DACHSER magazin 02/13 French
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DACHSER magazin 02/13 French
ÉDITION 2/2013 magazine UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE FOOD LOGISTICS UN NOUVEAU RÉSEAU POUR L’EUROPE FRET AÉRIEN TRANSPORT EXCEPTIONNEL VERS LE BRÉSIL CROIRE EN LA VALEUR « FAMILLE » AZKAR : UN PLUS POUR DACHSER Juan A. Quintana, CEO d’Azkar (à g.), et José A. Orozco, président du Board of Directors, rejoignent l’équipe dirigeante de Dachser DES CHIFFRES QUI COMPTENT EURÊKA ! « J’ai trouvé ! » : c’est ainsi que s’exclama Archimède, selon la légende, lorsqu’il découvrit le principe de la poussée qui portera son nom. Ce sont avec de telles inventions et découvertes que la face du monde ne cesse de changer. Les champions du monde des brevets Source : Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, OMPI, 2011 Chine 526 412 brevets USA Japon 342 610 brevets 503 582 brevets 1 2 3 Dépôts de brevets dans le monde Source : Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, OMPI, 2011 Part du total 2008 Part du total 2011 24,6 % 23,8 % 23,5 % 20,4 % 16,0 % 15,1 % 8,9 % 7,6 % Chine 8,4 % 6,7 % Office européen des brevets Japon Corée du Sud Les mini-champions du monde Les inventeurs suisses déposent 4 000 brevets par an dans le monde. Avec huit millions d’habitants seulement, ils sont de loin les plus inventifs. Source : Interpharma 02 DACHSER magazine USA SOMMAIRE TITEL Intégration : Dachser va de l’avant avec Azkar et Transunion 04 FORUM Hommes et marchés : Gestion de la qualité dans la logistique alimentaire ; Dachser en chiffres ; Réseaux sociaux Symboles : Signes du changement 10 14 04 COMPÉTENCES Distribution : Logistique pour le fabricant de produits cosmétiques Rituals Food Logistics : Entretien avec Alfred Miller sur les exigences du marché et l’European Food Network vivengo : Des nouveaux standards dans la logistique alimentaire 16 20 23 RÉSEAU Air & Sea Logistics : Fret aérien vers le Brésil – un poids lourd s’envole Compétence réseau : Nouvelles du monde Dachser Péninsule ibérique : Des marchés aux perspectives prometteuses 16 24 26 28 ESPACE ÉCHANGES Improvisation : Bernhard Simon rencontre Christopher Dell 32 20 BONNES NOUVELLES Travail d’équipe : L’entraide des mousquetaires 35 F Vous trouverez de plus amples informations dans notre DACHSER eLetter. Plus de détails sur www.dachser.com/news-en 28 DACHSER magazine Editeur : Dachser GmbH & Co. KG, Memminger Str. 140, D – 87439 Kempten, Internet : www.dachser.com Directeur de la publication : Andreas Froschmayer Rédaction Générale : Anne Huschka, tél. : +49 831 5916-1423, fax : -8-1423, e-mail: [email protected] Comité de Rédaction : Martin Neft, Christian Weber, Theresia Gläser Production : Burda Creative Group GmbH, Arabellastr. 23, 81925 München, tél. : +49 89 9250-1320, fax : +49 89 9250-1680 Direction : Gregor Vogelsang, Dr.-Ing. Christian Fill Chef de projet auprès de Burda Creative Group : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann Crédit photos : photos internes sauf Denis Doyle (p. 1, 3, 4–9), iStockphoto (p. 2, 3, 10, 11, 14, 15, 27, 28, 29, 30, 31), Tony Baggett/panthermedia.net (p. 13), Voith (p. 24, 25), Rituals (p. 3, 16 –19), Jörg Reuther (p. 3, 20 –22), Frank Schinski (p. 35), Illustration: Ralph Zimmermann (p. 32–34) Imprimerie : AZ Druck und Datentechnik GmbH, 87437 Kempten Tirage : 38 000 ex. / 54ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand, anglais, français. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement. DACHSER magazine 03 DOSSIER 4 DACHSER magazine DOSSIER CROIRE EN LA VALEUR « FAMILLE » Azkar est une entreprise de renom sur le marché ibérique de la logistique. Son acquisition par Dachser renforce encore ses liens avec le réseau européen. Entretien avec Juan A. Quintana, CEO, et José A. Orozco, président du Board of Directors, sur le rapprochement des deux entreprises familiales et les nouvelles perspectives qu’il ouvre aux clients. Lors de l’entretien à Madrid : Juan A. Quintana (à g.) et José A. Orozco (à dr.) Que peut apporter Azkar à ses clients ? J. Quintana : Une entreprise logistique est tournée avant tout vers la clientèle. Cela nous différencie des entreprises classiques qui produisent des marchandises pour le marché. Pour répondre le mieux possible aux besoins en constante évolution de nos clients, nous devons donc faire preuve d’une grande flexibilité. L’internationalisation introduit toujours plus de facteurs multiculturels dans nos activités opérationnelles. Des perspectives intéressantes s’ouvrent donc à nos clients et à nous. Azkar et Dachser coopèrent depuis début 2007. L’acquisition a eu lieu début 2013. Quel a été pour Azkar le facteur déterminant ? J. Orozco : Dès le départ, nous avons très bien travaillé ensemble, les deux entreprises ayant la même conception de la gestion d’entreprise et de la logistique. La succession d’Azkar restant indécise, la reprise par Dachser sécurisait l’avenir de l’entreprise familiale et sauvegardait l’esprit Azkar. J. Quintana : Depuis longtemps, Azkar et Dachser partageaient les mêmes objectifs suivant une stratégie inscrite dans la durée et inspirée par les mêmes valeurs. Dans ce contexte, l’étroite coopération avec les dirigeants de Dachser reposait entièrement sur la confiance. Quels étaient les éléments communs aux deux modèles d’entreprise ? J. Quintana : Azkar et Dachser ont une conception de l’entreprise comparable. Dans l’une et l’autre entreprise, les cadres sont « entrepreneurs dans l’entreprise » c’est-à-dire que chacun des décideurs, où qu’il se trouve, ‡ DACHSER magazine 5 DOSSIER INFO Extension dans le domaine du fret aérien et maritime Au début de l’année, après 15 ans de coopération réussie, Dachser a repris Transunion, une entreprise familiale de transports internationaux de fret aérien et maritime. « Transunion est en parfait accord avec Dachser et sa stratégie de croissance Global 2.0 », explique Thomas Reuter, directeur Air & Sea Logistics chez Dachser. « Nous Logistique dans l’entrepôt Azkar de Madrid reprenons Transunion, y compris son équipe dirigeante autour assume la responsabilité de ses activités locales, de sa clientèle et du fonctionnement du réseau. C’est aussi la raison pour laquelle Azkar apporte une base solide de près de 15 000 clients existants en Espagne et au Portugal où, avec 71 sites, 3 000 collaborateurs et 2 000 conducteurs externes, il est en mesure de contribuer considérablement à l’augmentation de l’offre et de sa qualité. L’intégration dans le réseau Dachser de Transunion, opérateur ibérique Air & Sea Logistics, nous offre d’excellentes possibilités de réaliser des chaînes logistiques complètes par la route, par mer et par avion pour nos clients à l’exportation. D’une coopération est née une entreprise commune. Azkar est totalement intégré au réseau Dachser. Quels avantages les clients vont-ils en retirer ? J. Quintana : Nous sommes maintenant un membre à part entière de la famille Dachser et donc en mesure d’affronter l’avenir. Nos clients peuvent compter sur la stabilité de notre entreprise et du réseau. Ceux d’entre eux qui opèrent à l’échelle euro- péenne, comme par exemple l’entreprise Hartmann dans le domaine de la santé, peuvent travailler avec nous de manière encore plus étroite : à partir de l’Allemagne, notre logistique d’approvisionnement peut constituer une chaîne logistique complète, de A à Z, avec un partenaire unique. L’association de nos deux entreprises nous permet de proposer à nos clients des services intégrés. C’est une réalisation unique en Espagne et au Portugal. Mais nous envisageons aussi d’investir de nouveaux créneaux sur le marché ibérique, comme par exemple le domaine des matières dangereuses dans lequel Dachser dispose d’une longue expérience. 6 DACHSER magazine tous ses collaborateurs. » Il souligne aussi que Transunion, acteur de premier plan sur le marché espagnol du fret aérien et maritime, a réalisé de très bons volumes d’opérations sur l’axe très important entre l’Espagne et l’Amérique latine. D’autre part, les clients Dachser du reste de l’Europe profitent d’un meilleur accès à un marché turc en pleine croissance, sans oublier les neuf agences dans tous les ports et aéroports importants d’Espagne. Quelles potentialités voyez-vous pour le marché ibérique plus spécialement ? J. Quintana : La crise récente a fortement affecté les marchés de l’Espagne et du Portugal. Azkar a pu relativement bien s’en sortir et conserver tous ses effectifs. Grâce à une stratégie orientée vers l’exportation, l’entreprise est dorénavant en mesure, à l’intérieur du réseau Dachser, de poursuivre Thomas Reuter conclut : « Sur la péninsule ibérique, grâce à notre association avec le réseau routier Azkar, nous sommes maintenant en mesure de couvrir presque tous les domaines de la logistique. » Une entreprise logistique est tournée avant tout vers la clientèle. Cela nous différencie des entreprises classiques qui produisent des marchandises pour le marché. Pour répondre le mieux possible aux besoins de nos clients, nous devons donc faire preuve d’une grande flexibilité hh Juan A. Quintana, CEO Azkar de Federico Camañez, ainsi que DOSSIER sa croissance avec dynamisme. L’essentiel pour nos clients est que nous puissions à tout moment leur offrir qualité et prix compétitifs. C’est la clé de l’avenir. J. Orozco : J’ai confiance. Certes, la crise n’est pas encore surmontée mais les marchés se sont déjà stabilisés. Les économistes annoncent la reprise. J. Quintana : L’entreprise Azkar elle-même n’a pas souffert de la crise. Ces dernières années, nous nous sommes délibérément tournés vers de nouveaux marchés si bien que notre situation actuelle est tout autre qu’il y a cinq ans encore. Nous continuons à opérer sur notre marché local mais nous tournons aussi nettement vers l’exportation et les marchés étrangers. L’intégration dans le réseau Dachser nous donne la chance de poursuivre notre croissance dans un esprit de développement durable. BIENVENUE DANS LA FAMILLE ! Les nouveaux collègues ibériques sont accueillis par Dachser à bras ouverts. « Depuis 30 ans, nous travaillons beaucoup sur le marché ibérique. Lorsque là-bas nous discutions de qualité avec nos clients, le nom d’Azkar revenait régulièrement. C’est pourquoi, au Benelux, nous sommes ravis qu’Azkar fasse maintenant partie de la famille Dachser. Les deux équipes dirigeantes ont tout pour bien s’entendre ce qui constitue une très bonne base pour la coopération à venir. » Aat van der Meer, Dachser Benelux « J’aime l’Espagne. Chaque année j’y passe quelques jours ou même quelques semaines de vacances. J’y ai toujours trouvé les gens très aimables, la cuisine excellente et l’architecture magnifique. C’est aussi pour cela que je me réjouis de voir Azkar entrer dans la famille Dachser. À votre avis, quels sont les moteurs de la croissance ? J. Quintana : La taille d’une entreprise et sa compétence réseau sont les facteurs décisifs sur dans le marché de la logistique. Pour l’exercice 2013, Dachser tend vers un chiffre d’affaires de cinq milliards d’euros auquel la péninsule ibérique contribue à hauteur de 500 millions. Ce n’est pas seulement un atout concurrentiel, c’est aussi une assurance pour l’avenir. Azkar apporte des clients très fidèles que nous accompagnons depuis des années. Ils nous connaissent et nous connaissons parfaitement leurs besoins. C’est une très bonne base sur laquelle nous pouvons bâtir ensemble. J. Orozco : Les entreprises de prestation de services doivent gérer leurs activités locales et régionales tout en s’ouvrant de plus en plus à la mondialisation. La complexité croissante de la chaîne logistique génère des exigences d’une dimension nouvelle. En tant qu’organisation apprenante, nous nous devons de relever ces défis. Comment avez-vous été accueillis par vos nouveaux collègues de l’équipe dirigeante de Dachser ? J. Quintana : Ma réponse tient en quelques mots: chez Dachser nous nous sommes sentis chez nous dès le départ. Lors des rencontres, comme récemment lors de la Global Leadership Conference à Hambourg, nous avons toujours eu le sentiment d’être les bienvenus. Personnellement, j’ai beaucoup ‡ Cela nous ouvre aussi de grandes possibilités dans notre travail quotidien, comme par exemple d’offrir à notre client Seat, en Espagne mais aussi sur son site de production de République tchèque, des solutions intelligentes d’un haut niveau de qualité. En collaboration avec Azkar, beaucoup de choses deviennent possibles. » Petr Kozel, Dachser République tchèque « Nous sommes très heureux, dans les pays scandinaves, qu’un nouveau membre vienne rejoindre la famille. Déjà en tant que partenaire, Azkar offrait un excellent service. Nous sommes donc certains que cette intégration complète va renforcer notre position à tous. Nous saluons cordialement nos nouveaux collègues. » Finn Skovbo Pedersen, Dachser Nordic A/S En Espagne, Azkar jouit d’une bonne renommée DACHSER magazine 7 DOSSIER UN ACCORD PARFAIT En renforçant sa présence sur la péninsule ibérique, Dachser poursuit l’extension de son réseau européen. Michael Schilling, directeur European Network Mangement & Logistics Systems, fixe le cap. « L’acquisition d’Azkar nous a permis de combler une des dernières lacunes du réseau Dachser. Nous nous attachons, depuis toujours, à n’acheter ou ne créer qu’une entreprise dont nous pouvons être certains de l’adhésion et de l’intégration parfaite à notre réseau, comme le prévoit notre philosophie. Nous considérons que l’Espagne et le Portugal forment un seul marché homogène et qu’il n’est pas utile de les distinguer. Dorénavant, l’équipe dirigeante d’Azkar sera donc responsable de toute la péninsule ibérique. Suivant la devise « one market, one system, one team », les deux marchés seront totalement intégrés. Il en résultera une base très stable, performante et unique en son genre, dont nous ferons profiter nos clients. Logistique haut de gamme : le client est toujours au centre des préoccupations 8 DACHSER magazine DOSSIER José A. Orozco, président du Board of Directors chez Azkar apprécié l’ouverture et la grande souplesse d’esprit avec lesquelles toutes les questions sont abordées. Bernhard Simon a dit : « Azkar va apporter à Dachser de plus grands changements que Dachser à Azkar. » Êtes-vous de cet avis ? J. Quintana : L’acquisition d’Azkar et de Transunion a déplacé le centre de gravité de Dachser : de l’Europe centrale, il s’est décalé un peu en direction des marchés ibéroaméricains. Du fait de leur histoire et de leurs liens avec les marchés d’Amérique latine, l’Espagne et le Portugal pourront donner à Dachser des impulsions importantes vers la mondialisation. J. Orozco : Il nous appartient maintenant d’apporter à l’entreprise de nouvelles idées et de nouveaux talents. Avec passion et professionnalisme. J. Quintana : L’essentiel, finalement, c’est la confiance réciproque. Je suis convaincu qu’ensemble, Dachser et Azkar vont s’assurer une place de choix dans le monde ibéroaméricain, avec un très grand potentiel d’avenir. Les entreprises de prestation de services doivent gérer leurs activités locales et régionales, tout en s’ouvrant de plus en plus à la mondialisation hh Compétence réseau de la péninsule ibérique Avec Azkar et Transunion et leurs sites d’Espagne et du Portugal, le réseau Dachser devient encore plus performant. Bilbao Barcelone ESPAGNE Madrid Valence Séville Porto INFO Dachser et Azkar : deux familles – une histoire Les histoires respectives de Dachser et Azkar présentent des similitudes étonnantes. Depuis sa fondation en 1933 jusque dans les années 1970, Azkar a été une entreprise régionale. Puis L’entreprise a connu ensuite une phase d’expansion. En s’appuyant sur des intermédiaires et des partenaires Lisbonne externes, elle s’est établie tout d’abord dans l’Est du pays, puis dans toute l’Espagne avant de pénétrer le marché portugais. À partir de l’an 2000, elle a entamé une troisième phase de consolidation, professionnalisation PORTUGAL et internationalisation, qui l’a amenée à travailler avec Graveleau, à l’époque filiale française et portugaise de Dachser. En 2007, la coopération s’est faite encore plus étroite, Dachser ayant pris des participations dans la société Azkar. Le 15 janvier 2013, Dachser a repris le logisticien espagnol. DACHSER magazine 9 GESTION DE LA QUALITÉ FORUM 10 DACHSER magazine Des standards pour la logistique alimentaire TRANSPARENCE DES PROCESSUS Les denrées alimentaires sont des produits dits sensibles qui exigent de la logistique une qualité irréprochable. Entretien avec Christian Pflüger, responsable de la gestion de la qualité chez Dachser Food Logistics. Monsieur Pflüger, que représente la gestion de la qualité pour Dachser Food Logistics ? Christian Pflüger : Faisant partie de la chaîne d’approvisionnement, le logisticien est soumis à la même législation sur la sécurité des denrées alimentaires que le fabricant. Nous sommes donc tenus de garantir la traçabilité et d’appliquer les principes d’hygiène de l’HACCP. Nous n’avons donc pas à nous demander si nous voulons ou non gérer la qualité. Indépendamment de l’obligation légale, Dachser s’attache à fournir des prestations d’une qualité irréprochable. Cela signifie que notre système de gestion de la qualité (QM, Quality Management) doit non seulement s’adapter au degré de sensibilité des marchandises transportées mais aussi répondre au souhait des clients de voir leurs marchandises livrées à temps, au complet et sans dommage, ainsi que d’être informés en temps réel. Que faites-vous pour répondre à ces exigences ? La gestion de la qualité possède une antenne dans chacun de nos sites, toutes rattachées à une unité centrale située au siège à Kempten. Cette unité est placée directement sous l’autorité de la direction ce qui montre bien l’importance accordée par Dachser à la politique qualité. Nous livrons chaque jour, aux quatre coins du pays et en 24 heures, des milliers d’envois. Des standards nous sont donc indispensables. Notre Manuel qualité comprend la définition de tous les processus ainsi que les instructions d’exécution dont l’unité centrale fait contrôler le respect par des audits. De plus, elle coordonne la mise à niveau du personnel et l’amélioration continue du QM, par exemple lors de changements importants au niveau de la réglementation, des normes, du déroulement des opérations ou des équipements. Les 24 responsables qualité (un par agence) entrent alors en jeu pour veiller à l’application des standards et des lois dans l’optique d’une amélioration continue des processus. Quels avantages pour vos clients ? Satisfaction client et sécurité des aliments sont nos maîtres mots et preuves en sont tant le faible taux de réclamations et de dommages que notre réactivité. Lors des pics saisonniers et des semaines de seulement quatre jours ouvrés, le fait que nous ayons recours uniquement à notre propre personnel tant pour les processus de manutention et de déconsolidation que pour les services à valeur ajoutée, joue en notre faveur. En cas de rappel de produits par un fabricant, une cellule de crise est créée pour s’en occuper. Nos systèmes d’information très performants localisent l’envoi concerné en quelques minutes. Nous recevons fréquemment des messages de nos clients nous remerciant de la rapidité et de l’efficacité de ces actions. Les clients peuvent aussi communiquer directement avec les responsables qualité pour discuter et analyser des problèmes ou encore développer ensemble des emballages qui protègent efficacement les marchandises. A quoi servent les certifications ? En fait, les certifications ISO 9001 et IFS Logistics sont un simple résultat de notre travail. Bien sûr, les clients attendent de nous ces certifications étant donné qu’elles simplifient bien des choses et nous ne sommes pas peu fiers d’avoir obtenu, dans toutes les agences lors de tous les audits, un résultat de très haut niveau d’après le référentiel IFS Logistics. Nous avons atteint 99,15 %, la meilleure mention étant obtenue à partir de 95 %. Mais la gestion qualité n’est pas une fin en soi et n’a pas pour but premier de réussir les audits. Récemment, nous avons intégré aussi l’ensemble de nos entrepôts dans la démarche qualité gérée d’après la norme ISO. FORUM Food Logistics PRIVILÉGIER LA SÉCURITÉ Dans la logistique alimentaire, la qualité est la mesure de toute chose et s’impose pour la sécurité. Dachser mise sur une qualité bien supérieure à ce qu’exige la loi. Offrir ce qu’il y a de mieux en la matière, c’est la réponse qu’apporte Dachser Food Logistics à un marché qui requiert des prestations haut de gamme. Cet objectif est une constante dans l’histoire de notre entreprise. Dès 1988 elle s’est dotée d’un « Manuel de traitement des produits frais » répertoriant toutes les opérations à accomplir systématiquement en vue d’assurer un haut niveau de qualité dans toute l’entreprise. Aujourd’hui, chacune des 27 agences Food Logistics est certifiée aussi bien ISO 9001 :2008 qu’IFS Logistics. Un bon nombre de ces agences dispose aussi de l’agrément nécessaire au stockage de produits bio. Les premières agences certifiées IFS version 2 en février 2013 (entre-temps devenue obligatoire) se situent également à un niveau élevé. Cette nouvelle version exige de mettre en place un plan de « Food Defense » à savoir que le prestataire doit mettre en place des procédures lui permettant de constater et de réduire au maximum les manipulations intentionnelles des produits alimentaires. Dachser fonde sa gestion de la qualité sur la transparence absolue de toute une chaîne de processus. Chaque colis étant identifié par une lecture au scanner de son code barre, les clients peuvent suivre de A à Z le parcours de leurs envois et sont informés en temps réel de leur statut. De plus, dans le cadre d’un « Supply Chain Event Management », le système « Active Report » signale automatiquement toute anomalie pouvant perturber la livraison. Les clients apprécient beaucoup de ne plus avoir à donner d’innombrables coups de téléphone pour situer leurs envois. Les décisions qui s’imposent peuvent être prises plus rapidement. C’est pour Dachser un atout concurrentiel considérable. NORMES La norme ISO 9001 définit les exigences de base concernant l’organisation d’un système de gestion de qualité propre à satisfaire les exigences des clients et les obligations légales de qualité d’un produit ou d’une prestation de service. L’IFS Logistics est un référentiel pour audit, avec un système d’évaluation uniforme, destiné à assurer la transparence et la possibilité de comparaison tout au long de la chaîne. L’HACCP (Hazard Analysis and Critical Control Points) est un système préventif qui identifie, évalue et maîtrise les dangers significatifs quant à la sécurité des aliments. DACHSER magazine 11 FORUM : HOMMES ET MARCHÉS Stratégie CAP SUR LES 5 MILLIARDS DE C.A. Ce sont de bonnes nouvelles que le porte-parole de la direction Dachser en chiffres (2012) de Dachser a pu annoncer, lors de sa présentation des résultats Chiffre d’affaires : de l’entreprise, en mars à Munich. Malgré la persistance d’une situation difficile du marché européen, Dachser compte poursuivre sa croissance organique en 2013 hh Au cours de l’exercice 2012, le chiffre d’affaires du groupe Dachser a augmenté de 3,7 % par rapport à 2011, pour atteindre les 4,41 milliards d’euros. Et ce, en dépit d’une conjoncture instable et défavorable un peu partout et notamment en Europe. « Même dans ce contexte, nous avons réussi à maintenir la croissance organique des années précédentes et à affirmer notre position sur les marchés », résume Bernhard Simon. S’inscrivant dans Bernhard Simon le long terme, l’entreprise familiale a adopté une stratégie anticyclique : en 2012, par rapport à 2011, elle a augmenté de 10 % ses investissements matériels les portant à 148 millions d’euros. « Nous assurons ainsi la base de notre croissance future. » C’est aussi dans ce sens que vont les récentes acquisitions des entreprises espagnoles de logistique Azkar et Transpartie e d n union (voir p.4 et suivantes). ra g lus hser, la p rise. p e tr Tenant compte de ces acChez Dac n e l’ dans ces reste fi é s n quisitions et de la croisé re b p s ro de ux p tio capita ra le , sance organique attendue, m 2 e 1 d 0 é Fin 2 préc t comme n a v le Dachser compte bien at’é s er , pour de Dachs prise a pu e tr n teindre les 5 milliards de e l’ , % ents ment à 41 estissem v in s chiffre d’affaires au terme e s r l, finance rie. re l’essentie o de l’exercice en cours. s é tr pre sur sa pro EN BREF 12 DACHSER magazine 4,41 Mrd EUR (+ 3,7 %) 21 650 (+ 650) Collaborateurs: Profit Center dans le monde : Tonnage : Envois : 347 37,5 Mio t (+ 1,1 %) 49,8 Mio (+ 1,0 %) Chiffre d’affaires 2012 par domaine d’activité European Logistics : 2,661 Mrd EUR (+ 1,4 %) Air & Sea Logistics : 1,305 Mrd EUR (+ 7,4 %) Food Logistics : 573 Mio EUR (+ 13,2 %) FORUM : HOMMES ET MARCHÉS Réseaux sociaux CARRIÈRES SUR LE NET Les réseaux sociaux amènent les entreprises à modifier la façon dont elles communiquent avec les candidats à l’embauche. Sur Facebook, « DACHSER Careers » mise sur le dialogue. L’AUTOMOBILE : AU COMMENCEMENT ÉTAIT HENRY FORD Henry Ford vit le jour il y a 150 ans, le 30 juin 1863, près de Detroit. Par l’assemblage de ses automobiles à la chaîne, il marqua non seulement la fin de l’ère du cheval comme moyen de transport ordinaire, mais le début de celle d’une production industrielle moderne, reposant sur la décomposition de l’activité de l’ouvrier. Ses détracteurs voyaient certes déjà dans le travail à la chaîne une « aliénation » du travail, mais pour lui elle fut une bénédiction. Le découpage du travail en processus structurés lui permit d’offrir à ses ouvriers une journée de huit heures seulement, un très bon salaire et une participation aux bénéfices. L’amélioration du pouvoir d’achat de ses ouvriers, leur permettant d’acheter les voitures qu’ils produisaient, profita à l’économie tout entière mais fut également bénéfique à l’entreprise. Le pragmatisme d’Henry Ford se retrouve aussi dans la gamme de couleurs des voitures : elles étaient toutes noires. Son point de vue : « Les gens peuvent choisir n’importe quelle couleur pour la Ford T, du moment que c’est noir. » Toujours et partout dans le monde, par-delà les continents et les barrières culturelles, les gens peuvent échanger sur les réseaux sociaux tels que Facebook, google+, twitter, linkedin ou tumblr. En avril, à lui seul, Facebook mettait en relation près d’un milliard de personnes dans le monde. « La communication s’adapte toujours à son groupe cible », explique Birgit KastnerSimon, responsable du service Corporate Marketing chez Dachser. Le web social, Facebook surtout, a modifié la façon dont les entreprises communiquent sur leur marque. Leurs mots d’ordre : proximité, écoute, réactivité, authenticité. Et c’est justement là qu’intervient la nouvelle page web de Dachser, « DACHSER Careers », consultable depuis mars sur Facebook. Elle a été développée, installée et lancée en interne, sous la direction de Julia Gebauer, qui continuera à lui fournir ses sujets et à l’actualiser en permanence. Tous ceux que cela intéresse sont cordialement invités à devenir « amis » de « DACHSER Careers » et à participer aux échanges. Thilo Büsching, professeur de gestion éditoriale et communication internet à l’université de Würzburg-Schweinfurt, voit dans la démarche des entreprises qui se présentent par elles-mêmes sur la toile en tant qu’employeurs potentiels, une excellente opportunité pour s’adresser aux candidats à l’embauche, leur exposer leurs points forts et dialoguer avec eux. L’essentiel c’est, d’une part de trouver les sujets, les médias et les formes d’interaction qui accrochent vraiment les personnes cibles, et d’autre part de répondre aux questions de manière franche et authentique. Le dialogue, quand il est mené avec naturel, tact, sens des réalités, respect de la vie privée et créativité, est le facteur de succès n°1. Au passage, l’employeur peut évoquer les avantages, les prestations et les perspectives qu’il offre, aux jeunes notamment. Dans l’idéal, les jeunes talents posent leur candidature après prospection sur le web interactif, ou bien le département des ressources humaines repère sur les réseaux sociaux les personnes à haut potentiel et les contacte directement. Thilo Brüsching précise cependant : « Il ne faut pas comprendre les pages carrière sur le net comme un mode de communication séparé, mais comme partie intégrante de l’ensemble de la communication de l’entreprise et l’expression de la vitalité de sa culture. » F www.facebook.com/dachsercareers DACHSER magazine 13 FORUM : ESSAI SIGNES DU CHANGEMENT Ils simplifient ce qui est complexe et créent une identité : dans les cultures humaines, les symboles servent, depuis toujours, de repères reflétant ainsi la société et son économie. Pour séduire Adam et Ève, le serpent ruse : il leur promet la connaissance divine. Ils goûtent alors au fruit défendu et sont aussitôt chassés du Paradis. La scène biblique a inspiré des dizaines de peintres pour qui le fruit a pris la forme d’une pomme. Des siècles durant, les chrétiens ont donc vu, dans cette pomme croquée, le symbole du péché originel. Aujourd’hui, pour beaucoup, c’est un téléphone qu’elle évoque tout d’abord : logo développé en 1977 par Rob Janoff, la pomme d’Apple apparaît sur tous ses appareils électroniques, de l’iPhone à tous les Macs. h 14 DACHSER magazine Il en est donc de la pomme comme des autres symboles : ce qu’ils représentent peut changer en un rien de temps. Cela n’empêche pas les États, les organisations et les entreprises de charger de valeur symbolique des images fortes, des constructions monumentales et des inscriptions au graphisme marquant, répondant ainsi au besoin de repères inhérent au genre humain. Des constructions hautement symboliques Dans ce domaine, les architectes ont habituellement un rôle important à jouer. Plus un édifice est colossal, plus il marque la mémoire collective : 4700 ans après leur construction, les pyramides de Gizeh témoignent encore de la puissance des pharaons. Si aujourd’hui l’acier et le verre remplacent la pierre, la tendance à réaliser des constructions monumentales, véritable démonstration de la puissance économique de leurs propriétaires, ne faiblit pas. Aujourd’hui, c’est à la tour Burj Khalifa de Dubai que revient le titre de « plus haute tour du monde. » Ce gratte-ciel est deux fois plus haut que l’Empire State Building, détenteur du record jusqu’en 1972 avant d’être dépassé par le World Trade Center. A l’époque, personne ne se doutait que les tours jumelles symboliseraient un jour la vulnérabilité d’une superpuissance. Le Titanic a connu, lui aussi, ce tragique renversement de signification : conçu comme le plus grand paquebot du monde, c’est surtout la folie des grandeurs qu’il représente depuis son tragique voyage inaugural. FORUM : ESSAI Les symboles portent un message : paix, assistance, séduction ou démonstration de puissance Plus un édifice est colossal, plus il marque la mémoire collective hh Marques et médias C’est ce qu’ont bien compris les entreprises, qui chaque année consacrent des milliards à soutenir marques et logos. Le succès leur donne raison : l’étoile Mercedes, le crocodile Lacoste, le « m » de McDonald’s ou le graphisme du logo de Coca-Cola sont reconnus par tous les enfants, du moins dans nos sociétés occidentales de consommation. Des études montrent qu’aux États-Unis, les enfants de trois ans identifient déjà une centaine de logos en moyenne. Cela explique la valeur que prennent les marques connues, telles que celle à la pomme que les experts estiment à 70 milliards de dollars à elle seule, en dépit du péché originel. En ce qui concerne le serpent, la signification symbolique dont il est porteur dans la Bible ne s’est pas maintenue non plus. Loin d’être relégué à l’écart pour avoir servi les intérêts du diable et s’il figure aujourd’hui en bonne place dans bien des lieux où s’exerce la médecine, c’est que, depuis l’Antiquité grecque, il est également associé à l’idée de guérison. S. Ermisch Selon les pays, on voit dans ce symbole au choix une queue de singe, un canard, un escargot, un chien ou un ver…Toute une ménagerie pour caractériser le signe écrit le plus répandu dans le monde : le @. Dans les adresses e-mail, il réunit le nom de l’utilisateur et celui du domaine de messagerie. Il peut même symboliser tout l’internet. Son origine est obscure mais on la situe à l’ère pré-internet. Au Moyen-Âge il aurait peut-être été utilisé comme abréviation ou bien du mot latin « ad » (signifiant près de, chez, vers, à), ou bien de l’« arroba », une unité de mesure (10 kg ou 15 litres) qui avait cours en France, en Espagne et au Portugal. DACHSER magazine 15 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION Dans l’esprit du concept, le magasin devient une oasis du bien-être 16 DACHSER magazine COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION SE DÉTENDRE ET RESPIRER À FOND Le fabricant hollandais de produits cosmétiques Rituals connaît un vrai boom dans le segment soins et bien-être. Dachser y contribue en assurant dans toute l’Europe une distribution fiable malgré les difficultés. Une expérience qui parle aux sens : les cinq produits de la collection « Ultimate Hammam », réunis dans un luxueux coffret, viennent à domicile vous offrir le rituel du bain turc et ses bienfaits : agréable sensation de chaleur sur la peau, senteur d’eucalyptus et revitalisation de tout le corps. « La plupart des gens vivent à toute allure, en pilotage automatique », remarque Raymond Cloostermann. Fondateur de la marque hollandaise de cosmétiques, il sait de quoi il parle. Il assumait à Paris, à la fin des années h 1990, la direction de marques d’importance mondiale pour le compte d’un grand fabricant de biens de consommation lorsque son employeur lui confia une mission : dégagé pour trois mois de ses obligations professionnelles, il devait développer un nouveau concept de marque. Tout d’abord, cette nouvelle liberté le dérouta complètement. « J’avais l’habitude de courir d’un rendezvous à un autre », se souvient-il. Il partit alors pour des pays lointains où il fit la connaissance de divers rituels, sources de détente ‡ DACHSER magazine 17 COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION Nos boutiques et les grands magasins ne sont accessibles aux véhicules qu’à l’intérieur de plages horaires très limitées. Cela crée de nombreuses contraintes pour le planning des tournées hh Mark Hoppenbrouweers, Supply Chain Director chez Rituals et de bien-être : l’Ayurveda en Inde, le Tao en Chine, le Tatsu au Japon... Revenu à Amsterdam, il ouvrit en 2000 un magasin de produits « Home & Body ». Dachser Pays-Bas coordonne la logistique pour Rituals à partir de Zevenaar Des points de vente très bien situés Cet entrepreneur ne pouvait en rester là. Il eut bientôt envie de vendre ses produits à l’international. Actuellement, Rituals commercialise plus de 400 produits dans 13 pays et emploie 1 155 personnes. Sa gamme s’étend des soins du corps aux vêtements de détente, en passant par le maquillage, le parfum, les thés, les parfums d’ambiance. Avec la Grande-Bretagne, l’Espagne et la Belgique, l’Allemagne compte parmi ses meilleurs clients. Il est prévu qu’au cours de l’année, dix nouveaux magasins viennent s’ajouter aux 47 déjà existants. Rituals y est également représenté par 28 « corners » dans des grands magasins, souvent très bien situés dans la ville, comme l’Alsterhaus à Hambourg et le KaDeWe à Berlin. « Nous sommes très satisfaits de cette implantation en centre-ville mais elle représente un véritable défi pour notre partenaire logistique », souligne Mark Hoppenbrouwers, Supply Chain Manager chez Rituals. « Nos boutiques et les grands magasins ne sont accessibles aux véhicules qu’à l’intérieur de plages horaires très limitées. Cela crée de nombreuses contraintes pour le planning des tournées. » Richard Bloem, Sales Manager chez Dachser Pays-Bas, à Zevenaar, ajoute : « Certains de nos produits contenant de l’alcool, nous sommes même soumis aux conditions de transport des matières dangereuses. » Dachser est chargé de l’enlèvement des produits à l’entrepôt central, aux Pays-Bas, et de leur distribution dans toute l’Europe. Bonne conscience Au cours des quatre années de collaboration, le nombre d’envois a connu une croissance constante. L’année 2012 a enregistré un « plus » de 27 % par rapport à l’année précédente. Rituals se développe au niveau de la vente de ses produits, mais aussi de leur usage. Les spas Rituals permettent à ceux qui le désirent de s’initier au déroulement des rituels. Pour l’instant, ces oasis de bien-être Lutter contre le stress et goûter à la détente comme au bain turc 18 DACHSER magazine COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION se trouvent surtout aux Pays-Bas mais de nouvelles créations sont prévues. Rituals se positionne dans le haut de gamme tout en pratiquant des prix modérés. C’est une combinaison qui plaît en période économiquement difficile. Au « de Bijenkorf », grand magasin de tradition d’Amsterdam, Rituals compte parmi les marques de cosmétiques les plus vendues en raison, au moins pour une part, des valeurs de l’entreprise comme la protection de l’environnement et la durabilité. Fabriqués sans recours aux tests sur les animaux, la plupart des produits sont constitués d’ingrédients naturels, renouvelables et biologiques. Supply Chain Manager Mark Hoppenbrouwers en est convaincu : « Nos rituels de détente vont devenir indispensables à la vie de tous les jours. Essayer nos produits, c’est les adopter. » D. Kunde INFO Cap sur la croissance Après l’effort, le réconfort Rituals a son siège à Amsterdam. L’entreprise, en pleine croissance, a dégagé en 2012 un chiffre d’affaires de près de 180 millions d’euros. Pour le courant 2013, elle prévoit le lancement d’au moins 100 nouveaux produits et l’ouverture de 50 nouvelles filiales. Ses produits de bien-être sont Rituels de bien-être L’Ayurveda est une médecine originaire de l’Inde visant à mettre en harmonie le corps, l’esprit et l’âme. Avant la séance de soins, le corps et l’esprit sont d’abord purifiés par le bain et la méditation. commercialisés à l’échelle euro- Le Hammam, rituel de soins corporels venu du Proche-Orient, péenne dans 250 boutiques en est pratiqué depuis des siècles. propre et 450 « corners ». Elle propose aussi des produits destinés aux compagnies aériennes et Le Sakura est un rituel japonais en l’honneur de la floraison des cerisiers. Il symbolise la vie et la joie de vivre. aux hôtels. Elle fait connaître les Le Tao, très ancienne philosophie chinoise, se concentre sur la rituels à travers ses propres spas recherche de l’équilibre entre le Yin et le Yang, deux contraires qui ne et sa boutique en ligne. peuvent exister qu’ensemble. F www.rituals.com Le Tatsu vient du Japon. Le mot signifie « le signe du dragon » et symbolise l’eau, la pureté, le courage et la force. DACHSER magazine 19 COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS D’UNE ENVERGURE EUROPÉENNE Chez Dachser, la logistique des produits alimentaires maintient son cap sur la croissance. Entretien avec Alfred Miller, directeur Food Logistics chez Dachser, sur le niveau d’exigence élevé des marchés et les perspectives du nouveau réseau European Food Network. Un nouveau réseau européen, une nouvelle gamme de produits : pour Dachser Food Logistics s’ouvre une nouvelle ère (voir aussi p. 23 et 27). Monsieur Miller, en 2012 Dachser Food Logistics a enregistré la plus forte croissance de chiffre d’affaires dans l’entreprise (+ 13,2 %). D’où vient cette forte croissance, alors que la tendance est plutôt modeste dans ce secteur ? Alfred Miller : Nous avons non seulement connu la plus grande croissance de chiffre d’affaires jamais enregistrée dans notre domaine d’activité, mais aussi battu des records en valeur absolue en termes de chiffre d’affaires, de nombre et de tonnage des envois. La situation économique difficile ne freine pas la consommation des produits alimentaires alors qu’elle se répercute sur la logistique des biens industriels. Dans quels domaines, la Food Logistics a-t-elle progressé ? 20 DACHSER magazine Les plus fortes augmentations se situent dans notre cœur de métier, la distribution nationale et internationale de marchandises en groupage. Mais les transports de lots complets affichent aussi une croissance à deux chiffres avec, à leur tête, les transports directs à l’intérieur de l’Europe. Vous pouvez donc vous féliciter d’avoir agi comme il le fallait ? Dans l’ensemble, oui. Nous considérons que la qualité et la transparence des prestations sont payantes à long terme pour les clients et cette philosophie est confirmée par les faits. Choisir Dachser pour sa logistique, c’est avoir comme critères majeurs un très haut niveau de service, un taux de réclamations très peu élevé et une bonne appréciation des fournisseurs. Le degré de qualité élevé et quantifia- COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS hh Nous recherchons la croissance porteuse de valeur et non la croissance à tout prix Alfred Miller influent sur le transport de marchandises doivent être examinés pour voir s’ils contribuent à atteindre un objectif primordial, à savoir soulager les conducteurs et les transporteurs de toutes les tâches externes au transport. Mais cela ne résout pas à long terme le problème de fond à savoir le manque de conducteurs ? C’est juste. Dachser redouble d’efforts mais cela ne suffit pas pour l’ensemble du marché. Si l’offre et la demande en prestations de transport continuent à évoluer en sens inverse, cela ne manquera pas de se répercuter rapidement sur les prix. Attendre des temps meilleurs, c’est une erreur qui, sur le marché, a coûté leur existence à bien des petites entreprises. Alfred Miller mise sur un réseau européen ble est à nos yeux un atout concurrentiel de poids. Si nous nous réjouissons de l’augmentation de notre volume d’activité, nous nous inquiétons, en revanche, de voir les prix augmenter de façon dramatique sur le marché des transports. Les résultats de ces dernières années ne nous satisfont pas. Quelles conséquences cela a-t-il sur les activités opérationnelles ? Il faut que tous les acteurs comprennent enfin que le nombre de conducteurs de camions est en constante diminution et donc qu’une partie de la croissance de notre chiffre d’affaires résulte de l’augmentation des coûts du transport. Parallèlement, les clients et le législateur exigent de nous toujours plus de performance, de qualité et de sécurité des aliments. C’est pourquoi tous les processus qui Le problème semble insoluble. Y voyezvous quand même des solutions ? Le fait qu’il ne reste plus en Allemagne qu’un tout petit nombre de grandes entreprises de transport de denrées alimentaires et qu’il ne s’en soit pas créé de nouvelles est un signe infaillible : dans notre pays, les prix sont trop bas. Mais être le moins cher et proposer de la qualité, ce n’est guère possible malheureusement. Chaque année, nous investissons des millions d’euros dans notre infrastructure pour proposer à nos clients une logistique haut de gamme. Nous souhaitons continuer mais, ces prochaines années, nous allons devoir être encore plus critiques dans nos choix d’investissements et nous demander s’ils sont suffisamment payés de retour par les clients. En Pologne, Dachser travaille maintenant avec Fresh Logistics, une entreprise du groupe Raben. Quelle appréciation portezvous sur ce nouveau partenaire et quelles perspectives en attendez-vous pour l’Europe de l’Est ? Ce partenaire, nous le connaissons en fait depuis longtemps. Fresh Logistics est leader sur le marché polonais et offre à nos clients un excellent accès vers les pays baltes et la République tchèque. Raben/Fresh Logistics a exactement les mêmes attentes mais elles sont dirigées dans l’autre sens vers les régions de l’Ouest, du Nord et du Sud de l’Europe. C’est une situation gagnant-gagnant pour les deux partenaires et les clients à l’exportation des deux côtés. Aux Pays-Bas, vous avez aussi opéré récemment un changement de partenaire et vous vous êtes tourné vers BakkerLogistiek. Qu’attendez-vous de cette coopération ? Bakker est une entreprise familiale comme Dachser et le plus important prestataire hollandais pour les transports de produits alimentaires à température dirigée. Les PaysBas sont, de loin, le premier client de l’industrie agro-alimentaire allemande devant la France. A l’inverse, l’Allemagne est le premier partenaire commercial des Pays-Bas. Les avantages liés à cette coopération sont donc réciproques comme ils le sont pour le partenariat Fresh Logistics – Dachser. Quel est l’impact des récents partenariats et acquisitions sur la stratégie du réseau Dachser ? Les coopérations avec Fresh Logistics et Bakker nous font franchir un grand pas vers la réalisation de notre vision : un réseau Food Logistics de très haute qualité couvrant tout le territoire de l’Europe. Dans leurs pays respectifs, nos partenaires ont de très bons contacts non seulement avec les distributeurs mais aussi avec les fabricants. Les clients profitent donc de notre réseau tant pour leurs transports entre les différentes sociétés que pour leurs livraisons aux entreprises de transformation, aux grossistes ou aux détaillants. Notre stratégie prévoit que, dans les principaux pays d’Europe, nous travaillions en coopération avec des spécialistes leaders sur leur marché. C’est donc ce à quoi nous avons œuvré en concluant progressivement de nombreux partenariats et en prenant des parts dans la société Papp Italia. Nous prouvons ainsi au marché notre envergure européenne. Dans ce contexte, quel objectif Dachser et ses partenaires poursuivent-ils en créant un nouveau réseau européen de logistique alimentaire ? La mise en place du réseau European Food Network, avec Dachser comme pilote compétent et expérimenté, était un objectif vers ‡ DACHSER magazine 21 COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS Alfred Miller nuance les résultats 2012 À l’échelle européenne, le réseau conjugue les compétences des leaders de la logistique alimentaire et les met au service des clients Alfred Miller hh lequel ont longtemps tendu tous nos efforts. Elle marque une étape importante dans l’évolution de notre domaine d’activité. À l’échelle européenne, le réseau regroupe les compétences des leaders de la logistique alimentaire et les met au service des clients. Avec certains de ces prestataires nous travaillons, depuis des années déjà, sur la base de contrats bilatéraux. Dans le cadre d’une coopération multilatérale, les relations entre partenaires vont, pour la première fois, reposer sur des fondements uniformes. À partir de là, nous nous donnerons les mêmes règles et les mêmes standards pour les processus, la responsabilité, la documentation, les interfaces, la gestion de la qualité, les compensations, etc. Nous pourrons ainsi tous nous développer au même rythme. Où situez-vous les potentialités d’un European Food Network ? Une réglementation et des standards communs nous permettent, à nous et à nos partenaires, d’accéder dans nos relations clients à 22 DACHSER magazine la dimension européenne. Les fournisseurs peuvent confier leurs envois d’exportation à notre groupement avec l’assurance de trouver, dans notre réseau, les meilleures conditions de transport. Nos partenaires connaissent parfaitement leur marché local, disposant d’un réseau de sites couvrant tout leur pays et d’un potentiel suffisant pour assurer l’efficacité des opérations. Cela représente un avantage considérable pour les fabricants de produits alimentaires qui possèdent plusieurs sites de production en Europe et veulent pouvoir profiter, partout, d’un service de haute qualité. Travailler en groupement implique peutêtre de renoncer à son autonomie au bénéfice de l’ensemble des partenaires ? Le réseau apporte à chacune des entreprises plus qu’il ne lui en enlève. Chaque partenaire bénéficie d’une chance de développement exceptionnelle : alors qu’aujourd’hui chacun se concentre sur son marché local et sur l’exportation vers l’un ou l’autre pays, ils pourront contribuer par leurs prestations futures, à des opérations complexes s’étendant sur toute l’Europe du fait de leur appartenance à une organisation de grande taille clairement structurée. Cela constitue pour leur entreprise un grand « plus » de sécurité pour l’avenir. L’exclusivité de ce groupement renforce encore cet effet étant donné que, dans le territoire qu’il couvre, toute prestation est apportée exclusivement par les partenaires. Ainsi, tout reste à l’intérieur de l’organisation, qu’il s’agisse des moyens mis en œuvre ou des profits. Quels sont les avantages offerts par l’EFN à nos clients ? Nos partenaires et nous sommes convaincus qu’en Europe les opérations et opérateurs logistiques vont poursuivre leur processus de concentration. Dès maintenant nous constatons que les fabricants n’envisagent plus leurs structures de distribution à l’intérieur des frontières de leur pays, mais dans le cadre de « grandes régions ». Cette évolution rend indispensable le recours à des standards. Les entreprises qui génèrent la demande sont de plus en plus grandes, de moins en moins nombreuses et toujours plus exigeantes. Il n’y a plus guère qu’une poignée de logisticiens européens qui puissent satisfaire, à eux seuls, les exigences d’une multinationale. L’European Food Network sera un acteur de poids auquel cette catégorie de clients pourra faire appel. COMPÉTENCES : FOOD LOGISTICS ÉTABLIT DE NOUVEAUX STANDARDS En même temps que l’European Food Network, une nouvelle famille de produits, vivengo, va être progressivement mise en place. Dachser propose ainsi aux fabricants et aux distributeurs un portefeuille de prestations standardisées, pour les transports de produits alimentaires à l’intérieur de l’Europe. L’European Food Network se concentre surtout sur les marchés de denrées alimentaires en froid positif, telles que les produits carnés, laitiers ou sucrés, les plats cuisinés, le vin ou les spiritueux. Avec l’introduction de vivengo, sa nouvelle famille de produits, Dachser pose des jalons. C’est la première fois que la prestation de transport est précisément définie dans tout le réseau, à l’aide de standards uniformes et de haut niveau (transport et systèmes d’information). Les délais d’acheminement sont calculés de manière uniforme pour chacun des pays composant le réseau sur la base de rayons kilométriques prédéfinis. La mise en œuvre s’effectuera par étapes à partir d’octobre 2013. h Livraison urgente ? vengospeed offre un enlèvement quotidien et des délais d’acheminement très courts. Ceux-ci sont progressifs en fonction de l’éloignement des rayons kilométriques autour de l’agence qui procède à l’enlèvement. À l’intérieur de l’Allemagne, vengospeed assure une livraison sous 24 heures, quelle que soit la distance. Livraison exactement à la date fixée : pour un déroulement optimal de l’arrivage des produits sous réserve de faisabilité en termes INFO de distance. Le nom de « vivengo » vient de l’association de « vi », à la fois préfixe latin suggérant la vitalité et début du mot italien « viveri » (les vivres), et du mot espagnol « vengo » (je viens). Ce dernier, qui représente la composante dynamique du transport, est présent dans chacun des noms de produits de la famille. Pas d’urgence, pas de date imposée. Le prix de l’acheminement par vengoflex est avantageux. À l’intérieur de l’Allemagne, la livraison demandera au maximum un jour de plus qu’avec vengospeed. DACHSER magazine 23 COMPÉTENCES : FRET AÉRIEN UN POIDS LOURD S’ENVOLE Grâce à sa richesse en matières premières, le Brésil est, de loin, la plus grande puissance économique de l’Amérique du Sud. Au large de Rio de Janeiro ont été récemment découverts d’énormes gisements de pétrole dont les réserves sont estimées à environ 55 millions de barils. Cela fait du Brésil un des grands pays producteurs. A titre comparatif, les réserves pétrolières des Émirats arabes unis représentent 97,8 milliards de barils. 24 DACHSER magazine La pression à l’intérieur des puits de pétrole, au large des côtes atlantiques du Brésil, sera bientôt régulée par les multiplicateurs planétaires de l’entreprise Voith. Acheminer ceux-ci depuis Crailsheim en Bade-Würtemberg à Santa Barbara en Amérique du Sud constitue un véritable défi. Encore quelques centimètres et la partie supérieure du « Vorecon » reposera sur la palette avion. A l’aéroport de Francfort, le grutier procède avec la plus grande délicatesse pour manipuler cet énorme et coûteux multiplicateur planétaire qui, pour l’occasion, a été décomposé en deux parties. « Le fret aérien de plus de dix tonnes est transporté sans emballage », précise Torsten Müller, responsable expédition chez Voith. Il accompagne ce premier vol vers le Brésil avec les collaborateurs Dachser. Très tôt le matin, ces engins bien emballés de presque 30 tonnes et de respectivement 2,14 et 2,53 mètres de hauteur ont fait le voyage par camion depuis l’usine Voith de Crailsheim sur l’aéroport de Francfort. Cette nuit-là, un avion-cargo de la compagnie Emirates va les acheminer sur Viracopos au Brésil. « Ce modèle de multi- h plicateur a été conçu de façon à pouvoir être divisé en deux parties », explique Torsten Müller. Ceci est nécessaire pour rendre possible le transport aérien. Chacune d’entre elles a été attachée sur une palette avion au moyen de sangles. Il fait déjà nuit lorsqu’elles sont chargées dans la soute. Puis les palettes sont fixées au sol par un système d’ancrage et, pour un blocage optimal, solidement arrimées directement à l’avion. Cette nuit, les deux parties du multiplicateur représentent les deux plus gros colis pris en charge par le Boeing 777F (l’un d’eux, avec ses 21,5 t, atteint le poids maximum par colis). Travail en haute mer L’aéroport brésilien de Viracopos est situé au nord de São Paulo. A partir de là, le transport se fait par camion sur une centaine de COMPÉTENCES : FRET AÉRIEN Un grand voyage pour une grosse machine : chargement du « Vorecon » à Francfort kilomètres jusqu’à Santa Barbara où le client réceptionne le multiplicateur planétaire à vitesse variable. Ce voyage, une première, a été couronné de succès. Deux autres « Vorecons » seront aussi acheminés vers le Brésil par avion tandis que, d’ici septembre 2015, les 89 autres systèmes d’entraînement en modules détachés arriveront de Hambourg par porte-conteneurs. Les « Vorecons » vont être utilisés dans l’exploitation pétrolière. Un consortium d’opérateurs projette l’installation, d’ici 2017, de huit plates-formes off-shore à 300 km au large de la côte atlantique du Brésil. Les puits de forage descendront jusqu’à une profondeur de 7 km au-dessous du niveau de la mer. Dans ce qu’on appelle les champs pré-salifères, sous les couches de roches et de sel des fonds sous-marins, les opérateurs pensent trouver un mélange de pétrole, d’eau et de gaz. Le tout sera extrait puis remonté à bord où les différents éléments seront séparés. Le pétrole sera déversé dans des tankers et le gaz réinjecté sous pression dans le puits, en réserve pour une utilisation ultérieure, alors que le plus souvent il est tout simplement brûlé sur place. Le « Vorecon » comporte un train planétaire, c’est-à-dire plusieurs roues dentées disposées en cercle autour d’une roue dentée centrale et tournant autour de cette dernière comme des planètes autour d’un soleil, d’où son nom. Il fonctionne suivant le principe de la répartition de puissance et permet d’assurer une pression constante de 550 bars lors de la réinjection du gaz dans le puits. « En fait, explique Torsten Müller, il remplit la fonction d’embrayage ». Etant donné que les moteurs électriques délivrent immédiatement toute leur puissance alors que les compresseurs ne doivent monter en puissance que progressivement, le « Vorecon » sert de relais en modulant la puissance transmise. Une fois que le moteur et le compresseur tournent tous les deux à plein régime, le multiplicateur se met au point mort. INFO Voith Les multiplicateurs « Vorecon » sont produits dans l’unité de Crailsheim du groupe Voith Turbo. L’entreprise familiale, fondée en 1867, opère aujourd’hui dans de nombreux domaines : énergie, pétrole, gaz, papier, matières premières, transport et automotive. Elle emploie 42 300 personnes réparties sur 50 pays et a généré en 2011/12 un chiffre d’affaires de 5,7 milliards d’euros. Dachser, interlocuteur unique Pour le déroulement de ce projet, le responsable expédition, Torsten Müller, tenait à n’avoir qu’un seul interlocuteur. « Tout a très bien fonctionné, dit-il, l’ensemble du concept est tout à fait convaincant. Tous les intervenants Dachser s’impliquent à 100 pour cent ». Au cours de la phase d’élaboration du projet, le transport a été préparé par Julia Doellel, Key Account Dachser Air & Sea Logistics à Munich. « Nous avons pu nous appuyer sur le savoir-faire et l’expérience disponibles en interne », souligne Hubert Diepolder, Key Account Manager chez Dachser. La contribution des collaborateurs Air & Sea de Kaufbeuren, des départements fret maritime de Hambourg, et affrètement de Francfort, a permis au « Vorecon » d’arriver sans encombre à bon port. Et il en sera de même pour toutes les livraisons, jusqu’à la dernière dans deux ans. D. Kunde En deux parties… … pour prendre place dans l’avion L’ensemble du concept est tout à fait convaincant. Tous les intervenants Dachser s’impliquent à 100 pour cent hh Torsten Müller, responsable expédition chez Voith DACHSER magazine 25 COMPÉTENCES RÉSEAU Food Logistics NOUVELLE DIMENSION POUR LA LOGISTIQUE ALIMENTAIRE À partir du 1er juin, Dachser Food Logistics s’associe à des partenaires triés sur le volet pour constituer un European Food Network (EFN). Standards communs et critères de qualité clairement définis sont les piliers du nouveau réseau paneuropéen qui sera mis en service en octobre. Il conjuguera les compétences de prestataires de logistique alimentaire, leaders sur leur marché national du transport de denrées en froid positif. Pilotés par Dachser, les participants pratiqueront une coopération excluant toute prestation extérieure. Pour les processus, la documentation, les interfaces et la gestion de la qualité, ils proposeront à leurs clients des standards clairement déterminés. Des liaisons régulières quotidiennes relieront, entre eux, les espaces économiques européens. L’étroit maillage du réseau permettra des délais d’acheminement très courts. Tous les processus seront documentés et transparents. Parallèlement sera mise en place la nouvelle ligne de produits vivengo (voir p. 23). P. 20 à 22, vous pouvez lire pourquoi Alfred Miller, directeur Food Logistics chez Dachser mise sur un réseau paneuropéen. F Norvège, Suède, Finlande Thomsen Spedition Grande-Bretagne, Irlande Peter Green Chilled Lituanie, Lettonie, Estonie Fresh Logistics Danemark H. P. Therkelsen Pays-Bas Bakker Logistiek Belgique Dachser Pologne Fresh Logistics Allemagne Dachser Food Logistics Heidelmann, Dischinger France Delanchy Luxembourg Dachser Dachser Food Logistics France Suisse Galliker Transport République tchèque Raben Logistics Czech Autriche Brummer Logistik Slovénie via Brummer Logistik Italie Papp Italia 26 DACHSER magazine Hongrie Liegl & Dachser RÉSEAU +++ NOUVEL ENTREPÔT PRÈS DE DORTMUND +++ La demande de prestations de logistique contractuelle est en constante augmentation. Pour y répondre, Dachser vient d’ouvrir un nouvel entrepôt près de Recklinghausen, non loin de l’autoroute A2. Sur 5 800 m2, le logisticien offre à ses clients non seulement des prestations classiques d’entreposage mais aussi des services tels que la réalisation de présentoirs et l’étiqueL’emblème de Rio : Le Cristo Redentor +++ NOUVELLE AGENCE À RIO DE JANEIRO +++ Au Brésil, le réseau Dachser poursuit son expansion. Début mai, une nouvelle agence a été mise en service à Rio de Janeiro. Elle est dirigée par Leonardo Gazen, transporteur expérimenté et très bon connaisseur de Rio. +++ tage. « Une très bonne infrastructure et l’accès à l’A2 et l’A43 nous permettent de desservir toute la région de la Ruhr », explique Jürgen Sobkowiak, vice-responsable de l’agence de Dortmund, convaincu des avantages que sa situation apporte au nouvel entrepôt. Il ajoute d’ailleurs qu’à partir du nouvel entrepôt, il est facile de rejoindre les ports appelés « ARA » (Amsterdam, Rotterdam et Anvers). Les sites Dachser Air & Sea Logistics de Düsseldorf et Ladbergen relient la Ruhr à toutes les régions économiques importantes dans le monde. +++ INFO eLogistics : optimisation de logiciel Le nouveau bâtiment à Kladno L’application Shipment Pointer est disponible dans une nouvelle version. Dès maintenant, +++ RÉPUBLIQUE TCHÈQUE EN BREF +++ Dachser elle permet de rechercher directement certaines République tchèque poursuit l’expansion de ses capa- références telles que les numéros SSCC, d’ordre, cités de traitement à Kladno et Brno et met en place de livraison, de commande ou d’envoi. De plus, targospeed 10 et 12. +++ Nouvelle liaison directe entre cette nouvelle version Shipment Pointer est la République tchèque et Moscou avec Cargoplus. Les disponible en 13 langues pour Apple iOS, Android liaisons directes vers l’Espagne, la France et l’Allemagne et Blackberry OS. deviennent plus rapides. +++ +++ DACHSER UK RENFORCE SON ÉQUIPE DE READING +++ Dachser œuvre énergiquement à étendre son réseau sur le Royaume-Uni ainsi que sur tous les marchés clés européens. Deux Business Development Managers, basés au nouveau bureau de Reading – situé à mi-chemin entre Londres et Oxford en bordure de l’autoroute M4 – seront désormais compétents pour les marchés du Sud de l’Angleterre. Gary Fitchett s’occupera du Sud et du Centre de l’Angleterre et Darren Phillips du Sud-Ouest. « Ces deux logisticiens expérimentés vont parfaitement compléter notre équipe commerciale. Avec eux, nous allons désormais poursuivre dans le Sud notre démarche de croissance durable », explique Nick Lowe, Managing Director de Dachser Ltd. en Grande-Bretagne. Il rappelle aussi que la nouvelle agence du NordOuest, créée à Rochdale après l’achat de JA Leach, est maintenant très bien établie. En effet, Dachser avait repris l’entreprise de transport et logistique JA Leach en avril 2010 pour couvrir encore mieux le Nord-Ouest de l’Angleterre. +++ DACHSER magazine 27 RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE 28 DACHSER magazine RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE CROISSANCE ET PERSPECTIVES La péninsule Ibérique fait partie intégrante de l‘Europe et, de par sa situation, constitue parallèlement un point de départ idéal pour les liaisons vers les marchés à forte croissance tels que l’Afrique du Nord, l’Asie et l’Amérique latine. « ¿Qué pasa ? » – Mais que se passe-til ? Chaque jour la péninsule Ibérique fait la une des journaux : bulle immobilière, crise de l’Euro, mise en place de réformes douloureuses, chiffres alarmants du chômage des jeunes. Souvent inquiétantes, les nouvelles peuvent aussi être optimistes pour peu qu’il s’agisse de « fútbol » ou de « futebol ». Les Espagnols sont doublement champions : du monde et d’Europe. La« seleção » portugaise, son attaquant-vedette Christiano Ronaldo en tête, se considère aussi comme l’équipe championne du monde, au moins ‡ h Une Espagne pleine de vie : la Plaza d’España, à Barcelone DACHSER magazine 29 RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE Ponte : le pont sur le Tage, à Lisbonne Le réseau autoroutier de l’Espagne s’étend sur 14 000 km. Le plan d’investissement de l’État prévoit de le porter à plus de 15 000 km d’ici 2020. Pour 94 % des Espagnols, personne ne doit avoir plus de 30 km à parcourir pour accéder à une autoroute. 30 DACHSER magazine des cœurs. À la fin de l’année dernière, des nouvelles venues du monde de la logistique ont, elles aussi, fait des vagues lorsque Dachser a acheté l’entreprise espagnole de logistique Azkar ainsi que le prestataire de services Air & Sea Transunion (voir l’édition 1/2013 du magazine). Ce fut la plus grosse acquisition dans l’histoire de la société bavaroise qui poursuivait, ainsi, l’extension de son réseau logistique dans l’axe de ses programmes stratégiques de croissance. L’Espagne et le Portugal traversent en ce moment une zone de turbulences. Un rapport de la Fondation des caisses d’épargne espagnoles (Funcas) prévoit pour l’Espagne une récession de 1,4 % en 2012 et même un déficit de 1,6 % du PIB. Cependant, les écono- mistes entrevoient une lueur d’espoir : depuis janvier 2012, le gouvernement conservateur a mis en place un programme de réformes rigoureuses dans le but de réduire le déficit et d’endiguer les dettes. Dans la foulée, les dépenses publiques ont considérablement diminué et des coupes claires ont été opérées dans les projets d’investissements de l’État. C’est pourquoi les experts s’accordent pour annoncer une remontée du PIB dès 2014. L’économie espagnole vit au rythme de son industrie automobile : 18 usines réparties dans le pays construisent, en plus grand nombre que la France ou la Grande-Bretagne, des voitures encore exportées à 35,5 % jusqu’en 2011. Les machines, appareils électriques et produits chimiques jouent aussi un rôle non négligeable dans les exportations. L’agriculture est pratiquée sur plus de la moitié de la superficie du pays mais ne génère que 3 % des recettes de l’économie. Les exportations se font en grande majorité vers l’Europe avec une légère tendance à la baisse puisqu’elles sont passées de 73,4 % à 67,7 % entre 2000 et 2010. Elles concernent la France pour 20 %, l’Allemagne pour environ 11 % et le Portugal pour 8 %. Le Portugal, petit voisin de l’Espagne, souffre depuis 2011 d’une récession contre laquelle luttent énergiquement son gouvernement de centre-droit et son premier ministre Pedro Passos Coelho. Depuis juin 2011, ils s’emploient de toute leur force à mettre en œuvre le programme de rigueur exigé par l’EU et le FMI. Les privatisations en sont déjà les premiers résultats positifs. C’est aussi grâce à l’engagement de groupes chinois que le gouvernement a pu, comme l’annonce le ministre des finances Vitor Gaspar, réunir une grande partie des cinq milliards d’euros qu’il lui fallait dégager. Le secteur de la logistique profite lui aussi de toutes ces avancées. Le baromètre logistique de la société de conseil SCI, instrument qui évalue à intervalles réguliers la situation de la branche, montre qu’environ 5 % des prestataires allemands ont enregistré, en août 2012, une hausse de leurs activités sur le marché portugais. Lisbonne, capitale attractive Au Portugal, les trois quarts des opérations commerciales se déroulent entre Lisbonne et Porto. La ceinture industrielle qui entoure Lisbonne est à la source de la moitié du PIB RÉSEAU : LA PÉNINSULE IBÉRIQUE EN BREF L’objectif est clair : l’extension des liaisons européennes reste notre grande priorité hh Jens Lengefeld, Responsable du service Partner, Hub & Traffic Organisation chez Dachser du pays. Sur les dix grandes entreprises portugaises cotées en Bourse, sept ont leur siège à Lisbonne parmi lesquelles Energias de Portugal, Portugal Telecom et Jerónimo Martins. Le port maritime revêt, lui aussi, une très grande importance en tant qu’interface entre les transports maritimes et routiers, en tant que centre de prestation de services maritimes et site industriel. Les marchandises traitées dans les grands centres commerciaux sont surtout des produits textiles, des vêtements et chaussures (plus de 20 %), des machines et équipements (16 %), ainsi que des véhicules et moyens de trans- VUES DE L’EXTÉRIEUR « Pour la logistique, la diversité des paysages de la péninsule ibérique représente un véritable défi. » Ramon van Dilst, Exportmanager, Waddinxveen, Dachser Pays-Bas « Quand je pense à la péninsule ibérique, je revois ce pays merveilleux qu’est le Portugal où j’ai fait la connaissance de personnes intéressantes, d’excellents vins de Porto et d’une culture séculaire. » Bianca Barella, Marketing & Communication, Dachser Brésil « La péninsule ibérique recèle un énorme potentiel de croissance. Nos économies sont complémentaires dans bien des domaines, comme l’industrie textile ou automobile. Le bon fonctionnement des liaisons logistiques est la clef de la réussite, surtout dans le contexte de crise économique actuel. » M’hamed Chraïbi, Responsable d’agence, Mohammedia, Dachser Maroc port (8 %). Quant aux produits alimentaires et aux métaux de base, ils représentent respectivement 8 % et 7 %. Depuis 2007 déjà, Dachser est présent au Portugal au travers d’une agence en propre située dans les environs de Lisbonne. Par la reprise d’Azkar s’y sont ajoutés de nouveaux sites (Porto, Coimbra, Faro et Guarda) qui conservent le nom de cette entreprise. Un effectif de 200 collaborateurs assure rapidité et fiabilité du traitement des marchandises. Juste de l’autre côté de la frontière, Dachser a mis en place, en Espagne, un système de liaisons fixes et régulières entre cinq plates-formes (Madrid, Barcelone, Saragosse, Saint Sébastien, Valence) qui fonctionne avec un taux de remplissage optimal. La situation de Madrid au cœur de la péninsule Ibérique et au centre d’un réseau routier en étoile fait de cette région la plus importante en termes de stratégie logistique : 60 % des flux marchandises internationaux et un tiers des flux nationaux y sont traités. De plus, la capitale contribue pour près de 20 % au PIB espagnol. Cette situation géographique exceptionnelle a incité des entreprises des secteurs de la construction aéronautique, du textile, des produits chimiques et alimentaires, à s’installer dans la métropole espagnole. Nombre de filiales de groupes étrangers tels que Siemens, Bosch, Software AG, Microsoft, Hewlett Packard, IBM, Porsche et L’Oréal, y ont également localisé leur siège et un site de production. « Fort d’un excellent réseau de 71 sites sur la péninsule Ibérique, Azkar, à la différence de ses con-currents, affirme aussi sa présence en dehors des zones de grande concentration urbaine » souligne Jens Lengefeld, responsable du service Partner, Hub & Traffic Organisation chez Dachser. Jusqu’à présent, Azkar s’est surtout concentré sur les liaisons à l’intérieur de l’Espagne. Pour l’avenir, Dachser situe les opportunités de croissance majoritairement dans l’exportation. Les liaisons routières ainsi que la logistique contractuelle, les activités FTL et les transports pan- La péninsule Ibérique Elle comprend tous les pays situés au sud des Pyrénées. Elle tient son nom des Ibères qui peuplaient la péninsule avant l’ère chrétienne et qui, eux-mêmes, devaient le leur au fleuve Iberus (l’Ebre). Espagne Superficie : 493 519 km2 Population : 42,2 Mio d’hab. Portugal Superficie : 89 261 km2 Population : 10,1 Mio d’hab. Principauté d’Andorre Superficie : 467 km2 Population : 81 222 hab. Gibraltar (terr. brit.) Superficie : 6,5 km2 Population : 27 967 hab. européens de lots seront effectués sous le nom de « Azkar », la qualité des services entargo étant sauvegardée. Au Portugal, le fret aérien et maritime restera sous la dénomination « Dachser ». En Espagne à partir de 2014, les activités Air & Sea ne porteront plus le nom de « Transunion » mais celui de « Dachser ». « L’objectif est clair : l’extension des liaisons européennes reste notre grande priorité ce qui ne nous empêchera pas de profiter de la synergie des capacités de fret maritime de Transunion et du réseau international Air & Sea de Dachser », ajoute Jens Lengefeld. « ¿Que pasa ? » Il se passe beaucoup de choses sur la péninsule Ibérique, ça bouge ! K. Fink DACHSER magazine 31 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER BERNHARD SIMON RENCONTRE... CHRISTOPHER DELL Au-delà de toute planification... quand le management se fait grand art de l’improvisation. Bernhard Simon s’entretient avec Christopher Dell, théoricien de l’improvisation, musicien et compositeur. Monsieur Simon, les dossiers s’entassentils sur votre bureau en ce moment? La vertu bien particulière d’une improvisation réussie, c’est de faire aimer la dissonance hh Christopher Dell Bernhard Simon : Mon bureau ne me sert pas pour mon travail au quotidien. Il n’y a donc rien dessus la plupart du temps. Dachser étant une organisation décentralisée, je me déplace souvent à l’intérieur de l’entreprise. Je ne peux donc pas me contenter de travailler à un bureau. Christopher Dell : Cette image d’un bureau sans rien dessus me plaît beaucoup. Elle suggère celle d’un terrain de jeu vide, disponible pour tout un potentiel d’actions. A chaque rencontre sportive, à chaque situation nouvelle, votre jeu va consister, en opposition au cadre et aux règles que vous impose cette plate-forme, à déployer tout votre sens du possible. B. Simon : Vous décrivez très bien mon travail au quotidien. Partout où je vais m’attend un bureau virtuel sur lequel j’étale toutes mes idées, spontanément, sans les ordonner. Cela nous permet d’élaborer, de façon dynamique, la tactique adaptée au jeu en cours. La composition de l’équipe et les circonstances sont chaque fois différentes mais le tout est encadré par les repères que fournit le règlement. Les gens ont besoin d’une certaine forme d’ordre qui leur donne des repères mais le monde subit une mutation continue, de plus en plus rapide. N’y a-t-il pas conflit ? Chr. Dell : Les marchés étant devenus très volatils, il faut réagir très vite. Ce désir de repères est donc compréhensible. En effet, quand les structures familières s’écroulent, bien des gens ont l’impression de côtoyer le gouffre. Ils voudraient pouvoir se cramponner à un ordre établi. Mais si ce désir d’ordre amène à se boucher les yeux devant la réalité ou à la diaboliser, il finit par entraîner des 32 DACHSER magazine dysfonctionnements. Un seul remède : parler vrai. Telle que je la comprends, l’improvisation implique de toujours jouer cartes sur table. B. Simon : Chez Dachser, nous projetons notre propre image de l’avenir. Nous nous fixons nos propres objectifs tout en nous laissant la marge de manœuvre nécessaire à une adaptation avec flexibilité. En tant qu’entreprise familiale et à la différence d’une société cotée en Bourse, nous pouvons nous permettre, dans nos activités courantes, d’accorder de la place à la créativité de l’improvisation dont l’influence bénéfique nous profite. Chr. Dell : L’improvisation se base sur des éléments fixes qui échangent en permanence les informations et, à partir des nouvelles situations, rebattent les cartes pour changer la donne. Ceci nous ramène à notre image du bureau sans rien dessus : un terrain de jeu vide où l’improvisation, en tant que méthode de management, trouve l’espace propice au développement de solutions inédites. L’histoire de Dachser est une histoire de croissance. Dans quelle mesure la croissance peut-elle être planifiée et quelle influence cela a-t-il sur l’organisation de l’entreprise familiale ? B. Simon : Comme un orchestre classique qui doit suivre les partitions, les entreprises cotées en bourse sont tenues par des règles très strictes et assujetties à de nombreuses contraintes, la législation régissant la bourse et les sociétés anonymes entre autres. Sortir des sentiers battus ne leur est possible que dans d’étroites limites. Les entreprises familiales, par contre, ressemblent à des musiciens de jazz qui suivent une idée bien particulière. Autour des valeurs de base de l’entreprise sont rassemblés des individus qui veulent, ensemble sans distinction de génération, ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER Le jazz associe brio personnel et talent d’improvisation non seulement faire de la musique mais aussi créer du nouveau, mesure et impulsion étant données par les valeurs. Comment se fait-il que l’improvisation produise non pas un bruit quelconque mais de la musique ? Chr. Dell : Il n’est pas si simple de différencier bruit et musique. Les critères sont d’ordre esthétique, donc subjectifs. Ce que l’un trouve harmonieux sera difficile à supporter pour un autre. N’y a-t-il donc pas de vérité dernière ? Chr. Dell : Regardons la politique. Dans ce domaine, on fait souvent comme si le résultat de la négociation était dans l’ordre naturel des choses et donc la seule solution possible. En fait, le plus souvent il y en aurait d’autres. Les entreprises familiales n’ont pas besoin de ces affirmations catégoriques en référence à l’ordre naturel. Pour assurer leur avenir à long terme, elles peuvent à court terme remettre des choses en question et même changer les structures de l’entreprise. Là aussi la musique peut servir d’illustration : dans l’Eglise, à l’époque du chant grégorien, la mélodie devait être linéaire, à une seule voix. Cette opinion dominante rejetait aussi comme inacceptables les quatre demi-tons de la tierce majeure. Au contraire, la vertu bien particulière d’une improvisation réussie, c’est de faire aimer la dissonance. B. Simon : En logistique, nous avons notre lot quotidien de dissonances. Notamment dans les opérations complexes de la chaîne d’approvisionnement. Chaque jour nous place dans un environnement différent de celui de la veille : les conditions météorologiques, celles de la circulation routière, les déviations ou autres le rendent souvent imprévisible. Dans ce contexte, il n’est absolument pas possible d’établir un plan clair et détaillé du système logistique comme on le ferait en laboratoire. A maintes reprises, il faut avoir recours à l’improvisation. Ces dissonances ont toutefois leur charme et pimentent le quotidien. Est-il donc illusoire de vouloir planifier ? B. Simon : Pas du tout. Nous œuvrons en permanence à développer des standards et à installer des processus bien définis, sans en faire pour autant des modèles à suivre aveuglément. Il faut aussi que soit défini à quel moment les intervenants doivent oser s’en détacher et se montrer créatifs tout en accordant leur action avec celle d’autres collaborateurs, distants souvent de milliers de kilomètres. Si ce n’était pas le cas, un tel système se priverait de la capacité de discernement de ses hommes. Chr. Dell : Se servir des standards sans qu’ils nous asservissent, c’est là toute la difficulté. Sur le plan international, suivant les cultures, les standards font aussi l’objet d’interprétations différentes. Par exemple « tout de suite » n’a pas, en Allemagne, la même signification que dans le Sud de l’Europe ou en Amérique latine. Peut-on alors improviser sans perdre son objectif de vue? B. Simon : Toutes les personnes concernées doivent pouvoir être sûres qu’une marchandise sera livrée au jour et à l’heure dits. Mais à l’intérieur de limites convenues, il peut aussi y avoir certaines nuances. Si j’ai ‡ DACHSER magazine 33 ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER travail en équipes de projet et l’interaction entre petits groupes deviennent-il les moteurs de l’innovation ? Chez Dachser, nous projetons notre propre image de l’avenir. Nous nous fixons nos propres objectifs tout en nous laissant la marge de manœuvre nécessaire à une adaptation avec flexibilité hh Bernhard Simon besoin « tout de suite » d’une information et si elle doit venir de régions méditerranéennes, je ne peux pas l’attendre aux environs de midi quand la plupart des gens font leur pause-déjeuner. Le « tout de suite » devient alors « à quatorze heures » quand la personne sollicitée aura repris son poste. Faire fonctionner avec succès un réseau englobant le monde entier implique de savoir s’adapter aux conditions et aux règles locales en vigueur. Chr. Dell : Dans le domaine de l’improvisation, le jeu ne peut démarrer qu’une fois tous les joueurs présents. D’éventuelles barrières interculturelles peuvent alors être très vite levées. Cette présence sur le terrain de jeu, telle que vous l’avez décrite précédemment M. Simon, peut fournir à l’entreprise une ressource nouvelle et disponible : l’improvisation. Quelles en sont les conséquences pour l’organisation interne des entreprises ? Le 34 DACHSER magazine B. Simon : Dans un environnement toujours plus dynamique, les rapports hiérarchiques sont contre-productifs alors que le rôle joué par le travail en équipes de projet est en train de devenir capital. Seules les hiérarchies horizontales sont suffisamment rapides pour nous permettre d’inventer sur le terrain nos propres règles du jeu. Ces nouvelles entités – et c’est là le grand défi – doivent se créer leurs réseaux transversaux à travers toute l’entreprise. Chr. Dell : Le travail sur un projet confié à ces mini-entités doit donc être centré sur une tâche ou un sujet et répondre à une logique interne. C’est comme pour un appartement où l’on vient d’effectuer les travaux de peinture : s’il faut encore que différents corps de métier interviennent, la peinture sera bonne à être refaite. Dans une organisation qui improvise, chacun des corps de métier doit impérativement être au courant de ce que font les autres. Le travail en équipes de projet implique donc des précautions supplémentaires, visant à relier ces projets entre eux et à les mettre dans la perspective des objectifs de l’entreprise. DONNÉES PERSONNELLES Christopher Dell, théoricien et compositeur, habite et travaille à Berlin. Les ouvrages de référence le citent comme meilleur vibraphoniste d’Europe. Son œuvre musicale a déjà été récompensée par de nombreux prix. Directeur de l’Institut de théorie de l’improvisation de Berlin, il a fait des études de philosophie, musique, composition et développement des organisations aux universités de Darmstadt, Hilversum, Rotterdam, Boston et Kaiserslautern. Actuellement, il enseigne à la faculté d’urbanisme de l’université technologique de Munich. Il est l’auteur de nombreuses publications, dont Die improvisierende Organisation, Bielefeld, 2012. Pour participer à un projet, quelles sont les qualités requises ? Bernhard Simon, Chr. Dell : Pour pouvoir improviser, il faut connaître parfaitement son métier et être au courant de tous les plans. Il faut à la fois être musicien, compositeur, chef d’orchestre et savoir déchiffrer les partitions. C’est essentiel. Un ensemble de jazz ne peut pas fonctionner si chacun de ses membres ne sait pas où aller et comment y aller. C’est la condition pour que chacun soit en mesure, ou d’assurer l’accompagnement, ou de se lancer dans un solo. B. Simon : Un responsable de projet doit savoir où va l’entreprise et quel rôle joue le projet qu’il dirige. Transmettre cette vue d’ensemble est une tâche d’importance majeure. C’est en cela que réside la culture d’une organisation apprenante. Chr. Dell : La technique d’improvisation mettant l’accent sur la nécessité d’apprendre et sur la traduction de l’expérience en savoir, elle détermine dans ce sens le profil requis pour tous les acteurs, un profil qui correspond étonnamment bien à celui des musiciens de jazz. porte-parole de la direction de Dachser, a été impressionné, lors de sa rencontre avec Christopher Dell, par les multiples facettes de son parcours universitaire. Dans leur entretien, il s’est très vite senti sur la même longueur d’onde que ce musicien professionnel, à l’avant-garde de la pensée en matière d’improvisation. Ils se rejoignent pour comprendre l’improvisation comme moyen nécessaire à l’ « orchestration » d’entreprises logistiques dont le réseau couvre le monde entier. BONNES NOUVELLES UN POUR TOUS et tous pour un... La devise des mousquetaires est toujours à l’origine d’un bon travail d’équipe. Sur le site Dachser de Salzuflen, à 6 h du matin, Ersun Yildirim (à dr.) et quelques-uns de ses collègues de l’entrepôt enfilent leur veste jaune et donnent un coup de main aux conducteurs pour préparer la journée : transbordement et tri de colis, contrôles divers des chargements. Les « mousquetaires en jaune » sont très appréciés des conducteurs comme Eike Penner (à g.). D’autres agences se sont d’ailleurs inspirées de ce concept d’entraide et l’ont adopté. DACHSER magazine 35 20 % DE PROGRÈS, C’EST 100 % TROP PEU. Pour s’imposer durablement sur le marché, il faut des partenaires capables de penser à long terme et de maîtriser des systèmes complexes. Avec la logistique innovante de DACHSER, vous êtes performant à 100 %, et à tous les niveaux. www.dachser.com
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