NSEMBLE - CARSAT Nord Picardie
Transcription
NSEMBLE - CARSAT Nord Picardie
E NTREPRENDR Mars 2013 NSEMBL La santé au travail en Nord-Picardie La santé au travail dans le Nord - Pas-de-Calais ATLAS RÉGIONAL ACTUALISATION 2012 ACTUALITÉS Actualisation 2012 des atlas santé au travail Direccte Nord - Pas-de-Calais ATLAS ST 2012 BAT.indd 1 06/12/12 14:41 WEB DOSSIER OFFRE DE SERVICES Aide à domicile ACTIONS EN RÉGIONS Le modèle Pocheco : l'avenir au présent Nano, comment agir ? N° 66 EDITORIAL Olivier Suzanne, Directeur de la santé au travail, des risques professionnels et de l’accompagnement social Printemps et TPE La prévention du risque a-t-elle prise sur la Très Petite Entreprise ? Et à quelles conditions ? On en connaît les obstacles. La « solitude » du dirigeant de PME-TPE qui mène de front son commerce, son activité tout en gardant un œil sur ses finances n’en est pas le moindre. Cependant, l’investissement, même modeste, dans la santé au travail et la sécurité peut rapporter gros : en termes financier mais aussi en relations humaines, à travers un ressenti positif du ou des salariés. Les institutions (Sécurité sociale, Médecine du travail,…) peuvent vous aider mais c’est avant tout L A R E V U E D E L A C A R S AT N O R D - P I C A R D I E SOMMAIRE n° 66 - mars 2013 WEB DOSSIER ................... 3 Nano, comment agir ? ACTUALITÉS ................. 4-5 Entre loup de mer et coup de feu : une oDUssée Aquabonus : c'est le bon moment pour changer d'air ! Le modèle Pocheco : l'avenir au présent Chiffre clé Actualisation 2012 des atlas santé au travail Le Forum EPI voyage bien Préventica de retour dans le Nord ! L'agenda au chef d’entreprise d’en prendre conscience… Voilà pourquoi Entreprendre Ensemble en 2013 est envoyé à toutes les entreprises de plus de 5 salariés du Nord / Pas-de-Calais et de la Picardie ! Dans ce numéro, nous vous proposons d’abord un web-dossier consacré aux Nanos. Deux articles mettent ensuite en lumière des bonnes pratiques de prévention en entreprise, consacrées cette fois au Document Unique et à une démarche globale alliant prévention, dévelop- ACTIONS EN RÉGIONS .................. 8-9 OFFRE DE SERVICES ................ 6-7 Risques pour les femmes enceintes, la Somme ne s'endort pas ! DES RÉPONSES À VOS QUESTIONS ..................... 10 INSTANCES ...................... 11 Orientations de la branche AT-MP La santé au travail en Nord-Picardie Directeur de la publication : Henri-Pierre Radondy Rédacteur en chef : André-Marie Loock Rédaction : Chantal Faour, François Haverland, Christophe François Conception : Département Communication Carsat Nord-Picardie Mise en page : Martine Lafosse-Lagneau Conception numérique : Jean-Marc Dhilly, Odile Haverbeque Imprimerie : Cache Tirage : 46.000 exemplaires N° de commission paritaire : 0913 M 06692 Dépôt légal : 2013/913 Crédit photos : Carsat, Thinkstock, 2 N° ISSN : 1262 0238 Abonnement : le n° : 3 €. 4 n° : 12 € Aide à domicile : prévenir les AT et améliorer le confort des personnes aidées. pement durable et responsabilité sociétale de l’entreprise. Nous parlons aussi aide à domicile, femmes enceintes au travail, Préventica et Aquabonus ! Ces termes ne vous sont pas familiers ! C’est donc le moment de passer à la page suivante… Pour plus d ’infos Vous êtes internaute ? Vous souhaitez tout savoir sur les services de la Carsat Nord-Picardie ? Venez nous rejoindre sur www.carsat-nordpicardie.fr. Vous y trouverez actualités, informations, offres de services, aides pour vous, entreprise et particulier. Vous souhaitez connaître les coordonnées de l'agent de terrain Assurance Maladie Risques Professionnels qui opère près de chez vous : écrivez à [email protected]. Assurer, évaluer, conseiller, former et informer, telles sont nos missions quotidiennes. Services aux entreprises, retraites ou santé : notre site répondra aux questions que vous vous posez. Besoin d'une recherche documentaire ? Adressez-vous au Bureau d'études et de documentation (accueil sur rendez-vous). Tél. : 03.20.05.60.28 - [email protected]. Besoin de documentation ? A l'adresse www.carsat-nordpicardie.fr/Entreprises/Risques professionnels/Publications et documentation à télécharger vous trouverez la documentation Carsat en matière de santé au travail. Vous avez besoin d'une brochure éditée par l'INRS ? Rendez-vous sur www.carsat-nordpicardie.fr/Entreprises/Risques professionnels/Demande de documentation. Un formulaire vous permet de faire une recherche sur l'ensemble du catalogue INRS et d'obtenir les brochures. 66 trimestre 2013 2 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er WEB DOSSIER A découvrir sur notre site Internet, le web dossier Nano, comment agir ? Les nanomatériaux font rêver / les nanomatériaux font peur ! De cette dualité naît une succession de termes qui s’appliquent à leurs effets et caractéristiques : révolutionnaires, méconnus, aux propriétés exceptionnelles, incontrôlables, innovants, dangereux… Il y a pourtant des règles simples à respecter afin de se mettre en situation de précaution et ainsi de ne pas passer du danger potentiel au risque. De quoi parle-t-on ? de même composition de taille plus - Transport (pneu, pot catalytique…). grande. Ainsi, les nanomatériaux maLes nanomatériaux manufacturés nufacturés sont à considérer comme Quels sont les dangers ? sont des matériaux dont une ou plude nouveaux agents chimiques. Les informations sur les effets sur la sieurs dimensions sont à l’échelle santé des nanomatériaux sont ennanométrique, c’est-à-dire comOù les trouve-t-on ? core très parcellaires. Cependant, des prise approximativement entre 1 et 100 nanomètres (nm). Ils sont pro- Les caractéristiques inédites des études expérimentales démontrent duits intentionnellement et destinés nanomatériaux permettent d’envi- que les matériaux de dimensions naà des usages industriels. sager de nouvelles perspectives in- nométriques présentent une toxicité Parmi les nanomatériaux, on dis- dustrielles et commerciales dans de plus grande et sont à l’origine d’effets inflammatoires plus importants que nombreux secteurs d’activité : tingue deux grandes familles : les objets de taille supérieure et de - les nano-objets qui possèdent une, - Agroalimentaire (emballage, mar- même nature chimique. deux ou trois dimensions externes à quage et traçabilité…) L’exposition aux nanomatériaux se l’échelle nanométrique. Ils peuvent - Chimie et Matériaux (peinture, revê- fait essentiellement par inhalation, se présenter sous forme de parti- tement de surface fonctionnel, céra- la pénétration transcutanée étant cules, de fibres ou de feuillets, actuellement à l’étude. miques, plastiques …) - les matériaux nanostructurés qui possèdent une structure interne ou de surface à l’échelle nanométrique, généralement des systèmes composites, des agglomérats et des agrégats de nano-objets. A l’échelle nanométrique, la matière peut présenter des propriétés particulières (physiques, chimiques, biologiques…), éventuellement différentes de celles des matériaux - Cosmétique (crème solaire, produits de maquillage…) - Electronique (processeurs…) - Energie (batterie, cellule photovoltaïque…) - Médecine, pharmacie, biologie (vectorisation de médicaments, imagerie médicale…) - Textile Dans ce Web Dossier, vous trouverez : • des explications complètes et accessibles, des éléments de langage permettant soit de découvrir, soit de resituer la problématique des nanomatériaux, • un point sur la réglementation en vigueur, ses limites et ses évolutions possibles, • un regard sur les moyens de protection et les précautions à prendre, • une bibliographie riche et variée regroupant les principales publications et des informations que vous pourrez utiliser dans votre démarche, et bien d’autres éléments pour réfléchir, agir, changer…n Rendez-vous sur www.carsat-nordpicardie.fr Retrouvez l'intégralité du dossier, des interviews, des chiffres et des vidéos sur notre site Internet, www.carsat-nordpicardie.fr/La Carsat/Les publications de la Carsat/Les Web-dossiers d'Entreprendre Ensemble ou par flash code 66 trimestre 2013 3 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er ACTUALITÉS c’est le bon moment pour changer d’air ! L’arrêté du 5 décembre 2012 interdit progressivement l’usage du perchloréthylène dans les pressings. Pour faire le choix d’une nouvelle technologie, l’Assurance Maladie - Risques Professionnels accompagne les pressings qui le souhaitent à passer à l’aquanettoyage. Vous êtes concerné par l’arrêté, vous pouvez bénéficier d’aquabonus. C’est une aide financière d’un montant forfaitaire de 40 % de l’investissement hors taxes (HT) plafonné à 12 500 € par combiné. Pour en bénéficier, vous devez : - acheter un combiné lavageséchage-finition comprenant les équipements suivants : d’abord le matériel de nettoyage à l’eau, assurant les fonctions de nettoyage et de séchage, utilisant des produits spécifiques ne contenant aucune substance CMR (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques), complété par un équipement de transfert de linge humide (chariot à fond mobile), un équipement pour faciliter la remise en forme et le repassage permettant de prévenir l’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) associés aux tâches de finition (mannequin, topper) ; - participer (un salarié ou le chef d’établissement) à une formation à l’aquanettoyage et à la prévention des risques professionnels mise au CHIFFRE CLÉ 2 C’est le nombre d’atlas régionaux de la santé au travail publiés en janvier, un pour chaque région couverte par la Carsat Nord-Picardie. On peut y adjoindre « 3 », le nombre d’études publiées en 2012 sous la ligne éditoriale « la santé au travail dans le Nord-Pas-de-Calais ». Mais l’atlas c’est aussi d’autres chiffres, d’autres constats, qui peuvent mettre en exergue des évolutions notables. Par exemple, entre 2004 et 2011, le taux de fréquence (nombre d’accidents du travail avec arrêt pour 1 000 000 d’heures travaillées) des AT dans le BTP est passé de 55,11 pour 1 million à 46,75 au niveau national, et de 50 à 47,4 en région Nord-Pas-de-Calais. Cela montre que, malgré une légère remontée globale en 2011 de l’indice de fréquence des AT, des secteurs d’activité de tradition industrielle, donc potentiellement plus accidentogènes, tels que le BTP, voient leur taux de fréquence continuer de baisser. Les efforts consacrés à la prévention ne doivent pas pour autant se relâcher. n point avec la Fédération française des pressings et blanchisserie (FFPB). Cette formation est finançable sous condition par OPCALIA. Aquabonus est réservée aux entreprises de moins de 50 salariés, cotisant au régime général et installées en France métropolitaine et dans les DOM dépendant des codes risques Cette offre est valable dans la limite suivants : 714AA, 930AA, 930BA. de 25 000 € par entreprise, soit 2 combinés et dans les limites de la Reportez-vous aux conditions dotation nationale annuelle réservée générales d’attribution dans à cette offre. les documents à télécharger sur www.carsat-nordpicardie.fr. n Contact : Cellule Incitations Financières, [email protected] Actualisation 2012 des atlas santé au travail Vous cherchez des informations précises et ciblées sur la santé au travail en région Nord-Pas-de-Calais et Picardie ? Les atlas régionaux de la santé au travail sont faits pour vous. Savoir pour mieux agir en santé et en sécurité La santé au travail au travail, la formule est ancienne mais elle dans le Nord - Pas-de-Calais est toujours d’actualité. Tant au niveau macroATLAS RÉGIONAL ACTUALISATION 2012 économique que micro-économique, le savoir réfère aux connaissances, aux diagnostics, aux expériences, aux enjeux, et l’agir en réfère en particulier aux décideurs, quel que soit leur niveau d’intervention. Et qui dit savoir, dit atlas ! Direccte Que contiennent-ils en ce début d’année 2013 ? D’abord le diagnostic régional, qui s’appuie sur la synthèse et l’analyse de données de l’INSEE, de l’Assurance Maladie et de la MSA en 2011. Ces données permettent une comparaison France/région. Les données des années antérieures sont rappelées afin de mieux percevoir les tendances longues. Mais l’atlas, côté Nord-Pas-de-Calais, c’est aussi une mise en avant des constats des équipes de santé au travail, qui s’appuient sur des enquêtes renseignées par des médecins du travail ou leurs équipes. Côté Picardie, vous pourrez trouver des zooms thématiques sur des actions spécifiques (diagnostic pénibilité et amiante). n Nord - Pas-de-Calais ATLAS ST 2012 BAT.indd 1 Retrouvez en téléchargement sur www.carsat-nordpicardie.fr les actualisations 2012 des atlas de la santé au travail, et les études précitées. Contact : André-Marie Loock, sous-directeur santé travail, [email protected] 66 trimestre 2013 4 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er 06/12/12 14:41 Le Forum EPI voyage bien L’A G E N D A Parce que les mesures de protection collective ne sont pas toujours suffisantes, le salarié doit être également protégé de manière individuelle. L’offre d’Equipements de Protection Individuelle (EPI) est pléthorique mais le choix est obligatoirement fonction des besoins du poste et des risques évalués, sous peine de n’être qu’un élément de costume inutile et encombrant. Avant de poser ses valises à Courrières (l’événement aura eu lieu quand vous lirez ces lignes), le Forum EPI faisait étape à Amiens. Pénibilité : facteurs de risques La Carsat Nord-Picardie organise avec succès les forums EPI depuis 2010 et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : en effet le concept séduit et le public est au rendez-vous. Près de 200 personnes sont venues s’informer et se former lors de cette journée. L’idée est de proposer une offre de proximité en direction de petits établissements qui ne se déplaceraient pas vers des événements de type salon comme Préventica sur la métropole lilloise. La formule a tout d’abord été appliquée sur le littoral, à LoonPlage, et a été transposée à Amiens le 29 novembre dernier, accueillie par l’ESIEE Amiens. Le forum est organisé à la manière d’un petit salon professionnel, en deux parties. La première est consacrée aux exposants : on y trouve casques, lunettes, gants, bouchons antibruit, harnais, masques, vêtements de travail et c’est l’occasion, pour la plupart des visiteurs, de faire un point en compagnie des professionnels sur l’équipement des salariés de PROCHAINS RENDEZ-VOUS DE LA PRÉVENTION leur entreprise et de découvrir les innovations, qu’elles suivent une modification réglementaire ou tout simplement les avancées technologiques. La seconde partie est organisée en partenariat avec l’INRS et l’OPPBTP : quatre conférences sont présentées sur des sujets en rapport avec les risques qui occasionnent le besoin d’équipements spécifiques. Protection respiratoire, bruit, vibrations, chutes de hauteur rythment cette journée par des interventions particulièrement suivies. On se voit au prochain ? n Préventica de retour dans le Nord ! Le Congrès/Salon national Préventica dédié à la santé au travail et la sécurité des entreprises pose ses valises pour la 3ème fois à Lille, en mai 2013. Préventica, c’est quoi ? Plus de 150 conférences, 300 exposants et un seul mot d’ordre : la prévention. Vous étiez à Préventica 2010 et vous vous demandez : « mais pourquoi y (re)venir ? ». Plusieurs raisons, et non des moindres : l’Assurance-Maladie Risques Professionnels et l’INRS vous préparent des conférences sur les sujets d’actualité en termes de prévention des risques professionnels. Au programme : pénibilité, au travers de quatre ateliers portant sur les facteurs de pénibilité (bruit, vibration, agents chimiques dangereux, etc.), Risques Psychosociaux (RPS), avec la présentation d’une démarche de prévention durable en entreprise, maintenance en conformité des machines, nouvelle habilitation électrique, et ce n’est qu’un avant goût. Certaines conférences seront animées en compagnie des autres acteurs de la santé au travail en région : la Direccte, l’OPPBTP, les services de santé au travail, l’ARACT, et bien d’autres, qui seront eux aussi présents sur le salon. Fort de plus de 15 ans d’existence et d’une reconnaissance de la part des experts de la profession, ce congrès/salon fait le tour des régions de France pour apporter des réponses aux acteurs locaux. Pendant 3 jours, les réflexions nationales de la profession se délocalisent en régions. L’occasion pour les acteurs locaux d’être partie prenante des échanges. Les deux grandes problématiques qu’aborde le congrès/ salon Préventica concernent directement tous les secteurs d’activité, publics et privés : - la santé au travail qu’elle soit physique (pénibilité, exposition Intégrer les facteurs de risques liés à la pénibilité dans une démarche de prévention : diagnostiquer et prévenir les risques. C’est le sujet de deux nouveaux cycles de rendez-vous de prévention corollaires de la pénibilité, qui mélangera éléments de contexte, intégration dans le DU, mesures de prévention et témoignages d’entreprise. Attention, ces conférences durent exceptionnellement deux heures ! Déjà le troisième cycle : horaires décalés, travail de nuit, etc. Cette conférence sera présentée à Amiens, St Quentin et Calais en juin. Les dates ne sont pas encore arrêtées mais nous les annoncerons très bientôt sur www.carsat-nordpicardie.fr. Pénibilité : diagnostic Mes salariés sont-ils exposés à la pénibilité ? Si vous vous posez cette question, et même si vous ne vous la posez pas, ces rendez-vous sont faits pour vous ! Nous aborderons ensemble la pénibilité sous l’angle du diagnostic, étape clef de la prévention : examen des postes et des situations de travail concernés par une exposition à des facteurs de pénibilité. Mardi 14 mai : Château-Thierry, Best-Western, Hôtel Ile-de-France, 60 rue Lhermite, de 14h à 16h Les débats d’Eurogip Réadaptation, réhabilitation, gestion de l'incapacité, retour à l'emploi... Les intervenants des Débats d'EUROGIP du 19 mars 2013 présenteront les politiques mises en place dans différents pays européens - Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, France, Grande-Bretagne, Islande, Suède, Suisse - ainsi qu'au Canada. Ces politiques ont pour objectif de maintenir dans l'emploi les personnes qui ont été victimes d'un problème de santé, notamment d'origine professionnelle. Attention ces débats sont payants (plus d’informations et inscriptions sur www.eurogip.fr). Mardi 19 mars : 75012 Paris, Maison de la RATP, de 8h30 à 17h Inscrivez-vous en écrivant à sensibilisation. [email protected] ! aux produits toxiques, addictions…) ou psychique (pression managériale, suicides, gestion du handicap…), - la sécurité des entreprises contre les risques d’incendie (maintenance des installations, règlementations…) et la malveillance (vol, captation de secrets, incivilités, piratage informatique…). Inscrivez-vous sur www.preventica.com n Contact : [email protected] 66 trimestre 2013 5 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er OFFRE DE SERVICES Risques pour les femmes enceintes, la Somme ne s'endort pas Le désir d’enfant est personnel et se construit petit à petit au sein du cocon familial, hors de la sphère professionnelle. Cependant, certains métiers confrontent la maternité à des risques potentiels. En ce début d’année, le COTEC Risques Chimiques de Picardie s’intéresse de près aux futures mamans en publiant un dépliant d’information à destination du grand public dans le département de la Somme. La maternité ne fait pas toujours bon son lieu de travail, face à des risques ménage avec l'activité profession- moins évidents et pourtant indennelle occupée : le souhait de mater- tifiables ? nité ou le fait de tomber enceinte Il était donc important de rappedoit amener à évaluer son environ- ler le public à la vigilance avec des nement de travail afin d’en examiner règles simples incluant tout d’abord les risques potentiels. Cependant la vérification des pictogrammes cette démarche, bien que naturelle, présents sur les emballages des proest loin d’être automatique. Il est duits chimiques manipulés dans le acquis que des dangers menacent cadre professionnel : chacun peut la santé des fœtus dans le cadre des être confronté à l’utilisation de propratiques personnelles et de l’envi- duits qui peuvent paraître anodins et pourtant peuvent avoir ronnement privé impact sur la fertilité (tabac, alcool, stu« Tous les risques un et l'enfant à naître. péfiants) et la future sont abordés » jeune maman est De nombreux secteurs prompte à éloigner d’activité sont concerces dangers d’ellemême et de son enfant à naître. nés par ces préconisations : industrie, Cependant, en fait-elle de même sur imprimerie, santé, coiffure, esthé- HOME SAFE HOME ! Le dépliant créé par le COTEC Picardie et la Carsat aborde bien entendu les risques professionnels pour les futures mamans, mais propose une ouverture sur l’importance de savoir ce qu’on utilise également au sein de sa propre habitation, en invitant chacun à veiller à son environnement et en proposant l’utilisation du site www.projetnesting.com. Nesting en quelques mots : la traduction française littérale est « nidification », une interprétation plus nuancée nous conduirait à comprendre ce terme comme « l’aménagement du nid du petit à venir ». Nesting est un outil lancé par l’organisme international WECF (Women in Europe for a Common Future) avec le but de « créer un environnement intérieur le plus sain possible pour votre enfant. » « Nesting est un outil ludique et interactif pour vous aider à connaître les polluants de l’environnement intérieur et les moyens de les éviter pour préserver la santé de votre enfant. Matériaux, mobiliers, vêtements, jouets… » Parce que la démarche de surveillance et de préservation de la santé aussi bien au travail qu’à la maison fait partie d’un tout interdépendant. n 66 trimestre 2013 6 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er tisme, nettoyage de locaux, pressing… et c’est l’occasion de faire un vaste tour d’horizon en évoquant également les agents biologiques, les risques physiques et les conditions de travail avec comme mot d’ordre… la vigilance ! L’idée d’un dépliant d’information qui serait présent là où les futures mamans sont les plus susceptibles de le trouver est venue naturellement : elles sont souvent amenées à effectuer un test de grossesse qu’elles achètent en pharmacie. Il a été prévu de mettre à disposition ces informations dans les officines. Les dépliants seront disponibles en libre-service au niveau des étagères « puéricultures » ou remis par les pharmaciens en accompagnement de l'achat. La distribution est donc expérimentée sur les 228 officines de pharmacie de la Somme, territoire concerné par les travaux du COTEC Picardie. Les services de Santé au Travail du CHRU d’Amiens et de l’ASMIS (Association Santé et Médecine Interentreprises du département de la Somme) font partie du dispositif d'évaluation de cette action. En effet, à partir du printemps 2013, lors des visites de reprises du travail, ces institutions vérifieront si l'information est parvenue jusqu’à la jeune maman, afin de collecter le niveau de diffusion et d'évaluer l'impact de ce mode de diffusion. Enfin, cet outil de communication est également le moyen de mettre en avant le rôle du médecin du travail en tant qu’interlocuteur privilégié et opérationnel. Ainsi Prudence deviendra mère de Sûreté. n COTEC ? KEZACO COTEC ? Les COmités TEChniques ont été créés pour animer les 12 thématiques du Plan Régional de Santé au Travail (PRST) de Picardie, à savoir : 7 familles de risques, 2 maintiens dans l’emploi et 3 axes transversaux. Ils regroupent les institutions ou services ayant affiché leur volonté de conduire des actions dans le domaine considéré. Retrouvez le PRST Picardie sur www.picardie.direccte.gouv.fr n Contact : Christine Boust, Ingénieur-conseil [email protected] Aide à domicile : prévenir les AT et améliorer le confort des personnes aidées L’accompagnement à domicile et le confort des personnes aidées peuvent être facilités par des aides techniques. Mais ces aides sont méconnues et parfois anxiogènes pour ces personnes et leurs familles. Quelles sont-elles ? D’autres services existentils ? Posez les bonnes questions aux bonnes personnes ! Réduire la pénibilité physique des intervenants à domicile et améliorer le confort des personnes aidées, tels sont les objectifs que se sont fixés le Conseil Général de l’Aisne, le SISAT1, le Clic2 du Laonnois et Grand Laonnois et la Carsat Nord-Picardie (voir encadré " contacts " pour en savoir plus). C’est pourquoi ces acteurs ont organisé des réunions d’information sur les aides techniques utilisables principalement pour la mobilisation de la personne aidée dépendante. Les causes d'AT aujourd'hui dans le secteur de l'aide à domicile sont : manutentions (37 %), chutes de plainpied (30 %) et chutes de hauteur (8 %) (chiffres 2011). La méconnaissance de ces aides techniques (disques de transfert, sangles de transfert ou maintien, aides au redressement et à la verticalisation, etc.) concerne les personnes aidées et leurs familles mais également les différents acteurs de la prise en charge. Parmi ces acteurs : les équipes médico-sociales du Conseil puis des environs de Laon. Général, les dirigeants, encadrants et intervenants des structures d’aide Ces séances d’information animées à domicile. Or faire en sorte que, dès par trois intervenants ont permis : le premier contact avec la personne - d’apporter de l’information sur les aidée et sa famille jusqu'à la mise en différentes aides techniques existantes, place de la pres«La personne aidée - de présenter tation, tous ces acteurs bénéfidoit sentir qu’elle est les services que chaque par te cient des mêmes actrice de sa santé» naire peut propoconnaissances et tiennent le même discours permet- ser aux structures d’aide à domicile, trait de convaincre plus facilement les - de permettre aux participants de personnes aidées et leurs familles des devenir des relais auprès des familles. apports bénéfiques de ces matériels. Il est prévu de reconduire ces séances Dans un premier temps, ce sont d’information, alors tenez-vous au toutes les infirmières des équipes courant ! Comment ? Prenez contact médico-sociales du Conseil Général avec un ou plusieurs de ces intervede l’Aisne et les coordinatrices nants (voir encadré " contacts ")! des Clic qui, le 20 mars 2012, ont « La personne aidée doit sentir qu’elle pu découvrir, tester en situation et est actrice de sa santé », « ne jamais la échanger sur les différentes aides brusquer, poser des questions, parler, techniques présentées. Ensuite, les sans être trop intrusif », « avant le dé15 juin et 8 novembre 2012, ce fut au placement, inciter la personne aidée à tour des représentants des structures regarder dans la direction dans laquelle d’aide à domicile du sud de l’Aisne va se faire le transfert »…, les conseils Mais alors, quels services pour quels acteurs ? Pour le SISAT : les formations PRAP et CPS. C’est-à-dire ? Totalement intégrée à la démarche de prévention de l’entreprise, la formation-action des collaborateurs à la prévention des risques liés à l’activité physique (PRAP) poursuit trois objectifs : connaître les risques de son métier, observer et analyser sa situation de travail et enfin participer à la maîtrise du risque. La formation CPS (certificat de prévention secours) Intervenant à domicile vise à rendre tout intervenant à domicile, aidant ou soignant, capable de contribuer à la suppression ou à la réduction des risques professionnels auxquels il est exposé. Véritable ac- teur de la prévention, il peut proposer des améliorations de ses différentes situations de travail et de la qualité de l’aide, des soins et de la sécurité des personnes à mobilité réduite. Le SISAT est en la matière habilité par le Réseau Prévention (Assurance Maladie Risques Professionnels – INRS) sur cette formation. Pour la Carsat : les aides financières et les formations. Mais encore ? Au travers de son AFS (aide financière simplifiée, voir page 8) Aide et soin à domicile, la Carsat peut financer sous conditions des investissements tels que drap de glissement, barre latérale de redressement, appareil de verticalisation et de transfert pivo- 1 Service Interprofessionnel de Santé au Travail Sud Aisne 2 Centre local d’information et de coordination et les échanges sont aussi à l’ordre du jour de ces réunions. La prise en charge n’est pas toujours simple pour les intervenants. Revenir sur les expériences diverses peut servir à prendre du recul, car les bonnes pratiques peuvent aussi être échangées entre structures d’aide à domicile. n Contacts Mieux connaître les services et prendre contact : Maryse Delclitte [email protected] - Chef de Service personnes âgées à domicile à la Direction de la Solidarité du Conseil Général de l’Aisne, www.aisne.com Emmanuel Delecourt [email protected] Ingénieur-Conseil à la Carsat Nord-Picardie, www.carsat-nordpicardie.fr Frédéric Laurent [email protected] - Ergonome et formateur PRAP au Service Interprofessionnel de Santé Au tant, etc. Attention, c’est bien évi- Travail du sud de l’Aisne (SISAT), www.sisat.org demment la structure qui est aidée Sophie Pollet financièrement, pas la personne prise [email protected] - Ergothérapeute au en charge ! Les services des différents Comité Local d’Information et de Coordination acteurs sont liés puisque l’attribution (CLIC) du Laonnois et grand Laonnois de cette aide est, entre autres conditions, assujettie à une obligation de Véronique Wysromirski [email protected] - Formatrice formation CPS. Par ailleurs, quatre PRAP à la Médecine du Travail de l’Aisne (MTA), formations spécifiques au secteur www.mt02.org de l’aide à domicile sont proposées dans le catalogue 2013 de l’offre de rapeutes travaillent beaucoup sur formation de la Carsat. les gestes de la vie quotidienne, les Pour le Clic : l’ergothérapeute. Et repas, les transferts et les déplacedonc ? L’ergothérapie est une disci- ments dans la maison. Ils peuvent pline paramédicale, visant à déve- aider en conseillant également sur lopper ou maintenir l’autonomie et des aides techniques ou sur l’amél’indépendance d’une personne en nagement du domicile, dans des situation de handicap. Les ergothé- situations de maintien à domicile. n 66 trimestre 2013 7 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er ACTIONS EN RÉGIONS Entre loup de mer et coup de feu : une oDUssée Sur la place d’Audresselles (62), à deux pas du front de mer, par un matin grisâtre de début d’année, nous sommes reçus par Elodie Bernalisi, gérante de deux restaurants, le Loup de Mer et l’Odyssée. Entre 5 et 20 salariés, tout dépend de la saison. Deux TPE, de la restauration traditionnelle, où la prévention commence à s’implanter, via le document unique (DU). « Le Document Unique permet de mettre le doigt sur des problèmes que nous n’avions pas anticipés » Quand le DU est évoqué, pas de langue de bois. De notre côté non plus. Nous sommes les premiers à affirmer qu’un DU ne sert à rien pour la prévention sans plan d’actions, sans suivi. Si une entreprise ne fait son DU que pour souscrire à l’obligation légale, elle a perdu de vue l’intérêt pour elle en termes de santé au travail. « J’ai pour la première fois évoqué l’éventualité du document unique avec une amie restauratrice il y a 4 ans », nous confie Elodie Bernalisi, qui a un pied dans la restauration depuis 18 ans et qui gère les deux restaurants depuis un an et demi. A ce moment-là, le projet est de réaliser à la fois le DU et un règlement intérieur. Ce dernier a été finalisé en 2012 et il présente des notions de sécurité à respecter pour les salariés. Le DU, a priori, c’est pour 2013. « L’inspection du travail nous l’a demandé cet été et nous a orienté sur la Carsat pour nous aider », en l’occurrence, Matthieu Gouteyron, contrôleur de sécurité sur le secteur de Calais/ Boulogne. dans la cuisine (des tapis ont déjà été placés pour limiter les risques de glissade), optimiser l’accueil sécurité des saisonniers. Pour l’écriture du DU, les salariés ont été mis à contribution et interrogés pour aller au-devant des contraintes psychologiques qui pouvaient aussi présenter des risques dans l’activité de tous les jours. « Cela permet de mettre le doigt sur des proPremière rencontre donc cet été blèmes que nous n’avions pas anticipés ». entre notre contrôleur et Mme De petits pas, mais c’est un début. Desfachelles, l’assistante d’Elodie Bernalisi. Elle débouche sur des Au vu de la situation économique préconisations pour l’entreprise et actuelle, il n’est pas illégitime de des réflexions à mener sur une aide douter de l’intérêt d’investir dans la financière de la Carsat. Matthieu aura expliqué le DU, sa finalité (voir encadré), et reviendra accompagner sa mise en place et son suivi. « Nous n’avions aucune base pour élaborer le DU » et pourtant, maintenant, un plan d’action se dessine, avec des ambitions concrètes : rénover les sols Tout d’abord consulter Entreprendre Ensemble n°65, et particulièrement sa page 7 consacrée au site www. chodevant.fr, un exemple d’outil DU ? Ce qu’il doit contenir adapté à votre métier. Depuis décembre 2011, ce site internet est Une identification des dangers dédié à la prévention pour la restauC’est l’inventaire exigé par la loi. Il s’agit d’analyser les risques et donc d’étudier ration et le milieu hôtelier : il détaille les conditions d’exposition du personnel à ces dangers. la démarche et met à disposition des outils spécifiques. Vous êtes restaurateur : que faire ? Une hiérarchisation des risques Les risques identifiés sont ensuite classés. Le classement permet d’établir les priorités et de planifier les actions de prévention. Des propositions d’actions de prévention Ces mesures pourront être d’ordre technique et/ou organisationnel. Elles pourront viser également à une meilleure formation des salariés. L’engagement de la direction et la participation des salariés sont très importants pour la réussite de votre démarche de prévention, dont le DU n’est qu’une partie ! Pour plus d'informations : www.travailler-mieux.gouv.fr n Contact : Matthieu Gouteyron, contrôleur de sécurtié, [email protected] 66 trimestre 2013 8 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er prévention. Et c’est normal. Après tout, les accidents, « cela fait partie du métier de restaurateur », comme on peut l’entendre souvent, et dans d’autres branches professionnelles. Un petit accident, cela n’a jamais tué personne non ? Mais une brûlure plus profonde, une blessure plus grave ?... Les conséquences peuvent être dramatiques. Pour les hommes, pour l’entreprise. Le DU ne doit pas être vu comme un document administratif de plus à remplir pour alimenter des tiroirs vides, mais bien comme une porte d’entrée vers une amélioration pour l’entreprise. n L’INRS peut vous apporter des informations techniques via ses supports documentaires, tels que le ED 880. Ce document, conçu par un groupe de travail constitué de professionnels de la restauration commerciale, de préventeurs et de médecins du travail, traite des différents risques professionnels dans les cuisines des établissements de restauration, sous forme de fiches de bonnes pratiques de santé et de sécurité au travail. Ces fiches sont destinées à aider le restaurateur dans son analyse et son évaluation des risques pour la santé des opérateurs et dans la mise en œuvre de solutions de prévention (document à télécharger sur www.inrs.fr). La Carsat Nord-Picardie peut vous aider financièrement dans votre projet de prévention. Par le biais d’une Aide Financière Simplifiée (AFS), dispositif validé par les partenaires sociaux, destiné exclusivement aux entreprises de moins de 50 salariés cotisant au régime général. Cette aide a pour but d’accompagner l’acquisition de matériels ou la réalisation de prestations (formations, diagnostics-plans d’actions), afin de réduire les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles et d’améliorer les conditions de travail. Renseignezvous sur www.carsat-nordpicardie. fr sur l’aide régionale manutentions manuelles. n Le modèle Pocheco : l’avenir au présent Pocheco propose une nouvelle définition de l'entreprise, elle efface les critères contemporains communément admis, chaque jour, à dessein de redessiner les contours d ’une entreprise plus humaine, plus économique, plus durable. « L’investissement Pour « réparer » l’Entreprise, selon les mots d’Emmanuel Druon, gérant de Pocheco. Rencontre. dans le parc machines A Forest-sur-Marque (59), Pocheco, ce sont un peu plus de 100 salariés, une usine, un espace industriel qui produit de l’enveloppe. Ce sont des risques professionnels pris à bras le corps (ou plutôt quand on fait de l’enveloppe, au pied de la lettre) : le bruit, les TMS, la conception des locaux de travail. L’entreprise a aussi travaillé sur la prévention des rayonnements optiques artificiels. Une mesure a été réalisée par l’INRS en 2011. Au passage, rappelons que c’est aussi une des missions de la Carsat que d’aider les entreprises à objectiver les risques moins connus. « Le risque le plus important chez nous, après les TMS dus notamment aux ports de charges et aux gestes répétitifs, c’est les machines ». En ce qui concerne les TMS, le risque est aujourd’hui beaucoup mieux prévenu, par les améliorations apportées sur les postes de travail. Ce qui a été fait sur les machines présente un caractère « global » très intéres- sant, qui nous fait pour le coup sortir du seul cadre de la prévention. Ce qui semble une spécialité chez Pocheco. « L’investissement dans le parc machines est constant, c’est de la maintenance préventive ». Il faut d’ailleurs savoir qu’une équipe de la société porte ce titre, « maintenance préventive », le type d’associations de mots que l’on aimerait voir partout. Des mots qui font plaisir à tout préventeur. Mais il y a encore quelques années, des accidents graves se produisaient toujours sur les machines. Pocheco, c’est une industrie, c’est un processus de fabrication qui nécessite l’action notamment de pompes qui produisent du vide. Ces pompes produisaient en plus du vide bruit et chaleur. « Dans la salle qui accueillait les pompes, il faisait 45 degrés, et l’on dégageait 115 décibels, dont 42 qui passaient à l’extérieur de l’usine ». E. Druon à l’époque contacte le fabricant. « Mais Monsieur Druon, toutes les machines sont aux normes CE ». Point. « Je trouvais cela insupportable » dixit E. Druon. n L'entreprise Pocheco repense le bien-être au travail, entre autres par l'ergonomie de ses ateliers. Ecolonomie et prévention « On a donc travaillé en interne, accompagné par la Carsat et en particulier son Centre de Mesures Physiques (CMP), sur les carters de protection, sur la ligne de production, sa vitesse notamment ». La vitesse de production a donc été abaissée. « Ce sont les techniciens de production qui connaissent le mieux le matériel, ils sont essentiels dans cette démarche ». L’idée qui prime, c’est la considération des personnes qui travaillent sur et autour des machines, pas la productivité. « La prévention et la protection font partie du contrat social que l’on passe avec ses collègues quand on les embauche ». On souligne que Mr Druon parle de « ses collègues », et non de « ses employés ». Les mots, encore eux. « Peut-on tenir notre projet collectif si ces conditions ne sont pas remplies ? ». Chez Pocheco, on ne parle plus d’entreprise mais de projet collectif. Mais ces machines alors ? « On a créé une salle plus à l’intérieur du site, en 2008, au centre même de l’usine de production ». La salle est très bien isolée, les transmissions solidiennes des vibrations ont été stoppées, les compresseurs ont été remplacés par des modèles moins bruyants », donc autre conséquence, la réduction de la pénibilité sur poste. Par ailleurs, la chaleur dégagée est récupérée et ce système permet d’économiser 40 000 euros par an sur la facture de gaz, car l’entreprise s’autonomise en termes de production d’énergie. Autre risque évité, car faire venir du gaz pour est constant, c’est de la maintenance préventive ». Contact : Jean-Bernard Jacquens, contrôleur de sécurité, [email protected] une entreprise, ce n’est pas sans danger. Et ne pas le faire venir, c’est économiser des énergies fossiles. Tout cela, c’est une partie du concept d’écolonomie (voir encadré) cher à Emmanuel Druon. En écrivant quelques mots sur ces actions, on ne vous parle même pas de la toiture végétalisée, des économies d’eau, d’un état d’esprit convaincu et militant de Mr Druon, de la capacité de Pocheco à se redresser d’un incendie qui a dévasté son outil de production en 2011, de la mise en place d’une bambouseraie qui filtre les eaux, de la recherche consacrée aux remplacements des encres utilisées auparavant et qui contenaient des solvants, des ruches installées sur la toiture dont le miel est récolté par les salariés, de la lumière zénithale qui accompagne maintenant les journées des « collègues », des investissements consacrés à l’interface sociétal et culturel entre l’usine et la ville qui l’accueille, des arbres plantés, du verger en projet, de la maraude de demain... n Ecolonomie : « En repensant les choses autrement, on gagne sur tous les plans ». Pour en savoir plus, www.ecolonomies.fr 66 trimestre 2013 9 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er DES RÉPONSES À VOS QUESTIONS Q - Madame Paillasse voudrait savoir qui a élaboré le guide sur les nanoparticules dans les laboratoires. R - L'INRS, en partenariat avec le CNRS et 6 Carsat/Cram dont la Carsat Nord-Picardie, a produit ce guide. Celui-ci s’appuie sur une étude de terrain mais a surtout élaboré des recommandations adaptées à la réalité des pratiques professionnelles des personnels des laboratoires. BROCHURE DE L'INRS ED 6115 NANOMATÉRIAUX PRÉVENTION DES RISQUES DANS LES LABORATOIRES (JANVIER 2012) Q - Madame Lénergie demande si un accident survenu dans son entreprise aurait pu être évité si la machine avait été consignée pendant une intervention de maintenance. R - Le document "Sécurité des machines" fait par l'INRS instaure le dialogue nécessaire pour rendre ces interventions plus sûres et présente une analyse de l'accidentologie. BROCHURE DE L'INRS ED 6129 SÉCURITÉ DES MACHINES - MODE DE FONCTIONNEMENT PROTECTIONS NEUTRALISÉES (SEPTEMBRE 2012) Q - Monsieur Grave demande à quoi sert un registre de déclaration des accidents du travail bénins. R - La Carsat peut autoriser un employeur à remplacer la déclaration des accidents n'entraînant ni arrêt de travail, ni soins médicaux par une inscription sur un registre ouvert à cet effet. Ce registre est tenu à la disposition des agents de contrôle des caisses, de l'autorité compétente de l'Etat et du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (Article L441-4 du code de la Sécurité sociale). Toutes les entreprises affiliées au régime général de la Sécurité sociale peuvent en bénéficier gratuitement sous certaines conditions. www.carsat-nordpicardie.fr/Entreprises/ risques professionnels/registre des AT bénins Nouvelles brochures de l'INRS ED 6050 (SEPTEMBRE 2012) - Les nanomatériaux Ce document propose de faire le point sur les caractéristiques et les applications des nanomatériaux, sur les connaissances toxicologiques actuelles, sur les outils de caractérisation de l'ex- position professionnelle et enfin sur les moyens de prévention. (Brochure de 48 pages). ED 6064 (JUILLET 2012) - Les nanomatériaux Ce dépliant (3 volets) propose de faire le point sur les mesures de prévention collective et individuelle qu'il convient d'adopter dans les labora- toires de recherche et les entreprises manipulant des nano-objets et des matériaux nano-structurés. ED 6110 (NOVEMBRE 2012) - Prévention des risques de chutes de hauteur La chute de hauteur constitue la seconde cause d'accidents du travail mortels après ceux de la circulation. Ce guide présente le risque, l'évolution des accidents, la démarche de prévention du risque de chute, les différents types d'équipements pour le travail en hauteur, les compétences nécessaires, les vérifications des équipements ainsi que des annexes illustrées sur les situations de travail en hauteur. Il doit aider à structurer une démarche de prévention fondée sur l'application des principes généraux de prévention et la prise en compte des textes réglementaires en vigueur. (brochure 48 pages.) ED 6122 REMPLACE LA ED 807 (DÉCEMBRE 2012) - Sécurité des équipements de travail prévention des risques mécaniques Ce document traite des mesures de prévention contre les risques mécaniques. Il a pour objet de faciliter leur choix. Il présente des exemples de moyens de protection connus à ce jour, dont on peut s'inspirer pour supprimer ou réduire les risques mécaniques engendrés par les machines. Les deux premiers chapitres de ce recueil reprennent les principales définitions et résument la démarche à suivre pour le choix des mesures de prévention. Les troisième et quatrième chapitres sont dédiés à l'identification des phénomènes dangereux et aux mesures de prévention intrinsèque. Les chapitres suivants permettent l'aide au choix des mesures de prévention. (brochure 88 pages). Contact bedprevention@carsat-nordpicardie. fr - Tél 03 20 05 60 28 66 trimestre 2013 10 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er INSTANCES Orientations de la branche AT-MP Les partenaires sociaux (employeurs et salariés) réunis au niveau national au sein de la Commission des Accidents du Travail et des Maladies Professionnelles (CAT/MP), ont fait connaître leurs orientations pour préparer la prochaine Convention d’Objectifs et de Gestion qui doit lier la branche AT/MP de la Sécurité Sociale et l’Etat. Cette convention portera sur la période 2014-2017. L’année 2013 va être mise à profit pour préparer la traduction concrète de ces orientations qu’Entreprendre Ensemble vous résume ci-après. Orientation n°1 : Positionner la prévention au cœur de la gestion du risque professionnel • En développant l’évaluation des actions (« En quoi notre action a-t-elle été déterminante dans les changements opérés, que ce soit au niveau micro - ou macro - économique ? »). • En articulant de manière plus fonctionnelle la Convention d’Objectifs et de Gestion, les programmes nationaux (PNAC) et les programmes régionaux (PAR). • En mobilisant davantage les outils de la Branche sur les priorités d’action (contrat de prévention et aide financière simplifiée, nouvelles pistes à créer). • En concevant et expérimentant des actions innovantes (faciliter l’accès aux informations et supports de prévention, mettre en œuvre des actions collectives à plus grande échelle, imaginer de nouveaux thèmes et valoriser les expérimentations réussies). Orientation n°2 : Améliorer la gestion du risque professionnel en renforçant la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers et en coordonnant mieux les différents métiers • En homogénéisant le traitement des dossiers en matière d’instruction et d’indemnisation, pour la partie réparation de la branche AT/MP. • En poursuivant la sécurisation de la procédure d’instruction des AT/MP par un meilleur suivi des contentieux (suivi quantitatif et qualitatif des motifs, mesure de l’impact des réformes, engagement de l’état sur des évolutions réglementaires, veille des anomalies de gestion par une meilleure coordination entre les caisses et mise en place des actions correctives). Orientation n°3 : Développer une relation de service avec les chefs d’entre- prise et les salariés • En facilitant et généralisant l’accès aux programmes de retour à l’emploi. • En poursuivant le développement de services attentionnés de manière transversale (notamment pour les assurés victimes d’AT ou de MP) entre tous les acteurs afin de leur permettre une vision globale des services par une offre de « services intégrés ». Orientation n°4 : Consolider, approfondir et diversifier les partenariats pour optimiser la couverture des besoins en prévention, notamment des TPE-PME • En développant les liens avec les services de santé au travail avec l’élaboration des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM). • En renforçant les partenariats avec les organisations professionnelles, les organisations syndicales de salariés, les autres régimes de Sécurité sociale (notamment RSI, MSA, CNRACL), les autres Branches de la Sécurité sociale et les services de l’Etat. Orientation n°5 : Renforcer la cohésion de la Branche pour gagner en efficience • En évaluant et renforçant l’action des Comités Techniques Régionaux (CTR) • En promouvant les travaux de l’INRS et en redéfinissant les relations avec la Cnamts • En renforçant la transversalité des trois missions de la Branche (Prévention, réparation et tarification) • En étudiant les métiers de la Branche AT/MP afin de prendre en compte les évolutions des métiers et le renouvellement lié aux contraintes démographiques. Au fait, qu’est-ce qu’une COG ? Les Conventions d’Objectifs et de Gestion (COG) ont été instituées par les ordonnances du 24 avril 1996. Elles sont conclues entre l’État et chacune des branches de la Sécurité Sociale. Elles sont signées pour une durée généralement de quatre ans par le président et le directeur de la caisse concernée ainsi que par les ministres de tutelle. Les thèmes récurrents Dans toutes les COG, quelle que soit la génération et la branche d’activité, l’accent est mis sur : • la qualité de service à l’usager : pour une amélioration de la qualité des services, dans un contexte où les missions se diversifient de plus en plus ; • la démarche de performance : avec la diminution des coûts et la maîtrise des dépenses de gestion dans un contexte budgétaire très contraint ; • la simplification des démarches : afin de faciliter la vie de l’usager tout en améliorant la qualité du service rendu. Les COG se construisent donc en consolidant les objectifs précédemment fixés, tout en ajoutant de nouvelles cibles. La 4 éme génération a confirmé la poursuite des objectifs précédents et favorisé l’émergence de nouveaux thèmes (développement durable, politique immobilière, etc.). La lutte contre les fraudes Les COG actuelles illustrent une prise de conscience grandissante des enjeux liés à la lutte contre la fraude : défendre notre système de protection sociale fondé sur la solidarité, contribuer à garantir son financement, et ce, dans un contexte marqué par de fortes contraintes pesant sur nos finances publiques, préserver le jeu normal de la concurrence entre les entreprises et le respect des droits des salariés. La gestion du risque La gestion du risque a également pris une place de premier plan et se trouve aujourd’hui au cœur de la 4ème génération de COG. L’objectif consiste à réduire les dépenses indues, améliorer l’efficience et la qualité, et renforcer la fiabilité des données pour le traitement des droits des usagers. C’est une dimension particulièrement importante concernant la branche AT-MP. Ce sera la troisième COG AT/MP. Consultez le texte intégral des orientations de la COG sur www.risquesprofessionnels.ameli.fr 66 trimestre 2013 11 E 1numéro NTREPRENDR NSEMBL er UN SEUL ET MÊME ENDROIT POUR GÉRER VOS RISQUES PROS ? >> c'est sur www.net-entreprises.fr
Documents pareils
Entreprendre ensemble 69 – decembre 2013
Tirage : 45.000 exemplaires
N° de commission paritaire :
0918 M 06692
Dépôt légal : 2013/932
Crédit photos : Carsat, Thinkstock
N° ISSN : 1262 0238
Abonnement : le n° : 3 €. 4 n° : 12 €