16 octobre 2007

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16 octobre 2007
Compte-rendu
de la réunion du Conseil de quartier Alleray-Procession
du mardi 16 octobre 2007 de 19h à 21h
au lycée 5 rue Corbon
Etaient présents :
Madame Anne SAUZAY, Adjointe au Maire du 15ème chargée des Conseils de quartier.
Collège des associations :
Monsieur Philippe IZARN, Aménagement-Population du 15ème.
Monsieur Yves POINTFER, Actuel XV.
Madame Christiane SCHOFFEN, Union Locale 15ème des DDEN.
Collège des particuliers :
Madame Madeleine LE ROY LADURIE
Monsieur Jacques RENARD
Monsieur Guy COUDERT
Madame Lucienne RENAULD
Madame Marie-Odile JACQUIN
Etait excusée :
Madame Hélène CLAUDON
Etaient absents :
Madame Elisabeth de FRESQUET, Conseiller de Paris.
Madame Marie-France LEONET, Adjoint au Maire du 15ème chargé des Personnes Âgées.
Madame Joëlle ELLERT, Conseillère d’arrondissement.
Madame VINCENTELLI, Proviseur du Lycée Corbon.
Madame LECHERBOURG, Proviseur du Lycée Bourseul.
Père Pierre VIVARES, Curé de la Paroisse Notre-Dame de l’Arche de l’Alliance.
Monsieur Guy SCHMIT, Directeur d’Etablissement du Bureau de Poste de Paris d’Alleray.
Madame Madeleine HUDEBINE, Présidente de l’Amicale des Directeurs des Ecoles Publiques
des 16ème et 17ème circonscriptions.
Madame Laetitia MATHIEU
Monsieur Jean-Pierre COURTIAU
Madame Sophie BACRY PICCIOTTO
Monsieur Christophe DELAS
Monsieur Jean TANGUY
Monsieur Gérard DER AGOBIAN
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Madame Anne SAUZAY : Bonsoir et bienvenue à vous tous pour ce Conseil de quartier AllerayProcession.
1. Économies d’énergie au quotidien et développement durable.
Madame Anne SAUZAY : Ce soir, nous avons pour thème les « Economies d’énergies au
quotidien dans le cadre du développement durable ». On en parle beaucoup, c'est un mot important,
mais on ne sait pas toujours de quoi il s’agit. Monsieur Saffrey va vous en parler tout à l’heure. La
définition que j’ai lue était la suivante : « répondre aux besoins du présent sans compromettre les
capacités des générations futures, de nos enfants, de répondre à leurs besoins », c'est-à-dire éviter
de perturber l’environnement. Le développement durable ne se résume pas à l’environnement, à la
protection de l’environnement – il a un volet social et un volet économique – mais ce soir, je crois
que nous allons nous limiter aux économies d’énergies.
Nous avons parmi nous Monsieur Jérôme Guillard, responsable de la propreté du 15ème; il va nous
parler de la protection de l’environnement et de la propreté.
J’ai donc le plaisir d’accueillir Monsieur Siegfried Saffrey, de l’IDEMU (l’Institut d’écologie en
milieu urbain), qui dépend de l’ADEME, et je vous laisse vous présenter, Monsieur. Merci.
(Monsieur Siegfried Saffrey s’appuie, tout au long de son exposé, sur une projection vidéo)
Monsieur Siegfried SAFFREY : Merci beaucoup. Je suis effectivement conseiller Info Energie,
c'est-à-dire que l’on renseigne les particuliers sur les économies d’énergies et les énergies
renouvelables. Je vous ai préparé un petit PowerPoint intitulé « Les écogestes au quotidien », pour
vous présenter brièvement les solutions possibles à votre échelle afin de réaliser des économies
d’énergie et en consommer moins.
De la salle : Vous vous êtes présenté, mais à qui appartient votre société ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : L’association IDEMU, l’Institut de l’écologie en milieu urbain,
est une association Loi 1901 à but formatif à l’origine, c'est-à-dire faire de la réinsertion dans les
milieux de l’environnement. Depuis quelques années maintenant, elle est porteuse d’espaces Info
Energie, missionnée par l’ADEME pour renseigner les particuliers sur les économies d’énergies et
les énergies renouvelables.
Madame Anne SAUZAY : Au dernier Conseil de quartier du 15ème, nous avons voté une
subvention à l’ADEME et à l’IDEMU dans le cadre de l’Agenda 21 – vous savez que toutes les
communes, à l’heure actuelle, essaient de développer Agenda 21 – 21 pour le XXIe siècle – et de
décliner le développement durable en milieu urbain, justement.
Monsieur Siegfried SAFFREY : L’IDEMU est une association qui se développe sur
l’Ile-de-France. À l’origine, c'était sur le 93, et depuis peu, sur toute l’Ile-de-France – comme vous
allez le voir à l’instant. Vous voyez les territoires couverts par l’IDEMU au niveau des espaces Info
Energie C'est vraiment les espaces couverts par des permanences et des espaces Info Energie ; il y
en a un dans le 14ème, rue Francis de Pressenssé, dans le 12ème, le 4ème, au CAUE de Paris – le
Conseil des architectes –, un dans le XIe, et un dernier dans l’île Saint-Denis, qui est le siège de
l’IDEMU. Tous les autres territoires sont pour le moment des permanences en mairie, en attendant
des locaux fixes. Plus un local qui se développe maintenant dans un centre commercial à Chelles.
Dans un premier temps, je vais vous parler de l’énergie en France et de toutes ses problématiques :
pourquoi est-ce si important que nous nous en occupions, et ceci même à notre échelle ?
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La consommation d’énergie dans les ménages français ; comment maîtriser vos consommations de
chauffage, vos consommations d’eau chaude sanitaire ; les usages spécifiques de l’électricité ; une
petite partie sur les achats et les déchets ; et la problématique transport.
L’énergie en France et la consommation d’énergie par secteur économique en France. On voit
qu’elle est répartie dans cinq grands pôles. La sidérurgie, l’industrie et l’agriculture ne nous
intéressent pas trop, ce soir.
Ce qui va nous intéresser est le résidentiel tertiaire – donc vous, vos habitations, les bureaux et les
transports. On a ici les deux plus grosses consommations d’énergies en France.
L’unité est le million de TEP (la Tonne équivalent pétrole) ; pour ceux qui ne connaissent pas, c'est
l’équivalent énergétique reporté au pétrole. C'est une base commune au niveau des énergies.
Les émissions de CO2 engendrées et la consommation d’énergie française. On a réparti les sources
d’énergies : le nucléaire (41%) et le pétrole sont les deux grosses parties, suivies de loin par le gaz
naturel, le charbon, l’électricité hydraulique et les autres énergies renouvelables (l’éolien, le solaire,
etc.).
On voit également les secteurs qui émettent beaucoup de CO2 : les transports, 26%, l’agriculture,
l’industrie et le résidentiel tertiaire, qui talonnent beaucoup l’industrie manufacturière.
Comme conséquences, on a un lien établi par de nombreux rapports de professionnels, le GIEC
notamment, entre la consommation de l’énergie et le dérèglement climatique, via en particulier les
émissions de gaz à effet de serre. Ce qui entraîne une détérioration des modes de vie, et donc des
changements de modes de vie. Il faut qu’on apprenne à mieux consommer l’énergie, apprendre les
écogestes et devenir un consommateur, un écocitoyen.
On va aller dans le vif du sujet avec la consommation d’énergie dans les ménages français et
budget moyen des ménages – je m’appuie sur les sources de l’INSSE 2005.
L’équipement (tout ce qui concerne les meubles et autres) est un grand pôle, le logement – avec le
chauffage et l’éclairages, et donc les frais liés au logement – et le transport. On va surtout
s’intéresser au logement, à l’éclairage et aux transports, là où on peut agir pour maîtriser ses
consommations d’énergie. On voit qu’avec ces deux-là, 10 % et 20 %, on a 30 % du budget du
ménage, et c'est là où on peut agir au niveau de l’énergie.
On a découpé les différentes sources dépenses propres au logement, et on voit que les loyers
couvrent pratiquement les trois quarts des dépenses, avec seulement 15 % pour l’énergie, mais c'est
15 % sur lesquels on peut agir.
Pour ce qui est de l’utilisation de l’énergie dans les logements, on a le chauffage – on ne peut pas
encore s’en passer, malheureusement – l’eau chaude sanitaire, l’électricité spécifique et la cuisson.
Je vais vous détailler tous les pôles, mais il a apparaît comme évident que là où on peut vraiment
agir, ça va être sur le chauffage, l’eau chaude sanitaire et l’électricité – la cuisson dans une moindre
mesure – pour faire des économies substantielles.
Maîtriser dans un premier temps les consommations de chauffage, la plus grosse source de
dépenses d’énergie d’une habitation. En fonction de l’année, il y a eu différentes normes et
méthodes d’isolations liées au logement, au temps, au développement des habitations. Avant 1975,
on n’avait pas d’isolation, de simples vitrages, des bâtiments pas du tout isolés, ce qui faisait une
consommation de 375 kWh par m² et par an. À l’heure actuelle, on est tombés à 85 kWh par m² et
par an, c'est-à-dire qu’on a divisé la consommation par 4. De là, vous pouvez vous situer au niveau
de votre habitation, sauf si vous avez fait des travaux d’isolation depuis, ce qui est rarement le cas à
Paris, parce qu’il y a beaucoup de contraintes au niveau de la surface et une isolation par
l’extérieur, c'est vraiment difficile au niveau des plans locaux d’urbanisme.
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Les températures de confort. C'est à chacun de faire comme il l’entend, mais il y a des températures
idéales aussi bien pour le confort que pour la gestion de l’énergie. Pour les salles à vivre – salon,
cuisine, salle à manger – 19 degrés est l’idéal. C'est une température de confort. Certains ont
besoin de plus, d’autres de moins, c'est une valeur que chacun peut adapter à son confort, à
quelques degrés près. Les chambres, 16 degrés ; si on s’en sert bien sûr comme bureau, il faut
chauffer plus, parce que ce la sera alors considéré comme une pièce à vivre – la chambre est
vraiment l’endroit pour dormir. La salle de bain, 22 degrés ; il est vrai que quand on sort du bain
ou de la douche, si on était à 16 degrés, on risque d’avoir un peu froid, quand même. Une absence
de plus de deux heures, c'est 16 degrés, par le biais d’une régulation par exemple. Je ne sais pas si
vous avez des thermostats de régulation chez vous, mais quand vous vous absentez, le mieux est de
baisser la température, soit sur le radiateur électrique si c’est possible, ou alors d’avoir un
thermostat – parfois c’est autoréglable, on a une pendule et on règle à la pendule, cela dépend des
technologies. Quand on est absent plusieurs jours, 12 à 14 degrés, une mise hors gel sur les
radiateurs électriques – par exemple, la petite étoile bleue – suffit largement à conserver en horsgel. Il est surtout important de savoir que 1 degré en moins dans les pièces représente 7 %
d’économies sur la facture. De passer de 25 à 19 degrés pour le salon, par exemple, vous le sentirez
à la fin de l’année sur votre facture et vous ferez un geste pour l’environnement pour ce qui
concerne l’énergie.
C'est ça le plus important au niveau de la planète. Donc, maîtriser sa consommation de chauffage
en optimisant l’utilisation de ces émetteurs, à savoir radiateurs ou plancher chauffant. Il y a peu de
planchers chauffant sur la région parisienne, c'est surtout des radiateurs. Il faut déjà dégager
l’espace devant les radiateurs, ne pas mettre un fauteuil devant un radiateur ou beaucoup d’autres
objets ; ne pas les couvrir – on voit souvent des beaux cadres en bois et toutes sortes de petites
choses autour des radiateurs, vous diminuez de cette façon l’efficacité de moitié. Esthétiquement,
c'est joli, mais malheureusement, ce n'est pas idéal. Penser à dépoussiérer les grilles supérieures et
inférieures de l’appareil, c'est-à-dire qu’on a souvent toutes les petites ailettes dedans qui sont
gorgées de poussière, et vous diminuez encore l’efficacité du radiateur. En plus, cela va souvent
brûler les petites poussières et compagnie, ce n'est pas très bon pour l’air de la maison, car il faut
ventiler assez souvent à cause de l’odeur. Le panneau isolant recouvert d’aluminium derrière les
radiateurs, c'est surtout valable pour les radiateurs à eau. Pour ceux qui ont un radiateur à eau, je ne
sais pas si vous avez une petite plaque en aluminium derrière avec un film isolant, c'est fait pour
renvoyer la chaleur vers la maison pour éviter de chauffer le mur. L’idéal, c'est quand même de
chauffer l’intérieur de la maison.
La chaudière. Je ne sais pas si vous êtes en copropriété, si vous avez un chauffage individuel ou
collectif, mais pour ceux qui ont un chauffage individuel, il faut assurer une combustion optimale
de la chaudière. C'est un entretien régulier, une fois par an minimum, et changer la température
d’eau selon la saison ou opter pour un système de régulation automatisée, c'est-à-dire qu’il va
changer la température de l’eau de vos radiateurs en fonction de la température extérieure.
Aujourd'hui, il y a ce genre de système qui existe, et s’il fait 15 degrés dehors, vous n’aurez pas le
même besoin en chauffage que s’il fait -2 ou -3. On a aujourd'hui des appareils qui rendent possible
d’adapter tout de suite la puissance de la chaudière et donc la température de l’eau chaude. Vous
pouvez faire ainsi des économies d’énergie, ce sont des petites choses qui ne coûtent pas très cher à
l’installation et sont très vite rentables, surtout au niveau de la consommation.
L’isolation n'est pas donnée à tout le monde. Dans certains cas, isoler l’intérieur d’un appartement
parisien veut dire réduire sa surface. On entend souvent : « oui, mais je ne peux pas parce que voilà,
je vais perdre deux mètres carrés… ». Il est vrai que ce n'est pas forcément évident et l’isolation par
l’extérieur – aujourd'hui on isole par l’extérieur – est une galère à Paris ! C'est le mot. Les
architectes commencent à le faire et à comprendre qu’il faut amorcer le système, tout en conservant
les bâtiments. On va arriver à un compromis. Plus tard, on le pourra, mais là, à l’heure actuelle,
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c'est très dur. Et donc, l’isolation par l’intérieur – un doublage isolant avec un doublage dessus –,
ça mange un peu de surface, quand même, mais on s’y retrouve au niveau du confort.
Installer des joints sur les fenêtres et les pas-de-porte pour éviter les courants d’air. Le courant d’air
froid qui arrive dans le bas des jambes, c'est désagréable et peut être simplement évité par ce genre
de joints. Et c'est pareil au niveau des fenêtres. Jouer au niveau des battants va vous permettre
d’éviter toutes ces sensations de froid. Pensez aussi à utiliser les fenêtres, les volets et le stores pour
le confort d’été et celui d’hiver, c'est-à-dire dire que l’été, vous allez mettre les volets pour vous
protéger du soleil – vous êtes orienté plein sud, vous ne voulez pas trop de chaleur dans la journée
– et à l’inverse, en hiver, on ferme les volets pour éviter que la chaleur ne ressorte de l’habitation.
Idem pour les stores.
Bien fermer les portes au niveau des ventilations. Je ne sais pas si vous avez des ventilations
automatiques avec des bouches de ventilation, mais c'est important de fermer la porte de la cuisine
ou celle de la salle de bain pour avoir les bons débits d’air et bien renouveler ainsi l’air dans la
pièce. Et plutôt que de mettre un radiateur à fond, il faut mieux mettre les radiateurs à la puissance
nécessaire dans chaque pièce. On répartit les points de chaud, on n’a pas de pertes inutiles avec un
point vraiment brûlant. En plus, il est désagréable d’avoir un point chaud dans un appartement. Il
n’y a rien de plus désagréable que d’avoir le radiateur qui chauffe à fond alors qu’on a froid au dos.
Les consommations d’eau chaude sanitaire, pour la douche, le bain, la vaisselle, etc. plutôt que de
régler l’eau à 80 degrés, réglez-la à 60 ; rien que pour l’eau chaude, c'est 30 % d’économies. On
voit beaucoup de chauffe-eau réglés à 80 degrés…
De la salle : C'est interdit dans les copropriétés !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Sur les vieux chauffe-eau, malheureusement, on le retrouve
encore. Et on peut monter les consignes jusqu’à 80, voire 90 degrés.
De la salle : C'est interdit dans les copropriétés parce qu’on se brûle !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Dans les copropriétés, mais si vous avez un chauffe-eau
individuel chez vous… Dans les copropriétés, c'est normalement autour de 55, 65 degrés à votre
robinet. Pour ceux qui ont un chauffage individuel, comme moi, réglez-le à 80… à 60 !
De la salle : C'est un lapsus !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Autant pour moi, mais quand je suis arrivé chez moi, il était
réglé à 80. 200 litres d’eau chaude à 80 degrés pour une personne, ce n'est pas très utile !
Préférez une douche à un bain. Et quand je dis une douche, je pense à une douche raisonnable ; il
ne s’agit pas de rentrer dans la douche et de laisser couler l’eau pendant une demi-heure en
écoutant de la musique. Une douche, l’eau arrêtée, c'est 15 litres, c'est-à-dire que je rentre dans la
douche, je me mouille, je ferme le robinet, je me savonne, je me rince et je sors de là. Après, il y en
a qui aiment bien se détendre sous la douche… C'est déjà 60 litres, et encore, cela dépend du temps
que vous passez dessous… Le bain, c'est 200 à 250 litres. C'est vraiment à proscrire, même si
certains aiment bien prendre un bain le soir en rentrant, mais ça consomme de l’eau, ça consomme
de l’énergie, et ces ressources ne sont pas inépuisables à l’heure actuelle.
Quelques chiffres bien parlants. Pourquoi réparer ses fuites d’eau ? Un petit robinet qui goutte, c'est
de 7 à 35 m3 par an, et donc de 20 à 90 euros. Le plombier, en venant, je ne sais pas s’il vous coûte
90 euros rien que pour changer un joint ; sinon, changez de plombier. Un mince filet d’eau
représente déjà 140 m3, 350 euros ; il est alors temps de changer les têtes de robinet. La chasse
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d’eau et son petit goutte-à-goutte insoupçonné qui tombe au fond de la cuvette, c'est 250 m3,
630 euros. Et on commence à y réfléchir à deux fois ! Pour les équipements économes, on a les
chasse d’eau double-flux, celles à 3/6 litres en fonction des besoins. Des mitigeurs simples… Ce
n'est pas simple, justement ! On a aujourd'hui des mitigeurs thermostatiques, c'est-à-dire que vous
réglez la température d’un côté et le débit de l’autre. Non seulement vous ne passez pas deux
heures à régler comme avec le mitigeur simple, et vous avez en plus un débit constant, ce qui est
beaucoup plus agréable pour vous. Nous avons enfin les réducteurs et aérateurs de débit. C'est
juste pour mettre de l’air, vous remplissez et vous avez toujours un flux d’eau, mais avec de l’air et
de l’eau à l’intérieur, et donc moins d’eau est utilisée. Comme une pomme de douche tout simple,
par exemple.
Je ne sais pas si certains connaissent la technologie des pommeaux de douche, des robinets
mousseurs ; vous les trouvez dans n’importe quel magasin de bricolage et ils sont très vite
rentabilisés. Ça ne coûte vraiment rien et vous fera faire des économies d’eau très, très rapidement.
Mais le pire, c'est vraiment les fuites. Le point sur lequel on peut intervenir, c'est le mince filet
d’eau, le robinet qui goutte, vous le sentirez sur votre facture.
Autre point important sur les fuites. Des fois, même si on n’a pas de fuites apparentes… Avant
d’aller vous coucher, allez regarder votre compteur d’eau et regardez-le à nouveau en vous relevant
le matin, si vous avez une consommation, c'est que ce n'est pas normal ; ou alors, il y a quelqu'un
qui s’est relevé dans la nuit. Il y a des fuites cachées, plus souvent qu’on ne le pense, et il y a
des gros dégâts, une fuite dans un mur, par exemple.
Les usages spécifiques de l’électricité. L’électricité, on en parle beaucoup avec l’ouverture des
marchés. L’électricité, pour faire quoi ? Dans un logement moyen de quatre personnes,
l’audiovisuel, télé, etc., représente 12 % ; le lavage, 21 % ; le sèche-linge, 14 % ; l’éclairage, 14 % ;
et le gros point noir, le froid, 32 %. Le froid est ce qui consomme le plus, le frigo, le congélateur
sont des points qui consomment énormément. Et autres, 7 %, les différentes utilisations comme la
recharge du téléphone…
De la salle : Ce ne sont pas des données nationales ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Exactement. C'est une moyenne sur différents logements de
quatre personnes. Je n’ai pas la source de ce diagramme-là. C'est à corriger… L’important est que,
quel que soit le logement où vous êtes, en général, c'est le froid qui va vraiment consommer le plus.
Sauf si vous n’avez pas de frigo et de congélateur, bien sûr, où que vous ayez 15 télés qui sont
constamment allumées. Mais sur un logement moyen avec une chaîne hifi, une télévision, un radioréveil, différentes ampoules, une machine à laver, un sèche-linge, c'est toujours le froid qui va
prendre le dessus.
Madame Christiane SCHOFFEN : Je m’interroge ! J’ai le droit ! 32 % de ma consommation qui
serait liée à mon frigo ou à mon congélateur, cela me paraît…
Monsieur Siegfried SAFFREY : Vous avez un chauffage électrique ?
Madame Christiane SCHOFFEN : Non.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Ça dépend alors de ce que vous avez comme appareils.
Madame Christiane SCHOFFEN : Les ampoules et le reste, ça fait combien ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : L’éclairage, c'est 14%.
De la salle : Mon frigo consommerait plus du double ?
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Monsieur Siegfried SAFFREY : Oui. Ça dépend de quel équipement vous avez chez vous.
Décrivez-moi en gros votre maison. Vous avez un congélateur ?
De la salle : Une seule armoire avec le congélateur et c'est tout.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Il a quel âge ?
De la salle : Il a huit ans.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Est-ce que vous savez si le joint de la porte fonctionne bien ?
De la salle : Oui.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Est-ce que vous dépoussiérez à l’arrière de temps en temps ?
De la salle : Ah non ! Jamais !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Voilà ! C’est encore une consommation, on va le voir après.
Vous le dégivrez combien de fois, à peu près ?
De la salle : Tous les ans.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Déjà, vous avez au moins 5 millimètres de gel sur le point froid.
Au moins. Cinq millimètres représentent 30 % de consommation en plus pour votre frigo.
De la salle : C'est comme les ampoules que j’ai à côté…
Monsieur Siegfried SAFFREY : Il est sûr que si vous avez 20 halogènes et que vous les gardez 24
heures…
De la salle : Non. Je n’ai pas d’halogène parce que je sais que cela coûte 300 ou 500 watts.
Monsieur Siegfried SAFFREY : On va le voir juste après.
De la salle : Je n’ai pas d’halogène, mais quand même, il me semble que ma consommation
principale est l’électricité, la lumière.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Le plus simple est de prendre un petit appareil pour mesurer les
consommations. Vous le branchez entre votre prise murale et votre frigo, et vous saurez exactement
combien de kilowattheures il a consommé, et je pense que vous ne serez pas agréablement surprise.
De la salle : Cela dit, je trouve que je ne paye pas très cher d’électricité.
Monsieur Siegfried SAFFREY : En France, on ne paye jamais assez cher l’électricité. On devrait
le payer beaucoup plus cher !
La consommation moyenne des principaux appareils domestiques. L’aspirateur est en moyenne de
18 kWh. C'est pour une utilisation moyenne, en fonction du temps de l’utilisation. Si vous passez
15 fois chaque jour l’aspirateur chez vous, cela va être beaucoup plus. Mais en moyenne, on le
passe une à deux fois par semaine, grand maximum, ça reste raisonnable. La hifi, la chaîne, etc., le
matin en se levant… c'est peu. Le micro-ondes, c'est déjà un peu plus, ce n'est pas la même
puissance. La bouilloire, pour une petite tisane de temps en temps, c'est assez puissant, mais on ne
s’en sert pas souvent. La télé, c'est déjà un peu plus problématique. Le lave-linge, les plaques de
cuisson, qui commencent à devenir plus utilisées. Le lave-vaisselle, la lampe halogène, qui
consomme énormément, et si vous en avez quatre chez vous, commencez à vous poser des
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questions et à chercher à utiliser des lampes plus efficaces. Le sèche-linge, mieux ne vaut pas s’en
servir dans la mesure du possible. Mieux vaut bien essorer le linge, l’étendre – cela demande plus
de temps que le sèche-linge, mais c'est mieux ; et si on l’étend bien, il n'est pas froissé ! La
cuisinière, avec four électrique. Un aquarium… on ne dirait pas, mais pourtant l’aquarium
consomme beaucoup.
Et voilà : le frigo plus congélateur, 600 kWh Cela consomme énormément de faire du froid. Je ne
parle même pas du frigo américain. Pour ceux qui connaissent, le frigo américain avec le petit
distributeur de boissons, c'est certainement pratique mais ça coûte cher. Donc toutes ces petits
choses-là, il faut les multiplier par à peu près par 0,1, on les divise par 10 pour avoir la
consommation en euros. Avec le prix actuel de l’électricité, car on sait à l’heure actuelle qu’on est
à l’ouverture des marchés. Les tarifs régulés ne vont pas durer des années, et il va peut-être être
temps de regarder – surtout pour ceux qui ont un frigo américain. Il faudrait le revendre à un bon
prix aujourd'hui, cela ne sera peut-être plus possible dans trois, quatre ans.
De la salle : Et le repassage ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : On n’a pas tout non plus ! Je ne repasse pas, personnellement.
De la salle : Combien faut-il compter d’heures pour la télé ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : En moyenne nationale, il faut compter à peu près deux, trois
heures. Comme c'est une moyenne, c'est plus ou moins représentatif. Il faudrait que j’aie les sources
et les tableaux exacts. Ces chiffres de consommations sont des faits réels et ce n'est pas moi qui les
ai inventés.
De la salle : Et l’aspirateur ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : 18 kWh L’aspirateur est tout petit. En France, on ne doit pas
nettoyer beaucoup…
Il s’agit donc de consommations réelles par rapport à la puissance et au temps dont on s’en sert.
C'est une moyenne, bien sûr, mais globalement, c'est juste : surtout, le frigo plus le congélateur
consomment énormément. C'est un fait indéniable.
Le réfrigérateur. D'abord, il est inutile d’abaisser la température à moins de 5 degrés. Les aliments
sont faits pour être conservés entre 4 et 5 degrés. Dégivrez fréquemment. 5 millimètres de givre, ce
n'est pas grand chose sur le bac à glaçons, mais cela représente 30 % de la consommation en plus
pour le frigo. Dépoussiérez régulièrement et en douceur les grilles à l’arrière. Il ne faut pas y aller
comme un bourrin, parce que sinon on a des petits soucis de gaz après. Le fait qu’il y est de la
poussière sur la grille à l’arrière du frigo – tout le monde voit de quoi je parle, la grille, à l’arrière,
accumule la poussière parce que l’air chaud va monter, et l’air froid va repasser avec toute la
poussière qui traîne toujours sur le frigo, malheureusement, à moins qu’on ne déplace le frigo à
chaque fois – et va donc venir se coller dans la grille. Et toutes ces petites choses-là font que l’air
va moins bien prendre la chaleur et augmenter la consommation du frigo, qui va devoir plus tourner
pour arriver à évacuer la chaleur.
L’absence de porte au bac de glaçons représente 50 % de la consommation en plus. Moi qui ai
cassé la mienne, je sais qu’il faut que je la répare, pour éviter que le froid ne redégouline à chaque
fois parce qu’il va tout faire pour essayer de le conserver à -10 – en général – et donc 50 % de la
consommation en plus.
L’étanchéité des joints de fermeture, autour de la porte, sur la porte ou sur le fixe, est très
importante. C'est très important, parce que c'est ce qui va permettre de conserver le froid dans le
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frigo. Des petits test simples : vous prenez une feuille de papier ; vous ouvrez votre frigo ; vous
refermez la porte sur la feuille de papier, au niveau du joint, bien sûr ; et si la feuille tombe ou que
vous la retirez facilement, c'est que le joint est bon à changer. Autre petit test, vous prenez une
lampe torche dans le frigo ; vous la mettez allumée dans votre frigo, vous refermez, et si vous
voyez du jour, le joint est bon à changer. Ce sont des petits tests pratiques qui peuvent vous faire
économiser des sous tout au long de l’année.
De la salle : Qu’en est-il des frigos encastrés ? Ce n'est pas bon ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Non. Pour que la chaleur s’évacue, une circulation d’air est
nécessaire derrière le frigo. Et c'est vrai que dans le cas de beaucoup de frigos encastrés, on n’a pas
de grille au niveau de l’arrière du frigo, et si vous le tirez et que vous passez la main derrière, c'est
vraiment très chaud, souvent. Il est vrai que normalement, quand la cuisiniste vous pose un frigo
encastré, on doit avoir une grille de ventilation pour que l’air – l’air réchauffé par le frigo – du frigo
puisse s’évacuer. Mais comme une grille, ce n'est pas forcément esthétique, il y en a très peu le
proposent ; mais il y en a aussi qui font ça bien.
De la salle : Quand on veut changer des joints, où doit-on aller ? On va vous dire qu’il faut changer
le frigo !
Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est souvent comme cela. Mais normalement, dans le magasin
où vous avez acheté le frigo, ils sont censés pouvoir le changer. J’ai le même problème,
malheureusement.
L’éclairage : beaucoup de personnes sont encore éclairées à l’ampoule à incandescence, avec une
puissance de 75 watts, une efficacité ridicule de 13 lumens par watt – c'est-à-dire que pour un watt
consommé par l’ampoule, elle va vous rendre 13 lumens, le lumen étant une unité de lumière –
pour fonctionner mille heures. Une petite halogène consommant 60 watts est de 14 lumens par watt
pour deux mille heures de fonctionnement. C'est donc un petit plus rentable.
La lampe dichroïque, à savoir les petits spots halogènes, est de 50 watts, 25 lumens par watt, et
donc un peu plus efficace.
Le tube fluo, un de ces néons comme on en a un au-dessus de la tête actuellement, est de seulement
15 watts pour 60 lumens. Cela commence à devenir un peu intéressant. Maintenant, il faut
reconnaître qu’un néon dans la cuisine, ce n'est pas forcément terrible.
À l’heure actuelle, nous avons les lampes fluocompactes – un tube fluo tout simplement replié
avec un petit dispositif de démarrage, sans que l’on ait besoin du gros condensateur comme on en a
sur beaucoup de néons –. Pour une lampe consommant 15 watts, elle va émettre 60 lumens par
watt. On a à peu près l’équivalent de toutes les lampes que vous vous voyez à l’écran, au niveau de
l’éclairage. Elle va vous consommer 75 watts, alors que celle-ci va vous en consommer 15, et sa
durée de vie est, à l’heure actuelle, de six mille heures. Sauf accident, certaines crament avant.
De la salle : Ça n’éclaire pas !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Les anciennes n’éclairaient pas. Même moi, je trouvais que la
lumière n’était pas agréable avec les premières. Mais il y a eu du progrès. Celles que j’ai
aujourd'hui chez moi sont beaucoup mieux. Il y a de très bons fabricants, et je pense à deux
fabricants, vraiment leaders, et qui font de très bons produits.
De la salle : Philips ?
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Monsieur Siegfried SAFFREY : Notamment. Il y en a d’autres, et qui en font des très bonnes.
De la salle : Quand on a un halogène dont on baisse la luminosité...
Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est l’histoire de la résistance, en fait, c'est-à-dire que
l’électricité que vous n’allez pas mettre dans la lumière va être transformée en chaleur par l’effet
joule. C'est pratiquement la même chose.
De la salle : Donc on consomme quasiment la même chose ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est souvent cela. Sur les nouvelles, je ne sais pas trop comment
cela se passe au niveau de la régulation. Mais sur les premières, vous aviez un effet joule tout
simple, comme c'est le cas chez mes parents, c'est-à-dire transformer une partie de l’énergie en
chaleur pour ne pas trop éclairer, et en consommant pareillement. C'est peut-être moderne,
maintenant, mais cela fait longtemps que je n’ai plus d’halogène, et je ne peux pas trop vous dire
comment cela se passe à ce niveau-là.
Enfin, dans la mesure du possible, essayez de changer vos ampoules par de la fluocompacte. Les
prix ont beaucoup diminué ; il y a cinq, six ans, cela coûtait très cher, et à l’heure actuelle, c'est aux
alentours de 10 euros pour une 20 watts fluocompacte. C'est devenu relativement abordable pour
une ampoule qui va vous faire économiser de l’énergie. Et qui va durer plus longtemps. Quand on
regarde le rapport entre l’investissement et la consommation, une ampoule fluocompacte va être
beaucoup plus économique qu’une incandescence classique.
De la salle : Les fluocompactes donnent mal à la tête.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Celle-ci ? Je n’en ai jamais entendu, et j’ai cela chez moi depuis
un moment. On en trouve dans les grandes surfaces.
De la salle : Au départ, il faut les laisser longtemps, mais il faut longtemps avant qu’elle éclaire.
Où est l’économie s’il faut attendre si longtemps, une demi-heure ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Cette ampoule est ancienne ?
De la salle : Elle est toute neuve. Elle affiche 75 watts mais elle fait l’équivalent de 15 ou 25 watts
en consommation.
Monsieur Siegfried SAFFREY : L’équivalent de 75 watts, cela veut dire qu’elle va éclairer autant
qu’une ampoule incandescence classique de 75 watts. Maintenant, le fait qu’on a l’impression
qu’elle éclaire moins, il faut savoir qu’on n’a pas tout à fait la même lumière. On va avoir une
lumière beaucoup plus blanche, comme avec une néon, et donc une lumière plus froide. L’œil met
du temps à s’adapter par rapport à une ampoule à incandescence, car nous sommes habitués à la
lumière jaune des ampoules à incandescence classique, beaucoup plus chaude. Mais après, le temps
de chauffe, on n’a aujourd'hui de moins en moins ce type de problème aujourd'hui, car ils font des
ampoules qui démarrent de plus en plus vite. Si c’est le modèle que vous avez acheté, elles mettent
pourtant de moins en moins de temps à chauffer.
De la salle : A éclairer ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : A éclairer, oui. C'est vrai que c'est encore un petit ennui
technique à l’heure actuelle : elles mettent un certain temps à éclairer. Mais durant la demi-heure
qu’elle va mettre, elle consommera de toutes les façons moins qu’une incandescence classique. Il
faut comprendre que mettre une lampe qui va mettre du temps à chauffer, par exemple dans les
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toilettes ou dans un placard, c'est vrai que ce n'est pas utile. Dans les endroits de passage – couloirs,
placards, wc, etc. –, on met juste une petite ampoule à incandescence classique. On allume, on fait
ce que l’on a à faire, on éteint, on a tout de suite la lumière et on n’a pas besoin que cela chauffe. Et
cela reste un avantage, mais les temps d’éclairage de ces ampoules tendent à se réduire
énormément.
De la salle : Il paraît qu’il ne faut pas allumer et éteindre le néon tout le temps ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Exactement. Il ne faut pas non plus le laisser allumé, mais c'est
vrai que de l’allumer et de l’éteindre sans arrêt…
De la salle : Ça abîme !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Voilà, il ne faut pas, c'est pour cela que l’on dit de la mettre dans
les pièces de vie, par exemple dans un salon où on va rester une heure, dans la cuisine… Si on fait
des allées venues, ce n'est pas évident ; il faut arriver à allier les deux et que chacun fasse selon son
comportement. Mais c'est vrai que de l’allumer et de l’éteindre… Même si, là aussi, ils font des
progrès. On a par exemple un starter de plus en plus solide et qui résiste maintenant aux allumages
et à l’extinction.
De la salle : Il y aussi un problème esthétique : elles sont toujours grandes, pas très jolies. On pense
pouvoir avoir des ampoules plus petites ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Celle-ci est déjà plus esthétique… Sinon, il y a des modèles avec
des tubes enroulée, beaucoup plus petits, un peu plus larges, mais du coup, on ne les voit pas
dépasser d’un lustre, par exemple. Ils vont être cachés par l’abat-jour.
De la salle : Moi, ça dépasse toujours.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Il y a dorénavant des modèles enroulés. Mes parents en ont de ce
type, et elles ne dépassent pas des abat-jour. Mais il faut bien reconnaître que ce n'est pas
particulièrement esthétique. Quand ils sont allumés, on ne les regarde pas, mais quand ils sont
éteints, ce n'est pas particulièrement joli. C'est vrai que pour un lustre Louis XV, une lampe design,
ce n'est pas ce qu’il y a de plus joli.
Le lavage et le séchage. Il faut déjà bien remplir les machines – elles font globalement 4, 5 kilos.
On ne la bourre pas mais il faut qu’elle soit bien remplie. Une machine à demi pleine va
consommer la même énergie qu’une machine de 4, 5 kilos pleine. Lavez de préférence à basse
température, car la consommation d’une machine à laver, si vous lavez à 60 degrés, vous constatez
que 90 % de l’énergie consommée va aller dans le chauffage de l’eau. C'est-à-dire que si elle
consomme 1, vous avez 0,9 pour chauffer l’eau. C'est quand même pas mal. Laver à 30 ou 40
degrés, c'est toujours aussi bien lavé et on a fait une économie d’énergie conséquente.
Essorer à la plus grande vitesse possible, surtout si l’on utilise un sèche-linge.
On va revenir sur le problème du séchage du linge… Évitez les sèche-linge, autant que possible, le
bon fil à linge des familles, c'est des choses qui marchent très bien.
De la salle : Dans le 15ème, c'est très pratique d’étendre le linge.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Le fil à linge tendu avec le balcon du voisin, c'est plus dur…
Mais il faut arriver à se mettre d'accord.
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Un petit essorage à 400 tours minute. Si vous passez au sèche-linge, il va vous falloir trois heures et
demi pour sécher vos 5 kilos de linge, c'est-à-dire que vous allez consommer 7 kWh, à savoir
70 centimes. À 800 tours minutes, il ne vous faudra plus qu’une heure dix – donc un tiers, et l’on
passe à 3 kWh. À 1 000 tours minutes, on passe à cinquante minutes, pour 2, 2 kWh pour le sèchelinge, on voit bien que le gain est minime.
Là où je ne suis pas du tout d'accord, c'est pour ce qui est du temps de séchage à l’air libre, parce
que là, tout dépend de savoir si on sèche le linge en été ou en hiver. Si je mets le linge dans mon
appartement en hiver, il met plus de deux heures à sécher.
De la salle : À 1 100 tours, on casse toutes les fibres.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Si vous mettez de la soie, c'est sûr qu’il peut y avoir problème…
J’ai bien mis du coton à mille tours, et il a survécu. L’idéal reste bien sûr le séchage à l’air libre.
La veille : les appareils doivent rester en veille et tout marche avec une télécommande. C'est
génial, bien sûr, sauf que les appareils doivent rester ne veille, et malheureusement, quand la télé
fonctionne, elle va consommer des 0, 24 watts/heure – à ne pas confondre avec les kilowattheures.
Veillant pendant vingt et une heure, elle va consommer, en moyenne, 315 wattheures. Aujourd'hui,
les veilles sont à peu près de 13 kWh. Tous ces petits appareils avec ou sans petite lumière rouge,
comme un ordinateur : vous l’éteignez complètement, et il n’y a plus rien d’allumé ; pourtant, le
bloc d’alimentation, lui, consomme toujours. Un chargeur de portable, vous le laissez branché, il
consomme. Faites l’essai de mettre la main dessus, il est chaud. Tous les appareils, que ce soit le
magnétoscope, le lecteur de DVD, etc. Une seule solution : acheter des multiprises avec
interrupteur dessus ; c'est vraiment la seule chose d’efficace contre la veille. On a souvent un
bouton sous la télé pour l’éteindre. La télécommande ne fonctionne pas, c'est sûr, mais au moins
cela ne consomme pas de l’éclairage et inutilement.
De la salle : C'est souvent les questions qu’on se pose : les veilles d’ordinateur ou de télévision
coûtent cher ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Ça coûte cher. Il faut multiplier par le prix de votre appareil,
mais là, si on multiplie 375 wattheures par 100 jours, nous avons 31 kWh – donc, 3 euros et
quelque sur cent jours.
De la salle : Quand on remet un appareil en marche, on le relancerait et on repomperait de
l’énergie ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Ce n'est pas un diesel. Sur les vieilles télés, oui ; dès que cela
chauffe, on a un temps d’affichage, etc. Mais aujourd'hui, avec les composantes électroniques que
l’on a, il n’y a plus de temps de chauffe, il n’y a plus le genre de choses que l’on trouvait sur les
vieilles télés diesel.
De la salle : Il faut donc les éteindre ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Oui. La seule chose utile avec la veille, c'est qu’on peut allumer
ses appareils à distance ; il est vrai qu’on peut avoir l’heure exacte, évitant par là même d’éteindre
le radio-réveil. Aujourd'hui, ils font des appareils qui se règlent automatiquement dès qu’on les
branche.
Les veilles de télévision consomment par an, en moyenne, de 8 à 13 watts par an, c'est-à-dire que
vous laissez la veille pendant une heure, c'est 13 watts maximum. Nous voyons ici le coût par an :
avec la télévision, le magnétoscope, le décodeur, la parabole et la chaîne hifi, on en est déjà à près
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de 50 euros (46, 50 euros) pour seulement cinq appareils. Dans une maison, aujourd'hui, on
retrouve deux, trois télés, le magnétoscope qui va avec, une seule parabole, en général, une chaîne
hifi, le nombre d’ordinateurs, et vous additionnez tout cela : ça peut représenter gros, de 50 à 150
dans certains cas. Surtout avec une vieille télé, qui consomme 30 à 35 watts en veille, alors que
nous sommes ici avec une télé moderne, à 8-13 watts.
La cuisson. Toujours couvrir les plats et les casseroles. En couvrant quand on fait cuire des
aliments ou bouillir de l’eau, c'est 30 % d’économies réalisées.
Arrêtez le four quelques minutes avant la fin de la cuisson – et c'est valable pour les fours
électriques, ceci étant plus délicat avec les fours à gaz.
Ne faire bouillir que l’eau nécessaire, car il est inutile de faire bouillir l’eau d’un faitout pour faire
cuire quelques grammes de coquillettes.
Utiliser des plats adaptés à la taille des plaques, car si vous prenez une petite casserole pour une
plaque de 1 500 watts, vous allez avoir la moitié de la chaleur qui va partir sur les côtés de la
casserole – et vous allez vous brûler en prenant le manche… On a des petites plaques adaptées aux
petites casseroles.
Décongeler au frigo plutôt qu’au micro-ondes, car le froid qui est déjà dans l’aliment que vous avez
congelé va contribuer au refroidissement du frigo – à moindre mesure, bien sûr – et en plus, vous
n’aurez pas la consommation du micro-ondes en mode « décongélation ». Réservez dons le microondes au réchauffement des petites quantités, comme des restes que vous avez de la veille.
Les achats et les déchets. On a aujourd'hui des étiquettes énergie sur beaucoup de produits. C'est-àdire que si votre frigo a huit ans, à peu près, il va être entre D et E. Aujourd'hui, on a A, A+ et A++,
tellement les équipements sont performants.
On a aussi ces étiquettes pour les voitures et c'est obligatoire. Depuis le 1er octobre, on a aussi ces
étiquettes pour les logements, c'est-à-dire que pour une habitation qu’on loue ou que l’on revend,
on est normalement censé faire un diagnostic de performance énergétique de l’habitation. Quand
vous allez louer une maison, vous allez savoir si elle est énergétivore ou bien isolée et peu
consommatrice d’énergie.
Pour ce qui est des écolabels – agriculture biologique, normes françaises de l’environnement, le
recyclage – ils notent les produits écoresponsables. Généralement, soit les fabricants paient une
taxe pour tout ce qui est recyclage. On en voit de plus en plus. Après il y a les faux sigles, et il faut
se méfier de certains, et non d’autres qui sont agréés pour ce que ce soit recyclable, réutilisable ou,
encore mieux, recyclé – on pense au papier toilette recyclé, le papier recyclé.
Sur ce sigle-là, l’emballage est entièrement recyclable et sera recyclé si on respecte les consignes
de tri ; s’il va dans n’importe quelle benne, il n’y aura pas recyclage. Ce sigle-là, avec un
pourcentage à l’intérieur, signifie qu’il contient 55% de produits recyclés.
Ce petit signe « éco-emballage » – que l’on voit de plus en plus – signifie que le fabricant paie sa
taxe éco-emballage. Cela veut aussi dire qu’il va payer quelque chose parce qu’il utilise un
emballage qui n'est pas forcément recyclable, et il paie donc en contrepartie.
Les déchets, 50 % du poids de nos poubelles est dû aux emballages propres ou souillés. Dans la
mesure du possible, il vaut mieux acheter des produits avec le moins d’emballage possible. Il faut
savoir qu’aujourd'hui, on achète un Petit Lu, avec le plastique autour du biscuit dans la barquette,
autour de la barquette, vous avez un autre plastique, la barquette est elle-même en plastique non
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recyclable. Autour de tout ça, vous avez un joli carton, et encore un plastique. Pour un simple
biscuit !
De la salle : C'est au niveau des industriels !
Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est vrai. Mais c'est dur de leur faire comprendre.
Malheureusement. Le marketing compte beaucoup.
De la salle : Il y a tellement d’emballages !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Dans la mesure du possible, on peut choisir des produits peu
emballés ou avec moins d’emballages que certains autres. Même s’il est certain que la grosse boîte
avec la grosse pub pour le tout petit jouet à l’intérieur, cela marche auprès des enfants.
De la salle : Je voulais souligner le fait que les emballages, c'est aussi par souci d’hygiène et pour
protéger les aliments – et cela reste quand même différent d’un jouet en plastique. Par contre, il
faudrait peut-être que les producteurs d’emballage trouvent un système pour protéger les aliments
vendus dans ces emballages, leur fraîcheur serait conservée et rien de plus.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Je vais reprendre l’exemple de la boite de biscuits que j’ai
achetée l’autre jour. On a un emballage autour du biscuit. La barquette où il se trouve est ellemême en plastique, qui, elle-même est empaquetée, et qui se trouve elle aussi dans une boîte en
carton. Des vraies poupées russes ! Il est évident, bien sûr, qu’on ne peut pas se passer des
emballages pour les aliments congelés. Le carton, à lui seul, ne suffit pas.
De la salle : C'est peut-être à nos chercheurs de trouver un système où il n’y aura qu’un seul
emballage pour pouvoir conserver la fraîcheur des aliments.
De la salle : Les chercheurs ne chercheront que si l’on en fait la demande, nous, consommateurs.
Les chercheurs font ce que les entreprises leur demandent.
Madame Anne SAUZAY : On va peut-être revenir au débat ! C'est vrai que l’emballage est
important, et on pense à ce restaurant d’hamburgers qui donne en général beaucoup d’emballages et
que l’on retrouve par terre dans les rues. Monsieur Guillard aura beaucoup à dire, quand il parlera
tout à l’heure de la propreté et l’environnement… Mais que faire pour que cette société de
restauration rapide évolue ? Il faudrait peut-être le leur demander, qu’ils fassent un geste.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Le carton recyclé leur ferait de la pub ! On se déculpabilise
comme on peut !
De la salle : Il n’y a pas qu’eux. Plus on achète du volume, plus on a l’impression d’être content
d’acheter quelque chose. On achète un petit produit du genre de ce que vous venez de dire, on a une
succession de paquets et le consommateur est content. Il gaspille…
Monsieur Siegfried SAFFREY : Je croyais qu’il y avait un gros gâteau dedans !
De la salle : Vous vous êtes fait avoir !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Je n’avais pas regardé la masse nette. C'est important, la masse
nette.
De la salle : On paye l’emballage deux fois, d'abord à l’achat, et ensuite parce qu’il n'est pas
recyclé.
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Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est là où le tri prend toute son importance, séparer le plastique
du carton, bien sûr. Dans les emballages, tout ce qui est films plastique, les sacs plastiques, tout
cela n'est pas recyclable ; alors que pour le carton, nous avons la poubelle de couleur jaune.
De la salle : C'est très important. Je sais que lorsqu’on on va faire ses courses – généralement dans
un petit supermarché – tout ce que vous achetez est emballé, à part les fruits et légumes… Et
encore ! Le poulet, les yaourts, le jambon, le fromage : tout est emballé. Il faut faire bien sûr
attention au tri des déchets – c'est quand même un geste civique – mais les industriels devraient
faire un effort qu’ils ne font pas actuellement. Je pense aux centres Leclerc qui ont mis ce problème
avec les sacs en évidence en disant : « nous ne voulons plus de sacs plastiques non recyclables, et
nous faisons un effort là-dessus ». Je pense que beaucoup d’industriels devraient faire de même.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Aujourd'hui, dans les supermarchés, vous avez au moins une
caisse où ils ne distribuent pas de sacs. Dans tous les supermarchés, c'est obligatoire : soit ils n’ont
pas de sacs, soit ils ne distribuent pas de sacs.
De la salle : Tout devrait être recyclable. On parlait tout à l’heure des restaurants rapides – des
McDonald – je pense qu’ils devraient tous faire un effort pour que tous leurs produits soient
recyclables.
Monsieur Siegfried SAFFREY : C'est vrai que c'est une problématique qui se pose.
De la salle : Mais on n’en sortira jamais ! Si personne ne veut faire d’efforts et demande à l’autre
d’en faire, on n’en sortira jamais ! Et c'est comme ça qu’en France, on n’avance pas. On en parle
depuis des années. Je commence à avoir un certain âge, ça fait trente ans qu’on m’en parle.
De la salle : Je voudrais qu’on avance ! C'est une soirée d’information, et non pas une soirée de
décision et d’évolution des problèmes. Tout ce que vous dites, on l’enregistre, et j’ai appris
beaucoup de choses ce soir, je suis très intéressé.
Est-ce vous avez d’autres choses à nous apprendre ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Pour les déchets, pensez à bien faire le tri, à acheter des produits
avec le moins d’emballage possible. Le fait d’acheter au rayon traiteur et non dans le rayon
conserves, c'est autant de déchets d’évités.
Le transport, nous n’y pensons pas toujours, représentent un bon dixième du budget des ménages.
Nous voyons ici l’efficacité énergétique, l’efficacité énergétique des voyageurs en fonction des
moyens utilisés. Le plus efficace est le RER… Je parle bien sûr des moyens de transport
mécanique. L’huile de genoux marche très bien, et ça ne pollue évidemment pas, et le plus efficace
énergétiquement restera toujours le vélo et la marche à pied… Pour ceux qui ont 25 kilomètres à
faire, le RER est très efficace – sauf que vous êtes 15 au mètre carré… Si on compare la
consommation du RER par rapport au nombre de personnes qui sont dedans – je pense à tous ceux
qui prennent le RER A ici, les heures de pointe sont quelque chose d’intense. Pas la peine d’aller
dans un club de gym, allez dans le RER A aux heures de pointe le matin, et vous comprendrez !
Le train de moyenne banlieue.
Le métro, qui est déjà quand même assez efficace aux heures de pointe.
Le train de banlieue diesel, comme il est pas mal blindé, il reste assez efficace au point de vue
énergétique.
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Le métro en province – tout ce qui dessert les pourtours de Paris – il n’y a pas souvent du monde.
Je pense à celui de Villejuif que je prends régulièrement.
Pour l’autobus en Ile-de-France, nous avons un moteur à combustion. Ils essaient d’augmenter
l’efficacité énergétique en utilisant des carburants et des moteurs propres. L’autobus, transport en
commun, est quand même efficace.
Le deux roues à moteur a une consommation moindre, même s’il n'est utilisé que par une, voire
deux personnes.
La voiture particulière et enfin, le véhicule utilitaire à usage privé, alors ça ! Quand je vois tous les
4X4 à Paris… J’espère que personne ici n’a de ce genre de véhicule pour rouler à Paris, parce que,
à part pour monter sur un trottoir, je n’en vois pas l’utilité. On a des voitures efficaces
énergétiquement. Un 4X4 qui va consommer 21 litres au cent en rejetant je ne sais combien de
kilos de CO2 au kilomètre, excusez-moi, mais j’appelle cela des âneries. Il y a peut-être des
personnes qui se sentent visées dans cette assemblée, mais je préfère le dire.
Voilà l’efficacité énergétique par voyageur et par kilomètre. Le RER est vraiment efficace, mais
c'est parce qu’on y est souvent bien tassé. Après, il y a le confort de vie qui n'est pas à négliger.
Les solutions envisageables sont le covoiturage, l’autopartage et les locations – cela est plutôt
envisageable en province.
La circulation douce, à savoir le vélo, pédibus (c'est-à-dire des groupements d’enfants qui font un
ramassage, mais cela reste bien à Paris et dans les grandes villes), les rollers et à pieds.
Les économies d’énergie, c'est donc vous qui les faites, ces écogestes, dans vos déplacements, dans
vos choix des produits, dans le tri de vos déchets, et nous sommes là pour vous aider. Une chose
très importante à retenir, l’énergie la moins chère est celle qu’on ne paye pas, qui ne coûte rien…
L’espace Info Energie est 18, rue de Pressensé, à 800 mètres d’ici. J’ai mis à votre disposition des
petites plaquettes, et si vous en avez besoin on distribuera ces plaquettes pour qu’elles soient à la
disposition de tous. Si vous avez des questions sur tout ce qui est économie d’énergies et les
énergies renouvelables, on est à votre disposition pour y répondre.
Je vous remercie et j’espère vous avoir intéressé durant cette petite intervention.
Je vais laisser la parole à Madame Sauzay.
2. Questions relatives à l’énergie au quotidien et au développement durable.
Madame Anne SAUZAY : Je vous remercie mais je crois que vous allez pouvoir garder la parole,
dans la mesure où il va y avoir des questions.
Je voudrais préciser qu’en ce qui concerne les déchets, Monsieur Guillard, le responsable de la
propreté du 15ème, est là pour répondre à vos questions sur ces sujets.
Est-ce qu’il y a d’autres questions concernant les écogestes ?
Madame Madeleine LE ROY LADURIE : Qu’est-ce que le chauffage urbain ? Qu’est-ce que
cela consomme en énergie ? Faites-nous un petit cours sur le chauffage urbain à Paris.
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Monsieur Siegfried SAFFREY: Ce n'est pas ma spécialité, mais la CPCU est l’incinération des
déchets qui va servir à réchauffer de l’eau et desservir, justement, les immeubles et les habitations
en commun. C'est tout ce que je peux vous en dire, car ce n'est pas ma spécialité.
Madame Madeleine LE ROY LADURIE : C'est donc de la récupération ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Indirectement, oui. On va brûler des déchets pour réchauffer
l’eau et amener la chaleur au niveau des habitations. Je sais que c'est peu cher par rapport au gaz et
à l’électricité et c'est relativement intéressant.
Madame Madeleine LE ROY LADURIE : Y a-t’il un bénéfice par rapport aux litres d’eau chauffée
en considérant la consommation de fuel ?
Monsieur Siegfried SAFFREY : Je pense que oui, sinon ils vendraient leur chaleur beaucoup plus
cher. Je ne suis pas un spécialiste, mais j’ai un collègue à l’Espace Info Energie qui pourra vous
renseigner.
De la salle : On a fait des études dans notre groupe d’immeubles où nous avons la CPCU, et on a
vu que c'était beaucoup moins cher que le chauffage au gaz ou eau fuel.
De la salle : Ça dépend des moments !
De la salle : Non, on a fait des calculs sur une année. J’ai fait moi-même les calculs.
De la salle : On dit que la CPCU est plus cher que le gaz.
De la salle : Non, je peux vous dire que c'est moins cher. La copropriété qui est en face de nous,
rue de Vintimille, fonctionne au gaz, et leur chauffage est pratiquement deux fois plus cher que le
nôtre. Alors il y a peut-être d’autres raisons – ils sont moins d’appartements, etc. – mais le CPCU
est vraiment moins cher.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Au niveau des kWh, en moyenne – il y a des exceptions, c'est
vrai – l’énergie de la CPCU est beaucoup moins chère, mais il faut reconnaître que quand vous
habitez un peu plus loin, c'est beaucoup plus dur de s’approvisionner de cette façon-là.
Monsieur Philippe GOUJON : Je voudrais juste dire un mot sur le chauffage urbain. Il a plusieurs
avantages, bien sûr, comme le coût modeste du chauffage et surtout, le fait qu’il s’agit des déchets
qui sont incinérés dans les usines d’incinération. Donc, tout ce qui ne peut pas être recyclé dans ces
usines – il y en aura bientôt un à proximité d’Issy-les-Moulineaux – est brûlé et sert justement au
chauffage urbain et à réchauffer. Nous essayons de développer le plus possible ce chauffage à la
vapeur d’eau, peu coûteux et permettant de valoriser les déchets même s’il s’agit là de les incinérer
et non pas de les récupérer. On développe donc ce type de chauffage à Paris, mais avec un
inconvénient, le nombre important de tranchées que vous voyez sur la voie publique parce que les
canalisations sont assez anciennes et sont en rénovation depuis quelques années. Cela explique le
nombre important de ces travaux que réalise la CPCU pour rénover son réseau de chauffage urbain.
De la salle : Vous disiez que les logements sociaux vont aussi passer au CPCU, dans quel terme ?
C'est quand même un avantage.
Monsieur Philippe GOUJON : C'est ce qui été décidé dans le plan climat qui a été voté
récemment, où il s’agit de faire en sorte que les immeubles sociaux qui seront construits à l’avenir
soient des immeubles à énergie active, si je puis dire ainsi, c'est-à-dire qu’ils consomment le moins
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possible d’énergie. Ce sont les nouvelles normes que nous souhaitons mettre en œuvre à Paris à
partir de maintenant. Mais il est sûr que ce n'est pas suffisant.
De la salle : Il faut des équipements qui soient adaptés. On avait chez nous des chaudières équipées
pour la CPCU, et si on veut mettre du gaz ou autre chose, il faut changer les chaudières.
Monsieur Siegfried SAFFREY : Bien sûr, c'est deux choses différentes. Pour la CPCU, il va vous
falloir un répartiteur de chaleur, qui va répartir la chaleur d’arrivée, alors qu’une chaudière, en
brûlant, va créer elle-même sa propre chaleur.
De la salle : Quel est le pourcentage de déperdition d’énergie entre le point d’incinération et le
point de consommation ?
Madame Anne SAUZAY : Philippe Goujon est député du 15ème arrondissement et non spécialiste
du CPCU !
Monsieur Siegfried SAFFREY : Il faudrait voir les pertes… Cela peut être mesurable.
Normalement, les canalisations sont isolées au maximum. De toutes les façons, cela restera toujours
plus efficace qu’une production décentralisée qui consomme de l’énergie fossile.
3. Questions diverses.
De la salle : Je veux parler de la propreté.
Monsieur Siegfried SAFFREY : On a ici un expert, Monsieur Guillard.
De la salle : Vers la rue Falguière, au 72 rue de la Procession, ça laisse toujours à désirer…
Monsieur Jérôme GUILLARD : Écoutez, je prends bonne note. Ce sont secteurs qui nous posent
des problèmes depuis de nombreuses années. Je prends note.
De la salle : Et pourquoi cela vous pose-t-il problème ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : Il y a un fort renouvellement de souillures de la part des
riverains de ces voies. Sur chacune des voies, on réalise actuellement trois à quatre balayages par
semaine, et c'est vrai que sur des voies comme ça, cela reste insuffisant.
De la salle : Vous les avez vu balayer ? Avoir le balai et mettre le coude sous le bras, ce n'est pas
balayer. Et de plus, est-ce qu’il y a un quota d’eau à gaspiller ? Parce que quand il pleut et qu’on
passe les jets d’eau et qu’on salit plus qu’on ne nettoie… J’aimerais avoir une explication sur cet
état de chose.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Je ne pense pas qu’en lavant on salit plus.
De la salle : Je peux vous dire que si, parce que quand on a des déchets d’animaux sur le trottoir et
qu’on passe à côté mais qu’on ne met pas le jet d’eau dessus pour les enlever, c'est quand même
malheureux !
Monsieur Jérôme GUILLARD : Tout à fait. Il y a aussi des agents qui ne font pas leur travail,
c'est donc à nous de faire en sorte qu’ils le fassent bien. Maintenant, on a des laveuses qui sortent
sept jours sur sept, mais ça dépend de la météo, quand il gèle, par exemple. Si vous voulez, l’action
d’un lavage n'est pas pareille à la pluie et cela dépendra de la pluie. On n’a aucune prise sur elle.
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De la salle : Je voulais signaler le problème de la rue Nanteuil, ces déjections canines en place
depuis près d’un mois. La rue n'est pratiquement jamais lavée. Lorsque les agents passent, ils
balaient le caniveau, point à la ligne. La situation de la rue Vouillé, en particulier à partir de la rue
Brancion, si elle moins grave est quand même dans un état de saleté constant. Je peux vous dire que
les rues du 17ème ne sont pas dans le même état que les rues du 15ème.
Monsieur Jérôme GUILLARD : J’en tiens compte. On a vu le problème de la rue de Nanteuil,
tout à l’heure.
Monsieur Guy COUDERT : Monsieur Guillard, vous êtes notre victime la plus appréciée, et
chaque fois, vous en ramassez plein la figure ! Vous nous avez dit un jour que toutes les rues du
15ème étaient lavées au moins une fois par semaine ; je vous dis que ce n'est pas fait !
Monsieur Jérôme GUILLARD : Actuellement, on nettoie à peu près tous les dix jours.
De la salle : On nous a promis, ici, à la charge du Conseil de quartier, de payer des panneaux de
propreté. C'était il y a quatre mois et je ne sais pas où ça en est.
Monsieur Jérôme GUILLARD : En ce qui concerne les panneaux, on a un planning – l’atelier a
trois ou quatre panneaux qui tournent sur les différents sites qu’on a relevés, parce que c’est à eux
que vous l’aviez indiqué lors de nos précédentes réunions. L’intérêt de ces panneaux, c'est qu’on ne
les laisse pas pendant six mois au même endroit, parce qu’au bout de quinze jours, ils n’ont plus
aucun intérêt. Donc on en fait tourner trois ou quatre sur différents situations de notre secteur. Je ne
pourrais pas, honnêtement, vous dire où ils sont. On a envoyé un planning à Madame Sauzay. À
voir avec vous, mais on peut éventuellement vous donner la date de ces panneaux. Parallèlement,
on transmet aussi le planning aux inspecteurs de la propreté pour qu’il y ait une surveillance et une
organisation autour de ces panneaux. Effectivement, vous n’aurez pas toujours le panneau en point
fixe à un endroit, parce qu’on a encore des individus qui viennent, plutôt par provocation, nous
laisser des dépôts…
De la salle : Est-ce que vous avez un service de qualité qui constate et vérifie l’état de la propreté
après le passage de vos équipes ? Est-ce que vous avez des statistiques qui pourraient nous apporter
des éclaircissements sur le fait que certaines rues et trottoirs ne sont pas faits, et ce de manière
récurrente ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : J’ai des statistiques. On a un planning de travail en amont et on
sort des statistiques en aval, par îlot, par canton de balayage. Je peux vous dire combien de fois
telle ou telle rue a été balayée, il n’y a pas de problème.
De la salle : Cela aurait été intéressant que vous nous les apportiez pour le Conseil de quartier,
puisque, justement, vous n’êtes pas ici en arrondissement mais en quartier. C'est un lieu
géographique relativement restreint sur lequel on aurait pu avoir ces informations-là et travailler
nous aussi de notre côté, en vérifiant les données que vous nous apportez par rapport à la réalité
quotidienne de nos investigations.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Oui, c'est la première fois qu’on me demande cela dans un
Conseil de quartier. Je peux effectivement, si vous m’écrivez le nom de votre rue où des quelques
rues autour de chez vous, vous donner la fréquence de ce qui a été fait, par exemple au cours des
quinze derniers jours. C'est tout à fait possible.
Madame Anne SAUZAY : Je voudrais dire que Monsieur Stéphane Aude m’a donné un tableau
récapitulatif des postes anti-dépôt pour l’année 2007, et en particulier pour cet été. Je pense qu’il
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serait fastidieux d’énumérer les rues, simplement, je vois : 25, rue de Vouillé, première période,
30 juin-15 juillet, deuxième période, 28 octobre-15 novembre…
Monsieur Jérôme GUILLARD : C'est plus ou moins efficace suivant les sites. Sur certains
points, cela a montré son efficacité. Sinon, on n’aurait pas développé le système.
Madame Anne SAUZAY : Je continue. Pour SNCF-Procession, la première période, 14 avril30 avril ; pour la deuxième période, 30 août-30 septembre. Si ces données vous intéressent, je peux
vous les faire parvenir avec le compte rendu du Conseil.
De la salle : Je ne sais pas du tout si cela vous concerne, les aspirateurs à feuilles font beaucoup de
bruit et ce n'est pas du tout écolo.
Monsieur Jérôme GUILLARD : C'est là tout le problème. Pour être efficace, on essaie de
mécaniser : un agent avec une souffleuse, un agent qui effectue les tas et puis, généralement, il nous
faut un aspire-feuillles, voire une aspiratrice de chaussée. Il y a effectivement un peu de bruit,
maintenant, ce n'est pas tous les matins qu’on va venir ramasser les feuilles en bas de chez vous.
On a ces contraintes-là, mais il vaut mieux faire un peu de bruit le matin et que vous ayez une rue
convenable.
De la salle : Je voulais encore parler des bouteilles ; on a une caisse à bouteilles au coin Alleray, et
ça déborde régulièrement. Il faudrait vraiment que le ramassage soit plus fréquent.
Monsieur Jérôme GUILLARD : On a eu quelques soucis, en milieu d’année, au mois de
mai/juin, mais à ma connaissance, il y a très, très peu de débordement.
De la salle : J’ai pris une photo la semaine dernière, rue d’Alleray / rue de Quintinie.
De la salle : Il y a aussi des gens qui, au lieu de mettre les bouteilles à l’intérieur, les mettent
dehors. Pour ne pas faire de bruit, ils les placent la nuit…
De la salle : Je les mets dehors quand je n’ai plus de place ! Et je ne suis pas la seule ! Quand il n’y
a plus de place dedans, je les mets dehors.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Votre immeuble n’a pas été équipé de bacs à couvercles
blancs ?
De la salle : On n’a que des jaunes et des blancs, et je ne suis pas daltonienne.
Monsieur Jérôme GUILLARD : On équipe pratiquement tous les immeubles.
De la salle : Oui, mais j’ai peur d’aller dans les sous-sols !
Madame Anne SAUZAY : Différents Conseils de quartier se sont plaints de corneilles qui
viennent effrayer les chats des quartiers et « picorer » dans les bacs à déchets en plastique et les
éventrent complètement.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Oui, les corbeilles.
Madame Anne SAUZAY : Les corneilles ! Que peut-on faire et pour prendre conscience que le
phénomène peut se développer si nous ne faisons rien ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : Stéphane Aude m’en a parlé tout à l’heure, et on a saisi un
service des Parcs et Jardins, Paris Nature, pour savoir ce qu’ils font. C'est eux qui s’occupent
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notamment des problèmes de pigeons à Paris, et peut-être aussi des corneilles. On attend un peu
leur réponse, pour savoir ce que l’ont peut faire réellement face à ces oiseaux.
De la salle : C'est tout Paris. À Aquaboulevard, partout, et elles sont méchantes.
De la salle : On a la solution : des renards !
Madame Anne SAUZAY : Est-ce que la corneille est le prédateur du pigeon ?
De la salle : Tout à fait, la corneille détruit les œufs des pigeons.
Madame Anne SAUZAY : Est-ce que la Ville de Paris a fait en sorte que les corneilles détruisent
les œufs des pigeons ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : Je ne pense pas que ce soit la Ville de Paris qui ait fait venir des
corneilles pour lutter contre les pigeons. Elles sont venues naturellement.
De la salle : Au parc Georges-Brassens, il y aurait eu un ensemble de corneilles implantées pour la
destruction des œufs des pigeons.
Madame Dominique BAUD : Je vais vous répondre, si vous me le permettez. Je suis conseiller de
Paris, et j’ai reçu à ma permanence une maman qui est venue me parler des corneilles dans le parc
Georges-Brassens, m’expliquant qu’elles éventraient les poubelles, que c'était sale et dangereux
pour les enfants, notamment pendant les promenades parce qu’elles piquent sur les aires de jeux,
avec le risque qu’elles piquent sur des goûters. Elle m’expliquait aussi que c'était la Ville de Paris
qui avait fait venir un couple de corneilles qui se sont depuis reproduits. J’ai interpellé
Monsieur Contassot au conseil de Paris en lui demandant si c'était la bonne solution d’avoir fait
venir un couple de corneilles pour éradiquer les pigeons. Ils m’ont assuré que ce n’était pas eux.
Apparemment ces corneilles sont venues seules. Mais ils sont, je pense, maintenant bien conscients
du problème. C'est vrai qu’on a les pigeons d’un côté et les corneilles de l’autre maintenant. Il va
falloir insister mais je pense sincèrement que ce n'est pas eux qui ont fait venir les corneilles à
Paris.
De la salle : Pour en finir avec les corneilles. À Georges-Brassens, il n’y a plus de pies – qu’on
avait fait venir pour les pigeons –, il n’y a plus de canetons, ils ont tous été mangés cette année. Et
ils s’attaquent maintenant aux petits chiens – cela m’a été dit. Il y a eu une solution : j’ai contacté
Madame de Clermont-Tonnerre, il y a quelques mois, et celle-ci m’avait dit que, ayant eu
Monsieur Contassot, il lui avait dit qu’ils étudiaient de mettre des grillages autour des bacs à
déchets. C'est quand même assez étonnant. On a enlevé les grillages et les bas en fer sur les bacs à
déchets, et on va maintenant en remettre. Est-ce qu’il n’y aurait pas d’autres moyens pour chasser
ces corneilles ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : Dans le parc Georges-Brassens, vous avez des sacs plastiques
avec un porte-sac assez simple. Ils ont choisi de mettre dans les parcs les mêmes porte-sac que dans
les rues. On étudie depuis plusieurs années la possibilité de nouvelles corbeilles pour Paris. Quand
est-ce que ce projet verra le jour ? Peut-être en 2008 ou en 2009, je n’ai pas d’autres d’informations
là-dessus. C'est un projet à l’étude pour remplacer les porte-sac, mis un peu rapidement suite aux
attentats de 2000/2001.
De la salle : Les corneilles sont nuisibles et il faudrait les supprimer !
Monsieur Jérôme GUILLARD : Tout à fait, je vais en référer aux Parcs et Jardins. On en est
aussi victimes, et pour en avoir discuté avec un collègue du 15ème, je sais qu’il a aussi des
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problèmes pour le vidage de ces porte-sacs et de ces corbeilles sur le parc Georges-Brassens.
Maintenant, je ne maîtrise pas complètement le sujet des corneilles.
De la salle : Le Japon est envahi par les corbeaux. Ils font des grands sas où les corbeaux vont
manger à l’intérieur et se retrouvent piégés, et ils essaient de les éliminer comme ça parce qu’ils
sont effectivement envahis.
Ils ont crevé un œil à un chat, ils s’attaquent à toutes les nourritures qui traînent, ils éventrent les
poubelles… C'est vrai que ça devient des animaux nuisibles et il faudrait les éradiquer. En plus, ils
sont hyper fidèles ; un couple de corneilles reste uni toute une vie et ils ne quittent pas leur
territoire.
De la salle : Ils recommencent à nidifier. Il y a des nids de corneilles dans les platanes du parc
Georges-Brassens. Les nids se multiplient ! En six mois, on est passés d’une quarantaine à une
centaine ; cela fait beaucoup.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Je me renseignerai et je transmettrai les réponses à
Madame Sauzay, tout en sachant que ce n'est pas du tout mon service qui s’occupe des corneilles.
Madame Anne SAUZAY : Monsieur Guillard, je voudrais qu’on revienne aux propositions
d’investissements du Conseil de quartier Alleray-Procession puisque Monsieur Coudert en parlait
tout à l’heure. Ils avaient demandé, et cela avait été voté en Conseil d’arrondissement, des
panneaux spécifiques, les fameux panneaux mobiles, pour le quartier Alleray-Procession, et
Monsieur Aude m’a dit qu’il allait y en avoir de nouveaux qui pourraient être installés et donc, de
temps en temps, changés.
Monsieur Jérôme GUILLARD : On est en train de travailler sur ces panneaux, de rechanger leur
formulation, d’une part pour les objets encombrants, d’autre part, dans un deuxième temps, pour la
propreté. On a rapatrié certains de ces panneaux dans nos ateliers. Pour ce qui est des panneaux
supplémentaires, il faut savoir que ce sont des panneaux construits totalement en interne. On est en
train de les augmenter, mais sans vouloir les multiplier. Ils ont de l’effet parce qu’ils sont à un
endroit très précis, sur de courtes périodes. Là est leur intérêt. On est donc en train de revoir toute
la signalétique pour les panneaux objets encombrants, et on va travailler ensuite sur d’autres types
de panneaux.
Madame Anne SAUZAY : Monsieur Coudert ?
Monsieur Guy COUDERT : Ce n'est pas la réponse à la question, mais cela ne fait rien.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Payer d’autres panneaux, en sachant que nous, on ne peut pas
facturer parce qu’on les fabrique en interne… Il s’agit plus de marchés de matériaux divers. Je vous
conseillerais d’utiliser votre budget à autre chose.
De la salle : Vous nous dites que l’investissement ne va pas être facturé et que ces panneaux vont
rentrer dans un cycle tout à fait logique et normal dans votre fonctionnement, et que de toute
manière nous n’aurons pas de panneaux.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Disons que les panneaux sont affectés à l’atelier qui s’occupe
de votre quartier et pratiquement que de lui. Maintenant, si vous en souhaitez à des endroits
particuliers, vous en parlez à Madame Sauzay et on le voit ensemble. C'est pour cela qu’on a donné
à Madame Sauzay le planning de rotation.
De la salle : On s’aperçoit qu’en réalité il n’y a que trois panneaux qui tournent.
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Monsieur Jérôme GUILLARD : Oui, et on essaie d’en augmenter le nombre. Mais trois
panneaux pour un quartier qui n'est pas immense, ce n'est pas mal. Maintenant, si vous en voulez
plus, et si vous voulez parler du contenu de ces panneaux, on est tout à fait ouvert et on est à votre
disposition.
Madame Anne SAUZAY : Pour ce qui est du contenu, il n’y pas beaucoup de discussions à avoir.
Je sais que Monsieur Aude m’avait donné deux ou trois explications. Je crois que c'est clair.
Monsieur Jérôme GUILLARD : C'est la loi du règlement sanitaire concernant la collecte des
objets encombrants, les dépôts sauvages.
Madame Anne SAUZAY : Je pense que je peux m’exprimer en lieu et place des Conseillers de
quartier : ils demandent à ce qu’il y ait davantage de panneaux.
Monsieur Jérôme GUILLARD : On peut en mettre davantage en place.
Madame Anne SAUZAY : Il faudrait des inspecteurs derrière.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Tout à fait. On a transmis un planning au CAPP. Ce panneau est
efficace quinze jours, il ne faut pas le laisser plus.
De la salle : La benne qui était sur la place d’Alleray avait une certaine utilité.
Monsieur Jérôme GUILLARD : Elle avait effectivement une certaine utilité. Ce dispositif a été
supprimé avant tout place d’Alleray, suite à des plaintes de riverains. Ce dispositif avait été
supprimé suite aux attentats de Londres. On a gardé ce qu’on appelle le « point relais mobile »,
constitué de deux caissons, à destination de nos équipes qui est actuellement Avenue de la Porte de
la Plaine dans le 15ème. C'est uniquement à destination de nos équipes. Vous avez notre service
d’enlèvement d’objets encombrants, du lundi au samedi, en prenant rendez-vous – soit en appelant
la division de propreté, au 01 45 80 86 00. On préfère vous voir orienté sur le centre d’appel de la
Ville de Paris avec le numéro à quatre chiffres 3975, qui prend également rendez-vous pour les
encombrants ; le troisième point d’entrée c'est paris.fr à la rubrique « environnement ».
De la salle : On avait proposé une action la dernière fois : que dans tous les immeubles, privés et
publics, il soit rappelé que l’on pouvait utiliser tel ou tel numéro. Vous avez dit que c'était une
bonne idée, où est-elle passée ?
Monsieur Jérôme GUILLARD : On la met en place. C'est du travail qui est fait par une équipe
de quatre personnes, qui s’occupe à la fois du tri sélectif et de faire de la formation sur les objets
encombrants. Quand ils passent dans un immeuble, ils refont de l’affichage, remettent de la
documentation de ce type-là au gardien. Tous les habitants ont théoriquement eu ce Mémo du
tri 2007 avec leur courrier. On en distribue à nouveau lorsqu’on a des problèmes de tri au sein de
certains immeubles. Quand on passe dans les immeubles, on redistribue, soit une affiche au format
A4 à destination du gardien pour qu’il l’affiche dans le hall, ou encore, par un pointage dans les
boîtes aux lettres. On ne refait pas bien entendu tous les immeubles, mais il peut s’agir de points
particuliers qui nous posent problème. Ou, par exemple, si l’on constate régulièrement des dépôts à
un endroit, on effectue sur les immeubles riverains une campagne de portage.
De la salle : C'est à nous, citoyens, dans chacun de nos immeubles de mettre cette affiche avec le
numéro des objets encombrants. Dans les sept immeubles de mon quartier, il n’y a pas cette affiche.
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Monsieur Jérôme GUILLARD : S’il y a vraiment des immeubles pour lesquels il n’y a aucune
information, n’hésitez pas à nous les communiquer. J’ai quatre agents au quotidien qui s’occupent
de la dotation des immeubles en bacs, et qui font également ce travail d’information.
De la salle : Pourquoi y a-t’il une palissade sur le giratoire de la place d’Alleray ? Et qu’en est-il de
l’inauguration de la médiathèque ?
Madame Anne SAUZAY : Une fois qu’elle sera ouverte, je pense, ce qui n'est pas encore le cas…
On a beaucoup de mal à joindre Monsieur Cuzin, conservateur de la bibliothèque. Ils nous l’ont
annoncée pour début 2008, mais vu le retard pris, je ne sais pas de quel mois ils parlent, parce que
là, pour l’instant, ce n'est pas terminé et il faut que les fonds documentaires soient installés. Cela va
prendre du temps. On peut espérer qu’on verra la médiathèque fonctionner en 2008.
De la salle : Ma question n'est peut-être pas à l’ordre du jour – mais comme je ne viens pas très
souvent… –, il y a eu des bicyclettes – c'est très agréable pour les gens valides – mais il serait bien
qu’on leur apprenne le code de la route ! Que de dangers !
Madame Anne SAUZAY : On assiste à une prise de conscience après plusieurs accidents assez
graves cet été et dans certains quartiers de Paris. Des cyclistes ne respectant pas les feux rouges ou
roulant sur les trottoirs ont été verbalisés.
Philippe Goujon, député du 15ème arrondissement, va vous répondre.
Monsieur Philippe GOUJON : Cette initiative est sympathique et a été votée à l’unanimité au
Conseil de Paris, mais nous avons enregistré, c'est vrai, une cinquantaine d’accidents avec
hospitalisation depuis la mise en place de Vélib’, en raison de la conduite, on dira un peu
maladroite, des cyclistes en question. Nous sommes dans la Semaine de la sécurité routière. Je me
suis entretenu ce matin avec le commissaire de police du 15ème arrondissement qui a donné des
instructions à ses effectifs pour qu’ils soient attentifs aux fautes de conduite de ces cyclistes – pas
forcément d'ailleurs en les verbalisant systématiquement, quoi qu’elles deviennent plus
importantes – mais surtout en essayant de leur apprendre un comportement plus citoyen et
respectueux du code de la route.
De la salle : Et pour les motos qui se garent sur les trottoirs ? A certains endroits, on ne peut sortir
des immeubles à cause des motos, entre autres devant le 55 rue Paul-Barruel.
Monsieur Philippe GOUJON : Ce qui vaut pour les cyclistes vaut a fortiori pour les deux-roues
motorisés. Leur nombre a été multiplié par six, environ, depuis quelques années. Alors qu’ils
représentent 7 à 8% de la circulation, c'est 50 % des accidents à Paris. Il y aussi le problème de
l’envahissement des trottoirs. Nous constations, avec le commissaire de police du 15ème
arrondissement, qu’il n’y avait pas suffisamment d’emplacements réservés pour leur stationnement.
Avec Vélib’, il y a forcément des stationnements – il y a beaucoup de vol, d'ailleurs, de Vélib’.
Pour les deux-roues motorisés ou les vélos hors système Vélib’, le nombre d’emplacements n'est
pas suffisant. La mairie a dans ses projets la volonté de multiplier ces stationnements pour que
cesse le stationnement anarchique que l’on déplore aujourd'hui.
De la salle : La rue de l’Abbé-Groult, quand on arrive à la place Charles-Vallin, il n’y a aucun
stationnement pour les deux-roues ; par contre, les motos se mettent sur la place Charles-Vallin. A
quoi cela sert-il d’avoir supprimé des stationnements de voitures pour mettre des deux-roues, alors
qu’il n’y a aucun de ces derniers qui stationnent ?
Monsieur Philippe GOUJON : Il faut savoir qu’un certain nombre de places de stationnement ont
été supprimées dans les rues dont la largeur était inférieure à un certain nombre de mètres, pour que
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les véhicules des pompiers puissent passer – soi-disant. Moi, j’aurais préféré que l’on adapte les
véhicules des pompiers aux rues de Paris. Plusieurs centaines de places de stationnement ont ainsi
été supprimées dans le XVe à cause de cette mesure, prise récemment, de façon d'ailleurs assez
étonnante. Parfois, on a substitué des aires de stationnement pour les deux-roues – comme celle que
vous évoquiez pour la rue de l’Abbé-Groult – mais à partir de là, c'est une question de
verbalisation par les forces de police – je pense à ce terre-plein autour de la sanisette –. Et puis il
faut que les pervenches et la police verbalisent. C'est une question de contrôle du stationnement.
Cela étant, à partir du moment où il n’y a pas suffisamment de places de stationnement pour les
deux-roues, c'est vrai que leur stationnement est assez anarchique. Et je ne sais pas si les aires de
stationnement que l’on évoque sont particulièrement adaptées.
De la salle : Ce que je voulais ajouter, c'est qu’effectivement Vélib’ est bien sympathique, mais que
depuis deux ans, on a réduit la circulation cycliste. Il n’y a pas de pistes cyclables, on a agrandi les
trottoirs et après, on s’étonne que les vélos circulent sur les trottoirs. On est encore en train de
rétrécir la rue d’Alleray. On ne donne pas aux vélos la possibilité de circuler, c'est aberrant. On a
des trottoirs qui sont deux fois plus larges que la route, et l’on n’a pas de place pour les vélos. Il
faudrait peut-être utiliser légalement les trottoirs pour en faire des pistes cyclables.
Monsieur Philippe GOUJON : Il y a d’autres pays où les vélos sont intégrés dans la circulation
générale, et cela ne pose aucun problème, parce qu’il y a une certaine discipline, une autodiscipline
des automobilistes, des motos, des vélos. Ici il semblerait que ce ne soit pas le cas, mais il est
nécessaire de constituer un réseau complet de pistes cyclables, parce qu’elles ne sont pas
suffisantes sur certains grands axes. Elles n’ont pas été, me semble-t-il, étudiées de façon
particulièrement opportune – je pense à celle de l’axe Garibaldi-Pasteur. En ce concerne le tour du
tramway, ce n'est pas non plus terrible. Vous avez tout à fait raison, il n’y a pas suffisamment de
sécurité pour les cyclistes.
Cela étant, à partir du moment où il y en a beaucoup – c'est ce que disent les services techniques,
mais là, il faudrait faire intervenir le directeur de la voirie plus que celui de la propreté –, les
services techniques interviennent, parce que plus il y a de vélos dans la circulation générale et plus
cette dernière s’adapte, et c'est ce qui rendrait moins nécessaire la création de pistes cyclables. Mais
enfin, on verra bien à l’usage.
Madame Géraldine POIRAULT-GAUVIN : Il se trouve que vous évoquiez les pistes cyclables
dans un des Conseils de quartier que j’anime au nord du XVe arrondissement, boulevard de
Grenelle. On a effectivement beaucoup parlé de ces pistes cyclables et il est vrai que si l’on regarde
les chiffres de cette dernière mandature, contrairement à ce que l’on croit, il y a eu moins de pistes
cyclables construites et elles sont souvent mal implantées, au beau milieu de la circulation. Il faut
donc vraiment réfléchir à un véritable réseau, adapté aux besoins des habitants et des cyclistes.
Je voudrais faire une dernière remarque sur la propreté. S’il y a bien une chose que nous devons
avoir enseignée au cours de cette dernière mandature des Conseils de quartier, c'est la compétence
en matière de propreté. C'est-à-dire que la compétence de la mairie d’arrondissement est très faible
dans le 15ème arrondissement, puisque tous les moyens ne sont affectés que par la mairie centrale, et
nous sommes très démunis pour faire face à toutes vos demandes. Monsieur Guillard recense très
gentiment, à chaque réunion, les demandes des habitants ; nous faisons la même chose, quand nous
écrivons à la mairie : nous le sollicitons. Mais dans les faits, il nous manque un certain nombre de
personnels, il faut dire la vérité. Nous manquons de personnels pour balayer les rues et je crois qu’il
ne faut pas oublier de le rappeler, il faut le dire aux habitants. Nous manquons cruellement de
moyens pour faire balayer dans les rues du 15ème arrondissement. Un certain nombre d’élus se sont
exprimés en Conseil d’arrondissement et ont déposé des vœux pour demander au Maire de Paris
que l’on ait un certain nombre d’agents pour le 15ème, le plus grand arrondissement de Paris. Il ne
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faut pas oublier que le Conseil de quartier a une vertu pédagogique, et nous devons rappeler ces
faits et ces chiffres à chaque réunion. C'est le petit témoignage que je voulais apporter.
Madame Anne SAUZAY : Je crois que tu tombes à pic parce que ce Conseil de quartier AllerayProcession a justement voté un vœu en demandant une augmentation des moyens en effectifs et en
matériel – comme des bennes – pour améliorer la propreté dans cette partie du XVe qui est, me
semble-t-il, un des quartiers les plus sales, d’après ce que j’ai cru comprendre en regardant les
coins et recoins où vous avez eu des réclamations, Monsieur Guillard.
De la salle : Il faut faire attention de ne pas faire d’arguments politiques entre les deux côtés qui se
renvoient la balle. Je suis prêt à vous croire sur parole.
Madame Géraldine POIRAULT-GAUVIN : Je crois qu’il y a une volonté de réussite en matière
de propreté pour tous les élus locaux. Ils ont tous dit vouloir que les rues soient propres. On
intervient, j’ai encore écrit deux lettres à Monsieur Guillard. On essaie d’intervenir, mais
simplement, on manque de moyens humains. Pourquoi le 7ème arrondissement a plus de moyens ?
C'est celui des ministères et il y a un certain nombre de secteurs qui sont privilégiées, et c'est pour
cela, aussi, qu’il y a une différence entre arrondissements, certains ayant plus de personnels que
d’autres en rapport à la population. Je veux tenir ce discours de vérité.
Madame Anne SAUZAY : Vu l’heure – il est 9 heures passé – on ne va pas polémiquer. Je voulais
simplement rappeler qu’il y avait une commande de panneaux à l’usage des Conseils de quartier,
que cette commande a été faite.
Je vous rappelle que, pour votre quartier, vous aviez demandé que les deux panneaux auxquels
vous avez droit soient installés place Falguière, place d’Alleray, ou à l’angle de la rue Brancion et
de la rue de Vouillé ou à l’angle de la rue de Bourseul et de la rue d’Alleray, près de la poste.
J’espère que vous verrez ces panneaux avant la fin de notre mandat, puisque vous savez que le
mandat des élus, des adjoints et des conseils de quartiers finit en mars prochain.
Je vous remercie beaucoup d’avoir assisté à cette séance. Je remercie Messieurs Saffrey et Guillard
d’avoir assisté à nos débats et répondu aux questions.
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