Les Bactéries
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Les Bactéries
LES BACTÉRIES UE 2.10 Compétence 3 Infectiologie - Hygiène I - Généralités • Etre vivant, unicellulaire, de petite taille (généralement 1 micro de diamètre et quelques microns de longueur). • Cellule procaryote (dépourvue d’un véritable noyau) : absence de membrane nucléaire, chromosome unique en général. • Paroi rigide faite d’un constituant spécifique : peptidoglycane ou mureine. • Classification fondée sur les caractères : • morphologiques, • tinctoriaux, • biochimiques, • antigéniques • génétiques 1 – classification bactérienne • En fonction de leurs caractéristiques, les ESPECES de bactéries sont • • • • • • • • • • regroupées en GENRE, puis en FAMILLE, en ORDRE et enfin en CLASSE. En pratique, ce sont les noms d’espèces et de genres qui sont utilisés pour les désigner. On différencie aussi les bactéries selon : 1. leur forme : - arrondie : les cocci - allongée : les bacilles - les vibrions - spiralée 2. les résultats de la coloration GRAM : - colorée en violet : GRAM + - colorée en rose : GRAM – - pas de réaction cocci Spiralée (spirochètes) bacille vibrion 2 -Structure d’une cellule bactérienne A – l’enveloppe bactérienne • a) La membrane cytoplasmique (= membrane interne) : • De structure proche de celles des eucaryotes, elle sert de barrière chimique entre l’environnement extérieur et le cytoplasme de la bactérie. • Elle est donc le siège d’échange avec cet environnement (ex : entrée du glucose, sortie des déchets ou des productions bactériennes). A – l’enveloppe bactérienne • b) La paroi bactérienne (membrane externe) : • C’est une barrière rigide présente chez presque toutes les bactéries. • Elle joue un rôle de protection mécanique vis-à-vis de l’extérieur. • C’est elle qui donne sa forme à la bactérie. • c’est aussi sa composition qui est à l’origine des différentes réactions à la coloration de GRAM (beaucoup moins développées chez GRAM+) BACTERIE GRAM + BACTERIE GRAM - A – l’enveloppe bactérienne • c) la capsule : • C’est une structure dense, qui n’est présente que chez certaines bactéries (élément inconstant) • contribue à leur pathogénicité en rendant plus difficile leur destruction par le système immunitaire. • La capsule joue un rôle important dans la défense des bactéries • La capsule empêche les bactéries d'être phagocytées dans l'organisme B – les structures externes • a) les flagelles (chez certaines espèces) : • Ce sont des filaments, qui facilitent le mouvement des bactéries (selon le même mécanisme que le flagelle des spermatozoïdes B – les structures externes • b) les pilis (chez certaines espèces) : • Ce sont aussi des filaments, beaucoup plus courts que les flagelles. • Ils permettent aux bactéries de mieux adhérer à certaines surfaces ou tissus cellulaires. C – les structures internes • a) le chromosome • le chromosome est unique et n’est pas situé dans un noyau délimité par une membrane. • Constitué d’ADN (Acide Désoxyribonucléique) • il est le porteur de tous les gènes nécessaires à la bactérie pour sa survie et son développement C – les structures internes • b) les plasmides (chez certaines espèces) • Ce sont des morceaux d’ADN, beaucoup plus petits que le chromosome (au moins 100 fois) porteurs d’un ou plusieurs gènes codant pour des protéines supplémentaires, • Non indispensables à la survie de la bactérie, mais apportant de "nouvelles capacités« (résistance aux antibiotiques, production toxine) • certaines bactéries sont capables de s’échanger les plasmides. C – les structures internes • c) le cytoplasme • milieu intérieur de la bactérie. • Il contient donc le chromosome, les éventuels plasmides, et tout le nécessaire à son bon fonctionnement. 3 - La composition bactérienne • Le principal composant est l'eau, elle représente environ • • • • • • • • 80% du poids de la bactérie. L'analyse sur un poids sec donne les résultats suivants : Carbone 50% Azote 15% Hydrogène 10% Oxygène 20% Phosphore 3% Soufre Mg++, Mn++, Zn++, Cr, Na+, K+... etc. 4 – Particularités de la bactérie • a) les toxines • Certaines bactéries sont capables de secréter dans leur environnement des substances toxiques : ce sont les exotoxines. • Elles sont fabriquées en quasi permanence, • constituent un facteur supplémentaire de virulence. TOXINE TETANIQUE TOXINE BOTULIQUE TOXINE DIPHTERIQUE 4 – Particularités de la bactérie • b) les spores • Certaines bactéries GRAM + sont capables, lorsque les conditions extérieures sont très défavorables de prendre une forme dite sporulée. • Il s’agit d’un état où la bactérie n’a plus aucune activité, mais devient extrêmement résistante (à la chaleur, aux rayons ultra-violets, aux • désinfectants…). Cet état peut durer jusqu’à plusieurs années ! • Dès que l’environnement est plus favorable, elle reprend sa forme initiale et peut se de nouveau se multiplier. SPORE DU TETANOS 4 – Particularités de la bactérie • c) bactéries intracellulaires • Ce sont des bactéries de très petites tailles, très fragiles, ne pouvant se multiplier qu’à l’intérieur d’une cellule hôte. • Elles se laissent phagocyter ("manger") par une cellule, puis une fois • "enfermées" à l’intérieur de la cellule elles commencent à s’y multiplier pour finir par être si nombreuses que la cellule hôte "explose". mycoplasme chlamydiae brucella 5 – développement des bactéries • Comme tout être vivant, les bactéries ont besoin d’un environnement favorable pour se multiplier. • Cet environnement pourra être différent en fonction de l’espèce bactérienne car toutes n'ont pas les mêmes capacités et leurs besoins sont différents. • Les facteurs importants du milieu extérieur sont : • La température • Le Ph • La teneur en oxygène • La composition du milieu extérieur a) La température • le froid ralentit ou bloque le métabolisme des bactéries • le chaud (jusqu’à un certain point) l’active. • En pathologie humaine, la plupart des bactéries sont actives pour des • • • • • températures situées entre 20 et 40°C. Entre 60 et 100°C, certaines bactéries sporulent pour résister aux conditions défavorables. La stérilisation à 120°C pendant 20 minutes ou à 110°C pendant 30 minutes tue les bactéries. Bactéries psychrophiles se développent jusqu'à une température inférieure à 20°C. Bactéries mésophiles se développent dans une gamme de température comprise entre 10° et 45°C. Bactéries thermophiles se développent à une température supérieure à 45°C. b) Le pH • La plupart des bactéries se développent lorsque le pH est compris entre 5.5 et 9. • Il existe néanmoins des bactéries acidophiles se développant à des pH très bas, jusqu'à un pH = 1, et des bactéries alcalinophiles. Lactobacille (acidophile) Pseudomonas (alcalinophile) c) La teneur en oxygène • Certaines bactéries ont besoin d’oxygène, d'autres pas. • On différencie ainsi : • les bactéries anaérobies strictes (chez lesquelles l’oxygène se comporte comme un oxydant et aboutit à leur destruction) • des bactéries aérobies strictes (qui ont absolument besoin d’oxygène) • des bactéries aèro-anaérobies (les plus nombreuses) qui supportent les deux conditions. Bacille de koch Aérobie stricte Anaérobie stricte Bacillus Anthracis Bactérie aèro-anaérobie d) La composition du milieu extérieur • Pour assurer leur multiplication, les bactéries ont besoin de nutriments • • • • • • (Carbone, Azote, Souffre...) et d’Energie. Elles puisent tout cela, dans l’environnement et y rejettent leur déchet. C'est éléments se trouvent sous forme de molécules plus ou moins complexes : sucres , amidon, cellulose, protéines, matières grasses, hydrocarbures... Les bactéries se nourrissent donc de matières organiques. Pour utiliser leur nourriture, les bactéries fabriquent des enzymes qui vont permettre la dégradation des macromolécules et leur transformation en molécules plus simples. Il existe deux types d'enzymes : Celles excrétées en dehors de la cellule (enzymes exo cellulaires) qui vont permettre de couper les grosses molécules en molécules plus petites capables de passer à travers la membrane bactérienne. Les enzymes endocellulaires qui restent à l'intérieur de la cellule, elles transforment les petites molécules pour les besoins nutritionnels et énergétiques de la bactérie. e) Les facteurs chimiques • De nombreux produits chimiques sont des agents toxiques pour les bactéries. • Ils peuvent agir de différentes manières : • Soit ils arrêtent la croissance des bactéries mais ne les tuent pas, ils sont appelés bactériostatiques. • Soit ils détruisent les cellules bactériennes, ce sont des agents bactéricides. • Les produits chimiques à base de chlore, de phénols, de métaux lourds, les détergents sont des agents potentiellement bactéricides ou bactériostatiques, selon la dose à laquelle ils sont employés. 6 -Pathogénicité • La pathogénicité ou virulence se définit par la capacité à provoquer une infection quelque soit le type de micro-organisme. • Ce pouvoir pathogène varie selon l’espèce animale et le micro- organisme : • micro-organismes pathogènes pour toutes les espèces animales • micro-organismes seulement pour quelques espèces ou une seule • certains micro-organismes sont toujours pathogènes pour une même espèce et d’autres ne le sont quasiment jamais • mais la plupart le sont en fonction des circonstances (nombre de bactéries, site de l’infection, défense immunitaire de l’hôte…) 6 - Pathogénicité • Bactéries pathogènes : bactéries capables de provoquer une maladie chez un sujet dont les mécanismes de défense sont normaux • Pouvoir pathogène ou pathogénicité d’une bactérie : ensemble des mécanismes conditionnant le type de maladie dépendant d’une bactérie • Virulence : capacité de la bactérie à déclencher une maladie infectieuse. Elle est définie par la dose infectante (Notion quantitative). • Bactéries opportunistes : certaines bactéries peuvent devenir pathogènes lorsque les défenses de l’hôte sont affaiblies mais ne donnent pas habituellement de maladie chez le sujet sain. Ces bactéries sont souvent des bactéries commensales a) les facteurs de virulence • Ils sont nombreux, comme par • les capacités de multiplication Si exemple : une bactérie peut se diviser • les pilis qui améliorent la rapidement, elle va être capable de capacité d’adhésion des dépasser les capacités de défense bactéries sur une muqueuse de l’organisme. avant qu’elles ne pénètrent dans • le type de multiplication. Une l’organisme. bactérie dite “intracellulaire” est • l’existence de toxine (endo ou capable de se multiplier à l’intérieur exotoxine). des cellules hôtes, gênant • la sécrétion d’enzymes venant l’intervention du système perturber le bon fonctionnement de l'organisme qui heureusement immunitaire et l’action des arrive souvent à en compenser antibiotiques les effets. b – les déterminants du pouvoir pathogène • Être transmis à l’hôte • Se fixer, coloniser ou envahir l’hôte • Se multiplier dans l’hôte • Échapper aux mécanismes de défense de l’hôte • Nuire à l’hôte TRANSMISSION DE LA BACTERIE RESPONSABLE DE LA MALADIE DE LYME 1) Modes de transmissions • Contact direct • toux, éternuement, contact corps • Contact indirect • Dispersion par l’hôte dans • • • • • l’environnement Survie Transmission à un nouvel hôte (oro-fécale) Véhicule Par matière (sol, eau, nourriture…) Par organisme (insectes, animaux, plantes…) 2) Voies de transmission • Pour chaque voie possible de contamination ou porte d’entrée de la bactérie, l’organisme possède des défenses qui limitent l’implantation bactérienne et peuvent éventuellement éviter l’infection. • Voie digestive : ingestion d’eau ou aliments souillés CHOLERA TYPHOIDE 2) Voies de transmission • Voie respiratoire : inhalation d’aérosols contaminés COQUELUCHE LEGIONELLOSE 2) Voies de transmission • Voie cutanée : inoculation par contact (plaie souillée) TETANOS SURIFNFECTION DES PLAIES 2) Voies de transmission • Voie transcutanée : inoculation iatrogène ( injection, cathéter) ou par piqûre d’insecte vecteur de bactéries PESTE (puce) MALADIE DE LYME (tique) 2) Voies de transmission • Voie sexuelle : maladies sexuellement transmissibles SYPHILIS URETHRITE GONOCOCCIQUE 3) Différents modes d’infections • Toxi-infection simple • Colonisation suivie d’une toxi-infection • Colonie suivie d’une invasion bactérienne 7) Types de survie des bactéries • Saprophytisme : forme de nutrition permettant à un organisme d’utiliser des matières organiques en décomposition. • Bactéries saprophytes : une bactérie est saprophyte lorsqu’elle vit et se nourrit dans l’environnement (sol, eaux, surfaces). • Commensalisme : type d’association conduisant deux espèces différentes d’organismes à vivre ensemble, sans que l’une nuise à l’autre, et où parfois l’une des espèces se procure de la nourriture, une protection ou d’autres avantages. • Bactéries commensales : vit au contact du revêtement cutanéomuqueux d’un hôte sans entraîner de désordres. • Les bactéries commensales proviennent soit de l’environnement (certaines bactéries saprophytes), soit d’autres hôtes (bactéries incapables de survivre en dehors de l’hôte). 7) Types de survie des bactéries • Saprophytisme : forme de nutrition permettant à un organisme d’utiliser des matières organiques en décomposition. • Bactéries saprophytes : une bactérie est saprophyte lorsqu’elle vit et se nourrit dans l’environnement (sol, eaux, surfaces). • Commensalisme : type d’association conduisant deux espèces différentes d’organismes à vivre ensemble, sans que l’une nuise à l’autre, et où parfois l’une des espèces se procure de la nourriture, une protection ou d’autres avantages. • Bactéries commensales : vit au contact du revêtement cutanéomuqueux d’un hôte sans entraîner de désordres. • Les bactéries commensales proviennent soit de l’environnement (certaines bactéries saprophytes), soit d’autres hôtes (bactéries incapables de survivre en dehors de l’hôte). • La flore commensale est la flore normale de l’homme 8) Phénomène de sporulation • Lorsque les conditions extérieures leur deviennent défavorables, • • • • • • • • certaines espèces bactériennes ont la possibilité de former une spore. La spore est une structure de résistance. Il n'y a plus d'échange avec le milieu extérieur, la bactérie ne se nourrit plus et stoppe toute activité. La bactérie peut résister ainsi : - à une pénurie de nourriture, - à une élévation importante du pH, de la température, - à une dessiccation, - aux désinfectants, - etc. Quand le milieu redevient favorable la bactérie reprend sa forme végétative. 9) La Reproduction des bactéries • Les bactéries sont des organismes asexués, la reproduction se fait • • • • par division cellulaire. Une cellule (appelée cellule mère) va donner naissance à deux cellules identiques appelées cellules filles, qui à leur tour deviennent mères, etc... On appelle cela un mode de reproduction binaire ou scissiparité. Durée approximative = 20minutes (conditions favorables) une seule bactérie va donner naissance en 48 h à plusieurs milliards de bactéries. 10) Mode de croissance des bactéries • 1° Phase de latence : Accoutumance des bactéries à leur environnement, synthèse des premières enzymes. • 2° Phase de croissance : Les bactéries se reproduisent. • 3° Phase stationnaire : Arrêt de la reproduction, les bactéries vivent sur leurs réserves. • 4° Phase de déclin : Le nombre de bactéries diminue, elles se " mangent " entre-elles. 11) Moyens de défense de l’hôte • Elles sont situées à 4 niveaux : • a) défense de la peau • b) défense des muqueuses • c) Réaction inflammatoire ou immunité innée • d) Immunité spécifique a) Défense de la peau • Première ligne de défense : barrage continu qui ne peut être franchi • Rôle primordial des épithéliums • - barrière physique : • - Kératinisation ( kératine, protéine difficilement dégradée) • - desquamation (élimination des germes en surface) • - barrière chimique : • - ph acide et sécheresse de la peau inhibent la croissance bactérienne • - sécrétion de lipides toxiques et lysozymes dégradent la paroi bactérienne • - barrière biologique : • - flore résidente empêche la colonisation par bactéries pathogènes • Infection possible lorsqu’il existe des lésions ou lors de l’introduction de matériel étranger b) Défense des muqueuses • Barrière physique : Rôle du mucus +++ • Emprisonnement des bactéries à distance de surface des cellules • • • • • épithéliales, puis élimination des bactéries avec mucus par cils vibratiles (muqueuse respiratoire) ou par péristaltisme intestinal, flux urinaire, sécrétions lacrymales,… Barrière chimique : Le pH acide du milieu inhibe la multiplication bactérienne au niveau de l’estomac, du vagin et de l’urine. Sécrétion de produits antibactériens dans le mucus (lysozymes, lactoferrines, peptides toxiques, ) Barrière biologique : Flore microbienne commensale, sauf au niveau des voies respiratoires basses, d’utérus, des voies génitales hautes et du tractus urinaire. c) Réaction inflammatoire • Deuxième ligne de défense (après entrée de la bactérie dans organisme) • Le but est l’élimination rapide d’agent pathogène présent dans un • • • • • • tissu normalement stérile. Le processus inflammatoire se décline en plusieurs temps : Réponse immédiate d’hôte basée sur la reconnaissance d’antigènes bactériens très conservés. Réaction inflammatoire rapide au niveau du site infecté - hyperleucocytose neutrophile, protéines inflammatoires dans le sang - parfois réponse inflammatoire exagérée => sepsis, voire choc septique d) Immunité spécifique acquise • spécifique : ciblée contre une bactérie • • • acquise retardée : 8-10j après premier contact mémoire immunologique ++ (Vaccination)
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