Reconstruire un moteur : vert et moins cher

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Reconstruire un moteur :
vert et moins cher
Il y a 30 ans que Philippe Maerten a lancé son Atelier de Rectification Service Automobile (ARSA), spécialisé
dans la remise à neuf de moteurs de tous types. Passionné par son métier, il n’a eu de cesse d’œuvrer à tous les
niveaux pour sa reconnaissance et sa promotion. Ce secteur mal connu est encore trop souvent ignoré et a des
difficultés à trouver du personnel en raison de sa spécificité et de l’absence quasi totale de médiatisation auprès
des élèves des écoles techniques et professionnelles.
Philippe Nihoul
A
RSA est spécialisé dans
une discipline peu connue
qui ne manque pourtant
pas d’attraits dans une période
économiquement difficile, comme
celle que nous traversons.
« Je me suis lancé il y a 30 ans.
Avant, j’étais dessinateur industriel indépendant. J’ai d’abord
loué un local à Waterloo, avant
de faire construire mon garage »,
explique Philippe Maerten.
Les usinages
refaits à neuf
« Nous faisons de la reconstruction de moteur. Nous travaillons
pour des concessionnaires, pour
qui nous réparons les moteurs.
Nous refaisons à neuf tous les
usinages ». Cependant, avec la
crise, une réfection totale du
moteur est de moins en moins
la règle.
« Comme je dis souvent en boutade : quand on crève un pneu,
on ne change pas de voiture.
Aujourd’hui, le client est de plus
en plus prudent financièrement.
C’est évidemment tout à fait normal. Donc, à sa demande, la plupart du temps, nous vérifions tout
et ne changeons que ce qui est
nécessaire. Bien sûr, je reste seul
juge final ! Pas question de faire
des économies sur la sécurité ».
ARSA reconstruit des moteurs de
voitures, qu’ils soient diesel ou
essence. Il y a une quarantaine
d’entreprises actives dans le secteur en Belgique. La plupart sont
spécialisées dans l’un ou l’autre
type de moteur : poids lourd,
pompe, train … Il n’y a guère,
nous étions encore septante, mais
l’arrêt des contrats avec l’armée
nous a porté un rude coup.
Pour faire face, ARSA mise sur sa
grande flexibilité qui lui permet
de travailler à la carte et dans des
délais très courts. « Nous disposons de machines performantes
et modernes, et nous contrôlons
la qualité de tous nos moteurs
révisés. Notre équipe est également qualifiée en soudures de
tous types de métaux », explique
le patron d’ARSA.
Reconnaissance
européenne
Président de son secteur au sein
de FEDERAUTO mais aussi de
l’association européenne des
reconstructeurs de moteurs,
Philippe Maerten a réussi à faire
entendre son association auprès
des Institutions européennes.
« Partout en Europe, on rencontre
le même problème : le manque
de personnel qualifié. Nous avons
agi pour être reconnus comme
partenaire obligé. Désormais,
nous possédons des normes
identiques au niveau européen
et deux constructeurs américains
ont, eux aussi, adopté notre définition ».
Malgré ce grand pas en avant,
le combat de Philippe Maerten
n’est pas terminé. « Il y a, hélas,
très peu de candidats pour
reprendre les garages des propriétaires vieillissants, d’autant
plus que les banques rechignent
de plus en plus à prêter. Nous
sommes victimes de notre spécificité : nous ne sommes pas
garagistes et la formation dispensée dans les écoles n’est,
dès lors, pas suffisante pour être
reconstructeur de moteur ».
ARSA en bref
• Fondé au début des années 1980,
ARSA est spécialisée dans la
remise à neuf de moteurs automobiles essence ou diesel
• Sous l’impulsion de Philippe
Maerten, le secteur a été reconnu
comme partenaire obligé par les
Institutions européennes. Il doit
maintenant être mis au courant
des modifications apportées à
ses modèles par le constructeur
• Une reconstruction permet d’économiser jusqu’à 50 % par rapport
à la commande d’une nouvelle
pièce.
Philippe Maerten préside l’association européenne des reconstructeurs de moteurs
Parc Industriel 10 b
1440 Wauthier–Braine
http://www.arsa.be
FEDERAUTO Magazine - Avril / Mai 2013