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UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:33 Page1 UNICEM magazine Le magazine de l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction Développement durable Les lauréats du concours récompensés Pompage du béton Des formateurs certifiés Île-de-France Sable en Seine 2 : résultats des audits Dossier EAU ET CARRIÈRES Préserver et valoriser N° 752 á Avril 2010 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:33 Page2 Sommaire N° 752 á Avril 2010 SYSTÈME DE PESAGE EMBARQUÉ Le “Regard sur l’Unicem” en 2009 est paru n Éditorial POUR CHARGEUSES et autres engins l page 4 l Les nouveautés du Web page 13 n La vie de l’UNICEM PESAGE DYNAMIQUE EMBARQUÉ VISION® Le haut de gamme du pesage dynamique pour chariot, chargeuse et télescopique Charte Environnement : cap sur la biodiversité l ¾PROCÉDURES DE PESAGE SIMPLES ¾ERGONOMIE ¾AFFICHAGE DES DONNÉES ¾GESTION DES DONNÉES ¾IMPRESSION DES DONNÉES (option) © IDEACOM page 24 n Régions Pompage du béton : des formateurs certifiés page 14 l 2010 – Année de la biodiversité l © UNPG / Alban Gilbert (Extra Technologie) PESAGE STATIQUE EMBARQUÉ VIPER® Le système le plus simple pour visualiser un poids sur un chariot élévateur ¾PROCÉDURES DE PESAGE SIMPLES ¾AFFICHAGE DES DONNÉES Le Pesage dynamique pour chariot, chargeuse et télescopique à la portée de tous ¾PROCÉDURES DE PESAGE SIMPLES ¾ERGONOMIE ¾AFFICHAGE DES DONNÉES ¾GESTION DES DONNÉES ¾IMPRESSION DES DONNÉES (option) page 15 l Le concours « Développement durable » des producteurs de granulats page 6 n Vient de paraître page 15 l Partenariat avec le Groupe des Écoles des Mines l n DOSSIER Point sur la conjoncture EAU ET CARRIÈRES page 9 Préserver et valoriser n Nos métiers page 16 Granulats : les producteurs et l’engagement « Santé et sécurité » page 10 l Isolation : l’AFIPEB, une nouvelle association page 11 Garanties financières de remise en état des sites Une obligation légale page 23 l l Informations juridiques et sociales page 5 PESAGE DYNAMIQUE EMBARQUÉ E.T.® n Actualités Pays de la Loire l Pour un bon état écologique des eaux Aquitaine Analyse des accidents et presqu’accidents page 25 Rhône Alpes l Schémas départementaux : premier bilan avant révision L’accès à la ressource au cœur des débats page 26 Île-de-France l Sable en Seine 2 : premiers résultats des audits page 27 Bretagne l Qualification professionnelle : 12 nouveaux chefs de carrière l Limousin l Succès croissant des Rencontres d’Égletons page 28 Résultats de l’enquête sur la silice cristalline l Les mortiers ? Des produits « high tech » page 12 l BAROU ÉQ ÉQUIPEMENTS UIPEMENTS - Z.A. de V Verlieu erlieu - 42410 Chavanay - Tél. 04 74 87 04 02 - Fax 04 74 87 04 04 24 - [email protected] - www.bem42.com ww ww.bem42.com © D.R. Charte environnement À CHACUN N SON PESAG PESAGE GE... BAROU 0210M 352 015 853 00018 l n Répertoire page 29 Les relevés piézométriques permettent de calculer la recharge de la nappe phréatique. RECTIFICATIF Dans le numéro 751 d’UNICEM Magazine (janvier 2010), en page 26, nous avons attribué des propos erronés à Vincent Tartaglia, président de l’UNICEM Alsace, en lui faisant déclarer que « … la consommation de granulats est de 20 kg par an et par habitant. » Il fallait, bien entendu, lire : « 20 kg par jour et par habitant. » Merci à Monsieur Tartaglia, et à tous les lecteurs d’UNICEM Magazine, de bien vouloir excuser cette erreur. UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 3 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:33 Page4 Éditorial Charte Environnement UNICEM Magazine Le magazine de l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de Construction. 3, rue Alfred Roll, 75849 Paris Cedex 17 Tél. : 01 44 01 47 01 [email protected] - www.unicem.fr Directeur de la publication : Antoine Arrault Rédactrice en chef : Ginette Charron Comité de rédaction : Dominique Hoestlandt, Christian Piketty, Nathalie Ponsart, Alain Pasquier, Michel Buzot, Tama Pichet, Ginette Charron Ont participé à la rédaction de ce numéro : Laurence de Beaufort, Michel Buzot, Ginette Charron, Alain Fabre, Dominique Hoestlandt, Arnaud Levallet, Catherine Morvan, Camille Moulin, Tama Pichet, Christian Royère Conception et maquette : Richard Girolet Réalisation et coordination : Directives ISSN 09815406 Annonceurs de ce numéro : Barou Équipements Cabinet Ectare Covéa Caution FEC GéoPlusEnvironnement Office National des Forêts RAM Parution trimestrielle Dépôt légal : à parution Publicité : RPI : “Le Millenium”9, bd Mendès-France 77600 BUSSY-SAINT-GEORGES Tél. : 01 60 94 22 20 - Fax : 01 64 77 51 82 2009, une année de progrès n ces temps de réchauffement climatique de prendre les avis multiples et successifs d’auto- chahuté par quelques trublions niant que rités administratives et politiques locales dont la l’effet de serre soit l’œuvre des hommes, en ces prudence, parfois la précaution, sont souvent les temps de dépression post-Copenhague où le maîtres mots. Il est vrai que les recours judiciaires monde accoucha d’une souris, en ces temps de intentés par ceux qui veulent que rien ne change laborieux parachèvement du Grenelle de l’envi- n’ont jamais été si nombreux. La désertification ronnement, s’agit-il d’annoncer ici un prochain des campagnes nous désole, mais jamais nous refroidissement de la France ? Il n’en est rien, n’y avons autant protégé, conservé, restauré, rassurez-vous : il va s’agir non de climatologie, compensé. La lecture du récent code de l’urba- mais de territoires et de patrimoine. nisme (2001) est édifiante à cet égard. On y parle Quel rapport entre territoires et patrimoine ? de préserver bien plus que de développer. On ne Au sens premier, le patrimoine est ce qu’on reçoit cite guère de zones d’activité dans les PLU, alors en héritage de ses parents. Il a une connotation qu’on attend de ceux-ci une réflexion sur les immobilière, financière, notariale pour tout dire. transports domicile-travail. Acte manqué ? Depuis les années 1970, cette notion s’est élargie En avril dernier, l’UNPG a reçu près de trois cents e confé- à la notion de patrimoine culturel. La 17 personnes lors de Rencontres du développement rence de l’Unesco du 16 novembre 1972 portait durable (voir page 6). S’y côtoyaient élus, admi- ainsi sur la « protection du patrimoine mondial, nistrations centrales et entreprises. Le développe- culturel et naturel », intitulé qui contient en soi la ment durable – y disions-nous – était entré dans problématique de mon propos : un patrimoine les mœurs. Plût au ciel qu’il entre davantage doit se transmettre, donc se protéger. En France, dans les textes (SCOT, PLU). Car il va s’agir, ces un décret du 10 février 1976 en officialisa la prochaines années, de retrouver une croissance nécessaire protection. Plus tard, les lois du 7 jan- donnant des emplois, permettant de désendetter vier 1983 et 8 janvier 1993 institueront les zones la France, d’en réduire les déficits publics, donc © D.R. Charte environnement A Cap sur la biodiversité A près les hydrocarbures, les CLCS (Commissions locales de concertation et de suivi), l’eau et les poussières, l’association Charte Environnement propose cette année un programme de formation/sensibilisation à la biodiversité, labellisé « 2010 – Année internationale de la biodiversité » par le ministère de l’Écologie. Ce programme se compose de deux modules. Destiné aux interlocuteurs Charte et responsables d’exploitation des entreprises adhérentes, le premier module sera organisé en régions dès le mois d’avril. Conçu en partenariat avec l’association Noé Conservation, il sera animé par un organisme régional (associations, bureaux d’études, …) choisi par le Comité régional de la Charte. de protection du patrimoine architectural, urba- de sauver notre système de retraite. On ne pourra nistique et paysager (ZPPAUP), venant s’ajouter le faire en multipliant les obstacles à la création Guide aux zones naturelles d’intérêt faunistique et de richesse dans nos territoires, fût-ce avec les à l’usage des carriers floristique (ZNIEFF), aux zones humides (ZH), meilleures intentions du monde, ni en obérant aux zones Natura (ZNat), aux zones de protec- leur compétitivité. Il y a urgence. tions des eaux (ZPE), aux zones de protection Nos activités ont montré hier qu’on pouvait le faire spéciale (ZPS), sans parler des espaces naturels sans altérer pour autant la nature ni les écosys- sensibles (ENS). tèmes de façon irréversible. Qu’on nous fasse le Est-ce à dire qu’on s’interdit de faire quoi que ce crédit de croire qu’il est possible de continuer de soit dans ces zones ? Non certes. Mais on y com- le faire demain : vingt ans de réalisations pra- plique la tâche des porteurs de projets. Car tout tiques en attestent. de de la la concertation ... et de toute personne désireuse de la pratiquer Quant au second module, il vise à former, au plus près du terrain, l’ensemble du personnel des sites engagés dans la démarche. Il se tiendra site par site et sera organisé par les entreprises adhérentes volontaires. n Les premières formations (premier module) ont déjà eu lieu en Île-deFrance et en Pays de la Loire. Les prochaines sessions se dérouleront : n en Auvergne, le 18 mai 2010 n en Alsace, les 15 et 22 juin 2010 n en Languedoc-Roussillon, le 29 juin 2010 n en Aquitaine, les 29 septembre et 14 octobre 2010. Histoires de concertation E n 2009, 61 % des sites adhérents à la Charte ont organisé régulièrement des Commissions locales de concertation et de suivi (CLCS) avec leurs riverains. Cela représente une progression de 10 points par rapport à 2008. Pour les encourager dans leur démarche et inciter les autres sites à adopter le même réflexe, le Comité National de la Charte a conçu un recueil intitulé « Guide de la concertation à l’usage des carriers ». Quinze cas réels de réunions de CLCS y sont décryptés en insistant chaque fois sur les points forts et les améliorations possibles. Le résultat ? Un outil concret et vivant, riche d’enseignements facilement applicables. n vec 945 sites engagés dans la démarche de progrès à fin 2009, la Charte Environnement totalise 61 % de la production nationale de granulats, contre 49 % en 2005. Durant l’année 2009, 105 sites supplémentaires ont validé le niveau 4/4 de la démarche de progrès, ce qui porte à 201 le nombre de sites validés au plus haut niveau d’exigences environnementales défini par la profession. Cela représente 21 % des sites engagés. Au cours de l’année 2009, près de 90 sites se sont vu remettre, à l’occasion de manifestations régionales, le diplôme de validation du niveau 4/4. Vous trouverez le bilan complet des actions engagées par la Charte Environnement en 2009 dans le dernier rapport annuel qu’elle vient de publier. Ce document peut être obtenu auprès de la Charte Environnement (Anne-Sophie Druelle : 01 44 01 47 31) ou téléchargé sur le site Internet www.charte.unicem.fr. À vos objectifs ! L a biodiversité en carrières est également le thème du concours photos organisé par la Charte Environnement en 2010. Tous les adhérents sont invités à particiConcours photos per à ce concours qui a débuté le 22 mars J'observe et se déroulera jusla biodiversité de ma carrière... qu’au 13 septembre 2010. Cette année, chaque photo envoyée devra être accompagnée d’un commentaire, écrit ou sonore, situant le contexte dans lequel la photo a été prise. Les participants sont invités à rechercher toutes traces de biodiversité où qu’elles soient : fronts de taille, merlons, carreau, bassins, berges, remblais ou espaces aquatiques… et même là où on ne les attend pas ! DU 22 MARS AU 13 SEPTEMBRE La particularité de ce concours (par rapport à ceux organisés les années passées) réside dans l'aspect descriptif, puisqu'il est demandé aux photographes, en plus de l'envoi de leur(s) photo(s), de nous faire parvenir un élément écrit, dessiné, enregistré... qui comprendra ; une description de l’espèce ainsi que son milieu de vie en faisant ressortir le lien carrière / biodiversité ; un témoignage, une anecdote relative à cette espèce, à son observation et / ou aux conditions de sa prise de vue. LES CATÉGORIES « La biodiversité des fronts de taille » « La biodiversité des merlons » « La biodiversité du carreau » « La biodiversité des bassins» « La biodiversité des berges » « La biodiversité des remblais » « La biodiversité des espaces aquatiques » « La biodiversité où on ne l’attend pas ! » A GAGNER : Un week-end commun d'observation de la nature (pour les 8 lauréats) Pour toute information supplémentaire, contacter l’interlocuteur Charte de votre entreprise ou votre UNICEM régionale. Retrouver le règlement du concours sur www.charte.unicem.fr © D.R. Charte environnement ©M. Labelle Vers une glaciation des territoires ? E projet d’aménagement est gros d’altérations en puissance, ne serait-ce que du paysage (désormais d’intérêt collectif). Or on demande à ce porteur 4 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 Dominique Hoestlandt Président de l’UNICEM â POUR TOUT RENSEIGNEMENT COMPLÉMENTAIRE contactez Camille Moulin au 01 44 01 47 83 ; [email protected] â POUR EN SAVOIR PLUS rendez-vous sur le site Internet : www.charte.unicem.fr UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 5 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:33 Page6 L a vie de l’UNICEM Concertation et professionnalisme à l’honneur ! Les intervenants des 3 tables rondes De gauche à droite : Christophe Jozon, Laure Tourjansky, Patrick Escoffier, Philippe Bodénez, Christian Béranger et Arnaud Greth © UNPG / Alban Gilbert Les producteurs de granulats ont récompensé dix initiatives exemplaires en matière de développement durable et de biodiversité au cours d’une manifestation placée sous le parrainage de Chantal Jouanno, secrétaire d’état chargée de l’écologie. P sident du conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) de Bourgogne. La plupart des dossiers étaient excellents, que ce soit pour l’attention portée au milieu naturel, la synergie développée avec les collectivités locales, l’amélioration des techniques d’exploitation ou les relations avec les organisations non gouvernementales. » En préambule à cette rencontre, Jean-Marc Michel, directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature au MEEDDM, a appelé de ses vœux la poursuite de la collaboration fructueuse qui s’est instaurée avec une profession dont il a reconnu les performances techniques et les compétences dans le domaine social et environnemental. « Les progrès que nous avons accomplis ensemble sur les espèces et les habitats, il faut maintenant les faire sur les paysages » a-t-il poursuivi. Nicolas Vuillier, président de l’UNPG, a remercié chaleureusement les participants du concours et leurs partenaires pour le dialogue constructif engagé avec les parties prenantes, soulignant notamment que « Le but de ce concours, c’est de récompenser des initiatives qui traduisent la maîtrise des impacts et favorisent l’intégration de nos exploitations dans les territoires. » La vitrine de toute une profession Parmi les personnalités venues remettre leur prix aux lauréats, on notait la présence de Paul Baron, membre du comité scientifique du WWF France, JeanJacques Blanchon, de la Fondation Nicolas Hulot, Michèle Pappalardo, commissaire générale au développement durable au sein du MEEDDM, Arnaud De haut en bas : Nicolas Vuillier, Jean-Marc Michel, Bernard Frochot et Dominique Hoestlandt les matériaux issus de la déconstruction dans des plates-formes de proximité, assurer de bonnes conditions de travail, en prenant en compte la santé et la sécurité des salariés, préserver la biodiversité en sensibilisant le personnel des carrières et en poursuivant la collaboration avec les scientifiques et les partenaires de proximité, tels étaient les objectifs poursuivis … Ce concours a montré que les entreprises continuent leur travail de fond et que le concept du développement durable devient une réalité concrète. » Rendez-vous à Munich le 27 mai prochain pour la remise des prix du concours européen qui verra la participation des trois grands prix français ainsi que celle du prix spécial « Biodiversité ». * Le palmarès des lauréats du concours français figure en page 5 du numéro de janvier d’UNICEM Magazine ainsi que dans le supplément édité par l’UNPG, en partenariat avec Le Moniteur, et qui est distribué avec le n° 752 d’UNICEM Magazine. © UNPG / Alban Gilbert rès de 300 personnes, invitées par l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG), ont été accueillies le 14 avril 2010 à Paris-La Défense, par le ministère de l’Écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer (MEEDDM), pour honorer les lauréats* du concours organisé sur le thème du développement durable. Cette 3e édition s’est caractérisée par la remarquable qualité et la grande diversité des dossiers présentés. « Départager la trentaine de finalistes n’a pas été facile, a déclaré le professeur Bernard Frochot, président du jury, professeur émérite d’écologie et pré- Après les trois tables rondes présentant l’engagement de l’UNPG en matière de développement durable – économiser les ressources naturelles, assurer de bonnes conditions de travail et préserver la biodiversité –, c’est le professionnalisme des exploitants et la concertation avec les élus, les collectivités locales, les associations de protection de l’environnement et les scientifiques qui ont été mis à l’honneur. Lors de la remise des prix, les mots de « motivation », « persévérance » et « dialogue » ont été les plus fréquemment entendus tant les lauréats ont eu à cœur de souligner combien ces qualités ont été la clé de la réussite de leurs projets, qu’il s’agisse de faire retrouver son lit à une rivière, de soutenir des travaux de recherche paléontologique ou de maintenir les activités d’une plate-forme ferroviaire. Greth, président de Noé Conservation, ainsi que la plupart des maires des communes sur lesquelles sont implantées les exploitations lauréates, dont Luc Berthoud, maire de La-Mothe-Servolex et membre du jury. 2010 ayant été déclarée « Année internationale de la biodiversité », c’est tout naturellement que la 3e édition de ce concours comportait un prix spécial « Biodiversité ». « J’ai découvert dans le monde des carriers une vraie volonté de préserver la biodiversité » a d’ailleurs déclaré Christophe Aubel, directeur de la Ligue Roc, qui a dédicacé l’ouvrage collectif « Humanité et biodiversité – Manifeste pour une nouvelle alliance » lors du cocktail de clôture. En remettant ce prix spécial à Soreal-Groupe Plattard, Jean-Marc Michel a insisté sur le côté emblématique de l’engagement de cette entreprise indépendante, vitrine d’une profession, qui a su accompagner concrètement la biodiversité, sans se limiter à de simples déclarations. Pour Jacques Plattard, président du groupe Plattard, « Ce sont les moyens mis à la disposition de leurs adhérents par l’UNPG et la Charte Environnement des industries de carrières qui nous ont aidés à mieux connaître les milieux et à optimiser nos travaux. » Dominique Hoestlandt, président de l’UNICEM, a salué le travail de l’UNPG pour sensibiliser les exploitants au développement durable et mettre en valeur des réalisations exemplaires, et conclu : « Économiser la ressource, en recyclant © UNPG / Alban Gilbert Concours Développement Durable de l’UNPG Une vue de la salle – Au premier rang : Michèle Pappalardo et Dominique Hoestlandt 6 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 Les représentants de la carrière de Rivecourt (Lafarge Granulats Nord), Grand prix social Les représentants de la carrière d’Albi (Cemex Granulats), Grand prix économique Les représentants de l’entreprise Soréal / Groupe Plattard, Prix spécial « Biodiversité » Les représentants de la carrière de Saint-Denis-lès-Bourg (groupe Vicat), Grand prix environnement UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 7 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:33 Page8 L a vie de l’UNICEM Partenariat avec le Groupe des Écoles des Mines © DR Un dispositif innovant de formation au management L’École des Mines de Saint-Etienne L a convention-cadre de partenariat conclue fin 2006 entre, d’une part, l’UNICEM, l’industrie du béton (FIB), l’industrie cimentière (SFIC) et, d’autre part, le Groupe des Écoles des Mines a donné naissance à deux filières de for- mation initiale répondant aux spécificités des professions du secteur carrières et matériaux : extraction et matériaux de construction à Alès, produits et procédés de l’industrie du béton à Douai. Toutes deux ont fait la preuve de leur succès depuis 4 ans. La convention prévoyait également l’ouverture d’une réflexion en commun sur la formation continue de cadres. Cette réflexion vient de se concrétiser cette année par un partenariat avec l’ISTP/École des Mines de Saint-Etienne avec, comme objectif, d’accompagner la promotion interne de collaborateurs (techniciens, agents de maitrise, cadres maison…), dont le potentiel d’évolution a été identifié par l’entreprise, en développant leurs compétences managériales. Le dispositif mis en place prévoit notamment une pédagogie centrée sur la situation professionnelle, avec la conduite d’un projet au sein de l’entreprise et l’ac- compagnement par un ingénieurconsultant. Une formation modulaire prenant en compte l’expérience du candidat se déroule sur 12 mois, soit 210 heures de cours. Au final, une certification est délivrée par l’École nationale supérieure des Mines de Saint-Etienne, ouvrant la voie vers un diplôme d’ingénieur. Le financement est assuré par FORCEMAT, l’organisme paritaire collecteur agréé des carrières et matériaux de construction. La 1ère promotion s’est ouverte le 24 mars avec 27 participants. Une 2e session est déjà programmée pour septembre prochain et une quinzaine d’inscriptions ont déjà été reçues. n â POUR EN SAVOIR PLUS Contacter François Grauvogel : [email protected] Point sur la conjoncture © D.R. Charte environnement G 8 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 randement influencée par la forte chute de l’activité dans le BTP, la production de granulats s’est nettement repliée en 2009. 376 millions de tonnes ont été produites, soit une baisse de 12,7 % par rapport à 2008. Il faut revenir 11 ans en arrière pour retrouver un volume proche (370 millions en 1998). Les matériaux les plus affectés sont les granulats issus de roches meubles qui perdent 15 %, tandis que ceux provenant de roches calcaires et éruptives voient leur volume reculer de 11 %. Pour 2010, les entreprises de bâtiment prévoient une légère amélioration dans la construction de logements, notamment grâce au plan de relance en faveur des logements sociaux. La construction de locaux non résidentiels devrait rester en berne. Dans les TP, la baisse des investissements des collectivités locales et du secteur privé pourrait être en partie compensée par les travaux engagés par l’État et les opérateurs publics. Compte tenu de ces perspectives et des conditions climatiques très défavorables en début d’année, un repli de la production de 4 % est attendu pour 2010. n UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 9 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page10 N os métiers Santé et sécurité Les producteurs de granulats renforcent leur engagement hefs d’entreprise, représentants de l’Administration, experts et organismes techniques se sont retrouvés le 21 janvier, à Paris, pour la journée d’information organisée par l’UNPG – Union nationale des producteurs de granulats – sur le thème « Santé & Sécurité ». L’objectif de cette rencontre était de dresser un bilan d’étape des initiatives développées en régions depuis le lancement de la campagne en 2006 et de présenter l’Engagement SantéSécurité, nouvel outil conçu pour aider les entreprises, et particulièrement les PME, à structurer leur propre plan d’action tout en répondant aux priorités fixées par l’administration. Conception d’outils de sensibilisation, organisation de réunions périodiques, mise en place de partenariats avec divers organismes en vue de promouvoir la prévention auprès des salariés, des prestataires extérieurs ou des intérimaires, réflexion sur des thématiques particulières comme la prévention des addictions (alcool, drogues, médicaments), création de missions d’observation, encouragement aux innovations en matière de sécurité des matériels, sensibilisation à la prévention des risques d’accidents au travers du théâtre participatif… Depuis 2006, les UNICEM régionales n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire passer le message essentiel : la sécurité, c’est un engagement quoti- dien et permanent. Par ailleurs, que ce soit en matière de circulation en carrière ou de réduction de l’exposition des salariés au bruit et aux vibrations, l’Administration et la profession collaborent activement depuis 2008 en vue d’élaborer, au niveau national, un dispositif réglementaire et de contrôle, concret et réaliste, et de relayer, en aval, l’information auprès des entreprises lors de réunions régionales. Un engagement pour une sécurité durable UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 A fin de mieux représenter le polystyrène expansé (PSE) sur le marché de l'isolation, PROMO PSE, organisme domicilié à l’UNICEM, et la section PSE du SNPA (Syndicat national des plastiques alvéolaires) se sont réunis et ont créé, au 1er janvier 2010, l’Association Française de l’Isolation en Polystyrène Expansé dans le Bâtiment, dénommée AFIPEB. À l'heure du Grenelle de l’environnement, l'isolation joue un rôle majeur dans la conception de bâtiments plus économes et plus écologiques. Dans ce contexte, le polystyrène expansé ne cesse d'apporter des réponses adaptées à une meilleure performance énergétique du bâtiment grâce à des développements techniques. En effet, les isolants en polystyrène expansé sont certifiés et offrent des performances thermiques, environnementales et acoustiques parmi les plus élevées du marché. L’AFIPEB réunit les transformateurs de polystyrène expansé ainsi que les producteurs de polystyrène expansible. L’ensemble des compétences réunies au sein de cette nouvelle association devrait notamment permettre de travailler sur l’élaboration des normes, de répondre aux réglementations en vigueur et d’informer les particuliers et l’ensemble de la profession sur l’isolation de l’habitat, la nature et les performances des isolants. n Forte de cette somme d’expériences, l’Union nationale des producteurs de granulats a décidé de franchir une nouvelle étape en proposant un enga1 10 œuvre de 12 points clés s’articulant autour de 3 axes : organisation, comportements et technique. Un correspondant Santé-Sécurité aura également été désigné parmi les salariés. L’UNPG coordonne la démarche via son groupe national Santé-Sécurité qui veillera à la mise en œuvre de l’Engagement, préparera des outils d’accompagnement des entreprises, suscitera des rassemblements de groupes régionaux et procédera à la synthèse des données recueillies en vue d’une large diffusion. Une enquête annuelle, réalisée par l’UNICEM régionale, rendra compte des progrès accomplis collectivement dans le domaine de la santé-sécurité, les résultats étant matérialisés par un positionnement sur une échelle à 4 niveaux, allant du statut de « signataire » à celui de « confirmé », en passant par « engagé » et « avancé ». n 02 38 68 16 40 C © UNICEM / Pierre-Yves Brunaud Avec un premier objectif de réduction de 25 %, sur 5 ans, du taux de fréquence des accidents du travail dans la branche, l’Union nationale des producteurs de granulats vient de lancer l’Engagement SantéSécurité, une démarche pragmatique d’incitation et d’accompagnement des entreprises présentée officiellement le 21 janvier 2010 gement pour une sécurité durable. Cet engagement implique à la fois l’entreprise et l’union syndicale, avec comme objectif la réduction de 25 % du taux de fréquence national de l’ensemble de la profession en 5 ans. Sont ainsi concernés 1 600 producteurs de granulats, soit 15 000 salariés. Avec l’appui des UNICEM régionales, l’UNPG portera l’essentiel de ses efforts à sensibiliser l’ensemble des entreprises, quelle que soit leur taille, en les aidant à structurer leur politique sans faire appel à un cadre lourd. Les entreprises se verront proposer des moyens pour mettre en place outils et méthodes permettant d’agir sur l’organisation, les comportements et la technique afin de préserver la santé et la sécurité de leurs collaborateurs comme de tout salarié intervenant sur leurs sites. Au préalable, les entreprises volontaires auront signé un engagement de mise en Une nouvelle association pour l’isolation en polystyrène expansé 1 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 11 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page12 N os métiers Le “Regard sur l’UNICEM” en 2009 vient de paraître L Granulats Résultats de l’enquête sur la silice cristalline : plus de 7 300 salariés concernés L © DR e rapport 2010 sur les dispositions mises en œuvre par les entreprises pour assurer la protection des salariés contre les poussières de silice cristalline alvéolaire vient de se clore. Rappelons que la démarche résulte d’un accord social européen signé au titre des granulats par l’UEPG – Union européenne des producteurs de granulats – qui entend ainsi faire la démonstration de l’engagement de la branche en la matière. Les résultats de cette nouvelle campagne sont en cours d’analyse avant d’être présentés de façon consolidée aux instances Le 3e rapport d’activités de l’UNICEM vient d’être publié. Cette édition rend compte des activités de l’Union et de ses branches au cours d’une année très riche sur le plan institutionnel : Grenelle I et II, Grenelle de la mer, États généraux de l’industrie, programme zones humides, réforme de la formation professionnelle … Parmi les faits marquants, on notera la campagne de communication du béton prêt à l’emploi, trois nouveaux accords sociaux, les journées portes ouvertes dans les carrières de granulats ou encore le forum national sur la biodiversité dans les carrières. Regard sur l’UNICEM en 2009 peut être obtenu sur simple demande auprès de Christèle Langlois (christè[email protected] / tél. : 01 44 01 47 33). Une version téléchargeable sera bientôt disponible sur le nouveau site Internet de l’UNICEM. n européennes début juin. On note d’ores et déjà un taux de réponse concernant les personnels visés par l’enquête qui progresse en France de 15 % par rapport à 2008 pour atteindre plus de 7 300 salariés. n LES NOUVEAUTÉS DU WEB Zoom sur les métiers de carrières et matériaux de construction Mortiers industriels Les mortiers ? Des produits “high tech” respectueux de la santé et de la sécurité des utilisateurs u’ils soient minéraux ou organiques, qu’ils assurent une fonction d’imperméabilisation ou de décoration, de collage ou de jointoiement, de réparation ou d’égalisation, les mortiers industriels ont intégré des problématiques clés que sont la santé, le confort et la sécurité des utilisateurs. Les efforts d’innovation des fabricants, en partenariat avec les entrepreneurs et artisans, permettent d’améliorer les conditions de travail des professionnels sur les chantiers : gain de temps, confort de mises en œuvre, prévention des allergies respiratoires, etc. Des exemples concrets ? Les mortiers en poudre, sans poussière, qui ne 12 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 dégagent presque plus de poussières lors de leur manipulation, contribuent ainsi à la diminution des éventuels risques sanitaires liés à l’inhalation des poussières. Autre exemple : la réduction des composants nocifs. Les industriels éliminent ou limitent, dans la formulation des mortiers, l’utilisation de diverses substances classées comme dangereuses : formaldéhyde, composés organiques volatils (COV) et cancérigènes mutagènes reprotoxiques (CMR). Enfin, pour améliorer les conditions de travail et réduire la pénibilité sur les chantiers, des mortiers allégés ont été développés et conditionnés dans des sacs ou des seaux moins lourds. n e service Formation de l’UNICEM vient d’ouvrir un nouveau site Internet consacré à la promotion des métiers de carrières et de matériaux de construction : www.decouvertedesmetiers.fr. Destiné aux enseignants des classes de Découverte Professionnelle (DP3 et DP6) en collèges et/ou lycées, ce site propose informations et ressources pédagogiques pour guider l’internaute dans l’univers des matériaux de construction et lui présenter les formations aux métiers de ce secteur d’activité. n Le RGIE consultable sur le site Internet de l’INERIS L © SNMI / MAPEI Q L â POUR EN SAVOIR PLUS : www.desmortiersdesidees.com. e Règlement général des industries extractives – RGIE – est consultable sur le nouveau site de l'INERIS (Institut national de l’environnement industriel et des risques) via le lien http://www.ineris.fr/rgie/. Ce site reprend l'ensemble de la réglementation applicable à la prévention des risques exposant les travailleurs employés en mines et carrières. Pour chaque thématique, on peut trouver les textes applicables, et le guide technique, lorsqu’il existe. Ainsi, le guide d'accompagnement technique « Vibrations », élaboré par le MEEDDM - ministère de l’Écologie, y est notamment téléchargeable et comporte, en annexe, la grille d’inspection. n UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 13 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page14 Des formateurs certifiés Le Syndicat national du pompage du béton (SNPB) a lancé le 14 avril, en partenariat avec AFNOR, une certification « Formateur de conducteurs de pompes à béton ». C ’est une date importante dans l’histoire du jeune SNPB, créé en 2003. Pour la première fois en Europe, le 14 avril 2010, les professionnels du pompage du béton se sont en effet dotés d’une certification de personnes. Le SNPB poursuit ainsi – au-delà de sa politique de formation – sa démarche de professionnalisation du métier de conducteur de pompe à béton avec l’objectif affiché de prévenir les risques professionnels. La certification a pour objectif, dans chaque entreprise de pompage du béton, adhérente au SNPB ou non, de valider les compétences pédagogiques et professionnelles du chef d’entreprise et/ou d’une personne référente en charge de la formation. Elle s’adresse également aux formateurs exer- © SNPB La certification a pour objectif de valider les compétences pédagogiques et professionnelles du chef d’entreprise et/ou d’une personne référente en charge de la formation. Jean-Marie Modica Président de Cemex Bétons Sud-Ouest Président de la commission Promotion du SNPB “Offrir mieux qu’avant ” « Avec la crise, les entreprises de pompage du béton traversent une période difficile. Nous mettons en œuvre les volumes produits par les bétonniers qui ont diminué de 18 % entre 2008 et 2009. De plus, les entreprises finales, clientes du béton prêt à l’emploi, ont sur les chantiers une main d’œuvre actuellement plus disponible, ce qui porte à 25 % le recul de notre activité. Nous pensons que nous devons mettre cette période à profit pour nous renforcer sur nos bases en devenant plus professionnels, plus sûrs, plus performants et, au final, en offrant mieux qu’avant. Donner à nos clients l’assurance d’avoir affaire à de véritables professionnels est, selon nous, la meilleure manière de réagir à la crise ». UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 Daniel Martinez Président du SNPB Dans chaque numéro d’UNICEM Magazine, tout au long de cette année 2010, nous soulignerons la contribution des carrières au maintien de la biodiversité en nous focalisant sur un habitat spécifique et les espèces qui y trouvent refuge. “Une profession adulte” « Nous recensons actuellement plus de 2 000 conducteurs de pompes à béton, formés en interne pour la plupart d’entre eux. Avec cette certification, notre objectif est qu’ils soient formés en sécurité par des formateurs certifiés, notamment sur la base des documents mis au point sur les différents risques. Cette démarche de professionnalisation des acteurs, initiée à l’origine avec un module de formation mis en place avec Ceficem, constitue une étape décisive pour rendre notre profession adulte. Nous avons déjà obtenu des résultats très significatifs sur la réduction des accidents électriques. Aujourd’hui, nous nous positionnons comme un syndicat responsable, ce qui nous donne l’occasion de communiquer sur la montée en compétence de notre profession et de promouvoir le pompage du béton ». çant dans des organismes de formation. Réalisée par AFNOR Certification, l’évaluation des compétences porte sur les compétences techniques (connaissance du matériel et des équipements, connaissance et environnement du chantier, pompabilité du béton), pédagogiques (techniques d’animation, d’accompagnement et de suivi des conducteurs, capacité à évaluer les compétences du personnel), humaines (capacité d’analyse des facteurs humains et d’anticipation des situations de risques professionnels). La certification est accordée pour une durée de trois ans renouvelable. Les 36 premiers certificats ont été remis le 14 avril. Désormais, le SNPB organise au moins une session mensuelle de formation réunissant dix stagiaires. Courant 2011, l’ensemble des formateurs devrait être certifié. n GROS PLAN SUR LES FRONTS DE TAILLE ET LES ÉBOULIS Habitats remarquables des carrières de roches massives L’extraction de matériaux dans les carrières de roches massives induit la formation de parois rocheuses verticales. Les inventaires écologiques menés par des scientifiques sur 35 carrières de roches massives* ont révélé l’intérêt de cet habitat. Plusieurs espèces d’oiseaux naturellement inféodés aux milieux rocheux viennent nicher sur ces falaises artificielles si les caractéristiques physiques (hauteur, exposition, présence de corniches…) leur conviennent : Grand-duc d’Europe, Faucon crécerelle, Rougequeue noir… Au pied des fronts s’accumulent des éboulis qui offrent des conditions d’humidité et de chaleur recherchées par des amphibiens comme le Crapaud accoucheur et par des reptiles comme le Lézard ocellé. Le Grand-duc d’Europe Le Grand-duc d’Europe (Bubo bubo) est le plus grand rapace nocturne d'Europe. Il vit plus de 20 ans. Après un déclin important de ses populations au XXe siècle, cet oiseau discret réinvestit progressivement son territoire, notamment à la faveur des carrières (les trois quarts des couples connus de Bourgogne se reproduisent en carrières). © www.agasphoto.com Pompage du béton 14 VIENT DE PARAÎTRE métiers Le Lézard ocellé Le Lézard ocellé (Timon lepidus) est le plus grand lézard d'Europe : il peut atteindre 80 cm de long ! Suite à sa forte régression, l’espèce figure sur la liste rouge des reptiles menacés en France (UICN**, 2008) et revêt un enjeu patrimonial particulièrement fort. Il a été observé dans plusieurs carrières méditerranéennes de l’échantillon d’étude. SÉCURITÉ DES OPÉRATIONS DE POMPAGE DU BÉTON n C’est le titre du livret pédagogique que viennent de publier les syndicats nationaux du pompage du béton et du béton prêt à l’emploi (SNPB et SNBPE). Composé de deux parties, consacrée l’une à la sécurité des conducteurs de pompe à béton et l’autre à la prévention du risque électrique lors du pompage du béton, ce livret est accompagné d’un DVD. Pour toutes informations complémentaires, contacter le SNPB et le SNBPE au 01 44 01 47 01 / [email protected] ENTREPRISES ET BIODIVERSITÉ – EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES n Publié par le Medef, ce recueil de 79 fiches, rédigées par des entreprises, présente leurs initiatives et réalisations dans le domaine de la biodiversité. L’objectif de ce guide est double : faire connaître et promouvoir les bonnes pratiques et permettre aux entreprises de présenter aux parties prenantes leurs démarches en matière de biodiversité. Les exploitants de carrières y figurent en bonne place, avec une trentaine de fiches consacrées notamment au génie écologique, à l’impact des activités extractives, à l’instauration d’indicateurs ou à la conciliation de la biodiversité et de l’activité économique. Contact : www.medef.com / [email protected] QUE DISENT LES MAISONS BASQUES ? n Les maisons des trois provinces basques du Nord (Labourd, Basse-Navarre et Soule) étaient au cœur de la société basque de l’Ancien Régime. Depuis le développement de la construction en pierre au XVIe siècle, les etches portaient couramment les dates des réfections ou des embellissements, les noms de leurs propriétaires, des sentences, des symboles, des motifs. Écrit par Gérard Moutche, collaborateur de Ceficem, cet ouvrage présente la grande diversité des gravures des etches et les particularités qui définissent l’art basque, tout en simplicité et en originalité. Disponible sur les sites www.atlantica.fr, amazon.fr, fnac.fr, il est vendu au prix de 30 €. © Grégory Deso N os * Etude lancée à l’initiative de l’UNICEM et de l’UNPG (Union Nationale des Producteurs de Granulats), et réalisée sous la direction d’un comité scientifique incluant le Muséum National d’Histoire Naturelle ** UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature en France UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 15 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page16 L E DOSSIER Eau et carrières L’eau, objet des soins attentifs du législateur EAU ET CARRIÈRES Préserver et valoriser Depuis la première loi sur l’eau de 1964 jusqu’à aujourd’hui, le corpus réglementaire visant à protéger et mettre en valeur l’eau s’est considérablement étoffé. Au niveau local, l’heure est aujourd’hui à l’élaboration des SAGE, schémas d’aménagement et de gestion de l’eau. Un enjeu important pour les carrières. Les carrières sont depuis toujours liées à l’eau, ne serait-ce que parce que près d’une sur deux touche un milieu aquatique. La plupart d’entre elles ont aussi besoin d’eau dans le cadre de leurs opérations d’exploitation. La réglementation a progressivement renforcé les mesures destinées à la protection de l’eau. Parallèlement, les industriels, de plus en plus conscients de la nécessité de préserver cette ressource, ont pris des mesures appropriées pour maîtriser leurs impacts. Les aménagements réalisés sur les carrières en fin d’exploitation – zones humides, réserves d’eau potable… – sont autant de services rendus à l’environnement et aux collectivités locales… 16 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 des eaux souterraines et superficielles (eaux douces et côtières). La DCE s’impose dès lors aux lois nationales. Elle est transposée en droit français par la loi du 21 avril 2004. La « nouvelle loi » de 2006 Enfin, une dernière réforme intervient avec la loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30 décembre 2006. Celle-ci © D.R. Charte environnement © D.R. Charte environnement E n France, la première loi sur l’eau date de 1964. Elle repose déjà sur une gestion organisée par bassin hydrographique. C’est de cette loi que, quatre ans plus tard, naît la première « Agence financière de bassin », ancienne dénomination des Agences de l’eau actuelles. Presque trente ans plus tard, la loi de 1992 crée les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui fixent pour chaque bassin les orientations fondamentales d’une « gestion équilibrée de la ressource en eau ». Elle associe le développement socio-économique à la préservation des milieux aquatiques et affirme le principe, toujours en vigueur aujourd’hui, selon lequel « l’eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d’intérêt général. » Parallèlement, plus de trente directives ou décisions européennes sont élaborées à partir des années 70. Elles sont remplacées, le 23 octobre 2000, par la directive cadre européenne (DCE) qui donne les fondements d’une politique communautaire de l’eau en fixant des objectifs écologiques, une méthode de travail et un calendrier communs. À l’horizon 2015, les États membres doivent ainsi atteindre un bon état écologique (biologique, chimique, physico-chimique et hydromorphologique) rénove le cadre réglementaire et financier de la politique de l’eau et répond à de nouvelles problématiques environnementales, telles que le changement climatique, ou de santé publique. Avec le Grenelle de l’environnement lancé en juillet 2007, la politique de l’eau continue d’évoluer et d’intégrer des problématiques émergentes, telles que la protection de la biodiversité. La constitution d’une « Trame verte et bleue », est ainsi en cours (voir encadré ci-dessous). Un plan d’actions en faveur des zones humides a aussi été lancé le 2 février dernier afin de préserver ces milieux particuliers (voir encadré p 18). Par ailleurs, la France participe au réseau européen Natura 2000, qui regroupe à l’échelle de l’Union les sites écologiques à préserver au titre de la biodiversité. LA TRAME VERTE ET BLEUE La constitution d’une Trame verte et bleue nationale est l’une des mesures phares du Grenelle de l’environnement. Basée sur le principe de « continuité des zones de biodiversité », elle vise à enrayer le déclin de la biodiversité en constituant un réseau d’échanges cohérent à l’échelle du territoire national, pour que les espèces animales et végétales puissent communiquer, circuler, s’alimenter, se reproduire, afin d’assurer leur survie. La composante bleue de la Trame verte et bleue comprend les cours d’eau, parties de cours d’eau, canaux et zones humides, considérés comme importants pour la préservation de la biodiversité. Dans ce cadre, un plan d’actions pour la restauration de la continuité écologique, annoncé par le gouvernement le 13 novembre 2009, vise à effacer ou aménager 1 200 ouvrages qui empêchent la libre circulation de la faune aquatique dans les rivières, d’ici à fin 2012. UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 17 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page18 sin hydrographique, qui sont ensuite déclinés en schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) à l’échelle de la rivière ou du cours d’eau. La planification par bassin hydrogéographique Les SDAGE ont été institués par la loi de 1992 avec l’objectif de « fixer pour chaque bassin les orientations fondamentales d'une gestion équilibrée de la ressource en eau, superficielle et souterraine ». Ces documents ne concernent donc pas seulement les carrières mais sont opposables à tout citoyen, toute industrie et toute activité d’agriculture. La première version a été terminée en 1996. À la suite de la nouvelle loi sur l’eau de 2006, tous les SDAGE ont été révisés et adaptés dans une nouvelle version en décembre 2009, pour une durée de six ans. Ils sont aujourd'hui au nombre de sept : Adour-Garonne, ArtoisPicardie, Loire-Bretagne, Rhin-Meuse, © D.R. Charte environnement Autant de mesures qui ont des incidences sur les délivrances d’autorisation d’exploitation de carrières, comme l’explique Gérard Maussion, chef du service juridique et social de l’UNICEM. « L’évolution de la réglementation reflète la sensibilité de plus en plus forte de la société à la problématique de l’eau et, plus généralement, à la préservation des ressources naturelles, constate-t-il. Cette sensibilité se concrétise ensuite dans les différents documents de planification qui traitent de l’eau, ou de l’urbanisme, voire dans les schémas de carrières. Il est bien sûr indispensable de gérer nos ressources pour les générations actuelles et surtout futures. Cependant, préserver ne doit pas forcément signifier interdire. Sous certaines conditions, l’activité de carrières est compatible avec une bonne gestion de l’eau. » C’est cette bonne gestion qu’organisent les schémas directeurs d’aménagement et de gestion de l’eau (SDAGE) au niveau de chaque bas- UN PLAN NATIONAL D’ACTION EN FAVEUR DES ZONES HUMIDES Les zones humides regroupent les marais et marécages, prairies humides et tourbières, oasis, estuaires, deltas et étendues à marée, zones marines proches du rivage, mangroves et récifs coralliens, sans oublier les sites artificiels tels que les bassins de pisciculture, les rizières ou les marais salants. Ces milieux considérés comme fragiles font l’objet d’une attention particulière car ils ont diverses fonctions : ils jouent un rôle dans l’épuration de l’eau (filtre physique et biologique) et diminuent l’intensité des crues en absorbant, comme des éponges, les excès d’eau pour les restituer progressivement dans le milieu naturel. Ils constituent un réservoir de la biodiversité et 18 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 participent enfin à la régulation des microclimats, par les phénomènes d’évaporation. Au niveau international, la Convention Ramsar a été signée pour « conserver et utiliser rationnellement » ces zones. La France y a adhéré en décembre 1986 et compte aujourd’hui 36 sites Ramsar représentant plus de 3,3 millions d’hectares. Le 2 février dernier, la secrétaire d’État à l’Écologie a présenté un plan national d’actions en faveur des zones humides, qui répond aux engagements du Grenelle de l’environnement. À cette occasion, elle a cité l’UNICEM comme acteur important de la préservation des zones humides. L’eau, ce sont aussi les eaux maritimes. Rappelons que 5 % de la production du secteur (soit 7 millions de tonnes) concerne des granulats marins. Le projet de loi portant engagement national pour l’environnement (Grenelle II) prévoit la définition d’une nouvelle politique pour une gestion intégrée de la mer et du littoral. Celle-ci s’appuiera notamment sur les travaux du Grenelle de la mer, auquel participe l’UNICEM, et sur les obligations de la directive cadre « Stratégie pour le milieu marin». Eau et carrières Rhône-Méditerranée, Corse, Seine-Normandie. Le SDAGE version 2010-2015 définit d’abord les orientations pour une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. Il fixe ensuite des objectifs quantitatifs et qualitatifs pour – c’est là la nouveauté – chaque masse d’eau du bassin (plans d’eau, tronçons de cours d’eau, estuaires, eaux côtières, eaux souterraines) afin d’atteindre le « bon état » en 2015. Enfin, il liste les aménagements et les dispositions nécessaires pour atteindre ces objectifs. Chaque SDAGE s’accompagne d’un programme de mesures élaboré par le comité de bassin pour permettre la réalisation des objectifs. L’ensemble des programmes mobilisera 26 milliards d’investissement sur six ans. L’élaboration des SDAGE a duré plusieurs années, au cours desquelles la profession s’est largement impliquée aux côtés des collectivités territoriales, des usagers économiques, des associations de protection de l’environnement et de consommateurs, l’État demeurant responsable des derniers arbitrages. Conformément à la directive cadre européenne, la concertation a d’ailleurs été formalisée et encadrée avec, par exemple, des phases obligatoires de consultation du public. La déclinaison par rivière ou cours d’eau, notamment dans les schémas d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE), a maintenant démarré. Ceux-ci suivent la même méthodologie d’élaboration que les SDAGE : une phase d’audit et d’état des lieux, puis la définition des objectifs et enfin le plan d’actions qui en découle. Ils sont élaborés par une Commission locale de l’eau (CLE) instituée par le préfet. Sa composition est fixée par la loi : une moitié de représentants d'élus, un quart de représentants d'usagers et un quart de représentants de l'État. Les membres de la CLE élisent en leur sein leur président. Comme pour les SDAGE, une phase de consultation du public est prévue, avant la soumission du document au préfet pour approbation. À noter que les schémas départementaux des carrières doivent être compatibles avec les SDAGE, donc avec les SAGE. S’impliquer Comment se passent les débats au sein des Commissions locales de l’eau ? « Les situations sont très variables », répond Frédéric Dudilot, secrétaire général de l’UNICEM Aquitaine, concerné par sept SAGE. Il participe aux travaux de plusieurs CLE et constate de fortes disparités dans le dialogue : fluide et constructif dans certains cas, tendu, voire bloqué, dans d’autres cas. « Dans l’élaboration d’un SAGE, les industriels ont leur mot à dire, même si ce n’est pas toujours facile, affirme-t-il. Certains de nos interlocuteurs se montrent très ouverts : ils sont vigilants quant à l’impact de l’industrie sur l’eau, ce qui est normal, mais n’ont aucun a priori quant à l’exploitation des carrières. Nous étudions d’ailleurs ensemble comment utiliser les anciennes carrières comme ressources en eau potable. » De son côté, Christian Béranger, président de la commission Environnement de l’UNPG, insiste sur l’importance de la représentation. « Trop peu d’entreprises de carrières se préoccupent de l’élaboration des SAGE, déplore-t-il. Il est recommandé d’y participer le plus tôt possible et de consulter les documents finalisés pour en évaluer les conséquences sur nos activités. L’enjeu est important. » n © D.R. Charte environnement L E DOSSIER LES EAUX MARITIMES Vu de l’intérieur Comment les industriels sont-ils associés à l’élaboration d’un SDAGE ? Les réponses de Martine Gaëckler, directrice du département industries de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, et de Michel Azimont, administrateur de cette même Agence, membre du Comité de bassin AdourGaronne et président honoraire de l’UNICEM Midi-Pyrénées, qui ont participé à l’élaboration du SDAGE adopté en décembre 2009. L ’élaboration du SDAGE a été copilotée par les services de l’État, l’Agence de l’eau et l’Office national des milieux aquatiques (ONEMA), explique Martine Gaëckler. La Commission de planification du Comité de bassin a été mobilisée pour la préparation de ce document. Elle associe les représentants de tous les usagers, parmi lesquels les industriels. Nous avons démarré la phase “état des lieux” en 2004 et pendant les cinq années suivantes, jusqu’à l’adoption du SDAGE, nous avons régulièrement pris l’avis de cette Commission sur le contenu et l’avancement du projet. Au-delà de cette concertation au sein de nos instances, nous avons également mis en œuvre la Martine Gaëckler, directrice du département industries de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, et Michel Azimont, administrateur de cette même Agence. concertation prévue par la loi, qui a d’ailleurs été renforcée par la directive cadre européenne de 2000. Plusieurs consultations, du public et des partenaires institutionnels, ont ainsi été organisées. Les industriels avaient donc la possibilité de faire valoir leur point de vue et ils l’ont fait. Les quatre administrateurs UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 19 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:34 Page20 L E DOSSIER industriels se sont vraiment approprié le projet et y ont consacré beaucoup de temps. Cela a grandement facilité le dialogue et la rédaction du SDAGE. Au final, nous avons un SDAGE équilibré qui concilie le développement économique, l’environnement et l’aménagement du territoire. Il semble satisfaire tous les acteurs du bassin. » Patrick Michel, directeur de l’Ingénierie Développement durable au sein du bureau d’étude Egis Eau Pierre Lamy, responsable de l’Encem Lyon Avant l’exploitation d’un site de carrière, une étude d’impact est menée pour connaître le contexte de son exploitation, en mesurer les effets potentiels et prévoir les mesures de protection sur les eaux de surface et souterraines. L a plupart des activités industrielles représentées au sein de l’UNICEM sont soumises à la législation des Installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). L’association « Charte Environnement des industries de carrières », à laquelle adhèrent près de 1 000 sites, aide les carrières à améliorer leurs pratiques, en mettant en œuvre un plan d’actions environnemental, à partir d’un référentiel comprenant six thématiques. La bonne gestion de l’eau est une de ces thématiques et les entreprises sont invitées à adopter dans ce domaine 11 bonnes pratiques dont 3 sont relatives aux hydrocarbures. En 2009, les progrès les plus rapides constatés sur les exploitations ont concerné la mise en place de fossés de dérivation et de bassins d’orage, la mesure des volumes pompés et l’analyse des eaux rejetées dans le milieu naturel. En complément, deux modules de formation sur l’eau – « Eau : connaître » et « Eau : agir » animés par le cabinet d’études et de conseil ENCEM, sont proposés au personnel des sites pour les accompagner dans leurs progrès. UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 Ceci implique, pour la majorité des ouvertures ou extensions de site, la rédaction d'un dossier technique accompagné d’une étude d’impact, la mise en œuvre d'une instruction administrative comprenant une enquête publique et qui se conclut par un arrêté préfectoral. Une étude d'impact est réalisée par le futur exploitant qui doit prendre en considération l'avant, le pendant et l'après exploitation, notamment en termes d’impact sur l’eau. Cette problématique ”eau”concerne tout autant les carrières alluvionnaires que les carrières de roches massives. Ces deux types de carrières ont fait l’objet d’études destinées à mieux connaître les impacts de l’exploitation sur l’écoulement des eaux (de surface et souterraines) ainsi que sur la qualité des eaux avec, pour objectif final, la définition de bonnes pratiques. Pour Pierre Lamy, responsable d’Encem Lyon, « la maîtrise des impacts des activités de carrière sur l’eau est un réel souci pour les entreprises. La réglementation fixe les grands principes dans lesquels le projet doit être étudié. La diversité du comportement des eaux sur et dans les terrains à exploiter demande qu’une analyse pointue soit menée. L’analyse scientifique amène la connaissance nécessaire du facteur eau. Confrontée à l’activité projetée, cette connaissance permet d’en apprécier les impacts. Cette démarche vise non seulement à mesurer les effets mais surtout à faire évoluer le projet vers un moindre impact. Ainsi, la gestion des eaux se conçoit par la prise en compte des effets potentiels face auxquels le projet sera amendé. La maîtrise des effets résiduels s’appuient sur la mise en place de mesures de protection. Les risques d’effets sont tout autant pris en compte par des mesures de prévention et des mesures de réaction activées lorsque le risque se concrétise. » En quoi consistent ces études ? « L’étude d’impact comporte un volet hydrogéologique, hydraulique et hydrobiologique, explique Patrick Michel, directeur de l’Ingénierie Développement durable au sein du bureau d’étude Egis Eau. En fonction des enjeux environnementaux, le premier mesure l’impact possible sur l’ensemble des écoulements souterrains, le deuxième évalue les modifications de régime de cours d’eau, notamment en période de crue, le troisième analyse les impacts sur les écosystèmes aquatiques. » Des résultats suivis annuellement Durant la période d’exploitation, les quantités d’eau prélevées pour les besoins d’exploitation sont limitées par l’arrêté à un certain volume par jour. Les eaux de procédés doivent ensuite être recyclées intégralement, afin de préserver le milieu extérieur. Des contrôles réguliers, définis par l’arrêté d’exploitation, sont effectués et les résultats doivent être tenus à disposition des inspecteurs des installations classées. « Les contrôles peu- © D.R. © D.R. Charte environnement Des impacts gérés tout au long de l’exploitation PROTECTION DE L’EAU : PROMOUVOIR LES BONNES PRATIQUES 20 UN EXEMPLE DE BONNE GESTION DE L’EAU © D.R. Charte environnement Argumenter et convaincre « J’ai participé aux deux SDAGE, celui de 1996 et celui de 2009, témoigne Michel Azimont. Les discussions autour du premier SDAGE ont été très dures. En revanche, l’élaboration du deuxième SDAGE s’est déroulée dans un climat de confiance et d’écoute mutuelle. Bien sûr, il faut argumenter et convaincre, mais la qualité du dialogue change tout. Et le résultat est là : le SDAGE actuel n’est pas du tout traumatisant pour les activités industrielles de carrière. Un tel climat ne se crée pas du jour au lendemain, il résulte au contraire d’un travail de plusieurs années pour que nos partenaires, administrations et élus, nous reconnaissent comme interlocuteurs valables. C’est pourquoi les industriels doivent s’impliquer dans les commissions, notamment celles qui élaborent maintenant les SAGE. Pour eux, ce n’est pas toujours facile de s’investir aujourd’hui pour un avenir lointain. Mais la pérennisation de nos activités nécessite cette vision à long terme. » n © D.R. Charte environnement Eau et carrières Jusqu’en 2007, la Société des Carrières de la 113 (groupe Eiffage) disposait d’une carrière de roche massive calcaire (Montgrand) et d’un ancien site alluvionnaire (La Plaine) distant de 15 km. Montgrand produisait 1 million de tonnes de matériaux secs issus d’un Olivier Marbec, gisement très argileux, dont directeur de la environ 35 % de stériles carrière n’étaient pas valorisés. 300 000 tonnes de graves naturelles étaient transportées par camions jusqu’à La Plaine où elles étaient traitées en utilisant l’eau des étangs du site, à raison de 800 m3/jour. « Nous avons décidé, explique Olivier Marbec, directeur de la carrière, de mettre en service une installation de lavage et débourbage des stériles sur le site de la carrière : un débourbeur à palettes, deux clarificateurs, une presse à plateaux et une presse à bandes. Un projet complexe ! Mais depuis, nous valorisons ainsi 100 % de notre gisement, nous avons diminué de 90 % le transport routier et avons abaissé les apports d’eau à 200 m3/jour. Le taux de recyclage des eaux de lavage est de 95 %. » NDLR – Cette exploitation a d’ailleurs reçu, le 14 avril 2010, le 1er prix « Économie » du concours Développement durable de l’Union nationale des producteurs de granulats, catégorie « Meilleures pratiques opérationnelles ». vent porter, d’une part, sur la nappe phréatique et, d’autre part, sur les rejets dans le milieu récepteur. Sont ainsi mesurés, par exemple, les matières en suspension, la demande biologique et chimique en oxygène et le taux d’hydrocarbures », précise Patrick Michel. n UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 21 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:35 Page22 A ctualités L E DOSSIER Garanties financières de remise en état des sites Bassins de stockage et de rétention de crue, zones humides artificielles, bases de loisirs, réserves écologiques … autant de services rendus à la société grâce à une valorisation avisée et concertée de la présence de l’eau dans les carrières. L donc tout intérêt à faire des réaménagements écologiques, commente Christian Béranger, président de la commission Environnement de l’UNPG. pas seulement pour accueillir telle ou telle espèce menacée, mais pour profiter de ces services rendus par la biodiversité. » Un référentiel international Le programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) s’intéresse beaucoup à cette démarche et soutient un audit international, le Millenium Ecosystem Assessment (Evaluation du millénaire, ou MEA), dont les premiers résultats ont été rendus en 2005. Celui-ci recense au niveau mondial les écosystèmes qui rendent des services aux sociétés, ces services étant eux-mêmes répertoriés. Son intérêt est d’avoir établi un référentiel international, d’ailleurs pris en compte dans le Grenelle de l’environnement. « De nombreuses réflexions émergent, pour- Depuis 1994, les carrières entrent dans le champ d’application des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et l’exploitation des carrières est donc soumise à une réglementation exigeante (loi du 19 juillet 1976). Christian Béranger, président de la commission Environnement de l’UNPG. L ’arrêté préfectoral d’autorisation d’exploiter prévoit notamment l’obligation de constituer des garanties financières dont l’objectif principal est la préservation de l’environnement. Ces garanties financières permettent à la collectivité de se prémunir contre une éventuelle insolvabilité de l’exploitant d’une carrière. Elles sont destinées à assurer la remise en état du site après exploitation (article R 516-2 du Code de l’environnement). L’acte de cautionne- suit Christian Béranger, notamment sur la déclinaison plus ou moins systématique, voire abusive, du principe de compensation appuyé sur les atteintes à la biodiversité ou leurs services associés. Peut-être devra-t-on à l’avenir évaluer dans l’étude d’impact les services rendus d’une zone ? Par exemple, sa fonction d’épuration ? Cette approche plus complexe consisterait à évaluer les apports induits par nos réaménagements comme, par exemple, la création d’une zone humide artificielle, en fin d’exploitation, qui permet une dénitrification des eaux à long terme. Il semble donc qu’on pourra faire mieux, et autrement. » En complément des études menées par l’UNPG depuis vingt ans sur les écosystèmes issus des carrières et, plus récemment, par la profession en Aquitaine et en Lorraine, l’Union professionnelle va engager cette année une étude d’évaluation, à partir du référent international MEA, sur plusieurs sites pilotes. Elle s’achèvera en 2011, et permettra de montrer que la profession est déjà restauratrice et créatrice de services. n ment doit être transmis au préfet dès la mise en activité du site. Banque ou compagnie d’assurance ? Les garanties financières sont constituées par l’engagement écrit d’une société d’assurance ou d’une banque, sous la forme d’un acte de cautionnement solidaire à durée ferme. Choisir une compagnie d’assurance pour répondre à cette obligation permet à l’exploitant de préserver sa capacité d’endettement auprès de sa banque. L’exploitant limite ainsi les risques de se voir opposer, par la banque, un refus de financement pour un motif lié à un cumul d’engagements trop élevé sur son entreprise. Dans ce contexte, COVEA CAUTION peut apporter une solution alternative aux banques pour la délivrance des garanties financières. Le montant et les modalités d’actualisation des garanties financières sont établis dans l’arrêté préfectoral d’autorisation, à partir du calcul du coût des opérations de remise en état du site après exploitation. Enfin, l'attestation de renouvellement de la garantie financière doit être adressée en Préfecture au moins 3 mois avant son échéance. n © D.R. Charte environnement © D.R. Charte environnement es réaménagements de sites tiennent compte des caractéristiques du milieu environnant. L’eau y a une part essentielle et c’est l’occasion de valoriser sa préservation. L’aménagement en base de loisirs et touristique, voire centre de plongée, peut être envisagé, tout comme un bassin de pêche et de pisciculture. La mise en valeur écologique est également de plus en plus souvent adoptée : réserve ornithologique, bassin de stockage et de rétention de crues, zone humide artificielle… la réhabilitation génère alors des milieux nouveaux, propices à la biodiversité. La biodiversité, justement, est à l’origine d’une nouvelle notion apparue récemment, celle de « services rendus ». Cette approche veut prendre en compte les services rendus par la biodiversité, par exemple par une zone humide qui, en écrêtant les crues, permet d’éviter la construction d’un barrage. « À chaque fois que cela est utile, nous avons Une obligation légale © M. Labelle Carrières réaménagées : des eaux qui profitent à tous 22 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 23 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:35 Page24 © UNICEM Laurent Roussseau A ctualités R égions Déclaration d’accidents du travail Juridique et social Pays de la Loire Nouvelle procédure d’instruction Une obligation L â L’ACCÈS À CE SIMULATEUR SE FAIT VIA LE LIEN http://www3.finances.gouv.fr/formulaires/dgi/2010/CET/ 24 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 Formation professionnelle Joseph Courant signant l’engagement au nom de l’UNICEM Pays de la Loire Plusieurs décrets d’application sont parus n Plusieurs décrets apportent des précisions sur la loi du 24 novembre 2009 portant réforme de la formation professionnelle. Ces précisions concernent notamment les mentions à indiquer sur le certificat de travail, les taux de prise en charge de certaines actions de formation et le congé individuel de formation (CIF) en dehors du temps de travail. n â UN DOSSIER DE SYNTHÈSE peut être téléchargé gratuitement sur le site des Éditions Tissot : http://www.editions-tissot.fr/droit-travail/extraits btp.aspx?1=1&code Category=PME © UNICEM Pays de la Loire © DR D laires et une Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux (IFER). Pour permettre aux entreprises d’estimer les montants de leur contribution économique territoriale (CET) et, le cas échéant, de la cotisation d’IFER dues au titre de l’année 2010, l’Administration a mis à leur disposition un simulateur d’estimation des montants. n L â POUR EN SAVOIR PLUS, CONSULTEZ â POUR TOUT RENSEIGNEMENT COMPLÉMENTAIRE contactez les antennes régionales de l’AGEFIPH (http://www.agefiph.fr/index.php?nav1=accueil) epuis le 1er janvier 2010, la taxe professionnelle est remplacée par un nouvel impôt, la Contribution Économique Territoriale (CET). Celle-ci se compose de deux taxes : la Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE), auxquelles s’ajoutent les taxes perçues par les chambres consu- Faisant siens les engagements du département de Maine-et-Loire, l’UNICEM Pays de la Loire a signé la charte départementale pour la gestion de l’eau mise en place par le Conseil général. www.ameli.fr, le site Internet de la CPAM, Caisse primaire d’assurance maladie. du fonds d’insertion professionnelle des personnes handicapées. Toutefois, « compte tenu du contexte économique exceptionnel et des difficultés spécifiques qu’ils rencontrent pour remplir leur obligation d’emploi des travailleurs handicapés » (lettre ministérielle du 29 janvier 2010), le gouvernement vient par ailleurs d’accorder un délai supplémentaire de 6 mois pour les établissements de moins de 50 salariés (soit jusqu’au 1er juillet 2010). n La CET remplace la taxe professionnelle L’engagement de l’UNICEM n De nouvelles modalités d’instruction de la procédure de déclaration des accidents du travail / maladies professionnelles sont entrées en application le 1er janvier 2010. Elles concernent le point du départ du délai d’instruction, les réserves émises par l’employeur et la notification de la décision à l’employeur et au salarié. Les autres dispositions restent inchangées. n L’emploi de travailleurs handicapés es entreprises et/ou établissements de 20 salariés, ou plus, dont l’effectif ne compte pas au moins 6 % de travailleurs handicapés, sont redevables, depuis le 1er janvier 2010, d’une contribution qui peut être portée à 1 500 €de SMIC horaire par bénéficiaire non employé (soit 13 290 €au 1er janvier 2010). Les entreprises peuvent cependant s’acquitter de cette obligation en versant une contribution financière à l’AGEFIPH, l’Association pour la gestion POUR UN BON ÉTAT ÉCOLOGIQUE DES EAUX e 18 janvier 2010, l’UNICEM Pays de la Loire a signé, avec 38 autres partenaires, la charte départementale pour la gestion durable de l’eau mise en place par le Conseil général. C’est Joseph Courant, des Carrières de Cléré-surLayon et Jousselin, qui, en tant que délégué départemental du secteur Carrières et matériaux, a apposé sa signature sur ce document. Concrètement, la Charte recense une série d’engagements pris par les 39 signataires en vue d’atteindre le bon état chimique et biologique des eaux pour 2015. La directive-cadre européenne sur l’eau publiée en 2000 a en effet fixé comme objectif, pour cette année 2015, le « bon état écologique » des milieux aquatiques et du bassin versant, seul moyen de garantir une gestion durable de cette ressource. La charte signée en Maine-et- Loire doit aider les acteurs dans leurs choix stratégiques mais aussi dans des actions très quotidiennes, que ce soit sur la gestion quantitative ou qualitative des ressources en eau. N’ayant pas de portée juridique contraignante, elle fait appel au volontariat et à la responsabilité de tous les acteurs de l’eau. Sollicitée pour donner son avis lors de la phase d’élaboration de la Charte, l’UNICEM Pays de la Loire n’a pas manqué de souligner le rôle primordial des carrières qui, en recréant des zones humides, en constituant des réserves d’eau facilement potabilisable et en écrêtant les crues, sont un des acteurs essentiels dans la gestion de l’eau. L’UNICEM regrette toutefois que certaines propositions émises en comité de pilotage n’aient pas été retenues dans la version finale de la Charte, et notamment l’obtention d’aides financières pour la recréation de zones humides après extraction ou la création de champs d’expansion des crues. Aux côtés de Joseph Courant, les professionnels angevins ont participé aux travaux du comité de pilotage de cette Charte : Patrick Aubin (Carrières de Seiches et Montreuil) ainsi que François Brangeon et Thierry Rolland (Dragages du Val de Loire). Le texte intégral de la Charte sera bientôt téléchargeable sur le site Internet de l’UNICEM des Pays de la Loire actuellement en cours de refonte. n Aquitaine Analyse des accidents C e « Guide des Bonnes pratiques » est le 3e d’une série publiée par la Commission Santé -Sécurité de l’UNICEM Aquitaine, en partenariat avec la CRAM et la DRIRE. En analysant comment survient un accident, ou un presqu’accident, il propose de réfléchir à l’élaboration de mesures de prévention qui vont permettre de les éviter. C’est un des outils d’accompagnement que l’UNICEM Aquitaine met à la disposition des entreprises adhérentes dans le cadre de l’Engagement national Santé-Sécurité lancé le 21 janvier dernier par les producteurs de granulats. Disponible sur simple demande auprès de l’UNICEM Aquitaine ([email protected]), il peut également être téléchargé sur www.unicem.fr/aquitaine. n UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 25 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:35 Page26 R égions Île-de-France SCHÉMAS DÉPARTEMENTAUX DES CARRIÈRES Premier bilan avant révision © UNICEM Rhône-Alpes Alors que se prépare un cadre régional d’approvisionnement en granulats et que se dessinent de nouveaux schémas départementaux des carrières, l’UNICEM Rhône-Alpes avait invité ses interlocuteurs « naturels » à participer à son assemblée générale du 27 novembre 2009 pour s’interroger avec eux, lors d’une table ronde, sur les évolutions souhaitables qui pourraient aller dans le sens de l’intérêt général. 26 E n Rhône-Alpes, sur les 8 schémas départementaux des carrières que compte la Région, certains ont plus de 10 ans. A l’heure où la révision va bientôt s’imposer pour certains d’entre eux, on peut légitimement se demander s’ils ont répondu aux objectifs fixés par la loi. Au vu des difficultés rencontrées pour étendre ou pour ouvrir de nouvelles carrières, il semblerait que non. En dépit de quelques points positifs - établissement d’un dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés par les carrières ou meilleure appréhension des besoins d’un bassin de consommation -, les schémas sont le plus souvent perçus comme un recueil de contraintes plutôt qu’un docu- UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 ment prospectif. Manque d’adéquation de l’offre à la demande, données statistiques trop anciennes, faiblesse de l’argumentation pour le maintien des ressources © UNICEM Rhône-Alpes De gauche à droite : JeanMarc Chastel, Jacqueline Selignan, Marc Dross et Antonio Mafra, journaliste et animateur de la réunion locales, insuffisance de la prise en compte des potentialités écologiques des carrières, toutes ces critiques font apparaître la nécessité de mettre en place un cadre régional d’approvisionnement en granulats qui permette d’orienter la révision des 8 schémas départementaux des carrières. Invités à participer à la table ronde organisée dans le cadre de cette assemblée générale, Jacqueline Selignan, présidente du syndicat mixte du schéma directeur BUCOPA(1) et maire de Saint-Éloi (Ain), et Jean-Marc Chastel, chef du service « Ressources, énergie, milieux et prévention des pollutions » à la DREAL(2) Rhône-Alpes, n’ont pu qu’exprimer leur accord avec le diagnostic de la profession. Autre participant de la table ronde, Alain Chabrolle, vice-président de la FRAPNA(3) et administrateur de France Nature Environnement, reconnaît que la création de carrières est en effet un sujet de plus en plus difficile, qui impose d’adopter une approche globale et transversale en prenant en compte les critères économiques et environnementaux. Des améliorations possibles La profession propose pourtant des améliorations possibles découlant en droite Sable en Seine 2 Premiers résultats des audits ligne des 4 propositions qu’elle a formulées en vue de répondre aux objectifs du Grenelle de l’environnement. Défendant avec force le maintien des exploitations de proximité, l’intégration des carrières dans les documents d’urbanisme, tels que les SCOT(4), le choix du transport fluvial ou ferroviaire quand c’est possible et, enfin, la prise en compte des potentialités écologiques des carrières, en activité ou réaménagées, ces propositions gagneraient à être reprises dans les objectifs du cadre régional d’approvisionnement des granulats, et déclinées ensuite dans les schémas départementaux des carrières. Michel Dross, président de l’UNICEM Rhône-Alpes, tient à rappeler que, pour les schémas des carrières, le département n’est pas un niveau d’analyse suffisant. Jean-Marc Chastel précise d’ailleurs : « L’échelon régional est plus pertinent pour établir les ratios besoins/réserves », une nécessité pour la profession qui demande des prévisions fiables pour évaluer les futures consommations. Quant à l’implantation des carrières, même s’il existe un porté à connaissance des zones où des carrières peuvent s’implanter, il faut s’interroger : « Quelle est la bonne instance de décision ? » Pour Jean-Marc Chastel, le SCOT est la bonne échelle pour traiter du transport et des approvisionnements, schéma à décliner ensuite dans les PLU(5). « Au final, nous avons encore des progrès à faire, conclut Michel Dross, même si nous avons déjà parcouru beaucoup de chemin. Nous devons informer le public des impacts qu’aura une décision conduisant au refus d’ouvrir ou d’étendre une carrière et nous avons besoin de schémas bien faits pour assurer la pérennité de notre activité. » n (1) BUCOPA – Bugey-Côtière-Plaine de l’Ain (2) DREAL – Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (3) FRAPNA – Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (4) SCOT – Schéma de cohérence territoriale (5) PLU – Plan local d’urbanisme Un an après la signature de la Charte Sable en Seine 2, les entreprises signataires et Ports de Paris* affichent les résultats des 75 audits prévus dans le cadre de « Sable en Seine 2 » sur 26 ports urbains R éalisés par le bureau d’études Ecopass, unique cabinet d’études français spécialisé dans la certification des démarches environnementales, ces audits seront analysés lors du prochain comité de pilotage de la Charte qui aura lieu en juin. Dès à présent, on peut noter que, sur les ports qui ont déjà fait l’objet d’investissements, la situation est plutôt satisfaisante ; d’autres, en revanche, devront encore faire d’importants efforts. Pour Bruno Jacquet, auditeur chez Ecopass, « La démarche de Ports de Paris et des entreprises de BTP est pionnière et transparente ». Inscrite dans les préoccupations du Grenelle de l’environnement, la Charte Sable en Seine 2, qui vise à améliorer l’intégration environnementale et paysagère des installations industrielles le long de la Seine, se doit en effet d’être une véritable démarche de progrès, régulièrement mesurée. 100 critères d’évaluation L’audit repose sur 6 grilles de critères correspondant à chacune des activités basées sur les ports : espaces publics gérés par Ports de Paris, centrales de béton prêt à l’emploi, transit de © Ports de Paris Rhône-Alpes matériaux, distribution de matériaux élaborés, stockage et transit de ciment, recyclage de matériaux de construction. Ces grilles comportent une trame commune et des spécificités propres à chaque activité. Elles se décomposent en 5 thèmes notés de 1 à 4, soit au total près de 100 critères à évaluer. L’audit a, par ailleurs, identifié un critère de « sensibilité » prenant en compte 4 paramètres : proximité des habitations, visibilité par rapport aux espaces publics, opposition des élus et opposition des riverains. Certains ports, parmi les plus sensibles selon ces critères, devront s’engager à progresser plus rapidement. À noter que ces audits s’appliquent aujourd’hui aux entreprises volontaires du secteur BTP installées sur des ports urbains. A l’avenir, « Sable en Seine 2 » visera à s’appliquer à toutes les entreprises du secteur, puis à s’élargir aux plates-formes multimodales et à d’autres types d’activités. Dans quelques mois, les signataires de la Charte afficheront, dans l’espace public, leur engagement environnemental en apposant un autocollant « Sable en Seine 2 – Site audité en 2009 » à l’entrée de leurs installations. n * Nouvelle dénomination du Port autonome de Paris L’intégration paysagère, point fort du port de Lagny-sur-Marne UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 27 UNICEM n°752 BAT:AVRIL 2010 28/05/10 17:35 Page28 © D.R. UNICEM Bretagne R égions R épertoire technique des fournisseurs Bretagne QUALIFICATION PROFESSIONNELLE Douze nouveaux chefs de carrière L e 11 décembre 2009, à Rennes, 12 candidats (sur les 13 qui avaient suivi la formation) ont vu valider leur certificat de qualification professionnelle de « chef de carrière » à l’issue d’un cycle de formation qui a débuté en décembre 2007. Parmi les lauréats, une jeune femme, Rozenn Letendre, désormais en poste chez Pigeon Carrières. Venant essentiellement de Bretagne et de Normandie, les candi- dats étaient pour la plupart sous contrat de professionnalisation, les autres stagiaires bénéficiant de la procédure « validation des acquis de l’expérience » (VAE). Les 12 stagiaires, dont 4 avaient été recrutés parmi des demandeurs d’emploi, ont d’ores et déjà intégré une entreprise du Grand Ouest. Pour Yannick Lemaître, Directeur opérationnel chez Pigeon Carrières et tuteur de CHARGEMENT, ROULAGE, TERRASSEMENT Rozenn Letendre : « Cette formation s’est déroulée dans d’excellentes conditions. Bien qu’ignorant tout, au départ, du monde des carrières, Rozenn Letendre a fait preuve d’une grande motivation pour découvrir ce nouvel univers. Elle s’est fortement s’impliquée pour acquérir toutes les connaissances nécessaires à l’exercice du métier de chef de carrière. Actuellement, poursuit-il, en attendant qu’un départ à la retraite libère un poste correspondant à sa toute nouvelle qualification, Rozenn est chargée de mettre en place les DSS – Documents Santé Sécurité – à Louvignéde-Bais et sur les autres sites de Pigeon Carrières, une manière tout à fait appropriée de parfaire sa formation. » Rappelons que la mission du chef de carrière est d’organiser la production conformément aux objectifs fixés par l’entreprise en mettant en œuvre, sur le plan des matériels et des personnels, la chaîne d’extraction, de traitement et d’expédition des matériaux, dans le respect des réglementations relatives à la sécurité et à l’environnement, notamment. Relais de la politique interne de son entreprise, il réunit les conditions d’une productivité optimale de l’exploitation et, à cette fin, coopère étroitement avec tous les services présents sur un site : maintenance technique, environnement et foncier, sécurité, qualité et commercialisation des produits. n á BENNES ET REMORQUES á PESAGE - DOSAGE EN CONTINU PESAGE - EMBARQUÉ PESAGES - STATIQUE, PONTS BASCULE á ÉTUDE D’IMPACT METSO MINERALS (France) 41, rue de la République BP 159 71009 Mâcon Cedex Tél. : 03 85 39 62 00 - Fax : 03 85 39 63 49 S.A.S SMIL Z.I. du Barnier / BP 154 34112 Frontignan Cedex Tél. : 04 67 43 01 00 / Fax : 04 67 43 02 61 www.smil-france.com ÉNERGIE á ÉTUDE D’IMPACT GEOSCOP 15 rue Meunier - 44880 SAUTRON Tél. : 02 40 63 63 51 - Fax : 02 40 63 63 99 www.geoscop.com - gé[email protected] SOTRES Z.I. - 59, rue Fernand Forest BP 321 Romagnat - 63543 Beaumont Tél. : 04 73 26 49 17 - Fax : 04 73 27 57 88 á TRAITEMENT DES EAUX © D.R. UNICEM Limousin MS BP 34 - 63171 Aubière Tél. : 04 73 28 52 70 - Fax : 04 73 28 52 71 á ASSEMBLIER INSTALLATEUR LA STÉPHANOISE ZI Crozet Fourneyron 42500 Le Chambon Feugerolles - France Tél. : 04 77 32 67 20 - Fax : 04 77 89 30 27 www.stephanoise.com RDS TECHNOLOGY Pesage embarqué pour chargeuses 33 avenue Philippe Auguste 75011 Paris Tel : 01 44 64 48 69 Fax : 01 43 71 93 60 Site internet : www.rdstec.com E-mail : [email protected] C UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 á LUTTE CONTRE LA POUSSIÈRE ELECTRIFICATION AUTOMATISATION, MESURE Égletons : succès croissant des Rencontres pour l’emploi 28 INGÉNIERIE MAGSI-TP Constructeur d’accessoires TP Z.A. Bel Air - 29450 Tél. : 02 98 24 15 15 - Fax : 02 98 24 15 16 [email protected] - www.magsi-tp.fr Limousin ette année encore, les Rencontres pour l’emploi d’Égletons, en Corrèze, ont connu un vif succès en accueillant, du 10 au 12 mars, les élèves des cinq établissements locaux spécialisés dans la formation aux métiers des travaux publics. Pour cette 16e édition, c’est dans un stand entièrement renouvelé et financé par l’UNICEM Limousin, le Syndicat national du béton prêt à l’emploi – SNBPE – et le service Formation de l’UNICEM que les jeunes visiteurs ont pu s’informer sur les activités du secteur d’activités Carrières et matériaux. La fréquentation constante du stand durant ces trois journées a largement récompensé l’implication des chefs d’entreprise venus nombreux pour prendre part à des échanges avec les jeunes. n ENVIRONNEMENT GEOPLUSENVIRONNEMENT Dossiers Carriers, Impacts, suivi environnemental, Iso 14001 - Tél. : 05 34 66 43 42 www.geoplusenvironnement.com NOURRY DENIS 20, rue de Chasnot - 25000 Besançon Tél. : 03 81 88 45 58 RBL REI Z.A. Les Landes BP 50159 49481 St Sylvain d’Anjou cedex France Tél. : 02 41 21 19 40 - Fax : 02 41 21 19 59 [email protected] www.rblrei-france.com á INFORMATIQUE ARCADE - Progiciels pour Laboratoire, Facturation, Environnement... du secteur matériaux de construction Tél. : 04 67 77 90 06 - Fax : 04 67 77 02 19 e-mail : [email protected] - www.arcade.fr SOTRES Z.I. - 59, rue Fernand Forest BP 321 Romagnat - 63543 Beaumont Tél. : 04 73 26 49 17 - Fax : 04 73 27 57 88 TARIF DES INSERTIONS Pour chaque rubrique : 95 € HT par ligne de 35 lettres, signes ou espaces pour une année de parution ; le module : 240 € HT le cm/colonne. Adressez vos demandes d'insertions à : REGIE PUBLICITE INDUSTRIELLE (RPI), 9 bd Mendès France 77600 Bussy Saint Georges. Tél : 01 60 94 22 20 - Fax : 01 64 77 51 82 UNICEM Magazine n° 752 á AVRIL 2010 29
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