne, Mafia Mansour,
linguiste syrienne, Paola Salwan
Daher, écrivains franco-libanaise, et
l'Égyptienne Shahinaz Abdel Salam
du projet des Nouvelles Antigones,
dont un spectacle a déjà été joué
à Toulon dans le cadre de la Fête
départementale du livre.
Le 7 mars (20h) : « Eve n'a pas dit
son dernier mot », la table ronde.
Des artistes de différents pays et
disciplines confronteront leurs vi­
sions sur fa parole et la place de la
femme dans l'art et la société. Avec
la participation de la chorégraphe
Dorothée Munyaneza, originaire du
Rwanda, de nationalité britannique
et vivant à Marseille, de Macha
Makeïeff, directrice de La Criée à
Marseille, de Zabou Breitman, co­
médienne et metteur en scène, de
l'écrivain Leiia Silmanl ou encore
la codirectrice du Théâtre Liberté,
Pascale Bœglln-Rodler.
Le 19 mars, une Journée de ren­
contres sur « des femmes an mots
et en notes » sera organisée de
10h3O à 16H30 par le festival Pré­
sences féminines, avec Christine
Détrez, Aurore Evain, Florence Launey, Anna Veyrenc et Claire Bodln :
un regard croisé sur ia création des
femmes.
Enfin, à noter que Sophia Aram est
aussi la marraine du projet « Res­
pect filles-garçons » : le 26 avril,
la présentation des clips réalisés
par les collégiens sera le point de
départ d'un débat sur le sujet et les
stéréotypes de genre, en présence
de l'humoriste.
III.IJ.MIIJ'.U.E[rammation cinémato •JWHilMIU
• « No iand's song » de Ayat Najafi (2014),
documentaire. Le 13 février à 20h. Depuis la
révolution de 1979, tes femmes n'ont plus le droit de
chanter en public, en soio devant les hommes. Défiant
la censure, Sara Najafi, jeune compositrice iranienne,
tente d'organiser un concert officiel. Un débat aura
lieu à l'issue de la projection avec Anne Grange
(productrice) et Fariba Adelkhah (anthropologue).
Soirée de clôture du 2ème Festival du film des Droits
de l'Homme, organisé par Alliance Ciné, ie Secours
catholique, Amnesty international, la LDH et CCFD
Terre solidaire.
• « Eve » de Joseph L Mankiewicz, 1951. Le 23 février
à 20h. Une description cruelle du monde du théâtre à
travers deux héroïnes principales. Un chef-d'œuvre.
• « La Mère Christaln » de Myriam Boyer, 1998. Le 25
février à 20h. Rencontre l'actrice à l'issue de la projection
avant de là retrouver sur scène ie 27 février dans « Chère
Eiena » dans une mise en scène de Didier Long.
[•
</«
• « Artemlsla Gentiîesehi » d'Agnès Merlet, 1997. Le
1er mars à 20h. Film proposé par l'association Les
Chantiers du Cinéma.
• « Nos ancêtres ias Gauloises » de Christian Zerbib,
2011, documentaire. Le 8 mars, 20h. Rencontre avec
le metteur en scène.
• « Bsffcia » de Philippe Faucon,^015. Le 15 mars,
20iî. Rencontre avec l'auteur et deux Toulonnaises qui
ont inspiré les personnages du film.
• « Brodeuses » d'Eléonore Fauchet, 2004. Le
22 mars, 20h. Rencontre avec la réalisatrice et Ariane
Ascaride à l'issue de la projection.
Et puis le « ciné famille » : le 17 février à 14h30,
« Héroïne, mon héroïne, dis-moi qui est la plus
belle ? », Cédric de Veigy propose aux enfants de 7 'à
9 ans une discussion et des projections autour des
personnages féminins dans les dessins animés.
Et le 16' mars à 14h3Û : « Mulan » (1998), film
d'animation.
à
«
Les chanteuses d'Iran, Sophie Calle, la danse de Munyaneza... La parole est aux femmes.
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Samedi 6 Février 2016
METROPOLE
CULTURE
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
CHÂTEAUVALLON ET LE THÉÂTRE LIBERTÉ,
LA RECONNAISSANCE SCÈNE NATIONALE
Depuis le -22 décembre, Châteauvallon et le Théâtre Liberté sont officiellement
titulaires du label "Scène nationale". Comment l'ont-ils obtenu ? Quelles en sont les
conséquences ? Explication avec les principaux intéressés.
C
'est un simple communiqué
du ministère de la Culture
tombé à quelques jours de
Noël. Mais un cadeau longtemps
attendu
tant
par
Châteauvallon
que le Théâtre Liberté. Les deux
structures obtiennent le label "Scène
nationale", et font désormais partie
d'un réseau de 7(> structures réparties
sur l'ensemble de l'Hexagone. Le Var
y était jusque là absent et le Sud-est
sous-représenté. "Ce label répare
une injustice par rapport à notre
territoire", estime Christian Taniet,
directeur de Châteauvallon. "Nous
l'attendions depuis plusieurs années.
Notre structure répondait à tous les
critères et nous étions sur le point
de devenir 'Scène nationale' quand
le Théâtre Liberté a ouvert. Cela a
rebattu les cartes", poursuit-il. 11 ne
cache pas aujourd'hui sa satisfaction.
Tout comme Pascale Boeglin-Rodier,
co-directrice du Théâtre Liberté :
"C'est le couronnement d'un travail,
une reconnaissance de ce (pie nous
faisons. Forcément, on s'en réjouit. Ce
label assoit les lieux dans le paysage
culturel, cela lui assure une pérennité.
Nous sommes reconnus par l'Etat,
par le réseau, par la profession".
Pour autant, les deux dirigeants des
établissements culturels assurent que
le label ne changera pas globalement
leurs activités. Et ce parce qu'ils
répondent déjà aux exigences de
missions des Scènes nationales (voir
notre encadré).
C'est un label unique qu'on reçu
fin décembre le Théâtre Liberté et
Châteauvallon. Pour la première
fois, il concerne deux structures.
Dans les faits, c'est à l'association
des deux qu'il est remis. "C'est un
peu comme une fédération sportive
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L'entrée majestueuse de Châteauvallon (photo Châteauvallon
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La façade du Théâtre Liberté (photo ArtComArt,
6 / 20
METROPOLE
Samedi 6 Février 2016
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
à laquelle deux clubs adhérent,
résume Pascale Boeglin-Rodier. La
création de cette association était
une nécessité. Il y avait une tentation
de la part de l'Etat de fusionner les
deux établissements. Nous étions l'un
comme l'autre farouchement contre",
"Nous conservons notre indépendance
et notre identité", assure également
Christian Tamet. A l'avenir, les
structures
vont
accroître
leur
collaboration. Pour la co-directrice du
Théâtre Liberté, "cette collaboration
existe déjà. Nous avons harmonisé
nos tarifs, nous nous concertons
lorsque nous élaborons les saisons,
nous nous invitons mutuellement à la
présentation de la programmation...".
Comment renforcer encore les liens ?
Rien n'est défini pour l'instant. Cela
passera peut-être par des opérations
de communication communes, l'accueil
d'un même artiste qui tournera dans
les deux lieux... Un contrat d'objectifs
commun va être signé. C'est ce que
précise la ministre Fleur Pellerin dans
son communiqué : "La conjugaison de
leur expérience, de leurs forces et de
leurs moyens, la décision d'élaborer
en commun un projet artistique et
culturel qui se traduira dans un contrat
d'objectifs et de moyens, encore mieux
à même de répondre aux besoins
du territoire, amplifie les capacités
de soutien aux artistes, multiplie et
diversifie les propositions faites au
public dans une volonté de toucher
le plus grand nombre, en irriguant
l'ensemble de l'agglomération".
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CULTURE
HAUSSE DES SUBVENTIONS ?
Reste encore à régler le dossier des
subventions qu'induit ce nouveau
statut. La question n'est pas encore
réglée. C'est d'ailleurs sur ce chantier
que travaillent en ce moment les deux
structures et l'Etat. Chaque Scène
nationale ne reçoit pas forcément le
même montant de subventions. Elles
ont au minimum 500 000 euros. Le
problème ici, c'est qu'on a une Scène
nationale mais deux structures avec
un budget indépendant. A l'heure
actuelle,
Châteauvallon
recevrait
1,2 million d'euros de l'Etat et le
Théâtre Liberté 200 000 euros (ce
dernier est en revanche beaucoup
plus subventionné par les collectivités
locales). L'établissement" toulonnais
souhaiterait recevoir plus de la
part de l'Etat, pour développer son
activité création. Les pourparlers
sont en cours. "Ce qu'il faut retenir
aujourd'hui, conclut Christian Tamet,
c'est qu'il y aura plus de moyens pour
la commune sur notre territoire. Cette
victoire, il faut le dire, on la doit à
l'obstination d'Hubert Ealco". •
AMANDINE ROUSSEL
METROPOLE
Samedi 6 Février 2016
TOULON PROVENCE MEDITERRANEE
CULTURE
S
k
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i
:
"
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La ministre Fleur Pellerin était venue en avril
d e r n i e r à Toubn pour signer un pacte c u l t u r e l
LES 3 MISSIONS DES SCÈNES NATIONALES
s
elon le ministère de la
Culture, le label "Scène
nationale" entraîne trois
types de devoirs pour les structures
qui l'obtiennent :
Une responsabilité
artistique :
la
programmation
doit
être
pluridisciplinaire et refléter "les
principaux courants de production
actuelle". Le travail de recherche
et de création des artistes doit être
8 / 20
facilité notamment avec l'accueil de
résidences.
Une responsabilité professionnelle :
les Scènes nationales doivent jouer
un rôle d'entraînement, d'animation
et de références sur leur territoire,
Une responsabilité publique :
elles doivent proposer au publicun accès proche de chez lui à des
œuvres de qualité.
Lundi 8 Février 2016
VAR MATIN
HYERES-LES-PALMiERS
ENVIRONNEMENT
Des zones humides à
(redécouvrir aujourd'hui
Animations, observations et promenades dans les marais, ce samedi, pour
célébrer les Journées mondiales des zones humides aux Salins et à La Lieurette
A
ujourd'hui, pour les
Journées mondiales
des zones humides,
plusieurs animations et ba­
lades sont organisées aux
marais des Salins et à La
Lieurette. Ces journées com­
mémorent la signature de
la Conventioninternationale
sur les zones humides, le
2 février 1971, dans la ville
iranienne de Ramsar. Cette
convention définit ces mi­
lieux comme « des étendues
de marais, de fagnes, de tour­
bières ou d'eaux naturelles
ou artificielles, permanentes
ou temporaires, où l'eau est
stagnante ou courante,
douce, saumâtre ou salée, y
compris des étendues d'eau
marine dont la profondeur à
marée basse n'excède pas
six mètres ».
Longtemps considérées
comme insalubres, ces
zones n'ont cessé derégresser. Aujourd'hui, leur ri­
chesse écologique excep­
tionnelle et leur intérêt sont
reconnus : régulation des
régimes hydrologiques,
auto-épuration et extraordi­
naires réservoirs biologi­
ques.
À Hyères vingt-neuf zones
humides sont répertoriées
(1112 ha). Plusieurs visites
y sont proposées ce matin :
/ À La Lieurette à 9h30 et
llh30, observation et dé­
couverte des oiseaux avec
la Ligue de protection des
oiseaux et André Zammit
(06.80.96.45.78). Tout public,
gratuit.
/ L'association Mémoire à
lire territoire à l'écoute (MALTAE) donne rendez-vous aux
curieux à 9h30, sur le parvis
de la médiathèque pour un
itinéraire « arpenter la zone
humide à Hyères, des Rougières à la mer ». Avec une
pause écriture au jardin par­
tagé de JHADE à partir de
llh30 (infos au tél. :
04.94.35.24.62,06.19.65.08.44).
/ Environnement et Partage
propose des ateliers avec
jeu de piste, observations
et film à la Maison de la na­
ture des Vieux Salins oùune
exposition sur les poissons
migrateurs est visible...
Rendez-vous à 9 heures de­
vant le portail,rue Saint-Nicolas, au village des Vieux
Salins.
N. B.
P
V17. IV
À.;*;
W
ï
Un spectacle sublime, chaque malin dans les marais des Salins d'Hyères.
9 / 20
VAR MATIN
Lundi 8 Février 2016
HYERES-LES-PALMIERS
ENVIRONNEMENT
Trois lycéennes d'Agricampus allient santé et nature
Christine Roux, Mathilda
Puig et Marjorie Arnould
sont toutes trois étudiantes
en deuxième année de BTS
Technico-commercial au
lycée Agricampus. Épaulées
par leur professeur d'édu­
cation socioculturelle Cathe­
rine Mortreux, elles ont
voulu réaliser un projet al­
liant forêt méditerranéenne,
végétaux et santé, s'intégrant à leur diplôme de fin
d'année.
Elles ont sollicité l'associa­
tion borméenne « Va-nupieds », présidée par JeanPierre Rostren, pour partici­
per au trail des 3 cols,prévu
ce dimanche 7 février. Ce
trail se décompose en trois
parcours : un de 10 km « La
Borméenne » pour les marcheurs et les coureurs, le
« trail des 3 cols » de 20 km
et le « trail de Bormes » de
30 km®.
Un quiu adressé
aux marcheurs
Elles ont eu le champ libre
pour s'occuper de « La Bor­
méenne », spécialement dé-
10 / 20
4
#
%
queurs de recevoir une belle
montre.
Pour financer leurs besoins
•
logistiques (stylos en carJjJ ton recyclé,ballons gonflés
H à l'hélium, 4 montres, 60
gourdes, 8 panneaux et
quizz), elles ont répondu à
l'appel de la mutualité so­
ciale agricole (MSA), qui,
, chaque année fait des ap­
pels à projet sur les plans
départemental et national.
Une bourse de 8oo €
M
• v
9f9
SÂ
V
IMW •» ?"
HHHM
De gauche à droite : Christine Roux, Mathilda Puig et Marjorie Arnould, prêtes
à se lancer dans cette nouvelle aventure.
(Photo c. R.)
diée aux marcheurs. Pour
ailier découverte environnementale et sport, elles ont
préparé huit panneaux qui
jalonneront le parcours et
marqueront les étapes. Ces
panneaux, signalés par des
ballons, offriront des informations et des photographies sur la santé étl'échauffement, les plantes et la forêt
méditerranéennes.
Un quizz, dont les réponses
se trouveront sur ces panneaux, sera fourni aux marcheurs en amont du trail.
Récupéré en fin de parcours,
il permettra aux quatre vain-
Cette^ction, validée par la
MSA sur le plan départemental, leur a permis deper­
cevoir une bourse de 800
euros. Un vrai travail de contacts, de recherches et d'or­
ganisation pour sensibiliser
le public au sport et àtadécouverte de la fo'f-'êt s'est
alors imposé à ces trois jeunés filles motivées. La vic­
toire sera complète ce dimanche, avec la concrétisation d'un projet sur lequel
elles travaillent depuis de
longs mois.
C. R.
1. Inscriptionssurwww.courirenfrance.com
Lundi 8 Février 2016
VAR MATIN
JUSTICE
DEPARTEMENT DU VAR
Le maire de Hoquebrune
à nouveau mis en examen
Luc Jousse est épinglé pour « délit de favoritisme et détournement de fonds publics. » Il accuse
son opposition de vouloir « lui nuire et le salir »
••ntendu jeudi après-midi par
^ la doyenne des juges d'ins•«(ruction de Draguignan suite
à la garde à vue qui l'avait conduit,
la veille, dans les locaux de la SR,
à Fréjus, Luc Jousse, le maire de Roquebrune-sur-Argens, s'est vu signifier par la magistrate sa mise
en examen pour délit de favoritisme et détournement de fonds
pu blics.
L'affaire qui lui vaut ces nouveaux
démêlés avec la justice est celle
dont nous faisions état dans nos
éditions des 4 et 5 février, à savoir
la mise en oeuvre d'une délégation
de service public (DSP) et la signature d'un protocole transactionnel
te dédommagement pour un montant de 390000 euros au bénéfice
du groupe raphaëlois Delll-Zotti.
Dans ce dossier, qui concerne le
port Petit Ferréol (port Soleil depuis 2013), c'est l'opposant de
Jousse, Gilbert Branchet (UD[), engagé ausein du collectif SOS Calanques puis des Indignés de Roquébrune, qui avait mis lefeu aux poudres en déposant plainte.
« Réssrva médiatiqua »
Hier, Luc Jousse se montrait relati­
vement avare de commentaires
quant à sa mise en examen. « Con­
formément à la demande du juge,
j'observe une réserve médiatique
sur cedossier qui se trouve en coûts
11 / 20
d'instruction.»
Mais, on le sait bien, chez le maire
de Roquebrune, la réserve est toujours... très relative. Donc, il s'épanche un peu... » Je me limiterais à
confirmer ce que je vous ai dit mer•
credi : je suis toutà fait serein quant
à cette DSP relative à ce port communal. Sonattribution a été régulière
et avalisée d'ailleurs par le contrôle
de légalité du préfet. Il n'y a eu, de
ma part, aucun favoritisme. »
Pour Luc Jousse, - le groupe DelliZotti, dont une entreprise (Ndlr, Newport services, ex-Hyris Var) a été
choisie, d'abord par le conseil de
quartier des Issambres, est un intervenant de renom et de référence du
bassin mphaëlois qui avait d'ailleurs
réalisé le port des Issambres, donc
un professionnel du nautisme et du
tourisme, »
Concernant le protocole dedédommagement pour la résiliation de
cette délégation de service public,
l'élu roquebrunois ne varie passon
discours. « D'abord, rappelle+il,
cette résiliation a dû se faire car la
DSP ne pouvait s'exercer du hit de
l'enclavement du port par l'occupant précédent, lequel avait pourtant
été déchu du fait de sa défaillance. Pour ce qui est du protocote, il a été minutieusement élaboré par mon administration, dans
le respect de la réglementation, de
la jurisprudence et, là encore, sous
l'aval du contrôle de légalité du préfet, ensuite du receveur et des avocats des deux parties. Cela, sur la
base d'un protocole identique en
provenance de la ville de Saint-Raphaël qui a été également validé. »
« Cabal® politique »
Sur sa mise en examen, enfin, Luc
Jousse y voit un asraet positif :
« Si elle réjouit le ressentant de
mon opposition politise à l'origine
de cette plainte calomnieuse (Gilbert Branchet, Ndlr) qui est le locataire à titre gracieux de l'occupant
évincé de ce port,elle me permettra
d'avoir accès à l'ensemble des pièces de ce dossier dans lequel j'es­
père bénéficier d'un non-lieu, ma
bonne foi étant totale. »
Jousse l'affirmé : » Il s'agit d'une
cabale politique d'une opposition
revancharde dont M. Scarani (le
propriétaire-riverain du port, Ndlr)
est le délégataire évincé pardécision
de justice. L'auteur de cette plainte
étant, en outre, le principal soutien
financier de mon opposition, tout
le monde a bien compas que l'objeçtifestde me nuire etdmne salir, une
fois de plus, à défaut d'avoir des
idées pour le développement de la
commune. »
Ouf, heureusement qu'il estsur la
réserve, Luc Jousse!
ÉRIC FAREL
v
[email protected]
Samedi 6 Février 2016
METROPOLE
DEPARTEMENT DU VAR
URBANISME
D'AUTRES PROGRAMMES MARQUANTS
À TOULON, FRÉJUS ET SAINT-RAPHAËL
Parmi les autres projets qui sortent de terre, Métropole Var a notamment retenu
Lumia, Visio, Estérel Garden et l'Amarante.
LA RÉSIDENCE LUMINA
À TOULON
Le groupe Vinci Immobilier prend ses
marques à la Loubière. Sa résidence
pousse à vue d'u-il. Les travaux sont
bien avancés et la livraison est prévue
pour le quatrième semestre '2017. On y
trouvera (>7 logements allant du studio
au quatre pièces. Chacun possède un
balcon ou une terrasse.
Cette nouvelle résidence fait partie d'un
ensemble beaucoup plus grand. Il s'agit
ici de créer une nouvelle dynamique
dans ce quartier proche du centre ville,
mêlant bureaux (s 100 m' 2 ) et commerces
(900 nr). Le parti pris architectural de
l'ensemble : un bâti à taille humaine,
avec des hauteurs limitées et surtout
de nombreux espaces verts pour une
intégration en douceur dans le tissu
urbain environnant.
M
M»
•s
cœur, un îlot paysager de 1000 nr.
A noter également, la résidence est
dotée de panneaux solaires pour la
production d'eau chaude sanitaire.
L'ESTÉREL GARDEN À FRÉJUS
L'AMARANTE À SAINT-RAPHAËL
L'idée est simple : avoir un appartement
dans un jardin. Au cœur du Grand
Capitou à Fréjus, Altarea Cogedim
prévoit une sortie de terre en janvier
2017. Le promoteur joue la carte
du standing avec une architecture
moderne faite de contrastes entre
lignes droites et courbes. Les tons
choisis sont doux : grège, blanc, gris,
vert anis. F.n bordure d'une forêt
méridionale, l'Estérel Garden se fond
dans son environnement avec en son
Ce n'est pas pour l'importance que
nous avons choisi de mettre en
avant ce programme, il ne compte
que 1-1 appartements, mais plus par
l'originalité de son architecture. Elle
est signée par le cabinet Jean-Pascal
Clément. Très carrée, elle met en valeur
le volume. "Le projet participe à une
logique de dialogue harmonieux entre
le bâtiment et son environnement. Son
objectif esthétique consiste à créer
un ensemble homogène au caractère
12 / 20
sobre et élégant". Le résultat sera
visible au troisième semestre 2016.
LE VISIO À TOULON
C'est un programme très attendu. Il se
situe place de la Liberté à Toulon dans
l'ancienne tour de la Caisse d'Épargne
mais aussi dans une construction
neuve attenante. La réhabilitation
et la transformation du bâtiment
comprend un hôtel mais aussi quelquesappartements d'exception, tant par la
localisation et que dans le côté haut de
gamme. D'autant que les étages élevés
proposeront une vue panoramique
exceptionnelle.
Cette
réalisation,
portée par Cogedim, verra le jour au
4e trimestre 2017. •
Lundi 8 Février 2016
LE FIGARO
POLITIQUE
EUROPE
Europe : les populistes gagnent
du terrain
Du nord au sud du continent, la vague migratoire massive et la menace islamiste
font progresser les partis nationalistes.
JEAN-JACQUES MÉVEL tf sjjmevel
CORRESPONDANT A BRUXELLES
geante et si les politiciensen place ne ré pondent pas à leurs attentes, ils vont voir
ailleurs. La loi est implacable. Les années
de récession et de crise de l'euro
l'avalent montré avec l'alternance, reje­
tant dans la minorité la plupart des res­
ponsables politiques du Vieux Continent
- à la notable exception d'Angela Merkel. Le choc est encore plus rude, après
dix mois de déconfiture collective face à
l'exode des réfugiés et des migrants. De
la droite à la gauche, les partis tradition­
nels luttent désormais pour leur survie.
Et c'est au tour de la chancelière desubir
l'assaut.
des Balkans
d>élites politi
De rautre
ia contestation
jugées aussi incapables
qu'indifférentes, et le rejet de leur entre­
prise la plus ambitieuse: soixante ans de
construction européenne.
Séisme en Suède
(
<Dans la crise de l'euro, ce sont les mar­
„
chés qui ont imposéla marche à suivre aux
gouvernants. Dans la crise des réfugiés,
c'est à la fois plus grave et plus simple,
constate l'eurodéputé Alain Lamassoure
(les Républicains) : aujourd'hui, ce sont
les électeurs qui dictent leur loi» à là face
des partis.
Les Images du chaos migratoire dans
Populistes? Extrémistes? Xénopho- les îles de la mer Égée, suiytesd^caïaage
bes? Anti-establishment? Déma- du13novembre a Pur&jâjÉjjijjj£|3&
gogues? Les mots peinent à décrire ceux 1 »
qui tirent lesfils d'un dynamitage quise­ propagande. L'hostilité aux migrantsn'a
coue les classes politiques, jusqu'aux rien de nouveau en Europe, mais il y a
États-Unis avec les outrances de Donald dix ans à peine, elle semblait avoir été
Trump côté républicain. En Europe, les évacuée. En Allemagne l'AfD, récente
profils sont aussi contrastés, de la re­ incarnation de l'extrême droite (voir cinaissance de la Ligue du Nord en Italie à contre), semblait proche de l'extinction
la progression foudroyante de Pegida, l'année dernière. Aujourd'hui sa pa­
mouvement islamophobe qui prévoit de tronne, Frauke Petry, fait scandale en
manifester samedi dans 14 pays, deux affirmant que la police devrait « si néces­
ans après son lancement à Dresde. Ou saire se servir de ses armes» pour proté­
encore de Marine Le Pen, opposante tous ger les frontières de la République fédé­
azimuts, à Viktor Orban, solidement rale. Le parti est désormais le troisième
installé dansson fauteuil de chef du gou­ du pays, d'aprèsles sondages. Devant les
vernement hongrois.
Verts. Devant la Gauche radicale.
Mais tous gagnent dans l'opinion, avec
La paisible Suède, championne du
la même alchimie détonante. D'un côté
monde de l'asile, illustre le séisme. Le
la peur, nourrie par le terrorisme, l'isla
parti des Démocrates suédois, issu de la
mouvance fasciste, drainait pénible­
ment 2 ou 3 % des votes avant 2010. De­
puis, il est entré au Parlement et a arra­
ché près de 13 % des voix aux dernières
législatives. II dénonce l'immigration
comme une menace sur l'identité natio­
nale et gagne en adhésion, quand 15 %
de la population suédoise est née hors
des frontières. L'arrivée de 163000 de-
13 / 20
Lundi 8 Février 2016
LE FIGARO
EUROPE
POLITIQUE
E~^T7
Principaux partis populistes
au sein de l'Union f "
européenne
légisïa
co
. .•! Vrais
nale e
(2015)
de la
17,6%
Finlandais
des fr
*
SUEDE
(2014) •
I Démocrates
IRLANDE
V
DANEMARK (2015)
Parti populaire
ESTONIE
12,9%
suédois
21,1%1
lETTÛh
%
Ordre
et Justice
PAYS-BAS
Ukip
SCORE
AUX DERNIÈRES
•"
12,6 % (2015!
ÉLECTIONS
LÉGISLATIVES
EN%
20% et +
Entre 15 et19%
BELGIQUE
(2014) f
VlaamsBelang
3,7%
H Entre 6 et 15 %
Front national
,1
Pas de parti populiste
ou scorenon
significatif
POLOGNE
Nouvelle
Droite
ALLEMAGNE
AfD
4,7% (2013)^1,,.
3 .
» 1
5% oumoins
(2012)
15,4%
PVV
(2012)
12,7%
(2015) ;
0,03%
^ Lë DûïCi nationaliste Droit t
et Justice (PIS) reccuueWIe
37,6%-des suffrages
;r
RFP
TCHÈQUE
ÉfiÊBf
13,6 % (2012*)
jgfr
FPÔ
13,5% (2013)•
l
i
i
i
ov,
•?;$Ç
^Jobbik
CROATIEL:
r
il
HSPAGNE
SLOVAQUIE _
20%
ITALIE
Ligue du Nord
4,1%
(2014)
Le parti Fldeszde Victor
Oman reccuellle 44,9"'
des suffrages
: |j§|
É;j
ROUMANIE
|; PPD
14% (2012)
BULGARIE
(2013)
Ataka 7,3%
V
ÎSv
k
GRÈCE
Aube dorée
Hongrie
Le Jobbîk, parti d'extrême
droite, fondé en 2003, avait
fait une entrée fulgurante
au Parlement en 2010, avec
près d'e 17% dessuffrages,
Fort de ses 20% aux
législatives de 2014,
il se classe à nouveau
troisième force politique
du pays. Mais il est en perte
de vitesse, face au Fidesz
du premier ministre Viktor
Orban, qui a su capitaliser
delà crise des migrants'. '
HB.
•
La crise des réfugiés est du
pain bénit pour Aube dorée,
le parti néonazi qui,
malgré la mise
I
en détention provisoire
• de la majorité de ses députés
P
et de son chef, conserve sa
place de troisième formation
politique du pays. Suit
le parti populiste Anel,
membre de la coalition
gouvernementale, qui
menace « de laisser passer
tous les djihadistes
en Europe si le pays venait
à sortir de la zone euro »...
AK.
14 / 20
Grèce
l
(2015-)
7%
s ~
|
LE FIGARO
Lundi 8 Février 2016
EUROPE
POLITIQUE
mandeurs d'asile a fait monter sa cote en
flèche. Les derniers sondages le mettent
à au moins 20%. C'est le deuxième parti
du pays et la survie du premier ministre
social-démocrate, Stefan Lôfven, dé­
pend de son accord tacite.
Dans le nord de l'Europe, c'est loin
d'être une exception. Aux Pays-Bas, le
Parti pour la liberté de Geert Wilders
(PW) fait à nouveau jeu en tête depuis
qu'il est revenu à sa vieille cible, l'islam,
plutôt que l'euro. Au Danemark, le sort du
gouvernement libéral de Lars Lokke Rasmussen dépend depuis huit mois de l'ap­
pui du Parti populaire (DF), formation que
son chef, Kristian Thulesen Dahl, décrit
ouvertement comme «antimusulmane».
Les forces montantes du populisme
Scandinave ont partout le vent en poupe,
mais elles ont aussi de bonnes raisons de
15 / 20
se méfier de l'exercice réel du pouvoir:
leur cousin, le parti des Vrais Finlandais,
a vu son soutien fondre de moitié dans
les sondages depuis qu'il est entré, l'an
dernier, dans le gouvernement du cen­
triste de Juha Sipila. C'est l'épreuve des
responsabilités. En Europé centrale, les
options les plus radicales n'ont pas été
dictées par des francs-tireurs, mais bien
décidées par les équipes en place. Le
Hongrois Viktor Orban, aux comman­
des depuis 2010, a été le plus loin pour
stopper la vague des arrivants ; il adressé
une clôture à la frontière et sa popularité
remonte vers les sommets. En Pologne,
le retour au pouvoir du parti Droit et
Justice de Jaroslaw Kaczynski (PiS) scel­
le aussi le sort du seul palliatif décidé à
Vingt-huit : un partage équitable des ré­
fugiés entre Européens. •
Lundi 8 Février 2016
LE MONDE
DIPLOMATIE
EUROPE
Réfugiés : l'Allemagne à la recherche de pays « sûrs »
Berlin projette de refuser l'asile aux ressortissants du Maghreb et de certaines régions d'Afghanistan
T
BERLIN - correspondant
homas de Maizière, mi­
nistre allemand del'inté­
rieur, ne manque pas de
cynisme. Présent à Ka­
boul lundi 1er février au moment
même où un kamikaze se faisait
exploser devantun commissariat,
tuant vingt personnes et en bles­
sant 29 autres, le ministre de l'in­
térieur a eu ce commentaire:
«Nous avons aussi des attentats
ailleurs dans le monde. Le terro­
risme international ne concerne
pas seulement l'Afghanistan, mais
nous tous. » Il est vrai quele minis­
tre était venu à Kaboul expliquer
aux Afghans qu'ils n'étaient pas
les bienvenus en Allemagne.
Ne croyez pas les « rumeurs », a
expliqué M. de Maizière à la télé­
vision afghane. «Il n'y a pas d'ar­
gent pour vous accueillir. ïl n'est
pas facile de trouver un emploi, un
appartement. Il n'y a pas de cours
d'intégration ou de langue. Les
chances de rester en Allemagne
sont très faibles. » La réalité n'est
pas tout à fait celle-là. Alors que
150000 Afghans ont déposé
en 2015 une demande d'asile en
Allemagne - le deuxième contin­
gent derrière lesSyriens -, près de
la moitié d'entre eux{47 %) reçoit
une réponse positiveet 30 % sont
admis à rester, même s'ils n'ont
pas obtenu le droit d'asile. Mais
l'Allemagne est tellement dési­
reuse de réduire les flux de réfu­
giés qu'elle est même prête à con­
sidérer lesAfghans commedes ré­
fugiés économiques.
magne. Mercredi 3 février, le con­
seil desministres aadopté unpro­
jet de loi qui vise à qualifier ces
trois pays de «sûrs». Ce qui signifteque leurs concitoyens n'auronit
à l'avenir quasimentplus aucune
chance d'obtenirFasile enAlterna*
gne s'ilsne prouventpas qu'ils ris­
quent personnellement d'être
persécutés dans|eur paysi
Ces trois s'ajoutent à une liste
déjà longue qui comprend les six
pays des Balkansoccidentaux {Al­
banie, Bosnie,Kosovo, Macédoine,
Monténégro, Serbie) et deux pays
africains, le Ghana et le Sénégal.
Pour PeterAltmaier, ministrede la
chancellerie chargé de la coordi­
nation du dossier des réfugiés, il
s'agit d'envoyer unsignal clairque
«fa nevaut pas la peinede veniren
Allemagne quand on est algérien,
tunisien éu Marocain »: SeUle ré­
serve :là liste despays sûrS doit re­
cevoir l'approbation du Bundesrlt, la Chambre haute du Parle­
ment où le,gouvernement a be­
soin de l'accord des écologistes,
divisés sur la question. Le vote au
Bundesrat interviendra le 18mars.
Jeudi 4février, le quotidien Bild a
affirmé que le ministère de la
coopération était prêt à payer
plusieurs millions d'euros pour
financer des programmes desti­
nés à favoriser l'emploi et la for­
mation dans les paysdu Maghreb
en échange d'une meilleure coo­
pération de ces pays pour ac­
cueillir ceux qui seraient ren­
voyés d'Allemagne.
Une information démentie. En
Selon le ministre de l'intérieur, fiait, il existe des accords sur lé raqui nese déplaceà Kaboulqu'avec
patriement des Marocains etAlgéun gilet pare-balles, il y a des rériens - et non des Tunisiens -,
gions très sûres en Afghanistan et
mais Rabat et Alger arguent souil est donc tout à fait envisageable
vent que les personnes concerde renvoyer chez euxles Afghans
nées n'ont pas de papiers et qu'eldont la demande d'asile n'a pas
les ne peuvent donc pas les reété acceptée.Le 2 février,l'associaprendre. Thomas de Maizière doit
tion allemande Pro Asyl a rappelé
se rendre fin février dans ces trois
que, selon le gouvernement ailepays pourévoquer ces questions,
mand lui-même, 31 régions sur 34
En janvier, le flux de réfugiés en
ne sontpas sûres et que, parmi les
provenance du Maghreb a été-faitrois régions sûres, figure la capi- ble. Sur 92 000 personnes ayant
taie Kaboul, où les talibans ont
demandé le statut de réfugié en
commis sept attentats en vingt
Allemagne ne se trouvent que
jours durant lemois de janvier.
1600 Marocains, 1600 Algériens
et 170Tunisiens. •
Signal clair
L'Afghanistan n'estpas leseul pays
dans laligne demire du gouverne­
ment allemand. Depuis les agres­
sions dont ont été victimes de
nombreuses femmes à Cologne la
nuit de la Saint-Sylvestre et dont
certains auteurs étaient maghré­
bins, Algériens, Marocains et Tu­
nisiens voient leurs conditions de
séjour remises en cause en Aile-
16 / 20
FRÉDÉRIC LBMAlTRE
Interpellations d'Algériens suspectés
de préparer un attentat
La police allemande a annoncé, jeudi 4février,ttois arrestations
lors d'une opération visant des Algériens, dont certains vivaient
dans des Géntres de réfugiés,soupçonnés de préparer un attentat
dans la capitale allemande en lien avec l'organisation Etat islami­
que. «Ilest reproché aux suspects d'avoir potentiellement préparé
une attaqué à Berlin», a indiqué Martin Steltner, du parquet berli­
nois. Selon le Tagesspiegel,le site de Checkpoint Charlie était visé.
LE FIGARO
Lundi 8 Février 2016
FRANCE
POLITIQUE
La déchéance
de nationalité
enflamme
l'Assemblée
Manuel Valls a réaffirmé vendredi
le «principe d'égalité» entre les Français.
SOPHIE HUET* OOsohuetl
INSTITUTIONS Les pressions se multi­
plient sur les députés socialistes pour
qu'ils votent l'inscription de la dé­
chéance de nationalité dans le projet de
loi constitutionnelle de «protection de
la nation», qui provoque un séisme à
gauche depuis des semaines. Vendredi,
à l'ouverture de la discussion générale
sur la révision constitutionnelle à l'Assemblée nationale, en présence de Ma­
nuel Valls, les élus PS étaient plus nom­
breux en séance qu'à droite, et les
tensions sont apparues vives sur tous les
bancs de l'Hémicycle.
Habilement, le patron des députés
Républicains, Christian Jacob, a accor­
dé une égalité des temps de parole aux
pour et aux contre la réforme, une atti­
tude saluée par Nathalie KosciuskoMorizet. Fer de lance du vote contre, la
députée de Paris, applaudie par les
frondeurs du PS, a lancé en séance:
« Cette révision est inutile et elle est dan­
gereuse. (...) Puisqu'elle nous divise, elle
nous affaiblit. C'est un naufrage. » De
façon plus mesurée, Bernard Roman
(PS, Nord), un proche de François Hol­
lande, a affirmé qu'«à titre personnel»
il nefi jugeait pas utile d'inscrire la dé­
chéance de nationalité dans laConstitution. « Pour moi, il y a une véritable rup
, ture du droit du sol, difficile à accepter »,
a insisté Roman. Son collègue Olivier
Faure (PS, Seine-et-Marne) a défendu
l'idée de «déchéance nationale» pour
les terroristes, au motif que «la natio­
nalité n'est pas détachable de la person­
nalité». Son amendement a été cosigné
par 73 élus PS, soit plus d'un quart du
groupe. Jean-Marc Germain (PS,
Hauts-de-Seine) a pour sa part défendu
«la déchéance de citoyenneté» au motif
que «la nationalité est acquise par le
sang de ses parents».
Face aux divisions évidentes sur ce
texte, le premier ministre a réaffirmé
que «leprincipe d'égalité de tous devant
l'exigence républicaine» face à la dé­
17 / 20
chéance de nationalité serait «inscrit »
dans la Constitution, qui ne fera plus
aucune référence aux binationaux, tan­
dis que la loi d'application, elle, ne
mentionnera plus les apatrides. Manuel
Valls a aussi confirmé que cette peine
complémentaire serait «prononcée par
le juge pénal». Le chef du gouverne•• ws
ollement
a]
en outre dit prêt à « restreindre la durée
deprorogdtiôn (de l'état d'urgence) à une
période de quatre mois, renouvelables»,
comme le réclament avec force les cen­
tristes. Valls a encore annoncé qu'un
projet d'attentat avait été déjoué «grâ­
ce à une perquisition administrative»
menée dans le cadre de l'état d'urgence.
Sans surprise, les critiques les plusvi­
rulentes contre cette révision constitu­
tionnelle sont venues de l'aile gauche
du^PS. Défendant une motion de rejet
préalable, qui a été repoussée par
120 voix contre 23, la coprésidente du
groupe des Verts, Cécile Duflot, a accu­
sé la gauche d'avoir «jeté aux oubliettes
nos valeurs », ajoutant que « le dernier
régime à avoir massivement utilisé (la
déchéance de*nationalité) fut le régime de
Vichy». Ce qui lui a valu cette réplique
de Manuel Valls: « Vichy, ce n'est pas la
République!» L'élu Vert franco-chilien
Sergio Coronado a même brandi depuis
la tribune le livre de l'ex-ministre de la
Justice Christiane Taubira pour expri­
mer son opposition résolue à la réforme
qui «révulse un nombre important de
parlementaires». Le patron des députés
communistes, André Chassaigne, a dé­
noncé une réforme, « symbole d'une Ré­
publique du repli, de la peur et du rejet»,
et même le président du groupe des ra­
dicaux de gauche, Roger-Gérard
Schwartzenberg, a estimé que l'article 2
de la réforme devenait «encombrant»,
et qu'il trouverait sa place « dans un ca­
binet de curiosités juridiques ».
À droite, même les partisans de la ré­
forme ont durci le ton. Proche du prési­
dent des Républicains, Éric Ciotti a ré­
clamé vendredi que la parole de
François Hollande prononcée le 16 no­
vembre au Congrès de Versailles soit
«respectée sans retrait et sans ajout».
En clair, il s'agirait de revenir à la dé­
chéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, mais
le texte d'origine a été réécrit par Ma­
nuel Valls, afin de ne pas « stigmatiser »
ces derniers.
•
Alors que la déchéance de nationalité
est réclamée depuis longtemps par le
Front national, Marion Maréchal-Le
Pen a elle aussi pris la parole contre la
réforme constitutionnelle, qui, selon
elle, «n'est qu'une perte de temps». La
députée FN du Vaucluse, qui a notam­
ment réclamé «le rétablissement des
frontières nationales » de la France, s'est
exclamée : « Que de temps perdu autour
de grosses ficelles politiciennes ! » Le
gouvernement est loin d'être au bout de
ses peines.•
LIBERATION
Samedi 6 Février 2016
AGRICULTURE
FRANCE
Les cinnrs fnutds
toit criseme
Par
PHILIPPE BROCHEN
Photos VINCENT GOURIOU
SOS Alors que
les> agriculteurs
soufrrent de la
omme uneimpasse? Alors que les éleveurs fran- j^^Se des COUTS,
çais ne cessent depuis des mois d'exprimer leur .
PÇine
détresse au regard d'une trésorerie mise à mal à endiguer la
par une crise agricole qui n'en finit pas, le gouverne- Contestation, appelle
ment, malgré sa mobilisation(notamment en termes à Une meilleure
financiers), peine à panser les blessures des éleveurs, organisation
Depuis l'été 2015, quandl'ire desproducteurs porcins filières
s'est initialement exprimée dans cettecrise qui s'étire
comme un jour sans foin, d'autres acteursde l'agricul­
ture ont rejoint les rangs desmanifestants. Producteurs
laitiers et deviande bovine en font désormais partie,
alors que StéphaneLe Foll,ministre de l'Agriculture,
a rajouté125 millions d'euros aux 700millions duplan
d'aide accordé initialement aux éleveurs.
Mais lessubventions nepeuvent pastout, entend-t-on
au ministère.Car le fait est que,dans unsecteur d'acti­
vité privé,ce ne sont pasles pouvoirspublics qui sont
les régulateurs. Ainsi, quand le ministre parvient,
- comme durant l'été2015, à
pyjti»y|' é
4 réunir les acteurs de l'éle­
vage porcinpour arracher
un accord sur unprix minimum au kilo de la viande,
rien ne dit qu'un desparticipants neva pas se renier si­
tôt latable quittée.C'est ce quis'est passé avec les géants
Bigard et Cooperl.Et pourtant ce sont les coopératives
et les acheteurs,c'est-à-dire les distributeurs, qui fixent
les prix des productions au niveaunational.
Pour les éleveurs,une porte de sortie de crise est envi­
sageable avec l'arrêt de l'embargo russe sur les produits
agroalimentaires européens, survenu au départ à cause
d'un problème supposément sanitaire,puis renforcé
par unebrouille diplomatique-l'annexion dela Crimée
par Moscou. Stéphane LeFoll dit travailler avec vigueur
à lalevée de l'embargoqui pénalise énormément la fi­
lière porcine. Leministre del'Agriculture s'est aussien­
gagé à œuvrer pour l'affichage des produits transfor­
més à base de viande «nationale». A savoir: pouvoir
apposer une étiquette mentionnant l'origine de la
viande sur les produits.
Lundi,ilrecevra les représentants de lagrande distribu­
tion pour les appeler à «la responsabilité»lors des rené­
gociations tarifaires annuelles avec leurs fournisseurs.
En attendant, Libération dresse un état des lieux de
I
J
trois secteurs agricoles en détresse, avec les possibles
portes de sortie qui s'offrent aujourd'hui.
18 / 20
LIBERATION
Samedi 6 Février 2016
AGRICULTURE
FRANCE
PORC LA MENACE EUROPÉENNE
• La situation
• Comment en sortir?
Ballotté de longue date, le secteur
s'inscrit désormais dans un marché
européen, davantage que mondial.
Depuis juin, aux prises avec une
inexorable descente ducours aukilo,
les producteurs français n'en finissent
pas d'exprimer leur désarroi. En
cause : uneproductionhexagonale en
compétition frontale avec des concur­
rents européens moins chers. Aux pre­
miers rangs desquels les éleveurs alle­
mands et espagnols qui, disentleurs
homologues hexagonaux,ne sont pas
contraints par les mêmesnormes en­
vironnementales qu'eux. Sansparler
des coûts d'abattage, moindres pour
cause de «moins-disance» sociale. Ré­
sultat :les producteurs de porc fran­
çais ne peuvent proposer unprix au
kilo concurrentielpar rapport àleurs
homologues communautaires. Cet
été, sousimpulsion gouvernementale,
la filière avait établiunprix aukilo de
1,40 euro auMPB, lemarché duporc
breton, sorte deBourse nationale du
cochon. Trop cher, ont dit les deux
acheteurs principaux de la viande
de cochon, Bigard et la Cooperl, qui
ont choisi de s'enextraire pour se tour­
ner vers l'étranger où ils achètent la
viande de porc quinourrira leurs pro­
ductions transformées.
Les (jeunes) producteurs français,
pays acteur majeur du porc enEurope,
ont écouté leurs décideurs (groupe­
ments, syndicats, banques),qui les ont
incités à agrandir leurs exploitations
afin d'avoir une taille industrielle, à
l'instar des Allemands et desDanois.
Pour ce faire, ils ont emprunté. Beau­
coup. Et maintenant,crise faisant,ils
sont étranglés par les rembourse­
ments de prêts.
Que faire? Marchearrière? Impossi­
ble. S'agrandir encore pour diminuer
les coûts de production? C'est une
stratégie, mais elle n'est pas sans ris­
que. Une possibilité est d'espérer que
le marché mondial duporc va se re­
dresser. Comme la Chine, qui con­
somme de plus en plus de cette
viande. Une autre est de tourner le dos
au marché international et dechoisir
de se spécialiser dans la qualité. Les
prix du kilo de volaille vont de 3 à
10 euros, suivant la gamme.Pourquoi
ne pas faire de même avec le porc ?
Sans parler dubio, deplus enplus plé­
biscité, et aussi de la distribution en
circuits courts. Ouestampiller le co­
chon français d'une étiquette sur les
produits transformés.Mais c'est aux
distributeurs de s'emparer dela ques­
tion, car l'Etat ne peut le faire.
BŒUF L'AVENIR EST DANS LE BIO?
• La situation
Contrairement à la filière laitière mais à l'ins­
tar de celle du porc, les difficultés de la
viande bovine tricolore s'inscrivent davan­
tage dans un contexte européen quemon­
dial. Pour rappel, la France restele premier
pays européen producteur de viande bo­
vine, devantl'Allemagne etle Royaume-Uni.
Elle est aussile seulpays à avoir une produc­
tion d'origine allaitante développée. Car,le
plus souvent,la viande de bœuf provient de
troupeaux réformés, c'est-à-dire de vieilles
vaches laitières.Même sile pays élève fière­
ment de grandes races à viande (salers, li­
mousine, aubrac, charolaise...), ces derniè­
res nereprésentent qu'une petite part de la
viande de bœuf consommée dans l'Hexa­
gone, car leur prix au kilo n'est pas àla por­
tée de toutes les poches.
Mais pourquoila filière souffre-t-elle? Parce
que, face àla crise dulait, les éleveurs trans­
portent leurs vaches laitières à l'abattoir,
pour éviter de continuer àles nourrir sans
gagner d'argent avec le lait. C'est ce qu'on
appelle de la décapitalisation. Par ailleurs,
19 / 20
la filièresouffre dela baisse de vente de pro­
duits carnés, régulière depuis des années.
• Comment en sortir?
Face à des changements de mode de
consommation, lafilière seretrouve entran­
sition subie. C'est peu dire que c'est un
séisme pour un pays carnassier. Car même
si les jeunes générations mangent force burgers et que le Français n'aimerien tant que
griller des côtes de bœuf l'été venu, la
consommation deviande debœuf (enfin de
vache, dans 99 % des cas) va décroissant
dans notrepays. Dèslors, que doivent faire
les éleveurs? D'aucuns préconisent unespé­
cialisation dansle haut de gamme.Maisiln'y
aura pas de place pour tous lesproducteurs.
D'autres invitent à identifier le niveau de
qualité de leur viande, à commencer par
l'élevage àl'herbe, aussibonpour lasanté du
consommateur que son environnement.
Le biopour sauver une filière d'élevage extensif ? L'augure est séduisant,et pas si far­
felu que l'onpourrait le croire dansun mar­
ché de plus enplus étroit.
LIBERATION
Samedi 6 Février 2016
AGRICULTURE
FRANCE
LAIT LE TROP-PLEIN
• La situation
Après trente et un ans de fermeture,
le robinet blanc a été rouvert l'an
passé avec la fin des quotas laitiers
dans l'Union européenne. Cette der­
nière s'était dotée, en1984, d'un sys­
tème de régulation pour tenter de
contenir un souci structurel d'excé­
dent chronique. Depuisle1er avril, les
vingt-huit Etats membres de l'UE sont
désormais libres de produire et de
commercialiser autant de lait qu'ils le
désirent. Résultat : dans un marché
mondial libéralisé, les pays laitiers
européens historiques (Pays-Bas,
Autriche, Allemagne, France, Dane­
mark et Irlande) ontboosté leur pro­
duction quandla Nouvelle-Zélande,
premier exportateur mondial de lait,
subissait dans le même temps la sé­
cheresse causée par le phénomène
climatique ElNino, qui a dévasté les
herbages.
D'un autre côté, la Chine, incapable
d'assurer son autosuffisance, aug­
mentait massivement ses importa­
tions. LaFrance a donc produit à tout
va, avec des marchésmondiaux très
porteurs. Et, début 2014, les prix
étaient auplus haut. Dans l'Hexagone,
la tonne delait valait 400 euros.Pro­
blème: les Chinois, qui avaient acheté
(et stocké) d'énormes quantités delait
20 / 20
européen, ont réduit leurs importa­
tions, alors queles Néo-Zélandais se
sont remis à produire. Un «effet ci­
seau» impitoyable, six ans après la
précédente crise.
• Comment en sortir?
Dans un contexte de surproduction
européenne,ily a trèspeu de chance
que la tendances'inverse pour les pro­
ducteurs delait français. Alors quela
rentabilité est environ à 340 euros
les 1000 litres,le prix de cette tonne
se situe actuellement sous les
300 euros.Une des pistes de sortie de
crise est quela demandemondiale re­
parte à lahausse, ce quimécanique­
ment doperait les exportations. Les
producteurs hexagonaux espèrent
que les Chinois qui, aprèsle scandale
de leur lait national contaminé à la
mélamine, ont une grande confiance
dans lelait français, vont denouveau
importer.
En France, une très grandepartie de
la production laitière est transformée:
beurre, yaourts, desserts... Dixindus­
triels (dontDanone, Lactalis,Bel) do­
minent cette filière. Ce sont eux qui
décident des prix d'achat dans les
coopératives de producteurs. C'est
donc eux qui ont les clés de la filière
au plannational.