Judo Entretien avec le nouveau président de la Ligue d`Alsace « Le

Judo Entretien avec le nouveau président de
la Ligue d’Alsace « Le judo doit s’ouvrir »
La Ligue d’Alsace de judo a fait sa rentrée dans la bonne
humeur ce week-end. Membre de l’équipe technique
régionale, Amina Abdellatif a conservé de beaux restes sur
les tatamis. Photos DNA – jean-françois badias François
Bluem. Photo DNA -
Le judo alsacien faisait sa rentrée le week-end dernier au
Creps de Strasbourg avec un stage et des formations pour
les dirigeants. L’occasion de discuter avec le nouveau
président de la Ligue, François Bluem.
Après quatre années à la tête du comité départemental du Bas-Rhin, vous avez été élu à
l’unanimité en juin dernier à la tête la Ligue. Pourquoi et comment expliquez-vous pareil
succès ?
– Ça fait bien, n’est-ce pas ! C’est révélateur de plusieurs choses. Soyons objectifs, j’étais le
seul candidat déclaré et on m’a demandé de le faire vu l’ampleur de la tâche d’un président de
Ligue de judo.
« On veut améliorer l’offre sportive pour les personnes qui ne veulent pas faire de
compétition »
C’est quasiment l’équivalent d’un temps plein car on est employeur, pédagogue, gestionnaire,
personnel d’accueil… C’est un rôle multiple. Mon métier (directeur du comité régional du
sport universitaire, ndlr) me permet de mieux comprendre et d’appréhender tout cela.
– Le jour de votre intronisation, il y a trois mois, vous déclariez : « Je ne suis toujours pas
convaincu que je serai un bon président, j’essaierai de faire avec mes petits moyens ». Est-ce
que le discours a évolué depuis ?
– Ce sont mes petits moyens personnels dont je parlais modestement ! En règle générale, je
préfère partir du bas de l’escalier pour mieux le grimper. Au comité départemental, on est
parti d’une situation de crise pour en arriver à une de non-crise, ça nous a réussis.
Là, j’arrive derrière les deux grands dirigeants qu’ont été Freddy Rosenzweig et Bernard
Messner, donc c’est compliqué même si la Ligue est en bonne santé.
– Quels sont vos projets durant ce mandat de quatre ans ?
– Je vais déjà m’appuyer sur les deux comités départementaux qui fonctionnent très bien. Le
projet a plusieurs niveaux. Nous avons plus de cent professeurs brevetés d’Etat, c’est un des
rares sports où il y en a autant.
J’aimerais qu’ils soient encore mieux formés car les gens doivent se sentir le mieux possible
au judo. Nous sommes confrontés à un fort taux de turnover, il faut que cela change. Nos
licenciés (environ 17 000 en Alsace, ndlr) doivent rester plus longtemps dans les clubs.
Mickaël Mervelet a été nommé pour s’occuper de tout cela.
À ce sujet, on a remodelé cette saison l’équipe technique d’encadrement régional et créé une
nouvelle section, la section universitaire de judo de haut niveau qui sera dirigée par Amina
Abdellatif et David Charles.
Celle-ci sera réservée aux bons judokas passés par le Pôle France qui n’ont pas été
sélectionnés par l’Insep (Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance, ndlr).
Au lieu de partir ou d’arrêter, ils pourront continuer à s’entraîner à Strasbourg contre un droit
d’entrée.
De plus, on veut améliorer l’offre sportive pour les personnes qui ne veulent pas faire de
compétition, c’est-à-dire encourager le judo de loisir, les méthodes douces comme le Taïso ou
la self-défense, le Ju-jitsu. On doit communiquer là-dessus.
– Justement, hormis lors des Jeux olympiques, le judo est peu exposé. Souhaitez-vous que
cela change ?
– Bien sûr. On garde trop la culture judo pour nous. Et puis dans les salles, que j’aimerais
moderniser, il n’y a pas d’espace où les gens peuvent discuter, les parents attendre leurs
enfants. Il n’y a aucun club de foot en Alsace où il n’y a pas de club-house. Il faut qu’il y ait
plus d’échanges entre le public et les acteurs. Le judo doit s’ouvrir et ça passe aussi par une
meilleure communication de notre part.
– Et aussi par l’organisation en Alsace de grands championnats, non ?
– On les a eus ces grands championnats. L’an dernier, il y avait les “France” UNSS; il y a
deux ans, les championnats de France universitaires. Il y en a encore d’autres en Alsace. Mais
on ne doit pas parler que de ça, il faut que les gens connaissent nos régionaux. On va aussi se
développer sur Internet pour ça.