La situation actuelle de l`industrie suisse de la scierie

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La situation actuelle de l`industrie suisse de la scierie
Le texte prononcé fait foi
Congrès annuel Industrie du bois Suisse, 14.11.08 à Konolfingen
Exposé de Jean-François Rime, Président Industrie du bois Suisse
La situation actuelle de l’industrie suisse de la scierie
Crise financière
Même si on a déjà beaucoup écrit sur la crise financière, il me paraît utile d’y revenir
quelques instants. A-t’on atteint le bout du tunnel ? Tout le monde l’espère, mais ça
n’est de loin pas certain.
Les excès du système s’appellent gestion à court terme, rendements exagérés, cupidité
des managers et j’en passe.
Les systèmes financiers n’étaient tous gérés par des économistes ou des banquiers, mais
par des mathématiciens, des physiciens qui ont construit des véhicules d’investissement
auxquels aucun homme normal ne comprend rien.
Les conséquences de cette catastrophe ont pour nom :
− faillite des banques, principalement aux USA
− perte de confiance dans le système financier
− perte énorme pour les fonds de pension
− crise de l’économe réelle
− chômage en augmentation.
Nous les scieurs sommes déjà touchés par la crise de l’immobilier américain depuis au
moins 24 mois. Plusieurs collègues étrangers ont tout misé sur ce marché, il s’agissait
d’une véritable ruée vers l’or. Ceux qui comme moi se permettaient d’avoir des doutes
n’étaient pas pris au sérieux, pour ne pas dire plus.
A mi-septembre notre ministre de l’économie affirmait encore dans la presse qu’il n’y
avait aucun signe de crise pour notre pays.
Comme toujours dans cette situation, la gauche exige l’intervention de l’Etat par :
− des réglementations supplémentaires
− un ou des plans de relance
− de nouveaux impôts sur les successions, les gains en capital, etc.
− le renforcement du service public.
Comme libéral, je sais que l’Etat est impuissant face à une crise de ce genre.
L’Etat peut intervenir sur les conditions cadres, en réduisant la fiscalité, en évitant des
prélèvements supplémentaires sur les salaires, les taxes et les réglementations en tout
genre. Il pourrait à la limite anticiper des investissements prévus dans le domaine des
infrastructures. Le pire pour la Suisse serait de retomber dans les travers des années
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1990 à 2003 durant les quelles la dette a passé de 90 à 130 milliard et les prélèvements
publics ont augmenté de plus de 10 points.
Si je reviens aux problèmes de l’Industrie de la scierie, mon principal souci vient de
l’évolution du cours du franc Suisse face à l’Euro ces dernières semaines. En passant très
rapidement de Fr. 1.65 à 1.45 et depuis quelques jours à Fr. 1.50, il rend les exportations très difficiles et facilite la vie de nos concurrents étrangers sur le marché Suisse.
Il faut espérer que la dernière baisse des taux directeurs par la BNS aura quelques effets.
Un retour rapide à Fr. 1.60 me paraît improbable.
Libéralisation du marché de l’électricité
Pour faire la liaison entre l’économie et les problèmes spécifiques de notre branche,
j’aimerais aborder le problème du prix de l’électricité.
On nous avait promis une libéralisation du marché comme elle a été faite dans l’Union
Européenne. Cela aurait dû amener des baisses de prix. En réalité, l’évolution a été différente pour les raisons suivantes :
1. On n’a libéralisé que le prix de l’énergie. Les coûts du transport et de la distribution restent administrés.
2. L’ordonnance fixe les méthodes de calcul des coûts pour les clients captifs, ce qui
permet aux producteurs et aux distributeurs de réévaluer leurs installations et de
les amortir une deuxième fois.
3. Le marché de tous les agents énergétiques a fortement évolué ces dernières années. Cela a forcément une répercussion sur l’électricité.
En conclusion, aucune entreprise ne pourra entrer sur le marché libre, les prix y étant
plus élevés que pour les clients captifs. Pour de nombreuses branches industrielles et
aussi pour les scieries, les hausses prévues s’échelonnent entre 20 et 50 %, ce que vous
conviendrez avec moi est difficilement supportable dans le contexte économique actuel.
Il reste à espérer que les différents groupes de travail mis en place par le Conseiller fédéral M. Leuenberger ainsi que l’intervention du Parlement permettront de modérer un
peu les hausses annoncées.
En plus de l’industrie de la scierie, c’est surtout l’industrie du papier et des produits dérivés du bois qui est également touchée. Des prix élevés de l’énergie étaient entre autres
aussi défavorables au site de Borregaard à Luterbach, qui a été fermé entre-temps.
Marché du bois
Comme déjà mentionné, la crise hypothécaire des Etats-Unis a eu rapidement des effets
sur l’industrie du bois européenne ; la crise financière pourrait maintenant aussi entraîner le recul d’autres marchés extérieurs à l’Europe, de sorte qu’il faut réduire nettement
la production pendant quelques mois. Tous les premiers rangs de l’industrie européenne
ont réduit leur production. Klausner, qui est devenu numéro 2 à une vitesse monstrueuse, a quasiment risqué l’assainissement. Il est actuellement « suivi » par un conseiller en entreprise et fait 6 mois de pause sur un de ses sites. Des bruits circulent sur autre
joueur de top niveau, et les Scandinaves retirent définitivement du marché bon nombre
de capacités. A côté de l’éclatement dramatique de la bulle immobilière aux US, on
n’ose presque pas le dire… mais il semble que nous ayons bel et bien aussi des « phé283-f_Referat NR Rime.doc
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nomènes de bulle » dans l’industrie du bois européenne, qui vont maintenant être corrigés.
Le marché suisse s’est bien déroulé cette année, mais avec une restriction : la consommation de bois par habitant n’a quasiment pas augmenté malgré le succès du bois dans
la construction. D’après nos chiffres, l’augmentation de la production des scieurs suisses
part entièrement à l’exportation. Nous comptons sur d’autres stimulations pour la construction bois dans la perspective d’une société à 2000 watt, mais tout d’abord sur un
programme d’assainissement des bâtiments. Nos transformateurs de bois ont de très
bonnes solutions à offrir dans les deux cas.
De janvier à septembre, nous avons donné une nouvelle orientation au commerce extérieur :
1. Les exportations de sciages bruts résineux ont augmenté de 58% par rapport à
2007 et de 116% par rapport à 2006. Donc une nette hausse des exportations
malgré des prix à la baisse, et malgré des problèmes d’écoulement qui durent
depuis longtemps au niveau mondial.
2. Progression de la réorientation des exportations de grumes vers les scieries suisses : on a exporté 26% de moins par rapport aux trois premiers trimestres 2007,
et même 42% de moins par rapport à 2006. L’approvisionnement est déjà complété par des importations de grumes à la hausse (plus de 100'000 m3). Le cliché
du pays en voie de développement qui exporte sa matière première est tout aussi
dépassé que le reproche selon lequel les scieurs suisses payeraient leur matière
première moins cher que leurs concurrents étrangers. (Les chiffres cités n’ont rien
à voir avec le récent effondrement de l’Euro).
Si la situation du marché avait été meilleure, la production et l’exportation auraient pu
se développer encore plus fort, à condition que la récolte de bois ait suivi. Cependant,
certains collègues n’ont pas seulement réduit leur production en raison du marasme des
ventes, mais aussi à cause du manque de matière première. Mais le recul de notre production devrait globalement se situer encore en dessous de la moyenne de l’OES de 9%.
Le cours de l’Euro a tout de même fortement entravé notre capacité concurrentielle, de
sorte que de sévères mesures d’arrêt et de réduction de la production pourraient bientôt
suivre. Les investissements réalisés et annoncés confirment toutefois la tendance générale à la hausse de la production des scieries suisses.
La hausse de la production génère aussi davantage de sous-produits, et leur valorisation
attire toujours plus de collègues producteurs dans la voie des processus énergétiques et
de chaleur à distance, en partie aussi dans la production d’électricité et de pellets (ces
options nous ont aussi permis d’éviter d’être trop touchés par la fermeture de l’usine de
cellulose Borregaard, qui était un client important pour les plaquettes et les couenneaux/délignures).
Quant aux centrales de production d’énergie à base de biomasse, la solution de
l’utilisation de la chaleur en été est un fardeau, et les tarifs de rachat du courant injecté
ne sont pas très attractifs par rapport aux (nouveaux) prix du marché : alimenter pour 15
centimes et acheter sur le réseau pour 5 centimes – ces rêves tyroliens ne sont pas possibles chez nous.
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L’économie forestière ne saisit pas (encore) sa chance
Nos capacités de transformation augmentent plus vite que la récolte du bois. Ceux qui
disaient il y a seulement quelques mois que 2 autres grandes scieries pouvaient encore
être approvisionnées sur le Plateau suisse en plus de Domat/Ems voient la chose autrement aujourd’hui. Même les prix du bois à la hausse n’ont pas réussi à animer la récolte
de notre principal assortiment l’épicéa/sapin. Les propriétaires forestiers suisses ne réagissent pas comme on le souhaiterait face à la forte demande et aux signaux de prix.
On ne fait pas encore suffisamment usage de l’opportunité d’améliorer enfin le rajeunissement des forêts. Toutefois, cette opportunité a visiblement aussi des limites plus restreintes qu’on ne nous l’a dit pendant longtemps. L’OFEV dit que l’exploitation orientée
sur la croissance n’apporte pas plus de 3,5 mio m3 de grumes résineuses sur le marché –
autant que ce qu’on exploite déjà actuellement. Les importantes réserves supplémentaires se cachent dans les bois sur pied, dont la diminution a déjà commencé ici et là, mais
pas dans une large mesure. Maintenant, les politiciens du CO2 menacent aussi de dresser un obstacle supplémentaire devant nous en considérant que la diminution des réserves serait une source de CO2. Là, nous devons gagner de la marge de manœuvre pour
que nous ne soyons pas pénalisés en ayant pour objectif des réserves « eurocompatibles ».
Nous voudrions que les potentiels existant dans la forêt privée, dans les Pré-Alpes et
dans la région des Alpes, ainsi d’une façon générale dans les réserves sur pied soient
localisés et que leur exploitation soit rendue possible. Pour cela, il faut pouvoir envisager
sans tabou des mesures pour créer des dessertes forestières, des exploitations plus intensives et des coupes d’été. La Confédération et les cantons doivent aider à faire
connaître l’utilité de l’exploitation et moins parler de réserves. L’exploitation du bois a de
très nombreux arguments à tirer du climat politique, de la société 2000 watt, du stockage du CO2 et des énergies renouvelables – et en plus, elle créée aussi des places de
travail décentralisées.
Les propriétaires forestiers souhaiteraient davantage d’investissements dans les capacités
des scieries – ils ressentent déjà que nous avons réagi. A part pour les feuillus, qui ne
totalisent que 5% de notre production mais qui sont bien plus fortement représentés en
forêt. Pour les feuillus, il y a trop peu d’impulsions du consommateur final : étant donné
que les feuillus sont moins homogènes et plus durs que les épicéas/sapins, la transformation de la forêt à la scierie et jusqu’au polissage et au montage coûte plus cher, ce
qui les affaiblit par rapport aux produits de substitution très ressemblants tels que les
sols mélaminés et les stratifiés pour les revêtements de cuisine, les tables et d’autres
meubles. Les feuillus offrent une grande richesse de structure et de couleur. Mais les
revêtements ayant l’apparence du bois feuillu ne sont souvent qu’une couche collée sur
un mince panneau MDF, qui lui-même ne contient peut-être qu’un peu de sous-produits
feuillus.
Dans toute l’Europe, la consommation finale de feuillus est insatisfaisante. La tentative
intéressante de Pollmeier en Allemagne de débiter « l’assortiment en masse » feuillu – le
hêtre - dans de grandes usines et de le trier de nouveau avant de le vendre, devrait
maintenant souffrir de l’étouffoir USA. Les autres feuillus tels que le chêne, le frêne,
l’érable et le cerisier sont transformés dans des scieries plutôt petites en Europe et sont
« écrémés ». Ils sont exclusivement destinés à des marchés de niche, dont la consommation de bois n’atteint pas plusieurs milliers de mètres cube. Il ne faut pas se faire
d’illusions quant à l’avenir du développement des capacités feuillues.
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Réorganisation de l’association
Au printemps, nous avons décidé une réorganisation courageuse qui donne davantage
de poids aux grands cotisants lors des votations. Le changement structurel rapide que
connaît notre branche s’est répercuté jusque dans l’organisation de notre association.
Le plus grand profit possible pour les membres est la question centrale. La représentation des intérêts nécessite une association nationale efficiente. Une association qui
puisse intervenir de façon non bureaucratique et rapide afin de pouvoir profiter des personnalités de tout premier ordre qui viennent du cercle de ses membres et qui se mettent à sa disposition – y compris avec leur réseau de relations, leur statut politique et
leur rayonnement d’entrepreneur. Notre Comité et l’Administration centrale sont motivés à réussir la mise en place de la réorganisation.
En matière de cohésion et de marché local, des groupements régionaux conservent aussi
un rôle important ici et là.
En Allemagne, la nouvelle définition des intérêts communs de tous les scieurs a échoué :
depuis quelques jours à peine, il y a dorénavant deux associations nationales outre la
« Baden-Württemberger Verband ». Le plus grand producteur européen de sciages résineux n’a donc pas de ligne claire.
Grâce à notre réorganisation et à une orientation vers des prestations modernes, nous
sommes plus attractifs pour les branches apparentées liées aux processus d’amélioration
du bois, tels que les imprégnateurs, les raboteurs, les emballeurs, etc. Nous pouvons
couvrir leurs intérêts professionnels particuliers sous la nouvelle appellation de « groupe
spécialisé ».
Activités de l’association
Côté formation professionnelle, nous avons deux grands thèmes:
− Depuis le mois d’août, nos apprentis sont formés d’après la nouvelle ordonnance
scieuse/scieur industrie du bois avec CFC – et dans une année, l’enseignement ne
devrait plus se faire par journées, mais par semaines en blocs. On définira d’ici la
fin de l’année si tous les apprentis seront regroupés de façon centrale à Lyss, ou
s’ils seront répartis sur deux sites différents selon la langue (Moutier et Lenzburg).
− En collaboration avec Construction bois Suisse et la FRM, nous sommes actuellement en train de préparer une nouvelle formation avec attestation, comportant
un tronc commun entre les professions.
En matière de certification, nous avons de l’ancien et du nouveau :
− Parmi les 100 scieries certifiées FSC et PEFC, les premières entreprises sont déjà
certifiées depuis 5 ans et ont pris une décision pour ou contre la prolongation.
Une nouveauté : le Certificat d’origine bois suisse a pris la succession du Q-Swiss
Quality-Label. Nous espérons ainsi satisfaire les exigences que la Confédération
doit définir, étant donné que nous avons imposé politiquement le devoir de déclarer la provenance. Notre motivation : nous ne voulons rien avoir à faire avec
les débats sur les coupes de bois illégales.
− Le devoir de respecter le marquage CE dans l’économie du bois vient d’Europe.
Le marquage CE fait partie de notre quotidien depuis longtemps : sur les machi283-f_Referat NR Rime.doc
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nes, les jouets, etc.
Nous avons créé un groupe pilote avec 6 entreprises intéressées et ces dernières
ont obtenu le marquage il y a quelques jours.
Dans les transports de bois, nous suivons avec attention chaque détail et essayons
d’influencer les choses : voici quelques mots-clés tels que classes EURO, remboursements pour le bois, fixation du chargement, transports par le rail, etc.
Dans une branche où la fréquence des accidents est similaire à celle du bâtiment, nous
essayons d’éviter des souffrances - et aussi des arrêts de production - grâce à notre solution de branche pour la sécurité au travail. Sur le plan politique, nous nous engageons
pour un allégement des primes d’assurance accidents
Quant à la charge administrative des PME, nous mettons à profit notre présence au
sein du Comité de l’Union suisse des arts et métiers, plus forte que jamais : Sylvia Flückiger, Ruedi Lustenberger et moi. Nous trois et nos collègues Binder et von Siebenthal de
l’économie forestière, sommes bien représentés au sein de commissions importantes du
Conseil national. Au Conseil des Etats, le Président de Lignum Hans Hess est le bastion
du bois.
En politique sectorielle, la politique d’exploitation des ressources est la grande priorité
de l’OFEV. Pour nous, l’avenir de l’approvisionnement de notre branche est un thème
central. Si les fibres de bois sont également utilisées comme matière première pour la
chimie et les carburants, même un grand potentiel ne pourra pas satisfaire tous les besoins. C’est pourquoi nous avons soulevé des questions assez tôt à propos des plantations de biomasse et échangeons des idées à ce sujet avec l’agriculture.
Pour les membres, nous offrons aussi des services d’économie d’entreprise et donnons
des renseignements sur le droit du travail. Point de vue salaires, nous ne pouvons encore rien affirmer pour 2009. Mardi, les syndicats ont exigé de rallonger le plein renchérissement (2,6) d’un pourcent supplémentaire réel, sur quoi nous avons interrompu les
négociations jusqu’au 15.1.09. Nous ne pouvons pas nous contenter de considérer
l’adaptation des salaires mathématiquement et de façon rétroactive, alors que les perspectives d’avenir sont plutôt troubles et que de nombreux effets ne sont pas encore prévisibles. En janvier, nous en saurons bien plus sur les conséquences des variations des
cours de la bourse. Mais avant, nous devons encore rejeter l’initiative sur l’AVS.
Côté information, nous continuons à rédiger le bulletin Actualité bois interne qui paraît
régulièrement. Face à l’extérieur, nous souhaitons aussi transmettre des informations à
intervalles plus courts et c’est la raison pour laquelle nous avons actualisé notre site web
– que nous avons mis en ligne aujourd’hui. Une nouveauté : nous offrons dorénavant
aussi une zone protégée pour les membres.
Ce tour d’horizon vous montre qu’à Berne, on ne fait pas seulement de la politique,
mais on travaille aussi…
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Notre situation économique et financière actuelle est nouvelle et inhabituelle. Elle éveille
en nous le doute et l’ambivalence. Je ne peux pas vous dire que l’industrie du bois se
trouve face à un avenir radieux, alors qu’en ce moment, vous devez vous attendre à une
année 2009 très difficile. Le grand axe de la tendance est effectivement orienté à la
hausse. Le Président de l’OES Alfred Jechart va nous en parler un peu, en nous précisant
le moment et l’endroit du monde où apparaîtront les prochains signes d’amélioration.
Merci de votre attention.
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