magazine - Dachser

Transcription

magazine - Dachser
ÉDITION 3/2013
magazine
UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE
UN MONDE EN
JAUNE ET BLEU
LA MARQUE : UNE FAMILLE
DES CHIFFRES QUI COMPTENT
UNE CROISSANCE EXPONENTIELLE
Jamais l’humanité n’a accumulé et stocké autant d’informations sous forme
numérique. 90 pour cent des données disponibles aujourd’hui ont été produites
au cours des trois dernières années seulement.
25 000 000 000 000 000 000
2,5 exaoctets
(un nombre avec 18 zéros) de données sont stockées
chaque jour dans le monde. Cela correspond à 2,5 Mrd
de gigaoctets, 1 gigaoctet équivalant à la quantité
de texte de 30 000 e-mails. (Source : Die Welt)
2 Mio de recherches
sont adressées toutes les minutes
à Google. (Source : Google 2012)
72 heures
d’enregistrement vidéo
sont chargées par minute
sur Youtube.
(Source : Youtube 2012)
F 96 367
25 792
2010
2016
Projection de la quantité de données privées échangées sur internet dans
le monde au cours des années 2010 à 2016 (en pétaoctets par mois).
(Source : Cisco Systems)
1 pétaoctet = 1 Mio de gigaoctets =
13,3 années d’enregistrement vidéo TV-HD (Source : dibytch)
02
DACHSER magazine
SOMMAIRE
DOSSIER
L’univers des marques :
un monde en jaune et bleu
04
FORUM
Hommes et marchés :
Scellés et sécurité du chargement
Food Chain Management ; Industrie 4.0
Vitesse : Ralentir pour aller plus vite
10
14
04
COMPÉTENCES
Logistique contractuelle : chez Merck,
du nouveau pour l’emballage
Entreprise : Entretien avec Burkhard Eling,
nouveau directeur financier de Dachser
Social Business : Communiquer pour piloter
16
20
22
RÉSEAU
Compétences réseau :
Nouvelles du monde Dachser
Grande Bretagne et Irlande :
Bon vent pour les îles Britanniques
26
16
28
ESPACE ÉCHANGES
Nature et environnement : Bernhard Simon
rencontre Lars Gorschlüter
32
BONNES NOUVELLES
Motivation : Ce qui rend heureux
35
20
F
Vous trouverez de
plus amples informations dans
notre DACHSER eLetter.
Plus de détails sur
www.dachser.com
28
DACHSER magazine
Editeur : Dachser GmbH & Co. KG, Memminger Str. 140, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Andreas Froschmayer Rédaction Générale : Anne Reiter, tél. : +49 831 5916-1423, fax : +49 831 5916-8-1423, E-Mail : [email protected], Theresia Gläser, tél. : +49 831 5916-1421, fax : +49 831 5916-8-1421,
E-Mail : [email protected] Comité de Rédaction : Martin Neft, Christian Weber Production : Burda Creative Group GmbH, Arabellastr. 23, 81925 München,
tél. : +49 89 9250 -1320, fax : +49 89 9250-1680 Direction : Gregor Vogelsang, Dr.-Ing. Christian Fill Chef de projet auprès de Burda Creative Group : Marcus Schick
Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf iStockphoto.com (p. 2, 10, 12, 13, 22, 23, 24, 25, 28, 29, 30, 31, 35), panthermedia.net
(p. 10,11), fotolia.com : polygraphus (p. 2) Olena Pantiukh, MO:SES, Vasiliy Koval, bloomua, Samytro Sandratskyi (p. 14), Merck (p. 3, 16, 17, 18, 19), hybridairvehicles.com (p. 12),
Illustration: Ralph Zimmermann (p. 32–34) Imprimerie : AZ Druck und Datentechnik GmbH, 87437 Kempten Tirage : 38 000 ex. / 54ème année Périodicité : trimestrielle Langues :
allemand, anglais, français. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.
DACHSER magazine
03
DOSSIER
UN MONDE EN
JAUNE
ET
Rayonnement d’une marque :
le stand Dachser
04
DACHSER magazine
BLEU
DOSSIER
Dachser – un nom qui tient ses promesses, celles-ci
étant : qualité, innovation, loyauté, continuité.
Pour faire passer ce message auprès des clients et
des collaborateurs, le logisticien exploite, jour après jour,
toutes les ressources de la gestion de la marque.
On dirait le soleil levant : un jaune
rayonnant sur fond bleu vous accueille
dans le hall B6 du salon transport logistic
2013. Dachser se présente aux clients et aux
visiteurs sur un stand aux dimensions généreuses (101/102). En guise de plafond, des
cubes bleus paraissent suspendus dans les
airs et, sur les côtés, de grands carrés jaunes
délimitent l’espace, tout en le laissant ouvert
et transparent de toutes parts. Une vague de
tubes lumineux lui imprime un mouvement
calme et régulier. Différents écrans ouvrent
des fenêtres sur un monde divers et plein
de vie. « Les salons donnent l’occasion à
l’entreprise de présenter son identité en grand
h
format », explique Birgit Kastner-Simon,
responsable Corporate Marketing chez
Dachser. Les messages essentiels de l’entreprise familiale : « one world – one company –
one network » figuraient déjà sur les invitations au salon transport logistic, préciset-elle. « Cet accord à trois notes nous localise
parfaitement. De plus, le slogan du salon
« here – there – everywhere », fait écho au
nôtre et souligne le caractère international
de notre marque. »
Que le nom de Dachser soit associé à une
excellente réputation et qu’il attire sur
notre stand un afflux constant de visiteurs du
monde entier est le résultat de nombreuses ‡
DACHSER magazine
05
DOSSIER
Lancement du réseau European Food Network :
présentation des partenaires
Un produit se fabrique
en usine mais ce
que le client achète,
c’est une marque ;
un produit peut être
imité par un concurrent, une marque
est unique.
Stephen King
années d’une gestion attentive de la marque.
Birgit Kastner-Simon, responsable marketing, a placé les quatre « P » classiques du
marketing mix au centre de sa stratégie et
de toutes ses actions : « Product, Price, Place
and Promotion ». « Les produits, les prix
ainsi que les politiques commerciale et de
communication sont en constante interaction. Nous nous efforçons de respecter cette
conception globale et systémique de la
marque dans tout ce que nous faisons, précise-t-elle. Elle nous sert de boussole pour
notre approche des marchés et des clients
et nous permet de vérifier que nous restons
fidèles à nous-mêmes au regard de notre
activité d’entrepreneur en termes de qualité
et de souci du service. »
Bien plus qu’une promesse
publicitaire
Cette philosophie est fondée sur la conviction que les marques sont plus que de simples
promesses publicitaires. Elles donnent des
repères, assumant donc aussi une responsabilité sociale. « Si une entreprise veut que sa
marque soit accueillie avec bienveillance et
qu’elle soit jugée positivement, il lui faut
aller à la rencontre du consommateur et entrer en contact avec lui, à tous les niveaux de
la communication, pour lui permettre de se
l’approprier. » Ce précepte du marketing
avait déjà été énoncé au milieu du dernier
siècle par l’économiste américain Peter F.
Drucker à l’intention des managers en quête
de réussite : « Le marketing, cela consiste à
voir toute votre activité à travers les yeux
06
DACHSER magazine
du client. » Jamais un client n’achète un
produit. Il achète la valeur que ce produit
lui apporte.
Si cette approche est facile à comprendre,
elle l’est moins en termes de concrétisation.
À plus forte raison pour une prestation logistique que l’on ne peut appréhender, à la
différence d’une belle voiture ou d’un vêtement chic, ni d’un coup d’œil ni par « feeling ». « En tant qu’entreprise familiale basée
sur des valeurs, notre mission est de mettre
en évidence ce qui fait le cœur de notre
marque à savoir la qualité, l’innovation, la
loyauté et la continuité », souligne Birgit
Kastner-Simon. « Nous devons constamment nous rappeler d’où nous venons et où
nous allons, c’est-à-dire quels sont nos objectifs stratégiques à long terme. Cela implique
que nous sachions aussi évaluer honnêtement
nos possibilités et nos limites. » Comprise et
vécue ainsi, l’identité Dachser unit tous les
éléments de l’entreprise par-delà les frontières
et constitue la clef de voûte de la marque.
Pour Birgit Kastner-Simon, cette démarche
ouvre des possibilités mais impose aussi des
limites. « Dachser ne lance des projets, des
produits, des innovations ou ne s’engage
dans un pays que si cela est compatible avec le
cœur de la marque. » Interdépendants, les
quatre « P » du marketing servent, à la marque,
de système de repères pour se positionner.
Importance de la qualité
« Qualité élevée et prix avantageux – trouver
entre ces attentes un point d’équilibre judicieux, optimal pour tous les acteurs est un
DOSSIER
exercice difficile pour nous logisticiens »,
commente Birgit Kastner-Simon. Déterminer son offre de services uniquement à partir
du prix en laissant de côté le produit, la distribution et la communication peut rapidement coûter très cher, à tous. Si l’on tient
compte de tous les paramètres, il faut privilégier la qualité et renoncer à proposer les
prix les plus avantageux sur le marché. Pour
Birgit Kastner-Simon, cette certitude se traduit par un positionnement très clair quant
à la marque Dachser, aussi bien à l’extérieur
de l’entreprise qu’à l’intérieur, pour tous ses
membres, sans distinction. « Nous sommes
tous des « vendeurs », c’est pourquoi il faut
que nous sachions tous comprendre, connaître et représenter Dachser. Il faut que chaque
jour nous puissions supporter la comparaison
avec nos concurrents et nous affirmer comme
les meilleurs. » Dachser étant présent dans
41 pays, les stratèges en marketing sont souvent amenés à se demander si ce que l’une ou
l’autre des filiales locales propose sur son
propre marché correspond à l’image et au
cœur de la marque. Pour Birgit KastnerSimon, il est clair « qu’une marque doit inspirer confiance aux acteurs du marché, aux
clients, aux collaborateurs, et ce dans le
monde entier quels que soient les pays ou
les cultures. La combinaison de « Product,
Price, Place and Promotion » sera toujours ce
qui rend la marque unique en son genre.
DIALOGUE
Changement organique
Bernd Grossmann (46 ans) a rejoint Dachser il y a 20
ans. Diplômé de gestion d’entreprise, il dirige l’agence de
Karlsruhe depuis 2007. Il a accompagné de près le changement de nom de Dachser SWS.
Monsieur Grossmann, qu’avez-vous retenu du rebranding ?
Un changement de nom n’est pas une mince affaire. Il demande une grande
préparation en matière d’organisation, mais aussi sur le plan émotionnel, pour ne
pas susciter d’angoisse chez les clients et les collaborateurs. L’équipe dirigeante
se doit alors de faire preuve de responsabilité et d’un fort investissement pour
informer le personnel et réaliser ainsi un changement organique. A titre d’exemple, le fait que SWS et Dachser dressent la liste de leurs valeurs communes
a été d’une très grande utilité.
A quoi le projet risquait-il de se heurter ?
Dans la région, le nom de « SWS » est traditionnellement perçu de façon très
positive, notamment dans les PME. Aidés par tout un arsenal de mesures
(prospectus, annonces, fréquents dialogues personnels), nous avons depuis des
années préparé les clients à cette nouvelle situation.
Force de l’intégration
Comment les clients ont-ils réagi ?
La marque Dachser reflète ainsi le dynamisme des marchés et favorise l’amélioration
et le développement de prestations, services
et solutions. Elle a aussi son mot à dire sur
la politique des prix. Bernhard Simon, porteparole de la direction de Dachser affirme :
« Seul le nom Dachser garantit la qualité
Dachser ». L’intégration des sociétés reprises
et le changement de nom d’entreprises auparavant indépendantes revêtent chez Dachser
une grande importance. On l’a vu dernièrement lors du rebranding réussi de Dachser
SWS Karlsruhe (voir l’entretien p. 7). C’est
actuellement le cas avec l’intégration de
Transunion sur la péninsule ibérique. Dix
bonnes années auront été nécessaires, par
exemple, à Dachser et Graveleau pour faire
naître de leur projet commun une entreprise
performante, Dachser France. Ayant repris
les couleurs et le nom de l’entreprise-mère,
Dachser France propose depuis 2010 les nombreuses prestations de la marque forte.
‡
Très bien. Nous avons pu leur démontrer que rien n’allait changer pour eux,
que les prestations et leurs partenaires restaient les mêmes. Ils ont dit apprécier
la combinaison de la compétence régionale et des avantages liés à un réseau
européen unique en son genre couvrant aussi le monde entier. Ils l’associent
maintenant invariablement au nom Dachser.
Quelle a été la réaction des collaborateurs ?
Les collaborateurs de SWS étaient traditionnellement fiers du développement de
l’entreprise et de sa notoriété régionale. C’est sur cette base que s’est développée tout naturellement ces dernières années une nouvelle fierté, celle d’appartenir à la famille Dachser. Elle est reconnaissable à de petites choses comme
le plaisir, lors du rebranding, de porter casquettes et vestes siglées Dachser.
Quelles perspectives s’ouvrent aux collaborateurs ?
Notre entreprise familiale pratique une communication interne ouverte, une
coopération qui s’opère par-delà tous les échelons de la hiérarchie, et de plus
offre le cadre d’un réseau mondial. Tous ces éléments apportent, aux collaborateurs, une garantie de stabilité et de sécurité, ainsi que la certitude d’être humainement à leur place, c’est-à-dire d’être l’homme ou la femme de la situation.
DACHSER magazine
07
DOSSIER
Des bâtiments à la flotte automobile en
passant par les postes de travail et les équipements commerciaux, les 50 agences ont
revêtu les « habits » Dachser. « Nous sommes
les seuls dans notre branche à avoir réalisé ce
genre de performance », souligne Bernhard
Simon. Pour lui, cette démarche est essentielle dans le processus d’intégration : « Donner à l’une de nos sociétés locales le nom
de Dachser, cela équivaut à la certifier digne
de la marque Dachser. »
Rendre la marque visible
Que ce soit lors de la fondation de nouvelles
sociétés locales ou de l’acquisition d’entreprises déjà existantes, qui devront être intégrées, – en quelque endroit du monde où
Dachser opère, le Corporate Design entre
en action. Sa tâche consiste à revêtir l’entreprise concernée des attributs visuels qui
signaleront son appartenance à la marque et
lui conféreront son caractère unique, donc
facilement identifiable. La clé du succès en
la matière réside dans le langage visuel et auditif (qui doit être clair, net et singulier), les
formes, les couleurs, le graphisme, les manifestations sonores restant les mêmes partout
dans le monde. C’est absolument indispensable », affirme Birgit Kastner-Simon. « Le cadre visuel et l’application rigoureuse des règles
intérieures de l’entreprise en termes de couleurs, logos et inscriptions, traduisent l’identité de l’entreprise, la rendent facilement mémorisable et accroissent donc sa notoriété. »
« La première chose qui apparaît visuellement, c’est la flotte automobile », expose la
responsable du marketing. « Les 8 000 camions jaune et bleu, leurs remorques et les
caisses mobiles qui sillonnent chaque jour les
routes d’Europe, donnent une image de propreté, de qualité et de mobilité dans la maîtrise des flux de marchandises. » Le deuxième
élément important du marketing est l’apparence offerte par l’agence : elle est la concrétisation directe des promesses de la marque.
« Nous sommes une référence dans notre
secteur par la modernité de nos installations
et de nos équipements. Le client sent qu’il
peut accorder sa confiance, que ses produits
de valeur et leur transport sont en sécurité,
en bonnes mains. »
Comprendre les clients
Performance en couleurs :
la marque Dachser brille
en jaune et bleu
08
DACHSER magazine
Dans cette perspective, le service au client
constitue une part importante de la promesse
de la marque. « You can come up with the best
DOSSIER
Les 8 000 camions jaune et bleu, leurs remorques et les caisses mobiles qui sillonnent
chaque jour les routes d’Europe, donnent une image de propreté, de qualité et de mobilité
dans la maîtrise des flux de marchandises Birgit Kastner-Simon, responsable Corporate marketing chez Dachser
hh
strategy in the world – the implementation is
90 percent of it – la meilleure stratégie au
monde ne sert à rien si sa mise en œuvre ne
suit pas. » Cette formule est celle qu’Alfred
Brittain, ex-directeur de Bankers Trust,
adressait aux responsables de la stratégie
marketing. En pratique, elle signifie qu’il
est indispensable de comprendre le client et
ses attentes pour pouvoir le soutenir et lui
proposer des solutions optimales. L’analyse
annuelle de la satisfaction clients est, pour
Dachser, un instrument important du management de la qualité. Elle contribue à déceler les besoins des clients et les potentiels
d’amélioration des services. Pour Alexandre
Windhorst, responsable création dans l’une
des plus grandes agences publicitaires
d’Europe dirigées par leurs propriétaires,
« l’intérêt de la gestion de la marque, c’est
de répercuter les messages de l’entreprise,
de démultiplier son modèle de référence et
de le transposer dans les pays du réseau. Il
est impressionnant de voir avec quelle intensité, quel sérieux et quelle rigueur Dachser
œuvre au développement et à l’expansion
de sa marque. »
tation Dachser. C’est une histoire plaisante
qui raconte, avec un clin d’œil malicieux,
l’histoire de la logistique globale : sur le tournage d’un film en Extrême-Orient, les décors
représentant un paysage alpin s’effondrent.
Furieux, le metteur en scène exige qu’il soit
remplacé par du solide. Un chalet authentique
est alors acheminé très rapidement d’Autriche
jusqu’au pays du Soleil-Levant via le réseau
mondial de Dachser et ses processus intégrés.
Happy end pour tout le monde grâce à des
solutions intelligentes, dans l’intérêt du client.
Le message est reçu cinq sur cinq : rien que
dans le mois qui a suivi sa première présentation lors du salon transport logistic, le film
Dachser a déjà été visionné 73 690 fois sur
You Tube. Un vrai succès. « Cut » s’adresse à
l’émotionnel pour donner vie à la logistique.
Au salon, sa projection a suivie d’un entretien
entre experts chevronnés et la direction de
l’entreprise puis de la démonstration de
systèmes logistiques innovants. Comme vu à
travers un kaléidoscope, le monde Dachser
a fait naître nombre d’impressions différentes et marquantes. Et c’est bien ainsi, car
« aujourd’hui un visiteur ne vient pas au salon
simplement pour se distraire, constate Birgit
Kastner-Simon, mais pour connaître le frisson d’enthousiasme que suscitent les solutions pleines d’idées et d’avenir. » M. Schick
Voir, entendre, toucher
Au salon transport logistic la marque ainsi
comprise impressionne par ses couleurs intenses, ses slogans percutants, ses messages
qui accrochent. « Nous sollicitons tous les
sens pour la perception de la marque. À tous
les points de rencontre, on doit voir, entendre,
ressentir ce qu’est vraiment Dachser », déclare
Birgit Kastner-Simon. C’est la raison pour
laquelle elle a doté Dachser, il y a longtemps
déjà, du premier logo sonore de la branche.
« Il rend perceptible à l’oreille une prestation
de service abstraite. On peut l’entendre lors
de l’attente au téléphone, sur la bande son de
notre film de présentation, en ouverture ou
conclusion de nos présentations Powerpoint
ou lors de l’arrêt ou du démarrage de nos
ordinateurs », explique-t-elle. Sur le grand
écran central du stand Dachser débute justement « Cut », le tout nouveau film de présen-
INFO
Un tout nouveau film de présentation
Dachser a réalisé un nouveau film de présentation, prêt
juste à temps pour le salon transport logistic. Il dépeint,
avec un clin d’œil malicieux, le monde intégral, ou presque,
de la logistique globale. Tout en divertissant, il donne accès à la compréhension de solutions complexes. Dachser vous invite à le regarder :
www.dachser.com ou bien sur smartphone par le code QR (ci-dessus).
DACHSER magazine
09
SÉCURITÉ DU TRANSPORT
FORUM
10
DACHSER magazine
SOUS
SCELLÉS
De petite taille, peu visibles et pourtant très
efficaces, les scellés protègent les marchandises
de valeur dans leurs voyages. Portrait.
La confiance n’exclut pas le contrôle.
C’est à ce principe que répondent les
scellés (appelés aussi plombs) protecteurs,
petits par la taille mais d’une grande fiabilité.
De la façon la plus simple qui soit, ils révèlent en effet au destinataire d’une livraison
si celle-ci, pendant son voyage, a été préservée de regards et manipulations non autorisés. Ces petits agents de protection étaient,
tout d’abord (il y a 5 000 ans), en argile puis
en cire. Aujourd’hui ils sont en métal et plastique. Protégeant un chargement ou une
livraison d’ouverture et de manipulation frauduleuses, ils sont indispensables à la sécurité
du transport. C’est presque un miracle que
la logistique high tech ne les ait pas encore
remplacés par des puces électroniques, barrières laser ou autres dispositifs codés et sophistiqués.
h
La variété des scellés n’en est cependant pas
moins grande : haute sécurité, de sécurité, à
barre ou avec indicateur. Cette dernière catégorie se contente de signaler si un contenant,
une lettre ou un extincteur a été ouvert sans
autorisation, car, à la différence des autres,
leur plastique ou métal léger les rend faciles
à enlever, même sans outil.
Combinaison à chiffres
Cependant, tout ce qui ne doit pas être ouvert
et déballé sans autorisation est aujourd’hui
dûment scellé. Pour que les scellés ne soient
pas échangés clandestinement pendant le
transport, ils sont numérotés et portent une
combinaison chiffrée, gravée au laser. Celleci peut aussi inclure le logo de l’entreprise.
Pour éviter qu’il existe deux exemplaires
d’un même scellé, chaque opérateur dispose
Le mot « scellé » est dérivé
de « sceau », « plomb » du nom du
métal. Dans l’Antiquité et au
Moyen-âge, c’étaient le plus souvent
ou bien le service des impôts (celui
des poids et mesures) ou bien les
corporations, le négociant, ou
encore le fabricant lui-même qui
apposaient les scellés.
FORUM
DIALOGUE
Transport en toute sécurité
Dans le commerce transatlantique, le Code de commerce
prescrit l’emploi de scellés de haute sécurité. Entretien avec
Maria Schmid, Foreign Compliance Coordinator, sur la sécurité
dans la chaîne logistique.
Pour quel genre de fret emploie-t-on des scellés haute sécurité et
pourquoi ?
Les scellés haute sécurité sont employés pour le fret maritime et sont obligatoires
pour les transports de conteneurs vers les Etats-Unis. Ils sont destinés à en
empêcher l’ouverture par des personnes non autorisées ainsi qu’à bannir le trafic
de drogues et les attentats terroristes.
Quelle contribution Dachser peut-il apporter au respect de ces standards
de sécurité ?
Dachser, dûment certifié, a adhéré de son propre gré au programme « CustomsTrade Partnership Against Terrorism » (C-TPAT). La sécurité de la chaîne logistique
est pour nous un objectif majeur.
Dans quelle mesure l’emploi de scellés a-t-il évolué ces dernières années ?
En tant qu’entreprise certifiée C-TPAT, nous sommes tenus de conserver les
scellés sous clef et de nous assurer, par des contrôles, qu’ils sont au complet afin
d’éviter les abus. De plus, les scellés ne peuvent être apposés que sur les conteneurs ayant subi, vides, l’inspection de sécurité en sept points destinée à détecter
d’éventuelles dissimulations de marchandises de contrebande. Nous respectons
scrupuleusement les procédures d’apposition et de contrôle des scellés.
Que se passe-t-il quand un scellé se trouve détruit au cours du transport ?
En principe les scellés sont tellement résistants qu’une destruction volontaire
peut être exclue. Si elle devait quand même se produire, nous disposons, en tant
qu’entreprise certifiée C-TPAT, d’un interlocuteur personnel dans les services
des douanes américains. Celui-ci se charge de résoudre le problème et d’organiser
l’importation du conteneur en question aux USA dans les meilleurs délais.
des siens propres. Ils sont le plus souvent de
couleur et constituent un premier avertissement bien visible à celui qui pourrait être tenté : ouverture ou échange sans autorisation
ne passeront jamais inaperçus.
Dans les transports par conteneurs, ce sont
surtout des scellés haute sécurité qui sont
employés, l’artillerie lourde pour ainsi dire :
de gros boulons emboîtés les uns dans
les autres qui ne peuvent être détruits qu’à
l’aide d’une cisaille. Dans le transport de
conteneurs à l’exportation, les règles du scellage sont définies par le code de commerce.
Celui-ci prévoit que les scellés soient certifiés et répondent aux standards de haute
sécurité.
T. Schlosser
DACHSER magazine
11
FORUM : HOMMES ET MARCHÉS
Stratégie high-tech
DES CIGARES
VOLANTS
RÉVOLUTION
INDUSTRIELLE 4.0
« Pour réussir, il suffit de vouloir et d’y croire. »
Cette maxime a donné des ailes à l’esprit in-
La « quatrième révolution industrielle » est en marche
ventif du comte Ferdinand von Zeppelin, né
avec « l’internet des objets » dans son sillage.
il y a 175 ans à Constance, sur les rives du lac
du même nom. Cet ingénieur ne parvint certes
pas à convaincre l’empereur Guillaume II de
Autrefois, ce furent la machine à vapeur, la production à la chaîne
et la motorisation qui bouleversèrent de fond en comble les conla faisabilité de son projet de ballon dirigeable
ditions de vie et de travail. Aujourd’hui, c’est internet. Depuis
rigide, mais il n’en resta pas moins fidèle toute
longtemps, la numérisation de la production par « l’internet des
sa vie à son rêve. Celui-ci fut réalisé à partir
objets » a déclenché, dans les industries, une profonde mutation
de 1900 mais tourna plusieurs fois au cauchequalifiée souvent de« quatrième révolution industrielle ». La techmar. Des accidents et incendies spectacunologie est déjà au point : d’ici peu, chaque produit, chaque composant pourra être doté d’une puce qui lui permettra de raconter
laires, notamment la catastrophe de Lakehurst
en ligne sa propre histoire. « Les entreprises recueilleront alors une
en 1937, où le « Hindenburg » prit feu devant
masse de données, un trésor qui leur permettra d’optimiser leurs
les yeux d’un large public, ébranlèrent la
processus, de mieux comprendre leurs clients ou de trouver de
confiance dans les « cigares volants ». Les vols
nouveaux débouchés », prédisait récemment Martina Koederitz,
furent cependant poursuivis : au début du
présidente du directoire d’IBM, dans les colonnes du quotidien
21ème siècle, le « Cargolifter » a repris l’idée
Süddeutsche Zeitung.
Ces forts potentiels à exploiter incitent économistes et hommes
de von Zeppelin pour le transport de charges
politiques à s’engager en faveur de cette révolution industrielle. Ils
lourdes. Après la faillite de l’entreprise, la
la considèrent comme source de produits nouveaux et de chaînes
société britannique Hybrid Air Vehicule Ltd. a
de processus intelligents pour le secteur de la production, ouvrant
repris le flambeau. Elle prévoit, qu’à partir de
la voie à des prestations de services de haute technologie et de forte
2015, son « Airlander » transportera des charvaleur ajoutée, facteurs d’attractivité pour les clients et les utilisagements pesant jusqu’à 200
teurs. Pour mettre toutes les chances de son côté, l’industrie
concentre son attention à la fois sur la
tonnes. Ces aéronefs présenprogression de l’automatisation et sur
tent l’avantage de ne presque
l’amélioration des processus intellipas avoir besoin d’infrastrucgents de pilotage et d’aide à la prise de
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la production et la logistique. L’évolution
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12 DACHSER magazine
EN BREF
FORUM : HOMMES ET MARCHÉS
Gestion de la chaîne de produits alimentaires
DU PROCESSUS
AU SERVICE
Sécurité des produits alimentaires, microélectronique
et logistique s’imbriquent pour former une chaîne
complexe dédiée aux produits alimentaires. Entretien
avec Volker Lange, responsable logistique emballage
et distribution à l’Institut Fraunhofer pour les flux
matériels et la logistique, à Dortmund.
À l’avenir, pour la logistique des produits
alimentaires, l’acheminement pur et simple
des produits frais de A à B suffira-t-il ?
Volker Lange : Non. Dans le domaine des
produits alimentaires, la complexité et la
dynamique des systèmes logistiques et des
marchés ont considérablement augmenté.
La fraîcheur des marchandises constitue la
valeur ajoutée essentielle qu’il importe d’assurer, non seulement aux points de départ
et d’arrivée, mais aussi pendant tout le transport. Les technologies de l’information ont
produit de nombreuses innovations qui nous
permettent un contrôle permanent et une
transparence totale : en mettant maintenant
à notre disposition des informations sur l’origine des produits, elles optimisent la traçabilité des marchandises.
Les produits alimentaires sont des biens
sensibles. Comment répondre aux exigences accrues d’approvisionnement sûr
et sans faille, lors des pics saisonniers par
exemple ?
La mission de la logistique consiste à synchroniser au mieux les flux de marchandises et
d’information. Ses préoccupations essentielles
tournent autour des capacités de transport dis-
La logistique s’éloigne de plus en plus du simple
processus physique pour devenir un ensemble de
prestations « à la demande »
hh
ponibles : quelles sont-elles ? Comment optimiser leur utilisation ? Sur quelles cadences de
chargement et déchargement peut-on tabler ?
Comment gérer les contenants vides ? Pour
apporter à ces questions des réponses durables,
il faut pousser encore plus loin l’interconnexion des mondes physique et virtuel. C’est
le défi qui se présente à nous pour l’avenir.
En quoi une meilleure synchronisation des
flux de marchandises et d’information
fait-elle évoluer la logistique ?
La logistique s’éloigne de plus en plus du
simple processus physique pour devenir un
ensemble de prestations « à la demande »,
combinant transport, planification, organisation et pilotage associés à une gestion intelligente de l’information et du savoir. Nous devons donc pouvoir recourir à une quantité
maximale d’informations. C’est ce qui nous
permet d’assurer une gestion efficiente de
l’ensemble de la chaîne et d’avoir une meilleure visibilité sur l’avenir. Sur cette base,
notre planification peut alors se tourner vers
l’optimisation de la création de valeur.
Quel rôle la recherche doit-elle jouer pour
continuer à faire progresser la logistique ?
Avec ses partenaires, la science doit chercher
et trouver des réponses quant à la manière
d’associer les innovations technologiques,
les technologies de l’information et la gestion
du savoir pour produire des solutions complètes. Si nous réussissons à instaurer une relation intelligente entre les mondes physique
et virtuel, nous serons sur la bonne voie.
En quête d’un mode de propulsion silencieux pour les bateaux
LA PIEUVRE
ET L’IMPRIMANTE
et équipements de sports nautiques, les chercheurs de l’Institut Fraunhofer pour les techniques de production et d’automatisation se sont tournés vers la propulsion par réaction
utilisée par les pieuvres. En situation de fuite, ces invertébrés
aspirent de l’eau grâce à leur manteau musculaire, contractent
celui-ci pour former un entonnoir d’où l’eau est violemment
expulsée. « Suivant le même principe, l’eau est aspirée dans
nos actionneurs sous-marins par quatre balles en plastique
souple contenant un mécanisme hydraulique qui assure la
propulsion. C’est parfait pour manœuvrer avec précision des
bateaux de petites dimensions », explique Andreas Fischer,
ingénieur à l’Institut Fraunhofer de Stuttgart. Cerise sur le
gâteau : ce dispositif de propulsion peut être réalisé en une
seule opération par une imprimante 3 D.
DACHSER magazine
13
FORUM : ESSAI
LEVER
LE PIED
Lentement mais sûrement, les hommes et les entreprises découvrent le charme du
ralentissement dans le « vivre ensemble ». D’ailleurs, c’est à peine si nous arrivons à
suivre le rythme de l’évolution du monde et de ses réseaux informatiques.
Sur la vie de Peter Henlein, serrurier et
horloger, on ne sait pas grand-chose.
Né en 1480, il a vécu à Nuremberg. Si son
nom est passé à la postérité, c’est qu’il a été
l’un des premiers à construire une montre
portable de format poche. Sa montre de
poche ainsi que les montres-bracelets qui
suivirent ont été, pendant des siècles, signes
de richesse et de prestige. Aujourd’hui, réussir à se passer de ces instruments de mesure
du temps et se libérer de la pression des multiples rendez-vous et sollicitations sont un
luxe de plus en plus recherché. D’où la vogue
des hôtels qui offrent un « spa », une oasis
(off-line) de bien-être.
h
L’inactivité fait peur
Pour le sociologue Hartmut Rosa, le manque
de temps permanent est un véritable problème structurel de notre monde moderne.
Il parle même d’une « dictature de l’accélération » qui nous angoisse et provoque des
troubles du sommeil chez une personne sur
quatre. Cela semble paradoxal dans la mesure où, grâce à toutes nos machines sophistiquées et à nos vastes réseaux
d’information et de communication,
nous devrions constamment gagner
du temps.
Peut-être finirions-nous vraiment
par mourir d’ennui si la mort justement ne nous faisait pas aussi
peur. Certes les religions nous promettent toutes une certaine forme
d’existence après la mort, mais nous
14
DACHSER magazine
avons du mal à y croire. En revanche, tant que
nous sommes en vie, nous tenons à ne pas
perdre une minute de notre temps : chaque
jour nous écrivons des dizaines d’e-mails,
consultons notre smartphone toutes les trente
secondes et prenons tout naturellement
l’avion pour participer – au bout du monde –
à une conférence professionnelle.
Beaucoup diront : « Je suis bien obligé, c’est
pour mon travail » et se plaindront amèrement du capitalisme et de son principe de
concurrence qui exclut toute inactivité. Sur
le plan économique, la croissance s’impose
comme une nécessité permanente, ce qui
inquiète bien des experts. Ainsi, dans les années soixante-dix déjà, Herman Daly, exdirecteur de la Banque mondiale, proposait
de transformer notre système économique
en une « économie stationnaire », où le progrès technologique n’augmenterait pas la
quantité de biens matériels mais diminuerait
la consommation de ressources naturelles,
dont les réserves sont limitées.
Le ralentissement gagnant
Cette théorie, longtemps considérée comme
utopique, commence timidement à trouver
des applications concrètes : les entreprises et
les secteurs de l’économie sont de plus en plus
nombreux à se tourner vers un développement durable. Celui de la logistique aussi,
bien que soucieux de rapidité. Au lieu de
chercher justement à aller toujours plus vite,
les professionnels de la branche s’attachent
à concevoir des systèmes de groupage intelli-
FORUM : ESSAI
gents et se dotent d’une flotte automobile
respectueuse du climat. Quant à l’industrie
automobile, elle met sur le marché de plus en
plus de véhicules hybrides qui récupèrent de
l’énergie au freinage précisément.
Les dirigeants des entreprises voient aussi
pour leurs employés la nécessité de ralentir
le rythme. D’ores et déjà, les maladies liées au
stress coûtent au secteur économique des
sommes astronomiques. Cela incite les entreprises à instaurer des pauses gymnastique,
à encourager les employés de bureau à
pratiquer un sport dans le cadre de l’entreprise. Certaines testent même l’interdiction
d’échanges d’e-mails en dehors des heures
de bureau. Quand les heures supplémentaires
tendent à devenir habituelles, les syndicats
certes réagissent mais également, depuis peu,
hh
les services RH. Ainsi le DRH d’un fabricant
d’articles de sport a rapporté, dans une interview, qu’il coupe le courant la nuit dans les
bureaux pour priver de lumière les incorrigibles bourreaux de travail.
Même sans contraintes extérieures, il n’est pas
facile de trouver l’équilibre entre travail et loisirs. C’est déjà ce que déplore le philosophe
Nietzsche à la fin du 19ème siècle : « Le travail a de plus en plus la bonne conscience de
son côté : le penchant à la joie s'appelle déjà
« besoin de se rétablir », et commence à avoir
honte de soi-même. » Nietzsche plaide donc
pour qu’une oisiveté occasionnelle se goûte
sans mauvaise conscience. Aujourd’hui, les
conseillers en tout genre vont aussi dans ce
sens en soulignant les dangers des temps de
loisirs « surbookés ». Ils conseillent par exemple des journées sans achats, des soirées sans
télévision, des vacances tranquilles avec balades à vélo. Toutefois, ces conseils bien intentionnés ne peuvent pas valoir pour tout le
monde : pour bien vivre, chacun a besoin de
suivre son propre rythme.
S. Ermisch
Les maladies liées au stress coûtent au secteur
économique des sommes astronomiques
« Le temps, c’est de
l’argent », constatait
Benjamin Franklin
(1706–1790), entrepreneur et homme
d’État, dans son traité
« Advice to a Young
Tradesman ». Sa formule visait à souligner
qu’un homme oisif,
qui passerait une
demi-journée à la
taverne, dépenserait
non seulement le montant de ses consommations, mais aussi
la part de salaire qu’il
aurait pu gagner pendant ce temps. Le conseil de Franklin : « Ne
gaspille ni ton temps,
ni ton argent, mais
tire de l’un et l’autre le
meilleur profit. »
Disponibilité tous azimuts
et temps qui semble toujours
s'écouler plus vite
provoquent du stress
DACHSER magazine
15
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
16
DACHSER magazine
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
Le centre de recherche
et développement de la division
Merck Consumer Health Care
UNE LOGISTIQUE
QUI EMBALLE
MERCK
Grâce à un excellent
concept axé sur un étroit
partenariat avec Dachser,
le groupe pharmaceutique Merck a, pour
ainsi dire, supprimé son
stock de matériaux
d’emballage.
Dans le cadre de la production, les
livraisons juste-à-temps sont chose
courante. Pour l’emballage par contre, il est
encore rare que la livraison des matériaux soit
effectuée de cette façon. Cartons, bouteilles
ou fûts sont le plus souvent entreposés dans
l’entreprise et occupent beaucoup de place.
Par exemple dans le groupe Merck (produits
pharmaceutiques et chimiques) à Darmstadt,
les matériaux d’emballage étaient auparavant
stockés dans un entrepôt dédié de 4 500 emplacements-palettes et dans des conteneurs
h
maritimes répartis sur le site. Les différentes
unités de production venaient s’y approvisionner selon leurs besoins. Le manque de
place obligeait parfois à empiler les palettes
de matériaux d’emballage sur les aires de préparation et de stockage intermédiaire. Tout
cela ne manquait pas de générer un certain
flottement dans l’inventaire du stock.
Rien d’étonnant à cela : sur le seul site de
Darmstadt, l’éventail des différents emballages en comprend 3 500, de la minuscule
ampoule de quelques millilitres aux fûts ‡
DACHSER magazine
17
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
INFO
Le Prix allemand
de la logistique
Le Prix allemand de la logistique
a récompensé en 2012 la société
Une commande
passée l’après-midi
doit être livrée le lendemain
matin, c’est la règle
hh
Thomas Euler,
responsable logistique
contractuelle chez
Dachser à Neu-Isenburg
Merck KGaA pour son projet
« Logistique des matériaux
d’emballage sur le site de
Darmstadt ». Ce prix est décerné
chaque année depuis 1984 par
la Fédération allemande de la
logistique. Les lauréats des cinq
derniers prix sont les sociétés
Geberit AG, Pfullendorf (2011),
Nord Stream AG, Zug (2010),
Würth-Gruppe, Künzelsau (2009),
Deutsche Lufthansa AG
conjointement avec Fraport AG,
Francfort (2008), ainsi que CLAAS
KGAa mbH, Harsewinkel (2007).
de 1000 litres, en passant par les bouteilles en
plastique, les caisses pliables de carton ondulé, les bouteilles, les bidons, les big bags et
tous les accessoires comme les étiquettes, les
cartes de couleur, les blisters et les notices.
Une fois ces marchandises livrées par les
fabricants, il fallait leur trouver un endroit de
stockage, les dégrouper puis les regrouper
pour ensuite les distribuer aux différentes
unités de production. De nombreux collaborateurs de Merck étaient employés à ces
tâches. Étant donné qu’un produit peut faire
l’objet de 30 conditionnements différents et
donc nécessiter 30 emballages différents, la
coordination était souvent difficile à assurer.
Livraison juste à temps
Sur le site il n’y a maintenant plus d’entrepôt
pour les matériaux d’emballage ni de conteneurs maritimes. Une partie de la logistique
d’emballage a été confiée à Dachser. Depuis,
les matériaux d’emballage sont livrés juste-àtemps aux unités de production et immédiatement utilisés.
Au lieu d’entreposer sur son site les matériaux
et accessoires d’emballage, Merck les commande dorénavant au fabricant en fonction
des besoins. Dans les quatre heures qui sui-
18
DACHSER magazine
vent la passation de commande, Dachser enlève les marchandises chez ce fournisseur
et en avise Merck par mail. La plate-forme
logistique Dachser de Neu-Isemburg, près
de Francfort, réceptionne les marchandises
venant des huit fournisseurs, cinq allemands,
un espagnol, et deux suisses. Elles sont, si
nécessaire, dégroupées et regroupées, puis
expédiées et livrées le lendemain matin chez
Merck.
« Les délais sont très courts, c’est un vrai
défi pour Dachser », dit Thomas Euler, responsable logistique contractuelle sur le site
Dachser de Neu-Insenburg. « Une commande passée l’après-midi doit être livrée le
lendemain matin, c’est la règle » et il faut la
respecter car Merck n’a plus aucune réserve
pour remédier à d’éventuelles défaillances de
livraison. Ce défi concerne également les
fournisseurs : la production des différents
articles demandant beaucoup de préparation,
on ne la fait tourner que deux ou trois fois par
an. Toutes les quantités produites sont alors
entreposées pour être disponibles à tout
moment. C’est un gain de temps pour l’usine
Un emballage typique
en pharmacie : le blister
Merck. « Autrefois, il fallait des camions et
des camions pour apporter tous les matériaux
d’emballage », se souvient Dieter Held,
responsable de la gestion de ces matériaux
chez Merck. Une fois déchargés, ils devaient
être entreposés : les exigences très strictes
de sécurité sanitaire auxquelles sont soumis
les matériaux d’emballage dans l’industrie
pharmaceutique, chimique et alimentaire imposent un délai de quarantaine et des
contrôles aléatoires. Ces contraintes peuvent
parfois prolonger l’entreposage de plus de
quinze jours. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut les
utiliser pour emballer les produits. Aujourd’hui la période de quarantaine et les
contrôles sont effectués chez le fournisseur.
Sans aucune perte de temps
Chez Merck il n’arrive plus que deux ou trois
semi-remorques par jour. Les marchandises
qu’ils ont chargées n’ont pas à passer par un
stade d’entreposage intermédiaire. Dès son
arrivée, chaque camion est pris en charge.
Guidé par un cariste sur son chariot élévateur,
il effectue sur le site un parcours de déchar-
COMPÉTENCES : LOGISTIQUE CONTRACTUELLE
Les camions acheminent
les matériaux d’emballage
« juste-à-temps » jusque
dans la production
gement : il s’arrête pour déposer les matériaux
d’emballage là où on en a besoin. Le chargement du camion a été fait chez Dachser
dans un ordre bien précis qui évite toute
perte de temps. Au fur et à mesure des arrêts,
le camion se vide sans aucune attente pour
le conducteur : 30 à 45 minutes après son
arrivée, il peut déjà repartir. Plus de 30 000
articles d’emballage différents sont ainsi livrés
chaque jour directement à Merck. L’entreprise peut donc , le jour même, emballer et
expédier la totalité de sa production quotidienne.
La flexibilité de ce mode de livraison permet
à Merck de faire de sérieuses économies.
L’entrepôt dédié aux matériaux d’emballage
a été fermé, les conteneurs maritimes et les
stockages intermédiaires à proximité des
unités de production appartiennent au passé.
La concentration sur un seul prestataire,
Dachser, a fait baisser tant les coûts de
transport que les frais liés à toute la gestion
des matériaux d’emballage. L’économie étant
estimée à 75 € par palette, l’avantage financier se chiffre en millions pour 90 000 palettes par an. C’est ce concept qui a valu
à Merck en 2012 le Prix allemand de la
logistique, l’équivalent d’un oscar dans la
branche de la logistique.
A. Heintze
Le siège social de
Merck, à Darmstadt
EN BREF
Le groupe Merck
L’entreprise, dont les activités
couvrent la chimie, la pharmacie
et les sciences de la vie, a son
siège à Darmstadt. Elle a été
fondée en 1668 et compte
aujourd’hui près de 39 000 collaborateurs dans 66 pays. En 2012,
cette entreprise, familiale à 70 %,
a généré un chiffre d’affaires total
de 11,2 milliards d’euros.
Dès le stade de développement des procédés, Merck veille à ce
qu’ils soient le plus
efficients possibles et
qu’ils produisent un
minimum de déchets.
Dans le cadre d’un
programme de recherche de l’excellence opérationnelle,
différentes équipes
interdisciplinaires travaillent à l’optimisation
des processus, leurs
objectifs majeurs
étant de déterminer
comment utiliser
les ressources avec
efficience et réduire
les coûts.
DACHSER magazine
19
COMPÉTENCES : GESTION DES FINANCES
LA RÉUSSITE
PAR LA
DIVERSITÉ
Il mise sur un dialogue ouvert :
Burkhard Eling s’entretient
avec Dachser magazine
Depuis le 1er juillet, le directeur Finance, Legal and Tax de Dachser se nomme
Burkhard Eling. À 42 ans, cet ingénieur commercial succède à Dieter Truxius
qui continuera à faire partie de la direction jusqu’à son départ à la retraite en fin
d’année. Entretien sur la prise de fonction dans une entreprise familiale.
Avant de rejoindre
Dachser, Burkhard
Eling a été Chief
Financial Officer (CFO)
au sein des entreprises
Centennial Contractors
Enterprises (société
américaine de services
en bâtiment) puis
HSG Zander (Facility
Management), deux
sociétés du groupe
Bilfinger.
20
DACHSER magazine
Monsieur Eling, vous succédez, au 1er juillet, à M. Truxius en tant que directeur
financier de Dachser. Mettrez-vous vos
pas dans les siens ?
Burkhard Eling : M. Truxius est une « grande
pointure », ce ne sera donc pas facile. Mais
j’ai l’avantage d’avoir bénéficié d’une phase
de transition d’une année au cours de laquelle
j’ai pu apprendre, avec son soutien, à connaître en détail toutes les facettes de l’entreprise
et de son réseau. Nous avons très vite constaté
que nous étions sur la même longueur
d’ondes. Dans sa jeunesse, M. Truxius a vécu
une expérience similaire, une autre personne
l’ayant familiarisé avec les rouages d’une
entreprise. Il a agi de la même façon avec
moi, ce dont je lui suis très reconnaissant.
Qu’avez-vous fait au cours de cette période
de transition ?
Pendant les six premiers mois, j’ai découvert
le réseau avec toutes ses particularités. C’est
ainsi que j’ai passé plusieurs semaines dans
les agences, participé à la vie d’un locatier,
observé le fonctionnement de plusieurs entrepôts. Il m’importait – et m’importe toujours – de savoir où et comment Dachser
gagne chaque jour son argent. J’éprouve le
plus profond respect envers chacun de ceux
qui y contribuent. Au cours des six mois
COMPÉTENCES : GESTION DES FINANCES
Il m’importait – et m’importe toujours –
de savoir où et comment chaque jour Dachser
gagne son argent Burkhard Eling
hh
suivants passés au siège de l’entreprise à
Kempten, je me suis consacré à la division
Finance, Legal and Tax.
responsabilités et qui, grâce à ses investissements, connaît une croissance modeste mais
continue.
Vous avez acquis votre expérience à l’international. Où réside pour vous, en tant que
manager, le défi de la mondialisation ?
La mondialisation a lieu, que nous le voulions
ou non. Les marchés se rapprochent, les
informations s’échangent plus rapidement,
les relations deviennent plus simples. Son
plus grand défi repose à mon avis dans
l’expression « think global – act local ».
Dans une logistique qui englobe le monde
entier, nous devons, faire preuve d’une vigilance accrue : avec qui et comment pouvonsnous ou voulons-nous travailler localement ?
Il s’agit d’appréhender l’environnement culturel, les façons de travailler, les structures
de formation et de hiérarchie. Tout l’art d’une
bonne coopération consiste, pour moi, à trouver une solide base commune.
Les services logistiques doivent de plus en
plus souvent répondre à des enjeux complexes et fournir des prestations partielles
très diverses. Quelle en est la conséquence
pour le contrôle de gestion ?
La clé de la réussite, c’est un contrôle de
gestion tourné vers l’opérationnel. À tout
moment nous devons pouvoir présenter à nos
décideurs un ensemble de chiffres qui, d’une
part, reflète la complexité des services partiels
et, d’autre part, fait ressortir les quelques
indicateurs essentiels pour une prise de décision. En outre, il est important que le service
de contrôle de gestion connaisse bien tous
les aspects des activités opérationnelles. C’est
indispensable pour que nos analyses et recommandations puissent vraiment aider les
responsables d’agences et de sociétés locales.
Exercer des fonctions au sein d’une entreprise familiale, cela comporte-t-il des particularités ?
Le grand avantage de l’entreprise familiale
Dachser, c’est qu’elle peut, à partir d’une base
financière stable, adopter la stratégie idoine
pour une croissance saine. De plus elle dispose de la flexibilité nécessaire pour opérer à
l’international. Par contre, dans les sociétés
cotées en Bourse, les structures sont rigides,
dictées par le court terme et la recherche
des bénéfices attendus par les actionnaires.
Quels objectifs stratégiques vous êtes-vous
fixés à moyen et long terme ?
Les investissements stratégiques sont décisifs
pour la croissance organique d’une entreprise.
Je voudrais donc poursuivre le renforcement
des systèmes de contrôle de gestion pour soutenir ce mouvement de croissance de l’entreprise. C’est pourquoi notre attention se foca-
Sur les marchés financiers, ces dernières
années ont été très agitées. Dans ce
contexte, comment considérez-vous le
ratio de capital propre de Dachser (41 %) ?
Une croissance à long terme et durable ne
peut reposer que sur des bases financières
solides. C’est la position des marchés.
Lorsque Dachser a organisé le financement
de ses acquisitions sur la péninsule ibérique,
dans le cadre d’un emprunt sur titre de
créance, les investisseurs potentiels ont été
nombreux à se présenter. Dachser est considéré comme une entreprise qui gère son
argent raisonnablement avec le sens des
lisera sur l’efficacité du capital investi. Pour la
mesurer, l’indice ROCE (Return on Capital
Employed) nous donnera des chiffres que
nous nous efforcerons de rendre transparents
et lisibles en vue de les communiquer à nos
responsables d’agences comme aide à la
prise de décision. Cette démarche nous aidera
à établir une communauté d’action encore
plus solidaire pour poursuivre ensemble la
construction de notre maison Dachser.
Avec quelle devise personnelle et professionnelle abordez-vous votre nouvelle
fonction chez Dachser ?
Ce qui me fascine chez Dachser, c’est que des
personnes d’origines complètement différentes – Français, Espagnols, Tchèques,
Anglais, Américains, Chinois et Allemands –
coopèrent dans le réseau pour générer la
réussite. De toutes ces prestations, compétences et expériences individuelles naît une
dynamique, dont la résultante représente
plus que la somme des différents apports. La
réussite par la diversité. Ce sera ma devise
personnelle et professionnelle – un défi que
je me lance à moi-même, un enjeu-plaisir
qui agrémentera chaque jour mon travail.
Comment pourriez-vous quantifier l’importance respective que vous accordez personnellement aux aspects vie professionnelle/vie privée ?
(Il rit) 70 – 25 – 5 ! Ce sont les chiffres qui
expriment ce qui me tient à cœur : mon travail, ma famille, mon sport. Ma famille, avec
mes trois enfants, constitue pour moi une valeur essentielle. Elle est ma source d’énergie.
Prédécesseur et mentor :
Dieter Truxius (à g.) remet la
responsabilité des finances entre
les mains de Burkhard Eling
DACHSER magazine
21
COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS
PUISSANCE DU
RÉSEAU
Les canaux de communication comme internet et les réseaux sociaux
modifient non seulement le quotidien, mais aussi, et de plus en plus,
le monde du travail. Le travail en équipe et sa force d’innovation sont au
cœur du social business de demain.
22
DACHSER magazine
COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS
Quand les messages, les e-mails et les
textos pleuvent sans arrêt, le multitasking frise l’agression. C’est du moins l’avis
de Frank Schirrmacher, éditeur et chroniqueur du quotidien Frankfurter Allgemeine
Zeitung. Dans son livre « Payback », il s’interroge sur notre contrainte, à l’ère de
l’information, de faire ce que nous ne voulons pas faire et sur la manière de reprendre
le contrôle de notre pensée. Selon lui, nous
sommes confrontés à un dilemme de fond :
« Auparavant, nous partions à la recherche
des informations dont nous avions besoin.
Aujourd’hui, ce sont les informations qui
nous cherchent. » Quelle signification cela
peut-il avoir à l’ère de la numérisation et
d’un travail toujours plus intégré en
réseau ?
Dans le cadre d’une logistique mondiale,
la clé de la réussite réside depuis longtemps
à la fois dans les réseaux intelligents et dans
une communication sans lacune, par-delà
les continents et fuseaux horaires. « Comme
bien d’autres secteurs d’activité, la logistique, déjà génératrice et consommatrice
d’une multitude de données est appelée à
le devenir encore plus dans le futur », note
Andreas Froschmayer, responsable Corporate Development et PR chez Dachser. Il
considère qu’il est important de concevoir
des systèmes d’information aussi simples et
clairs que possible et organisés de telle sorte
que les données les plus importantes soient
disponibles 24 h sur 24 pour tous les acteurs.
Au niveau informatique, Dachser emploie
plus de 270 personnes à son siège social
de Kempten auxquelles s’ajoutent 230 personnes réparties dans le monde.
Si dans ce domaine de l’économie on s’est
déjà familiarisé avec « Big Data », on a du mal,
dans d’autres secteurs, à gérer le flux de données qui ne cesse de s’accroître. Au bureau,
avant même d’avoir commencé à travailler,
la lecture de tous vos e-mails vous a déjà
pris toute votre énergie. Mais, de l’avis de
Frank Schirrmacher, renoncer à la communication électronique n’est pas pour autant
une alternative. Internet et ses réseaux complexes se sont déjà trop bien installés dans
notre vie. Pour échanger nos informations,
nous avons depuis longtemps, tant dans les
pays industriels qu’émergents, délaissé l’ordinateur pour le smartphone et la tablette.
Le rapport « Global Entertainment and
Media Outlook 2013-2017 » de la société
de conseil PwC prédit qu’en 2017, 54 % des
h
ménages dans le monde seront équipés d’un
accès mobile à internet, 51 % disposant
(aussi) d’un accès fixe à haut débit.
Les réseaux sociaux
dans le vent
Ce fait explique aussi que le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux soit en constante
augmentation. À la fin du 1er trimestre 2013,
Facebook annonçait à lui seul 1,1 milliard
de membres dans le monde qui ne sont
pas les seuls à considérer la communication
numérique comme un outil de dialogue
évident.
Dans ce contexte, il va de soi que les dirigeants d’une entreprise doivent aussi disposer de compétences accrues en termes de
communication électronique et faire fi de
leur réticence vis-à-vis des réseaux sociaux.
C’est tout du moins ce que leur conseille
Peter Kruse, professeur de psychologie
organisationnelle à l’université de Brême. Il recommande aux managers d’abandonner les processus classique
de prise de décision en mode
descendant (sur l’échelle ‡
Le social business a
le vent en poupe. C’est
sous ce terme que des
entreprises toujours
plus nombreuses
regroupent toutes les
activités qui misent sur
les logiciels relationnels, les médias et les
réseaux sociaux. Leur
objectif est d’établir
des relations plus
efficientes et plus
utiles entre hommes,
informations et ressources – aussi bien
à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise.
Source : BITKOM
Les réseaux sociaux créent
des relations entre personnes et,
de plus en plus souvent,
entre organisations
DACHSER magazine
23
COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS
« La logistique, déjà génératrice
et consommatrice d’une
multitude de données est
appelée à le devenir encore
plus dans le futur. »
Les processus
de travail se font de plus
en plus transparents
hiérarchique) au profit d’une stratégie de
social business, axée sur la recherche de
solution et privilégiant le travail en réseaux.
Ce n’est pas simple à appliquer mais nécessaire. De par leur structure, toujours selon Peter
Kruse, les réseaux échappent certes aux calculs mais
leurs systèmes de fonctionnement, centrés sur les solutions, développent une forte
dynamique propre. Et c’est
justement l’effet recherché,
même si les dirigeants y perdent un peu de leur pouvoir :
« Le monde extérieur évolue
avec un tel dynamisme et vers
une telle complexité, qu’il nous
oblige à constituer des réseaux. » Les problèmes hautement complexes exigent des
systèmes de solutions non moins complexes.
Profiter du savoir de tous
La marche en avant de la mondialisation se
poursuit avec une grande détermination et
n’a que faire de services développement qui
restent repliés sur eux-mêmes pour « pondre » des innovations destinées à surprendre
le reste de l’entreprise et les marchés. Aujourd’hui, une gestion de l’innovation susceptible d’affronter la concurrence mondiale
doit, dès le processus de conception du pro-
24
DACHSER magazine
duit, réunir le plus d’acteurs possible : recherche et développement, production, vente
et après-vente, marketing et communication.
L’avantage ira aux entreprises qui sauront se
doter, parmi ces services, d’une structure d’information transversale et sortir du stockage
« monolithique » du savoir.
« Alors que le Web 2.0 a tout d’abord modifié le comportement et le rôle des consommateurs, il influence de plus en plus le
monde du travail », constatait récemment Johann Füller sur son blog pour le « Harvard
Business Manager ».Spécialiste et professeur
en management stratégique à l’université
d’Innsbruck, il est convaincu que les façons
de travailler dans l’entreprise changeront dès
que la génération de dirigeants ayant grandi
avec internet prendra les commandes. Son
argument : aujourd’hui déjà les groupes qui
réussissent, tels que Google et Gore, ressemblent plus à des communautés sociales (comparables aux online-communities, par exemple au système Linux ouvert à tous) qu’à
des entreprises de type traditionnel. Pour
Johann Füller, il est donc clair que « dans
un avenir proche, la gestion de l’innovation
va devoir changer pour s’adapter aux nouvelles conditions. »
Partenaires
Une étude menée à l’université de Hohenheim (« Performance de la communication
COMPÉTENCES : SOCIAL BUSINESS
Chez Dachser, penser en réseau fait
partie de l’ADN de l’entreprise
interne ») montre que, pour réussir cette mutation, il faut miser sur la communication
interne : « Elle influe sur le choix des thèmes
abordés dans l’entreprise, détermine l’état
d’esprit et le comportement des collaborateurs et contribue ainsi largement à la réussite
de l’entreprise. ». D’ailleurs, les auteurs de
l’étude considèrent que bien des entreprises
ont encore un grand potentiel d’amélioration
à exploiter si elles adaptent leur communication interne aux besoins des collaborateurs.
Ceux-ci sont trop souvent vus par l’entreprise
comme des instruments stratégiques à diriger
du haut de la hiérarchie. Par contre, pour
faire d’eux des acteurs de la performance de
l’entreprise qui soient motivés, engagés et
responsables, il faut que la communication
les traite en partenaires et leur propose un vrai
dialogue. Intranet, les newsgroups, les chats,
les forums et les réseaux sociaux seraient des
espaces adéquats.
Il ne faudrait toutefois pas en conclure que
l’on pourrait télécommander une entreprise
ou un service via les canaux numériques.
C’est bien l’avis de Robert T. Heinemann,
conseiller en management à Munich :
« Diriger, c’est toujours entretenir une relation d’homme à homme. Les médias numériques, comme les Web-Casts ou les vidéoconférences, sont des aides précieuses mais
ne remplaceront jamais intégralement le
contact personnel. Walk to talk a toujours
été et reste l’un des grands principes du
management. » Le dirigeant qui veut être
considéré comme un exemple et souhaite
voir ses collaborateurs exécuter leur tâche
comme il le leur demande, doit
assurer aussi une présence physique. Et pas seulement de temps
en temps, mais régulièrement. « En
communication, comme en management,
dit-il, la technique n’est qu’un moyen. C’est
l’homme qui doit rester au cœur des préoccupations. »
M. Schick
Travailler en
partenaires : c’est
possible avec des
hiérarchies horizontales
DACHSER magazine
25
COMPÉTENCES
RÉSEAU
Cargoplus
HEAVY METAL
Transport exceptionnel
vers la Scandinavie
Élargissant son éventail de prestations, Cargoplus propose désormais
des transports spécialisés pour la réalisation de projets.
Depuis l’automne dernier, Dachser, via son
service Cargoplus qui offre aux clients des solutions à la carte pour tous leurs lots complets
vers les pays européens et leurs transports
(lots partiels et complets) vers les Etats de la
CEI (notamment la Russie), le Maghreb et la
Turquie, relance l’activité « projets ». Sa coopération avec le groupe
Bilfinger (ingénierie et
services industriels) en
est une parfaite illustration. Actuellement, cette
entreprise construit un
pont et un tunnel à Vestnes, en Norvège. Les
bungalows de chantier, les outils, le matériel
de coffrage et d’échafaudage, les engins de
chantier (grues, excavatrices, chargeurs sur
roues et autres) ont été acheminés sur le
chantier par Cargoplus Memmingen. Ils ont
été embarqués à Rostock à destination de la
Norvège où 120 chargements en provenance
de l’Allemagne, la Suède et l’Autriche sont
arrivés en quelques semaines. Une partie
de ceux-ci était constituée de poutres et de
structures métalliques pouvant atteindre
une largeur de 4 m, une longueur de 20 m et
un poids de 30 tonnes chacune. L’ensemble
(495 colis pour un volume de 5 500 m3 et un
poids de 1 100 tonnes) a
été chargé sur un bateau
affrété spécialement. Le
tout a été réceptionné à
Vestnes directement par Bilfinger qui s’est
aussi chargé de l’acheminer jusqu’au chantier. C’était la troisième fois que Cargoplus
effectuait un transport pour Bilfinger dans le
cadre de ce projet d’aménagement. Une autre
opération de la même envergure est déjà en
préparation.
EN BREF
Bilfinger SE
Fondation : en 1890
Siège social : Mannheim
Activités principales : construction
et prestations de services pour
l’immobilier, les installations industrielles, les centrales électriques
et les infrastructures
Chiffre d’affaires : 8,6 Mrd d’euros
Embarquement sur le
port maritime de Rostock :
Peter Mohr, Bilfinger (à g.) ;
Dieter Renninger, Dachser
Memmingen (à dr.)
26
DACHSER magazine
(2012)
Collaborateurs : 66 800
F www.bilfinger.com
RÉSEAU
INFO
Dachser Maroc
Fort de ses 29 ans d’expérience,
Dachser, le plus important prestataire
logistique au Maroc, exploite cinq sites
sur l’ensemble du pays, compte 170
collaborateurs, deux agences de transport (Casablanca et Tanger), un bureau
Air & Sea Logistics ainsi qu’une plateforme de 27 000 m2, à Mohammedia,
assurant transport et logistique au
niveau national.
L’équipe Dachser de Casablanca
+++ ENVIRONNEMENT IT DACHSER, UNE PREMIÈRE EN AFRIQUE +++ Depuis juin, les agences Dachser de Casablanca
et Nouaceur (aéroport à proximité de la ville) opèrent dans l’environnement informatique Dachser. Ce changement constitue
la première étape du projet « MIIT » (Maghreb Integration IT). Les collaborateurs marocains peuvent désormais accéder à
l’environnement Citrix de Dachser via Lotus, MS Office et Simar, une application tout particulièrement adaptée au système
Domino. Les étapes suivantes consisteront à intégrer le site de Tanger à l’environnement informatique Dachser en octobre
puis celui de Mohammedia en décembre. +++
Alfred Miller,
directeur Food
Logistics chez
Dachser
Maintenant disponible en appli
SHIPMENTPOINTER
Mobilité pour le Tracking & Tracing grâce à une application
pour smartphone : 3 questions posées à Hubert Reiser,
de la direction IT-Organisation /IT-Marketing de Dachser
+++
DACHSER
COOPÈRE
AVEC
BAKKER LOGISTIEK +++ Dachser
Le service informatique Dachser s’est
doté d’un nouvel outil pour le suivi des
envois, l’application shipmentpointer.
Pour quelles raisons ?
Hubert Reiser : shipmentpointer permettait déjà un accès simple et rapide au
statut d’un envoi. Sa nouvelle version apportera à nos clients encore plus de simplicité et de confort. Outre les SSCC, ils
pourront aussi utiliser, au choix et indifféremment, le numéro de la commande,
du bon de livraison ou du colis pour consulter immédiatement les données de
traçabilité de leur envoi.
La communication mobile est à la
mode – mais quelle est son utilité pour
la logistique ?
La mobilité fait partie du travail moderne.
Nos clients veulent pouvoir consulter le
statut de leurs envois à tout moment et
en tout lieu. C’est pourquoi, depuis dix ans
déjà, nous leur proposons une version texto.
Le nouveau shipmentpointer la remplace
par une application smartphone qui apporte
à nos utilisateurs une réelle valeur ajoutée.
Food Logistics franchit un grand pas
dans la réalisation de son European
Food Network en nouant un partenariat
stratégique avec l’entreprise familiale
Bakker Logistiek (Pays-Bas). « Bakker
Logistiek est, comme Dachser, une en-
Comment bénéficier de cette application ?
Dachser a réalisé son application mobile
Track & Trace pour les trois plateformes
informatiques les plus courantes, Apple
iOS, Android et Blackberry OS. Elle remplit les mêmes fonctions que shipmentpointer, est disponible dans les 13 langues
eLogistics et peut se télécharger et s’installer
gratuitement à partir des différents AppStores.
treprise familiale prospère, soucieuse
Pour en savoir plus :
F
www.dachser.com
marché national pour la logistique à
de s’inscrire dans le développement
durable », explique Alfred Miller, directeur European Food Logistics chez
Dachser. « Ceci constitue une excellente base pour assurer la confiance
réciproque nécessaire à une coopération réussie à long terme. » Bakker
Logistiek Groep est une entreprise
d’envergure mondiale, leader sur son
température dirigée. +++
DACHSER magazine
27
RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE
BON VENT
POUR LES
ÎLES BRITANNIQUES
Ces dernières années, Dachser a poursuivi l’expansion
de son réseau en Grande-Bretagne et en Irlande, rapprochant
ainsi ces îles encore un peu plus de l’Europe.
En Grande-Bretagne et en Irlande,
on a l’habitude de naviguer par gros
temps. Sachant faire route contre vents et
marée, les gens ont depuis toujours joué un
rôle considérable dans l’histoire du monde :
dans le commerce international, dans la
conquête du Nouveau Monde, ou dans l’avènement de l’ère l’industrielle. Ce qui leur
a servi et leur sert encore de boussole, c’est
une inébranlable confiance en l’avenir à
l’épreuve de toutes les tempêtes.
C’est cette même boussole qui, dans les îles
Britanniques, montre le chemin à suivre au
secteur transport et logistique. Celui-ci dispose pour ainsi dire d’un avantage historique,
à savoir son rôle de relais entre le commerce
et l’industrie d’une part et d’interface et
de trait d’union entre les continents
européen et américain d’autre part. C’est
ainsi que Dachser investit actuellement
26 millions d’euros dans de nouvelles installations à Northampton, à
100 km environ au nord de Londres.
Cette nouvelle agence (66 000 m2)
disposera de 6 000 m2 de quais, d’un
entrepôt de 10 500 m2 et d’un bâtiment administratif de deux étages. Ce déménagement dans les
nouveaux locaux, dont la mise
en service est prévue début
2014, apportera un agran-
h
28
DACHSER magazine
dissement de 65 %, au bénéfice des prestations de logistique contractuelle et des
services à valeur ajoutée. Cette nouvelle
construction joue aussi un rôle clé au sein de
la stratégie de développement de Dachser
Royaume-Uni (UK). « Nous souhaitons
continuer à augmenter nos parts de marché
dans les activités européennes d’importation et d’exportation ainsi que dans celles
de logistique contractuelle », déclare Nick
Lowe, à la tête de Dachser UK. Au cours
des dernières années, le logisticien a activement œuvré à l’extension de son réseau au
Royaume-Uni et a augmenté son chiffre ‡
RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE
Le symbole de la fierté britannique :
le Tower Bridge
DACHSER magazine
29
Une passerelle vers
le continent
Les Cliffs of Moher, falaises
légendaires de la côte irlandaise
d’affaires de 17 % par an en moyenne. Dans
le même temps, le nombre de ses collaborateurs a plus que doublé. Une large part
de l’activité de Dachser UK repose sur
la distribution vers les plus importants marchés européens, assurée en Grande-Bretagne
par les agences de Northampton, Dartford,
Rochdale et une antenne commerciale à
Reading.
Le gouvernement
britannique a inscrit
la modernisation de
l’infrastructure des
moyens de communication au nombre
de ses priorités.
Il envisage d’investir
environ neuf milliards
de livres entre
2014 et 2019 rien
que dans celle des
chemins de fer.
30
DACHSER magazine
Ces tensions économiques se répercutent
sur les activités de la branche logistique.
« Comme le marché stagne ou ne croît que
très faiblement, la concurrence fait rage sur
les prix », explique Nick Lowe, directeur général de Dachser UK. « Grâce à notre intégration dans le réseau européen Dachser,
nous pouvons cependant maintenir notre position très favorable sur le marché, constatet-il, parce que nous sommes en mesure à
tout moment de jeter des ponts vers l’ensemble du continent. » Il fait par ailleurs observer que la part de marché de Dachser a régulièrement augmenté et que la marque a acquis
un certain renom : « Du fait de l’excellence de
son service et de la rapidité de sa croissance,
VUES DE L’EXTÉRIEUR
« Le Royaume-Uni, c’est pour moi
Ponte: die Brücke über
le pays des bonnes
manières,
du tea
den Tejo
in Lissabon
Croissance même dans
l’adversité
time et de l’humour pince-sans-rire.
Cette croissance est remarquable, a fortiori en
ces temps difficiles. Les États européens
ploient sous le fardeau de la crise et de la
dette souveraine. L’Irlande, qui a longtemps
fait figure d’État modèle parmi les pays en
crise, est récemment retombée en récession.
Par le passé son économie tournée vers l’exportation avait pourtant grandement profité
de la mondialisation. Depuis les années 90
elle avait le vent en poupe (longue courbe
fortement ascendante de son indice de croissance, augmentation rapide et considérable
du revenu par habitant, recul marqué du chômage), mais en 2008 elle a été prise dans la
tempête et n’a renoué avec la croissance qu’en
2011. Cependant, du fait de la crise mondiale
économique et financière, de son secteur bancaire surdimensionné et de la bulle de l’immobilier et du crédit, elle navigue encore sur
mer agitée. L’économie de tout le RoyaumeUni s’efforce cependant de reprendre son
cap sur la croissance. En 2012 elle a enregistré une très légère hausse de 0,2 % par rapport
à l’année précédente. Le Foreign Office estime que le déficit budgétaire représentera
encore près de 7 % du produit intérieur brut
(PIB) en dépit des mesures de rigueur prises
par la coalition gouvernementale pour l’exercice 2013/2014. Les experts ne prévoient un
recul de la dette qu’à partir de 2017.
l’industrialisation et un pays qui sait
Mais c’est aussi le berceau de
vendre. Ce rôle majeur du commerce dans l’économie britannique
fait de la logistique un secteur de
premier plan. »
Günter Hirschbeck, responsable de l’agence de
Himberg, Dachser Autriche
« L’Angleterre, cela évoque pour
moi de magnifiques paysages, des
lieux historiques et des marchés
de quartier. C’est aussi un endroit
riche en possibilités tant en termes
de culture et de cuisine que de
logistique où se rencontrent d’innombrables nationalités. »
Monika Hubenáková, marketing et communication,
Dachser Slovaquie, Bratislava
« Le Royaume Uni est à mes yeux
un pays d’une très grande importance historique pour bien des pays
dans le monde. Une monarchie qui
fonctionne encore après des centaines d’années, c'est fascinant ! »
Nicole Lance, gestionnaire administratif RH,
Dachser USA
RÉSEAU : GRANDE-BRETAGNE & IRLANDE
Tant Dachser UK que
Johnson Logistics
veulent, pour l’avenir, maintenir
leur cap sur la croissance
hh
Nick Lowe,
Managing Director,
Dachser UK
notre entreprise est en train de se forger une
solide réputation. En outre, nous faisons tout
notre possible pour renforcer notre attractivité en tant qu’employeur. Au RoyaumeUni, je dispose d’une équipe dirigeante remarquable et de collaborateurs très motivés
et d’un grand professionnalisme. » L’agence
de Dartfort, au Sud-Ouest de la banlieue
londonienne, tout près de sa périphérie, est
idéalement située pour desservir le Sud du
pays. Désormais, si cette petite ville (60 000
habitants) du comté de Kent est connue, elle
ne le ne devra plus seulement à ses illustres
enfants (les Rolling Stones Mick Jagger et
Keith Richard). En 2010, dans le but de
mieux couvrir le Nord-Ouest de l’Angleterre,
une région économiquement importante,
Dachser a repris la société JA Leach Ltd.,
implantée à Rochdale qui s’est parfaitement
intégrée au réseau Dachser en une seule
année. Sa situation centrale en fait une base
idéale pour offrir un service de proximité
aux nombreuses industries de la région. En
outre, par l’implantation d’un bureau commercial à Reading, stratégiquement bien
situé, Dachser a pu accéder au « corridor
M4 ». Cette région économique, située à
l’ouest de Londres et à laquelle l’autoroute
a donné son nom, joue un rôle majeur dans
l’économie. Elle accueille de nombreuses
Evolution du PIB en Irlande
(en pourcentage, en valeur réelle)
-0,8
1,4
0,9
1,1
2,2
2.5 _
£
2_
1.5 _
£
1_
0.5 _
0_
£
£
£
-0.5 _
-1 _
2010
2011
2012
Source : Germany Trade & Invest
2013
2014
entreprises et attire les industries hightech, électroniques et de l’information.
De grandes entreprises de technologie de l’information (Oracle, Verizon,
Microsoft) ainsi que l’un des rares
fabricants britanniques de panneaux photovoltaïques (Suntaics)
ont d’ailleurs choisi d’installer leur
siège à Reading. Dachser peut leur
offrir des lignes directes et régulières, assurées
par son réseau européen sur presque tout
le continent. En Irlande, Dachser coopère
depuis six ans avec Johnson Logistics dans
le domaine des tractions. Ce partenaire dispose de sites à Dublin, Cork et Limerick.
Certes, le taux de chômage de 14 % et le
recul de 10 % de la consommation des
ménages ont laissé des marques sur la verte
Irlande, mais secoués par la rudesse de
l’épreuve, les secteurs de la production et de
la vente ont réussi à trouver en eux-mêmes
des ressources pour les affronter. Ils ont notamment réduit les stocks à leur minimum
si bien que les envois sont moins volumineux
mais nettement plus nombreux. Face à cette
situation et grâce à son étroite coopération
avec Dachser, Johnson a pu proposer à ses
clients des solutions personnalisées. En 2012,
l’entreprise a traité 1200 envois par jour en
moyenne. L’an passé, Johnson Logistics a
signé un accord avec Dachser, prévoyant que
le partenaire irlandais porterait dorénavant
le logo Dachser : ainsi, non seulement le nom
de Dachser a gagné en notoriété en Irlande,
mais le partenaire irlandais a enregistré une
hausse de 154 % des envois au cours du premier trimestre 2013. Tant Dachser UK que
Johnson Logistics veulent, pour l’avenir,
maintenir leur cap sur la croissance. L’entreprise irlandaise de logistique s’est fixé comme
objectif une croissance annuelle de 10 %.
Quant à Nick Lowe, il espère une nette
progression du chiffre d’affaires de Dachser
Royaume-Uni d’ici 2018 d’autant plus que
son agenda prévoit la création de deux
nouvelles agences, dans Le Nord-Ouest et
dans le Sud du Royaume. Mais pour le mo-
EN BREF
L’économie britannique repose
surtout sur les services. En 2009,
près de 78 % de la population
active travaillait dans le secteur
tertiaire, 21 % dans l’industrie
et 1 % seulement dans l’agriculture.
Royaume-Uni
(l’Irlande du Nord comprise)
Capitale : Londres
Superficie : 219 331 km2
Nombre d’habitants: 62,7 millions
(2011)
Irlande
Capitale : Dublin
Superficie : 84 429 km2
Nombre d’habitants : 4,6 millions
(2011)
ment il se concentre sur son récent investissement et souligne : « Notre nouvelle agence
de Northampton constitue un signe fort
de nos projets de croissance au Royaume-Uni
et démontre clairement notre engagement
à long terme. » C’est donc effectivement
sous un vent favorable que se poursuit le
développement de Dachser dans les îles
Britanniques.
K. Fink
DACHSER magazine
31
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
BERNHARD SIMON RENCONTRE ...
LARS GORSCHLÜTER
Oser le changement : Bernhard Simon s’entretient de
responsabilité et développement durable avec Lars Gorschlüter,
entrepreneur et défenseur de la nature.
Ce sont toujours
des expériences de
nature personnelle qui nous
aident à observer d’un
œil critique notre propre façon
d’agir et à nous interroger quant
à notre attitude vis-à-vis de
l’environnement, de l’énergie
et des ressources naturelles
hh
Lars Gorschlüter
Monsieur Simon, en quoi la nature vous
paraît-elle attirante ?
Pourquoi ? En quoi cela a-t-il influencé
votre avenir professionnel ?
Bernhard Simon : Si nous considérons que
la nature est une part de nous-mêmes et que
nous, inversement, sommes une part de la
nature, elle peut nous offrir de magnifiques
possibilités de nous ressourcer.
Lars Gorschlüter : C’est aussi ma conception de la nature. Elle m’a conduit, en 2007,
après une visite au Botswana, à m’engager
activement pour la défense de la nature et de
la biodiversité, puis, en 2010, à créer la fondation Wildlife Conservation Fund, appelée
SAVE. En association avec des partenaires
locaux, nous avons mis sur pied un projet
de protection des lions dans le Kalahari. Je
me suis vite rendu compte qu’il ne suffisait
pas de s’engager localement pour la protection des animaux et de la biodiversité. Il
fallait aussi agir en Europe. C’est ce qui m’a
incité à créer la fondation.
B. Simon : Je désirais fortement assumer des
responsabilités et accomplir une tâche durable. En Amérique du Sud, les gens sont confiants dans leur capacité à s’assumer euxmêmes. Ils se débrouillent pour vivre avec des
moyens souvent très modestes et en retirent
une grande satisfaction. Cette confiance et
cette satisfaction, puisées dans une action
créative et autonome, m’ont intéressé et ont
déterminé ce qui est encore ma vision de
la réussite d’une entreprise et de ses collaborateurs.
L. Gorschlüter : Ce sont toujours des expériences de nature personnelle qui nous
aident à observer d’un œil critique notre propre façon d’agir et à nous interroger quant à
notre attitude vis-à-vis de l’environnement,
de l’énergie et des ressources naturelles.
Votre entreprise, GOTEC, produit des revêtements adhésifs de contrecollage caoutchouc-métal et des traitements de surface
pour l’industrie automobile. Quel est le
rapport avec votre engagement en faveur
de la forêt tropicale et des fauves en voie
de disparition ?
L. Gorschlüter : Il n’y a pas directement de
rapport mais pas non plus d’ « écoblanchiment » pour GOTEC. Je me suis simplement demandé comment utiliser le reste du
temps dont je dispose pour contribuer personnellement à la défense d’une bonne cause
en lien avec la nature. Je ne m’y connais pas
en biologie mais en revanche je sais organiser
et piloter des projets.
Monsieur Simon, plutôt que d’entrer directement après vos études dans l’entreprise, vous avez tout d’abord travaillé un
an au Brésil dans l’aide au développement.
32
DACHSER magazine
Monsieur Gorschlüter, vous appréciez le
philosophe américain Richard Rorty. Celuici a dit : « Pour que l’humanité puisse se
développer de façon positive, elle doit faire preuve, non pas d’intelligence, mais de
sensibilité envers l’homme et tout ce qui
vit. » Notre monde économique, fondé
sur le rationalisme, est fixé sur l’obtention
de résultats. Nous laisse-t-il la possibilité
d’élargir ainsi notre horizon ?
L. Gorschlüter : Être sensible à notre monde et réceptif à ses besoins, c’est une compétence culturelle indispensable. Prenons
l’exemple du problème de l’huile de palme,
contenue dans nombre de nos produits alimentaires, cosmétiques, industriels et d’entretien. Sa fabrication est l’une des causes
principales de la destruction croissante de la
forêt tropicale et de son écosystème. Si nous
n’avons pas connaissance de cette relation de
cause à effet, nous ne pouvons pas être sensibles à l’importance existentielle de la préser-
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
vation de notre environnement naturel. Notre empathie dépend donc de notre connaissance des faits. Là aussi, les petits ruisseaux
font les grandes rivières : si l’étiquetage des
produits informe les consommateurs, tous
ceux qui sont soucieux de leur environnement
pourront en tenir compte pour leurs achats.
B. Simon : Le plus souvent, les transformations importantes ne peuvent être effectuées
que par une évolution progressive et non par
à-coups. Les imposer à long terme contre la
volonté des hommes qu’elles concernent,
contre leurs conventions, leurs cultures locales, ce n’est pas possible. Il faut du temps et
de la patience pour que l’estime et la compréhension mutuelles amènent ces hommes à
accepter les nouvelles idées et à les intégrer
dans leur cadre de vie.
L. Gorschlüter : C’est ce qu’a confirmé l’expérience que nous avons faite au Botswana.
On a coutume là-bas de dire : « Nous aimons
bien les lions – quand ils sont morts ». Que
les fauves, prédateurs, mais faisant partie intégrante d’un vaste écosystème, doivent de
ce fait être protégés, c’est une idée nouvelle
là-bas qui demande d’abord à être comprise.
Au même titre que celle d’une biodiversité
naturelle indispensable à la vie et à l’équilibre
du territoire.
B. Simon : Cet exemple montre aussi que la
protection de l’environnement ne pourra pas
être imposée. Une directive ne fait pas d’un
lion un chat domestique. Tant que la société
n’aura pas compris que la protection de
l’environnement constitue un bien en soi et
demande donc à ce que les espèces menacées
soient protégées, nous n’aurons pas progressé
vers la qualité de vie. Tout dépend donc de
notre capacité à repenser les choses pour
les réorienter.
Dachser soutient en Inde, en Uttar Pradesh, un projet humanitaire de l’organisation terre des hommes. Quel rôle ce genre
de projet joue-t-il dans l’idée qu’une entreprise soucieuse de développement durable se fait d’elle-même ?
B. Simon : Dachser, fondé en 1930, en pleine crise économique, est parti de rien. Il a
fallu beaucoup d’énergie pour assurer la croissance constante de notre entreprise familiale,
cette même énergie dont ont besoin les
sociétés telles que celle de l’Uttar Pradesh
pour assumer seules leur existence et leur
prospérité. Comprendre qu’après une multitude de petits pas, ce qui est petit peut ‡
La protection des écosystèmes
menacés fait également partie de
l’économie durable
DACHSER magazine
33
ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER
devenir grand et accéder à un nouvel ordre
de valeur, cela donne du courage. Malgré la
taille impressionnante atteinte aujourd’hui
par Dachser, nous n’oublions pas d’où nous
venons. C’est ce qui fait le lien entre l’Uttar
Pradesh et Dachser.
La protection de la nature et de l’environnement consiste souvent à mettre en évidence des cycles et à les réguler. Peut-on,
à ce sujet, tirer profit des expériences
faites dans l’aménagement de chaînes
d’approvisionnement et de leurs interconnections d’une grande complexité ?
Il faut du temps et de
la patience pour que
l’estime et la compréhension
mutuelles amènent
les hommes à accepter les
nouvelles idées et à les intégrer
dans leur cadre de vie
hh
Bernhard Simon
34
DACHSER magazine
B. Simon : Étant donné que son modèle
d’activité prévoit l’optimisation permanente
des processus, l’activité logistique s’inscrit
tout naturellement dans le sens d’un développement durable. Il reste cependant beaucoup
à faire. Il serait possible en Allemagne de faire
l’économie d’un transport de camion sur cinq
si les acteurs des différentes chaînes réfléchissaient à des solutions transversales pour créer
des conditionnements ou des emballages
plus intelligents, occupant moins de place.
DONNÉES
PERSONNELLES
Lars Gorschlüter
est directeur de l’entreprise
GOTEC Group dont le siège est
à Wülfrath. Elle emploie plus de
1 000 personnes réparties sur
huit sites dans le monde. Soustraitante de l’industrie automobile, elle s’est spécialisée dans
la production de revêtements
adhésifs de pièces caoutchoucmétal et de traitements de
surface. Depuis 2007, Lars
Gorschlüter, 43 ans, s’engage
dans la protection des grands
fauves. En 2010, il a créé la
fondation SAVE Wildlife Conservation dont il est président et
administrateur. Cette fondation
à but non lucratif s’investit
Pourquoi est-il si difficile, dans la protection de la nature et de l’environnement, de
mettre en œuvre des modifications qui,
manifestement, vont de soi ?
notamment, en Afrique, dans la
L. Gorschlüter : Parce que séparément, les
différents acteurs – de la politique, de la société, des entreprises, des distributeurs, des
fabricants – ont les mains liées. Ils ne peuvent
agir qu’ensemble, main dans la main. Or, trop
souvent ils ne parviennent pas à trouver une
base commune d’accord. Dans le domaine de
la protection de la nature, c’est en fait le consommateur qui détient le plus grand pouvoir
– qu’il n’utilise pas pour autant. Je suis cependant convaincu que si les entreprises sont
soucieuses de durabilité dans leurs achats et
la fabrication de leurs produits, elles se positionnent mieux sur le marché.
B. Simon : Et c’est bien ce que souhaite
la société. Inscrire nos entreprises dans la
perspective d’un développement durable ne
nous apparaîtrait pas aujourd’hui comme un
facteur important si, au cours des vingt dernières années, nous n’avions pas procédé à
une révision de nos points de vue. Il va de
soi maintenant que notre responsabilité nous
pousse, dans nos décisions, à prendre en
compte, non seulement l’optimisation des
résultats économiques, mais aussi la sauvegarde de l’environnement.
Bernhard Simon,
défense des grands fauves et
l’aide à l’enfance.
tout comme son interlocuteur,
se préoccupe personnellement
depuis longtemps du développement durable. Il s’étonne,
à plus forte raison, du manque
de connaissances des faits
avec lequel est mené le débat
public sur ce sujet. On ignore
par exemple que, depuis des
années, le niveau de perfectionnement des moteurs de camions
correspond à celui d’un véhicule
de tourisme qui ne consommerait que trois litres aux 100 km.
Il n’y a cependant plus guère
de progrès technologiques à
attendre du moteur à explosion.
Par contre, si chacun « achetait
durable », le progrès serait bien
plus important.
BONNES NOUVELLES
C’EST LA MOTIVATION
QUI COMPTE
On plaque tout et on y va ? Si l’on en
croit l’indice mondial du bonheur de la
« New Economics Foundation », c’est au
Costa Rica qu’il fait bon vivre. En ce
qui concerne le bien-être personnel, l’espérance de vie et l’empreinte écologique,
la « Suisse de l’Amérique centrale »
occupait en 2012 la première place dans
le classement des 151 pays étudiés.
L’argent ne fait pas le bonheur, des
études scientifiques sur le travail l’ont
confirmé. D’après les résultats de l’une
d’entre elles, menée par la société de
conseil Hay Group, la bonne entente
entre collègues et un travail intéressant
constituent de meilleures motivations
qu’une bonne rémunération. Dans
une entreprise, les collaborateurs motivés
émettent, en moyenne, presque moitié
plus de propositions d’améliorations que
ceux qui ne le sont pas.
DACHSER magazine
35
UN SYSTÈME DE SUIVI DES ENVOIS
TOUJOURS À PORTÉE DE MAIN.
En 13 langues et pour trois plate-formes.
Grâce à la nouvelle appli shipmentpointer, vous pouvez accéder à tout moment, même lorsque
vous êtes en déplacement, au statut concernant votre envoi. La mise en place de cette application
a été l’occasion d’optimiser les performances de shipmentpointer. Des nouveautés techniques ont
été introduites, pour permettre entre autres une recherche élargie en fonction de critères multiples.
www.dachser.fr