AIR14 Payerne 6 - Schweizer Luftwaffe
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AIR14 Payerne 6 - Schweizer Luftwaffe
1 / 14 AIR14 Payerne 6 WEF et Conférence sur la Syrie 4 Deux engagements maîtrisés en même temps Le 25e anniversaire du PC-7 TEAM 8 Le jubilé sera célébré lors d’AIR14 Peter Soller prend le commandement Un nouveau commandant pour la FOAP av 31 26 Editorial Plusieurs bonnes raisons de fêter Chères lectrices, Chers lecteurs, 2014 est une année toute particulière pour les Forces aériennes suisses: nous célébrons nos 100 ans d’existence. Cette date coïncide également avec les 50 ans de la Patrouille Suisse et les 25 ans du PC-7 TEAM. De petites fêtes ou de grands événements se dérouleront dans tout le pays et dans toutes les régions linguistiques pour célébrer ce triple jubilée. Le point culminant des réjouissances sera bien entendu AIR14 qui se déroulera le dernier weekend d’août et le premier weekend de septembre à Payerne. L’Armée suisse et tous les domaines des Forces aériennes profiteront de cette vitrine pour se présenter à un large public. Nous attendons en effet jusqu’à 500 000 visiteurs durant le show. Nous aurons l’occasion de montrer notre disponibilité opérationnelle, notre savoir-faire et nos performances tout en nous comparant à nos collègues étrangers. Ce jubilée vous concerne aussi et vous pouvez être fiers de faire partie de forces armées tout aussi riches en traditions que modernes et innovatrices. Certains d’entre vous seront personnellement engagés à AIR14 pour y représenter l’armée. Tous les autres ont la possibilité, en famille ou accompagnés d’amis, de participer à cet anniversaire qui s’annonce phénoménal. AIR14 sera le plus grand show aérien de l’année en Europe. Mettre sur pied une telle manifestation nécessite une grande performance organisationnelle. Le comité d’organisation prépare l’événement depuis des années sous la conduite du colonel EMG Ian Logan. Outre de nombreux spécialistes des Forces aériennes, nous avons pu compter sur le soutien de toute l’armée, par exemple du domaine sanitaire, du génie ou de la police militaire. AIR14 ne sera donc pas uniquement la carte de visite des FA mais celle de toute l’armée. Je me réjouis par conséquent de pouvoir célébrer avec vous tous notre anniversaire à Payerne. Commandant de corps Aldo C. Schellenberg, commandant des FA 2 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 Contenu Image de titre Fin août et début septembre, AIR14 se déroulera à Payerne. La Patrouille Suisse y fêtera son cinquantenaire. (Photo: DDPS) Contenu 4 Changement total dans la continuité La Conférence sur la Syrie a eu lieu en même temps que le WEF 6 Trois jubilés, une fête AIR14 en l’honneur du centenaire des Forces aériennes 10 Swissmint célèbre la Patrouille Suisse Une médaille et un timbre-poste pour la Patrouille Suisse 11 La betterave à l’assaut de la glace Déglacer les pistes en respectant l’environnement 12 Le satellite indique la voie à suivre Faire des économies grâce à des procédures de vol modernes 8 En formation depuis 25 ans 16 Conférence sur la Syrie 30 Tir de nuit 14 Fin prêts en vue du DEVA Interview avec le brigadier Willy Siegenthaler En cette année de jubilé, le PC-7 TEAM des Forces aériennes aura un quart de siècle derrière lui. 18 Train as you fight! Relève d’une compagnie sur un emplacement d’altitude 20 Aucun avion n’échappe à leur regard Le groupe de renseignement surveille les vallées montagneuses 23 Un brevet suisse en main française Des pilotes militaires reçoivent leur brevet à Brunnen 24 Touché du premier coup Cours de transition sur jet et Puma 26 Peter Soller aux commandes Changement de commandement à la FOAP av 31 La FOAP aide cdmt 30 s’est empressée de détacher un système TAFLIR à Montreux. 28 Un engagement réel! Des canons DCA assurent la protection du WEF 32Agenda Impressum armée.ch, le magazine des militaires des Forces aériennes, paraît deux fois par année en allemand, français et italien. Prochaine édition: 2 / 2014 Délai rédactionnel: 15 septembre 2014 Parution: début décembre 2014 Editeur: Commandant des Forces aériennes Rédaction: Communication des Forces aériennes; Rédaction armee.ch; David Marquis, Papiermühle strasse 20, 3003 Berne, Téléphone 058 464 37 46, [email protected] Traduction: Services de traduction du DDPS Mise en page et production: Communication des Forces aériennes Impression: Stämpfli Publikationen AG, 3001 Berne Changements d’adresse: Mil incorporés, par écrit aux autorités militaires du canton de domicile. Tous les autres auprès de la Communication Forces aériennes, Papiermühlestrasse 20, 3003 Berne Copyright: DDPS, domaine Défense Internet: www.armee.ch www.forcesaeriennes.ch La FOAP DCA 33 démontre son savoir-faire à Gluringen. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 3 Engagement WEF et Conférence sur la Syrie Changement total dans la continuité Salle de briefing dans le bâtiment de l’ancienne escadre de surveillance: le chef de la mission «Schwiiz», deuxième depuis la gauche, discute l’engagement à venir avec l’équipage responsable. Cette année, pour la toute première fois, la région de Davos n’a pas été l’unique zone d’engagement des Forces aériennes durant le Forum économique mondial (WEF). Elles ont, en effet, dû couvrir simultanément l’espace aérien de Montreux où des décisions sur l’avenir du conflit en Syrie devaient être prises le mercredi 22 janvier. Cap Christian Trottmann, C comm Engagement FA Rétrospective: en décembre dernier, le Conseil fédéral donne mandat à l’armée d’assurer la protection de la conférence sur la paix en Syrie organisée à Montreux (ABACO), en plus de celle du Forum économique mondial de Davos (ALPA ECO QUATTORDICI). Pour cette Conférence sur la paix et pour le WEF, quelque 3600 soldats suisses sont engagés dans les opérations, une grande partie d’entre eux en faveur des Forces aériennes. Les Forces aériennes françaises et autrichiennes fournissent, elles aussi, un appui. Voici quelques instantanés qui illustrent la parfaite coopération entre toutes les parties impliquées. 07h15 – Rapport sur le service de vol La rotation des équipes vient d’avoir lieu. Dans le cadre du rapport quotidien sur le 4 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 service de vol, le Senior Duty Officer (SDO) établit la liaison téléphonique avec tous les représentants des bases aériennes. Il n’y a pas eu de missions urgentes (hot missions) au cours de la nuit. Chaque base aérienne communique sa situation. Les nouvelles sont bonnes. Le SDO commente les missions de la journée, attribue les missions à court terme ou précise des ordres déjà existants en fonction du contexte environnemental du moment. 08h52 – Cen eng TA/RA Toutes les missions de vol commanditées par la police aérienne et le service fédéral de sécurité (SFS), les transports de VIP, mais aussi les engagements du service de transport aérien de la Confédération (STAC) sont planifiées et gérées par la centrale d’engagement du transport aérien et de l’exploration aérienne (cen eng TA/RA). En sa qualité de dispatcher, le major Alexander Glinz vient de recevoir l’ordre de déplacer un équipage de Super Puma – composé d’un pilote, d’un copilote et d’un opérateur FLIR – de Payerne à Genève en faveur de la police. Le temps presse, le décollage est prévu dans quelques minutes. Il s’agit de l’un des hélicoptères commandités par la police, qui appuient son appréciation de la situation et sa conduite des engagements dans les deux secteurs d’engagement ABACO et ALPA ECO QUATTORDICI, en transmettant aux postes de commandement de la police des images infrarouges prises au moyen de caméras thermiques. 11h15 – Vols de transport de VIP Le chef de la mission «Schwiiz», le capitaine Jan Schweizer, exécute le time-check et annonce PRONTO. Six pilotes d’hélicoptère sont assis dans le local où a lieu le briefing du vol VIP qui va acheminer sous peu la Engagement délégation israélienne. Trois Super Puma («three ship formation») sont en partance pour l’aéroport de Zurich où une délégation importante du gouvernement israélien, comprenant deux VIPs protégées par le droit public international, montera à bord des appareils. Côté renseignement, la situation est calme. Les pilotes sont instruits et équipés pour la mission. 14h18 – Briefing de vol Low CAP 15h42 – Défense aérienne La centrale d’engagement de la défense aérienne (cen eng déf aér) est un élément essentiel de l’Air Operation Center (AOC) de Dübendorf. C’est elle qui coordonne le service de Le divisionnaire Bernhard Müller, chef de l’Engagement, fait le bilan Je tiens en premier lieu à remercier tous les participants et à les féliciter de leur travail. Ce ne fut pas une mince affaire que d’assu rer conjointement la protection intégrale de deux conférences, à savoir le WEF et la Confé rence sur la paix. La Suisse est un pays d’ac cueil important pour les conférences inter nationales. Ainsi, lorsque le monde entier a les yeux rivés sur Davos et, cette année aus si sur Montreux, il importe que tout fonctionne sans accrocs. Les deux engagements ont pu être menés à bien grâce à la coordination op timale des éléments de milice et de l’organisa tion professionnelle et à la coopération réus sie avec nos partenaires étrangers. Le temps de préparation très court d’environ quatre se maines, en particulier, correspond aux délais qui nous seront imposés aussi à l’avenir et il lustre, de ce fait, le nouveau profil des presta tions de l’armée. vol. Le premier grand défi qu’elle doit relever est de gérer deux dispositifs différents avec des troupes qui n’étaient prévues initialement que pour l’engagement en faveur du WEF. Le second défi consiste à surveiller ces deux secteurs avec les bases aériennes qui s’y trouvent. Le tableau de la situation est dressé avec plus de précision grâce au système radar TAFLIR et au dispositif DCA, c’est-à-dire avec les annonces de ses observateurs. A cela s’ajoutent les polices cantonales concernées et les partenaires internationaux. La communication doit être maintenue en permanence avec toutes les parties impliquées. L’Armée de l’Air française appuie l’engagement avec un AWACS et des hélicoptères dotés de tireurs. Conjointement, des avions des Forces aériennes autrichiennes patrouillent à l’est du dispositif. 16h00 – Approval Briefing L’espace aérien a encore été violé à deux reprises cet après-midi dans la zone OUEST. Les causes et les conséquences éventuelles de ces violations sont examinées. Comme lors du briefing du matin, les partenaires et les représentants des bases aériennes participent au complet au rapport «Approval Briefing». Il s’agit de discuter les détails de l’Air Tasking Orders (ATO) avec tous les protagonistes et de l’approuver ensuite. C’est à ce moment précis que débute la journée d’engagement suivante. ■ Photos: Rolf Dammer Pendant la journée, la Low CAP (Combat Air Patrol) est dotée d’un PC-7 non armé. Cette patrouille est le moyen d’intervention en charge du trafic aérien lent et volant à basse altitude. Dans les zones supérieures de l’espace aérien, des jets de combat se chargent de cette tâche. Le service de police aérienne fait partie des tâches principales des Forces aériennes. Nous sommes en plein briefing en vue de la relève prochaine de la CAP dans la zone nord. Des Pilatus PC-7 décollent aussi de Samedan et de Payerne pour effectuer des patrouilles aériennes sur site d’une heure chacune. Si un aéronef pénètre dans l’espace aérien interdit au trafic civil, l’équipage du PC-7 l’identifie visuellement selon les instructions du Tactical Fighter Controller. Lorsqu’il est impossible d’établir un contact radio sur la fréquence de secours et que les balancements d’ailes (wing rocking) et les signes conven- tionnels internationaux ordonnant de faire demi-tour ou d’atterrir ne donnent pas les résultats escomptés, des avions de combat armés sont envoyés en renfort. Air Operation Center: Le mur de commandement permet de suivre l’évolution de la situation en continu, 24 heures sur 24. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 5 L’année des jubilés AIR14 Payerne Photo: Flieger- und Flabmuseum Dübendorf Trois jubilés, une fête Les débuts de l’aviation militaire: service de vol à Berne-Beundenfeld en octobre 1914. L’année 2014 est marquée par les célébrations du centenaire des Forces aériennes, du cinquantenaire de la Patrouille Suisse et des 25 ans du PC-7 TEAM. Point d’orgue des festivités liées à ce triple anniversaire, le meeting aérien AIR14 de Payerne, organisé par l’armée pour la population, mettra à l’honneur les Forces aériennes et l’armée en général. David Marquis, Communication des FA Berne-Beundenfeld, 31 juillet 1914: le capitaine Theodor Real entre en service actif avec les neuf premiers pilotes des troupes d’aviation, dont certains viennent avec leur propre avion. Si l’improvisation était souvent de mise au seuil de la Première Guerre mondiale, les Forces aériennes suisses ont participé à la plus grande évolution technique de l’histoire de l’humanité au cours du siècle qui a suivi. La voie parcourue jusqu’à aujourd’hui est jalonnée de nombreux avions légendaires: Dufaux, biplan Häfeli, Morane, Vampire, Hunter, Alouette, Mirage, Super Puma et F/A-18, pour n’en citer que quelques-uns. 1964, année de l’Exposition nationale à Lausanne: avec leurs quatre jets de type Hunter, le capitaine Rolf Brunold, le lieutenant 6 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 Walter Spychiger, l’adjudant sous-officier Wolfgang Brülhart et le premier-lieutenant Aridio Pellanda inaugurent l’ère du vol acrobatique en formation dans le ciel helvétique. La Patrouille Suisse était née. Depuis, la formation s’est forgée une renommée internationale, le nombre de ses avions est passé à six, et en 1995, les Hunter gris-vert ont cédé la place aux F-5 Tiger rouge et blanc. Cela fait maintenant cinquante ans que les pilotes militaires professionnels de la Patrouille Suisse représentent la Suisse et son armée. 1989, année du 75e anniversaire des Forces aériennes: neuf pilotes militaires de carrière de l’Escadre de surveillance se réunissent pour former une équipe de voltige aérienne sur des avions à hélice Pilatus PC-7. Avec cet avion d’entraînement orange produit en Suisse, ils volent certes plus lentement que la Patrouille Suisse, mais la formation séduit par sa taille, sa proximité avec le public et la précision de ses figures acrobatiques. Vingt-cinq ans plus tard, le PC-7 TEAM est également bien établi au niveau international et évolue désormais avec des avions rouge et blanc. Deux week-ends de fête Les jubilés d’une telle envergure sont des rendez-vous incontournables pour les forma- L’année des jubilés Photo: DDPS tions européennes de vol acrobatique, dont les programmes ne sauraient se passer des grands meetings aériens. En ce qui concerne AIR14, force est de constater que le colonel EMG Ian Logan, directeur d’AIR14, a mis sur pied un événement véritablement exceptionnel. Pendant deux week-ends d’affilée, soit les 30 et 31 août et les 6 et 7 septembre, la Base aérienne de Payerne accueillera un événement dont les vedettes ne seront pas seulement les Forces aériennes, mais aussi l’armée dans son ensemble. Les organisateurs attendent quelque 100 000 visiteurs par jour, ce qui fait d’AIR14 le plus grand meeting aérien de l’année en Europe. Les démonstrations aériennes qui animeront le ciel de Payerne seront accompagnées au sol par une grande exposition militaire et une rue marchande, ainsi qu’une allée de stands dédiés aux «professions de rêve», à savoir les métiers liés à l’aéronautique et à l’armée. Des animations ponctuées de brèves démonstrations aériennes auront lieu quotidiennement entre les deux week-ends du meeting proprement dit. Un programme thématique Le programme des vols est articulé autour des quatre domaines d’activité d’une armée de l’air. Avec «The Sky Outwatch», le samedi 30 août sera placé sous le signe de la reconnaissance aérienne. Le dimanche 31 août sera consacré au combat terrestre, sous le titre «Above the Battlefields». Le deuxième week-end débutera le samedi 6 septembre avec «The Spirit of Air Defence», sur le thème de la défense aérienne. Le dimanche 7 septembre clora AIR14 avec une présentation du transport aérien intitulée «Heavy Metal and Evolution». A chaque fois, il sera possible de découvrir des avions de toutes les époques. Bien entendu, on pourra aussi admirer chaque jour des formations de voltige aérienne telles que les Red Arrows britanniques, les Midnight Hawks finlandais ou la Patrulla Aguila espagnole. Le programme détaillé est disponible sur le site www.air14.ch La vitrine de l’armée En plus d’être une occasion rêvée pour l’armée et les Forces aériennes de se présenter dans les airs et les expositions, AIR14 est un véritable engagement militaire à l’échelon de l’armée. Des unités issues de divers domaines, dont un bataillon du génie et un autre de la police militaire, rendent cet immense meeting aérien possible et veillent à ce que l’armée puisse se montrer sous son meilleur jour. ■ Le cinquantenaire de la Patrouille Suisse sera aussi célébré lors d’AIR14 à Payerne. Questions fréquentes Où peut-on obtenir des billets pour AIR14? Les CFF se chargent de la prévente ordinaire des billets. Le Ticket Shop est accessible via le site www.air14.ch. Les billets peuvent en outre être achetés à tous les guichets des CFF. Pour les groupes, il est recommandé de choisir cette option. Quel est le meilleur moyen de se rendre à Payerne? Les CFF proposent un grand nombre de trains spéciaux. Des bus gratuits circulent entre les gares et la Base aérienne. Les organisateurs conseillent vivement aux personnes arrivant en voiture de re courir au covoiturage, car il faudra compter avec des bouchons tant à l’arrivée qu’à l’entrée des par kings. En outre, un nombre suffisant de places de stationnement pour vélos est à disposition. Il est possible de laisser sa voiture à Avenches ou à Henniez et de se rendre à Payerne sur des routes cy clables peu fréquentées. Où peut-on passer la nuit dans la région de Payerne? Une grande partie des hôtels et des campings affichent déjà complet. Les chambres d’hôtel peuvent être réservées par le biais du site www.air14.ch (> Région > Réserver un hôtel), ou de la hotline de Suisse Tourisme (0800 100 200 26). AIR14 ne dispose pas de son propre camping. Les campingcars peuvent stationner la nuit sur les places de parc. Aucune infrastructure n’étant à disposition, il est toutefois conseillé d’utiliser les campings de la région. Quel est le programme détaillé d’AIR14? Les temps forts du programme, ainsi que toute modification éventuelle, seront publiés dès le début du mois de juin sur le site www.air14.ch Est-il possible d’apporter son aide à AIR14? Nous sommes encore à la recherche de bénévoles. Un formulaire d’inscription ad hoc se trouve sur le site Internet d’AIR14. Vous trouverez plus d’informations sur le site www.air14.ch, ainsi que par la hotline AIR14 ([email protected], ou 058 464 33 66). armée.ch Forces aériennes 1 / 14 7 L’année des jubilés L’anniversaire du PC-7 TEAM 25 ans dynamique, élégant et précis Le PC-7 TEAM souffle ses 25 bougies cette année. Cette patrouille de voltige aérienne est connue pour son dynamisme, son élégance et sa précision. Représentant à merveille les valeurs suisses, ces ambassadeurs des airs ont pourtant dû lutter pour leur survie. Récit de leur histoire. Le PC-7 TEAM, avec ses neuf avions rouges et blancs, vole depuis 25 ans dans le ciel suisse. Delphine Allemand, Communication FA Avec ces neuf avions d’entraînement de type Pilatus PC-7 rouge et blanc, le PC-7 TEAM représente les Forces aériennes et l’armée suisse en Suisse et à l’étranger. Neuf avions à hélices, séparés parfois les uns des autres par trois mètres, montrent une succession précise de figures et acrobaties. «C’est le travail quotidien pour les pilotes», tient à préciser Colonel Werner «Höffi» Hoffmann, le commandant du PC-7 TEAM. La formation sait très bien comment enthousiasmer les milliers de spectateurs qui accourent chaque année pour l’admirer. En effet, ce qu’il montre est unique en son genre. Le PC-7 TEAM est composé de pilotes, d’un commandant – dont la tâche est de gérer depuis le sol les démonstrations – et 8 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 de deux speakers qui donnent au public des explications sur le programme de vol. De la fumée pour le jubilé Leur mission est à tout point remarquable surtout lorsque l’on sait que l’entraînement de ces pilotes n’est pas leur activité principale. En effet, ils volent tous en priorité sur l’avion de combat F/A-18 Hornet au sein d’une des trois escadrilles professionnelles des Forces aériennes. Ils se retrouvent donc quelques semaines par an pour s’entraîner et faire les démonstrations. «Le fonctionnement et le travail d’équipe sont primordiaux dans ce contexte et ça marche très bien pour nous», nous explique enthousiasmé le commandant, heureux de la troupe qui compose sa formation. Le point d’orgue cette année pour fêter ce quart de siècle est le meeting aérien AIR14 à Payerne où seront célébrés également le centenaire des Forces aériennes et les 50 ans de sa grande sœur, la Patrouille Suisse. Un grand nombre de formations suisses, européennes et internationales se retrouvent dans la Broye pour passer quatre jours ensemble et célébrer comme il se doit ces anniversaires. Pour le PC-7 TEAM, l’événement est forcément spécial puisque c’est rare que la Suisse organise un meeting d’une telle ampleur. Ils se produisent ainsi à la maison, devant leur public pour un triple anniversaire unique dans l’histoire. «On vous promet de belles surprises», confie «Höffi». C’est beaucoup de pression mais aussi beaucoup de plaisir. Pour marquer le coup, le PC-7 TEAM s’est doté, depuis cette année, de fumée. Ils pourront ainsi L’année des jubilés mettre davantage en avant le dynamisme et la précision de la formation. Le leader de la formation, Martin «DJ» Vetter, se réjouit de cette nouveauté, attendue depuis longtemps, «pour la première fois de l’histoire, on verra le PC-7 TEAM avec de la fumée!». Pendant ce meeting, le team veut montrer au public les engagements quotidiens des Forces aériennes. Il s’agit avant tout de faire connaître, au travers des figures, ce que les Forces aériennes font, explique le Commandant. «Nous sommes heureux de faire rêver les gens.», rajoute Martin Vetter. Si aujourd’hui, le PC-7 TEAM est ce qu’il est et jouit d’une reconnaissance internationale, c’est, entre autre, grâce au colonel Hansruedi Ruesch, qui en 1987 eut la brillante idée de créer une équipe de démonstration de voltige aérienne. A l’occasion des championnats des troupes d’aviation à Dübendorf, il fit voler neuf avions ensemble. Le succès et la performance aérienne furent au rendez-vous. A ce moment-là, l’équipe de démonstration ne se produisait qu’occasionnellement. C’est seulement en 1989, lors des festivités des 75 ans des Forces aériennes, que la volonté d’avoir une équipe de démonstration permanente est concrétisée. Le PC-7 TEAM est né! les systèmes électroniques ont été actualisés, sans oublier les nouvelles couleurs. L’orange, peu visible dans le ciel, a laissé place au rouge et blanc. L’objectif était la visibilité et la sécurité aérienne d’une part, mais aussi d’inscrire définitivement le PC-7 TEAM comme carte de visite volante de la Suisse. De belles récompenses Les neufs avions doivent leur renommée à la qualité de leurs prestations mais aussi aux différents prix qu’ils ont remporté attestant ainsi les hautes performances de voltige aérienne. Le plus renommé est certainement celui reçu en 2013 au légendaire Royal International Air Tattoo à Fairford au Royaume-Uni qui récompense la meilleure démonstration de vol. Ce meeting aérien réunit chaque année la crème de l’aviation militaire. L’équipe de démonstration a aussi reçu des prix dans d’autres pays d’Europe comme en France ou en Belgique. Les shows à l’étranger font désormais parties de la vie de la formation. La formation aérienne fête ses 25 ans cette année et espère bien fêter d’autres jubilés à l’avenir. Comme dirait le leader de 2009 à 2011, Bernard Lehmann: longue vie au PC-7 TEAM! ■ Aussi à l’étranger Au départ, les avions étaient de couleurs oranges Photos: DDPS Lors de sa première année d’existence, le PC-7 TEAM se faisait rare. En effet, il vola en formation complète en Suisse uniquement lors de quatre événements. Par la suite, il participa à deux voire cinq démonstrations par an. A partir de 1992, l’équipe de démonstration fut aussi invitée à se produire à l’étranger. Ils participèrent ainsi pour la première fois à un meeting en France, à Avord. A l’heure actuelle, la destination la plus lointaine, pour une représentation du PC-7 TEAM, est Tel Aviv en 1998 lors des 50 ans des Forces aériennes israéliennes. Cette même année fût difficile pour la pérennité de l’équipe de démonstration. Alors que l’introduction des F/A-18 occupait les esprits, pour des questions financières, la fin des activités du PC-7 TEAM fut envisagée. C’est à ce moment précis que l’ancien conseiller fédéral Adolf Ogi, chef du Département de la défense, de la protection de la population et des sports de l’époque, intervint et permis d’assurer sa survie. Un ouf de soulagement pour les Forces aériennes. En 2006, les avions ont vécu une phase de modernisation. Tout d’abord, les cockpits et L’équipe du jubilé au complet. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 9 L’année des jubilés Une pièce pour fêter 50 ans Swissmint célèbre la Patrouille Suisse Photo: Swissmint Chaque année, Swissmint frappe des millions de pièces de monnaies courantes selon les besoins du marché et émet des pièces commémoratives choisies avec soin. En 2014, la monnaie fédérale s’est intéressée de très près au jubilé de la Patrouille Suisse afin de créer une pièce en son honneur. La pièce commémorative pour les 50 ans de la Patrouille Suisse émise par Swissmint. Delphine Allemand, Communication des Forces aériennes «50 ans de la Patrouille Suisse, ça se fête», c’est ainsi que Swissmint a décidé de créer une pièce spéciale de la formation acrobatique la plus connue de Suisse. Le choix des avions rouges et blancs est essentiellement dû à ce jubilé mais pas uniquement. Comme Kurt Rohrer, le manager du projet, nous rappelle: «Qui ne connaît pas la Patrouille Suisse?!». En effet, la notoriété et la renommée de la formation aéUne application et un timbre Depuis décembre 2013, il est possible de découvrir la Patrouille Suisse autrement au travers d’une application pour smartphone. L’app est dispo nible en français, allemand, italien et anglais pour les systèmes d’exploi tation iOS et Android. Elle vous plonge dans les coulisses de la Patrouille Suisse avec la possibilité de connaître les pilotes, de voler à bord d’un jet Tiger mais aussi de télécharger des photos, des vidéos et bien d’autres contenus intéressants. Comme chaque année, la Poste ne manque pas d’imagination au moment de sortir des nouveaux timbres. Pour 2014, elle a, entre autre, décidé de rendre hommage aux Forces aériennes en éditant deux timbres-poste pour célébrer ses jubilés. Le premier avec un F/A-18 Hornet et le second avec les F-5 Tiger de la Patrouille Suisse. Tous les produits sont dispo nibles sur le site du shop de la Poste. 10 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 rienne n’est plus à prouver et Swissmint désire jouer là-dessus afin d’écouler un nombre important d’exemplaires tout en espérant qu’elle plaise à son public. La précision et la créativité Qu’ont donc la Patrouille Suisse et Swissmint en commun? A priori pas grand-chose… mais détrompez-vous, il existe bien des points communs. A commencer par la précision comme le souligne Kurt Rohrer: «Elle est tout aussi importante pour la Patrouille Suisse que pour les pièces de monnaies que l’on produit». En effet, les deux activités sont un travail de haute qualité, d’une rigueur sans faille où chaque détail compte. Il en va de même pour la créativité lors des shows aériens et des gravures sur les pièces: deux formes d’art à part entière. Au-delà des frontières Si la pièce commémorative est avant tout achetée en Suisse, elle a aussi un certain succès à l’étranger. En effet, les pays voisins nourrissent notamment un certain intérêt et n’hésitent pas à l’acheter. «On a même eu une demande de Bahreïn», se réjouit Marianne Balmer, responsable marketing à Swissmint. Si vous aussi vous souhaitez l’acquérir, la pièce de la Patrouille Suisse, frappée en nombre limité est actuellement encore disponible et peut être commandée sous www.swissmint.ch/shop ■ Engagement Dégivrer les pistes La betterave à l’assaut de la glace Pour dégivrer efficacement les aires réservées au trafic aérien sur les bases aériennes militaires sans porter atteinte à l’environnement ni causer de dommages aux avions, l’Etat-major des Forces aériennes a développé une solution écologique unique au monde. David Marquis, Communication Forces aériennes Les Forces aériennes doivent pouvoir engager leurs avions de combat même en hiver lorsqu’il gèle. Jusqu’en 2006, le dépatinol (mélange d’alcool) et l’urée étaient utilisés pour le dégivrage des pistes de décollage et d’atterrissage. Mais ces produits, auxquels l’aviation civile recourait aussi, ne satisfont plus aux exigences environnementales et ont été remplacés par une solution largement répandue dans l’aviation civile. Toutefois, comme l’explique Harry Morger, chef des processus de support à l’Etat-major des Forces aériennes: «Nous avons constaté d’importants dommages dus à la corrosion sur les trains d’atterrissage des Tiger et des F/A-18, sur les véhicules et les installations au sol, dommages qu’il s’est avéré très coûteux de réparer.» Un conseil des Finlandais Les eaux souterraines préservées Les problèmes de corrosion ont disparu. Par contre, on trouve parfois des résidus collants sur les avions. Mais Harry Morger ne s’en soucie guère: «Ils sont lavés par la pluie lors du prochain vol par mauvais temps, et ne nuisent aucunement à la sécurité aérienne.» Et l’environnement? «L’hiver passé, nous avons répandu 35 tonnes de bétaïne sur la base aérienne de Meiringen dont aucune trace n’a pu être retrouvée dans les eaux souterraines», explique Harry Morger. Il s’agit d’un produit naturel, qu’on trouve aussi par exemple dans les épinards ou les brocolis. Parmi tous ces avantages, il ne reste qu’un seul point à élucider: «Nous ne savons pas encore comment la bétaïne réagit en cas de froid extrême sur une longue durée, puisque son action est moins forte que celle des produits usuels dans l’aviation civile.» C’est pourquoi les bases aériennes conservent une petite réserve d’un antigel courant dans ce contexte auquel il n’a pas été nécessaire de recourir à ce jour. «Pendant l’hiver 2012 – 2013, les températures sont restées plusieurs jours en dessous de moins dix degrés à Meiringen, ce qui n’a pas empêché la bétaïne de libérer complètement la piste de tout gel», se réjouit le chef des processus de support. ■ Photo: David Marquis Il a donc été décidé de revenir brièvement à l’ancien mélange alcoolurée tout en cherchant une solution de remplacement tous azimuts. «Nous nous sommes tournés aussi vers les armées de l’air d’autres pays pour savoir comment elles s’y prenaient, et les Finlandais nous ont recommandé un produit à base d’extrait de betterave, la bétaïne», se rappelle Harry Morger. Cette substance est extraite en Finlande sous forme liquide. Des tests réalisés au Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (LFEM) et au Laboratoire de Spiez ont confirmé que ce produit est un bon antigel. Mais comme le climat suisse est plus chaud et plus humide que celui de la Finlande, il a fallu développer une formule taillée sur mesure pour nos conditions. «Nous avons trouvé la solution avec un mélange de poudre de bé- taïne et de solution aqueuse de bétaïne», explique Harry Morger. La bétaïne est livrée à la Base logistique de l’armée (BLA) par le fabricant. Pour la partie liquide, la matière solide est dissoute dans 50 % d’eau à Münchenbuchsee, puis livrée aux bases aériennes dans des réservoirs en plastique. Quant à la partie solide, elle est conditionnée dans de grands sacs, surnommés Big-bags. Photo: Harry Morger Harry Morger a fait tester les différents antigels. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 11 Engagement Nouvelles procédures de navigation Le satellite indique la voie à suivre A Dübendorf, l’approche courbe assistée par satellite fait baisser les coûts et soulage l’environnement. Les procédures de vol modernes assistées par satellite ne sont pas uniquement plus flexibles que les approches aux instruments traditionnelles. Leurs coûts d’exploitation sont aussi nettement moins élevés, et l’impact environnemental peut être réduit. Les Forces aériennes font partie des pionniers en la matière et ont déjà mis en œuvre plusieurs projets. David Marquis, Communication FA Une journée printanière suisse classique: un temps magnifique règne dans les montagnes, mais un brouillard épais recouvre le Plateau jusqu’aux vallées préalpines. Grâce à leurs hélicoptères dotés d’un équipement moderne, les Forces aériennes peuvent aussi effectuer des engagements à partir d’Alpnach, leur base pour hélicoptères la plus importante, sous de telles conditions. Jusqu’à récemment, les procédures étaient toutefois compliquées et inefficaces. Les hélicoptères qui rentraient à la base volaient au-dessus du brouillard jusqu’à Emmen, s’engageaient sur la trajectoire d’approche fixée par le système d’atterrissage aux instruments (ILS), descen- 12 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 daient sous la couche de brouillard et, de là, atteignaient finalement Alpnach après un vol à vue à basse altitude. Cela n’est plus nécessaire depuis octobre 2013: il est désormais possible d’atteindre directement Alpnach avec l’EC635 et le Super Puma modernisé (TH06) même en cas de brouillard, ce qui réduit considérablement le temps de vol et, en conséquence, les émissions sonores ainsi que la consommation de carburant. Et ce sans devoir installer un ILS qui coûterait des millions de francs. Les hélicoptères atteignent désormais la base aérienne au moyen de la navigation par satellite. Il s’agit d’une technologie similaire à celle qui équipe les appareils de navigation dans les voitures. Les aéronefs se mouvant toutefois en trois dimensions, chaque approche doit être définie et certifiée avec exactitude, ce qui permet notamment d’assurer une distance suffisante par rapport aux obstacles et au terrain. «La certification d’une procédure requiert un investissement unique d’à peine 100 000 francs. C’est moins que l’entretien annuel d’un ILS», explique le lieutenant-colonel Sergio Rämi, qui répond des procédures de vol auprès des Forces aériennes et élabore les manuels. Un investissement amorti en un an Ces coûts relativement bas ont poussé les Forces aériennes à introduire des procédures d’atterrissage assistées par satellite à Dübendorf et, plus récemment, à Emmen. Engagement du Nord au Tessin en survolant le Gothard», précise le lieutenant-colonel Rämi. Les bases aériennes militaires, les places d’armes et les hôpitaux les plus importants seront intégrés au réseau dans une phase ultérieure. «Les applications possibles sont nombreuses: le LFN peut être utilisé pour le transport de troupes, pour le transport d’organes, ou dans des buts entièrement différents», ajoute-t-il. Les itinéraires actuels de vol aux instruments, dont l’altitude est élevée, ne sont utilisables par les hélicoptères que de manière très limitée. A une telle hauteur, les pales du rotor risquent en effet de geler durant la période froide. Face à tous les avantages cités, le lieutenant-colonel Rämi est aussi conscient des limites des nouvelles procédures: «Lors d’un engagement militaire, nous devons garder à l’esprit que nous ne contrôlons pas nous-mêmes ces réseaux satellites étrangers. Il existe bien différents systèmes indépendants, mais ils ne peuvent pas remplacer entièrement les procédures assistées au sol». Et le rôle de précurseur technologique des Forces aériennes présente lui aussi un inconvénient: «Seuls nos avions et hélicoptères les plus récents ou modernisés depuis peu peuvent utiliser ces procédures modernes. A l’avenir, tous nos aéronefs seront cependant équipés en conséquence». ■ Illustration: Swisstopo Leur couverture est identique à celle des approches ILS. «A Emmen, cela nous permet de combler la perte de l’ILS consécutive à la rénovation de l’installation qui aura lieu ce printemps. Pendant l’exploitation, le système s’occupe de la redondance, ce qui conduit à davantage de sécurité», précise le lieutenant-colonel Rämi, qui est pilote militaire de carrière. A Dübendorf, la phase d’approche est complétée en parallèle à l’ILS par une approche courbe. Tandis que l’itinéraire est fixé à l’avance par l’ILS au moyen d’un signal radio dirigé, l’approche assistée par satellite s’oriente au moyen de points virtuels programmés sur l’ordinateur de bord de l’avion ou de l’hélicoptère. Ainsi, des approches plus complexes incluant des angles ou même des courbes sont également possibles. Quels sont donc les avantages de cette technologie? «Lors de l’approche, nous devons aller moins loin et pouvons obliquer sur la piste de manière plus directe et voler de façon plus équilibrée, car aucune correction n’est nécessaire», explique le lieutenant-colonel Rämi. Cet élément, qui peut sembler banal, a toutefois un impact important sur les finances: «Rien que pour les mouvements de vol du TH06 à Dübendorf, le potentiel d’économie s’élève à plus de 100 000 francs par an. C’est plus que le coût d’introduction de la procédure», souligne-t-il. Nouvelles possibilités Les lignes colorées présentent le futur réseau de vol aux instruments pour hélicoptères. Photo: David Marquis Les avantages financiers et environnementaux ne sont pas les seuls arguments en faveur des nouvelles procédures. Dans certains domaines, elles permettent même de voler dans des conditions qui auraient exclu tout vol auparavant. En collaboration avec la Rega, les Forces aériennes ont ainsi développé une procédure rendant possible la traversée d’épaisses couches de brouillard au-dessus du lac de Brienz. «Cela permet en particulier de transporter à l’hôpital par voie aérienne un skieur blessé dans des conditions hivernales typiques – soleil dans les Alpes et brouillard sur le Plateau», se réjouit Sergio Rämi. Il existe même déjà une approche directe pour l’hôpital de l’Ile à Berne. Mais ce n’est que le début. En effet, les Forces aériennes sont en train de planifier un low flight network (LFN), c’est-à-dire un réseau de vols à basse altitude, en collaboration avec la Rega. «Dans un premier temps, nous voulons établir des itinéraires de vol assistés par satellite pour hélicoptères de Genève à Altenrhein en passant par Payerne, Berne et Dübendorf, ainsi que Sergio Rämi est responsable des procédures de vol aux instruments. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 13 FOAP aide cdmt 30 Nouvelles structures pour la formation d’application Fin prêts en vue du DEVA «armée.ch» s’entretient avec le brigadier Willy Siegenthaler au sujet du développement de la formation d’application de l’aide au commandement des Forces aériennes 30 (FOAP aide cdmt 30) mis en œuvre début 2014. Le brigadier Willy Siegenthaler explique le développement de la FOAP aide cdmt 30 lors d’un exposé. Plt Markus Meer, Communication FOAP aide cdmt 30 Monsieur le brigadier, la FOAP aide cdmt 30 est entré depuis le 1er janvier 2014 dans un important processus de développement. Quels sont les changements essentiels pour les écoles de votre formation d’application? Avec ce développement, la FOAP aide cdmt 30 a désormais quatre écoles de recrues organisées en centres de compétences pour l’instruction. A l’école trm/aide cdmt 61, qui est stationnée à Frauenfeld, les recrues sont dorénavant instruites dans les domaines des transmissions, de la radio, de l’informatique, du système d’information et de conduite des Forces terrestres, du secrétariat et de l’exploitation d’un poste de commandement. A la grande satisfaction de la ville et du canton, Frauenfeld dispose désormais d’une école de recrues indépendante dans laquelle sont dispensées toutes les phases de l’instruction. Elle s’occupe naturellement aussi de la sélection des cadres et héberge une école de sous-officiers. L’école ondi 62 de Kloten et Bülach se charge à présent de l’instruction aux réseaux de communication 14 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 de l’armée (ondes dirigées, réseau intégré de télécommunications militaires RITM). En outre, nous dirigeons les deux écoles de notre formation d’application organisées en centres de compétence pour l’instruction à la guerre électronique (E GE 64 à Jassach) et à l’aide au commandement des Forces aériennes (E aide cdmt FA 95 pour radars, renseignements, météo et transmission à Dübendorf), avec des programmes d’instruction adaptés en conséquence. Enfin, nous avons revu la conception de l’école d’officiers (EO aide cdmt 30) qui est désormais stationnée à Bülach. Avec ce processus de développement, quels ont été les changements du point de vue du contenu et au niveau conceptuel? Désormais, toutes les recrues accomplissent l’ensemble de leur école de recrues dans la même école de la FOAP aide cdmt 30. En d’autres termes, l’instruction de base générale (IBG), l’instruction de base spécifique à la fonction (IBF) et l’instruction en formation (période de dislocation) sont dispensées dans la même école. Ces mesures ont permis d’éliminer de nombreuses interfaces entre les écoles FOAP aide cdmt 30 qui existaient auparavant, ce qui libère plus de temps à consacrer à l’instruction proprement dite. Cette simplification permet aussi un meilleur engagement des ressources. Conjointement, ce nouveau modèle nous permet d’améliorer l’encadrement permanent des cadres de milice dans toute la formation d’application, car ils accomplissent à présent leur école de recrues, leur école de sous-officiers et leur service pratique dans le même centre de compétences (la même école). En outre, nous panachons désormais plus rapidement à l’école de recrues les éléments en phase d’instruction de base avec ceux qui suivent déjà l’instruction spécialisée. Les premières semaines ne sont donc plus «uniquement» consacrées à l’instruction militaire (F ass, S san, NBC, formes militaires, etc.), mais aussi au service spécialisé. Pour les recrues, ce principe rend l’instruction plus attractive, ce qui augmente leur motivation. Dans l’instruction en formation de toutes les écoles, on accorde désormais une plus grande importance à la responsabilité personnelle des cadres de milice. Nos jeunes chefs apprendront à planifier et à organiser eux-mêmes de nombreux exercices. Nous voulons ainsi accorder une plus grande confiance à nos jeunes cadres, promouvoir leur esprit d’initiative et aiguiser leur sens des responsabilités. être accomplies. Avec ces nouvelles écoles de recrues qui ont débuté le 10 mars 2014 (début d’ER) s’est définitivement ouvert un nouveau chapitre dans la FOAP aide cdmt 30. Quels ont été jusqu’à présent les plus grands défis à relever? Nous avons associé nos collaborateurs au projet dès le début, car nous voulions tenir compte de leurs expériences. De plus, en intégrant dans le projet le chef de l’Armée, l’Etat-major de l’armée, la Base logistique de l’armée, la Base d’aide au commandement, les Forces terrestres et les Forces aériennes, nous nous sommes entourés de tous les partenaires de l’armée. Même si ce principe a occasionné passablement de soucis de coordination, nous avons aujourd’hui un large soutien pour mener à bien notre grand projet. La réorganisation des écoles s’est déroulée en marge de notre travail quotidien dans le domaine de l’instruction. En outre, nous avons utilisé le projet pour communiquer une unité de doctrine à tous les collaborateurs de la FOAP aide cdmt 30. Ces instructions et la double charge de travail dans nos activités quotidiennes auront sans doute constitué le plus grand défi à relever. Que représente pour vous personnellement le processus de développement de la FOAP aide cdmt 30? En votre qualité de commandant, qu’est-ce qui vous a poussé à entreprendre ce développement? Plusieurs raisons m’ont incité à envisager ce processus de développement. Pour pouvoir tenir compte de l’accroissement rapide des exigences dans l’instruction de nos spécialistes, nous devions réorganiser notre formation d’application en centres de compétences pour l’instruction. Avec nos nouveaux centres, à Frauenfeld pour tout ce qui concerne la conduite d’un poste de commandement, à Kloten et Bülach pour les réseaux de communication et avec les centres de compétences déjà existants à Jassach pour la GE et à Dübendorf pour le domaine de l’aide au commandement des Forces aériennes, la FOAP aide cdmt 30 est aujourd’hui prête à affronter les défis qui nous attendent dans le cadre du développement de l’armée (DEVA). De plus, il m’importait de pouvoir mieux utiliser nos places d’armes et leur infrastructure. C’est ainsi que Frauenfeld dispose aujourd’hui d’une école de recrues à part entière. Enfin, il s’agissait aussi d’organiser l’instruction de nos spécialistes sous une forme plus variée et plus exigeante. C’est ce que nous avons atteint grâce au panachage des éléments de l’IBG et ceux de l’IBF, de même qu’à l’intensification de l’instruction au commandement et au renforcement des compétences en matière de service technique à l’école d’officiers. Il est clair que pour moi, ce développement de la FOAP aide cdmt 30 doit en premier lieu nous permettre de rester à l’avenir compatible avec le développement de l’armée qui nous attend. Avec les changements envisagés tant au niveau du contenu que de l’approche conceptuelle tels que l’instruction complète des soldats et des cadres dans un seul centre de compétences, nous créons une réelle plus-value dans la formation de nos spécialistes. A mes yeux, ce projet revêt ainsi le caractère d’un point de repère dans mes activités de commandant. Garantir l’avenir de la formation d’application, assurer aux collaborateurs une activité captivante et permettre aux cadres et aux recrues de bénéficier d’une instruction encore plus exigeante – qu’est-ce qu’un commandant pourrait attendre de plus? Je tiens ici à remercier très sincèrement toutes celles et tous ceux qui ont rendu cela possible – et dans ce contexte, je pense tout naturellement surtout à mes collaborateurs! ■ Où en sommes-nous actuellement dans le processus de développe- L’ensemble des planifications et des entretiens avec les collaborateurs a pu être achevé à la fin janvier. Il faut se rendre compte à ce sujet que le processus de développement a entraîné un changement de place de travail pour environ 20 % de nos collaborateurs. Aussi bien la nouvelle EO aide cdmt 30 avec son nouveau stationnement à Bülach que la nouvelle école de sous-officiers, toutes deux de conception nouvelle et qui ont précédé les nouvelles écoles de recrues, ont déjà pu Photos: DDPS ment de la FOAP aide cdmt 30? Le conseiller d’Etat thurgovien Claudius Graf-Schelling se réjouit que Frauenfeld devienne le site d’une ER «à temps complet». armée.ch Forces aériennes 1 / 14 15 FOAP aide cdmt 30 Groupe radar des Forces aériennes 1 Conférence toute en sécurité Photos: sdt Tim Schoch Du 20 au 26 janvier 2014, la Formation d’application de l’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt 30) a pu contribuer à la sécurité aérienne lors de deux événements internationaux qui se déroulaient simultanément. L’engagement organisé en un temps très bref à Montreux au profit de la Conférence sur la Syrie a été particulièrement exigeant; le groupe radar des Forces aériennes 1 y a participé. Le TAFLIR lors de son engagement au profit de la Conférence sur la Syrie. Of spéc Cédric Sapey, Communication FOAP aide cdmt 30 Janvier 2014: une antenne TAFLIR se dresse sur un paysage hivernal. Une image familière, qui se répète chaque année depuis que les Forces aériennes utilisent ce système pour surveiller l’espace aérien lors du Forum économique mondial (WEF). Mais les apparences sont trompeuses, car ce sont les Alpes françaises et le lac Léman que l’on voit à l’arrière-plan. L’antenne se trouve donc à des kilomètres de sa jumelle grisonne, pour un engagement entièrement différent. Le 8 janvier 2014, tandis que les préparatifs du WEF allaient bon train, le Conseil fédéral a décidé d’engager l’armée afin de soutenir les autorités genevoises et vaudoises dans le cadre de la Conférence internationale sur la Syrie à Montreux. Des restrictions temporaires de l’espace aérien, qui doit être surveillé en conséquence, servent de mesures de sécurité et sont utilisées lorsque des événements inter- 16 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 nationaux revêtent une certaine importance au niveau de la souveraineté étatique, comme c’était le cas de la Conférence sur la Syrie, qui réunissait des dizaines de chefs d’Etat. Dans l’espace aérien moyen et inférieur En raison du paysage accidenté de la Suisse, il n’est pas possible de surveiller l’ensemble de l’espace aérien au moyen des stations radar FLORAKO situées en haute montagne. Un moyen additionnel est donc nécessaire pour assurer une surveillance complète de l’espace aérien. Le TAFLIR étant à même de couvrir l’espace aérien moyen et inférieur autour d’un emplacement donné, les Forces aériennes ont décidé d’en engager une version mobile près du lieu de la conférence. Puisque le groupe radar mobile des Forces aériennes 2 était déjà engagé au mois de janvier dans le cadre du WEF, une planification rapide de la part de la FOAP aide cdmt 30 s’est avérée nécessaire. Le commandant de la formation d’application a immédiatement décidé d’engager une unité TAFLIR de réserve sous la direction du groupe radar 1 pour la conférence à Montreux. «Après des semaines passées à planifier l’engagement au WEF, nous avons dû planifier et exécuter une nouvelle mission en l’espace de quelques jours. Cela a requis beaucoup de flexibilité», explique le lieutenant Silvan Haltiner, commandant ad interim de la compagnie radar des Forces aériennes 15, qui s’est vu attribuer cette mission exigeante avec sa compagnie. L’unité TAFLIR de réserve avait été testée durant une semaine pour l’engagement au WEF et était à disposition pour remplacer le matériel déjà engagé au WEF en cas de problème technique. La milice s’en charge! La compagnie radar 15 a été chargée du montage, du démontage, de l’exploitation ainsi que de la sécurisation de l’antenne TAFLIR au profit de la Conférence sur la Syrie. Un travail plutôt inhabituel pour des hommes qui ne FOAP aide cdmt 30 connaissent en réalité pas ce système et sont normalement engagés dans les installations d’altitude de FLORAKO. De manière générale, l’instruction du groupe radar 1 est plutôt axée sur l’instruction alpine et la formation de sapeurs-pompiers, beaucoup moins sur la technique proprement dite. En effet, dans FLORAKO, les données du radar sont entrées directement dans le système, ce qui signifie que l’équipe doit s’occuper de la sécurité et de l’exploitation de l’installation, mais pas de son exploitation technique. Le cas du TAFLIR est différent: la troupe qui exploite le système a accès aux données saisies par le radar et peut intervenir directement dans le système en cas de dérangement. teurs de l’école d’aide au commandement des Forces aériennes 95 à Dübendorf. Une combinaison hors du commun, mais qui s’est finalement révélée gagnante grâce au grand engagement de la milice. Puisque la compagnie du lieutenant Haltiner n’était pas familière avec ce système, une brève instruction d’urgence sur le TAFLIR a été organisée pour elle. «La flexibilité requise par cet engagement nous a toutefois aussi fait plaisir», ajoute le lieutenant Haltiner au sujet de ce défi exceptionnel. Sur le site lui-même, les hommes de la compagnie radar 15 ont dû s’habituer aux conditions du terrain et à la météo. Chaque groupe passe 48 heures sur l’emplacement avant d’être relevé et de retourner au poste de commandement arrière. Le savoir-faire civil de la compagnie (charpentiers et menuisiers) a permis de construire un abri résistant aux conditions météorologiques. «Même si les conditions étaient un peu plus dures que dans une installation d’altitude, où l’on peut à tout moment rejoindre les logements, les hommes ont fait preuve de compréhension pour leur situation, car ils voyaient la raison d’être de leur engagement en faveur de la Conférence sur la Syrie», explique le lieutenant Haltiner. Afin de compenser son manque d’expérience avec le TAFLIR, la compagnie a reçu le soutien actif d’un détachement de spécialistes TAFLIR de la compagnie radar mobile des Forces aériennes 23 ainsi que d’instruc- Adjudant sous-officier Roman Saurer Sergent Michael Krenger Sergent Marco Schwertfeger Roman Saurer est instructeur TAFLIR à l’école d’aide au commandement des Forces aériennes 95 à Dübendorf et a été associé à cet engagement en tant que renfort technique. Grâce à lui, les lacunes des militaires du groupe radar 1 ont pu être comblées. Il était principalement actif dans les domaines de la formation à l’utilisation des consoles et de la mise en place du RITM. Même si tout cela a représenté un défi, il n’a eu affaire qu’à des personnes motivées. «La collaboration entre les différents membres des détachements a très bien fonctionné; cela plaide clairement en faveur de notre milice», ajoute l’adjudant sous-officier Saurer. Ce type d’engagement était aussi une nouveauté pour le sergent Michael Krenger, remplaçant du commandant du service de garde sur le lieu de l’engagement. Selon lui, comparé à sa mission habituelle à l’emplacement d’altitude, l’engagement de Montreux a présenté un défi particulier, car il y avait bien plus d’éléments à organiser sur l’emplacement du TAFLIR. Lui et son équipe se sont relayés toutes les trois heures durant 48 heures, et ce sans accès à l’eau courante. Mais Michael Krenger reste philosophe: «quand on vient au CR, on sait que la période qui s’annonce sera de type militaire. Cela aurait pu être pire: au moins, la région de Montreux est jolie, surtout lorsque le temps est de la partie». Le sergent Schwertfeger est assis dans un conteneur TAFLIR et reste concentré sur les données qui s’affichent sur son écran. Electronicien de profession, il est chef de groupe au sein d’une section TAFLIR et répond donc du montage, du démontage et de la mise en service du TAFLIR. Lors de cet engagement particulier, il est content de pouvoir compter sur le soutien des professionnels de Dübendorf. Quelques jours auparavant, il était encore engagé au WEF avec ses camarades lorsqu’il a été spontanément détaché à Montreux. Selon lui, l’avantage de Montreux est la température: «aux Grisons, il faisait nettement plus froid», ajoute-t-il en riant. La flexibilité était nécessaire Les prestations au rendez-vous Les données du TAFLIR ont pu être directement transmises à l’Air Operation Center de Dübendorf, qui a établi une image de la situation aérienne dense et précise. Grâce à l’engagement inhabituel du groupe radar 1 sur le système TAFLIR, les Forces aériennes ont pu fournir leurs prestations de protection de l’espace aérien restreint autour du lieu de la conférence à Montreux. «Cette équipe sensationnelle s’est acquittée d’une mission difficile avec beaucoup de motivation et à mon entière satisfaction», ajoute le lieutenant Haltiner. Toute cette organisation a certes exigé beaucoup de travail, mais la réussite de l’engagement en a largement valu la peine. ■ armée.ch Forces aériennes 1 / 14 17 FOAP aide cdmt 30 Groupe radar des Forces aériennes 1 Train as you fight ! En automne dernier, après une instruction de base centralisée, le groupe radar des Forces aériennes 1 a procédé à un changement de compagnie sur un lieu d’engagement dans le cadre d’exercices en formation – un vrai défi ! Cap Bernhard Müller, PIO gr rad FA 1 Of spéc Cédric Sapey, Communication FOAP aide cdmt 30 La mission du groupe radar des Forces aériennes 1 (gr rad FA 1) est exigeante: il doit soutenir en personnel spécialisé l’engagement des Forces aériennes simultanément sur deux lieux d’engagement et, avec ses quatre compagnies radar des Forces aériennes, assurer la logistique, la sécurité et l’exploitation des stations radar militaires. Dans ce cadre, la compagnie d’exploitation de la centrale d’engagement des Forces aériennes 13 (cp exploit cen eng FA 13) propose directement ses services à la centrale d’engagement des Forces aériennes. Pour l’engagement, le personnel d’exploitation civil de la station radar militaire est intégré dans la structure militaire. Les professionnels et le personnel de milice travaillent ensemble, se complètent et assurent ainsi la capacité à durer dans le secteur d’engagement, qui couvre l’ensemble de la Suisse. Afin de remplir cette mission, les différentes formations partielles (sécurité des ouvrages, service sanitaire et sûreté) devaient, d’une part, rafraîchir leur savoirfaire technique et, d’autre part, entraîner l’engagement dans le cadre d’exercices en formation – «train as you fight». Les quatre compagnies radar ont donc toutes été entraînées par l’état-major de groupe, qui était lui-même testé dans le cadre d’un exercice d’état-major. Lors d’exercices aux noms évocateurs, tels FUOCO ou BERSERKER, une attention particulière a été accordée à la collaboration entre les différents spécialistes. Ainsi, les troupes de la sécurité des ouvrages, les sanitaires et les soldats de sûreté ont dû travailler ensemble, par exemple pour évacuer un camarade blessé d’un tunnel menacé par un incendie. Une remise impeccable Le moment phare et, en même temps, le plus grand défi des exercices fut la remise sans accroc d’un lieu d’engagement d’une compagnie à l’autre, et ce sans interrompre la mission de base. Tant le service de l’installation que le dispositif de sûreté devaient être relevés sans délai et remis à l’autre compagnie sans que l’exploitation soit perturbée. Le problème majeur provenait du téléphérique, qui, Soldats de la compagnie radar 1 engagés sur un emplacement d’altitude. 18 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 en raison des conditions météorologiques, n’a pas pu être utilisé comme prévu. C’est pourquoi le commandant de compagnie a décidé de faire descendre de la montagne une grande partie de son équipe la veille au soir, et de n’assurer qu’une exploitation minimale. «J’ai dû agir ainsi, car si je ne l’avais pas fait, les circonstances nous auraient peut-être obligés à rester un ou deux jours de plus dans l’installation. Cela nous aurait coûté un temps de formation précieux», explique le capitaine Andreas Schwander, commandant expérimenté de la compagnie radar des Forces aériennes 17. A l’inverse, l’autre compagnie devait se tenir prête à prendre possession de l’installation en un temps très bref. La remise a parfaitement fonctionné. Enseignements importants Des enseignements importants ont pu être tirés de ces exercices en formation et serviront à optimiser de futurs engagements. Par exemple, à l’avenir, les compagnies ne seront plus convoquées au service de manière simultanée, afin que suffisamment de temps puisse être consacré à l’instruction en formation dans l’installation. ■ FOAP aide cdmt 30 Sergent Roger Wälder Soldat Simon Strickler Lieutenant Dimitri Schneider En sa qualité de remplaçant du chef de section, le sergent Wälder est responsable des soldats de sûreté de l’installation. «Tout ce qui doit être protégé l’est par nos soins», explique le sergent Wälder à propos de sa mission. Selon lui, le changement de compagnie a conduit à une planification continue. Par la force des choses, certaines personnes doivent donc rester à leur poste un peu plus longtemps que d’autres. L’après-midi, il vérifiera si des postes d’observation doivent être installés en dehors de l’installation. Même si la communication et la planification ne sont momentanément pas optimales, tout le monde est motivé et fournit un bon travail. Le soldat Strickler effectue son troisième CR en tant que soldat de sûreté au sein de la compagnie radar des Forces aériennes 15. Le matin, il est venu dans l’installation pour relever ses camarades de la compagnie radar 17 et s’acquitte depuis du service de garde. Maintenant que le gros de sa compagnie se trouve dans l’installation et que le repas de midi est servi, le programme de l’après-midi n’est pas encore très clair. Mais il oublie rapidement ces petits soucis, car il aime être à la montagne et apprécie le temps passé dans l’installation, en particulier la camaraderie. Pour la première fois depuis trois ans, le lieutenant Schneider accomplit à nouveau son service dans une installation; ses derniers CR étaient tous des CR d’instruction. En sa qualité de chef de section de la sécurité des ouvrages, il est responsable de l’ensemble de l’installation. «C’est presque comme une fonction de petit commandant», explique le lieutenant Schneider, car il ressent que lui et son équipe sont entièrement livrés à euxmêmes au sein de l’installation. Selon lui, le plus grand défi réside toutefois dans la planification et l’organisation du CR: il est difficile de prendre possession d’une installation avec une compagnie et, en parallèle, d’effectuer avec l’équipe une instruction de base efficace. Capitaine Andreas Schwander Les téléphériques militaires revêtent une importance centrale pour le groupe radar des Forces aériennes 1. Sergent Steven Kurth La mission du sergent Steven Kurth, incorporé dans l’exploitation d’ouvrage, est claire: il doit permettre à la troupe d’atteindre le lieu souhaité en temps utile au moyen du téléphérique. Cela concerne tant l’eau et la nourriture destinées à approvisionner l’équipe présente dans l’installation que l’ensemble du matériel requis par ses camarades qui se trouvent sur la montagne. Mécanicien de profession, il est fasciné par sa fonction militaire dans les installations d’altitude. C’est son dernier CR, et le temps passé au service va certainement lui manquer, en particulier la camaraderie et les échanges avec des personnes avec lesquelles il n’aurait probablement jamais discuté autrement. Le point le plus positif de son CR? «La nourriture», nous répond spontanément le sergent Kurth. Photos: FOAP aide cdmt 30 Après un séjour de deux jours, la compagnie radar 17 du capitaine Schwander remet l’installation à la compagnie radar 15. Selon les estimations, entre dix et vingt trajets de téléphériques sont nécessaires afin de procéder au changement de compagnie. Le capitaine Schwander explique que le «changement d’équipe est une tâche de planification pure, mais qu’il requiert une grande expérience». Selon lui, la conduite est particulièrement exigeante, car il n’y a pas de contact direct avec les autres compagnies, avec lesquelles il ne peut communiquer que par l’intermédiaire du poste de commandement arrière. De plus, la situation météorologique donne matière à réflexion: en cas de vents forts, le téléphérique ne peut pas fonctionner. «Malgré tout, le changement de compagnie doit être accompli d’ici au coucher du soleil». armée.ch Forces aériennes 1 / 14 19 FOAP aide cdmt 30 Groupe de renseignement 6 des Forces aériennes Aucun avion n’échappe à leur regard L’utilisation de l’espace aérien au-dessus des montagnes grisonnes est restreinte durant le Forum économique mondial (WEF) de Davos. Seuls les aéronefs annoncés sont autorisés à pénétrer dans la zone d’interdiction de vol. Les hôtes indésirables qui évoluent en-dessous de la zone radar sont immédiatement repérés par le groupe de renseignement 6 des Forces aériennes, une troupe spécialisée dont la mission est de scruter l’intégralité du secteur d’engagement. Les instruments de travail essentiels sont les yeux et les oreilles, mais aussi les jumelles. Of spéc Sandro Büchler, Communication FOAP aide cdmt 30 Tout commence avec le vrombissement caractéristique d’un avion à hélice. Quelques instants plus tard, le sergent Cédric Zeier pointe déjà en direction de l’ouest, où la silhouette d’un avion se détache à peine du paysage environnant. Un examen visuel avec les jumelles suffit pour identifier rapidement le type de l’avion. Son collègue tape un code 20 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 dans le périphérique d’entrée et lance le message annonçant la découverte. Le danger vient du ciel De nombreux postes d’observation similaires à celui exploité par le groupe de Cédric Zeier sont déployés sur tout le territoire du canton des Grisons pendant le Forum économique mondial. Ils repèrent tous les objets volants qui évoluent à basse ou à moyenne altitude et qui ne peuvent donc pas être détectés par le radar. Tous les postes appartiennent au groupe de renseignement 6 des Forces aériennes (gr rens 6 FA). Ils sont répartis le long des routes aériennes desservant Davos de façon à ce qu’aucun «intrus» ne puisse leur échapper. Toute présence non autorisée dans la zone d’interdiction de vol constitue un danger potentiel et déclenche une intervention des Forces aériennes. Quelques pilotes en ont déjà fait les frais en étant contraints d’atterrir sous l’escorte d’avions des Forces FOAP aide cdmt 30 aériennes. A part les avions, d’autres objets volants comme des hélicoptères, des parapentes, des montgolfières ou des drones peuvent aussi représenter un danger s’ils mettent le cap sur Davos. Météorologue et cuisinier En plus d’annoncer les objets volants qu’ils détectent, les postes d’observation transmettent les dernières informations météo. Celles-ci sont principalement destinées aux pilotes d’hélicoptère qui doivent décider si le survol des cols souvent embrumés des montagnes grisonnes est possible ou non. Retour au campement aménagé quelque part sur les rives du Rhin. A peine le soldat a-t-il terminé sa mission d’identification des avions et des hélicoptères que le voilà dans la cuisine en train de préparer le repas de midi pour ses collègues. La plupart du temps trop éloignés de la cuisine de campagne, les postes doivent être autonomes. C’est pourquoi chaque membre du groupe assume plusieurs fonctions. «Nous avons un emplacement de luxe», déclare le sergent Cédric Zeier. Installés au dernier étage d’une ancienne école, ils observent les mouvements aériens depuis le toit, non sans sursauter de temps à autre au bruit inquiétant d’un craquement de bois. «C’est probablement l’esprit des enfants», lâche Cédric Zeier en riant. problèmes avec le vent mordant. Pour pouvoir parcourir la distance qui sépare le poste d’observation de l’appareil émetteur tout en étant protégés du vent et des précipitations, les soldats ont creusé des couloirs dans la neige. «Cela nous a pris deux jours» explique le soldat Brechbühl. Mais maintenant, ils n’ont plus qu’à sortir la tête de leur cavité neigeuse pour observer le ciel, comme les marmottes. La troupe adapte parfaitement chacune de ses installations aux conditions locales. Dissimulé sous des filets de camouflage blancs ou brun-vert, en fonction de la couverture neigeuse ou de la nature environnante, chaque poste du groupe de renseignement 6 des Forces aériennes se fond harmonieusement dans le paysage. Pendant que les chefs d’Etat et de gouvernement se pressent à Davos, le groupe de renseignement 6 des Forces aériennes les protège grâce à leurs observations effectuées parfois par des températures glaciales. Car aucun objet volant n’échappe à leur regard. ■ Chaque poste possède ses particularités propres. L’un deux est installé à côté d’une école primaire. Il va de soi que les soldats distribuent de bon cœur du chocolat militaire aux enfants, en échange de quoi ils peuvent utiliser la salle de gymnastique après les heures d’école. Ailleurs, une équipe est hébergée dans la salle commune d’une ferme, au milieu de tables de baby-foot. Mais pour le sergent Pascal Dinichert, l’essentiel est ailleurs: «Le lave-linge et la machine à café valent leur pesant d’or.» Toutes les équipes sans exception apprécient le travail en plein air. «Même si c’est parfois vraiment horrible», déclare le soldat Matthias Brechbühl, engagé quelque part en Engadine. Bien qu’aguerri, l’instructeur de snowboard au civil rencontre aussi des Photos: sdt Milan Rohrer Des couloirs dans la neige Les postes d’observation du groupe de renseignement sont souvent perdus au beau milieu des montagnes grisonnes enneigées. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 21 FOAP aide cdmt 30 Les postes sont camouflés avec des filets blancs ou brun-vert au gré du paysage environnant. Soldat Jean-Daniel Dorthe Soldat Hannes Göldi Soldat Clau Item Pour le francophone Jean-Daniel Dorthe, la compréhension n’a pas été un problème au sein du groupe germanophone, car la règle fixée au début était claire: parler uniquement le bon allemand. «Le suisse-allemand me donne encore un peu de fil à retordre», précise le jeune homme de 28 ans. Son groupe était logé dans une ferme. «Les gens du coin ont été très accueillants et serviables, le fermier a même voulu nous aider à monter le campement», ajoute Jean-Daniel Dorthe, pour qui c’était le dernier CR. Hannes Göldi, qui effectuait son premier CR, fait l’éloge de la collaboration au sein du groupe. «Notre cuisinier de détachement est un véritable ‹top-chef› se réjouit-il en particulier. Une récompense bien méritée après avoir travaillé dur toute la journée par un froid de canard. Le bachelier de St-Gall, qui commencera ses études de droit en été, relève le caractère utile du service effectué pendant le WEF, en soulignant la présence accrue d’hélicoptères dans les airs. «Evidemment que c’est dur d’être au poste le matin par des températures de moins 20 degrés» reconnaît Clau Item. Il apprécie toutefois le côté intéressant de la tâche et constate également que les observations de mouvements aériens sont utiles. Le dessinateur en bâtiment de Greppen se réjouit des contacts qu’il a noués pendant son premier CR. «A la fin, cela a donné lieu à une tournée amicale», explique le soldat de 22 ans. De plus, le contact avec la population a été très agréable: «De temps en temps, ils nous apportaient du café et des gâteaux, ce que nous avons naturellement beaucoup apprécié.» Communication La formation d’application d’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt 30) recherche, pour son groupe chargé de la communication, des professionnels issus de la branche des médias – journalistes, spécialistes RP, photographes, ou concepteurs Internet – appréciant de travailler de manière autonome dans une petite équipe motivée. Les services militaires ne sont en principe 22 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 Photo: dam. La FOAP en quête de professionnels des médias pas accomplis en bloc. Ils sont répartis tout au long de l’année en fonction des besoins. Pour toute question à ce sujet ou pour se porter candidat pour rejoindre le groupe chargé de la communication, les personnes intéressées peuvent s’adresser au lieutenantcolonel Stefan Varonier de l’état-major de la formation d’application aide cdmt 30, adresse de courriel: [email protected] ■ FOAP av 31 Remise des brevets pour les pilotes militaires professionnels Un brevet suisse en main française Une nouveauté le 11 décembre dernier à Brunnen, lors de la Fête de remise des brevets militaires de l’école de pilote: pour la première fois dans l’histoire de l’armée suisse, un membre d’une force armée étrangère, le français Vincent Burgart, capitaine dans l’Armée de l’Air a obtenu le brevet de pilote militaire professionnel suisse. of spéc Sandro Genna, chef de la communication FOAP av 31 Le processus de sélection et de formation des officiers des Forces aériennes suisse est un parcours long et exigent. Ils étaient treize l’année dernière, douze hommes et une femme, à parvenir au bout de leur cursus qui s’est couronné par l’obtention du brevet de pilote militaire. Au total, ce sont plus de sept années qui séparent la première phase de sélection aéronautique du brevet de pilote militaire. Entre deux, il y a l’école de recrue, la formation d’officier militaire, des études d’aéronautique à la Haute école spécialisée de Zurich (ZHAW), la licence de pilote civil et finalement l’école de pilote des Forces aériennes dont la durée est de deux ans. À la base de la sélection pour l’année en question environ 650 jeunes hommes et jeunes femmes de Suisse se sont intéressés à la formation de pilote militaire. Rares sont les professions en Suisse dont la sélection est aussi stricte. Voilà notamment ce qui explique la joie et le soulagement qui pouvaient se lire non seulement sur les visages des pilotes, mais aussi sur ceux des membres de leur famille lors de la remise des brevets à Brunnen. Collaboration réussie L’importance des responsabilités Pour Thierry Goetschmann, le commandant de l’école de pilote, cette remise de brevets est particulière à plus d’un titre car elle se conclue en même temps que sa carrière militaire. «Il y a seulement 10 ans, une telle coopération entre la Suisse et la France n’aurait pas été possible» se réjouit le Neuchâtelois dans son discours prononcé en deux langues. Dans la formation des pilotes militaires actuelles, il ne s’agit plus tant de foncer tête baissée, comme dans les années pionnières de l’aéronautique militaire, mais bien au contraire de sens des responsabilités et d’une maîtrise parfaite des systèmes. Le brigadier Werner Epper, le commandant cédant de la formation d’application aviation 31, a mis en garde les 14 nouveaux pilotes diplômés: «Votre profession est fortement liée au risque». Il a fait référence à l’accident tragique dans le secteur de Lopper, qui n’a pas manqué de rappeler les risques associés à l’aviation militaire. Et le brigadier Epper de conclure son allocution aux pilotes militaires diplômés «Je sais que je peux compter sur vous». ■ Photo: sdt Roger Baumer En plus des 13 membres des Forces aériennes suisses, pour la première fois un pilote étranger, le Cap Vincent Burgart, a obtenu le brevet de pilote militaire helvétique. Le Français s’est diplômé, avec ses collègues suisses, dans le cadre d’un accord de coopération entre la Suisse et la France. Ainsi lors de la remise des brevets l’on pouvait noter la présence dans l’assemblée, de tout un parterre de représen- tants des corps diplomatique et militaire français. Le général de l’Armée de l’Air Philippe Roos a remercié les Forces aériennes suisses pour la bonne collaboration, qui s’étend bien au-delà de la coopération pour la formation des pilotes. Son pilote «suisse», se perfectionnera désormais sur un avion de chasse Rafale, sur la base militaire de Tours, alors que les officiers helvétiques poursuivront eux leur formation professionnelle sur des F/A-18 pour les 6 pilotes de jet et sur des Cougar et Super Puma pour les 7 pilotes d’hélicoptères. Les 13 nouveaux pilotes militaires des Forces aériennes et leur collègue français (tout à droite). armée.ch Forces aériennes 1 / 14 23 FOAP av 31 Cours de transition sur Super Puma et Hornet Touché du premier coup Les onze jeunes lauréats de la classe de pilotes 06 se sont beaucoup investis pendant leurs six années de formation. En décembre 2012, ils ont atteint leur objectif et reçu leur brevet de pilote militaire. L’instruction n’était toutefois pas achevée. Les pilotes de jet ont commencé leur reconversion sur F/A-18, alors que les pilotes d’hélicoptère ont transité sur TH06 Super Puma après avoir volé quelques mois sur l’EC635. Eugen Bürgler, rédacteur Skynews.ch «Après six ans de formation intensive, le simple fait de grimper dans le cockpit d’un F/A-18 et de démarrer ses réacteurs était déjà un événement en soi», se souvient le premier-lieutenant Michael Duft, aujourd’hui pilote de Hornet à l’escadrille d’aviation 11. Avec quatre de ses collègues de la classe 06, il a rallié Payerne pour suivre le cours de transition sur Hornet peu de temps après la remise du brevet. Pour le lieutenant-colonel Jan Frasa, chef du C reconv Hornet jusqu’en 2013, le but du cours est clair: «Les nouveaux arrivés doivent être opérationnels sur F/A-18 au terme de leur première année de formation au sein du Corps des aviateurs professionnels.» Six collègues de Michael Duft issus de la classe 06 ont choisi une autre voie. Promus pilotes d’hélicoptère, ils ont transité sur le Super Puma au cours de leur première année de service au sein d’une escadrille de transport aérien. Parmi eux se trouve le premier-lieutenant Roman Berli. A la différence de ses collègues volant sur jet, il est entré au Corps des aviateurs professionnels en tant que pilote de transport à part entière: «Nous avons intégré l’escadrille en tant que pilotes ‹accomplis› sur EC635. Pratiquement dès le départ, nous avons dû préparer et exécuter nos missions de vol de manière autonome.» Touché du premier coup Visite à Michael Duft pendant le cours de transition. Le briefing est l’occasion de résumer les points forts du vol qui vient de se terminer: «Avec le capitaine Marc Zimmerli, qui officiait comme moniteur de vol aux commandes du deuxième Hornet, nous devions combattre un avion ennemi, simulé par un F-5 Tiger. Le F-5 s’est faufilé entre nous, nous avons observé son angle d’attaque. Je l’ai immédiatement accroché avec mon radar puis j’ai activé mon missile. En manœuvrant très serré, j’ai pu le toucher dans la première courbe déjà.» Le cours de reconversion est intensif: «Il a commencé au début janvier avec beaucoup de théorie. Au final, nous devons comprendre la structure très complexe du système F/A-18. L’instruction au simulateur s’est déroulée en parallèle, avec deux ou trois exercices par semaine.» Le premier vol sur F/A-18, temps fort du programme, attendait Michael Duft au début février déjà. «Le moins que je puisse dire, c’est que je n’ai pas eu le temps d’admirer la vue», se souvient le pilote, conquis. «Même si les premières sorties ont eu lieu en biplace, nous avons été mis ‹dans le bain› dès le début, sur le siège avant. J’étais si concentré que je ne pouvais pas emmagasiner toutes les impressions.» Son premier «lâcher» en solo sur F/A-18 a eu lieu lors du cinquième vol Hornet. Grâce au rythme soutenu du C reconv, il s’est senti parfaitement à la hauteur: «En salle de théorie, nous avons passé en revue chaque commutateur dans le cockpit, et au simulateur, nous avons répété en boucle pratiquement toutes les situations d’urgence et de pannes avant le premier vol». Formation des «policiers de l’air» Dans le C reconv, les procédures de base et d’approche d’aérodromes de dégagement sont suivies par une partie acrobatique. «Les possibilités du F/A-18 sont déjà assimilées à un stade précoce. Nous avons appris à maîtriser le radar et à intercepter un avion, nous sommes rompus aux procédures d’identification du service de police aérienne», explique Michael Duft. Dans le scénario de défense Roman Berli (à gauche) et Daniel Fausch, instructeur de vol, passent en revue la liste de contrôle du Super Puma avant le vol d’écolage. 24 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 FOAP av 31 aérienne également, il a rapidement fallu combattre d’autres F/A-18 ou, dans celui du service de police aérienne, intercepter des cibles plus lentes, comme un PC-7. A l’issue de la formation aux décollages, atterrissages, vol aux instruments, vol en formation et combat aérien à vue avec jusqu’à quatre avions, les jeunes pilotes suivent un perfectionnement tactique auprès du service spécialisé du combat aérien. Après les premiers exercices de nuit en Suisse, ils partent en Norvège pour s’entraîner intensivement au vol nocturne dans le cadre de la campagne «Nightway». Pour Michael Duft, le fait de passer directement de l’avion d’entraînement turbopropulsé Pilatus PC-21 au F/A-18 n’a causé aucun problème: «Bien sûr, la puissance, la vitesse et le rayon de virage du Hornet sont bien plus élevés. Mais personnellement, j’ai trouvé la transition du PC-7 au PC-21 bien plus impressionnante que celle du PC-21 au Hornet.» Neuf tonnes suspendues dans les airs Engagement à l’étranger Malgré la fascination exercée par le Super Puma, pour Roman Berli, l’événement le plus marquant du début de sa carrière a été son premier vol en EC635 après la remise du brevet: «Wow! Voilà que je n’étais plus élève-pilote, mais bel et bien pilote militaire, c’était un moment fantastique. Bien entendu, cette étape marquait le début d’une formation encore longue. Avec le Super Puma, on continue à progresser, mais il s’agit maintenant d’une sorte de perfectionnement.» Un perfectionnement qui se poursuit pour Roman Berli après sa reconversion sur le Super Puma. En suivant une formation intensive au vol de nuit, les jeunes pilotes acquièrent les outils dont ils ont besoin pour exécuter des missions de recherche et de sauvetage. Un cours spécial les prépare également pour les engagements à l’étranger. L’accession au rang de commandant intervient après environ trois ans d’activité en tant que copilote. Transmettre son savoir Les deux nouveaux pilotes militaires de carrière ne seront bientôt plus les benjamins du Corps des aviateurs professionnels. Ils devront alors transmettre leur savoir. Environ une année et demie après la remise du brevet, Roman Berli et ses collègues pilotes d’hélicoptère suivront déjà le cours d’instructeur de vol sur EC635. En 2015, ils seront engagés dans l’instruction de base des nouveaux aspirants pilotes. Quant à Michael Duft, il enseignera son art aux jeunes pilotes en tant que moniteur de vol sur PC-7 ou PC-21 l’année suivante, après le cours d’instructeur de vol de 2014. ■ Photos: Eugen Bürgler Pour Roman Berli, le cours de transition sur le Pilatus PC-6 Turbo Porter a eu lieu en avril, après trois mois d’engagement sur EC635. Pendant l’été, il a dû se remettre à la théorie: le cours de transition sur le TH06 Super Puma a débuté avec l’étude d’épais manuels, la participation à des briefings spécialisés et la familiarisation avec la technique des grands hélicoptères. Un vol d’introduction a eu lieu au début de la deuxième semaine déjà. Un moniteur de vol a montré l’éventail des performances du Super Puma avant que les nouveaux pilotes soient autorisés à effectuer des virages et d’autres changements de position. Un vol dans le terrain a été suivi par deux vols en montagne. L’occupation du nouveau simulateur TH06 d’Emmen a également été intensive pendant le C reconv. Les vols d’écolage se sont succédés à un rythme soutenu pour couvrir tout le spectre d’engagement. Au programme de la deuxième semaine figuraient déjà le vol de transport de charges et l’engagement du treuil de sauvetage. Les troisième et quatrième semaines étaient consacrées aux procédures de vol aux instruments et la semaine suivante à la consolidation des connaissances. Le vol de contrôle a eu lieu au cours de la sixième semaine déjà. Au seuil du cours de reconversion sur le Super Puma, Roman Berli avait déjà accumulé près de 600 heures de vol sur EC635. Mais la transition sur cet hélicoptère de transport trois fois plus lourd lui a aussi réservé quelques surprises: «Voler à deux dans le cockpit est assez contraignant au début». Il est important de communiquer et de déléguer de façon claire. De plus, la machine est bien plus volumineuse. On remarque vite qu’on vole dans un engin pouvant peser jusqu’à neuf tonnes.» Concentration totale avant le décollage: Michael Duft a effectué son premier vol solo sur Hornet après seulement quatre vols en biplace. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 25 FOAP av 31 Du changement à la Formation d’application de l’aviation 31 Peter Soller aux commandes A l’occasion du rapport de fin d’année 2013, la Formation d’application de l’aviation 31 a changé de commandant, le brigadier Peter Soller succédant au brigadier Werner Epper. Tandis que ce dernier prenait congé en remerciant ses collaborateurs, le nouveau commandant a assuré qu’il allait inscrire son action dans la même lignée. Le commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée (à gauche), et le brigadier Werner Epper inaugurent le rapport de fin d’année de la Formation d’application de l’aviation 31 à Avenches. Of spéc Sandro Genna, chef Comm FOAP av 31 Werner Epper, qui a conduit la FOAP de l’aviation 31 pendant quatre ans et demi, a été la première personne non-titulaire d’un brevet de pilote à occuper ce poste. «J’emporte plein de beaux souvenirs avec moi», a confié le brigadier. Ce changement de commandement s’est déroulé devant quelque 280 officiers et invités, à l’occasion du rapport de fin d’année 2013 au château d’Avenches. Le brigadier Epper a été nommé chef de l’état-major des Forces aériennes. En présence du commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée, et du commandant de corps Aldo C. Schellenberg, 26 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 commandant des Forces aériennes, Werner Epper a transmis le commandement à son successeur le brigadier Peter Soller. «Je me réjouis de revenir aux Forces aériennes, et donc au front», a déclaré le Grison, qui a servi ces quatre dernières années à l’état-major du chef de l’Armée et à l’état-major stratégique militaire. «Le cours des choses ne va pas changer brusquement sous mon commandement», a promis le pilote militaire à ses nouveaux subordonnés et collaborateurs. Rigueur, ouverture et loyauté Souhaitant plein succès dans ses nouvelles fonctions à son successeur, Werner Epper a tiré un bilan positif de ses années à la tête de la FOAP av 31, dont il a toutefois regretté «la situation précaire sur le plan du personnel», qui entraîne une surcharge importante de travail pour les collaborateurs. Le commandant de corps Aldo C. Schellenberg a dressé un portrait élogieux du brigadier Epper, louant sa rigueur, son ouverture, son engagement et sa loyauté. Il a évoqué la première rencontre, à Dübendorf en 1983, entre l’officier des sports Epper et l’aspirant officier Schellenberg, dont les prestations sportives n’étaient, de l’aveu même de l’intéressé, guère impressionnantes à l’époque. En guise de remerciement pour le bilan positif du commandant sortant Epper, FOAP av 31 Photos: sdt Luzius Wespe Le commandant de corps André Blattmann, chef de l’Armée, prononçant son allocution devant quelque 280 officiers et invités. Le brigadier sortant Werner Epper remet l’étendard au commandant de corps Aldo C. Schellenberg. Aldo Schellenberg lui a remis une hélice symbolisant son «acharnement au travail». Les changements à la FOAP av 31 ne concernent pas que le commandement. D’autres mutations importantes ont eu lieu: l’ancien chef de l’état-major, le colonel EMG Simone Rossi, a repris du colonel EMG Silvano Barilli le commandement de l’ESO/ER av 81. Quant à l’école de pilotes, elle se voit aussi dotée d’un nouveau chef en la personne du colonel EMG Markus Thoeni qui remplace son commandant de longue date, le colonel Thierry Goetschmann, qui prend sa retraite. D’autres départs sont aussi à signaler: le colonel EMG Othmar Flückiger (commandant du Le nouveau commandant, le brigadier Peter Soller, reçoit l’étendard du commandant de corps Aldo C. Schellenberg. commandement drones 84), le colonel EMG Silvano Barilli (commandant ESO/ER av 81), le colonel Stéphane Rapaz (commandant du perfectionnement à l’école de pilotes), le lieutenant-colonel Fredy Ramseier (chef-instructeur de vol PC-7), le lieutenant-colonel EMG Clément Leu (S 3/7), le major Moritz Gasser (commandant de l’escadrille d’instruction au vol aux instruments 14), l’adjudant sof Walter Truckenbrod, les adjudants d’étatmajor Pierre Roggo et Eric Bonny. La Suisse, un avion sans pilote? Conférencier invité au rapport de fin d’année, Raymond Lorétan, président SRG SSR, a centré son discours sur la question de savoir s’il y avait un pilote dans l’avion «Suisse». Revenant sur divers événements pénibles comme l’affaire des fonds juifs dans les années 1990, la débâcle de Swissair ou le différend fiscal avec les Etats-Unis, Raymond Lorétan a regretté le manque chronique de direction stratégique qui semble affecter la Suisse. Il a également souligné la difficulté de réaliser des réformes institutionnelles, en citant notamment le renforcement du pouvoir présidentiel. «Notre pays doit continuer à avoir pour ambition de faire mieux que les autres», a conclu l’orateur face à son public d’officiers et de politiciens. ■ armée.ch Forces aériennes 1 / 14 27 FOAP DCA 33 Engagement lors du WEF Un engagement réel ! Le président iranien Rohani prononce un discours très remarqué au centre des congrès de Davos. Le premier ministre israélien Netanyahou expose ensuite sa vision des choses. Le public présent inclut des représentants de l’élite politique, économique et culturelle mondiale. A quelques kilomètres de là, les membres de la Formation d’application de la défense contre avions 33 sont engagés pour assurer la sécurité du Forum économique mondial (WEF). Cap Patrick Semadeni et of spéc Andy Abächerli, groupe de communication FOAP DCA 33 Les manifestations telles que le WEF exigent des mesures de sécurité des plus rigoureuses. La Formation d’application de la défense contre avions 33 (FOAP DCA 33) y contribue de manière importante. Elle fournit des indications à la centrale d’engagement de la défense aérienne concernant la situation aérienne au moyen de quatre appareils de conduite de tir et est à même d’assurer la défense contre avions en cas de menaces aériennes grâce à deux pièces d’artillerie. Au total, 825 membres de la formation d’application sont engagés, «ce qui fait de nous le plus grand détachement engagé au WEF», fait observer le colonel René Meier, qui commande le groupe de combat 33 et donc les formations engagées au WEF. La sécurité doit être assurée 24 heures sur 24 durant dix jours: une tâche exigeante sur les plans Une position DCA dans le secteur de Davos. 28 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 mental et psychique, selon le colonel Meier. L’engagement simultané de la formation d’application à la Conférence sur la Syrie a aussi constitué un défi particulier. Un engagement réel Les visages des membres de la formation d’application nous rappellent rapidement qu’il s’agit d’un engagement réel. Malgré le froid et la disponibilité 24 heures sur 24, la troupe est très motivée et concentrée, ce dont se réjouit le premier-lieutenant Marco Keller, commandant de l’unité de feu. Le premierlieutenant Reto Graf, chef de l’engagement au sein de la batterie de défense contre avions moyenne 45/2 (bttr DCA m 45/2), en arrive à la même conclusion: «Je n’ai jamais vu une troupe aussi motivée». François Brunner, le commandant de batterie, rappelle toutefois qu’à l’approche de la fin de l’engagement, il faut veiller à ce que la routine ne s’installe pas et que la concentration ne baisse pas. «Nous ne devons pas sombrer dans la routine. La fin du WEF est le début du prochain WEF», ajoute le colonel Meier. Jusqu’à présent, l’engagement a pu être effectué sans incident notable. «Les systèmes fonctionnent. Cette année, le WEF est calme. Pour moi, l’important est que tout le monde rentre de l’engagement en bonne santé», se réjouit le colonel Meier. Le lieutenant-colonel EMG Yves Fournier, commandant du groupe de défense contre avions moyenne 45 (gr DCA m 45), pense également que l’atmosphère du service a été calme, ordonnée et détendue. Sans soutien, cela ne fonctionnerait pas Un engagement aussi complexe requiert le soutien de tiers. Par exemple, les troupes du génie ont dressé les tentes chauffées et participé à leur démontage. Des chefs de section de sûreté sont disponibles pour sécuriser les positions. «Ruag et la Base logistique de l’armée nous ont apporté une aide précieuse. FOAP DCA 33 Cela nous a permis de fournir la qualité requise. Les interfaces avec ces partenaires ainsi qu’avec la formation d’engagement au sol doivent fonctionner. Les partenariats avec toutes les parties impliquées sont primordiaux dans ce type d’engagements», précise le colonel Meier. Il souligne en outre que la collaboration entre l’organisation professionnelle et la milice est importante et fonctionne à merveille. Héberger le détachement engagé n’était pas chose aisée. Si le camp DCA de S‑chanf a pu abriter une partie des militaires, d’autres emplacements plus proches des positions ont dû être trouvés. Par exemple, la bttr DCA m 45/2 est logée sur trois sites différents. «Cela ne facilite pas la conduite», relève le commandant de batterie Brunner. Les membres de la formation d’application restent engagés douze heures d’affilée dans leur position, ce qui est difficile par ce froid. La qualité des logements est d’autant plus importante. Tous les emplacements ne sont pas égaux dans ce domaine. Les logements de Cunter proposent toutefois aussi des distractions: les hommes peuvent jouer au billard ou au baby-foot. «D’une durée de dix jours, l’engagement lors du WEF est long. Plus long que les exercices que nous effectuons normalement. Cela représente un défi particulier pour la logistique et le ravitaillement», souligne le colonel EMG Fournier. Et le brigadier Marcel Amstutz, commandant de la formation d’application, de rappeler que l’échelon arrière ne doit pas être oublié: «C’est l’échelon arrière qui assure la capacité à durer. Le front et l’échelon arrière revêtent la même importance». Le colonel Meier ajoute qu’en matière de logistique, «nous avons tiré beaucoup d’enseignements d’engagements passés, notamment dans les domaines de la subsistance et de la maintenance». Le brigadier Amstutz se réjouit de voir que l’amélioration est constante. Un bilan positif «L’engagement au WEF est passionnant. Nous avons prouvé que nous disposons Photos: of spéc Christophe Ruchonnet Défis logistiques Le capitaine François Brunner, commandant de la batterie de DC moyenne 45/2. d’une bonne capacité à durer», affirme le capitaine Christian Elsasser, chef de l’engagement au sein du gr DCA m 45, ce que confirme le capitaine Christoph Zollinger, officier de renseignement. Le capitaine Pascal Schmid, chef Support au sein du groupe, relève quant à lui qu’on sentait clairement qu’il s’agissait d’un engagement réel, ce qui a contribué à la bonne performance de la troupe engagée. Un coup d’œil à la vue d’ensemble du controlling permet de constater qu’il ne s’agit pas d’une évaluation subjective: presque tous les points sont verts. Les capteurs et les effecteurs utilisés ont également fonctionné de manière fiable. «Nous n’avons enregistré que quelques dérangements», explique l’adjudant sous-officier Pascal Schwab, responsable du poste de maintenance, qui est établi à Klosters, dans les locaux d’une centrale électrique, et est prêt à l’engagement 24 heures sur 24. «Je suis impressionné» «Je suis impressionné par votre savoir-faire», se réjouit le brigadier Amstutz en s’adressant aux responsables de l’engagement. Il en profite pour rappeler que la doctrine n’est pas un dogme et qu’il est possible d’adapter les bases et l’instruction au gré des expériences. ■ armée.ch Forces aériennes 1 / 14 29 FOAP DCA 33 Journée portes ouvertes à Gluringen Photo: FOAP DCA 33 Tirs de canons dans la nuit Les canons de 35 mm tirent dans le ciel nocturne d’Obergoms. Mi-novembre. Au plus profond de l’hiver. Importantes chutes de neige sur la place de tir de la défense contre avions à Gluringen. Mauvaise visibilité. Malgré cela, une palette d’invités triés sur le volet a pu découvrir le travail du groupe de défense contre avions moyenne 32 sur invitation du commandant SP trp DCA combinée. Point d’orgue de la manifestation: le tir de nuit. Capitaine Patrick Semadeni, groupe de communication FOAP DCA 33 «En coulisses, beaucoup de personnes dans l’armée et l’administration travaillent pour nous. Sans leur soutien, nous ne pourrions pas organiser nos cours de perfectionne- 30 armée.ch Forces aériennes 1 / 14 ment», explique le lieutenant-colonel Yves D. Reber, remplaçant du commandant au sein du commandement SP trp DCA combinée. Les portes ouvertes avaient pour but de remercier ces personnes et de leur offrir un aperçu du travail de la troupe. Les participants ont beaucoup apprécié cette manifestation. «Il est très intéressant de découvrir le travail de la formation d’application d’à côté», se réjouit le colonel EMG Felix Keller, remplaçant du commandant de la Formation d’application d’aide au commandement 30. Il identifie aussi des interfaces: «Les membres de la Formation d’application de la défense contre avions 33 FOAP DCA 33 (FOAP DCA 33) qui travaillent avec le réseau intégré de télécommunications militaires sont formés par nos soins». Absent pour des raisons de santé, le colonel René Meier, commandant SP trp DCA combinée, a toutefois souhaité la bienvenue aux personnes présentes par l’intermédiaire d’un message vidéo. Un travail d’équipe impressionnant Les participants étaient impressionnés par le travail d’équipe sur les simulateurs de l’appareil de conduite de tir et de la pièce d’artillerie. Les gestes étaient bien rodés, et les instructions étaient très concises. «C’était très impressionnant de pouvoir rencontrer une troupe travaillant calmement dans des conditions très hivernales, observer certains de ses membres durant l’instruction et le travail sur les simulateurs et, ensuite, regarder travailler la troupe dehors dans la nuit», résume le brigadier Germaine Seewer, chef du Personnel de l’armée. Le colonel Antoine Jacquod, commandant de la Base aérienne de Sion, était aussi enchanté par le travail effectué sur les simulateurs: «Le travail est évalué, ce qui permet à l’utilisateur de savoir où il en est et ce qu’il doit encore améliorer». Une amélioration significative par rapport à la situation actuelle. Le tir de nuit Ce jour-là, il fut rapidement clair que la météo et la mauvaise visibilité ne permettraient pas de procéder à un service de tir normal avec des avions. On a donc opté pour un exercice de tir fictif. Toute la journée, les membres du groupe de défense contre avions moyenne 32 (gr DCA m 32) ont bravé le froid et d’importantes chutes de neige afin de pouvoir tirer l’après-midi et en soirée. Leur concentration et leur expérience étaient palpables. Le lieutenant-colonel Charles Sieber, commandant du groupe, ne s’en est pas caché: «Nous allons tout donner afin que le tir de nuit puisse avoir lieu». Cela a parfaitement fonctionné et a suscité l’enthousiasme des participants. Pour le gr DCA m 32, 536 militaires, dont 230 italophones venant du Tessin, étaient engagés ce jour-là: il s’agit d’un groupe bilingue. Outre le commandement de la DCA combinée, le lieutenant-colonel Reber a également présenté le gr DCA m 32 de manière plus détaillée. Après le tir de nuit, il a conclu la manifestation par un aperçu des engagements exécutés par la défense contre avions, notamment lors du Forum économique mondial et de l’Euro 08. Journées portes ouvertes «Les invités se sont montrés très intéressés. Malgré des conditions météorologiques défavorables, ils ont accepté d’accomplir le long trajet jusqu’à Obergoms», se réjouit le lieutenant-colonel Reber. «Nous voulons continuer d’organiser de telles manifestations. Elles permettent de mieux se comprendre et de renforcer la confiance mutuelle». Sans oublier que ce genre d’événements offre à la troupe l’occasion de démontrer ses compétences, exercice dont le gr DCA m 32 s’est acquitté avec brio, pour la plus grande joie du brigadier Amstutz. ■ Dans son discours de bienvenue, le brigadier Marcel Amstutz, commandant de la FOAP DCA 33, a souligné la nécessité de se doter d’une nouvelle défense sol-air (DSA). Les systèmes actuels présentent des défauts en matière de rayon d’action, d’interconnexion et d’efficacité des armes. Il n’est plus possible d’augmenter leur valeur combative: la fin de leur cycle de vie approche. Il faut donc les remplacer. «Je suis heureux que le projet DSA 2020 a été lancé en été dernier. L’objectif est de terminer la mise en œuvre d’ici 2025. Ensuite, nous devrions disposer d’une DSA capable d’opérer tant entre 30 et 50 km qu’à moins de 10 km», explique le brigadier Amstutz. Photo: four Sebastian Derungs Nouvelle défense sol-air Le tir de nuit est toujours un spectacle éblouissant. armée.ch Forces aériennes 1 / 14 31 Manifestations Agenda 27.6. 100 Jahre Wiege der LuftfahrtDübendorf Avec le PC-7 TEAM, le Super Puma Display et les parachutistes www.luftwaffe.ch 5.7. Fête fédérale des yodleursDavos Avec la Patrouille Suisse www.jodlerfest-davos.ch 5.7. Wake + JamMorat Avec le PC-7 TEAM et le Super Puma Display Team www.wakeandjam.ch 5.7. FlüügerchilbiBeromünster Avec le PC-7 TEAM et le Super Puma Display Team www.flubag.ch 19.7. 50 ans du téléphérique KronbergJakobsbad Avec le Super Puma Display Team www.kronberg.ch 27.7. Finale du Crédit Agricole Suisse OpenGstaad Avec le PC-7 TEAM www.creditagricolesuisseopengstaad.ch 1.8. 75 ans Pilatus AircraftBuochs Avec le PC-7 TEAM www.pilatus-aircraft.com 9.8. Festival du Film des Diablerets Avec le Super Puma Display Team www.fifad.ch Les Diablerets 16.8. SeenachtsfestLachen Avec la Patrouille Suisse www.seenachtsfestlachen.ch 23.8. Sonchaux Acro ShowVilleneuve Avec le PC-7 TEAM www.acroshow.ch 30.8. – 7.9. AIR14Payerne Avec tous le moyens des FA et exposition de l’armée www.air14.ch 11.10. Air Days au Musée des transportsLucerne Avec le Super Puma Display Team et les parachutistes www.verkehrshaus.ch 11.10. 50 ans de la base d’hélicoptèreAlpnach Avec le Super Puma Display Team et les parachutistes www.luftwaffe.ch Cet agenda n’est pas exhaustif. Vous trouverez en permanence des informations complètes et complémentaires ci-après : – concernant les démonstrations aériennes des Forces aériennes suisse : www.armee.ch/airshows – concernant les représentations de la musique militaire: www.militaermusik.ch 32 armée.ch Forces aériennes 1 / 14
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