Tous gagnants - Conseil Général de l`Aude
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Tous gagnants - Conseil Général de l`Aude
p Le magazine du Département de l’Aude septembre-octobre 2015 erspectives #237 économie solidaire Tous gagnants ! édito La solidarité, ça existe... Et en plus, ça rapporte ! (1) L Duos Chics Et chocs ! p. 14 e récent vote de la loi sur la nouvelle organisation territoriale de la République (dite loi NOTR) conforte les Départements comme les acteurs majeurs des politiques de solidarité. Certains voudront le traduire comme la confirmation que le Département est devenu le guichet social de la Nation chargé de distribuer les 3 allocations individuelles de solidarité (APA, RSA, PCH) et, par là même, de compenser certains manquements de l’Etat. Je ne suis pas de ceux-là. p erspectives Le magazine du Département de l’Aude Tirage : 25 000 exemplaires ISSN : 0985-2247 Directeur de la publication : André Viola Rédaction en chef : Estelle Tabeaud Rédaction : Aurélien Tardiveau, Anick Noé, Damien Carbonnel, Pauline Lignon Maquette : Anne Heym Impression : Imprimerie de Bourg Crédits photos : Vincent Photographie, Concours «Duos de chocs» sur la page Facebook du Département de l’Aude. Aurélien Tardiveau Imprimé sur du papier provenant de forêts gérées durablement (1) Titre d’un ouvrage de Serge Guérin, sociologue, spécialiste de l›intergénérationnel, du vieillissement et des théories du soin et de l’entraide. Au contraire, je pense que les Départements, notamment celui de l’Aude, ont fait la preuve qu’ils sont les institutions pertinentes dans l’accompagnement social des personnes les plus en difficulté et dans la mise en œuvre de politiques de solidarité. Que l’on parle des personnes en insertion, des personnes âgées dépendantes ou des personnes en situation de handicap, la proximité des travailleurs sociaux du Département et leur insertion dans la vie du territoire sont les gages d’une efficacité dans l›accompagnement. Par ailleurs, la création d’emplois d’aidants est un vecteur favorisant le dynamisme économique des territoires tout comme l’est tout le secteur de l’économie sociale et solidaire. Tous deux participent au maintien de l’emploi durable et non délocalisable, notamment en milieu rural. Loin des discours stigmatisant l’assistanat et le «puits sans fond» des politiques de solidarité, celles-ci favorisent tout autant la cohésion sociale que l’économie locale en générant des emplois eux-mêmes facteurs de croissance. Bien sûr, tout n’est pas idyllique. La situation budgétaire et financière des départements le prouve s’il le fallait. Mais le gouvernement, déjà en 2014 et encore en 2015, apporte des réponses à la crise de la solidarité. Si nous parvenons à différencier ce qui doit relever de la solidarité nationale et ce qui peut être assumé par les territoires, nous règlerons durablement ce problème. Et nous prouverons que les politiques de solidarité sont les garants d’un État juste, dynamique et moderne. André VIOLA Président du Conseil départemental de l’Aude Perspectives n° 237 3 sommaire En chiffres n° 237 septembreoctobre 2015 NUMéros utiles Carcassonne • Acti City-information jeunesse : 04 68 25 12 25 • Agence de Développement Touristique (ADT) : 04 68 11 66 00 • Archives départementales : 04 68 11 31 54 • Arts Vivants 11 : 04 68 11 74 37/35 • Bibliothèque départementale : 04 68 11 66 77 • CAUE - Maison de l’Architecture : 04 68 11 56 20 • Conseil général : 04 68 11 68 11 • Laboratoire vétérinaire départemental : 04 68 11 67 54 • Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) : n° vert 0 800 777 732 • Maison des Mémoires : 04 68 72 45 55 • Maison des Sports : 04 68 11 69 89 • Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS) : 04 68 79 59 00 • Structure Accueil Enfance : 04 68 25 61 00 P.14 Portfolio Duos Chics & chocs ! Carcassonne • Centre Local d’Information et de Coordination Carcassonnais : 04 68 11 35 40 • Centre Médico-Social Carcassonne Centre : 04 68 11 52 70 • Centre Médico-Social Carcassonne Ouest : 04 68 71 11 30 • Centre Médico-Social Carcassonne Est : 04 68 11 27 00 + Castelnaudary •C entre Local d’Information et de Coordination Lauragais : 04 68 23 71 90 • Centre médico-social Castelnaudary : 04 68 23 55 82 • Maison du Département : 04 68 23 46 56 TAXI + • Centre médico-social : 04 68 33 21 10 P.8 P.19 P.20 Dossier acti city une jeunesse engagée, chiche ! santé transport solidaire pour les seniors économie solidaire : Tous gagnants ! Coursan Lézignan-Corbières • Centre Local d’Information et de Coordination Corbières-Minervois 04 68 27 89 80 • Centre Médico-Social Lézignan-Corbières : 04 68 27 22 60 Limoux • Bibliothèque départementale : 04 68 69 78 10 • Centre Local d’Information et de Coordination Moyenne et Haute vallée de l’Aude : 04 68 69 79 60 • Centre Médico-Social Limoux-Quillan : 04 68 69 79 64 • Maison du Département en Haute-Vallée : 04 68 69 78 00 Narbonne P.5 En chiffres P.6 l’actu P.18 P.21 travaux Joan Fournil relooking extrême pour les fontanilles La relève dans les vignes P.23 Tribune • Bibliothèque départementale : 04 68 41 00 50 • Centre Local d’Information et de Coordination Littoral : 04 68 90 27 60 • Centre médico-social Narbonne littoral : 04 68 90 66 43 • Centre médico-social Narbonne ouest : 04 68 32 48 49 • Maison du Département : 04 68 90 66 40 • Structure Accueil Enfance : 04 68 90 43 34 Serveur vocal transports scolaires en cas d’intempéries : n° vert 0 800 16 16 08 - www.inforoute11.fr Pendant que nos collégiens profitaient des vacances, les agents du Département étaient à pied d’œuvre. Durant l’été, 37 chantiers ont été réalisés dans les collèges audois. 9 domaines concernés : étanchéité et réfection des toitures, restructuration de salles, remplacement des menuiseries, rénovation des cuisines, isolation thermique par l’extérieur, travaux de mise en accessibilité aux personnes handicapées, câblage informatique, installation de chauffage, mobilier. Durant la période estivale le Département consacre 2 974 000 € bien-être des élèves. pour le 70,5 % des nourrissons ont été nourris au lait maternel à la maternité. Alors que les Françaises allaitent en moyenne 15 semaines, l’hexagone est parmi les plus mauvais élèves de l’Europe. La 25e édition de la semaine de l’allaitement est l’occasion de rappeler les bienfaits de l’allaitement pour la mère et l’enfant. Dans l’Aude le service de protection maternelle et infantile de la collectivité se mobilise du 12 au 16 15 ateliers, 1 projection du film « L’aventure de l’allaitement » et 1 conférence sur octobre. le thème « Retour à la maison, facile ? Ou pas si facile » seront ainsi proposés au public. 2 lieux : le palais du Travail à Narbonne et le CMS de Castelnaudary. plus d’infos sur www.aude.fr « D’un livre à l’Aude » n’a pas fini de donner envie aux jeunes d’ouvrir un bouquin. Le prix littéraire organisé par la Bibliothèque départementale de l’Aude et le réseau Canopé souffle ses 10 bougies. Cette année encore, les ados sont invités à choisir leur livre préféré parmi une sélection de 4 romans jeunesse. Plus encore, « D’un livre à l’Aude » est l’occasion de découvrir l’univers d’un auteur. L’an dernier 490 jeunes ont été reçus dans les bibliothèques départementales pour rencontrer la romancière Charlotte Bousquet. Une visioconférence a permis aux élèves de 3 lycées carcassonnais de découvrir Marie-Aude Murail. Inscrivez-vous sur www.dunlivrealaude.wordpress.com Perspectives n° 237 5 L’actu Le coup d’pouce d’Acti city Ce n’est pas toujours facile de dégoter un stage professionnel pour nos jeunes Audois. A travers sa banque de stages, Acti city propose de donner un coup pouce aux élèves et étudiants, dès la classe de 3e. Que ce soit pour rédiger une lettre de motivation ou un C.V, un formateur jeunesse peut leur proposer un accompagnement gratuit sur rendezvous dans une station Acti city ou un point d’information jeunesse. Cette aide fait suite à la demande émise par les jeunes lors des assises de la jeunesse initiées par le Conseil départemental de l’Aude. Rendez-vous sur www.acticity.com pour trouver toutes les infos sur le nouveau service banque de stages. Quand le vautour vaut le détour Les vautours fascinent tout comme ils suscitent la crainte. Pour mieux découvrir ce rapace nécrophage (mangeur de cadavres d’animaux), venez à l’observatoire de Bugarach. Il se trouve au pied de la falaise de la Falconnière, en plein cœur d’un Espace Naturel Sensible du Département de l’Aude. Les visiteurs peuvent y accéder gratuitement tout au long de l’année tandis que les vautours disposent d’une placette d’équarrissage au pied de la falaise et d’un dortoir dans la falaise. Cet observatoire pourvu de panneaux explicatifs est à l’initiative de la municipalité de Bugarach en collaboration avec la communauté des communes de Couiza, la LPO Aude et le Département. Il s’inscrit dans une dynamique de réinstallation naturelle de cet oiseau majestueux. A ce jour 26 couples de vautours fauves nichent dans notre département. Le plaisir des contes La 4e édition de « Contes en montagne noire » s’annonce 100 % féminine et 100 % tarnaise. La manifestation, portée par les bibliothécaires revient cet automne. A partir de 7 ans, petits et grands sont conviés à partager des moments d’émotion, de joie, de rire et de convivialité autour du conte. Mercredi 30 septembre, 17h, foyer de Fontiers Cabardès et samedi 30 octobre, 18h30, salle du Conseil à Laprade, Geneviève Puech proposera un « Festin de contes ». Avec « Contes de mes origines », Sandrine Rouquet vous invite en terre tarnaise : mercredi 14 octobre, 18h, foyer de Salsigne et vendredi 16 octobre, 20h30, Cabrespine. La Palme de la « Création hôtelière » est audoise On connaissait son originalité, ses 23 chambres perchées dans les arbres, dans un cadre 100 % nature à deux pas de Carcassonne. Le Logis « Les cabanes dans les bois » a remporté la Palme de la « Création hôtelière ». Ce prix a été décerné le 22 juin lors de la cérémonie des Palmes de l’Hôtellerie Française. www.logis-aude.fr 6 Perspectives n° 237 Los pintaires e los taulejaires son de brave monde. Les amateurs de bon vin et de bonne chère sont de braves gens. Faire de la RD 6009 une vitrine pour notre territoire Le Parc naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée se lance dans un projet phare : améliorer la qualité des paysages de la route départementale 6609. Tant pour les habitants que pour les visiteurs venant séjourner dans l’Aude. Située dans le Piémont des Corbières maritimes, entre étang et massif, sur les contreforts des Corbières, la RD 6009 présente à elle seule un trafic de près de 10 millions d’usagers. Cette route départementale souffre pourtant d’un déficit de reconnaissance et de valorisation. Le Président du Parc, Bernard Devic, les communes et les acteurs concernés ont donc souhaité engager un contrat de route : réhabiliter des délaissés routiers, remettre en culture ou entretenir des friches agricoles, restaurer des murets, gérer l’affichage publicitaire... De quoi profiter encore plus du paysage. www.parc-naturel-narbonnaise.fr Jolis coups de cœur pour Coop de France Simples amatrices ou fines connaisseuses, 30 femmes journalistes ont participé au Concours régional de Coop de France. Venues d’Italie, d’Israël, de France ou de Chine, elles ont été accueillies près de Perpignan. Deux jurys ont été organisés : les huiles d’olive et les vins médaillés d’or. De manière très conviviale elles ont senti, goûté, commenté et noté des vins présentés de manière anonyme. Du côté du jury des rouges, La Fontésole à Fontès (Hérault) avec sa Cuvée Latude a séduit. La Cuvée Roche Fourcade des Terrasses Cévenoles à Saint-Hyppolyte du Fort (Gard) a fait fondre littéralement ces dames. Enfin, la Cuvée M des Vignobles de Montagnac à Montagnac (Hérault) les a emportées dans un tourbillon d’arômes fruités et fleuris. L’Olivière de l’Oulibo à Bize-Minervois (Aude) a remporté les suffrages dans la catégorie huile d’olive douce et fruitée. Depuis 19 ans en Languedoc Roussillon, Coop de France organise « Les coups de cœur de femmes journalistes ». Vous voulez un scoop ? L’an prochain, la 20e édition se fêtera dans l’Aude. VIURE, MANJAR, BEURE... EN ÒC Une marque de pastis corse fête ses 90 ans avec des pages publicitaires dans journaux, revues et de grands panneaux : « Nattu in Corsica ». Aquí una bèla mesa en abans de la lenga de Pasquale Paoli (1) ! Se rescontra plan de monde que citan exemples de valorizacion dels produits locals en Bretanha, Catalonha o Euskadi amb l’utilizacion fòrta de la lenga del país ! Au lieu d’être envieux ou jaloux, il est possible de faire de même en occitan. Òm se pòt vestir en camisòts e autres vestits mercé a unas marcas. Se pòt pegar un brave Òc o pega-solets revendicatius o risolièrs sus la veitura. Aquò segur ! Mais l’alimentation, l’agriculture (entre autres) offrent les moyens de faire plus per la preséncia de l’occitan dins la vida vidanta. Atal, existís un labèl « Flor de pèira » per la farina ; un fornièr se soven de la Calina de las mametas per proposar un brave pastisson ; un productor de vinagre utiliza lo nom de batracis ; unes vins de Limós reprenon tèrmes de la civilizacion medievala occitana... Des exemples, c’est bien, mas amb un pauc de bona volontat e de vam, segur que se pòt faire encara mai e plan melhor (2) : se volèm, podèm ! (1) w ww.corse.fr/musees-corse/Le-musee-departemental-Pascal-Paoli-a-Morosaglia_a10. html (2) P er precisions suls produits mencionats o per aver ajudas - revirada, proposicions... podètz contactar : [email protected] • Rendètz-vos lo dissabte 24 d’octobre a Montpelhièr per la manifestacion Anem Òc ! : www.anem-oc.org © J.-B. Roubinet Stage pro L’actu Calendrier des activités occitanes : rdv sur www.occitanaude.over-blog. com Perspectives n° 237 7 dossier économie solidaire Aider les chômeurs ne se résume pas en 3 lettres : RSA. En 2014, le Département a mené 178 actions d’insertion, accordé 1 217 aides pour financer un projet d’insertion par l’emploi, la formation ou la création d’entreprise. Dans ce dossier de la rentrée, Perspectives part à la découverte de ces hommes et de ces femmes qui soulèvent des montagnes dans les situations les plus difficiles, à l’image de ce chômeur devenu patron. Parce que la création de richesses et le développement économique d’un territoire passent aussi par la solidarité.. tous gagnants ! 8 Perspectives n° 237 Perspectives n° 237 9 dossier Entretien Il y 6 mois, Catherine Bossis, Conseillère départementale, a pris la présidence de la Commission Inclusion sociale et Enfance. Rencontre avec celle qui croit aux projets humains et en l’avenir. L’insertion professionnelle peut être perçue comme un coût pour la société. Qu’en dites-vous ? Je pense que c’est prendre le problème à l’envers. Cuisine, aide à la personne, maraîchage, bâtiment, fabrication et restauration de meubles etc, en 2014 les Audois en insertion professionnelle ont effectué plus de 673 000 heures de travail dans le cadre des 33 chantiers d’insertion (387 postes), des 7 entreprises d’insertion ou des 3 associations intermédiaires. Ces demandeurs d’emploi créent de la richesse et valorisent notre territoire. L’inactivité au contraire favorise l’isolement, les risques de dépendance (alcool, médicaments, tabac) et multiplie les risques pour la santé physique ou mentale. Ces emplois permettent de remettre les personnes dans une dynamique d’insertion, une meilleure intégration dans la société, l’engagement de démarches de soins, la résolution des difficultés de logement. Ceci représente un véritable bénéfice tant pour la dignité humaine que pour la collectivité. Combien de personnes en insertion retrouvent le chemin de l’emploi ? Près de 40 % des 750 personnes ayant travaillé dans une structure d’insertion par l’activité économique en 2014 ont une sortie positive. Elles ont décroché une formation, un CDD, un CDI ou elles poursuivent leurs démarches d’accès à l’emploi. L’insertion est un tremplin, un marchepied pour retourner vers la vie active. C’est pourquoi nous souhaitons développer les chantiers d’insertions, renforcer les partenariats avec les fédérations d’entreprises dans des secteurs comme l’hôtellerie ou le BTP. Le Département veut enfin rendre plus accessible les chantiers aux femmes, premières touchées par la précarité. Certains entrepreneurs hésitent parfois à embaucher un chômeur de longue durée. Comment les convaincre ? Etre chômeur de longue durée n’est pas synonyme d’incompétence ou de manque de motivation. Avec ses partenaires (Pôle Emploi, la Région, les acteurs de l’insertion et les acteurs économiques), le Département de l’Aude agit pour que les bénéficiaires du RSA montent en compétences et gardent un lien avec le monde du travail. La clause d’insertion permet aussi d’inciter les entreprises à recruter des personnes en insertion dans le cadre d’un marché public. Ces emplois permettent de remettre les personnes dans une dynamique d’insertion, une meilleure intégration dans la société (...) Ceci représente un bénéfice tant pour la dignité humaine que pour la collectivité. Comment s’assurer de la motivation des bénéficiaires du RSA à retrouver un emploi ? 18 066 bénéficiaires du RSA ont une obligation d’insertion dans l’Aude. Cela signifie qu’ils doivent signer un contrat d’engagement formalisant les actions à mener pour améliorer leur situation sociale et professionnelle. Si ce contrat n’est pas respecté, la personne peut se voir retirer 30 % à 100 % de son allocation. Chaque mois, 60 situations en moyenne sont examinées. Une goutte d’eau quand on sait que la moitié des personnes éligibles au RSA n’en font pas la demande. z 10 Perspectives n° 237 Le « kit » de l’emploi solide Dans l’Aude, un peu plus de 18 000 bénéficiaires du RSA sont demandeurs d’emploi. Pour renouer durablement avec le monde du travail, le service social du Conseil départemental et ses partenaires mettent en œuvre les actions d’insertion sociale ou professionnelle. Des partenaires bétons Le partenariat Pôle emploi / Département fait partie des actions engagées pour améliorer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA entrés dans une logique d’insertion. Ce dispositif s’intègre dans le Pacte territorial d’insertion (PTI). L’idée est d’optimiser la coordination des interventions des acteurs, avec l’objectif d’un travail en commun entre travailleur social et conseiller Pôle emploi. Echanges d’informations réguliers et choix d’un accompagnement unique sont les principaux leviers du dispositif. L e programme départemental d’insertion (PDI) planifie ces actions avec 4 axes d’intervention : accueil-orientation-mobilisation vers une démarche d’insertion ; levée des freins et des difficultés périphériques ; acquisition des compétences pour un emploi durable ; accès à l’emploi et à sa pérennisation. Afin de soutenir les démarches d’insertion, le Département propose un accompagnement socio-professionnel, des aides financières à la réalisation des projets, tout en agissant via les chantiers d’insertion, autoécoles d’insertion et les dispositifs d’accès à un premier emploi (CUI, Emplois aidés, clause sociale pour l’emploi en insertion, aide à la création d’entreprise). En 2014, 46 opérations « insertion » ont été répertoriées, pour près de 114 000 heures réalisées. Parmi les nouveautés en réflexion, le développement de nouveaux chantiers insertion, avec des activités plus diversifiées pour accueillir davantage de femmes, les partenariats avec les acteurs économiques locaux pour développer les chances d’accès à l’emploi des bénéficiaires du RSA, et enfin la coopération internationale, en particulier pour l’insertion professionnelle des jeunes.z le bouche-à-oreilles a fonctionné. Celui-ci intervient chez des particuliers et compte aussi une clientèle professionnelle, des petits indépendants et des mairies. création d’entreprise « Gregordi », le (dé)clic logique L’entreprise de services informatiques à domicile de Grégory Gonzalez, basée à Badens et créée il y a un an et demi, est le fruit d’un projet personnel, appuyé par un accompagnement socioprofessionnel constant. I l a toujours été « l’homme qui murmure aux oreilles des ordis », comme se plaisait à lui répéter son entourage. Sur son bureau, les disques durs s’entassent, les carcasses d’ordis « décorent ». Le téléphone sonne, c’est le garage de Douzens qui appelle pour un problème... informatique. Il a fallu longtemps à Grégory pour réaliser que ses talents pouvaient lui fournir un vrai travail. Son entreprise de services informatiques à domicile a démarré début 2014. « Au début, j’appréhendais car je n’ai pas de forma- tion. Mais je résous les problèmes, j’explique aux gens ce que je fais. Ils apprécient et ça me convient. Pour l’aspect économique, c’est conforme au business plan, même si j’aimerais mieux » indique-t-il. Accompagné par la Cémafor, le chef d’entreprise est passé à la moulinette des questions, afin de jauger son niveau d’implication et la solidité du projet. Aidé de son frère graphiste, pour la partie visuelle, Grégory a aussi reçu une aide financière du Département (flocage du véhicule). Ensuite, Simplicité Son parcours avait été jusqu’ici « chaotique », selon ses propres termes. « J’avais déjà été aidé pour passer la formation de moniteur auto-école. Après avoir échoué, je ne voulais plus rien demander. » Difficultés personnelles et isolement suivent. Et puis le service social du Département l’a relancé. Un vrai déclic. « Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais. » Il s’est alors appuyé sur son expérience personnelle : « Mon père était décédé, j’avais dû gérer la fermeture de sa société de maçonnerie. Je connais les difficultés d’un petit patron. Alors l’entreprise oui, mais en restant seul pour tout contrôler. » Etre auto- entrepreneur lui évite la paperasse, ça lui va bien. Pour le reste, il s’adapte et apprend : il a déposé sa marque à l’INPI et réfléchit au meilleur moyen de publicité à utiliser. L’accompagnement socio-professionnel va quant à lui, se poursuivre deux ans encore. z Perspectives n° 237 11 dossier Régie de quartiers à Carcassonne Du lien et de la persévérance L’association, impliquée sur les quartiers prioritaires de Carcassonne depuis longtemps, est une cheville ouvrière de la politique d’insertion locale. Elle se fond dans les nouveaux dispositifs, avec la persistance de son action comme credo. D éambuler avec Loubna dans le quartier La Conte, à Carcassonne, c’est à coup sûr croiser beaucoup de gens. Elle est la « responsable Parcours » chargée de « l’ensemblier d’insertion » de la Régie, de l’orientation jusqu’à la construction conjointe du parcours professionnel. Des termes techniques, pour dire qu’elle suit (et ne lâche pas) les salariés en insertion qu’elle accompagne. Une vingtaine, comme son collègue Michaël. Ils viennent de la Ville centre et travaillent sur les chantiers ménage, peinture de bâtiment ou espaces verts, le plus souvent sur leur quartier. Comme Kaoutar, 30 ans, en CDDI – contrat à durée déterminée d’insertion –, 12 Perspectives n° 237 venue à la Régie pour « rompre l’isolement ». Elle y a trouvé un collectif et retrouvé un rythme. En plus de son travail de ménage, elle peaufine son projet, suit un atelier de remise à niveau avec l’association voisine Couleurs citoyennes, vient d’obtenir le financement de son permis de conduire et réfléchit à la suite, comme l’aide à domicile. Plus que les taux de sortie, « ce qui importe c’est redonner une place aux gens dans le système » martèle Marc Deblonde, le président de la Régie. Ecoute et action « Ici, j’ai appris le travail en équipe et l’importance du respect des consignes, insiste encore Kaoutar. Et notre travail contribue à la vie ici. Nous signalons les problèmes de certaines cages d’escalier aux médiateurs et alors ils vont parler aux habitants. Et eux aussi nous signalent des soucis. » A quelques pas du siège, toujours à La Conte, l’association héberge ses médiateurs dans une annexe. Elle est à cinquante mètres du Pôle emploi, un bon moyen pour que le binôme travailleur social-conseiller soit efficace. « Nous allons directement les voir, on gagne du temps » souligne Loubna. Hyper-proximité, implication des habitants, coordination renforcée. Et aboutissement. Le meilleur exemple ? La Boîte à linge, laverie sociale pour les tapis située au Viguier, ouverte fin 2013. Elle fait suite à une demande des habitants et a mobilisé les partenaires deux ans. La Régie participe aussi à la plateforme PAM Siae, pour un travail en réseau plus efficace, y compris sur les marchés « clausés » ou pour démarcher des employeurs du secteur marchand. z Contrat de ville : késako ? Le contrat de ville du Carcassonnais a été signé début juillet, jusqu’à 2020. Il implique 18 partenaires, dont le Département, et rassemble 5 quartiers prioritaires de l’agglo de Carcassonne Sous pilotage de l’intercommunalité, le contrat comporte notamment un pilier « développement économique et accès à l’emploi », qui incite à développer les démarches d’expérimentation adaptées aux territoires et besoins des habitants, favoriser l’esprit d’entreprendre ou encore fluidifier le réseau des partenaires. Lézignan, Limoux et Narbonne disposent aussi d’un contrat de ville. environnement Le pari de « cartonner » dans le réemploi Etre facilitateur, passerelle et interface pour rapprocher les plus précaires de l’emploi. La vocation de l’association de LézignanCorbières n’a pas varié : l’insertion par l’activité économique. «L ’Humain est notre technologie » revendique l’association, installée près de la gare de Lézignan, dans de vastes locaux rénovés l’an dernier. Ils accueillent les chantiers d’insertion de MP2. Objectif : remettre le pied à l’étrier de l’emploi les gens précarisés. « Ils font notre richesse, indique Pascal Grand, le directeur de l’association. Ils n’ont pas de bonnes conditions de travail ou de bons revenus, mais ce qui est primordial pour eux, c’est être en activité. » Les quarante salariés en insertion ont vocation à partir. Le passage ici d’une moyenne d’un an, a tendance à s’allonger, contexte difficile oblige. A côté de la ressourcerie et des jardins maraîchers/espaces verts, c’est le chantier recyclerie (collecte/valorisation des emballages, papiers, etc.) qui s’avère le plus important. Dans le hangar, surchauffé, quelques salariés s’agitent. Il faudrait une ligne de tri, mais ça viendra plus tard. Du côté du papier de bureau, l’accord avec le groupe Arjo Wiggins se traduit par des bigbag remplis, qui barrent l’entrée. L’activité a permis de sanctuariser un poste, logé dans l’entreprise d’insertion. C’est celui de René, 61 ans, ancien compagnon arrivé il y a 3 ans. « J’ai tout monté ici, dit-il en pointant son espace aménagé. Ça n’est pas mon métier, le carton, mais dehors il n’y a rien pour moi. » Entretenir son réseau Bien implantée, MP2 est la seule représentante de l’ESS à participer au club d’entreprises local. L’association compte un commercial et a adopté un nouveau nom, plus « économie marchande ». « Nous n’avons pas d’intérêt à avoir un affichage social. Ce que nous vendons c’est de la qualité de service » insiste le directeur. Ce qui n’empêche pas l’accompagnement social renforcé et la formation des bénéficiaires de rester des impératifs, qui compliquent les plannings de travail. Avec une centaine d’entreprises clientes et les évolutions réglementaires permanentes, l’activité reste à pérenniser. « Nous sommes reconnus oui, mais nous sommes aussi en forte concurrence. Il y a bien les clauses sur des marchés publics et l’Aude est un territoire exemplaire, mais on nous demande aussi d’être dans les prix » indique Pascal Grand. Alors il faut continuer de convaincre, monter en qualité et se diversifier en se liant avec les éco-organismes, être multi-flux bientôt. Etre malin aussi, en ouvrant un atelier de création de mobilier de bureau en carton ou en projetant d’installer des stations de dons dans les entreprises déjà clientes. Il faudra alors penser à aménager le reste des locaux, pour stocker et retaper... z Perspectives n° 237 13 portfolio Des duos chocs chics & 14 Vous avez été nombreux à participer au concours « Duos de chocs » sur la page Facebook du Département de l’Aude. Improbables, attendrissants, frissonnants, les 70 clichés envoyés nous ont séduits. Pour ceux qui n’auraient pas encore tout vu, Portfolio vous propose de vous plonger dans une petite sélection best of. Perspectives n° 237 1 Myriam Mimine est la grande gagnante du concours « Duos de choc ». 2 Sur la 2e place du podium, Damien Toustou. 3 Avec ses amoureux sous le soleil, Cédric Marchand arrive en 3e position. Perspectives n° 237 15 portfolio 16 Perspectives n° 236 Perspectives n° 237 17 jeunesse jeunesse Acti city Xavier Ratynski, architecte : Travaux Relooking extrême pour les Fontanilles Après des travaux préparatoires cet été, le grand chantier de rénovation du collège des Fontanilles débutera à l’automne. Zoom sur ce projet original qui aboutira en 2020. Le programme va du minéral, les bâtiments du collège, au végétal, leur environnement naturel. Il ne peut pas y avoir de rupture entre l’établissement et ce qui l’entoure. Perspectives n° 237 Les jeunes n’ont jamais été aussi nombreux à utiliser les services d’Acti city. L’association qui consacre tous ses efforts à la jeunesse souhaite aller plus loin en impliquant les jeunes. C’est sous cet angle qu’Acti city a conçu sa communication qui se veut décalée et percutante. Elle sera visible sur la toile et les réseaux sociaux en septembre, elle a pour objectif de faire réagir… pour mieux agir, ensemble. C maginez : un plateau sportif multisport de 1529 m2 avec tribunes, une salle sport annexe et un mur d’escalade extérieur. La future halle de sport située sur les terrains de Delteil à Carcassonne côté rive gauche, fera rêver tous nos sportifs. Le Département de l’Aude a souhaité créer une halle de sport à destination des trois collèges du centre-ville de Carcassonne, avec des équipements complémentaires permettant aux associations de pratiquer pendant le temps extra-scolaire des activités ou des compétitions de niveau interrégional. Cette halle s’intégrera à un quartier en pleine mutation, la ville projette la création d’une maison de quartier et d’un jardin public intergénérationnel, Habitat www. grandstravaux. Audois a déjà réalisé 25 logements sociaux. Le démarrage du chantier est prévu au aude second semestre 2015 et doit durer 17 mois. Le Conseil départemental et la mairie de Carcassonne ont prévu d’investir pour ce plateau sportif de choix 5 250 000 €. 18 Une jeunesse engagée, chiche ! Aux yeux de certains, les jeunes apparaissent souvent comme individualistes ou désengagés. Les jeunes euxmêmes utilisent l’expression « Bolos » qui signifie naïf ou encore peu courageux. durant les vacances scolaires. Un chantier de inq ans. C’est un chantier au long plus est « vert », puisque les entreprises se cours que vont vivre les élèves du colsont engagées à limiter les nuisances comme lège Les Fontanilles de Castelnaudary. la poussière, les huiles ou les déchets. Les premiers coups de pelle ont été donnés cet Dans une époque où le respect de l’enviété pour préparer les gros travaux qui déburonnement est au cœur teront à l’automne. Ainsi, de nos préoccupations, le la mairie a fait le choix... • Coût des travaux : 24 M€ Département a souhaité La mairie a fait le choix de • Durée des travaux : 2014 à 2020 apacité d’accueil : viser l’excellence énergéconserver l’établissement • C 900 élèves et 64 internes tique : gestion écologique en ville, dans un quartier des déchets, installation qui dispose d’espace et d’une chaudière bois, construction de bâtiqui grandira aussi avec lui. Les neuf bâtiments ments lumineux et fonctionnels dont les actuels seront démolis puis reconstruits les coûts d’entretien et de maintenance seront uns après les autres sans être remplacés par nettement réduits. Tout le projet est mené des classes en préfabriqué. Le collège ne feren consultation étroite avec les services de mera pas et les élèves ne seront pas perturbés l’Education nationale, les enseignants et les durant leur apprentissage. En effet, tous les utilisateurs du collège. z travaux bruyants et/ou polluants seront menés Halle de Carcassonne : il va y avoir du sport ! i Bolos ? 70 % des 18/25 ans disent que la société ne leur permet pas de montrer de quoi ils sont capables. Acti city répond chiche et leur propose de s’investir dans son projet associatif, d’expérimenter de nouveaux champs d’actions pour leur développement personnel. Faire ensemble. Les nombreuses pistes d’engagements proposées par Acti city s’articulent autour d’un axe fort : associer au maximum les jeunes dans la construction de projets. Festival Futuring jeunes en scène !, le Bal des lycéens, l’Animation de la Carte, sont des exemples parmi tant d’autres. A compter de cette nouvelle rentrée les outils numériques seront mis en avant afin de permettre aux jeunes de s’exprimer, de créer des liens, de faire connaître leurs initiatives, organiser des évènements, etc. Mieux, Acti city va intégrer les jeunes dans sa gouvernance en leur donnant des responsabilités, pour faire émerger d’autres projets et une nouvelle dynamique dans la représentativité associative. Concrètement, les jeunes – à partir de 16 ans – qui souhaitent avoir plus d’informations et éventuellement s’impliquer, peuvent écrire à l’adresse suivante : [email protected]. Venez également nombreux le 26 septembre prochain, lors de l’Assemblée générale d’Acti city à Carcassonne, des rencontres auront lieu dans tout le département pour ceux qui ne peuvent se déplacer. z Plus d’infos sur : www.jeunes.gouv.fr/actualites/actualitesinterministerielles/article/reconnaitrevaloriser-encourager-l Perspectives n° 237 19 santé Portrait Haute-vallée Transport solidaire pour les seniors Les personnes âgées isolées socialement et géographiquement ont désormais droit à un taxi gratuit pour se rendre chez un médecin spécialiste. Expérimenté dans la Haute-vallée, Transport Santé Solidarité doit durer 1 an. B esoin d’aller chez un dermatologue ou un chirurgien-dentiste ? Pour une personne âgée vivant à la campagne avec de faibles ressources et sans moyen de locomotion, ce genre de rendez-vous devient mission impossible. Les Caisses d’Assurance maladie et le Département de l’Aude ont donc décidé de favoriser l’accès aux systèmes de santé grâce à l’opération Transport Santé Solidarité. Le bénéficiaire aura droit à 3 taxis gratuits dans l’année pour se rendre chez le médecin spécialiste ou le chirurgiendentiste le plus proche de son domicile. Expérimenté dans la Haute-vallée, et d’une durée de 1 an, Transport Santé Solidarité s’adresse aux personnes de plus de 75 ans, en situation d’isolement géographique et social. Disposant de faibles revenus, les bénéficiaires doivent résider à leur domicile dans une zone où l’accès aux soins est faible. Pour bénéficier d’un « Transport Santé Solidarité » il suffit de s’adresser à son médecin traitant. En fonction de la situation du patient et de son besoin d’accès aux soins, le professionnel de santé établira une demande de prise en charge, au moins 15 jours avant la date du transport. Quand l’avis favorable est délivré par sa Caisse d’affiliation, le bénéficiaire fait Caisse Primaire d’Assurance Maladie, appel à l’entreprise de taxi Mutualité Sociale Agricole, conventionnée de l’Aude de Régime Social des Indépendants son choix. Il n’aura pas besoin du Languedoc Roussillon. d’avancer les frais. z Nouvelle tournée pour le bus PMI E n ce début septembre, le bus Pmi entame sa 3e tournée annuelle. Comme chaque année un médecin et une puéricultrice proposent une consultation mensuelle à bord du véhicule pour les enfants de moins de 6 ans. Axat, Port-Leucate, Belpech, Belvèze-du-Razès, Caves, Couiza, Espezel, Salles-sur-l’Hers, Tuchan, Villerouge-Termenès, Villesèque, 11 communes rurales sont concernées. Les consultations se tiendront sur rendez-vous, à prendre auprès de votre Plus d’infos sur aude.fr Centre médico-social le plus proche. Joan Fournil La relève dans les vignes Nos partenaires Haute-Vallée Médecin spécialiste Chirurgien dentiste + Avoir + de 75 ans + 20 Perspectives n° 237 Pas besoin d’avancer les frais TAXI Le monde viticole change. Avec ses 4 000 bouteilles annuelles, Joan Fournil ne fait que de la vente directe, s’interdit tout produit chimique et propose des randos VTT. Portrait. L e chemin est sec, bordé de garrigue. Le Domaine Fontanille Haut, vous accueille avec ses quelques tables de pique-nique abritées sous une pinède. C’est ici, au cœur des vignes familiales que Joan Fournil a usé ses fonds de culotte. « Mon père m’a mis sur le tracteur dès l’âge de 10 ans. J’ai toujours été dedans et mon envie de devenir vigneron s’est confirmée dès le collège. » En 2011, BTS en poche, Joan reprend l’exploitation située à Laure-Minervois. Il n’a que 21 ans. Mais le très jeune homme sait ce qu’il veut : peu de quantité, de la vente uniquement en direct et du bio. « J’ai toujours été proche de la nature, nous vivons au raz des vignes. Je refuse d’utiliser des pesticides pour ma santé, l’environnement et pour les clients c’est un plus », affirme Joan avec conviction. Le domaine compte une d’hectares, cinq sont consacrés à la vigne. La production est artisanale. Sur ses 4 000 bouteilles, le viticulteur propose 3 vins et de la Carthagène. Joan est particulièrement fier du cru 100 % Carignan, un héritage familial. « Ce cépage local a été planté par mon grand-père en 1956. Je n’utilise pas de machine et vendange tout à la main. » Le Carignan donne « un vin très charpenté, qui plaît aux amateurs ». Bien plus que des vignes Joan a poussé au milieu des raisins… et sur un vélo. Passionné par les deux roues, il a passé son brevet d’état VTT/cyclisme en 2010. Il a souhaité valoriser le fabuleux terrain sportif qu’offre son domaine. Ballades à vélos entre les vignes suivi d’une petite dégustation vins et produits du terroir, sont proposées à ceux qui veulent découvrir bien plus que le contenu d’une bouteille. « Quand les gens viennent ici, ils sont content de découvrir le Domaine et s’en rappellent le nom. Ils repartent toujours avec une histoire à raconter.» Celle d’une nouvelle génération viticole. z www.domainefontanillehaut.com Perspectives n° 237 21 tribune Chez nous, on met Le Département dans la nouvelle organisation territoriale de la République les bouchers L doubleS e projet de loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) fait suite à la loi sur les métropoles, à celle sur les nouvelles délimitations des régions et porte sur la répartition des compétences entre les différentes collectivités territoriales, EPCI et le renforcement de l’intercommunalité. Il a fait l’objet de plusieurs lectures entre les deux assemblées et en dernier lieu, la commission mixte paritaire du 9 juillet 2015 a validé le texte définitif qui a ensuite été voté par l’Assemblée nationale et le Sénat le 16 juillet 2015. Les transferts importants de compétences qui avaient un temps été envisagés, y compris la suppression pure et simple du Département en tant qu’entité territoriale, sont désormais abandonnés. Le Département a conservé la quasi-totalité de ses compétences : les collèges, la voirie, les infrastructures numériques, l’élaboration en partenariat du schéma d’accessibilité des services au public, la culture, le sport, le tourisme, l’éducation populaire, la jeunesse. Sa vocation de solidarité sociale et territoriale est confirmée Le Département pourra donc contribuer au financement des projets en maitrise d’ouvrage communale ou intercommunale, à celui des opérations d’investissement en faveur des entreprises de services marchands néces- saires aux besoins de la population. Le Département est compétent pour mettre en œuvre toutes les actions relatives à la solidarité, dans tous domaines de la petite enfance jusqu’à la personne âgée dépendante. En matière de solidarité territoriale, il peut aussi participer au financement d’activités de production, de commercialisation et de transformation de produits agricoles, issus de la forêt ou de la pêche. Pour la question de la gestion des déchets et l’élaboration du futur plan régional de traitement des déchets, le Département sera consulté par la Région. La vocation économique de la Région est fortement affirmée, de ce fait, le Département perd quelques prérogatives mais il demeure un partenaire potentiel, par exemple pour participer au service public de l’emploi. La Région hérite de l’organisation des transports dans leur ensemble, qu’ils soient interurbains ou non urbains, à la demande ou bien scolaires, y compris les gares routières. Néanmoins, pour les transports scolaires, et afin de conserver une certaine cohérence territoriale, le Département peut se voir confier leur gestion par convention avec la Région. Beaucoup d’encre aura coulé sur le sujet et nous pouvons nous réjouir de cet aboutissement. La nouvelle loi a eu pour effet de clarifier les domaines de compétences de chacun des niveaux territoriaux : intercommunaux, départementaux et régionaux et ainsi de mettre un terme aux superpositions difficilement compréhensibles par l’administré. Le département est compétent pour mettre en œuvre toutes les actions relatives à la solidarité, dans tous domaines de la petite enfance jusqu’à la personne âgée dépendante. Votre magazine désormais disponible chez votre Hervé Baro, Président du groupe majorité départementale Vice-président du Conseil général artisan. AJPettenuzzo – 1, Route des Pradels – 11290 ARZENS Perspectives n° 237 23 décryptage Très Haut Débit : tous connectés pourquoi ? Ce réseau vise à améliorer l’offre numérique afin de favoriser l’accès des services au public, le développement économique, l’éducation, la santé, l’E-administration, le tourisme, la solidarité... COMMENT ? qu’est-ce que c’est ? Le Département de l’Aude et ses partenaires ont décidé d’investir dans le déploiement d’un réseau d’infrastructures télécom Très Haut Débit (THD). Le Département de l’Aude assume le pilotage de l’opération dont divers organismes publics se partagent le coût. - Europe 6M€ - EPCI 19,4 M€ - État 42,7 M€ QUAND ? - Département 24,4 M€ - Région 20 M€ - SYADEN 10 M€ Première phase de déploiement de 2016 à 2020. 86% THD par la fibre optique 12% Desserte par satellite 2% Haut Débit amplifié Equipement de la population en 2020* mieux comprendre DÉBIT DESCENDANT TELECHARGER FICHIER 1Go DÉBIT MONTANT ENVOI FICHIER 1Go FIBRE OPTIQUE 1Gbit/s 11s 208Mb 54s Connexion classique ADSL 2+ 20Mbit/s 7min 1Mb 3h 24 Perspectives n° 237 prochain numéro : Novembre/Décembre 2015
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