Histoire naturelle de la tuberculose intrathoracique de l`enfant : une
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Histoire naturelle de la tuberculose intrathoracique de l`enfant : une
INT J TUBERC LUNG DIS 8(4): 392-402 © 2004 IUATLD Histoire naturelle de la tuberculose intrathoracique de l'enfant : une revue critique de la littérature de l'ère préchimiothérapique B. J. Marais,* R. P. Gie,* H. S. Schaaf,* A. C. Hesseling,* C. C. Obihara,* J. J. Starke,† D. A. Enarson,‡ P. R. Donald,* N. Beyers* * Centre for TB Research and Education, Stellenbosch University, Cape Town, Western Cape, South Africa ; † Department of Paediatrics, Infectious Diseases Section, Baylor College of Medicine, Houston, Texas, USA ; ‡ Union Internationale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires, Paris, France _______________________________________________________________________________RESUME La littérature sur la tuberculose de l'enfant avant l'introduction de la chimiothérapie spécifique permet de documenter l'histoire naturelle de la tuberculose dans l'enfance. Ces descriptions de la maladie restent d'une grande valeur pour guider la politique de santé publique et la recherche, puisque l'introduction d'une chimiothérapie effective a modifié radicalement l'histoire de la maladie. Des groupes spécifiques ont été identifiés chez qui existait un risque élevé de décès pour l'individu et/ou un risque élevé de transmission dans la collectivité. La primo-infection avant l'âge de 2 ans progresse fréquemment vers une maladie grave sans symptômes prémonitoires significatifs. La primo-infection entre les âges de 2 et de 10 ans ne progresse que rarement vers une maladie sévère, et cette progression est associée à des symptômes cliniques significatifs. La présence de ces symptômes a représenté une opportunité pour porter un diagnostic clinique avant la progression vers une maladie plus grave. L'infection primaire après l'âge de 10 ans progresse fréquemment vers une maladie du type adulte. Une intervention efficiente dans ce groupe réduira le fardeau des maladies cavitaires ainsi que la transmission de la maladie qui y est associée au sein de cette collectivité. Bien que la littérature avant la chimiothérapie excluait l'influence de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), des descriptions récentes de la maladie chez des enfants infectés par le VIH indique que les enfants en état de dépression immunitaire se comportent d'une manière similaire aux enfants négatifs pour le VIH âgés de moins de 2 ans dont l'immunité n'est pas arrivée à maturité. Le principal concept déduit de l'histoire naturelle de la tuberculose dans l'enfance est qu'il s'agit d'une maladie significative. Décider quels enfants doivent être traités peut être extrêmement difficile dans des contextes à haute prévalence et à faibles ressources. Le concept d'une maladie significative fournit des informations permettant de guider des interventions plus efficientes. MOTS CLE : revue ; préchimiothérapie ; histoire naturelle ; tuberculose pulmonaire de l'enfant LE VINGTIEME SIECLE a connu des progrès importants dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose. La détection de l'infection a été rendue possible par le test cutané tuberculinique (TCT), et le diagnostic de la maladie a été favorisé par l'utilisation du cliché thoracique. Lorsque la radiographie du thorax est devenue disponible après la Première Guerre Mondiale, elle a accru la capacité de détection de la tuberculose pulmonaire et permis l'évaluation de la maladie pulmonaire, mais elle n'a pas été particulièrement spécifique pour la détermination de l'activité de la maladie. Le progrès le plus important pour le diagnostic de la tuberculose a été la possibilité de détecter l'organisme causal lors de la bacilloscopie des échantillons cliniques et d'isoler Mycobacterium tuberculosis dans les cultures de ces échantillons. Ce progrès toutefois n'a eu qu'un impact minimal sur l'amélioration de la prise en charge de la tuberculose chez les enfants puisque par comparaison avec les adultes, l'organisme causal n'est présent dans les échantillons cliniques que chez peu d'enfants. Les premiers médicaments antituberculeux ont été introduits après la Deuxième Guerre Mondiale, des médicaments plus actifs ayant suivi au début des années 1950. Cela a permis de guérir de leur maladie la plupart des cas de tuberculose. La période entre 1920 et 1950 représente le moment où la radiographie du thorax est devenue plus disponible pour un diagnostic et une description précise de la maladie sans qu'un traitement efficace puisse influencer l'histoire naturelle de la maladie. Au cours de cette période, d'excellentes études d'ob-servation ont été menées, caractérisées par un suivi méticuleux à long terme des patients. Cette source d'information inestimable a fourni des descriptions détaillées des signes de la maladie et de sa progression en l'absence de toute influence de la chimiothérapie ou de l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Une revue de la littérature d'avant Auteur pour correspondance: Dr B J Marais, Centre for TB Research and Education, Stellenbosch University, PO Box 19063, Cape Town, Western Cape 7505, South Africa. Tel: (+27) 21 9389155. Fax: (+27) 219389155. e-mail: [email protected] [Traduction de l'article "The natural history of childhood pulmonary tuberculosis: a critical review of literature from the pre-chemotherapy era" Int J Tuberc Lung Dis 2004; 8(4): 392-402.] 2 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease la chimiothérapie et les connaissances acquises à ce moment est importante pour les raisons suivantes : 1) aider à l'établissement d'une définition optimale des cas à utiliser comme mesure de résultats en vue de recherches lorsque l'on évalue de nouveaux traitements médicamenteux, de nouvelles modalités diagnostiques ou de nouveaux vaccins ; et 2) aider à l'établissement d'une définition pratique des cas pour faciliter les interventions de santé publique en déterminant quels cas infectés (à germes sensibles ou résistants) nécessitent un traitement. L'objectif de cette revue a été de documenter de manière critique les observations présentes dans la littérature précédant la chimiothérapie et de décrire l'histoire naturelle de la tuberculose intra-thoracique chez les enfants. La signification de ces observations est interprétée en vue des défis auxquels la santé publique doit faire face aujourd'hui. METHODES ET MATERIELS Les études originales sur la tuberculose pulmonaire de l'enfant menées entre 1920 et 1950 et publiées dans la littérature anglaise ont été identifiées à partir de références dans les livres et de références croisées importantes. On a retenu les études concernant plus de 1.000 enfants et dont la durée était d'au moins 10 ans.1-9 La base de données colligée a ensuite été comparée aux archives de l'Union internationale Contre la Tuberculose et les Maladies Respiratoires (UICTMR) afin de s'assurer qu'aucune étude importante n'ait été exclue. On a fait trois exceptions : 1) les observations de Avrid Wallgren basées sur une vie entière d'expériences personnelles et sur des observations soigneuses. Bien qu'il n'ait suivi que 100 enfants exposés qui sont devenus infectés au cours de l'observation, il a décrit la dans le temps de la tuberculose primaire ;1-3 2) Tobias Gedde-Dahl a inclus 3.138 enfants, mais son étude a été interrompue après 8 ans par suite de la Deuxième Guerre Mondiale. La contribution de cette étude est importante car elle fournit la seule description précise d'une surveillance active de la collectivité ; 3) Edith Lincoln a fait état de 964 enfants suivis jusqu'à 25 ans et a donné des descriptions uniques des signes cliniques et des symptômes qui se développent au cours de la progression de la maladie.8 La combinaison d'études basées sur la collectivité et sur l'hôpital assure que l'ensemble du spectre de la maladie soit représenté. Les études sont rapportées par ordre chronologique afin d'illustrer la progression des connaissances. Une brève description des études individuelles et du schéma utilisé dans chaque étude apparaît au Tableau 1. Celle-ci est suivie d'un résumé des découvertes-clé et des limitations principales de cha- que étude individuelle (Tableau 2). Les résultats combinés de l'étude fournissent un résumé des principales observations. Un cadre uniforme de classification de la maladie a été développé et appliqué à toutes les études inclues dans cette revue afin de faciliter la comparaison et la combinaison des résultats. Ce cadre est basé sur les descriptions de la maladie et les concepts pathologiques provenant de la littérature précédant la chimiothérapie (Tableau 3). Il est important de noter qu’au décours de la maladie, plus d'une entité pathologique peut coexister ou se développer simultanément. Les enfants ont été définis comme ayant moins de 15 ans. Seuls Bentley et coll. incluent les enfants de 15 ans dans leur définition.6 Les adolescents sont définis comme des enfants âgés de plus de 10 ans. On définit la primo-infection comme la première infection tuberculeuse que traduit le virage du TCT. RĖSULTATS COMBINĖS DES ETUDES Wallgren a résumé dans les plus grands détails la séquence des signes anatomo-pathologiques faisant suite à la primo-infection de l'enfant.1 Son résumé anatomo-pathologique est en bonne corrélation avec les observations cliniques qu'il a documentées sur l'évolution de la tuberculose dans le temps. Ceci a été confirmé plus tard et complété par d'autres chercheurs. Séquence des manifestations pathologiques après infection pulmonaire chez l'enfant • L'infection pulmonaire survient lorsqu'un petit nombre de bacilles tuberculeux atteint avec succès, après inhalation, une voie respiratoire terminale. Il en résulte un processus inflammatoire parenchymateux localisé, appelé le chancre d’inoculation un foyer initial. A partir de ce chancre, les bacilles sont drainés par les vaisseaux lymphatiques vers les ganglions lymphatiques régionaux. Le complexe primaire correspond au chancre d’inoculation, associé à la lymphangite tuberculeuse locale et à l'implication des ganglions lymphatiques régionaux. A partir des ganglions lymphatiques régionaux, les bacilles pénètrent dans la circulation systémique directement ou par le canal thoracique. Cette dissémination hématogène latente survient au cours de la période d'incubation avant qu'une réponse immunitaire adéquate ne puisse maîtriser la maladie. Après leur dissémination, les bacilles peuvent survivre dans les organescible pendant des périodes prolongées.1 Le décours ultérieur de la maladie dépend de l'équilibre dynamique entre l'immunité de l'hôte et l'agent pathogène.1,3,6,8,9 Histoire naturelle de la TB intrathoracique de l’enfant 3 Tableau 1 Description des études originales et des schémas individuels d'étude documentant l'histoire naturelle de la tuberculose intrathoracique de l'enfant Référence de l'étude individuelle 1 Wallgren A—1935, 1938, 1948 Children's Hospital, Gothenburg et Karolinska Medical Institute, Stockholm, Suède Tuberculose pulmonaire primaire 1 dans l'enfance Relation entre l'infection dans l'enfance et la maladie chez l'adul2 tes 3 Le calendrier de la tuberculose 2 Brailey M—1940 Johns Hopkins (Harriet Lane Clinic), Baltimore Maryland, USA Pronostic chez les enfants tuberculeux blancs et autres que blancs selon les observations 4 du cliché thoracique initial 3 Gedde-Dahl T—1951 District de Kinn, Bergen, Norvège Infection tuberculeuse à la lumière de 5 l'état ou du virage tuberculinique Période Type d'étude Population étudiée Méthodes de recueil des données 1930-1950 Période de suivi non spécifié Prospective, descriptive, basée sur l'hôpital Expérience personnelle 100 enfants récemment infectés Tous les enfants atteints de TB vus comme référents Enfants observés après une exposition à domicile Documentation méticuleuse des signes et symptômes suivant l'infection De plus, Wallgren a fait appel à sa vaste expérience personnelle 1928-1937 Période de suivi de 1 à 10 ans Rétrospective, descriptive, basée sur des patients ambulatoires 285 familles avec 1.383 enfants <15 ans 40% blancs 60% noirs Tous les enfants provenant de familles avec tuberculose TCT (vieille tuberculine à 0,1 ou 1 mg) RXT annuelle en cas de positivité du TCT 1937-1944 Enquête prospective Période de des TCT basée sur suivi de 1 à la collectivité 8 ans 6.739 personnes 3.138 enfants <15 ans 4 Bentley F J, Grzbowski, Benjamin B— 1954 High Wood Hospital for Children, Essex, G-B Tuberculose dans l'enfance et 6 l'adolescence 1942-1952 Période de suivi de 5 à 10 ans Rétrospective, descriptive, basée sur l'hôpital Revue de la littérature 5 Davies P D B—1961 Brompton Hospital, London, G-B L'histoire naturelle de la 7 tuberculose chez les enfants 1930-1954 Période de suivi de 2 à 25 ans Rétrospective, descriptive, basée sur les patients ambulatoires 1) Patients en sanatorium 1.049 enfants <16 ans 2) Investigation du décès 100 décès consécutifs par TB chez les enfants 2.377 enfants <15 ans Enquête annuelle de TCT basée sur la collectivité (Von Pirquet) Virage TCT documenté RXT annuelle en cas de positivité Références successives admises au cours d'une période de 10 ans Observation et RXT à l'hôpital Revue des RXT 5 à 10 ans après la sortie de l'hôpital 6 Lincoln E M, Sewell E M—1963 Bellevue Hospital, New York City, New York, USA 8 La tuberculose chez les enfants 1930-1960 Période de suivi de 10 à 25 ans Prospective, descriptive, basée sur l'hôpital Patients de sanatorium 954 <15 ans 50% blancs 25% noirs 25% Portoricains Rétrospective, descriptive, basée sur les patients ambulatoires Revue de la littérature 1) Enfants <7 ans de 1.000 familles avec un casindex adulte 2) 1.500 enfants <5 ans dans des familles en contact avec un cas-index adulte 1) 1941-1951 7 Miller F J W, Seal R M E, Taylor M 2) 1951-1961 D—1963 Période Royal Victoria Infirmary de suivi Newcastle upon Tyne et de 1 à 10 Sanatorium des enfants à ans Stannington, Northumberland, G-B 9 La tuberculose chez les enfants Tous les contacts asymptomatiques du ménage Comparaison de différents TCT RXT annuelle 70% de suivi réalisé Enfants référés avec des preuves de TB récente (non calcifiée) Observation et RXT à l'hôpital Hospitalisation pour des périodes prolongées avec documentation soignée sur la progression de la maladie RXT annuelle après sortie 90% de suivi terminé 1) Etude des contacts familiaux dans 1.000 familles <7 ans RXT annuelle + TCT (jusqu'à positivité) 99 cas de virage du TCT 2) Etude de contacts familiaux dans le ménage <5 ans RXT annuelle + TCT (jusqu'à positivité) 72 cas de virage du TCT TCT = test tuberculinique cutané ; RXT = radiographie thoracique ; TB = tuberculose. Evolution dans le temps de la maladie clinique après l'infection pulmonaire chez l'enfant • La phase 1 survient de 3 à 8 semaines après l'in- fection primaire.1,3 La fin de la période d'incuba- tion initiale asymptomatique est annoncée cliniquement par les réactions d'hypersensibilité comme une fièvre initiale, un érythème noueux, une réponse positive au test cutané tuberculini- 4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 2 Résumé des observations-clé et des limitations principales des études originales qui ont documenté l'histoire naturelle de la tuberculose intrathoracique chez l'enfant Auteurs Wallgren Groupes d'âge 1-3 4 Brailey Gedde-Dahl 5 Bentley et al. Davies 6 7 Lincoln et al. Miller et al. 9 8 Caractéristique unique 2 groupes <3, 3-14 ans Observation méticuleuse Description détaillée des symptômes et des signes objectifs à la suite de la primo-infection 5 groupes <1, 1-2, 2-4, 5-9, 10-14 ans Groupes d'âge impliqués Différences raciales 3 groupes <5, 5-9, 10-14 ans Virage du TCT dans la collectivité 4 groupes <1, 1-4, 5-9, 10-15 ans Première étude en G-B dédiée à la TB de l'enfant 4 groupes <1, 1-4, 5-9, 10-14 ans Etude G-B avec le suivi le plus long 4 groupes <1, 1-4, 5-9, 10-14 ans Description détaillée de l'évolution de la maladie 5 groupes <1, 1-2, 2-4, 5-9, 10-14 ans Groupes d'âge significatif Revue complète de la littérature Observations-clé Limitations principales Age au moment de la primoinfection et durée depuis la primo-infection où les déterminants principaux de risque de développement de la maladie faisant suite à l'infection. Il influence également le type de manifestation de la maladie L'immunité de l'hôte est influencée par l'âge et considérée comme d'importance cruciale Documentation du calendrier de la maladie Chez tous les enfants <2 ans et chez les enfants noirs <5 ans, les lésions pulmonaires segmentaires sont prédominantes Les enfants noirs ont une morbidité et une mortalité accrues L'augmentation de volume des ganglions est visible à la RXT chez la grande majorité des enfants récemment infectés Toutes les modifications radiologiques, sauf l'excavation et la calcification sont observées au ère cours de la 1 année après l'infection Décrit la lenteur de régression radiologique des adénopathies Suggère de se focaliser sur les groupes à haut risque : (<2 ans et >10 ans) La progression de la maladie a été documentée même après apparition des calcifications Le risque d'excavation est fortement dépendant de l'âge lors de la primo-infection (>10 ans) Evolution de la maladie méticuleusement documentée avec les signes, symptômes et résultats en association avec chaque entité spécifique de la maladie Illustrations instructives du drainage lymphatique et de la pathologie pulmonaire TB Ré-insiste sur les groupes à haut risque après la primo-infection (<2 ans et >10 ans) L'excavation peut suivre la primo-infection, la réinfection ou la réactivation La méthodologie de l'étude n'est pas spécifiée Les observations sont illustrées par des études de cas Les directives fournies ont un caractère dogmatique L'admission via santé publique a sélectionné les pauvres Le type de lésion segmentaire n'est pas spécifié Les différences socio-économiques n'ont pas été évaluées Les enfants d'âge préscolaire ont été mal représentés et de façon sélective Collectivité isolée Il y a eu présélection excessive par suite du système de référence et des longues périodes d'attente. La progression de la maladie n'a pas été bien documentée Sélection des seuls enfants asymptomatiques au début de l'étude afin d'assurer une unité clinique La majorité des enfants étaient déjà infectés au début de l'étude L'inclusion dans l'étude a été sélective (enfants symptomatiques avec signes radiologiques d'infection récente) Sub-analyse raciale limitée Les excavations avec calcifications visibles sont acceptées comme preuve de réactivation La validité des études citées n'a pas été évaluée TCT = test tuberculinique cutané ; RXT = radiographie thoracique ; G-B = Grande-Bretagne ; TB = tuberculose. que et la formation d'un complexe primaire visible au cliché thoracique.1,3 • La phase 2 survient de 1 à 3 mois après l'infection primaire.3 Cette période fait suite à la dissémination hématogène occulte qui survient au cours de l'incubation et représente la période de risque principal pour le développement d'une méningite tuberculeuse ou d'une tuberculose miliaire chez les jeunes enfants.1,3 Toutefois, la méningite tuberculeuse et la maladie miliaire peuvent survenir après n'importe quel intervalle de temps après la progression de la maladie et sa dissémination hématogène.5,6,8,9 • La phase 3 survient de 3 à 7 mois après l'infection primaire.3 C'est la période des épanchements pleuraux chez les enfants âgés de plus de 5 ans,3 et des maladies bronchiques chez les enfants de moins de 5 ans.5,6,8,9 • La phase 4 dure jusqu'à la calcification du complexe primaire, 1 à 3 ans après l'infection primaire.3 C'est la période de tuberculose ostéoarticulaire chez les enfants âgés de moins de 5 Histoire naturelle de la TB intrathoracique de l’enfant ans3,9 et de maladie du type adulte chez les adolescents.2-9 En général, le risque de progression de la maladie après l'infection primaire a disparu au moment où les calcifications surviennent.4-9 Toutefois, des maladies de type adulte, à début clinique retardé après la primo-infection, peuvent survenir après l'apparition des calcifications.7,9 • La phase 5 survient après l'achèvement de la calcification soit plus de 3 ans après la primoinfection. Elle représente la période à laquelle les manifestations tardives de la tuberculose, y compris la maladie de réactivation pulmonaire, peuvent survenir.6,9 Cette évolution classique dans le temps, illustrée schématiquement comme la ligne de temps de la tuberculose (Figure 1), a décrit des types cliniques habituels de la maladie et ne représente pas une règle dogmatique concernant le décours de la tuberculose chez les enfants. La grande majorité des manifestations de la maladie survient dans les 6 à 12 premiers mois faisant suite à la primo-infection.5,7,9 RĖSULTATS COMBINĖS DES ĖTUDES TENANT COMPTE DU CADRE UTILISĖ POUR LA CLASSIFICATION DE LA MALADIE La classification de la maladie basée sur l'anatomie pathologique décrite au Tableau 3 distingue plusieurs entités de la maladie. Cela a été utilisé comme cadre pour comparer et combiner les résultats. Les résultats combinés illustrent les aspects cliniques et radiologiques ainsi que les facteurs de risque et le pronostic de chaque entité distincte de la maladie. Infection pulmonaire L'infection pulmonaire est identifiée après dépistage actif des contacts ou sur présentation des enfants par les parents anxieux.6,8,9 L'infection pulmonaire est associée à un virage des tests tuberculiniques cutanés et à des symptômes respiratoires non spécifiques d'allure virale et disparaissant d'eux-mêmes.1-3,6,9 Une augmentation de volume des ganglions lymphatiques régionaux au cliché thoracique est la marque de l'infection pulmonaire, que le chancre d’inoculation soit visible ou non.5-9 Après la primo-infection, 50% à 70% des enfants présentent ces signes radiologiques, quels que soient les symptômes subjectifs.5,7,9 Des clichés radiographiques antéro-postérieures et de profil de bonne qualité sont nécessaires pour une visualisation optimale des ganglions lymphatiques régionaux augmentés de volume.6,8,9 Le chancre d’inoculation n'a pas de prédilection pour une partie spécifique du poumon :5,7,8 s’il est situé au sommet du poumon, il entraîne une atteinte des ganglions paratrachéaux homolatéraux ;6,8 situé dans les autres parties du poumon droit, il provoque une adénopathie 5 hilaire droite ; et un foyer initial dans les parties inférieures du poumon gauche provoque des adénopathies hilaires bilatérales.6,8 Les ganglions paratrachéaux sont le reflet d'un chancre situé au sommet, d'une dispersion à partir des ganglions hilaires ou d'une dissémination hématogène.6 Ils se rencontrent plus fréquemment chez les enfants de moins de 2 ans et correspondent à une tendance régulière à l'accentuation des disséminations hématogènes même après correction pour l'âge.6 Au cours des 3 à 4 premiers mois, les ganglions lymphatiques sont dans une phase « d'activité complète » : à limite vaguement définie, nuageuse et homogène.6 Au cours des mois suivants, les signes radiologiques « d'activité » régressent, l'image devient plus dense, mieux définie et plus hétérogène.6 Sur les clichés radiologiques successifs, 40% des lésions se nettoient dans les 6 mois, 30% de plus au cours de la première année et le reste persiste jusqu'à 4 ans.6,9 La calcification se développe chez 20 à 50% des enfants chez qui l'atteinte ganglionnaire lymphatique est visible.6,7,9 La calcification survient habituellement entre 12 et 24 mois après la primo-infection, mais rarement elle peut être retardée jusqu'à 4 ans.6,9 La calcification tend à être plus étendue chez les jeunes enfants chez qui elle se développe plus tôt (dans les 6 à 12 mois) que chez les enfants plus âgés.6,7 En général, la calcification est une indication de quiescence clinique mais pas une garantie de celle-ci.7-9 La disparition des calcifications est rare et attribuée soit à la résorption, soit à la migration bronchique d'un broncholithe.9 Le pronostic de l'infection pulmonaire est favorable, le risque y associé dépendant principalement de l'âge au moment de la primo-infection (Tableau 4).1-9 Ni la présence d'une lésion parenchymateuse visible, ni la dimension des ganglions lymphatiques hilaires ou régionaux n'influe le pronostic, si ce n'est pour un accroissement des lésions segmentaires.6 Maladie pulmonaire On considère que l'immunité de l'hôte est le déterminant majeur du risque de développement de la maladie après l'infection.1 Les nouveau-nés dont les systèmes immunitaires sont immatures, encourent le risque le plus élevé.1-9 La maladie pulmonaire s'y développe dans 30 à 40% des cas et la méningite tuberculeuse ou la maladie miliaire dans 10 à 20%.4,6,8,9 Le risque diminue considérablement au cours de la deuxième année de vie mais reste significatif avec le développement d'une maladie pulmonaire chez 10 à 20% des enfants infectés et, en outre 2 à 5% de méningite tuberculeuse ou de maladie miliaire.8,9 Ce risque diminue vers des niveaux moins importants dans le groupe d'âge de 6 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease Tableau 3 Classification de la maladie tuberculeuse pulmonaire de l'enfant utilisée comme cadre Infection pulmonaire Maladie pulmonaire Infection tuberculeuse non compliquée par des symptômes cliniques (autres qu'une maladie de type viral auto-limitée) ou par des anomalies radiologiques (autres que le complexe primaire). Le complexe primaire inclut le foyer initial avec la lymphangite tuberculeuse associée et l'atteinte des ganglions lymphatiques régionaux. L'infection pulmonaire sans progression vers la maladie implique une maîtrise réussie de l'agent causal. Infection tuberculeuse compliquée par des signes cliniques marqués ou des anomalies radiologiques complémentaires au complexe primaire. La maladie pulmonaire inclut un spectre varié de lésions, décrites comme des entités séparées de la maladie. Entités séparées de la maladie Foyer initial avec/sans excavation Caséification parenchymateuse progressive entourant le chancre d’inoculation : représente une médiocre maîtrise de l'agent causal. La zone de caséification peut perforer dans une bronche, ce qui entraîne la formation d'une cavité avec possibilité de dissémination endobronchique. Maladie ganglionnaire L'augmentation de volume des ganglions lymphatiques régionaux fait partie du complexe primaire, mais la présence de symptômes cliniques marqués différencie la maladie ganglionnaire de l'infection pulmonaire. Maladie bronchique En cas d'infection pulmonaire, les ganglions lymphatiques régionaux atteints se fixent à la bronche mais ne progressent que rarement vers une maladie clinique ou radiologique. Si la progression de la maladie suit cette atteinte lympho-bronchique, la bronche affectée peut devenir partiellement ou totalement obstruée par suite de la compression ganglionnaire, de l'œdème inflammatoire, de polypes, de tissu granulomateux ou de produits caséeux provenant de ganglions lymphatiques ulcérés. Une maladie parenchymateuse distale peut provenir de l'aspiration de ces produits caséeux. Des variations de degré de l'obstruction bronchique, de la quantité et de la virulence des produits aspirés et du statut immunitaire de l'hôte déterminent la gravité de la pathologie. Avec obstruction des voies Une obstruction des voies aériennes survient par suite de l'élargissement des ganglions intriaériennes qués, encerclant et comprimant une voie aérienne en même temps que l'inflammation associée ou les processus additionnels décrits plus haut. Avec collapsus ou Une obstruction complète de la voie aérienne entraîne la résorption de l'air distal et le collapsus hyperinflation alors qu'une obstruction partielle de la voie aérienne peut entraîner un effet de valve avec hyperinflation du segment ou du lobe concerné. Avec densification allergique La perforation ganglionnaire dans une voie aérienne accompagnée de l'aspiration endobronchique de produits allergiques provoque une réponse aiguë d'hypersensibilité (épituberculose) avec une densification marquée. La perforation ganglionnaire dans une voie aérienne avec l'aspiration endobronchique de bacilAvec densification les vivants, provoque une zone locale de caséification autour des voies aériennes, ce qui enbronchopneumonique traîne des infiltrats. La perforation ganglionnaire dans une voie aérienne suivie d'aspiration endobronchique de Avec une densification bacilles vivants, provoque une caséification étendue du parenchyme qui entraîne une densificaséifiante cation expansive très marquée du segment ou du lobe concerné. L'atteinte pleurale survient après une dissémination directe de matériel caséeux provenant d'un Maladie pleurale foyer parenchymateux sous-pleural ou ganglionnaire, ou par dissémination hématogène. Les variations de la quantité et de la virulence des bacilles qui pénètrent l'espace pleural de même que le stade immunitaire de l'hôte déterminent la gravité de la pathologie. La présence de matériel caséeux dans l'espace pleural stimule une réponse inflammatoire Avec épanchement d'hypersensibilité avec accumulation de liquide séreux jaune-paille contenant de rares bacilles tuberculeux. Une caséification active dans l'espace pleural provoque un pus épais enkysté contenant de Avec empyème nombreux bacilles tuberculeux. Une maîtrise locale excessive peut provoquer une destruction parenchymateuse et la formation Avec la maladie de type adulte de caverne qui en résulte. Les bacilles tuberculeux se multiplient dans ces cavités d'où ils disséminent vers d'autres parties du poumon par dissémination endobronchique. La dissémination endobronchique se produit directement à partir de ces cavités infectées et ne dépend pas d'une perforation ganglio-bronchique comme dans le cas de la maladie bronchique. Dissémination hématogène Avec maladie miliaire Les bacilles tuberculeux peuvent pénétrer dans le courant sanguin par le drainage lymphatique pulmonaire à partir des ganglions lymphatiques régionaux ou directement à partir du foyer parenchymateux. La dissémination hématogène a des conséquences très diverses dépendant de la fréquence, de la quantité et de la virulence des bacilles libérés tout autant que de l'immunité de l'hôte. Au cours de la dissémination latente, les bacilles se disséminent dans les organes sensibles, alors que l'enfant reste asymptomatique. Par suite de l'invasion du courant sanguin, les bacilles tuberculeux se fixent dans les petits capillaires où ils peuvent se développer et former des tubercules visibles au cliché thoracique sous forme de lésions miliaires typiques de taille égale (<2 mm) ou de lésions atypiques de taille diverse. 2 à 5 ans avant d'atteindre son niveau le plus faible dans le groupe de 5 à 10 ans (Tableau 4).4,6,8,9 Les maladies bronchiques sont prédominantes chez les enfants âgés de moins de 5 ans.6-9 Les épanchements pleuraux augmentent d'incidence à partir de l'âge de 5 ans.6-9 La maladie est rare chez les enfants âgés de 5 à 10 ans, sa manifestation la plus courante étant l'épanchement pleural. Au sein de ce groupe d'âge, la maladie bronchique est plus courante chez les enfants plus jeunes, le type adulte de Histoire naturelle de la TB intrathoracique de l’enfant 7 Tableau 4 Risque moyen spécifique par âge pour le développement d'une maladie dans les suites d'une primo-infection Age lors de la primoinfection <1 an Figure 1 Calendrier schématique d'une tuberculose primaire pulmonaire. Phase de la maladie (adapté d'après le calendrier 3 de la tuberculose décrit par Wallgren) 0 I II Phase d'incubation Phase d'hypersensibilité Phase de tuberculose miliaire et de méningite tuberculeuse III Phase de lésions segmentaires chez les enfants âgés de moins de 5 ans et d'épanchement pleural chez ceux âgés de plus de 10 ans IV Phase de tuberculose ostéo-articulaire chez les enfants âgés de moins de 5 ans et de maladie du type-adulte chez ceux âgés de plus de 10 ans V Phase des manifestations tardives incluant la réactivation de la maladie pulmonaire. Toutes ces manifestations de la maladie (phases) ne sont pas également fréquentes ; alors que l'hypersensibilité est un phénomène quasi universel à la suite de la primo-infection, les manifestations tardives sont extrêmement rares. Le Tableau 4 fournit une indication de la fréquence des plus importantes manifestations de la maladie dans les différents groupes d'âge. maladie chez les enfants plus âgés.6-9 Le risque de développer une maladie bronchique est accru chez les enfants noirs dans tous les groupes d'âge.4 L'infection primaire au cours de l'adolescence s'accompagne d'un risque élevé (10 à 20%) de développement d'une maladie du type adulte.1-9 Le risque et le type de maladie qui font suite à l'infection primaire sont résumés au Tableau 4 pour les groupes d'âge concernés. Le chancre d’inoculation (foyer initial) avec ou sans cavité Les foyers initiaux excavés sont rares. Ils surviennent principalement chez les enfants noirs âgés de moins de 2 ans.4,6,8,9 Les symptômes cliniques du creusement d'un chancre d’inoculation comportent une perte de poids, de la fatigue, de la fièvre et une toux chronique.8,9 En présence d'excavations, dans la majorité des cas, la maladie progresse vers le décès au cours de la première année.8,9 La guérison est rare et même ceux qui survivent à la maladie initiale finissent par mourir de tuberculose ou de complications associées.8 La cavitation faisant suite à une infection primaire survient fréquemment au cours de l'adolescence,2,5-9 mais dans ce groupe d'âge, la nécrose parenchymateuse reflète probablement un endiguement excessif plutôt que déficient de la maladie. Ce fait est discuté dans le paragraphe consacré à la maladie de type-adulte.2,9 Atteinte des ganglions lymphatiques L'augmentation de volume des ganglions lymphatiques régionaux sur les clichés thoraciques provo- 1-2 ans 2-5 ans 5-10 ans >10 ans Enfants immuno-compétents* Pas de maladie Maladie pulmonaire (foyer initial, ganglion lymphatique ou atteinte bronchique) Méningite tuberculeuse ou maladie miliaire Pas de maladie Maladie pulmonaire (foyer initial, ganglion lymphatique ou atteinte bronchique) Méningite tuberculeuse ou maladie miliaire Pas de maladie Maladie pulmonaire (ganglion lymphatique ou atteinte bronchique) Méningite tuberculeuse ou maladie miliaire Pas de maladie Maladie pulmonaire (ganglion lymphatique, atteinte bronchique, épanchement, lésion de type adulte) Méningite tuberculeuse ou maladie miliaire Pas de maladie Maladie pulmonaire (épanchement ou maladie de type adulte) Méningite tuberculeuse ou maladie miliaire Risque de maladie après primoinfection % 50 30-40 10-20 70-80 10-20 2-5 95 5 0,5 98 2 <0,5 80-90 10-20 <0,5 * L'entité pathologique dominante est indiquée entre parenthèse. que rarement des symptômes sauf lorsqu'ils sont associés à une maladie bronchique, ou lorsqu'une caséification ganglionnaire excessive provoque une fièvre persistante et une perte de poids. 9 Les ganglions sous-carinaires sont le plus souvent atteints et on ne voit que rarement le développement d'un épanchement péricardique à la suite d'une perforation ganglionnaire avec écoulement de caséum dans l'espace péricardique.9 La maladie bronchique Différents degrés d'obstruction des voies aériennes et/ou d'atteinte parenchymateuse reflètent tout un spectre de maladies bronchiques. La maladie bronchique survient principalement chez les enfants âgés de moins de 5 ans. Elle se développe plus fréquemment chez les enfants plus jeunes, chez les garçons,6-9 et chez les enfants noirs.4 Les lobes le plus fréquemment atteints sont le lobe supérieur droit (segment antérieur), le lobe moyen droit et le lobe supérieur gauche.6-9 La combinaison la plus fréquente d'atteinte de lobes est celle du lobe moyen droit et des lobes inférieurs, suggérant une atteinte de la bronche intermédiaire.6-9 Un rebond d'élargissement des atteintes segmentaires attribué à un rebond immunitaire est décrit après l'arrêt d'un 8 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease traitement aux stéroïdes à fortes doses.9 Les résultats bronchoscopiques révèlent tout le spectre anatomo-pathologique des atteintes bronchiques : aucune atteinte visible, l'obstruction due à une compression ganglionnaire externe, la perforation des ganglions dans la bronche avec écoulement de caséum, du tissu de granulation avec des polypes et la formation de fistules.6,8 Une séquelle très rare est l'expectoration d'un broncholithe après perforation dans les voies aériennes d'un ganglion lymphatique calcifié.8,9 Le pronostic de la maladie bronchique et des atteintes parenchymateuses distales associées dépendent du type et de la durée de l'atteinte.6,8,9 Atteinte bronchique AVEC OBSTRUCTION DES VOIES AERIENNES. Les symptômes varient en fonction du degré d'irritation et d'obstruction de la voie aérienne. Les nouveaunés développent fréquemment une toux persistante, ressemblant parfois à la coqueluche.8,9 Au fur et à mesure de la progression de la maladie, la toux devient plus importante, souvent claironnante ou bitonale, accompagnée d'un sifflement ou d'un stridor des grandes voies aériennes.1,8,9 On considère l'imminence d'une obstruction totale de la voie aérienne comme une indication chirurgicale.9 AVEC COLLAPSUS OU HYPER-INFLATION. Le collapsus ou l'hyper inflation sont le plus souvent des diagnostics radiologiques s'accompagnant de symptômes cliniques minimaux, sauf lorsque l'hyperinflation ou le collapsus de grands segments pulmonaires provoquent des symptômes liés à la compression des structures voisines.6,8 AVEC DENSIFICATION ALLERGIQUE (EPI-TUBERCULOSE). Le début des symptômes peut être dramatique avec une fièvre élevée, des symptômes respiratoires aigus et des signes de densification.8 Le cliché thoracique révèle un segment ou un lobe densifié de manière intense avec une diminution minime de volume.8,9 La densification se résorbe complètement en quelques mois, sans séquelles permanentes.8 AVEC DENSIFICATION BRONCHO-PNEUMONIQUE. La densification caséifiante broncho- pneumonique est rare. Les symptômes ne sont pas bien décrits mais dépendent de l'étendue de l'atteinte. Sur les clichés thoraciques, les infiltrations tachetées atteignent habituellement plus d'un lobe ou un seul poumon.6 L'infiltration tachetée bilatérale est due le plus souvent à une maladie miliaire (atypique) prolongée.6 AVEC DENSIFICATION CASEEUSE. Les enfants atteints de densification alvéolaire caséeuse se sentent fort malades avec une forte fièvre ondulante, une toux chronique et même des hémoptysies.8 Sur les clichés thoraciques, une densification lobaire augmentée de volume est visible avec ou sans zone de nécrose et les cultures mycobactériennes sont positives dans plus de 80% des cas.6,8,9 Des infections bactériennes secondaires compliquent souvent le tableau.6,9 La bronchoscopie montre une obstruction totale de la voie aérienne et un soulagement symptomatique formidable fait suite au rétablissement chirurgical de la liberté de la voie aérienne associé à l'administration de pénicilline.8,9 Après la résolution de la densification, des bulles non-parenchymateuses surviennent avec des cicatrices fibreuses étendues dans le tissu pulmonaire voisin.6,8 Sans intervention le pronostic est mauvais, une dissémination hématogène fréquente se terminant en méningite tuberculeuse.6,8 Une zone fibrotique rétractée constitue le résultat final des densifications bronchopneumoniques ou caséeuses.6-9 Les segments rétractés sont souvent impossibles à visualiser sur les clichés thoraciques successifs.6,8 Une lésion bronchique est une séquelle courante sous forme de sténose bronchique ou de bronchectasies pouvant être du type sacculaire, débutant ou sévère.6-9 La plupart des enfants atteints de bronchectasies restent asymptomatiques au cours d'un suivi au long terme.6-9 Les lésions apicales ne provoquent pratiquement jamais de complications, mais les lésions basales importantes prédisposent à une maladie suppurative ultérieure.6-9 Un petit nombre de descriptions de cas du syndrome du lobe moyen sont cités (pneumonie bactérienne récidivante chez des adultes chez qui existait antérieurement une atteinte tuberculeuse du lobe moyen).9 La chirurgie n'est indiquée que lorsqu'un lobe bronchectasique provoque une maladie symptomatique.6,8,9 Très rarement, la fibrose massive rétractile d'un poumon complet (poumon fibreux chronique) provoque un déplacement médiastinal et une scoliose.6,8 Maladie pleurale AVEC EPANCHEMENT. Une pleurésie localisée recouvrant un foyer initial périphérique est courante.8 Des adhérences limitées se développent entre les feuillets viscéral et pariétal de la plèvre, mais ceci ne provoque pas de symptômes ni d'anomalies fonctionnelles pulmonaires.8 Les épanchements sont rares chez les enfants de moins de 5 ans et plus courants chez les garçons à l'adolescence.6,7,9 On observe une variation saisonnière dont l'incidence la plus faible survient à la fin de l'été et à l'automne, ce qui s'explique par une diminution de l'infection tuberculeuse dans les mois d'été précédents.6 L'épanchement pleural a un décours clinique caractéristique, commençant par une douleur pleurétique thoracique aiguë, accompagnée par une fièvre élevée en l'absence de maladie aiguë ainsi qu'une perte d'énergie mal définie et une toux sèche.6,8,9 Les tests tuberculiniques sont Histoire naturelle de la TB intrathoracique de l’enfant fortement positifs.6,8 Sur les clichés thoraciques, la dimension de l'épanchement pleural varie depuis une atteinte limitée (avec simple oblitération de l'angle costo-phrénique) jusqu'à un épanchement massif (provoquant une opacification de tout un poumon avec déplacement médiastinal du côté opposé).6,8 Dans la plupart des cas, un tiers à la moitié du poumon est caché avec un signe net du ménisque (ligne de Damoiseau).6 En cas d'épanchement dans l'espace pleural, il est presque impossible d'exclure des lésions du poumon sousjacent.6,8 Les épanchements localisés interlobaires doivent être différenciés des lésions segmentaires.9 Un épanchement unilatéral homolatéral par rapport au chancre d’inoculation indique une dissémination directe vers l'espace pleural à partir du foyer sous-pleural. Des épanchements bilatéraux indiquent une dissémination hématogène ou la présence de foyers initiaux bilatéraux.6-9 L'épanchement pleural a une couleur jaune-paille ; il s'agit d'un exsudat à contenu protéique élevé et à prédominance lymphocytaire,8,9 encore que la quantité de cellules polymorphonucléaires dépende du caractère plus ou moins aigu du début.9 L'examen microscopique direct est négatif, mais on a trouvé des cultures positives jusqu'à 70% des cas en cas de mise en culture immédiate.8 Chez les enfants, le pronostic de l'épanchement pleural est généralement bon. Après une fièvre élevée, une défervescence graduelle survient en 3 à 4 semaines,6,8 alors que l'épanchement pleural se résorbe lentement en 3 à 6 mois.6,9 Un certain degré d'oblitération de l'angle costophrénique et un léger épaississement de la plèvre persistent définitivement.6,8,9 La complication principale décrite est une maladie ultérieure de type adulte qui n'est pas une complication de l'épanchement lui-même mais reflète le risque associé à une primo-infection à un âge plus avancé.6-9 Rarement, une fibrose pleurale étendue provoque une rétraction de l'hémithorax atteint avec une scoliose. Des épanchements bilatéraux sont associés à un doublement du risque de dissémination hématogène et de maladies ultérieures de type-adulte.6-9 AVEC EMPYEME. La présence d'un empyème caséeux se signale par une fièvre oscillante, élevée et persistante ainsi que par un épanchement pleural pluri-loculaire sur les clichés thoraciques.9 La ponction est difficile en raison de la viscosité du pus et il y a des bacilles tuberculeux à l'examen microscopique.9 L'empyème caséeux est rare et son pronostic variable avec une progression lente de la maladie vers la mort ou une résolution lente avec calcification et fibrose pleurales.9 AVEC MALADIE DU TYPE ADULTE. La maladie de type-adulte résulte d'une primo-infection, d'une 9 réactivation endogène ou d'une réinfection exogène.9 La maladie de type adulte la plus fréquente après une primo-infection récente chez les enfants âgés de moins de 10 ans.2,4-9 L'intervalle entre la primo-infection et la maladie de type adulte est largement variable (de 3 mois à 20 ans) et dépend le plus souvent de l'âge de la primo-infection.6-8 Les intervalles de temps les plus courts et les risques les plus élevés surviennent après une primoinfection pendant l'adolescence particulièrement chez les filles autour de la ménarche.5-9 La maladie commence par des symptômes minimes comme la toux ou la perte d'appétit et la fatigue.8 En cas de progression de la maladie, les symptômes typiques de tuberculose (toux chronique, douleurs thoraciques, léthargie, anorexie et perte de poids) deviennent évidents.5,6,8,9 Les enfants atteints de maladie avancée deviennent anémiques, développent une fièvre oscillante et des hémoptysies.8 Des sueurs nocturnes sont fréquentes même en l'absence de fièvre.8 Au cliché thoracique, on note typiquement une opacité initiale homogène arrondie de 2 à 3 cm de diamètre située dans les environs de la clavicule et ultérieurement, une nécrose parenchymateuse et la formation de caverne.8,9 Les cavernes ne contiennent pas de niveau liquide et sont typiquement entourées par des lésions inflammatoires.9 Les maladies bilatérales sont courantes, atteignant principalement les segments apicaux des lobes supérieurs, l'atteinte du lobe inférieur étant moins fréquente.9 Les aspects sur les clichés radiographiques antérieurs sont sans valeur prédictive et hautement variables, allant de l'absence d'anomalie à la présence d'un complexe primaire avec calcification dense.6 Le pronostic de la maladie de type adulte est médiocre, la mortalité atteignant de 50 à 60% des cas dans les 5 à 10 années suivantes.5,6-9 Ces enfants ont des expectorations à bacilloscopie positive et peuvent transmettre l'infection. Dissémination hématogène Au cours de l'incubation et de la dissémination latente, les bacilles atteignent les organes sensibles, particulièrement la rate, les os, le rein et le cortex cérébral, et peut-être les sommets du poumon (foyers de Simon).1,8,9 L'âge au moment de l'infection et la durée depuis l'infection sont les agents déterminants principaux du risque de développement d'une maladie métastatique. Une infection avant l'âge de 2 ans comporte un risque significatif de maladie grave, même si les clichés thoraciques sont considérés comme normaux.6,9 La méningite tuberculeuse (TBM) est présente chez plus de 30% des enfants qui se présentent avec une tuberculose avant l'âge de 2 ans.6,9 Le risque de méningite tuberculeuse après l'âge de 3 ans est extrêmement 10 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease faible et ceux qui la développent ont des symptômes prémonitoires significatifs.8,9 AVEC MALADIE MILIAIRE. Les nouveau-nés sont les plus vulnérables à la maladie miliaire.1,8,9 Les symptômes comportent une pyrexie prolongée, de la lassitude, de l'anorexie et une perte de poids.6,8,9 Les enfants paraissent très abattus avec des signes objectifs minimes sauf parfois une tachypnée et une hépatosplénomégalie.6,8 Le développement des images miliaires radiologiques survient de 7 à 21 jours après le début fébrile, se présentant initialement comme des nodules à peine visibles qui s'étendent progressivement sous forme de foyers plus grands et mal définis.8 Les lésions miliaires initiales sont souvent difficiles à visualiser, puisque dans 30 à 40% des lésions miliaires trouvées à l'autopsie, on n'a décelé aucune anomalie sur les clichés thoraciques précédant le décès.6 La biopsie de la moelle osseuse et l'examen ophtalmologique constituent des aides utiles au diagnostic.6 On signale la présence de tubercules choroïdiens à des fréquences largement variables, de 10% à 70%.6,8,9 La majorité des enfants ont un test cutané tuberculinique (TCT) positif et chez les enfants dont le TCT initial est négatif, le virage survient entre 1 et 4 mois à partir du moment où un traitement efficace est devenu disponible.8 Le pronostic de la maladie miliaire est médiocre. L'extension clinique avec persistance de la fièvre, accroissement de l'irritabilité et perte de poids finit fréquemment en méningite tuberculeuse.6,8,9 La majorité des patients sont décédés dans les 6 mois, mais des formes chroniques sont signalées occasionnellement où les enfants décèdent parfois de toxémie, de malnutrition ou d'amyloïdose.8 La présence de nodules miliaires de taille typiquement égale indique une dissémination aiguë dans la circulation sanguine. La libération prolongée de bacilles survient également à partir d'un foyer chronique, par exemple une masse de ganglions lymphatiques intriqués ou rarement une lésion squelettique.8 Les symptômes de dissémination prolongée sont similaires à ceux de l'invasion aiguë mais sont initialement intermittents, correspondant probablement aux périodes de libération des bacilles ou des produits toxiques.8 Ces disséminations répétitives se manifestent quelquefois par des poussées successives de tuberculides papulo-nécrotiques.8 Les clichés thoraciques révèlent de grandes masses de ganglions lymphatiques hilaires accompagnées d'infiltrats de taille variée.8,9 Dans certains cas, on note une extension avec une aggravation aiguë ou chronique.8 DISCUSSION On considère fréquemment la tuberculose pulmonaire de l'enfant comme une infection bénigne, comportant peu de risques pour l'enfant et ne contribuant pas à la transmission de la maladie au sein de la collectivité. Bien que ce soit vrai pour la majorité des enfants infectés, des groupes spécifiques à haut risque existent où la maladie comporte un risque élevé de décès pour l'individu et un risque élevé de transmission pour la collectivité. Une primo-infection récente constitue le risque le plus élevé de progression de la maladie chez les enfants. La période en dessous de l'âge de 2 ans représente la première période à haut risque puisque chez les enfants infectés, on voit fréquemment une progression vers la miliaire ou la méningite tuberculeuse sans symptômes significatifs préalables. Les enfants infectés entre 2 et 10 ans d'âge ne développent que rarement une maladie grave. Toutefois, la majorité des enfants provenant de collectivités à haute prévalence sont infectés au cours de cette période, et pour cette raison, des risques relativement faibles se traduisent néanmoins par un grand nombre de cas et par un fardeau significatif de la maladie. Chez ces enfants à faible risque, les symptômes persistants et sans rémission précédent la progression vers une maladie sévère. Cela crée une « fenêtre d'opportunité » pour le diagnostic clinique. L'adolescence représente la deuxième période à haut risque car une primo-infection après l'âge de 10 ans est fréquemment suivie d'une progression vers une maladie du type adulte. Une intervention précoce dans ce groupe peut réduire le fardeau des maladies excavées et la transmission associée de la maladie dans la collectivité. Un concept important déduit de l'histoire naturelle de la tuberculose chez l'enfant est celui de maladie significative. Une maladie significative reflète le niveau de risque que comporte l'affection avec le ratio risque-bénéfice calculé du traitement vs. absence de traitement dans un contexte déterminé. Donc, dans des contextes à ressources importantes et à faible prévalence de la tuberculose, le risque minime posé pour l'individu et la collectivité après l'infection peut être inacceptable et le traitement indiqué. Toutefois, dans des contextes à faibles ressources et à haute prévalence de tuberculose, on a besoin d'une définition différente de la maladie significative puisque la majorité de la population peut être infectée au cours de l'enfance. La grande majorité de ces enfants parviendront à maîtriser la maladie avec succès sans chimiothérapie. La priorité en cas de ressources limitées est de cibler les enfants qui sont les plus susceptibles d'évoluer vers une maladie grave ou qui constituent une menace pour la collectivité. Dans les contextes à haute prévalence, les ressources devraient être affectées en priorité en fonction de l'histoire naturelle clinique de l'infection ou de l'entité spécifique Histoire naturelle de la TB intrathoracique de l’enfant de la maladie. La considération du risque posé pour l'individu ou pour la collectivité utilise le même raisonnement que celui employé dans la tuberculose de l'adulte, qui se focalise sur les cas à bacilloscopie positive des expectorations. Les directives antérieures n'ont pas soumis de définitions claires d'une maladie significative dans un contexte particulier. Cela a conduit à une multitude confuse de systèmes de scores avec des adaptations suggérées pour les contextes à haute prévalence et à faibles ressources. Une analyse critique récente de ces systèmes de scores a démontré l'ab-sence de définition uniforme des symptômes et de- validation scientifique.10 La confusion entourant la tuberculose de l'enfant est en relation avec notre incapacité à diagnostiquer la maladie avec certi-tude.11 Ce dilemme de diagnostic, éclairé par de nombreux articles de revues récentes12-16 gène la re-cherche scientifique et ce qui est plus important, la fourniture de services dans les zones où ils sont le plus nécessaires. L'histoire naturelle de la maladie indique que la maladie de l'enfance ne peut pas être considérée comme une seule entité. Les types clai 11 rement liés à l'âge décrits au Tableau 4 indiquent qu'une maladie significative exige une définition différente dans chaque groupe d'âge (Tableau 5). Malheureusement, la plupart des contextes à faibles ressources supportent un double fardeau de VIH et de TB17 et cela doit être pris en compte lorsque l'on y définit une maladie significative. A l'opposé des adultes, la majorité des enfants atteints de TB, même provenant de collectivités infectées par le VIH, ne sont pas infectés par le VIH.18,19 Les descriptions d'histoire naturelle de la maladie fournies ne comportent pas l'influence du VIH. Toutefois, les descriptions récentes de la maladie chez les enfants infectés par le VIH confirment que ceux dont l'immunité est significativement compromise maîtrisent mal la maladie, comme c'est le cas chez les enfants de moins de 2 ans d'âge dont l'immunité est immature.20-24 La définition d'une maladie significative chez les enfants immunodéprimés est pour cette raison similaire à celle des enfants de moins de 2 ans d'âge et inclut toute infection récente ou passée, primaire ou réinfection (Tableau 5). Tableau 5 Définition suggérée des tuberculoses* significatives de l'enfance dans les pays à haute prévalence selon la catégorie d'âge et d'immunité de l'enfant Maladie significative Catégorie d'âge (années) <2 ans Un test de Mantoux positif important Cas-index dans le ménage important Symptômes importants Besoin de diagnostic Marqueur sensible et spécifique de l'infection (toute infection est récente et primaire) 2-5 ans Test de Mantoux positif moins important Cas-index dans le ménage moins important Symptômes importants Besoin de diagnostic : Algorithme validé, basé sur les symptômes Marqueur sensible et spécifique de la maladie symptomatique 5-10 ans Test de Mantoux positif moins important Cas-index dans le ménage moins important Symptômes importants Besoin de diagnostic : Algorithme validé, basé sur les symptômes Marqueur sensible et spécifique de la maladie symptomatique >10 ans Test de Mantoux positif moins important Test de Mantoux négatif important Virage du test de Mantoux important Cas-index dans le ménage moins important Symptômes importants Besoin de diagnostic : Algorithme validé basé sur les symptômes Marqueur sensible et spécifique d'une infection primaire récente ou d'une maladie symptomatique Immuno-compétent Immuno-déprimé Primo-infection récente ou maladie symptomatique Maladie symptomatique Toute infection ou maladie symptomatique Maladie symptomatique Test de Mantoux positif important Cas-index dans le ménage important Symptômes importants Besoin de diagnostic : Marqueur sensible et spécifique de toute infection (primaire ou réinfection ; récente ou ancienne) Infection primaire récente ou maladie symptomatique * Ceci reflète le niveau de risque accepté de développement de la maladie, à la suite d'une infection tuberculeuse dans un contexte spécifique tout à la fois avec le ratio risque/bénéfice pour l'individu et la collectivité d'un traitement vs. l'absence de traitement dans ce contexte particulier. 12 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease 4 5 6 7 Figure 2 Définition de la limite de la signification clinique dans la tuberculose intrathoracique de l'enfant chez des enfants immuno-compétents âgés de plus de 3 ans Deux défis majeurs émergent en ce qui concerne le diagnostic de la tuberculose chez l'enfant. Le premier défi est d'identifier toute infection non traitée (récente ou ancienne, primaire ou réinfection) avec un haut degré de sensibilité et de spécificité chez les enfants en immunodépression. Chez les enfants immunocompétents, un TCT positif en dessous de l'âge de 2 ans ou le virage des tests tuberculiniques après 10 ans indiquent un risque élevé de progression vers la maladie et la nécessité d'une intervention. Le second défi est d'identifier la maladie symptomatique dès que possible, particulièrement chez les enfants immunocompétents ayant plus de 3 ans d'âge. Dans ce groupe, le début des symptômes cliniques permet de différencier une infection auto-maîtrisée d'une maladie significative. Cela a été défini comme la limite de la signification clinique (Figure 2). Un algorithme de diagnostic clinique validé sera de grande valeur pour identifier ce point-limite. La tuberculose est une maladie guérissable et il est possible de prévenir la morbidité et la mortalité causées par la tuberculose chez l'enfant. Toutefois, l'accès à un diagnostic et un traitement précis est indispensable.25 Le concept de maladie significative permet une approche rationnelle et ciblée de la tuberculose de l'enfant dans les contextes à haute prévalence. Son application améliorera la fourniture de soins à ceux des enfants qui en ont le plus besoin. 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 Remerciements Les auteurs voudraient remercier l'USAID pour le financement de la recherche. Cette étude constitue une partie d'une thèse de PhD. Références 1 Wallgren A. Primary pulmonary tuberculosis in childhood. Am J Dis Child 1935; 49: 1105-1136. 2 Wallgren A. Pulmonary tuberculosis - relation of childhood infection to disease in adults. Lancet 1938; 1: 5973-5976. 3 Wallgren A. The time-table of tuberculosis. Tubercle 1948; 33: 245-251. 23 24 25 Brailey M. 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