photographie et litterature jeunesse

Transcription

photographie et litterature jeunesse
24 avril 2013
photographie et
litterature jeunesse
Les images imprimées
À partir des fonds spécialisés de la Médiathèque Jean-Louis-Curtis et du Centre départemental de documentation pédagogique
Dossier pédagogique réalisé en 2009, mis à jour et enrichi en avril 2013 avec le Centre
départemental de documentation pédagogique des Pyrénées-Atlantiques.
promotion et diffusion
de l’image contemporaine
Gerry Badger, Martin Parr, Le livre de photographies : une histoire, volume II, édition Phaïdon, Paris, 2007.
2
Photographie et
littérature jeunesse
Les images imprimées
Demi-journée
enseignants
image/imatge fait partie du réseau d.c.a/association
française de développement des centres d’art et de
Diagonal, réseau photographie.
mercredi 24 avril de 14 à 17 heures
(inscription sur le site du CDDP 64)
Direction artistique
Émilie Flory
les moments du
mercredi
De 10h à 17h, journée dédiée, entre autres, à l’accueil des enseignants, la découverte des outils
pédagogiques et ouvrages autour de l’image
contemporaine.
image/imatge reçoit le soutien du Ministère de la
culture et de la communication, de la DRAC Aquitaine, du Conseil régional d’Aquitaine, du Conseil
général des Pyrénées-Atlantiques, des villes de
Mourenx et d’Orthez.
image/imatge est un centre d’art dédié aux images
contemporaines. Le croisement et l’équilibre, au
sein de la programmation, entre des propositions
d’artistes renommés et celles de jeunes créateurs
permettent à la structure de développer les principaux axes de sa mission, c’est-à-dire l’artistique
et le pédagogique.
Il est en effet prioritaire d’offrir des conditions
adéquates au développement et à la monstration
du travail artistique, de présenter la diversité qui
existe aujourd’hui dans la réflexion sur les images
et sur le monde de l’image, d’accompagner le
public dans une sensibilisation et une accessibilité à la création contemporaine sur des territoires
éloignés des grands pôles culturels.
Médiation culturelle, accueil du public
Audrey Jochum
Le CDDP des Pyrénées-Atlantiques est un centre de
ressources pour tous les acteurs de l’Éducation. Il
accompagne les enseignants dans leurs pratiques
professionnelles en mettant à leur disposition des
outils pédagogiques et en leur proposant régulièrement animations et ateliers autour des thématiques en lien avec leur métier.
Contact à Orthez
Rue Pierre Lasserre
Rez de Chaussée du Centre socio-culturel
[email protected]
05 59 67 15 65
Sandra Olivan, professeur des écoles et responsable de l’antenne d’Orthez, Hanna Attoumane,
professeur de photographie au Lycée professionnel Molière à Orthez et Christian David, conseiller
pédagogique départemental en arts visuels.
* Les mots surlignés dans ce dossier se retrouvent
dans le lexique, pp. 20.
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Robert Frank, Les américains, première édition française, 1955
Édition originale du chef d’œuvre de Robert Frank. Parue un an avant l’édition américaine, elle s’en distingue aussi par l’importance du texte, absent dans la seconde. 83 photographies originales en noir et blanc reproduites avec le texte en regard. L’illustration de couverture provient d’un détail d’un dessin de Saül Steinberg.
Robert Frank, bien que d’origine suisse, est considéré comme un géant de la photographie américaine. Membre à part entière
de la scène artistique des États-Unis, il était très lié aux écrivains de la Beat Generation, dont Jack Kerouac -— l’auteur de
Sur la route —, qui préfacera d’ailleurs l’édition de 1959 de Les Américains.
C’est son ami et éditeur Robert Delpire qui a suggéré au photographe d’adopter pour la première édition, celle de Paris, une
approche qu’on a pu dire « sociologique ». Les images de Frank et les textes sélectionnés par le poète Alain Bosquet — surtout
de grands auteurs, de Tocqueville à Faulkner — se répondent pour former un tableau fascinant d’une Amérique gigantesque,
parfois oppressante et conformiste, où s’invente pourtant la contre-culture.
(texte descriptif de la première édition française, source : AbeBooks.fr)
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image/imatge et la Médiathèque Jean-Louis-Curtis
travaillent en partenariat depuis plusieurs années
sur la constitution d’un fonds de livres autour de
la photographie contemporaine. Cette proposition
de rencontre autour de la photographie et de la
littérature de jeunesse répond à la fois à notre
volonté de révéler la richesse et la diversité de
ce fonds mais aussi de découvrir les liens qu’entretiennent le livre et l’image photographique
contemporaine.
Livre et photographie
L’histoire de l’introduction de la photographie
dans les livres est à lire en parallèle du développement des procédés d’impression depuis
l’invention de la photographie à la fin du XIXème
siècle. Progressivement, durant la première moitié
du XXème siècle, l’image photographique est
venue remplacer l’illustration. Un des premiers
domaines de son développement a été la presse
illustrée, qui a notamment constitué un moyen
de diffusion et d’expression important pour les
photographes. Une des premières fonctions de la
photographie a donc été d’illustrer.
Ce n’est qu’à partir des années 1950 que le livre
apparaît comme un outil déterminant pour asseoir
la légitimité artistique de la photographie. À partir
de ce moment, les photographes vont trouver dans
le livre un moyen de concevoir des œuvres à part
entière où chaque élément va être pensé : couverture, dos, pliage, format des feuillets, mise page,
qualité du papier, texte, etc.
Des livres comme Images à la sauvette (1952)
d’Henri Cartier-Bresson, Les Américains (1956 et
1959) de Robert Frank, ou encore New York, Life
Is Good And Good For You In New-York. William
Klein : Trance Witness Revels (1956) de William
Klein, en sont révélateurs.
La photographie dans les livres est aujourd’hui
banalisée. Nous la retrouvons dans bon nombre
d’ouvrages pour la jeunesse : à fonction illustrative
dans les encyclopédies par exemple, ou encore
comme support à histoire ou à atelier comme dans
l’ouvrage Photo clic et pigeon vole !
Le livre reste un médium privilégié pour les artistes photographes. Il peut être considéré comme
la finalité de l’acte photographique au même titre
qu’une exposition. Il permet aux artistes de rassembler leurs images, de les faire dialoguer. Le
livre de photographe est aujourd’hui un moyen
pour les artistes, jeunes et confirmés, de véhiculer leur travail, une « galerie mobile » en quelque
sorte. Il constitue un espace tout comme peut
l’être un lieu d’exposition qui demande un travail
de réflexion et de composition.
Ainsi, le statut de la photographie oscille entre
celui des arts plastiques (l’accrochage mural)
et celui de la littérature (le livre). Le livre offre
au photographe à la fois une structure picturale
par les pages blanches qui le composent et une
structure narrative par l’ordre de lecture imposé,
emportant le lecteur au fil des pages.
Une photographie possède son histoire technique
et une histoire artistique. Réunies dans un livre,
les photographies se doublent d’une seconde dimension, plus personnelle cette fois, puisque le
lecteur imagine lui-même le lien qui peut les unir.
Par ailleurs, le livre de photographes peut s’accompagner de textes. Dès ses débuts, et en raison
de sa grande imprécision informative, la photographie a entretenu des relations complexes avec le
texte. Relations qui au fil du temps sont devenues
de plus en plus riches. Le livre de photographe ne
s’accompagne pas systématiquement de légendes
et de textes. Cette variante va permettre aux photographes de jouer par association d’images. La
succession de photographies participe à créer du
sens. Certains choisiront d’associer des textes à
leurs images quand d’autres laisseront les images
prendre tout leur sens mises en confrontation
avec les autres.
En ce sens, le livre permet une diversité d’approches et une pluralité de lecture. Dans certains
livres, la photographie engendre le texte, dans
d’autres, le texte appelle la photographie, enfin,
il y a ceux qui installent un écho entre le texte et
l’image.
Ces livres de photographes peuvent s’adresser
aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Nous ne
pouvons ici établir de catégorisation. Certains
livres de photographes se voient cependant écar-
5
Claire Dé, À toi de jouer, éditions Les grandes personnes, 2010. Disponible à la médiathèque.
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tés, en raison des sujets abordés comme la sexualité, la drogue, la nudité ou encore la mort. On
pense par exemple aux ouvrages de Nan Goldin
(La ballade de la dépendance sexuelle ), de Larry
Clark ( The perfect childhood ), d’Enna Chaton ( In
love, Un goût de l’âme ) ou encore de Joel-Peter
Witkin ( Disciple et maître ).
Photographie et
littérature de
jeunesse
Si l’on considère que la littérature pour la jeunesse débute au XIXème siècle pour atteindre son
plein essor ces trente dernières années, force est
de constater que la photographie est apparue bien
plus tard dans les livres pour enfants, et ce tout
d’abord pour des raisons techniques et financières
(prise de vue, reproduction, etc.).
Aujourd’hui, ces freins techniques levés, on
constate que la photographie est très présente au
sein de la littérature pour la jeunesse.
Certains artistes vont trouver dans le livre un
moyen de créer des histoires et de s’adresser au
jeune public. La photographie dans ces livres
n’est pas rare et prend différents statuts. On la
retrouve dans des albums, des contes, des romans,
des bandes dessinées. On distingue plusieurs utilisations de la photographie dans ces ouvrages. La
photographie vient alors raconter, expliquer ou
encore exprimer.
Pour les artistes, il s’agit soit d’illustrer un propos
par un travail photographique ou de créer de toutes
pièces des images qui pourront parfois dialoguer
et s’accompagner de textes d’auteur. Enfin, il y
a les albums qui rassemblent des photographies
d’auteurs autour de thématiques choisies par les
maisons d’édition.
venant pour chacune d’elle illustrer un mot. Dans
le même esprit, les éditions Palette conçoivent
des ouvrages sur l’art. La collection « La vie en
images » propose une initiation à la photographie.
Il en existe deux à ce jour : Dans la ville et Nous, les
enfants. Ces livres rassemblent des photographies
d’artistes « classiques » connus (Robert Doisneau,
Willy Ronis), et de photographes contemporains
reconnus (Stéphane Couturier, Bernard Faucon)
autour de ces sujets dans une volonté de proposer
différents points de vues, cadrages tout en abordant l’évolution des techniques photographiques.
Les images sont reproduites en grand format accompagnées, au dos des photographies, de ses
références (auteur, titre, date) et d’un texte qui
présente le photographe.
Enfin, certains artistes sont sollicités pour illustrer
des supports pédagogiques et des ouvrages thématiques ludiques. Gilbert Garcin a, par exemple,
été contacté pour que certaines de ses images
illustrent des manuels de philosophie. Quant à
Alain Delorme, une œuvre de sa série Little dolls,
est présente dans la revue Dada (première revue
d’art) : Warhol étire le portrait, et plus récemment
une image de sa série Totem était préconisée pour
illustrer la couverture d’un manuel de géographie
pour lycées.
L’utilisation de la photographie par les
illustrateurs dans les livres de jeunesse
Claire Dé a publié trois livres pour enfant. Ils
offrent une multitude de lectures possibles.
Dans son ouvrage À toi de jouer, les pages sont
détachables, la mise en espace devient possible.
À partir de photographies, Claire Dé propose une
collection de vaisselle en plastique jaune et orange
qui sert de base à observer, classer, construire,
combiner ces objets.
Gilbert Legrand, illustrateur, diplômé des arts
appliqués de Paris en arts plastiques et design a
deux activités : l’infographie et la réalisation d’illustrations en volume.
Dans Le grand show des petites choses, l’artiste
utilise des objets du quotidien, les détourne en
La photographie comme illustration dans personnages. Il met en scène ses créations, les
photographie en situation et nous incite à poser
les livres de jeunesse.
Album, paru aux éditions L’école des Loisirs, ras- un nouveau regard sur ces objets que l’on voit semble un ensemble de photographies d’auteurs tous les jours.
7
Annette Messager, Fa(r)ces, éditions Seuil Jeunesse, Paris, 2003,
8
Les illustrations de Mo Willems dans Guili Lapin
sont un mélange de dessins à la plume et de photographies. Les images ont été prises par l’auteur
à Brooklyn. La photographie sert de support aux
dessins qui la recouvrent et débordent parfois du
cadre. Le mélange de ces deux techniques permet
de créer un univers singulier propice aux histoires
pour enfants.
Dans le livre En ville de A à Z de Roberto Beretta et
Andreu Llorens, les deux photographes sont partis
à la recherche des lettres de l’alphabet dans la ville
de Londres. Cet ouvrage, uniquement composé de
photographies, sans texte ni commentaire, permet
de découvrir la ville sous un jour différent, de
prendre le temps de regarder, d’observer ce qui
nous entoure.
Mo Willems, Guili Lapin, éditions Kaléidoscope, 2007.
La création
photographique en
vue d’une édition
Des artistes plasticiens vont s’intéresser aux livres
de jeunesse en créant de toute pièce des images.
On pense ici au livre La vie c’est si joli de Claude
Lévêque, artiste reconnu sur la scène nationale et
internationale, réalisé à partir d’images photographiques mettant en scène des peluches.
De la même manière Annette Messager a réalisé
Fa(r)ces et Rions noir, deux livres pour enfants
malheureusement épuisées à ce jour.
Ces livres sont pour ces artistes des créations parallèles à leur production artistique, c’est-à-dire
qu’elles n’ont pas vocation à être exposées. À la
différence du photographe William Wegman qui
lui a réalisé plusieurs ouvrages jeunesse ( Chip
veut un chien , Joyeux anniversaire, Une journée
à la ferme ) pensés dans la continuité de sa pratique. Son exposition à image/imatge en 2005 a
présenté par exemple les images réunies dans le
livre Cinderella ( Cendrillon ).
Roberto Beretta et Andreu Llorens, En ville de A à Z, éditions Du Panama,
2008.
9
William Wegman, Little Red Riding Hood, Hyperion, 1993. Disponible à la médiathèque.
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Dans un livre, il n’y a rien à comprendre, mais beaucoup à se
servir. Rien à interpréter, ni à signifier, mais beaucoup à expérimenter. Le livre doit faire machine
avec quelque chose, il doit être un
petit outil sur un dehors (...) Les
combinaisons, les permutations,
les utilisations ne sont jamais
intérieures au livre, mais dépendent des connexions avec tel ou
tel dehors.
Gilles Deleuze, Félix Guattari,
Rhizome
Photographie et texte d’auteur
On voit enfin des livres qui mettent en parallèle
des photographies artistiques avec des textes d’auteur. Ce domaine est depuis longtemps investi par
les photographes.
L’éditeur Thierry Magnier propose toute une série
d’ouvrages intitulés Photo roman qui réunit un
photographe et un écrivain, les photographies
étant alors mises en discussion avec le texte. Les
images viennent dans ce cadre amorcer l’écriture
d’un auteur invité. Le principe, « une série de
photographies dont il ignore tout est confiée à un
écrivain. Il s’aventure alors dans l’écriture d’un
roman où ces photographies croiseront la vie du
héros pour la transformer ».
Depuis 2009, le Frac Aquitaine et les éditions Mix
ont lancé avec Nouit de Thomas Clerc le début
d’une collection Fiction à l’œuvre où un écrivain
prend pour point de départ une œuvre du Frac.
« Exercice aussi fascinant que périlleux puisqu’il
s’agit de se laisser absorber par une œuvre sans
s’y retrouver enfermé. Thomas Clerc a choisi une
image de Jeff Wall, No (1983) qui, reproduite en
début du livre (mais pas sur la couverture, la
positionnant ainsi au sein du récit), engage à la
regarder avant d’entamer la lecture. Un homme
qui marche, une femme à l’arrêt qui le regarde, un
trottoir fortement éclairé, et surtout une impression comme souvent chez Jeff Wall d’un temps
suspendu et très cinématographique.
Il est complexe face à tout œuvre de raconter ce
qu’on y voit sans empêcher les regards, d’ouvrir
des interprétations narratives sans perdre de vue
la nécessité pour le lecteur de rester en même
temps spectateur d’une image et de ses multiples
significations. » Mathilde Roman, extraits
Ici, l’éditeur ou l’auteur choisit un travail artistique achevé et parfois connu, et ce travail sert
de base à l’écriture.
À l’inverse dans l’univers des contes traditionnels,
des artistes vont créer à partir du texte. Ils le revisite, le réadapte, le contourne et le transforme
parfois, en fonction de leur sensibilité. Toute une
partie du travail de la photographe de mode Sarah
Moon s’attache à cela. Elle a en effet travaillé sur
La petite marchande d’allumettes (Circus), Le
petit Chaperon rouge ou Le petit soldat de plomb
(L’effraie). De la même manière, William Wegman,
a également adapté Le petit Chaperon rouge, Cendrillon et Les contes de ma mère l’Oye.
Marie Maurel de Maillé, quant à elle, pour son
nouveau projet entamé en 2011 dans le cadre
d’une résidence Écriture de lumière au centre d’art
image/imatge, fait référence dans la série Raiponce
au conte éponyme des frères Grimm. « La plupart
de ces photographies ont été prises dans des lieux
d’art où il s’agit le plus souvent de réactiver une
mémoire (Casa Museo Picasso, Château de Pau,
Tour Moncade d’Orthez, Musée du romantisme de
Madrid). Dans ces lieux de monstration, où tout
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Photographie de la série Raiponce, Marie Maurel de Maillé, 2012 © l’artiste. Disponible à la médiathèque.
Mamika, Sasha Goldberger, 2010 © l’artiste. Disponible à la médiathèque.
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un imaginaire se reconstruit, le public participe à
la fiction. Par des prélèvements décalés, j’espère
transmettre à mon tour cette charge narrative du
conte en insufflant dans mes images cette tension
entre leur aspect apparemment documentaire et
l’évocation d’une atmosphère mise en scène
jusqu’au silence tendu de la disparition. » Texte
de Marie Maurel de Maillé
Toutefois, peu d’artistes et d’auteurs ont investi le
domaine de l’album dans son acceptation la plus
complexe et la plus riche. Á savoir ce qui fait sens
dans un album, c’est soit la structure narrative
des images (album sans texte), soit la profonde
imbrication texte/image. Or la photographie est
assez peu présente dans ce type d’album.
Livres d’art et
de photographie
accessibles à la
jeunesse
Certains artistes mettent les images imprimées au
cœur de leurs recherches et explorent les liens
entre photographie, graphisme et édition.
La photo se regarde dans les
livres, pas au mur.
Henri Cartier-Bresson
Le journal Inventaire avant travaux de Patrice
Chaminade (né en 1975) a été édité à l’occasion de
son installation présentée au centre d’art image/
imatge en février 2012 dans le cadre du cycle /impressions/. Ce multiple reprend les séries Grand
inventaire.
« Dans les pages qui suivent est rassemblé le résultat de plus d’une décennie de collecte sur le
sol des rues de diverses villes françaises. Pareils
à des plages, ces lieux publics sont en effet jonchés en permanence d’une étonnante variété de
menus objets rejetés par le flot des voitures ou par
la simple activité citadine, qu’il est possible de
récolter tels des coquillages ou des débris flottés. »
Extraits, texte de Patrice Chaminade
Ces objets nous semblent familiers, mais ils restent très difficiles à identifier. Ce portrait montre
à quel point nous sommes dans une société de
gaspillage.
L’artiste a mis en place un protocole rigoureux,
presque scientifique et a fait un réel travail
d’inventaire accompagné d’un index nommant
presque tous les objets.
L’emploi du noir et blanc permet de faire plus
facilement des comparaisons entre les objets et
donne une unité visuelle, une cohérence.
Ce travail s’apparente à de la photographie, mais
se distingue par l’emploi du scanner qui donne
aux images une grande richesse de textures et de
détails et évoque la technique du rayogramme.
À partir de mots ou d’images trouvées dans les
livres, les journaux ou sur internet, Loïc Raguénès
(né en 1968) les décompose en leur appliquant
une trame et réalise un travail en peinture murale,
sérigraphie ou dessin aux crayons de couleur en
les reproduisant point par point. Cette trame
monochrome installe une distance entre la photographie de départ et le spectateur, et de ce fait
questionne le statut de l’image, sa représentation.
Sasha Goldberger, quant à lui, dans sa série
Mamika, met en scène sa grand-mère en superhéroïne qui effectue des tâches de la vie quotidienne.
D’autres artistes utilisent l’espace du livre comme
espace d’exposition parfois jusqu’à privilégier ce
support.
Dans son livre, Une vie de poulet, Olivier Culmann
(né en 1970, photographe, membre du collectif
Tendance floue) met en parallèle deux reportages
réalisés à deux périodes différentes, un en noir et
blanc sur le service militaire, l’autre en couleur
sur l’industrie du poulet. En confrontant ces deux
séries réalisées à 2 ans d’intervalle une seule et
même histoire apparaît, celle du conditionnement
et ses conséquences. Des similitudes formelles
entre les deux reportages se retrouvent au fil des
pages et nous montrent comment deux séries
documentaires mises côte à côte peuvent créer
une seule et même fiction sur l’aliénation et ses
conséquences.
13
documentation céline duval, revue en 4 images n°41 : construire, co-édition arko, Nevers, 4 pages,
format plié 21,5 x 15,5 cm, impression offset recto, 09/2007. Disponible à la médiathèque.
14
Olivier Culmann, Une vie de poulet, Filigranes éditions, 2001. Disponible à la médiathèque.
La photographie est pour Marie Maurel de Maillé
(née en 1978) un instrument d’écriture lui permettant d’interroger l’individu toujours dans
une dialectique entre réalité et fiction. L’estran
est né en 2008 d’un travail de résidence au Pays
Basque, au domaine d’Abbadia, où l’artiste nous
dévoile un personnage énigmatique en errance à
travers la lande, l’océan et le château du scientifique Antoine d’Abbadie. Les images viennent
alors prendre tout leur sens dans la manière de
les présenter, leur succession induisant un récit.
L’artiste a pensé L’Estran avant tout comme une
série qui ferait sens sous la forme d’un livre.
documentation céline duval (née en 1974) constitue depuis une dizaine d’années un étonnant fonds
iconographique fait de photographies d’amateurs,
d’images de magazines, de cartes postales couleur, de clichés de presse ou encore de ses propres
photographies. Elle répertorie cette collection de
manière organisée sous l’appellation documentation céline duval. Le regard perpétuellement à
l’affût, elle travaille cette matière première pour
orchestrer des assemblages qui prennent le plus
fréquemment la forme d’éditions. Cette démarche
a donné lieu à la revue en 4 images commencée
en 2001 où l’artiste rapproche quatre images qui
mises côte à côte viennent créer du sens. Cette
revue, qui a pour but de donner une autre chance
à la photographie d’amateur d’être vue, est un
exemple de séquences fonctionnant comme du
cinéma imprimé. Comprendre, décoder le monde
visuel qui nous entoure est au cœur de son travail.
Une imagerie collective. En ce sens, documentation céline duval collectionne, récolte, archive des
images. Elle n’est pas photographe mais tout son
travail artistique a trait à l’image. Au travers de
cette démarche, elle donne une seconde vie aux
images. Les individus représentés se voient reliés
non plus par des liens familiaux, amicaux mais
par le choix d’un thème, d’un esprit, d’un univers
ou d’un geste qui est le fruit de sa création (cf.
dossier pédagogique sur l’artiste).
Loïc Raguénès, Teckel #3, 2007, © l’artiste. Disponible à la médiathèque.
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bibliographie sélective
Sur la photographie
et le livre
Gerry Badger, Martin Parr, Le
livre de photographies : une histoire, volume I, édition Phaïdon,
Paris, 2005.
Gerry Badger, Martin Parr, Le
livre de photographies : une histoire, volume II, édition Phaïdon,
Paris, 2007. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
Michelle Debat (sous la direction
de), La photographie et le livre,
essai collectif, édition Trans Photographic Press, Paris, 2003.
Article de Périodique dans La
Revue des livres pour enfants
168-169 (04/1996. p.43-113 .
La photographie dans les livres
pour enfants : une approche du
sensible. En prêt au CDDP de Pau.
Chloé Devis (textes choisis et présentés par), Le goût de la photo,
édition Mercure de France, Paris,
2010.
Les 101 mots de la photographie, Louis Mesplé, Archibooks
+ Sautereau Éditeur, 2009. En
consultation à image/imatge.
Livres de photographes
Patrice Chaminade, Inventaire
avant travaux, 2012. Disponible
gratuitement à image/imatge.
Enna Chaton, In love, Editions
Villa Saint-Clair, Sète, 2001. Disponible à la Médiathèque.
Enna Chaton, Laurent Moriceau,
Un goût de l’âme, image/imatge,
Orthez, 2005. Disponible à la
Médiathèque.
Larry Clark, The perfect chilhood,
éditions Scalo, Zurich, 1995.
Disponible à la Médiathèque.
Olivier Culmann, Une vie de
poulet, Filigranes éditions, 2001.
Disponible à la Médiathèque.
Raymond Depardon, La France,
éditions Seuil, 2010. Disponible à
la Médiathèque.
William Klein, New York.
documentation céline duval,
le cahier du dimanche, édition
doc-cd, Houlgate, 2006. Toutes les
éditions de l’artiste sont conservées
et disponibles à la Médiathèque.
documentation céline duval,
revue en 4 images (60 numéros), éditions doc-cd, Houlgate, 2001/09. Disponible à la
Médiathèque.
Robert Frank, Les américains, Delpire,
1993. Disponible à la médiathèque.
Disponible à la Médiathèque.
Robert Frank, Les Américains,
éditions Robert Delpire, Paris,
1993. Disponible à la Médiathèque.
William Klein, New-York, Marval,
Paris, 1995.
William Klein, Paris + Klein,
éditions Marval, Paris, 2002.
Gilbert Garcin, Le Témoin, éditions Filigranes, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Sacha Goldberger, Mamika, éditions Balland, 2010.
Disponible à la Médiathèque.
16
Marie Maurel de Maillé, L’Estran,
Filigranes éditions, 2010.
Disponible à la Médiathèque.
Emmanuel Latreille, Vincent
Pécoil, Loïc Raguénès, éditions
L’Office / École nationale supérieure d’art Dijon, Frac Languedoc-Roussillon, 2005. En consultation à image/imatge.
Jérôme Mauche, Loïc Raguénès :
autant que faire se peut, éditions
Presses du réel, 2009. Disponible
à la Médiathèque.
William Henry Fox Talbot, éditions de l’Amateur, 2003.
William Wegman, Polaroïds,
Abrams, New-York, 2002.
Disponible à la Médiathèque.
William Wegman, Wegmanology,
édition Hyperion, New-York,
2001. Disponible à la Médiathèque.
Joel-Peter Witkin, Disciple et
maître, édition Marval, Paris,
2000. Disponible à la Médiathèque.
La création en vue d’une
édition
Natacha Lesueur, Purée paysage,
édition Quiquandquoi, Paris
Musées, collection Art-y-es-tu?;
2006. Disponible à la Médiathèque.
Claude Lévêque, La vie c’est
si joli, édition Quiquandquoi,
collection Art y es-tu ? Genève,
2004. Disponible à la Médiathèque.
Annette Messager, Fa(r)ces, éditions Seuil Jeunesse, Paris, 2003,
Annette Messager, Rions noir,
édition Quiquandquoi, Genève,
2003.
William Wegman, Chip veut un
chien, édition Seuil, Jeunesse,
Paris, 2005. Disponible à la
Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
William Wegman, Une Journée à
la Ferme, Paris, 1998.
Disponible à la Médiathèque.
Autour du conte
Sarah Moon, Quatre contes,
d’après Hans-Christian Andersen et Charles Perrault, Chasseneuil du Poitou, CNDP, 2008.
DVD 85 minutes et livret de 16
pages. En vente au CDDP 64.
Article de Périodique dans La
Revue des livres pour enfants 226
(12/2005) , p.107-112. La petite
marchande d’allumettes vue
par Jean Renoir, Tomi Ungerer,
Georges Lemoine et Sarah Moon.
En prêt au CDDP de Pau.
Claude Lévêque, La vie c’est si joli. Disponible à la médiathèque.
Marie Maurel de Maillé, Raiponce, éditions nonpareilles,
2012. Disponible à la Médiathèque.
William Wegman, Little Red
Riding Hood, édition Hyperion,
New York, 1993. Disponible à la
Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
Contes d’Andersen : Le vilain
petit carnard ; La petite sirène ;
La petite fille aux allumettes ; Le
costume neuf de l’empereur ; Le
compagnon de voyage. Disque
compact, 1994. En prêt à l’antenne
du CDDP de Bayonne.
Exemple de la collection Photo roman,
éditions Thierry Magnier. Disponible à la
médiathèque.
Autour de l’album
Sophie Van der Linden, Lire l’album, l’atelier du poisson soluble,
2007. En prêt au CDDP de Pau.
L’album : le parti pris des images,
éditions Presses universitaires
William Wegman, Chip veut un chien.
Disponible à la médiathèque.
17
Blaise Pascal, 2012. En prêt au
CDDP de Pau.
Mo Willems, L’autre Guili Lapin,
éditions Kaléidoscope, 2008.
Sophie Van der Linden et Annick
Lorant-Jolly, Images dans les
livres pour la jeunesse : lire et
analyser, CRDP de l’Académie
de Créteil, éditions Thierry Magnier, 2006. En prêt et à la vente
au CDDP de Pau.
Noël Bourcier, Photo : les
contraires, Seuil Jeunesse, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
photographie et
littérature de jeunesse
(albums, romans et
documentaires)
Isabelle Le Fèvre-Stassart, Nous,
les enfants, Palette, collection La
Vie en images, Paris, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Isabelle Le Fèvre-Stassart, Dans
la ville, édition Palette, collection
La Vie en images, Paris, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Mauro Bellei, Les Cailloux de
l’art moderne, éditions les Trois
ourses, 2010. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
Roberto Beretta et Andreu Llorens, En ville de A à Z, éditions
Du Panama, 2008.
Alphabetville, Stephen T. Johnson, éditions Circonflexe, 1996.
Disponible à la Médiathèque.
Gabriel Bauret, Grégoire Solotaref, Album, édition L’école des
Loisirs, Paris, 1995.
Disponible à la Médiathèque.
Tana Hoban, Regarde bien,
éditions Kaléidoscope, 1999.
Disponible à la Médiathèque.
Tana Hoban, Traces d’ancêtres
perdus/Traces of ancestors lost,
éditions Les Trois Ourses, 2001.
Disponible à la Médiathèque.
Delphine Chedru, Têtes de
pioche, édition Albin Michel
Jeunesse, 2009. En consultation à
image/imatge.
Bruno Heitz, Monsieur 2D, éditions Rouergue, 2012.
Disponible à la Médiathèque.
Claire Dé, À toi de jouer, éditions
Les grandes personnes, 2010.
Disponible à la Médiathèque.
Jacques Jouet, En ville je peux ?,
éditions Passage piétons, 2003.
Disponible à la médiathèque.
Claire Dé, Ouvre les yeux, éditions Panama, 2006. En consultation à image/imatge.
Pierre Fatus, Papa au bureau,
éditions Thierry Magnier, 2002.
Disponible à la Médiathèque.
Gilbert Legrand, Le grand show
des petites choses, éditions
Sarbac, 2010.
Alain Serres, Olivier Tallec, Lily
Franey, L‘abécédaire, éditions
Rue du monde, 2001.
Mo Willems, Guili Lapin, éditions Kaléidoscope, 2007.
En consultation à image/imatge.
François Delebecque, Les songes
de l’ours, édition Thierry Magnier, Nîmes, 2005. Disponible à
la Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
Katy Couprie et Antonin Louchard, À table !, éditions Thierry
Magnier, 2002. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis.
Katy Couprie et Antonin Louchard, Tout un monde, éditions
Thierry Magnier, 2002. Disponible
à la Médiathèque.
Olivier Culmann, Alain André,
Photoroman La passion, dit Max,
éditions Thierry Magnier, 2007.
Disponible à la Médiathèque.
Thomas Clerc, Nouit, co-édition
Frac Aquitaine + les éditions
Mix, collection Fiction à l’œuvre,
2009. Disponible à la Médiathèque.
Valise de huit albums écrits ou
illustrés par Christian Voltz.
En prêt au CDDP de Pau.
Christian Voltz, Petit escargot,
éditions Didier, 2005. Disponible
à la Médiathèque.
Christian Voltz et Jean-Louis
Hess, La caresse du papillon,
éditions du Rouergue, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Christian Voltz, La salamandre,
éditions du Seuil, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Isabelle Gil, À la mer, éditions
Loulou et Compagnie, 2010.
Isabelle Gil, L’aventure, éditions
Table ronde, 2011.
Carole Achache, Chantiers en
cours, éditions Thierry Magnier,
2005. Disponible à la Médiathèque.
18
Isabelle Le Fèvre-Stassart, Objectif photographie !, Autrement
jeunesse, scéren/cndp, 2004.
Disponible à la Médiathèque.
La photographie, Dada, la première revue d’art n°122, éditions
Mango. En prêt au CDDP de Pau.
Photo, Dada, la première revue
d’art n°160, éditions Arola. Disponible à la Médiathèque Jean-LouisCurtis et au CDDP de Pau.
Warhol étire le portrait, Revue
Dada, n°145, édition Arola, 2009.
En consultation à image/imatge et en
prêt au CDDP de Pau.
Marc Riboud, I comme image,
éditions les Trois ourses, 2010.
Disponible à la Médiathèque.
Martine Laffon, Fabienne Burckel, Une si jolie rencontre, Seuil
jeunesse, 2006.
Éric Godeau, Ces images qui
nous racontent le monde, éd.
Albin Michel, 2007.
Antonin Quetal (texte), Béatrice
Utrilla (photo), Disparue, éd. Où
sont les enfants ?, Vaillac, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Photographie et texte d’auteur (hors contes)
François Villon (texte), Marine
Sangis (photos), L’épitaphe, édition Passage piéton, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Thomas Fersen (texte), Robert
Doisneau (photos), Bucéphale,
éditions du Rouergue, 1998.
Disponible à la Médiathèque.
Emmanuel
Guibert,
Didier
Thomas Fersen et Robert Doisneau, Bucéphale, éditions du Rouergue. Disponible à la médiathèque.
Lefèvre, Gilles Lemercier, Le
photographe, (Bande-dessinée),
Dupuis, 2007 (3 volumes).
Disponible à la Médiathèque.
Dada, la première revue d’art
n°178, éditions Arola, 11/2012,
p.10-13 (consacré à Dali). En prêt
au CDDP de Pau.
autour du surrÉalisme
La photographie surréaliste, Stan
Le Surréalisme : les enfants ter- Neumann, DVD-vidéo, Arte
ribles de l’art, Christian Demilly, France Développement, 2012.
éditions palette, 2006. Disponible En prêt au CDDP de Pau.
à la Médiathèque.
Dada : la révolte de l’art, Marc
Dachy, éditions Gallimard, 2005.
Disponible à la Médiathèque.
Les surréalistes, Dada, la première revue d’art n°167, éditions
Arola, 09/2011, p.4-31. En prêt au
CDDP de Pau.
Un surréaliste pas comme les
autres, Emilie Martin-Neute,
19
Lexique
Album
L’album est un style littéraire à
part entière, sa caractéristique
principale est que le texte ne
peut se passer de l’image et vice
versa. Les images ne sont donc
pas des illustrations mais font
partie de l’œuvre intégralement.
La plupart des albums publiés
sont le plus souvent de la littérature d’enfance et de jeunesse,
mais, il existe depuis plusieurs
années un essor de la production
destinée au monde adulte.
Il arrive que l’auteur et l’illustrateur soit la même personne, mais
le plus souvent, il s’agit de deux
personnes qui collaborent.
Cadrage
Choix des limites de l’image recherchée et de l’angle de prise
de vue en fonction du sujet et
du format. Ce qui est choisi s’organise dans un cadre, le reste
disparaît «hors-champ».
Champ
Espace embrassé par l’objectif de
l’appareil photographique.
Ellipse
Procédé
cinématographique,
équivalent au procédé stylistique grammatical, qui consiste
à éviter de montrer un ou plusieurs plans à l’intérieur d’une
séquence, leur absence ne nuisant ni à la compréhension, ni à
la narration.
Estampe
Une estampe est l’empreinte
réalisée à l’encre sur un support
souple à partir d’une matrice
traitée en relief, en creux ou à
plat. Ex : gravure, eau-forte, etc.
plans organisent et suggèrent la
profondeur. Le «premier plan»
est celui qui se trouve le plus en
avant, l’ «arrière plan» celui qui
se trouve le plus au fond.
Fiction
Œuvre, genre littéraire dans les- Rayogramme/photogramme
quels l’imagination a une place En 1927, Man Ray expose sous
lumière directe, en laboratoire,
prépondérante..
des objets quelconques du quotidien, sur une surface de papier
Hors champ
Tout ce qui n’est pas dans le sensible, sans appareil photograchamp, tout ce qui est coupé phique. Le nom commun de cette
par le cadre. La présence du technique est photogramme.
hors champ peut être suggéré Baptisés « rayogramme » ou «
par le regard d’un personnage, rayographie » d’après le nom
son attitude.
de l’artiste surréaliste, ses papiers font apparaître les formes
Légende
cachées de ces objets.
La légende est le texte qui se
trouve sous chaque photogra- Séquence
phie, et qui permet de donner En cinéma et audiovisuel, la
le titre, mais aussi la date de la séquence est une suite de
prise de vue, et de quelques in- plans (cadrages filmés pendant
formations que le photographe un temps donné) constituant
souhaite faire connaître au spec- une des divisions du récit
cinématographique.
tateur.
Par extension, en photographie, la séquence est une suite
Medium
Medium est un terme utilisé à d’images fixes ordonnée selon
l’origine en peinture pour dési- un enchainement ou un mode
gner « tout liquide servant à dé- narratif donné.
tremper les couleurs ». Dans la
production actuelle, on parle de Série
medium pour désigner les ma- Suite, succession d’images
tériaux ou tout autre moyen de analogues et constituant un enproduction utilisés par l’artiste. semble cohérent.
Synopsis
Multiple
Se dit d’une œuvre reproduite en Récit bref constituant le schéma
tirage limité (à partir de 20), ou d’un scénario.
illimité. Il s’agit le plus souvent
Suite
d’estampes.
Ensemble d’images qui se suivent dans l’espace, dans le temps,
Plans
Le plan est l’image ou la prise de dans une série.
vue définie par l’éloignement de
l’objectif par rapport à la scène
représentée et par le cadrage. Les
20
Sarah Moon, 12345, (coffret), Éditions Robert Delpire, 2008.
21
pistes
pour le primaire
Compétence 5
La culture humaniste
L’élève est capable de :
• reconnaître et décrire des œuvres visuelles ou musicales préalablement étudiées : savoir les situer dans le temps et dans l’espace, identifier le domaine artistique dont elles relèvent, en détailler certains
éléments constitutifs en utilisant quelques termes d’un vocabulaire
spécifique ;
• exprimer ses émotions et préférences face à une œuvre d’art, en
utilisant ses connaissances ;
• pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et
plastiques (formes abstraites ou images) en se servant de différents
matériaux, supports, instruments et techniques ;
• inventer et réaliser des textes, des œuvres plastiques, des chorégraphies ou des enchaînements, à visée artistique ou expressive.
PRATIQUES ARTISTIQUES ET HISTOIRES DES ARTS
Extraits du Bulletin officiel n°3, du 19 juin 2008 — Hors série
22
L’album : le parti pris des images, éditions Presses universitaires Blaise Pascal, 2012.
23
Proposition
Atelier d’écriture à partir de reproductions d’œuvres d’artistes ayant
exposés à la galerie image/imatge.
À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de :
• Produire un énoncé oral dans une forme adaptée pour qu’il puisse
être écrit par un adulte.
Premier palier pour la maîtrise du socle commun : compétences attendues
à la fin du CE1
Compétence 1 : la maîtrise de la langue française.
• Écrire de manière autonome un texte de 5 à 10 lignes.
Deuxième palier pour la maîtrise du socle commun : compétences attendues
à la fin du CM2
Compétence 1 : la maîtrise de la langue française
Rédiger un texte d’une quinzaine de ligne (récit, description, dialogue, texte poétique, compte-rendu) en utilisant ses connaissances en
vocabulaire et en grammaire.
Note
La photographie dite plasticienne a un langage qui peut diverger de
la photographie traditionnelle comme la photographie de reportage
ou le photojournalisme, elle devient conceptuelle et la vocation documentaire n’est plus essentielle. Vouloir représenter le réel n’est plus
ou n’est pas son seul objectif. Aujourd’hui, de nombreuses images
photographiques et de nombreux artistes utilisent la photographie
comme médium pour ou dans leur travail artistique.
Objectif
Produire un récit d’une quinzaine de lignes à partir du corpus des
trois images proposées en donnant un titre. (Afin de ne pas influencer
le rédacteur le titre de l’œuvre ne sera pas donné).
24
séquence 1
© François Deladerrière
© France Dubois
© Alain Delorme
séquence 2
© Chantal Vey
© Aymeric Fouquez
© Géraldine Lay
séquence 3
© Aurore Valade
© documentation céline duval
© Sabine Delcour
25
Diptyque
D’après le Larousse, un diptyque est, dans l’Antiquité, une tablette à deux volets reliés par une
charnière, garnis intérieurement de cire sur laquelle on écrivait à l’aide d’un stylet, et richement
décoré à l’extérieur. En peinture et en sculpture,
c’est un ouvrage composé de deux panneaux, fixes
ou mobiles.
Piero della Francesca, Triomphe de la chasteté, huile sur toile, entre 1460
et 1470, musée des Offices, Florence.
Dans les albums
Diptyque consulaire d’Aréobindus, Constantinople, ivoire, 506 après J.C,
Musée du Louvre, Paris.
Piste 1
À partir de différents artistes et albums présentés, proposer une mise en (double) page photographique en noir et blanc ou/et en couleur, les
images devront se répondre plastiquement ou
autour d’une thématique, d’un sentiment, d’une
opposition, etc.
On s’intéressera dans un premier temps à la page
ou plutôt aux deux pages d’un livre ouvert. On
pourrait pour cela partir de l’album L’aventure
d’Isabelle Gil qui, outre le voyage d’un bateau
que l’on suit tout au long du livre, associe chaque
double page autour d’une même thématique,
d’une même ambiance ou encore d’un même lieu.
Le second ouvrage sur lequel, il est possible de
s’appuyer est celui d’Olivier Culmann, Une vie de
poulet, qui fait dialoguer sur chaque double page,
une photographie en couleur autour de l’industrie
du poulet et celle en noir et blanc de soldats dans
une caserne.
Dans la photographie
Marion Gronier est une jeune photographe qui
a fait des portraits de mini-miss et de leur mère
dans le nord de la France. L’enfant est apprêté pour
26
Double page extraite de l’album, L’aventure, éditions de la Table ronde,
2011, photographies : Isabelle Gil, textes : Jean Rollin.
ces concours de beauté avec paillettes, maquillage,
coiffure, etc... Nourries par les émissions de télé
réalité ces jeunes mamans peuvent s’identifier
pour quelques heures grâce à leur fille aux images
qu’elles dévorent sur l’écran de la télévision.
Dominique Delpoux, série Les maires, 2003, © l’artiste.
Franck et Olivier Turpin sont deux artistes
contemporains jumeaux. Leurs liens gémellaires
et le contact est à la base de leur travail. Ils mettent souvent en scène leur corps en tant qu’outil
aussi bien lors d’installations, de performances ou
encore par la photographie ou la vidéo.
Dans la série Les maires réalisée en 2003, Dominique Delpoux propose deux photographies d’une
même personne. Les maires dans deux situations
différentes, la première dans leur fonction d’élu la
seconde dans leur environnement professionnel
ou plus intime.
Frank et Olivier Turpin, Le miroir, 1999, diptyque, tirage couleur 24,5 x
18,5 cm, collection d’art contemporain du Conseil général de SeineSaint-Denis.
Marion Gronier, Miss Pyjama de la série I’m your fantasy ,2010 © Marion Gronier.
27
Piste 2
À partir des albums et du site de Christian Voltz
s’intéresser au rapport entre le texte et les images
pour construire des histoires.
Ci-dessous, travaux et film d’animation réalisés
par les élèves de l’école maternelle d’Orion en
2012 dans le cadre d’une classe à PAC.
Image extraite du film Ah réalisé par l’école maternelle d’Orion, 2012.
28
Christian Voltz et Jean-Louis Hess, La caresse du papillon, éditions du
Rouergue, 2005. Disponible à la médiathèque.
Christian Voltz, La salamandre, éditions du Seuil, 2005. Disponible à la
médiathèque.
29
pistes pour
le secondaire
Histoire des arts
L’enseignement de l’histoire des arts est obligatoire pour tous
les élèves de l’école primaire, du collège et du lycée. Il est
fondé sur une approche pluridisciplinaire des œuvres d’art.
L’enseignement de l’histoire des arts implique la conjonction de plusieurs
champs de connaissances. Il s’appuie sur trois piliers :
Les périodes historiques ; les six grands domaines artistiques ; la liste de référence
pour l’école primaire ou les listes de thématiques pour le collège ou le lycée.
Les périodes historiques sont celles que définissent les programmes d’histoire à chacun des niveaux du cursus scolaire.
Les six grands domaines artistiques constituent autant de points de rencontre pour les diverses disciplines.
Ce sont dans l’ordre alphabétique : les arts de l’espace, du langage, du quotidien, du son, du spectacle vivant, et les arts du visuel.
Chacun de ces domaines est exploré par le biais d’œuvres d’art patrimoniales
et contemporaines, savantes et populaires, nationales et internationales.
Organisation publiée dans un encart du bulletin officiel n°32, du 28 août 2008.
30
Les surréalistes, Dada, la première revue d’art n°167, éditions Arola, 09/2011. En prêt au CDDP de Pau.
31
L’herbier
repères
Les pratiques photographiques de collecte : carnet
de voyage, herbier, album, journal permettent
d’aborder différentes pratiques artistiques.
Classer pour mieux appréhender, pour tenter de
comprendre, et donc de déchiffrer…
Objectifs
• savoir identifier le parti pris artistique et esthétique d’un artiste
• être capable de situer et comprendre une œuvre
quant aux divers enjeux de son époque et de son
pays
• sur la base d’un vocabulaire descriptif précis et
approprié, situer une œuvre dans son cadre historique et en faire apparaître les caractéristiques
dont elle témoigne
• pratiquer la recherche documentaire pour approfondir ses connaissances
Un des avantages de l’art photographique sera
de nous permettre d’introduire dans nos images
une multitude de détails infimes qu’aucun artiste
n’aurait pris la peine de copier d’après nature avec
ce degré de minutie alors qu’ils ajoutent vérité et
réalisme à la représentation.
Satisfait par l’impression d’ensemble, il jugerait
sans doute indigne de son génie de copier chaque
petit accident de lumière et d’ombre : il ne pourrait
d’ailleurs pas le faire sans y trouver des difficultés
infinies et y passer un temps disproportionné qui
serait bien mieux utilisé autrement.
Cependant il est bon d’avoir à notre disposition les
moyens de rendre ces menus détails sans plus d’efforts, car leur fonctionnement peut être un attrait
supplémentaire aux yeux de certains. (...)
The pencil of nature, William Henry Fox Talbot
Recherche documentaire sur les œuvres présentées.
Mise en commun : à partir de l’observation et l’analyse de ces œuvres, définir des points communs
et des différences sur les plans formels et conceptuels.
Mots-clés
collection, inventaire, répertoire, série, archive,
document, concept, onirique, artistique, information, imaginaire, beauté, idée, esthétique...
Proposition d’activité
À partir d’un thème donné (exemples : la montre,
les jouets, le parfum, les déchets, l’argent...), collecter et/ou réaliser des images afin de constituer
un «herbier». Donner les critères de la collecte.
William Henry Fox Talbot, The pencil of nature, 1844. Ouvrage tiré à
286 exemplaires lors de la première édition, comprenant 24 calotypes
hors texte, collés à la main : c’est le premier livre au monde illustré de
photographies.
32
Joan Fontcuberta, Lavandula Angustifolia, série Herbarium, 1984,
éditions Phaidon, 2001.
Karl Blossfeldt, Monkswood, 1928, Urformen der Kunst (Les formes originelles de l’art), 1ère parution en 1928 chez Wasmuth.
Daniel Gustav Cramer et Haris Epaminonda, The Infinite Library. Projet qui se développe sous la forme de livres, et par un site Internet www.theinfinitelibrary.com. Les livres sont la réunion de deux livres déjà existants : par exemple la page 7 du premier livre est mise en correspondance avec la page 7
du second livre. Le nombre de livres réalisés est actuellement de 13, mais cette bibliothèque parallèle est infinie dans ses possibilités d’agencement.
Quelques livres de la série possèdent un 3ème élément en surimpression : des formes géométriques.
33
Le livre surréaliste
l’inconscient, le collectif, l’imaginaire, l’automatisme, le rêve, l’amour…
2 - Collecte de matériaux de récupération, objets
personnels, découpes d’images, de textes. Un
repères
temps de création est donné, pendant lequel
Le surréalisme est né des activités Dada de la Pre- chacun à tour de rôle place et déplace les objets
mière Guerre mondiale dont le noyau était à Paris. sur un fond suivant le critère qui lui convient.
D’abord d’essence littéraire, il s’étend rapidement Une photo est prise à intervalles réguliers selon le
aux arts plastiques, à la photographie et au cinéma, même point de vue (appareil monté sur un pied).
non seulement grâce aux goûts d’André Breton,
chef de file et auteur du manifeste du surréalisme, 3a - Les photos sont sélectionnées puis imprimées
collectionneur et amateur d’art, mais aussi par et reliées entre elles ou collées sur les pages de
l’adhésion d’artistes venus de toute l’Europe et des droite d’un cahier. La page de gauche peut être
États-Unis pour s’installer à Paris, alors capitale réservée à un travail écrit (cadavre exquis).
mondiale des arts. Les artistes surréalistes mettent 3b - Les photos sont sélectionnées et rassemblées
en œuvre l’expérimentation du langage exercé dans un logiciel de montage afin de créer une
sans contrôle, la théorie de libération du désir en animation.
inventant des techniques visant à reproduire les
mécanismes du rêve, ils s’efforcent de réduire le 4 - Mise en commun et échange oral.
rôle de la conscience et l’intervention de la volonté.
Le frottage et le collage, les dessins automatiques, Matériel : magazines, objets divers et variés, aples rayographes, produisent des images oniriques, pareil photo compact numérique, ordinateur, imprimante, cahiers, ciseaux, colle/scotch, logiciel
organisant la rencontre d’éléments disparates.
de montage.
Objectifs
• approfondir sa culture artistique
• analyser une œuvre en faisant apparaître ses
caractéristiques plastiques et artistiques
• utiliser un vocabulaire descriptif précis et approprié
• témoigner d’un comportement attentif et ouvert
aux démarches artistiques dans leur diversité
• participer à une analyse collective de façon ouverte et argumentative en demeurant attentif à la
parole des autres.
Mots-clés
jeu, collectif, démarche créative, figuratif, abstrait, imaginaire, esthétique, onirique, rêve,
automatisme...
Proposition d’activité
réalisation d’un photo-livre, témoin ou trace d’un
travail, d’une démarche créative collective : un
livre poétique à lire, feuilleter, animer (comme
un flip-book), contempler...
1 - À travers l’analyse d’œuvres-clés, on fait émerger
différentes thématiques propres aux surréalistes :
Man Ray, Le Violon d’Ingres, épreuve aux sels d’argent rehaussée de
crayon et encre de Chine 1924, courtoisie MNAM Paris.
34
L’expérience qui consiste à incorporer à un
poème des objets usuels ou autres, plus exactement à composer un poème dans lequel des éléments visuels trouvent place entre les mots sans
jamais faire double emploi avec eux. [...] Du jeu
des mots avec ces éléments nommables ou non
me paraît pouvoir résulter pour le lecteur-spectateur une sensation très nouvelle, d’une nature
exceptionnellement inquiétante et complexe.
Définition du poème-objet d’André Breton
René Magritte, Je ne vois pas la [femme] cachée dans la forêt, 1929, photomontage pour La Révolution Surréaliste No. 12 (15. Dec. 1929), Maxime
Alexandre, Louis Aragon, André Breton, Luis Buñuel, Jean Caupenne, Paul
Éluard, Marcel Fourrier, René Magritte, Albert Valentin, André Thirion,
Yves Tanguy, Georges Sadoul, Paul Nougé, Camille Goemans, Max Ernst,
Salvador Dalì.
René Magritte, Querelle des universaux, huile sur toile, 53,5 x 72,5 cm,
1928, courtoisie MNAM Paris.
André Breton, Poème-objet, pan-(h)oplie pour Elisa (jour et nuit), courtoisie les ayants droit. Étiquette annotée de la main d’André Breton :
Ce poème-objet doit se lire « PAN-(H)OPLIE pour Elisa (Jour et nuit) je
rayonne d’amour pour toi ». Cette dernière ligne en hiéroglyphes égyptiens d’après un document reproduit dans C.W. Ceram : Des dieux, des
tombeaux, des savants, page 104), André Breton.
35
contacts
3, rue de Billère, Orthez (adresse postale)
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11, rue Jeanne d’Albret, Orthez.
Tél. 05 59 69 41 12
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RdC du centre socio-culturel
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Contact: Mme Sandra Olivan
Place
d’armes
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BAYONNE /A64
PAU /A64
36