magazine - Dachser
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ÉDITION 3/2013 magazine UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE UN MONDE EN JAUNE ET BLEU LA MARQUE : UNE FAMILLE DES CHIFFRES QUI COMPTENT UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE Jamais l’humanité n’a accumulé et stocké autant d’informations sous forme numérique. 90 pour cent des données disponibles aujourd’hui ont été produites au cours des trois dernières années seulement. 25 000 000 000 000 000 000 2,5 exaoctets (un nombre avec 18 zéros) de données sont stockées chaque jour dans le monde. Cela correspond à 2,5 Mrd de gigaoctets, 1 gigaoctet équivalant à la quantité de texte de 30 000 e-mails. (Source : Die Welt) 2 Mio de recherches sont adressées toutes les minutes à Google. (Source : Google 2012) 72 heures d’enregistrement vidéo sont chargées par minute sur Youtube. (Source : Youtube 2012) F 96 367 25 792 2010 2016 Projection de la quantité de données privées échangées sur internet dans le monde au cours des années 2010 à 2016 (en pétaoctets par mois). (Source : Cisco Systems) 1 pétaoctet = 1 Mio de gigaoctets = 13,3 années d’enregistrement vidéo TV-HD (Source : dibytch) 02 DACHSER magazine SOMMAIRE DOSSIER L’univers des marques : un monde en jaune et bleu 04 FORUM Hommes et marchés : Scellés et sécurité du chargement Food Chain Management ; Industrie 4.0 Vitesse : Ralentir pour aller plus vite 10 14 04 COMPÉTENCES Logistique contractuelle : chez Merck, du nouveau pour l’emballage Entreprise : Entretien avec Burkhard Eling, nouveau directeur financier de Dachser Social Business : Communiquer pour piloter 16 20 22 RÉSEAU Compétences réseau : Nouvelles du monde Dachser Grande Bretagne et Irlande : Bon vent pour les îles Britanniques 26 16 28 ESPACE ÉCHANGES Nature et environnement : Bernhard Simon rencontre Lars Gorschlüter 32 BONNES NOUVELLES Motivation : Ce qui rend heureux 35 20 F Vous trouverez de plus amples informations dans notre DACHSER eLetter. Plus de détails sur www.dachser.com 28 DACHSER magazine Editeur : Dachser GmbH & Co. KG, Memminger Str. 140, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Andreas Froschmayer Rédaction Générale : Anne Reiter, tél. : +49 831 5916-1423, fax : +49 831 5916-8-1423, E-Mail : [email protected], Theresia Gläser, tél. : +49 831 5916-1421, fax : +49 831 5916-8-1421, E-Mail : [email protected] Comité de Rédaction : Martin Neft, Christian Weber Production : Burda Creative Group GmbH, Arabellastr. 23, 81925 München, tél. : +49 89 9250 -1320, fax : +49 89 9250-1680 Direction : Gregor Vogelsang, Dr.-Ing. Christian Fill Chef de projet auprès de Burda Creative Group : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf iStockphoto.com (p. 2, 10, 12, 13, 22, 23, 24, 25, 28, 29, 30, 31, 35), panthermedia.net (p. 10,11), fotolia.com : polygraphus (p. 2) Olena Pantiukh, MO:SES, Vasiliy Koval, bloomua, Samytro Sandratskyi (p. 14), Merck (p. 3, 16, 17, 18, 19), hybridairvehicles.com (p. 12), Illustration: Ralph Zimmermann (p. 32–34) Imprimerie : AZ Druck und Datentechnik GmbH, 87437 Kempten Tirage : 38 000 ex. / 54ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand, anglais, français. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement. DACHSER magazine 03 DOSSIER UN MONDE EN JAUNE ET Rayonnement d’une marque : le stand Dachser 04 DACHSER magazine BLEU DOSSIER Dachser – un nom qui tient ses promesses, celles-ci étant : qualité, innovation, loyauté, continuité. Pour faire passer ce message auprès des clients et des collaborateurs, le logisticien exploite, jour après jour, toutes les ressources de la gestion de la marque. On dirait le soleil levant : un jaune rayonnant sur fond bleu vous accueille dans le hall B6 du salon transport logistic 2013. Dachser se présente aux clients et aux visiteurs sur un stand aux dimensions généreuses (101/102). En guise de plafond, des cubes bleus paraissent suspendus dans les airs et, sur les côtés, de grands carrés jaunes délimitent l’espace, tout en le laissant ouvert et transparent de toutes parts. Une vague de tubes lumineux lui imprime un mouvement calme et régulier. Différents écrans ouvrent des fenêtres sur un monde divers et plein de vie. « Les salons donnent l’occasion à l’entreprise de présenter son identité en grand h format », explique Birgit Kastner-Simon, responsable Corporate Marketing chez Dachser. Les messages essentiels de l’entreprise familiale : « one world – one company – one network » figuraient déjà sur les invitations au salon transport logistic, préciset-elle. « Cet accord à trois notes nous localise parfaitement. De plus, le slogan du salon « here – there – everywhere », fait écho au nôtre et souligne le caractère international de notre marque. » Que le nom de Dachser soit associé à une excellente réputation et qu’il attire sur notre stand un afflux constant de visiteurs du monde entier est le résultat de nombreuses ‡ DACHSER magazine 05 DOSSIER Lancement du réseau European Food Network : présentation des partenaires Un produit se fabrique en usine mais ce que le client achète, c’est une marque ; un produit peut être imité par un concurrent, une marque est unique. Stephen King années d’une gestion attentive de la marque. Birgit Kastner-Simon, responsable marketing, a placé les quatre « P » classiques du marketing mix au centre de sa stratégie et de toutes ses actions : « Product, Price, Place and Promotion ». « Les produits, les prix ainsi que les politiques commerciale et de communication sont en constante interaction. Nous nous efforçons de respecter cette conception globale et systémique de la marque dans tout ce que nous faisons, précise-t-elle. Elle nous sert de boussole pour notre approche des marchés et des clients et nous permet de vérifier que nous restons fidèles à nous-mêmes au regard de notre activité d’entrepreneur en termes de qualité et de souci du service. » Bien plus qu’une promesse publicitaire Cette philosophie est fondée sur la conviction que les marques sont plus que de simples promesses publicitaires. Elles donnent des repères, assumant donc aussi une responsabilité sociale. « Si une entreprise veut que sa marque soit accueillie avec bienveillance et qu’elle soit jugée positivement, il lui faut aller à la rencontre du consommateur et entrer en contact avec lui, à tous les niveaux de la communication, pour lui permettre de se l’approprier. » Ce précepte du marketing avait déjà été énoncé au milieu du dernier siècle par l’économiste américain Peter F. Drucker à l’intention des managers en quête de réussite : « Le marketing, cela consiste à voir toute votre activité à travers les yeux 06 DACHSER magazine du client. » Jamais un client n’achète un produit. Il achète la valeur que ce produit lui apporte. Si cette approche est facile à comprendre, elle l’est moins en termes de concrétisation. À plus forte raison pour une prestation logistique que l’on ne peut appréhender, à la différence d’une belle voiture ou d’un vêtement chic, ni d’un coup d’œil ni par « feeling ». « En tant qu’entreprise familiale basée sur des valeurs, notre mission est de mettre en évidence ce qui fait le cœur de notre marque à savoir la qualité, l’innovation, la loyauté et la continuité », souligne Birgit Kastner-Simon. « Nous devons constamment nous rappeler d’où nous venons et où nous allons, c’est-à-dire quels sont nos objectifs stratégiques à long terme. Cela implique que nous sachions aussi évaluer honnêtement nos possibilités et nos limites. » Comprise et vécue ainsi, l’identité Dachser unit tous les éléments de l’entreprise par-delà les frontières et constitue la clef de voûte de la marque. Pour Birgit Kastner-Simon, cette démarche ouvre des possibilités mais impose aussi des limites. « Dachser ne lance des projets, des produits, des innovations ou ne s’engage dans un pays que si cela est compatible avec le cœur de la marque. » Interdépendants, les quatre « P » du marketing servent, à la marque, de système de repères pour se positionner. Importance de la qualité « Qualité élevée et prix avantageux – trouver entre ces attentes un point d’équilibre judicieux, optimal pour tous les acteurs est un DOSSIER exercice difficile pour nous logisticiens », commente Birgit Kastner-Simon. Déterminer son offre de services uniquement à partir du prix en laissant de côté le produit, la distribution et la communication peut rapidement coûter très cher, à tous. Si l’on tient compte de tous les paramètres, il faut privilégier la qualité et renoncer à proposer les prix les plus avantageux sur le marché. Pour Birgit Kastner-Simon, cette certitude se traduit par un positionnement très clair quant à la marque Dachser, aussi bien à l’extérieur de l’entreprise qu’à l’intérieur, pour tous ses membres, sans distinction. « Nous sommes tous des « vendeurs », c’est pourquoi il faut que nous sachions tous comprendre, connaître et représenter Dachser. Il faut que chaque jour nous puissions supporter la comparaison avec nos concurrents et nous affirmer comme les meilleurs. » Dachser étant présent dans 41 pays, les stratèges en marketing sont souvent amenés à se demander si ce que l’une ou l’autre des filiales locales propose sur son propre marché correspond à l’image et au cœur de la marque. Pour Birgit KastnerSimon, il est clair « qu’une marque doit inspirer confiance aux acteurs du marché, aux clients, aux collaborateurs, et ce dans le monde entier quels que soient les pays ou les cultures. La combinaison de « Product, Price, Place and Promotion » sera toujours ce qui rend la marque unique en son genre. DIALOGUE Changement organique Bernd Grossmann (46 ans) a rejoint Dachser il y a 20 ans. Diplômé de gestion d’entreprise, il dirige l’agence de Karlsruhe depuis 2007. Il a accompagné de près le changement de nom de Dachser SWS. Monsieur Grossmann, qu’avez-vous retenu du rebranding ? Un changement de nom n’est pas une mince affaire. Il demande une grande préparation en matière d’organisation, mais aussi sur le plan émotionnel, pour ne pas susciter d’angoisse chez les clients et les collaborateurs. L’équipe dirigeante se doit alors de faire preuve de responsabilité et d’un fort investissement pour informer le personnel et réaliser ainsi un changement organique. A titre d’exemple, le fait que SWS et Dachser dressent la liste de leurs valeurs communes a été d’une très grande utilité. A quoi le projet risquait-il de se heurter ? Dans la région, le nom de « SWS » est traditionnellement perçu de façon très positive, notamment dans les PME. Aidés par tout un arsenal de mesures (prospectus, annonces, fréquents dialogues personnels), nous avons depuis des années préparé les clients à cette nouvelle situation. Force de l’intégration Comment les clients ont-ils réagi ? La marque Dachser reflète ainsi le dynamisme des marchés et favorise l’amélioration et le développement de prestations, services et solutions. Elle a aussi son mot à dire sur la politique des prix. Bernhard Simon, porteparole de la direction de Dachser affirme : « Seul le nom Dachser garantit la qualité Dachser ». L’intégration des sociétés reprises et le changement de nom d’entreprises auparavant indépendantes revêtent chez Dachser une grande importance. On l’a vu dernièrement lors du rebranding réussi de Dachser SWS Karlsruhe (voir l’entretien p. 7). C’est actuellement le cas avec l’intégration de Transunion sur la péninsule ibérique. Dix bonnes années auront été nécessaires, par exemple, à Dachser et Graveleau pour faire naître de leur projet commun une entreprise performante, Dachser France. Ayant repris les couleurs et le nom de l’entreprise-mère, Dachser France propose depuis 2010 les nombreuses prestations de la marque forte. ‡ Très bien. Nous avons pu leur démontrer que rien n’allait changer pour eux, que les prestations et leurs partenaires restaient les mêmes. Ils ont dit apprécier la combinaison de la compétence régionale et des avantages liés à un réseau européen unique en son genre couvrant aussi le monde entier. Ils l’associent maintenant invariablement au nom Dachser. Quelle a été la réaction des collaborateurs ? Les collaborateurs de SWS étaient traditionnellement fiers du développement de l’entreprise et de sa notoriété régionale. C’est sur cette base que s’est développée tout naturellement ces dernières années une nouvelle fierté, celle d’appartenir à la famille Dachser. Elle est reconnaissable à de petites choses comme le plaisir, lors du rebranding, de porter casquettes et vestes siglées Dachser. Quelles perspectives s’ouvrent aux collaborateurs ? Notre entreprise familiale pratique une communication interne ouverte, une coopération qui s’opère par-delà tous les échelons de la hiérarchie, et de plus offre le cadre d’un réseau mondial. Tous ces éléments apportent, aux collaborateurs, une garantie de stabilité et de sécurité, ainsi que la certitude d’être humainement à leur place, c’est-à-dire d’être l’homme ou la femme de la situation. DACHSER magazine 07 DOSSIER Des bâtiments à la flotte automobile en passant par les postes de travail et les équipements commerciaux, les 50 agences ont revêtu les « habits » Dachser. « Nous sommes les seuls dans notre branche à avoir réalisé ce genre de performance », souligne Bernhard Simon. Pour lui, cette démarche est essentielle dans le processus d’intégration : « Donner à l’une de nos sociétés locales le nom de Dachser, cela équivaut à la certifier digne de la marque Dachser. » Rendre la marque visible Que ce soit lors de la fondation de nouvelles sociétés locales ou de l’acquisition d’entreprises déjà existantes, qui devront être intégrées, – en quelque endroit du monde où Dachser opère, le Corporate Design entre en action. Sa tâche consiste à revêtir l’entreprise concernée des attributs visuels qui signaleront son appartenance à la marque et lui conféreront son caractère unique, donc facilement identifiable. La clé du succès en la matière réside dans le langage visuel et auditif (qui doit être clair, net et singulier), les formes, les couleurs, le graphisme, les manifestations sonores restant les mêmes partout dans le monde. C’est absolument indispensable », affirme Birgit Kastner-Simon. « Le cadre visuel et l’application rigoureuse des règles intérieures de l’entreprise en termes de couleurs, logos et inscriptions, traduisent l’identité de l’entreprise, la rendent facilement mémorisable et accroissent donc sa notoriété. » « La première chose qui apparaît visuellement, c’est la flotte automobile », expose la responsable du marketing. « Les 8 000 camions jaune et bleu, leurs remorques et les caisses mobiles qui sillonnent chaque jour les routes d’Europe, donnent une image de propreté, de qualité et de mobilité dans la maîtrise des flux de marchandises. » Le deuxième élément important du marketing est l’apparence offerte par l’agence : elle est la concrétisation directe des promesses de la marque. « Nous sommes une référence dans notre secteur par la modernité de nos installations et de nos équipements. Le client sent qu’il peut accorder sa confiance, que ses produits de valeur et leur transport sont en sécurité, en bonnes mains. » Comprendre les clients Performance en couleurs : la marque Dachser brille en jaune et bleu 08 DACHSER magazine Dans cette perspective, le service au client constitue une part importante de la promesse de la marque. « You can come up with the best DOSSIER Les 8 000 camions jaune et bleu, leurs remorques et les caisses mobiles qui sillonnent chaque jour les routes d’Europe, donnent une image de propreté, de qualité et de mobilité dans la maîtrise des flux de marchandises Birgit Kastner-Simon, responsable Corporate marketing chez Dachser hh strategy in the world – the implementation is 90 percent of it – la meilleure stratégie au monde ne sert à rien si sa mise en œuvre ne suit pas. » Cette formule est celle qu’Alfred Brittain, ex-directeur de Bankers Trust, adressait aux responsables de la stratégie marketing. En pratique, elle signifie qu’il est indispensable de comprendre le client et ses attentes pour pouvoir le soutenir et lui proposer des solutions optimales. L’analyse annuelle de la satisfaction clients est, pour Dachser, un instrument important du management de la qualité. Elle contribue à déceler les besoins des clients et les potentiels d’amélioration des services. Pour Alexandre Windhorst, responsable création dans l’une des plus grandes agences publicitaires d’Europe dirigées par leurs propriétaires, « l’intérêt de la gestion de la marque, c’est de répercuter les messages de l’entreprise, de démultiplier son modèle de référence et de le transposer dans les pays du réseau. Il est impressionnant de voir avec quelle intensité, quel sérieux et quelle rigueur Dachser œuvre au développement et à l’expansion de sa marque. » tation Dachser. C’est une histoire plaisante qui raconte, avec un clin d’œil malicieux, l’histoire de la logistique globale : sur le tournage d’un film en Extrême-Orient, les décors représentant un paysage alpin s’effondrent. Furieux, le metteur en scène exige qu’il soit remplacé par du solide. Un chalet authentique est alors acheminé très rapidement d’Autriche jusqu’au pays du Soleil-Levant via le réseau mondial de Dachser et ses processus intégrés. Happy end pour tout le monde grâce à des solutions intelligentes, dans l’intérêt du client. Le message est reçu cinq sur cinq : rien que dans le mois qui a suivi sa première présentation lors du salon transport logistic, le film Dachser a déjà été visionné 73 690 fois sur You Tube. Un vrai succès. « Cut » s’adresse à l’émotionnel pour donner vie à la logistique. Au salon, sa projection a suivie d’un entretien entre experts chevronnés et la direction de l’entreprise puis de la démonstration de systèmes logistiques innovants. Comme vu à travers un kaléidoscope, le monde Dachser a fait naître nombre d’impressions différentes et marquantes. Et c’est bien ainsi, car « aujourd’hui un visiteur ne vient pas au salon simplement pour se distraire, constate Birgit Kastner-Simon, mais pour connaître le frisson d’enthousiasme que suscitent les solutions pleines d’idées et d’avenir. » M. Schick Voir, entendre, toucher Au salon transport logistic la marque ainsi comprise impressionne par ses couleurs intenses, ses slogans percutants, ses messages qui accrochent. « Nous sollicitons tous les sens pour la perception de la marque. À tous les points de rencontre, on doit voir, entendre, ressentir ce qu’est vraiment Dachser », déclare Birgit Kastner-Simon. C’est la raison pour laquelle elle a doté Dachser, il y a longtemps déjà, du premier logo sonore de la branche. « Il rend perceptible à l’oreille une prestation de service abstraite. On peut l’entendre lors de l’attente au téléphone, sur la bande son de notre film de présentation, en ouverture ou conclusion de nos présentations Powerpoint ou lors de l’arrêt ou du démarrage de nos ordinateurs », explique-t-elle. Sur le grand écran central du stand Dachser débute justement « Cut », le tout nouveau film de présen- INFO Un tout nouveau film de présentation Dachser a réalisé un nouveau film de présentation, prêt juste à temps pour le salon transport logistic. Il dépeint, avec un clin d’œil malicieux, le monde intégral, ou presque, de la logistique globale. Tout en divertissant, il donne accès à la compréhension de solutions complexes. Dachser vous invite à le regarder : www.dachser.com ou bien sur smartphone par le code QR (ci-dessus). DACHSER magazine 09 SÉCURITÉ DU TRANSPORT FORUM 10 DACHSER magazine SOUS SCELLÉS De petite taille, peu visibles et pourtant très efficaces, les scellés protègent les marchandises de valeur dans leurs voyages. Portrait. La confiance n’exclut pas le contrôle. C’est à ce principe que répondent les scellés (appelés aussi plombs) protecteurs, petits par la taille mais d’une grande fiabilité. De la façon la plus simple qui soit, ils révèlent en effet au destinataire d’une livraison si celle-ci, pendant son voyage, a été préservée de regards et manipulations non autorisés. Ces petits agents de protection étaient, tout d’abord (il y a 5 000 ans), en argile puis en cire. Aujourd’hui ils sont en métal et plastique. Protégeant un chargement ou une livraison d’ouverture et de manipulation frauduleuses, ils sont indispensables à la sécurité du transport. C’est presque un miracle que la logistique high tech ne les ait pas encore remplacés par des puces électroniques, barrières laser ou autres dispositifs codés et sophistiqués. h La variété des scellés n’en est cependant pas moins grande : haute sécurité, de sécurité, à barre ou avec indicateur. Cette dernière catégorie se contente de signaler si un contenant, une lettre ou un extincteur a été ouvert sans autorisation, car, à la différence des autres, leur plastique ou métal léger les rend faciles à enlever, même sans outil. Combinaison à chiffres Cependant, tout ce qui ne doit pas être ouvert et déballé sans autorisation est aujourd’hui dûment scellé. Pour que les scellés ne soient pas échangés clandestinement pendant le transport, ils sont numérotés et portent une combinaison chiffrée, gravée au laser. Celleci peut aussi inclure le logo de l’entreprise. Pour éviter qu’il existe deux exemplaires d’un même scellé, chaque opérateur dispose Le mot « scellé » est dérivé de « sceau », « plomb » du nom du métal. Dans l’Antiquité et au Moyen-âge, c’étaient le plus souvent ou bien le service des impôts (celui des poids et mesures) ou bien les corporations, le négociant, ou encore le fabricant lui-même qui apposaient les scellés. FORUM DIALOGUE Transport en toute sécurité Dans le commerce transatlantique, le Code de commerce prescrit l’emploi de scellés de haute sécurité. Entretien avec Maria Schmid, Foreign Compliance Coordinator, sur la sécurité dans la chaîne logistique. Pour quel genre de fret emploie-t-on des scellés haute sécurité et pourquoi ? Les scellés haute sécurité sont employés pour le fret maritime et sont obligatoires pour les transports de conteneurs vers les Etats-Unis. Ils sont destinés à en empêcher l’ouverture par des personnes non autorisées ainsi qu’à bannir le trafic de drogues et les attentats terroristes. Quelle contribution Dachser peut-il apporter au respect de ces standards de sécurité ? Dachser, dûment certifié, a adhéré de son propre gré au programme « CustomsTrade Partnership Against Terrorism » (C-TPAT). La sécurité de la chaîne logistique est pour nous un objectif majeur. Dans quelle mesure l’emploi de scellés a-t-il évolué ces dernières années ? En tant qu’entreprise certifiée C-TPAT, nous sommes tenus de conserver les scellés sous clef et de nous assurer, par des contrôles, qu’ils sont au complet afin d’éviter les abus. De plus, les scellés ne peuvent être apposés que sur les conteneurs ayant subi, vides, l’inspection de sécurité en sept points destinée à détecter d’éventuelles dissimulations de marchandises de contrebande. Nous respectons scrupuleusement les procédures d’apposition et de contrôle des scellés. Que se passe-t-il quand un scellé se trouve détruit au cours du transport ? En principe les scellés sont tellement résistants qu’une destruction volontaire peut être exclue. Si elle devait quand même se produire, nous disposons, en tant qu’entreprise certifiée C-TPAT, d’un interlocuteur personnel dans les services des douanes américains. Celui-ci se charge de résoudre le problème et d’organiser l’importation du conteneur en question aux USA dans les meilleurs délais. des siens propres. Ils sont le plus souvent de couleur et constituent un premier avertissement bien visible à celui qui pourrait être tenté : ouverture ou échange sans autorisation ne passeront jamais inaperçus. Dans les transports par conteneurs, ce sont surtout des scellés haute sécurité qui sont employés, l’artillerie lourde pour ainsi dire : de gros boulons emboîtés les uns dans les autres qui ne peuvent être détruits qu’à l’aide d’une cisaille. Dans le transport de conteneurs à l’exportation, les règles du scellage sont définies par le code de commerce. Celui-ci prévoit que les scellés soient certifiés et répondent aux standards de haute sécurité. T. Schlosser DACHSER magazine 11 FORUM : HOMMES ET MARCHÉS Stratégie high-tech DES CIGARES VOLANTS RÉVOLUTION INDUSTRIELLE 4.0 « Pour réussir, il suffit de vouloir et d’y croire. » Cette maxime a donné des ailes à l’esprit in- La « quatrième révolution industrielle » est en marche ventif du comte Ferdinand von Zeppelin, né avec « l’internet des objets » dans son sillage. il y a 175 ans à Constance, sur les rives du lac du même nom. Cet ingénieur ne parvint certes pas à convaincre l’empereur Guillaume II de Autrefois, ce furent la machine à vapeur, la production à la chaîne et la motorisation qui bouleversèrent de fond en comble les conla faisabilité de son projet de ballon dirigeable ditions de vie et de travail. Aujourd’hui, c’est internet. Depuis rigide, mais il n’en resta pas moins fidèle toute longtemps, la numérisation de la production par « l’internet des sa vie à son rêve. Celui-ci fut réalisé à partir objets » a déclenché, dans les industries, une profonde mutation de 1900 mais tourna plusieurs fois au cauchequalifiée souvent de« quatrième révolution industrielle ». La techmar. Des accidents et incendies spectacunologie est déjà au point : d’ici peu, chaque produit, chaque composant pourra être doté d’une puce qui lui permettra de raconter laires, notamment la catastrophe de Lakehurst en ligne sa propre histoire. « Les entreprises recueilleront alors une en 1937, où le « Hindenburg » prit feu devant masse de données, un trésor qui leur permettra d’optimiser leurs les yeux d’un large public, ébranlèrent la processus, de mieux comprendre leurs clients ou de trouver de confiance dans les « cigares volants ». Les vols nouveaux débouchés », prédisait récemment Martina Koederitz, furent cependant poursuivis : au début du présidente du directoire d’IBM, dans les colonnes du quotidien 21ème siècle, le « Cargolifter » a repris l’idée Süddeutsche Zeitung. Ces forts potentiels à exploiter incitent économistes et hommes de von Zeppelin pour le transport de charges politiques à s’engager en faveur de cette révolution industrielle. Ils lourdes. Après la faillite de l’entreprise, la la considèrent comme source de produits nouveaux et de chaînes société britannique Hybrid Air Vehicule Ltd. a de processus intelligents pour le secteur de la production, ouvrant repris le flambeau. Elle prévoit, qu’à partir de la voie à des prestations de services de haute technologie et de forte 2015, son « Airlander » transportera des charvaleur ajoutée, facteurs d’attractivité pour les clients et les utilisagements pesant jusqu’à 200 teurs. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’industrie concentre son attention à la fois sur la tonnes. Ces aéronefs présenprogression de l’automatisation et sur tent l’avantage de ne presque l’amélioration des processus intellipas avoir besoin d’infrastrucgents de pilotage et d’aide à la prise de vestisn ’i d e n g tures, un quelconque terrain sur sa li décision. Elle s’est fixé pour objectif e continue trepôts d n e Dachser x plat leur suffisant pour atteru e D de repenser ses modèles d’activité et r l’avenir. ogistics L ents pou d m o e o s F rir. Von Zeppelin le disait d’exploiter les potentiels d’optimisation ropean té ement Eu im) ont é e transbord th considérables qui résident encore dans bien : « Il suffit de vouloir. » s e w au et Korn nnent ie v s la production et la logistique. L’évolution Il (à Langen t. û ut ao rvice déb promet donc d’être intéressante. du centre mis en se ux quais a e v u o n aux rg. s’ajouter ndenbou erlin-Bra B e d e u logistiq 12 DACHSER magazine EN BREF FORUM : HOMMES ET MARCHÉS Gestion de la chaîne de produits alimentaires DU PROCESSUS AU SERVICE Sécurité des produits alimentaires, microélectronique et logistique s’imbriquent pour former une chaîne complexe dédiée aux produits alimentaires. Entretien avec Volker Lange, responsable logistique emballage et distribution à l’Institut Fraunhofer pour les flux matériels et la logistique, à Dortmund. À l’avenir, pour la logistique des produits alimentaires, l’acheminement pur et simple des produits frais de A à B suffira-t-il ? Volker Lange : Non. Dans le domaine des produits alimentaires, la complexité et la dynamique des systèmes logistiques et des marchés ont considérablement augmenté. La fraîcheur des marchandises constitue la valeur ajoutée essentielle qu’il importe d’assurer, non seulement aux points de départ et d’arrivée, mais aussi pendant tout le transport. Les technologies de l’information ont produit de nombreuses innovations qui nous permettent un contrôle permanent et une transparence totale : en mettant maintenant à notre disposition des informations sur l’origine des produits, elles optimisent la traçabilité des marchandises. Les produits alimentaires sont des biens sensibles. Comment répondre aux exigences accrues d’approvisionnement sûr et sans faille, lors des pics saisonniers par exemple ? La mission de la logistique consiste à synchroniser au mieux les flux de marchandises et d’information. Ses préoccupations essentielles tournent autour des capacités de transport dis- La logistique s’éloigne de plus en plus du simple processus physique pour devenir un ensemble de prestations « à la demande » hh ponibles : quelles sont-elles ? Comment optimiser leur utilisation ? Sur quelles cadences de chargement et déchargement peut-on tabler ? Comment gérer les contenants vides ? Pour apporter à ces questions des réponses durables, il faut pousser encore plus loin l’interconnexion des mondes physique et virtuel. C’est le défi qui se présente à nous pour l’avenir. En quoi une meilleure synchronisation des flux de marchandises et d’information fait-elle évoluer la logistique ? La logistique s’éloigne de plus en plus du simple processus physique pour devenir un ensemble de prestations « à la demande », combinant transport, planification, organisation et pilotage associés à une gestion intelligente de l’information et du savoir. Nous devons donc pouvoir recourir à une quantité maximale d’informations. C’est ce qui nous permet d’assurer une gestion efficiente de l’ensemble de la chaîne et d’avoir une meilleure visibilité sur l’avenir. Sur cette base, notre planification peut alors se tourner vers l’optimisation de la création de valeur. Quel rôle la recherche doit-elle jouer pour continuer à faire progresser la logistique ? Avec ses partenaires, la science doit chercher et trouver des réponses quant à la manière d’associer les innovations technologiques, les technologies de l’information et la gestion du savoir pour produire des solutions complètes. Si nous réussissons à instaurer une relation intelligente entre les mondes physique et virtuel, nous serons sur la bonne voie. En quête d’un mode de propulsion silencieux pour les bateaux LA PIEUVRE ET L’IMPRIMANTE et équipements de sports nautiques, les chercheurs de l’Institut Fraunhofer pour les techniques de production et d’automatisation se sont tournés vers la propulsion par réaction utilisée par les pieuvres. En situation de fuite, ces invertébrés aspirent de l’eau grâce à leur manteau musculaire, contractent celui-ci pour former un entonnoir d’où l’eau est violemment expulsée. « Suivant le même principe, l’eau est aspirée dans nos actionneurs sous-marins par quatre balles en plastique souple contenant un mécanisme hydraulique qui assure la propulsion. C’est parfait pour manœuvrer avec précision des bateaux de petites dimensions », explique Andreas Fischer, ingénieur à l’Institut Fraunhofer de Stuttgart. Cerise sur le gâteau : ce dispositif de propulsion peut être réalisé en une seule opération par une imprimante 3 D. DACHSER magazine 13 FORUM : ESSAI LEVER LE PIED Lentement mais sûrement, les hommes et les entreprises découvrent le charme du ralentissement dans le « vivre ensemble ». D’ailleurs, c’est à peine si nous arrivons à suivre le rythme de l’évolution du monde et de ses réseaux informatiques. Sur la vie de Peter Henlein, serrurier et horloger, on ne sait pas grand-chose. Né en 1480, il a vécu à Nuremberg. Si son nom est passé à la postérité, c’est qu’il a été l’un des premiers à construire une montre portable de format poche. Sa montre de poche ainsi que les montres-bracelets qui suivirent ont été, pendant des siècles, signes de richesse et de prestige. Aujourd’hui, réussir à se passer de ces instruments de mesure du temps et se libérer de la pression des multiples rendez-vous et sollicitations sont un luxe de plus en plus recherché. D’où la vogue des hôtels qui offrent un « spa », une oasis (off-line) de bien-être. h L’inactivité fait peur Pour le sociologue Hartmut Rosa, le manque de temps permanent est un véritable problème structurel de notre monde moderne. Il parle même d’une « dictature de l’accélération » qui nous angoisse et provoque des troubles du sommeil chez une personne sur quatre. Cela semble paradoxal dans la mesure où, grâce à toutes nos machines sophistiquées et à nos vastes réseaux d’information et de communication, nous devrions constamment gagner du temps. Peut-être finirions-nous vraiment par mourir d’ennui si la mort justement ne nous faisait pas aussi peur. Certes les religions nous promettent toutes une certaine forme d’existence après la mort, mais nous 14 DACHSER magazine avons du mal à y croire. En revanche, tant que nous sommes en vie, nous tenons à ne pas perdre une minute de notre temps : chaque jour nous écrivons des dizaines d’e-mails, consultons notre smartphone toutes les trente secondes et prenons tout naturellement l’avion pour participer – au bout du monde – à une conférence professionnelle. Beaucoup diront : « Je suis bien obligé, c’est pour mon travail » et se plaindront amèrement du capitalisme et de son principe de concurrence qui exclut toute inactivité. Sur le plan économique, la croissance s’impose comme une nécessité permanente, ce qui inquiète bien des experts. Ainsi, dans les années soixante-dix déjà, Herman Daly, exdirecteur de la Banque mondiale, proposait de transformer notre système économique en une « économie stationnaire », où le progrès technologique n’augmenterait pas la quantité de biens matériels mais diminuerait la consommation de ressources naturelles, dont les réserves sont limitées. Le ralentissement gagnant Cette théorie, longtemps considérée comme utopique, commence timidement à trouver des applications concrètes : les entreprises et les secteurs de l’économie sont de plus en plus nombreux à se tourner vers un développement durable. Celui de la logistique aussi, bien que soucieux de rapidité. Au lieu de chercher justement à aller toujours plus vite, les professionnels de la branche s’attachent à concevoir des systèmes de groupage intelli- FORUM : ESSAI gents et se dotent d’une flotte automobile respectueuse du climat. Quant à l’industrie automobile, elle met sur le marché de plus en plus de véhicules hybrides qui récupèrent de l’énergie au freinage précisément. Les dirigeants des entreprises voient aussi pour leurs employés la nécessité de ralentir le rythme. D’ores et déjà, les maladies liées au stress coûtent au secteur économique des sommes astronomiques. Cela incite les entreprises à instaurer des pauses gymnastique, à encourager les employés de bureau à pratiquer un sport dans le cadre de l’entreprise. Certaines testent même l’interdiction d’échanges d’e-mails en dehors des heures de bureau. Quand les heures supplémentaires tendent à devenir habituelles, les syndicats certes réagissent mais également, depuis peu, hh les services RH. Ainsi le DRH d’un fabricant d’articles de sport a rapporté, dans une interview, qu’il coupe le courant la nuit dans les bureaux pour priver de lumière les incorrigibles bourreaux de travail. Même sans contraintes extérieures, il n’est pas facile de trouver l’équilibre entre travail et loisirs. C’est déjà ce que déplore le philosophe Nietzsche à la fin du 19ème siècle : « Le travail a de plus en plus la bonne conscience de son côté : le penchant à la joie s'appelle déjà « besoin de se rétablir », et commence à avoir honte de soi-même. » Nietzsche plaide donc pour qu’une oisiveté occasionnelle se goûte sans mauvaise conscience. Aujourd’hui, les conseillers en tout genre vont aussi dans ce sens en soulignant les dangers des temps de loisirs « surbookés ». Ils conseillent par exemple des journées sans achats, des soirées sans télévision, des vacances tranquilles avec balades à vélo. Toutefois, ces conseils bien intentionnés ne peuvent pas valoir pour tout le monde : pour bien vivre, chacun a besoin de suivre son propre rythme. S. Ermisch Les maladies liées au stress coûtent au secteur économique des sommes astronomiques « Le temps, c’est de l’argent », constatait Benjamin Franklin (1706–1790), entrepreneur et homme d’État, dans son traité « Advice to a Young Tradesman ». Sa formule visait à souligner qu’un homme oisif, qui passerait une demi-journée à la taverne, dépenserait non seulement le montant de ses consommations, mais aussi la part de salaire qu’il aurait pu gagner pendant ce temps. Le conseil de Franklin : « Ne gaspille ni ton temps, ni ton argent, mais tire de l’un et l’autre le meilleur profit. » Disponibilité tous azimuts et temps qui semble toujours s'écouler plus vite provoquent du stress DACHSER magazine 15 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE 16 DACHSER magazine COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE Le centre de recherche et développement de la division Merck Consumer Health Care UNE LOGISTIQUE QUI EMBALLE MERCK Grâce à un excellent concept axé sur un étroit partenariat avec Dachser, le groupe pharmaceutique Merck a, pour ainsi dire, supprimé son stock de matériaux d’emballage. Dans le cadre de la production, les livraisons juste-à-temps sont chose courante. Pour l’emballage par contre, il est encore rare que la livraison des matériaux soit effectuée de cette façon. Cartons, bouteilles ou fûts sont le plus souvent entreposés dans l’entreprise et occupent beaucoup de place. Par exemple dans le groupe Merck (produits pharmaceutiques et chimiques) à Darmstadt, les matériaux d’emballage étaient auparavant stockés dans un entrepôt dédié de 4 500 emplacements-palettes et dans des conteneurs h maritimes répartis sur le site. Les différentes unités de production venaient s’y approvisionner selon leurs besoins. Le manque de place obligeait parfois à empiler les palettes de matériaux d’emballage sur les aires de préparation et de stockage intermédiaire. Tout cela ne manquait pas de générer un certain flottement dans l’inventaire du stock. Rien d’étonnant à cela : sur le seul site de Darmstadt, l’éventail des différents emballages en comprend 3 500, de la minuscule ampoule de quelques millilitres aux fûts ‡ DACHSER magazine 17 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE INFO Le Prix allemand de la logistique Le Prix allemand de la logistique a récompensé en 2012 la société Une commande passée l’après-midi doit être livrée le lendemain matin, c’est la règle hh Thomas Euler, responsable logistique contractuelle chez Dachser à Neu-Isenburg Merck KGaA pour son projet « Logistique des matériaux d’emballage sur le site de Darmstadt ». Ce prix est décerné chaque année depuis 1984 par la Fédération allemande de la logistique. Les lauréats des cinq derniers prix sont les sociétés Geberit AG, Pfullendorf (2011), Nord Stream AG, Zug (2010), Würth-Gruppe, Künzelsau (2009), Deutsche Lufthansa AG conjointement avec Fraport AG, Francfort (2008), ainsi que CLAAS KGAa mbH, Harsewinkel (2007). de 1000 litres, en passant par les bouteilles en plastique, les caisses pliables de carton ondulé, les bouteilles, les bidons, les big bags et tous les accessoires comme les étiquettes, les cartes de couleur, les blisters et les notices. Une fois ces marchandises livrées par les fabricants, il fallait leur trouver un endroit de stockage, les dégrouper puis les regrouper pour ensuite les distribuer aux différentes unités de production. De nombreux collaborateurs de Merck étaient employés à ces tâches. Étant donné qu’un produit peut faire l’objet de 30 conditionnements différents et donc nécessiter 30 emballages différents, la coordination était souvent difficile à assurer. Livraison juste à temps Sur le site il n’y a maintenant plus d’entrepôt pour les matériaux d’emballage ni de conteneurs maritimes. Une partie de la logistique d’emballage a été confiée à Dachser. Depuis, les matériaux d’emballage sont livrés juste-àtemps aux unités de production et immédiatement utilisés. Au lieu d’entreposer sur son site les matériaux et accessoires d’emballage, Merck les commande dorénavant au fabricant en fonction des besoins. Dans les quatre heures qui sui- 18 DACHSER magazine vent la passation de commande, Dachser enlève les marchandises chez ce fournisseur et en avise Merck par mail. La plate-forme logistique Dachser de Neu-Isemburg, près de Francfort, réceptionne les marchandises venant des huit fournisseurs, cinq allemands, un espagnol, et deux suisses. Elles sont, si nécessaire, dégroupées et regroupées, puis expédiées et livrées le lendemain matin chez Merck. « Les délais sont très courts, c’est un vrai défi pour Dachser », dit Thomas Euler, responsable logistique contractuelle sur le site Dachser de Neu-Insenburg. « Une commande passée l’après-midi doit être livrée le lendemain matin, c’est la règle » et il faut la respecter car Merck n’a plus aucune réserve pour remédier à d’éventuelles défaillances de livraison. Ce défi concerne également les fournisseurs : la production des différents articles demandant beaucoup de préparation, on ne la fait tourner que deux ou trois fois par an. Toutes les quantités produites sont alors entreposées pour être disponibles à tout moment. C’est un gain de temps pour l’usine Un emballage typique en pharmacie : le blister Merck. « Autrefois, il fallait des camions et des camions pour apporter tous les matériaux d’emballage », se souvient Dieter Held, responsable de la gestion de ces matériaux chez Merck. Une fois déchargés, ils devaient être entreposés : les exigences très strictes de sécurité sanitaire auxquelles sont soumis les matériaux d’emballage dans l’industrie pharmaceutique, chimique et alimentaire imposent un délai de quarantaine et des contrôles aléatoires. Ces contraintes peuvent parfois prolonger l’entreposage de plus de quinze jours. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut les utiliser pour emballer les produits. Aujourd’hui la période de quarantaine et les contrôles sont effectués chez le fournisseur. Sans aucune perte de temps Chez Merck il n’arrive plus que deux ou trois semi-remorques par jour. Les marchandises qu’ils ont chargées n’ont pas à passer par un stade d’entreposage intermédiaire. Dès son arrivée, chaque camion est pris en charge. Guidé par un cariste sur son chariot élévateur, il effectue sur le site un parcours de déchar- COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE Les camions acheminent les matériaux d’emballage « juste-à-temps » jusque dans la production gement : il s’arrête pour déposer les matériaux d’emballage là où on en a besoin. Le chargement du camion a été fait chez Dachser dans un ordre bien précis qui évite toute perte de temps. Au fur et à mesure des arrêts, le camion se vide sans aucune attente pour le conducteur : 30 à 45 minutes après son arrivée, il peut déjà repartir. Plus de 30 000 articles d’emballage différents sont ainsi livrés chaque jour directement à Merck. L’entreprise peut donc , le jour même, emballer et expédier la totalité de sa production quotidienne. La flexibilité de ce mode de livraison permet à Merck de faire de sérieuses économies. L’entrepôt dédié aux matériaux d’emballage a été fermé, les conteneurs maritimes et les stockages intermédiaires à proximité des unités de production appartiennent au passé. La concentration sur un seul prestataire, Dachser, a fait baisser tant les coûts de transport que les frais liés à toute la gestion des matériaux d’emballage. L’économie étant estimée à 75 € par palette, l’avantage financier se chiffre en millions pour 90 000 palettes par an. C’est ce concept qui a valu à Merck en 2012 le Prix allemand de la logistique, l’équivalent d’un oscar dans la branche de la logistique. A. Heintze Le siège social de Merck, à Darmstadt EN BREF Le groupe Merck L’entreprise, dont les activités couvrent la chimie, la pharmacie et les sciences de la vie, a son siège à Darmstadt. Elle a été fondée en 1668 et compte aujourd’hui près de 39 000 collaborateurs dans 66 pays. En 2012, cette entreprise, familiale à 70 %, a généré un chiffre d’affaires total de 11,2 milliards d’euros. Dès le stade de développement des procédés, Merck veille à ce qu’ils soient le plus efficients possibles et qu’ils produisent un minimum de déchets. Dans le cadre d’un programme de recherche de l’excellence opérationnelle, différentes équipes interdisciplinaires travaillent à l’optimisation des processus, leurs objectifs majeurs étant de déterminer comment utiliser les ressources avec efficience et réduire les coûts. DACHSER magazine 19 COMPÉTENCES : GESTION DES FINANCES LA RÉUSSITE PAR LA DIVERSITÉ Il mise sur un dialogue ouvert : Burkhard Eling s’entretient avec Dachser magazine Depuis le 1er juillet, le directeur Finance, Legal and Tax de Dachser se nomme Burkhard Eling. À 42 ans, cet ingénieur commercial succède à Dieter Truxius qui continuera à faire partie de la direction jusqu’à son départ à la retraite en fin d’année. Entretien sur la prise de fonction dans une entreprise familiale. Avant de rejoindre Dachser, Burkhard Eling a été Chief Financial Officer (CFO) au sein des entreprises Centennial Contractors Enterprises (société américaine de services en bâtiment) puis HSG Zander (Facility Management), deux sociétés du groupe Bilfinger. 20 DACHSER magazine Monsieur Eling, vous succédez, au 1er juillet, à M. Truxius en tant que directeur financier de Dachser. Mettrez-vous vos pas dans les siens ? Burkhard Eling : M. Truxius est une « grande pointure », ce ne sera donc pas facile. Mais j’ai l’avantage d’avoir bénéficié d’une phase de transition d’une année au cours de laquelle j’ai pu apprendre, avec son soutien, à connaître en détail toutes les facettes de l’entreprise et de son réseau. Nous avons très vite constaté que nous étions sur la même longueur d’ondes. Dans sa jeunesse, M. Truxius a vécu une expérience similaire, une autre personne l’ayant familiarisé avec les rouages d’une entreprise. Il a agi de la même façon avec moi, ce dont je lui suis très reconnaissant. Qu’avez-vous fait au cours de cette période de transition ? Pendant les six premiers mois, j’ai découvert le réseau avec toutes ses particularités. C’est ainsi que j’ai passé plusieurs semaines dans les agences, participé à la vie d’un locatier, observé le fonctionnement de plusieurs entrepôts. Il m’importait – et m’importe toujours – de savoir où et comment Dachser gagne chaque jour son argent. J’éprouve le plus profond respect envers chacun de ceux qui y contribuent. Au cours des six mois COMPÉTENCES : GESTION DES FINANCES Il m’importait – et m’importe toujours – de savoir où et comment chaque jour Dachser gagne son argent Burkhard Eling hh suivants passés au siège de l’entreprise à Kempten, je me suis consacré à la division Finance, Legal and Tax. responsabilités et qui, grâce à ses investissements, connaît une croissance modeste mais continue. Vous avez acquis votre expérience à l’international. Où réside pour vous, en tant que manager, le défi de la mondialisation ? La mondialisation a lieu, que nous le voulions ou non. Les marchés se rapprochent, les informations s’échangent plus rapidement, les relations deviennent plus simples. Son plus grand défi repose à mon avis dans l’expression « think global – act local ». Dans une logistique qui englobe le monde entier, nous devons, faire preuve d’une vigilance accrue : avec qui et comment pouvonsnous ou voulons-nous travailler localement ? Il s’agit d’appréhender l’environnement culturel, les façons de travailler, les structures de formation et de hiérarchie. Tout l’art d’une bonne coopération consiste, pour moi, à trouver une solide base commune. Les services logistiques doivent de plus en plus souvent répondre à des enjeux complexes et fournir des prestations partielles très diverses. Quelle en est la conséquence pour le contrôle de gestion ? La clé de la réussite, c’est un contrôle de gestion tourné vers l’opérationnel. À tout moment nous devons pouvoir présenter à nos décideurs un ensemble de chiffres qui, d’une part, reflète la complexité des services partiels et, d’autre part, fait ressortir les quelques indicateurs essentiels pour une prise de décision. En outre, il est important que le service de contrôle de gestion connaisse bien tous les aspects des activités opérationnelles. C’est indispensable pour que nos analyses et recommandations puissent vraiment aider les responsables d’agences et de sociétés locales. Exercer des fonctions au sein d’une entreprise familiale, cela comporte-t-il des particularités ? Le grand avantage de l’entreprise familiale Dachser, c’est qu’elle peut, à partir d’une base financière stable, adopter la stratégie idoine pour une croissance saine. De plus elle dispose de la flexibilité nécessaire pour opérer à l’international. Par contre, dans les sociétés cotées en Bourse, les structures sont rigides, dictées par le court terme et la recherche des bénéfices attendus par les actionnaires. Quels objectifs stratégiques vous êtes-vous fixés à moyen et long terme ? Les investissements stratégiques sont décisifs pour la croissance organique d’une entreprise. Je voudrais donc poursuivre le renforcement des systèmes de contrôle de gestion pour soutenir ce mouvement de croissance de l’entreprise. C’est pourquoi notre attention se foca- Sur les marchés financiers, ces dernières années ont été très agitées. Dans ce contexte, comment considérez-vous le ratio de capital propre de Dachser (41 %) ? Une croissance à long terme et durable ne peut reposer que sur des bases financières solides. C’est la position des marchés. Lorsque Dachser a organisé le financement de ses acquisitions sur la péninsule ibérique, dans le cadre d’un emprunt sur titre de créance, les investisseurs potentiels ont été nombreux à se présenter. Dachser est considéré comme une entreprise qui gère son argent raisonnablement avec le sens des lisera sur l’efficacité du capital investi. Pour la mesurer, l’indice ROCE (Return on Capital Employed) nous donnera des chiffres que nous nous efforcerons de rendre transparents et lisibles en vue de les communiquer à nos responsables d’agences comme aide à la prise de décision. Cette démarche nous aidera à établir une communauté d’action encore plus solidaire pour poursuivre ensemble la construction de notre maison Dachser. Avec quelle devise personnelle et professionnelle abordez-vous votre nouvelle fonction chez Dachser ? Ce qui me fascine chez Dachser, c’est que des personnes d’origines complètement différentes – Français, Espagnols, Tchèques, Anglais, Américains, Chinois et Allemands – coopèrent dans le réseau pour générer la réussite. De toutes ces prestations, compétences et expériences individuelles naît une dynamique, dont la résultante représente plus que la somme des différents apports. La réussite par la diversité. Ce sera ma devise personnelle et professionnelle – un défi que je me lance à moi-même, un enjeu-plaisir qui agrémentera chaque jour mon travail. Comment pourriez-vous quantifier l’importance respective que vous accordez personnellement aux aspects vie professionnelle/vie privée ? (Il rit) 70 – 25 – 5 ! Ce sont les chiffres qui expriment ce qui me tient à cœur : mon travail, ma famille, mon sport. Ma famille, avec mes trois enfants, constitue pour moi une valeur essentielle. Elle est ma source d’énergie. Prédécesseur et mentor : Dieter Truxius (à g.) remet la responsabilité des finances entre les mains de Burkhard Eling DACHSER magazine 21 COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS PUISSANCE DU RÉSEAU Les canaux de communication comme internet et les réseaux sociaux modifient non seulement le quotidien, mais aussi, et de plus en plus, le monde du travail. Le travail en équipe et sa force d’innovation sont au cœur du social business de demain. 22 DACHSER magazine COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS Quand les messages, les e-mails et les textos pleuvent sans arrêt, le multitasking frise l’agression. C’est du moins l’avis de Frank Schirrmacher, éditeur et chroniqueur du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dans son livre « Payback », il s’interroge sur notre contrainte, à l’ère de l’information, de faire ce que nous ne voulons pas faire et sur la manière de reprendre le contrôle de notre pensée. Selon lui, nous sommes confrontés à un dilemme de fond : « Auparavant, nous partions à la recherche des informations dont nous avions besoin. Aujourd’hui, ce sont les informations qui nous cherchent. » Quelle signification cela peut-il avoir à l’ère de la numérisation et d’un travail toujours plus intégré en réseau ? Dans le cadre d’une logistique mondiale, la clé de la réussite réside depuis longtemps à la fois dans les réseaux intelligents et dans une communication sans lacune, par-delà les continents et fuseaux horaires. « Comme bien d’autres secteurs d’activité, la logistique, déjà génératrice et consommatrice d’une multitude de données est appelée à le devenir encore plus dans le futur », note Andreas Froschmayer, responsable Corporate Development et PR chez Dachser. Il considère qu’il est important de concevoir des systèmes d’information aussi simples et clairs que possible et organisés de telle sorte que les données les plus importantes soient disponibles 24 h sur 24 pour tous les acteurs. Au niveau informatique, Dachser emploie plus de 270 personnes à son siège social de Kempten auxquelles s’ajoutent 230 personnes réparties dans le monde. Si dans ce domaine de l’économie on s’est déjà familiarisé avec « Big Data », on a du mal, dans d’autres secteurs, à gérer le flux de données qui ne cesse de s’accroître. Au bureau, avant même d’avoir commencé à travailler, la lecture de tous vos e-mails vous a déjà pris toute votre énergie. Mais, de l’avis de Frank Schirrmacher, renoncer à la communication électronique n’est pas pour autant une alternative. Internet et ses réseaux complexes se sont déjà trop bien installés dans notre vie. Pour échanger nos informations, nous avons depuis longtemps, tant dans les pays industriels qu’émergents, délaissé l’ordinateur pour le smartphone et la tablette. Le rapport « Global Entertainment and Media Outlook 2013-2017 » de la société de conseil PwC prédit qu’en 2017, 54 % des h ménages dans le monde seront équipés d’un accès mobile à internet, 51 % disposant (aussi) d’un accès fixe à haut débit. Les réseaux sociaux dans le vent Ce fait explique aussi que le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux soit en constante augmentation. À la fin du 1er trimestre 2013, Facebook annonçait à lui seul 1,1 milliard de membres dans le monde qui ne sont pas les seuls à considérer la communication numérique comme un outil de dialogue évident. Dans ce contexte, il va de soi que les dirigeants d’une entreprise doivent aussi disposer de compétences accrues en termes de communication électronique et faire fi de leur réticence vis-à-vis des réseaux sociaux. C’est tout du moins ce que leur conseille Peter Kruse, professeur de psychologie organisationnelle à l’université de Brême. Il recommande aux managers d’abandonner les processus classique de prise de décision en mode descendant (sur l’échelle ‡ Le social business a le vent en poupe. C’est sous ce terme que des entreprises toujours plus nombreuses regroupent toutes les activités qui misent sur les logiciels relationnels, les médias et les réseaux sociaux. Leur objectif est d’établir des relations plus efficientes et plus utiles entre hommes, informations et ressources – aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise. Source : BITKOM Les réseaux sociaux créent des relations entre personnes et, de plus en plus souvent, entre organisations DACHSER magazine 23 COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS « La logistique, déjà génératrice et consommatrice d’une multitude de données est appelée à le devenir encore plus dans le futur. » Les processus de travail se font de plus en plus transparents hiérarchique) au profit d’une stratégie de social business, axée sur la recherche de solution et privilégiant le travail en réseaux. Ce n’est pas simple à appliquer mais nécessaire. De par leur structure, toujours selon Peter Kruse, les réseaux échappent certes aux calculs mais leurs systèmes de fonctionnement, centrés sur les solutions, développent une forte dynamique propre. Et c’est justement l’effet recherché, même si les dirigeants y perdent un peu de leur pouvoir : « Le monde extérieur évolue avec un tel dynamisme et vers une telle complexité, qu’il nous oblige à constituer des réseaux. » Les problèmes hautement complexes exigent des systèmes de solutions non moins complexes. Profiter du savoir de tous La marche en avant de la mondialisation se poursuit avec une grande détermination et n’a que faire de services développement qui restent repliés sur eux-mêmes pour « pondre » des innovations destinées à surprendre le reste de l’entreprise et les marchés. Aujourd’hui, une gestion de l’innovation susceptible d’affronter la concurrence mondiale doit, dès le processus de conception du pro- 24 DACHSER magazine duit, réunir le plus d’acteurs possible : recherche et développement, production, vente et après-vente, marketing et communication. L’avantage ira aux entreprises qui sauront se doter, parmi ces services, d’une structure d’information transversale et sortir du stockage « monolithique » du savoir. « Alors que le Web 2.0 a tout d’abord modifié le comportement et le rôle des consommateurs, il influence de plus en plus le monde du travail », constatait récemment Johann Füller sur son blog pour le « Harvard Business Manager ».Spécialiste et professeur en management stratégique à l’université d’Innsbruck, il est convaincu que les façons de travailler dans l’entreprise changeront dès que la génération de dirigeants ayant grandi avec internet prendra les commandes. Son argument : aujourd’hui déjà les groupes qui réussissent, tels que Google et Gore, ressemblent plus à des communautés sociales (comparables aux online-communities, par exemple au système Linux ouvert à tous) qu’à des entreprises de type traditionnel. Pour Johann Füller, il est donc clair que « dans un avenir proche, la gestion de l’innovation va devoir changer pour s’adapter aux nouvelles conditions. » Partenaires Une étude menée à l’université de Hohenheim (« Performance de la communication COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS Chez Dachser, penser en réseau fait partie de l’ADN de l’entreprise interne ») montre que, pour réussir cette mutation, il faut miser sur la communication interne : « Elle influe sur le choix des thèmes abordés dans l’entreprise, détermine l’état d’esprit et le comportement des collaborateurs et contribue ainsi largement à la réussite de l’entreprise. ». D’ailleurs, les auteurs de l’étude considèrent que bien des entreprises ont encore un grand potentiel d’amélioration à exploiter si elles adaptent leur communication interne aux besoins des collaborateurs. Ceux-ci sont trop souvent vus par l’entreprise comme des instruments stratégiques à diriger du haut de la hiérarchie. Par contre, pour faire d’eux des acteurs de la performance de l’entreprise qui soient motivés, engagés et responsables, il faut que la communication les traite en partenaires et leur propose un vrai dialogue. Intranet, les newsgroups, les chats, les forums et les réseaux sociaux seraient des espaces adéquats. Il ne faudrait toutefois pas en conclure que l’on pourrait télécommander une entreprise ou un service via les canaux numériques. C’est bien l’avis de Robert T. Heinemann, conseiller en management à Munich : « Diriger, c’est toujours entretenir une relation d’homme à homme. Les médias numériques, comme les Web-Casts ou les vidéoconférences, sont des aides précieuses mais ne remplaceront jamais intégralement le contact personnel. Walk to talk a toujours été et reste l’un des grands principes du management. » Le dirigeant qui veut être considéré comme un exemple et souhaite voir ses collaborateurs exécuter leur tâche comme il le leur demande, doit assurer aussi une présence physique. Et pas seulement de temps en temps, mais régulièrement. « En communication, comme en management, dit-il, la technique n’est qu’un moyen. C’est l’homme qui doit rester au cœur des préoccupations. » M. Schick Travailler en partenaires : c’est possible avec des hiérarchies horizontales DACHSER magazine 25 COMPÉTENCES RÉSEAU Cargoplus HEAVY METAL Transport exceptionnel vers la Scandinavie Élargissant son éventail de prestations, Cargoplus propose désormais des transports spécialisés pour la réalisation de projets. Depuis l’automne dernier, Dachser, via son service Cargoplus qui offre aux clients des solutions à la carte pour tous leurs lots complets vers les pays européens et leurs transports (lots partiels et complets) vers les Etats de la CEI (notamment la Russie), le Maghreb et la Turquie, relance l’activité « projets ». Sa coopération avec le groupe Bilfinger (ingénierie et services industriels) en est une parfaite illustration. Actuellement, cette entreprise construit un pont et un tunnel à Vestnes, en Norvège. Les bungalows de chantier, les outils, le matériel de coffrage et d’échafaudage, les engins de chantier (grues, excavatrices, chargeurs sur roues et autres) ont été acheminés sur le chantier par Cargoplus Memmingen. Ils ont été embarqués à Rostock à destination de la Norvège où 120 chargements en provenance de l’Allemagne, la Suède et l’Autriche sont arrivés en quelques semaines. Une partie de ceux-ci était constituée de poutres et de structures métalliques pouvant atteindre une largeur de 4 m, une longueur de 20 m et un poids de 30 tonnes chacune. L’ensemble (495 colis pour un volume de 5 500 m3 et un poids de 1 100 tonnes) a été chargé sur un bateau affrété spécialement. Le tout a été réceptionné à Vestnes directement par Bilfinger qui s’est aussi chargé de l’acheminer jusqu’au chantier. C’était la troisième fois que Cargoplus effectuait un transport pour Bilfinger dans le cadre de ce projet d’aménagement. Une autre opération de la même envergure est déjà en préparation. EN BREF Bilfinger SE Fondation : en 1890 Siège social : Mannheim Activités principales : construction et prestations de services pour l’immobilier, les installations industrielles, les centrales électriques et les infrastructures Chiffre d’affaires : 8,6 Mrd d’euros Embarquement sur le port maritime de Rostock : Peter Mohr, Bilfinger (à g.) ; Dieter Renninger, Dachser Memmingen (à dr.) 26 DACHSER magazine (2012) Collaborateurs : 66 800 F www.bilfinger.com RÉSEAU INFO Dachser Maroc Fort de ses 29 ans d’expérience, Dachser, le plus important prestataire logistique au Maroc, exploite cinq sites sur l’ensemble du pays, compte 170 collaborateurs, deux agences de transport (Casablanca et Tanger), un bureau Air & Sea Logistics ainsi qu’une plateforme de 27 000 m2, à Mohammedia, assurant transport et logistique au niveau national. L’équipe Dachser de Casablanca +++ ENVIRONNEMENT IT DACHSER, UNE PREMIÈRE EN AFRIQUE +++ Depuis juin, les agences Dachser de Casablanca et Nouaceur (aéroport à proximité de la ville) opèrent dans l’environnement informatique Dachser. Ce changement constitue la première étape du projet « MIIT » (Maghreb Integration IT). Les collaborateurs marocains peuvent désormais accéder à l’environnement Citrix de Dachser via Lotus, MS Office et Simar, une application tout particulièrement adaptée au système Domino. Les étapes suivantes consisteront à intégrer le site de Tanger à l’environnement informatique Dachser en octobre puis celui de Mohammedia en décembre. +++ Alfred Miller, directeur Food Logistics chez Dachser Maintenant disponible en appli SHIPMENTPOINTER Mobilité pour le Tracking & Tracing grâce à une application pour smartphone : 3 questions posées à Hubert Reiser, de la direction IT-Organisation /IT-Marketing de Dachser +++ DACHSER COOPÈRE AVEC BAKKER LOGISTIEK +++ Dachser Le service informatique Dachser s’est doté d’un nouvel outil pour le suivi des envois, l’application shipmentpointer. Pour quelles raisons ? Hubert Reiser : shipmentpointer permettait déjà un accès simple et rapide au statut d’un envoi. Sa nouvelle version apportera à nos clients encore plus de simplicité et de confort. Outre les SSCC, ils pourront aussi utiliser, au choix et indifféremment, le numéro de la commande, du bon de livraison ou du colis pour consulter immédiatement les données de traçabilité de leur envoi. La communication mobile est à la mode – mais quelle est son utilité pour la logistique ? La mobilité fait partie du travail moderne. Nos clients veulent pouvoir consulter le statut de leurs envois à tout moment et en tout lieu. C’est pourquoi, depuis dix ans déjà, nous leur proposons une version texto. Le nouveau shipmentpointer la remplace par une application smartphone qui apporte à nos utilisateurs une réelle valeur ajoutée. Food Logistics franchit un grand pas dans la réalisation de son European Food Network en nouant un partenariat stratégique avec l’entreprise familiale Bakker Logistiek (Pays-Bas). « Bakker Logistiek est, comme Dachser, une en- Comment bénéficier de cette application ? Dachser a réalisé son application mobile Track & Trace pour les trois plateformes informatiques les plus courantes, Apple iOS, Android et Blackberry OS. Elle remplit les mêmes fonctions que shipmentpointer, est disponible dans les 13 langues eLogistics et peut se télécharger et s’installer gratuitement à partir des différents AppStores. treprise familiale prospère, soucieuse Pour en savoir plus : F www.dachser.com marché national pour la logistique à de s’inscrire dans le développement durable », explique Alfred Miller, directeur European Food Logistics chez Dachser. « Ceci constitue une excellente base pour assurer la confiance réciproque nécessaire à une coopération réussie à long terme. » Bakker Logistiek Groep est une entreprise d’envergure mondiale, leader sur son température dirigée. +++ DACHSER magazine 27 RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE BON VENT POUR LES ÎLES BRITANNIQUES Ces dernières années, Dachser a poursuivi l’expansion de son réseau en Grande-Bretagne et en Irlande, rapprochant ainsi ces îles encore un peu plus de l’Europe. En Grande-Bretagne et en Irlande, on a l’habitude de naviguer par gros temps. Sachant faire route contre vents et marée, les gens ont depuis toujours joué un rôle considérable dans l’histoire du monde : dans le commerce international, dans la conquête du Nouveau Monde, ou dans l’avènement de l’ère l’industrielle. Ce qui leur a servi et leur sert encore de boussole, c’est une inébranlable confiance en l’avenir à l’épreuve de toutes les tempêtes. C’est cette même boussole qui, dans les îles Britanniques, montre le chemin à suivre au secteur transport et logistique. Celui-ci dispose pour ainsi dire d’un avantage historique, à savoir son rôle de relais entre le commerce et l’industrie d’une part et d’interface et de trait d’union entre les continents européen et américain d’autre part. C’est ainsi que Dachser investit actuellement 26 millions d’euros dans de nouvelles installations à Northampton, à 100 km environ au nord de Londres. Cette nouvelle agence (66 000 m2) disposera de 6 000 m2 de quais, d’un entrepôt de 10 500 m2 et d’un bâtiment administratif de deux étages. Ce déménagement dans les nouveaux locaux, dont la mise en service est prévue début 2014, apportera un agran- h 28 DACHSER magazine dissement de 65 %, au bénéfice des prestations de logistique contractuelle et des services à valeur ajoutée. Cette nouvelle construction joue aussi un rôle clé au sein de la stratégie de développement de Dachser Royaume-Uni (UK). « Nous souhaitons continuer à augmenter nos parts de marché dans les activités européennes d’importation et d’exportation ainsi que dans celles de logistique contractuelle », déclare Nick Lowe, à la tête de Dachser UK. Au cours des dernières années, le logisticien a activement œuvré à l’extension de son réseau au Royaume-Uni et a augmenté son chiffre ‡ RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE Le symbole de la fierté britannique : le Tower Bridge DACHSER magazine 29 Une passerelle vers le continent Les Cliffs of Moher, falaises légendaires de la côte irlandaise d’affaires de 17 % par an en moyenne. Dans le même temps, le nombre de ses collaborateurs a plus que doublé. Une large part de l’activité de Dachser UK repose sur la distribution vers les plus importants marchés européens, assurée en Grande-Bretagne par les agences de Northampton, Dartford, Rochdale et une antenne commerciale à Reading. Le gouvernement britannique a inscrit la modernisation de l’infrastructure des moyens de communication au nombre de ses priorités. Il envisage d’investir environ neuf milliards de livres entre 2014 et 2019 rien que dans celle des chemins de fer. 30 DACHSER magazine Ces tensions économiques se répercutent sur les activités de la branche logistique. « Comme le marché stagne ou ne croît que très faiblement, la concurrence fait rage sur les prix », explique Nick Lowe, directeur général de Dachser UK. « Grâce à notre intégration dans le réseau européen Dachser, nous pouvons cependant maintenir notre position très favorable sur le marché, constatet-il, parce que nous sommes en mesure à tout moment de jeter des ponts vers l’ensemble du continent. » Il fait par ailleurs observer que la part de marché de Dachser a régulièrement augmenté et que la marque a acquis un certain renom : « Du fait de l’excellence de son service et de la rapidité de sa croissance, VUES DE L’EXTÉRIEUR « Le Royaume-Uni, c’est pour moi Ponte: die Brücke über le pays des bonnes manières, du tea den Tejo in Lissabon Croissance même dans l’adversité time et de l’humour pince-sans-rire. Cette croissance est remarquable, a fortiori en ces temps difficiles. Les États européens ploient sous le fardeau de la crise et de la dette souveraine. L’Irlande, qui a longtemps fait figure d’État modèle parmi les pays en crise, est récemment retombée en récession. Par le passé son économie tournée vers l’exportation avait pourtant grandement profité de la mondialisation. Depuis les années 90 elle avait le vent en poupe (longue courbe fortement ascendante de son indice de croissance, augmentation rapide et considérable du revenu par habitant, recul marqué du chômage), mais en 2008 elle a été prise dans la tempête et n’a renoué avec la croissance qu’en 2011. Cependant, du fait de la crise mondiale économique et financière, de son secteur bancaire surdimensionné et de la bulle de l’immobilier et du crédit, elle navigue encore sur mer agitée. L’économie de tout le RoyaumeUni s’efforce cependant de reprendre son cap sur la croissance. En 2012 elle a enregistré une très légère hausse de 0,2 % par rapport à l’année précédente. Le Foreign Office estime que le déficit budgétaire représentera encore près de 7 % du produit intérieur brut (PIB) en dépit des mesures de rigueur prises par la coalition gouvernementale pour l’exercice 2013/2014. Les experts ne prévoient un recul de la dette qu’à partir de 2017. l’industrialisation et un pays qui sait Mais c’est aussi le berceau de vendre. Ce rôle majeur du commerce dans l’économie britannique fait de la logistique un secteur de premier plan. » Günter Hirschbeck, responsable de l’agence de Himberg, Dachser Autriche « L’Angleterre, cela évoque pour moi de magnifiques paysages, des lieux historiques et des marchés de quartier. C’est aussi un endroit riche en possibilités tant en termes de culture et de cuisine que de logistique où se rencontrent d’innombrables nationalités. » Monika Hubenáková, marketing et communication, Dachser Slovaquie, Bratislava « Le Royaume Uni est à mes yeux un pays d’une très grande importance historique pour bien des pays dans le monde. Une monarchie qui fonctionne encore après des centaines d’années, c'est fascinant ! » Nicole Lance, gestionnaire administratif RH, Dachser USA RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE Tant Dachser UK que Johnson Logistics veulent, pour l’avenir, maintenir leur cap sur la croissance hh Nick Lowe, Managing Director, Dachser UK notre entreprise est en train de se forger une solide réputation. En outre, nous faisons tout notre possible pour renforcer notre attractivité en tant qu’employeur. Au RoyaumeUni, je dispose d’une équipe dirigeante remarquable et de collaborateurs très motivés et d’un grand professionnalisme. » L’agence de Dartfort, au Sud-Ouest de la banlieue londonienne, tout près de sa périphérie, est idéalement située pour desservir le Sud du pays. Désormais, si cette petite ville (60 000 habitants) du comté de Kent est connue, elle ne le ne devra plus seulement à ses illustres enfants (les Rolling Stones Mick Jagger et Keith Richard). En 2010, dans le but de mieux couvrir le Nord-Ouest de l’Angleterre, une région économiquement importante, Dachser a repris la société JA Leach Ltd., implantée à Rochdale qui s’est parfaitement intégrée au réseau Dachser en une seule année. Sa situation centrale en fait une base idéale pour offrir un service de proximité aux nombreuses industries de la région. En outre, par l’implantation d’un bureau commercial à Reading, stratégiquement bien situé, Dachser a pu accéder au « corridor M4 ». Cette région économique, située à l’ouest de Londres et à laquelle l’autoroute a donné son nom, joue un rôle majeur dans l’économie. Elle accueille de nombreuses Evolution du PIB en Irlande (en pourcentage, en valeur réelle) -0,8 1,4 0,9 1,1 2,2 2.5 _ £ 2_ 1.5 _ £ 1_ 0.5 _ 0_ £ £ £ -0.5 _ -1 _ 2010 2011 2012 Source : Germany Trade & Invest 2013 2014 entreprises et attire les industries hightech, électroniques et de l’information. De grandes entreprises de technologie de l’information (Oracle, Verizon, Microsoft) ainsi que l’un des rares fabricants britanniques de panneaux photovoltaïques (Suntaics) ont d’ailleurs choisi d’installer leur siège à Reading. Dachser peut leur offrir des lignes directes et régulières, assurées par son réseau européen sur presque tout le continent. En Irlande, Dachser coopère depuis six ans avec Johnson Logistics dans le domaine des tractions. Ce partenaire dispose de sites à Dublin, Cork et Limerick. Certes, le taux de chômage de 14 % et le recul de 10 % de la consommation des ménages ont laissé des marques sur la verte Irlande, mais secoués par la rudesse de l’épreuve, les secteurs de la production et de la vente ont réussi à trouver en eux-mêmes des ressources pour les affronter. Ils ont notamment réduit les stocks à leur minimum si bien que les envois sont moins volumineux mais nettement plus nombreux. Face à cette situation et grâce à son étroite coopération avec Dachser, Johnson a pu proposer à ses clients des solutions personnalisées. En 2012, l’entreprise a traité 1200 envois par jour en moyenne. L’an passé, Johnson Logistics a signé un accord avec Dachser, prévoyant que le partenaire irlandais porterait dorénavant le logo Dachser : ainsi, non seulement le nom de Dachser a gagné en notoriété en Irlande, mais le partenaire irlandais a enregistré une hausse de 154 % des envois au cours du premier trimestre 2013. Tant Dachser UK que Johnson Logistics veulent, pour l’avenir, maintenir leur cap sur la croissance. L’entreprise irlandaise de logistique s’est fixé comme objectif une croissance annuelle de 10 %. Quant à Nick Lowe, il espère une nette progression du chiffre d’affaires de Dachser Royaume-Uni d’ici 2018 d’autant plus que son agenda prévoit la création de deux nouvelles agences, dans Le Nord-Ouest et dans le Sud du Royaume. Mais pour le mo- EN BREF L’économie britannique repose surtout sur les services. En 2009, près de 78 % de la population active travaillait dans le secteur tertiaire, 21 % dans l’industrie et 1 % seulement dans l’agriculture. Royaume-Uni (l’Irlande du Nord comprise) Capitale : Londres Superficie : 219 331 km2 Nombre d’habitants: 62,7 millions (2011) Irlande Capitale : Dublin Superficie : 84 429 km2 Nombre d’habitants : 4,6 millions (2011) ment il se concentre sur son récent investissement et souligne : « Notre nouvelle agence de Northampton constitue un signe fort de nos projets de croissance au Royaume-Uni et démontre clairement notre engagement à long terme. » C’est donc effectivement sous un vent favorable que se poursuit le développement de Dachser dans les îles Britanniques. K. Fink DACHSER magazine 31 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER BERNHARD SIMON RENCONTRE ... LARS GORSCHLÜTER Oser le changement : Bernhard Simon s’entretient de responsabilité et développement durable avec Lars Gorschlüter, entrepreneur et défenseur de la nature. Ce sont toujours des expériences de nature personnelle qui nous aident à observer d’un œil critique notre propre façon d’agir et à nous interroger quant à notre attitude vis-à-vis de l’environnement, de l’énergie et des ressources naturelles hh Lars Gorschlüter Monsieur Simon, en quoi la nature vous paraît-elle attirante ? Pourquoi ? En quoi cela a-t-il influencé votre avenir professionnel ? Bernhard Simon : Si nous considérons que la nature est une part de nous-mêmes et que nous, inversement, sommes une part de la nature, elle peut nous offrir de magnifiques possibilités de nous ressourcer. Lars Gorschlüter : C’est aussi ma conception de la nature. Elle m’a conduit, en 2007, après une visite au Botswana, à m’engager activement pour la défense de la nature et de la biodiversité, puis, en 2010, à créer la fondation Wildlife Conservation Fund, appelée SAVE. En association avec des partenaires locaux, nous avons mis sur pied un projet de protection des lions dans le Kalahari. Je me suis vite rendu compte qu’il ne suffisait pas de s’engager localement pour la protection des animaux et de la biodiversité. Il fallait aussi agir en Europe. C’est ce qui m’a incité à créer la fondation. B. Simon : Je désirais fortement assumer des responsabilités et accomplir une tâche durable. En Amérique du Sud, les gens sont confiants dans leur capacité à s’assumer euxmêmes. Ils se débrouillent pour vivre avec des moyens souvent très modestes et en retirent une grande satisfaction. Cette confiance et cette satisfaction, puisées dans une action créative et autonome, m’ont intéressé et ont déterminé ce qui est encore ma vision de la réussite d’une entreprise et de ses collaborateurs. L. Gorschlüter : Ce sont toujours des expériences de nature personnelle qui nous aident à observer d’un œil critique notre propre façon d’agir et à nous interroger quant à notre attitude vis-à-vis de l’environnement, de l’énergie et des ressources naturelles. Votre entreprise, GOTEC, produit des revêtements adhésifs de contrecollage caoutchouc-métal et des traitements de surface pour l’industrie automobile. Quel est le rapport avec votre engagement en faveur de la forêt tropicale et des fauves en voie de disparition ? L. Gorschlüter : Il n’y a pas directement de rapport mais pas non plus d’ « écoblanchiment » pour GOTEC. Je me suis simplement demandé comment utiliser le reste du temps dont je dispose pour contribuer personnellement à la défense d’une bonne cause en lien avec la nature. Je ne m’y connais pas en biologie mais en revanche je sais organiser et piloter des projets. Monsieur Simon, plutôt que d’entrer directement après vos études dans l’entreprise, vous avez tout d’abord travaillé un an au Brésil dans l’aide au développement. 32 DACHSER magazine Monsieur Gorschlüter, vous appréciez le philosophe américain Richard Rorty. Celuici a dit : « Pour que l’humanité puisse se développer de façon positive, elle doit faire preuve, non pas d’intelligence, mais de sensibilité envers l’homme et tout ce qui vit. » Notre monde économique, fondé sur le rationalisme, est fixé sur l’obtention de résultats. Nous laisse-t-il la possibilité d’élargir ainsi notre horizon ? L. Gorschlüter : Être sensible à notre monde et réceptif à ses besoins, c’est une compétence culturelle indispensable. Prenons l’exemple du problème de l’huile de palme, contenue dans nombre de nos produits alimentaires, cosmétiques, industriels et d’entretien. Sa fabrication est l’une des causes principales de la destruction croissante de la forêt tropicale et de son écosystème. Si nous n’avons pas connaissance de cette relation de cause à effet, nous ne pouvons pas être sensibles à l’importance existentielle de la préser- ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER vation de notre environnement naturel. Notre empathie dépend donc de notre connaissance des faits. Là aussi, les petits ruisseaux font les grandes rivières : si l’étiquetage des produits informe les consommateurs, tous ceux qui sont soucieux de leur environnement pourront en tenir compte pour leurs achats. B. Simon : Le plus souvent, les transformations importantes ne peuvent être effectuées que par une évolution progressive et non par à-coups. Les imposer à long terme contre la volonté des hommes qu’elles concernent, contre leurs conventions, leurs cultures locales, ce n’est pas possible. Il faut du temps et de la patience pour que l’estime et la compréhension mutuelles amènent ces hommes à accepter les nouvelles idées et à les intégrer dans leur cadre de vie. L. Gorschlüter : C’est ce qu’a confirmé l’expérience que nous avons faite au Botswana. On a coutume là-bas de dire : « Nous aimons bien les lions – quand ils sont morts ». Que les fauves, prédateurs, mais faisant partie intégrante d’un vaste écosystème, doivent de ce fait être protégés, c’est une idée nouvelle là-bas qui demande d’abord à être comprise. Au même titre que celle d’une biodiversité naturelle indispensable à la vie et à l’équilibre du territoire. B. Simon : Cet exemple montre aussi que la protection de l’environnement ne pourra pas être imposée. Une directive ne fait pas d’un lion un chat domestique. Tant que la société n’aura pas compris que la protection de l’environnement constitue un bien en soi et demande donc à ce que les espèces menacées soient protégées, nous n’aurons pas progressé vers la qualité de vie. Tout dépend donc de notre capacité à repenser les choses pour les réorienter. Dachser soutient en Inde, en Uttar Pradesh, un projet humanitaire de l’organisation terre des hommes. Quel rôle ce genre de projet joue-t-il dans l’idée qu’une entreprise soucieuse de développement durable se fait d’elle-même ? B. Simon : Dachser, fondé en 1930, en pleine crise économique, est parti de rien. Il a fallu beaucoup d’énergie pour assurer la croissance constante de notre entreprise familiale, cette même énergie dont ont besoin les sociétés telles que celle de l’Uttar Pradesh pour assumer seules leur existence et leur prospérité. Comprendre qu’après une multitude de petits pas, ce qui est petit peut ‡ La protection des écosystèmes menacés fait également partie de l’économie durable DACHSER magazine 33 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER devenir grand et accéder à un nouvel ordre de valeur, cela donne du courage. Malgré la taille impressionnante atteinte aujourd’hui par Dachser, nous n’oublions pas d’où nous venons. C’est ce qui fait le lien entre l’Uttar Pradesh et Dachser. La protection de la nature et de l’environnement consiste souvent à mettre en évidence des cycles et à les réguler. Peut-on, à ce sujet, tirer profit des expériences faites dans l’aménagement de chaînes d’approvisionnement et de leurs interconnections d’une grande complexité ? Il faut du temps et de la patience pour que l’estime et la compréhension mutuelles amènent les hommes à accepter les nouvelles idées et à les intégrer dans leur cadre de vie hh Bernhard Simon 34 DACHSER magazine B. Simon : Étant donné que son modèle d’activité prévoit l’optimisation permanente des processus, l’activité logistique s’inscrit tout naturellement dans le sens d’un développement durable. Il reste cependant beaucoup à faire. Il serait possible en Allemagne de faire l’économie d’un transport de camion sur cinq si les acteurs des différentes chaînes réfléchissaient à des solutions transversales pour créer des conditionnements ou des emballages plus intelligents, occupant moins de place. DONNÉES PERSONNELLES Lars Gorschlüter est directeur de l’entreprise GOTEC Group dont le siège est à Wülfrath. Elle emploie plus de 1 000 personnes réparties sur huit sites dans le monde. Soustraitante de l’industrie automobile, elle s’est spécialisée dans la production de revêtements adhésifs de pièces caoutchoucmétal et de traitements de surface. Depuis 2007, Lars Gorschlüter, 43 ans, s’engage dans la protection des grands fauves. En 2010, il a créé la fondation SAVE Wildlife Conservation dont il est président et administrateur. Cette fondation à but non lucratif s’investit Pourquoi est-il si difficile, dans la protection de la nature et de l’environnement, de mettre en œuvre des modifications qui, manifestement, vont de soi ? notamment, en Afrique, dans la L. Gorschlüter : Parce que séparément, les différents acteurs – de la politique, de la société, des entreprises, des distributeurs, des fabricants – ont les mains liées. Ils ne peuvent agir qu’ensemble, main dans la main. Or, trop souvent ils ne parviennent pas à trouver une base commune d’accord. Dans le domaine de la protection de la nature, c’est en fait le consommateur qui détient le plus grand pouvoir – qu’il n’utilise pas pour autant. Je suis cependant convaincu que si les entreprises sont soucieuses de durabilité dans leurs achats et la fabrication de leurs produits, elles se positionnent mieux sur le marché. B. Simon : Et c’est bien ce que souhaite la société. Inscrire nos entreprises dans la perspective d’un développement durable ne nous apparaîtrait pas aujourd’hui comme un facteur important si, au cours des vingt dernières années, nous n’avions pas procédé à une révision de nos points de vue. Il va de soi maintenant que notre responsabilité nous pousse, dans nos décisions, à prendre en compte, non seulement l’optimisation des résultats économiques, mais aussi la sauvegarde de l’environnement. Bernhard Simon, défense des grands fauves et l’aide à l’enfance. tout comme son interlocuteur, se préoccupe personnellement depuis longtemps du développement durable. Il s’étonne, à plus forte raison, du manque de connaissances des faits avec lequel est mené le débat public sur ce sujet. On ignore par exemple que, depuis des années, le niveau de perfectionnement des moteurs de camions correspond à celui d’un véhicule de tourisme qui ne consommerait que trois litres aux 100 km. Il n’y a cependant plus guère de progrès technologiques à attendre du moteur à explosion. Par contre, si chacun « achetait durable », le progrès serait bien plus important. BONNES NOUVELLES C’EST LA MOTIVATION QUI COMPTE On plaque tout et on y va ? Si l’on en croit l’indice mondial du bonheur de la « New Economics Foundation », c’est au Costa Rica qu’il fait bon vivre. En ce qui concerne le bien-être personnel, l’espérance de vie et l’empreinte écologique, la « Suisse de l’Amérique centrale » occupait en 2012 la première place dans le classement des 151 pays étudiés. L’argent ne fait pas le bonheur, des études scientifiques sur le travail l’ont confirmé. D’après les résultats de l’une d’entre elles, menée par la société de conseil Hay Group, la bonne entente entre collègues et un travail intéressant constituent de meilleures motivations qu’une bonne rémunération. Dans une entreprise, les collaborateurs motivés émettent, en moyenne, presque moitié plus de propositions d’améliorations que ceux qui ne le sont pas. DACHSER magazine 35 UN SYSTÈME DE SUIVI DES ENVOIS TOUJOURS À PORTÉE DE MAIN. En 13 langues et pour trois plate-formes. Grâce à la nouvelle appli shipmentpointer, vous pouvez accéder à tout moment, même lorsque vous êtes en déplacement, au statut concernant votre envoi. La mise en place de cette application a été l’occasion d’optimiser les performances de shipmentpointer. Des nouveautés techniques ont été introduites, pour permettre entre autres une recherche élargie en fonction de critères multiples. www.dachser.fr
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