fiche 1 VdesR

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fiche 1 VdesR
VALLEE DES ROUETS :
lieu phare de la coutellerie thiernoise
1. LES EMOULEURS AU SEIN DU SYSTÈME PRODUCTIF
Autrefois à Thiers un couteau n’était pas fabriqué par une seule et même personne. Il y
avait une division poussée du travail : à chaque étape de fabrication correspondait un métier particulier appelé rang.
Les principales étapes de fabrication d’un couteau
A quel métier correspondent les définitions suivantes :
►Donner la forme de la lame à
partir d’une barre d’acier
Donner le tranchant à la lame
◄
► Supprimer les rayures et
rendre la lame brillant
Assembler le manche et la lame ▼
►Vendre le couteau une fois terminé
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1. LES EMOULEURS AU SEIN DU SYSTÈME PRODUCTIF (SUITE)
La répartition des métiers dans l’espace
La parcellisation du travail s’accompagne d’une dispersion spatiale des métiers. Ainsi les forgerons et les
monteurs travaillaient dans leur atelier en ville ou dans les villages de la montagne thiernoise, les émouleurs et
les polisseurs en bordure de la Durolle.
Repère sur la carte les zones d’activités et souligne :
- en rouge les lieux où travaillaient les forgerons,
- en vert les lieux où travaillaient les émouleurs,
- en bleu, les lieux où travaillaient les monteurs.
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2. LA DUROLLE : SOURCE D’ENERGIE
Le rouet ou moulin à aiguiser est un bâtiment en granite à un étage. Installé en bordure de rivière, il fonctionnait grâce à la force hydraulique.
Observe le dessin du rouet puis complète les schémas suivants.
Mécanique hydraulique
1. Vannage du rouet Lyonnet
2 Vannage du rouet voisin
3. Canal
4 Roue à auget
5. 1ier courroie de transmission
6. Volant d’inertie
7. 2e courroie de transmission
Rez-de-chaussée
1ier étage: La « chambre »
8. Polissoir
9. Petite meule
10. Poêle
11. Planche d’un poste d’émouleur
12. Grande meule dans la
fosse
13. Arbre de transmission
14. Débourreuse
15. Remise
16. Scie
17. Dynamo
18. Polissoir
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2. LA DUROLLE, SOURCE D’ENERGIE (suite)
L’utilisation de la force motrice
Le système de transmission
1.courroie
2. meule
3. poulie
4. polissoire
5. engrenages
6. axe de
transmission
7.axe de la roue
4
3
6
5
1
22
7
Dessine la roue à aube, moteur de l’atelier et surligne sur ce dessin le système de transmission qui
permet de faire tourner la meule de l’émouleur.
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3. LE TRAVAIL DANS LE ROUET
L’émouture des lames, un travail réservé aux hommes
Au rez-de-chaussée, les émouleurs effectuent deux opérations sur les lames brutes arrivant de la forge: le
dégrossissage qui consiste à enlever une première couche d’acier et la mise au tranchant. La meule est l’outil fondamental de l’émouleur.
Retrouve quelques unes de ses caractéristiques:
La meule mesure entre : ________m et ____________m de diamètre.
On pouvait l’utiliser pendant ______ mois.
Elle pèse environ ____________ kg.
Elle est en pierre, c’est:
du grès
du granite
du basalte
Pour travailler la lame et pour entretenir la meule, l’émouleur se servait de différents outils
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3. LE TRAVAIL DANS LE ROUET (suite)
La particularité de l’émouleur thiernois est de travailler en position allongée, sur sa planche.
Cette position lui permettait d’avoir la force des bras et une partie
du poids du corps pour exercer une pression plus importante sur la
lame, d’enlever plus d’acier à la fois et donc de travailler plus vite.
Dans d’autres centres couteliers européens, comme Sheffield en Angleterre, Solingen en Allemagne, les
émouleurs avaient adopté d’autres positions de travail.
L’émouleur allemand
L’émouleur anglais
L’émouleur autrichien
L’émouleur belge
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3. LE TRAVAIL DANS LE ROUET (suite)
Les polisseuses
A l’étage, les épouses des émouleurs et leurs enfants enlevaient les rayures laissées par la meule sur la
lame: c’est le polissage.
Comme l’émouleur, la polisseuse travaille _______________ sur une planche.
Leur outil principal est la _________________, disque de bois entourés de lamelles
de ________ clouées les unes contre les autres. Après avoir poli 3 ou 4 lames, il fallait passer de la ____________, mélange de matière grasse (stéarine) et de grains
d’émeri.
Une fois la lame terminée, elle est _______________.
Si l’émouleur louait sa place de travail ainsi que celle de son épouse au propriétaire du rouet, il n’en restait pas
moins un travailleur indépendant qui pouvait œuvrer pour plusieurs maîtres-fabricants à la fois. Cette liberté
leur permettait aussi de gérer leur temps de travail en fonction du débit de la rivière et des commandes à effectuer. Il était ainsi surnommé le « seigneur de la coutellerie ».
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4. DES CONDITIONS DE TRAVAIL DIFFICILES
Voici deux extraits Des Ventres jaunes de Jean Anglade, roman qui retracent la vie des émouleurs thiernois.
« Pour finir, le maître de la nouvelle meule entreprenait la besogne la plus fastidieuse: il fallait la
rufer, c’est-à-dire l’équilibrer, la rendre apte à tourner sans boiterie à trois cents tours-minutes,
avec la même aisance qu’un virolet d’enfant. Au moyen d’un marteau à panne tranchante, patiemment, minutieusement, l’homme rognait le faux rond, les excès de substance, produisant ainsi une poussière râpeuse qui l’aveuglait, lui envahissait les intérieurs par le nez, la bouche, les
oreilles, ajoutait ses effets pernicieux à ceux de l’émouture quotidienne, de la mauvaise posture,
de l’humidité permanente, du froid et du chaud, procurant aux émouleurs des maladies aux noms
compliqués dont ils se seraient, dans leur crasse ignorante, sentis fort indignes si quelqu’un avait
pris la peine de les leur réciter: kératite, silicose, coxalgie, emphysème vésiculaire. C’était une
profession où l’on ne faisait pas de vieux os. Et cependant aucun d’eux n’aurait voulu l’échanger
contre une autre. »
Dans le premier texte, quels sont les éléments provoquant les maladies citées? Souligne-les.
Quelles parties du corps affectent ces maladies?
…………………………………………………………………………………….
Relève la phrase montrant que les émouleurs avaient une espérance de vie courte.
…………………………………………………………………………………………………………………
« La meule tournait sans à-coup, rien ne laissait soupçonner… (…)
Il pensait au canon lorsqu’il se produit justement une affreuse craquée. Un fracas de toutes parts.
En même temps, Pitelet ressent un coup à la gorge, ses mains lâchent le tenaillon, qui tombe
dans la fosse avec sa lame. Il a encore le temps de voir que sa meule n’existe plus, il en reste
seulement une moitié qui tourbillonne en imprimant des secousses folles aux supports. Hurlements. Eclairs, tonnerre, orage. Chaleur de Larbi sur ses jarrets. La pissarote se met à couler
rouge. Un nuage noir monte de la fosse et l’enveloppe. Sa meule vient d’éclater.
Desgouttes a couru débrayer l’arbre de couche. Jacques et les autres se précipitent sur Tchoucossa maintenant immobile, les bras ballants, la tête pendante. Ils le retournent, l’étendent sur le
plancher moelleux. Un morceau de grès lui a emporté la face antérieure du cou, on en retrouvera
des traces au plafond, en un clin d’œil il s’est vidé de tout son sang.
Ses compagnons comprirent tout de suite qu’il était inutile d’appeler médecin ni curé. »
Quel accident se produit dans le rouet?
………………………………………………………………………………………………………………
Souligne les mots qui expriment la violence du choc.
Quelle conséquence dramatique cela entraîne-t-il?
………………………………………………………………………………………………………………
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5. ETUDE D’UN SITE DE PRODUCTION THIERNOIS
Description du paysage
Cette lithographie nous montre une vue de la vallée de la Durolle au XIXe siècle.
THIERS
Coche les mots qui décrivent le paysage de la vallée des Rouets.
large espace plan
grandes usines
Immenses cheminées
accès aisé
site encaissé
toitures en dents de scie
rivière torrentueuse
aménagée de barrages
versants abrupts
Petits ateliers
autoroute desservant la vallée
Note sur la lithographie le sens d’écoulement de la rivière par une flèche, indique l’amont, l’aval.
On peut apercevoir des rouets sur le bord de la rivière: sur quelle rive sont-ils installés ?
Recherche dans quel massif montagneux la Durolle prend sa source.
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5. ETUDE D’UN SITE DE PRODUCTION THIERNOIS (suite)
L’évolution d’un site mis en valeur par l’homme
Classe ces vues dans le bon ordre chronologique et retrouve à quel siècle correspondent-elles (XIXe s, XXIe s, 2e
moitié du XXe s, Ve siècle)?
Choisis dans la liste suivante les qualificatifs qui se rapportent à chaque vue: site de production, site touristique,
site naturel, site abandonné.
Photo ….. siècle: La présence de l’homme est-elle visible sur cette photo? ……………………………………….
C’est un site ……………………………………………………………………………….
Photo ….. siècle : Comment l’homme l’a-t-il aménagé? ……………………………………………………………
Pour quelle raison a-t-il choisi ce site? ………………………………………………………………………………
C’est un site ……………………………………………………………………………….
Photo ….. siècle: Que s’est-il passé? ……………………………………………………………………………….
Pour quelles raisons? …………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………………
C’est un site …………………………………………
Photo ….. siècle: Une nouvelle activité s’est développée dans la vallée aujourd’hui. Quels éléments présents sur
le site le montrent? …………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………...
C’est un site ………………………………………………..
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PISTES DE CORRECTION
QUESTIONNAIRE SUR LA VALLE DES ROUETS
FICHE 1: LES EMOULEURS AU SEIN DU SYSTÈME PRODUCTIF
Les principales étapes de fabrication d’un couteau
Le forgeron donne la forme à la lame à partir d’une barre d’acier.
L’émouleur forme le tranchant.
Les polisseurs suppriment les rayures et rendent la lame brillante.
Le monteur assemble manche et lame.
Le maître-fabricant se charge de la vente des couteaux. C’est aussi lui qui fournit les matières premières et distribue le travail.
FICHE 2: LA DUROLLE, SOURCE D’ENERGIE
L’utilisation de la force motrice
rouet
rivière
goulotte
roue à aubes
bief
pavé
FICHE 3: LE TRAVAIL DANS LE ROUET
L’émouture des lames, un travail réservé aux hommes
La meule mesure entre 1,20 mètres et 1,50 mètres de diamètre. On pouvait l’utiliser pendant 4 mois.
Elle pèse environ 600 kilos. Elle est en pierre: c’est du grès.
Pour travailler la lame, l’émouleur se servait : du tenaillon (pince en acier permettant de maintenir la
lame) bloqué avec un coin (petite cale en bois) et du bâton (guide en bois servant à plaquer la lame
sur la meule). Pour entretenir la meule, il avait besoin de la pique à meule (pour redonner du mordant
à la meule) et du déferroir (pour débarrasser la meule de la limaille de fer).
Les polisseuses
Comme l’émouleur, la polisseuse travaille couchée sur une planche. Leur outil principal est la polissoire, disque de bois entouré de lamelles de cuir clouées les unes contre les autres. Après avoir poli 3
ou 4 lames, il fallait passer de la crotte, mélange de matière grasse (stéarine) et de grains d’émeri.
Une fois la lame terminée, elle est brillante.
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FICHE 4 : LES CONDITIONS DE TRAVAIL DIFFICILES
Dans le premier texte, les éléments provoquant les maladies sont: la poussière, la mauvaise posture,
l’humidité permanente, le chaud et le froid.
La kératite est une inflammation de la cornée.
La silicose atteint les poumons.
La coxalgie est une inflammation et douleur de la hanche.
L’emphysème vésiculaire est un gonflement de la vésicule.
« C’était une profession où l’on ne faisait pas de vieux os»: cette phrase montre l’espérance de vie
courte des émouleurs.
Texte 2
L’éclatement de la meule se produit dans le rouet.
Les mots exprimant la violence du choc sont: « affreuse craquée », « fracas de toutes parts », « des secousses folles », « Hurlements », « Eclairs, tonnerre, orage ».
La conséquence dramatique de cet accident est le décès de l’émouleur.
FICHE 5 : ETUDE D’UN SITE DE PRODUCTION THIERNOIS
Description du paysage: La Durolle prend sa source près de Noiretable, dans les Monts du Forez.
AVAL
Rive gauche
Rive droite
AMONT
C’est un site encaissé avec des versants abrupts où coule une rivière torrentueuse, aménagée de
barrages permettant d’alimenter de petits ateliers.
L’évolution d’un site mis en valeur par l’homme
Photo D: Ve siècle Aucune présence humaine visible car c’est un site naturel.
Photo C: XIXe siècle. On distingue l’installation de petits ateliers au bord de la rivière, moulins à aiguiser qui utilisaient la force hydraulique. C’est un site de production.
Photo A: deuxième moitié du XXe siècle. Le site a été abandonné, les rouets démontés. L’électricité a remplacé la force motrice de l’eau. Ce site est alors inadapté à l’industrialisation et les usines se sont alors installées en aval.
Photo B: XXIe siècle. Une double action a été menée sur le site: d’une part, la réhabilitation et la
conservation d’un patrimoine industriel et d’autre part, le développement d’une activité touristique. Panneaux indicateurs, silhouettes métalliques, bâtiments d’accueil et sentiers de randonnée
témoignent de ces nouvelles activités.
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