photographie et litterature jeunesse
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photographie et litterature jeunesse
24 avril 2013 photographie et litterature jeunesse Les images imprimées À partir des fonds spécialisés de la Médiathèque Jean-Louis-Curtis et du Centre départemental de documentation pédagogique Dossier pédagogique réalisé en 2009, mis à jour et enrichi en avril 2013 avec le Centre départemental de documentation pédagogique des Pyrénées-Atlantiques. promotion et diffusion de l’image contemporaine Gerry Badger, Martin Parr, Le livre de photographies : une histoire, volume II, édition Phaïdon, Paris, 2007. 2 Photographie et littérature jeunesse Les images imprimées Demi-journée enseignants image/imatge fait partie du réseau d.c.a/association française de développement des centres d’art et de Diagonal, réseau photographie. mercredi 24 avril de 14 à 17 heures (inscription sur le site du CDDP 64) Direction artistique Émilie Flory les moments du mercredi De 10h à 17h, journée dédiée, entre autres, à l’accueil des enseignants, la découverte des outils pédagogiques et ouvrages autour de l’image contemporaine. image/imatge reçoit le soutien du Ministère de la culture et de la communication, de la DRAC Aquitaine, du Conseil régional d’Aquitaine, du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, des villes de Mourenx et d’Orthez. image/imatge est un centre d’art dédié aux images contemporaines. Le croisement et l’équilibre, au sein de la programmation, entre des propositions d’artistes renommés et celles de jeunes créateurs permettent à la structure de développer les principaux axes de sa mission, c’est-à-dire l’artistique et le pédagogique. Il est en effet prioritaire d’offrir des conditions adéquates au développement et à la monstration du travail artistique, de présenter la diversité qui existe aujourd’hui dans la réflexion sur les images et sur le monde de l’image, d’accompagner le public dans une sensibilisation et une accessibilité à la création contemporaine sur des territoires éloignés des grands pôles culturels. Médiation culturelle, accueil du public Audrey Jochum Le CDDP des Pyrénées-Atlantiques est un centre de ressources pour tous les acteurs de l’Éducation. Il accompagne les enseignants dans leurs pratiques professionnelles en mettant à leur disposition des outils pédagogiques et en leur proposant régulièrement animations et ateliers autour des thématiques en lien avec leur métier. Contact à Orthez Rue Pierre Lasserre Rez de Chaussée du Centre socio-culturel [email protected] 05 59 67 15 65 Sandra Olivan, professeur des écoles et responsable de l’antenne d’Orthez, Hanna Attoumane, professeur de photographie au Lycée professionnel Molière à Orthez et Christian David, conseiller pédagogique départemental en arts visuels. * Les mots surlignés dans ce dossier se retrouvent dans le lexique, pp. 20. 3 Robert Frank, Les américains, première édition française, 1955 Édition originale du chef d’œuvre de Robert Frank. Parue un an avant l’édition américaine, elle s’en distingue aussi par l’importance du texte, absent dans la seconde. 83 photographies originales en noir et blanc reproduites avec le texte en regard. L’illustration de couverture provient d’un détail d’un dessin de Saül Steinberg. Robert Frank, bien que d’origine suisse, est considéré comme un géant de la photographie américaine. Membre à part entière de la scène artistique des États-Unis, il était très lié aux écrivains de la Beat Generation, dont Jack Kerouac -— l’auteur de Sur la route —, qui préfacera d’ailleurs l’édition de 1959 de Les Américains. C’est son ami et éditeur Robert Delpire qui a suggéré au photographe d’adopter pour la première édition, celle de Paris, une approche qu’on a pu dire « sociologique ». Les images de Frank et les textes sélectionnés par le poète Alain Bosquet — surtout de grands auteurs, de Tocqueville à Faulkner — se répondent pour former un tableau fascinant d’une Amérique gigantesque, parfois oppressante et conformiste, où s’invente pourtant la contre-culture. (texte descriptif de la première édition française, source : AbeBooks.fr) 4 image/imatge et la Médiathèque Jean-Louis-Curtis travaillent en partenariat depuis plusieurs années sur la constitution d’un fonds de livres autour de la photographie contemporaine. Cette proposition de rencontre autour de la photographie et de la littérature de jeunesse répond à la fois à notre volonté de révéler la richesse et la diversité de ce fonds mais aussi de découvrir les liens qu’entretiennent le livre et l’image photographique contemporaine. Livre et photographie L’histoire de l’introduction de la photographie dans les livres est à lire en parallèle du développement des procédés d’impression depuis l’invention de la photographie à la fin du XIXème siècle. Progressivement, durant la première moitié du XXème siècle, l’image photographique est venue remplacer l’illustration. Un des premiers domaines de son développement a été la presse illustrée, qui a notamment constitué un moyen de diffusion et d’expression important pour les photographes. Une des premières fonctions de la photographie a donc été d’illustrer. Ce n’est qu’à partir des années 1950 que le livre apparaît comme un outil déterminant pour asseoir la légitimité artistique de la photographie. À partir de ce moment, les photographes vont trouver dans le livre un moyen de concevoir des œuvres à part entière où chaque élément va être pensé : couverture, dos, pliage, format des feuillets, mise page, qualité du papier, texte, etc. Des livres comme Images à la sauvette (1952) d’Henri Cartier-Bresson, Les Américains (1956 et 1959) de Robert Frank, ou encore New York, Life Is Good And Good For You In New-York. William Klein : Trance Witness Revels (1956) de William Klein, en sont révélateurs. La photographie dans les livres est aujourd’hui banalisée. Nous la retrouvons dans bon nombre d’ouvrages pour la jeunesse : à fonction illustrative dans les encyclopédies par exemple, ou encore comme support à histoire ou à atelier comme dans l’ouvrage Photo clic et pigeon vole ! Le livre reste un médium privilégié pour les artistes photographes. Il peut être considéré comme la finalité de l’acte photographique au même titre qu’une exposition. Il permet aux artistes de rassembler leurs images, de les faire dialoguer. Le livre de photographe est aujourd’hui un moyen pour les artistes, jeunes et confirmés, de véhiculer leur travail, une « galerie mobile » en quelque sorte. Il constitue un espace tout comme peut l’être un lieu d’exposition qui demande un travail de réflexion et de composition. Ainsi, le statut de la photographie oscille entre celui des arts plastiques (l’accrochage mural) et celui de la littérature (le livre). Le livre offre au photographe à la fois une structure picturale par les pages blanches qui le composent et une structure narrative par l’ordre de lecture imposé, emportant le lecteur au fil des pages. Une photographie possède son histoire technique et une histoire artistique. Réunies dans un livre, les photographies se doublent d’une seconde dimension, plus personnelle cette fois, puisque le lecteur imagine lui-même le lien qui peut les unir. Par ailleurs, le livre de photographes peut s’accompagner de textes. Dès ses débuts, et en raison de sa grande imprécision informative, la photographie a entretenu des relations complexes avec le texte. Relations qui au fil du temps sont devenues de plus en plus riches. Le livre de photographe ne s’accompagne pas systématiquement de légendes et de textes. Cette variante va permettre aux photographes de jouer par association d’images. La succession de photographies participe à créer du sens. Certains choisiront d’associer des textes à leurs images quand d’autres laisseront les images prendre tout leur sens mises en confrontation avec les autres. En ce sens, le livre permet une diversité d’approches et une pluralité de lecture. Dans certains livres, la photographie engendre le texte, dans d’autres, le texte appelle la photographie, enfin, il y a ceux qui installent un écho entre le texte et l’image. Ces livres de photographes peuvent s’adresser aussi bien aux adultes qu’aux enfants. Nous ne pouvons ici établir de catégorisation. Certains livres de photographes se voient cependant écar- 5 Claire Dé, À toi de jouer, éditions Les grandes personnes, 2010. Disponible à la médiathèque. 6 tés, en raison des sujets abordés comme la sexualité, la drogue, la nudité ou encore la mort. On pense par exemple aux ouvrages de Nan Goldin (La ballade de la dépendance sexuelle ), de Larry Clark ( The perfect childhood ), d’Enna Chaton ( In love, Un goût de l’âme ) ou encore de Joel-Peter Witkin ( Disciple et maître ). Photographie et littérature de jeunesse Si l’on considère que la littérature pour la jeunesse débute au XIXème siècle pour atteindre son plein essor ces trente dernières années, force est de constater que la photographie est apparue bien plus tard dans les livres pour enfants, et ce tout d’abord pour des raisons techniques et financières (prise de vue, reproduction, etc.). Aujourd’hui, ces freins techniques levés, on constate que la photographie est très présente au sein de la littérature pour la jeunesse. Certains artistes vont trouver dans le livre un moyen de créer des histoires et de s’adresser au jeune public. La photographie dans ces livres n’est pas rare et prend différents statuts. On la retrouve dans des albums, des contes, des romans, des bandes dessinées. On distingue plusieurs utilisations de la photographie dans ces ouvrages. La photographie vient alors raconter, expliquer ou encore exprimer. Pour les artistes, il s’agit soit d’illustrer un propos par un travail photographique ou de créer de toutes pièces des images qui pourront parfois dialoguer et s’accompagner de textes d’auteur. Enfin, il y a les albums qui rassemblent des photographies d’auteurs autour de thématiques choisies par les maisons d’édition. venant pour chacune d’elle illustrer un mot. Dans le même esprit, les éditions Palette conçoivent des ouvrages sur l’art. La collection « La vie en images » propose une initiation à la photographie. Il en existe deux à ce jour : Dans la ville et Nous, les enfants. Ces livres rassemblent des photographies d’artistes « classiques » connus (Robert Doisneau, Willy Ronis), et de photographes contemporains reconnus (Stéphane Couturier, Bernard Faucon) autour de ces sujets dans une volonté de proposer différents points de vues, cadrages tout en abordant l’évolution des techniques photographiques. Les images sont reproduites en grand format accompagnées, au dos des photographies, de ses références (auteur, titre, date) et d’un texte qui présente le photographe. Enfin, certains artistes sont sollicités pour illustrer des supports pédagogiques et des ouvrages thématiques ludiques. Gilbert Garcin a, par exemple, été contacté pour que certaines de ses images illustrent des manuels de philosophie. Quant à Alain Delorme, une œuvre de sa série Little dolls, est présente dans la revue Dada (première revue d’art) : Warhol étire le portrait, et plus récemment une image de sa série Totem était préconisée pour illustrer la couverture d’un manuel de géographie pour lycées. L’utilisation de la photographie par les illustrateurs dans les livres de jeunesse Claire Dé a publié trois livres pour enfant. Ils offrent une multitude de lectures possibles. Dans son ouvrage À toi de jouer, les pages sont détachables, la mise en espace devient possible. À partir de photographies, Claire Dé propose une collection de vaisselle en plastique jaune et orange qui sert de base à observer, classer, construire, combiner ces objets. Gilbert Legrand, illustrateur, diplômé des arts appliqués de Paris en arts plastiques et design a deux activités : l’infographie et la réalisation d’illustrations en volume. Dans Le grand show des petites choses, l’artiste utilise des objets du quotidien, les détourne en La photographie comme illustration dans personnages. Il met en scène ses créations, les photographie en situation et nous incite à poser les livres de jeunesse. Album, paru aux éditions L’école des Loisirs, ras- un nouveau regard sur ces objets que l’on voit semble un ensemble de photographies d’auteurs tous les jours. 7 Annette Messager, Fa(r)ces, éditions Seuil Jeunesse, Paris, 2003, 8 Les illustrations de Mo Willems dans Guili Lapin sont un mélange de dessins à la plume et de photographies. Les images ont été prises par l’auteur à Brooklyn. La photographie sert de support aux dessins qui la recouvrent et débordent parfois du cadre. Le mélange de ces deux techniques permet de créer un univers singulier propice aux histoires pour enfants. Dans le livre En ville de A à Z de Roberto Beretta et Andreu Llorens, les deux photographes sont partis à la recherche des lettres de l’alphabet dans la ville de Londres. Cet ouvrage, uniquement composé de photographies, sans texte ni commentaire, permet de découvrir la ville sous un jour différent, de prendre le temps de regarder, d’observer ce qui nous entoure. Mo Willems, Guili Lapin, éditions Kaléidoscope, 2007. La création photographique en vue d’une édition Des artistes plasticiens vont s’intéresser aux livres de jeunesse en créant de toute pièce des images. On pense ici au livre La vie c’est si joli de Claude Lévêque, artiste reconnu sur la scène nationale et internationale, réalisé à partir d’images photographiques mettant en scène des peluches. De la même manière Annette Messager a réalisé Fa(r)ces et Rions noir, deux livres pour enfants malheureusement épuisées à ce jour. Ces livres sont pour ces artistes des créations parallèles à leur production artistique, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas vocation à être exposées. À la différence du photographe William Wegman qui lui a réalisé plusieurs ouvrages jeunesse ( Chip veut un chien , Joyeux anniversaire, Une journée à la ferme ) pensés dans la continuité de sa pratique. Son exposition à image/imatge en 2005 a présenté par exemple les images réunies dans le livre Cinderella ( Cendrillon ). Roberto Beretta et Andreu Llorens, En ville de A à Z, éditions Du Panama, 2008. 9 William Wegman, Little Red Riding Hood, Hyperion, 1993. Disponible à la médiathèque. 10 Dans un livre, il n’y a rien à comprendre, mais beaucoup à se servir. Rien à interpréter, ni à signifier, mais beaucoup à expérimenter. Le livre doit faire machine avec quelque chose, il doit être un petit outil sur un dehors (...) Les combinaisons, les permutations, les utilisations ne sont jamais intérieures au livre, mais dépendent des connexions avec tel ou tel dehors. Gilles Deleuze, Félix Guattari, Rhizome Photographie et texte d’auteur On voit enfin des livres qui mettent en parallèle des photographies artistiques avec des textes d’auteur. Ce domaine est depuis longtemps investi par les photographes. L’éditeur Thierry Magnier propose toute une série d’ouvrages intitulés Photo roman qui réunit un photographe et un écrivain, les photographies étant alors mises en discussion avec le texte. Les images viennent dans ce cadre amorcer l’écriture d’un auteur invité. Le principe, « une série de photographies dont il ignore tout est confiée à un écrivain. Il s’aventure alors dans l’écriture d’un roman où ces photographies croiseront la vie du héros pour la transformer ». Depuis 2009, le Frac Aquitaine et les éditions Mix ont lancé avec Nouit de Thomas Clerc le début d’une collection Fiction à l’œuvre où un écrivain prend pour point de départ une œuvre du Frac. « Exercice aussi fascinant que périlleux puisqu’il s’agit de se laisser absorber par une œuvre sans s’y retrouver enfermé. Thomas Clerc a choisi une image de Jeff Wall, No (1983) qui, reproduite en début du livre (mais pas sur la couverture, la positionnant ainsi au sein du récit), engage à la regarder avant d’entamer la lecture. Un homme qui marche, une femme à l’arrêt qui le regarde, un trottoir fortement éclairé, et surtout une impression comme souvent chez Jeff Wall d’un temps suspendu et très cinématographique. Il est complexe face à tout œuvre de raconter ce qu’on y voit sans empêcher les regards, d’ouvrir des interprétations narratives sans perdre de vue la nécessité pour le lecteur de rester en même temps spectateur d’une image et de ses multiples significations. » Mathilde Roman, extraits Ici, l’éditeur ou l’auteur choisit un travail artistique achevé et parfois connu, et ce travail sert de base à l’écriture. À l’inverse dans l’univers des contes traditionnels, des artistes vont créer à partir du texte. Ils le revisite, le réadapte, le contourne et le transforme parfois, en fonction de leur sensibilité. Toute une partie du travail de la photographe de mode Sarah Moon s’attache à cela. Elle a en effet travaillé sur La petite marchande d’allumettes (Circus), Le petit Chaperon rouge ou Le petit soldat de plomb (L’effraie). De la même manière, William Wegman, a également adapté Le petit Chaperon rouge, Cendrillon et Les contes de ma mère l’Oye. Marie Maurel de Maillé, quant à elle, pour son nouveau projet entamé en 2011 dans le cadre d’une résidence Écriture de lumière au centre d’art image/imatge, fait référence dans la série Raiponce au conte éponyme des frères Grimm. « La plupart de ces photographies ont été prises dans des lieux d’art où il s’agit le plus souvent de réactiver une mémoire (Casa Museo Picasso, Château de Pau, Tour Moncade d’Orthez, Musée du romantisme de Madrid). Dans ces lieux de monstration, où tout 11 Photographie de la série Raiponce, Marie Maurel de Maillé, 2012 © l’artiste. Disponible à la médiathèque. Mamika, Sasha Goldberger, 2010 © l’artiste. Disponible à la médiathèque. 12 un imaginaire se reconstruit, le public participe à la fiction. Par des prélèvements décalés, j’espère transmettre à mon tour cette charge narrative du conte en insufflant dans mes images cette tension entre leur aspect apparemment documentaire et l’évocation d’une atmosphère mise en scène jusqu’au silence tendu de la disparition. » Texte de Marie Maurel de Maillé Toutefois, peu d’artistes et d’auteurs ont investi le domaine de l’album dans son acceptation la plus complexe et la plus riche. Á savoir ce qui fait sens dans un album, c’est soit la structure narrative des images (album sans texte), soit la profonde imbrication texte/image. Or la photographie est assez peu présente dans ce type d’album. Livres d’art et de photographie accessibles à la jeunesse Certains artistes mettent les images imprimées au cœur de leurs recherches et explorent les liens entre photographie, graphisme et édition. La photo se regarde dans les livres, pas au mur. Henri Cartier-Bresson Le journal Inventaire avant travaux de Patrice Chaminade (né en 1975) a été édité à l’occasion de son installation présentée au centre d’art image/ imatge en février 2012 dans le cadre du cycle /impressions/. Ce multiple reprend les séries Grand inventaire. « Dans les pages qui suivent est rassemblé le résultat de plus d’une décennie de collecte sur le sol des rues de diverses villes françaises. Pareils à des plages, ces lieux publics sont en effet jonchés en permanence d’une étonnante variété de menus objets rejetés par le flot des voitures ou par la simple activité citadine, qu’il est possible de récolter tels des coquillages ou des débris flottés. » Extraits, texte de Patrice Chaminade Ces objets nous semblent familiers, mais ils restent très difficiles à identifier. Ce portrait montre à quel point nous sommes dans une société de gaspillage. L’artiste a mis en place un protocole rigoureux, presque scientifique et a fait un réel travail d’inventaire accompagné d’un index nommant presque tous les objets. L’emploi du noir et blanc permet de faire plus facilement des comparaisons entre les objets et donne une unité visuelle, une cohérence. Ce travail s’apparente à de la photographie, mais se distingue par l’emploi du scanner qui donne aux images une grande richesse de textures et de détails et évoque la technique du rayogramme. À partir de mots ou d’images trouvées dans les livres, les journaux ou sur internet, Loïc Raguénès (né en 1968) les décompose en leur appliquant une trame et réalise un travail en peinture murale, sérigraphie ou dessin aux crayons de couleur en les reproduisant point par point. Cette trame monochrome installe une distance entre la photographie de départ et le spectateur, et de ce fait questionne le statut de l’image, sa représentation. Sasha Goldberger, quant à lui, dans sa série Mamika, met en scène sa grand-mère en superhéroïne qui effectue des tâches de la vie quotidienne. D’autres artistes utilisent l’espace du livre comme espace d’exposition parfois jusqu’à privilégier ce support. Dans son livre, Une vie de poulet, Olivier Culmann (né en 1970, photographe, membre du collectif Tendance floue) met en parallèle deux reportages réalisés à deux périodes différentes, un en noir et blanc sur le service militaire, l’autre en couleur sur l’industrie du poulet. En confrontant ces deux séries réalisées à 2 ans d’intervalle une seule et même histoire apparaît, celle du conditionnement et ses conséquences. Des similitudes formelles entre les deux reportages se retrouvent au fil des pages et nous montrent comment deux séries documentaires mises côte à côte peuvent créer une seule et même fiction sur l’aliénation et ses conséquences. 13 documentation céline duval, revue en 4 images n°41 : construire, co-édition arko, Nevers, 4 pages, format plié 21,5 x 15,5 cm, impression offset recto, 09/2007. Disponible à la médiathèque. 14 Olivier Culmann, Une vie de poulet, Filigranes éditions, 2001. Disponible à la médiathèque. La photographie est pour Marie Maurel de Maillé (née en 1978) un instrument d’écriture lui permettant d’interroger l’individu toujours dans une dialectique entre réalité et fiction. L’estran est né en 2008 d’un travail de résidence au Pays Basque, au domaine d’Abbadia, où l’artiste nous dévoile un personnage énigmatique en errance à travers la lande, l’océan et le château du scientifique Antoine d’Abbadie. Les images viennent alors prendre tout leur sens dans la manière de les présenter, leur succession induisant un récit. L’artiste a pensé L’Estran avant tout comme une série qui ferait sens sous la forme d’un livre. documentation céline duval (née en 1974) constitue depuis une dizaine d’années un étonnant fonds iconographique fait de photographies d’amateurs, d’images de magazines, de cartes postales couleur, de clichés de presse ou encore de ses propres photographies. Elle répertorie cette collection de manière organisée sous l’appellation documentation céline duval. Le regard perpétuellement à l’affût, elle travaille cette matière première pour orchestrer des assemblages qui prennent le plus fréquemment la forme d’éditions. Cette démarche a donné lieu à la revue en 4 images commencée en 2001 où l’artiste rapproche quatre images qui mises côte à côte viennent créer du sens. Cette revue, qui a pour but de donner une autre chance à la photographie d’amateur d’être vue, est un exemple de séquences fonctionnant comme du cinéma imprimé. Comprendre, décoder le monde visuel qui nous entoure est au cœur de son travail. Une imagerie collective. En ce sens, documentation céline duval collectionne, récolte, archive des images. Elle n’est pas photographe mais tout son travail artistique a trait à l’image. Au travers de cette démarche, elle donne une seconde vie aux images. Les individus représentés se voient reliés non plus par des liens familiaux, amicaux mais par le choix d’un thème, d’un esprit, d’un univers ou d’un geste qui est le fruit de sa création (cf. dossier pédagogique sur l’artiste). Loïc Raguénès, Teckel #3, 2007, © l’artiste. Disponible à la médiathèque. 15 bibliographie sélective Sur la photographie et le livre Gerry Badger, Martin Parr, Le livre de photographies : une histoire, volume I, édition Phaïdon, Paris, 2005. Gerry Badger, Martin Parr, Le livre de photographies : une histoire, volume II, édition Phaïdon, Paris, 2007. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. Michelle Debat (sous la direction de), La photographie et le livre, essai collectif, édition Trans Photographic Press, Paris, 2003. Article de Périodique dans La Revue des livres pour enfants 168-169 (04/1996. p.43-113 . La photographie dans les livres pour enfants : une approche du sensible. En prêt au CDDP de Pau. Chloé Devis (textes choisis et présentés par), Le goût de la photo, édition Mercure de France, Paris, 2010. Les 101 mots de la photographie, Louis Mesplé, Archibooks + Sautereau Éditeur, 2009. En consultation à image/imatge. Livres de photographes Patrice Chaminade, Inventaire avant travaux, 2012. Disponible gratuitement à image/imatge. Enna Chaton, In love, Editions Villa Saint-Clair, Sète, 2001. Disponible à la Médiathèque. Enna Chaton, Laurent Moriceau, Un goût de l’âme, image/imatge, Orthez, 2005. Disponible à la Médiathèque. Larry Clark, The perfect chilhood, éditions Scalo, Zurich, 1995. Disponible à la Médiathèque. Olivier Culmann, Une vie de poulet, Filigranes éditions, 2001. Disponible à la Médiathèque. Raymond Depardon, La France, éditions Seuil, 2010. Disponible à la Médiathèque. William Klein, New York. documentation céline duval, le cahier du dimanche, édition doc-cd, Houlgate, 2006. Toutes les éditions de l’artiste sont conservées et disponibles à la Médiathèque. documentation céline duval, revue en 4 images (60 numéros), éditions doc-cd, Houlgate, 2001/09. Disponible à la Médiathèque. Robert Frank, Les américains, Delpire, 1993. Disponible à la médiathèque. Disponible à la Médiathèque. Robert Frank, Les Américains, éditions Robert Delpire, Paris, 1993. Disponible à la Médiathèque. William Klein, New-York, Marval, Paris, 1995. William Klein, Paris + Klein, éditions Marval, Paris, 2002. Gilbert Garcin, Le Témoin, éditions Filigranes, 2005. Disponible à la Médiathèque. Sacha Goldberger, Mamika, éditions Balland, 2010. Disponible à la Médiathèque. 16 Marie Maurel de Maillé, L’Estran, Filigranes éditions, 2010. Disponible à la Médiathèque. Emmanuel Latreille, Vincent Pécoil, Loïc Raguénès, éditions L’Office / École nationale supérieure d’art Dijon, Frac Languedoc-Roussillon, 2005. En consultation à image/imatge. Jérôme Mauche, Loïc Raguénès : autant que faire se peut, éditions Presses du réel, 2009. Disponible à la Médiathèque. William Henry Fox Talbot, éditions de l’Amateur, 2003. William Wegman, Polaroïds, Abrams, New-York, 2002. Disponible à la Médiathèque. William Wegman, Wegmanology, édition Hyperion, New-York, 2001. Disponible à la Médiathèque. Joel-Peter Witkin, Disciple et maître, édition Marval, Paris, 2000. Disponible à la Médiathèque. La création en vue d’une édition Natacha Lesueur, Purée paysage, édition Quiquandquoi, Paris Musées, collection Art-y-es-tu?; 2006. Disponible à la Médiathèque. Claude Lévêque, La vie c’est si joli, édition Quiquandquoi, collection Art y es-tu ? Genève, 2004. Disponible à la Médiathèque. Annette Messager, Fa(r)ces, éditions Seuil Jeunesse, Paris, 2003, Annette Messager, Rions noir, édition Quiquandquoi, Genève, 2003. William Wegman, Chip veut un chien, édition Seuil, Jeunesse, Paris, 2005. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. William Wegman, Une Journée à la Ferme, Paris, 1998. Disponible à la Médiathèque. Autour du conte Sarah Moon, Quatre contes, d’après Hans-Christian Andersen et Charles Perrault, Chasseneuil du Poitou, CNDP, 2008. DVD 85 minutes et livret de 16 pages. En vente au CDDP 64. Article de Périodique dans La Revue des livres pour enfants 226 (12/2005) , p.107-112. La petite marchande d’allumettes vue par Jean Renoir, Tomi Ungerer, Georges Lemoine et Sarah Moon. En prêt au CDDP de Pau. Claude Lévêque, La vie c’est si joli. Disponible à la médiathèque. Marie Maurel de Maillé, Raiponce, éditions nonpareilles, 2012. Disponible à la Médiathèque. William Wegman, Little Red Riding Hood, édition Hyperion, New York, 1993. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. Contes d’Andersen : Le vilain petit carnard ; La petite sirène ; La petite fille aux allumettes ; Le costume neuf de l’empereur ; Le compagnon de voyage. Disque compact, 1994. En prêt à l’antenne du CDDP de Bayonne. Exemple de la collection Photo roman, éditions Thierry Magnier. Disponible à la médiathèque. Autour de l’album Sophie Van der Linden, Lire l’album, l’atelier du poisson soluble, 2007. En prêt au CDDP de Pau. L’album : le parti pris des images, éditions Presses universitaires William Wegman, Chip veut un chien. Disponible à la médiathèque. 17 Blaise Pascal, 2012. En prêt au CDDP de Pau. Mo Willems, L’autre Guili Lapin, éditions Kaléidoscope, 2008. Sophie Van der Linden et Annick Lorant-Jolly, Images dans les livres pour la jeunesse : lire et analyser, CRDP de l’Académie de Créteil, éditions Thierry Magnier, 2006. En prêt et à la vente au CDDP de Pau. Noël Bourcier, Photo : les contraires, Seuil Jeunesse, 2005. Disponible à la Médiathèque. photographie et littérature de jeunesse (albums, romans et documentaires) Isabelle Le Fèvre-Stassart, Nous, les enfants, Palette, collection La Vie en images, Paris, 2005. Disponible à la Médiathèque. Isabelle Le Fèvre-Stassart, Dans la ville, édition Palette, collection La Vie en images, Paris, 2005. Disponible à la Médiathèque. Mauro Bellei, Les Cailloux de l’art moderne, éditions les Trois ourses, 2010. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. Roberto Beretta et Andreu Llorens, En ville de A à Z, éditions Du Panama, 2008. Alphabetville, Stephen T. Johnson, éditions Circonflexe, 1996. Disponible à la Médiathèque. Gabriel Bauret, Grégoire Solotaref, Album, édition L’école des Loisirs, Paris, 1995. Disponible à la Médiathèque. Tana Hoban, Regarde bien, éditions Kaléidoscope, 1999. Disponible à la Médiathèque. Tana Hoban, Traces d’ancêtres perdus/Traces of ancestors lost, éditions Les Trois Ourses, 2001. Disponible à la Médiathèque. Delphine Chedru, Têtes de pioche, édition Albin Michel Jeunesse, 2009. En consultation à image/imatge. Bruno Heitz, Monsieur 2D, éditions Rouergue, 2012. Disponible à la Médiathèque. Claire Dé, À toi de jouer, éditions Les grandes personnes, 2010. Disponible à la Médiathèque. Jacques Jouet, En ville je peux ?, éditions Passage piétons, 2003. Disponible à la médiathèque. Claire Dé, Ouvre les yeux, éditions Panama, 2006. En consultation à image/imatge. Pierre Fatus, Papa au bureau, éditions Thierry Magnier, 2002. Disponible à la Médiathèque. Gilbert Legrand, Le grand show des petites choses, éditions Sarbac, 2010. Alain Serres, Olivier Tallec, Lily Franey, L‘abécédaire, éditions Rue du monde, 2001. Mo Willems, Guili Lapin, éditions Kaléidoscope, 2007. En consultation à image/imatge. François Delebecque, Les songes de l’ours, édition Thierry Magnier, Nîmes, 2005. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. Katy Couprie et Antonin Louchard, À table !, éditions Thierry Magnier, 2002. Disponible à la Médiathèque Jean-Louis-Curtis. Katy Couprie et Antonin Louchard, Tout un monde, éditions Thierry Magnier, 2002. Disponible à la Médiathèque. Olivier Culmann, Alain André, Photoroman La passion, dit Max, éditions Thierry Magnier, 2007. Disponible à la Médiathèque. Thomas Clerc, Nouit, co-édition Frac Aquitaine + les éditions Mix, collection Fiction à l’œuvre, 2009. Disponible à la Médiathèque. Valise de huit albums écrits ou illustrés par Christian Voltz. En prêt au CDDP de Pau. Christian Voltz, Petit escargot, éditions Didier, 2005. Disponible à la Médiathèque. Christian Voltz et Jean-Louis Hess, La caresse du papillon, éditions du Rouergue, 2005. Disponible à la Médiathèque. Christian Voltz, La salamandre, éditions du Seuil, 2005. Disponible à la Médiathèque. Isabelle Gil, À la mer, éditions Loulou et Compagnie, 2010. Isabelle Gil, L’aventure, éditions Table ronde, 2011. Carole Achache, Chantiers en cours, éditions Thierry Magnier, 2005. Disponible à la Médiathèque. 18 Isabelle Le Fèvre-Stassart, Objectif photographie !, Autrement jeunesse, scéren/cndp, 2004. Disponible à la Médiathèque. La photographie, Dada, la première revue d’art n°122, éditions Mango. En prêt au CDDP de Pau. Photo, Dada, la première revue d’art n°160, éditions Arola. Disponible à la Médiathèque Jean-LouisCurtis et au CDDP de Pau. Warhol étire le portrait, Revue Dada, n°145, édition Arola, 2009. En consultation à image/imatge et en prêt au CDDP de Pau. Marc Riboud, I comme image, éditions les Trois ourses, 2010. Disponible à la Médiathèque. Martine Laffon, Fabienne Burckel, Une si jolie rencontre, Seuil jeunesse, 2006. Éric Godeau, Ces images qui nous racontent le monde, éd. Albin Michel, 2007. Antonin Quetal (texte), Béatrice Utrilla (photo), Disparue, éd. Où sont les enfants ?, Vaillac, 2005. Disponible à la Médiathèque. Photographie et texte d’auteur (hors contes) François Villon (texte), Marine Sangis (photos), L’épitaphe, édition Passage piéton, 2005. Disponible à la Médiathèque. Thomas Fersen (texte), Robert Doisneau (photos), Bucéphale, éditions du Rouergue, 1998. Disponible à la Médiathèque. Emmanuel Guibert, Didier Thomas Fersen et Robert Doisneau, Bucéphale, éditions du Rouergue. Disponible à la médiathèque. Lefèvre, Gilles Lemercier, Le photographe, (Bande-dessinée), Dupuis, 2007 (3 volumes). Disponible à la Médiathèque. Dada, la première revue d’art n°178, éditions Arola, 11/2012, p.10-13 (consacré à Dali). En prêt au CDDP de Pau. autour du surrÉalisme La photographie surréaliste, Stan Le Surréalisme : les enfants ter- Neumann, DVD-vidéo, Arte ribles de l’art, Christian Demilly, France Développement, 2012. éditions palette, 2006. Disponible En prêt au CDDP de Pau. à la Médiathèque. Dada : la révolte de l’art, Marc Dachy, éditions Gallimard, 2005. Disponible à la Médiathèque. Les surréalistes, Dada, la première revue d’art n°167, éditions Arola, 09/2011, p.4-31. En prêt au CDDP de Pau. Un surréaliste pas comme les autres, Emilie Martin-Neute, 19 Lexique Album L’album est un style littéraire à part entière, sa caractéristique principale est que le texte ne peut se passer de l’image et vice versa. Les images ne sont donc pas des illustrations mais font partie de l’œuvre intégralement. La plupart des albums publiés sont le plus souvent de la littérature d’enfance et de jeunesse, mais, il existe depuis plusieurs années un essor de la production destinée au monde adulte. Il arrive que l’auteur et l’illustrateur soit la même personne, mais le plus souvent, il s’agit de deux personnes qui collaborent. Cadrage Choix des limites de l’image recherchée et de l’angle de prise de vue en fonction du sujet et du format. Ce qui est choisi s’organise dans un cadre, le reste disparaît «hors-champ». Champ Espace embrassé par l’objectif de l’appareil photographique. Ellipse Procédé cinématographique, équivalent au procédé stylistique grammatical, qui consiste à éviter de montrer un ou plusieurs plans à l’intérieur d’une séquence, leur absence ne nuisant ni à la compréhension, ni à la narration. Estampe Une estampe est l’empreinte réalisée à l’encre sur un support souple à partir d’une matrice traitée en relief, en creux ou à plat. Ex : gravure, eau-forte, etc. plans organisent et suggèrent la profondeur. Le «premier plan» est celui qui se trouve le plus en avant, l’ «arrière plan» celui qui se trouve le plus au fond. Fiction Œuvre, genre littéraire dans les- Rayogramme/photogramme quels l’imagination a une place En 1927, Man Ray expose sous lumière directe, en laboratoire, prépondérante.. des objets quelconques du quotidien, sur une surface de papier Hors champ Tout ce qui n’est pas dans le sensible, sans appareil photograchamp, tout ce qui est coupé phique. Le nom commun de cette par le cadre. La présence du technique est photogramme. hors champ peut être suggéré Baptisés « rayogramme » ou « par le regard d’un personnage, rayographie » d’après le nom son attitude. de l’artiste surréaliste, ses papiers font apparaître les formes Légende cachées de ces objets. La légende est le texte qui se trouve sous chaque photogra- Séquence phie, et qui permet de donner En cinéma et audiovisuel, la le titre, mais aussi la date de la séquence est une suite de prise de vue, et de quelques in- plans (cadrages filmés pendant formations que le photographe un temps donné) constituant souhaite faire connaître au spec- une des divisions du récit cinématographique. tateur. Par extension, en photographie, la séquence est une suite Medium Medium est un terme utilisé à d’images fixes ordonnée selon l’origine en peinture pour dési- un enchainement ou un mode gner « tout liquide servant à dé- narratif donné. tremper les couleurs ». Dans la production actuelle, on parle de Série medium pour désigner les ma- Suite, succession d’images tériaux ou tout autre moyen de analogues et constituant un enproduction utilisés par l’artiste. semble cohérent. Synopsis Multiple Se dit d’une œuvre reproduite en Récit bref constituant le schéma tirage limité (à partir de 20), ou d’un scénario. illimité. Il s’agit le plus souvent Suite d’estampes. Ensemble d’images qui se suivent dans l’espace, dans le temps, Plans Le plan est l’image ou la prise de dans une série. vue définie par l’éloignement de l’objectif par rapport à la scène représentée et par le cadrage. Les 20 Sarah Moon, 12345, (coffret), Éditions Robert Delpire, 2008. 21 pistes pour le primaire Compétence 5 La culture humaniste L’élève est capable de : • reconnaître et décrire des œuvres visuelles ou musicales préalablement étudiées : savoir les situer dans le temps et dans l’espace, identifier le domaine artistique dont elles relèvent, en détailler certains éléments constitutifs en utilisant quelques termes d’un vocabulaire spécifique ; • exprimer ses émotions et préférences face à une œuvre d’art, en utilisant ses connaissances ; • pratiquer le dessin et diverses formes d’expressions visuelles et plastiques (formes abstraites ou images) en se servant de différents matériaux, supports, instruments et techniques ; • inventer et réaliser des textes, des œuvres plastiques, des chorégraphies ou des enchaînements, à visée artistique ou expressive. PRATIQUES ARTISTIQUES ET HISTOIRES DES ARTS Extraits du Bulletin officiel n°3, du 19 juin 2008 — Hors série 22 L’album : le parti pris des images, éditions Presses universitaires Blaise Pascal, 2012. 23 Proposition Atelier d’écriture à partir de reproductions d’œuvres d’artistes ayant exposés à la galerie image/imatge. À la fin de l’école maternelle l’enfant est capable de : • Produire un énoncé oral dans une forme adaptée pour qu’il puisse être écrit par un adulte. Premier palier pour la maîtrise du socle commun : compétences attendues à la fin du CE1 Compétence 1 : la maîtrise de la langue française. • Écrire de manière autonome un texte de 5 à 10 lignes. Deuxième palier pour la maîtrise du socle commun : compétences attendues à la fin du CM2 Compétence 1 : la maîtrise de la langue française Rédiger un texte d’une quinzaine de ligne (récit, description, dialogue, texte poétique, compte-rendu) en utilisant ses connaissances en vocabulaire et en grammaire. Note La photographie dite plasticienne a un langage qui peut diverger de la photographie traditionnelle comme la photographie de reportage ou le photojournalisme, elle devient conceptuelle et la vocation documentaire n’est plus essentielle. Vouloir représenter le réel n’est plus ou n’est pas son seul objectif. Aujourd’hui, de nombreuses images photographiques et de nombreux artistes utilisent la photographie comme médium pour ou dans leur travail artistique. Objectif Produire un récit d’une quinzaine de lignes à partir du corpus des trois images proposées en donnant un titre. (Afin de ne pas influencer le rédacteur le titre de l’œuvre ne sera pas donné). 24 séquence 1 © François Deladerrière © France Dubois © Alain Delorme séquence 2 © Chantal Vey © Aymeric Fouquez © Géraldine Lay séquence 3 © Aurore Valade © documentation céline duval © Sabine Delcour 25 Diptyque D’après le Larousse, un diptyque est, dans l’Antiquité, une tablette à deux volets reliés par une charnière, garnis intérieurement de cire sur laquelle on écrivait à l’aide d’un stylet, et richement décoré à l’extérieur. En peinture et en sculpture, c’est un ouvrage composé de deux panneaux, fixes ou mobiles. Piero della Francesca, Triomphe de la chasteté, huile sur toile, entre 1460 et 1470, musée des Offices, Florence. Dans les albums Diptyque consulaire d’Aréobindus, Constantinople, ivoire, 506 après J.C, Musée du Louvre, Paris. Piste 1 À partir de différents artistes et albums présentés, proposer une mise en (double) page photographique en noir et blanc ou/et en couleur, les images devront se répondre plastiquement ou autour d’une thématique, d’un sentiment, d’une opposition, etc. On s’intéressera dans un premier temps à la page ou plutôt aux deux pages d’un livre ouvert. On pourrait pour cela partir de l’album L’aventure d’Isabelle Gil qui, outre le voyage d’un bateau que l’on suit tout au long du livre, associe chaque double page autour d’une même thématique, d’une même ambiance ou encore d’un même lieu. Le second ouvrage sur lequel, il est possible de s’appuyer est celui d’Olivier Culmann, Une vie de poulet, qui fait dialoguer sur chaque double page, une photographie en couleur autour de l’industrie du poulet et celle en noir et blanc de soldats dans une caserne. Dans la photographie Marion Gronier est une jeune photographe qui a fait des portraits de mini-miss et de leur mère dans le nord de la France. L’enfant est apprêté pour 26 Double page extraite de l’album, L’aventure, éditions de la Table ronde, 2011, photographies : Isabelle Gil, textes : Jean Rollin. ces concours de beauté avec paillettes, maquillage, coiffure, etc... Nourries par les émissions de télé réalité ces jeunes mamans peuvent s’identifier pour quelques heures grâce à leur fille aux images qu’elles dévorent sur l’écran de la télévision. Dominique Delpoux, série Les maires, 2003, © l’artiste. Franck et Olivier Turpin sont deux artistes contemporains jumeaux. Leurs liens gémellaires et le contact est à la base de leur travail. Ils mettent souvent en scène leur corps en tant qu’outil aussi bien lors d’installations, de performances ou encore par la photographie ou la vidéo. Dans la série Les maires réalisée en 2003, Dominique Delpoux propose deux photographies d’une même personne. Les maires dans deux situations différentes, la première dans leur fonction d’élu la seconde dans leur environnement professionnel ou plus intime. Frank et Olivier Turpin, Le miroir, 1999, diptyque, tirage couleur 24,5 x 18,5 cm, collection d’art contemporain du Conseil général de SeineSaint-Denis. Marion Gronier, Miss Pyjama de la série I’m your fantasy ,2010 © Marion Gronier. 27 Piste 2 À partir des albums et du site de Christian Voltz s’intéresser au rapport entre le texte et les images pour construire des histoires. Ci-dessous, travaux et film d’animation réalisés par les élèves de l’école maternelle d’Orion en 2012 dans le cadre d’une classe à PAC. Image extraite du film Ah réalisé par l’école maternelle d’Orion, 2012. 28 Christian Voltz et Jean-Louis Hess, La caresse du papillon, éditions du Rouergue, 2005. Disponible à la médiathèque. Christian Voltz, La salamandre, éditions du Seuil, 2005. Disponible à la médiathèque. 29 pistes pour le secondaire Histoire des arts L’enseignement de l’histoire des arts est obligatoire pour tous les élèves de l’école primaire, du collège et du lycée. Il est fondé sur une approche pluridisciplinaire des œuvres d’art. L’enseignement de l’histoire des arts implique la conjonction de plusieurs champs de connaissances. Il s’appuie sur trois piliers : Les périodes historiques ; les six grands domaines artistiques ; la liste de référence pour l’école primaire ou les listes de thématiques pour le collège ou le lycée. Les périodes historiques sont celles que définissent les programmes d’histoire à chacun des niveaux du cursus scolaire. Les six grands domaines artistiques constituent autant de points de rencontre pour les diverses disciplines. Ce sont dans l’ordre alphabétique : les arts de l’espace, du langage, du quotidien, du son, du spectacle vivant, et les arts du visuel. Chacun de ces domaines est exploré par le biais d’œuvres d’art patrimoniales et contemporaines, savantes et populaires, nationales et internationales. Organisation publiée dans un encart du bulletin officiel n°32, du 28 août 2008. 30 Les surréalistes, Dada, la première revue d’art n°167, éditions Arola, 09/2011. En prêt au CDDP de Pau. 31 L’herbier repères Les pratiques photographiques de collecte : carnet de voyage, herbier, album, journal permettent d’aborder différentes pratiques artistiques. Classer pour mieux appréhender, pour tenter de comprendre, et donc de déchiffrer… Objectifs • savoir identifier le parti pris artistique et esthétique d’un artiste • être capable de situer et comprendre une œuvre quant aux divers enjeux de son époque et de son pays • sur la base d’un vocabulaire descriptif précis et approprié, situer une œuvre dans son cadre historique et en faire apparaître les caractéristiques dont elle témoigne • pratiquer la recherche documentaire pour approfondir ses connaissances Un des avantages de l’art photographique sera de nous permettre d’introduire dans nos images une multitude de détails infimes qu’aucun artiste n’aurait pris la peine de copier d’après nature avec ce degré de minutie alors qu’ils ajoutent vérité et réalisme à la représentation. Satisfait par l’impression d’ensemble, il jugerait sans doute indigne de son génie de copier chaque petit accident de lumière et d’ombre : il ne pourrait d’ailleurs pas le faire sans y trouver des difficultés infinies et y passer un temps disproportionné qui serait bien mieux utilisé autrement. Cependant il est bon d’avoir à notre disposition les moyens de rendre ces menus détails sans plus d’efforts, car leur fonctionnement peut être un attrait supplémentaire aux yeux de certains. (...) The pencil of nature, William Henry Fox Talbot Recherche documentaire sur les œuvres présentées. Mise en commun : à partir de l’observation et l’analyse de ces œuvres, définir des points communs et des différences sur les plans formels et conceptuels. Mots-clés collection, inventaire, répertoire, série, archive, document, concept, onirique, artistique, information, imaginaire, beauté, idée, esthétique... Proposition d’activité À partir d’un thème donné (exemples : la montre, les jouets, le parfum, les déchets, l’argent...), collecter et/ou réaliser des images afin de constituer un «herbier». Donner les critères de la collecte. William Henry Fox Talbot, The pencil of nature, 1844. Ouvrage tiré à 286 exemplaires lors de la première édition, comprenant 24 calotypes hors texte, collés à la main : c’est le premier livre au monde illustré de photographies. 32 Joan Fontcuberta, Lavandula Angustifolia, série Herbarium, 1984, éditions Phaidon, 2001. Karl Blossfeldt, Monkswood, 1928, Urformen der Kunst (Les formes originelles de l’art), 1ère parution en 1928 chez Wasmuth. Daniel Gustav Cramer et Haris Epaminonda, The Infinite Library. Projet qui se développe sous la forme de livres, et par un site Internet www.theinfinitelibrary.com. Les livres sont la réunion de deux livres déjà existants : par exemple la page 7 du premier livre est mise en correspondance avec la page 7 du second livre. Le nombre de livres réalisés est actuellement de 13, mais cette bibliothèque parallèle est infinie dans ses possibilités d’agencement. Quelques livres de la série possèdent un 3ème élément en surimpression : des formes géométriques. 33 Le livre surréaliste l’inconscient, le collectif, l’imaginaire, l’automatisme, le rêve, l’amour… 2 - Collecte de matériaux de récupération, objets personnels, découpes d’images, de textes. Un repères temps de création est donné, pendant lequel Le surréalisme est né des activités Dada de la Pre- chacun à tour de rôle place et déplace les objets mière Guerre mondiale dont le noyau était à Paris. sur un fond suivant le critère qui lui convient. D’abord d’essence littéraire, il s’étend rapidement Une photo est prise à intervalles réguliers selon le aux arts plastiques, à la photographie et au cinéma, même point de vue (appareil monté sur un pied). non seulement grâce aux goûts d’André Breton, chef de file et auteur du manifeste du surréalisme, 3a - Les photos sont sélectionnées puis imprimées collectionneur et amateur d’art, mais aussi par et reliées entre elles ou collées sur les pages de l’adhésion d’artistes venus de toute l’Europe et des droite d’un cahier. La page de gauche peut être États-Unis pour s’installer à Paris, alors capitale réservée à un travail écrit (cadavre exquis). mondiale des arts. Les artistes surréalistes mettent 3b - Les photos sont sélectionnées et rassemblées en œuvre l’expérimentation du langage exercé dans un logiciel de montage afin de créer une sans contrôle, la théorie de libération du désir en animation. inventant des techniques visant à reproduire les mécanismes du rêve, ils s’efforcent de réduire le 4 - Mise en commun et échange oral. rôle de la conscience et l’intervention de la volonté. Le frottage et le collage, les dessins automatiques, Matériel : magazines, objets divers et variés, aples rayographes, produisent des images oniriques, pareil photo compact numérique, ordinateur, imprimante, cahiers, ciseaux, colle/scotch, logiciel organisant la rencontre d’éléments disparates. de montage. Objectifs • approfondir sa culture artistique • analyser une œuvre en faisant apparaître ses caractéristiques plastiques et artistiques • utiliser un vocabulaire descriptif précis et approprié • témoigner d’un comportement attentif et ouvert aux démarches artistiques dans leur diversité • participer à une analyse collective de façon ouverte et argumentative en demeurant attentif à la parole des autres. Mots-clés jeu, collectif, démarche créative, figuratif, abstrait, imaginaire, esthétique, onirique, rêve, automatisme... Proposition d’activité réalisation d’un photo-livre, témoin ou trace d’un travail, d’une démarche créative collective : un livre poétique à lire, feuilleter, animer (comme un flip-book), contempler... 1 - À travers l’analyse d’œuvres-clés, on fait émerger différentes thématiques propres aux surréalistes : Man Ray, Le Violon d’Ingres, épreuve aux sels d’argent rehaussée de crayon et encre de Chine 1924, courtoisie MNAM Paris. 34 L’expérience qui consiste à incorporer à un poème des objets usuels ou autres, plus exactement à composer un poème dans lequel des éléments visuels trouvent place entre les mots sans jamais faire double emploi avec eux. [...] Du jeu des mots avec ces éléments nommables ou non me paraît pouvoir résulter pour le lecteur-spectateur une sensation très nouvelle, d’une nature exceptionnellement inquiétante et complexe. Définition du poème-objet d’André Breton René Magritte, Je ne vois pas la [femme] cachée dans la forêt, 1929, photomontage pour La Révolution Surréaliste No. 12 (15. Dec. 1929), Maxime Alexandre, Louis Aragon, André Breton, Luis Buñuel, Jean Caupenne, Paul Éluard, Marcel Fourrier, René Magritte, Albert Valentin, André Thirion, Yves Tanguy, Georges Sadoul, Paul Nougé, Camille Goemans, Max Ernst, Salvador Dalì. René Magritte, Querelle des universaux, huile sur toile, 53,5 x 72,5 cm, 1928, courtoisie MNAM Paris. André Breton, Poème-objet, pan-(h)oplie pour Elisa (jour et nuit), courtoisie les ayants droit. Étiquette annotée de la main d’André Breton : Ce poème-objet doit se lire « PAN-(H)OPLIE pour Elisa (Jour et nuit) je rayonne d’amour pour toi ». Cette dernière ligne en hiéroglyphes égyptiens d’après un document reproduit dans C.W. Ceram : Des dieux, des tombeaux, des savants, page 104), André Breton. 35 contacts 3, rue de Billère, Orthez (adresse postale) Pour nous voir 11, rue Jeanne d’Albret, Orthez. Tél. 05 59 69 41 12 [email protected] [email protected] www.image-imatge.org Ouverture de l’espace librairie le mercredi de 10h à 17h Fermé les jours fériés. image/imatge 11, rue J. d’Albret image/imatge 3, rue de Billère BAYONNE /N117 Place du Foirail Centre départemental de documentation pédagogique RdC du centre socio-culturel Rue Pierre Lasserre, Orthez [email protected] 05 59 67 15 65 Contact: Mme Sandra Olivan Place d’armes PAU /N117 BAYONNE /A64 PAU /A64 36