Facteurs clés de la continuité d`usage des services Internet Mobile A
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Facteurs clés de la continuité d`usage des services Internet Mobile A
Facteurs clés de la continuité d'usage des services Internet Mobile Résumé: En s’inscrivant dans le cadre d’une meilleure compréhension de la continuité d’usage de l’Internet Mobile, cette recherche a poursuivi deux objectifs : identifier les antécédents de l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile et développer et tester une échelle de mesure de cette intention. Après l’analyse des travaux sur la continuité d’usage et les théories d’adoption et de diffusion, quinze interviews auprès d’utilisateurs et/ou experts des services Internet Mobile ont été menés. La progression le long des étapes du paradigme de Churchill nous a ainsi permis de valider l’échelle de mesure de l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile. Mots clés : amusement, post-adoption, satisfaction, intention de continuer l’usage, mobinautes. A model of mobile internet services usage and continuance Abstract: For a better understanding of the continuance behavior, this research aims to identify the antecedents of the continuance intention and to develop and test an intention measurement scale. We focused on continuance intention research as well as usage models and we conducted fifteen interviews with mobile internet services users to propose an intention continuance measurement scale. Then we applied quantitative test with 389 mobile internet users to validate our model. Keywords: playfulness, post-adoption, satisfaction, continuance intention, mobile services users. INTRODUCTION De plus en plus de marques utilisent le mobile comme canal de vente supplémentaire pour leurs produits et services (La Redoute, Voyages-sncf.com, Fnac.com, etc). Moyen de vente, le mobile permet également de stimuler les achats d’impulsion, de monétiser l’audience de son site mobile et d’animer ses ventes en magasin. EBay déclare qu’en 2013, 40% du trafic web se fera sur le mobile. Il est vrai que le m-commerce est à ses tous débuts, cependant outil nomade et de paiement, l’Internet Mobile représente le prolongement de l’Internet Fixe selon les experts. En France, près d’un équipé mobile sur deux a déjà consulté un site Internet depuis son téléphone (AFMM1/Médiamétrie, 2010). Malgré la variété des services et les caractéristiques uniques de cette technologie, nombreux sont les utilisateurs qui abandonnent l’usage de l’Internet Mobile. Une étude de TnsSofres (2008) indique que 32 millions de français ont désormais accès à l’Internet sur leur téléphone mobile. Et pourtant, on ne recense que 18,7 millions de mobinautes en France (Arcep, 2009). Un grand nombre d’utilisateurs abandonnent donc les services de l’Internet Mobile. L’utilisation d’une TI diminue voire disparaît si l’enthousiasme ressenti lors de l’adoption initiale s’affaiblit après une première expérience d’utilisation de la TI (Thong et al., 2006). Ainsi, c’est la continuité d’usage qui détermine la viabilité définitive de la TI (Karahanna et al., 1999; Bhattacherjee, 2001). Cependant, à ce jour, les recherches en TI ont accordé plus d’attention aux facteurs qui poussent les individus et surtout les organisations (ce qui signifie une adoption plus ou moins involontaire du service) à adopter initialement une technologie qu’aux facteurs incitant les adoptants à continuer l’utilisation de l’Internet Mobile (Hong et al., 2006). Dans ce contexte, analyser les comportements des utilisateurs après la phase d’adoption c’est-à-dire savoir comment évoluent leurs perceptions et leurs croyances après qu’ils aient adopté l’Internet Mobile est indispensable pour aider les différents acteurs de la sphère mobile à améliorer leurs services. Il importe donc de s’interroger sur les facteurs qui risquent d’influencer les intentions de continuer l’usage d’une nouvelle technologie telle que l’Internet Mobile dans un contexte volontaire et personnel. L’objectif de notre recherche est de valider empiriquement un modèle de l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile. Après une revue de la littérature sur les modèles d’adoption et d’usage, nous présenterons les résultats de notre étude qualitative. Une seconde partie sera consacrée à la validation empirique de notre échelle de mesure. Dans une troisième partie nous discuterons les résultats cette recherche. En guise de conclusion, les voies de recherche futures seront exposées. LE « POST-ADOPTION » : LA CONTINUITE D’USAGE Nombreux sont les chercheurs qui ont examiné les déterminants de l’adoption et de l’usage des technologies de l’information (TI). Comprendre le processus de décision d’adoption d’une TI par un utilisateur a suscité l’intérêt des académiciens et des praticiens. Pour y parvenir, différents modèles théoriques ont été proposés comme la théorie de diffusion des innovations, la théorie de l’action raisonnée, le modèle d’acceptation d’une technologie, etc. Cependant, ces études antérieures se sont focalisées sur les facteurs d’adoption d’une TI. Très peu 1 Association Française du Multimédia Mobile 2 d’attention a été accordée aux déterminants de la continuité d’usage autrement dit aux comportements des usagers eux-mêmes après qu’ils aient adopté la technologie. Bhattacherjee (2001) définit l’intention de continuer l’usage comme le degré d’intensité avec lequel un utilisateur est prêt à continuer l’utilisation d’un produit ou un service dans le futur. Certaines recherches ont analysé le comportement du consommateur après la phase d’achat en appliquant le paradigme « espérance-confirmation » (Churchill et al. 1982 ; Oliver, 1980 ; Yi, 1990). D’autres chercheurs comme Hong et al. (2006) se sont intéressés au processus de rachat et ont distingué trois étapes : le pré achat où le consommateur anticipe des espérances sur le produit ou service ; l’achat où l’expérience d’utilisation permet de construire des perceptions de performance ; enfin le post achat durant lequel le consommateur évalue les performances, les compare à ses attentes pour confirmer ou infirmer un rachat éventuel. Le rachat est ainsi conditionné par l’expérience et le niveau de satisfaction du consommateur. Bhattacherjee, l’un des premiers chercheurs à tester et conceptualiser une échelle de mesure de la continuité d’usage d’une technologie de l’information, distingue la phase de l’acceptation de la phase de continuité. Dans une étude sur l’intention de continuer l’usage d’un système de stockage de données, Bhattacherjee et al. (2008) ont testé un modèle basé sur sept construits ; l’utilité post-usage, l’infirmation, la satisfaction, l’auto-efficacité, les conditions facilitatrices, l’intention de continuer l’usage et la continuité du comportement. Les résultats ont révélé que l’intention de continuer l’utilisation est déterminée par trois éléments : l’utilité post-usage, la satisfaction et l’auto-efficacité. Comme la satisfaction, l’usage a également été proposé en tant qu’antécédent de l’intention de continuer l’utilisation. Ifinedo (2006) et Limayem et al. (2003) ont testé des modèles d’acceptation d’une technologie d’information et ont démontré empiriquement une relation positive pertinente entre l’usage et l’intention. Cette revue sommaire de littérature a permis de constater que les notions de satisfaction et d’usage sont déterminantes dans la phase de continuité d’usage. Nous allons maintenant examiner la dimension satisfaction et ses antécédents, puis la notion d’usage et ses déterminants. LES DETERMINANTS DE L’USAGE ET DE LA SATISFACTION Lee et al. (2007) ont étudié les croyances post-adoption des utilisateurs de l’Internet Mobile dans trois pays différents. Ils ont constaté que la satisfaction de l’utilisateur était déterminée par l’utilité perçue, la facilité d’utilisation perçue, l’amusement perçu et la valeur monétaire perçue et que cette même satisfaction avait un impact important sur l’intention de continuer l’usage de ces services Internet Mobile. Une étude similaire de Thong et al. (2006) a montré également que la satisfaction était déterminée par l’utilité perçue, la facilité d’utilisation perçue, l’amusement perçu et la confirmation. L’intention de continuer l’usage quant à elle était influencée par l’utilité perçue, la facilité d’utilisation perçue, l’amusement perçu et la satisfaction. Les relations entre la qualité de service, la valeur perçue, la satisfaction de l’utilisateur et l’intention de continuer l’usage ont été analysées par Kuo et al. (2009) dans le contexte des services mobiles à valeur ajoutée. Les auteurs soutiennent que la satisfaction de l’utilisateur est influencée par la qualité de service et par la valeur perçue. De nombreuses recherches ont validé le rôle de l’utilité perçue et la facilité d’utilisation perçue dans la détermination de l’usage (Adams et al., 1992 ; Igbaria et al., 1995 ; Igbaria et 3 al., 1996). Outre l’utilité perçue, Davis et al. (1992) ont montré qu’également l’amusement avait une influence sur le comportement d’usage indirectement à travers son effet sur les intentions. Igbaria et al. (1995) ont étudié la motivation intrinsèque et extrinsèque en supposant que l’utilité perçue est un exemple de motivation extrinsèque alors que l’amusement perçu représente la motivation intrinsèque. Ils ont établit que l’amusement perçu jouait un rôle important dans le comportement des individus et surtout qu’il était positivement corrélé avec la durée d’utilisation. La valeur perçue est une forme de constatation entre les coûts et bénéfices monétaires que comprend l’achat ou l’utilisation des produits et services (Sweeney et al., 2001). Dans un contexte individuel, les coûts représenteraient un facteur d’adoption et d’utilisation assez important étant donné que les utilisateurs généralement auront à leur charge les coûts de connexion et de service (Kleijnen et al., 2004). Beyah et al. (2003) ont mesuré la qualité perçue ainsi que d’autres construits pour l’évaluation web des systèmes de référence. Ils ont constaté que la qualité perçue était un déterminant de l’utilisation de ces systèmes. Les recherches antérieures ont révélé plusieurs antécédents de l’usage et de la satisfaction comme l’utilité, la facilité d’utilisation, la qualité, l’amusement, la valeur perçue, etc. A ce niveau, il nous semble pertinent de vérifier l’importance de ces concepts auprès d’utilisateurs Internet Mobile. Dans la section qui suit, nous présenterons une étude qualitative menée auprès d’experts et/ou utilisateurs de cette technologie nomade. LES RESULTATS DE L’ETUDE QUALITATIVE Cette étude exploratoire a pour but l’identification des dimensions considérées par les répondants comme étant susceptibles d’influencer la continuité d’usage de l’Internet Mobile. Notre étude qualitative est confirmatoire et exploratoire à la fois. Elle est confirmatoire puisqu’elle permettra de vérifier l’exactitude des éléments issus de la revue de la littérature. Elle est également exploratoire puisqu’elle permettra d’enrichir les résultats de la revue de la littérature. Initialement enregistrés, les quinze entretiens semi-directifs que nous avons menés, avaient une durée moyenne de cinquante minutes et ont été intégralement retranscrits. Ils se sont déroulés sur le lieu de travail du répondant dont onze en face à face et quatre par téléphone. Certains de nos interviewés sont responsables d’études Internet Mobile (TnsSofres, Idate, Ipsos, Axance, etc) et d’autres occupent des fonctions de responsables notamment en marketing et en R&D autour de l’Internet Mobile (Microsoft, SFR, Bouygues Telecom, Orange, etc). Les interviews ont fait ressortir les concepts identifiés préalablement dans la revue de la littérature à savoir l’utilité, la facilité d’usage, la qualité de l’Internet Mobile, le caractère divertissant de ce service et le rapport qualité/prix. Nos répondants ont insisté sur le rôle de l’expérience de consommation dans la détermination de l’intention de continuer l’usage. Ils ont confirmé que ce sont leur usage et leur niveau de satisfaction qui déterminent leur intention de continuer l’usage des services Internet Mobile. Les aspects rapidité et efficacité ont été soulignés à maintes reprises par les utilisateurs. Un des interviewés, au début de son expérience, n’a pas su comment utiliser le service et l’a abandonné pendant quelque temps à cause de sa complexité. Le prix de l’accès aux services Internet Mobile est presque dérisoire aux yeux des mobinautes. Ils insistent plutôt sur le rapport entre le prix payé et la qualité obtenue et également sur le rapport entre le coût de l’abonnement et l’intensité d’utilisation (« ça me coûte trop cher par rapport à l’usage que 4 j’en fais vraiment »). Mis à part son caractère nomade et rapide, les mobinautes utilisent l’Internet Mobile dans le but de se détendre, de rester connecté à une communauté et de faire passer le temps (« je n’ai rien à faire, je vais me détendre en surfant sur mon mobile », je l’utilise pour faire passer le temps dans la salle d’attente de mon médecin »). Les activités les plus complexes sont plutôt réalisées sur les ordinateurs pour un meilleur confort. Pour les interviewés, la qualité est un élément décisif de la continuité d’usage des services Internet Mobile. Le discours des répondants est marqué par des notions comme « coupure réseau », « connexion médiocre » et « débit très faible ». Tous les interviewés ont déjà vécu une mauvaise expérience d’utilisation et estiment que la qualité de l’Internet Mobile est à améliorer. Cette qualité inadéquate détériore l’expérience du mobinaute et l’inciterait par conséquent à cesser son utilisation. Les discours des interviewés mettent en exergue cinq antécédents de la satisfaction et de l’usage des services Internet Mobile à savoir l’utilité, la facilité d’utilisation, l’amusement, la valeur et la qualité. L’étude qualitative permet donc de confirmer les résultats de la revue de la littérature. Dans ce qui suit, nous présenterons notre modèle de l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile et nous justifierons nos hypothèses de recherche. CADRE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE RECHERCHE L’objectif de notre recherche est de tester un modèle de l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile (Figure 1). Nous proposons ainsi que les cinq croyances postadoption (utilité, facilité, amusement, valeur, qualité) puissent constituer les antécédents de l’usage et de la satisfaction. Nous postulons également une influence positive de l’usage et de la satisfaction sur l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile. Figure 1 : Cadre conceptuel Nos hypothèses de recherche H1 à H14 reprennent les différentes relations de causalité supposées de notre modèle théorique présenté ci-dessus. 5 Beaucoup de chercheurs ont examiné les services mobiles et ont attesté du rôle crucial de l’utilité perçue dans la formation du comportement d’utilisation justifiant ceci par les applications utiles que fournit ce genre de services comme les appels vidéo, la géolocalisation et la télévision sur mobile (Kim et al., 2009 ; Lu et al., 2009 ; Kim et al., 2007; Shin, 2007; Hong et Tam, 2006; Hong et al., 2006; Thong et al., 2006; Nysveen et al., 2005). Une première hypothèse incontournable consiste à stipuler que plus un individu perçoit les services Internet Mobile comme utiles, plus il utilisera ces services. H1 : L’utilité perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. Nous postulons à l’instar de Teo et al. (1999), Ndubisi et al. (2001) et Ramayah et al. (2002) que facilité d’utilisation perçue est significativement corrélée à l’usage. H2 : La facilité d’utilisation perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. Lu et al. (2009) ont démontré que l’amusement perçu avait un effet significatif et positif sur les attitudes des utilisateurs de services de messagerie instantanée. Ces résultats sont confirmés par l’étude de Liu et Li (2010) portant sur la diffusion de l’Internet Mobile en Chine. Ces affirmations nous conduisent à poser l’hypothèse H3. H3 : L’amusement perçu de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. Dans le contexte du mobile, Pihlström (2008) a examiné l’usage des services mobiles et a constaté que la valeur perçue exerçait un effet significatif et positif sur le comportement. En conséquence, nous proposons l’hypothèse suivante : H4 : La valeur perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. De nombreux auteurs ont confirmé le rôle principal de la qualité du système dans la détermination de l’usage (Fuerst et Cheney, 1982 ; Igbaria et al., 1989 ; Lucas, 1978 ; O’Reilly, 1982 ; Swanson, 1988). H5 : La qualité perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. Les recherches antérieures sur la relation entre usage et satisfaction sont assez divergentes sur le sens de cette relation. Si certaines affirment que c’est l’usage du système qui conduit à la satisfaction (Conrath et Mignen (1990), Delone et McLean (1992)), d’autres défendent le contraire, la satisfaction entraîne l’usage (Baroudi et al. (1986). Nous pensons que le problème du choix du sens de cette relation est de nature temporel. En effet, nous ne pouvons pas parler de satisfaction avant que l’utilisateur ait déjà expérimenté le service. Dans ce sens, l’usage vient avant la satisfaction dans le temps mais ce sens de relation ne signifie pas qu’une augmentation de l’usage a pour conséquence une plus grande satisfaction. Au contraire, un individu qui est satisfait par un système est encouragé à le réutiliser donc c’est la satisfaction qui exerce un effet positif sur l’usage. Suite à ce qui vient d’être présenté, nous supposons dans notre recherche qu’il existe une relation positive entre ces deux concepts et plus particulièrement que la satisfaction des services Internet Mobile influence positivement l’usage. Par conséquent, nous émettons l’hypothèse suivante : H6 : La satisfaction de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’usage. Plusieurs recherches présentent l’utilité perçue, la facilité d’utilisation perçue, l’amusement perçu, la valeur perçue et la qualité perçue comme déterminants de la satisfaction (Parasuraman et al., 1993; Zeithaml et al., 1996; Karahanna et al., 1999 ; Brady et Robertson, 6 2001; Van der Heijden, 2004 ; Hong et al., 2006 ; Yang et al., 2009; Deng et al., 2010). Par conséquent, nous proposons les hypothèses H7, H8, H9, H10 et H11 : H7 : L’utilité perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur la satisfaction. H8 : La facilité perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur la satisfaction. H9 : L’amusement perçu de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur la satisfaction. H10 : La valeur perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur la satisfaction. H11 : La qualité perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur la satisfaction. Plusieurs chercheurs soutiennent l’existence d’un lien indirect entre la facilité d’utilisation perçue et l’usage à travers l’utilité perçue. Szajna (1996) a appliqué le modèle TAM pour étudier l’usage des mails électroniques et a constaté que la facilité d’utilisation perçue influençait positivement l’utilité perçue. Dans le contexte des services mobiles, ce lien entre facilité d’utilisation perçue et utilité perçue a également été confirmé dans certains recherches (Hong et Tam, 2006; Lu et al., 2009; Nysveen et al, 2005;. Thong et al, 2006). Par conséquent, nous supposons que la facilité d’utilisation perçue agit positivement sur l’utilité perçue de l’Internet Mobile. L’hypothèse relative à ce lien est la suivante : H12 : La facilité d’utilisation perçue de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’utilité perçue. Limayem et al. (2007) ont testé empiriquement testé un modèle portant sur la continuité d’usage volontaire du web. Les résultats de leur étude confirment le rôle primordial de la satisfaction dans la formation de la continuité d’usage. Dans le contexte du commerce mobile, Lin et Wang (2006) ont révélé l’existence d’une relation positive entre la satisfaction des taïwanais et leur fidélisation. Cette fidélisation peut se traduire par une intention de continuer l’usage positive. Par conséquent, nous proposons l’hypothèse H13 : H13 : La satisfaction de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’intention de continuer l’usage. A notre connaissance, très peu de chercheurs se sont intéressés à la relation entre utilisation et intention de continuer l’usage. Limayem et al. (2003) ont intégré la théorie du comportement planifié et la théorie de confirmation des attentes pour expliquer l’usage en adoption et en post-adoption. Ifinedo (2006) a appliqué le modèle d’acceptation d’une technologie pour examiner l’effet de l’utilisation du « e-learning » sur l’intention de continuer l’usage. L’auteur a montré que l’usage exerçait un effet positif significatif sur l’intention de continuer l’usage. Par conséquent, nous supposons dans notre recherche qu’il existe une relation positive entre ces deux concepts et plus particulièrement que l’usage de l’Internet Mobile influence positivement l’intention de continuer l’usage. Par conséquent, nous émettons l’hypothèse suivante : H14 : L’usage de l’Internet Mobile exerce une influence positive sur l’intention de continuer l’usage. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE Nous avons suivi la démarche préconisée par Churchill (1979) et enrichie par les travaux de Rositter (2002) pour construire notre échelle de mesure. Nous nous sommes basés sur les échelles exsitantes et sur les verbatims de notre étude qualitative pour générer notre échantillon d’items. Cette première liste d’items a subi un pré-test qualitatif auprès de sept experts suivi un pré-test quantitatif auprès de 40 mobinautes. Une seconde étude a été 7 conduite afin de vérifier la fiabilité et la validité des échelles de mesure. 162 participants ont répondu à notre questionnaire dont 110 mobinautes. L’administration du questionnaire final a été réalisée en ligne à l’aide du logiciel d’enquêtes « Sphinxonline ». Le recrutement des participants a été effectué d’une part par l’envoi d’une invitation par courrier électronique contenant le lien vers l’enquête et d’autre part en plaçant le lien vers l’enquête sur des sites web. Aucune autre méthode d’administration du questionnaire (face à face, téléphone, postal, etc.) n’a été utilisée, notre objectif étant de garantir que les participants soient des utilisateurs effectifs de l’Internet Mobile. Au total 596 réponses ont été reçues. Parmi les participants, 207 personnes n’utilisaient pas l’Internet Mobile. In fine, ce sont 389 questionnaires qui ont pu être exploités. La structure de notre échantillon final (tableau 2) de convenance s’établit donc comme suit : Variables Age Sexe Niveau d’études Région Smartphone Paiement de la facture Ancienneté Pourcentages Moins de 15 ans = 1,3 % [15,24] = 26,4 % [25,34] = 43,1 % [35,50] = 23,1 % [51 ans et plus] = 6,2 % Féminin = 31,3 %, Masculin = 68,7 % [Bac +5 et plus] = 43,1 %; [Bac +3 ou +4] = 23,6 %; [Bac +1 ou +2] = 16,7 %; [Bac et inf.] = 16,7 % Ile de France = 60,8 %; Province = 39,2 % Oui = 88,2 %; Non = 11,8 % Oui = 82,3 %; Non = 17,7 % Moins de 3 mois = 9,2 % De 3 à 6 mois = 17,2 % De 6 mois à 1 an = 22,8 % Plus d’1 an = 50,8 % Tableau 2 : La structure de notre échantillon final RESULTATS Structure factorielle, fiabilité et validité des construits Conformément aux exigences relatives aux qualités psychométriques des échelles de mesure, les items ne satisfaisant pas à une communalité supérieure à 0,5 ont été épurés des échantillons d’items de base. La fiabilité générale des construits a été évaluée à l’aide de l’Alpha de Cronbach et de l’indice de concordance (composite reliability). Les résultats (tableau 3) confirment la valeur de l’Alpha calculée sous SPSS lors de l’analyse factorielle exploratoire qui est largement supérieure au seuil de 0,70. Le rhô de Dillon-Goldstein le plus faible est égal à 0,85 ce qui révélateur d’une bonne fiabilité. La validité discriminante est vérifiée d’abord à l’aide de la racine carrée de l’AVE qui doit être supérieure aux corrélations du construit avec les autres variables latentes puis grâce à l’examen des cross-loadings qui doit montrer que les saturations des items du construit sur le facteur lui-même sont les plus élevées. Les résultats attestent de la validité discriminante de chacun des concepts de notre 8 modèle. La validité convergente des variables latentes est évaluée par l’AVE (Average Variance Extracted) et elle est largement supérieure au seuil des 50% pour l’ensemble des variables. Items retenus Nature Structure Utilité Perçue L’Internet Mobile est utile dans ma vie quotidienne. Utiliser l’Internet Mobile me permet de réaliser les choses plus rapidement. Réflective Unidimensionnelle Je suis plus productif quand j’utilise l’Internet Mobile. L’utilisation de l’Internet Mobile renforce mon efficacité dans l’accès aux services et aux informations. Facilité d'utilisation Perçue J’ai trouvé facile d’apprendre à utiliser l’Internet Mobile Réflective Unidimensionnelle C’est facile pour moi de devenir habile dans l’utilisation de l’Internet Mobile Alpha de Cronbach Rhô de Valid. DillonConv. Goldstein 0,85 0,90 68% 0,86 0,91 78% 0,86 0,91 71% 0,90 0,94 83% 0,76 0,85 58% - - - 0,85 0,90 69% L’Internet Mobile est facile à utiliser. Amusement Perçu Utiliser l’Internet Mobile me détend. Cela m’amuse d’utiliser l’Internet Mobile. Réflective Unidimensionnelle Je ne vois pas le temps passer lorsque j’utilise l’Internet Mobile. J’aime utiliser l’Internet Mobile. Valeur Perçue Le rapport entre le service obtenu et le prix que je paie est raisonnable. Réflective Unidimensionnelle Le rapport entre l’usage que j’en fais et le prix que je paie est raisonnable. Tout compte fait, j’en ai pour mon argent. Qualité Perçue Les sites sont adaptés à la taille de mon téléphone. La page d’accueil des sites présente clairement Réflective Unidimensionnelle l’emplacement de l’information. L’accès aux services Internet Mobile est rapide. Globalement, la qualité de l’Internet Mobile est satisfaisante. Usage Fréquence (jour) Durée (jour) Formative - Nombre de services Internet Mobile utilisés Satisfaction Très insatisfait / Très satisfait Réflective Unidimensionnelle Très mécontent / Très content 9 Items retenus Nature Structure Alpha de Cronbach Rhô de Valid. DillonConv. Goldstein Très malheureux / Très heureux Très contrarié / Très ravi Intention de continuer l'usage J’ai l’intention de continuer l’usage des services Internet Mobile dans le futur. 0,86 0,92 79% Je ne pense pas réduire mon utilisation des Réflective Unidimensionnelle services Internet Mobile dans le futur. Je songe à mettre fin à mon utilisation des services Internet Mobile. Tableau 3 : Synthèse des qualités psychométriques des échelles après vérification sur l’échantillon final Le modèle conceptuel proposé compte une variable latente de nature formative : l’usage de l’Internet Mobile. Les critères de fiabilité ne peuvent pas s’appliquer sur les construits formatifs (Diamantopoulos, 2006 ; Henseler, Ringle et Sinkovics, 2009). Pour analyser les index, nous avons formalisé une démarche d’évaluation en suivant les recommandations de Diamantopoulos et Winklhofer (2001) et la procédure proposée par Henseler, Ringle et Sinkovics (2009). Nous avons commencé par analyser les corrélations et les poids des indicateurs. L’analyse de la cohérence de signe entre poids et corrélation ne révèle aucun indicateur problématique. Une inversion de signe peut être révélatrice d’indicateurs redondants et de multicolinéarité. Les valeurs du test t de Student supérieures à │2,575│ indiquent des paramètres significatifs au seuil de 1%. Les résultats (tableau 4) démontrent que les trois indicateurs « nombre d’applications », « durée d’utilisation quotidienne » et « fréquence d’utilisation quotidienne » contribuent à former leur variable latente l’usage. Comme le montrent les poids, c’est la fréquence d’usage quotidien de l’Internet Mobile qui contribue le plus fortement dans la construction de l’index de l’usage, à laquelle s’ajoute le nombre d’applications Internet Mobile utilisées. Nous n’avons pas pu comparer ces résultats à ceux issus des recherches antérieures parce que même si dans certaines recherches l’usage est un concept formatif, il a été analysé comme une variable réflective (Thompson et al., 1991, Igbaria et al., 1995). L’analyse de la multicolinéarité à travers le calcul du facteur d’inflation de la variance (FIV) révèle que les structures des index ne posent aucun problème de multicolinéarité (FIV de 1,396 à 2,001, inférieur au seuil de 10). Grâce aux informations collectées sur un échantillon constitué de 389 observations, nous avons pu valider la variable latente formative de l’usage. Corrélations Poids APPLI DUREE FREQ 0,7916 0,8381 0,8801 0,4074 0,3366 0,4492 Poids avec Valeur de FIV bootstrap t 6,6876 1,396 0,4019 4,8984 1,963 0,3344 6,3919 2,001 0,4534 Tableau 4: Evaluation de l’index de mesure de l’usage A partir d’instruments de mesure valides et fiables, le modèle de structure des déterminants de l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile peut être estimé. 10 Analyse du modèle structurel Notre modèle conceptuel comporte huit variables latentes : une variable formative qui est l’usage de l’Internet Mobile et sept variables réflectives qui sont l’utilité perçue, la facilité d’utilisation, l’amusement, la qualité, la valeur, la satisfaction et l’intention de continuer l’usage. Le modèle a été évalué à l’aide du logiciel SmartPLS 2.0 (M3) Beta (Ringle, Wende et Will, 2005). Le modèle a été estimé, d’une part, en examinant le pourcentage de variance expliquée (R2) pour les quatre variables latentes endogènes à savoir l’utilité perçue, l’usage, la satisfaction et l’intention de continuer l’usage. D’autre part, le modèle a fait l’objet d’une évaluation interne à l’aide du « schéma structurel » (path weighting scheme) et ceci par l’étude du niveau de significativité des paramètres d’estimation (path coefficient) des relations entre les variables latentes. Une simulation de type bootstrap est réalisée à cet effet. Le tableau 5 ci-après synthétise l’ensemble des résultats concernant les relations directes de notre recherche. Hypothèse Effets sur l’usage [R2] / Path Coeffficient Valeur de t Statut de l’hypothèse [0,5225] H1 : Utilité perçue -> Usage + 0,3423 H2 : Facilité d’utilisation -> Usage + 0,1325 H3 : Amusement -> Usage + 0,3454 H4 : Valeur -> Usage + -0,1129 H5 : Qualité -> Usage + 0,0168 H6 : Satisfaction -> Usage + 0,0752 Effets sur la satisfaction 6,2128*2 2,4265** 6,5152* 2,7943* 0,3242 1,9723** X3 X X F4 05 X [0,4044] H7 : Utilité perçue -> Satisfaction + 0,0684 H8 : Facilité d’utilisation -> Satisfaction + 0,2344 4,9701* X H9 : Amusement -> Satisfaction + 0,2487 5,136* X H10 : Valeur -> Satisfaction + 0,0669 H11 : Qualité -> Satisfaction + 0,1678 Effet de la Facilité d’utilisation sur l’Utilité perçue 1,3656 1,5186 2,585* 0 0 X [0,4355] * (**) Coefficient significatif. Les valeurs du test t de Student supérieures à │2,575│ (│1,960│) indiquent des paramètres significatifs au seuil de 1% (5%). 3 x: hypothèse validée 4 f: hypothèse réfutée 5 0: effet non significatif 2 11 H12 Hypothèse [R2] / Path Coeffficient + 0,6599 Effets sur l’intention de continuer l’usage Valeur de t 18,3738* Statut de l’hypothèse X [0,4099] H13 : Satisfaction -> Intention de continuer l’usage + 0,3285 H14 : Usage -> Intention de continuer l’usage + 0,4163 6,6397* 8,6483* Tableau 5 : Présentation récapitulative des tests d’hypothèses directes X X DISCUSSION ET IMPLICATIONS MANAGERIALES Le tableau 5 montre un pourcentage de variance satisfaisant pour les quatre variables endogènes. Sur les 14 hypothèses testées, 10 sont validées tandis que 3 ne le sont pas. Une seule hypothèse est falsifiée. Figure 6 : modèle de l’intention de continuer l’usage validé Les hypothèses H1, H2, H3 et H6 sont validées. Conformément aux résultats des recherches antérieures (Ramayah et al., 2002 ; Kim et al., 2009 ; Liu et Li, 2010 ; Baroudi et al., 1986), l’utilité perçue, la facilité d’utilisation, l’amusement et la satisfaction sont des antécédents de l’usage des services Internet Mobile. En revanche, l’hypothèse H5 est rejetée donc la qualité de l’Internet Mobile n’exerce pas d’influence sur l’usage. 12 L’hypothèse H4 quant à elle est falsifiée. Les résultats ont montré que la valeur exerce une influence négative sur l’usage contrairement aux travaux de Pihlström (2008). Les hypothèses H8, H9 et H11 sont validées ce qui conforte les travaux de Yang et al. (2009) et de Deng et al. (2010). La satisfaction de l’Internet Mobile est donc déterminée positivement par la facilité d’utilisation, l’amusement et la qualité. Par ailleurs, les résultats ont révélé des effets non significatifs de l’utilité perçue H7 et de la valeur H10 sur la satisfaction de l’Internet Mobile. L’hypothèse H12 est validée. La facilité d’utilisation influence positivement l’utilité perçue de l’Internet Mobile. Les hypothèses H13 et H14 sont validées. Donc la satisfaction et l’usage influencent positivement l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile. Nous soulignerons en particulier les implications managériales suivantes : Dans la mesure de la mise en lumière du rôle important de l’amusement dans la détermination de l’usage et de la satisfaction, les développeurs se doivent de créer des applications amusantes. Pour les mobinautes, l’Internet Mobile représente un moyen de détente et d’amusement. Les utilisateurs sont en quête de plaisir et d’évasion. Pour répondre à ce type de besoins, les équipementiers télécoms ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile doivent améliorer le débit fourni et la qualité de leur réseau : deux éléments nécessaires pour supporter ce type d’applications assez gourmandes en ressources (jeux en ligne, réseau sociaux, etc). Les constructeurs de téléphone mobiles ont également un rôle à jouer qui consiste à fournir des terminaux adaptés à ces applications (consommation d’énergie, puissance de processeur et de mémoire, etc) sans oublier l’ergonomie et l’interface qui vont avec. Cette recherche nous indique que la valeur perçue est le facteur le moins important aux yeux des utilisateurs. Une attention doit être accordée au fait que la cause essentielle à cette observation peut être le type de forfait souscrit : Internet Mobile illimité. En effet, les individus accordent moins importance au prix dès l’instant où leur consommation n’est pas limitée par le temps ou la quantité d’information téléchargée. Cependant, l’effet de la valeur perçue sur l’usage reste significatif. Les opérateurs de téléphonie mobile doivent donc porter une attention particulière à l’amélioration de la perception de l’utilisateur de la valeur perçue de l’IM. Par exemple, ils pourraient proposer des forfaits Internet Mobile illimité moins cher tout en équilibrant avec le nombre d’heures d’appels ou proposer des forfaits IM illimités soir et weekend pour booster les usages. Cette dernière solution conviendrait à la grande majorité des mobinautes qui sont intéressés par l’aspect amusant de l’Internet Mobile. Le soir et les weekends, les consommateurs ont plus besoin de divertissement donc seront susceptibles d’utiliser beaucoup plus ces services. LIMITES, VOIES DE RECHERCHE ET CONCLUSION Limites La revue de la littérature et l’étude qualitative ont conduit à recenser les variables qui semblent explicatives de l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile. Le modèle considéré est déjà complexe puisque qu’il est composé de huit variables latentes et de vingthuit indicateurs. Néanmoins, il n’intègre pas toutes les variables pertinentes. Ainsi, certaines variables intéressantes ont été écartées comme la confirmation, la norme subjective, etc. 13 La validité externe aurait pu être plus importante si nous avions intégré d’autres catégories de services. Nous pouvons également souligner que l’Internet Mobile est encore à ses débuts en France et qu’elle est appelée à évoluer en fonction des progrès techniques et en fonction des attentes des usagers. Il serait donc souhaitable de répliquer dans le futur cette étude pour vérifier que les éléments clés de l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile n’ont pas évolué dans l’esprit des utilisateurs. Il est probable qu’avec l’arrivée de la norme LTE (100 Mbit/s en téléchargement) et les actions d’amélioration des services Internet Mobile (qualité, applications, etc), d’autres besoins apparaîtront et le niveau d’attente des usagers changera. Voies de recherche et conclusion La nouveauté de notre thème de recherche et les limites que nous venons de présenter nous offre la possibilité de poursuivre et d’enrichir ce travail. Les voies de recherche qui nous semblent être parmi les plus intéressantes sont d’abord la variable formative « usage ». Ce construit est composé de la fréquence, de la durée et du nombre d’applications. Il serait intéressant de réexaminer le teste de nos hypothèses en tenant compte des trois dimensions de l’usage. Une telle vérification peut nous éclairer sur la ou les dimensions qui contribuent le plus à générer l’intention de continuer l’usage de l’Internet Mobile. Une deuxième voie de recherche est le développement d’une échelle de la qualité multidimensionnelle qui distingue entre la qualité du contenu, la navigation et l’interface, la fiabilité du système et la vitesse de connexion et éventuellement la gestion de la relation client. Ainsi, nous intégrerons un peu plus les opérateurs de téléphonie mobile et nous tenterons de comprendre la relation qu’entretient le mobinaute avec son fournisseur de service. Lors de l’étude qualitative, nous avions relevé deux facteurs positifs et deux facteurs négatifs dans le discours des interviewés qui peuvent influencer l’usage de l’Internet Mobile. Nous n’avions pas intégré ces éléments dans notre recherche parce qu’ils étaient peu présents dans le discours des répondants. Un interviewé a évoqué l’effet de dépendance qu’entraîne l’utilisation de l’Internet Mobile : « ça crée une dépendance... et c'est ça qui me fait peur en fait ». Ce même répondant a rajouté « ce qui n’était pas urgent avant le devient maintenant avec l’Internet Mobile…les gens attendent que tu répondes et cette attente crée l’urgence ». D’autres ont mentionné le caractère rassurant de l’Internet Mobile : « c’est vraiment rassurant de savoir que lorsque j’ai besoin d’une information je peux l’avoir tout de suite... quand je suis perdu, je peux facilement me localiser avec l’Internet Mobile ». Un autre interviewé a cité l’appartenance à une communauté : « j’accepte la pénibilité d’écrire sur un petit clavier parce qu’elle est compensée par une lucidité celle de participer à une communauté…lorsque je suis hors réseau, coupé de ma communauté, je n’existe plus ». Ces quatres éléments « la dépendance », « l’urgence », « l’appartenance à une communauté » et « l’aspect rassurant » pourraient exercer une influence sur le comportement des mobinautes. Il serait donc intéressant de mener une recherche plus approfondie sur ces quatre paramètres à l’aide d’études qualitatives (entretiens individuels et focus group). 14 Références Bibliographiques Bailey J.E. and Pearson S.W. 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