Le Particulier_novembre2014
Transcription
Le Particulier_novembre2014
ent s défiscalisants aa rrg g e nL a tv é r i t éDs u rol e ss psr oid uei tr A vec la hausse des impôts, les placements défiscalisants ont toutes les chances de se vendre comme des petits pains. En effet, en souscrivant un produit anti-impôt d’ici au 31 décembre vous pouvez réduire de plusieurs centaines, ou milliers d’euros, l’impôt sur les revenus de 2014, à déclarer et payer en 2015. Attention, cependant, à ne pas vous laisser aveugler par les avantages fiscaux vendus par votre banque ou votre conseiller en gestion de patrimoine. Ces produits doivent, avant tout, être pris comme des placements de long terme. Certains réservent des surprises, ne parvenant pas à faire défiscalisation Les meilleurs placements …et les pires Plus que 2 mois pour choisir la meilleure façon d’alléger votre impôt sur les revenus 2014. Nous avons calculé la vraie rentabilité de près de 250 produits de défiscalisation. Attention, certains peuvent vous faire perdre de l’argent ! D’autres, heureusement, vous en feront gagner. SCPI FISCALES Un produit S Quels rendements en attendre ? 25 % Girardin (p. 35) 10 % FIP-FCPI (p. 32) 6% Immobilier (p. 25 et 28) 4,5 % Sofica (p. 34) 4,1 % Produits retraite (p. 30) de très long terme décevant i vous souhaitez bénéficier des réductions d’impôt accordées dans le cadre des dispositifs d’investissement locatif, mais ne voulez pas investir en direct dans l’achat d’un logement, les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) dites « fiscales » sont faites pour vous. Leur fonctionnement est proche de celui des SCPI classiques ou diversifiées. Les gérants investissent les fonds dans de l’immobilier en direct, le gèrent pour Avantage fiscal : Gains : jusqu’à Risque : Durée : €€€ (5,13 % en moyenne l’an dernier, 5 % attendus cette année, voir p. 32), ils achètent des logements neufs ou des logements anciens à réhabiliter. 6 % net/an de 15 à 20 ans leur compte puis reversent leur quotepart de loyers aux épargnants. Sauf qu’au lieu d’investir dans l’immobilier commercial (bureaux, commerces…), réputé offrir les meilleurs rendements La même fiscalité que l’immobilier en direct Leur taux de distribution (loyers) est moindre que celui des SCPI diversifiées (autour de 2,5 % par an), mais les porteurs de parts bénéficient d’avantages fiscaux identiques à ceux leur vraie rentabilité 3 % par an en moyenne : des résultats 2 fois inférieurs à ceux des SCPI de rendement Par Auré li e n Fe rro n , É ri c L e ro ux , Frédé ri q ue S chm i di ge r et Va lé ri e Va li n - St e i n , avec Art hur C heysso n . N ILLUSTRATIONS : SÉBASTIEN MOURRAIN 24 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier mieux que le fonds en euros d’une assurance vie ou que le Livret A. Quant aux plus rentables (jusqu’à 10 %/an pour les FIP et FCPI, 25 % grâce au Girardin), ils demeurent très risqués. Après un mois d’enquête, nous avons reconstitué les performances de 140 FIP et FCPI, 54 SCPI fiscales, 40 Sofica… commercialisés ces dernières années et aujourd’hui liquidés. La seule manière de pouvoir en calculer la vraie rentabilité et de savoir s’il faut souscrire ce type de produits. Nous passons donc en revue tous les placements permettant de diminuer l’impôt et vous livrons une sélection de produits à souscrire avant fin 2014. e surestimez pas le potentiel des SCPI fiscales ! Nous nous sommes procuré les comptes de liquidation de 54 d’entre elles, vendues entre 1985 et 2000. Huit n’ont pas été liquidées (dont 3 commercialisées en 1990 !). Pour les autres, leur durée de vie est de 18 ans et 6 mois, en moyenne, et leurs rendements sont rarement élevés. Les 46 SCPI dont nous avons reconstitué la performance affichent un gain moyen de 70 % sur la durée de placement, les meilleures ayant rapporté plus de 110 % et les moins bonnes, 2 %, soit 3 % en moyenne annuelle, après avantage fiscal mais avant impôts fonciers. Notez que la date de souscription a une grande importance. Mieux valait avoir investi au milieu des années 1990, au plus bas des prix de l’immobilier (les SCPI rapportaient alors plus de 4,50 % /an, en moyenne) qu’à la fin des années 1980 (gain moyen de 2 %/an). Ainsi, la SCPI Natio Habitation 3 de BNP Paribas Real Estate, lancée en 1994, a rapporté 5,53 % par an, contre 3,05 % pour la Natio Habitation 1, commercialisée en 1987, toutes deux bénéficiant du dispositif Méhaignerie. Nous avons aussi constaté que les SCPI ayant investi dans le neuf et donnant droit à une réduction d’impôt (Méhaignerie et Quilès- Méhaignerie) se sont avérées plus rentables (3,60 % de gain annuel moyen) que les SCPI éligibles au Malraux, dans l’ancien à réhabiliter (1,95 %). Il faut aussi avoir en tête que les loyers perçus pèsent lourd dans la performance des SCPI fiscales (65 % de leur rendement en dépend). Les dispositifs fiscaux imposant des contraintes de loyers (tel le Duflot) peuvent donc se révéler moins rentables. Mais ces résultats sont relatifs, les dispositifs ayant changé. Le Particulier • N° 1102 • Novembre 2014 / 25 dL aé fviésrciatléi ssautri ol en : s pLre os dmuei tl sl eduérfsi spclaalci es m a ne nt st s … e t l e s p i r e s photos : philippe matsas pour le particulier Les SCPI fiscales permettent d’adapter les sommes investies à ses besoins de défiscalisation Jonathan Dhiver, fondateur de Meilleurescpi.com qu’ils auraient eus en investissant en direct dans l’immobilier (voir p. 28). Aujourd’hui, deux SCPI (Multihabitation 8 de Française REIM et Ciloger Habitat de Ciloger) permettent d’accéder au dispositif Duflot et de profiter d’une réduction d’impôt de 18 % des sommes investies. Cet avantage est calculé sur 95 % de l’investissement, non sur 100 %, comme dans une opération en direct. Cela correspond, au final, à une réduction de 17,1 % (95 % x 18 %). Mais pour les futures SCPI Pinel, qui remplacent les Duflot depuis le 1er septembre dernier (voir p. 42), l’avantage fiscal sera calculé sur l’intégralité de l’investissement. Si les actifs des SCPI Duflot sont constitués de logements neufs, les SCPI Malraux et « déficit foncier » investissent dans l’immobilier à rénover. Avec le dispositif Malraux, vous bénéficiez d’une réduction d’impôt de 22 % ou 30 % du montant des travaux réalisés, suivant que les biens sont situés dans un secteur sauvegardé, un quartier ancien dégradé, une aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine ou une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), dans la limite d’une assiette annuelle de 100 000 € pendant 4 ans. Notez que le quota de travaux doit, au minimum, atteindre 65 % de la valeur de la part. Quant aux SCPI « déficit foncier », elles permettent de vous créer un déficit imputable (dans la limite de 10 700 €) sur votre revenu global, l’année de réalisation des travaux. L’alternative Si vous ne cherchez pas à réduire votre impôt à tout prix, préférez les SCPI « de rendement » investies dans des bureaux ou des commerces (voir le n° 1097 du Particulier, p. 34). Leur rendement moyen est supérieur à celui des SCPI fiscales (5,13 % en 2013, avant impôt) et il n’existe aucune contrainte de durée de détention. L’achat à crédit permet même de doper d’au moins un point leur rentabilité. Défiscalisation de longue durée et revente aléatoire Parmi les avantages des SCPI fiscales, la modicité du ticket d’entrée : vous pouvez investir pour moins de 1 000 €. De plus, vous êtes dégagé des soucis de gestion et mutualisez les risques. Notre sélection pour 2014 Nom de la SCPI/Société de gestion Régime fiscal Amundi Défi Foncier/Amundi Immobilier Grand Paris Pierre/Intergestion Renovalys 4/Avenir finance Ciloger Habitat 4/Ciloger Pierre Investissement 8/Intergestion Reximmo Patrimoine 4/Amundi Immobilier Déficit foncier Déficit foncier Déficit foncier Duflot Malraux (1) Malraux (2) Versement minimal 10 000 € 2 000 € 10 000 € 600 € 10 000 € 5 000 € Côté rendements, attendez-vous à des niveaux peu enthousiasmants, proches de ceux que vous auriez obtenus en investissant en direct. « Nous avons calculé le taux de distribution sur la valeur initiale (rendement net avant fiscalité personnelle du porteur de part, ndlr) de plusieurs SCPI Robien et avons abouti à des taux oscillant entre 2,40 et 2,60 % », constate Jonathan Dhiver, fondateur de Meilleurescpi. com. En intégrant la valorisation des parts, qui entre, d’après nos constatations, à hauteur de 20 % dans la performance globale, le rendement des SCPI fiscales atteint, en moyenne, 3 % par an (voir encadré p. 25). La durée de vie de ces SCPI est, d’après nos calculs, d’environ 18 ans et 6 mois, en moyenne ! Quant à revendre vos parts pendant cette période, cela reste possible… à condition de consentir un sacrifice sur le prix. « La revente se fait moyennant une décote importante, qui peut atteindre 50 % de la valeur de la part », souligne Philippe Vergine, fondateur de Primalliance, un portail consacré aux SCPI. Frais de souscription (TTC) (3) 11,50 % 12 % 12,56 % 9,60 % 14,004 % 9,50 % Frais de gestion (TTC) (4) 12 % 12 % 12 % 12 % 12 % 12 % (1) Réduction d’impôt de 30 % des sommes investies. (2) Réduction d’impôt de 22 à 30 % des sommes investies. (3) Les frais de souscription sont généralement inclus dans le prix de la part. (4) En pourcentage des loyers encaissés par la SCPI. 26 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier Source : Meilleurescpi.com argent argent d é f i s c a l i s a t i o n : L e s m e i l l e u r s p l a c e m e n t s … e t l e s p i r e s Repères immobilier en direct Avantages fiscaux : de combien pouvez-vous encore réduire votre impôt ? Vous avez 2 mois pour choisir Avantage fiscal : Gains : jusqu’à Risque : Durée : €€€ 6 % net/an de 6 à 12 ans D ans le neuf, il faut investir avant la fin de l’année dans un logement déjà achevé, si vous souhaitez profiter d’une réduction d’impôt sur vos revenus 2014. « Les délais sont plus courts dans le neuf que dans l’ancien, explique Édouard Rouy, directeur commercial de Seger. Si l’investisseur finance l’opération à crédit, il a jusqu’à début novembre pour finaliser son opération, jusqu’à début décembre s’il achète comptant. » Dispositif Duflot-Pinel : ciblez les fins de programmes Depuis le 1er septembre 2014, le dispositif Duflot a laissé la place au régime Pinel (voir p. 42). Celui-ci s’assortit d’un engagement locatif de 6, 9 ou 12 ans (9 ans en Duflot) et d’une réduction d’impôt de 12,18 et 21 % (18 % en Duflot) des sommes investies, dans la notre sélection pour 2014 Nom du programme/ Prix moyen Rendement Localisation Nombre Promoteur de lots (au m²) brut * Metropolitan Vinci Asnières (92) 156 4 687 € 3,73 % D’Art et d’architecture Cogedim Bezonas (95) 73 4 100 € 3,53 % Les Haut du Parc Urbat Montpellier (34) 18 4 122 € 3,28 % * Loyers annuels rapportés au prix d’achat, acte en mains. limite de 300 000 €, suivant la durée de l’engagement. Bonne nouvelle, il reste des produits de qualité en stock. « Chez Promogim, sur 100 programmes, il reste une centaine d’appartements, constate Christian Rolloy, son Pdg. En effet, les banques sont extrêmement strictes depuis quelques mois et de nombreux acheteurs se sont désistés car ils n’ont pas obtenu leur crédit. » Si vous achetez un logement achevé, prenez soin de le visiter et découvrir son environnement. Bien mené, un investissement dans le neuf peut rapporter de 3 à 4 % brut (loyers annuels/prix d’achat). Résidences-services, rentables, mais risquées Un investissement dans une résidence-services (de tourisme, pour leur vraie rentabilité Médiocre pour les régimes Robien et Demessine U ne partie des logements acquis sous le régime Robien s’est, certes, valorisée, mais moins que le marché, les acquéreurs ayant souvent surpayé leurs biens. Quant aux investissements dans des communes où l’offre locative excédait la demande, « leur bilan est calamiteux », constate l’avocat pari- Le montant cumulé des avantages fiscaux permettant de réduire l’impôt sur le revenu est, en théorie, plafonné à 10 000 €. En réalité, cette limite peut être dépassée. Nos conseils pour optimiser votre marge réelle de défiscalisation. sien Paul Duvaux. Mais les plus mauvaises affaires se trouvent du côté des résidences de tourisme qui permettaient d’avoir accès au dispositif Demessine. « Les investisseurs ont parfois dû faire face à des malfaçons, des faillites d’exploitants, des baisses de loyers, pourtant “garantis” lors de l’achat, et imposés 28 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier par le gestionnaire ! », ajoute Paul Duvaux. Piètre consolation pour les propriétaires malheureux : ils ont bénéficié de la mansuétude des services fiscaux. Les conditions requises pour accéder au régime Demessine n’ont pas toujours été respectées. Pourtant, les redressements ont été quasi inexistants. étudiants, seniors ou personnes âgées dépendantes…) neuve dégage un rendement brut de 4 à 5 %. De plus, vous avez accès au régime Censi-Bouvard avec, à la clé, une réduction d’impôt de 11 % HT des sommes investies, répartie sur 9 ans (plafonnée à 300 000 €). Là aussi, il y a du stock. « Il reste des disponibilités de qualité », assure Olivier Trit, secrétaire général de Cerenicimo. La localisation est, bien sûr, un critère. « Il faut aussi regarder la qualité de l’exploitant et lire attentivement les clauses du bail signé avec lui. Il s’agit, en effet, d’un bail commercial, dont la rédaction est peu encadrée par la loi. Vérifiez, notamment, qui doit s’acquitter des dépenses de grosses réparations et de la taxe foncière », avertit Jean-Claude Szaleniec, président d’Habiteo.com, premier site de vente en ligne d’immobilier neuf. 10 000 € 1. Calculez le montant des crédits ou des réductions d’impôt (RI) dont vous bénéficiez pour les dépenses déjà réalisées en 2014. Emploi d’un salarié À retenir à domicile Frais de garde des enfants Équipements en faveur du développement durable… Frais de scolarité À ExcluRE des collégiens, des lycéens et des étudiants Prestations compensatoires Cotisations syndicales Vous pouvez encore investir dans les dispositifs soumis à la limite de 10 000 € : investissement locatif Duflot ou Pinel (voir p. 25 et 28) ; dispositif Censi-Bouvard (voir p. 28) ; FIP ou FCPI (voir p. 32) ; investissement direct au capital de PME (voir p. 33). À S AVO I R Vous pouvez encore investir dans des placements qui échappent au plafond : Perp (voir p. 30) ; achat d’un bien locatif avec travaux, en direct (voir p. 28) ou via une SCPI « déficit foncier » (voir p. 26) ; investissement Malraux (voir p. 26). Les charges et les déficits déduits de vos revenus n’entrent pas dans le plafond. C’est le cas des frais professionnels, des pensions alimentaires, des déficits fonciers (travaux dans un logement loué, monuments historiques…) et des cotisations Perp ou Madelin. 2. 18 000 € En réalisant un investissement en Girardin industriel (voir p. 35) : sans agrément, seuls 47,37 % de la RI sont retenus dans le plafond ; avec agrément, seuls 37,50 % de la RI sont retenus dans le plafond ; dans le logement social, seuls 35 % de la RI sont retenus dans le plafond. En investissant dans des Sofica (p. 34). L’alternative Plutôt que d’investir dans l’urgence avant la fin décembre, attendez l’année prochaine pour acheter un logement ancien à rénover. Vous ne défiscaliserez qu’en 2015 mais vous bénéficierez d’une décote sur le prix de vente. Vous pourrez, l’année de leur réalisation, imputer vos dépenses de travaux sur votre revenu global dans la limite de 10 700 € ; le solde éventuel étant déduit des loyers des 10 années suivantes. Un avantage fiscal qui n’est pas pris en compte pour le plafond des niches (voir p. 29). Équipements pour personnes âgées ou handicapées Primes d’assurance vie (rente survie et épargne handicap) Prime pour l’emploi Frais de dépendance Dons aux associations. Pour en savoir plus À S AVO I R Les avantages des années antérieures ne sont pas retenus dans le plafond de 10 000 € ➜ Guide de la déclaration de revenus,hors-série n° 93 du Particulier, janvier 2014. ➜ Les commentaires de l’administration fiscale sont détaillés au Bofip (BOI-IR-LIQ-20-20-10-20130704) disponible en ligne sur http://bofip.impots.gouv.fr/bofip/7249-PGP. Si vous avez réalisé, avant 2014, des placements ouvrant droit à un avantage fiscal étalé sur plusieurs années (investissements locatifs Scellier, Robien, Censi-Bouvard, Girardin), ils n’ont pas à être retenus dans le plafond de 10 000 €. Ils restent soumis au plafond applicable l’année où vous avez réalisé l’investissement. Le Particulier • N° 1102 • Novembre 2014 / 29 argent d é f i s c a l i s a t i o n : L e s m e i l l e u r s p l a c e m e n t s … e t l e s p i r e s PRODUITS RETRAITE Pour les contribuables actifs lourdement imposés Avantage fiscal : Gains : jusqu’à (fonds en euros) Risque : Durée : à vie €€€ 4,10 % net/an D ans l’univers des placements défiscalisants, les produits de retraite – Plan d’épargne retraite populaire (Perp), contrats Madelin, Préfon… – jouent une partition particulière. Le capital investi devient, en effet, indisponible jusqu’à l’âge de la retraite, sauf en cas d’accident grave de la vie. Lors de la retraite, le remboursement des sommes placées s’effectue sous forme de rente viagère, versée jusqu’au décès (les sommes sont payées en une fois sous forme de capital lorsque la rente est inférieure à 40 € par échéance). Il ne faut donc pas y investir dans le seul but de payer moins d’impôts, mais pour se constituer des revenus futurs. L’économie d’impôt accordée lors des versements sur le contrat a pour contrepartie la taxation des rentes à la retraite, dans les mêmes conditions que les autres pensions. Seulement si vous êtes taxé à 41 ou 45 % À l’entrée, les sommes versées dans le plan sont déductibles des revenus du foyer dans la limite de 10 % des revenus professionnels nets de l’année précédente. Un contribuable qui a déclaré, en 2013, 50 000 € de revenus nets de frais professionnels peut investir 5 000 € dans un Perp et les déduire de ses revenus de 2014. Ce mécanisme est d’autant plus favorable que le cotisant est imposé dans une tranche marginale élevée. Pour favoriser les personnes ayant de faibles revenus, la déduction ne peut être inférieure à 3 754,80 € pour 2014 (10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale – Pass – de l’année en cours). Mais elle ne peut pas non plus excéder un certain plafond. Les salaires sont, en effet, pris en compte dans la limite de huit fois le Pass : 300 384 €, soit une déduction plafonnée à 30 038 €. Ce maximum peut être dépassé si vous n’avez pas utilisé vos plafonds de déduction des 3 années précédentes. Il peut aussi être réduit si vous bénéficiez d’un contrat de retraite financé Notre sélection pour 2014 Nom du plan/ assureur Perspective Génération Plus/ Apicil Conservateur Perp/ Le Conservateur Gaipare Zen/ Gaipare Ageas France Carac Perspective/ Carac Perp Maif/Maif GMF Opti Perp/ GMF Rendement net du fonds en euros 2012 2013 Frais sur versements Frais de gestion (€ /UC*) Nombre de supports (UC) 5 % 0,60/0,96 % 32 3,65 % 3,20 % 4,50 % 0,70/0,96 % 7 4,10 % 4,10 % 4,50 % 0,70/0,80 % 56 3,22 % 3,02 % 4,50 % 0,45 %/SO** 0 3,40 % 3,50 % 4 % 0,60/0,60 % 1 3,10 % 3,10 % 4,95 % 0,90/0,90 % 10 3,05% 3,05% * Fonds en euros / unités de compte. ** Sans objet. 30 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier Les placements retraite s’apparentent à la roulette russe. Si le souscripteur décède précocement, il n’aura pas récupéré les sommes placées Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Goodvalueformoney leur vraie rentabilité La baisse des fonds en euros n’est pas près de s’arrêter L es fonds en euros garantis, où sont investis 80 % des sommes versées dans les produits de retraite, ont des performances peu flamboyantes. De très nombreux Perp ont servi des rendements de 2 à 2,5 % net l’an dernier (2,35 %, par exemple, aux Caisses d’Épargne ; 2,01 % à la Maaf), soit un peu moins que leurs alter ego de l’assurance vie (2,8 % en moyenne). Il en existe cependant de plus performants, comme celui du Conservateur dont le rendement du fonds en euros s’établit à 4,10 %, et plusieurs autres qui ont rapporté plus de 3 % (voir tableau p. 30). Les contrats Madelin font généralement un peu mieux : autour de 3 %. Comme en assurance vie, ce niveau n’avait jamais été enregistré jusque-là, même si les fonds en euros des Perp, depuis leur créa- par votre entreprise (dit « article 83 ») ou d’abondements de l’employeur dans votre Plan d’épargne retraite collective (Perco). Les travailleurs non salariés qui optent pour un contrat Madelin peuvent, quant à eux, déduire leurs versements dans le plafond de 10 % du revenu professionnel limité à 8 Pass, augmenté de 15 % du revenu professionnel compris entre 1 et 8 Pass. Plus de 60 000 € peuvent ainsi être déduits des revenus pour 2014. « Pour être gagnant avec l’épargne retraite, il faut être lourdement fiscalisé durant la vie active, afin de réaliser les plus grosses économies d’impôt possible, estime Philippe Crevel, économiste et fondateur de Lorello Ecodata. Ce sont les contribuables taxés à 41 % ou plus qui ont le profil idéal. » Il faut aussi avoir de plus faibles revenus lors de la retraite, afin d’être dans une tranche d’imposition inférieure et de payer le moins d’impôts possible. Si, en activité, vous êtes taxé en dessous de la tranche marginale à 30 %, mieux vaut passer votre chemin. À 30 %, il faut procéder à une simulation approfondie. Du fait de la sortie en rente viagère, le rendement dépend en grande partie de la durée de vie. « Si le souscripteur décède précocement, explique Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Goodvalueformoney, il n’aura tion, ont toujours été en dessous de ceux de l’assurance vie. « Avec la baisse des taux d’intérêt des obligations, qui représentent une part importante des portefeuilles, les fonds en euros voient leurs performances se réduire régulièrement, observe Cyrille ChartierKastler. Et ce mouvement n’est pas terminé. » C’est le prix à payer pour défiscaliser en sécurité… La Préfon (pour les membres ou pas récupéré les sommes placées. » Des mécanismes limitent ce risque, notamment la réversion au profit du conjoint survivant et les « annuités garanties » (l’assureur s’engage à payer la rente pendant une durée minimale, par exemple 15 ans). Mais ils ont pour inconvénient de diminuer le montant des rentes versées. Des rendements faibles, inférieurs à 3 % Le rendement financier, lui, est plus simple à mesurer, notamment au travers de celui des fonds en euros garantis, qui captent la majorité des sommes investies. Et là les produits de retraite font souvent moins bien que l’assurance vie. Hormis quelques contrats (voir encadré ci-dessus), leurs rendements sont inférieurs à 3 %. Les épargnants disposent d’autres possibilités d’investissement sur des supports en unités de compte. Ils sont investis sur les marchés boursiers et peuvent permettre d’échapper à la spirale de baisse des fonds en euros, mais sont dépourvus de garantie sur le capital. « Les Perp et les contrats Madelin ont une palette de supports de plus en plus large, bien adaptée aux investisseurs les plus jeunes, qui disposent d’une durée d’investissement suffisamment longue pour prendre des risques », anciens membres de la fonction publique) ne propose que cette gestion garantie, au travers d’un système de points, qui n’offre qu’une faible rentabilité. Les rentes n’y ont pas été revalorisées (ou peu) depuis plusieurs années. Quant au Corem, un régime de retraite facultatif, il est tellement mal en point que nous déconseillons de le souscrire (voir le n° 1100 du Particulier, p. 14). précise Philippe Crevel. Les fonds en actions enregistrent de belles performances (plus de 15 % de hausse l’an dernier, en moyenne), mais ce sont les plus risqués. D’où l’importance de les accompagner de garde-fous, avec des arbitrages automatiques pour rééquilibrer le portefeuille, et de sécuriser progressivement le capital dans un compartiment sans risque à l’approche de la retraite. Dans cette optique de diversification, il faut se méfier des Perp. Mieux vaut opter pour la gestion libre si vous avez la possibilité de piloter votre capital. En effet, si vous n’avez pas choisi cette option, l’assureur va réduire automatiquement et très rapidement la part dévolue à la diversification au fur et à mesure que vous approcherez de l’âge de la retraite. Les alternatives Préférez l’assurance vie si vous souhaitez garder la main sur votre capital. Sans avantages fiscaux à l’entrée, les retraits sont, en revanche, peu fiscalisés et le capital peut aisément être transformé en rente viagère, imposable seulement sur une fraction de son montant. Pour minimiser l’impôt sur les rentes, l’idéal est de convertir le capital de son Plan d’épargne en actions. C’est le seul produit à exonérer la rente viagère d’impôt sur le revenu. Le Particulier • N° 1102 • Novembre 2014 / 31 argent D é f i s c a l i s a t i o n : l e s m e i l l e u r s p l a c e m e n t s … e t l e s p i r e s fip-FCPI Tout se joue dans le choix de la société de gestion Avantage fiscal : Gains : jusqu’à Risque : Durée : €€€ 10 % nets/an de 8 à 12 ans C es placements présentent, a priori, plusieurs atouts : pour 1 000 à 1 500 € de mise seulement, les épargnants peuvent s’offrir des parts de fonds d’investissement de proximité (FIP) ou de fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI). Ces fonds permettent de se constituer un portefeuille diversifié de PME régionales ou innovantes non cotées en Bourse, avec la perspective d’engranger de belles plus-values à terme. Surtout, la souscription de parts permet de bénéficier d’une réduction d’impôt de 18 % des sommes versées, plafonnées à 12 000 € pour un célibataire et à 24 000 € pour un couple. Si vous investissez d’ici au 31 décembre, vous pourrez ainsi diminuer votre impôt sur le revenu à payer en 2015 de 2 160 € (si vous êtes célibataire) ou de 4 320 € (si vous êtes en couple). Cet avantage fiscal est même doublé si vous investissez à la fois dans des FIP et des FCPI. À cette réduction d’impôt s’ajoute une exonération d’impôt sur les plus-values, seuls les prélèvements sociaux de 15,50 % étant dus. Notez, cependant, que la réduction d’impôt est soumise au plafonnement global des niches fiscales de 10 000 € par an (voir p. 29). leur vraie rentabilité Plus de 6 % par an pour un fonds sur cinq F ace au refus de l’Autorité des marchés financiers (AMF) de rendre publiques les performances des FIP et FCPI, nous avons contacté 25 sociétés de gestion pour reconstituer les performances de 140 fonds lancés de 2000 à 2004 (seul Omnes Capital a refusé de répondre). Une étude riche d’enseignements. Première surprise : 40 % des fonds recensés n’ont pas été totalement liquidés plus de 9 ans après la fin de leur commercialisation. Et parmi ceux arrivés à échéance, leur durée de vie moyenne est de 9 ans et 9 mois. Côté performances, c’est le grand écart. Malgré l’avantage fiscal (25 % de réduction d’impôt, à l’époque), 30 % des fonds aujourd’hui liquidés ont fait perdre de l’argent à leurs souscripteurs. À l’inverse, plus de 20 % de ces produits ont fait gagner plus de 6 % net par an aux investisseurs. La palme revient à CM Innovation, un FCPI lancé en 2002 par CM-CIC Capital Privé : il a rapporté plus de 12 % par an, sur 8 ans, à ses souscripteurs. Au final, 50 % des fonds lancés entre 2000 32 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier et 2004 ont rapporté (ou devraient rapporter, pour ceux qui ne sont pas encore liquidés) plus de 2,50 % par an, avantage fiscal inclus, soit, l’équivalent du fonds en euros sans risque d’un contrat d’assurance vie moyen. L’année de commercialisation a aussi son importance. Il valait mieux investir en 2003 (3 % de rendement médian) qu’en 2000 (+0,20 %), au plus haut de la bulle des valeurs technologiques. Retrouvez sur leparticulier.fr les performances et la rentabilité nette de 140 FIP et FCPI commercialisés jusqu’en 2004. Mais, à y regarder de plus près, ces produits cumulent les handicaps. Depuis la création des FCPI en 1997 et des FIP en 2003, la réglementation n’a cessé d’évoluer. Délais pour investir, quotas d’entreprises de moins de 5 ans à financer, contraintes géographiques… « nous devons faire en sorte de respecter en permanence plus d’une dizaine de ratios d’investissement », calcule Fabrice Imbault, directeur général adjoint de la société de gestion A Plus Finance. Cette lourdeur de gestion entraîne des frais souvent prohibitifs. La liste est longue : droits d’entrée, frais de gestion, de distribution, de constitution, de fonctionnement… Il n’est pas rare que le total dépasse 4,50 %, en moyenne annuelle, dont environ un tiers ira directement dans la poche du distributeur, banquier privé ou conseiller en gestion de patrimoine. Autrement dit, les frais auront grignoté 20 % de votre capital de départ au bout de 5 ans. Et même plus de 35 % sur 10 ans ! Autre point négatif : vous devez conserver théoriquement vos parts au moins 5 ans pour profiter de l’avantage fiscal. Mais votre épargne est, en réalité, bloquée plus longtemps, 9 ans et 9 mois, en moyenne (voir ci-contre). En effet, les sociétés de gestion se réservent toujours la possibilité de prolonger la durée de vie prévue à l’origine (de 6 à 8 ans), si elles ne parviennent pas à solder toutes leurs participations en temps voulu. Elles peuvent même solliciter l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour obtenir un délai supplémentaire. La réglementation s’est assouplie Malgré ces inconvénients, ces produits méritent qu’on s’y intéresse. D’abord, parce que la réglementation est notre SÉLECTION pour 2014 FCPI FIP Nom du fonds Souscription Société de gestion minimale FCPI Idinvest Patrimoine n° 4 1 000 € Idinvest Partners FCPI Objectif Europe 1 500 € Alto Invest Isatis Antin FCPI 2014 1 000 € Isatis Capital FIP APL 2014 1 000 € Ixo Private Equity NextStage Rendement 2021 3 000 € NextStage Odyssée PME Croissance 1 000 € Odyssée Venture Durée prévue De 7 à 9 ans De 5,5 à 7,5 ans De 7 à 10 ans De 7 à 9 ans De 7 à 10 ans De 7 à 10 ans Frais moyens maximaux (par an) 4,97 % 4,84 % 4,18 % 4,52 % 4,95 % 4,98 % Conseillers en gestion de patrimoine et banques privées. Conseillers en gestion de patrimoine et banques privées. Essentiellement BNP Paribas Banque privée. Certaines caisses du Crédit agricole, du Crédit mutuel et du CIC. Conseillers en gestion de patrimoine et banques privées. Conseillers en gestion de patrimoine et banques privées. Les FIP et les FCPI font partie des produits de défiscalisation ayant le plus d’impact sur le développement d’entreprises et la création d’emplois en France aujourd’hui bien moins rigide qu’auparavant. Depuis le 1er janvier 2014, les gestionnaires ont 30 mois après la fin de la période de souscription – ce qui est raisonnable – pour investir au moins 70 % du fonds dans des sociétés éligibles, respectant des critères d’innovation pour les FCPI ou des critères géographiques pour les FIP. Panachez des sociétés de gestion et investissez sur plusieurs années Mais surtout, certains gérants ont su démontrer leur capacité à tirer leur épingle du jeu. Nous avons, en effet, observé le comportement des fonds lancés de 2000 à 2008 (la performance de ceux lancés plus récemment n’est pas suffisamment fiable pour être prise en compte). Isatis Capital fait partie des gestionnaires qui sortent du lot : parmi les 6 FCPI qu’il a créés sur la période, un seul affiche actuellement des pertes. Et si l’on intègre la réduction d’impôt procurée à l’épargnant, ces FCPI devraient rapporter de 3 à 9 % net par an, selon les millésimes. D’autres sociétés, comme Alto Invest ou IdInvest, parviennent aussi à proposer des FCPI régulièrement performants de même que, côté FIP, Alliance Entreprendre, Ixo Private Equity ou Naxicap Partners. Certaines sociétés de gestion s’avèrent même performantes à la Distributeurs Christophe Bavière, vice-président de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic). fois dans la gestion des FCPI et des FIP (NextStage, Odyssée Venture…). Gardez cependant en tête que ces placements sont risqués et n’investissez pas plus de 5 % de votre patrimoine. Mieux vaut aussi investir auprès de différentes sociétés de gestion pour réduire les risques et sur plusieurs années pour lisser l’effet millésime. Autre raison d’investir : ces fonds ont une réelle utilité économique. Selon les calculs de l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), les FCPI, à eux seuls, ont investi près de 4 milliards d’euros dans 1 240 entreprises entre 1997 et 2011, essentiellement des PME employant, en tout, plus de 50 000 personnes. Les alternatives Investissez directement dans des entreprises sans passer par l’intermédiaire d’un gestionnaire, grâce à des plateformes d’investissement participatif comme Anaxago, Smart Angels ou Wiseed (voir le n° 1098 du Particulier, p. 30). Pour 50 000 € à 100 000 € à placer, préférez les fonds communs de placement à risque (FCPR), moins contraignants à gérer, moins chargés en frais et plus performants. Les FIP et FCPI offrent aussi une réduction d’ISF (voir notre Spécial impôts 2014, p. 282). Si vous êtes assujettis à l’ISF, utilisez plutôt le dispositif dans ce cadre. Vous pourrez gagner de 3 à 5 points de rendement de plus par an. Le Particulier • N° 1102 • Novembre 2014 / 33 argent D é f i s c a l i s a t i o n : l e s m e i l l e u r s p l a c e m e n t s … e t l e s p i r e s Sofica L’investissement dans Girardin Imbattable pour le cinéma devient rentable Avantage fiscal : Gains : jusqu’à Risque : Durée : leur vraie rentabilité €€€ Rarement plus de 6,5 % par an en 2002 et 2008 4,5 % nets/an N de 5 à 7 ans ous avons examiné les comptes de 40 Sofica (non garanties) constituées entre 2002 et 2008. Les rentabilités annuelles très variables (de 2,36 à 11,51 %) dépassent rarement 6,5 % par an sur cette période, en dépit d’un avantage fiscal plus important (48 %, contre 36 % aujourd’hui). Mais les pertes, une fois l’avantage intégré, sont rares (nous n’avons identifié que 4 Sofica en perte sur S i vous payez plus de 10 000 € d’impôt et êtes prêt à investir un minimum de 5 000 €, vous serez peut-être tenté par les sociétés de financement de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel (Sofica). Le placement offre une réduction d’impôt de 36 % (plafonnée à 6 480 € pour un investissement qui ne peut dépasser ni 18 000 € ni 25 % des revenus annuels) et la possibilité d’augmenter de 8 000 € le plafond des niches fiscales (voir p. 29). Ainsi, il est souvent rentable de devenir actionnaire de sociétés qui financent des films, des téléfilms, des séries ou des documentaires TV, même s’il ne faut pas en attendre des miracles. Certains projets sont plus sûrs que d’autres La rentabilité des Sofica repose exclusivement sur son avantage fiscal, qui a une contrepartie : le Centre national du cinéma (CNC) oriente la poli- Sofica (1) (gestionnaire) les 40) et restent limitées (moins de 20 % du capital investi). Autre bonne nouvelle, les Sofica remboursent très souvent leurs investisseurs après 5 ans et demi à 6 ans et demi, même si leur durée de vie peut, en théorie, atteindre 10 ans. Enfin, plusieurs acteurs se distinguent par la régularité de leurs performances et leurs délais de remboursement : les Banques populaires (Banques tique d’investissement des gérants de Sofica vers des films français, à petits budgets, de jeunes réalisateurs dont le succès commercial reste aléatoire. Et même si le public est au rendezvous, les Sofica ne captent qu’une part limitée des recettes. Au terme des 5 ans pendant lesquels vous devez garder vos parts, vous récupérerez rarement plus de 80 % de votre mise (soit une rentabilité annuelle de 4,5 % en intégrant l’avantage fiscal accordé lors de la souscription). notre SÉLECTION pour 2014 Distributeurs BMédia 2014 CGP, banques privées, plateformes internet, (Back up) Generali Patrimoine CGP, Union financière Cinémage 10 de France, plateformes internet, Allianz Banque, (Cinémage) banques privées Palatine Étoile 13 Banque Palatine (Cine Nomine) Commentaire L’équipe affiche la volonté de favoriser les projets offrant le meilleur potentiel commercial. Le pari : chercher la performance, en contenant le risque. La plus grosse Sofica, très investie dans des productions françaises indépendantes, atténue le risque en adossant (2) 45 % de ses investissements. La banque mise sur la sécurité : 44 % des investissements sont adossés (2) à des producteurs de renom. CGP : conseiller en gestion de patrimoine. (1) Accessible à partir de 5 000 €. (2) Investissements adossés : un producteur s’engage à racheter les droits de la Sofica pour le montant qu’elle a investi (sans gain, ni perte). 34 / Novembre 2014 • N° 1102 • Le Particulier populaires Images), la Banque Palatine (Palatine Étoile) et, parmi les indépendants, Back Up (Coficup/ B Media) et Cinémage. Retrouvez sur leparticulier.fr la totalité des performances des Sofica liquidées à ce jour. C’est seulement si la Sofica vous restitue moins de 64 % de votre investissement, ce qui est peu fréquent, que vous perdez de l’argent, en dépit de l’avantage fiscal. Pour limiter ce risque, certaines Sofica privilégient les investissements adossés à un producteur qui assure le remboursement d’une partie du placement, sans gain ni perte (sauf s’il fait faillite). C’est le choix, par exemple, des Sofica de la Banque Palatine. « L’adossement de 44 % de nos investissements à des producteurs solides limite l’incidence du succès ou de l’échec des films », justifie Brigitte Paray, directrice marketing clientèle privée de la Banque Palatine. D’autres Sofica limitent leurs investissements adossés pour dégager davantage de performances. L’alternative Si vous êtes redevable de l’ISF, investissez dans un FIP spécialisé ou dans le capital de PME de l’industrie du cinéma ou de l’audiovisuel. La réduction d’impôt est de 50 %, sans les contraintes de gestion du CNC, mais c’est plus risqué. les gros contribuables Avantage fiscal : Gains : jusqu’à Risque : Durée : €€€ 25 % nets sur 1 an Monteur nvestir outre-mer reste l’un des moyens les plus efficaces de défiscaliser. En versant 10 000 € avant le 31 décembre 2014, vous pourrez ainsi diminuer votre impôt 2015 de 11 200 à 12 500 €, grâce au régime Girardin. Ce dispositif permet de devenir associé de sociétés gérées par des cabinets de défiscalisation (appelés monteurs) pour financer des équipements ou des logements sociaux outre-mer. Avec cet argent, complété par un emprunt, ces sociétés achètent des biens qui sont loués 5 ans à des entrepreneurs locaux puis leur sont cédés pour un euro. Pour l’investisseur, qui doit conserver ses parts 5 ans, la rentabilité de l’opération repose uniquement sur la réduction d’impôt qu’il peut obtenir. Une fraction de l’avantage fiscal revient à l’exploitant local. Seule la part de la réduction d’impôt acquise à l’investisseur (de 35 à 47,37 %, selon l’opéra- Commentaire Ecofip, reconnu pour ses opérations sans agrément, propose des assurances sécurisant l’investisseur. Cette filiale très discrète du groupe bancaire BPCE Ingepar finance des opérations d’envergure. Ce monteur, acteur historique réputé, devient INFI accessible avec un ticket d’entrée abaissé à 10 000 €. Ce spécialiste des opérations sans agrément propose Inter Invest Sans agrément * plusieurs assurances et un fonds de garantie qui sécurisent l’investisseur. Outremer Avec agrément */ L’acteur historique privilégie le secteur de l’énergie, Finance logement social de l’aéronautique et de l’hôtellerie. Avec agrément * / Très présent dans le financement du logement social, le Star Invest logement social monteur est actif dans 6 bureaux outre-mer. Ecofip 5 ans I notre SÉLECTION pour 2014 Opérations financées Avec et sans agrément du fisc * Avec agrément * / logement social Avec agrément * / logement social * Un agrément du fisc est requis pour le financement de gros équipements (> 250 000 €) pour de grandes entreprises. L’agrément n’est pas requis pour le financement de biens plus standards (< 250 000 €) pour de petits exploitants. tion, voir p. 29) est retenue dans le plafond des niches fiscales (18 000 € pour le Girardin, voir p. 29). On peut donc défiscaliser jusqu’à 51 428 € (18 000 ÷ 35 %), si l’on ne bénéficie d’aucun autre avantage plafonné. Assurez-vous du sérieux de l’opérateur Trois types d’opérations sont proposés. Le financement de biens standards (camions, pelleteuses…), accessible à partir de 2 500 à 5 000 €, offre Leur vraie rentabilité Excellente, sauf en cas de redressement L a rentabilité du Girardin a diminué au fil des ans et de ses aménagements, mais reste élevée : autour de 15 à 20 %. C’est le prix du risque de redressement auquel s’exposent les investisseurs. Il est plutôt rare en pratique, le fisc, de son propre aveu, n’ayant pas les moyens de contrôler ces opérations. Cependant, l’image du dispositif a été ternie par plusieurs milliers de cas de redressements dans le secteur photovoltaïque (voir le n° 1088 du Particulier, p. 44). Les contribuables ont perdu leur mise et ont dû rembourser leur réduction d’impôt, avec 10 % de majoration et des pénalités de retard. Pour éviter ces déconvenues, tournez-vous vers un cabinet expérimenté ayant une assurance professionnelle et méfiez-vous des promesses de rendement trop mirobolantes. une rentabilité de 14 à 26 %. Pour réduire les risques, le monteur répartit votre mise sur plusieurs sociétés et plusieurs équipements pouvant être reloués si l’un des exploitants dépose le bilan avant 5 ans. Un autre type d’opérations consiste à financer un équipement plus coûteux (avion, par exemple). Il faut investir au moins 10 000 €, mais la rentabilité est de l’ordre de 13 à 22 %. Ces placements soumis à l’agrément du fisc sont, en outre, moins risqués. Enfin, le financement de logements sociaux (au profit de bailleurs sociaux dont l’État est souvent actionnaire) donne les meilleures garanties, mais affiche la plus faible rentabilité (de 12 à 16 %) et le ticket d’entrée le plus élevé (15 000 € au minimum). Préférez les opérations ayant l’agrément du fisc et l’investissement dans les logements sociaux : vous pourrez les réaliser via des sociétés qui limitent votre responsabilité au montant de votre apport, alors qu’avec les opérations sans agrément, montées via des sociétés en nom collectif (SNC), vous serez solidaire des dettes sans limite. n Le Particulier • N° 1102 • Novembre 2014 / 35