Parcours de lecture CORRIGE

Parcours de lecture
La mort du roi Tsongor
Groupe 1 : Conflit des origines
1. Cherchez les causes de la guerre de Troie et le nom de ses principaux acteurs dans L’Iliade
d’Homère. Pourquoi peut-on dire que le conflit de la mort du roi Tsongor s’en inspire ?
Tsongor reprend le schéma de la guerre de Troie : « On a une ville, on a un roi, on a une fille
et deux prétendants, et ensuite une guerre qui se déclenche. » .
2. De quels personnages pourrait-on rapprocher Kouame, Sango Kerim et Samilia ?
On peut rapprocher Samilia d’Hélène de Troie,
Sango Karim étant celui qu’elle aime, il peut être assimilé à Pâris, tandis que Ménélas trouve
certains échos dans le personnage de Kouame, prince des terres de sel qui tient sa légitimité
de Tsongor.
3. Dans la mythologie grecque, quel est le destin d’Antigone, Polynice et Eteocle, enfants du roi
légendaire Œdipe ? Pourquoi de nombreux récits mettent-ils en scène le combat à mort de frères
jumeaux ? Proposez trois hypothèses.
À la mort d’OEdipe, Antigone, Polynice et Étéocle subissent un destin lié à l’inceste originel
dont ils sont issus. Polynice et Étéocle devaient régner alternativement sur Thèbes. Étéocle
prend la première année, mais se refuse à laisser sa place à son terme. Une guerre sans merci
commence. Antigone souffre elle aussi de ses origines
et a dû errer avec son père jusqu’à sa mort. Les combats fratricides s’inscrivent aussi dans le
mythe biblique d’Abel et Caïn, fils d’Adam et Ève dans La Bible. Ces récits marquent
l’autodestruction et relèvent du tragique le plus fort si on le définit comme une violence fait
au cœur des alliances les plus marquées (la filiation, la
fratrie étant les plus fortes).
Groupe 2 : la guerre et ses raisons
1. Pour quelles raisons Kouame et Sango Kerim réclament-ils tous deux de se marier avec Samilia ?
Tous les deux ont des raisons différentes :
– Kouame a obtenu la main de Samilia par son
père Tsongor.
– Sango Kerim a le serment de Samilia enfant de
lui rester fidèle.
2. Dans le roman, pour quelles raisons et comment Tsongor a-t-il conquis autant de territoires ?
Tsongor est avant tout un guerrier sanguinaire. Il a conquis ses territoires en réponse au
mépris d’un père qui le déshérita.
3. La guerre qui s’abat sur les enfants du roi Tsongor était-elle évitable ? Pourquoi est-elle un
châtiment hérité de leur père ?
Le roi Tsongor a choisi de se donner la mort, et pour partie de l’obtenir aussi de son fidèle
Katabolonga, pensant que ce deuil retarderait l’affrontement des deux prétendants. Mais, en
réalité, le texte ne laisse pas de suspens : la
guerre est inévitable tant chacun est décidé et sûr de son bon droit. Comme les enfants
d’OEdipe, ceux de Tsongor paient les crimes paternels.
Groupe 3 : « Les sept visages du roi Tsongor »
1. Pour quelles raisons le roi Tsongor choisit-il de mourir au début du roman ?
En mourant, Tsongor pense éviter la guerre à sa famille. Mais il honore également dans ce
geste le serment qu’il a fait à Katabolonga qui peut disposer librement de sa vie.
2. Pourquoi le jeune Souba doit-il construire sept tombeaux en l’honneur de son père ? De quoi
chaque chacun de ces sept monuments est-il symbolique ?
Avant de mourir, Tsongor demande au dernier de ses fils, Souba, de lui construire sept
tombeaux (p. 43 de l’édition Le Livre de poche) qui rendront compte des différents visages
du personnage (p. 143) :
1. le premier dans la ville que Tsongor aimait, Saramine (p. 132), tombeau de « Tsongor le
glorieux »
2. un tombeau pour Tsongor le bâtisseur
3. une île cimetière pour Tsongor l’explorateur
4. un tombeau pour Tsongor le guerrier
5. un tombeau pour Tsongor le père (p. 144),
6. un tombeau maudit pour Tsongor le tueur (p. 168),
7. un lieu à l’échelle de son père : les montagnes (p. 206).
3. Relisez le dénouement du roman : en quoi la quête des sept tombeaux lance-t-elle Souba dans
un voyage initiatique ? Dans quelle mesure ce parcours permet-il à Tsongor de se racheter de ses
crimes antérieurs ?
Au terme de sa quête, Souba a mis au jour les différents visages de son père et a découvert
l’étendue du royaume. Selon les mots de l’oracle, il est devenu un vrai « Tsongor ». Cette
tâche menée par le fils est une marque de reconnaissance de tout ce qu’a fait le père, tant en
Bien qu’en Mal. D’une certaine façon, cela rachète
ses crimes.
4. Pourquoi le personnage de Katabolonga représente-t-il la mauvaise conscience du roi Tsongor ?
Katabolonga est la mémoire de Tsongor, le tueur et le guerrier. Il est le gardien d’un secret
qui scelle leur destin. Sa présence lui rappelle leur serment et son passé.
5. Pourquoi Samilia est-elle une héroïne tragique ?
Le personnage est partagé entre deux hommes, Sango Kerim et Kouame, mais aussi entre
deux pulsions contradictoires : obéir à son devoir et donc à son père, ou à son désir.
Elle résout ce dilemme en déclarant être « aux deux », c’est son destin tragique contre lequel
elle ne peut rien, comme une héroïne tragique. Mais cela ne satisfait personne et elle n’est
finalement qu’ « une femme de guerre ». Samilia est victime dans le sens où elle ne peut
choisir l’homme qu’elle aime. Mais elle est aussi coupable parce qu’elle s’est engagée sans
l’accord de son père auprès de Sango Kerim. Elle est donc partagée entre le sens du devoir et
le désir amoureux.
Groupe 4 : l’humaine condition
1. Les personnages du roi Tsongor sont-ils ou non responsables de leurs propres malheurs ?
Les personnages sont responsables dans la mesure où aucun ne fait de concession à ses
propres pulsions : ni les deux jeunes hommes, ni la jeune femme qui se dit appartenir aux
deux hommes, même si elle choisit de suivre Sango Kerim, « par fidélité ». Tsongor est
victime de son serment et d’une forme de destin qui le rattrape et
lui fait payer ses crimes. Katabolonga est lui aussi prisonnier d’un serment qu’il ne veut pas
honorer et que Tsongor l’oblige à respecter.
2. Etudiez le personnage de Katabolonga : pourquoi est-il à la fois épique et tragique ?
Katabolonga a la grandeur des anciens guerriers : il garde la mémoire de sa force et les
valeurs chevaleresques chevillées au corps. Mais son destin est lui aussi tragique : il doit se
rendre coupable du meurtre de son ami malgré lui.
3. En vous appuyant sur l’exemple de Tsongor, montrez que le roman met au jour les ambiguïtés
de l’homme, à la fois grand, mais aussi méprisable.
La grandeur épique seule peut être intéressante. Mais le roman n’est pas l’épopée, il n’a pas
pour vocation de chanter un peuple, une nation et d’exalter les exploits guerriers. Au
contraire, le roman permet d’entrer dans la psychologie d’un personnage, d’en sonder la
grandeur et la petitesse, d’en mettre au jour les contradictions.