Maternité la vie au quotidien
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Maternité la vie au quotidien
dossier Maternité la vie au quotidien Couleurs HDN Restez poli ! La campagne d’affichage contre les incivilités à l’hôpital lancée depuis septembre 2005 par la FHF (fédération hospitalière de France) est la première initiative de ce genre en France. Son message “On fait le maximum. Restez poli, au minimum” cherche à confronter les patients à la réalité vécue par le personnel hospitalier afin de les amener à se mettre à la place de ceux qui les soignent. “Si vous attendez, c’est qu’on préfère regarder des photos” “Si vous patientez, c’est que d’autres se font masser”, “Si on ne vous parle pas, c’est qu’on regarde la télé”. Cette série d’assertions, choquantes de prime abord, prend un tout autre sens à la lumière des photos qui les accompagnent. ON EN PARLE Infections nosocomiales Elles touchent 6,9% des patients hospitalisés, dont 8,8 % de personnes âgées. Selon une enquête nationale, les personnes âgées sont les plus concernées avec un taux d’infections de 9,6 % contre 7,53 % pour l’ensemble. Les infections urinaires sont les plus fréquentes (31 % des cas), juste devant les infections respiratoires (30 %). Les plus forts taux s’observent en soins de suite et rééducation, où 30 % des patients ont plus de 90 ans. Dans les services de soins de longue durée (33,4 % des patients), il est comparable à celui de la population générale. Pour en savoir plus : Bulletin épidémiologique n° 35/2005 Pour en savoir plus : www.fhf.fr Une franchise de 18 euros Les assurés qui reçoivent des soins d’un montant supérieur à 91 euros devront acquitter une participation forfaitaire de 18 euros. Un PACTE pour les jeunes Le PACTE (parcours d’accès aux carrières de la fonction publique territoriale, hospitalière et de l’État) est un nouveau dispositif de recrutement destiné aux jeunes de 16 à 25 ans. Son objectif : permettre aux jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ou ayant des difficultés d’insertion professionnelle de bénéficier pendant deux ans d’une formation en alternance rémunérée et d’intégrer la fonction publique, à l’issue d’un examen professionnel, en qualité de fonctionnaire titulaire de catégorie C. 2 Pour en savoir plus : www.legifrance.fr ordonnance n° 2005-901 et décret n° 2005-900 du 2 août 2005 Jusqu’à présent, les assurés ne payaient aucun ticket modérateur pour les actes de plus de 91 euros, dans les cabinets de ville comme à l’hôpital. Le 1er janvier 2006, ceux-ci ne seront plus remboursés à 100 % par la sécurité sociale. Ne seront pas concernés par cette nouvelle participation forfaitaire de 18 euros les femmes enceintes, les nouveau-nés hospitalisés, les titulaires d’une rente pour accident du travail ou maladie professionnelle ou d’une pension d’invalidité, ni les personnes atteintes d’une affection de longue durée. Pour en savoir plus : www.legifrance.fr – loi de financement de la sécurité sociale 2006 HAS : pleins feux sur l’EPP ! Le Pr Laurent Degos, président de l’HAS (haute autorité de santé), s’est félicité du lancement réussi au 1er juillet de l’évaluation des pratiques professionnelles des médecins. “Dix-huit référentiels ont été publiés pour donner une base à l’EPP, 216 médecins habilités ont été formés et plus de Des vœux de toutes les couleurs 700000 documents, diffusés par la HAS auprès des professionnels de santé depuis le 1er janvier”. L’HAS a, par ailleurs, organisé de nombreuses journées régionales d’information auprès des professionnels de santé et expérimenté un programme d’audits cliniques mené par 700 équipes hospitalières. “Je suis métis, un mélange de couleurs”, vous connaissez tous cette chanson, et bien Couleurs HDN c’est aussi cela : une mosaïque d’idées et d’informations issues de nos deux sites et d’ailleurs, rassemblant des hommes, révélant des organisations différentes. Depuis neuf mois, nous mettons ce support au service d’une communication spontanée pour tous ceux qui travaillent aux Hôpitaux Drôme Nord. Ce journal a besoin de vous pour grandir et s’épanouir. Il ne peut continuer à exister qu’avec votre soutien et votre participation active. Que vous vous sentiez l’âme d’un poète ou que vous désiriez être tout simplement le messager d’une information ou d’une idée, ce magazine vous appartient. Après une période de conception et de balbutiements, Couleurs HDN doit s’affirmer davantage. Nous lui souhaitons donc une année 2006 productive et variée grâce à vous et c’est par sa voie, et d’une seule voix, que le comité de rédaction vous adresse tous ses meilleurs vœux pour l’année 2006. Le Comité de rédaction Pour en savoir plus : www.has.fr Grippe aviaire et espagnole : des similitudes ? Le virus de 1918, responsable de la mort de 20 à 50 millions de personnes, serait d’origine aviaire et ressemble à la souche H5N1 qui sévit en Asie aujourd’hui. Disposant de la quasi-intégralité de son génome, les chercheurs ont recréé le virus invitro. Comme l’original, le virus reconstitué a tué en quelques jours les souris et les embryons de poulet. Cette découverte est accueillie avec intérêt car elle suscite plus d’espoir que d’angoisses. L’espoir de découvrir le secret de sa fulgurante pathogénicité pour l’homme et les moyens de s’en défendre. Pour en savoir plus : Revues Sciences et Nature, oct. 2005 Couleurs HDN Directeur de la publication : Daniel Bouquet Rédacteur en chef : Claudie Greslon Comité de rédaction : Frédérique Beuhorry-Sassus, Denis Cocard, Valérie Darnaud, Florence Falco, Aurélie Michel, Nathalie Mottin, Renée Mollot, René Parreault, Ghislaine Teysier. Ont collaboré à la rédaction de ce numéro : D. Bouquet, A. Belery et A. Roth. Hôpitaux Drôme Nord Route de Tain, BP 1002, 26102 Romans / Isère Cedex. Tél. 04 75 05 75 05 Maquette : Alain Roth Impression : Agence Médicom 115 rue Masséna 69006 Lyon Tirage : 2 300 exemplaires Dépôt légal : mai 2005. photographie de couverture : Alain Roth Des chercheurs américains ont reconstitué le virus de la grippe espagnole de 1918 pour contribuer à la lutte contre une éventuelle pandémie de grippe aviaire. 2 On en parle 4 En direct des services 6 9 10 11 Restez poli ! Un pacte pour les jeunes. Infections nosocomiales. Une franchise de 18 euros. HAS : plein feux sur l’EPP. Grippe aviaire et espagnole : des similitudes ? Du bon usage des médicaments. Laissez-vous guider ! Convention “urgences” entre St Marcellin et HDN. De la notation à l’évaluation des compétences. ZSTCD… UHTCD ! Le bloc s’agrandit. Dossier Maternité : la vie au quotidien. Vivre son métier Jean-Pierre Picheta, un homme qui se mouille. On bouge Départs, arrivées, nominations. On respire Fonction publique : une vieille dame très respectable. Entrée des artistes. 3 Couleurs HDN Du bon usage des médicaments Les HDN vont signer un contrat de bon usage des médicaments et des dispositifs médicaux avec l'ARH, selon un décret paru cet été. L'objectif est de sécuriser le circuit du médicament, en renforçant l'informatisation. C’est une révolution en milieu hospitalier. L'effet iatrogène des médicaments est responsable d'environ 8000 morts par an. Si l'intérêt du patient est évident, l'intérêt économique n'est pas négligeable. Un meilleur usage des médicaments et des dispositifs médicaux doit permettre de réduire le nombre de journées d'hospitalisation. EN DIRECT DES SERVICES Le bloc s’agrandit La salle de surveillance post interventionnelle est en service depuis le 3 octobre 2005. Elle porte la capacité de 5 à 10 lits. Elle s’accompagne de l’ouverture d’une salle d’intervention supplémentaire et de l’aménagement d’un local de préparation du patient. Ces travaux permettent le regroupement de l'activité de chirurgie sur le site de Romans depuis le 5 décembre. Prochaine étape : un nouveau bloc ! Le projet est en phase de programmation avec le corps médical, pour un début de travaux envisageable en 2007. Suite au prochain numéro… Aurélie Michel Urgences ZSTCD… UHTCD ! Depuis le 14 novembre, vous entrez dans la ZSTCD, UHCD ou mieux encore l'unité d'hospitalisation de très courte durée : UHTCD. Au-delà des sigles, voyez-y un exemple concret d’une prise en charge tenant compte de la tarification à l’activité (T2A). Convention “Urgences” entre St Marcellin et HDN 4 Concrètement, qu'est-ce qui doit changer sur le terrain ? Le contrat de bon usage comprend une série d'obligations générales : informatisation du circuit du médicament, généralisation de la prescription nominative, centralisation de la préparation des produits anticancéreux, amélioration de la traçabilité, développement de la délivrance nominative. Toutes ces actions ont pour objet d'éviter les interactions médicamenteuses, les prescriptions redondantes et les erreurs de posologie. À compter du 1er janvier 2006, si les HDN ne tiennent pas leurs engagements, les dépenses pharmaceutiques seront moins bien remboursées, le taux pouvant être diminué de 100 à 70%. Claudie Greslon Pour en savoir plus : www.legifrance – décret du 24 août 2005 Le 12 octobre dernier, l’hôpital de St Marcellin et les HDN ont signé une convention de coopération pour la prise en charge des urgences. Les urgences de St Marcellin sont transformées en CCNP (centre de consultations non programmées). Leur poste de médecin urgentiste est mis à disposition des HDN. En contrepartie, l’équipe du Docteur Genevey assure la présence d’un médecin à St Marcellin durant les heures ouvrables. Cette convention va renforcer les liens entre nos deux établissements, tout en sécurisant la prise en charge des urgences sur le territoire de St Marcellin. Daniel Bouquet C e service démarre son activité avec un objectif financier à atteindre. Il lui faut réaliser au moins 1520 séjours inférieurs à 24h en 2006. Il est précurseur du nouveau mode d’allocation des ressources qui doit s’étendre à l’ensemble des services des HDN. Ainsi, il n'est plus question de lits-porte mais de 8 chambres destinées à des séjours de moins de 24h. En effet, avec le changement de la tarification, ce service ne doit pas être un lieu d’attente d’un lit d’hospitalisation. Il lui faut intégrer les soins ambulatoires tels un traitement en chimiothérapie ou une petite chirurgie de la main. Cependant, les aspects financiers ne doivent pas nous faire oublier qu’il s’agit d’un véritable lieu de soin. Il est ouvert dans les anciens locaux des urgences restructurées. Le bois exotique, les couleurs chaudes ne sont pas sans rappeler l’ambiance du nouveau service. Une lumière tamisée, dans cet espace délimité, lui confère aussi un caractère chaleureux. Étroitement lié au service des Urgences, le personnel y est commun et s’y relaie pour un accueil 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Aurélie Michel et Denis Cocard Services techniques Laissez-vous guider ! La nouvelle signalétique s’annonce pour 2006. Création originale, pour un objectif prioritaire : 100% usagers. Elle s’installera petit à petit sur nos deux sites. B onjour ! Vous cherchez le service social, la chambre 204, le bureau du cardiologue ? Pas facile de se repérer aux HDN. La fusion Romans / Saint-Vallier, les travaux d'aménagement, la création de nouveaux bâtiments ont rendu la signalétique existante inadaptée. Cela va changer ! Des groupes de travail se sont attelés à la tâche avec la participation de représentants des usagers et un professionnel, Alain Roth, graphiste à Bourg-lès-Valence, qui accompagne ce projet depuis plus de six mois. Le nouveau service des Urgences (voir dossier du n°1 de Couleurs HDN) lui avait permis de poser un certain nombre de principes et de définir des supports et couleurs. Cet été, l'étude s'est poursuivie en Chirurgie C, au deuxième étage du site de Romans, avec l'installation de nouveaux éléments pour une opération test. De nombreuses visites, mais une dizaine de réponses seulement au questionnaire proposé. Bilan cependant positif, tant dans la forme que sur le fond. Le "100% usagers" a pris là toute sa valeur avec la mise en place d’une signalétique dès la sortie des ascenseurs et dans les escaliers. Une approche ludique a été privilégiée. À titre d'exemple, un pictogramme, sous forme d'un lit, permet au visiteur de repérer aisément les numéros des chambres. Rappelons aussi que la novation réside également dans le choix de supports non conventionnels, par souci esthétique mais aussi économique. Prochaine étape : le réaménagement des halls d'entrée des deux sites, ainsi qu'une meilleure signalétique des parkings depuis les extérieurs. Un système minimaliste a été retenu. Son objectif ? Informer le visiteur, mais seulement au moment où il en a besoin. L'attention sera également portée sur le vocabulaire utilisé et les différents niveaux d'informations. Si cela vous intéresse, laissez-vous guider aux Urgences et en Chirurgie C où une partie des prototypes est encore en place. À suivre ! Nathalie Mottin et Aurélie Michel Direction des Ressources Humaines De la notation à l’évaluation des compétences Depuis novembre 2004, sous l’impulsion de la DRH, plusieurs groupes de travail modernisent le système d’évaluation / notation des personnels des HDN. omment faire évoluer la fonction gratifiante symbolique de la notation en une prise en compte objective des capacités professionnelles des personnels ? C’est l’objectif que s’est fixé la DRH. Il ne modifie pas le barème de notation mais développe les arguments qui en déterminent l’évolution. Pour y parvenir, de nouveaux outils sont élaborés : les fiches de poste des infirmiers, aides soignants, agents de bio nettoyage…, le guide de préparation de l’entretien d’évaluation, les grilles d’entretien d’évaluation / notation adaptées aux fiches de poste. Ils s’appuient sur les dispositifs existants : la réglementation sur la notation des personnels de la fonction publique hospitalière, le répertoire national des métiers (accessible sur intranet) et le barème de notation des HDN. La particularité des fiches de poste est qu’elles décrivent désormais un métier (ex : agent de bio nettoyage, cuisinier…) et non plus un grade (ASHQ, AES, OPS, OPQ…). Cet été, un test auprès d’infirmiers, aides-soignants, agents de services hospitaliers, cadres a permis d’en vérifier la lisibilité et la compréhension. Une grande satisfaction est exprimée. Les nouveaux supports permettent de renforcer l’écoute et l’expression au cours de l’entretien. Ils objectivent les compétences détenues ou à améliorer selon des critères précis pour chaque catégorie professionnelle. Le principe retenu est celui de l’autoévaluation. Agent et cadre remplissent séparément la grille d’évaluation, puis échangent leurs points de vue au cours d’un entretien. Ils fixent ensemble des objectifs de progrès ou de formation, rédigent l’appréciation finale et déterminent le degré d’évolution de la note. Début 2006, les cadres de santé suivront une formation. Elle leur permettra de s’approprier les nouveaux outils, maîtriser les techniques de l’entretien d’évaluation et préparer la mise en œuvre de la campagne de notation de l’été 2006 auprès des personnels des services de soins. Entre-temps, se poursuit l’élaboration des fiches de postes des autres secteurs de l’établissement afin de généraliser le système en 2007, après formation de tous les responsables de service. Claudie Greslon C Pour en savoir plus : guide d’entretien d’évaluation (diffusion mai 2006) 5 Couleurs HDN DOSSIER Maternité la vie au qu À la maternité, un enfant vient de naître. Le papa est fier et heureux. La maman est soulagée. Le bébé est beau comme tous les bébés du monde. Le miracle de la vie vient de se produire une nouvelle fois. Mais, zoom arrière, afin de partager un peu le quotidien des professionnels du service. E n premier lieu, plantons le décor. La maternité des HDN, ce sont 28 lits dont 12 en chambre seule au premier étage du bâtiment central du site de Romans. En 2004 : 1405 naissances. Une activité qui progresse depuis 2000 de 100 naissances par an. Ce sont également 4 praticiens à temps plein, des médecins vacataires, des internes, 1 cadre, 25 sages-femmes, 26 auxiliaires de puériculture, 8 agents de service hospitalier, 4 secrétaires, 0,5 psychologue et 8 infirmiers affectés prioritairement en gynécologie. Le service est classé “maternité de niveau 2A”. Cela signifie qu’une unité de néonatalogie, sans soins intensifs, est associée à l’unité d’obstétrique. La maternité peut accueillir des nouveaux-nés prématurés entre 33 et 37 semaines, et ceux dont le poids de naissance se situe entre 1,5 et 2 kg. Dans les cas plus complexes, elle organise les transferts des femmes enceintes et/ou des nouveaux-nés vers des maternités de niveau 3 en lien avec le réseau AURORE (association des utilisateurs du réseau obstétrical régional) dont le siège est à Lyon. Sont également organisés des cours de préparation à l’accouchement, des consultations spécialisées de tabacologie, et des consultations de suivi de grossesse par les obstétriciens et les sages-femmes, sur rendez-vous, mais aussi en urgence, 24 / 24h. Pendant une nuit et une journée 6 d’octobre 2005, nous avons côtoyé ces professionnels et les futurs parents. Partons à leur découverte. Une nuit en salle de naissance : Chloé 2h31, Calista 3h30, Coralie 5h09, Yves 8h02… Ce n’était pas une nuit de pleine lune. Pourtant, quatre bébés sont nés. Une nuit particulièrement mouvementée ? Non. Plutôt une nuit comme tant d’autres, avec son lot de surprises… À 20h : changement d’équipe. Trois sagesfemmes et trois auxiliaires puéricultrices se répartissent entre le service de soins et les salles de naissance. En cas de besoin, il sera fait appel au médecin anesthésiste-réanimateur, à l’infirmier anesthésiste et à l’interne de garde, et/ou à l’obstétricien et au pédiatre d’astreinte à domicile. Il y aura des accouchements ce soir. Trois déclenchements sont programmés dans les prochaines heures : un dépassement du terme, une rupture et une fissure de la poche des eaux. Dans la salle d’accouchement n°1, Chrystelle, accompagnée de Stéphane le futur papa, est en travail depuis 2 heures et attend sa péridurale. Elle a dépassé son terme et c’est Sébastien, sage-femme, qui est en charge du déclenchement. Anesthésiste et IADE (infirmier anes- thésiste) ont été sollicités pour poser la péridurale. L’obstétricien d’astreinte est présent. Pendant 30 minutes, Sébastien surveille la péridurale et l’évolution du travail. Le papa, dans le couloir, prend conscience que rien ne sera plus jamais comme avant. 22h20 : appel téléphonique des urgences. Sandra, enceinte de 8 Moment d’échanges des trois sages-femmes, Elsa, Sébastien et Lionel en présence de Raphaëlle, infirmière anesthésiste et Lætitia, auxiliaire puéricultrice mois, a de violentes douleurs dans la jambe. Suspicion de phlébite. L’interne de garde l’examine et décide de l’hospitaliser pour des examens complémentaires. Salle 1, Sébastien rompt la poche des eaux de Chrystelle à l’aide d’un amniotone. La sage-femme s’appelle Sébastien ! uotidien Chrystelle en attente de sa péridurale et Stéphane Salle 2, Elsa, sagefemme, partie en renfort dans le service, revient installer Nathalie pour la naissance de son deuxième enfant. Nouvelle sonnerie du téléphone : Sophie vient de perdre le bouchon muqueux. Elsa, la rassure : pas de panique. Elle l’invite à se détendre. Si les contractions deviennent plus intenses et régulières, elle devra venir à la maternité. Un coup de sonnette retentit. Deux ambulanciers accompagnent une femme césarisée deux semaines auparavant, pour douleurs vaginales intenses. L’interne s’occupe d’elle, elle pourra rentrer chez elle deux heures plus tard. Pendant ce temps, salle n°2, l’anesthésiste pose la péridurale de Nathalie. Dans le service, tout est calme dans la pou- Sébastien Brément, homme sage-femme depuis 5 ans, est l’un des 160 hommes en France à exercer ce métier composé à 99% de femmes. Sage-femme signifie “qui a la connaissance de la femme”. Le nom savant de maïeuticien est peu employé. Si Socrate avait l’art de faire accoucher les esprits de bonnes idées, les sages-femmes visent plutôt à faire naître les bébés. Son rôle ? Accompagner les femmes avant, pendant et après la naissance de leur enfant. Assurer la surveillance médicale pendant la grossesse et pratiquer les accouchements. Ce métier à haute responsabilité est ouvert aux hommes depuis la directive européenne de 1982. Partant du principe que l’accouchement n’est plus uniquement une “affaire de femme”, il a décidé d’être sagefemme. Pour les patientes, généralement pas de réticences, le plus important étant d’être entre les mains d’un professionnel. Les futurs papas, quant à eux, sont plus détendus et plus présents face à un homme sage-femme. Scientifique dans l’âme, il a mis en place, avec l’aide d’autres sages–femmes, une étude clinique randomisée en double aveugle qui compare l’accouchement en décubitus dorsal (sur le dos) et en décubitus latéral (sur le côté). La position est déterminée juste avant l’accouchement. Les critères majeurs de cette étude sont la santé du nouveau-né (a-t-il souffert ?) et l’état du périnée après l’accouchement (déchiré, épisiotomie, intact). Les résultats confirmeront peut-être que l’accouchement en décubitus latéral préserve mieux le périnée. Quelques travaux vont déjà dans ce sens. Suite à l’étude, il a le projet d’un DVD pour présenter les différentes positions et servir de support aux cours de préparation à l’accouchement. ponnière. Un bébé dort, un autre trouve son sommeil dans les bras de l’auxiliaire. 1h20 : pour nos futures accouchées, tout s’accélère. Dans quelques heures elles donneront la vie. Sébastien propose à Chrystelle l’accouchement en décubitus latéral (cf encadré). Elle accepte. Et l’attente se poursuit… Les langues se délient. Les souvenirs professionnels affluent, parfois douloureux mais les bons moments reviennent aussi à l’esprit, comme l’histoire de cette maman de 10 enfants, venue en urgence et qui, ignorant être enceinte, a accouché dans la demi-heure. La sonnette interrompt cet échange avec la venue de Sophie. Elsa l’installe dans une chambre de pré-travail et l’examine : le travail commence. Mise en place du monitoring pour surveiller l’évolution des contractions et l’état du bébé… 2h31 : Naissance de Chloé, 4kg. Ses cris résonnent déjà dans le couloir. Une nouvelle aventure commence pour Chrystelle et Stéphane. Une dizaine de minutes plus tard, bébé, coiffé d’un petit bonnet blanc, est prêt pour les premiers soins sous le regard ému de son papa. 7 Couleurs HDN DOSSIER Mais la nuit n’est pas finie. On attend la venue au monde de Calista, Coralie et Yves… Parallèlement l’activité se poursuit dans le service, ici les émotions diffèrent. À l’arrivée soudaine, succède le temps de la découverte. Entretien avec le Dr Meunier* Romanais depuis le 1er juillet 1980, le Docteur Meunier est responsable de ce service à multiples facettes (accouchement, chirurgie gynécologique du sein et de la sphère génitale, IVG,…). Le service est connu d’une multitude de romanaises et péageoises jeunes et moins jeunes. Plus tard, dans le service La journée débute calmement. C’est l’heure du petit déjeuner et de la toilette des nouveaux-nés. Les auxiliaires lavent les bébés nés par césarienne ou dont les mamans sont trop fatiguées pour se lever. Ensuite, c’est le tour des mamans qui désirent laver elles-mêmes leur enfant. Nous retrouvons Chloé, et sa maman, pour son premier bain. Chrystelle, avec des gestes à la fois tendres et timides, est là pour apprendre à réaliser les soins sous le regard bienveillant de l’auxiliaire. Une fois nue, Chloé est pesée. Comme prévu, elle a maigri. Et les explications continuent sur les soins du cordon, l’habillement, les soins du visage. Vers 10h, tous les bébés sont propres. Dans la pouponnière, visite du pédiatre. Chaque nouveau-né de moins de 24h bénéficie d’un examen complet. Le pédiatre le revoit une seconde fois avant la sortie. C’est aussi l’occasion de donner le carnet de santé et les documents de sortie. Tout au long de la journée, les sages-femmes réalisent les examens post-natals des mamans et dispensent des soins et des conseils d’allaitement. Elles assurent aussi une surveillance particulière des patientes enceintes hospitalisées. De leur côté, les auxiliaires font le tour des chambres pour distribuer les biberons, surveiller les allaitements, aider les mamans à réaliser les changes. Elles nettoient les berceaux après les départs, préparent le linge et les dossiers pour la visite du pédiatre. Le temps s’écoule. Bientôt, une nouvelle équipe assurera la relève… Demain sera un autre jour, avec son cortège de joies et de difficultés. Valérie Darnaud et Frédérique Beuhorry-Sassus Photographies : Alain Roth Césarienne : un peu d’histoire… 8 Selon la légende, le mot “césarienne” daterait de la naissance de Jules César, autour de 100 avant J-C, avec l'ouverture du ventre de sa mère. Cependant, Aurélia, mère de Julius César, survécut de nombreuses années après son accouchement. Or, une telle opération, à cette époque, couronnée d’un tel succès est invraisemblable. La mythologie en a fait le mode de naissance des dieux pour souligner le caractère exceptionnel de leur venue au monde. Dans l’Inde antique, Indra, le dieu suprême, serait sorti du flanc droit de sa mère. Bouddha également. Dans la mythologie grecque, la mère de Dyonisos, Sémélé, enceinte de 6 mois, aurait été consumée après avoir vue son amant, Zeus, dans toute sa puissance. Zeus, saisi de regret, retira Dyonisos du ventre de sa mère et le réimplanta dans sa cuisse jusqu’à maturité. La césarienne était pratiquée depuis le XVIe et a toujours été réservée aux naissances difficiles. Jusqu'au XXe, elle était associée à des taux de mortalité maternelle et infantile très élevés. Aujourd'hui, cette technique d'accouchement est de plus en plus pratiquée : 17,5 % des naissances, contre 11 % dans les années 90. Selon le lieu et les médecins, on en enregistre entre 9 et 30 %. Aux HDN, 17% de césariennes ont été réalisées en 2004. Depuis 1980 le nombre des accouchements a beaucoup progressé puisqu‘il est passé de 630 à près de 1500 en 2005. Cette augmentation résulte de la fermeture progressive des différentes maternités avoisinantes : Saint-Marcellin, Saint-Vallier, Clinique Eynard de Bourg-de-Péage et enfin Tournon en 2003. Nous assistons ces dernières années à une médicalisation importante de l’accouchement : 40% de péridurale en salles de naissance grâce aux efforts des anesthésistes et 18% de césariennes (contre 9.5% en 1980). Ce doublement du taux de césarienne a pour but de réduire la mortalité néonatale. L’âge des mamans augmente : 29 ans pour le premier enfant en France ; celui des naissances après 40 ans également, avec un risque plus important de malformations et un nombre plus élevé de césariennes. Les obstétriciens recourent plus facilement à la césarienne, anticipant les risques et leurs conséquences médicolégales. “N’oublions pas qu’un accouchement est toujours à risque. S’il est vrai qu’une femme peut accoucher à domicile et même dans sa voiture sans complication, un accouchement peut aussi évoluer de façon dramatique. Une des grandes craintes de l’obstétricien est l’hémorragie utérine”. Le Docteur Meunier souligne le rôle primordial des pédiatres, dans la prise en charge des problèmes à l’accouchement et le suivi médical des nouveaux-nés. Mais, le manque de praticiens se fait déjà sentir aux HDN où quatre obstétriciens seulement assurent les astreintes de nuit et de week-end. Devant cette problématique et le nombre croissant de grossesses à suivre, les sages-femmes, les médecins de ville prennent le relais pour la surveillance des grossesses “ normales”. Les grossesses à risque sont, quant à elles, suivies par les praticiens hospitaliers dans la mesure du possible. “Maintenant, on ne peut plus suivre toutes les femmes comme auparavant…” regrette le Docteur Meunier. “Malgré les fatigues et les contraintes, j’éprouve la même joie de voir une nouvelle vie paraître. Aider à donner la vie reste toujours valorisant”. Couleurs HDN VIVRE SON MÉTIER Le médecin DIM Un homme qui se mouille ! Depuis septembre 2005, le Docteur Picheta assure la direction du SIM (service d'information médicale). Grand sportif et homme de dialogue, il envisage son métier comme une aide à la décision, à la gestion et à l'évaluation. V ous pourrez croiser Jean-Pierre Picheta à en sécurisent l’hôpital expliquant à ses confrères comla pratique. Il ment valoriser l’activité des services, ou au en est de détour d’une ballade en montagne revemême dans la nant d’une descente aux Enfers. Certains y connaisverront une similitude avec les HDN. Non ! Les sance de Jean-Pierre Picheta 45 ans, marié, lensois Enfers sont un canyon de la vallée de l’Ubaye. l’activité Docteur en médecine Le canyoning nécessite une bonne condition médicale. DU en stratégie, évaluation physique et de savoir nager. Jean-Pierre Picheta La volonté de Jean-Pierre Picheta est de propohospitalière et hygiène des soins semble doté de ses deux qualités. Il préfère l’eau ser une aide méthodologique pour estimer l’imDESS en épidémiologie vive, les rapides, les sensations fortes et nous a pact des nouvelles technologies et thérapies et biostatistiques appliquées montré en trois mois de présence qu’il savait se coûteuses. Il va de soi que sa priorité est l’équiPraticien hospitalier temps plein jeter à l’eau. libre budgétaire, “tout en restant neutre, mais Chef du Service d'Information Tout comme l’exploration des canyons, produire pas immobile”. De fait, son rôle n’est pas touMédicale de l’information médicale de qualité n’est pas jours facile à tenir, surtout lorsqu’il s’agit d’orienLoisirs : canyoning, escalade, une mince affaire. Elle nécessite une “collaborater la stratégie de l’établissement. natation, peinture, littérature tion étroite avec les différents interlocuteurs : les Conscient que les chiffres ne sont que des indimédecins en charge de l’information médicale, cateurs, il attache beaucoup d’importance à les cliniciens qui l’ont fournie, les gestionnaires, l’analyse des données et à leur présentation. la commission médicale d’établissement et le Entouré d’un médecin et de deux techniciens de comité stratégique”. l’information, il entend “sortir son service de Mais quelle l’image de service informatique” pour se recentrer information sur son cœur de métier : l’information médicale. Rester neutre médicale ? Gageons que, fort de son expérience et C’est l’ende sa ténacité, sans doute du fait de mais pas immobile semble des ses pratiques sportives, il saura faire données recueillies pour chaque patient par les de l’information médicale un élément essentiel intervenants du processus de soins. Ces renseiau service de la Décision, de l’Institution et du gnements sont reliés à des éléments de nature Management… financière (cf encart). Claudie Greslon et Denis Cocard Le médecin du SIM en assure la mise en forme et la transmission aux acteurs de santé, internes Les informations médicales à recueillir (médecins, directions) ou externes (agence régioLes ressources de l'hôpital dépendent du nombre et de la qualité des nale de l’hospitalisation). Favorable à une libre données relatives aux séjours et consultations des patients recueillies diffusion de l’information, sa volonté est d’amepar le SIM. Pour les hospitalisations, l'information est tracée dans un ner les hospitaliers à réfléchir, “à sortir de nos a RUM (résumé d'unité médicale). Elle se compose de données adminispriori et à regarder les choses en face”. Si les tratives et médicales (diagnostics, actes médico-techniques, molécules onéreuses et dispositifs implantables). Sa description est effectuée par grottes et les rivières souterraines véhiculent codage des diagnostics et des actes chirurgicaux. Les actes permettent l’appréhension, il n’hésite pas à dire que “les d'orienter le séjour vers un GHM (groupe homogène de malades) chidonnées connues font moins peur, qu’elles perrurgical, médical ou indéterminé. Le GHM devient GHS en fonction des mettent de prendre des décisions sereines et caractéristiques du séjour. Un tarif lui est affecté. Il permet de valoriser appropriées”. le séjour et de le facturer à l'assurance maladie. Pour les consultations, La conquête des canyons fut réalisée avec les le recueil est plus simple, car seuls les actes sont concernés. En moyens du bord… des planches retenues à une revanche, le volume est important. Il est recueilli selon deux nomencorde, de lourdes échelles de spéléologie, des clatures : la NGAP (nomenclature générale des actes professionnels) et la CCAM (classification commune des actes médicaux), la seconde rembarques de bois… plaçant progressivement la première. Elle permet de facturer non plus Aujourd’hui baudriers, descendeurs, bloqueurs… en lettres clés (K, Z…), mais à partir d'une description médicale de l'acte. Pour en savoir plus : www.le-pmsi.fr/ 9 Couleurs HDN ON BOUGE ! Merci ! aux personnels qui ont quitté l'hôpital au quatrième trimestre 2005 Jean-Pierre Guidi adjoint administratif, Vercors. Evelyne Couix AS, Orchidée. Eliette Pons cadre de santé, EHPAD Romans. Marie-France Fraysse AS, Consultations. Christine Carra AS, Médecine C. Joëlle Faugier infirmière, Anesthésiologie. Mireille Turc AS, Médecine Saint-Vallier. Michelle Perrier adjoint administratif, Pharmacie Saint-Vallier. Odile Blanc sage femme, Obstétrique. Christine Russo ASH, Monts du matin. Sylvie Cardinal AS, Pédiatrie. Ghislaine Fay ASH, Psychiatrie Saint-Vallier. Christiane Chatelain infirmière, Psychiatrie Romans. Bienvenue Angélique Bault agent administratif, Imagerie médicale. Véronique Beaulieu infirmière, Anesthésiologie. Louise Desbos aumônier. Annick Epaulard aumônier. Jean-Baptiste Le Goff apprenti, Service jardin. Anne-Sophie Pascal apprentie, collaborateur d’architecte, Service travaux. Félicitations à… Concours cadre de santé Stéphanie d'Addario médecine C. Stéphanie Arpin Orchidée. Marie Barraco Roses des Sables - Floréal. Peggy Combat Jacquemart. Henriette Sylvestre cadre de nuit. Françoise Wesquy MPR. Concours adjoint administratif En interne : Cécile Arnaud Direction des achats, équipements et travaux. Fabienne Grimaud admissions Romans. Laurence Gatti admissions Saint-Vallier. Gwenaëlle Chaland admissions Romans. En externe : Nelly Costet consultations Romans. Sonia Latour pharmacie Saint Vallier. Isabelle Dorier sage femme, Obstétrique. Elsa Beigne sage femme, Obstétrique. Marie-France Fraysse 10 Christine Lamouroux ASE, Pédopsychiatrie. Daniel Boulerand infirmier, Pédopsychiatrie. Catherine Rousset agent administratif, Admissions. Muriel Burais agent administratif, Admissions. Marie-Thérèse Coste orthophoniste, Ergothérapie. Dominique Eynard AS, Bloc opératoire, Saint-Vallier. Renée Rappelin AS, Stérilisation. Odile Soudan infirmière, Anesthésiologie. Dominique Rival sage femme, Centre périnatalité. Roland Arlaud AS, Jacquemart. Dominique Djarehian sage-femme, Obstétrique. Éric Jungmann infirmier Urgences Romans. Danielle Gerboud adjoint administratif, Direction des Achats Equipements et Travaux. Muriel Morice infirmière, Wallon. Christian Panisse maître ouvrier, CFA. Geneviève Charbonnier aumônier. Françoise Belin infirmière, Monts du matin. Elsa Beigne Anne-Sophie Pascal Odile Robin ASHQ, Chirurgie A. Catherine De Haro infirmière, Dabrowski. Audrey Pons infirmière, Réanimation. Stéphanie Duteil infirmière, Soins suite et réadaptation. Hélène Janvier infirmière, Psychiatrie Romans. Marie-Odile Mercier orthophoniste, Psychiatrie, Romans. Stéphane Pasuch masseur kinésithérapeute, Romans. Dominique Liou infirmière, Pédopsychiatrie, Saint Vallier. Marine Malka sage femme, Obstétrique. Michel François standardiste, Saint Vallier. Danielle Trollat AS, Lou Piroulé. Emilie Ponce sage femme. Obstétrique. Pascale Nier agent administratif, Urgences Romans. Virginie Herbinière pyschomotricienne, Pédopsychiatrie. Au revoir Pascale Morel Drevait infirmière hygiéniste, nous a quittés le 24 octobre 2005. Connue d'un grand nombre d'entre nous, elle a démontré à maintes reprises son énergie et sa volonté de partager ses connaissances. Cette ténacité, qui l'a soutenue ces derniers mois, est une leçon de courage pour tous. C'est donc avec une pensée émue pour elle et ses proches que nous lui disons “au revoir Pascale”. Couleurs HDN ON RESPIRE ! Un peu d’histoire… Fonction publique : une vieille dame très respectable Si le concept de fonction publique existe déjà dans l’ancienne Egypte et la Rome antique, il faut attendre la révolution française pour que le terme s’officialise : Condorcet le cite dans un des ses rapports sur l’Éducation mais le terme fonctionnaire n’apparaît dans le dictionnaire qu’en 1798. Le mot émane du latin functio signifiant accomplissement, lui-même dérivé du verbe fungor signifiant “s’acquitter de” Tantôt glorifiée, tantôt bafouée, marquée par les réformes et les contre-réformes, la fonction publique est le fruit d’une longue évolution mais les dictionnaires s’accordent tous à mentionner les notions de devoir, de discipline et de probité rattachées à l’image du fonctionnaire. Soyons donc fiers d’appartenir à une aussi vieille lignée, bien que la Fonction Publique Hospitalière soit la dernière-née d’une trilogie* dont le “relooking” s’impose parfois compte-tenu de l’âge du concept. *Fonction Publique d’État et Fonction Publique Territoriale Florence Falco Courrier Cher lecteur, Bienvenue ! Devenez correspondant en nous faisant parvenir des articles, des idées, des photos, des informations. N’hésitez pas à nous écrire à [email protected] ou à contacter un membre du comité de la rédaction (voir l’ours en page 3) Projet Culture-Hopital Entrée des artistes L’hôpital et la ville de Romans se sont associés pour faire naître un projet qui s’inscrit dans le cadre du carnaval de Romans, l’un des plus anciens de France et d’obtenir une subvention régionale permettant de rémunérer les artistes. Quatre jours durant, la fanfare de la MIM* a déambulé dans les unités de la résidence Clairefonds afin de rendre la culture accessible à tous. La sieste des personnes alitées a certes été quelque peu perturbée. Mais, pendant quelques heures, tous ont pu connaître une atmosphère de fête. Pour préparer cette semaine de carnaval, d’autres artistes ont animé La M.I.M ? Traduisez “mission insertion musique” est, comme son nom, l’indique une association qui poursuit une mission d’insertion des jeunes en difficulté sociale. C’est une structure de création axée sur la nouveauté. L’échange avec les personnes âgées est enrichissant. Au-delà de l’artistique, une volonté d’aider l’autre à être mieux dans sa vie par la prise de conscience du don et de ce qu’il peut apporter aux autres. L’environnement et le public de l’hôpital diffèrent des prestations ordinaires et contribuent à l’expérience nouvelle de l’artiste, à son ouverture d’esprit, à sa quête d’inspiration. La fanfare Makan Mouchkil des ateliers de décoration auxquels ont aussi participé les enfants du service de pédiatrie. Le lien créé avec les artistes est d’autant plus fort que leur présence dans l’institu- tion est peu habituelle. Les échanges intergénérationnels sont porteurs de tolérance et d’ouverture d’esprit. De plus, la culture offerte par l’artiste amorce un processus de don, symboliquement important pour des personnes en souffrance. “La culture c’est ce qui nous anime, ce qui nous fait vivre et c’est également ce qui reste une fois que l’on a tout oublié” Sortir du vase clos, ouvrir les portes de l’hôpital aux actions culturelles, rétablir le lien social et relier la personne hospitalisée à la vie de la cité permet de rompre avec l’isolement. Les familles et visiteurs sont également invités à participer aux festivités et expositions. Alors qu’on se le dise, la prochaine “Semaine Carnaval aux HDN” c’est en février 2006. Florence Falco 11
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