Consulat suisse à Messine, pour l`année 1863.
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Consulat suisse à Messine, pour l`année 1863.
689 # S T # RAPPORT du Consulat suisse à Messine, pour l'année 1863. (Du 15 Février 1864.) Au haut Conseil fédéral suisse. Tit., La position contrainte du commerce général de cette ville, telle qu'elle a été décrite dans le dernier rapport, u'a subi que peu de changements dans le courant de l'année 1863. Aux causes y mentionnées (la guerre d'Amérique, la crise cotonnière et les conséquences d'Aspromonte) il s'est adjoint d'autres causes : la crainte de sérieuses complications en suite de la révolution en Pologne, une recrudescence du brigandage dans les provinces napolitaines, malsûreté en Sicile, en conséquence d'une opposition prononcée envers la conscription ; puis vers la fin de l'an une nouvelle crainte sur l'issue de la question entre l'Allemagne et le Danemark et la crise et restriction sur les grands marchés monétaires de l'Europe. Presque toutes ces causes continuent encore, cependant le brigandage dans les provinces napolitaines a perdu du terrain positivement et en Sicile aussi la sûreté et la confiance sont retournées, grâce aux mesures énergiques employées par le gouvernement. La conscription vient d'être exécutée sans aucune résistance et l'opinion du pays approuve pleinement les mesures coërcitives contre les quelques rénitents. Ce que demande l'opinion publique, serait le commencement des travaux pour les chemins de fer, décrétés depuis longtemps, mais il paraît que ce désir ne pourra être réalisé que vers la fin du mois de Mars. Malgré toutes ces entraves le mouvement commercial en 1863 à Messine présente une augmentation considérable sur celui de 1862, et il y a toute apparence qu'à peine que l'horizon politique sera un peu plus clair, le commerce de cette ville prendra un nouvel élan, bien que pour le moment il est en partie paralisé par la réserve qui existe généralement sur toutes les grandes places de commerce. Les récoltes en général ont été bonnes et quoique cette pro- 690 vince et la viìle spécialement ont beaucoup souffert, par les grandes inondations en Novembre, néanmoins il est de toute évidence que la prospérité générale est beaucoup augmentée. Il est fâcheux de ne pouvoir donner des détails quelque soit précis sur les importations des produits de la Suisse. La douane demande dans l'intérêt de la statistique que les négociants précisent sur leurs déclarations le lieu d'origine des marchandises qui sont importées ; mais les manifestations ne présentent pas la moindre chance d'approcher à la vérité, puisque les négociants en général sont bien loin de venir en aide aux intentions du Gouvernement par des déclarations véridiques. Une observation générale m'a fait connaître, quant à l'importation, les résultats suivants : Lei, Manufactures de coton ont diminué beaucoup cette année; les prix toujours haussants ont limité la consommation aux articles les plus indispensables. Ce ne sera que le besoin positif qui pourra forcer les consommateurs à se soumettre aux prix actuels. Il n'est pas impossible, il est même probable que ce besoin se manifestera pour le printemps et l'été prochain. Les dépôts sont réduits à des quantités minimes et comme la fabrication indigène est aussi réduite à une fraction seulement de ce qu'elle était avant la hausse, le manque de marchandise devra se faire sentir. Manufactures de lin. Les fabriques suisses maintiennent la part que depuis quelques années elles avaient acquise à la consomma*ion de drills et étoffes pour pantalons; les toileries du Canton de Berne sont trop bonnes pour notre marché et ne peuvent concourrir avec les toiles d'Irlande. Manufactures de laine et coton. L'importation en a diminué en suite de la hausse subie sur la portion du coton. Bijouteries et horlogerie trouvent un débouché régulier et ces contrées seront des consommateurs plus importants à mesure que la civilisation y fait des progrès. Fromages n'ont qu'une consommation limitée, elle est un peu plus considérable de ce qu'elle était il y a quelques ans, mais la masse se contente des fromages du pays, qui se vendent à bas prix. Peaux tannées de veaux et de vaches jouissent d'une bonne réputation et la vente de quelques fabriques de la Suisse française est régulière. Cigares de Vevey et de Grandson sont importés en quantités limitées et principalement dans les qualités à bas prix ; les bouts de cigares ont trouvé de même un débouché sur cette place, malgré qu'une disposition du Ministre des finances les soumet au droit imposé au tabac manufacturé. La chambre de commerce jusqu'à présent a réclamé en vain contre cette disposition. Tissus de paille et de crin ont été importés en quantité moins 691 grande, vu que la mode actuelle ne favorise pas la consommation de ces articles. Butans de soie et articles de passementerie de Bàie et d'Aarau paraissent disputer avec succès le terrain aux provenances d'autres pays. En élastiques de coton aussi la Suisse paraît avoir sa large part à la consommation. Les récoltes en Sicile, en général, ont été bonnes et les produits se sont vendus à des prix favorables ; les prix des céréales sont tombés à un degré qu'ils n'avaient pas atteint depuis longtemps. Les importations des céréales de la Mer Noire et du Levant qui autrefois formaient l'exception, sont aujourd'hui de règle et décident les prix. Cependant les bons blés indigènes se soutiennent à des prix avantageux et proportionnellement plus hauts. Huile d'olive. La récolte en Sicile a été bonne, néanmoins les prix se maintiennent à un taux élevé, grâce à la réduction du droit de sortie de livres 10. 50 à livres 1. 15 les 100 kilos poids brut. Cette innovation devait avoir lieu en suite du traité de commerce et navigation avec la France, mais comme la ratification définitive de ce traité, par le parlement italien, avait subi des longueurs, le Gouvernement a jugé à propos de mettre en vfgueur provisoirement la réduction du droit et par cela a donné satisfaction aux plaintes très fondées des provinces méridionales. La récolte des vins a été très abondante. Ce produit trouve un large débouché eu Italie de manière que les prix se soutiennent en double ou triple de ce qu'ils étaient avant l'apparition de la maladie des vignes. G-raines de Un, Sumacs, Amandes ont trouvé une réalisation prompte à des prix hauts, malgré les récoltes abondantes. Pour les graines de lin, l'Italie du nord présente un débouché constant. Le coton a joué un beau rôle cette année, les prix qui au commencement de cette saison étaient à livres 370 les 100 kilos se sont vite élevé à livres 550, et ensuite la spéculation les a poussé jusqu'à livres 650 et plus haut ; puis ils se sont fermés à livres 530 à 580 selon la qualité. Ces prix sont très rénumératifs pour les producteurs et il faut s'attendre à ce que la culture de cette plante subira une nouvelle extension pour la saison prochaine. Il ne paraît pas cependant que les insistances de la part du Gouvernement pour introduire des qualités meilleures d'Amérique aient eu aucun effet de quelque conséquence; le paysan fait opposition à toute innovation au système accoutumé.' On ne pourra préciser qu'en Juin le montant de la récolte 1863/64 d'après les listes d'exportation; au commencement de la récolte les évaluations différaient entre 10,000 et 25,000 balles de 150 kilos. Il est à prévoir que la culture de cette plante dans les années prochaines 692 sera de quelque importance en Sicile et en Calabre où elle trouve beaucoup de terrains adaptes. Le système de nettoyage et d'emballement laisse beaucoup à désirer, mais il est certain que la saison prochaine sous ce rapport il y aura généralement des améliorations. L'exportation de ce produit a eu lieu principalement pour Naples et l'Italie septentrionale, quelques parties pour la France et très peu pour l'Angleterre. La récolte des soies en général n'a pas été abondante, quelques contrées ont été très favorisées tandis que d'autres n'ont produit presque rien, ce qui s'explique principalement par l'origine de la semence. Celles de Smyrne et de l'Asie mineure ont donné un résultat très mauvais, tandis que celles de la Macedonie, de la Vallachie et celles des parties montagneuses de la Sicile ont bien réussi. La crise commerciale déprime les prix des soies qui sont plus bas qu'ils n'étaient depuis longtemps et les fllateurs ne peuvent obtenir des prix en proportion de ceux qu'ils avaient payés pour les cocons. Soufre. Quoique ce produit n'est pas proprement de ces environs, il est d'une telle importance pour la Sicile qu'il faut en faire mention. Les prix dans le courant de l'année 1863 se sont maintenus de livres 12 à livres 13. 50 (pour 2e vantag. les 100 kilos franco bord excl. droit de sortie). La demande pour cet article n'a jamais été très animée et a justement suffi pour se tenir à niveau de la production. Les fluctuations étaient plutôt conséquences de la spéculation, qui touche volontiers à cet article. Les fortes pluies pendant les derniers mois de l'an ont endommagé sérieusement les minières et la production a ralenti. La certitude que la consommation de cet ar-4 ticle pour la solforation augmente encore, puisque l'Espagne et le Portugal se rangent parmi les pays qui réclament ce minéral, fait que l'opinion est en faveur de l'article et les prix ont haussés jusqu'à livr. 14 où ils se maintiendront probablement, à moins que des perturbations politiques ne viennent à influencer sur l'article. Les listes d'exportation de 1863 montrent: Quintaux de 100 kilos 489,969 pour la France. 372,375 » l'Angleterre. 82,597 » l'Italie. 769,543 » d'autres pays. Quintaux de 100 kilos 1,714,484, — total qui présente une augmentation sur l'exportation de l'année précédente de 100-kilos, 61,728. APERÇU SOMMAIRE de l'échange de mandats de poste avec l'Italie pendant le mois d'Avril 18til. Le nombre total des mandats émis par les bureaux suisses est de : 838 dont le montant ascende à la somme de fr. 43,542. 48, et 943 mandats émis par l'Italie du montant de » 5o,872. 45 ont été payés. 100 mandats dont la somme s'élève à fr. 5,739. 69 (Lugano) est le nombre le plus élevé, 89 » » » » » » » 2,798. 85 (Locamo) » » second nombre, 61 » » » » » » » 3,675. 40 (Lausanne) » » troisième nombre, de mandats émis par un seul bureau. 213 mandats du montant de fr. 11,765. 81 (Lugano) est le nombre le plus élevé. 147 » » » » » 9,430. 24 (Locamo) » » second nombre, . 120 » » » » » 6,841. 11 (Genève) » » troisième nombre, de mandats payés par un seul bureau. Le minimum du montant d'un mandat émis a été de fr. —. 70 et la somme moyenne de fr. 53. 27. 69 mandats émis étaient de fr. 150, maximum admis. La somme la plus faible d'un mandat payé a été de fr. —. 50 et la somme moyenne de fr. 59. 25. 137 mandats payés étaient de fr. 150, maximum admis. Des 516 143 55 53 35 bureaux de postes suisses existant au mois d'Avril 1864. ont participé à l'échange des mandats de postes suisses-italiens. d'entr'eux ont émis et payé des mandats. ont émis des mandats, mais n'en ont point payé. en ont payé, mais n'en ont point émis. •v/WVA/VW*- co W Schweizerisches Bundesarchiv, Digitale Amtsdruckschriften Archives fédérales suisses, Publications officielles numérisées Archivio federale svizzero, Pubblicazioni ufficiali digitali RAPPORT du Consulat suisse à Messine, pour l'année 1863. (Du 15 Février 1864.) In Bundesblatt Dans Feuille fédérale In Foglio federale Jahr 1864 Année Anno Band 1 Volume Volume Heft 21 Cahier Numero Geschäftsnummer --- Numéro d'affaire Numero dell'oggetto Datum 13.05.1864 Date Data Seite 689-693 Page Pagina Ref. No 10 059 501 Das Dokument wurde durch das Schweizerische Bundesarchiv digitalisiert. Le document a été digitalisé par les. Archives Fédérales Suisses. Il documento è stato digitalizzato dell'Archivio federale svizzero.
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