Comment amener un arbre à maturité ? Pinus Mugo
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Comment amener un arbre à maturité ? Pinus Mugo
1 Comment amener un arbre à maturité ? Pinus Mugo 2 Textes et photos de François JEKER Dans la série d'articles consacrés à la maturation des arbres, nous allons cette fois étudier ensemble l'évolution d'un pin mugo pendant 4 ans. La particularité de cet arbre est qu'un an après sa première mise en forme, j'ai radicalement changé mon projet : il faut savoir en permanence se mettre en question. C'est la patiente observation de l'arbre et une série de dessins qui m'ont amené à prendre cette décision. 3 8 6 9 4 7 10 Voilà l'arbre au printemps 2002, avant la démonstration. Il a déjà passé 5 années en pot et a fait l'objet d'un travail de ramification. Il a deux défauts. La végétation est trop loin du nébari et la base, avec ses grosses branches mortes, est trop lourde. Voilà l'arbre après la démonstration au congrès européen de Trévarez. J'avais opté pour l'équilibre dynamique en positionnant la première branche à droite, du côté où penche le tronc. En 2003, l'arbre est métamorphosé : la première branche est maintenant à gauche et la végétation est plus étagée et plus compacte. La face a été légèrement changée. L'arbre est plus stable, mais plus puissant et plus élégant. Pendant la démonstration, j'ai effectué une première approche du travail de bois mort et une forte torsion du tronc grâce à des sangles à cliquets. Voilà l'arbre dans mon jardin,lors d'une chaude journée d'été en 2004. Il a déjà bénéficié de certaines retouches. 1 - La cime est plus haute et plus pointue. 2 - La structure intérieure de la cime est plus visible grâce aux petits espaces vides créés. 3 - La première branche a été allégée : elle est maintenant constituée de différentes masses de végétations de volumes différents et décalés en hauteur. 4 - La profondeur est meilleure grâce à la petite branche à la droite du tronc. Pourtant, plusieurs aspects de cet arbre me chagrinent encore : 6 - Il manque d'unité : les bois morts sont trop éloignés de la végétation, alors qu'ils devraient être étroitement imbriqués. Le première branche sera repositionnée pour venir cacher un peu le bois mort. 7 - Le rapport de la largeur de la base du tronc et de sa hauteur est de 1 à 2. C'est pas mal, mais l'arbre serait plus élégant si les premières branches étaient abaissées et si la cime était plus pointue, plus aérienne et transparente. 8 - La première branche gagnerait à se détacher plus distinctement du reste de la végétation : la branche qui est juste au dessus va être remontée pour mieux s'intégrer à la cime. 9 - Les bois morts se sont affinés avec les intempéries : de nouvelles craquelures, de nouvelles fissures ont apparu, la patine du temps commence à apparaître. Par contre, certaines parties exposées aux intempéries ont pourri et se sont complètement déstructurées. 10 - Le pot ne convient pas, sa couleur est bonne, mais sa forme est trop féminine. Ce Mugo a besoin d'un pot rectangulaire plus sobre et plus "macho". Pour l'instant, je ne vais pas le changer : la motte racinaire s'adapte parfaitement à ce pot, la vigueur de l'arbre en témoigne. Quand l'arbre aura une ramification plus fine, dans quelques années, il sera temps de lui trouver un pot plus digne. 1 Le bois mort a pris du "sabi" et du naturel. Des fissures nouvelles ont été créées par le dessèchement du bois (1). Elles montrent bien les cernes de la croissance concentrique. Les parties marquées par les flèches ont pourri et sont déstructurées. J'ai nettoyé le bois avec un nettoyeur à haute pression. Il faut manier ce type d'engin avec précaution, uniquement sur des surfaces larges, très accessibles. On peut obtenir le même résultat en grattant les parties pourries avec une pointe métallique. C'est plus long et c'est préférable pour des petites surfaces, surtout s'il y a de la végétation à proximité. Le bois a été assaini avec des petites fraises "DREMEL", puis nettoyé avec une brosse métallique en laiton. Quelques mois après le traitement au liquide à jin, on peut mieux juger du résultat. Avec le temps, le bois va continuer à se dessécher, à se fissurer, à se patiner. Il faudra simplement, tous les deux ou trois ans, le rebrosser délicatement et le traiter à nouveau avec le liquide à jin. Ce jin a mieux vieilli que la base. Il n'y a pas de pourriture et de belles craquelures perpendiculaires aux fissures de croissance apicales apparaissent (voir flèche). Un petit coup de brosse suffit pour cette partie. Certaines fissures ont été renforcées et creusées plus profondément. Le jin a pris un joli coup de vieux. En automne 2006, j'ai désaiguillé l'arbre, je l'ai complètement religaturé et placé un solide hauban pour ramener la végétation plus bas. Les corrections prévues ont toutes été effectuées. Le travail des prochaines années va être d'affiner la ramification qui est encore sommaire, puis de rempoter l'arbre dans un pot adapté. 1 Pour éviter de blesser la branche, le fil de hauban est glissé dans un tuyau en plastique, puis enroulé deux fois autour de la branche. Le désaiguillage expose les petits bourgeons au soleil. Ils vont prendre de la vigueur et dans un an, je vais couper le bourgeon terminal (1) pour leur donner une force supplémentaire. Attention, ne désaiguillez que les arbres en parfaite santé.
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