FR - UMS Riate
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L’impact territorial dans ESPON Synthèses des projets ESPON Projets : TIPTAP, ARTS, SGPTD, EATIA, EU-LUPA, SS-LR ESPON est l’observatoire européen en réseau sur le développement et la cohésion des territoires. Sommaire s 1 Présentation des projets ESPON 2 Définition du concept 3 Thématiques en lien avec le concept 4 Utilisations du concept 5 Etudes de cas 6 Illustrations TIPTAP 1. Présentation des projets ESPON TIPTAP (Territorial Impact Package for Transport and Agricultural Policies) vise à connaître les effets des politiques européennes sur les territoires européens grâce à une mesure de leurs impacts territoriaux (Territorial Impact Assessment). Son ambition est de couvrir l’ensemble des mécanismes par lesquels les politiques européennes peuvent modifier la cohésion territoriale des territoires européens. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/Menu_AppliedResearch/tiptap. html Traduction du rapport en français : http://www.ums-riate.fr/expertises.php ARTS En accord avec les objectifs communautaires sur les études d'impact, le projet ARTS (Assessment of Regional and Territorial Sensitivity) vise à développer un outil permettant d'analyser l'impact des directives européennes sur les régions européennes prises individuellement, c’est à dire sur des régions présentant des situations excessivement variées. Une approche méthodologique a été développée dans le cadre du concept de vulnérabilité. Elle propose des outils utilisables pour les décideurs politiques ainsi que pour les praticiens de l'aménagement du territoire. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/Menu_AppliedResearch/arts.ht ml 1 SGPTD directives et des politiques de l’Union. Il développe une méthode spécifique d’évaluation de ces impacts à travers une démarche à la fois descendante et ascendante, impliquant les niveaux locaux et régionaux dans le processus d’évaluation. Il se distingue ainsi de certaines approches développées par ailleurs dans le cadre du programme ESPON fondées sur l’utilisation de modèles mobilisant des données quantitatives de niveau NUTS 2 (régions) à l’échelle européenne. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_TargetedAnalyses/EATIA.html Le projet SGPTD (Secondary Growth Poles and Territorial Development in Europe) porte sur les villes européennes de « second rang »1. On en dénombre 124 par exclusion des capitales d’État2. Il évalue, en fonction de leur poids relatif, la contribution de ces villes à l’économie nationale en termes statique et dynamique. Une attention particulière est portée aux effets de la crise économique actuelle pour cette catégorie de villes. Le rapport s’intéresse également à l’effet, sur cette catégorie de villes, des orientations des pouvoirs publics nationaux en termes de politiques et de financements publics d’une part, et d’organisation politique du territoire, d’autre part. Sur ce dernier point, la question de la forme de l’État (fédéral, régionalisé, unitaire centralisé, unitaire décentralisé) et de ses évolutions récentes est rapportée aux performances relatives des villes étudiées. Une série d’études de cas est proposée dont l’objectif est de mettre en perspective la situation en termes de développement (surtout économique) de ces villes et les choix en matière de politiques et de gouvernance nationale et locale. Enfin, le rapport adresse des recommandations aux décideurs locaux, aux gouvernements nationaux et à la Commission européenne pour favoriser le développement des villes étudiés, porteuses d’un développement équilibré des territoires. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/sgptd.html EU-LUPA Le projet EU-LUPA (European Land Use Pattern) étudie l’utilisation des sols et plus particulièrement la manière dont celle-ci reflète leur usage socio-économique. Le projet entend dépasser une approche sectorielle par une approche multifonctionnelle de l’utilisation des sols. Il fournit des informations régionalisées prenant en compte l’occupation des sols, leur utilisation et la question environnementale. L’objectif est de comprendre l’état actuel, les dynamiques et les changements relatifs à l'utilisation des sols sur le territoire européen et d’identifier les principaux enjeux pour différents types de territoires dont on pourra déduire des recommandations politiques. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_AppliedResearch/EU-Lupa.html EATIA SSLR Le projet EA-TIA (ESPON and Territorial Impact Assesment) s’inscrit dans la perspective des orientations européennes visant à évaluer les impacts territoriaux des Les principaux objectifs du projet SS-LR (Spatial Scenarios: New Tools for LocalRegional Territories) consistent à démontrer comment la démarche d’ESPON en analyse spatiale peut être utile pour les acteurs politiques au niveau local, notamment en élaborant de nouveaux outils afin de leur permettre de réaliser des évaluations et des prévisions. La réalisation de ce projet s’est appuyée sur une méthodologie comprenant à la fois une approche qualitative par la mise au point de scénarios, puis par l’élaboration d’un nouveau modèle économétrique appelé MASST (cf. point 4 : Utilisation du concept) 1 Le titre du projet fait apparaître la qualification en anglais de Secondary Growth Poles (Poles de croissance secondaire). Le rapport lui-même utilise l’expression, toujours en anglais, de Second Tier Cities (villes de second rang). 2 En France, les villes concernées sont : Lens-Liévin, Lille, Metz, Strasbourg, Lyon, Grenoble, Nice, Toulon, Marseille, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Rennes, Rouen. 2 appliqué séparément au niveau NUTS 2 et au niveau NUTS 3. La méthodologie de construction de scénarios est basée sur l'identification des cadres institutionnels, socio-démographiques, économiques et de forces de changement, et leurs trajectoires possibles, qui découlent de la mondialisation et qui donnent lieu à différentes possibilités de croissance et de schémas de répartition territoriale. http://www.espon.eu/main/Menu_Projects/ Menu_TargetedAnalyses/SS_LR.html développé par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Ce concept fut largement discuté dans les études d'impact dans les sciences de la Nature, en particulier pour tout ce qui concerne le changement climatique. L’approche développée par le projet ARTS permet donc d'évaluer l'impact d'une politique en combinant l'exposition résultant de l'effet d'une politique et la sensibilité territoriale des régions. Le concept de vulnérabilité se compose de quatre éléments principaux : l'exposition, la sensibilité, l'impact potentiel et la capacité d'adaptation. L’exposition décrit l'intensité avec laquelle les directives de l'UE affectent les régions européennes dans des domaines tels que la qualité des eaux de surface, les émissions de gaz, la production Dans TIPTAP, l’impact industrielle et agricole, etc. territorial correspond à la mesure de l’impact La sensibilité décrit comment un territoire des choix de politiques européennes sur les particulier réagit dans des domaines territoires de type NUTS 2 et NUTS 3 du point spécifiques d'exposition, en raison de sa de vue de la recherche de situation socio-économique, cohésion territoriale. Cette L’impact territorial ou de ses caractéristiques dernière est définie à travers correspond dès lors à géographiques trois composantes générales l'effet potentiel La "capacité d'adaptation" : prévisible d'une est la capacité d'un système L’efficience territoriale : politique donnée de à s'ajuster à l’impact efficience des ressources potentiel, ou à en atténuer l'UE ou d’une directive (énergies, terres et les dommages éventuels, à (ARTS). ressources naturelles), tirer parti des opportunités compétitivité et ou encore à faire face aux conséquences attractivité, accessibilité interne et (GIEC, 2007). Cependant, il faut remarquer externe. que le projet ARTS se concentre sur La qualité territoriale : qualité de vie et de l'analyse d’impact. Il ne s’intéresse pas à travail, niveau de vie, accès aux services la capacité d'adaptation d'un territoire. d’intérêt général et à la connaissance L’impact territorial correspond dès lors à L’identité territoriale : capital social et l'effet potentiel prévisible d'une politique relationnel, capacité de développer une donnée de l'UE ou d’une directive. Il résulte vision partagée du futur, savoir-faire, de la confrontation entre un degré spécificités et spécialisations, avantage d’exposition à une décision communautaire et comparatif une sensibilité territoriale propre à un C’est donc la mesure des impacts des territoire. Fondamentalement, l'impact choix politiques effectués ou projetés sur ces potentiel peut être direct ou indirect selon trois composantes qui permet de statuer, des liens logiques de cause à effet. selon plusieurs scénarios, sur l’impact territorial potentiel. Dans le projet SGPTD, de manière générale, il s’agit de prendre en compte La terminologie utilisée par ARTS s’appuie l’impact des politiques nationales sur les sur le concept de vulnérabilité, tel qu’il fut 2. Définition du concept 3 territoires. Précisément, l’impact est considéré au titre de ses effets sur les bonnes performances économiques des villes étudiées. Les programmes de dépenses doivent faire l’objet d’un suivi et d’une communication sur leurs impacts territoriaux. Comme le rapport intègre les effets de la crise économique actuelle sur les territoires, les auteurs en considèrent l’impact territorial différencié selon les parties du territoire prises en compte : la croissance et l’emploi étant les plus affectés au Sud et à l’Est de l’Europe, l’augmentation du chômage concernant l’ensemble de l’Europe. L’impact territorial est également considéré en fonction des différentes catégories urbaines en mesurant, par exemple, l’évolution des niveaux de taux de chômage entre les villes de second rang, leur capitale d’une part, et le territoire national, d’autre part. évolution conditionnée par des changements socio-économiques et environnementaux (Land Use). Le projet établit ainsi des typologies relatives aux changements dans l’utilisation du sol afin de révéler les enjeux liés à ses évolutions ainsi que des spécificités régionales à partir desquels des politiques adéquates pourraient être conduites. Le concept d’impact territorial est utilisé de façon récurrente dans le rapport SSLR, mais il n’est nulle part défini explicitement. Chacun des trois scenarios (cf. point 4 : Utilisation du concept) fait simplement l’objet d’un paragraphe intitulé : « impact territorial du scénario… ». Cependant, la mesure des évolutions annuelles du PIB sur la période 2005-2025 à l’échelle NUTS 2 et NUTS 3, pour les territoires de l’ « arc latin », et au …Une démarche ex ante niveau des trois territoires utilisée pour identifier les Selon EATIA, pris en compte dans les impacts en question aux l’impact territorial est un études de cas (cf. point 5 : impact sur un territoire Étude de cas) en fonction des niveaux locaux, régionaux donné, géographiquement 3 différents scénarios et nationaux visant à défini, qui résulte de présentés, peut s’apparenter mettre en évidence les l'introduction ou de la à une mesure d’impact incohérences et les transposition d'une directive territorial. Dans le cas de la situations potentielles de ou d’une politique de l'Union Catalogne et de la province conflits ainsi que les européenne. Il concerne de Barcelone ces mesures impacts différentiels selon l’utilisation de l'espace, la concernent également le les lieux (EATIA). gouvernance, l’économie, le taux de croissance de la social et l’environnement. Il productivité et de l’emploi. qualifie une démarche ex ante utilisée pour identifier les impacts en question aux niveaux locaux, régionaux et nationaux visant à mettre en évidence les incohérences et les situations potentielles de conflits ainsi que les impacts différentiels selon les lieux. TIPTAP présente une méthode générale de mesure d’impact (Territorial Impact Dans le rapport EU-LUPA, le concept Assessment). Cependant, le rapport final d’impact territorial n’est pas traité propose une application spécifique à la directement du moins au titre des impacts politique des transports et de la politique territoriaux potentiels des choix politiques. agricole commune (PAC). Les éléments utilisés Cependant, comme le rapport porte sur la pour mesurer l’impact territorial des question de l’utilisation du sol et sur les politiques sur les trois composantes de la changements intervenus dans ce domaine, il cohésion territoriale (cf. point 2 : Définitions) constitue un travail de mesure d’impact varient selon la politique étudiée. territorialisé. Cette dernière repose sur Pour la PAC, chaque composante est l’analyse de la dimension physique de définie par les critères suivants : l’occupation des sols (Land Cover) et de son 3. Thématiques en lien avec le concept 4 des propositions de la Commission dans Efficience territoriale : croissance son Impact Assessment Guidelines (2009). économique, chômage, diversification du tourisme ; Qualité territoriale : qualité de Dans SGPTD, la notion d’impact l’environnement, viabilité de la territorial est fortement liée à l’idée de communauté, émissions de méthane, contrôle démocratique et aux capacités de risque d’érosion des sols ; gouvernance multi-échelle. Elle Identité territoriale : Dans SGPTD, la concerne les politiques et diversité des paysages, notion d’impact financements publics et leurs identité communautaire, territorial est effets en termes de compétitivité produits du patrimoine. (innovation, capital humain, fortement liée à connectivité, qualité de vie…) et Pour la politique des transports, l’idée de contrôle plus largement en termes de les critères suivants sont démocratique et développement économique mobilisés : aux capacités de (pour un explicitation de ces Efficience gouvernance multithématiques cf. point 4 : territoriale : productivité de échelle. Utilisation du concept). l’infrastructure terrestre, productivité des aéroports, croissance La méthode proposée d’évaluation de économique, coûts de congestion ; l’impact territorial dans EATIA peut être Qualité territoriale : trafic sur le territoire, appliquée à tous les thèmes en rapport avec émissions de CO2, sécurité, opportunités les directives et les politiques européennes de marché ; qui ont potentiellement un impact sur le Identité territoriale : fragmentation du territoire. Cependant, le rapport présente une paysage, exposition à des visiteurs mise en œuvre de la méthode dans les extérieurs, intégration régionale domaines de l’énergie (directive sur l’utilisation des énergies renouvelables), de la Les matrices d’impact territorial d’ARTS protection de l’environnement, de la faune et sont construites au moyen d'enquêtes de la flore sauvages et de la protection contre empiriques et de calculs statistiques portant les risques industriels. De manière plus sur : générale, le rapport s’intéresse également de 12 directives surtout de nature la question de la gouvernance des procédures environnementale : par exemple, la d’évaluation entre les niveaux directive relative à la fixation de valeurs locaux/régionaux et le niveau national. limites pour l’anhydride sulfureux, le dioxyde d’azote et les oxydes d’azote, les particules et le plomb dans l’air ambiant, la directive établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau, la directive relative à l’évaluation et au contrôle du bruit de l’environnement, la directive instaurant un cadre d'action communautaire pour parvenir à une utilisation des pesticides compatible avec le développement durable… Toutes les régions européennes des pays de l'UE. Une liste de 41 champs d'exposition définie pour toute directive, sur la base Dans la mesure où EU-LUPA s’intéresse à la question des changements dans l’utilisation des sols, les thématiques suivantes sont abordées : l’artificialisation des espaces naturels, la conversion et la transformation des espaces agricoles, l’étalement urbain et des activités économiques. De manière générale, la question de l’utilisation des sols est évaluée avec le souci de statuer sur la pertinence de la combinaison entre les utilisations humaines de l’espace (activités économiques, urbanisation, transports…) et la préservation de l’environnement. 5 Le rapport SS-LR lie la question de l’impact territorial à celle des évolutions régionales et urbaines du point de vue des secteurs économiques qui animent ces territoires et des choix économiques orientées vers l’ « économie verte ». Un lien est établi entre l’évolution plus ou moins favorable de secteurs économiques régionaux (ex. : bâtiment et construction, immobilier, services financiers, tourisme), les choix de réorientations économiques (nouvelles versus anciennes activités manufacturières) d’une part, et l’impact des différents scénarios sur la croissance régionale, l’organisation interurbaine (place des métropoles, impact sur les villes de rangs inférieurs) et intra-urbaine (impact sur la morphologie urbaine, sur l’organisation urbaine notamment en matière de transport) et sur les différents types d’espaces (régions rurales/régions urbaines), d’autre part. nouvelles infrastructures et enfin un scénario voyant la réglementation autour des transports se renforcer (sécurité, tarifs…). Pour la PAC, seul le scénario de la « modulation » du pilier 1 vers le pilier 2 a été pris en compte. Par agrégation ascendante des résultats pour chaque indicateur, puis pour chaque critère et enfin pour chaque composante de la cohésion territoriale, on est alors capable de statuer, en fonction de scénarios d’évolution, sur l’impact territorial de telle ou telle politique. Les résultats synthétiques sont notamment présentés à l’aide de cartes par critères puis par composantes de la cohésion territoriale. Par exemple, la mesure de l’efficience territoriale (cf. point 2 : Définition) permet de réaliser une carte au niveau NUTS 2 présentant, en légende, plusieurs intervalles d’indices synthétiques négatifs et positifs. La carte en rapport (cf. figure 2) montre l’impact négatif des évolutions de la PAC (transferts du pilier 1 au pilier 2) pour certaines régions scandinaves, d’Europe de l’Est et espagnoles. 4. Utilisations du concept La méthodologie développée dans ARTS met l'accent sur la nécessité de communiquer les résultats de l’évaluation de l’impact territorial (Territorial Impact Assessment) d'une manière facilement compréhensible. La procédure d’évaluation de l’impact territorial se décompose en deux principales étapes. La première consiste à partir du texte d’une directive et à le traduire en un schéma montrant les relations de causes à effets découlant de cette directive. La seconde étape passe par la construction de matrices affectées de coefficients : Matrice des domaines d’exposition Matrice d’exposition régionale Matrice de sensibilité régionale comprenant deux dimensions : m régions en lignes et n domaines d’exposition en colonnes. Cette sensibilité dépend de caractéristiques socio-économiques, géographiques, etc. Les valeurs des coefficients de chacune des trois matrices présentées (cf. figure 3) sont multipliés les unes avec les autres, terme à terme. La valeur finale indiquant l'impact probable de la directive sur le champ À partir de la définition de l’impact territorial proposée par TIPTAP, la mesure de ce dernier doit permettre de statuer sur le caractère plus ou moins vertueux des décisions politiques du point de vue de l’objectif de cohésion territoriale. La mesure de l’impact territorial a donc pour objectif d’orienter ou de réorienter les décisions politiques. Concrètement, les trois composantes générales de la cohésion territoriale (cf. point 2 : Définitions) sont décomposés en critères (cf. figure 1). Pour chacun de ces critères, des indicateurs sont constitués en vue d’une mesure quantitative. Ensuite, différents scénarios d’évolution sont testés. Enfin, les évolutions enregistrées permettent de dégager une mesure synthétique de l’impact territorial des politiques européennes en fonction des scénarios étudiés. Dans le domaine des transports, trois scénarios ont été utilisés : un scénario prenant en compte tous les investissements réalisés ou programmés à l’horizon 2030 ; un scénario intégrant de 6 d'exposition f dans la région r. Les résultats sont organisés en une série de matrices (une pour chaque directive), chacune d'entre elles indiquant l’impact probable sur les champs d'exposition (sur les colonnes) dans toutes les régions (sur les lignes) pour chaque directive. territorial en fonction des impacts possibles identifiés à l’étape précédente. Ces critères peuvent être choisis de manière libre (de 15 à 20 maximum) ou en fonction des objectifs des politiques européennes de cohésion territoriale et/ou selon des objectifs nationaux Dans SGPTD, il s’agit d’évaluer l’impact d’aménagement et de développement du sur les territoires des politiques et des territoire; cette première étape étant financements publics. Dans ce sens, une menée au niveau national par les acteurs évaluation in itinere puis ex-post doit être des ministères concernés. proposée – il s’agit ici uniquement d’une dans une deuxième temps, la démarche proposition des auteurs du rapport, ce dernier d’évaluation proprement dite consiste à ne comportant pas d’outil de mesure de évaluer, à dires d’acteurs publics et privés l’impact – afin de déterminer les impacts régionaux et locaux, les impacts relatifs différentiels en fonction de aux orientations L’enjeu supérieur de critères de performance. européennes. Des groupes cette évaluation L’enjeu supérieur de cette de travail permettent de évaluation serait d’assurer la statuer de manière serait d’assurer la transparence dans l’attribution qualitative sur les impacts transparence dans des fonds publics et de potentiels pour chaque l’attribution des fonds permettre le contrôle de critère selon trois principales publics et de l’affectation territoriale des variables déclinées de permettre le contrôle financements publics dans un manière très simple : de l’affectation souci démocratique de l’importance de l’impact (pas territoriale des connaissance des choix d’impact, quelques impacts, financements publics stratégiques d’investissements impact important), le sens de dans un souci à l’échelle nationale. In fine, l’impact (augmentation, démocratique de cette démarche doit diminution), la durée de également permettre de connaissance des l’impact (court terme, moyen statuer sur les choix terme, long terme). À ce choix stratégiques stratégiques pour le futur. niveau, une première mise d’investissements à en perspective de l’échelle nationale La référence à l’impact l’évaluation avec les objectifs (SGPTD). territorial des politiques et des politiques locaux ou directives européennes donne lieu dans EATIA régionaux peut être conduite. à l’élaboration d’une méthode d’évaluation ex dans un troisième temps, les éléments de ante. Elle se traduit par la mise en œuvre l’évaluation sont centralisés au niveau d’une démarche composée de plusieurs national pour permettre une mise en étapes : perspective avec les objectifs européens dans un premier temps, il s’agit de de développement des territoires et avec déterminer si une démarche d’évaluation ceux poursuivis par les autorités de l’impact est nécessaire et quels sont les nationales. éléments généraux ainsi que les niveaux Comme on peut le constater ci-dessus de territoires à prendre en compte. Cette le projet propose également une forme de démarche est conduite par un groupe de gouvernance de l’évaluation de l’impact personnes invitées à réfléchir aux territorial entre le niveau national et les relations de causes à effets potentielles niveaux locaux et régionaux selon un d’une directive ou d’une politique processus descendant et ascendant. européenne. On procède ensuite au choix de critères d’évaluation de l’impact 7 EU-LUPA étudie les impacts territoriaux au niveau NUTS 3 des changements dans l’utilisation des sols sur la période 1990-2006. Dans une premier temps, il identifie les « points chauds » des changements intervenus selon deux axes : l’un qui mesure la part des sols ayant connus des changement d’affectation et l’autre qui mesure l’intensité de ces changements. Au-delà des observations que l‘on peut faire à partir de la carte proposée (cf. figure 4), le rapport explique les évolutions constatées par deux tendances lourdes : d'une part, la baisse continue des productions économiques attachés aux territoires (agriculture, foresterie, mines et carrières, etc.) et le développement d’une économie à forte intensité de connaissances, axée sur l'innovation et sur l’économie de service, d’autre part. La première tendance a entraîné des processus d'extensification résultant de l'abandon des anciennes zones de production lorsque les conditions naturelles ou d'autres contraintes limitent la compétitivité. Le deuxième processus a conduit à une intensification majeure de l'utilisation des terres, se traduisant par une augmentation forte des valeurs des propriétés et par la croissance des zones urbaines. Ensuite, le projet propose une typologie des changements intervenus dans l’utilisation des sols afin de décliner les changements constatés en évaluation qualitative pouvant servir de base à des décisions politiques qui viseraient à accompagner ou contrecarrer des évolutions en cours. Cette typologie fait également l’objet d’une cartographie (cf. figure 5). quinzaine d'années, il est plutôt un effort pour souligner les futures tendances territoriales qui résulteront des différentes hypothèses. MASST est un modèle économique et, par conséquent, son résultat porte principalement sur le taux de croissance du PIB et sa répartition spatiale. De plus, parce qu'il est «territorial» ce modèle met en lumière les effets inter-régionaux, à savoir les interactions entre une croissance régionale et les performances des régions voisines. Le modèle MASST est une combinaison de deux parties différentes et interactives : une partie macro sur le modèle de croissance régionale estimée sur la prolongation de la tendance et un algorithme de simulation (cf. figure 6). Un premier scénario dit de référence prend en compte un certain nombre de changements structurels récents, ainsi que des évolutions à plus long terme. Ce scénario, intègre l’émergence d’un certain nombre de nouvelles technologies qui auront des répercussions importantes sur l’économie, en particulier dans les domaines de la production et de l’utilisation d’énergie, des nanotechnologies, des biotechnologies et des systèmes de transport. Ce scénario est ensuite évalué selon ses effets territoriaux. Le processus de rattrapage des économies d'Europe centrale et orientale se poursuit, mais à une vitesse nettement inférieure à celle d'avant la crise économique. Il est aussi plus différencié parmi les pays concernés. En dépit de ce processus au niveau macro, les disparités régionales sont susceptibles d'augmenter au sein de l'UE. L'Europe à deux vitesses est accentuée, avec des fonctions économiques avancées qui se concentrent de plus en plus au sein des régions métropolitaines. De nouvelles activités manufacturières, bénéficiant d'importants progrès technologiques et de la croissance de la productivité qui leur est SS-LR évalue les impacts territoriaux de 3 scénarios d’évolution du territoire européen à partir de la mise en œuvre du modèle MASST. Ce dernier a été élaboré dans le but de prédire les futurs niveaux de revenu par habitant au niveau régional dans les 27 Etats membres, et donc également, les niveaux futurs des disparités territoriales, sous différentes hypothèses. L'objectif de l'exercice n'est pas de fournir des estimations précises des niveaux de PIB à venir dans une 8 liée, également se concentre dans des régions développées. Les régions les plus touchées par la crise et où les perspectives de développement ne sont pas faciles à identifier, sont principalement les industries manufacturières des régions à faible technologie avec un poids des industries de main-d'œuvre relativement élevé, à la fois à l'Ouest et à l'Est de l’Europe. Les autres régions touchées par la crise, et dont le redressement s'avère difficile, sont celles qui ont connu, jusqu'à la crise, un plein essor des activités dans le secteur du bâtiment et de la construction, en grande partie basé sur la spéculation dans le secteur de l'immobilier, comme par exemple en Espagne. Des difficultés durables peuvent également affecter les régions où la croissance économique avant la crise était largement fondée sur la spéculation financière et des services financiers connexes ou sur certaines niches fiscales, comme en Irlande et au Royaume-Uni. De nombreuses régions touristiques ont également été touchées par la crise, mais le tourisme est très volatil et la récupération de ces régions dépend du niveau général de l'économie européenne. Les régions où les facteurs démographiques peuvent agir comme une contrainte sur le marché du travail régional sont celles où la reprise économique est importante dans un contexte de rapide vieillissement de la population. Le second scénario dit pro-actif (« économie verte ») est fondé sur l'hypothèse que les décisions adoptées au niveau international visant à réduire le changement climatique sont efficacement utilisées pour générer une croissance économique importante dans toute l'Europe. La stratégie envisagée consiste à augmenter de manière significative les investissements technologiques qui produisent des gains de productivité, mais génèrent dans un premier temps une aggravation des taux de chômage. C’est seulement après une période de 5 à 7 ans, que l'emploi se développe à nouveau ; les niveaux de compétences et qualifications requises ayant été atteints. La transition des systèmes énergétiques liés au carbone vers un nouveau paradigme énergétique orienté vers des sources d'énergie renouvelables dépend des niveaux nécessaires d’investissements et des contraintes de rentabilité. L'émergence progressive d'une nouvelle croissance économique et la création d'importantes quantités de nouveaux emplois après quelques années pourraient cependant accroître la confiance dans la stratégie relative à l'«économie verte», de la part des entreprises et des ménages. Les impacts territoriaux du scénario pro-actif peuvent changer quelque peu avec le temps. Au cours de la première phase (5 à 7 ans), la croissance est concentrée sur les régions métropolitaines, en particulier dans Europe de l'Ouest, en raison des investissements importants dans les technologies avancées. Dans une deuxième étape, les activités de production liées à l'«économie verte» se diffusent vers les villes de deuxième et troisième niveau et aussi vers les régions de l'Europe centrale et orientale. Ce scénario induit des formes urbaines plus compactes afin de tirer parti de l'expansion des réseaux de transports publics. L'utilisation de voitures électriques est en hausse, mais les voitures hybrides apparaissent comme une option plus flexible, en dépit de la hausse du prix du carburant. L'expansion urbaine, tirée par le développement économique, reste cependant plus autonome et compact que dans le scénario de référence, le verdissement des villes et le développement des TIC limite la mobilité motorisée pour le travail et les loisirs. Enfin, le scénario dit défensif 9 suppose une lente reprise de la crise dans les économies occidentales et au Japon, résultant d'une faible réactivité à l'évolution du contexte et aussi de conditions moins favorables au niveau mondial. La demande mondiale reste modeste. L'Europe n'a pas inventé un nouveau paradigme technologique et ne parvient pas à moderniser de manière significative ses activités de production. La rentabilité des investissements dans le secteur de l’environnement est incertain. Des « taxes carbone » trop faibles et mal coordonnées n'ont pas d'impact significatif sur les systèmes énergétiques. Dans le scénario défensif, la situation économique difficile ne favorise pas le développement des constructions, de l'économie patrimoniale et touristique dans les zones rurales. Les régions les plus touchées sont celles qui ont des activités de fabrication fordiste et néo-fordiste. Les moyennes et les petites villes, dont l’économie dépend fortement des activités de fabrication, sont particulièrement touchées. Un nombre important de régions rurales est confronté à de graves problèmes de baisse de rendements de l'agriculture et de pertes d'emplois dans les petites industries. La non-émergence de l'« économie verte » entrave le développement des activités alternatives dans la production d'énergie renouvelable. Les investissements dans ce domaine restent dispersés et insuffisamment rentables. 5. Etudes de cas3 3 Pas d’études de cas dans TIPTAP. Les 9 études de cas de SGPTD sur les villes de Tampere, Lyon, Munich, Cork, Turin, Katowice, Timisoara, Barcelone, Leeds ne mobilisent pas le concept d’impact territorial. Pour ARTS, nous avons sélectionné la directive Seveso II de 1996 concernant la maîtrise des dangers liés aux accidents majeurs impliquant des substances dangereuses. Les mesures accompagnant la directive SEVESO II ont des effets sur l'économie régionale. L'emploi est affecté diversement. Dans le secteur industriel, on note un équilibre entre la perte d'emplois dans les industries dangereuses et la création de nouvelles fonctions en bout de chaîne technologique. Dans le secteur des services, des emplois nouveaux sont nécessaires pour faire face aux tâches administratives élargies. Les effets les plus directs de la directive portent sur l'environnement et la santé humaine en cas d'accident affectant des substances dangereuses. De meilleures mesures de protection ont des effets positifs sur la qualité des sols, de l'eau et de l'air, l'amélioration de la santé en général ainsi que la sécurité au travail. On en déduit que les interactions logiques de la directive sont susceptibles d'affecter de nombreux domaines (18 domaines sur 41). La plupart des effets peuvent être considérés comme positifs pour les régions d’implantations, seuls deux domaines sont négativement affectés : l'utilisation mixte des terres et l'étanchéité des sols. Les effets positifs les plus élevés se produisent sur la santé humaine ainsi que sur la coopération transnationale. Trois pays ont fait l’objet d’un test de la méthode proposée par EATIA : le RoyaumeUni, la Slovénie et le Portugal. Dans ces trois cas, plusieurs directives ont été prises en compte. Certaines sont déjà anciennes (ex. directive Habitat) mais ont été traitées comme si elles venaient d’être adoptées. À travers ces trois exemples, se sont moins les résultats des évaluations qui sont présentés que les limites et l’intérêt de la méthode proposée. Cette dernière est considérée comme simple et facile à mettre en œuvre par les participants. Cependant, la principale limite à la mise en œuvre de la méthode vient des difficultés de coopération entre départements ministériels d’une part, et du scepticisme des autorités 10 régionales et locales quant à la prise en compte, par les autorités nationales, des évaluations d’impacts locaux ou régionaux, d’autre part. Les études de cas présentés dans EULUPA, au nombre de quatre (région de l’Øresund – Danemark-Suède, Eurocité Basque, Chelmsko-Zamojski et Jeleniogorski – Pologne) sont l’occasion de mettre en relation certains choix avec leurs effets en termes de changement dans l’utilisation des sols. Ces études de cas font l’objet d’une typologie d’évolutions (4 types) transversale aux 4 cas : les facteurs favorisant l’étalement urbain résidentiel sont la proximité des routes et des réseaux ferroviaires, une bonne connexion aux villes centres, l’accès aux équipements sociaux. l’étalement des activités économiques et des infrastructures est essentiellement lié aux développements d’activités de tourisme et de loisirs. la reconversion de l’agriculture s’explique soit par des protections juridiques naturelles qui poussent les agriculteurs à adapter leurs productions ou par la proximité des grandes villes où l’agriculture se développe selon des critères de qualité et pour un marché local dynamique. Les changements internes peuvent également intervenir à travers le choix de productions plus profitables (céréales). Le développement de nouveaux espaces forestiers lié à la faible qualité des terres d’une part, et à des protections juridiques, d’autre part. partie française, la population est, en moyenne, plus âgée, mais continue de croître, bien que plus modestement que dans la partie catalane, principalement sous l'influence des migrations. Dans la partie italienne, un faible taux de fécondité et une forte proportion de personnes âgées induisent une évolution naturelle négative, compensée dans divers domaines, mais pas de manière uniforme, par d’importants mouvements migratoires. Le nombre de «personnes très âgées» augmente de manière significative, appelant à un fort développement des services de soins de santé. Le cas de la province de Barcelone est présenté selon les différents scénarios et à différents niveaux territoriaux selon leurs conséquences en matière d’emploi (cf. figure 9). La mission du programme ESPON-ORATE 2013 est d’encourager le développement de politiques en faveur de l’objectif de cohésion de l’Union européenne. Dans ce but, il fournit des donnéesscientifi ques et des analyses sur les structures territoriales européennes, leurs tendances, leursperspectives pour l’avenir, et sur les impacts que peuvent avoir les différentes politiques. Ces données permettent de comparer les régions et les villes et d’encourager ainsi la compréhension de la diversité territoriale européenne. CaDEC est un projet transnational en réseau qui vise à la capitalisation et à la dissémination des résultats et des activités ESPON. Il utilise les concepts mobilisés dans ESPON comme des clés de compréhension des projets. http://www.espon.eu Dans le rapport SS-LR la province de Barcelone et l’« arc latin » font l’objet d’une attention particulière. Pour ce dernier le scénario de référence montre que dans le cas catalan, le jeune âge de la population (soutenu par une croissance naturelle et un solde migratoire positif) favorise l'accroissement démographique et permet de limiter le processus de vieillissement. Dans la Contacts: Point de contact ESPON en France Date: 15 octobre 2012 11 6. Illustrations Figure 1 (TIPTAP) - L’exemple de la PAC : critères d’évaluation de l’impact territorial de la PAC 12 Figure 2 (TIPTAP) : L’impact territorial des évolutions (transferts du pilier 1 au pilier 2) de la PAC au titre de l’efficience territoriale 13 Figure 3 (ARTS) : Schéma du processus d’évaluation de la sensibilité d’une région face à une directive communautaire. 14 Figure 4 (EU-LUPA) – « Points chauds » des changements dans l’utilisation du sol (1990-2006) 15 Figure 5 (EU-LUPA) – Typologie des changements dans l’utilisation des sols (19902006) 16 Figure 6 (SS-LR) – Le modèle MASST Figure 7 (SS-LR) – Prévisions de croissance de l'emploi dans les différentes parties de la province de Barcelone Tendance de la période Prévisions de croissance annuelle 2010-2025 en % 2001-2007 Référence Pro-actif Défensif Barcelone 2.2 0.76 1.38 0.75 Villes de l'arc métropolitain 2.8 1.04 1.73 1 Région métropolitiane de Barcelone 2.4 0.89 1.55 0.87 Reste de la province 2.8 1 1.7 1.02 Total de la province 2.5 0.9 1.56 0.88
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