Maxim ou la colorisation Dossier de presse

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Maxim ou la colorisation Dossier de presse
Musée suisse de l’appareil photographique, Vevey
Maxim ou la colorisation
Maxim ou la colorisation
Vernissage le 26 septembre 2013
Exposition ouverte du 26 septembre 2013 au 9 mars 2014
L’exposition
Avec le soutien de Sandoz - Fondation de famille
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Musée suisse de l’appareil photographique, Vevey
Maxim ou la colorisation
Pourquoi cette exposition ?
Certains ont peut-être conservé un souvenir d'enfance, celui d'un photographe colorisant ses tirages à
l'aide de pinceaux et d'un aérographe, installé devant son chevalet dans la vitrine de son atelier du
passage Saint-François à Lausanne…
De nombreux Lausannois ont passé dans l’atelier de Max Bressler dit Maxim pour y faire immortaliser
leur famille, mais parfois aussi leur animal de compagnie préféré ! Maxim a également tiré le portrait de
diverses personnalités et d’acteurs de cinéma et de théâtre ; il semble avoir aussi régulièrement
travaillé pour le Théâtre municipal de Lausanne.
Maxim, alias Max Bressler, fut un portraitiste de talent qui perpétua la colorisation des photographies
bien après la généralisation de la photographie en couleur pour tous. Né en 1894, il fit sa formation à
Genève chez S. Bastid, fréquentant aussi l’Ecole des Beaux-Arts. Il s’établit à Lausanne en 1927 et y
travailla jusque dans les années 1970.
Le Musée possède dans ses collections depuis plus de vingt ans un bel ensemble de photographies de
Max Bressler certainement déposées par sa famille. Au cours de ces dernières années, nous avons pu
régulièrement acquérir de nouvelles images de ce photographe avec l’intention de montrer un jour le
fruit de son étonnant travail et d’évoquer la technique de la colorisation qu’il a pratiquée durant de
longues années … Loin des rendus saturés des procédés industriels des années 60, qui aujourd'hui se
délavent, ses images sont à nulle autre comparables.
Qui est Maxim ?
Maxim, alias Max Bressler, fut un portraitiste de talent. Né à Genève le 23 février 1894, il fit sa formation
à Genève chez S. Bastid, photographe d’origine française spécialiste de la colorisation de
photographies. Il fréquenta aussi l’Ecole des Beaux-Arts. Il s’établit par la suite à Lausanne, dès les
années 1927-1928, et travailla tout d’abord chez divers photographes de la place, entre autres chez
Tzaut puis chez Jechiel Feldstein.
C’est aux alentours de 1932 qu’il installa son premier atelier, Photo Metropolis, dans l’immeuble Bel-Air
Métropole dont la construction était tout juste achevée. Vers 1934, il déménageait à la Galerie SaintFrançois et son établissement prit le nom de Photo Maxim´ S.A. et perdura à la même adresse jusqu’en
1972. En sportif accompli, Maxim a longtemps pratiqué la boxe et l’équitation et n’a pas manqué de se
créer des relations également dans ces milieux.
Victime de problèmes de vue dès la fin des années 1970, Max Bressler est décédé à Lausanne le 24
avril 1983.
En septembre 1972, Geneviève Messer Gorjat reprend l’atelier et collabore avec Maxim durant
quelques mois encore. Colora Photo Maxim S.A. ouvre deux, puis trois magasins à la Galerie puis
place Saint-François, à la rue du Grand-Pont 2 et à la rue du Petit-Chêne 28. Il existe aujourd’hui
toujours un magasin qui porte l’enseigne Photo Maxim S.A. à la rue du Grand-Chêne 2, repris par le fils
de Mme Messer Gorjat, Luc-Didier Nusslé.
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Musée suisse de l’appareil photographique, Vevey
Maxim ou la colorisation
A notre connaissance, rares sont les documents qui permettent de témoigner de la vie de cet atelier
lausannois qui a pourtant tenu une place de choix dans la cité. Tant les anciens collaborateurs et
successeurs de Maxim que ses descendants que nous avons pu rencontrer ont été source de
renseignements précieux.
Qu’est-ce que la colorisation ?
Un peu d’histoire…
Sorte de miracle inachevé, les premiers daguerréotypes sont à la fois fascinants et frustrants : ils sont si
parfaits, mais sans couleur … l’espoir est donc de voir la plaque argentée pouvoir restituer toutes les
teintes du flux lumineux qu’elle capte avec tant de perfection. Coloriser une photographie en noir et
blanc remonte donc aux origines de ce médium puisque dès les années 1840 les daguerréotypes, puis
les ferrotypes, étaient fréquemment rehaussés de couleurs délicates, ou plus franchement posées.
Par la suite, la colorisation de tirages noir blanc reste un fait quelque peu marginal, tandis que dès 1869
apparaissent les premières tentatives de photographier les couleurs au moyen d’appareils trichromes
utilisant des plaques sensibles noires-blanches dans trois chambres de prises de vues distinctes pour
reconstituer les teintes au moment du tirage . L’autochrome des frères Lumière du début du XXe siècle
puis les travaux menés dès 1935 par Kodak et Agfa ouvrent véritablement la voie à la photographie
couleur qui devient l’apanage de tous dès les années 1960.
La clientèle de portraits retouchés et colorisés tels que le pratiquaient Maxim et d’autres, certainement
attirée par leur aspect proche d’un portrait peint classique bien plus onéreux, n’était pas constituée que
de gens aisés, mais également de personnes aux ressources plus modestes qui passaient commande
aux prix de quelques sacrifices.
Maxim au travail
La séance de prise de vue était organisée sur rendez-vous et durait environ dix à quinze minutes. Le
modèle était installé sur un podium d’environ 20 cm de haut, devant le fond, sous l’éclairage du studio
constitué de spots et de lampes à ampoules à incandescence.
L’appareil qu’utilisait Maxim était une chambre d’atelier Stella 24x30 cm, fabriquée par la Neue Görlitzer
Camera-Werke en Allemagne, dotée de différents objectifs de longue focale pour le portrait et d’un
dispositif de réduction pour le film en feuille de 13x18 cm dont la taille facilitait le travail de retouche sur
le négatif. Pour des travaux de moindre importance, un dos coulissant permettait de réaliser deux prises
de vues en demi-format sur un même plan-film.
Le plus souvent, Maxim ne prenait que deux prises de vue. Son talent de portraitiste lui permettait de
capter totalement l’attention de son modèle, figeant sa pose, mais également son expression, le temps
de déclencher l’imposant appareil.
Maxim avait une prédilection pour un objectif bien particulier, l’Eidoscope fabriqué en France par
Hermagis, pour lequel il détenait un «secret» permettant d’obtenir un rendu d’une douceur bien
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particulière et qu’il transmit au photographe Michel Perrenoud en 1974 sous l’œil d’un autre
photographe, Jean-Pierre Mottier, qui immortalisa la scène.
La retouche du négatif
Une fois développé et après passage au vernis Matolin, le négatif était retouché directement sur son
émulsion au moyen des crayons gris très affutés de 4H à 6B en opérant par de fines traces arrondies
simulant la granulation du film. Par cette opération, le photographe ou son assistant gommait les divers
défauts, rides et boutons ou autres imperfections de la peau.
Une seconde opération permettait d’atténuer ou même supprimer le fond autour du sujet en peignant le
film du côté de son support préalablement humidifié avec une sorte d’encre rouge, de la « Neococcine» ou « Neu-coccin » d’Agfa. Diluée plus ou moins intensément, cette encre permettait
également d’atténuer des surfaces dont la transparence sur le négatif se serait traduite par de trop forts
noircissements sur le tirage, comme ici des lèvres très maquillées.
Une première épreuve, tirée par contact, était soumise au client pour lui permettre de choisir la bonne
pose dont il commandait tirages, agrandissements ou même, pour les plus fortunés, un agrandissement
colorisé et encadré.
La colorisation
L’image était alors agrandie sur du papier Agfa Portriga. Après son développement, le fond et le
pourtour du visage étaient blanchis à l’aide d’un produit affaiblisseur puis localement virés en sépia à
l’aide d’un tampon d’ouate afin de réchauffer le ton des zones de peau par exemple.
Collé à chaud sur un carton au moyen d’une feuille de gélatine, le tirage était installé sur un chevalet
pour passer au travail de colorisation.
Maxim utilisait des couleurs pour aquarelle transparentes de marque Newton, délicatement projetées à
l’aide d’un aérographe (dispositif mis au point à la fin du XIXe siècle, permettant de vaporiser de la
peinture à l’aide d’air comprimé. Tant le débit de la peinture que celui de l’air peuvent se régler pour
obtenir un rendu à sa convenance, qui peut être d’une grande finesse si l’opérateur maîtrise bien le
procédé). Le travail débutait avec du jaune « canari » très dilué puis progressivement le ton montait,
avec l’usage d’autres teintes, puis les verts et les bleus. Les noirs (sombres) étaient souvent effectués
en rouge indien.
Les contours étaient alors soulignés par une fine ligne d’aérographe (ombre entre les lèvres par
exemple) ou effectués au pinceau afin de « renforcer » l’impression de netteté. Certaines lumières
étaient « grattées » à l’aide d’un stylet jusqu’à retrouver le blanc du papier.
Ainsi, les cheveux pouvaient être traités par une alternance de traits de pinceau à la gouache ou
l’aquarelle voire de crayon et de lignes grattées. Maxim utilisait également le pastel pour certains effets
et portait une attention toute particulière au rendu des tissus et des vêtements.
Divers effets d’ombres ou d’arrière-plans étaient dessinés au charbon, appliqué avec un estompeur ou
de la ouate, tandis que l’usage de la gomme produisait des parties claires dans les zones ainsi traitées.
Dans le même esprit, Maxim utilisait également l’aérographe en maintenant devant sa buse des
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chablons plus ou moins proches du papier pour dessiner formes ou courbes en dégradé. A la fin des
opérations, le tirage est verni, puis encadré.
Les travaux de colorisation étaient réalisés tant à partir des prises de vue de l’atelier que de
reproductions de photographies existantes, reproduites sur un négatif 13x18 cm pour se poursuivre par
l’ensemble des opérations.
Avec le temps, la demande de travaux de colorisation de portraits à la suite d’un décès sur la base
d’anciennes photographies se fit de plus en plus importante. Le talent du photographe lui permettait de
transformer un mauvais document en fort beau tirage, allant jusqu’à remplacer un chapeau disgracieux
par une chevelure des plus naturelle !
Durant son activité, l’atelier effectuait en une année environ 2000 à 3000 portraits, entre autres des
photographies pour les passeports, ainsi que des reportages. Durant l’année, trente à quarante images
étaient colorisées (Au début des années 1970, un portrait colorisé avec encadrement se vendait environ
1000 à 1200 CHF pour deux visages, environ 800 CHF pour un visage, ce qui représentait plus ou
moins une semaine de travail au côté d’autres activités). L’entreprise comptait à ce moment deux
employés, un apprenti et une assistante qui effectuait les portraits simples.
Le catalogue de l’exposition
L’exposition sera accompagnée d’une publication, avec le soutien de Sandoz - Fondation de famille.
CONTACTS
Commissaires de l’exposition
Pascale et Jean-Marc Bonnard Yersin
021 925 34 85/86
[email protected] / [email protected]
Communication
Catherine Lanvers
021 925 34 81
[email protected]
Images libres de droit pour la durée de l’exposition
Les illustrations sont directement téléchargeables sur le site www.cameramuseum.ch.
D’autres illustrations sont disponibles sur demande.
Si vous avez besoin d'informations plus individuelles pour vos projets journalistiques, n'hésitez pas à nous
contacter au 021 925 34 81 ou 021 925 34 85. C'est avec plaisir que nous vous mettrons en contact avec des
interlocuteurs compétents pour un entretien spécialisé ou une interview.
Musée suisse de l’appareil photographique - Grande Place 99 - CH-1800 Vevey
Internet: www.cameramuseum.ch - E-mail: [email protected]
Tél: +41 (0)21 925 34 80 - Fax: +41 (0)21 921 64 58
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 17h30 et les lundis fériés
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1. Max Bressler dit Maxim
Portrait de Louis Jouvet
2. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’une jeune femme non identifiée, 1943
3. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’un jeune garçon non identifié, 1939
4. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’une fillette assise non identifiée, 1947
5. Max Bressler dit Maxim
Portrait d'un homme âgé jouant de la harpe, 1936
6. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’un chien, 1967
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7. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’un couple non identifié
8. Max Bressler dit Maxim
Portrait de deux fillettes non identifiées, peut-être des
sœurs, décembre 1943
9. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’une jeune religieuse non identifiée,
1943
10. Max Bressler dit Maxim
Portrait en pied d'une danseuse du Ballet Tamara
Buz, 1938 (daté au dos du tirage avec la mention «
Ballet Tamara Buz »)
11. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’un acteur non identifié, 1939
12. Max Bressler dit Maxim
Portrait d’un acteur non identifié, 1939
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Maxim ou la colorisation
13. Aérographe
14a. exemple de retouche : oeil d’une fillette
14b. exemple de retouche : sourcil
14c. exemple de retouche : Queue d’un chien
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