etude de productivite 2005 proudfoot consulting
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ETUDE DE PRODUCTIVITE 2005 PROUDFOOT CONSULTING SOMMAIRE Préface 3 Introduction 7 Vue d’ensemble 10 Section 1 : Planification et contrôle par le management 14 Section 2 : Supervision 21 Section 3 : Efficacité des ressources humaines 24 Section 4 : Externalisation, délocalisation et productivité 27 Section 5 : Efficacité des forces de vente 34 Annexe 38 2 Préface L’amélioration de la productivité du travail constitue sur la durée la principale source de croissance du PIB réel par habitant. C’est le cas dans pratiquement tous les pays de l’OCDE, puisque la quantité de travail par personne n’évolue que lentement, à moins d’une transformation radicale de la pyramide des âges ou d’un bouleversement dans les relations entre partenaires sociaux ou dans la politique sociale1. Ces gains de productivité résultent en partie de l’investissement dans les biens d’équipement, mais, en moyenne, ils progressent davantage lorsque la population active est plus qualifiée et mieux employée. Cependant, il faut pour cela réorganiser les pratiques de travail et optimiser l’utilisation du temps de la direction. On observe un écart entre les niveaux de productivité dans les pays de l’Europe des 15, d’une part, et les États-Unis, d’autre part. Mesurée par la production par heure de travail, cette différence ressort à 8 %, comme l’indique le tableau 2. Pourtant, les Quinze disposent de presque autant de biens d’équipement par travailleur que les États-Unis. Toutefois, ces derniers utilisent leur capital et leur main-d’œuvre de manière plus efficiente et affichent une productivité totale des facteurs environ 12 % supérieure à celle de l’Europe des 152. On peut en conclure qu’une utilisation judicieuse des facteurs de production compte autant que l’investissement pour la productivité. Les chefs d’entreprise ne semblent pas en avoir bien pris conscience. Selon l’enquête effectuée par Proudfoot auprès des dirigeants, exposée ici, 55 % d’entre eux estiment que les investissements sont essentiels aux gains de productivité, et ils ne sont que 32 % à penser le contraire. Cette tendance à exagérer l’importance des nouveaux projets, au lieu de privilégier une optimisation de l’usage des ressources existantes, se traduit également par l’optimisme démesuré quant aux économies et aux gains de productivité attendus des délocalisations qu’ont révélé mes propres travaux pour ce rapport. En 2004, les États-Unis enregistraient sur l’Europe des 15 une avance de 28 % en termes de PIB réel par habitant. Or, la productivité de la main-d’œuvre ne compte que pour moins d’un tiers dans ce différentiel. Le tableau 2 montre que le reste provient des disparités dans le temps de travail et le taux d’activité, qui représentent ensemble 20 % de la différence dans le revenu par habitant. Cet écart au niveau du temps de travail persiste depuis un certain temps (tableau 3) : il s’est amorcé au milieu des années 60 et résulte essentiellement de la durée plus longue des congés payés en Europe. Le temps de travail plus réduit est fortement corrélé au poids des négociations collectives et s’explique souvent par la volonté de partager le travail en période de turbulences macro-économiques. Reste à savoir combien de temps ce genre de pratique restrictive peut persister à l’heure de la mondialisation galopante. Selon les recherches effectuées par le Fonds monétaire international, si les marchés européens étaient aussi ouverts à la concurrence que ceux des États-Unis, 1 2 Comme l’illustre le cas de l’Espagne, où la réforme du marché du travail a significativement fait reculer le chômage. La productivité totale des facteurs (PTF) tient compte de l’utilisation de tous les facteurs de production, et pas uniquement du travail. 3 l’intensification de la pression à laquelle les entreprises et leurs salariés se trouveraient confrontés comblerait environ la moitié de cet écart de revenu par habitant (Bayoumi et al., 2004). En d’autres termes, les Européens ont plus de chances de rattraper leur retard par rapport aux États-Unis si on leur mène la vie dure. Les études de Proudfoot révèlent que, dans tous les pays, une grande partie du temps de travail est gaspillée, malgré certaines améliorations, puisque l’on est passé d’un gaspillage de 43 % en 2001 à 37 % en 2004. Ce gaspillage demeure essentiellement imputable à une supervision inappropriée du travail et à une planification et un contrôle insuffisants, y compris aux lacunes surprenantes dans l’organisation des réunions observées dans ce rapport. Le traitement de ces problèmes apparemment banals reste encore trop souvent considéré comme secondaire par rapport aux investissements dans des nouveaux équipements et installations. Une partie de cette réticence à privilégier une saine gestion est certainement due au fait que le management considère ces tâches comme délicates et peu valorisantes. Lorsqu’on impose un contrôle efficace, on court le risque d’essuyer des protestations et des réclamations, ce qui n’est probablement pas le cas lorsqu’on s’abstient de remédier à la dérive de l’organisation. L’effet spectaculaire que cette asymétrie peut entraîner sur la productivité a été illustré par l’attitude adoptée par la police de Los Angeles après la procédure musclée engagée suite à la bavure dont a été victime Rodney King3 : les policiers évitent autant que possible de sortir de leur véhicule pour ne pas s’attirer d’ennuis. Une intensification de la pression par les concurrents constitue un antidote efficace à une telle attitude de la part du management. Cette étude montre que le gaspillage du temps de travail est universel. Dans tous les pays où son coût peut être quantifié, il atteint au moins 4 % du PIB, et peut grimper jusqu’à plus de 10 %. Y remédier permettrait de se rapprocher de la situation optimale, à savoir travailler un nombre d’heures raisonnable sans passer à côté d’une part trop importante du revenu. Les travaux de Proudfoot y contribuent de manière décisive en sensibilisant les dirigeants à cette possibilité. Il ne tient maintenant qu’à ces derniers de la saisir. Nicholas Crafts, professeur d’histoire de l’économie, London School of Economics, 30 août 2005 Références bibliographiques Bayoumi, Tamim, Laxton, Douglas et Pesenti, Paolo (2004), "Benefits and Spillovers of Greater Competition in Europe: a Macroeconomic Assessment", National Bureau of Economic Research Working Paper No. 10416 Crafts, Nicholas (2005), Is Offshoring the Best Route to Raising Productivity? London School of Economics Groningen Growth and Development Centre (2005), Total Economy Database Prendergast, Candice (2003), "The Response of the Los Angeles Police Department to Increased Oversight," in HM Treasury, Public Services Productivity The Conference Board (2005), Performance 2004: Performance, Employment and Income in the World's Economies 3 Rodney King a été sauvagement agressé lors d’une lamentable interpellation. Après la révision de la procédure de plainte, en janvier 1998, on a observé que la productivité des officiers de la police de Los Angeles, mesurée entre autres en termes d’arrestations, avait été réduite de moitié. Il semblerait que les policiers aient choisi de fermer les yeux sur les cas susceptibles de déboucher sur des réclamations (Prendergast, 2003). 4 Tableau 1. Sources de la croissance du PIB réel par habitant, 1995-2004 (% par an) Taux de croissance de la productivité du travail 2,2 2,3 2,1 1,8 2,7 1,6 −0,2 2,0 2,5 Australie Autriche France Allemagne Hongrie Portugal Espagne Royaume-Uni États-Unis Taux de croissance du temps de travail effectif/personne 0,4 −0,3 −0,3 −0,6 1,4 0,4 3,4 0,5 −0,2 Taux de croissance du PIB par habitant 2,6 2,0 1,8 1,2 4,1 2,0 3,2 2,5 2,3 Sources : The Conference Board (2005) ; Growth and Development Centre de l’université de Groningue (2005). Tableau 2. Productivité, travail et PIB/habitant : Écarts par rapport aux États-Unis en 2004 (%) Productivité UE 15 OCDE − 8 −31 Temps de travail −13 − 3 Australie Autriche France Allemagne Hongrie Portugal Espagne Royaume-Uni −19 −2 +16 − 3 −49 −48 −27 −11 − 3 −17 −27 −20 − 1 − 3 − 1 −10 Taux d’activité PIB/habitant − 7 − 7 −28 −41 + 1 −3 −14 − 7 − 9 + 1 − 8 − 1 −21 −22 −25 −30 −59 −50 −36 −22 Notes UE 15 désigne les pays membres de l’Union européenne avant l’élargissement du 1er mai 2004. Colonne (4) = Colonne (1) + Colonne (2) + Colonne (3). La « productivité » correspond au PIB réel par heure travaillée, le « temps de travail » désigne l’effet des différences dans le nombre d’heures de travail annuel, et le « taux d’activité » désigne l’effet des différences dans le ratio de l’emploi sur la population. Ces facteurs tiennent compte de l’écart de productivité pour le calcul de ce qui est ajouté ou retranché de l’écart de PIB par habitant. Le PIB est mesuré en dollars, en parité de pouvoir d’achat de 2002. Source : The Conference Board (2005). 5 Tableau 3. Nombre d’heures travaillées par an/nombre de travailleurs Australie Autriche France Allemagne Hongrie Portugal Espagne Royaume-Uni États-Unis 1950 2 023 2 100 2 045 2 372 1960 1 945 2 073 2 025 2 163 2 344 2 052 2 112 2 008 2 199 2 031 2 134 2 033 1973 1 837 1 889 1 849 1 870 1 930b 2 024 2 124 1 919 1 942 1989 1 810 1 687 1 566 1 589 1 746 1 891 1 822 1 715 1 858 2004 1 758 1 498 1 439 1 443 1 806 1 718 1 798 1 621 1 819 Notes a) Allemagne désigne l’Allemagne de l’Ouest, sauf pour 2004. b) Pour la Hongrie, les données commencent en 1980 et non 1973. Source : Growth and Development Centre de l’université de Groningue (2005). 6 Introduction Les études à grande échelle sur l’efficience de la productivité, c’est-à-dire, dans le langage courant, l’efficacité des entreprises, sont étonnamment rares, ce qui est surprenant pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’avantage concurrentiel étant de plus en plus difficile à trouver dans la plupart des secteurs, l’amélioration continue des opérations est un moyen de conserver une longueur d’avance. De plus, la génération actuelle de dirigeants bardés de diplômes a été formée à la stratégie, à l’analyse et à la planification. Enfin, et c’est peut-être là le facteur le plus important, nul n’ignore la relation entre les performances financières des entreprises et le dynamisme macro-économique d’un pays. C’est essentiellement pour ces raisons que les pouvoirs publics, les chercheurs et les milieux d’affaires doivent consacrer davantage de temps et d’énergie à étudier l’efficacité organisationnelle et à comprendre les freins à l’amélioration des résultats. La qualité du management fait partie intégrante de l’efficacité organisationnelle. Les méthodes employées pour mesurer, planifier et contrôler la main-d’œuvre revêtent une importance fondamentale. Une étude récente du secteur manufacturier de quatre pays4, menée par McKinsey et la London School of Economics, étaye une hypothèse qui peut paraître évidente à certains : mieux les entreprises sont gérées, plus elles sont productives, plus elles vendent et, in fine, plus elles engrangent de bénéfices. Partant de là, nous cherchons à explorer et à quantifier les paramètres susceptibles d’améliorer la gestion. La présente étude se différencie légèrement des précédentes car elle se concentre davantage sur deux freins identifiés comme essentiels dans nos études antérieures : « planification et contrôle insuffisants » et « supervision inappropriée ». Dans une section distincte, nous examinons le rôle du phénomène de délocalisation dans l’amélioration de la productivité. Enfin, étant donné que la productivité des forces de vente est fondamentale pour le chiffre d’affaires, aspect essentiel de l’activité, nous y consacrons également un volet séparé. Nous espérons que cette étude sera utile à tous ceux qui s’intéressent à l’efficacité organisationnelle, en particulier les chefs d’entreprise et les hommes d’affaires, mais également tous ceux qui président aux décisions de réglementation liées à l’organisation du travail. Nos constatations découlent de 2 614 études détaillées menées lors d’une centaine de projets dans des moyennes et grandes entreprises opérant dans treize secteurs d’activité et présentes dans douze pays : Australie, France, Allemagne, Afrique du Sud, Espagne, Royaume-Uni, États-Unis, Hongrie, Autriche, Portugal, Chine et Indonésie. Nos consultants ont passé plus de 10 600 heures à observer personnel d’encadrement et subordonnés, et à noter leurs observations. Pour parachever ce travail, nous avons également interrogé des dirigeants sur la productivité dans leur entreprise, les ressources humaines, les systèmes de gestion 4 Management Practices Across Firms and Nations, Centre for Economic Performance, London School of Economics, juin 2005. 7 et ce qu’ils perçoivent comme des freins à la productivité. Ce sondage a été réalisé par EMS, un cabinet international, auprès de 816 cadres dirigeants dans onze pays5. Ces chiffres nous permettent de confronter nos constats sur le terrain à la perception des chefs d’entreprise. Toutes les entreprises étudiées reconnaissent qu’il est possible d’améliorer leur performance, mais on aurait tort de supposer qu’elles sont toutes en perte de vitesse. Devenir une moyenne ou une grande entreprise exige en effet un minimum de talent managérial. Une large proportion de celles que nous avons observées sont déjà considérées comme faisant partie des meilleures au monde. Nous pensons que nos travaux, vu leur ampleur et leur niveau de détail, donnent une bonne indication des questions managériales et opérationnelles qui se posent au secteur commercial en général. Néanmoins, nous laissons au lecteur le soin de se forger sa propre opinion. L’importance de la productivité Pour les économistes, la productivité du travail constitue le principal indicateur de la santé économique. En effet, sur le long terme, la croissance des salaires réels doit suivre celle de la productivité du travail. Si les salaires progressent plus rapidement, les prix devront augmenter pour ramener les salaires réels à leur juste niveau. Le bien-être matériel doit, bien entendu, être le fruit du travail, et ce, que nos dépenses soient financées sur notre salaire actuel, en puisant dans l’épargne accumulée grâce à nos salaires antérieurs, ou par des emprunts en fonction d’anticipations (peut-être exagérément optimistes) de nos revenus à venir. Ainsi, malgré l’attention que l’on leur porte habituellement, les autres indicateurs « immédiats » du bien-être économique (comme l’inflation, le chômage ou la Bourse) s’avèrent largement secondaires sur la durée. La productivité de la main-d’œuvre doit être au cœur du débat. Selon la Banque centrale européenne, cette dernière « représente le facteur le plus susceptible d’avoir, sur le long terme, une influence sur l’amélioration du potentiel de production des entreprises et du niveau de vie d’un pays ». Professeur John Van Reenen Directeur du Centre for Economic Performance London School of Economics 5 Il s’agit de l’une des études les plus vastes et les plus récentes sur ce thème. La taille de son échantillon (816) est très robuste pour cette population. Pour la plupart des pays, les données se fondent sur 100 réponses. Les statisticiens ont coutume de dire que les échantillons supérieurs à 50 sont suffisants pour mener une analyse statistique. 8 Le rôle de Proudfoot Consulting Depuis plus de 55 ans, Proudfoot Consulting est spécialisé dans l’amélioration des performances opérationnelles. Nous couvrons tous les secteurs d’activité et sommes présents dans toutes les économies développées. Notre objectif n’est pas de donner aux chefs d’entreprise des conseils sur la stratégie ou la technologie, mais de les aider à définir et installer des systèmes de travail pragmatiques et efficaces permettant un relèvement rapide des performances. Au cours d’une analyse type des secteurs d’activité (business review), nous étudions la plupart ou toutes les fonctions suivantes : 1. 2. 3. 4. 5. Administration : ressources humaines, finance, comptabilité, informatique, services juridiques, achats Production indirecte : entretien et maintenance, planification de la production, R&D, contrôle qualité, gestion des installations Entreposage : expéditions, gestion des matières premières, gestion de la flotte, transport inter-entreprises Production : sites de fabrication directe Vente : commerciaux itinérants et sédentaires Pour chacune de ces fonctions, nous observons les aspects suivants et en dressons le bilan : • • • • • • • • • Efficience des ressources humaines Efficience des équipements Comportement et mise à niveau des ressources humaines Stocks Systèmes de gestion, y compris efficacité des réunions Efficacité des ventes Efficacité des achats Analyse et réingénierie des processus Recherche et développement/optimisation des délais de commercialisation Stratégie Personnel Exploitation Informatique 9 Vue d’ensemble Voici un résumé des principales constatations et conclusions de notre étude, classées dans l’ordre des sections du rapport. Pour des informations plus détaillées et pour prendre connaissance des graphiques et diagrammes y afférents, veuillez vous reporter à la page correspondante. Planification et contrôle par le management Les processus de gestion et les systèmes de contrôle du travail à la fois adaptés et universellement employés sont rares. Il ressort de nos études clients que plus de la moitié des systèmes utilisés ne sont pas pertinents, et que près d’un tiers de ceux qui le sont ont tout de même besoin d’améliorations. D’après notre sondage, la plupart des chefs d’entreprise ne sont pas convaincus de la nécessité de s’intéresser aux systèmes existants, même si les dirigeants français et allemands interrogés sont plus critiques. Dans l’ensemble, les chefs d’entreprise ne font pas le rapprochement entre ces systèmes et les causes d’inefficience. Efficience des réunions Sur les 150 réunions examinées dans une cinquantaine d’entreprises, près de la moitié ne disposent d’aucun ordre du jour établi dans les délais. Et, lorsqu’il y en a un, il ne correspond pas à l’objet de la réunion. Dans moins d’un tiers (27 %) des cas, les participants sont préparés et un procès-verbal élaboré. Seuls 12 % débouchent sur un ensemble clair de mesures à mettre en œuvre. Dans pas moins de 73 % des cas, nous nous sommes aperçus que les suites données à la réunion ne sont pas clairement annoncées, qu’aucun échéancier n’est fixé et qu’aucun processus de suivi des résultats ou de demande de compte-rendu ne sont prévus. Freins à la productivité Sur les six freins à l’amélioration de la productivité, trois cèdent du terrain par rapport à l’année dernière, en particulier « la communication inefficace » et « les problèmes liés à l’informatique ». En revanche, les deux obstacles les plus fréquemment cités subsistent. Le principal obstacle, « la planification et le contrôle insuffisants », n’a jamais été autant mentionné. Le deuxième est « la supervision inappropriée ». Le sondage révèle que les chefs d’entreprise considèrent ce frein comme important, mais nos études clients montrent qu’ils sont nombreux à ne pas savoir comment y remédier. Les superviseurs surestiment le temps consacré à des tâches positives, et sous-estiment celui passé à des activités néfastes pour la productivité. Nous avons observé que très peu de superviseurs s’attelaient de manière régulière à des tâches correspondant à leur rôle. Les dirigeants classent l’aspect « études et formation des salariés en place » dans les principaux problèmes relatifs aux ressources humaines, mais nos études clients indiquent que nombre d’entre eux n’ont pas réussi à le traiter efficacement en tenant compte du rôle crucial de la supervision de terrain. 10 Temps improductif Dans les entreprises étudiées, le nombre de jours improductifs ou « perdus » est passé en moyenne de 85 à 84 par an. Le reflux se poursuit depuis le point culminant de 97 atteint en 2001, mais ne peut raisonnablement être considéré comme une bonne nouvelle pour la direction, car la marge d’amélioration reste considérable. Coût du travail perdu Nous avons calculé le coût du travail perdu dans le secteur privé pour cinq pays de l’OCDE. L’annexe donne de plus amples détails sur ces calculs. En 2005 nous avons observé que le temps de travail perdu était de 37 %. Cependant, nous pensons que la productivité optimale est de 85 %. Ainsi, le coût de travail perdu est basé sur la productivité optimale de 85 % du temps de travail. Coût du travail perdu par pays Australie Autriche France Allemagne Hongrie Portugal Espagne Royaume-Uni États-Unis Coût (milliard s de $) 60,171 25,990 121,259 266,105 8,350 9,776 84,021 266,61 1 494,72 En % du PIB 9,4 8,9 5,9 9,7 8,4 5,8 8,1 12,55 12,76 L’opinion des chefs d’entreprise sur la productivité Plus de la moitié des dirigeants interrogés déclarent que, sur les douze derniers mois, la productivité a progressé de 10 % ou moins dans leur entreprise. Et ils ne prévoient guère d’amélioration : 84 % d’entre eux affirment qu’une hausse substantielle du temps de travail productif dans leur entreprise ne relèverait l’efficience que de 1 à 25 %. Ils ont également des idées très variables sur le coût estimé de cette progression : les réponses s’échelonnent entre 6 et 26 millions de dollars. Quelque 82 % tablent sur un retour sur investissement compris entre 1 et 25 %. La plupart des personnes interrogées (71 %) pensent qu’il faudra deux ans pour y parvenir. La grande majorité est convaincue que des investissements sont nécessaires pour accroître l’efficience. 11 L’opinion des chefs d’entreprise sur l’externalisation et la délocalisation Plus des trois quarts des dirigeants interrogés déclarent n’avoir délocalisé aucune fonction, et quasiment aucun ne pratique à la fois l’externalisation et la délocalisation (voir définitions dans le corps du texte). De plus, un nombre significatif d’entre eux (37 %) n’ont toujours rien externalisé. Ils sont parfaitement conscients des avantages que présente l’externalisation en termes de coûts, et en attendent beaucoup. La plupart déclarent tabler sur une baisse des coûts de 50 à 75 %. Mais 17 % ne comptent sur aucune économie. Dans l’ensemble, la plupart savent parfaitement qu’il est possible de rendre leurs opérations moins coûteuses. Les activités les plus souvent externalisées sont les fonctions de support informatique, la logistique et la paye. Parmi les entreprises qui pratiquent l’externalisation, seules 42 % déclarent avoir atteint les réductions de coûts escomptées, soit beaucoup moins que les 60 % rapportés l’an dernier. Davantage d’entreprises (52 %) affirment que leur expérience de l’externalisation n’a pas été à la hauteur de leurs attentes, mais nous n’avons pas observé de cas d’entreprises réintégrant des fonctions en interne après une expérience décevante. La délocalisation constitue-t-elle la meilleure façon d’accroître la productivité ? La délocalisation peut se révéler rentable, à condition de déplacer et/ou délocaliser les bonnes fonctions au bon endroit. Les économies peuvent être considérables, même si elles n’atteignent pas ce que beaucoup semblent imaginer : il est raisonnable de tabler sur 30 à 40 % d’économies, essentiellement grâce à la baisse des coûts de main-d’œuvre. Nous pensons que, s’ils sont bien conçus, les projets de délocalisation doivent normalement augmenter la productivité de la main-d’œuvre, mais on ne sait pas encore si ce résultat se vérifie toujours dans la pratique. La délocalisation peut être mutuellement bénéfique aux échanges internationaux, car elle relève le niveau de revenu dans le pays d’accueil et dans le pays d’origine, à condition toutefois que le marché du travail y fonctionne bien : les travailleurs licenciés doivent être redéployés de manière rapide et efficace. Si le Royaume-Uni et les États-Unis sont favorablement positionnés pour tirer parti de la délocalisation, la France et l’Allemagne ne le sont pas. La délocalisation des services commerciaux ne constitue certainement pas la panacée pour une entreprise. La marge d’amélioration de la productivité de la maind’œuvre est relativement limitée et la réussite n’est nullement assurée. Il reste important que les dirigeants se concentrent sur les fonctions fondamentales du management plutôt que de se laisser séduire par la nouveauté que représente la délocalisation ou l’externalisation. 12 Efficacité des forces de vente L’an passé, nous avons constaté que, dans les entreprises clientes, les commerciaux consacrent effectivement très peu de temps – à peine 20 % – à la vente (ou à la prospection). Cette année, nous sommes en mesure de faire état d’une amélioration nominale de 1 % seulement de ce chiffre. Notre enquête montre que les chefs d’entreprise sont bien conscients de ce problème, même s’il est intéressant de noter qu’aucun d’entre eux n’a classé ses forces de vente dans la catégorie « très médiocres ». Un commercial consacre toujours l’essentiel de sa journée de travail à des tâches administratives et sous-estime le temps qu’elles prennent. Le temps de travail improductif des commerciaux est en effet de 17 %, alors que ces derniers ont l’impression qu’il représente à peine 4 %. En fait, ils pensent consacrer à cette activité près de 50 % plus de temps que ce n’est le cas en réalité. Les qualités essentielles des commerciaux présentent un grand potentiel d’amélioration. Plus de 60 % d’entre eux affichent des scores médiocres ou qui peuvent s’améliorer pour ce qui est de la « construction » et de la « sécurisation » des contacts commerciaux. Moins d’un quart des commerciaux ont été jugés compétents sur deux autres aspects généralement considérés comme essentiels et quelque 45 % ont besoin de se perfectionner. 13 Planification et contrôle par le management Les précédentes études sur la productivité élaborées par Proudfoot identifiaient et classaient par ordre d’importance six freins à l’efficacité des entreprises. Cette année encore, ces entraves restent très répandues, même si leur poids relatif a quelque peu évolué (graphique 1). Nos statistiques indiquent que quatre d’entre elles reculent ou stagnent, alors que les deux plus fréquentes se renforcent. Parmi ces deux obstacles prédominants, « la planification et le contrôle insuffisants » se rencontrent plus souvent qu’auparavant. Les chefs d’entreprise jugent ce frein important (tableau 1), mais l’expérience acquise au cours des études clients nous porte à croire qu’on ne cherche pas toujours résolument des remèdes, comme nous le montrerons plus loin. Examinons tout d’abord le contexte. Comment fonctionne un système de gestion opérationnel ? Le diagramme ci-dessous illustre le rôle fondamental d’un concept générique, le système de gestion opérationnel (Management Operating System ou MOS) dans l’efficacité de la planification et du contrôle par le management. Un système peut être défini comme un processus structuré, un ensemble d’éléments reliés, de faits organisés. Un MOS efficace est un outil autonome qui organise et établit des liens logiques entre des faits, afin qu’un cadre puisse prendre des décisions rapidement. Il définit différents points de contrôle de l’activité, qui permettent d’identifier et de mesurer les performances par rapport à des indicateurs critiques et de remédier aux écarts. Un MOS bien conçu comporte toujours six éléments grâce auxquels l’encadrement peut : 1) anticiper judicieusement le travail à accomplir ; 2) planifier et programmer les opérations ; 3) assigner les tâches à mener à bien ; 4) contrôler les processus et en assurer le suivi ; 5) mesurer les résultats ; 6) rendre compte de l’efficacité. Ces éléments forment une approche systématique de la résolution de problèmes et sont tous en relation les uns avec les autres. Si l’un d’eux manque d’efficacité (données imprécises ou documentation inadéquate), l’ensemble du système en pâtira. Si l’un des liens se défait, la chaîne sera rompue. Dans certaines entreprises, le processus de gestion n’a pas été fixé par écrit et n’est pas bien compris. Les opérations se déroulent de manière chaotique et sans cohérence. Dans d’autres, si un dispositif existe, il n’est pas non plus bien compris, ni couramment appliqué ou a besoin d’être amélioré. Nous rencontrons très rarement des systèmes appropriés et généralisés à l’ensemble de l’organisation. Les MOS utilisés diffèrent d’une entreprise à l’autre. Ils servent néanmoins tous à prévoir, planifier, assigner les tâches, rendre compte de la charge de travail et mesurer les résultats. 14 Méthodologie Partant d’une base de connaissances constituée sur plusieurs décennies, nous avons élaboré un cadre MOS « idéal » en fonction de la catégorie et de la taille des entreprises que nous analysons. Les entretiens menés avec les dirigeants et les observations de ces derniers permettent de comprendre le MOS en place chez nos clients, d’évaluer son efficacité et son déploiement, ainsi que de le comparer in fine à notre modèle. Nos constats Nous avons constaté que la moitié des systèmes utilisés ne remplissaient pas la fonction à laquelle ils étaient destinés, et qu’il fallait améliorer près d’un tiers de ceux qui convenaient (graphique 2). Étant donné son rôle crucial et sa capacité à influer sur la productivité, un MOS bien pensé et efficace représente le changement le plus important que les entreprises puissent mettre en œuvre pour améliorer les performances de leurs ressources humaines. Cependant, la plupart des chefs d’entreprise que nous avons interrogés n’estiment pas que leur système actuel ait besoin d’être revu. À cet égard, il est intéressant de comparer le tableau 1 au tableau 2. Les dirigeants ne semblent pas faire la relation entre ce qu’ils pensent être les causes de l’inefficience et leur MOS. Les Français et les Allemands (graphique 3) se montrent plus critiques vis-à-vis de leur système que les autres. D’après les réponses sectorielles, les transports occupent une place à part (graphique 4) : les chefs d’entreprise de ce secteur qui nous ont répondu sont près de deux fois plus nombreux que dans toute autre branche à considérer leur MOS « moyen ». Cette année, nous observons un recul de deux des six principaux freins à la productivité identifiés précédemment par Proudfoot Consulting. La « communication inefficace », troisième entrave la plus fréquemment observée en 2004 (9 %), a reflué à 4 %. Les « problèmes liés à l’informatique », dont l’importance ne cesse de diminuer depuis 2002, ne représentent plus que 1 % des obstacles à la productivité. Le frein constitué par une « main-d’œuvre ne disposant pas des qualifications requises » oscille autour de 8 % sur la période 2002-2004, et stagne cette année. Enfin, le « manque de motivation » a augmenté d’un point, à 9 %. Exemples de carences du système de gestion Quelques exemples de problèmes que nous avons observés : absence, médiocrité ou inadéquation des procédures de mesure ; objectifs trop ou pas assez ambitieux ou fixés par rapport aux entreprises comparables plutôt qu’en valeur « absolue » ; problèmes négligés ou non anticipés ; reporting inapproprié ; absence d’indicateurs de performance critiques ou mesure médiocre des performances ; planification d’après une perspective existante (et qui présente souvent des failles) et non d’après une perspective optimale potentielle ; acceptation d’un degré de défaillance comme faisant partie de la routine et intégration de cet élément dans les prévisions. 15 Efficience des réunions Pour analyser le mode de gestion des entreprises, nous devons bien sûr observer les réunions. Dans la plupart des organisations, celles-ci sont jugées indispensables et constituent l’un des piliers d’un management efficace. Dans certaines entreprises, nous constatons des symptômes de réunionite, c’est-à-dire une tendance à convoquer une réunion pour un oui et pour un non, sans que quiconque ne s’interroge sur son bien-fondé. Dans d’autres, les réunions n’ont lieu que lorsqu’elles sont nécessaires, elles sont minutées et leurs objectifs clairement fixés. D’après ce que nous en savons, c’est l’exception plutôt que la règle. Il est acquis que les gens doivent se rencontrer de temps à autre pour discuter des progrès accomplis, définir les prochaines étapes et répartir les tâches, peut-être davantage aujourd’hui, car les groupes de travail constitués avec les moyens offerts par les technologies de l’information sont géographiquement plus éloignés les uns des autres. Les réunions bien planifiées et bien conduites peuvent favoriser l’efficience. Mal gérées, elles font perdre du temps, sèment la confusion et entravent la réalisation des objectifs. Une mauvaise préparation a naturellement des effets négatifs sur les points examinés et des conséquences néfastes. Qui n’a jamais assisté à une réunion dont l’ordre du jour était flou, ce qui laissait planer un doute sur son but initial ? Méthodologie Nous avons observé plus de 150 réunions dans cinquante entreprises. Afin de déterminer les paramètres de l’efficacité, nous avons défini neuf catégories, ainsi que trois moments : avant, pendant et après une réunion. Nos constats Avant Quasiment la moitié des réunions que nous avons examinées n’avaient pas d’ordre du jour établi à temps pour que les participants puissent en prendre connaissance et envisager d’apporter leur contribution, ou, s’il y en avait un, il ne correspondait pas à la finalité de la réunion. Nous avons noté des possibilités d’amélioration pour environ les trois quarts des réunions (73 %). Dans près de la moitié des cas (49 %), en raison d’une mauvaise communication, les gens ne se rendaient pas au bon endroit ou n’arrivaient pas à la bonne heure ou des personnes importantes n’étaient pas conviées à assister à la réunion. Avant la réunion Bon/ Approprié Moyen/À améliorer Médiocre/ Inapproprié Ordre du jour préétabli Information claire (lieu, heure, etc.) 27 % 51 % 27 % 27 % 46 % 22 % 16 Pendant Le déroulement de la réunion dépend naturellement de l’efficience de l’étape précédente. On constate qu’il n’est pas si fréquent de réunir les bonnes personnes au bon endroit et au bon moment pour qu’elles discutent de ce qui est nécessaire. Pour moins d’un tiers des réunions que nous avons observées (27 %), les participants étaient préparés et un compte rendu a été établi. Et à peine 12 % des réunions ont débouché sur un ensemble de nouvelles mesures clairement définies. Pendant la réunion Ponctualité et participation Participants préparés et compte rendu établi Préparation active Ordre du jour clair et respecté Plan d’action révisé, clair et définitif Bon/ Approprié Moyen/ À améliorer Médiocre/Inapproprié 42 % 27 % 18 % 27 % 40 % 46 % 47 % 32 % 12 % 36 % 37 % 20 % 17 % 31 % 68 % Après Les réunions visent généralement à examiner un aspect du travail et à décider des prochaines étapes en élaborant un échéancier approprié. Il est quelque peu surprenant de découvrir que, dans 73 % des cas, la communication sur la suite à donner est ambiguë : absence de calendrier, ainsi que de suivi des résultats ou de demande de reporting. Après la réunion Responsabilité claire concernant les actions à mener et les échéances à respecter Suivi des tâches assignées/Évaluation Bon/ Approprié Moyen/ À améliorer Médiocre/Inapproprié 8% 19 % 73 % 10 % 17 % 72 % 17 Graphique 1 : Les six freins à l’efficacité identifiés par Proudfoot 43 41 40 46 Planification et contrôle insuffisants 23 26 Supervision inappropriée 32 31 7 6 Communication inefficace 2002 9 4 2003 2004 12 11 Manque de motivation 2005 8 9 7 Main d'œuvre ne disposant pas des qualifications requises 9 8 8 8 7 Problèmes liés à l'informatique 4 1 0 10 20 30 40 50 Tableau 1 : Quelles sont les principales sources d’inefficience dans votre organisation ? Principales sources d’inefficience Classement Problèmes de communication (à l’extérieur/en interne) 1 Inefficience de la planification et de l’organisation 2 Niveau d’études, de formation et d’expérience 3 insuffisant Management médiocre et problèmes de gestion 4 Facteur humain, erreurs du personnel 5 Source : Enquête EMS auprès des chefs d’entreprise 18 Graphique 2 : Efficacité des systèmes de gestion opérationnels d’entreprises clients, observée par Proudfoot Consulting COMMUNICATION Prévision - Planification vente finance opérationnel - Mise en œuvre comparaison et équilibrage équipement matières premières temps outils ressources humaines Compte –rendu assignation des tâches contrôle du processus (tâches, écarts, non-conformité) comptes-rendus (journaliers, hebdomadaires, mensuels) - - suivi des performances analyse des tendances prévisions - Gestion continue du processus Amélioration continue du processus Prévision Planification 100 Mise en œuvre 100 51 75 54 41 44 75 75 55 59 30 27 50 50 50 31 33 35 36 75 100 100 26 27 Compte-rendu 28 32 50 37 34 33 36 31 25 29 25 46 Utilisé Efficient 26 20 12 17 0 0 0 41 35 18 Existant 25 28 30 Existant 30 29 25 44 Utilisé Efficient Existant 36 Efficient 15 0 Existant Utilisé Médiocre / très médiocre Moyen (potentiel moyen à améliorer) Bon / très bon Tableau 2 : Perception du MOS par les chefs d’entreprise et évaluation par Proudfoot Médiocre/Inapproprié Moyen/ à améliorer Bon / approprié Perception par les 8% 34 % 58 % chefs d’entreprise Évaluation par 41 % 30 % 29 % Proudfoot 19 Efficient Graphique 3 : Perception du MOS par les chefs d’entreprise, par pays/région 100 9 3 5 6 10 13 29 28 9 26 27 38 75 5 10 34 35 47 48 50 66 57 55 25 69 68 63 44 57 39 0 A lle m a g n e A u tric h e E u ro p e d e l'E s t B o n / trè s b o n G ra n d e B re ta g n e F ra n c e M o y e n (p o te n tie l m o y e n à a m é lio re r) Espagne E t a t s -U n is A f riq u e d u S u d A u s t ra lie M é d io c r e / tr è s m é d io c r e Graphique 4 : Perception du MOS par les chefs d’entreprise, par secteur 100 8 9 5 0 6 9 3 31 27 75 31 37 35 38 56 50 53 25 69 67 61 58 56 41 0 Activités manufacturières Services Bon / très bon Distribution Services financiers Chimie, pétrole et gaz Moyen (potentiel moyen à améliorer) Télécommunications et haute technologie Transports Médiocre / très médiocre 20 Supervision Pour la quatrième année consécutive, la supervision inappropriée constitue le deuxième frein le plus fréquemment observé à l’amélioration de la productivité des entreprises. Il existe une corrélation étroite entre les performances de l’encadrement intermédiaire et le processus hiérarchique : même le meilleur des cadres ne pourra pas travailler correctement si le MOS de son organisation est déficient, comme c’est si souvent le cas. Néanmoins, il est amplement prouvé que de nombreux cadres intermédiaires ne sont pas à la hauteur de leur rôle critique sur le terrain, comme le montrent les tableaux 1 et 2 ci-après. Dans chaque entreprise étudiée, nous avons soumis l’encadrement intermédiaire à un entretien poussé, ainsi qu’à des exercices de suivi et d’établissement d’un profil comportemental. Pendant la phase 1, nous demandons à l’encadrement de donner une estimation réaliste du temps consacré à six catégories d’activités (tableau 1). Nous lui demandons ensuite d’indiquer combien de temps il souhaiterait idéalement consacrer à chaque catégorie. Enfin, nous observons combien de temps il y consacre effectivement. Pendant la phase deux, un exercice d’observation en situation réelle (ou observation rapprochée), nous dressons le profil comportemental de l’encadrement intermédiaire dans huit domaines clés, à l’aide d’une échelle graduée (tableau 2). Nos constats Cet exercice permet de comprendre pourquoi une supervision inadéquate demeure un frein important à la productivité. Dans tous les cas, l’encadrement surestime le temps qu’il passe à accomplir des tâches positives, comme la supervision active des subordonnés et la formation. Et il sous-estime le temps consacré à des activités pouvant avoir une influence négative sur la productivité, telles que le travail « en solo » ou les tâches administratives. Le temps passé à une supervision active sur le terrain ne représente que 25 % de la durée estimée par l’encadrement, et tout juste 20 % du temps qu’il faudrait, selon lui, y consacrer. Apparemment, l’encadrement sait ce qu’il devrait privilégier, mais passe trop de temps à travailler en solo et à accomplir des tâches administratives. Le message à la direction est clair : formez votre encadrement aux compétences hiérarchiques « actives » et rationalisez les processus afin de minimiser les tâches administratives. Pendant la phase deux, nous avons constaté qu’environ un tiers de l’encadrement n’effectue jamais de planification ni de suivi ou ne donne jamais de retour d’information (positif ou négatif). Par ailleurs, une majorité significative (80 %) obtient un score de deux sur cinq, voire moins, pour les instructions données aux subordonnés. Et quasiment aucun n’a pu être observé en train de s’acquitter régulièrement des missions correspondant à son rôle. Là encore, le signal à la direction est des plus clairs : veillez attentivement à améliorer les compétences de votre encadrement et adoptez des processus le contraignant à appliquer systématiquement ces compétences. Notre sondage d’opinion auprès des dirigeants comportait des questions relatives aux ressources humaines (tableau 3). Le deuxième problème le plus fréquemment cité concerne « les études ou la formation 21 des salariés en place ». C’est donc que les cadres supérieurs ont bien conscience de ce problème. Pourtant, ils semblent ne rien faire pour y remédier. Tableau 1: Utilisation du temps par l’encadrement intermédiaire Observation de Proudfoot Estimation du superviseur Souhait du superviseur Supervision active 7% 27 % 36 % 20 % 18 % 17 % 2% 9% 11 % Tâches administratives générales et comptes rendus, ainsi que participation aux réunions, appels téléphoniques et vérification du courrier électronique 39 % 25 % 18 % Travail en solo 13 % 14 % 11 % 18 % 8% 7% 100 % 100 % 100 % Assigne les tâches avec des attentes précises, effectue un suivi actif de l’avancement et du contrôle des écarts. Système formel de résolution des problèmes Supervision passive Management aléatoire, traitement réactif des problèmes Les opérateurs sollicitent l’encadrement Formation Conduit la formation. Engagement à améliorer les performances. Perfectionnement, formation informelle sur le lieu de travail Administration Effectue le travail des subordonnés Activités non créatrices de valeur ajoutée Activités ne contribuant pas à une gestion efficace Changements de calendrier, autres activités non créatrices de valeur ajoutée 22 Tableau 2 : Profil comportemental de l’encadrement 100 7 7 16 18 32 33 34 45 75 77 82 50 73 78 62 60 61 51 25 16 0 6 6 5 7 Distribution du travail Instructions Suivi Feedback positif Régulièrement : 4,5 11 4 Aide Résolution de problème Occasionnellement : 1,2,3 Feedback négatif 9 Compte-rendu Jamais : 0 23 Tableau 3 : Parmi les problèmes suivants, lequel aura le plus d’impact sur votre organisation pendant les 3 années à venir ? Problèmes de ressources humaines Absence de candidats qualifiés et compétents à l’embauche Études et formation des salariés en place Forte rotation du personnel – incapacité à retenir le personnel/besoin de former les nouveaux salariés Population vieillissante – les travailleurs jeunes sont de plus en plus rares Responsabilité sociale – respect des individus et de l’environnement Marché du travail Législation sociale – congés de paternité, flexibilité des horaires, droits des travailleurs Disponibilité d’une main-d’œuvre bon marché Diversité culturelle Coût de la vie élevé pour les salariés Conflits sociaux Possibilité pour les salariés de trouver un mode de transport fiable et bon marché pour se rendre sur leur lieu de travail Rang 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Compétences de l’encadrement et problèmes comportementaux observés - Inaptitude à l’encadrement - Trop peu de temps consacré à anticiper et à éviter les problèmes - Trop de temps consacré à des interventions non stratégiques ou à des points de détail - Manque de compétences pour le rôle de coach et d’accompagnateur - Peu d’aptitudes à la communication - Manque de clarté des instructions - Pas d’investissement sur la qualité - Difficulté à gérer les situations d’urgence - Formation inadaptée au management 24 Efficacité des ressources humaines Après avoir analysé les deux principaux freins à l’optimisation de l’efficience organisationnelle, nous allons à présent nous intéresser aux conséquences sur l’efficacité du travail que peuvent avoir de mauvais scores dans ces domaines. Il s’agit de déterminer dans quelle mesure les individus s’occupent activement à des activités productives. Méthodologie Dans chaque entreprise que nous étudions, nos consultants classent les activités en « productives » ou « improductives ». Le temps de travail productif se définit comme le temps consacré par tout salarié à des activités liées à son poste/ses fonctions et qui créent de la valeur ajoutée pour l’entreprise. Il se mesure différemment selon la fonction : pour la vente, ce sont les rendez-vous clients ; pour la comptabilité, le traitement des factures ; pour la production, le nombre d’unités fabriquées, etc. Le temps improductif se définit comme le temps consacré à des activités qui ne créent aucune valeur ajoutée pour l’entreprise. Il peut se classer dans deux catégories : le temps professionnel et le temps personnel. Le temps improductif professionnel va de la panne du système informatique au temps perdu à attendre qu’une réunion veuille bien commencer, en passant par les doublons ou par l’exécution de tâches déjà effectuées par quelqu’un d’autre. Un salarié consacre inévitablement une partie de son temps à répondre à des appels téléphoniques ou à des courriers électroniques personnels, par exemple, ce qui constitue également du temps improductif. S’il est inconcevable qu’une entreprise atteigne une productivité de 100 %, notre expérience montre qu’il est raisonnable de penser que 85 % du temps disponible puisse être consacré à des tâches créatrices de valeur. Nos constats Nous observons l’impact financier du temps improductif, et la façon dont il s’accumule à mesure qu’une entreprise se développe ou embauche à des salaires plus élevés (tableau 1). Même si ces coûts sont théoriques, ils permettent de démontrer l’importance du retour sur investissement pour l’entreprise. À cet égard, notre cinquième Étude internationale sur la productivité nous permet de faire état d’un recul persistant, bien que modeste, du nombre de jours de travail perdus (graphique 1). Cependant, ce constat ne peut raisonnablement être considéré comme une bonne nouvelle par les dirigeants, car la marge d’amélioration reste considérable. Plus de la moitié des chefs d’entreprise que nous avons interrogés déclarent que, sur les douze derniers mois, la productivité a progressé de 10 % ou moins dans leur entreprise (voir tableaux 2 et 3 pour une ventilation par pays et par secteur). Et l’amélioration qu’ils prévoient reste faible : 82 % d’entre eux affirment qu’une hausse substantielle du temps de travail productif en interne relèverait l’efficience de moins de 25 % (graphique 2). Étonnamment, 5 % d’entre eux n’attendent aucune amélioration à ce niveau. Or, le graphique 1 nous prouve qu’il est possible de faire beaucoup mieux. Les dirigeants sont, dans leur grande majorité, convaincus de la nécessité d’investir pour être plus efficients. Les réponses sont très disparates lorsqu’on leur demande la 25 somme qu’ils estiment nécessaire pour permettre des gains d’efficience de 25 % dans leur entreprise. Ce sont les dirigeants français et allemands qui avancent les chiffres les plus élevés : plus de 26 et plus de 18 millions de dollars respectivement, contre 6 millions environ pour leurs homologues au Royaume-Uni et aux États-Unis. Quelque 82 % escomptent un retour sur investissement compris entre 1 et 25 %. La plupart (71 %) pensent qu’il leur faudra deux ans pour y parvenir. Tableau 1 : Impact financier du temps improductif Nombre d’employés 250 500 1000 46 856 93 713 187 425 93 713 187 425 374 850 140 569 281 138 562 275 187 425 374 850 749 700 234 281 468 563 937 125 10 20 30 40 50 Dollar par heure Sur la base d’une journée de travail de 8 heures et de 225 jours de travail par an Graphique 1 : Jours de travail perdus (sur la base de 100 % de travail) 100 75 43 41 38 39 37 Temps perdu Temps productif 50 25 57 59 62 61 63 0 2001 2002 2003 2004 2005 Graphique 2 : Retour sur investissement attendu d’un vaste programme d’amélioration de la productivité 100% 82% 75% 50% 25% 8% 5% 2% 2% 0% 0% 200% 300% 0% 0% 1-25 % 26-50 % 51-75 % 76-100 % 26 Tableau 2 : Efficience de la main-d’œuvre par pays En pourcentage A augmenté de plus de 20 % A augmenté de 10-20 % A augmenté de 0-10 % Est restée inchangée A reculé de 010 % A reculé de 1020 % A reculé de plus de 20 % Sans opinion Allemagne Autriche Europe de l’Est RU France Espagne EU Afr. Sud Australie Moyenne 6 3 7 6 5 3 7 7 5 6 16 14 16 10 15 12 17 18 12 15 47 46 48 40 55 46 34 46 40 62 20 16 18 19 28 42 14 24 17 6 14 7 2 1 3 5 4 1 2 2 5 0 1 1 1 2 1 0 3 0 3 0 4 0 7 1 3 1 2 0 9 0 4 0 2 22 4 1 1 4 Source : Enquête EMS auprès des chefs d’entreprise Tableau 3 : Efficience de la main-d’œuvre par secteur En pourcentage A augmenté de plus de 20 % A augmenté de 10-20 % A augmenté de 0-10 % Est restée inchangée A reculé de 0-10 % A reculé de 10-20 % A reculé de plus de 20 % Sans opinion Distributio n Service s financie rs Chimie, pétrole et gaz Télécoms et haute technologi e Transports 5 7 6 3 5 9 15 17 13 16 14 9 19 15 47 53 50 36 51 63 53 47 22 25 16 33 17 23 12 13 6 3 1 10 3 4 3 1 2 1 6 0 2 0 Activités manufactu rières Service s 4 Moyenne 6 4 1 1 0 1 0 0 3 0 0 2 3 4 10 3 5 3 4 Source : Enquête EMS auprès des chefs d’entreprise 27 Externalisation, délocalisation et productivité Ces dix dernières années, nombre d’entreprises ont externalisé certaines fonctions pour abaisser leurs coûts et donc améliorer leurs performances financières. Plus récemment, les « délocalisations » se sont multipliées à un rythme soutenu6, suscitant quelquefois des controverses. Dans l’un et l’autre de ces processus, le bénéfice financier se fait parfois au détriment de la qualité des services opérationnels7. Cette section présente les conclusions de nos enquêtes auprès des chefs d’entreprise à propos de l’externalisation et de la délocalisation, et intègre un extrait d’une autre étude8 qui cherche à savoir si la délocalisation constitue le meilleur moyen de relever la productivité. Les termes « externalisation » et « délocalisation » sont souvent employés de manière abusive et parfois confondus. Nous définissons donc la délocalisation comme la décision de transférer des activités dans un autre pays pour des raisons autres que l’accès au marché local. Les entreprises qui déplacent des opérations à l’étranger peuvent continuer d’effectuer les activités elles-mêmes ou les sous-traiter, mais cet aspect est généralement distinct. L’opinion des chefs d’entreprise sur l’externalisation et la délocalisation Plus des trois quarts des dirigeants interrogés déclarent n’avoir délocalisé aucune fonction (graphique 1) et quasiment aucun ne pratique à la fois la délocalisation et l’externalisation. De plus, un nombre significatif (37 %) n’a toujours rien externalisé (graphique 2). Ils sont parfaitement conscients des avantages que présente l’externalisation en termes de coûts, et en attendent beaucoup : la plupart des personnes interrogées déclarent tabler sur une baisse des coûts de 50 à 75 %. Il est intéressant de noter que 17 % n’anticipent aucune économie de cette opération (graphique 3). Dans l’ensemble, la plupart savent parfaitement qu’il est possible de rendre leurs opérations moins coûteuses. Parmi les fonctions les plus fréquemment externalisées figurent l’assistance informatique, la logistique et la paye. Seuls 42 % de ceux qui ont déjà franchi le pas affirment avoir réalisé les économies attendues (graphique 4), contre 60 % l’année dernière. Un nombre croissant d’entre eux (52 %) sont déçus par cette expérience. Ce constat corrobore d’autres recherches9 et contraste fortement avec les opinions dont fait état notre enquête de 2004. Nous n’avons toutefois rencontré aucune entreprise ayant réintégré ces fonctions en interne après une mauvaise expérience. Seuls 18 % des entreprises ont rapatrié une fonction externalisée. 6 L’externalisation de certains services d’une entreprise à l’international connaît une croissance rapide. D’après la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le marché mondial devrait passer de 1,3 milliard de dollars en 2002 à 24 milliards en 2007. 7 Ainsi, Capital One Bank a annulé un accord avec le plus grand centre d’appels indien et Lehman Brothers a rapatrié ses services d’assistance en ligne aux États-Unis après des plaintes de clients. 8 Une version intégrale de cette étude sera publiée au quatrième trimestre 2005. 9 Des études de PA Consulting ont montré que 66 % des entreprises soit sont déçues par le résultat de leurs initiatives d’externalisation, soit estiment qu’elles ne leur ont rien rapporté du tout. 28 La délocalisation constitue-t-elle la meilleure façon d’accroître la productivité ? De plus en plus de données montrent les réductions de coûts et les gains de productivité découlant de la délocalisation. En outre, les circonstances dans lesquelles la délocalisation bénéficie à l’économie dans son ensemble, et pas seulement à l’entreprise qui en prend la décision, deviennent de plus en plus claires. Il est sans doute temps de faire le point sur les leçons qui peuvent être tirées jusqu’à présent. Méthodologie Nous avons demandé à la London School of Economics d’effectuer une recherche documentaire sur ce thème et de nous faire part de ses conclusions. Nous souhaitions plus spécifiquement des réponses aux questions suivantes : • • • • Quelles fonctions peuvent avantageusement être délocalisées ? Quelle sera l’ampleur des économies ? La délocalisation conduit-elle généralement à une croissance de la productivité ? Quand la délocalisation est-elle positive pour l’économie dans son ensemble ? Nos constats La délocalisation peut se révéler rentable, à condition de délocaliser et/ou externaliser les bonnes fonctions au bon endroit. Les candidats intéressants sont les services s’occupant de traiter des données en arrière-guichet plutôt que de conclure directement des transactions avec le client, et effectuant des opérations routinières, et non complexes, ne nécessitant pas de communiquer personnellement des messages délicats. Les pays hôtes les plus attrayants présentent de bas salaires, une bonne offre de main-d’œuvre et un environnement d’affaires sûr. Les économies peuvent être considérables, mais toutefois pas autant que nombre des PDG semblent l’imaginer : il est raisonnable de tabler sur 30 à 40 %. Les économies proviennent essentiellement des coûts de main-d’œuvre, qui, dans des pays comme l’Inde, représentent environ 10 % de ceux pratiqués dans l’OCDE (tableau 2). Cela étant, un nombre significatif de projets de délocalisation échouent, mais le coût de cet échec est difficile à quantifier. Nous estimons qu’un projet de délocalisation bien pensé doit normalement accroître la productivité de la main-d’œuvre, on ne sait pas encore si c’est véritablement le cas en pratique. Il faudrait des données supplémentaires, mais la meilleure étude économétrique actuellement disponible révèle que la délocalisation d’activités ne se traduit pas par une amélioration de la productivité de la main-d’œuvre. En tout cas, pour l’entreprise lambda, les services susceptibles d’être délocalisés ne sont pas suffisamment importants pour que la différence soit sensible. La délocalisation peut être bénéfique aux échanges internationaux, car elle relève le niveau de revenu aussi bien dans le pays d’accueil que dans le pays d’origine, à condition toutefois que le marché du travail y fonctionne bien. La question cruciale est de savoir à quel rythme et avec quelle efficacité les travailleurs déplacés sont 29 redéployés. En conséquence, alors que le Royaume-Uni et les États-Unis sont en bonne position pour tirer parti de la délocalisation, la France et l’Allemagne ne le sont pas. Nos conclusions Du point de vue des entreprises soucieuses d’augmenter la productivité de leur maind’œuvre, plusieurs messages essentiels se dégagent de ce qui précède. • La délocalisation de services ne constitue certainement pas la panacée. La marge d’amélioration de la productivité est relativement limitée, et le succès n’est aucunement garanti. • Il est important que les cadres supérieurs restent concentrés sur les tâches fondamentales du management au lieu de se laisser séduire par la nouveauté que représente la délocalisation, ou même sa cousine, plus mature et plus stable, l’externalisation. Le potentiel de croissance de la productivité est bien plus grand si l’on s’attache à remédier aux inefficiences opérationnelles analysés dans le reste du rapport. • Les fonctions susceptibles d’être externalisées devraient être optimisées avant qu’une quelconque décision ne soit finalement prise. Sans quoi les entreprises risquent de céder des réductions de coûts à des sous-traitants gérés avec efficience. Tableau 1. Économies découlant de la délocalisation Économie de Entreprises ayant atteint cette fourchette 10 %-19 % 20 %-29 % 30 %-39 % 40 %-49 % 12 % 44 % 39 % 5% Source : CNUCED, 2004. 30 Tableau 2. Coût de la masse salariale dans les entreprises manufacturières, en 2003 Chine Inde Brésil Mexique Hong-Kong Corée Singapour Taïwan République tchèque Portugal France Allemagne Irlande Royaume-Uni États-Unis En dollars par heure 0,64 1,06 2,67 2,48 5,54 10,28 7,41 5,84 4,71 6,23 21,13 31,25 19,14 20,37 21,97 Note : Ce tableau présente les coûts supportés par l’employeur, y compris les droits aux congés payés et les cotisations sociales. Il ne s’agit pas du salaire net des salariés. Source : Bureau of Labor Statistics (2004). Tableau 3. Rentabilité pour chaque dollar/euro investi dans la délocalisation de services France 36 c 5c Économies Exportations et bénéfices rapatriés Réembauche des travailleurs déplacés Total 86 c Allemagne 36 c 3c 34 c États-Unis 50-53 c 7-9 c 57 c 74 c 1,14 – 1,17 $ Source : McKinsey Global Institute (2005) 31 Graphique 1. Quelles fonctions de votre entreprise sont délocalisées ? 80% 76% 60% 40% 20% 2% 2% 7% 3% 2% 4% Logistique et distribution Ventes Assistance TI 2% 1% 0% Arrièreguichet Paye RH Service clientèle Autres Aucune Graphique 2. Quelles fonctions de votre entreprise sont externalisées ? 40% 37% 30% 20% 10% 16% 12% 13% 9% 4% 4% 3% 3% ne Au cu s Au tre an ce TI s As sis t nt e Ve io n Lo gi st iq ue et di st ri bu t RH Pa ye 0% 32 Graphique 3. Quel pourcentage d'économies attendiez-vous de l'externalisation ? 39% 40% 30% 23% 17% 20% 11% 10% 10% 0% 75%+ 50-75% 25-50% Moins de 25 % Aucun Graphique 4. Quel pourcentage d'économies l'externalisation vous a-t-elle apporté ? 60% 60% 42% 40% 20% 31% 17% 14% 6% 4% 21% 3% 0% Plus Ce que nous Moins qu'attendu attendions qu'attendu (110 % et (100 %) (50-99 %) plus) EMS 2005 Échec (moins de 50 %) Aucun Enquête 2004 33 Efficacité des forces de vente Dès lors qu’une entreprise sait identifier (et proposer) avec efficience des produits ou des services que des clients sont prêts à acheter, sa capacité à exploiter cette opportunité de manière rentable dépendra largement du talent de ses commerciaux. Peut-être plus que toute autre fonction opérationnelle, la force de vente peut faire la différence en termes de résultat financier. C’est pourquoi sa productivité et son efficacité font ici l’objet d’une section distincte. Méthodologie Nous avons employé la même méthodologie que pour les autres fonctions. Une première phase d’observation consiste à demander aux forces de vente une estimation réaliste du temps qu’elles consacrent à six activités (tableau 1). Les commerciaux doivent ensuite indiquer combien de temps ils souhaiteraient affecter à chacune. Pour finir, nous observons ce qu’il en est effectivement. La seconde phase porte sur l’analyse du degré d’efficacité dans huit domaines de compétence clés (tableau 2). Nos constats Utilisation du temps – Phase 1 Les années précédentes, il ressortait principalement de nos études que les commerciaux consacraient très peu de temps à la vente active ou à la prospection. Cette année, nous pouvons faire état d’une amélioration nominale de 1 % seulement de ce chiffre (graphique 1). Deuxième constat : l’année dernière, les tâches administratives occupaient une très large partie du temps des forces de vente. Cette année, elles reculent de quatre points et reviennent à leur niveau de 2003, même si elles représentent encore l’essentiel de la journée de travail type d’un commercial. Le temps consacré aux tâches administratives reste sous-estimé. Les personnes interrogées sur ce point considèrent que l’idéal se situe à environ la moitié du chiffre actuel. En 2004, le temps de travail improductif (activités ne créant pas de valeur ajoutée) avait nettement augmenté, à 17 %, et stagne en 2005, bien que les commerciaux aient l’impression qu’il représente à peine 4 %. Malgré quelques légères variations dans la répartition du temps entre les diverses tâches, une chose n’a guère changé : les commerciaux passent les quatre cinquièmes de leur temps disponible à d’autres activités que la vente et la prospection. Fait significatif, ils pensent y consacrer près de 50 % plus de temps que ce n’est le cas en réalité. Et ils admettent qu’ils devraient passer environ la moitié de leur temps à la recherche active de contrats. 34 Efficacité individuelle – Phase 2 Sachant que les commerciaux consacrent seulement 21 % de leur temps à la vente active ou à la prospection, il est essentiel de déterminer si ce temps est utilisé avec efficacité. Nous avons segmenté une prise de contact type (face-à-face ou par téléphone) en huit domaines d’expertise spécifiques, auxquels nous avons assigné un coefficient d’évaluation (graphique 2). C’est au niveau du debriefing que nous avons observé les plus grandes carences : plus de 60 % des commerciaux sont jugés médiocres sur ce point, ce qui a des répercussions considérables. Ainsi, certains engagements pris auprès des clients ne sont pas respectés, des problèmes soulevés ensemble ne sont pas résolus ou le détail d’une commande n’est pas bien communiqué en interne, d’où des erreurs. La plupart des commerciaux ont également des compétences médiocres ou nécessitant une amélioration en ce qui concerne la « construction » (66 %) et la « sécurisation » (78 %) de contacts commerciaux, deux des qualités les plus importantes demandées à un vendeur. Les scores sont aussi étonnamment bas pour les opérations de « conclusion » et de « présentation ». Là encore, moins d’un quart des vendeurs sont considérés comme compétents, 50 % sont jugés médiocres et quelque 30 % doivent s’améliorer. Pendant cette seconde phase d’observation, nous avons régulièrement noté des comportements et processus inefficaces : appels au contenu commercial pauvre, contrôle inadéquat, systèmes de reporting lourds ou insuffisants. Souvent, lorsque de bons mécanismes d’information sur les ventes sont en place, ils ne sont pas toujours utilisés de manière optimale. La formation à leur mise en œuvre est rarement dispensée et suivie. Certains clients font l’objet d’un niveau d’attention injustifié, tandis que d’autres, qui offrent davantage de potentiel mais qui sont plus difficiles à aborder, sont quasiment ignorés. Dans de nombreux cas, nous avons constaté que l’encadrement n’opérait aucun retour ou n’apportait aucune aide au personnel de vente. Enseignements pour les dirigeants Afin de libérer du temps pour la vente, les responsables des équipes et des services commerciaux doivent repenser les tâches administratives que leurs subordonnés doivent accomplir, ainsi que les processus de gestion. Le temps ainsi dégagé pourrait être investi dans la formation aux compétences clés et consolidé par un accompagnement actif au niveau des postes. 35 Graphique 1 : Répartition des activités des forces de vente Temps improductif 17% 20% Vente active Prospection 11% Résolution de problèmes 10% 28% Administration 14% Déplacements Graphique 2 : Compétences observées 100 15 28 33 33 37 46 48 75 60 34 25 33 50 33 38 29 26 25 25 51 47 34 34 26 25 25 15 0 Préparation Positionnement Découverte Positif Construction Présentation Amélioration nécessaire Sécurisation Conclusion Débriefing Négatif 36 Tableau 1 : Utilisation du temps par les forces de vente Observation par Proudfoot Perception par les commerciaux Objectif Vente active Prospection Administration Déplacements Temps improductif 20 % Résolution des problèmes 14 % 11 % 10 % 27 % 17 % 15 % 23 % 14 % 27 % 4% 32 % 19 % 15 % 10 % 21 % 3% Tableau 2 : Efficacité des forces de vente compétences mesurés Compétence Préparation Positionnement Découverte Construction Présentation Sécurisation Conclusion Debriefing 17 % – Les huit domaines de Aspects évalués Fixe des objectifs avant la prise de contact et dispose de toutes les informations pertinentes Définit l’orientation, connaît l’emploi du temps du client, sait comment créer de la valeur ajoutée Écoute attentivement, pose des questions, comprend l’activité et les besoins du client Fait participer le client, analyse l’incidence ou les conséquences d’une demande/solution, utilise des techniques de questionnement critique Soupèse les avantages et les inconvénients des options disponibles, aide le client à déterminer la meilleure solution Cherche à obtenir un engagement de la part du client, fait avancer les négociations, définit clairement les étapes suivantes Obtient un consensus, arrête la date de la prochaine rencontre, recourt à des techniques de questionnement ouvert et fermé, ainsi qu’à des techniques de questionnement informatif Veille à ce que tous les engagements pris soient respectés, examine les problèmes identifiés, en repère d’autres à régler, note ce qui a été accompli en vue du prochain rendez-vous 37 Annexe Historique des Études sur la productivité de Proudfoot Consulting La première étude sur la productivité a été réalisée en 1992, à partir de données concernant l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie. Elle était destinée à analyser en profondeur les causes de la médiocre productivité de la maind’œuvre dans ces pays. Au vu de l’intérêt grandissant porté à ses travaux, Proudfoot Consulting a décidé de les étendre à d’autres pays européens, ainsi qu’à l’Afrique du Sud, à l’Australie et aux États-Unis, et de publier des études annuelles. Données utilisées pour ce rapport Nous nous sommes appuyés sur des informations recueillies au cours de 2 614 études détaillées réalisées dans le cadre de 100 projets que nous avons menés au sein de grandes entreprises, dans 13 secteurs d’activité et 12 pays : Australie, France, Allemagne, Afrique du Sud, Espagne, RoyaumeUni, États-Unis, Hongrie, Autriche, Portugal, Chine et Indonésie. Nos consultants ont passé plus de 10 600 heures à observer personnel d’encadrement et subordonnés, et à consigner leurs constats. Pour ces études, les consultants observent au quotidien les salariés à leur poste de travail au sein de l’entreprise. Ils passent généralement quatre à huit heures avec les superviseurs de terrain et les équipes, pour une analyse poussée des processus et approches mis en œuvre dans chaque entreprise. Pour toute question concernant la méthodologie employée dans ce rapport pour la collecte de données et leur dépouillement, veuillez contacter Marie Agnelli, directrice du Knowledge Management, à l’adresse électronique suivante : [email protected] Enquête auprès des chefs d’entreprise Proudfoot Consulting a mandaté European Marketing Specialists (EMS) pour conduire des interviews quantitatives sur une base mondiale auprès de directeurs généraux et de décideurs clés du monde de l’entreprise. Comme les années précédentes, cette étude a porté sur la productivité des entreprises, l’externalisation et la délocalisation. Quelque 816 cadres supérieurs ont été sollicités, ce qui constitue un échantillon extrêmement robuste pour cette catégorie de population, pour l’une des enquêtes les plus vastes et les plus récentes sur ce thème. Cette recherche a couvert les pays suivants : Allemagne, Autriche, Espagne, Hongrie, République tchèque, France, Royaume-Uni, États-Unis, Afrique du Sud et Australie. Pour la plupart des pays, un échantillon de 100 a été établi. Selon les statisticiens, des échantillons de plus de 50 suffisent pour une analyse statistique. Les données recueillies pour chaque pays dans cette étude sont donc satisfaisantes pour une analyse statistique et des comparaisons. 38 Tous les tests visant à vérifier la signification statistique ont été calculés au moyen de la méthode du Chi deux, outil statistique qui permet de vérifier la distribution de fréquences par rapport à d’autres distributions de fréquences connexes. Nous n’avons utilisé que des échantillons dont la taille leur permettait d’être statistiquement valides. Les entretiens pour EMS ont été conduits par des directeurs des études, armés d’une longue expérience dans toutes les catégories de recherche et dont la langue maternelle est celle de la région étudiée. Des questions ouvertes d’entretiens en langue étrangère ont été retraduites en anglais par plusieurs anglophones, afin d’éviter toute déperdition de données. Tous les entretiens ont été enregistrés et plus de 30 % d’entre eux ont été vérifiés ultérieurement. Ces entretiens ont duré en moyenne 19 minutes. Lorsque le directeur général n’était pas l’interlocuteur le plus approprié, les intervieweurs ont été redirigés vers un candidat plus pertinent, mais jamais éloignés de plus d’un échelon hiérarchique de la direction. Tous les entretiens ont été menés conformément aux directives du MRS/ESOMAR. Pour toute question concernant la méthodologie employée pour cette enquête d’opinion, veuillez contacter Neil Jarvis, EMS London, à l’adresse électronique suivante : [email protected] Notre approche du conseil et le travail chez le client Proudfoot Consulting a une priorité : l’excellence des prestations de conseil à la clientèle. Dans cette démarche, nous nous appuyons sur notre infrastructure dynamique de gestion du savoir (Knowledge Management – KM) et sur notre culture de partage des connaissances, véritable porte sur les expériences passées et les meilleures pratiques du monde entier. Notre mesure de la productivité s’appuie sur une méthodologie unique développée en 1955 et sans cesse raffinée depuis. S’il n’y a pas de mission « type », notre analyse, lorsqu’un client fait appel à nous, s’intéresse en général aux grands thèmes suivants : • • • • • • • • • • Efficience des ressources humaines Efficience des équipements Comportement et mise à niveau du personnel Stocks Systèmes de gestion Efficacité des ventes et des services, y compris des centres d’appels Efficacité de la fonction achats Analyse et refonte des processus Recherche-développement/optimisation des délais de commercialisation Réunions internes Les études sont complétées par une analyse des causes premières des problèmes apparus lors des observations. Parmi les méthodes les plus 39 fréquemment utilisées pour mesurer les niveaux d’efficience/de productivité, citons : Études de la supervision Une journée consacrée à étudier à quoi les cadres intermédiaires consacrent leur temps, à comprendre le mode de supervision, ainsi que les styles de management et l’environnement. Observations directes Observation des équipes sous la responsabilité du superviseur afin d’évaluer l’impact du style de management sur l’efficience de cette équipe. Profils comportementaux Évaluation des cadres intermédiaires sur les critères comportementaux suivants : assignation des tâches, instructions aux subordonnés, suivi, retours d’informations positifs, aide ponctuelle, résolution des problèmes, retours négatifs et comptes rendus. Chacun de ses facteurs reçoit une note de 0 à 5 (0 = jamais 5 = régulièrement). Découpage horaire Une journée de travail d’un des membres de l’équipe est découpée minute par minute. Cette étude permet d’identifier et de quantifier les pertes d’efficience. Parallèlement, des observations directes (temps productif, improductif) peuvent être effectuées sur d’autres salariés dans le champ de vision et/ou l’espace de travail. Étude du temps lié aux chaînes d’assemblage Nos consultants passent une journée auprès des chaînes d’assemblage et observent à quoi le temps est occupé, minute par minute. Cette étude permet d’identifier les pertes d’efficience (par exemple le temps perdu à cause de machines non conformes aux spécifications), leur ampleur et les causes premières. Tournée terrain Les cadres intermédiaires indiquent les tâches assignées à chaque subordonné à certaines heures. Nous effectuons alors une visite du service concerné (seuls ou accompagnés du superviseur) pour relever les tâches réellement effectuées. Charge de travail Nous établissons une liste des principales activités liées à un secteur administratif précis, en nous penchant sur les estimations horaires, les volumes, les unités de mesure et la fréquence. Cette étude permet à nos consultants de procéder à une évaluation de la charge de travail pour un secteur ou un poste de travail particulier. Étude des écarts Sur un volume donné, ou sur une période d’observation donnée, nous analysons les écarts de performance dans l’accomplissement d’une activité, ou l’atteinte des objectifs dans le cas d’une machine. 40 Meilleure performance enregistrée Volumes par poste et heures/homme sur une période donnée (année-moissemaine-jour) sachant que plus l’intervalle est court, meilleure est l’étude. Un calcul simple (quotient du volume par les heures/homme) permet de faire ressortir les meilleures performances. Listes de vérification des systèmes de management Dresse la liste des éléments clés des systèmes de management nécessaires à la bonne gestion d’un service donné (prévision, planification, affectation, suivi et reporting). Cette liste est adaptée aux besoins de chaque client et fait l’objet d’un suivi régulier pour pouvoir faire office de « bonne pratique ». Étude des fonctions achats/approvisionnements Cette étude évalue la fonction achats d’une organisation par une série de 27 éléments/processus cruciaux ou impératifs dans diverses catégories, telles que l’identification des opportunités, l’approvisionnement stratégique, la négociation et les appels d’offres ou la gestion du processus et des fournisseurs. Coûts du gaspillage de main-d’œuvre – calculs par pays Les calculs suivants portent uniquement sur des entreprises du secteur privé dans les cinq pays de l’OCDE présentés. Nous avons agrégé le pourcentage de temps gaspillé tel que nous l’avons mesuré pour les entreprises de ces pays, et aboutissons au chiffre moyen de 21,8 %, que nous utilisons à des fins de comparaison et pour une plus grande fiabilité statistique. Les coûts salariaux supportés par les employeurs se réfèrent à la moyenne pour les ouvriers de production. Toutes les données sont issues de publications officielles pour 2004. Australie Nombre de personnes occupant un emploi (7 431 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 758) = 13 063 698 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 2 881 748 800. Avec un coût salarial horaire moyen de 20,88 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 60.171 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 639,2 milliards de dollars, il équivaut à 9,4 % du PIB. Autriche Nombre de personnes occupant un emploi (3 032 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 439) = 4 541 936 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 999 225 920. Avec un coût salarial horaire moyen de 26,01 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 25 990 milliards de dollars. Etant donné que le produit intérieur brut se monte à 292,3 milliards de dollars, il équivaut à 8,9 % du PIB. 41 France Nombre de personnes occupant un emploi (17 651 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 439) = 25 399 789 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 5 587 953 600. Avec un coût salarial horaire moyen de 21,7 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 121.259 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 2 046,7 milliards de dollars, il équivaut à 5,9 % du PIB. Allemagne Nombre de personnes occupant un emploi (27 456 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 443) = 39 619 008 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 8 716 181 800. Avec un coût salarial horaire moyen de 30,53 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 266.105 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 2 740,7 milliards de dollars, il équivaut à 9,7 % du PIB. Hongrie Nombre de personnes occupant un emploi (3 015 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 806) = 5 445 090 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 1 197 919 800. Avec un coût salarial horaire moyen de 6,97 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 8.350 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 100,3 milliards de dollars, il équivaut à 8,4 % du PIB. Portugal Nombre de personnes occupant un emploi (4 165 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 718) = 7 155 470 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 1 574 203 400. Avec un coût salarial horaire moyen de 6,21 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 9,776 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 167,7 milliards de dollars, il équivaut à 5,8 % du PIB. Espagne Nombre de personnes occupant un emploi (13 651 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 798) = 24 544 498 000 heures. En supposant que 22 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 5 399 789 600. Avec un coût salarial horaire moyen de 15,56 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 84,021 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 1040 milliards de dollars, il équivaut à 8,1 % du PIB. 42 Royaume-Uni Nombre de personnes occupant un emploi (21 067 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 621) = 34 149 607 000 heures. En supposant que 37 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 12 635 354 590. Avec un coût salarial horaire moyen de 21,10 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 266,61 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 2 124,5 milliards de dollars, il équivaut à 12,55 % du PIB. États-Unis Nombre de personnes occupant un emploi (98 487 000) multiplié par le nombre moyen d’heures/an (1 819) = 179 147 853 000 heures. En supposant que 37 % des heures sont gaspillées, le nombre total d’heures gaspillées s’établit donc à 66 284 705 610. Avec un coût salarial horaire moyen de 22,55 dollars, ce gaspillage de main-d’œuvre représente donc 1 494,72 milliards de dollars. Étant donné que le produit intérieur brut se monte à 11 712,9 milliards de dollars, il équivaut à 12,76 % du PIB. Sources des données utilisées dans l’avant-propos et les sections Supervision et Efficacité de la main-d’œuvre Les chiffres de l’emploi total et des heures travaillées proviennent du site Internet du Growth and Development Centre de l’université de Groningue. L’emploi dans le secteur privé se calcule par déduction de la proportion de travailleurs employés dans l’administration publique et la défense, ainsi que dans l’enseignement, la santé et le secteur social, sur la base des statistiques de la population active de l’OCDE (2004). Le coût salarial pour 2003 est extrait du site Internet de l’US Bureau of Labor Statistics, sauf pour la Hongrie : données du site Internet Eurostat. Les mises à jour pour 2004 utilisent la variation de la rémunération par salarié présentée dans les Perspectives économiques de l’OCDE (2005). Le PIB émane des Comptes nationaux des pays de l’OCDE (2004). 43 À propos de Proudfoot Consulting Proudfoot Consulting et sa société sœur Parson Consulting font partie du groupe Management Consulting Group Plc. Cabinet spécialisé dans le conseil en management, Proudfoot Consulting installe des améliorations durables des performances opérationnelles en termes de ventes, de coûts, de frais généraux, de grands projets d’investissement et de production, offrant à ses clients, sur la durée, un retour sur investissement supérieur à un. Au nombre de ses clients figurent BP, National Australia Bank, Newmont Mining, Nissan, PSA Peugeot-Citröen et Société Générale. Parson Consulting est un cabinet de conseil en gestion financière, qui s’efforce d’améliorer la fiabilité, la rapidité et l’efficience de la fonction financière et des autres fonctions de support, et dont l’indépendance élimine toute possibilité de conflit d’intérêts avec la fonction d’audit. Ses clients sont, entre autres, Avis, Citigroup, Diageo, Ford, General Mills, Kingfisher, Paramount, Shell et Warner Brothers. Contacts Vous pouvez contacter l’un de nos présidents régionaux au sujet de cette étude ou des améliorations envisageables au sein de votre entreprise. Afrique Mike Boucher +27 11 706 8080 Amériques Luiz Carvalho +1 561 624 4377 Asie-Pacifique Ian Redwood +61 2 9957 5027 Chine St. John Cameron +852 3102 2938 Europe Jean Thevelin +44 20 7710 5100 44