ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D`ALFORT
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ECOLE NATIONALE VETERINAIRE D`ALFORT
BONNES PRATIQUES PEDAGOGIQUES ET EVALUATION EN ENSEIGNEMENT VETERINAIRE B. Toma 1, M. Gogny 2, B. Grenier 3 2000 1 2 3 ENVA-UPMC, 7 avenue du Général de Gaulle, 94704 Maisons-Alfort cedex, France ; email : [email protected] ENVN, La Chantrerie, B.P. 40706, 44307 Nantes cedex 03, France 34 rue de Loches, 37000 Tours, France REMERCIEMENTS : A Mr le Professeur Moraillon, Directeur de l’Ecole vétérinaire d’Alfort, qui a encouragé et soutenu la démarche au cours des deux dernières années ; Aux membres du Conseil de l’enseignement et de la pédagogie (CEP) de l’Ecole vétérinaire d’Alfort, qui ont participé à la réflexion ; Aux personnes ayant participé à titre d’experts à l’enquête Delphi ; Aux autres membres du groupe d’évaluation des enseignants de l’Ecole vétérinaire d’Alfort ; Aux collègues de l’Ecole d’Alfort qui ont accepté de jouer le rôle de « cobayes » pour la validation de la méthode d’évaluation. A Madame Mary de Bock qui a assuré la production très soigneuse de ce document. Ce document a été réalisé grâce à une convention IDEES de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche au Ministère de l’Agriculture et de la pêche. Introduction INTRODUCTION En France, les textes réglementaires définissent précisément ce que doit être la durée des obligations d’enseignement par enseignant et par an dans l’enseignement supérieur : 128 heures de cours, ou 192 heures de travaux dirigés, ou 224 heures de cliniques, ou 256 heures de travaux pratiques, ou toute combinaison entre elles. En ce qui concerne la qualité, la « mesure » est plus difficile ! L’évaluation objective de la qualité pédagogique des enseignants, déjà appliquée dans certains pays, n’en est qu’à ses balbutiements dans l’enseignement vétérinaire français. Si l’objectif est la mise au point d’une méthode fiable d’évaluation des activités d’enseignement d’un enseignant, la démarche logique passe d’abord par la définition de ce que l’on peut s’accorder à considérer comme la qualité attendue des prestations des enseignants. Les comportements, les attitudes, les actions conditionnant cette qualité méritent d’être précisés, ainsi que les critères ou les indicateurs correspondants. Tel est l’objectif de ce document de bonnes pratiques pédagogiques en enseignement vétérinaire. ! L’évaluation de la qualité pédagogique d’un enseignant doit porter sur l’ensemble de la démarche qui, comprend les phases suivantes (cf. figure 1 ) : • • • • la définition des besoins en connaissances et compétences dans un domaine ; leur traduction en objectifs d’apprentissage correspondants ; la réalisation de l’enseignement, destinée à l’atteinte de ces objectifs ; l’évaluation des acquis des étudiants. FIGURE 1 Etapes de la démarche pédagogique 1 Besoins 4 Objectifs d’apprentissage Evaluation des acquis 2 Enseignement 3 Si la démarche a été cohérente, à l’issue de la boucle, les acquis répondent aux besoins. Dans ce document, nous suivrons les étapes de la boucle. ! 1 SOMMAIRE INTRODUCTION ………………………………………………………………………... 1 PREMIERE PARTIE : BONNES PRATIQUES PEDAGOGIQUES NOTIONS DE BASE EN PSYCHOLOGIE COGNITIVE I. LA MEMOIRE ………………………………………………………………………..….. II. LE RAISONNEMENT …………………………………………………………………..… III. L’APPRENTISSAGE ……………………………………………………………….……. IV. L’ATTENTION …………………………………………………………………….…… 5 5 7 9 10 LA DEFINITION DES BESOINS EN CONNAISSANCES ET COMPETENCES ……. 12 L’UTILISATION D’OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE ……………………………….. I. LES OBJECTIFS INSTITUTIONNELS …………………………………………………….. II. LES OBJECTIFS DETAILLES …………………………………………………………..… III. PREPARATION ET UTILISATION DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE ……………………... 14 14 14 15 LA REALISATION DE L’ENSEIGNEMENT ……………………………………...…….. I. COURS ORAL ……………………………………………………………….…….…..… II. TRAVAUX DIRIGES ……………………………………………………………….…..… III. TRAVAUX PRATIQUES ……………………………………………………………...….. IV. CLINIQUES ………………………………………………………………….……..….. V. METHODES UTILISANT L'INFORMATIQUE …………………………………………...…. 19 20 29 35 36 36 L’EVALUATION DES ACQUIS DES ETUDIANTS ……………………………….…… I. LES EPREUVES ORALES ……………………………………………………..….…….... II. LES EPREUVES ECRITES REDACTIONNELLES ………………………………...…….…… III. LES QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (QCM) ………………………………...…………. IV. LES QUESTIONS A REPONSE OUVERTE ET COURTE (QROC) ………………………...…… 37 39 40 41 42 DEUXIEME PARTIE : L'EVALUATION DE L'ENSEIGNEMENT L’EVALUATION DES ENSEIGNANTS …………………………………..………..….…. I. PRINCIPES ET MODALITES ………………………………………………………...……. II. ETENDUE DE L’EVALUATION …………………………………………..………..…….. III. REALISATION DE L’EVALUATION ………………………………………………...……. 47 47 47 49 BIBLIOGRAPHIE - GLOSSAIRE 53 ANNEXES Annexe I : Annexe II : Annexe III : Annexe IV : Annexe V : Annexe VI : Annexe VII : Annexe VIII : Annexe IX : Annexe X : Annexe XI : Emploi du rétroprojecteur et de transparents ……………………….…... Conseils pour la réalisation de diapositives …………………..…...…….. Questionnaire pour l'évaluation d’un cours ………………………...……. TD ou TP ? …………………………………………………….…..……. Questionnaire pour l'évaluation d’une séance de TD ……………..…….. Questionnaire pour l'évaluation d'une séance de TP ………………...…... Questionnaire pour l'évaluation d'une séance de clinique …………...…... Préparation et correction des QCM ………………………….……...….... Préparation et correction des QROC ……………….……………...…….. Questionnaire pour l’évaluation d’un contrôle des acquis ………………. Questionnaire pour l’évaluation de l’analyse didactique ………………... 61 66 68 71 72 75 78 81 89 91 93 « Un enseignement doit toujours être présumé inefficace tant que la preuve du contraire n’a pas été apportée » d’après A.L. Cochrane « Il n’existe pas une méthode d’enseignement ou de formation bonne en soi, définissable scientifiquement, qui permettrait la réussite de tous, en tout temps et en tout lieu » Marguerite Altet Ce document est destiné, avant tout, à de jeunes enseignants. • Dans une première partie, il leur présente ce que certains appellent la « spirale de la formation », à savoir les quatre étapes à parcourir pour la réalisation de toute formation : ! ! ! ! la définition des besoins (en connaissances, en compétences) auxquels doit répondre la formation ; la traduction de ces besoins en objectifs d’apprentissage ; la réalisation de la formation ; le contrôle des acquis de ceux qui ont suivi la formation. Et comme toute formation doit pouvoir s’inscrire dans une démarche qualité, cette spirale peut être parcourue en respectant des bonnes pratiques pédagogiques. • Dans une seconde partie, strictement corollaire de la première, est proposée une méthode de vérification de ces bonnes pratiques, sous forme d’une évaluation des enseignants. N.B. Les auteurs sont intéressés par toute question ou tout commentaire relatif à ce document que le lecteur aurait envie de leur adresser (coordonnées sur la page de couverture). PREMIERE PARTIE BONNES PRATIQUES PEDAGOGIQUES 3 Notions de base en psychologie cognitive NOTIONS DE BASE EN PSYCHOLOGIE COGNITIVE Les années 1990 ont vu les spécialistes en sciences de l’éducation préciser les différences entre « métier » et « profession ». Schématiquement, et au risque d’une simplification excessive, la restitution de contenus fait appel principalement à la mémoire. Celui qui exerce un métier est un exécutant de techniques, capable de restituer des contenus, doté de savoir-faire, applicables dans des contextes standardisés et bien définis. La résolution de problèmes s’appuie également sur des notions mémorisées, mais elle nécessite de les confronter aux informations recueillies, afin de les comparer, de les associer ou de les dissocier, d’en faire la synthèse et l’évaluation, afin que s’élabore une décision adéquate, argumentée et évaluée. C’est le raisonnement. Le professionnel est un praticien réfléchi, autonome et responsable, capable de résoudre des problèmes complexes et variés. Les systèmes de formation à mettre en place sont donc différents dans les deux cas. Pour mieux cerner les méthodes pédagogiques nécessaires, il est utile de connaître la façon dont se structure un apprentissage chez un étudiant dans les deux cas. Dans les deux cas, la phase pendant laquelle s’élaborent les contenus, et se forment les liens que l’on peut créer entre eux, est l’apprentissage. Nous évoquerons également l’attention, qui est parmi les facteurs capables d’influencer la qualité et la vitesse de l’apprentissage, l’un des plus importants. I - LA MEMOIRE Il n’y a pas de modèle de la mémoire humaine qui fasse actuellement l’unanimité. Le plus répandu est celui d’Atkinson et Schiffrin [1969], décrit dans la figure 2. Une information sensitive arrive dans un registre sensoriel (visuel, auditif ou tactile), très labile (la durée de rétention est inférieure à la seconde). Qu’elle soit ou non parvenue jusqu’au niveau de conscience, elle est transférée dans un autre registre, la mémoire à court terme (MCT), sorte de plaque tournante par laquelle repasse l’information lors de la restitution. Le passage en mémoire à long terme (MLT) permet le stockage permanent. FIGURE 2 Modèle de la mémoire d’Atkinson et Schiffrin Information sensitive Registre sensoriel Mémoire à court terme (de travail) Mémoire à long terme (stockage) Générateur de réponse Perception consciente Restitution 5 Notions de base en psychologie cognitive 1. LA MEMOIRE A COURT TERME 2. LA MEMOIRE A LONG TERME Le registre à court terme, en dehors de toute stratégie de prolongation (comme la répétition mentale), a une durée de rétention de l’ordre de 20 secondes. Au-delà, l’oubli est total. Trois notions sont intéressantes, car exploitables en pédagogie. Le passage en MLT correspond à un encodage de l’information qui ouvre la possibilité d’un stockage permanent. Cet encodage s’accompagne d’une organisation de la MLT. On appelle ainsi l’opération qui consiste à mettre des « étiquettes » sur les informations, à les indexer pour pouvoir les retrouver, et à préparer les associations possibles avec des informations déjà mémorisées. ! La capacité de la MCT est limitée. Les célèbres travaux de Miller, en 1956, ont permis de l’évaluer à 7±2 informations. Lorsque cette valeur, appelée empan mnésique, est dépassée, l’information n’est pas stockée et ne peut donc pas être transférée en MLT. En revanche, s’il est possible de repérer des regroupements d’informations, on retombe en dessous de l’empan, et la mémorisation peut se faire. Par exemple, un numéro de téléphone à 10 chiffres aurait peu de chances d’être retenu, si l’on tentait de mémoriser les 10 chiffres séparément. Le fait de les regrouper par deux (ex. : 01 43 96…) permet de créer 5 items, donc de les retenir. Dans une séquence pédagogique, le fait de structurer le plan et les principales informations en les regroupant pour qu’elles ne dépassent pas l’empan, facilite le travail futur des étudiants. Comme l’empan est de 7±2, il est conseillé de ne pas dépasser 5 niveaux. ! La position des informations dans une liste n’est pas anodine. On retient mieux les premières informations incorporées (effet de primauté), et, de façon plus inconstante, les dernières (effet de récence). Tout se passe comme si les premières, arrivant dans un registre de MCT vide, passaient rapidement en MLT. Les autres se bousculent ensuite, et les dernières arrivées écrasent les autres et peuvent passer aussi en MLT. On s’attachera ainsi à toujours présenter les notions les plus importantes en premier. ! Le passage en MLT semble facilité lorsqu’une information est porteuse d’une charge émotive ou évoque quelque chose de particulier chez le receveur. Les exemples ou les analogies choisies pour leur proximité avec l’univers familier des étudiants sont généralement efficaces. La mémoire de travail est une forme de MCT dans laquelle peuvent s’opérer des opérations mentales ; sa durée de rétention est légèrement plus longue, et, surtout, la probabilité de rétention des informations est meilleure. De plus, l’entraînement à utiliser la mémoire de travail semble favoriser l’aptitude au raisonnement. 6 ! L’efficacité de la mémorisation et l’aptitude au rappel, à la restitution des informations, dépendent donc de leur facilité à opérer des regroupements, à les étiqueter, et à les associer à d’autres. Le bon enseignant exploite cette notion et prépare l’indexation, souligne les points communs et les différences, les liens importants. ! Il est admis que le sommeil joue un rôle majeur dans l’organisation de la MLT. Il est donc important d’expliquer aux étudiants que leur tendance à peu dormir, notamment en période de révisions, ne favorise pas l’acquisition d’une compétence durable. ! La restitution de l’information s’opère selon deux modalités : la reconnaissance d’une information déjà mémorisée et qui se présente à nouveau, et le rappel libre, ou évocation, dans lequel l’information est réactivée spontanément sans nouvelle présentation. L’aptitude au rappel libre est importante en formation professionnelle, pour que l’information soit rapidement mobilisable, et les étudiants doivent s’y entraîner. Contrairement à la reconnaissance, il nécessite de multiples révisions (effet de fréquence). Les étudiants qui ne travaillent pas régulièrement, même s’ils ont l’impression d’avoir travaillé, sont plus sensibles au « trou », au « mot sur la langue », à l’impossibilité du rappel libre. ! L’oubli est imputable à deux phénomènes : les interférences, et l’impossibilité du rappel. Les interférences sont fréquentes chez les étudiants qui travaillent plusieurs matières à la suite, pendant les révisions. Elles expliquent l’augmentation fréquente des échecs au fur et à mesure des examens. Il faut alors conseiller aux étudiants de travailler plus régulièrement, en ménageant des pauses longues entre les séquences d’apprentissage. L’impossibilité du rappel est également fréquente. Un étudiant, dans un contexte donné, restitue l’information sans problème. Dans un autre contexte, il en devient incapable. Son étiquetage multiple, les associations qu’il a faites sont insuffisantes. Notions de base en psychologie cognitive II - LE RAISONNEMENT Les développements les plus spectaculaires en psychologie cognitive concernent l’activité complexe qu’est le raisonnement. Mais de nombreuses incertitudes persistent encore. Comment le spécialiste raisonne-t-il lorsqu’il résout un problème complexe dans son domaine, comment ce raisonnement s’est-il construit au cours de son apprentissage, et comment le faire construire chez un étudiant ? Il est impossible de répondre ici à ces questions. On peut cependant tenter de dégager quelques notions simples et utilisables en pratique, à partir de deux types d’études : celles qui visent à analyser sur quoi repose le raisonnement d’un spécialiste, et celles qui s’intéressent aux erreurs les plus fréquentes chez les étudiants. Schématiquement, on peut diviser les modes de raisonnement en deux groupes différents. Le premier rassemble les raisonnements démonstratifs, ou raisonnements logiques, encore appelés déductifs, que l’on a souvent tendance à privilégier, alors que d’autres stratégies sont souvent adoptées, même chez le spécialiste : ce sont les raisonnements non démonstratifs. 1. LES RAISONNEMENTS LOGIQUES Quand on parle de raisonnement, on pense d’abord à la logique. Pourtant, on pense aujourd’hui que les fondements du raisonnement humain spontané ne sont pas souvent d’ordre logique, même si certaines opérations de logique formelle sont parfaitement maîtrisées. La logique est à la base du raisonnement déductif. On y aura recours en phase de construction, de consolidation d’un apprentissage, ou, face à un problème complexe qu’on ne peut résoudre rapidement avec une autre forme de raisonnement. Même si le bon clinicien, par exemple, arrive souvent au bon diagnostic par d’autres schémas qu’en s’appuyant sur la logique, il y fera appel pour l’expliquer à des étudiants. Il faut donc en connaître les principes, mais ce serait une erreur de tout fonder sur la logique et de ne pas entraîner les étudiants aux autres formes de raisonnement. La logique ne se préoccupe pas de la vérité ou de la fausseté des affirmations qu’elle manipule. Elle s’intéresse aux liens qui les unissent. Par exemple, si l’on affirme : (1) les carnivores mangent des salades, (2) les lions sont des carnivores, donc (3) les lions mangent des salades, le raisonnement est parfaitement ils répondent : valide sur le plan logique [Ripoll, in Roulin, 1998]. Pourtant, la proposition (1) est manifestement fausse, et semble aboutir à une conclusion (3) fausse. Ce décalage entre validité formelle du raisonnement et vérité de son contenu est un frein souvent rencontré au bon déroulement du raisonnement chez l’étudiant. Les deux formes principales de logique sont les raisonnements conditionnels et les raisonnements syllogistiques. 1.1. LE RAISONNEMENT CONDITIONNEL Il consiste à élaborer une conclusion à partir d’au moins deux prémisses, dont une est exprimée de façon conditionnelle. Les deux règles principales d’inférence logique conditionnelle sont le « modus ponens » et le « modus tollens ». Modus ponens p#q (si p implique q) p (et que p est vraie) q (alors q est vraie) Modus tollens p#q (si p implique q) non q (et que q n’est pas vraie) non p (alors p n’est pas vraie) Le modus ponens est généralement bien maîtrisé. Mais environ 40 p. cent des sujets ont des difficultés avec le modus tollens et sont incapables de conclure. Quand on leur dit : « s’il pleut, il y a des nuages » et « il n’y a pas de nuages », ils disent immédiatement « alors il ne pleut pas ». Mais dès que les affirmations sortent d’un cadre connu, la conclusion devient aléatoire. Dans la plupart des situations courantes, ils arrivent donc au bon résultat sans utiliser la logique. 1.2. LE RAISONNEMENT SYLLOGISTIQUE Il consiste à élaborer une conclusion à partir d’au moins deux prémisses contenant des quantificateurs, comme « tous » ou « aucun » (quantificateurs universels), « certains » ou « quelques » (quantificateurs existentiels). L’exemple évoqué cidessus (carnivores-lions-salades) est un syllogisme. Les syllogismes simples, comme : (1) tous les A sont B, (2) tous les B sont C, donc (3) tous les A sont C, sont bien maîtrisés. Pourtant, lorsque l’on propose expérimentalement des séries de syllogismes formulés ainsi de façon purement théorique, le taux moyen de réussite n’est que d’environ 50 p. cent. Par exemple, si l’on demande à une série de sujets de choisir entre : I/ tous les A sont B tous les C sont B donc tous les C sont A II/ tous les A sont B tous les C sont B donc certains C sont A III/ tous les A sont B tous les C sont B donc aucun C n’est A I/ : 81 p. cent II/ : 4 p. cent III/ : 5 p. cent et 9 p. cent seulement trouvent la bonne solution, qui est qu’on ne peut pas conclure, car les trois solutions sont possibles (figure 3), selon les cas [in Roulin, 1998]. 7 Notions de base en psychologie cognitive FIGURE 3 Illustration des différentes solutions possibles des trois syllogismes cités dans le texte [d’après Roulin, 1998] I II B A III B B C A Ces études ont donc confirmé que la majorité des raisonnements n’ont pas recours, au moins en première intention, à la logique formelle et, qu’à l’inverse, beaucoup de personnes ont des difficultés à développer un raisonnement purement logique. 1.3. LES INTERPRETATIONS Si la base du raisonnement ne repose pas sur la logique, alors comment interpréter que le raisonnement aboutisse quand même au bon résultat ou bien, en cas d’échec, comment trouver la faille et en faire prendre conscience à l’étudiant ? On pense que le cerveau utilise des stratégies intermédiaires entre les règles de la logique pure, et le simple placage de solutions d’un problème similaire bien connu à une situation nouvelle. Ce niveau intermédiaire est appelé « schéma pragmatique ». Malheureusement, ce genre de transposition n’est possible que lorsque le nouveau contexte et celui qui sert de référence sont voisins. Les schémas pragmatiques expliquent aussi l’échec lorsqu’ils ne permettent pas de prendre en compte l’ensemble de la complexité du problème, et aboutissent à une conclusion partielle. Le modèle mental, c’est-à-dire la représentation qu’on se fait de l’information contenue dans les prémisses, influence largement le résultat. La didactique des sciences, branche récente des sciences de l’éducation, s’intéresse beaucoup aux représentations, afin de permettre aux enseignants de les identifier et de créer des situations pédagogiques permettant à l’étudiant de changer de système de représentation pour mieux construire son apprentissage. La formulation des prémisses joue également un rôle important. Une formulation au positif (« tous les A sont C ») est bien plus facile à traiter qu’une négation (« quelques B ne sont pas C »), et a fortiori qu’une suite de négations. Par exemple, des deux syllogismes : A/ tous les A sont B B/ tous les A sont B tous les B sont C aucun C n’est A donc tous les A sont C donc quelques B ne sont pas C le syllogisme A est bien plus facile à traiter et conduit à des taux de réussite bien supérieurs. 8 C A 2. LES RAISONNEMENTS TRATIFS C NON DEMONS- Dans les raisonnements non démonstratifs, la validité de la conclusion n’est jamais garantie. Ces raisonnements consistent à faire des rapprochements et des liens entre des faits d’observation, et d’en tirer des conclusions. La validité de ces conclusions restera à vérifier. Cette approche heuristique (c’est-à-dire favorisant la découverte de notions nouvelles), a débouché sur la méthode expérimentale. 2.1. L’INDUCTION L’induction consiste à généraliser des observations faites dans quelques cas particuliers. C’est un mode de raisonnement très efficace lorsqu’il se fonde sur un solide système de connaissances préalables. Par exemple, personne ne se risquerait à dire : « ce teckel est obèse, donc tous les teckels sont obèses ». En revanche, on aurait beaucoup moins de scrupule à dire : « les fleurs de cet arbuste sont jaunes, donc toutes les fleurs de cette espèce d’arbuste sont jaunes ». L’induction elle-même, ou le nombre d’observations nécessaires, dépendent donc de notre cadre de référence. 2.2. LA CATEGORISATION La catégorisation est l’opération qui consiste à classer dans un même groupe plusieurs éléments perçus comme différents, mais à qui l’on reconnaît un ensemble de traits communs. Par exemple, une liste de symptômes observés sont classés comme pouvant permettre telle hypothèse diagnostique. 2.3. JUGEMENTS PROBABILISTES Les jugements aboutissant à une prise de décision peuvent reposer sur un enchaînement logique rigoureux conduisant automatiquement au bon résultat : c’est l’algorithme. Mais le plus souvent, la stratégie employée est de nature probabiliste : elle repose sur une estimation optimisée, sur le poids d’une solution parmi d’autres, à partir d’un certain nombre de paramètres ou de critères plus ou moins explicites. Ce type de raisonnement peut se révéler très performant. Malheureusement, la plupart des personnes sont influencées par des biais qui faussent complètement le Notions de base en psychologie cognitive calcul des probabilités. L’exemple le plus connu est l’absence de prise en compte de la probabilité a priori d’une hypothèse, c’est-à-dire une probabilité pourtant connue au départ du raisonnement, lorsque de nouvelles informations sont à prendre en compte a posteriori. Par exemple, pour diagnostiquer une maladie grave mais rare (un cas pour 10 000 individus), on dispose d’un test : chez les animaux malades, le test est positif dans 95 p. cent des cas ; ce test, en revanche, est faussement positif chez 5 p. cent des animaux sains. On demande aux étudiants, face à un animal à résultat positif, quelle est la probabilité qu’il soit malade. Le plus souvent, ils répondent que la probabilité est forte, de l’ordre de 0,95. En réalité, la probabilité est très faible (0,0019), elle est donnée par le théorème de Bayes. Ce décalage entre le jugement probabiliste intuitif et le calcul mathématique des probabilités induit très fréquemment des erreurs, à cause des représentations habituelles des étudiants (test positif = maladie), et de la plus grande disponibilité de certaines informations par rapport à d’autres (la probabilité d’apparition d’un événement nous paraît augmenter lorsque des exemples sont disponibles en mémoire). 2.4. AVANTAGES ET LIMITES DU CHEMINEMENT HEURISTIQUE Dans la logique formelle, la vérité des affirmations n’est pas nécessaire à la rigueur du raisonnement. Autrement dit, il n’est pas nécessaire d’avoir de solides connaissances pour bien raisonner logiquement. Dans un raisonnement non démonstratif, la validité des conclusions auxquelles on parvient s’exprime en termes probabilistes. La valeur de cette probabilité dépend alors du systèmes de connaissances sur lequel s’appuie le raisonnement. Plus les connaissances sont vastes et solides, plus le cheminement sera rapide et efficace. En sciences médicales, on évoque souvent « l’intuition diagnostique » dont fait preuve le très bon clinicien. On peut probablement postuler que cette intuition n’existe pas, mais que la pertinence du diagnostic repose sur une longue expérience, un ensemble de connaissances solides, un esprit d’observation aiguisé permettant le recueil d’informations que d’autres n’auraient pas relevées, permettant une heuristique performante. III - L’APPRENTISSAGE L’apprentissage peut se définir comme la modification de la probabilité d’apparition d’un comportement en réponse à des stimulus, ou plus simplement la modification de l’ensemble des connaissances de l’individu. On peut reconnaître deux groupes principaux : l’apprentissage par expérience directe, dans lequel la construction est individuelle, et l’apprentissage en situation sociale, dans lequel les interactions sociales sont indispensables à la construction. 1. L’APPRENTISSAGE DIRECTE PAR EXPERIENCE pouvait résulter que de l’association stimulus-réponse ou stimulus-réponse-renforcement, il reste qu’une part non négligeable de l’apprentissage de la vie, et même d’un apprentissage professionnel, repose sur un ensemble de conditionnements. ! Le conditionnement de type I, ou classique, ou pavlovien, important dans l’acquisition de nombreux apprentissages de base chez l’enfant, est de moindre importance chez l’adulte. Il repose sur l’association stimulus conditionnel - stimulus absolu - réponse. La célèbre expérience de Pavlov (sonnerie - viande salivation) chez le chien est connue de tous. 1.1. L’APPRENTISSAGE PAR HABITUATION Il s’agit de la disparition progressive d’une réaction, d’un comportement, en réponse à un stimulus qui se présente de façon répétitive. Recherché dans certains cas (par exemple, habituation à la vue du sang, aux odeurs en salle d’autopsie, etc.), on s’attachera à lutter contre lui dans d’autres situations (exemple de la disparition progressive de la sensibilité envers la souffrance animale, de la patience envers certaines réactions de propriétaires, etc.). 1.2. LE CONDITIONNEMENT Si l’on a dépassé l’époque behavioriste de J.B. Watson à B.F. Skinner, pour lesquels l’apprentissage ne ! Le conditionnement de type II, ou opérant, ou skinnérien, est en revanche très exploité, parfois à tort mais souvent à raison, en pédagogie. Il est fondé sur l’association stimulus - réponse - renforcement. C’est la classique méthode de « la carotte et du bâton », dont on peut jouer de façon très fine : • la réponse attendue est obtenue : $ donner la carotte (renforcement positif), $ ranger le bâton (renforcement négatif) ; • la réponse attendue n’est pas obtenue : $ utiliser le bâton (punition positive), $ donner la carotte à un autre (punition négative). 9 Notions de base en psychologie cognitive 2. L’APPRENTISSAGE SOCIALE EN SITUATION 2.1. L’APPRENTISSAGE PAR OBSERVATION ET PAR IMITATION C’est la situation classique de « l’apprenti », observant puis reproduisant les faits et gestes du « maître ». Ce type d’apprentissage est en effet efficace pour l’acquisition d’habiletés motrices simples, et il est largement (trop ?) mis à profit dans nos établissements, surtout lorsque le ratio enseignants/étudiants est insuffisant : un certain nombre d’élèves sont placés en situation d’observation, au cours d’une démonstration, et on fait l’hypothèse qu’ils seront ensuite capables de s’approprier et de reproduire la séquences d’actes de façon efficace. Malheureusement, c’est loin d’être toujours le cas, notamment quand les actes à reproduire atteignent un certain degré de complexité. 2.2. L’APPRENTISSAGE PAR INTUITION OU PAR CARTES COGNITIVES La caractéristique de l’apprentissage « par intuition » est de conduire l’étudiant à une action rapide et d’emblée efficace. Il utilise un raisonnement non démonstratif, qu’il appuie sur un nombre de critères peu élevé, pour aboutir à un résultat. Il y a donc de grandes chances de se tromper et, surtout, la reproductibilité est mauvaise. On oppose ce type d’apprentissage aux « cartes cognitives », dont l’aboutissement est retardé et nécessite une phase de réflexion préalable (l’étudiant se construit une carte mentale de la situation qui lui fait problème). Il faut inciter les étudiants à utiliser le maximum d’informations, à les hiérarchiser et les pondérer, pour que le résultat soit bon et que, dans une situation analogue, il retrouve le cheminement vers le bon résultat. 2.3. L’APPRENTISSAGE L’APPRENTISSAGE CO-ACTIF GUIDE ET Dans tous les cas, l’apprentissage est beaucoup plus rapide et complet lorsqu’une correction s’opère au fur et à mesure du cheminement pour conduire à un meilleur résultat. C’est le cas de l’apprentissage guidé, lorsque l’enseignant évalue l’étudiant en cours d’acquisition (évaluation formative), identifie, si nécessaire, les causes de l’échec et propose des correctifs adaptés. Afin de stimuler l’aptitude au travail en équipe, on peut aussi utiliser des séquences d’apprentissage co-actif : des étudiants au même stade d’apprentissage travaillent ensemble, construisent leur raisonnement, et régulent la production du groupe. Ce type d’apprentissage est à la base des méthodes pédagogiques actives. Un contrôle régulier par l’enseignant reste cependant nécessaire pour faire le point, mesurer le chemin parcouru et corriger les écarts. IV - L’ATTENTION L’attention des étudiants en séance joue un rôle majeur dans le processus d’apprentissage et dans son efficacité ; elle a été l’objet de nombreuses études. L’enseignant, concentré sur son activité et souvent passionné par son sujet, surestime systématiquement l’attention que lui porte chacun des étudiants qui participent à la séance. Une certaine humilité est salutaire : globalement, sur l’ensemble d’une séance pédagogique, le niveau moyen d’attention de l’ensemble du groupe est faible (très inférieur à 50 p. cent). Il faut en être conscient et utiliser différents artifices destinés à focaliser à nouveau cette attention. 1. LE ROLE DE L’ATTENTION L’attention joue un rôle majeur à tous les niveaux du processus d’apprentissage. Elle facilite la perception, en orientant la sélection de l’information perçue, en éliminant d’emblée, avant même les registres de mémoire, les informations non signifiantes ; c’est la notion de filtre attentionnel. Elle facilite l’organisation de la MLT : l’attention portée au message enseigné prépare l’indexation, « l’étiquetage » des données, et le lien avec d’autres informations déjà connues. La ré-organisation de ces notions pendant la 10 phase de sommeil qui suivra sera beaucoup plus efficace. Les interférences, génératrices d’oubli, sont limitées, et les possibilités de rappel libre sont stimulées. Enfin, l’attention favorise l’appropriation et la structuration personnalisée du raisonnement. En bref, elle rend l’apprentissage à la fois plus rapide et plus complet. 2. L’EVOLUTION DE L’ATTENTION La journée d’un étudiant est chargée. Il est illusoire de penser que le niveau d’attention est optimal et constant. Chaque enseignant doit bien réaliser que, lorsqu’il pénètre dans la salle, il succède à un de ses collègues et/ou le précède. Les rythmes qui marquent la courbe d’attention sont calqués sur les pauses entre les séances (figure 4). Ainsi, au sein d’une même séance, la courbe est maximale pendant les premières minutes, puis baisse très vite, pour ne remonter qu’en fin de séance, à condition que sa durée soit connue à l’avance et que l’imminence de la fin soit guettée. Il est donc important de tenter de « manipuler », au bon sens du terme, l’attention des étudiants, pour les recentrer sur la séquence pédagogique. L’emploi de méthodes participatives facilite grandement cette tâche. Notions de base en psychologie cognitive FIGURE 4 Evolution du niveau d’attention des étudiants au cours d’une séance. En A, séance standard ; en B, l’enseignant utilise à deux reprises divers artifices pour faire remonter le niveau d’attention. Niveau d’attention Niveau d’attention Si durée de la séance connue à l’avance A B Si durée de la séance non précisée Temps Temps % 11 La définition des besoins en connaissances et compétences LA DEFINITION DES BESOINS EN CONNAISSANCES ET COMPETENCES La somme des connaissances disponibles est considérable et s’accroît de manière exponentielle. Il est donc indispensable de faire un choix en fonction d’un jugement sur « l’utilité » des connaissances disponibles. Avec Abbatt [1993], on peut distinguer (figure 5) : • ce qui « doit être appris », et connu de tous parce que situé au cœur de la cible ; • ce qui est « utile à apprendre », mais non indispensable ; • ce qui est « intéressant à apprendre ». FIGURE 5 Classement des notions en fonction de leur « utilité » [Abbatt, 1993] Le choix au sein de l’ensemble des connaissances dans un domaine donné est difficile (comme beaucoup de choix), forcément en partie subjectif et variable d’un enseignant à l’autre, mais capital : « la tâche principale du professeur est de décider ce que l’élève doit apprendre et de s’assurer qu’il l’a bien appris » [Abbatt, 1993]. Ce choix, difficile, doit être guidé, directement ou indirectement, par les activités que devront exercer ultérieurement, lors de leur exercice professionnel (quel qu’il soit), les élèves actuellement en formation (figure 6), et les compétences dont ils devront faire preuve pour y parvenir. Pour aider au choix, Abbatt [1993] propose trois principes fondamentaux. 1. « Le but principal d’un enseignement est de former les élèves à faire un travail. 12 2. C’est le travail qui détermine ce que les élèves doivent apprendre ; 3. Il ne faut enseigner et apprendre que les faits, les compétences et les attitudes qui sont en rapport avec le travail. Il ne faut pas enseigner ce qui n’est pas essentiel ». Ces principes généraux sont tout à fait compatibles avec les orientations recommandées par l’AEEEV (Rapport adopté par l’AG le 18 mai 1990 à Brescia) en vue d’une formation professionnelle dans un cadre universitaire, à savoir : • « privilégier la compréhension par rapport à l’accumulation de connaissances factuelles ; • privilégier la recherche et la gestion l’information par rapport à la mémorisation ; de • développer la curiosité et le besoin d’autoformation à appliquer tout au long de la vie professionnelle ». La définition des besoins en connaissances et compétences FIGURE 6 Adaptation, directe ou indirecte, de l’enseignement aux activités et compétences professionnelles ! L’enseignement des matières appliquées doit être directement adapté aux activités et tâches professionnelles futures des élèves. " L’enseignement des matières fondamentales doit être adapté aux besoins de l’enseignement des matières appliquées (et, de ce fait, il l’est aux activités et compétences professionnelles). Enseignement des matières fondamentales Eseignement des matières appliquées ! " Le point de départ de la démarche est donc l’inventaire de l’éventail des compétences à acquérir dans les différents secteurs de l’activité professionnelle. Ceci est une charge très lourde que l’on ne peut pas demander de faire à chaque enseignant individuellement, mais à laquelle chaque enseignant doit participer au sein de l’équipe chargée de l’enseignement d’un domaine. Pour les enseignants des matières fondamentales, elle comporte, en plus, une communication avec les enseignants des matières appliquées, appelés à utiliser les données de base correspondantes. Cet inventaire et analyse des activités professionnelles, à la satisfaction desquelles un enseignement peut contribuer, objet d’une réflexion si possible concertée au sein de l’unité d’enseignement, peut se concrétiser par un bref document résumant les orientations pédagogiques retenues à la suite de la réflexion. Pour les enseignants des matières appliquées, cette réflexion repose sur des informations obtenues à partir : L’existence d’un programme officiel d’enseignement ne dispense pas d’une telle analyse, car un même programme peut être enseigné de manières très différentes, avec des objectifs pédagogiques divers et une adaptation aux activités professionnelles plus ou moins satisfaisante. • d’employeurs de vétérinaires ; • de vétérinaires correspondant ; travaillant dans Activités et compétences professionnelles le secteur • d’experts (enseignants du même domaine, dans le pays ou à l’étranger, autres scientifiques). # 13 L’utilisation d’objectifs d’apprentissage L’UTILISATION D’OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE De l’analyse des besoins en connaissances et compétences pour assurer correctement les activités et tâches professionnelles, découle la liste des objectifs d’apprentissage. Il convient de distinguer : • d’une part, les objectifs généraux de l’établissement ou objectifs institutionnels ; • d’autre part, les objectifs détaillés (ou spécifiques) par discipline ou unité d’enseignement. Au sein des objectifs détaillés, il faut différencier : • les objectifs d’enseignement ; • les objectifs d’apprentissage. I - LES OBJECTIFS INSTITUTIONNELS Un premier niveau d’objectifs correspond aux objectifs généraux de l’établissement, décrivant les orientations majeures, les intentions essentielles, après analyse des besoins dans le secteur concerné. Pour Grenier [1993], chaque école ou faculté devrait « définir les objectifs institutionnels (objectifs de l’institution ou de l’établissement) qui décrivent les compétences que l’institution se charge de faire acquérir par les étudiants et de contrôler au cours du curriculum établi et administré par l’institution ». Ce travail devrait précéder l’étape de définition des objectifs spécifiques, discipline par discipline (ou secteur par secteur), car il doit tracer les grandes lignes au sein desquelles devront impérativement se situer les actions de formation des différentes Unités de l’établissement. Il doit se faire dans la concertation, en fonction des besoins des « clients », de la société, de l’existant et des moyens disponibles actuellement ou à terme prévisible. Cette réflexion doit associer les différentes catégories de personnes travaillant dans l’établissement ainsi que des représentants du monde du travail et de la société (pour une école vétérinaire : vétérinaires travaillant dans les principaux secteurs de la profession, employeurs administration, etc.). de vétérinaires, Lorsque ces objectifs institutionnels ont été définis, il est possible de passer à un deuxième niveau d’objectifs, plus détaillé, fonction de la structure d’organisation de l’école vétérinaire. En fonction de cette structure et de l’organisation du fonctionnement de l’enseignement, il peut s’agir d’objectifs par département, par unité pédagogique, par service, par module, etc. La définition des objectifs généraux de l’établissement est capitale et elle conditionne celle des objectifs détaillés. Ainsi, selon que l’établissement aura décidé de « produire » des vétérinaires ayant tous à peu près le même profil, celui de vétérinaire praticien, ou bien, au contraire, de donner d’abord une culture commune à tous les anciens élèves, leur permettant ensuite une orientation vers différents types d’exercice professionnel, les objectifs détaillés ne seront pas identiques. II - LES OBJECTIFS DETAILLES Ce niveau d’objectifs peut être conçu de deux manières différentes, qui ne sont pas antagonistes mais complémentaires, souvent objet de confusion et qu’il importe de bien distinguer. • DU POINT DE VUE DE L’ENSEIGNANT : on peut les qualifier d’objectifs d’enseignement ou pédagogiques. Ils décrivent les intentions des enseignants au travers de leurs actions d’enseignement, avec différents degrés de précision depuis des champs assez larges (exemples : 14 apprendre aux étudiants à effectuer correctement l’examen clinique d’un chien, apprendre aux étudiants l’inspection des carcasses et abats dans un abattoir), jusqu’à des aspects ponctuels (exemples : apprendre aux étudiants à effectuer une prise de sang à un chien, apprendre aux étudiants à reconnaître une lésion tuberculeuse sur un organe). Ils portent également sur la qualité pédagogique et le respect des bonnes pratiques (exemple : animer correctement une séance de TD). L’utilisation d’objectifs d’apprentissage • DU POINT DE VUE DE L’ETUDIANT : on peut les nommer objectifs d’apprentissage. Ils décrivent ce que l’étudiant doit avoir acquis au cours de la formation, comme savoir, savoir-faire et/ou savoirêtre. Pour reprendre les exemples précédents, avec, là aussi, des niveaux de précision variés, les objectifs d’apprentissage complémentaires des objectifs pédagogiques cités précédemment sont : effectuer correctement l’examen clinique d’un chien ; effectuer l’inspection des carcasses et abats dans un abattoir ; faire une prise de sang à un chien ; identifier une lésion tuberculeuse sur un organe. La différence entre les formulations des deux types d’objectifs ne se limite pas à un changement des quelques mots initiaux, destinés à l’enseignant dans les premiers (et précisant la tâche des enseignants), et absents des seconds. Elle comporte une différence fondamentale dans l’utilisation des objectifs. Les premiers peuvent rester à diffusion très restreinte, limitée aux seuls enseignants chargés de l’enseignement correspondant. Ils sont essentiels pour les enseignants, car ils leur indiquent ce qu’il faut faire et ce qu’il faut atteindre. Mais ils ne sont pas destinés aux étudiants et n’ont pas à leur être distribués. Il en va tout autrement des objectifs d’apprentissage. Ceux-ci sont conçus, par définition, pour les étudiants et doivent leur être distribués, présentés, commentés, avant l’enseignement correspondant. Ils doivent représenter un véritable fil d’Ariane leur permettant, pas à pas, de se faire une idée du degré d’atteinte probable de chaque objectif d’apprentissage. Par ailleurs, ils doivent leur servir pour la préparation de chaque contrôle de connaissances, puisque les contrôles de connaissances, quels qu’ils soient (écrits, oraux, pratiques...), doivent être conçus et bâtis, exclusivement en relation avec les objectifs d’apprentissage. La chronologie est donc : 1. on définit les objectifs d’apprentissage, c’est-à-dire le savoir, le savoir-faire et le savoir-être à acquérir par les étudiants ; 2. on les hiérarchise en fonction de leur importance ; 3. on enseigne en suivant les objectifs ainsi définis, en insistant sur les objectifs les plus importants ; 4. on vérifie le degré d’atteinte des objectifs d’apprentissage. Ainsi, dans une école ou faculté vétérinaire, les objectifs détaillés peuvent être bâtis de deux façons différentes, complémentaires, en étant destinés soit aux enseignants soit aux étudiants. Compte tenu de la priorité à accorder aux objectifs d’apprentissage (motivation des étudiants, plus large diffusion, fil d’Ariane pour les étudiants...), les lignes qui suivent se limiteront à ceux-ci et apporteront quelques informations complémentaires. III – PREPARATION ET UTILISATION DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE 1. QU’EST-CE QU’UN OBJECTIF D’APPRENTISSAGE ? Les définitions ne manquent pas : la plus classique est celle proposée par Mager [Guilbert, 1986] : « ce qu’il faut que les étudiants soient capables d’accomplir à la fin d’une période d’enseignement/apprentissage qu’ils n’étaient pas capables d’accomplir avant ». Les objectifs doivent formuler explicitement les changements que l’apprentissage est censé produire dans le comportement de l’étudiant. Ils précisent ce que fera l’étudiant lorsqu’il les aura maîtrisés. Un objectif n’est utilisable, n’est « opérationnel », que s’il revêt trois aspects : • la référence à un comportement observable, clairement et précisément défini ; • la référence aux conditions dans lesquelles ce comportement est attendu ; 1.1. LE COMPORTEMENT OBSERVABLE Un objectif d’apprentissage doit donc débuter par un verbe actif qui traduit une action observable et identifiable [Grenier, 1993]. Cette définition exclut l’emploi de verbes non descriptifs comme « comprendre, avoir compris, croire, penser, estimer, savoir, connaître », au profit des verbes actifs comme « écrire, réciter » (s’il s’agit d’un objectif de mémorisation), « décrire » (un tel objectif peut être plus ou moins spécifique et précis), « dessiner, faire » (un étalement sur lame, une ponction...), « identifier, montrer, démontrer »… Ainsi, « faire une prise de sang » sera préféré à « avoir compris la technique de prise de sang » et « identifier une lésion tuberculeuse sur un organe » à « savoir les caractéristiques d’une lésion tuberculeuse sur un organe ». • la référence à l’évaluation, c’est-à-dire aux critères qui permettront de savoir si l’objectif est atteint. 15 L’utilisation d’objectifs d’apprentissage On veillera à ce que la consigne (verbe d’action, complément d’objet, conditions de réalisation) ne souffre pas d’équivoque et soit compréhensible par tous. Par exemple, l’objectif « être capable de citer la fréquence cardiaque du cheval » est imprécis. Au repos, au calme et à neutralité thermique ? A l’effort ? Dois-je citer la fourchette normale, ou la moyenne ? etc. 1.2. LES CONDITIONS DE REALISATION Soit l’objectif « être capable de calculer la quantité d’énergie apportée par 100g d’une ration ménagère à base de viande (1/3), de riz (1/3) et de haricots verts(1/3) ». Il peut paraître suffisamment précis. Pourtant, les conditions ne sont pas définies (degré de cuisson, combien de temps pour faire le calcul, accès aux notes et documents,…). Il peut souvent être nécessaire de préciser dans quelles conditions la réalisation de l’objectif est attendue. Chiffré : « citer trois molécules ayant en commun… », Temporel : « pendant toute la durée d’une intervention chirurgicale, être capable de respecter… », Spatial : « montrer sur cette coupe sagittale de… », Conditionnel : « au moment qui vous paraît optimal… », « si vous prouvez que les conditions météorologiques le permettent… » , « sur n’importe quel animal présenté à la consultation… », « sur un animal en état de choc circulatoire… », « sans l’aide d’aucun examen complémentaire… », « en présence du propriétaire… », « toutes les données nécessaires au calcul sont distribuées », « sans notes ni document », etc. 1.3. LES CRITERES D’EVALUATION L’étudiant, prenant connaissance d’un objectif, doit pouvoir par lui-même déterminer quand il a atteint cet objectif et quelle est la marge d’erreur tolérée, quel est le degré d’exigence. On précisera donc, par exemple : « en moins de trois minutes », « l’objectif sera considéré comme atteint si le geste est correctement effectué trois fois de suite », « l’objectif sera considéré comme atteint si au moins trois enseignants ont validé la fiche », « la précision du résultat sera supérieure ou égale à 95 p. cent », etc. Avec plus de précautions, on peut inclure des critères plus vagues comme : « avec aisance », « sans crispation », « sans manifestation de fatigue », « sans hésitation », « immédiatement », etc. 2. CE QUI N’EST PAS D’APPRENTISSAGE UN OBJECTIF Ce n’est pas une description de ce que doit faire l’enseignant : ce n’est ni un programme d’enseignement, ni une liste des cours, de chapitres ou 16 de travaux pratiques, ni une liste d’intentions ou d’objectifs des enseignants (objectifs pédagogiques). Ce n’est pas une description des méthodes d’enseignement (polycopiés, projection de diapositives, de vidéocassettes...). Ce n’est pas une simple liste de questions d’examens. Les questions d’examens sont libellées en fonction d’une liste d’objectifs d’apprentissage. 3. QUELLES SONT LES QUALITES (ET LES DEFAUTS) DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE ? Guilbert [1986] a défini les qualités des objectifs d’apprentissage. Un objectif d’apprentissage doit être pertinent, précis, réalisable, observable et mesurable. A titre d’illustration, des exemples de défauts correspondants seront cités. • Pertinent, c’est-à-dire conforme aux objectifs institutionnels et adapté, directement ou indirectement, aux tâches professionnelles. Le défaut correspondant (objectif non pertinent) serait, par exemple, de demander en formation de base l’interprétation d’un diagnostic spécialisé (microbiologie, histologie...) réservée en principe à des étudiants en formation spécialisée. • Précis, c’est-à-dire décrivant exactement ce que l’étudiant sera appelé à faire pour démontrer qu’il a atteint l’objectif. Le défaut correspondant est celui d’objectifs vagues, du type : « Bien savoir... » . • Réalisable, c’est-à-dire pouvant effectivement être fait dans les conditions imposées et avec les moyens disponibles. Cette qualité doit tenir compte des contraintes pratiques rencontrées pendant la formation ou au moment de l’examen et donc conduire, parfois, à demander d’« expliquer » ou de « décrire » comment faire plutôt que de faire. Ainsi, pour une promotion de 120 étudiants, il est plus réaliste de demander à l’examen de décrire la réalisation, la lecture et l’interprétation d’une intradermotuberculination chez un bovin que d’en demander la réalisation effective. • Observable, de façon à permettre de déterminer si l’objectif a été atteint. Le respect de cette qualité doit conduire à exclure du libellé des objectifs d’apprentissage des expressions comme « savoir... », « comprendre... », « avoir lu... », « avoir appris... », etc. et à les remplacer par « exposer... », « décrire... », « montrer... », etc. • Mesurable, de façon à en faciliter l’évaluation. Cette mesure même approximative, peut correspondre à un nombre, à une durée, etc. Exemple d’objectif d’apprentissage répondant aux critères de qualité : « Faire une prise de sang de 5ml à un chien de taille moyenne à l’aide du matériel disponible, en un temps maximal de 5 minutes ». L’utilisation d’objectifs d’apprentissage Les inconvénients des objectifs d’apprentissage sont : • qu’ils sont longs et difficiles à rédiger ; • qu’ils doivent être révisés, pour partie, annuellement, à la lumière de l’expérience pédagogique passée, éventuellement à cause des modifications de l’environnement social, économique, technique, scientifique… • qu’ils sont contraignants à utiliser. 4. COMMENT CONSTRUIRE LES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE ? 4.1. LA PHASE DE DEFINITION La rédaction d’objectifs de connaissance pure est généralement facile. Pour autant, il ne faut pas oublier qu’un futur professionnel compétent doit être capable de résoudre des problèmes complexes ; on doit donc lui assigner des objectifs de plus haut niveau, pour qu’il se forme à appliquer ses connaissances (objectifs d’application), à les utiliser, les relier, les hiérarchiser (objectifs de raisonnement), à les transposer dans un contexte nouveau (objectifs de transfert). La rédaction des objectifs d’apprentissage doit en principe résulter d’un travail concerté entre les parties intéressées : enseignants de la discipline (ou du secteur) considérée, praticiens, utilisateurs de vétérinaires, spécialistes de l’éducation, étudiants... Pour chaque discipline (ou secteur), la rédaction des objectifs d’apprentissage doit tenir compte des objectifs institutionnels. Pour les disciplines appliquées (sciences cliniques, production animale, hygiène alimentaire), les objectifs doivent être adaptés aux tâches professionnelles correspondantes et leur rédaction doit bénéficier du concours des professionnels de ces secteurs. Pour les sciences fondamentales, la réflexion et la rédaction doivent bénéficier de la présence d’enseignants des disciplines appliquées, afin de faire apparaître le plus clairement possible une étroite relation entre ces deux groupes de matières. La liste des objectifs d’apprentissage d’une discipline ou d’un secteur ne doit pas être excessive. Il vaut mieux avoir quelques objectifs de haut niveau bien choisis qu’une longue liste d’objectifs de connaissance pure. 4.2. LA PHASE DE HIERARCHISATION Dans chaque discipline (ou secteur), il est ensuite nécessaire de hiérarchiser les objectifs en fonction de leur importance : • objectifs de « rang A », d’importance capitale dans l’exercice professionnel, qu’il n’est pas acceptable de ne pas avoir atteint au cours des examens (ils devraient correspondre à la partie centrale de la figure 5) ; • objectifs de « rang B », d’importance moindre, correspondant aux connaissances et compétences nécessaires pour un exercice normal de la profession (partie intermédiaire de la figure 5). Cette distinction entre objectifs de rang A et objectifs de rang B trouve son importance lors des examens . Pour les objectifs de rang B, on peut admettre le principe de la proportionnalité entre la note attribuée et le pourcentage de réponses satisfaisantes ; en revanche, ce principe est à éviter pour les objectifs de rang A : ainsi, la réponse exacte à 50 p. cent des questions portant sur des objectifs de rang A devrait conduire non pas à une note de 10 sur 20, mais à une note très faible (voire, zéro). Autrement dit, pour obtenir 10 sur 20, l’étudiant doit satisfaire à une grande majorité des objectifs de rang A. S’il n’y parvient pas, il est ajourné, avec une note dont la valeur importe peu, puisqu’il n’a pas le niveau acceptable exigé. S’il les a atteints, au contraire, les objectifs de rang B permettent d’échelonner la note de 10 à 20. On peut aussi définir des objectifs de rang C (partie périphérique de la figure 5), qui n’interviennent pas dans l’évaluation des étudiants, et sont donc facultatifs, mais destinés aux étudiants intéressés par la discipline, pour les inciter à approfondir, à aller plus loin s’ils le souhaitent. La hiérarchisation des objectifs permet ainsi d’orienter fortement les méthodes de travail des étudiants. Avec un effort plus soutenu sur un volume d’objectifs de rang A qu’il identifie clairement, on obtient un taux de rétention plus élevé et plus ciblé qu’en les laissant tenter de survoler et de retenir, « au petit bonheur », l’ensemble de la discipline. 5. COMMENT UTILISER LES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE ? La préparation des objectifs d’apprentissage, leur révision périodique demandent des efforts certains. Ils seraient inutiles si, ensuite, les objectifs d’apprentissage n’étaient pas correctement utilisés. Les objectifs d’apprentissage doivent être utilisés par les enseignants, de deux manières : • ils doivent être employés pour chaque exercice d’enseignement : quelle que soit la forme pédagogique utilisée (cours, T.D., T.P., etc.), l’(les) objectif(s) visé(s) doi(ven)t être rappelé(s) et le travail de l’enseignant doit être accompli avec le souci de le(s) faire atteindre par chacun des étudiants ; • ils doivent servir de base pour la préparation des contrôles de connaissances des étudiants par les enseignants. Une question qui ne correspond pas à un objectif d’apprentissage n’est pas valide et doit être annulée. 17 L’utilisation d’objectifs d’apprentissage • et être une référence obligée pour l’organisation des contrôles de connaissances. En résumé, les objectifs d’apprentissage, décrivant précisément ce que les étudiants doivent avoir acquis au cours de leur formation, comme savoir, savoir-faire et/ou savoir-être : Ils font partie enseignement. • conduisent les enseignants à réfléchir sur ce qu’ils ont à enseigner ; la démarche qualité en De plus, les étudiants identifient mieux l’effort à fournir, et deviennent capables de s’auto-évaluer en cours de formation. Les objectifs sont donc pour eux un élément de motivation. • doivent constituer un fil conducteur et un « contrat » de la formation pour les enseignants et les étudiants ; ! 18 de La réalisation de l’enseignement LA REALISATION DE L’ENSEIGNEMENT L’enseignement dans un domaine donné peut être effectué selon des modalités très diverses qui sont fonction : dont il a besoin, et l’aide à s’approprier et à structurer les connaissances (ces méthodes s’apparentent à la « maïeutique » de Socrate) ; • des objectifs d’apprentissage fixés (objectifs de connaissance pure, ou de comportement en présence de situations, ou de manipulation, etc.) ; 3. les méthodes de découverte, dans lesquelles l’enseignant-tuteur amène les étudiantsexplorateurs à découvrir peu à peu, par tâtonnement et par une succession d’essais et d’erreurs, un champ de connaissances ; • du domaine lui-même (un enseignement clinique ne peut se faire que pour des sciences cliniques) ; • des moyens disponibles en personnel (ratio enseignant/étudiants très différent pour un cours ou pour une séance de travaux dirigés), en matériel (disponibilité d’ordinateurs, d’appareils divers, de livres, de polycopiés, etc.), en animaux (malades ou sains), en locaux ; • de la décision de(s) l’enseignant(s). Les principales formes d’enseignement, classiquement décrites dans nos établissements, sont : • l’exposé oral (cours, conférence…) destiné à la promotion entière ; • l’animation du travail en petits groupes (travaux dirigés) ; • l’encadrement pratiques) ; de travail pratique Plus les étudiants sont acteurs de leur propre formation, meilleur est le résultat à long terme, et plus grande est leur motivation. Mais toutes les formes d’enseignement ne se prêtent pas de façon aussi aisée à l’utilisation de méthodes actives. L’enseignement clinique, par nature, se prête bien à la mise en situation des étudiants. Le cours magistral, employé de façon traditionnelle, est surtout affirmatif. Avec un peu de volonté et d’habitude, il est cependant possible d’instiller quelques phases faisant appel à des méthodes interrogatives, ce qui est déjà plus efficace. (travaux • l’enseignement clinique (relatif aux animaux malades) avec diverses modalités ; • l’enseignement à distance. Etant donné leur ancrage fort dans notre système, nous évoquerons successivement ces principales formes d’enseignement. Toutefois, auparavant, il est bon de rappeler quelques principes fondamentaux à prendre en compte avant de choisir une forme d’enseignement, concernant les méthodes pédagogiques et les objectifs poursuivis. 1. FORMES D’ENSEIGNEMENT THODES PEDAGOGIQUES 4. les méthodes actives, où l’enseignant-tuteur met en situation les étudiants sur des cas proches de la réalité professionnelle, et les amène à les résoudre par une démarche construite et raisonnée. ET ME- On reconnaît schématiquement quatre types de méthodes : 1. les méthodes affirmatives, regroupant les méthodes expositives et démonstratives, dans lesquelles l’enseignant-expert dispense le savoir à des étudiants-receveurs, essentiellement passifs ; 2. les méthodes interrogatives, dans lesquelles l’enseignant-expert joue toujours un rôle prépondérant, mais amène l’étudiant à découvrir ce 2. FORMES D’ENSEIGNEMENT ET OBJECTIFS POURSUIVIS Quel que soit le domaine concerné, on peut distinguer : • les informations utiles (au sens large, notamment de connaissances) ; • la recherche de ces informations ; • la gestion des informations dans une situation précise. En situation professionnelle (quelle qu’elle soit), un vétérinaire se trouve confronté à des situations ou « cas » auxquels il a à appliquer ses connaissances (ou les informations qu’il possède ou qu’il doit compléter). L’objectif de toute formation est donc (directement ou indirectement) de préparer les apprenants à être performants dans des situations rencontrées ultérieurement. Les informations utiles existent dans différents supports (livres, polycopiés, CD Roms, …). Les étudiants doivent apprendre : • à les rechercher ; • à les utiliser. 19 La réalisation de l’enseignement Chaque forme d’enseignement a une efficacité différente vis-à-vis de ces besoins. Les cours, livres et polycopiés fournissent les informations. Ils sont moins adaptés à la gestion des informations en vue de répondre à une situation précise. Les travaux dirigés sont, au contraire, l’endroit et le moment privilégiés non pas pour fournir (ou obtenir) des informations, mais pour les gérer et apprendre à les gérer. Enfin, les cliniques ont la même finalité que les travaux dirigés, mais appliquée à l’animal vivant, malade, et non pas à des situations diverses, en simulation. Au bilan, des séances d’enseignement en petits groupes (TD, TP, cliniques), sur des situations professionnelles réelles (cliniques) ou simulées (TP, TD), alliant motivation et participation active des étudiants représentent donc des occasions pédagogiques privilégiées pour faire atteindre les objectifs d’apprentissage aux étudiants. Les travaux pratiques sont l’occasion privilégiée pour acquérir une dextérité manuelle. I - COURS ORAL (magistral) L’intervention d’un enseignant à l’amphithéâtre, destinée à l’ensemble de la promotion, ou « cours magistral », peut se réaliser selon des modalités différentes, notamment en fonction de l’existence ou non et du développement d’un document polycopié fourni par l’enseignant. Depuis l’invention de l’imprimerie, l’objectif d’un cours magistral n’est plus de fournir la totalité de l’information (il le ferait mal), mais d’ouvrir les étudiants à l’intelligence des faits, c’est-à-dire à la compréhension (en simplifiant les choses), à la joie de la connaissance, à la motivation par des illustrations personnelles. « Le but original du cours magistral est de fournir l’opinion, le regard, le fruit des réflexions et de l’expérience du « maître ». La contradiction du rôle de l’enseignant est qu’il doit enseigner l’incertitude, et que c’est la certitude du savoir qu’attendent les étudiants. C’est pourquoi Freud prétendait que le rôle d’enseignant est l’un des trois métiers impossibles » [Grenier]. Les avantages et inconvénients de quatre formules possibles sont présentés dans le tableau I. L’étude du tableau I permet de constater l’intérêt des formules 2 et 3. Quelle que soit la formule retenue, on peut classer les caractéristiques de qualité d’un cours dans l’une ou l’autre de deux grandes rubriques : la qualité pédagogique et le contenu. 1. LA QUALITE PEDAGOGIQUE On peut y distinguer quatre secteurs : • • • • 20 la communication ; le déroulement du cours ; les aides pédagogiques ; l’attention aux étudiants. 1.1. LA COMMUNICATION Il n’est pas facile de capter l’attention d’un auditoire, puis de la conserver pendant un temps prolongé (une heure, une heure et demie, voire deux heures) ! Il est donc souhaitable de connaître les comportements qui facilitent la communication et qui stimulent l’attention. En plus des aides pédagogiques, l’enseignant dispose : • de la voix ; • du regard ; • et du corps. 1.1.1. La voix joue un rôle capital, par différents aspects : • Le volume doit être suffisant pour que tous les étudiants entendent l’enseignant, quelle que soit leur place. Si le volume est trop faible, les étudiants qui n’entendent pas se détachent du sujet, s’ennuient, ont tendance à s’agiter ou à parler entre eux, ce qui dégrade davantage l’audibilité. Certains enseignants peuvent ne pas être conscients du fait que leur voix n’est pas audible pour tous les étudiants d’un amphithéâtre. La meilleure façon de le vérifier est de demander à une personne (collègue) de se placer au fond de la salle et d’y demeurer pendant toute la séance pour fournir ensuite son avis. Il faut donc parler fort, surtout dans des amphithéâtres dépourvus de microphone et à acoustique déficiente, et cela demande un effort permanent et réel. Il faut éviter de parler face au tableau ou à l’écran de projection (dos à l’auditoire) ou de laisser tomber la voix en fin de phrase. La réalisation de l’enseignement TABLEAU I Avantages et inconvénients des quatre formules possibles d’utilisation de documents polycopiés en cours Avantages Formule 1 : Document disponible avant le cours. Le cours est utilisé exclusivement pour répondre aux questions posées par les étudiants qui doivent en avoir pris connaissance auparavant. • Formule 2 : Document détaillé disponible. Le cours est utilisé pour présenter l’essentiel du sujet, l’illustrer et répondre aux questions résultant de la présentation. • Inconvénients Documents pouvant servir de référence • Nécessité d’une lecture des documents avant le et utilisables au cours de l’exercice cours : jugée peu réaliste, notamment en fin de professionnel. 2ème cycle. • • Documents pouvant servir de référence • et utilisables au cours de l’exercice professionnel. • Présentation et illustration de l’essentiel. • Utilisation de séquences interrogatives. Formule 3 : Document résumé disponible. Reste idem à formule 2. • Présentation et illustration de l’essentiel. Formule 4 : Absence de support écrit. • Incitation des étudiants à aller au cours ? • • Incitation à s’approprier les • connaissances selon leur propre système de construction, à l’aide de la prise de notes. • Pour l’enseignant : utile pour « roder » un cours ; économie de la rédaction d’un polycopié. De même, en cas de question en provenance de la salle, il faut : ! soit s’éloigner (au lieu de se rapprocher !) de la personne qui pose la question, à la fois pour l’inciter à parler fort et pour se mettre dans des conditions d’écoute analogues à celles des personnes les plus mal placées ; ! soit l’inviter à parler plus fort ; ! soit répéter à haute voix la question. • Le débit ne doit pas être trop rapide, afin de ne pas « saturer » la faculté d’attention des auditeurs et de conserver un bon niveau de compréhensibilité. Il ne doit pas être trop lent non plus, afin de ne pas ennuyer. • Il est important de bien articuler les mots afin de les rendre tous compréhensibles. • Et il faut faire varier le volume, le débit et le ton de façon à éviter une voix monotone, d’intensité et de débit constants, propice à la perte d’attention. Il ne faut donc pas hésiter à : ! accélérer et ralentir le débit d’élocution ; ! parler plus fort pour insister sur un point important ; ! varier l’intonation. • Nécessité de disposer de bons documents. Risque de passer beaucoup de temps sur des détails, au détriment des points majeurs. Nécessité de disposer de bons documents. Nécessité de compléter les documents en cours. Absence de document de référence. Nécessité de prendre beaucoup de notes. La modulation de l’intensité de la voix est également utilisable en cas de « bruit de fond » dans la salle (avec d’autres « techniques » destinées à ramener le silence). Deux procédés opposés sont disponibles : • d’une part, hausser le ton pour couvrir le bruit de fond, mais les cordes vocales connaissent des limites, surtout si l’enseignant(e) à une voix plutôt naturellement faible ou voilée, et ce procédé, fatiguant, n’est pas toujours efficace ; • d’autre part, au contraire, baisser progressivement le timbre de la voix jusqu’à n’être audible que par les tout premiers rangs (voire à s’arrêter de parler), et donc déclencher une réaction réclamant le silence au sein des étudiants ou, en tout cas, une attention vis-à-vis d’une situation « anormale ». 1.1.2. Le regard permet de conserver le contact avec l’auditoire. • Il renseigne l’enseignant sur la « situation » d’attention, d’écoute, de compréhension, d’ennui, etc. d’une partie ou de la totalité de l’auditoire. A tout moment, grâce à l’observation attentive, régulière et panoramique de l’auditoire par l’enseignant, ce dernier doit être informé de ce qui se passe dans l’auditoire. Il peut localiser et dénombrer : 21 La réalisation de l’enseignement ! ceux qui dorment (ou sont en train de s’endormir), et par conséquent, adopter l’attitude jugée instantanément (et instinctivement) appropriée, à savoir, soit les laisser poursuivre leur réflexion profonde, soit les ramener à la réalité par une voix plus forte, ou au contraire, par le silence et la complicité de leurs voisins ; ! ceux qui n’ont pas entendu, ou pas compris, et qui posent la question à leur voisin ; ! ceux dont la mimique, volontairement ou non, traduit la difficulté à suivre une explication ; ! ceux qui semblent suivre ; ! ceux qui pensent à autre chose et attendent la fin de l’heure… Et l’enseignant peut donc adopter le comportement jugé opportun. • Dans l’autre sens, le regard contribue à maintenir un lien entre l’enseignant et les étudiants, à traduire l’attention de l’enseignant pour les étudiants et à stimuler leur intérêt. C’est la raison pour laquelle (en plus des renseignements obtenus), l’enseignant ne doit pas rester le nez dans ses papiers ou le regard rivé à l’écran ou au tableau, mais parcourir régulièrement les visages et tous les visages (et pas seulement ceux des premiers rangs, ou ceux de l’autre sexe ou les plus avenants…). 1.1.3. Le corps et les attitudes corporelles contribuent à la communication. Ils doivent traduire un certain dynamisme, une animation, sans tomber bien sûr, dans l’agitation. Il faut éviter : • de rester figé, « inanimé » ; immobile en permanence, • de se déplacer sans arrêt ; • de marcher de long en large. Il faut être : • vivant, c’est-à-dire libre de ses mouvements, notamment de ses mains qui doivent (peuvent ?) contribuer à la présentation ou à la démonstration, sans gesticulation ; • mobile, entre le rétroprojecteur, les documents, les premiers rangs, sans excès ; • convaincu, pour être convaincant. 1.2. LE DEROULEMENT DU COURS 1.2.1. Début Il peut exister un peu de brouhaha dans l’amphithéâtre en début de séance (notamment si les étudiants viennent de vivre un moment intense, comme une interrogation, ou si certains d’entre eux arrivent en 22 retard). Dans ce cas, l’attitude proposée à l’enseignant est d’attendre, immobile, l’attention de tous les étudiants et le silence. C’est en effet dans les premières minutes d’une séance d’apprentissage que l’attention et les possibilités de rétention sont maximales. Dans toute la mesure du possible, il faut donc essayer d’exploiter cette phase, en captant l’attention de l’auditoire dès la première phrase. Pour ce faire, il est recommandé d’introduire le sujet de manière originale, reliée, d’une façon ou d’une autre à l’actualité ou à un thème de préoccupation des étudiants. Il faut ensuite placer le sujet dans son contexte, le relier aux parties précédentes de l’enseignement. Il faut expliquer brièvement les raisons qui en font l’importance et indiquer les grandes lignes de la démarche qui va être utilisée (plan). Il est alors possible de présenter l’objectif (ou le premier objectif) et de commencer à le traiter. 1.2.2. Développement • La succession des différentes parties de l’exposé doit être logique et facile à suivre. Il ne faut donc pas hésiter à situer sur un plan (ou à faire apparaître à l’aide de transparents), chaque changement de chapitre ou de partie. • Il ne faut pas hésiter, non plus, à se taire pendant quelques secondes, surtout après avoir abordé un point important ou un peu difficile à comprendre. Ceci permet aux étudiants de réfléchir, et/ou de finir de noter tranquillement (sans être en décalage par rapport à une nouvelle idée énoncée), ou, tout simplement, de « souffler » un peu. • L’exposé doit être compréhensible et facile à suivre, ce qui implique l’emploi d’un vocabulaire simple, la définition des mots ou concepts nouveaux. • On ne peut pas demander une attention permanente et de haut niveau pendant une heure ou plus. Des études ont bien montré la chute progressive de la courbe traduisant la faculté de mémorisation lorsqu’aucune pause n’intervient au cours d’un processus d’apprentissage. Il est donc souhaitable d’accorder, d’une manière ou d’une autre, quelques instants de répit une ou deux fois (ou davantage si la gestion du temps disponible le permet !) pendant le cours. Si l’on sait bien manier l’humour, c’est l’occasion de le faire. Sinon, on peut profiter de la fin d’une partie pour solliciter des questions et y répondre : la période, brève, pendant laquelle questions et réponses s’échangent introduit la rupture de rythme nécessaire et permet de récupérer un peu avant un nouvel effort. En l’absence de question spontanée, il est possible, à l’inverse, de soumettre une question relative à la partie venant d’être traitée, soit à l’ensemble de la salle, soit à une personne en particulier. Dans ce dernier cas, la personne La réalisation de l’enseignement sollicitée n’est pas en situation de repos, mais les autres oui, même si elles y réfléchissent individuellement ou en discutant entre elles. Pour un créneau de 2 heures, il est impératif de marquer une pause. Pour un cours d’une heure, on peut suggérer de réfléchir à la méthode proposée par Johnson et al. (cf. encadré 1) et de … l’essayer ! ENCADRE 1 Leçon magistrale entrecoupée de discussions en équipes informelles d’apprentissage par paires (Johnson et al., d’après Gogny) Afin de contourner les lacunes associées à la leçon magistrale formelle, Johnson, Johnson et Smith proposent plusieurs alternatives de plus en plus structurées en commençant par la démarche la plus simple suivante : 1. En début de leçon magistrale, demander aux étudiantes et aux étudiants de se regrouper deux par deux, de façon arbitraire, avec leur voisin immédiat. Inscrire au tableau (ou au projecteur) une ou deux questions faisant appel à leurs connaissances antérieures et se rapportant au sujet que vous allez présenter dans la leçon magistrale. N’allouez pas plus de cinq minutes pour y répondre en équipe en suivant la séquence : - chaque étudiante ou étudiant répond individuellement ; - un membre de l’équipe partage ses réponses avec son ou sa partenaire ; - l’autre membre écoute attentivement les réponses ; - inversion des rôles ; - l’équipe arrive à un consensus et formule, par association et synthèse, une réponse de qualité supérieure aux réponses individuelles en s’assurant que chacun peut l’expliquer. Choisir au hasard deux ou trois étudiantes et leur demander un résumé oral d’environ 30 secondes. Note : Ce premier exercice permet aux étudiantes et aux étudiants de décrocher de ce qu’elles et qu’ils viennent de vivre juste avant d’entrer dans votre classe et de se concentrer sur le sujet de votre exposé. Des études démontrent en effet que les 5 premières minutes d’un exposé magistral classique sont à toutes fins inutiles, les étudiantes et les étudiants étant encore en « régime transitoire ». 2. Présenter votre premier segment de leçon magistrale d’une durée maximale de 10 à 15 minutes. Note : Oui, il est tentant de prolonger au delà de 15 minutes ! Résister en vous rappelant qu’en général, vos étudiantes et vos étudiants ne peuvent vous accorder leur attention plus longtemps. Si vous poursuivez au delà, vous perdez votre temps et le leur ! Il vous faudra tôt ou tard reprendre cette partie tombée dans le vide. 3. Remettre les équipes au travail pour 3 à 4 minutes en suivant la même séquence que celle présentée à l’étape 1. Vous pouvez leur demander soit de répondre à un problème posé, soit de donner leurs réactions à ce que vous venez d’exposer ou encore de faire le lien entre ce que vous venez d’exposer et leurs connaissances antérieures. Choisir au hasard deux ou trois étudiantes et étudiants et leur demander un résumé oral d’environ 30 secondes. Note : Cette façon de procéder force les deux membres de l’équipe à s’assurer que tous deux s’accordent sur la réponse ou sur les explications et que chacun peut exposer correctement le point de vue de l’équipe à toute la classe. 4. Présenter votre deuxième segment de leçon magistrale d’une durée maximale de 10 à 15 minutes. 5. Remettre à nouveau les équipes au travail, sur le deuxième segment de leçon magistrale que vous venez de présenter. 6. Répéter l’alternance de segments de leçon magistrale et de travail en équipe. 7. Terminer la rencontre par un travail écrit de 4 à 5 minutes, en équipe, consistant à résumer ce qu’ils ont appris durant la leçon et les points d’interrogation qui demeurent. Choisir au hasard une étudiante ou un étudiant et lui demander un résumé oral d’environ 30 secondes. Ramasser les travaux et donner un feedback le plus souvent possible. Oui, cette façon de procéder mange beaucoup de votre temps d’exposé magistral ! Oui, vous devez synthétiser vos exposés et présenter UNIQUEMENT ce que vous jugez vraiment essentiel que l’étudiante et l’étudiant retiennent de vos exposés (il faut préalablement se convaincre que tout ce qu’on dit dans un exposé magistral classique n’est pas nécessairement essentiel). Laissez le soin à vos étudiantes et à vos étudiants de prendre leurs responsabilités de conceptualiser, d’organiser, d’élaborer, de présenter, de résumer, de synthétiser et de reconceptualiser. Ne vous découragez pas, cela peut prendre plusieurs sessions avant de maîtriser cette approche. 23 La réalisation de l’enseignement • Ceci conduit à évoquer les différentes modalités possibles de sollicitation ou de gestion des questions pendant un cours. Globalement, un enseignant à le choix entre trois options : développe sa réponse en aparté, après le cours, afin d’éviter une démotivation, un ennui ou une irritation des autres étudiants. En cas d’incompréhension apparente d’étudiants sur une partie de l’exposé ou lors d’explications complémentaires, la conduite à tenir varie en fonction de la proportion d’étudiants apparemment concernés. Si la proportion paraît élevée, il faut revenir sur la question (quitte à faire préciser exactement ce qui pose problème). Si la proportion est très faible (et, a fortiori, pour une seule personne), il est possible soit de recommander d’en discuter ultérieurement avec d’autres étudiants (qui semblent avoir compris), soit de renvoyer à des explications complémentaires juste après le cours. ! questions à tout moment ; ! questions à certains moments (choisis par l’enseignant, à la fin de la présentation d’un objectif d’apprentissage, par exemple, ou d’un « chapitre ») ; ! questions à la fin seulement. Les avantages et inconvénients de chaque option sont présentés dans le tableau II. L’un des éléments essentiels du choix entre les trois options est le jugement de l’enseignant sur la marge de temps dont il dispose pour traiter le sujet. Si le cadre horaire est très juste (qu’il s’agisse d’une heure, d’une heure trente ou de deux heures), il vaut sans doute mieux choisir la troisième option. Dans le cas contraire, le choix est plus large, mais il faut rester prudent vis-à-vis de la première option, plus risquée en cas de questions nombreuses, peu intéressantes pour une majorité d’étudiants. • On peut également souligner l’importance de la vérification de la compréhension ou des acquis. Cependant, un cours en présence d’un grand nombre d’étudiants ne s’y prête pas bien. C’est en petits groupes que cette vérification peut s’effectuer correctement (et donc dans cette partie que ce point sera traité). De toutes manières, quelle que soit l’option, il est important que l’enseignant réponde brièvement à une question de peu d’intérêt (du moins pour les objectifs d’apprentissage correspondants), quitte à ce qu’il Il suffit de se rappeler que le plus souvent on surestime ce que les étudiants ont compris ou enregistré, et que le seul moyen de le savoir est de le vérifier (à condition d’en prendre le temps). TABLEAU II Avantages et inconvénients des trois formules d’utilisation des questions pendant un cours Avantages Questions moment à tout Questions à certains moments seulement Questions uniquement à la fin • Permet à tout moment d’obtenir un éclaircissement. • Augmente la participation des étudiants. • Permet la maîtrise du temps par l’enseignant. • Limite les pertes de temps dues aux questions dont les réponses sont fournies par la suite de l’exposé. • Ne dissuade pas les étudiants de poser des questions. • Permet une meilleure maîtrise du temps par l’enseignant. • Evite les pertes de temps dues aux questions dont les réponses sont fournies par la suite de l’exposé. 1.2.3. Fin La fin du cours doit comprendre les trois actions suivantes : • résumer l’essentiel de ce qui a été rencontré pendant le cours ; • inviter les étudiants à poser des questions sur des points mal compris ou dignes d’intérêt ; 24 Inconvénients • Risque de faire perdre du temps (questions portant sur des détails, questions trouvant leur réponse par la suite…). • Peut laisser des étudiants en difficulté (mauvaise compréhension) pendant une partie du cours. • Incite moins à poser des questions. • annoncer la prochaine séance et, le cas échéant, le travail à effectuer d’ici là. 1.3. LES AIDES PEDAGOGIQUES Les aides pédagogiques comprennent, notamment, les « polycopiés », les transparents, les diapositives, le tableau, les vidéocassettes. La réalisation de l’enseignement 1.3.1. Les « polycopiés » Sous ce vocable, on regroupe l’ensemble des documents distribués aux étudiants. On peut évoquer leur préparation et leur utilisation. • L’existence de polycopiés permet de réduire le nombre d’heures de cours, voire de les supprimer. Ainsi, dans certaines disciplines, le nombre d’heures de cours a pu être fortement réduit, au profit de travaux dirigés, grâce à l’existence de polycopiés. Les polycopiés permettent également d’éviter ou de réduire le copiage hâtif des notes et des schémas au cours de la leçon magistrale et ils rendent les étudiants plus disponibles pour écouter, comprendre, participer aux questions posées… La formule retenue pour chaque polycopié peut être très variable, de même que la qualité du document. Une première dichotomie repose sur les modalités de préparation du document polycopié. Il peut s’agir : ! soit d’un document spécialement rédigé pour le(s) cours correspondant(s) ; ! soit d’une compilation d’articles, de textes d’origines diverses. Chacune de ces deux formules comporte des avantages et des inconvénients résumés dans le tableau III. Les polycopiés spécialement rédigés peuvent se présenter sous deux formes principales : ! soit sous forme d’un document « complet », comprenant de nombreuses informations, dépassant le strict cadre des objectifs d’apprentissage et constituant un document auquel se référer en cas de besoins lors de l’exercice professionnel ; ! soit sous forme d’un document « résumé » se limitant aux objectifs d’apprentissage. TABLEAU III Avantages et inconvénients des deux catégories de polycopiés Avantages Document rédigé Inconvénients spécialement • Peut être parfaitement adapté aux besoins. • Facilite le travail des étudiants. Compilation d’articles et • Rapide à préparer par l’enseignant. de textes divers Le travail de rédaction est forcément plus lourd pour le premier type de polycopié. Le travail des étudiants risque également d’être plus important avec ce type de polycopié, pour peu que les parties correspondant aux objectifs d’apprentissage ne soient pas parfaitement identifiables. A condition que les objectifs d’apprentissage dans un domaine donné soient tout à fait pertinents et couvrent bien les besoins de compétences et de connaissances dans ce domaine, il est sans doute préférable de disposer du document « résumé ». Le contenu d’un « bon » polycopié résumé est donc un polycopié parfaitement adapté aux objectifs d’apprentissage correspondants. La présentation d’un bon polycopié doit comporter des caractéristiques facilitant son utilisation par les étudiants, à savoir : ! une table des matières paginée ; ! la liste des objectifs d’apprentissage traités ; ! des tableaux et figures répondant aux règles des publications scientifiques ; ! des mentions en caractères gras et/ou italiques pour les notions à mettre en exergue ; • Demande davantage de travail à l’enseignant, surtout s’il s’agit d’un document de référence. • Peut être mal adapté aux besoins. • Demande davantage de travail aux étudiants. ! des encadrés ; ! des questions accompagnées de réponses ; ! une liste de références bibliographiques utiles, bien choisies car facilement accessibles. Dans toute la mesure du possible, ces polycopiés doivent être actualisés (directement dans le texte ou sous forme de feuilles complémentaires). La rédaction et la mise à jour de polycopiés répondant à ces normes et correspondant à des objectifs d’apprentissage pertinents est un lourd travail, qui ne peut que bénéficier grandement d’une réalisation concertée entre enseignants, voire entre équipes d’enseignants. Une telle réalisation concertée évite également d’enfermer les étudiants dans une « pensée unique ». Une autre formule parfois utilisée consiste en la fourniture aux étudiants d’une copie réduite des transparents (ou des diapositives) utilisés par l’enseignant. Les étudiants sont bien placés pour évaluer la qualité des polycopiés qui leur sont fournis. L’encadré 2 présente les caractéristiques d’un bon polycopié, définies par un groupe d’étudiants du CEP de l’Ecole d’Alfort. 25 La réalisation de l’enseignement • L’utilisation des polycopiés peut être faite de diverses façons et de manière plus ou moins satisfaisante. Ils peuvent enfin servir de source d’information pour des études de cas ou l’apprentissage par résolution de problèmes. Ils peuvent être présentés et explicités en cours, sans redondance. Les étudiants sont également bien placés pour évaluer l’utilisation des polycopiés qui est faite par les enseignants dans l’enseignement. Ils peuvent également être utilisés directement, sans présentation, dans des séances de travaux dirigés. ENCADRE 2 Les caractéristiques d’un « bon polycopié » (Mélanie Miere et al.) Un polycopié utile et agréable à étudier devrait, selon les étudiants, • • Du point de vue de la forme : ! être disponible pendant le cours (distribution antérieure ou en début de cours) ; ! posséder une mise en page claire, aérée (caractère 12) ; ! être reliable (pas trop épais, sinon la tranche ne résiste pas) ; ! suivre un plan logique, les subdivisions étant les mêmes tout au long de l’ouvrage, et récapitulées dans une table des matières ou un index (avec la pagination correspondante), même si le polycopié n’est qu’un recueil des transparents et illustrations du cours ; ! intégrer les schémas dans le texte ou sur le recto de la feuille précédente, et s’il s’agit de schémas d’expérience, posséder la conclusion de l’expérience directement sous le schéma ; ! éventuellement être muni d’un glossaire de termes inconnus des élèves qui débutent dans la matière ; ! s’achever par les références bibliographiques ainsi que les coordonnées des professeurs concernés (bâtiment, bureau, E-mail). En ce qui concerne le fond : ! avoir en exergue un rappel des objectifs d’apprentissage ; ! comporter un récapitulatif des points importants à retenir à la fin de chaque chapitre ; ! éventuellement, présenter en annexe toutes les informations non directement utilisables pour répondre aux objectifs d’apprentissage ; ! être rédigé selon les règles de rédaction scientifique (rigueur, clarté, concision…) de manière à faciliter l’apprentissage et à constituer un modèle de rédaction et de raisonnement pour les étudiants ; ! être relu et mis à jour régulièrement (prendre notamment garde aux copier/coller). 1.3.2. Les transparents L’utilisation de transparents est devenue quasi systématique dans les cours. Il importe donc d’en bien connaître les règles de préparation et d’utilisation. Ces règles sont rappelées dans l’annexe I qui présente les avantages et inconvénients comparés des transparents et des diapositives dans le tableau Annexe I.1. 1.3.3. Les diapositives Les diapositives utilisées en cours peuvent avoir soit le même rôle que les transparents, c’est-à-dire aider à présenter les notions essentielles, expliquées, commentées oralement, soit un rôle d’illustration grâce à des photographies de symptômes, de lésions 26 (macroscopiques ou microscopiques), d’objets, de bâtiments, etc. d’animaux, Les règles générales de préparation et d’utilisation de diapositives en cours obéissent aux mêmes principes que ceux évoqués pour les transparents. Elles sont indiquées dans l’annexe II. Le nombre de diapositives présentées ne doit pas être excessif, sous peine d’aboutir à un effet de saturation générateur de passivité et d’endormissement (favorisé par l’obscurité). L’apparition des vidéoprojecteurs numériques permet désormais l’emploi de micro-ordinateurs portables, dont l’écran est projeté. Le résultat est identique à celui que l’on obtient avec les diapositives, à la différence qu’il est possible d’animer les pages-écran en les construisant progressivement, au fur et à mesure que l’information est commentée. Des effets de transition peuvent aussi être employés pour rendre l’ensemble La réalisation de l’enseignement plus vivant. Là encore, l’utilisation abusive aboutit à une possible saturation. Ces pages-écran, construites à l’aide de logiciels comme Powerpoint (Microsoft ®), peuvent être entrecoupées de phases faisant appel à des logiciels de simulation, à des séquences vidéos, à des connexions à l’Internet (si l’équipement de l’amphithéâtre le permet), etc. 1.3.4. Le tableau Il peut presque paraître … suranné de rappeler les règles d’utilisation du tableau noir à l’heure d’internet ! Mais la maîtrise du web ne dispense pas de connaître la façon d’optimiser l’usage de la craie (ou du feutre) et du tableau (noir ou blanc ou du bloc de feuilles). # Deuxième règle : la clarté Abbatt [1993] rappelle que « les élèves ont tendance à copier les mots et la disposition que vous mettez au tableau » et chacun peut aisément vérifier cette tendance, dans n’importe quelle séance d’enseignement. Il est donc souhaitable de ne réaliser au tableau que des schémas préparés en fonction de leur qualité visuelle et de leur composition étudiée pour faciliter la mémorisation (et non pas des schémas improvisés et « bâclés »). La figure 7 permet de se persuader facilement de l’importance de la disposition pour la mémorisation. Comme précédemment (transparents, diapositives), les règles simples et de bon sens visent à privilégier la lisibilité, la clarté et l’ordre. En effet, après avoir regardé pendant 2 ou 3 secondes la figure 7 et tourné la page, il est demandé de dessiner les schémas A et B … composés du même nombre de lignes. La différence de difficulté est évidente. # Première règle : la lisibilité et la visibilité # Troisième règle : l’ordre Ceci implique : d’écrire gros, d’appuyer sur la craie (pour que le trait soit épais). Pour le « confort » des étudiants, il est souhaitable de commencer à écrire au tableau en haut à gauche et de continuer dans l’ordre chronologique dans la première colonne, puis dans une deuxième colonne, etc. Ceci permet à chaque étudiant de savoir immédiatement où sont les derniers mots écrits, alors qu’il ne le pourrait pas si les mots étaient placés au hasard, en n’importe quel endroit du tableau. Les recommandations corollaires sont : ! de ne pas utiliser de bâton de craie entier, car ceci peut engendrer des crissements désagréables, auxquels certaines personnes sont particulièrement sensibles, et perturber la séance ; ! de ne pas écrire trop de texte, car cela prend du temps et de la place : donc n’écrire que les mots indispensables. FIGURE 7 Etude comparée de deux schémas, A et B [Abbatt, 1993] A. B. 1.3.5. Les vidéocassettes Elles ne sont pas forcément réalisées par l’enseignant qui les emploie. C’est donc davantage l’opportunité de l’emploi de chaque vidéocassette en cours qui est à évaluer. Ceci doit prendre en compte : 27 La réalisation de l’enseignement • La durée de la vidéocassette, par rapport au temps disponible pour le cours ; • La qualité de la vidéocassette et son adéquation par rapport à l’objectif d’apprentissage ; • La solution alternative de mise à disposition par exemple en libre service. 1.4. L’ATTENTION AUX ETUDIANTS Dans cette rubrique, on peut regrouper différentes actions ou comportements traduisant le degré d’attention de l’enseignant aux étudiants. On peut citer : • La fourniture d’informations à l’avance : en particulier l’affichage du thème du cours et de l’identité de l’enseignant ; • Le respect des horaires prévus (tant pour le début du cours que pour la fin) ; • Le respect des séances annoncées (avec, à l’opposé, des annulations de dernière minute), le degré apparent d’attention portée aux questions posées par les étudiants, la disponibilité apparente pour aider les étudiants ; • Et, d’une façon forcément subjective, le degré apparent d’intérêt porté à l’exercice d’enseignement. 2. LE CONTENU $ Le contenu d’un cours doit être parfaitement adapté aux objectifs d’apprentissage correspondants. Par conséquent, le contenu doit, d’une part, être déterminé, d’autre part, être évalué par rapport aux objectifs d’apprentissage (ce qui signifie qu’en l’absence éventuelle d’objectif d’apprentissage, un cours ne peut/doit pas être évalué). La qualité scientifique du contenu d’un cours ne doit donc être évaluée que par rapport à son adéquation aux objectifs d’apprentissage. En d’autres termes, un cours de haut niveau scientifique, mais ne correspondant pas aux objectifs d’apprentissage, est à considérer comme inadapté. On peut proposer d’évaluer cette adéquation aux objectifs d’apprentissage selon quatre critères. • Le nombre d’informations présentées Ce nombre doit être suffisant et non excessif. Les risques correspondants sont, bien sûr, un nombre trop faible d’informations ou un nombre trop élevé risquant d’encombrer inutilement la mémoire. 28 • L’opportunité des informations présentées C’est-à-dire la justesse du choix des informations. Les risques correspondants sont, d’une part, les informations manquantes (« défaut »), d’autre part, les informations superflues (« excès »). • La mise à jour des informations présentées C’est-à-dire la prise en compte de publications et d’informations récentes. Sans tomber dans le travers de citer systématiquement le dernier numéro de « Science » ou de « Nature », il est nécessaire de prendre le soin d’écarter les notions dépassées et remplacées par le résultat de travaux plus récents (sauf dans le dessein de retracer l’évolution des connaissances dans un domaine donné). • L’agencement des informations présentées C’est-à-dire la logique de la présentation. « Les exposés qui partent d’exemples et mènent aux théories sont davantage compréhensibles et plus dignes d’intérêt… » • « Partir du connu pour aller à l’inconnu, • Aller du concret à l’abstrait, • Passer du simple au complexe ». Brown, 1980 $ Par ailleurs, le contenu d’un cours doit être concerté avec celui d’autres enseignements et défini de manière à permettre aux étudiants d’avoir les « idées claires » sur le thème traité, à la fin du cours. $ Dans ce domaine de l’évaluation du contenu d’un cours, les étudiants peuvent avoir une impression, un avis, mais il est moins pertinent que pour l’appréciation de la qualité pédagogique de la prestation car ils ne disposent pas de l’ensemble des éléments qu’il faut prendre en compte pour émettre un avis éclairé (en particulier, ils ne connaissent pas de façon suffisante le domaine couvert). Une évaluation satisfaisante du contenu est possible par des collègues de la même discipline ou d’une discipline voisine, ainsi que par des scientifiques (chercheurs), pour les disciplines fondamentales, ou des professionnels en exercice pour les disciplines appliquées. Si l’évaluation n’a été faite que par les étudiants, il faut se rappeler que cette partie de l’évaluation est moins pertinente. Le tableau IV et l’annexe III rassemblent et résument les aspects à prendre en compte lors de la réalisation ou de l’évaluation d’un cours. La réalisation de l’enseignement TABLEAU IV Caractéristiques attendues d’un « bon » cours Qualité pédagogique Communication • • Regard Volume : suffisant Débit : satisfaisant Articulation des mots Modulation du ton, du volume, du débit Parcourant l’auditoire • Corps Librement mobile Déroulement du • cours Début Introduction situant le sujet dans son contexte Présentation du plan, et retour régulier au plan Présentation de l’objectif d’apprentissage Compréhensibilité de l’exposé Mise en lumière des points importants Récapitulation appropriée de l’essentiel Qualité des réponses aux questions Aides pédagogiques Attention aux étudiants Voix • Développement • Fin • Documents • Transparents Adaptés aux objectifs d’apprentissage, de présentation conforme aux recommandations, et bien utilisés De qualité et bien utilisés • Diapositives En nombre raisonnable et bien utilisées • Tableau Utilisé en respectant les recommandations • Vidéocassettes • Informations • Horaires • Questions des étudiants • Disponibilité pour les étudiants Fournies à l’avance (thème, enseignant…) Respectés Fourniture des réponses Suffisante Contenu Adaptation aux objectifs d’apprentissage • Nombre d’informations présentées • Choix des informations présentées • Mise à jour des informations présentées • Agencement des informations présentées Suffisant, non excessif Pertinent Réalisée Logique Prise en compte des autres enseignements Le contenu est tel qu’à la fin du cours, les étudiants ont les « idées claires » sur le sujet traité. II - TRAVAUX DIRIGES Une séance de travaux dirigés (TD) peut s’appliquer à des disciplines très diverses, tant fondamentales qu’appliquées, et cliniques ou non, ainsi qu’à des sujets très variés. Le principe d’une séance de travaux dirigés est de faire réfléchir et travailler ensemble un petit groupe d’étudiants, en privilégiant la réflexion par rapport à la manipulation ou la dextérité manuelle, sollicitées surtout dans les travaux pratiques (cf. annexe IV : TD ou TP ?) L’intérêt d’une séance de TD réside dans l’interaction, d’une part, entre étudiants, d’autre part, avec l’enseignant. Cette interaction ne peut pleinement s’exercer qu’en petits groupes : l’idéal est un groupe de l’ordre de huit étudiants ; les difficultés augmentent (et la qualité ainsi que l’efficacité diminuent) avec la taille du groupe : un groupe de 12 personnes est plus difficile à « piloter » qu’un groupe de 8 personnes. La taille maximale que l’on peut recommander de ne pas dépasser est de 15 personnes. 29 La réalisation de l’enseignement Le principe de fonctionnement d’un cours et d’une séance de travaux dirigés est donc tout à fait différent. Pour un cours, il s’agit d’une présentation d’informations aux étudiants. Si le principe de l’interaction demeure souhaitable également dans un cours, en fait, il ne peut guère être utilisé compte tenu de la taille de l’auditoire (sauf, bien sûr, à considérer que seulement une poignée d’étudiants assistent au cours car, dans ce cas, plus rien ne s’y oppose sauf la gestion du temps). Dans un cours « normal », l’interactivité n’est donc pas un objectif majeur et l’enseignant n’a que très peu l’occasion de l’utiliser. L’enseignant y est donc évalué sur sa façon de se comporter, mais pas sur celle d’animer le travail d’un groupe. Au contraire, pour une séance de travaux dirigés, le rôle essentiel attendu de l’enseignant est celui de faciliter le travail du groupe et de favoriser l’interaction. C’est sur cet aspect que l’évaluation portera en priorité. Certes, au cours d’une séance de T.D., l’aptitude à la communication, évaluée pendant un cours, demeure importante et repose sur les mêmes caractéristiques. Mais dans un cours, il s’agit surtout d’une communication monodirectionnelle (enseignant % étudiants). Lors d’une séance de TD, s’y ajoute la gestion de la communication au sein d’un groupe et donc la communication multidirectionnelle (étudiants entre eux et étudiants ⇔ enseignant). Si les qualités et comportements nécessaires à la réalisation d’un « bon » cours demeurent valables pour une séance de TD, s’y ajoutent ceux conditionnant la qualité de l’animation du travail d’un groupe. Nous évoquerons successivement : • le principe du fonctionnement d’une séance de TD ; • les différentes étapes possibles d’une telle séance ; • la préparation de la séance ; • les recommandations relatives à l’animation de la séance ; • l’évaluation d’une séance de TD. 1. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D’UNE SEANCE DE TD Bien sûr, comme pour un cours, une séance de TD doit correspondre à un(des) objectif(s) d’apprentissage. Le principe d’une séance de TD est de faire travailler les étudiants sur un(des) « problème »(s) (un cas, une situation…), de manière à leur faire utiliser et appliquer des connaissances obtenues antérieurement, à la résolution de ce(s) problème(s). Il s’agit donc d’une appropriation de connaissances et de leur gestion en vue d’une réponse adaptée à une situation, quelle qu’elle soit. Si le(s) problème(s) soumis à l’étude du groupe est adéquat par rapport à l’objectif d’apprentissage correspondant, cette démarche doit permettre l’atteinte de cet objectif. 30 Le travail essentiel de l’enseignant au cours de la séance de T.D. est de faciliter le cheminement (le raisonnement) des étudiants. Si tout se passe bien, il peut n’intervenir que très peu. Il a davantage de travail avec un groupe moins performant, manquant de connaissances de base ou n’ayant pas envie de se consacrer au problème proposé. La séance, centrée sur l’étude du problème par le groupe, peut être construite avec différentes étapes préparant et accompagnant l’étude du problème. 2. ETAPES D’UNE SEANCE DE TD Chaque enseignant en charge d’une séance de TD a la responsabilité entière de la construction de cette séance en fonction de son expérience, de son envie, voire de son humeur. Il a le droit, voire le devoir, de l’adapter en fonction des caractéristiques du groupe : ainsi, s’il s’aperçoit qu’il a affaire à un groupe très performant, il peut réduire, voire supprimer le rappel de notions essentielles qu’il avait prévu. Dans le cas contraire, il peut être amené, à l’inverse, à développer davantage ce qui ne devait être qu’un bref rappel. Par ailleurs, il a le droit à la diversité afin de conserver une motivation élevée. Ceci signifie qu’étant donnée la nécessaire répétition de séances sur un même thème, il a le droit de modifier d’une fois sur l’autre la structure de la séance afin d’éviter la monotonie engendrée par la répétition à l’identique de la même séance. Encore que l’expérience prouve qu’étant donnée la diversité des groupes d’étudiants, une même structure de séance peut aboutir à une certaine variété de déroulement. Des formules diverses peuvent être utilisées pour la structure d’une séance de TD et son déroulement. • Le problème peut être fourni pendant la séance ou auparavant, ce qui implique une préparation par les étudiants avant la séance. • Dans le même ordre d’idées, un prérequis, sous forme de lecture de documents avant la séance peut être exigé ou non et contrôlé, ou non, à l’aide d’une interrogation en début de séance. Sur ce plan, l’expérience prouve qu’il est très difficile d’obtenir une telle préparation par les étudiants d’une manière régulière et surtout à certaines périodes (préparation de contrôles de connaissances). Ainsi, Bagros [1987] considère qu’ « il est illusoire de demander aux étudiants de préparer les travaux dirigés ». • Le travail demandé peut se réaliser en groupe, individuellement ou en alternant ces deux modalités. L’intérêt majeur d’une séance de T.D. découlant de la dynamique de groupe et de l’interactivité des étudiants, il est souhaitable de limiter la durée de travail individuel en T.D. • Un rappel de notions théoriques peut être effectué de manière systématique ou occasionnelle, ou évité. • De même, l’évaluation des étudiants peut être systématique ou occasionnelle. Elle peut être La réalisation de l’enseignement diagnostique, sous forme d’auto-évaluation, ou sommative (avec notation). L’expérience prouve qu’il peut y avoir une distance parfois importante entre ce que l’enseignant pense que les étudiants savent ou ont compris et la réalité. En cours, les impératifs pratiques limitent grandement cette vérification. Il n’en est pas de même en travaux dirigés et il y a donc là une occasion privilégiée de vérifier aisément ce que les étudiants savent ou ont compris sur le thème traité. Cette vérification peut se faire par écrit, sous forme de brèves interrogations, ou par oral, mais alors en respectant certaines règles (cf. plus loin) pour éviter une impression fallacieuse. Quelle que soit la formule utilisée, on ne peut éviter : ! l’hétérogénéité entre les groupes d’étudiants se succédant en TD, avec des groupes de « bûcheurs » et des groupes de « dilettantes », surtout lorsque la constitution des groupes de TD est fondée sur le principe du libre choix entre étudiants ; ! une certaine hétérogénéité au sein de chaque groupe. Cette hétérogénéité n’est pas supprimée par l’exigence d’un prérequis ni par la distribution du problème avant la séance. Le moyen le plus pratique disponible pour diminuer les inconvénients dus à cette hétérogénéité au sein du groupe est le travail par équipes (ou sous-groupes) dans la mesure où, bien souvent, on assiste à une « prise en charge » des étudiants entre eux, très efficace. Ces éléments étant rappelés et la notion de la responsabilité de construction de la séance laissée entre les mains de l’enseignant étant érigée en principe fondamental, il est possible de suggérer un canevas comportant plusieurs étapes et pouvant être utilisé ou modifié à volonté. - que les réponses puissent être appréciées d’un coup d’œil. ! D’autre part, elle sert à la motivation des étudiants en leur faisant toucher du doigt des questions auxquelles ils devront savoir répondre, et elle permet d’évaluer ultérieurement l’ « efficacité » de la séance de TD si les étudiants sont soumis de nouveau à cette même auto-évaluation à la fin de la séance. • Si besoin, un bref rappel de notions essentielles, maintenu, supprimé ou développé en fonction d’une exploitation immédiate de l’auto-évaluation. Certes, ce rappel peut être réalisé sous forme d’un monologue. Mais il est bien préférable de le présenter sous forme d’un exposé interactif. Ceci consiste à poser des questions aux étudiants afin de faire apparaître l’état de leurs connaissances sur le sujet traité et à les conduire à bâtir ensemble le rappel nécessaire, grâce à la participation de chacun et à l’aide fournie par l’enseignant. Cette méthode possède le triple avantage : ! d’utiliser ce qui est déjà connu des étudiants (et donc d’éviter à la fois les redondances ou les ellipses d’un exposé de l’enseignant) ; ! de motiver les étudiants en les faisant participer activement ; ! de « raccrocher » les notions nouvelles aux concepts déjà possédés par les étudiants. • La phase de distribution du problème (inexistante si le problème a été fourni antérieurement). • La phase de travail individuel (prise de connaissance du problème, inutile si le problème a été distribué antérieurement) puis en sous-groupes, de durée variable. • La présentation des résultats des sous-groupes et leur discussion. • Une introduction destinée, comme lors d’un cours, à situer le thème de la séance et à en rappeler l’importance. Cette introduction doit également fournir une brève information sur la structure de la séance. • La sollicitation de toute question destinée à élucider les dernières interrogations pouvant subsister sur la séance. • Un rappel de(s) l’objectif(s) d’apprentissage de la séance. • Une brève auto-évaluation, identique à l’autoévaluation précédente, accompagnée du corrigé. La comparaison rapide des résultats des deux autoévaluations renseigne sur l’efficacité de la séance. • Eventuellement, une brève auto-évaluation. Si cette étape est utilisée, elle doit prendre peu de temps. Son intérêt est double : ! D’une part, elle permet à l’enseignant, si elle est bien conçue et immédiatement exploitable, de se faire une idée du niveau de connaissances du groupe sur le thème de la séance. Pour ce faire, il faut : - que les questions soient en petit nombre, - qu’elles portent strictement sur l’objectif d’apprentissage de la séance, • Le résumé des notions importantes de la séance. • Si besoin, une évaluation sommative portant soit sur la présente séance, soit sur la précédente. Le nombre d’étapes peut paraître élevé (et il est effectivement élevé), surtout si l’on y ajoute une pause, non indiquée mais pratiquement indispensable lorsque la durée de la séance est de 3 heures. Cependant, certaines étapes sont très brèves, d’autres peuvent être laissées de côté (par exemple : première autoévaluation). 31 La réalisation de l’enseignement 3. PREPARATION DE LA SEANCE La préparation de la séance pour la première fois demande un travail important. Celui-ci est beaucoup plus réduit pour les séances ultérieures et ne comporte alors que l’éventuelle prise en compte de modifications jugées souhaitables au cours du déroulement des séances. • Le travail essentiel porte sur l’élaboration du problème. Il doit correspondre parfaitement à l’(aux) objectif(s) d’apprentissage. Il doit être « motivant », c’est-à-dire donner envie de le résoudre. Son libellé doit être univoque. Il doit comporter toutes les informations nécessaires ou bien celles-ci doivent être préparées pour être fournies à la demande. Les supports visuels jugés nécessaires, notamment pour la discussion et l’élaboration de la solution, doivent également être préparés. La qualité du problème conditionne grandement la qualité de la séance. Comme dit Bagros [1987] : « L’idéal serait de pouvoir donner au groupe un matériau de travail avec lequel il aurait tellement envie de « jouer » qu’il n’y aurait plus ensuite qu’à le regarder faire en veillant un peu aux contraintes de temps ». Les durées envisagées pour chaque étape de la séance sont forcément approximatives et soumises à variation d’un groupe à l’autre. L’enseignant doit adapter ces durées aux performances de chaque groupe d’étudiants. En fonction de la nature du problème posé, la structure de la séance de TD (temps de travail en groupe-restitution) peut être différente : ! problème nécessitant un long temps de réflexion et de traitement de données : période longue de travail en groupe suivie d’une période de restitution ; ! problème comprenant une succession de questions ou à séquences successives fournies au fur et à mesure : alternance de brèves périodes de travail en groupe et de restitutions. Cette alternance limite le risque d’avoir des étudiants qui « décrochent » et qui restent « en dehors » de la séance pendant un temps long (risque quasi inévitable, surtout lorsque plusieurs sousgroupes travaillent parallèlement car leur vitesse de résolution n’est pas forcément identique). De toute manière, quelle que soit la structure retenue pour la séance, l’enseignant doit, à tout moment, adapter l’animation en fonction de ce qu’il perçoit du comportement du groupe. • La formule retenue pour la restitution est également importante. Elle dépend du mode d’organisation de la séance : ! tout le groupe travaille sur le même problème ; 32 ! deux sous-groupes travaillent sur le même problème ; ! deux sous-groupes travaillent problèmes différents ; sur deux ! plus de deux sous-groupes, etc. La période de restitution comporte un risque non négligeable de démobilisation d’une partie importante des étudiants ayant fait un effort et en profitant pour « souffler » ou ne se sentant pas concernés (en particulier, par un problème différent du leur). Un facteur de maintien de la motivation est, bien sûr, l’évaluation (informative ou sommative). Cette évaluation peut être appliquée au groupe qui présente la solution ; elle a l’inconvénient de ne pas solliciter l’autre groupe qui est censé écouter. Elle peut, au contraire, être appliquée au groupe qui écoute et qui est considéré comme l’indicateur de l’efficacité du groupe présentant sa réponse. • Il faut également préparer l’auto-évaluation, si son principe a été retenu. Les questions doivent être univoques, bien reliées à l’objectif d’apprentissage et la présentation des résultats rapidement exploitable. • Il faut enfin préparer l’évaluation sommative, lorsqu’elle est prévue. • Si un rappel est prévu, il est recommandé de le faire sous forme d’exposé interactif. Dans ce cas, il faut réfléchir aux principales réponses possibles des étudiants aux questions à leur poser et préparer les orientations à donner pour aboutir au résultat attendu. 4. RECOMMANDATIONS RELATIVES A L’ANIMATION DE LA SEANCE A l’inverse du cours, l’essentiel dans une séance de TD n’est pas ce que dit l’enseignant, ni comment il le dit, mais la façon dont il anime la séance. On peut donc lui recommander les comportements suivants. 4.1. GERER LA DISTRIBUTION DE LA PAROLE L’animation d’une séance de TD passe par la nécessité de disposer d’une liste des étudiants (ou, mieux, d’un « trombinoscope »). La façon de s’adresser à un étudiant dépend du degré de connaissance entre l’enseignant et le groupe et du tempérament de l’enseignant : utilisation du prénom des étudiants, ou du nom, ou d’une forme impersonnelle : « Qu’en pensez-vous ? », tutoiement, vouvoiement… C’est l’enseignant qui détermine les périodes : • de discussion libre entre les étudiants ; • de discussion organisée entre les étudiants et l’enseignant ; La réalisation de l’enseignement • d’exposé de l’enseignant ; • d’exposé d’un étudiant. A tout moment, il est responsable de la gestion de la parole. Pendant les phases de discussion libre entre les étudiants, en général, il n’intervient pas et laisse la discussion se dérouler dans l’ordre ou dans plus ou moins de « désordre ». Il intervient, bien sûr, si la discussion dérape et sort du thème de la séance. Pendant les phases de discussion organisée, ou d’exposé, il veille soigneusement à gérer la parole de façon que systématiquement une seule personne parle à la fois. Ceci peut nécessiter une certaine dose d’autorité (et peut être ressenti comme de l’autoritarisme), mais est indispensable car dès que deux personnes (et, a fortiori, davantage) parlent en même temps, la confusion s’installe car il n’est pas possible d’écouter correctement les propos de deux personnes s’exprimant simultanément. L’enseignant doit donc distribuer la parole, ce qui nécessite une certaine attention pour ne pas oublier des étudiants et ne pas faire d’injustice dans l’ordre des interventions. A condition que les interventions soient brèves et que la gestion de la parole soit bien faite, cette discipline ne gène pas la discussion ; au contraire, elle permet à chacun de s’exprimer et d’entendre correctement ce que disent les autres, y compris l’enseignant. 4.2. FAIRE PARTICIPER TOUS LES ETUDIANTS Ce point est différent du précédent. En effet, certains étudiants ne demandent jamais la parole. Il est facile de les identifier au sein du groupe pendant la séance (même s’il s’agit de la première séance du groupe). La simple gestion de la parole pour ceux qui la demandent ne suffit donc pas. Il faut s’arranger pour que pendant la séance tous les étudiants aient l’occasion de s’exprimer. Il faut donc solliciter plus particulièrement les « muets » et limiter les questions destinées aux « bavards » ou aux étudiants les plus dynamiques. 4.3. POSER DES QUESTIONS AUX ETUDIANTS Ces questions peuvent avoir des objectifs divers ; elles peuvent être destinées : • à permettre l’approfondissement d’un point en discussion ; • à sortir d’une impasse ou d’une mauvaise direction, en faisant naître le doute sur la valeur de l’orientation prise par les étudiants ; • à « récupérer » dans la séance un étudiant dont l’expression indiquait clairement qu’il s’était « échappé », et auquel on s’adresse ; • à vérifier ce que les étudiants ont compris. Cette notion a déjà été rencontrée et considérée comme importante. Pour être efficace (et seul le travail en petits groupes permet cette efficacité), il convient de ne pas se limiter à la classique question : « Tout le monde a compris ? » qui, en général, n’attire aucun écho et qui risque donc d’être interprétée comme la preuve que tous les étudiants ont parfaitement intégré ce que l’enseignant espérait leur faire atteindre. On peut donc recommander de systématiquement vérifier, bien sûr pour les points importants, dignes d’intérêt, ou réputés difficiles et souvent mal compris par les étudiants, la réalité de la compréhension en demandant spécifiquement à UN étudiant de résumer la notion correspondante. L’étudiant ne sera pas choisi parmi les plus performants du groupe, mais parmi ceux qui auront été identifiés pour avoir quelques difficultés, d’après leurs réponses ou leur comportement. Ceci conduit d’ailleurs à soulever une question à laquelle il n’est pas facile de répondre. Compte tenu de l’inévitable hétérogénéité de chaque groupe, en admettant que le niveau de chaque membre du groupe ait été correctement identifié, comment l’enseignant peut-il définir le niveau de performance qu’il se fixe pour la séance, en tenant compte de la contrainte horaire ? Les deux types de risques sont : • faire perdre du temps (et de l’intérêt pour la séance) à ceux qui connaissent déjà bien le sujet, car ils l’ont travaillé, au profit de ceux qui le connaissent peu ou pas ; • privilégier les étudiants ayant un certain niveau et leur permettre de bien progresser au cours de la séance, en laissant « patauger » ceux qui se trouvent en dessous du niveau désiré au début de la séance. Chacun peut apporter sa réponse en fonction de son tempérament, de la proportion d’étudiants en difficulté, du comportement du groupe (très coopératif ou peu actif), etc. Toujours est-il qu’en séance de TD, les enseignants doivent profiter de ce moment privilégié pour poser des questions à finalité variée. 4.4. ENCOURAGER LES REPONSES Ceci est important pour un bon fonctionnement de la séance et peut être obtenu : • En gratifiant les bonnes réponses par ! un mot : « oui », « d’accord »…, « bien », « bravo », ! une expression : « vous avez bien compris », « c’est exact »…, ! une mimique, un signe de tête (approbation, hochement de tête), un sourire (de satisfaction)… 33 La réalisation de l’enseignement • En accueillant « paisiblement » les mauvaises réponses, en tout cas, en ayant un comportement ne pénalisant en aucune façon les mauvaises réponses. Chaque étudiant doit se sentir libre de donner la réponse qui est la sienne, sans crainte d’être tourné en dérision devant ses camarades ou d’être rabroué ou critiqué. C’est sans doute un des points les plus délicats dans une séance de TD : obtenir la confiance des étudiants et l’assurance qu’ils peuvent exprimer leurs réponses sans « risque ». Cette confiance découle du comportement de l’enseignant qui a intérêt à créer (même si c’est difficile et apparemment contradictoire) une ambiance à la fois détendue, grâce à l’humour, et laborieuse, grâce à la motivation. 4.6. FAIRE DISCUTER LES ETUDIANTS ENTRE EUX La tendance naturelle des étudiants est de fournir la(les) réponse(s) à l’enseignant plutôt qu’aux étudiants. Or, le véritable travail attendu réside dans le dialogue entre étudiants, l’enseignant devant intervenir le moins possible. Il est donc souhaitable que l’enseignant fasse comprendre et agisse pour qu’un étudiant présente sa réflexion au reste du groupe (et non pas à l’enseignant) ou qu’un sous-groupe la présente à un autre sous-groupe ou au reste du groupe. Ceci nécessite que l’enseignant refrène son réflexe de répondre à toute question soulevée ou de rectifier luimême toute mauvaise réponse, et sollicite systématiquement le groupe ou l’avis d’un étudiant en particulier. • En essayant de créer une atmosphère détendue. Les étudiants s’exprimeront plus facilement si les sourires sont de la partie. Donc, on ne peut que recommander l’usage de l’humour, dans la mesure où l’enseignant sait le manier naturellement et où le groupe y est réceptif. 4.5. BIEN ACCUEILLIR QUESTIONS REÇUES ET GERER LES L’enseignant doit encourager les étudiants à poser des questions. Une séance de TD est en effet un moment privilégié pour permettre aux étudiants d’obtenir les réponses aux questions qu’ils se posent spontanément. Chaque étudiant doit donc avoir la possibilité de poser toute question relative au thème de la séance et d’obtenir la réponse exacte correspondante. Ceci ne signifie pas pour autant que c’est l’enseignant qui fournit les réponses. On peut même recommander que l’enseignant soumette systématiquement au groupe toute question soulevée spontanément par un étudiant et facilite, en la guidant, la genèse de la réponse par le groupe. Ce comportement a l’avantage de montrer aux étudiants comment raisonner pour bâtir la réponse à une question, à l’aide du bagage scientifique disponible, et de développer l’interaction plutôt que la passivité d’attente de la réponse par l’enseignant. Abbatt [1993] dit : « Moins l’enseignant explique luimême et plus les élèves découvrent par eux-mêmes, mieux cela vaudra ». Le seul inconvénient potentiel est le risque que les étudiants s’auto-limitent à poser des questions, en ayant compris qu’il s’agit d’autant de travail qu’ils se donnent (afin de trouver la réponse qui n’est pas fournie automatiquement par l’enseignant). 34 4.7. FOURNIR UNE RETRO-INFORMATION AFIN DE DISTINGUER CE QUI EST EXACT ET CE QUI EST FAUX Le fait d’essayer de faire trouver systématiquement les réponses par le groupe ne doit pas pour autant aboutir à l’absence de réponse ou à une réponse erronée. Les étudiants ont besoin d’obtenir une réponse claire et exacte, quitte à ce qu’elle prenne plus de temps que lors d’une réponse fournie directement par l’enseignant. Il importe donc que l’enseignant soit attentif à faire percevoir et enregistrer la bonne réponse par le groupe à la fin de la réflexion et à compléter, si besoin, les éléments fournis par les étudiants. Une récapitulation des points essentiels rencontrés pendant la séance est nécessaire. Elle peut être faite par l’enseignant ou, mieux, demandée à un étudiant et « encadrée » par l’enseignant. Il reste à évoquer l’évaluation d’une séance de TD. 5. EVALUATION D’UNE SEANCE DE TD On peut évaluer le travail des étudiants ou celui de l’enseignant. En fait, l’évaluation du travail des étudiants renseigne en même temps sur celui de l’enseignant. 5.1. EVALUATION DES ETUDIANTS Elle passe par une auto-évaluation (avant-après) ou par une évaluation sommative. L’auto-évaluation avantaprès permet de connaître le niveau du groupe au début de la séance et les acquis de la séance. La réalisation de l’enseignement 5.2. EVALUATION DE L’ENSEIGNANT Les caractéristiques d’une « bonne » séance de TD recoupent en partie celles d’un bon cours et comprennent, par ailleurs, des aspects spécifiques. • le tableau V : Caractéristiques attendues d’une « bonne » séance de TD ; • l’annexe V : Questionnaire d’évaluation d’une séance de TD. Elles sont présentées dans : TABLEAU V Caractéristiques attendues d’une « bonne » séance de TD Qualité pédagogique Communication Déroulement de la séance Animation de la séance Aides pédagogiques Attention aux étudiants • Voix • Regard Volume : suffisant Débit : satisfaisant Articulation des mots Modulation du ton, du volume, du débit Parcourant l’auditoire • Corps Librement mobile • Introduction Situant le sujet dans son contexte • Objectif(s) d’apprentissage Présentation • Lien avec l’enseignement théorique A faire • Problème Présentation puis gestion des réponses • Récapitulation appropriée De l’essentiel • Distribution de la parole Un seul intervenant à la fois • Sollicitation des étudiants Faire participer tous les étudiants • Pose de questions Approfondissement, vérification de compréhension • Encouragement des étudiants Adapté aux réponses, mais toujours positif • Aide des étudiants à trouver les réponses par eux-mêmes Maïeutique • Aide des étudiants à apprendre les uns des autres Stimulation de la discussion entre étudiants • Mise en évidence des réponses exactes Souci de faire apparaître la réponse exacte à chaque question soulevée par les étudiants ou l’enseignant • Documents Adaptés aux objectifs d’apprentissage • Transparents De qualité et bien utilisés • Tableau • Diapositives et vidéocassettes Utilisé en respectant les recommandations Bien utilisées, si utilisées • Informations Fournies à l’avance (thème, enseignant…) • Horaires • Disponibilité pour les étudiants Contenu • Structure de la séance • Problème posé • Facteur de motivation Correspond effectivement à un travail de réflexion des étudiants en interactivité Adéquation par rapport aux objectifs d’apprentissage Mise en situation professionnelle III - TRAVAUX PRATIQUES Comme le propose l’annexe IV, les séances de T.P. devraient être réservées à des situations professionnelles exigeant une habileté manuelle chez une majorité de vétérinaires en exercice. Le déroulement d’une séance de T.P. et les activités des étudiants pendant la séance sont différents de ceux d’une séance de T.D. Certes, il est logique que, comme pour une séance de T.D., l’enseignant, en début de séance, situe le thème de la séance et en rappelle l’importance. Qu’il rappelle l’(les) objectif(s) d’apprentissage de la séance. 35 La réalisation de l’enseignement manuelle intense, d’intérêt limité, sans temps suffisant de réflexion et de compréhension réelle des opérations effectuées. Eventuellement qu’il fasse une brève auto-évaluation et un rappel des notions fondamentales nécessaires pour la compréhension de la séance, comme il le fait pour une séance de T.D. La qualité d’une séance de T.P. réside tout d’abord dans une bonne adéquation entre les manipulations demandées aux étudiants et le besoin de l’activité manuelle correspondante lors des activités professionnelles ultérieures. Mais, après la fourniture des informations nécessaires pour les manipulations à effectuer, le travail devient différent de celui d’une séance de T.D. et passe par la phase de manipulation des objets, des appareils ou des animaux (vivants ou morts) qui constitue le cœur de la séance. Les autres indicateurs de qualité proposés figurent dans l’annexe VI qui présente un questionnaire d’évaluation d’une séance de T.P. Le risque, souvent rencontré dans une séance de T.P., est celui d’une insuffisance de temps pour un grand nombre de manipulations : ceci conduit à une activité IV - CLINIQUES L’enseignement de la clinique peut faire appel à plusieurs formes pédagogiques : cours, T.P., T.D., mais l’essentiel réside dans des séances en présence d’animaux malades. Ces séances peuvent elles-mêmes revêtir plusieurs formes : Quelle que soit la modalité pratique de cet enseignement clinique, les bonnes pratiques à respecter concernent les différents acteurs de ces formes d’enseignement qui sont plus nombreux que lors des classiques séances de cours ou de T.D. qui ne rassemblent qu’enseignants et étudiants. • séances de consultations publiques (générales ou spécialisées) ; L’annexe VII fournit l’ensemble des indicateurs proposés par un groupe de travail enseignants-étudiants au CEP de l’Ecole d’Alfort, après étude des publications nord-américaines sur l’évaluation des enseignements cliniques vétérinaires [Ruoff et al., 1992 ; Fossum et al., 1993 ; Hubbell et Hudson, 1995]. • visites d’animaux hospitalisés ; • présentation de cas cliniques en amphithéâtre ; • pour les opérations chirurgicales : participation active à l’opération ou observation passive ; • pour les animaux de rente : visite d’élevage… V - METHODES UTILISANT L’INFORMATIQUE détecter ses erreurs, de lui en faire prendre conscience pour le ramener dans la bonne voie. Ils mémorisent le trajet parcouru, les bonnes et les mauvaises réponses. Ils permettent à l’étudiant de s’auto-évaluer, et à l’enseignant de suivre à distance la progression de chacun, par le biais d’un serveur. L’apparition de la micro-informatique, à partir des années 1960, a vu naître des produits à visée pédagogique, alors qualifiés de logiciels « d’Enseignement Assisté par Ordinateur ». Des logiciels simples ont été et sont utilisés en présence de l’enseignant dans le cadre de séances classiques de travaux dirigés. Un certain nombre de logiciels permettent actuellement de développer facilement ce type d’environnements sans nécessiter une programmation intégrale. L’augmentation de la puissance des ordinateurs, le développement de l’Internet, et les progrès de la psychologie cognitive permettent maintenant d’exploiter l’outil informatique afin de créer des systèmes interactifs complexes, regroupés sous le vocables de « plates-formes de formation ouverte à distance ». Ces outils sont capables de proposer aux étudiants, en l’absence de l’enseignant, des exercices, des études de cas, voire des problèmes complexes simulant l’activité professionnelle et, surtout, capables de s’adapter à la progression individuelle de chacun, de Ces outils n’impliquent pas la disparition de l’enseignant, mais un changement de position ; d’acteur, dans les méthodes expositives, il devient animateur dans les méthodes interrogatives, tuteur (méthodes actives), et se transforme en scénariste dans les systèmes de formation à distance. Les compétences requises dépassent le cadre de ce guide. & 36 L’évaluation des acquis des étudiants L’EVALUATION DES ACQUIS DES ETUDIANTS 1. DEFINITIONS Il existe de très nombreuses définitions de l’évaluation, selon le contexte dans lequel elle se situe. Dans le cadre de ce guide, la définition qui pourrait le mieux convenir est la suivante : L’évaluation est un jugement outillé en vue d’une prise de décision éclairée correspondant à des buts fixés a priori. Outillé : un adage dit : « il n’y a pas de bon ouvrier sans de bons outils ». En matière d’évaluation aussi, le choix des outils, des instruments de mesure est déterminant. Evaluer, c’est mesurer, ou estimer, mais dans tous les cas, comme avec tout instrument de mesure, c’est faire une erreur qu’on tentera de limiter le plus possible, afin que la performance de l’étudiant à l’examen soit le meilleur reflet de sa compétence réelle. Eclairée : la décision n’est pas arbitraire. Elle repose sur un ensemble de critères précis, qu’un autre évaluateur pourrait utiliser avec le même résultat. La subjectivité ne peut être éliminée. Elle doit cependant être limitée. Buts : la prestation n’est évaluée que par son écart avec une prestation idéale espérée, reflet direct de la compétence voulue pour le professionnel formé. Autrement dit, dans notre système de formation, il n’y a pas d’évaluation possible sans une définition des objectifs d’apprentissage. A priori : ces objectifs sont clairement identifiés avant la séance d’évaluation. Ils ont été annoncés et, dans l’idéal, les élèves se les sont appropriés et savent ainsi très exactement ce que l’on attend d’eux. Ils accepteront mieux l’ajournement, s’ils ont les moyens de se rendre compte de leur insuffisance. Différentes expressions existent pour désigner les opérations qui consistent à évaluer les compétences des étudiants, soit d’une manière générale : « examens », « contrôles de connaissances... », soit d’une manière plus précise ou plus spécifique : « évaluation diagnostique », « évaluation formative », « évaluation sommative », etc. Le moment, les conséquences, les modalités de l’évaluation des étudiants peuvent être très variés. Quels qu’ils soient, une évaluation doit toujours être en parfaite harmonie avec les objectifs d’apprentissage fournis aux étudiants, et avec le contenu de la formation, selon la figure 1 (cf. introduction). L’objet n’est pas ici de savoir comment se place l’étudiant par rapport au reste de la promotion, par rapport à l’étudiant qui a été évalué juste avant lui, etc. Ce type d’évaluation (dite normative), peut s’adapter à un enseignement de culture générale. Dans une formation professionnelle, la seule question est de savoir s’il a atteint les objectifs d’apprentissage qui lui ont été assignés. Il s’agit d’une évaluation critériée, les critères étant normalement décrits dans les objectifs (cf. « L’utilisation des objectifs d’apprentissage »). 2. TYPOLOGIE En ce qui concerne le moment, une évaluation peut avoir lieu avant, pendant ou après la formation. Il y a ainsi trois grands types d’évaluation (tableau VI). • Avant, il s’agit de l’évaluation diagnostique dont les objectifs sont : ! d’informer l’enseignant sur le spectre de compétence de chaque étudiant , dans le domaine considéré, et par conséquent sur celui du groupe. Ceci permet à l’enseignant d’adapter son enseignement en fonction des résultats de cette évaluation ; ! d’informer l’étudiant sur son niveau en début de séquence pédagogique, sur ce que l’on attend de lui et, par là même, d’aider à le sensibiliser, à le motiver pour fournir les efforts nécessaires ; ! dans certaines formations, de pouvoir refuser l’étudiant qui n’aurait pas le niveau minimum requis pour pouvoir bénéficier pleinement de l’enseignement. • Pendant, il s’agit de l’évaluation formative dont les objectifs sont voisins des précédents : l’objectif essentiel est d’informer l’étudiant sur son degré d’atteinte des objectifs d’apprentissage ; un autre objectif est d’informer l’enseignant, ce qui lui permet, comme dans le cas précédent, en cas de besoin, de compléter son enseignement en fonction des résultats. Cette évaluation formative peut n’être destinée qu’aux étudiants (premier objectif et, dans ce cas, il s’agit d’une stricte auto-évaluation), ou être également disponible pour l’enseignant et, ce, de manière individuelle identifiée ou de manière collective (anonyme) ; l’informatique autorise l’usage de systèmes d’évaluation pendant le déroulement même de la formation, donnant en temps réel les réponses des participants. • Après, il s’agit de l’évaluation sommative dont l’objectif est d’informer l’enseignant sur l’identité des étudiants ayant atteint les objectifs de manière jugée satisfaisante et, par conséquent, de ceux jugés non satisfaisants. 37 L’évaluation des acquis des étudiants TABLEAU VI Fonctions comparées des trois types d’évaluation Evaluation diagnostique Evaluation formative Evaluation sommative L’étudiant Eviter d’aller à l’échec. Auto-évaluation. Faire reconnaître compétence. L’enseignant Orienter. Adapter son enseignement. Evaluer son enseignement. L’institution Eviter les surcoûts. Surveiller l’enseignement. Délivrer le diplôme Harmoniser les examens. En ce qui concerne les conséquences pour l’étudiant, il faut distinguer les évaluations dont la fonction est informative (autoévaluation) de celles (examens) qui peuvent conduire à une sanction (nécessité de se présenter de nouveau à l’évaluation, voire de suivre de nouveau la formation) ou à un diplôme « certifiant » aux plans légal et social l’acquisition de connaissances, de compétences, voire conférant un monopole d’activité (exemple : exercice de la médecine et de la chirurgie des animaux). 3. RISQUES L’erreur commise lors de la mesure amène à évoquer brièvement les risques qu’on prend lorsque l’on évalue un étudiant. • Première possibilité : la performance mesurée est proche de la compétence réelle de l’étudiant. Tout va pour le mieux. • Deuxième possibilité : on reconnaît une compétence qui, en réalité, n’existe pas. C’est probablement le plus grave, contrairement aux apparences, et aux réclamations habituelles des étudiants. On peut l’assimiler au « risque de première espèce » (affirmer qu’un résultat est significatif alors qu’il ne l’est pas). • Troisième possibilité : refuser une compétence qui, en réalité, est acquise. Elle a moins de conséquences pour l’enseignant, mais pas pour l’élève ! Elle est assimilable au « risque de deuxième espèce » (affirmer qu’un résultat n’est pas significatif alors qu’il l’est). Une bonne connaissance de l’intérêt et des limites des outils d’évaluation employés, et de ses propres défauts et limites en phase de correction, est donc indispensable pour tenter de limiter ces risques. 4. MODALITES Les modalités peuvent être très variées, orales, écrites, pratiques et nous y reviendrons en détail. Classiquement, on distingue les « examens théoriques » et les « examens pratiques » (et/ou cliniques). 38 sa Les premiers correspondent à l’évaluation des connaissances et de leur utilisation dans différentes situations. Logiquement, ils sont utilisés après un enseignement sous forme de cours et de travaux dirigés. Les seconds correspondent à l’évaluation de compétences vis-à-vis d’objets (matériel, appareils, réactifs...) ou d’êtres vivants (animaux ou cadavres d’animaux, dans le cadre de la médecine vétérinaire). Logiquement, ils sont employés pour vérifier l’atteinte d’objectifs d’apprentissage correspondant à des séances de travaux pratiques ou de cliniques. Dans l’idéal, l’évaluation des premiers doit être « pertinente, objective, reproductible, explorer un champ de connaissances étendu, explorer les qualités d’expression et de synthèse, et être facile à corriger » [Saindelle, 1987] : Pertinente : les questions posées doivent correspondre exclusivement aux objectifs d’apprentissage fournis au début de la formation. Objective : les modalités de correction (dont les consignes de corrections) doivent conduire à la même note pour deux prestations semblables. Reproductible : la note ne doit pas varier en fonction du temps pour un même correcteur (début et fin des copies ou de la séance) (répétabilité) ou entre plusieurs correcteurs (reproductibilité). Couvrir une large partie du programme de formation : le facteur chance (ou malchance) a un rôle inversement proportionnel à l’étendue du programme soumise effectivement à évaluation. Explorer les qualités de synthèse et d’expression : les questions posées ne doivent pas se borner à vérifier les connaissances factuelles. Elles doivent permettre aussi d’apprécier la capacité de synthèse et de gestion de l’information (mémorisée ou accessible) ainsi que la qualité de l’expression. Les épreuves rédactionnelles, par exemple, permettent cette évaluation. Facile à corriger : ceci facilite les qualités d’objectivité et de reproductibilité. Ceci peut également participer au maintien de la motivation des enseignants pour produire une évaluation de qualité. L’évaluation des acquis des étudiants Quelles que soient les évaluations, leur préparation devrait se faire d’une manière concertée entre les enseignants ayant participé à la formation. • du coefficient de l’épreuve par rapport aux autres épreuves ; Toute épreuve écrite, accompagnée du corrigé et du barème de correction proposés, devrait être soumise à des collègues, avant son utilisation. • des principes de notation (proportionnalité ou non de la note au pourcentage de réponses satisfaisantes, points négatifs…). Les évaluations sommatives devraient pouvoir bénéficier de la contribution d’une personne compétente n’ayant pas participé à la formation. Elles devraient également conduire à la communication du corrigé aux étudiants. Enfin, toute copie devrait être accessible à son auteur, après la correction. Quelles que soient les modalités de l’évaluation, les étudiants doivent être informés suffisamment longtemps à l’avance : • du type d’épreuve(s) ; Les modalités habituelles des évaluations théoriques sont les épreuves orales, les épreuves rédactionnelles, les questions à choix multiples (QCM) et les questions à réponse ouverte et courte (QROC). Après une brève description, les avantages et les inconvénients de ces quatre formes d’évaluation seront passés en revue. I - LES EPREUVES ORALES Elles consistent en la présentation orale d’une question. Les modalités peuvent en être très diverses, depuis la brève question d’examen oral individuel jusqu’à la soutenance de thèse. Habituellement, la question à traiter est tirée au sort. La présentation peut se faire avec ou sans préparation. Si un temps de préparation est accordé, les notes et documents peuvent être autorisés ou non. Le temps de préparation est souvent de l’ordre de 10 à 20 minutes, celui de présentation de l’ordre d’une dizaine de minutes. Lorsqu’un grand nombre de personnes est à soumettre à une épreuve orale, il est difficile d’augmenter le temps de présentation. En revanche, dans des cas particuliers (présentation de stage...), un temps plus long peut être accordé. Le temps de présentation peut être utilisé de manière très diverse : • il peut s’agir d’un exposé, sans support visuel et sans discussion, • ou bien d’un exposé accompagné d’une discussion, en proportions variables ; • une autre formule consiste à demander un plan détaillé de la question à traiter sur un tableau, et après sa consultation rapide, à utiliser l’essentiel du temps disponible pour une discussion portant sur les parties du plan choisies pour approfondissement. Les avantages et inconvénients des épreuves orales classiques sont indiqués dans le tableau VII. Bien sûr, il s’agit de la seule épreuve permettant d’évaluer les aptitudes à la communication orale. Etant donné la subjectivité liée à ce type d’évaluation, il est souhaitable que les épreuves orales se déroulent devant un jury d’au moins deux personnes. Cependant, même dans ce cas, il est difficile d’éviter le biais résultant de la succession de deux prestations de niveau très différent. Compte tenu du temps de passage nécessaire, les épreuves orales « ne sont quasiment plus pratiquées dans les facultés de médecine, à l’exception des épreuves pratiques et des examens de stage » [Saindelle, 1987] et l’on peut penser que cette évolution sera également constatée dans les Ecoles vétérinaires. 39 L’évaluation des acquis des étudiants TABLEAU VII Avantages et inconvénients des quatre principales formes d’évaluation théorique Avantages Epreuve orale • Pour l’étudiant QCM QROC • Manque d’objectivité. • Questions différentes selon les personnes. . Possibilité d’adapter sa réponse en fonction des éventuelles réactions de l’enseignant. • Faible couverture du programme (en général). . Favorise les personnes à l’aise en communication orale. • Temps considérable nécessaire. . Développe les capacités d’expression orale. • Reproductibilité limitée de la notation. • Epreuve écrite rédactionnelle Inconvénients Pour l’enseignant . Permet d’approfondir spécifiquement des zones de connaissances floues. . Permet d’évaluer : les connaissances dans un domaine précis, la communication orale, le raisonnement, l’adaptabilité et les réactions à des questions. • Permet d’évaluer les capacités d’expression écrite et de synthèse. • Le champ de connaissances exploré peut être restreint. • Question identique pour tous. • Difficulté de correction. • Reproductibilité limitée de la notation. • Temps important nécessaire pour la correction. • Permet l’exploration d’un champ de connaissances étendu. • Préparation demandant beaucoup de temps et de soin. • Permet d’explorer différentes capacités : mémorisation, compréhension, interprétation de données... • Difficulté de trouver des réponses fausses et crédibles. • • Epreuve permettant l’objectivité. Impossibilité d’évaluer d’expression et de synthèse. • Bonne reproductibilité. • • Questions identiques pour tous. Biais lié au hasard et à la vraisemblance des propositions de réponse. • Rapidité de la d’automatisation. • Permet d’exploration d’un champ de connaissances étendu. • Travail important de préparation. • • Permet d’explorer différentes capacités : mémorisation, compréhension, interprétation de données... Quasi impossibilité d’évaluer les capacités d’expression et de synthèse. • Epreuve permettant l’objectivité. • Bonne reproductibilité. • Questions identiques pour tous. • Facilité de correction. correction et les capacités possibilité II - LES EPREUVES ECRITES REDACTIONNELLES Elles consistent à traiter par écrit une (ou plusieurs) question(s), sous forme de rédaction. Selon les cas, elles peuvent se faire avec ou sans notes et documents. Elles peuvent correspondre à des questions très diverses, du type : 40 • Question de cours, portant sur un chapitre unique, en vue d’évaluer essentiellement les connaissances, en l’absence de notes et documents. Cette forme a l’inconvénient d’être davantage une question « récitationnelle » qu’une question rédactionnelle ; L’évaluation des acquis des étudiants • Question de synthèse, pouvant porter sur une grande partie du programme, privilégiant la réflexion et compatible avec l’usage de notes et documents ; • Etude de cas, permettant d’apprécier la capacité de gestion des connaissances et des informations en présence d’une situation donnée, avec ou sans notes et documents. Elle se prête également à l’analyse critique de l’information. Ces épreuves peuvent être effectuées individuellement ou en petits groupes, dans des conditions strictes (en salle) ou libres (sujet fourni X heures, jours ou semaines à l’avance et traité librement). Les avantages et inconvénients des épreuves écrites rédactionnelles classiques (individuelles, en salle...) sont indiqués dans le tableau VII. Lorsque le travail est fait par groupes, avec préparation libre, les sujets peuvent être différents. Cette modalité expose au risque de favoriser les « parasites » qui laissent travailler les autres. Une solution consiste à avoir plusieurs épreuves de ce type, avec permutation pour la constitution des groupes. La double correction est souhaitable. III - LES QUESTIONS A CHOIX MULTIPLES (QCM) Il s’agit de questions accompagnées de plusieurs propositions de réponse entre lesquelles on doit effectuer un choix. Habituellement, chaque question (énoncé) comporte 5 propositions de réponse (compléments). Selon les questions, la réponse peut être unique (une seule bonne réponse et des mauvaises réponses ou leurres) ou multiple. Seules seront évoquées les QCM à réponse simple (unique ou multiple). Les autres types de QCM (questions associées, à réponses groupées, avec relation de cause à effet) ne sont pas traitées et sont simplement signalées dans l’annexe VIII. Les modalités proposées pour la réponse peuvent varier (pour une même question-réponses). Exemple pour une QCM à réponse unique : • Chez les bovins, l’excrétion salivaire présymptomatique du virus rabique (cocher la proposition exacte) : n’existe pas est au maximum de 10 jours a lieu pendant 3 jours peut atteindre un mois ne dure que 24 heures • Chez les bovins, l’excrétion salivaire présymptomatique du virus rabique (cocher une case pour chaque proposition) : Vrai Faux n’existe pas est au maximum de 10 jours a lieu pendant 3 jours peut atteindre un mois ne dure que 24 heures Lorsque la réponse est unique, avec cinq propositions de réponse la probabilité de trouver la bonne réponse par le simple fait du hasard (tirage au sort) est de 20 p. cent. Lorsque la réponse est multiple, elle n’est plus que de l’ordre de 3 p. cent. Il est nécessaire de tenir compte du risque de réponse aléatoire satisfaisante, dans le barème de correction, notamment pour les questions à réponse unique (cf. annexe VIII). La correction de QCM peut s’effectuer par proposition indépendante (point attribué pour chaque réponse exacte) ou par question (point(s) attribué(s) uniquement si l’ensemble des réponses à la question sont exactes). Avant de noter, il est souhaitable de connaître le coefficient de réussite1 de chaque proposition prise isolément, pour avoir une idée du niveau de la difficulté ressentie par les étudiants pour chaque proposition. Ainsi, si les coefficients de réussite pour les 5 propositions de réponse à une question sont : Proposition 1 : Proposition 2 : Proposition 3 : Proposition 4 : Proposition 5 : 87 p. cent 92 p. cent 85 p. cent 7 p. cent 79 p. cent la proposition 4 correspond à une notion beaucoup plus mal perçue (ou comprise) que les 4 autres. Si cette proposition concerne une notion importante, d’un objectif prioritaire, la notation doit la prendre en compte et, bien sûr, il sera nécessaire de revenir, d’une manière ou d’une autre (par exemple, par un commentaire de correction, affiché) sur le concept correspondant. En revanche, si cette proposition porte sur un détail, on peut envisager de l’annuler. Les avantages et les inconvénients des QCM sont présentés dans le tableau VII. Des recommandations pour la préparation des QCM sont fournies dans l’annexe VIII. 1 Le coefficient de réussite, ou taux de réussite, correspond au pourcentage d’étudiants ayant fourni la réponse attendue. 41 L’évaluation des acquis des étudiants IV - LES QUESTIONS A REPONSE OUVERTE ET COURTE (QROC) Cette liste doit être étudiée par le responsable de l’épreuve (s’il n’est pas lui-même correcteur), afin de trancher à chaque fois entre les deux opinions présentées de façon anonyme. Une façon de limiter le nombre de « litiges » consiste à avoir des consignes de correction établies de manière concertée par les deux correcteurs. Il s’agit de questions auxquelles une réponse courte doit être fournie librement. Exemple : Question : Quelle est la durée maximale d’excrétion salivaire présymptomatique du virus rabique chez le renard ? Les litiges peuvent également être résolus par discussion entre les correcteurs. Réponse : un mois. Les réponses attendues sont, comme l’indique l’intitulé, courtes : un mot, ou quelques mots, au maximum deux lignes. Les avantages et les inconvénients des QROC sont présentés dans le tableau VII. Habituellement, l’espace laissé sur la copie du QROC indique à l’étudiant la place dont il dispose pour la réponse ; Des recommandations pour la préparation des QROC sont indiquées dans l’annexe IX. Les questions, elles, peuvent être plus longues, comporter un tableau, une figure, etc. # La réponse fournie est jugée sur un mode binaire, satisfaisante ou non. Le tableau VIII présente de manière comparative les qualités des quatre principales formes d’évaluation théorique. On y constate qu’aucune de ces quatre formes ne réunit l’ensemble des qualités attendues. C’est la raison pour laquelle aucune d’elles ne devrait être utilisée de manière exclusive et que l’on peut recommander de les associer. Pour chaque question, il est nécessaire de disposer de la réponse attendue et de ses différentes versions acceptables. Ainsi, pour l’exemple cité plus haut, la réponse attendue est : « un mois », mais des réponses acceptables sont « 4 semaines », « 28 jours »... Certains recommandent que les QROC fassent l’objet d’une double correction indépendante et aveugle. Dans ce cas, les jugements des correcteurs doivent être placés sur des feuilles à part. L’étape suivante consiste à établir la liste des « litiges », c’est-à-dire la liste des copies et des questions pour lesquelles les réponses ont été jugées de façon opposée par les deux correcteurs. Pour une évaluation diagnostique, compte tenu des contraintes de temps, on peut accepter de privilégier les QCM (et, à la limite de n’utiliser que ce type d’épreuve). Une évaluation sommative mériterait d’associer systématiquement épreuve écrite rédactionnelle (pas forcément très longue), QCM et QROC. TABLEAU VIII Présentation comparative des qualités des quatre principales formes d’évaluation théorique + : faible ; ++ : moyen ; +++ : bon Epreuve orale Epreuve écrite réactionnelle QCM QROC • Objectivité + ++ +++ +++ • Reproductibilité + + +++ +++ • Largeur du champ de connaissances exploré ++ ++ +++ +++ • Evaluation des qualités d’expression +++ +++ + + • Evaluation des capacités de synthèse ++ +++ + + • Commodité de correction + + +++ ++ Le niveau de qualité proposé peut paraître parfois arbitraire et discutable (exemple : largeur au champ de connaissances exploré à l’aide d’une épreuve orale) ; cependant, il correspond à ce qui est souvent rencontré, compte tenu de contraintes pratiques (exemple : la durée de l’épreuve orale est souvent nécessairement brève). 42 L’évaluation des acquis des étudiants Enfin, une évaluation formative pourrait, en fonction des contraintes à gérer, se rapprocher de l’une ou l’autre formule. Ainsi, dans une séance de travaux dirigés, il est possible de recourir brièvement aux mêmes QCM en début et en fin de séance : la comparaison des scores initial et final de chaque étudiant permet à chacun de situer son acquis et les insuffisances résiduelles. La comparaison de ces scores pour l’ensemble du groupe informe l’enseignant sur « l’efficacité » de la séance et sur les points demeurant mal saisis. Les scores initiaux peuvent également être utilisés par l’enseignant, en début de séance, pour sensibiliser le groupe sur l’hétérogénéité des réponses ou l’abondance des non réponses, en vue d’une motivation d’obtention de meilleurs scores lors de l’évaluation en fin de séance. CONCLUSION des étudiants, et la finalité de ce document est d’aider à atteindre un tel objectif ; mais il faut également avoir conscience du degré d’incertitude de toute note. Ce texte n’avait pas d’autre ambition que de rappeler les bases (modalités, avantages, inconvénients) de l’évaluation des étudiants, sans entrer dans une réflexion docimologique approfondie. En épidémiologie, lors de mesure sur un échantillon extrait d’une population, la règle est d’exprimer le résultat avec son intervalle de confiance (la « fourchette »), au sein duquel se trouve la véritable valeur de la population. L’évaluation d’un étudiant se révèle assez comparable à cette démarche : il s’agit d’évaluer ses performances à partir d’un « échantillon ». Les modalités du choix de cet échantillon soumis à évaluation sont importantes, afin d’éviter d’aboutir à un résultat biaisé. Mais l’expression du résultat devrait également définir la précision de l’évaluation et, pourquoi pas, comprendre un intervalle de confiance. L’évaluation des étudiants demeure une opération difficile, et sa traduction mathématique, donnant parfois l’impression d’une grande précision (deux chiffres après la virgule), ne devrait pas pour autant engendrer une confiance aveugle dans les chiffres : les étudiants dont les notes sont un peu au-dessus de la moyenne (et jugés « satisfaisants ») n’ont pas forcément fourni des prestations réellement différentes de ceux dont les notes sont un peu en dessous (et classés comme « non satisfaisants »). Certes, il faut essayer de traduire en notes les plus exactes possibles les connaissances et performances # 43 DEUXIEME PARTIE L’EVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT L’évaluation de l’enseignement, en médecine vétérinaire comme dans d’autres domaines, peut se faire à différents niveaux et selon diverses modalités. Il peut s’agir de l’évaluation : • • • • des enseignants ; d’enseignements, c’est-à-dire de différentes parties de l’enseignement fourni par un établissement ; de l’enseignement, c’est-à-dire de l’ensemble de la formation dispensée par l’établissement ; de l’établissement lui-même. Les pages qui suivent se limitent à l’évaluation des enseignants. 45 L’évaluation des enseignants L’EVALUATION DES ENSEIGNANTS L’évaluation des enseignants peut se concevoir de différentes façons, tant dans les principes que dans ses modalités (comme pour les étudiants). I - PRINCIPES ET MODALITES ! ! En ce qui concerne les principes, on peut distinguer comme principales catégories : • Une auto-évaluation ; En ce qui concerne les modalités, il existe deux grandes catégories, possédant chacune ses avantages et ses inconvénients : • l’évaluation par les étudiants ; • Une évaluation volontaire, facultative, ne conduisant qu’à une information confidentielle réservée à l’enseignant, ou dont les résultats sont transmis à une (des) instance(s) administrative(s) dotée(s) de pouvoir dans la promotion des enseignants ; • l’évaluation par expert (pair ou non). Les avantages et inconvénients de ces deux catégories sont résumés dans le tableau IX. Sur ce tableau, il apparaît clairement que l’évaluation par les étudiants est moins performante que celle par expert, mais qu’elle est plus facile à organiser. • Une évaluation obligatoire appliquée à l’ensemble des enseignants (et demeurant confidentielle ou utilisée pour la promotion) ou à certains d’entre eux, sur décision administrative. Par conséquent, dans un établissement qui aborde l’évaluation des enseignants, il est sans doute plus facile de commencer la démarche (en plus de l’autoévaluation) en mettant en place l’évaluation par les étudiants avant d’organiser celle par expert. Dans un établissement n’ayant jamais pratiqué l’évaluation des enseignants, il est sans doute souhaitable que cette gamme soit parcourue lentement, progressivement, en laissant les esprits s’habituer peu à peu à ce type de démarche. TABLEAU IX Avantages et inconvénients des évaluations des enseignants par les étudiants ou par expert Avantages Evaluation par les étudiants Evaluation par expert Inconvénients • Facile à mettre en œuvre • Peu coûteuse • Fiable en ce qui concerne la qualité pédagogique • Pertinente, notamment pour le contenu • Evaluation moins satisfaisante pour le contenu • Difficile à organiser • Plus coûteuse II - ETENDUE DE L’EVALUATION L’évaluation des enseignants devrait porter sur l’ensemble de la démarche pédagogique et non pas seulement sur l’activité pédagogique au cours d’une forme d’enseignement (cours, TD…). Elle devrait donc concerner les quatre étapes de la démarche : • • • • définition des besoins ; objectifs d’apprentissage ; enseignement ; évaluation des acquis. 47 L’évaluation des enseignants • parce qu’un score plus faible, de l’ordre de 10 ou 20, risque de conduire à des décimales ; L’évaluation des enseignants devrait être quantitative pour permettre l’appréciation de l’évolution des performances d’un même enseignant au cours du temps. Par ailleurs, lors d’évaluation statutaire, ceci permet de situer les enseignants les uns par rapport aux autres. • parce qu’un score plus élevé, de l’ordre de 1000, est sans doute superflu ; • parce qu’une échelle de 0 à 100 est aisément perceptible. Bien sûr, la traduction chiffrée de la qualité des prestations d’un enseignant est délicate. Elle comporte inéluctablement une part d’incertitude et une part d’arbitraire : Mais un autre score total pourrait être tout aussi bien utilisé. Pour un score total de 100, la figure 8 indique l’ordre de grandeur des poids respectifs de chacune des quatre étapes. • d’incertitude, car (comme d’ailleurs pour l’évaluation des étudiants), il n’est pas possible de prétendre traduire exactement par un chiffre précis chacun des indicateurs de qualité ; Ces poids respectifs sont à fixer après discussion et concertation. • d’arbitraire, car il faut passer par la détermination de « poids » attribués aux différents indicateurs de qualité et les avis sont forcément divers. L’évaluation par les étudiants est jugée pertinente pour la réalisation de l’enseignement et pour le contrôle des acquis. Elle l’est moins (cf. figure 8) pour les deux premières étapes et, par conséquent, il est proposé de réserver aux experts l’évaluation des deux premières étapes. Mais cette incertitude et cet arbitraire ne sont pas forcément plus importants que lors de l’évaluation des étudiants ! Simplement, l’évaluation des étudiants est réalisée depuis des siècles et chaque enseignant en a l’habitude, alors que l’évaluation des enseignants n’en est qu’à ses débuts. L’évaluation par expert est jugée pertinente pour l’ensemble de la démarche. Ainsi, dans l’absolu, l’évaluation quantitative de l’ensemble de la démarche pédagogique d’un enseignant devrait intégrer les résultats de chacune des deux évaluations, par les étudiants et par expert. L’évaluation quantitative de l’ensemble de la démarche pédagogique d’un enseignant comprend comme première exigence d’attribuer un « poids » respectif (un score, un coefficient) à chacune des quatre étapes. En l’absence d’une partie du système complet d’évaluation, il est possible d’utiliser les résultats partiels aux fins décidées, mais en sachant que ces résultats sont moins fiables. Il est possible de proposer le score total de 100 pour l’ensemble de la démarche. Pourquoi 100 ? FIGURE 8 « Poids » respectif des quatre étapes de la démarche pédagogique s Be s oin 12,5 Ob 12,5 jec d tifs ’ap pr e s nt i g sa e s En 50 n eig e em nt Co d ôle r t n es qu ac is 25 Evaluation par les étudiants Evaluation par expert 48 L’évaluation des enseignants III - REALISATION DE L’EVALUATION Une évaluation optimale est celle que l’on peut effectuer lorsqu’un enseignant est responsable d’un secteur d’enseignement et donc de l’ensemble de la démarche correspondant à cet enseignement (de l’analyse des besoins de formation au contrôle des acquis des étudiants). Dans le cas contraire, l’enseignant peut faire état de ses vues personnelles sur le secteur d’enseignement dans lequel il intervient et sur lequel il sera évalué. La vérification de la pertinence des objectifs est plus délicate. Elle ne peut être effectuée que par des pairs ou des experts. • Les objectifs d’apprentissage paraissent-ils adaptés au domaine d’enseignement correspondant ? • Existe-t-il des redondances ? • Peut-on identifier des objectifs incontestables, absents ? 1. EVALUATION DE CHAQUE ETAPE Pour chacune des quatre étapes, il convient de définir la façon de conduire l’évaluation, les indicateurs ou critères à utiliser, les coefficients et les questionnaires correspondants. 1.1. EVALUATION DE LA DEFINITION DES BESOINS EN CONNAISSANCES ET COMPETENCES L’évaluation de la démarche de définition des besoins en connaissances et compétences faite par un enseignant peut être réalisée de façon qualitative (présence, absence), voire semi-quantitative en prenant en compte : • La présence d’un document, même bref, • Les contacts pris (à l’intérieur, à l’extérieur de l’établissement), • La cohérence avec l’analyse faite l’établissement et/ou par l’évaluateur. par L’annexe XI propose un questionnaire pour faciliter l’évaluation de cette étape. 1.2. EVALUATION DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE L’évaluation des objectifs d’apprentissage comprend plusieurs niveaux. 1.2.1. La construction d’apprentissage des objectifs • Absence : anomalie majeure • Présence : # Qualité de rédaction Il s’agit de vérifier si le libellé des objectifs répond aux règles rappelées ci-dessus (verbe actif, objectif précis, logique, réalisable, observable, mesurable). # Qualité de fond (pertinence) 1.2.2. L’utilisation des objectifs d’apprentissage pendant l’enseignement • La liste des objectifs d’apprentissage est-elle fournie dès le début de l’enseignement ? • Référence est-elle faite systématiquement à l’(aux) objectif(s) correspondant au thème de la séance ? 1.2.3. L’utilisation des objectifs d’apprentissage pour les contrôles de connaissances • Peut-on identifier facilement l’(les) objectif(s) d’apprentissage correspondant à chaque question ? • Les questions sont-elles en relation satisfaisante avec les objectifs ? • Existe-t-il des questions ne correspondant à aucun objectif d’apprentissage ? L’annexe XI propose un questionnaire pour faciliter l’évaluation de cette étape. 1.3. EVALUATION DE L’ENSEIGNEMENT • Evaluation d’un cours : cf. annexe III. • Evaluation de TD : cf. annexe V. • Evaluation de TP : cf. annexe VI. • Evaluation des enseignements cliniques : cf. annexe VII. 1.4. EVALUATION DU CONTROLE DES ACQUIS DES ETUDIANTS Le chapitre « Contrôle des acquis des étudiants » décrit les principes, les modalités et les difficultés de l’évaluation des connaissances des étudiants. L’évaluation de ce contrôle est également difficile. Elle repose, en général, sur des questionnaires de satisfaction des étudiants. Il est difficile de préparer un questionnaire qui reflète parfaitement la valeur du contrôle de connaissances placé sous la responsabilité d’un enseignant. Toutefois, le questionnaire utilisé 49 L’évaluation des enseignants pendant trois ans à l’Ecole d’Alfort pour l’évaluation de satisfaction des étudiants en ce qui concerne les examens écrits, a fait preuve de son efficacité pour distinguer les examens se déroulant normalement des examens au cours desquels une(ou des) difficulté(s) est(sont) enregistrée(s). Il sert de base au document proposé pour l’évaluation d’un enseignant en matière d’évaluation des acquis des étudiants (annexe X). 2. REALISATION L’EVALUATION PRATIQUE DE 2.1. CHOIX DES EXERCICES A EVALUER Il faut évoquer les modalités du choix de la partie à évaluer au sein de l’enseignement assuré par un enseignant. Ces modalités sont conditionnées par la nature de l’évaluation (étudiants, pairs) et par le type d’évaluation (informative ou promotionnelle). 2.1.1. Evaluation par les étudiants Chaque enseignant peut souhaiter s’informer sur la façon dont est « passé » auprès des étudiants tel cours ou telle séance d’enseignement en petit groupe. Il a donc la liberté d’utiliser un questionnaire pour la séance correspondante et d’en tirer l’information résultante. Lorsque l’évaluation est organisée par l’établissement (facultative ou non), le type d’enseignement à évaluer n’est pas laissé à la décision de l’enseignant : il doit s’agir du type d’enseignement « dominant » effectué par l’enseignant, en heures/étudiants. Exemple Un enseignant réalise dans le semestre : # 10 heures de cours une période d’enseignement (un semestre exemple), soit d’une évaluation ponctuelle. par $ Dans le premier cas (évaluation cumulative), se pose la question de l’identité des étudiants à faire participer à l’évaluation. S’il s’agit de cours, est-il opportun de solliciter l’avis de l’ensemble de la promotion ou d’un échantillon obtenu par tirage au sort au sein de l’ensemble de la promotion ? Certainement pas, surtout si la moyenne de fréquentation du cours en question est de l’ordre de 10 à 30 p. cent. Faut-il alors prendre l’avis uniquement des étudiants présents en cours ? A l’évidence, l’échantillon, certes compétent pour évaluer puisque présent, est biaisé ! Alors, faut-il privilégier l’évaluation d’exercices d’enseignement en petits groupes, pour lesquels la présence est obligatoire et contrôlée, au détriment des cours ? Et, dans ce cas, soumettre le questionnaire soit au groupe (évaluation ponctuelle), soit à un échantillon tiré au sort au sein de la promotion (évaluation cumulative) ? Cette dernière formule est sans doute à préférer, avec une meilleure représentativité pour l’évaluation cumulative ou alors, mais plus complexe à organiser, une évaluation ponctuelle avec tirage au sort du(des) groupe(s) sollicité(s), sans information de l’enseignant. $ Dans le second cas (évaluation ponctuelle), la question de l’identité des étudiants à solliciter disparaît : il s’agit des étudiants présents à l’exercice d’enseignement (du moins pour la partie évaluation de la réalisation de l’enseignement). L’avantage en est la commodité. L’inconvénient, comme signalé ci-dessus (pour un cours, beaucoup moins pour un TD) vient des biais de sélection de l’« échantillonnage » spontané des étudiants effectuant l’évaluation (ceux qui vont en cours). # 60 heures de TD en 20 séances (2 séances de 3h par étudiant), c’est-à-dire en heures/étudiants : # 10h de cours 2.1.2. Evaluation par expert La détermination de la séance à évaluer est fortement conditionnée par la disponibilité de l’expert. # 6h de TD Dans ce cas, l’évaluation devrait porter sur un(les) cours. 2.2. DETERMINATION DES SCORES On peut aussi envisager que l’évaluation porte sur les types d’enseignement dominant (dans ce cas, cours et TD). Le calcul des scores correspondant à l’évaluation de la pédagogie d’un enseignant prend en compte les résultats obtenus. Il sera illustré par un exemple pour un cas d’évaluation par les étudiants et par expert. Il peut s’agir soit d’une évaluation « cumulative », correspondant aux souvenirs, aux impressions cumulées par les étudiants sur un enseignant pendant Le tableau X présente les scores pour l’évaluation d’un cours, le tableau XI, ceux pour l’évaluation d’une séance de travaux dirigés. 50 L’évaluation des enseignants TABLEAU X Scores pour l’évaluation d’un cours par les étudiants ou par expert 24 Qualité pédagogique Communication 6 Déroulement du cours 6 Aides pédagogiques 6 Attention aux étudiants 6 Contenu 26 Total 50 TABLEAU XI Scores pour l’évaluation d’une séance de travaux dirigés par les étudiants ou par expert Score Communication 6,5 Déroulement de la séance 6,5 14 Animation de la séance Aides pédagogiques 6,5 Attention aux étudiants 6,5 Contenu 10 Total 50 L’évaluation pédagogique d’un enseignant peut être conduite de manière plus ou moins complète. Les scores utilisés tiennent compte des modalités retenues. Par ordre croissant de complexité, on peut citer : ! Evaluation seulement par les étudiants Seules les deux dernières des quatre étapes de l’enseignement sont évaluées. Le score obtenu est rapporté à la note maximale de 75. ! Evaluation seulement par expert Les quatre étapes sont évaluées. Le score obtenu est rapporté à la note maximale de 100. ! Evaluation par les étudiants et par expert Pour les deux étapes soumises aux deux évaluations, on calcule la moyenne des scores des deux évaluations (cf. tableau XII). Le score total obtenu est rapporté à la note maximale de 100. Les mêmes modalités sont appliquées lorsque l’évaluation de l’enseignement porte sur une séance de TD. Pour l’évaluation de TP ou d’une séance de clinique, il est proposé d’utiliser tous les indicateurs à parité (cf. annexes VI et VII). 51 L’évaluation des enseignants TABLEAU XII Exemple de calcul du score total lors d’évaluation de l’ensemble de la démarche pédagogique d’un enseignant par les étudiants et par expert, fondée sur un cours Scores de l’évaluation par les étudiants Besoins (12,5) Objectifs d’apprentissage (12,5) Scores utilisés 8 8 12 12 Enseignement (50) Qualité pédagogique Communication Déroulement du cours Aides pédagogiques Attention aux étudiants Contenu 5 6 7 5 13 6 5 6 5 16 5,5 5,5 6,5 5 14,5 Contrôle des acquis (25) 14 10 12 50/75 68/100 69/100 Total % 52 Scores de l’évaluation par expert BIBLIOGRAPHIE GLOSSAIRE 53 Bibliographie - Glossaire BIBLIOGRAPHIE Abbatt F.R. ~ Enseigner pour mieux apprendre. Guide à l’intention des enseignants du personnel de soins de santé primaires, OMS, Genève, 1993, 2è éd., 190 p. Gogny M. ~ Série de fascicules de formation continue, Ecole nationale vétérinaire de Nantes, 1999. Grémy F. ~ 1989, Communication personnelle. Grenier B. ~ Propositions pour une pédagogie nouvelle. Rec. Méd. Vét., 1993, 169 (3), 205-209. AEEEV. ~ Réflexions sur l’avenir de la formation vétérinaire initiale en Europe. Informations, AEEEV éd., 1992, p. 37-45. Guilbert J.J. ~ La pédagogie par objectifs. Rev. Educ. Méd., 1986, n° 4, 5-15. AEEEV. ~ Rapport sur les méthodes pédagogiques. Informations, AEEEV éd., 1992, p. 101-117. Guilbert J.J. ~Guide pédagogique pour les personnels de santé. Organisation mondiale de la Santé, Genève, 6ème éd., 1998. Atlan H. ~ A tort et à raison - Intercritique de la science et du mythe. Seuil, Coll. Sciences, 1986, n° S99. Hempel C. ~ Eléments d’épistémologie, Armand Colinet, 1972. Bagros Ph. ~ L’enseignement par petits groupes in Manuel de pédagogie, Faculté de médecine de Tours, 1987-1988, 21-28. 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S’oppose à apprentissage passif (écouter un cours, lire un livre…). • Auto-évaluation : Processus consistant à tester et juger ses propres performances. • Compétence : Aptitude à exécuter une tâche par l’application des connaissances et de l’expérience. Il existe plusieurs types de compétences : Compétence cognitive (savoir), en rapport avec la pensée. Exemple : Etablir un diagnostic ; prendre une décision. Compétence psycho-motrice (savoir-faire) : aptitude de coordination du corps et de l’esprit. Exemple : Effectuer une opération chirurgicale. Compétence en matière de communication (savoirêtre) : parler, expliquer, persuader, écouter. • Compétence cognitive : cf. compétence. • Compétence psycho-motrice : cf. compétence. • Compétence en matière de communication : cf. compétence. • Comportement : Ensemble des (ré)actions (d’un individu) accessibles à l’observation extérieure. La pensée, la compréhension sont des comportements implicites qui ne sont pas observables directement, mais uniquement par interférence à partir d’autres comportement observables. • Connaissances : Ce que l’on sait après l’avoir appris. • Déduction : procédé de pensée par lequel on conclut de propositions prises pour prémisses, à une proposition qui en résulte en vertu de règles logiques. 56 • Docimologie : Science des examens. • Education : Ensemble de moyens mis en œuvre pour assurer la formation et le développement des facultés physiques, intellectuelles et morales de quelqu’un. • Effet de halo : Action d’interférence qui résulte de l’idée que l’on se fait d’un étudiant (résultats antérieurs) sur ses épreuves d’examen. • Effet de primauté : action conduisant à une meilleure rétention en mémoire des premières informations reçues au sein d’un ensemble d’informations. • Effet de proximité : Action d’interférence qui résulte de la proximité de l’évaluation de deux facteurs différents (l’évaluation de l’un a tendance à influencer l’autre). • Effet de récence : action conduisant à une meilleure rétention en mémoire des informations les plus récentes (les dernières) reçues au sein d’un ensemble d’information. • Enseignement : Façon d’indiquer à quelqu’un la manière d’agir, de penser ou de sentir. • Empan mnésique : limite de capacité de la mémoire à court terme pour une information. Elle est de l’ordre de 7 + 2 items. • Epreuve : Exercice, interrogation ou travail d’après lequel un jugement peut être porté sur l’habileté, le savoir ou le caractère d’un étudiant. • Epreuve dite objective : Epreuve pour la notation de laquelle il ne peut y avoir de différences d’opinion entre les correcteurs lorsqu’il s’agit de savoir si la réponse est bonne ou fausse (QCM). • Evaluation : Fournit les bases d’un jugement de valeur qui permet de prendre de meilleures décisions ; inclut une composante « mesure » et une composante « jugement et décision ». • Evaluation formative : Evaluation en cours d’apprentissage dont les résultats ne sont pas comptabilisés, en vue de les vérifier et de les corriger. • Evaluation sommative : Evaluation à la fin d’étapes dont les résultats sont comptabilisés et utilisés en vue de déterminer une sanction. • Examen : Toute épreuve appliquée aux étudiants en vue de mesurer leur apprentissage. Bibliographie - Glossaire • Heuristique : qui sert ou favorise la découverte de notions nouvelles. • Raisonnement : suite de propositions liées les unes aux autres selon des principes déterminés, et aboutissant à une conclusion. • Induction : opération mentale consistant à remonter des faits à la loi, de cas donnés à une proposition plus générale. • Raisonnement conditionnel : raisonnement partant d’une prémisse conditionnelle (si…). • Leurre : Tout choix proposé dans une question à choix multiple qui ne soit pas la réponse juste. • Raisonnement logique : raisonnement fondé sur des déductions. • Mémoire à court terme : partie de la mémoire qui ne retient les informations qu’elle reçoit que pendant une brève durée (de l’ordre de 20 secondes). • Raisonnement syllogistique : raisonnement faisant appel à un syllogisme. • Rétro-information : Processus consistant à dire à des personnes dans quelle mesure elles travaillent bien. • Mémoire à long terme : partie de la mémoire permettant le stockage permanent de l’information ayant transité par la mémoire à court terme. • Savoir : cf. compétence. • Savoir-être : cf. compétence. • Pair : Personne ayant les mêmes aptitudes ou occupant le même rang : • Savoir-faire : cf. compétence. • Score : (note brute) Le premier résultat quantitatif obtenu en notant une épreuve. Exemples : Pour un élève : les élèves du même cours. Pour un enseignant : les autres enseignants. • Syllogisme : opération par laquelle à partir de deux prémisses (majeure et mineure) on aboutit à une conclusion. • Performance : En pédagogie, résultat individuel dans l’accomplissement d’une tâche dont les facteurs principaux sont l’aptitude et la motivation. Exemple : tous les hommes sont mortels (majeure), or je suis un homme (mineure), donc je suis mortel (conclusion). • Prémisse : chacune des deux propositions placées normalement au début d’un raisonnement et dont on tire la conclusion (ne pas confondre avec prémices : commencement, début). ! 57 ANNEXES 59 Annexe I ANNEXE I EMPLOI DU RETROPROJECTEUR ET DE TRANSPARENTS Avant de se lancer dans la préparation de transparents, il faut avoir comparé les avantages et les inconvénients de ce type de support et ceux des diapositives. Ils sont présentés dans le tableau Annexe I.1. TABLEAU ANNEXE I.1 Avantages et inconvénients de l’utilisation des transparents et des diapositives Avantages Transparents Diapositives Inconvénients • Faciles à préparer, même avec peu de moyens. • Peuvent être préparés ou modifiés peu de temps avant l’exposé. • Permettent la construction progressive d’une figure ou d’un ensemble (par superposition). • Permettent la découverte progressive d’une figure ou d’un ensemble. • L’ordre de passage des transparents peut être modifié à volonté, à tout moment. • Peuvent être préparés et utilisés par des étudiants au cours de séances de TD. • Permettent de présenter des photographies (micro et macroscopiques). • Exigent un équipement adéquat pour la préparation. • Demandent davantage de délai pour la préparation. • Ne permettent ni la construction ni la découverte progressive d’une figure ou d’un ensemble. • L’ordre de passage des diapositives n’est pas modifiable aisément au cours de la projection. I - GENERALITES Pour la majorité des personnes assistant à une conférence, le fait de voir l’illustration d’une notion présentée par le conférencier et en même temps d’entendre la dite notion conduit à : • une meilleure attention de l’auditeur ; et par conséquent, • une meilleure compréhension ; • une meilleure mémorisation. Dans cette optique, il est indispensable de sélectionner soigneusement les informations que l’on souhaite plus particulièrement expliquer ou faire retenir. Chaque point d’un exposé ne doit donc pas automatiquement faire l’objet d’un transparent sous peine d’aboutir à un nombre excessif de transparents (cf. plus loin). Cependant, cette véritable synergie entre l'ouïe et la vue n’est obtenue qu’à la condition de respecter un certain nombre de règles ; sinon, on peut aboutir à un effet nul, voire à une réelle concurrence entre l’« exposé » et le « montré ». Pour qu’il y ait synergie, il faut que le support visuel soit de compréhension quasi immédiate et ne demande pas un effort de lecture ou de réflexion qui serait antagoniste de l’attention auditive. Il faut donc que le support visuel comporte uniquement un petit nombre de mots bien choisis, ou des schémas simples dont la compréhension immédiate illustre la phrase entendue en même temps : l’information doit être monoconceptuelle. 61 Annexe I Le risque d’antagonisme apparaît dès lors : • que des phrases entières figurent sur un transparent (souvent l’auditeur lit ces phrases à une vitesse différente de celle du conférencier et, par conséquent, n’écoute plus, ou moins bien, pendant ce temps là) ; • qu’une figure trop complexe est présentée, sans explication suffisante ; • qu’un transparent est projeté et n’est commenté qu’avec un décalage (par conséquent, ne projeter qu’au moment où il en est question) ; • qu’un trop grand nombre d’informations sont découvertes en même temps sur l’écran (car l’auditeur, ou du moins une majorité, a tendance à vouloir prendre connaissance rapidement de l’ensemble du transparent, précède donc le conférencier et pendant ce temps là ne l’écoute que peu ou pas). La synergie exige donc une illustration visuelle simple, découverte en même temps que les notions correspondantes présentées oralement. Les transparents sont destinés à l’auditeur (et non pas au conférencier qui ne doit pas les concevoir simplement comme un substitut de ses notes). L’encadré Annexe I.1 rappelle ce que ne doit pas être un support visuel. ENCADRE Annexe I.1 CE QUE NE DOIT PAS ETRE UN SUPPORT VISUEL Un faire-valoir • Avez-vous vu tout ce que je sais ? • Excusez-moi, c’est en anglais… • Voici, mais vous allez avoir du mal à comprendre… • Je suis un champion de la technique ! Une béquille • Je ne maîtrise pas mon sujet, heureusement que j'ai mes transparents pour me rappeler ce que j'ai à dire ! Un anxiolytique • J’ai peur de manquer d'infos. • J'ai peur de ne pas être à la hauteur. • J'ai peur de finir avant la fin, alors j'en rajoute ! Un parasite • J'ai mis de la couleur pour les réveiller ! • J'ai mis des petits dessins et des enluminures partout ! • J'adore les effets d'animation. Un pari impossible • Je n'ai jamais utilisé cela, mais je me lance! • Je ne sais pas si j'aurai le vidéoprojecteur, mais tant pis ! II – PREPARATION DES SUPPORTS VISUELS Les transparents (21x29,7) peuvent être utilisés en disposition « portrait » (grande dimension en hauteur) ou « paysage » (grande dimension en largeur). Il est préférable, d’une manière générale d’utiliser la disposition « paysage ». Disposition sur le transparent : il est recommandé de préparer chaque transparent en pensant à l’ordre logique de sa présentation qui, en Europe, est de la gauche vers la droite et du haut vers le bas du transparent. Eviter la place perdue, avec de grandes surfaces sans information. Utiliser préférentiellement le centre du transparent plutôt que les bords (car certains rétroprojecteurs éclairent mal en périphérie). Un transparent ne doit pas contenir plus de 10 lignes, ni plus de 3-4 mots par ligne. Chaque fois que cela est possible, il vaut mieux illustrer une idée par un petit schéma que par des mots (sauf lorsqu’on veut particulièrement attirer l’attention sur un mot). L'icône est plus efficace que le mot (cf. fléchage dans les aéroports). ! Notion capitale : TOUT CE QUI FIGURE SUR LE TRANSPARENT DOIT ETRE LISIBLE ET VISIBLE DU FOND DE LA SALLE Par conséquent, il faut éviter les pattes de mouches et les dessins minuscules. Il est formellement déconseillé de faire des transparents à partir de textes ou de tableaux issus de publications (sans agrandissement). D’une part, parce que les textes d’une publication ne sont pas conçus pour un usage sur rétroprojecteur (phrases). D’autre part, parce que la lisibilité se révèle toujours insuffisante. Les mots dactylographiés doivent être agrandis. Les caractères utilisés sont souvent trop petits, jamais trop gros : utiliser des caractères 20 au minimum. Lorsque l’on débute dans l’emploi de transparents, il est indispensable d’aller vérifier, du fond de la salle, la lisibilité et la visibilité réelles. ! Autre notion capitale : TOUT CE QUI FIGURE SUR UN TRANSPARENT PRESENTE. DOIT ETRE UTILISE ET Les notions présentes sur un transparent et non utilisées sont non seulement inutiles mais, en plus, dangereuses car elles conduisent à l’antagonisme (l’auditeur curieux essaye d’en prendre rapidement connaissance et pendant ce temps là « perd » le conférencier). 62 Annexe I Par conséquent, au moment de la préparation des transparents, veiller à éliminer le superflu ou ce que l’on n’aura pas le temps d’expliquer en raison d’un temps disponible limité. C’est une erreur de débutant que de croire qu’il suffit de faire figurer des informations sur un transparent, sans en parler, pour que les auditeurs en aient pris connaissance. Le nombre de transparents doit être « raisonnable » (de l’ordre d’un pour deux minutes) afin d’éviter la lassitude de l’auditeur. L’emploi de la couleur est souvent intéressant ; encore faut-il utiliser les couleurs d’une manière logique (Ex. : dans une succession de transparents, la même couleur illustrera toujours le même sujet) et tenir compte du fait qe certaines couleurs ont une lisibilité moindre (Ex. : jaune). En pratique, on se limitera dans la mesure du possible aux quatre couleurs suivantes : noir, rouge, vert, bleu. Il est souhaitable d’avoir un bon contraste entre les caractères et le fond (caractères de couleur foncée sur un fond clair) et il vaut mieux éviter les fonds foncés. Tableau : Un tableau doit toujours rester simple, avec un petit nombre de cases. Seuls les chiffres utiles doivent figurer (il ne s’agit pas d’une publication) et ils doivent être de grande taille. Schéma : Tout schéma doit être construit en tenant compte de l’ordre dans lequel il sera présenté. Il vaut donc mieux construire un schéma en plaçant le point de départ en haut à gauche qu’en bas à droite. Superpositions : Dans certains cas, la construction d’une figure ou l’enchaînement logique de différentes notions peut bénéficier de l’emploi de plusieurs transparents qui se superposent et donc chacun apporte un élément de la démonstration. L’humour est un facteur de maintien ou de renouvellement de l’attention (pour ceux qui ne savent pas bien dessiner, et il s’agit de la majorité, on peut avoir recours à une petite banque de dessins récupérés dans des bandes dessinées ou aux dessins de divers logiciels). III – PRESENTATION DES SUPPORTS VISUELS Il est bon de connaître le fonctionnement général des rétroprojecteurs : vérifier l’emplacement du bouton pour allumer et éteindre l’appareil, le dispositif de mise au point, l’existence ou non d’une lampe de secours sur l’appareil… Vérifier que la projection se fait bien sur l’écran et régler la mise au point. Vérifier que la distance du rétroprojecteur à l’écran est telle que la projection couvre le plus possible l’écran. indispensable de montrer sur l’écran (ou de déplacer le rétroprojecteur ou l’écran). Attitude générale vis-à-vis du rétroprojecteur et de l’écran : il est indispensable de montrer aux auditeurs ce qui, sur le transparent ou l’écran, illustre le propos ; il n’est pas bon de placer un transparent sur l’appareil et de ne plus s’en occuper jusqu’au moment de placer le transparent suivant. • une certaine « dissociation » entre le public qui regarde l’écran et le conférencier qui regarde le rétroprojecteur ; Pour montrer, on dispose de deux grands procédés : montrer sur le transparent, ou montrer sur l’écran. Il convient d’analyser les avantages/inconvénients de chacun de ces deux procédés. ! Certains conférenciers préfèrent rester près du rétroprojecteur et montrer sur le transparent ce qui se traduit par la projection d’une ombre indiquant la partie désignée. Ce procédé ne peut se concevoir que si les trois éléments : auditeurs, rétroprojecteur, écran ne sont pas en ligne droite car, sinon, le corps du conférencier cache l’écran à une partie des auditeurs (cf. figure Ann. I.1). Si les trois éléments sont ligne droite, il est Le seul avantage de ce procédé est sans doute, lorsque l’écran est éloigné de plusieurs mètres du rétroprojecteur, d’éviter au conférencier des va-et-vient de l’appareil à l’écran. En revanche, il a comme inconvénients : • le fait que le conférencier ne voit pas ce qu’il projette et ne peut donc pas cadrer ou rectifier la position du transparent en cas de besoin. Il est alors indispensable, après la mise en place de tout nouveau transparent, de vérifier d’un rapide coup d’œil que sa disposition est satisfaisante (ou, sinon, il faut la rectifier) avant de commencer le commentaire. Si l’on adopte cette technique, il faut absolument éviter de montrer un point sur le transparent à l’aide du doigt car ceci projette l’ombre de l’ensemble de la main qui cache une grande partie de l’écran. Il est indispensable d’utiliser un objet comme un stylo ou un crayon pour montrer le point voulu. Pour les débutants, il est conseillé de ne pas garder le crayon à la main car l’émotion ressentie par le conférencier conduit souvent à un certain degré de tremblement, amplifié par la projection sur l’écran, tremblement qui fait sourire et détourne l’attention. 63 Annexe I FIGURE Ann. I.1 Disposition du public, du rétroprojecteur et de l’écran, avec les conséquences corollaires 1 A : Disposition en ligne du public (1), du rétroprojecteur (2) et de l’écran (3). Dans ce cas, le maintien du conférencier très du rétroprojecteur cache une partie de l’écran à une partie des auditeurs. 2 3 B : Dans ce cas là, le risque est supprimé. 1 2 3 Il convient donc de poser le crayon (si possible de section non circulaire pour éviter les déplacements involontaires et incontrôlables du crayon) sur le rétroprojecteur et de modifier son emplacement au fur et à mesure des besoins. AUTRES REGLES • Il ne faut pas allumer le rétroprojecteur avant le moment où l’on veut projeter un transparent et cela pour deux raisons : on use inutilement la lampe et un écran éclairé détourne l’attention des auditeurs du conférencier. De même, il faut l’éteindre dès que l’on a fini de présenter le transparent (sauf s’il n’existe pas un degré suffisant de lumière d’ambiance ou si l’on passe une série de transparents). • Pour éviter l’effet d’antagonisme signalé plus haut, il est souhaitable, en général, de ne pas faire apparaître d’emblée l’ensemble d’un transparent. On peut alors soit « dévoiler » progressivement le transparent en faisant glisser une feuille de papier sur le transparent au fur et à mesure de la progression de l’explication, soit « construire » peu à peu une figure par superpositions successives. • Lors de la présentation d’un graphique, il est indispensable de commencer par présenter les unités des abscisses et les ordonnées avant de commenter le graphique. • Il faut éviter de manipuler le rétroprojecteur (ou de lui imprimer des secousses) quand l’ampoule est chaude. • Il faut également éviter de se promener devant l’écran illuminé (ombres qui amusent) ou de se mettre en position de recevoir le rayon lumineux dans la figure (éblouissement). • De nombreux appareils disposent d’un interrupteur permettant d’obtenir une intensité lumineuse supérieure. Son usage doit être limité au strict nécessaire, car le survoltage subi par la lampe en réduit la durée d’utilisation (de 600 heures à 20 heures !). Par ailleurs, après avoir disposé le transparent convenablement sur le rétroprojecteur, il convient de ne pas le déplacer (ou le « tripoter ») sauf nécessité absolue, car ceci gêne l’auditeur. ! D’autres conférenciers préfèrent montrer sur l’écran. Ceci est réalisable quelle que soit la disposition des trois éléments évoqués plus haut. L’avantage tient au fait que le conférencier voit exactement la même chose que les auditeurs (et s’aperçoit donc immédiatement d’un défaut éventuel de visibilité d’une partie du transparent), qu’il est plus proche de la zone regardée par les auditeurs, ce qui renforce le contact, et qu’il peut davantage gesticuler ou bouger… si cela est dans son tempérament. L’inconvénient potentiel, à l’inverse du procédé précédent, est la nécessité de déplacements de l’écran au rétroprojecteur et vice-versa (inconvénient supprimé grâce à l’emploi d’une flèche laser). Aux personnes qui utilisent ce procédé, il est recommandé de ne pas être « agressives » vis-à-vis de l’écran par l’intermédiaire de la baguette utilisée et, si possible, de ne pas toucher l’écran avec l’extrémité de la baguette car les écrans se rayent facilement. Une solution élégante consiste à disposer d’un stylo laser qui projette un point rouge sur la partie de l’écran commentée. # 64 Annexe I En conclusion, de bons transparents, bien utilisés, valorisent et améliorent un exposé (cf. encadré Annexe I.2). Mais il faut se rappeler que … de mauvais transparents, mal utilisés, peuvent gâcher un bon exposé. ENCADRE Annexe I.2 RESUME LES CINQ POINTS IMPORTANTS Préparation des transparents • • • Pas de phrases Des mots clefs, des schémas et tableaux simples Des caractères de taille > 10 mm Présentation des transparents • • Tout doit être présenté, commenté Montrer ce qui est commenté $ 65 Annexe II ANNEXE II CONSEILS POUR LA REALISATION DE DIAPOSITIVES Adapté d’après C. Binet, 1987 I – LA PREPARATION • • Le commentaire parlé de l’exposé et le support visuel doivent être pensés parallèlement et l’un en fonction de l’autre. Il est souvent illusoire de vouloir utiliser d’anciennes diapositives ayant servi à d’autres objectifs, à un autre public, dans un autre lieu, dans un autre contexte. Il faut tenir compte de la salle de projection : ! Les diapositives au grand axe vertical sont à proscrire : elles sont souvent non visibles dans leur totalité et nécessitent (si cela est possible) une manipulation de la focale du projecteur. ! Les lettres sur fond sombre doivent être évitées si l’amphithéâtre reste plongé dans l’obscurité pendant la projection (ceux qui ne s’endorment pas ne peuvent plus prendre de notes). • Pour un public français, il faut préparer des diapositives en français ! • Prévoir un document introductif et surtout un document de conclusion reprenant l’idée force de votre intervention. • Une diapositive doit correspondre à un objectif et un seul : la schématisation doit être simple, dépouillée, présentée en gros traits lisibles. • Les documents iconographiques restent la justification majeure des documents visuels : mieux vaut montrer une image et la commenter que de décrire une image non montrée. II – LA REALISATION La réalisation de diapositives est devenue facile au cours de ces dernières années, grâce à la disponibilité de logiciels adaptés (exemple : Power point). Il faut cependant disposer également de l’équipement permettant de sortir les diapositives préparées à l’aide du logiciel. Il convient d’évoquer le choix des couleurs et la lisibilité. 1. CHOIX DES COULEURS L'efficacite doit primer sur l'esthetique. Le choix des couleurs détermine largement l'efficacité de la transmission du message. Quelques règles de base simples permettent d'éviter les pièges les plus classiques. Elles reposent sur l’emploi des contrastes. Contrastes : plus la diapositive est contrastée, plus les caractères et les dessins tranchent sur le fond d'écran, et meilleure est la lisibilité. Mais un contraste trop appuyé fatigue les yeux. Les trois contrastes à connaître sont le contraste des couleurs complémentaires, le contraste clair-obscur et le contraste chaud-froid. • contraste des complémentaires. Les couleurs complémentaires associent une couleur primaire et une couleur secondaire ; leur mélange donne le gris 66 : jaune et violet, orange et bleu, rouge et vert. Il est trop vif lorsqu'on l'utilise tel quel. On décale alors l'une des deux couleurs vers une couleur voisine et le résultat est optimal. Par exemple le jaune associé au bleu donne un excellent rendu. • contraste clair-obscur. Une couleur claire contraste bien sur une couleur foncée. c'est pourquoi, par exemple, l'association rouge-vert, bien qu'utilisant le contraste des complémentaires, est peu visible. Là encore, le jaune et le bleu, ou le blanc et le bleu, donnent d'excellents résultats. • contraste chaud-froid. Une couleur chaude donne l'impression de se rapprocher du lecteur, une couleur froide de s'en éloigner. Le jaune (couleur chaude) utiliser pour les caractères, sur un fond bleu (couleur froide), semble s'approcher vers le lecteur, se détache bien du fond et rend la lecture plus facile. 2. LISIBILITE Moins il y a de mots sur un document visuel, meilleure est sa lisibilité : il ne faut inscrire que les plus importants, les mots clés. Le style rédactionnel (sujet, verbe, complément…) est à éviter : le commentaire Annexe II • Les documents iconographiques doivent être le plus dépouillé possible : l’utilisation de marques (rond, flèche…) est souhaitable pour visualiser Les critères suivants doivent être impérativement immédiatement la zone décrite dans le respectés pour la lisibilité : commentaire. Dans les cas de lecture difficile (radiographies par exemple), • La taille des caractères utilisés doit être en rapport un schéma de la zone à avec le format du document. visualiser peut être utile soit • 10 lignes maximum par diapositive. LA LISIBILITE DEPEND DES CARACTERES sur la diapositive précédente, soit à côté du document • 10 mots maximum par ligne. La lisibilité dépend des caractères iconographique sur la même • Au maximum : diapositive. parlé est là pour assurer la liaison et accélérer la compréhension. ! 5 colonnes pour un histogramme, ! 4 colonnes pour un tableau, ! 3 courbes pour une figure. • Les caractères sont davantage lisibles s’ils sont : ! ! ! ! • • GRAND et non petits GRAS et non MINCES STANDARD et non ITALIQUES ou OMBRES CLASSIQUES et non FANTAISISTES Les couleurs doivent être peu nombreuses, contrastées. Elles sont très utiles pour séparer deux éléments constitutifs d’une figure ou d’un schéma ou pour reprendre toujours de la même couleur les titres de plusieurs documents qui constituent un sous-chapitre de l’exposé. Il est souhaitable de : • Conserver aux couleurs leur signification symbolique habituelle : vert pour les comportements permis, rouge pour les choses interdites… • Dater les diapositives (sur le cache ou sur l’émulsion selon le cas). Un texte de diapositive sera lisible à la projection si : ! Le format du cadre de la diapositive est respecté (24/36 mm), ! Le texte tient dans un format carte de visite, ! La diapositive est lisible à l’œil nu. III – AVANT LA PROJECTION • Vérifier les caractéristiques de la salle. • Numéroter impérativement les diapositives. • La diapositive étant à l’endroit (placée de façon à être lisible), tracer au feutre un point rouge en bas et à gauche. Au moment de mettre les diapositives dans le panier de projection, le point rouge sera en haut et à droite. RESUME Les dix points importants 1. 2. 3. 4. 5. Penser parole et support visuel en parallèle Un document = un seul objectif Diapositives verticales : NON Format carte de visite Texte = que des mots clés 6. 7. 8. 9. 10. 10 lignes maximum En français pour des français Pas de caractères compliqués Numéroter Point rouge # 67 Annexe III ANNEXE III EVALUATION D’UN COURS PAR UN(E) ETUDIANT(E) NE REMPLIR CE QUESTIONNAIRE QU'A LA FIN DE LA SEANCE Vous êtes invité(e) à donner votre avis sur la pédagogie d’un enseignant à propos d’un cours magistral. C’EST COURS D’AUJOURD’HUI qu’il vous est demandé d’évaluer et non pas ses cours en général. LE Une note est à donner pour chaque indicateur sur une ECHELLE DE 0 A 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante, la note 4 à une très bonne qualité. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi point. En cas de besoin, vous pouvez utiliser la réponse « sans objet ». Le questionnaire se poursuit au verso. Vous pouvez également utiliser le verso pour des commentaires. En particulier, toute note 0 ou 1 devrait être accompagnée d’un commentaire la justifiant. Nom de l’enseignant : …………………………………..… Enseignement : ……………………………….……..……. Date : ……………………………………………………. Note 0à4 Sans objet COMMUNICATION • • • • • • Le volume de la voix la rend clairement audible La vitesse du débit est satisfaisante L’articulation des mots est satisfaisante La modulation de la voix est suffisante L’enseignant a un contact visuel avec les différentes parties de l’auditoire L’attitude corporelle de l’enseignant rend vivant son enseignement DEROULEMENT DU COURS • • • • • • • Une introduction a situé le sujet dans son contexte L’enseignant a fait une présentation du plan et est revenu régulièrement au plan L’enseignant a présenté les objectifs d’apprentissage au cours de la séance L’exposé est compréhensible L’enseignant a souligné les points importants La qualité des réponses aux questions est satisfaisante Une récapitulation appropriée a été présentée à la fin de la séance AIDES PEDAGOGIQUES • La qualité des documents fournis (polycopié, photocopie des transparents ou des textes des diapositives…) est satisfaisante • Les documents sont adaptés aux objectifs d’apprentissage • Les documents sont disponibles (et, si besoin, utilisés) pendant la séance • La qualité des transparents est satisfaisante • Les transparents sont utilisés correctement • La qualité de l’emploi de diapositives est satisfaisante • La qualité de l’emploi de vidéocassettes est satisfaisante • La qualité de l’utilisation du tableau est satisfaisante …/.. 68 Annexe III Note 0à4 Sans objet ATTENTION AUX ETUDIANTS • • • • Des informations ont été fournies à l’avance : sujet, enseignant*… Les horaires ont été respectés Pendant la séance, l’enseignant est attentif aux questions des étudiants A la pause ou après le cours, l’enseignant est disponible pour aider les étudiants qui le sollicitent CONTENU DU COURS Par rapport aux objectifs d’apprentissage, le contenu du cours donne l’impression • Que le nombre d’informations présentées est satisfaisant • Que les informations présentées sont bien choisies • Que les informations présentées ont été actualisées • Que l’agencement des informations présentées est satisfaisante • Le contenu du cours donne l’impression que l’enseignant a tenu compte de l’enseignement fait par d’autres U.P., en rapport avec le sujet traité • A la fin du cours, l’étudiant a « les idées claires » sur le sujet traité * Indicateur non utilisé pour l’évaluation par des collègues. En revanche, dans le questionnaire utilisé pour l’évaluation par des collègues, l’indicateur suivant est introduit dans la rubrique « Aides pédagogiques » : « Le choix des aides pédagogiques est pertinent ». Commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… Document à remettre au personnel du service de la scolarité MERCI 69 Annexe III GUIDE POUR L’UTILISATION DU QUESTIONNAIRE D’EVALUATION D’UN COURS Pour chacune des 5 rubriques, on calcule le total des points obtenus. On calcule alors le « score » de la rubrique en effectuant une règle de trois par rapport au maximum théorique de points de la rubrique1. Exemple : Communication Maximum théorique : 6 indicateurs = 6 x 4 = 24 Note obtenue = 18 Score attribué à Communication = 6 Score obtenu = 18 × 6 = 4,5 24 Pour la rubrique « Aides pédagogiques » notamment, on ne prend pas en compte pour le calcul de la moyenne les indicateurs pour lesquels une majorité d’étudiants ont répondu « sans objet ». Par ailleurs, une synthèse des commentaires doit être préparée et fournie à l’enseignant. 1 Le nombre maximal théorique de points et le score par rubrique sont les suivants : Nombre maximal théorique de points Communication 24 6 Déroulement du cours 28 6 Aides pédagogiques 32 6 Attention aux étudiants 16 6 Contenu du cours 24 26 Total 70 Score 50 Annexe IV ANNEXE IV TD OU TP ? La distinction entre travaux pratiques (TP) et travaux dirigés (TD) n’est pas toujours facile, ni la frontière bien tracée. D’une manière générale, on peut considérer que les travaux pratiques correspondent à une activité manuelle, de manipulation d’objets au sens large [il peut s’agir d’objets réels, de matériel, de tubes à essai, de pipettes, de substances diverses, mais aussi de cadavres (travaux pratiques de chirurgie sur cadavres), ou d’animaux vivants (travaux pratiques de physiologie...)] alors que les travaux dirigés concernent avant tout une activité intellectuelle de résolution de problèmes ou d’étude de cas (manipulation d'idées ou de données, mais non pas d'objets), sans activité manuelle particulière (en dehors de papier, crayons...). Une même séance peut parfois être difficile à classer dans l’une ou l’autre catégorie. D’ailleurs, une même séance peut très bien comporter une partie sous forme de TD et une autre sous forme de TP. Donc, sans s’attarder davantage sur cette proximité, voire cette combinaison de ces deux formes d’enseignement dans une même séance, nous retiendrons pour la suite comme TP les séances où les activités manuelles sont privilégiées et comme TD celles où la réflexion prédomine. Bien sûr, dans les deux cas un même enseignant ne peut encadrer qu’un petit nombre d’étudiants, le thème de la séance est connu des étudiants qui disposent de documents polycopiés ou ont reçu antérieurement un enseignement théorique sur le sujet et les étudiants peuvent travailler individuellement ou par petits groupes. • Les thèmes abordés en TD sont logiquement ceux pour lesquels, en situation professionnelle, une réflexion doit précéder une décision. Ce sont également ceux pour lesquels des contraintes matérielles diverses empêchent de disposer du « matériel » correspondant à la situation professionnelle : ainsi, il est infiniment plus facile de construire une séance de TD relative à un avortement chez la vache et sur la conduite à tenir qui en découle, plutôt que de disposer d’un avorton à jour fixe. D’ailleurs, la présence et la manipulation de l’avorton n’est pas nécessaire pour la réflexion sur le comportement à avoir. Les séances de TD devraient donc avoir comme objectif prioritaire, dans les sciences appliquées, d’entraîner les étudiants à réfléchir sur l’attitude à adopter pour faire face à différentes situations rencontrées au cours de l’exercice professionnel. Dans les sciences fondamentales, elles devraient avoir comme objectif prioritaire de faciliter l’acquisition de connaissances ou la réflexion nécessaires pour aborder les sciences appliquées. • Les thèmes abordés en TP devraient être limités à ceux correspondant à une activité manuelle en situation professionnelle d’une majorité de vétérinaires. En effet, l’organisation de séances de TP se heurte à de nombreuses difficultés : coût élevé du matériel à utiliser, longueur du temps nécessaire à la préparation d’une séance, attribution d’un coefficient mineur pour la reconnaissance du temps passé par l’enseignant avec les étudiants... Par suite, il importe de réserver en priorité cette forme d’enseignement aux thèmes qui exigent une dextérité manuelle et une manipulation en situation professionnelle habituelle. D’autres formes d’enseignement peuvent être employées pour des situations correspondant à des activités minoritaires dans la profession : ainsi, des TP de chirurgie ou de physiologie se justifient pleinement car ils préparent les étudiants à l’habileté manuelle nécessaire pour les opérations chirurgicales qu’effectuent la très grande majorité des vétérinaires, que ce soit en clientèle rurale ou canine. En revanche, la manipulation par l’étudiant dans les domaines de la microbiologie ou de la sérologie par exemple, est moins indiquée car elle ne correspond pas à une situation professionnelle d’une majorité de vétérinaires et que le petit nombre de confrères ayant ultérieurement une activité de ce type, devront obligatoirement suivre une formation complémentaire leur conférant spécifiquement cette compétence. Et sans doute est-il plus « rentable » pour les étudiants d’assister à une « démonstration » suivie d’un temps de réflexion et de discussion, plutôt que de s’exercer à des manipulations exigeant du temps et de l’attention, mais sans utilité professionnelle réelle pour une majorité d’entre eux. Autrement dit, le principe général proposé, pouvant comporter certes des exceptions, mais demeurant néanmoins la règle de conduite à privilégier, est : Séances de TP réservées à des thèmes correspondant à des situations professionnelles exigeant une habileté manuelle chez une majorité de vétérinaires en exercice. Séances de TD réservées à des thèmes correspondant à des situations professionnelles exigeant une réflexion afin de s’adapter aux données de la situation et d’y répondre de manière optimale. 71 Annexe V ANNEXE V EVALUATION D’UNE SEANCE DE TD 1 PAR UN(E) ETUDIANT(E) NE REMPLIR CE QUESTIONNAIRE QU'A LA FIN DE LA SEANCE Vous êtes invité(e) à donner votre avis sur la pédagogie d’un enseignant à propos d’une séance de TD. C’EST SEANCE D’AUJOURD’HUI qu’il vous est demandé d’évaluer et non pas ses séances en général. LA Une note est à donner pour chaque indicateur sur une ECHELLE DE 0 A 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante, la note 4 à une très bonne qualité. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi point. En cas de besoin, vous pouvez utiliser la réponse « sans objet ». Le questionnaire se poursuit au verso. Vous pouvez également utiliser le verso pour des commentaires. En particulier, toute note 0 ou 1 devrait être accompagnée d’un commentaire la justifiant. Nom de l’enseignant : …………………………………..… Enseignement : ……………………………….……..……. Date : ……………………………………………………. Note 0à4 Sans objet COMMUNICATION • • • • • • Le volume de la voix la rend clairement audible La vitesse du débit est satisfaisante L’articulation des mots est satisfaisante La modulation de la voix est suffisante L’enseignant a un contact visuel avec les différentes parties de l’auditoire L’attitude corporelle de l’enseignant rend vivant son enseignement DEROULEMENT DE LA SEANCE • • • • Une introduction a situé le sujet dans son contexte L’enseignant a présenté les objectifs d’apprentissage au cours de la séance L’enseignant a établi un lien avec l’enseignement théorique Une récapitulation appropriée a été faite à la fin de la séance ANIMATION DE LA SEANCE • • • • • • • L’enseignant a géré correctement la distribution de la parole L’enseignant a fait participer tous les étudiants L’enseignant pose des questions stimulantes aux étudiants L’enseignant encourage les étudiants L’enseignant aide les étudiants à trouver les réponses par eux-mêmes L’enseignant aide les étudiants à apprendre les uns des autres L’enseignant met en évidence les réponses exactes …/.. 1 Le questionnaire est en cours de validation 72 Annexe V Note 0à4 Sans objet AIDES PEDAGOGIQUES • • • • • • • La qualité des documents fournis est satisfaisante Les documents fournis sont adaptés aux objectifs d’apprentissage La qualité des transparents est satisfaisante Les transparents sont utilisés correctement La qualité de l’emploi de diapositives est satisfaisante La qualité de l’emploi de vidéocassettes est satisfaisante La qualité de l’utilisation du tableau est satisfaisante ATTENTION AUX ETUDIANTS • Des informations ont été fournies à l’avance : sujet, enseignant *… • Les horaires ont été respectés • L’enseignant est disponible pour aider les étudiants qui le sollicitent CONTENU DE LA SEANCE • La séance a été organisée de manière à inciter les étudiants à travailler en groupes sur un ou des cas ou problèmes • Le(s) cas ou problème(s) posé(s) est(sont) bien adapté(s) aux objectifs d’apprentissage • Des facteurs de motivation (mise en situation professionnelle ou autre…) ont été utilisés par l’enseignant * Indicateur non utilisé pour l’évaluation par des collègues Commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… Document à rendre au personnel du Service de la scolarité MERCI 73 Annexe V GUIDE POUR L’UTILISATION DU QUESTIONNAIRE D’EVALUATION D’UNE SEANCE DE TD Pour chacune des 6 rubriques, on calcule le total des points obtenus. On calcule alors le « score » de la rubrique en effectuant une règle de trois par rapport au maximum théorique de points de la rubrique1. Pour la rubrique « Aides pédagogiques » notamment, on ne prend pas en compte pour le calcul de la moyenne les indicateurs pour lesquels une majorité d’étudiants ont répondu « sans objet ». Par ailleurs, une synthèse des commentaires doit être préparée et fournie à l’enseignant. 1 Le nombre maximal théorique de points et le score par rubrique sont les suivants : Nombre maximal théorique de points Score Communication 24 6,5 Déroulement de la séance 16 6,5 Animation de la séance 28 14 Aides pédagogiques 28 6,5 Attention aux étudiants 12 6,5 Contenu de la séance 12 10 Total 74 50 Annexe VI ANNEXE VI EVALUATION D’UNE SEANCE DE TP1 PAR UN(E) ETUDIANT(E) NE REMPLIR CE QUESTIONNAIRE QU'A LA FIN DE LA SEANCE Vous êtes invité(e) à donner votre avis sur la pédagogie d’un enseignant à propos d’une séance de TP. C’EST qu’il vous est demandé d’évaluer et non pas ses séances en général. LA SEANCE D’AUJOURD’HUI Une note est à donner pour chaque indicateur sur une ECHELLE DE 0 A 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante ou à un désaccord total, la note 4 à une très bonne qualité ou à un accord total. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi point. En cas de besoin, vous pouvez utiliser la réponse « sans objet ». Le questionnaire se poursuit au verso. Vous pouvez également utiliser le verso pour des commentaires. En particulier, toute note 0 ou 1 devrait être accompagnée d’un commentaire la justifiant. Nom de l’enseignant : ………………………………………. Enseignement : …………………………….……………. Date : ………………………………………………….. Note 0à4 Sans objet ATTENTION AUX ETUDIANTS • Des informations ont été fournies à l’avance sur la séance de TP : sujet, enseignant*.. • Les horaires ont été respectés • L’enseignant est disponible pour aider les étudiants qui le sollicitent pendant la séance OPPORTUNITE DU THEME SOUS FORME DE TP • L’enseignant vous a expliqué clairement les raisons de l’importance du thème de cette séance de TP • L’enseignant vous a expliqué clairement les raisons qui ont conduit à traiter ce thème sous forme d’une séance de TP, plutôt que sous une autre forme (démonstration, TD, vidéocassette, etc.) • Cette séance vous a appris à manipuler quelque chose (appareil, objets, animaux…) • Le thème de cette séance vous paraît mériter d’être étudié sous forme d’une séance de TP plutôt que sous une autre forme (démonstration, TD, vidéocassette, etc.) DEROULEMENT DE LA SEANCE • Dans une introduction, l’enseignant a situé le sujet de la séance dans son contexte • L’enseignant a expliqué clairement en début de séance ce que les étudiants devaient faire pendant la séance • L’enseignant a présenté les objectifs d’apprentissage de la séance • L’enseignant a établi un lien avec l’enseignement théorique • Une récapitulation appropriée a été faite à la fin de la séance MATERIEL ET ANIMAUX UTILISES PENDANT LA SEANCE • Le matériel utilisé pendant la séance est de qualité satisfaisante • Le matériel utilisé pendant la séance est en quantité suffisante • Les informations relatives au fonctionnement du matériel à utiliser pendant la séance ont été fournies par l’enseignant de manière satisfaisante • L’enseignant est attentif au bien-être des animaux (limiter la souffrance) * Indicateur non utilisé pour l’évaluation par des collègues 1 …/.. Ce questionnaire est en cours de validation 75 Annexe VI Note 0à4 Sans objet ANIMATION DE LA SEANCE • L’enseignant s’occupe de tous les étudiants dont il a la charge • L’enseignant encourage les étudiants • L’enseignant essaie de rendre les étudiants autonomes AIDES PEDAGOGIQUES • • • • La qualité des documents fournis est satisfaisante Les documents fournis sont bien adaptés aux objectifs d’apprentissage La qualité des transparents est satisfaisante Les transparents sont utilisés correctement COMMUNICATION • • • • Le volume de la voix de l’enseignant est satisfaisant La vitesse d’élocution est satisfaisante L’articulation des mots est satisfaisante La modulation de la voix est suffisante CONTENU DE LA SEANCE • Le contenu de la séance est bien adapté aux objectifs d’apprentissage de la séance • Vous avez une idée claire sur ce que cette séance vous a permis d’acquérir • Ce que vous avez acquis pendant cette séance vous paraît utile pour la suite (études et/ou activités professionnelles) Commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… Document à rendre au personnel du Service de la scolarité MERCI 76 Annexe VI GUIDE POUR L’UTILISATION DU QUESTIONNAIRE D’EVALUATION D’UNE SEANCE DE TP Les indicateurs pour lesquels une majorité d’étudiants ont répondu « sans objet » ne sont pas pris en compte pour le calcul de la moyenne. Tous les indicateurs retenus sont traités à égalité pour calculer le score global de la séance de TP. 77 Annexe VII ANNEXE VII EVALUATION D’UNE SEANCE DE CLINIQUE1 PAR UN(E) ETUDIANT(E) NE REMPLIR CE QUESTIONNAIRE QU'A LA FIN DE LA SEANCE Vous êtes invité(e) à donner votre avis sur la pédagogie d’un enseignant à propos d’une séance de clinique. C’EST LA SEANCE D’AUJOURD’HUI qu’il vous est demandé d’évaluer et non pas ses séances en général. Une note est à donner pour chaque indicateur sur une ECHELLE DE 0 A 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante ou à un désaccord total, la note 4 à une très bonne qualité ou à un accord total. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi point. En cas de besoin, vous pouvez utiliser la réponse « sans objet ». Le questionnaire se poursuit au verso. Vous pouvez également utiliser le verso pour des commentaires. En particulier, toute note 0 ou 1 devrait être accompagnée d’un commentaire la justifiant. Nom de l’enseignant : …………………………….……… Enseignement : …………………………….…………….. Date : ………………………………………………….. Note 0à4 Sans objet COMPORTEMENT AVEC LES ETUDIANTS • • • • • • • • • • • Respecte les horaires Paraît ouvert aux questions et aux suggestions des étudiants Endosse effectivement la responsabilité des actes des étudiants Paraît disponible Accepte la discussion, la remise en cause et la contradiction Paraît patient Encourage plutôt que rabaisse les étudiants Paraît équitable Sait féliciter et faire des reproches avec tact et justesse Paraît enthousiaste Sait reconnaître ses erreurs ASPECTS PEDAGOGIQUES • • • • • • • • • • Explique clairement ce qu’il attend des étudiants Est clair et simple dans ses explications Explique clairement les modalités de notation et les respecte Suscite, développe et valorise la faculté d’observation Suscite et valorise le travail en groupe des étudiants, l’entraide et le respect mutuels Encourage les questions des étudiants Aide les étudiants à réaliser la démarche clinique adéquate Aide les étudiants à réaliser les gestes techniques adéquats Aide les étudiants à bien communiquer avec les clients Pendant la séance, essaye d’établir des liens avec les connaissances théoriques des étudiants • Cherche à mettre les étudiants dans les situations effectivement rencontrées par les praticiens …/.. 1 Ce questionnaire est en cours de validation 78 Annexe VII Note 0à4 Sans objet • Dans la limite des contraintes imposées par l’institution, organise correctement la séance • Aide les étudiants à distinguer les éléments majeurs d’un problème clinique • Justifie les examens employés ainsi que les traitements prescrits et en explique les limites • Attire l’attention sur les différences éventuelles entre les situations rencontrées à l’école et en dehors • Encourage les étudiants à trouver les réponses au problème posé et à les justifier • Apprend aux étudiants à exposer aux clients les aspects financiers • Explique aux étudiants les choix possibles de manière impartiale • Reconnaît ses propres limites et apprend aux étudiants à reconnaître les leurs COMPETENCE • Donne l’impression de compétence dans son domaine • Donne l’impression d’avoir des connaissances actualisées COMPORTEMENT AVEC LES PROPRIETAIRES D’ANIMAUX • Se montre attentif et courtois avec les propriétaires des animaux • Est clair et simple dans ses explications aux propriétaires des animaux • Expose les aspects financiers aux propriétaires des animaux COMPORTEMENT AVEC LES ANIMAUX • Est patient avec les animaux • Est attentif au bien-être des animaux (limiter la souffrance) COMPORTEMENT VIS-A-VIS DES CONFRERES • Applique et explique les règles de la déontologie vétérinaire COMPORTEMENT VIS-A-VIS DES COLLEGUES • Sait relier son activité à celle des autres services • A un comportement déontologique par rapport à ses collègues COMPORTEMENT VIS-A-VIS DU PERSONNEL NON ENSEIGNANT • A un comportement courtois avec le personnel non enseignant AU BILAN • Donne envie de travailler en clientèle • Donne envie de travailler avec lui • Vous lui confieriez votre animal malade Commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… Document à rendre au personnel du Service de la scolarité MERCI 79 Annexe VII GUIDE POUR L’UTILISATION DU QUESTIONNAIRE D’EVALUATION D’UNE SEANCE DE CLINIQUE Les indicateurs pour lesquels une majorité d’étudiants ont répondu « sans objet » ne sont pas pris en compte pour le calcul de la moyenne. Tous les indicateurs retenus sont traités à égalité pour calculer le score global de la séance de clinique. 80 Annexe VIII ANNEXE VIII PREPARATION ET CORRECTION DES QCM I - PREPARATION La préparation de QCM est difficile pour deux raisons : d’une part, parce qu’il n’est pas facile de trouver des propositions erronées (leurres) tout à fait crédibles, d’autre part, car le libellé des réponses (et de la question) ne doit pas conduire à une ambiguïté et à des interprétations différentes. • Pour éviter la première difficulté, il est recommandé d’utiliser les confusions les plus fréquentes des étudiants (et donc apparemment crédibles), notamment les réponses erronées trouvées dans les QROC. • Pour limiter la seconde, il faut tout d’abord prendre grand soin des mots utilisés (éviter certains termes, cf. ci-dessous), puis soumettre le projet de QCM à des collègues. D’ailleurs, ceci correspond à la règle générale qui veut que toute question d’évaluation soit soumise pour avis à des collègues, avec son corrigé à part, avant son utilisation. Cette évaluation par des collègues, sans supprimer tous les accidents, toutes les ambiguïtés ni toutes les interprétations inattendues, doit avoir le triple avantage suivant : ! de vérifier que les questions et les réponses sont compréhensibles, ! de vérifier que les questions correspondent à des objectifs de la formation correspondante, ! de détecter des anomalies (erreur dans le corrigé) ou des ambiguïtés. L’auteur de QCM doit tenir le plus grand compte des propositions formulées par les collègues sollicités (dans certaines facultés, cette évaluation collégiale des questions d’examen est systématique et organisée par un bureau ad hoc). D’Ivernois et Gagnayre utilisent une fiche de contrôle pour la formulation des QCM (cf. à la fin de l’annexe VIII). La préparation de QCM doit prendre en compte : • le choix du type de QCM ; • le respect de règles de rédaction ; • la détermination du nombre de questions et du temps accordé pour les réponses. 1. LE CHOIX DU TYPE DE QCM La formulation de mauvaises réponses (leurres) parfaitement plausibles et attrayantes est parfois difficile. Il faut, en effet, soigneusement éviter les leurres évidents (leurres « débiles »), ainsi que les leurres fondés sur une infime nuance (leurres « sadiques » ou « piégés »). C’est donc le nombre de bons leurres que l’on est capable de produire pour une question (à cinq compléments) qui peut orienter le choix du type de QCM (réponse unique ou multiple). • Quatre bons leurres Il s’agit d’une question à réponse unique, soit sous forme d’une proposition de formulation semblable aux autres, soit arrivant en dernière position et formulée ainsi : « Aucune des réponses précédentes ». • Trois bons leurres Question à réponse multiple (deux bonnes réponses) ou unique si l’on introduit la proposition « Aucune des réponses précédentes ». • Deux bons leurres Question à réponse multiple. • Un seul bon leurre La question est à réponse multiple ou peut être transformée en réponse à choix unique en signalant que les propositions suivantes sont exactes, SAUF UNE. 2. LE RESPECT DE REGLES DE REDACTION Il est recommandé de respecter les règles suivantes : • L’énoncé de la question doit être bref. Il est possible de réduire la taille des énoncés en posant plusieurs questions relatives à la même situation. En cas de besoin, l’énoncé peut être précédé d’informations sur lesquelles porte la(les) question(s) : graphique, dessin, tableau , etc. • L’énoncé de la question doit être simple, clair et ne porter que sur un seul concept central. • Eviter la forme négative, qui conduit souvent à des équivoques : « Parmi les symptômes suivants, lequel n’est pas observé dans la maladie de ... » A fortiori, les doubles négations : « Un bovin contaminé par un animal enragé ne doit pas être envoyé à l’abattoir : 81 Annexe VIII ! s’il n’est pas vacciné contre la rage »... • Eviter de proposer une valeur pour la fréquence d’un phénomène. « Les foyers primaires de fièvre aphteuse sont dus à un accident de laboratoire : ! dans 30 p. cent des cas »... Ce type de proposition est en effet vrai ou faux en fonction du temps, de l’espace et de la population à laquelle on s’adresse (ou alors il faut dire « En (année), en (pays), X et coll. (auteurs) ont établi que...). • Eviter certains termes : « Souvent » (est en faveur du vrai) « Jamais » (est en faveur du faux) « peut » (en biologie, presque tout est possible) mais aussi, « parfois », « rarement », « fréquemment »... « quelquefois », • Eviter que l’une des propositions soit plus longue ou plus détaillée que les autres, car ceci oriente vers une réponse favorable. De même, éviter que la bonne réponse soit la seule qui convienne grammaticalement à la question. • Les propositions de réponse ne doivent pas se chevaucher, ni s’inclure les unes dans les autres, ni être synonymes. • Eviter dans l’énoncé des formulations imprécises, équivoques ou dépendant d’informations non fournies : « Un bovin mordu par un renard enragé doit : ! être abattu pour la boucherie ! être envoyé à l’équarrissage ! recevoir une injection de vaccin rabique... » En effet, la réponse dépend d’informations non fournies, le fait qu’il est vacciné ou non contre la rage et que cette maladie a été ou non constatée dans l’élevage au cours des 6 derniers mois. • Proscrire la proposition « Aucune des propositions précédentes n’est exacte » lorsque le formulaire de réponse utilisé comprend pour chaque proposition une case « vrai » et une case « faux ». En effet, dans ce cas, une case (vrai ou faux) à déjà été cochée pour chacune des 4 propositions précédentes. En revanche, cette formulation peut être employée lorsqu’il n’existe qu’une case à cocher par proposition (cochée lorsque la proposition est jugée exacte). • Eviter que l’une des propositions (et, a fortiori, plusieurs) soit fondée sur un détail. En effet, soit c’est ce détail qui finalement déterminera le score pour cette question, soit la proposition correspondante sera annulée pour la notation (ce qui est regrettable dans les deux cas). • Veiller à avoir des consignes de réponse parfaitement cohérentes avec les réponses. 82 Si la consigne est : « Quelle est la proposition exacte » , il ne doit y avoir qu’une seule proposition exacte. De même, pour « Quelles sont les propositions exactes », il ne serait pas acceptable d’en avoir une seule. Pour les QCM ne comportant qu’une seule case par proposition, il n’est pas acceptable que toutes les propositions soient fausses. En revanche, ceci l’est lorsque chaque proposition est assortie d’une case « vrai » et d’une case « faux ». • Regrouper, d’une part, les QCM à réponse unique, d’autre part les QCM à réponse multiple, en faisant apparaître leur catégorie. Ceci permet aussi, si jugé nécessaire, d’attribuer une note en fonction du score de chacun des deux types de QCM (cf. ci-dessous). • Veiller à ce que les réponses à cocher ne soient pas toujours au même endroit. • Préparer le corrigé, d’abord à usage des collègues dont l’avis est sollicité, puis, après éventuelle modification, pour affichage à destination des étudiants après l’épreuve. Le corrigé ne doit être fourni au(x) collègue(s) sollicité(s) qu’après que celui-ci (ceux-ci) ai(en)t répondu aux QCM (cette règle est d’ailleurs applicable à n’importe quel type d’épreuve) : ceci permet de déceler les éventuels écarts entre ce qui est attendu par l’auteur des questions et ce que le(s) collègue(s) pensai(en)t devoir répondre en fonction de sa (leur) perception des questions. • Enfin, on peut suggérer (tout en sachant que cela est contraignant) de préparer les questions (et les propositions) au fur et à mesure de l’enseignement plutôt qu’à la fin, en vérifiant que chaque question correspond bien à un objectif d’apprentissage. 3. LA DETERMINATION DU NOMBRE DE QUESTIONS ET DU TEMPS ACCORDE POUR LES REPONSES Le nombre de questions est, bien sûr, variable en fonction de plusieurs facteurs : • l’étendue du programme à couvrir ; • l’existence ou non d’une autre forme d’évaluation sur ce même programme... Il est défini par l’enseignant responsable. La détermination du temps doit prendre en compte la longueur et la difficulté des questions et des propositions : certaines questions, longues, nécessitent d’accorder le temps de lecture correspondant ; d’autres exigent éventuellement un calcul ou une réflexion. En général, le temps d’une minute est suffisant pour des questions courtes. Il peut aller jusqu'à deux minutes pour des questions plus longues ou plus délicates. Annexe VIII Une autre modalité d’estimation du temps nécessaire est de soumettre le QCM à un enseignant de la même discipline, n’ayant pas participé à la préparation, et d’accorder un temps double de celui lui ayant permis de répondre dans les conditions prévues pour l’évaluation. II - CORRECTION 1. MODALITES DE LA CORRECTION Lorsque le nombre de copies est limité, il est possible d’effectuer la correction manuellement, par comparaison de la grille des résultats attendus et de celle des résultats fournis. Le travail devient fastidieux dès que le nombre dépasse quelques dizaines, et il ne permet pas d’établir aisément le taux de réussite pour chaque proposition de réponse. Le traitement informatique des réponses, après lecture des copies au scanner, réduit considérablement le temps nécessaire à la prise en compte des réponses, à l’établissement du score par copie et au calcul des taux de réussite. Il implique toutefois la disponibilité de matériel (scanner) et d’un logiciel adapté (coût de l’ordre de 50 000 francs à la faculté de médecine de Créteil). On peut enfin faire composer les étudiants en salle informatique, chacun devant un ordinateur, et utiliser des logiciels élaborés spécialement pour ce type de questions. Les étudiants acceptent bien, désormais, cette façon de procéder. 2. L’ETABLISSEMENT NOTATION DU BAREME DE Le barème de notation doit à la fois être fixé avant le déroulement de l’épreuve (il ne doit donc pas être fonction du degré de réussite des étudiants, si toutes les questions et réponses proposées sont pertinentes) et tenir compte d’informations découlant d’une analyse des réponses qui révélerait une ou des anomalies. Le barème de correction doit être parfaitement adapté aux caractéristiques des QCM : il peut être très simple, mais parfois complexe en fonction des questions. Afin d’éviter la complexité, nous n’évoquerons que les principes, en étudiant le cas le plus fréquent c’est-àdire celui de QCM correspondant à des objectifs de rang A et de rang B. Dans ce cas, il convient : • de déterminer le nombre respectifs de points à attribuer aux deux catégories d’objectifs ; • d’indiquer les modalités pouvant être proposées pour la notation des questions correspondant aux objectifs de rang A ; • de préciser les façons de noter les questions relatives aux objectifs de rang B. La proportion respective des objectifs de rang A et de rang B couverts par les questions peut varier. On devrait en tenir compte pour déterminer le nombre de points (sur 20 par exemple) à attribuer, d’une part, aux réponses relatives aux objectifs de rang A, d’autre part, à celles concernant les objectifs de rang B. On peut proposer de raisonner sur un exemple où un équilibre est atteint dans le nombre de questions relatives à ces deux types d’objectifs et pour lequel 10 points (sur 20) sont attribués aux réponses pour chacune des deux catégories de questions. Bien sûr, d’autres répartitions sont concevables. # OBJECTIFS DE RANG A Ils sont exigibles et, par conséquent, devraient être tous atteints. Théoriquement, l’échec relatif à un objectif de rang A devrait donc conduire à une note rendant obligatoire un nouveau passage du contrôle correspondant. A la limite, en cas de mauvaise réponse à une question relative aux objectifs de rang A, les questions portant sur les objectifs de rang B ne devraient pas être corrigées. Il est évident qu’un tel barème, théoriquement parfaitement logique, n’est pas facile à appliquer. Il implique, en particulier, que la liste des objectifs de rang A soit parfaite et qu’aucun d’entre eux ne soit discutable (en tant que rang A). Il est donc fréquent que l’exigence d’atteinte des objectifs de rang A ne soit pas absolue mais simplement largement majoritaire. Autrement dit, l’exigence pour « réussir » le contrôle se situe aux environs de 80 p. cent des objectifs de rang A. • En dessous de ce « niveau exigible » de satisfaction aux objectifs de rang A, on peut adopter une approche qualitative ou quantitative : ! l’approche qualitative consiste à considérer qu’il s’agit d’un échec, quel que soit le score pour les questions relatives aux objectifs de rang B (et qu’il est donc inutile de les corriger) ; ! l’approche quantitative consiste à mettre la note zéro (sur 10 dans l’exemple pris) pour les questions relatives aux objectifs de rang A et à attribuer normalement la note correspondant aux questions relatives aux objectifs de rang B. 83 Annexe VIII • Au dessus du niveau exigible de satisfaction aux objectifs de rang A, la note correspondante est mise, de façon proportionnelle ou non. • Toutes les questions à réponse multiple Dans ce cas, toutes les questions peuvent être considérées de même poids et ne conduisant pas à une exigence particulière (objectifs de rang B). Par ailleurs, le facteur aléatoire est suffisamment faible (3 p. cent) pour pourvoir être négligé. Exemple : 10 questions relatives aux objectifs de rang A (10 points) Barème proportionnel 10 bonnes réponses 9 8 7 Il est donc possible d’appliquer un barème de notes proportionnelles aux scores obtenus (cf. tableau annexe VIII.1, deuxième colonne). Barèmes non proportionnels 10 6,5 3,5 0 1 10 5 2 0 2 10 8 5 0 • Toutes les questions à réponse unique Comme précédemment, les questions ont le même poids et n’entraînent pas d’exigence particulière (objectifs de rang B). Cependant, cette fois-ci, le facteur aléatoire est important puisqu’une réponse au hasard permet d’obtenir 20 p. cent du score total (s’il y a bien 5 propositions de réponses par question et si la notation se fait en attribuant un point de score lorsque la réponse à une question est exacte). On ne peut donc plus négliger le facteur aléatoire et utiliser simplement une note proportionnelle au score : il faut avoir recours à un barème de notes non proportionnelles aux scores, retranchant du score la partie due au hasard, ou bien utiliser des points négatifs. Il paraît souhaitable de laisser à (aux) l’enseignant(s) responsable(s) d’un contrôle une certaine marge de liberté pour choisir entre ces différentes attitudes, en fonction de son (leur) expérience. # OBJECTIFS DE RANG B Les QCM peuvent être toutes à réponse multiple, toutes à réponse unique ou certaines seulement. TABLEAU Annexe VIII.1 Exemples de barèmes de notation adaptés aux caractéristiques des QCM (27 questions) nombre de réponses exactes Objectifs de rang B uniquement (scores) Uniquement des réponses multiples (Notes proportionnelles)* 27 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 20 19 18,5 17,5 17 16 15,5 14,5 14 13 12,5 11,5 11 10 9,5 8,5 8 7 6,5 5,5 5 4 3,5 2,5 2 1 0,5 Seulement des réponses uniques (barème) 20 19 17,5 15,5 14 12,5 11,5 10,5 10 9 8,5 7,5 7 6 5,5 4,5 4 3 2,5 1,5 1 0 0 0 0 0 0 (anamorphose) (0)** (0) (1) (2) (3) (3,5) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) (4) • arrondies au demi-point inférieur ** entre parenthèses, la différence entre la note proportionnelle et la note 84 20 18 16 14 12 10 9 8,5 8 7,5 7 6,5 6 5 4 3,5 3 2,5 2 1 0 0 0 0 0 0 0 (0)** (1) (2,5) (3,5) (5) (6) (6,5) (6) (6) (5,5) (5,5) (5) (5) (5) (5,5) (5) (5) (4,5) (4,5) (4,5) (5) Différence des notes barèmeanamorphose 0 1 1,5 1,5 2 2,5 2,5 2 2 1,5 1,5 1 1 1 1,5 1 1 0,5 0,5 0,5 1 Annexe VIII ! Barème de notes proportionnelles aux scores non La troisième colonne du tableau annexe VIII.1 fournit les notes d’un barème pour une épreuve comportant 27 questions (et conduisant donc à un score maximal de 27). Ces notes sont obtenues en combinant le barème proportionnel (deuxième colonne du tableau annexe VIII.1) et le facteur aléatoire (20 p. cent de 20 points, soit 4 points) : le facteur aléatoire (4 points) est enlevé de chaque note proportionnelle, sauf des notes très élevées (16 à 20) pour lesquelles il est réduit progressivement (de 4 à 0) afin d’aboutir à la note maximale de 20 sur 20. A la Faculté de médecine de Montpellier, c’est l’anamorphose1 représentée sur la figure annexe VIII.1 qui est utilisée [Grémy, 1989]. La quatrième colonne du tableau annexe VIII.1 fournit les notes de l’anamorphose de la Faculté de médecine de Montpellier, et la 5ème colonne, la différence entre ces notes et celles du barème de la 3ème colonne. On constate que cette anamorphose est plus « sévère » que le barème de la 3ème colonne. De tels types de barèmes et d’anamorphoses peuvent être calculés pour n’importe quel nombre de questions de QCM et, par conséquent, pour n’importe quel score. ! Utilisation de points négatifs L’annulation de l’effet du hasard peut être obtenue en introduisant des points négatifs (autant de points négatifs que de points Scores 30 20 16 14 12 10 10 8 5 Les questions peuvent toujours être considérées de même poids, mais le facteur hasard n’est à prendre en compte que pour les questions à réponse unique. L’établissement du barème va donc tenir compte de la proportion de questions à réponse unique et le barème comprendra une partie de notes proportionnelles au score (celui des questions à réponse multiple) et une partie de notes intégrant le facteur aléatoire (questions à réponse unique) (cf. tableau annexe VIII.2). 3. L’ANALYSE DES REPONSES L’analyse des réponses fournies par les étudiants est un préalable à l’application du barème de notation préparé. Par ailleurs, elle renseigne sur la qualité de la formulation des questions et des réponses proposées. Elle doit fournir, pour chaque proposition de réponse à chaque question, le taux de réussite des étudiants. Pour une question donnée, les taux de réussite relatifs aux différentes propositions de réponse peuvent être voisins ou divergents. FIGURE Annexe VIII.1 18 15 • Questions à réponse multiple et questions à réponse unique Notes 25 20 positifs). Ces points négatifs devraient être attribués aux réponses considérées comme particulièrement contre-indiquées. Dans ce cas, il suffit d’appliquer un barème de notes proportionnelles aux scores, car des réponses totalement aléatoires conduiraient à une note de zéro. Schéma de l’anamorphose utilisée à la Faculté de médecine de Montpellier (correspondance entre les scores, à gauche, et les notes, à droite, pour une épreuve conduisant à un score maximal de 27) [Grémy, 1989] 6 4 2 0 1 0 Une anamorphose est une image déformée, donnée par exemple par un miroir concave. En matière de notation, il s’agit d’un barème de notes non proportionnelles au score. 85 Annexe VIII TABLEAU Annexe VIII.2 Exemples de barèmes de notations pour 15 questions à réponse multiple et 15 questions à réponse unique Notes Nombre de réponses exactes (scores) Réponses multiples Réponses uniques 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 10 9,3 8,7 8 7,3 6,7 6 5,3 4,7 4 3,3 2,7 2 1,3 0,7 0 10 9 8 6,5 5,5 4,7 4 3,3 2,7 2 1,3 0,7 0 0 0 0 • Lorsqu’ils sont voisins, ceci indique que la difficulté rencontrée pour chaque proposition de réponse est proche, quel que soit ce niveau de difficulté. Le taux de réussite moyen renseigne sur le niveau de difficulté global pour cette question. Il permet d’identifier facilement les domaines ou les concepts qui ont été mal compris par les apprenants et, par suite, d’essayer d’en trouver la cause puis, dans toute la mesure du possible, de rectifier l’erreur ou la lacune. En cas de taux de réussite faibles mais homogènes, il n’y a pas de raison d’annuler la question (sauf si, effectivement, elle portait sur un détail d’intérêt secondaire). • Lorsqu’ils sont divergents, ils révèlent une différence de difficulté ressentie par les apprenants et ceci doit conduire à examiner la pertinence de la (ou des) proposition(s) concernée(s). En cas d’ambiguïté dans la proposition, ou d’intérêt très secondaire de la réponse, cette proposition peut être annulée dans la notation. Quelques exemples de distribution de taux de réussite sont présentés et commentés dans le tableau Annexe VIII.3. TABLEAU Ann. VI.3 Exemples de taux de réussite (p. cent) aux 5 propositions de différentes questions Q1 Q2 Q3 Q4 Taux de réussite Commentaires Questions 86 R1 R2 R3 R4 R5 Q1 82 75 88 72 91 Taux homogènes. Concept(s) compris par une majorité d’apprenants. Q2 22 15 29 12 31 Taux homogènes. Concept(s) compris par une minorité d’apprenants. Revoir la pertinence de la question. Attirer l’attention des apprenants sur le corrigé correspondant Q3 85 78 12 90 80 Taux hétérogènes, dont un seul isolé. Difficulté importante ressentie pour la proposition 3. Etudier la pertinence de la proposition 3. En cas de besoin, annuler la proposition 3. Q4 43 31 83 62 15 Taux hétérogènes, mais avec une large distribution. Etudier particulièrement la pertinence des propositions 5 et 2. Annexe VIII III - AUTRES TYPES DE QCM 1. E. Si tous les compléments sont justes Ce type de questions n'a été élaboré que dans le seul but de transformer une question à réponses multiples en question à réponse unique. Trop compliquée, source d'erreurs ou au contraire d'indices pour trouver la bonne combinaison, elle doit être abandonnée. Mieux vaut utiliser directement des questions à réponses multiples. QUESTIONS ASSOCIEES On les appelle encore questions d'appariement. La même série de cinq compléments est proposée pour plusieurs questions, avec le libellé suivant : « Associez aux questions numérotées suivantes le complément A, B, C, D ou E qui leur correspond. Attention, chaque complément peut être utilisé une fois, plus d’une fois ou pas du tout ». Des variantes sont possibles, notamment en cas de réponse multiple. 4. QUESTIONS AVEC RELATION DE CAUSE A EFFET Deux propositions reliées par « CAR » sont faites. 2. QUESTIONS A CLASSER Il est demandé de répondre par : Il s'agit de classer, par ordre croissant ou décroissant, une série de propositions. Ce genre de questions est intéressant pour évaluer l'aptitude à hiérarchiser des notions, comme des hypothèses diagnostiques, des priorités dans la mise en place d'un traitement, etc. A. Si les propositions sont toutes deux vraies et s’il existe entre elles une relation de cause à effet B. Si les propositions sont toutes deux vraies sans Le choix est à faire entre des combinaisons de compléments. qu’il existe entre elles une relation de cause à effet C. Si la première proposition est vraie et la deuxième fausse D. Si la première proposition est fausse et la deuxième vraie E. Si les deux propositions sont fausses Par exemple : Exemple : « Répondez par : « En France, tout chien mordeur doit être mis sous surveillance pendant 15 jours 3. QUESTIONS A COMPLEMENTS GROUPES A. Si seulement les compléments 1 , 2 et 3 sont CAR justes B. Si seulement les compléments 1 et 3 sont justes C. Si seulement les compléments 2 et 4 sont justes D. Si seulement le complément 4 est juste cette période couvre la durée d’incubation de la maladie » (réponse C). $ Ainsi, on peut se rendre compte de l’importance du travail nécessaire pour préparer de bons QCM. Plus le travail de préparation aura été soigneux (respect des règles proposées, étude par des collègues), plus faibles seront les risques de persistance d’anomalies ou de difficultés indésirées et, par conséquent, plus réduit le travail de notation. 87 Annexe VIII FICHE DE CONTRÔLE DE LA FORMULATION DES QCM [D’Ivernois et Gagnayre] Oui 1. Formulation concise et complète de la question a. Tous les mots nécessaires à la compréhension du problème ont-ils été inclus ? b. Tous les mots inutiles ont-ils été supprimés ? c. L’idée maîtresse est-elle clairement exprimée ? d. Les mots communs à tous les compléments font-il partie de l’énoncé ? e. Le vocabulaire utilisé est-il simple et précis ? f. La formulation de la question respecte-t-elle les règles de grammaire, de ponctuation et de présentation de la variété à laquelle elle appartient ? g. A-t-on éliminé toute possibilité d’induire indûment les étudiants en erreur ? h. A-t-on éliminé les doubles négations ? 2. Formulation de l’énoncé a. L’énoncé est-il clair, précis, bref et complet ? b. A-t-on éliminé toute locution négative du type « ne ... pas » ? c. A-t-on éliminé tout indice pouvant suggérer la bonne réponse ? d. A-t-on éliminé tout indice pouvant suggérer qu’il existe plusieurs bonnes réponses ? 3. Formulation des compléments a. Les compléments sont-ils homogènes quant à leur forme et quant à leur contenu ? b. Les compléments représentent-ils des réponses logiques et plausibles ? c. Les leurres sont-ils rigoureusement inexacts ? d. A-t-on éliminé toute ambiguïté sur la justesse de la bonne réponse ? e. La position de la bonne réponse parmi les compléments a-t-elle été disposée de façon aléatoire ? 88 Non Annexe IX ANNEXE IX PREPARATION ET CORRECTION DES QROC I - PREPARATION Le libellé des questions n’est pas forcément court ; il peut comporter un tableau, une figure, plusieurs lignes d’information. En revanche, il doit conduire à des réponses courtes, jugées de façon binaire par l’enseignant : réponse satisfaisante ou réponse non satisfaisante. Par rapport à la préparation de QCM, n’existe pas la difficulté de produire des leurres crédibles ; mais, comme pour les QCM, le texte doit être le plus univoque possible, de façon à éviter des réponses non attendues, ne pouvant pas être considérées comme fausses, mais néanmoins éloignées de la réponse attendue à cause d’un manque de précision dans la question. Comme pour les QCM, il convient donc d’adopter un langage précis et d’éviter les expressions génératrices d’imprécision : « souvent », « parfois », etc. (cf. annexe VIII). oui, non interne, externe transmission directe, transmission indirecte, etc. Ou alors, il faut demander de justifier un tel type de réponse et ne prendre en compte que la réponse exacte accompagnée de la justification attendue (en n’attribuant par exemple un score 1 qu’à l’ensemble, et non pas 1+1). Le corrigé doit faire apparaître les réponses attendues. Il peut éventuellement être accompagné de commentaires pour attirer l’attention sur le spectre de réponses acceptables et sur des réponses non satisfaisantes. Comme pour les QCM, le projet de QROC doit être soumis à des collègues, le corrigé étant à part. Il faut éviter de solliciter des réponses de type binaire car elles comportent un effet aléatoire de 50 p. cent : II - CORRECTION A l’inverse de celle des QCM, la correction des QROC ne peut pas être automatisée. Chaque réponse doit être appréciée et son libellé peut varier d’un étudiant à l’autre, ainsi que par rapport au corrigé. Il est souhaitable d’effectuer la correction question par question (ou, du moins, groupe de questions par groupe de questions), plutôt que copie par copie, même si cela oblige à manipuler plusieurs fois chaque copie. En cas de simple correction, il n’est possible de connaître que le taux de réussite pour chaque question. Pour des taux faibles, il faut s’interroger sur l’origine des mauvaises réponses (libellé ambigu, point peu ou pas traité dans l’enseignement, notion secondaire, notion mal comprise...) et agir en conséquence. Dans toute la mesure du possible, il est souhaitable d’avoir une double correction, indépendante et en aveugle. Ceci conduit à identifier les questions pour lesquelles des réponses ont pu être jugées différemment par les deux correcteurs. Pour une question donnée, le taux de litiges correspond au pourcentage de copies dont la réponse correspondante a été jugée satisfaisante par un correcteur et non satisfaisante pour un autre. On peut considérer qu’un pourcentage de 10 ou supérieur révèle une anomalie : Question mal formulée ou trop ouverte, Consignes de correction imprécises, Conceptions non concertées des correcteurs Non respect des consignes de correction, etc. L’attitude à adopter varie en fonction des situations : si le taux de litiges est élevé (> 10 p. cent) et que les « erreurs » sont partagées entre les deux correcteurs, il est préférable d’annuler la question correspondante. En revanche, si les erreurs concernent uniquement l’un des deux correcteurs, on peut penser qu’il n’a pas respecté les consignes de correction (pour telle ou telle raison) et conserver la question. Comme pour les QCM, le barème de notation doit être établi avant l’épreuve et appliqué, ou modifié en fonction des taux de litiges (s’il y a eu double correction). Comme pour les QCM, également, le barème peut tenir compte d’un « poids » différent des questions en fonction des objectifs correspondants (rang A, rang B). Pour la réponse à chaque question, le score peut être attribué de façon binaire : 0 ou 1, afin d’éviter la manipulation de dixièmes de point. Par 89 Annexe IX groupe de questions, ou pour l’ensemble des questions, la note est déterminée de façon proportionnelle au score ou selon une anamorphose (objectifs de rang A). La seconde formule est plus souple car elle permet d’attribuer à chacune des deux parties de l’épreuve le poids choisi dans la notation, en gardant toute liberté pour le calcul de chacun des deux scores (qui peuvent avoir ou non le même maximum). Par ailleurs, elle évite d’additionner des scores qui ne sont pas biaisés par le hasard (QROC) avec d’autres qui peuvent comporter de 20 p. cent de chance (QCM à réponse unique, notée par question) jusqu'à près de 50 p. cent de chance (QCM à réponse unique, notée par proposition de réponse). EPREUVE MIXTE Lorsqu’une épreuve comprend à la fois des QCM et des QROC, on peut s’interroger sur la façon d’établir le barème de notation. A priori, deux solutions sont possibles : • soit additionner les scores des QROC et des QCM puis traduire ce total en note ; En utilisant la seconde formule, on peut déterminer un barème de notation qui ne prenne en compte la chance que pour la partie QCM, tandis qu’on ne le peut pas avec la première formule. • soit traduire en note séparée chaque score, puis faire la somme des deux notes. ! 90 Annexe X ANNEXE X EVALUATION D’UN CONTRÔLE ECRIT DES ACQUIS1 PAR UN(E) ETUDIANT(E) Vous êtes invité(e) à donner votre avis sur l’organisation d’un contrôle des acquis. Une note est à donner pour chaque indicateur sur une ECHELLE DE 0 A 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante ou à un désaccord total, la note 4 à une très bonne qualité ou à un accord total. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi point. Vous pouvez également faire des commentaires. En particulier, toute note 0 ou 1 devrait être accompagnée d’un commentaire la justifiant. Nom de l’enseignant : …………………………………..… Enseignement : ……………………………….……..……. Date du contrôle de connaissances : …………………………………… Note 0 à 4 ORGANISATION • • • • • • • • Information sur la date et l’heure de l’épreuve* Temps accordé pour l’épreuve Information sur les modalités de l’épreuve* Information sur le coefficient général de l’épreuve* Information sur le barème de notation des différentes questions Fourniture d’un corrigé juste après l’épreuve Ultérieurement, fourniture d’une analyse des réponses à l’épreuve Délai entre l’épreuve et la fourniture des notes* CONTENU • • • • • • • • Définition des objectifs d’apprentissage correspondant à l’épreuve Correspondance entre les questions posées et les objectifs d’apprentissage Compréhensibilité des questions Satisfaction relative à la difficulté des questions Satisfaction relative à la mémorisation nécessaire pour répondre aux questions Satisfaction relative à la réflexion nécessaire pour répondre aux questions Proportion des objectifs du programme couverts par des questions Pertinence du système de notation * Indicateurs non utilisés pour l’évaluation par des collègues Commentaires : ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………… Document à rendre au personnel du Service de la scolarité MERCI 1 Ce questionnaire est en cours de validation 91 Annexe X GUIDE POUR L’UTILISATION DU QUESTIONNAIRE D’EVALUATION D’UN CONTRÔLE DES ACQUIS Pour chacune des deux rubriques, on calcule le total des points obtenus. On calcule alors le « score » de la rubrique en effectuant une règle de trois par rapport au maximum théorique de points de la rubrique2 2 Le nombre maximal de points et le score par rubrique sont les suivants : Nombre maximal théorique de points Organisation 32 7 Contenu 32 18 Total 92 Score 25 Annexe XI ANNEXE XI ANALYSE DIDACTIQUE1 Tout module d’enseignement (unité de valeur, etc.) est en principe précédé par une réflexion (analyse didactique) et suivi par un contrôle de connaissances. L’analyse didactique de l’enseignant(e) devrait porter, d’une part, sur une analyse des besoins (des futurs professionnels, de la société, des employeurs…) correspondant au module enseigné, d’autre part, sur une définition des objectifs d’apprentissage détaillés permettant de répondre à ces besoins. Il vous est demandé d’évaluer l’analyse didactique faite par un(e) collègue pour un module d’enseignement au sein duquel une séance (cours, TD, TP, Clinique…) (a) fait l’objet d’une évaluation de votre part. Pour chaque indicateur, une note est à donner sur une échelle de 0 à 4. La note 0 correspond à une faiblesse importante, la note 4 à une très bonne qualité. Il vous est demandé de ne pas mettre de demi-point. Par ailleurs, vous pouvez fournir votre analyse et vos commentaires à l’aide d’un document séparé. Nom de l’enseignant évalué : …………………………………..Enseignement : …………………………… Date du contrôle de connaissances : ………………………………… Note 0 à 4 ANALYSE DES BESOINS • • • • • • • • • • • 1 Une analyse des besoins de formation professionnelle dans le domaine d’enseignement considéré a été réalisée et fournie Une réflexion sur la place « idéale » et le volume de cet enseignement au sein du cursus a été réalisée et fournie Une justification de la place et du volume de la séance évaluée, au sein de cet enseignement, est disponible Une analyse des acquis et des pré-requis nécessaires pour bénéficier pleinement de cet enseignement a été réalisée DEFINITION DES OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE DETAILLES Des objectifs d’apprentissage détaillés correspondant au module d’enseignement ont été définis Ces objectifs sont rédigés conformément aux règles en la matière Ces objectifs paraissent pertinents par rapport à l’analyse des besoins de formation Une hiérarchie a été établie au sein de ces objectifs (exemple : type A, B…) Ces objectifs sont en nombre adapté aux apprentissages à acquérir par les étudiants Ces objectifs couvrent l’ensemble du programme du module d’enseignement Ces objectifs ont été distribués et commentés aux étudiants Ce questionnaire est en cours de validation 93