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1.40¤ | MARDI 7 JUIN 2016 71e ANNÉE – N° 22 601 | FRANCE MÉTROPOLITAINE LE CŒUR BLEU Portée par une vague populaire sans pareille depuis plusieurs années, l’équipe de France devra entretenir la flamme vendredi face à la Roumanie en ouverture de l’Euro. RCS : Bordeaux 301 711 461 *Sir d’Écosse Pauce/L’Équipe PAGES 2 À 9 ALL 2,20 € - ANT 1,90 € - AUT 3,10 € - BEL/LUX 1,90 € - CAN 4,50 $C - CH 2,80 FS - ESP/AND 2,20 € - G B 1,90 £ - GR 2,50 € - GUY 2,90 € - ITA 2,20 € - MAR 15 MAD - NL 2,20 € - PORT CONT 2,50 € - REU 1,90 € - TUN 2,70 DIN 2 FOOTBALL Euro 2016 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) À LA POURSUITE DU BONHEUR Dix-huit ans après le bonheur absolu de la Coupe du monde 1998, l’équipe de France suscite un formidable élan populaire, à l’aube d’un Euro à domicile. Vendredi, au Stade de France, face à la Roumanie, elle pourra mesurer la fièvre. Ce n’est pas la première fois mais c’est aussi beau que la première fois. C’est ce qui compte, c’est même le secret des amours longues. Juste avant de monter sur scène, l’équipe de France a traversé le pays par le cœur. À Biarritz, à Nantes, à Metz, sur des territoires où l’Euro n’arrivera pas, elle a constaté le sillage qu’elle laisse : la visite de la province, à l’approche d’une phase finale, est un moment porté par l’espoir. Il y a toujours, juste avant, une manière de ferveur simple qui s’accorde à l’exaltation des jours où tout est possible. Nous avons de beaux souvenirs de Lens en 2006, quand il avait fallu aller dire au jeune Ribéry qu’être aussi près de chez lui ne justifiait pas forcément de faire un tour d’honneur tout seul au soir de sa première sélection (France-Danemark 2-0). Grenoble était en fête en 2008 pour France-Équateur (2-0), et Lens, encore, en 2010, avait eu l’impression de retrouver une équipe, face au Costa Rica (2-1), juste avant l’Afrique du Sud. Bollaert, comme les autres, ne pouvait pas savoir. Avant l’Euro 2012, les Bleus et Franck Ribéry, l’ancien réprouvé, avaient suscité l’enthousiasme à Valenciennes (3-2 devant l’Islande), à Reims (2-0 contre la Serbie) et au Mans (4-0 face à l’Estonie). Le même phénomène avait touché le public de Nice (1-1 contre le Paraguay) et de Lille (8-0 face à la Jamaïque), avant la Coupe du monde 2014. En ces derniers jours de printemps, le sentiment passe que l’équipe de France de 2016 vit la même histoire et que tout est différent. Chacun a grandi de son côté. Le public a eu le temps d’aimer, de se détacher, de revenir. Les Bleus se sont laissé aller à décevoir, parfois à trahir, toujours à se repentir, et les voilà, après tant de campagnes, suscitant des sentiments neufs. Ceux qui symbolisaient les rancœurs et les soupçons se sont éloignés, pour quelque temps ou pour longtemps. C’est peut-être une foule amoureuse de l’amour, qui aime autant son espoir que l’équipe de France elle-même. Elle a envie d’être heureuse et l’Euro est un moyen. Mais le lien est là. Hier encore, à Clairefontaine, les supporters qui étaient là ont fêté les Bleus ; ils ont reçu des autographes, et même quelques ballons de l’entraînement, envoyés par les joueurs à la fin de celui-ci. La séduction est un travail quotidien. L’ÉLAN EST LÀ, IL EST PALPABLE Il est difficile de prétendre que l’atmosphère du pays est tournée vers la fête. La semaine dernière, elle était à la polémique et à l’examen des divisions. Et une partie de la population attendra, pour manifester son attachement, d’avoir séché la cave ou d’avoir trouvé un train. Mais beaucoup s’avancent vers le rendez-vous avec des envies d’encore. Le sentiment de déjà-vu renvoie à 1998, à une époque que la nostalgie a rendue virginale. Nous savons tous où nous étions le 12 juillet 1998. Nous rêvons tous de nous souvenir, longtemps après, où nous étions le 10 juillet 2016. L’élan populaire ne fait pas tout. Il est arrivé aux Bleus de faire un tour d’honneur un soir de défaite devant un Stade de France énamouré, en 2002 face à la Belgique (1-2), pendant que Johnny Hallyday chantait « Allez les Bleus, on est tous avec vous » – ses paroliers s’étaient dépassés – et de revenir à la maison, trois semaines plus tard, dans le silence et la désolation. Il leur est arrivé, surtout, d’être sifflés partout où ils passaient, ou MAKING OF D’UNE «UNE» Dans les deux heures qui ont précédé le match amical FranceÉcosse (3-0) de samedi dernier, à Metz, le photographe Pauce a improvisé un studio à côté de la célèbre Brasserie du Stade, chère aux supporters grenat. « J’ai choisi les personnes que j’allais photographier en fonction de l’originalité de leur tenue. L’idée était aussi d’avoir une mosaïque la plus représentative possible du public présent ce jour-là. J’ai été notamment frappé par le nombre de femmes et d’enfants maquillés ou habillés en bleu, blanc, rouge », raconte Pauce, qui tient à préciser qu’il a saisi ses modèles sans changer le moindre détail à leurs panoplies de parfaits supporters. Alain Mounic/L’Équipe VINCENT DULUC La ferveur des supporters pendant l’échauffement des Bleus avant France-Écosse (3-0), samedi à Metz. presque, avant 1998, et de danser sur le toit du monde lorsque l’été fut venu. De même que la victoire de 1998 a déstructuré le débat, sur l’air de « attendez pour voir », elle a profondément modifié le lien entre l’équipe de France et le pays. Tout allait être mesuré à l’aune de cette performance, et de ses symboles. La polémique de la semaine dernière a souligné qu’à partir du moment où l’on a célébré la France black, blanc, beur, on a commencé à compter. LES BLEUS ONT TOUJOURS SU QUOI FAIRE DE CET AMOUR À LA MAISON Il n’est pas facile d’être le symbole du vivre-ensemble et du bonheur dans la rue. C’est ce que doit assumer l’équipe de France, depuis. Elle l’a fait inégalement, mais avec des répliques magnifiques et joyeuses pendant l’été 2006, le dernier été de Zinédine Zidane. Mais elle a tenté d’avancer avec cette responsabilité moderne, qui ne lui a jamais autorisé le moindre écart, ce qui n’est pas toujours bien tombé. Aujourd’hui l’élan est là, il est palpable. C’est un élan à maîtriser, sans doute. Si aucun pays organisateur n’a remporté une Coupe du monde ou un Euro depuis la France, en 1998, c’est parfois pour avoir trop joué sur l’émotion et en avoir été submergé, comme le rappellent les larmes des Brésiliens pendant les hymnes, il y a deux ans. Mais on dirait, historiquement, que les footballeurs français ont toujours su quoi faire de cet amour à la maison. Il a été là, cette saison, depuis le traumatisme de France-Allemagne au Stade de France, le 13 novembre. Il y avait quelque chose dans l’air, en mars, quand la Russie est venue (4-2, le 29 mars). Rien ne pourra égaler la fureur et le bruit du barrage retour contre l’Ukraine, le 19 novembre 2013 (3-0), mais, en mars, c’était une affection qui passait, le retour d’une identification à une équipe sous prétexte d’un espoir. Il y a de jeunes jambes qui diffusent quelque chose d’électrique, et si les événements ont laissé une di- zaine de joueurs en route, l’accumulation des contrariétés suscite une indulgence et valorise la conquête. Cela n’exonérera pas le sélectionneur ni les joueurs des indispensables débats sur le jeu et sur les hommes. Mais à présent que les très bons résultats amicaux ont rejoint le travail d’image, l’équipe de France se dirige vers le Stade de France, vendredi soir, poussée par un pays qu’elle a fini par réunir, et qui attendra, le plus longtemps possible, la prochaine défaite pour se diviser à nouveau. Le premier match sera un cousin de l’ouverture au Parc des Princes, en 1984 face au Danemark (1-0), ou de l’entrée en lice à Marseille, en 1998 devant l’Afrique du Sud (3-0). Pour mémoire, les premiers matches de l’équipe de France dans un tournoi final sont des petits cailloux qui mènent au Cap, à Porto-Alegre, à Lisbonne, à Stuttgart, à Donetsk, à Mar del Plata, à Bilbao, à Séoul, à Newcastle ou à Stockholm. Vendredi, ce sera au Stade de France, Saint-Denis, France. ¢ 3 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) 80 «Parfois, on ne % s’entendait même pas pendant l’entraînement» La cote de popularité de Didier Deschamps atteint des sommets (80 % des Français et même 91 % chez les fans de foot), selon un sondage Odoxa publié dimanche par le Parisien. 82% des Français (87 % chez les fans) donnent raison à Deschamps d’avoir écarté Karim Benzema. 79 % estiment que la liste des 23 «représente bien la diversité de la France et notamment des banlieues». Olivier Giroud et les Bleus sont épatés par l’engouement autour de l’équipe de France, notamment lors des entraînements ouverts au public. LE PAYS Y CROIT DE PLUS EN PLUS Franck Faugère/L’Équipe Pensez-vous que la France va remporter l’Euro ? ENSEMBLE DES FRANÇAIS 36 % 20 % BAPTISTE CHAUMIER (avec E. T.) 1er avril 2016 Février 2016 AMATEURS DE FOOTBALL 57 % 34 % Février 2016 Alain Mounic/L’Équipe Didier Deschamps a pu mesurer sa popularité auprès des supporters des Bleus le 18 mai, au stade d’Aguiléra de Biarritz. UNE COTE D’AMOUR QUI REMONTE Après la qualification pour les 8es de finale de la Coupe du monde. 75 % Juin 2014 51 % 1er avril 2016 18 % Nov. 2013 14 % Oct. 2013 37 % Mai 2014 43 % Juin 2015 Après l’affaire de la sextape. 29 % Nov. 2015 32 % 1er avril 2016 Enquête d’opinion Odoxa pour L’Équipe, réalisée le 30 mars apès la victoire des Bleus contre la Russie, auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de dix-huitans et plus. 984 personnes ont été interrogées par Internet, selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession, Région, catégorie d’agglomération). DES BLEUS AUSSI SOUTENUS QU’EN 1998 38 % ne le suivront pas 62 % des Français suivront l’Euro Fév. 2016 Avant le barrage contre l’Ukraine. En moins de cinq mois, la popularité de la sélection dirigée par Didier Deschamps a bondi de 22 points, passant de 29 à 51%. À Saint-Symphorien, le spectacle était aussi dans les coursives. En janvier 1998, 65 % des Français assuraient qu’ils allaient suivre la Coupe du monde. Au 1er avril, l’intérêt pour l’Euro 2016 est presque équivalent. Trente-six mille personnes au total pour quatre entraînements à Biarritz, près de 20 000 pour un simple rendez-vous avec un sponsor à l’hippodrome de Vincennes et deux matches à guic h e t s fe r m é s à Na n t e s (37 000 spectateurs) et Metz (25 000). L’engouement autour des Bleus ne semble pas s’essouffler au fil des semaines. De quoi étonner les intéressés, même s’ils ont pu mesurer le changement d’atmosphère depuis le fameux barrage retour face à l’Ukraine (3-0), en novembre 2013. « C’est le déclic, a rappelé Patrice Évra, vendredi dernier. Attention, je ne suis pas là pour vendre du rêve. Ça sera difficile mais la chose que je peux garantir, c’est qu’ils (les supporters) seront fiers de nous après l’Euro.» Les Bleus ont pu sentir cette attente grandir depuis le premier stage de préparation en terre d’Ovalie, au stade d’Aguiléra, du 17 au 21 mai dernier. «À Arsenal, les entraînements sont fermés au public, explique Olivier Giroud. Parfois, en sélection, on s’entraîne sur le Pibarot (à Clairefontaine) devant quelques centaines de personnes qui sont invitées. Mais là, c’était exceptionnel. Parfois, on avait même du mal à s’entendre sur la pelouse. » Morgan Schneiderlin n’était pas au Pays basque, encore retenu avec Manchester United pour la finale de la Cup. Mais le milieu relayeur, rappelé dans les 23 après le forfait de Lassana Diarra, « sent déjà une grosse ferveur autour de nous ». La pression pourrait-elle inhiber les Bleus ? « On essaie de faire abstraction de ce qui se dit autour pour ne pas être submergé par l’émotion comme le Brésil lors de sa Coupe du monde, répond-il. On va essayer de rester à notre place, de bien faire le travail.» Le deuxième stage, qui s’est tenu en Autriche, la semaine dernière, a permis aux Bleus de s’éloigner un peu de ce contexte. De faire une pause salutaire. « Si on prend les dernières compétitions, c’est vrai que ce n’est pas facile à supporter (le statut de pays organisateur), pense Christophe Jallet. Pour nous, le meilleur exemple à suivre, c’est 1998, voire 1984. On a pu mesurer la ferveur populaire à travers nos sorties. Il y a de l’attente, une ferveur. Ça peut nous aider à aller de l’avant. Certes, il y a une certaine pression, on ne peut pas l’occulter, mais on a la chance de vivre de notre passion, de pouvoir rendre les gens heureux. » Des supporters qui soutiennent désormais les Bleus avec moins de réserves. Malgré les affaires, malgré les polémiques. «Ç’a évolué parce qu’on respecte ce maillot, avance encore Évra. On joue avec plus de fierté. On sent que les Français sont derrière nous, même dans les moments difficiles. On a redoré le blason, ce serait bien d’offrir aux Français une nation qui gagne.» Avant même de s’imaginer le 10 juillet au soir, sa doublure, Lucas Digne, savoure cette phase de découverte. «C’est juste fabuleux de voir autant de monde chanter la Marseillaise, de voir autant de monde à nos entraînements », dit le latéral gauche de vingtdeux ans. Vendredi, contre la Roumanie, il risque d’être de nouveau agréablement surpris. FOOTBALL 4 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) ORGANISER N’EST PAS GAGNER Depuis 1978, les pays hôtes ne sont plus à la fête lors des compétitions internationales. Tous.... sauf un. passé le premier tour. Ils s’y sont pourtant mis à quatre : Autriche et Suisse en 2008, Ukraine et Pologne en 2012. Plus généralement, depuis l’Argentine en 1978, organiser une compétition internationale de foot est devenu un gage de non-réussite presque assurée. On frôle l’anarchie la plus totale à l’Euro ou au Mondial : l’Alle- magne gagne en Angleterre (Championnat d’Europe 1996), en Italie (CE 1980 et Coupe du monde 1990) ou au Brésil (CM 2014) mais se fait humilier chez elle par ... l’Italie (CM 2006) ou les Pays-Bas (CE 1988). Le Brésil gagne partout (USA 1994, Corée du Sud-Japon 2002) mais se vautre chez lui (CM 2014). Même en Suède quand un Longtemps peu performantes dans les compétitions internationales, les équipes françaises de sports collectifs ont remporté trois titres majeurs à domicile depuis 30 ans. Bilan des compétitions masculines de football, basket, volley, handball, rugby et hockey sur glace organisées en France. 6e 6e Quartsdedefinale finale Quarts CM (1) HOCKEY/GLACE (8 qualifiés) 1924 CM (2) HOCKEY/GLACE (12 q.) 1930 CM FOOT (15 q.) 1938 9e 3e CM VOLLEY (24q.) 7e 4e CE FOOT (4 q.) CM (1) 14e HOCKEY/GLACE 14e CE VOLLEY (12 q.) 4e 5e 1re (photo Patrick Boutroux/L’Equipe) ( (14 q.) CM HAND (16 q.) 6e Quarts de finale CE BASKET (12 q.) CE FOOT (8 q.) CM VOLLEY (16 q.) CM (2) RUGBY (16 q.) CM FOOT (32 q.) CE BASKET (12 q.) CM HAND (24 q.) 1re 4e 1re CM (2) RUGBY (20 q.) 4e Depuis le passage de l’Euro de quatre à huit équipes en 1980, seule la France s’est imposée en tant que pays organisateur. 1951 1956 1960 FRANCE (4 q.) 1964 ESPAGNE (4 q.) 1re 1968 ITALIE (4 q.) 1re 1970 1972 (1) Couplé aux Jeux Olympiques d’hiver. (2) Co-organisations CE (2) BASKET (24 q.) 4e BELGIQUE (4 q.) 3e 1976 YOUGOSLAVIE 4e (4 q.) 1979 1980 ITALIE (8 q.) 1983 1984 FRANCE (8 q.) 1986 1988 1991 1992 1996 1998 1999 2000 2001 2004 2007 2008 2012 3e 2015 ALLEMAGNE DE L’OUEST (8 q.) SUÈDE (8 q.) 4e 1re Demi-finales Demi-finales ANGLETERRE (16 q.) BELGIQUE (16 q.) PAYS-BAS (16 q.) Demi-finales 1er tour 2. FOOTBALL - CM : 30 % (6 sur 20) 3. BASKET - CE : 23 % (9 sur 39) 4. VOLLEY - CM : 22 % (4 sur 18) 5. HANDBALL - CM : 21 % (5 sur 24) Demi-finales PORTUGAL (16 q.) 2e AUTRICHE (16 q.) SUISSE (16 q.) 1er tour POLOGNE (16 q.) UKRAINE (16 q.) 1er tour CM : Championnat ou Coupe du monde . CE : Championnat d’Europe. LES RUGBYMEN MAÎTRES CHEZ EUX (Pourcentage de compétitions internationales remportées par le pays organisateur) 1. RUGBY - CM : 38 % (3 sur 8) M. Ba. PAS FACILE L’EURO À DOMICILE 194219431944194519461947194819491950195119521953195419551956195719581959196019611962196319641965196619671968196919701971197219731974197519761977197819791980198119821983198419851986198719881989199019911992199319941995199619971998 199920002001200220032004200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019 4e CE BASKET (18 q.) CM HOCKEY (13 q.) /GLACE CE VOLLEY (10 q.) 3e 1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941 LA FRANCE S’INVITE AU BAL pays nordique s’impose c’est... le Danemark (CE 1992). Au milieu de ce fatras, une seule certitude demeure : sur les 18 dernières compétitions internationales, seules deux ont été remportées à domicile : l’Euro 1984 et la Coupe du monde 1998. Et qui avait gagné ? (photo L’Equipe) Savez-vous quelle est la dernière équipe à avoir passé le premier tour d’un Euro de foot à domicile ? On vous aide : Zinédine Zidane était le capitaine des Bleus lors du premier match et il avait inscrit un doublé dans le temps additionnel pour battre l’Angleterre (2-1). Oui, depuis le Portugal en 2004, aucun pays organisateur n’a - FOOTBALL - CE : 21 % (3 sur 14) 7. BASKET - CM : 17 % (3 sur 17) 8. VOLLEY - CE : 14 % (4 sur 29) 9. HOCKEY SUR GLACE - CM : 9 % (7 sur 80) 10. HANDBALL - CE : 8 % (1 sur 12) 6 FOOTBALL Raphaël Raymond/L’Équipe Euro 2016 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) À l’entrée des joueurs de FranceÉcosse samedi, le stade SaintSymphorien, pavoisé par la Fédération, était en fusion. ET LA FFF DRAGUA SES FANS La Fédération a attendu le k.o. de Knysna pour mener une vraie politique de fidélisation de ses supporters. Depuis la Coupe du monde 2014, elle en recueille les fruits. RAPHAËL RAYMOND Clément d’Antibes est en colère. L’UEFA a interdit l’accès aux stades de l’Euro à Balthazar. Après avoir menacé de boycotter les matches des Bleus si son coq n’était pas autorisé à l’accompagner, après avoir pris sa plume pour se plaindre auprès de Gianni Infantino, le président de la FIFA, le plus célèbre supporter de l’équipe de France s’est ravisé. Il cherche désormais une âme charitable qui garderait le gallinacé pendant qu’il soutiendra les Bleus. Clément d’Antibes l’a annoncé, cet Euro doit être son jubilé. La Fédération ne fera rien pour le retenir. Elle a d’ailleurs demandé à TF1, son diffuseur officiel, de montrer d’autres visages à l’antenne. Plus jeunes, plus dans le coup, moins «terroir». En France, l’ambiance dans les tribunes lors des matches de la sélection est un enjeu assez récent. Quand d’autres Fédérations avaient créé un service dédié aux fans pour permettre à leur équipe nationale de se produire dans un stade bruyant et coloré, la FFF se contentait, grosso modo, de choisir entre la fanfare du 3e régiment d'infanterie de marine et celle de la préfecture de police de Paris. Ce désintérêt est devenu gênant avec la multiplication des caméras dans les stades et des plans pas toujours très flatteurs pour la popularité du sport roi. À l’Euro 1996, les Bleus avancent seuls. Aucun supporter ou presque n’a pris le ferry. À deux ans de la Coupe du monde en France, la FFF décide qu’il est peut-être temps de se pencher sur la question. En 1997, elle confie à Carrefour, l’un de ses sponsors, et l’agence de marketing Havas, le soin de lancer un club des supporters. Le résultat sera assez modeste. Alors que les Bleus sont devenus champions du monde et d’Europe, ils ne sont que 12 000 à adhérer. Le plus célèbre d’entre eux est Francis Lalanne. Après la faillite des Bleus à la Coupe du monde 2002 et à l’Euro 2004, la petite flamme finit par s’éteindre. Le détachement tourne au désamour en 2010 avec l’épisode du bus à Knysna. Et la FFF se retrouve alors face à un sa- 12 Le nombre d’associations de supporters de l’équipe de France officiellement reconnues par la Fédération. Les cent vingt mille membres du Club des supporters y adhèrent directement ou par l’intermédiaire de ces associations. Vingt pour cent sont des femmes, 60% ont moins de trente-cinq ans. cré problème : comment convaincre des partenaires d’associer leur nom à une équipe aussi impopulaire ? Dans la course à la présidence, Noël Le Graët fait une promesse de campagne. La gestion et le développement des supporters des Bleus figure parmi ses priorités. À l’Euro 2012, en Ukraine, la France est une des nations les moins soutenues. Le Graët le vit comme un affront. Il a nommé un responsable du marketing événementiel. Jeune trentenaire, Florent Soulez a fréquenté les virages du Parc des Princes. « Son point de départ, raconte un cadre de la FFF, c’était de refuser la fatalité selon laquelle il n’y a pas de supporters en France. Qu’au contraire, ils viendraient si l’on savait les accueillir. » AU BRÉSIL, LES CASAS BLEUES ONT FAIT LE PLEIN Soulez dispose d’un budget de 300 000 euros pour révolutionner l’ambiance dans les tribunes. Il se rend en Allemagne, en Angleterre mais la Belgique va devenir son modèle au moment de lancer son club de supporters. Pour la Coupe du monde au Brésil, les Français sont soutenus comme jamais. La Fédération a organisé des voyages à des tarifs préférentiels. Ils sont 17 000 pour encourager les Bleus au premier tour. Dans chacune des villes où la bande à Lloris se produit, ses « casas bleues » (inspirées du club France aux Jeux Olympiques de Londres) font le plein. La recette est simple. Un bar, un DJ et de la convivialité à tarifs abordables, la veille et le jour du match. Chaque opération rencontre un vrai succès. Pour un investissement d’environ 50 000 euros... L’accueil au Stade de France ou dans ceux de province a également été complètement repensé. Des animations sont organisées dans leurs abords, ce qui permet, au passage, de fluidifier le passage aux guichets. Une fois à sa place, une animation est mise en place (voir par ailleurs) pour inciter le spectateur à se muer en supporter. Par exemple, des drapeaux sont disposés sur chaque siège le matin du match. Ce qui garantit des images spectaculai- res en prime-time... Dans sa mission, Soulez peut compter sur un soutien de poids, celui du sélectionneur. « Quand Le Graët vous dit que Deschamps fera un jour un bon président de la Fédération, confie un autre salarié de l’instance, ce n'est pas une boutade. C’est parce qu'il le voit s'intéresser à tous les dossiers. Et pas seulement ceux liés directement à son équipe. Il s'intéresse aux sponsors, aux supporters. Les entraînements à Biarritz ouverts au public, c'est à son initiative. » Les deux matches amicaux, à Nantes puis à Metz, se sont disputés à guichets fermés. Une simple formalité ? Quatre ans plus tôt, le Stade Auguste-Delaune n’avait pas fait le plein pour le match de préparation contre la Serbie. Dans leur relation avec leur public, les joueurs français estiment à l’unisson qu’il y a eu un avant et un après France-Ukraine (3-0), le 17 novembre 2013. C’est difficile de leur donner tort. Après les défaites contre le Brésil (1-3) et la Belgique (3-4), au printemps 2015, le public du Stade de France a applaudi les Bleus avant de partir. ¢ 7 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) Le prix de revient, en euros, du drapeau français distribué à chaque spectateur lors des matches des Bleus. Un prix négocié par la Fédération auprès de son fournisseur. 1200 Les Irrésistibles français revendiquent le plus grand nombre de membres parmi les douze associations officiellement reconnues : mille deux cents. Les adhérents du Club des supporters sont disséminés à travers tout le territoire, même si un tiers d’entre eux sont basés en Île-de-France. 10000 La Fédération a réservé dix mille places aux membres du Club des supporters vendredi au Stade de France pour le match d’ouverture. Puis sept mille cinq cents pour France-Albanie le 15 juin à Marseille et cinq mille pour Suisse-France le 19 juin au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. «Il a fallu beaucoup de temps» L’animateur des Irrésistibles Français explique comment l’ambiance a évolué dans les tribunes lors des matches des Bleus. La semaine, Fabien Bonnel ressemble à monsieur Tout-leMonde. Installé en région parisienne, il travaille dans le secteur des ressources humaines chez Orange. Mais il consacre aussi pas mal de son temps libre à son association, les Irrésistibles Français, dont il anime le kop en tribunes pendant les matches des Bleus – on appelle ça un «capo». Supporter des Bleus depuis 2001, il a vu l’ambiance dans les tribunes changer. Il nous explique pourquoi. «À quel moment êtes-vous devenu un supporter actif de l’équipe de France ? Je suis allé voir les Bleus au Stade de France pour la première fois le 27 février 2001, contre l’Allemagne (1-0). Ils étaient encore champions du monde et d’Europe en titre et pourtant, certains joueurs étaient pris en grippe par le public. Christian Karembeu, par exemple. J’ai eu le déclic un an plus tard contre la Roumanie (2-1). J’étais en tribune latérale. Quand je me levais pour encourager les Bleus, les gens me prenaient pour un fou. Il y avait bien un club des supporters. Mais il n’y avait pas d’ambiance. Je les ai rejoints pour le match suivant, en mars contre l’Écosse (5-0). J’ai pris le mégaphone. Je voulais faire bouger les choses. Ont-elles bougé ? Il a fallu beaucoup de temps. Au départ, nous étions peu nombreux. À la Coupe du monde 2002, l’équipe de France se fait sortir au premier tour. Le Français n’est pas un inconditionnel de son équipe. Et puis la FFF n’avait pas la volonté de développer son club des supporters, comme dans un club. C’était un regroupement de fans. Si l’ambiance prenait, elle prenait. Sinon, tant pis. La FFF a fini par arrêter son club des supporters, en 2005. C’est Havas qui le gérait. Peut-être que ça lui coûtait trop cher. Vous avez alors dû vous prendre en charge... Pour la Coupe du monde en Allemagne (2006), nous avons dû organiser nous-mêmes nos voyages. Nous avons végété jusqu’en 2010. Ensuite, nous avons créé officiellement l’association Irrésistibles Français. Ce n’est qu’en 2012 que nous avons eu à la FFF un interlocuteur chargé de développer l’image de l’équipe de France dans les tribunes. Nous avons enfin eu affaire à quelqu’un qui avait fréquenté les tribunes. Il n’était ni supporterophobe, ni ultraophobe. C’était le cas avant ? Franck Faugère/L’Équipe 0,47 Fabien Bonnel Fabien Bonnel au soutien pendant France-Cameroun (3-2), lundi 30 mai à Nantes. Jacques Lambert, le directeur général, n’était pas très supporterophile. Sa collaboratrice non plus. Elle avait une excuse. Son premier match était le France-Algérie, avec l’envahissement du terrain (4-1, le 6 octobre 2001). Tout était verrouillé. En tribune, nous recevions des bouteilles et des sandwiches. Les gens étaient prêts à tout pour nous faire asseoir. Qu’est-ce qui a changé ? Depuis 2013, dans notre tribune, ceux qui sont debout ont la priorité sur ceux qui sont assis. Cela a changé beaucoup de choses. Nous avons d’excellents rapports avec la Fédération. ” À la fin des matches, maintenant, Évra emmène tous les joueurs nous saluer” Ne vous sentez-vous pas acteur d’un plan marketing de la FFF ? Pas du tout. Nous faisons ce que nous avons envie de faire en tribunes. Le “clapping” avant le match figure dans le programme de la soirée (voir ci-contre)… Oui. On l’a construit avec la Fédération. Si elle y trouve un intérêt, tant mieux pour elle. Ça nous permet de faire vibrer le public dès le début du match, de montrer aux joueurs qu’on est derrière eux. Quelles relations entretenez-vous avec les joueurs ? Le lien est difficile à établir car il y a peu de matches. Nous devions les voir après France-Allemagne le 13 novembre (2015). Notre rencontre a logiquement été repor- tée en mars dernier. Nous leur avons fait savoir que nous étions très déçus de leur comportement en déplacement. Il leur arrivait très souvent de ne pas venir nous saluer, ce qui n’est pas le cas dans leur club. Pour nous, ils n’avaient aucune excuse. Patrice Évra nous a expliqué que les marées orange des Néerlandais, rouge des Belges ou jaune des Suédois étaient impressionnantes, que les joueurs ne voyaient que ça. On lui a répondu que nous étions tous en bleu marine, une couleur qui ne flashe pas. À la fin des matches, maintenant, Évra emmène tous les joueurs nous saluer. Nous sommes dans un cercle vertueux. Contre le Cameroun, les supporters nantais de la Brigade Loire ont largement contribué à l’ambiance. Sera-ce le cas avec ceux de l’OM à Marseille pour France-Albanie et ceux de Lille pour France-Suisse ? Ce sera difficile. La billetterie est gérée par l’UEFA. En tribunes, il n’y aura pas forcément des gens de la région. Nous devrions pouvoir faire entrer un ou deux mégaphones dans le stade. Nous comptons sur la ferveur des spectateurs en catégorie 4. La Fédération a attribué ses places par tirage au sort réservé aux membres de son Club des supporters comme l’ont fait cinq autres nations. Au stade, nous formons désormais une famille. Le célèbre “Clément d’Antibes” en fait-il partie ? J’ai un profond respect pour sa fidélité. Pour le personnage, un peu moins. Je connais des supporters plus assidus qui se mettent moins en avant. Quand il affirme être le recordman de matches de l’équipe de France, nous sommes beaucoup à savoir que c’est faux. Si tous les supporters avaient son amour des Bleus, ce serait bien. Nous, nous avons une moyenne d’âge de trentedeux ans. Quand Clément cherche à savoir s’il a été vu à la télé, nous, nous cherchons à savoir si les joueurs ont entendu notre force collective.» R. R. Pour mettre l’ambiance, il faut du sérieux L’organisation d’un match des Bleus ne laisse aucune place à l’improvisation. Exemple avec France-Cameroun le 30 mai à Nantes. Des drapeaux qui virevoltent en tribune, le speaker, l’animateur radio Max, qui chauffe la foule, les hymnes repris à tue-tête par la foule... Si, depuis votre canapé, ces moments incontournables de la vie d’un match des Bleus vous font vibrer, sachez que rien n’est laissé au hasard. La FFF fait tout pour calibrer les rencontres de la sélection à la seconde près. Exemple le 30 mai à la Beaujoire. Pour assurer l’avant-France-Cameroun, un DJ assure dès 19 heures l’animation musicale en alternance avec cinq séries de spots publicitaires des sponsors des Bleus. À 19 h 40, le speaker entre en scène. Plus le coup d’envoi approche, plus ses interventions sont rapprochées : présenter Super Victor, la mascotte de la compétition, à 19 h 52, an- noncer l’entrée des joueurs pour leur échauffement, à 20 h 04, ou encore la composition des équipes, à 20 h 44. Puis c’est le grand défilé sur le terrain. Entrée des porteurs de drapeaux à 20 h 45, des ramasseurs de balle à 20 h 49, des joueurs à 20 h 53 puis de la bâche géante à 20 h 57. Le moindre retard est interdit puisqu’il décalerait le coup d’envoi, prévu à 21 heures, conformément aux dispositions prises avec la FIFA et les diffuseurs télé. Une fois le match commencé, le spectacle se fait naturellement en tribune. Enfin pas tout à fait. Le «clap» à 21h01 est une co-production du club des supporters et de la FFF. Quelques animations ou défis sportifs à la mi-temps permettent aussi à la température de ne pas trop retomber. P.-M. L. 8 FOOTBALL Euro 2016 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) «Ilsvontvivre desmomentsuniques» «Jelesvois allerloin» : Tony PARKER (BASKET, champion d’Europe, quadruple champion NBA en 2003, 2005, 2007 et 2014) Alexis PINTURAULT (SKI ALPIN, médaillé debronze au JO 2014) «Je vais m’y intéresser comme à tous les sports, tous les événements et encore plus parce que l’Euro a lieu en France. J’ai plaisir à suivre l’équipe de France quand ils se font plaisir. Qu’ils gagnent ou qu’ils perdent, l’important, c’est qu’ils se donnent les moyens. Ils ont connu quelques problèmes de blessures. La ligne défensive sera très remaniée, et ça ne va pas être évident lors des premiers matches. Cela dit, il reste de beaux joueurs, une belle dynamique et je les vois aller loin. La finale, je ne sais pas, mais le dernier carré est largement dans leurs cordes. Je ne connais aucun joueur personnellement mais je suis sensible à l’histoire de Griezmann, son côté jeune dont personne ne voulait, qui n’avait pas le bon gabarit et qui montre, à travers ce qu’il a vécu, que la taille ne fait pas tout. On lui a donné sa chance, malheureusement pas en France, et il a su percer jusqu’à se hisser parmi les plus grands.» J.-D. C. «J’ai toujours bien aimé et suivi le football, un sport grâce auquel je me suis fait des amis très proches comme Thierry Henry. Nous venons de disputer un Eurobasket à domicile avec les Bleus (médaille de bronze en septembre 2015), et je peux déjà leur dire que, juste pour cette raison, ils vont vivre des moments uniques. J’ai bien sûr vu le climat difficile autour de l’équipe dernièrement et les polémiques qui tournent autour d’elle, mais je ne pense pas que l’équipe fasse attention à ça. Eux doivent se concentrer sur leur compétition. Ils font partie, comme quelques autres, des favoris pour aller au bout ; ça ne se jouera pas à grandchose, et je leur souhaite vraiment bonne chance.» Y. O. «Lepetitjeunedu BayernMunichquicourt supervite,ilenveut» «Maintenant, c’estàeux defaireleurjob» François GABART (VOILE, vainqueur du Vendée Globe 2012-2013, le tour du monde en solitaire) Jimmy VICAUT (ATHLÉTISME, « Comme beaucoup de Français, j’aime bien le renouvellement dans cette équipe de France. Je vais la soutenir car, s’il y a une équipe que j’aimerais voir gagner, c’est elle. Le petit jeune du Bayern Munich qui court super vite, Kingsley Coman, il en veut. Que ce soit lui ou Griezmann, il y a des mecs qui donnent envie dans cette équipe de France. Il y a eu des galères extrasportives, des blessures récemment, mais on voudrait que ça marche pour eux. Il y a vraiment une attirance pour cette équipe.» Ak. C. «Bien sûr que je vais suivre l’Euro de près : il y a les Français, et c’est chez nous ! Je ne suis pas trop foot d’ordinaire mais là, c’est exceptionnel. Je vais soutenir au maximum les Bleus. Maintenant, c’est à eux de faire leur job. J’ai confiance en eux, j’y crois et je ne suis pas le seul, sinon, il n’y aurait pas autant d’agitation autour d’eux. J’aime particulièrement Paul Pogba. Il est décalé, il a mon âge ou presque, il est un peu plus jeune, il a vingttrois ans, il les fait gagner et je pense qu’il va encore monter en puissance.» J. -D. C. «Ladéfensesaura êtrebonne» «Ilfautycroire» champion d’Europe 4x100, médaillé de bronze aux JO au 4x100) LESBLEUS PLAISENTAUXBLEUS Sébastien Boué, Pierre Lahalle, Alain Mounic, Bernard Papon, Jérôme Prévost, Alexis Réau, Pascal Rondeau/L'Équipe et Nolwenn Le Gouic/FPE/Panoramic « On sent que l’état d’esprit a changé» Teddy RINER (JUDO, champion olympique 2012, huitfois champion du monde) Guilhem GUIRADO (RUGBY, capitaine du quinze de France) Jérôme FERNANDEZ (HANDBALL, double champion olympique, 2008 et 2012, et quadruple champion du monde, 2001, 2009, 2011 et 2015) « Disputer une grande compétition à la maison, c’est évidemment une grande pression en plus mais c’est aussi une source de motivation. Tu sais que tu as tout le monde derrière toi et, pour le foot, c’est encore un autre niveau de soutien. Au Mondial 2001, en France, c’était fantastique car, en plus, on gagne à la fin. On avait 15 000 personnes rien que pour nous à Bercy. C’est sûr que ce n’est pas le même engouement qu’au foot, mais rien que ça, ça te porte. Gagner à domicile, c’est magique. Si les Bleus arrivent en demi-finales, avec ce soutien-là, je vois mal qui pourra les bousculer. Ils vont être tellement euphoriques et portés par le public, ça va être énorme. Si cette équipe de France est capable d’engranger de la confiance sur les deux ou trois premiers matches, elle peut aller très loin : il y a de la qualité, de l’expérience, beaucoup de talent, de jeunesse aussi. On sent qu’au niveau de l’état d’esprit ça a complètement changé depuis quatre ans. On a trois excellents milieux, capa- bles en plus de marquer des buts, et des attaquants en pleine forme, les jeunes ou des plus confirmés comme Griezmann, Giroud et même Payet maintenant. Quand tu vois le banc de touche avec Martial, Coman, il y a vraiment moyen de marquer des buts. J’espère qu’ils n’en prendront pas trop, même si on a deux excellents gardiens. Mais, à choisir, je préfère une équipe qui gagne 3-2 qu’une qui gagne 1-0 (rires). Ces derniers temps, on s’est bien régalés. Certes, tout n’est pas parfait mais, en 1998, tout ne l’était pas non plus. Je vais suivre la compétition, bien sûr. Pas mal de compétitions vont s’enchaîner en France, il y a eu le basket l’an dernier (Euro), maintenant c’est le foot, le hand dans six mois (le Mondial masculin du 11 au 29 janvier 2017), les filles du hand en 2018 (Euro du 30 novembre au 16 décembre). En plus, on commence à avoir des choses intéressantes en termes d’infrastructures. Ça donne envie d’aller supporter les Bleus, quel que soit le sport collectif.» Ak. C. «Le fait que la France organise les Championnats d’Europe, c’est vraiment une super chose pour la population. Pour la jeunesse en particulier. C’est Paris 2024 avant l’heure. Un avant-goût de ce que pourrait être la fête olympique dans huit ans. Les Bleus, je les vois en demies ou en quarts de finale. Et, concernant la défense, dont on a beaucoup parlé ces derniers temps, je pense qu’elle saura être bonne au moment opportun. Je ne me fais pas de souci à ce sujet. Ce qui est certain, c’est que je vais soutenir l’équipe de France. Et que je compte bien me rendre au stade pour cela.» O. B. «J’adore voir jouer l’équipe de France. J’espère qu’ils vont faire quelque chose de magique. Je vais être à fond derrière eux. Je vais essayer de regarder un maximum de matches. J’ai été bercé par le FC Barcelone quand j’étais petit (il est de Perpignan). Donc, j’aime le beau jeu. L’équipe de France poursuit sa progression. Le groupe des Bleus est plutôt facile, mais c’est aussi un peu un piège. Avec le soutien de tout le pays, ils peuvent faire un bon parcours. Gagner ? Je ne sais pas car il y a beaucoup de prétendants comme la Belgique ou l’Italie. Il y a beaucoup d’équipes très fortes. Ça va être compliqué, mais il faut y croire.» M. R. 9 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) «Ce ne sont pas des clampins tout de même» Nicolas Batum, international de basket, estime que les Bleus, même avec toutes les péripéties qu’ils ont vécues, ont les moyens de gagner l’Euro. MATTHIEU BARBEROUSSE Richard Martin/L’Équipe «Pensez-vous que l’équipe de France va gagner l’Euro ? Oui, je le pense. Surtout avec tout ce qu’il se passe autour de l’équipe. Le groupe se construit dans l’adversité. On peut imaginer que c’est néfaste mais moi, au contraire, je crois que ça va leur servir. Il y a beaucoup de péripéties, beaucoup de bla-bla autour d’eux. Mais ce qui se passe dans l’intimité d’une équipe de sport collectif est très différent de ce qui se passe à l’extérieur. Ça va les souder. Je ne doute pas qu’ils vont trouver des solutions. Au-delà des polémiques, il y a quand même eu beaucoup de forfaits. L’équipe est-elle affaiblie sportivement ? C’est sûr qu’on avait tous une équipe type en tête avec Varane, Benzema, Sakho, Diarra... Mais ceux qui les remplacent ne sont pas des clampins tout de même. On parle de Rami, là, le gars vient tout juste de gagner la C 3. Parfois, quand j’entends les commentaires, j’ai l’impression que Deschamps a pris des gars qui découvrent le foot. Il faut arrêter, hein. On peut regretter les absents mais je ne m’inquiète pas du tout pour ceux qui sont là. ” Il faut savoir s’isoler et rester dans sa bulle ” Cette équipe vous plaît-elle ? Beaucoup. Elle est très excitante à voir jouer. Il y a du souffle, on sent la jeunesse et l’envie. Ça doit les faire chier de se faire bâcher tout le temps sans avoir joué un seul match de compétition. Mais on doit croire en eux. On doit les supporter. Il y a toujours une belle histoire dans une compétition, une alchimie qui se met en place et, franchement, je la sens, cette équipe. Vous avez joué un Euro à domicile il y a moins d’un an et terminé troisième. Est-ce vraiment un avantage ? C’est à la fois encore plus excitant et ça peut être un danger. Il ne faut pas s’installer dans un confort. Le premier match est capital. Nous, face à la Finlande (97-87 a.p.), on avait failli passer à la trappe. Les adversaires sont surmotivés parce que cela représente quelque chose de battre le pays organisateur. Il faut éviter l’excès de confiance et la surexcitation. Et ne pas se disperser. Tout le monde est là, la famille, les amis viennent voir les matches, on est sollicités. Et pour eux, c’est mille fois pire. En ce moment, tout le monde ne me parle que de ça, il y a une attente très forte. Mais il ne faut pas oublier qu’on a une compétition. Il faut savoir s’isoler et rester dans sa bulle. Tout le monde veut qu’ils signent des autographes, qu’ils soient disponibles, mais il ne faut surtout pas leur en vouloir s’ils ne répondent pas à toutes les sollicitations. L’important, c’est la compétition. Didier Deschamps a déjà prouvé à Monaco et à Marseille qu’il savait gérer un groupe. Il sait comment gagner.» «J’adorePaulPogba, unjoueurquiadescoups degénie» Christophe LEMAITRE (ATHLÉTISME, champion d’Europe du 100m, 200m et 4 x1 00m en 2010, du 100m en 2012 et médaillé de bronze sur 200m au Championnat du monde 2011) «C’est l’Euro, c’est chez nous, alors je vais le suivre de près. Vu l’hécatombe qu’on a connue en défense, ça risque d’être difficile. On ne sait jamais. J’ai tendance à dire que, quand on est chez nous, on est galvanisés et on arrive à faire de meilleures choses. Quand j’étais gamin, j’avais tendance à crier devant les matches, maintenant je regarde ça assez calme. Je les vois arriver au minimum en demi-finales. Il y a de la volonté, ils ont continué à chercher la gagne quoi qu’il arrive lors du match amical contre le Cameroun (3-2, avant une dernière rencontre amicale, samedi contre l’Écosse, 3-0), ça montre qu’il y a de l’envie en plus du talent. Avec un peu plus de sérénité, notamment derrière, il y a les moyens de faire un joli parcours. J’adore Paul Pogba. C’est un joueur vraiment talentueux, qui joue dans un club que j’aime bien, la Juve, et qui a des coups de génie comme la passe qu’il a faite contre le Cameroun.» «Ilyadutalent àtouslespostes» «Moi,j’aiunfaible pourPayet» «Mêmeamoindris, mêmecritiqués...» «Cetteéquipe peutsurprendre» Benjamin TONIUTTI (VOLLEY-BALL, championd’Europe 2015) « Je vais suivre l’Euro évidemment, au moins tous les matches de l’équipe de France. Après, ce ne sera pas simple car on repart dès dimanche prochain en Australie pour la Ligue mondiale. Je pense que les Bleus peuvent gagner. Nous, on l’a bien fait en octobre dernier! Il y a du talent à tous les postes et sur toutes les lignes, malgré quelques absences derrière. Après, je m’interroge juste car je trouve qu’il y a parfois un écart entre leurs prestations avec leurs clubs et sous le maillot de l’équipe de France. Je suivrai plus particulièrement les performances d’Antoine Griezmann, dont j’apprécie beaucoup le jeu et l’attitude.» G. De. Jackson RICHARDSON (HANDBALL, championdu monde en 1995 et 2001) «On ne va pas se la raconter, on est tous supporters de l’équipe de France. Surtout quand elle évolue à domicile. J’ai vécu de grands moments, j’ai gagné un Mondial à Paris, mais je me souviens surtout de l’engouement de 1998… Cette équipe doit avoir envie de s’inscrire dans cette lignée. À part Évra, il y a beaucoup de jeunes qui ne connaissent pas les émotions que procure le maillot bleu et je suis sûr qu’ils seront à la hauteur de l’événement. Le contexte ne plaide pas en leur faveur, mais il ne faut pas s’y tromper, ils sont dans leur bulle et toutes les polémiques n’ont pas de prise sur eux. Ils ont été retenus par Deschamps et même si les journalistes prétendent que certaines sélections ne sont pas légitimes, ils sont fiers et vont tout faire pour renvoyer cette confiance. Moi, j’ai un faible pour Payet, Réunionnais comme moi. Au-delà de l’amitié que nous nous portons, je trouve que sa trajectoire et sa progression sont intéressantes.» Siraba DEMBÉLÉ (HANDBALL, double médaillée d’argent au Championnat du monde, 2009 et 2011) «J’entends plus parler de l’Euro au travers des polémiques qu’il soulève que pour la fête qu’il est censé représenter. Je trouve que c’est vraiment dommage pour les joueurs et les chances françaises. Honnêtement, même si tu essaies de construire ta petite bulle, d’être concentrée, tu es forcément affectée par ce climat-là. C’est d’autant moins facile que les gens attendent un comportement irréprochable de la part des uns et des autres. Parce que c’est du foot, parce que c’est en France. Les gens patientent depuis longtemps, ils se sont préparés à partager de la joie. Ils ne partagent rien pour l’instant. C’est vraiment triste. Après, et c’est commun à tous les sports, les Français sont capables de renverser des montagnes. Même amoindris, mêmes critiqués, ils vont trouver la force de réaliser une compétition aboutie. Peut-être même seront-ils meilleurs avec tous ces handicaps.» P. P. Renaud LAVILLENIE (SAUT À LA PERCHE, champion olympique 2012, trois fois champion d’Europe 2010, 2012 et 2014) «Cette équipe de France peut pas mal surprendre. Il y a un bon collectif. Les gars qui sont sélectionnés ont tous envie de montrer que ce n’est pas pour rien que l’Euro a lieu en France et il vont faire en sorte que ce soit une belle fête. J’espère qu’ils iront jusqu’en finale, il y aura la ferveur du public, c’est important, car il suffit parfois de pas grand-chose pour qu’un match bascule. J’ai prévu d’aller voir le premier match vendredi au Stade de France, c’est celui qui se place le mieux dans mon calendrier. Après, je ne sais pas. Mais si je ne vais pas les voir, je suivrai leurs matches à la télé. Parmi les joueurs, j’aime bien Giroud, je ne sais pas vraiment pourquoi, j’aime bien son jeu, sa personnalité. J’aime bien Matuidi aussi, il a une bonne lecture du jeu, il s’engage bien.» M. V. 10 FOOTBALL Euro 2016 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) Deschamps en veut encore plus Vendredi, à la veille de France-Écosse, le sélectionneur a haussé le ton, mettant en garde ses joueurs contre tout relâchement. Dans le vestiaire du stade SaintSymphorien, vendredi, à la veille de France-Écosse, à une semaine, surtout, du match d’ouverture de l’Euro, Didier Deschamps sent le danger qui guette sa sélection. Alors, juste avant de commencer l’entraînement, il élève la voix et prévient que certains, parmi ses vingt-trois, n’en font pas assez depuis quelques jours, se reposent un peu trop sur leurs qualités et, à ce rythme, vont au-delà d’une grosse désillusion, comme dirait l’un de ses prédécesseurs. « Il faut arrêter de papillonner », avertit le sélectionneur. Sur le terrain, quelques minutes plus tard, les effets de la causerie de Deschamps se font ressentir. Paul Pogba enchaîne les buts, Dimitri Payet multiplie les appels et les frappes, Olivier Giroud défend comme un lion en défense à la retombée des coups de pied arrêtés. Il y a du rythme, de l’intensité, de l’agressivité, des poings rageurs, quelques coups inutiles aussi. Les mots ont produit leurs effets. Le sélectionneur craignait que certains s’endorment sur les lauriers tressés par les médias et son message avait quelques cibles. IL A BIEN PRIS SOIN DE NE CITER PERSONNE Pogba était sans doute l’une d’entre elles. Deschamps sait à quel point le Turinois peut se révéler précieux au rendement de l’équipe de France et il n’a pas envie de déceler le moindre début Alain Mounic/L’Équipe DAMIEN DEGORRE et RAPHAËL RAYMOND Juste avant l’entraînement vendredi à Saint-Symphorien (Metz), Deschamps a élevé la voix, estimant que certains se reposaient trop sur leurs lauriers. de relâchement de sa part. Le milieu de la Juventus a paru l’avoir compris, d’ailleurs, tant son engagement, lors de la séance à huis clos, est monté d’un cran. Comme Antonio Conte ou Massimiliano Allegri, les entraîneurs successifs de Pogba à Turin, Deschamps n’entend pas ménager ce dernier, comme s’il se doutait qu’il s’agissait de la recette pour en tirer le maximum. En octobre, le sélectionneur des Bleus décla- rait au quotidien Tuttosport : «Je sais qu'il n'est pas un numéro 10, c'est un milieu de terrain. Si je lui laisse de la liberté offensivement, il doit participer aux tâches défensives, même si cela ne lui plaît pas. C'est pour le bien de l'équipe qu'il doit le faire.» S’il est susceptible de symboliser les joueurs talentueux qui doivent faire plus, le milieu de vingt-trois ans n’était pas le seul dans la ligne de mire. Deschamps a bien pris garde de ne citer personne. Sa mise en garde était collective. Mais le message était précis. Au moment où les Bleus annoncent clairement, tour à tour, leur objectif de gagner l’Euro, DD hausse le niveau d’exigence. Quelques minutes avant de recadrer son vestiaire, il s’était présenté en conférence de presse et avait déjà posé des jalons : « Jouer un Euro en France, c’est exaltant, excitant et magnifique. On sait que ça ne va pas être simple. Ce qui nous attend, je considère ça comme un privilège. (…) Aujourd’hui, ce que je peux dire, c’est qu’offensivement, il y a un potentiel très intéressant, avec de nouveaux jeunes joueurs. Ils sont venus progressivement et font voir beaucoup de qualité. » Maintenant, il a envie de les voir exprimer le maximum de leur potentiel. Et même plus encore. ¢ Alain Mounic/L’Équipe Le joueur du Bayern n’a pas participé à l’entraînement, en raison d’un petit point de contracture au mollet. Mais il devrait être de retour aujourd’hui. Kingsley Coman, titulaire samedi dernier contre l’Écosse à Saint-Symphorien, est resté aux soins hier. vant le public, un tour du centre de Clairefontaine, des étirements : quarante-huit heures après un match, les cadences sont toujours réduites. Les douze autres joueurs ont consenti à un entraînement plus poussé. La première partie a été un attaque-défense, animé par Didier Deschamps lui-même, participant au jeu en position de premier défenseur. Griezmann, Gignac et Martial ont d’abord attaqué la défense à trois, puis le sélectionneur a organisé l’attaque comme dans un 4-4-2 très offensif, qui ressemblerait à une solution de fin de match, avec Griezmann en deuxième atta- DES BLEUS CONVOQUÉS POUR L’EURO ¢ LES 23 GARDIENS (3) H. LLORIS (Tottenham, ANG), S. MANDANDA (Marseille), B. COSTIL (Rennes). DÉFENSEURS (8) A. RAMI (Séville FC, ESP), L. KOSCIELNY (Arsenal, ANG), E. MANGALA (Man. City, ANG), S. UMTITI (Lyon), P. ÉVRA (Juventus, ITA), B. SAGNA (Manchester City, ANG), C. JALLET (Lyon), L. DIGNE (AS Rome, ITA). MILIEUX (6) Coman ménagé Le premier réflexe, au début d’une séance d’entraînement, est toujours de compter jusqu’à vingt-trois. Hier, en fin d’aprèsmidi, sur le stade Pierre-Pibarot de Clairefontaine, le compte s’est arrêté à vingt-deux. Kingsley Coman manquait à l’appel. Le jeune attaquant du Bayern Munich a ressenti un léger point de contracture au mollet. Rien de grave, mais il est resté en soins. Il devrait être de nouveau sur le terrain, cet après-midi. Hier, il n’a rien manqué : les dix autres titulaires de FranceÉcosse (3-0) se sont contentés d’un décrassage, en baskets. Un tour de terrain pour passer de- LA LISTE que, Sissoko à droite et Martial à gauche. Ironiquement, ou non, la défense centrale, en face, était composée de deux gauchers, Mangala et Umtiti. Ce dernier jouait à droite, ce qui confirme qu’il est le quatrième défenseur mais la troisième option, à droite comme à gauche. Ensuite, les Bleus ont travaillé les centres et les reprises devant le but. Le déchet a été surprenant, et puis cela s’est animé un peu, en fin de séance, sous les yeux de supporters qui ont reçu en cadeau, à la fin, quelques ballons de l’entraînement. Aujourd’hui et demain, l’équipe de France s’enV. D. traînera à huis clos. P. POGBA (Juventus, ITA), B. MATUIDI (Paris-SG), M. SCHNEIDERLIN (Man U., ANG), N. KANTÉ (Leicester, ANG), Y. CABAYE (Crystal Palace, ANG), M. SISSOKO (Newcastle, ANG). ATTAQUANTS (6) A. GRIEZMANN (Atl. de Madrid, ESP), A. MARTIAL (Man. United, ANG), K. COMAN (Bayern Munich, ALL), O. GIROUD (Arsenal, ANG), A.-P. GIGNAC (Tigres UANL, MEX), D. PAYET (West Ham, ANG). L’AGENDA DES BLEUS VENDREDI 21:00 FRANCE-ROUMANIE (PHASE DE GROUPES, AU STADE DE FRANCE) ¢ MERCREDI 15 JUIN 21:00 FRANCE-ALBANIE (PHASE DE GROUPES, À MARSEILLE) ¢ DIMANCHE 19 JUIN 21:00 SUISSE-FRANCE (PHASE DE GROUPES, À VILLENEUVE-D’ASCQ) ¢ FOOTBALL Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) 11 Euro 2016 Mangala, doublé, pas déprimé HUGO DELOM (avec D. Du.) Eliaquim Mangala est arrivé un large sourire aux lèvres, quasi bras dessus, bras dessous, avec son « frère », son « jumeau » de huit ans son aîné, Bacary Sagna. Celui avec lequel, à Manchester City comme en bleu, il passe sa vie. Ou presque. « La seule différence, c’est que, moi, j’ai des cheveux », chambrait Sagna hier, quelques minutes avant la séance de l’après-midi, déclenchant les rires de son ami capillairement démuni. À Clairefontaine, Biarritz ou Neustift im Stubaital, l’ex-défenseur de Porto (25 ans) traverse cette préparation à l’Euro en affichant une forme de légèreté, de constante bonne humeur. Elle l’accompagne au fil d’un parcours débuté dans un quartier de Sartrouville (Yvelines) puis poursuivi à Namur, Liège, Porto et ponctué, à l’été 2014, par son transfert record (53 M€) à Manchester City. Les absences de Zouma, de Sakho puis les forfaits de Varane et de Mathieu auraient pu le mener jusqu’à une place de titulaire. C’était le sens de ces deux dernières années en bleu où, en dépit de son absence en mars, il a été régulièrement convoqué, à défaut d’être souvent utilisé. La sélection de Rami, sa première depuis… trois ans, l’a une nouvelle fois repoussé dans la hiérarchie. Le signe d’une confiance limitée, forcément. De quoi frustrer ? Oui. De quoi être vexé ? Aussi. Pourtant, nulle trace d’amertume à l’écouter : «Il y a un groupe. Tout le monde est au même niveau. Après, il y a des choix du coach, en club ou en sélection, expliquait-il, le regard droit, hier. Le plus important, c’est le groupe, qu’on soit unis. Il y aura des changements qui se feront peutêtre durant la compétition, on verra.Il faudra être prêt.» Un discours policé, collectif : le rêve de tout sélectionneur. « Sincèrement, ce n’est pas un discours de façade qu’il tient aux journalistes. Eliaquim est comme ça, explique-t-on dans son entourage. Je ne l’ai jamais vu déçu par une décision de coach. Il accepte les choix, continue à bosser et attend son heure. » Chez les Bleus, elle 2 Eliaquim Mangala n’a pris part qu’à deux des dix matches disputés par l’équipe de France cette saison (France - Serbie, 2-1 le 7 septembre et Danemark - France, 1-2 le 11 octobre). Franck Faugère/L’Equipe Malgré les absences de Varane, Sakho et Mathieu, le défenseur de Manchester City est remplaçant. Et a été devancé par Rami, pas même réserviste au départ. Frustrant ? Ici entouré d’Anthony Martial (à gauche) et Antoine Griezmann (à droite), Eliaquim Mangala peine à gagner une place de titulaire chez les Bleus. tarde à venir (7 sélections). Au point de déclencher cette sortie de son coéquipier en club Vincent Kompany, fin avril : « Si la France n’en veut pas, on va le prendre chez nous !» CONDAMNÉ AU STATUT DE REMPLAÇANT ? Avec son profil de défenseur musculeux et puissant (1,87 m), mais peu à l’aise dans la relance, il peine à convaincre le staff des Bleus. Ses séances récentes et, notamment, sa sortie compliquée face aux moins de 19 ans bayonnais le 21 mai, ne l’auraient pas particulièrement aidé dans son opération séduction. Mangala est-il condamné à ce statut de remplaçant ? À court terme, sans doute. En cas de blessure de Rami ou Koscielny, pas sûr, même, que Mangala résiste à la forme actuelle (et constatée par le staff) d’Umtiti. Et ensuite ? «Eliaquim a connu une progression très rapide à Porto (20112014), techniquement notamment, analyse son ex-entraîneur au Standard, Laszlo Bölöni. Depuis deux ans, il est à l’image de son équipe, avec des hauts et des bas. Mais il est à l’écoute. Il sait que les cinquante derniers mètres à effectuer entre un très bon «Il faut qu’ils s’insèrent dans le système» Robert Duverne, ancien préparateur physique des Bleus, décrypte les difficultés liées à la gestion des «coiffeurs». Ils sont six – quatre joueurs de champ et deux gardiens –, ils n’ont pas joué la moindre minute lors des deux matches de préparation des Bleus et ils se verront bientôt accoler l’étiquette peu enviable de « coiffeurs ». À trois jours de l’Euro, Steve Mandanda, Benoît Costil, Eliaquim Mangala, Samuel Umtiti, Christophe Jallet et Morgan Schneiderlin sont les seuls parmi les 23 joueurs qui composent le groupe France à ne pas avoir été concernés par le turn-over opéré par Didier Deschamps face au Cameroun (3-2) et contre l’Écosse (3-0). Leur dernier match de compétition remonte au week-end du 14-15 mai (au 21 dans le cas de Schneiderlin, vainqueur de la Cup avec Manchester United, et de Mandanda, finaliste de la Coupe de France). Depuis, en dehors des séances d’entraînement, leur activité physique s’est limitée à deux oppositions contre les moins de 19 ans de Bayonne et ceux duMans à leur retour à Clairefontaine, dimanche après-midi. Problématique dans l’éventualité où Didier Deschamps devrait faire appel à eux ? Rien ne remplace le rythme des Laurent Argueyrolles/L’Équipe ÉMERY TAISNE Morgan Schneiderlin, Christophe Jallet et Lucas Digne (de g. à dr.) hier à Clairefontaine. matches, « mais par rapport à ce qu’on leur demande, ce n’est pas forcément inquiétant, estime Robert Duverne, ancien préparateur physique des Bleus (2006-2010). Même s’ils n’ont pas participé, ils se sont beaucoup entraînés, avec des séances supplémentaires par rapport à ceux qui ont joué. Et puis, il faut se mettre en tête que jouer contre le Cameroun et une équipe d’Écosse déjà en vacances, ça ne remplace pas un match de compétition. » Compte tenu de la cascade de forfaits dans le même secteur (Sakho, Varane, Mathieu, Debuchy, Trémoulinas…) et du manque de temps – deux matches amicaux au lieu de trois, traditionnellement –, Duverne n’est pas surpris que trois des quatre joueurs de champ à ne pas avoir été utilisés par « DD » soient des défenseurs. Il imagine le contenu de leurs séances : « Des jeux dans des espaces réduits et des courses longues pour compenser les grandes distances qui peuvent être avalées les jours de match.» Plus que le physique, leurs handicaps par rapport aux autres seraient plutôt tactiques et psychologiques. «En termes d’automatismes, le travail de compensation est plus difficile à reproduire. Il faut qu’ils puissent s’insérer dans le système, poursuit-il. Dans le fonctionnement du groupe, pour l’instant, on ne peut qu’extrapoler. C’est maintenant, avec l’Euro qui démarre, que l’on va découvrir le comportement d’un joueur, s’il accepte bien son rôle ou non. » C’est aussi là, dit-il, que l’on jugera «la force du staff technique». joueur et un grand joueur sont les plus difficiles. Il en est là. » Le technicien a ciblé la carence à gommer : « J’entends que c’est tactiquement qu’il est en difficulté, mais pas pour moi. C’est dans l’appréhension des situations. Il doit avoir une roue de secours dans son jeu. Et se dire : ‘’Ok, je décide de faire un tacle. Si cela échoue, qu’est-ce que je fais ? Quelle solution ai-je ?’’ Ça nécessite une préparation psychologique différente. Eliaquim y arrivera. » Son ami Sagna en est persuadé : « Quand son tour viendra, il saura donner le meilleur de lui-même.»¢ Kantésedonnedutemps N’Golo Kanté souhaite se donner du temps pour être fixé sur son avenir. Après l’Euro? Pas sûr. Depuis plusieurs jours, Leicester fait le forcing pour le prolonger. Les conditions financières proposées sont élevées. L’hypothèse de voir Kanté la saison prochaine chez les Foxes a donc récemment pris de l’épaisseur. Parallèlement, le PSG maintient un contact très régulier avec son entourage. Selon plusieurs sources, un retour en France ne serait pas, pour l’instant, une priorité. Arsenal, qui s’active aussi sur Vardy, devrait vite passer à l’action. Une enveloppe de 40 M€ –sa valorisation actuelle malgré une clause à 25M€– lui serait dédiée. Chelsea et Manchester City suivent de près l’évolution du dossier et attendent que le joueur fasse son choix. S’il leur fait savoir qu’il décide de partir, ils passeront concrètement à l’action. H. De., V. G., B. Gh. Umtiti:«Barcelone?Pasencore d’actualité» Interrogé hier à Clairefontaine par L’Équipe 21, le défenseur de l’OL Samuel Umtiti a réagi à l’éventualité d’un départ au Barça : «Pas mal de joueurs aimeraient y jouer. J’ai un contrat avec Lyon et je m’y sens très bien. Tout est possible, rester comme partir. Ce n’est pas encore d'actualité. Je suis concentré sur l’Euro, je veux faire les choses correctement. On discuP. N. tera après.» ÉVRA PROLONGE À LAJUVE La Juventus Turin a officialisé hier la prolongation de Patrice Évra jusqu’en juin 2017. Le latéral gauche des Bleus bénéficiera également d’une année supplémentaire en option. 12 FOOTBALL Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 AU CŒUR DES BLEUS DEUX JOURS À HUIS CLOS LE RAID S’INVITE AU CHÂTEAU De mémoire de suiveurs de l’équipe de France, l’image est En fin de matinée, une conférence de inédite. Hier, un véhicule des policiers d’élite du RAID presse est prévue à Clairefontaine. Ensuite, les Bleus s’entraîneront à huis (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion) était garé clos. Un programme identique demain. devant le centre médical de Clairefontaine. Que le château où Jeudi, veille du match d’ouverture contre logent les Bleus soit l’objet d’une surveillance accrue n’a rien la Roumanie, Didier Deschamps et ses de surprenant dans le contexte d’état d’urgence. Ce dispositif renforcé répond aussi aux exigences de l’UEFA, qui, le temps joueurs quitteront les Yvelines pour du tournoi, est responsable de la sécurité du camp de base des s’installer dans un hôtel réservé par l’UEFA dans le quartier de Bercy, à Paris. Bleus, comme de tous les autres sites officiels de l’Euro. LES CHAMPIONS DU MONDE 1998 «DÉLOGÉS» Twitter/HamzaHizzir PROGRAMME ¢ Dans le cadre de la rénovation du centre technique national, le château aussi a subi un lifting et notamment les chambres qui accueillent les vingt-trois Bleus. Une nouveauté : elles ne portent plus le nom des champions du monde 1998. «Elles sont personnalisées avec nos photos, explique Christophe Jallet. C’est à nous de créer notre histoire maintenant et c’est certainement pour cela qu’ils ont eu cette initiative, pour qu’on s’identifie certainement plus aux lieux. Après, ce qui a été fait en premier, on ne l’oubliera jamais. » Ba. C. TRÈS COURT o «Si vous aviez vu la corbeille de fruits…» VARANE EN TRIBUNE POUR SUISSEFRANCE ? Privé d’Euro en raison d’une blessure à une cuisse, Raphaël Varane n’est pas en vacances pour autant. Après avoir assisté le 28 mai à Milan à la victoire de ses coéquipiers du Real Madrid en finale de la Ligue des champions (1-1, 5-3 aux t.a.b. contre l’Atlético), le défenseur est rentré se soigner en Espagne. Comme ses parents vivent toujours dans le Nord, il pourrait profiter d’un séjour en famille pour voir les Bleus à Villeneuve-d’Ascq, le 19 juin, contre la Suisse. Thomas Gerbault, le capitaine des moins de 19 ans du Mans qui ont donné la réplique aux remplaçants, dimanche, raconte sa journée de rêve chez les Bleus, à Clairefontaine. ” Quand je pressais Cabaye, le ballon était déjà arrivé à Sissoko’’ Benoît Costil est arrivé. Un mec super accessible, qui a passé son temps à nous encourager. D’entrée, ça allait super vite. Le gazon avait été arrosé avant le match. Les Bleus étaient très proches les uns des autres. On a tenu une vingtaine de minutes et ils ont marqué. En seconde mi-temps, au bout de cinq, six minutes, on a explosé (*). Ça allait beaucoup trop vite. Et ce n'était pourtant qu’une opposition de deux fois trente minutes. Je suis milieu offensif. Quand je pressais (Yohan) Cabaye, le ballon était déjà arrivé à (Moussa) Sissoko. À la fin du match, tous les joueurs sont venus nous saluer. Nous les avons remerciés. On a pu faire des photos, mais on n'avait pas le droit de les publier. Le représentant du journal local pré- Thomas Gerbault prend la pose au côté de Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus. sent n'avait pas le droit non plus de donner la composition des équipes ni le score du match. On nous avait demandé de ne rien réclamer aux joueurs. La Fédération nous avait offert le dernier sweat de l’équipe de France. J’ai de- 102 Avant d’aborder l’Euro, l’équipe de France a enchaîné quatre matches en ayant marqué au moins trois buts (3-2 aux Pays-Bas, 4-2 contre la Russie, 3-2 face au Cameroun et 3-0 contre l’Écosse). C’est seulement la deuxième fois de son histoire qu’elle réussit un tel exploit. Pour trouver une trace de la première, il faut remonter à... 1914, soit 102 ans. (4-1 contre la Suisse, 8-0 face au Luxembourg, 4-3 contre la Belgique et 5-4 au Luxembourg). Opta mandé son maillot d’entraînement à Cabaye. Il me l’a offert. Nous avons fait quelques photos, puis nous nous sommes quittés. À 19h50, nous étions douchés. Des plateaux repas nous attendaient. Comme le car venait nous repren- dre à 20h45, nous avons pu, pendant une heure, profiter de Clairefontaine.» ¢ (*) 7-0 score final, grâce à un triplé de Gignac, un doublé de Martial, un but de Cabaye et un autre de Sissoko. CHAMPIONS D’EUROPE AVEC DESCHAMPS Avant un grand rendezvous, les entraîneurs et les autres cherchent des signes. En voilà un : au mois de mai, l’équipe de France des notaires a remporté le 31e Championnat d’Europe de la profession, à Lyon. Bel effort pour transmettre une onde positive, non ? Il y a mieux : l’entraîneur de cette équipe de France s’appelle Deschamps, Nicolas Deschamps, notaire à Saint-Égrève (Isère). La Coupe du monde à Clairefontaine QUI RASSURE Franck Seguin/L’Équipe LE CHIFFRE « Dans la semaine, Yohann Feurprier, notre entraîneur, nous avait demandé de rester disponibles dimanche, sans nous dire pourquoi. Samedi soir, après le dernier match de notre équipe fanion en CFA 2, le club avait organisé un barbecue. Le président a annoncé que nous aurions la chance de jouer le lendemain contre l'équipe de France. J'avoue qu'on a eu du mal à y croire jusqu’à ce que notre entraîneur nous convoque pour 14heures. Le dimanche, un car de la Fédération nous attendait pour nous conduire à Clairefontaine. Un car avec des fauteuils en cuir ! Luxe, quoi ! Nous sommes arrivés vers 16 heures, mais nous n’avons pas pu entrer par l’entrée principale que l’on voit à la télé. Il y avait beaucoup de policiers, certains à cheval, pour la venue du président de la République. On a été accueillis comme des pros. Dans le vestiaire, nous avons trouvé sur la table une collation incroyable. Si vous aviez vu la corbeille de fruits… Ensuite, nous avons découvert le terrain. La pelouse hybride, c’est la plus belle sur laquelle j’ai jamais joué. On nous a demandé de ne pas nous échauffer dessus pour ne pas l’abîmer. Les joueurs de l’équipe de France sont arrivés. Didier Deschamps est allé saluer notre entraîneur et lui a donné quelques consignes. De l’impact dans les duels, mais pas de coups ou de tacles qui pouvaient s’avérer dangereux. Nous étions là pour donner une opposition, pas jouer un match de Coupe, en somme. Pendant ce temps, Franck Raviot, l’entraîneur des gardiens, est venu annoncer à nos deux gardiens qu’ils ne pourraient pas jouer car notre cage devait être défendue par l’un des deux remplaçants de (Hugo) Lloris. Ils étaient à la fois déçus et contents d’être là. DR RAPHAËL RAYMOND Fraîchement rénové, le nouveau bâtiment du centre technique national abrite un musée des Bleus. Accessible aux seuls visiteurs de Clairefontaine, il retrace les grandes heures de l’histoire de l’équipe de France à travers une sélection de différents objets et « reliques », cultes forcément. Au côté des maillots aux trois bandes de la bande à Zizou, on trouve par exemple le paperboard utilisé par Aimé Jacquet au Stade de France un fameux 12 juillet. Une réplique du trophée de la Coupe du monde trône aussi sur un présentoir, comme le souvenir d’un bel été. Après le sacre de 1998, la FFF en avait acquis trois exemplaires : l’un se trouve dans le bureau du président Noël Le Graët à la Fédération et le dernier en sécurité dans... un coffre-fort. 13 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Euro 2016 TRÈS COURT o AU CŒUR DES BLEUS LUI DOIT BEAUCOUP Anne-Sophie Roquette (speakerine officielle du LOSC) Johnny Fidelin/Icon Sport « À douze ans, Yohan est parti au LOSC parce qu’avec mon époux, David, nous avons obligé ses parents ! (Rires.) Chaque saison, Lille envoyait une liste de joueurs à recruter à Tourcoing, où jouaient Yohan et mes deux fils. En 1998, David, en charge des U15 à Lille, s’aperçoit que Yohan n’y est pas. Il dit à Jean-Michel Vandamme (le directeur du centre de formation du LOSC), que s’il ne prend pas “Yo”, il n’y en a aucun à prendre. M. Vandamme appelle alors ses parents, mais ils étaient hésitants. Comme on se connaît très bien, j’ai essayé de les convaincre à chaque match, à chaque tournoi. Je leur ai dit qu’il aurait de bons éducateurs, qu’il avait un potentiel énorme et qu’il fallait franchir le pas, sinon ils pourraient le regretter car on sentait qu’il serait pro un jour. Puis ils ont fini par craquer... et ils ont bien fait ! Et puis Yo, il fait partie de mes petits protégés. Quand il a signé pro à Lille, en 2004, des personnes dans le bureau lui ont dit : ‘’C’est grâce à nous’’, mais Yo leur a répondu : “Non, c’est grâce à Anne-Sophie et David’’, et ça, ça touche ! J’en parle avec beaucoup d’affection, mais c’est normal, je l’aime très fort ! Honnêtement, la première fois que j’ai annoncé son nom, dans le Stadium à Lille, j’ai pleuré !» PIERRE BUSSIENNE À l’approche de la compétition, Meetic, le célèbre site de rencontres, a demandé aux Françaises de former leur équipe de rêve pour l’Euro en s’en tenant uniquement à des critères physiques. Ou plutôt plastiques. Et elles ont l’esprit cocardier puisque, d’après cette consultation réalisée en avril, c’est Mathieu Debuchy qui arrive en tête. Forfait à cause de soucis musculaires, le latéral droit prêté cet hiver à Bordeaux par Arsenal a séduit 44 % des sondées. Il devance deux autres Français, Laurent Koscielny (41%) et Kingsley Coman (34%), entre lesquels s’est néanmoins intercalé le Portugais Fabio Coentrao (40%), également privé de Championnat d’Europe pour cause de blessure. J’aime C’est arrivé un 7 JUIN Richard Martin/L’Équipe 2004 L’équipe de France termine sa préparation à l’Euro 2004 avec des incertitudes en défense centrale. L’interrogation principale porte sur le capitaine, Marcel Desailly, appelé dans le groupe mais blessé. Gêné à un genou, le vétéran (36 ans), qui va quitter durant l’été Chelsea pour le Qatar, dispute ce jour-là le dernier match de préparation des doublures face… à une équipe de la police. Suffisant pour que Jacques Santini lui maintienne sa confiance. La veille, pourtant, Lilian Thuram et Mikaël Silvestre avaient rassuré contre l’Ukraine (1-0), dernier test des Bleus avant la compétition. Malgré sa méforme, Santini est décidé à utiliser son capitaine. Si Desailly ne joue pas contre l’Angleterre (2-1) en ouverture, il est titulaire pour le match suivant face à la Croatie (2-2, notre photo). Fautif sur le second but croate, il ne portera plus le maillot bleu. – Les Ferrari – Dubaï – Discuter avec mes amis autour d’un barbecue l’été – Chambrer Marco Verratti – Le Parc des Princes – Le petit déjeuner, j’adore ça même : impossible de commencer une journée sans en prendre un consistant – Les salades composées – Le ping-pong – «The Voice», j’adore voir les gens se transcender le temps d’une chanson – Le film Gladiator – Les jeux vidéo – M’engueuler avec ma femme parce que la réconciliation est toujours agréable J’aime pas – Les bouchons dans Paris, c’est chiant – Les artichauts et les pamplemousses – Les contrôles antidopage qui s’éternisent après les matches : parfois, on ne peut même pas célébrer un titre, comme cette année la finale de la Coupe de la Ligue – Les pelouses synthétiques. Elles font mal aux genoux. Lorient et Nancy, s’il vous plaît, changez de pelouse ! – Le hard rock – La natation parce que je ne suis pas bon – Être à l’heure à un rendez-vous. C’est mon défaut – Les Feux de l’amour Pierre Lahalle/L’Équipe YOHAN CABAYE Alain Mounic/L’Équipe Franck Seguin/L’Équipe LE PLUS SEXY, C’EST DEBUCHY BLAISE MATUIDI Milieu de l‘équipe de France 14 FOOTBALL Euro 2016 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI) Burleanu, jeune et star Élu en 2014, à seulement vingt-neuf ans, le président de la Fédération roumaine jouit d’une forte popularité, grâce notamment à son style décapant. Il a fendu la foule telle une star dans son costume bleu sombre, avec des boutons jaunes aux couleurs de la Roumanie, lors du premier entraînement des Tricolorii en France, dimanche, à la Chapelle-en-Serval (Oise). Il a serré un nombre incalculable de mains, sorti son plus beau sourire pour les selfies avec les supporters roumains. Il a même signé certains maillots. Razvan Burleanu est un président de Fédération très populaire, mais ce n’est pas sa seule particularité. Le 5 mars 2014, il est devenu, à vingt-neuf ans, le plus jeune président de l’histoire du pays et il est aujourd’hui le benjamin parmi les dirigeants européens actuels. Il était pourtant un simple outsider face à Gheorghe Popescu, soutenu par son beaufrère Gheorghe Hagi et par le président sortant Mircea Sandu. Mais l’ancien pilier de la « génération dorée» (115 sélections entre 1988 et 2003) a été rattrapé par la justice la veille de l’élection : il a été condamné à trois ans et demi de prison pour fraude, évasion fiscale et blanchiment d’argent et fut emprisonné le soir même. Burleanu n’était cependant pas non plus un novice. Il était déjà président des Fédérations européenne et roumaine de futsal. Un sport qu’il a aidé à développer, « passant de 0 joueur à plus de 30000 dans notre pays», assuret-il. Fraîchement élu, le jeune homme, désormais âgé de trente et un ans, s’est immédiatement démarqué de son prédécesseur. « Il n’y avait pas de stratégie ni même d’intérêt pour la formation. C’est aujourd’hui une de nos priorités », nous avait-il expliqué, fin avril, à l’ambassade de Roumanie à Paris. Alors que la Fédération (FRF) était au bord de la faillite, il a rapidement signé des contrats publicitaires. «C’était miraculeux», estime un journaliste roumain. Il a également obtenu un financement, de la part de l’UEFA, pour son ambitieux programme de développement. « Le premier de l’histoire du football roumain », selon Burleanu. « Nous pensions qu’il était nécessaire d’avoir un plan stratégique pour les cinq années à venir, jusqu’en 2020, quand nous accueillerons quatre matches de l’Euro», détaille-t-il. ” Vous iriez voir le médecin qui a soigné votre grand-mère il y a trente ans ?” L’ouverture de deux centres d’excellence Tricolor 11, en septembre 2015, est la première réalisation visible. Burleanu s’est également entouré de personnes de tous horizons, aussi bien du public, du privé que des grands médias. Il a aussi recruté des étrangers, comme l’ancien arbitre international grec Kyros Vassaras. Et s’est débarrassé des anciens, le dernier exemple étant Pompiliu Popescu. Le médecin de la sélection depuis vingt-cinqans a été licencié début mai. «Il fait partie d’un monde décrépit, a expliqué Burleanu. Si Bain de foule et selfies pour Razvan Burleanu, le très jeune président de la Fédération roumaine. vous aviez un problème, vous iriez voir le médecin qui a soigné droit pour y rester. Il était un des veau international. Cette formavotre grand-mère il y a derniers vestiges de la corruption tion lui permet d’avoir un rapport et de l’amateurisme à la Fédéra- privilégié avec les joueurs, alors trenteans? Il ne suffit pas d’avoir tion.» travaillé cent ans au même enqu’il est plus jeune que certains Le nombre de joueurs Comment ce docteur en scien- d’entre eux, comme le latéral Raroumains présents à ces politiques s’est-il retrouvé zvan Rat (35 ans) ou les milieux l’Euro qui sont plus dans ce milieu ? C’est une histoire Ovidiu Hoban (33 ans) et Lucian âgés de famille. Son père, Gheorghe, Sanmartean (36 ans). «On parle le que le président de leur est un ancien footballeur, qui même langage. Il sait s’exprimer Fédération (trentecompte plus de 350 matches en auprès de nous, explique l’attadeuxans le 1er juillet D 1 roumaine. Razvan a long- quant Claudiu Keserü. Il a de très prochain) : Razvan Rat temps voulu suivre le même che- bonnes idées. J’ai souvent discuté (35 ans), Lucian min. Il a passé douze ans à l’aca- avec lui, il a un niveau intellectuel Sanmartean (36 ans), démie de Bacau (nord-est du très élevé. Je vois des choses très Ovidiu Hoban (33 ans) et pays), entre sept et dix-neuf ans, intéressantes depuis qu’il est là. « Anghel Iordanescu (le sélec- Cristian Sapunaru mais a renoncé. Il a compris qu’il Ça donne de l’espoir pour le foottionneur) a pris cette décision», (32ans). ne serait jamais un milieu de ni- ball roumain.» ¢ a déclaré hier le nouveau capitaine, sans apporter davantage de précisions. Le défenseur de Naples a été plus disert au moment d’évoquer son nouveau rôle : «Je vais essayer de transférer mon énergie et ma motivation à tous mes L’ALBANIE, LE PREMIER personnes, à l’occasion de la seule séance coéquipiers. Je ne suis pas quelMINISTRE ET LANNION ouverte au public de la compétition. Vendredi, qu’un de très expressif sur le terAu lendemain de leur rencontre, à Bergame, avec veille de match, ils s’envoleront pour Lille, d’où ils rain. Je pense que ma façon de le Premier ministre albanais, le francophone Edi rejoindront Lens et le stade Bollaert-Delelis. Y. H. jouer et mon attitude donnent Rama (« Vous ne représentez pas l’Albanie de la confiance aux autres et le Kosovo, mais tous les Albanais du LA SUISSE À LA MOSSON joueurs.» monde»), les coéquipiers de Lorik Cana se sont Hier, en milieu d’après-midi, la délégation Et la cohabitation avec Rat ? envolés pour la France et ont atterri, hier en helvétique a pris ses quartiers près « Tout le monde comprend la début d’après-midi, à l’aéroport de Lannion de Montpellier, au Vichy Spa Hôtel de Juvignac, décision du sélectionneur », a(Côtes-d’Armor). À cinq jours d’affronter leur décoré par des représentations de la vache t-il affirmé. Ménagé vendredi premier adversaire de cet Euro, la Suisse, les Happy Lilly, désignée ambassadrice de la Suisse dernier contre la Géorgie (5-1), Albanais ont pris possession de leur quartier dans le monde. Même si elle doit disputer Chiriches a également assuré général à Perros-Guirec, l’hôtel cinq étoiles ses trois matches de la phase de groupes à Lens, qu’il ne ressentait plus aucune L’Agapa. Dans la foulée, ils se sont entraînés au Saint-Denis et Lille, la Nati a choisi d’établir douleur. Il a pu participer aux stade Yves-Le-Jannou, totalement réaménagé son camp de base dans le Sud, au sein deux séances d’entraînement, pour l’occasion et pour une somme de 19 000€. de cet établissement proche du stade hier. Il sera donc présent, avec Aujourd’hui, le deuxième adversaire des Bleus (le de la Mosson. Où le premier entraînement son brassard, pour la première 15 juin à Marseille) s’entraînera devant 400 A. D. de la Nati s’est déroulé dès hier soir. V. V. rencontre de l’Euro. 4 Changement de cap’ Vlad Chiriches portera le brassard de la Roumanie pendant l’Euro à la place de Razvan Rat. zvan Rat (35 ans). Il l’avait déjà enfilé pendant les matches amicaux contre la Lituanie (1-0) et l’Espagne (0-0), en mars, alors que le latéral gauche était absent à cause d’une blessure à l’épaule. Kenzo Tribouillard/AFP À cinq jours du match d’ouverture contre l’équipe de France, la Roumanie a changé de capitaine. Vlad Chiriches (26 ans) portera le brassard pendant la compétition, à la place de Ra- Le sélectionneur roumain Anghel Iordanescu en compagnie de son nouveau capitaine Vlad Chiriches. Les autres adversaires du premier tour Raphaël Serres/Sipa ALEXIS DANJON FOOTBALL 15 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE J–3 Euro 2016 Casillas, ambiance fin de règne Malgré le flou entretenu par le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque, le recordman de sélections avec la Roja (167) devrait être remplaçant en France et David De Gea le gardien de but titulaire. 20:45 FOOT + ESPAGNE GÉORGIE DENOTREENVOYÉSPÉCIAL MADRID – Sur les photos officielles, il est encore au centre de l’image, comme dimanche, où on l’a vu poser juste au-dessus de son sélectionneur, Vicente Del Bosque. Dans les publicités réalisées sous l’égide de sa fédération, Iker Casillas porte également toujours le brassard de capitaine. Mais en sera-t-il de même à Toulouse, face à la République tchèque, pour l’entrée de l’Espagne dans l’Euro, lundi ? Interrogé hier – comme depuis plusieurs mois – sur la hiérarchie de ses gardiens, Vicente Del Bosque a continué à botter en touche. Chaque chose en son temps. « On verra, a-t-il éludé. Pourquoi prendre la décision aujourd’hui ? On est dans une phase de préparation, pas encore dans celle où l’on doit décider. » Adepte des transitions en douceur, Del Bosque est en train de réussir celle du poste de gardien sans froisser les ego, ni surprendre son monde. En Espagne, il semble acquis que l’heure est venue de lancer De Gea dans une phase finale et donc de trouver un nouveau rôle à Casillas. De Gea (25 ans) représente le futur mais aussi le présent : sa saison exceptionnelle avec Manchester United a confirmé qu’il était l’un des meilleurs gardiens du monde quand l’ancien Madrilène a montré au Portugal que ses plus belles années étaient derrière lui. Les approximations de Casillas à Porto n’ont jamais échappé à des médias ibériques largement acquis à la cause de son concurrent. DES INDICES CONCORDANTS Même sans dévoiler son choix, Del Bosque a essaimé une série d’indices qui laissent de moins en moins de place au doute. Depuis la dernière Coupe du monde, le sélectionneur a davantage titularisé Casillas (11 fois) que De Gea (7), mais c’est ce dernier qui avait Emilio Naranjo/EFE/MAXPPP ANTOINE MAUMONDELONGEVIALLE Les chemins d’Iker Casillas (à gauche) et de David De Gea, son cadet de dix ans, se croisent à l’entraînement. Et sur la feuille de match ? été aligné en amical face à l’Italie (1-1) le 24 mars, avec une ossature proche de l’équipe type. Casillas s’était contenté du match face à la Roumanie (0-0), trois jours plus tard, dans une formation très remaniée. Il y a aussi la titularisation du Mancunien ce soir face à la Géorgie : depuis son arrivée sur le banc de la sélection, après l’Euro 2008, Del Bosque a toujours aligné, lors du dernier match de préparation, une équipe très proche de celle amenée à commencer la compétition, avec le futur gardien titulaire sur le terrain. Et il n’est sûrement pas innocent que le sélectionneur laisse circuler l’idée que Casillas, qui a eu trente-cinq ans en mai, endosserait très bien le costume de remplaçant. Dans son autobiographie, parue en novembre 2015, Del Bosque n’avait pas manqué d’expliquer tout le bien qu’il pensait du recordman de sélections pour un joueur européen (167), en passe d’être le premier footballeur à vivre un cinquième Euro (*). « C’est un garçon gentil, humble et avec une ambition sans fin dans le domaine professionnel, écrivait-il. Aujourd’hui, avec la maturité, ses gestes et même ses silences le grandissent. » Et le sélectionneur espagnol de rappeler ce que lui avait glissé Casillas il y a un an, à l’aéroport de Madrid, au moment de se quitter après le dernier rassemblement de la saison : « Coach, quoi qu’il arrive, vous savez que vous pouvez compter sur moi, y compris si c’est pour être troisième gardien. » ¢ (*) Présent dans le groupe espagnol lors de l’Euro 2000, Casillas n’avait toutefois pas disputé le moindre match. L’équipe probable : De Gea – Juanfran, Piqué, S. Ramos (cap.), J. Alba – Koke, Busquets, Iniesta – D. Silva, Aduriz, Nolito. L’Italie à l’aise, la Pologne inquiète MATCHES AMICAUX PRINCIPALES AFFICHES ¢ HIER POLOGNE – LITUANIE : 0-0 ITALIE – FINLANDE : 2-0 Buts.– Candreva (27e, s.p.), De Rossi (71e). ISLANDE – LIECHTENSTEIN : 4-0 Buts : Sigthorsson (10e), Saevarsson (20e), Finnbogason (42e), E. Gudjohnsen (82e). ¢ AUJOURD’HUI 20 :45 ESPAGNE – GÉORGIE (Foot +) Antonio Conte avait aligné Savatore Sirigu à la place de Buffon et s’était aussi privé de Darmian et Insigne, notamment. Pas besoin d’eux : l’Italie a paisiblement disposé de la Finlande, hier à Vérone. Après avoir ouvert la marque grâce à un penalty de Candreva (27e), la Nazionale a doublé la mise en seconde période (71e). Un centre de Candreva (Lazio Rome), encore, sur lequel De Rossi (AS Rome) a marqué de la tête. Ce dernier était entré en jeu huit minutes avant à la place du Parisien Thiago Motta. Dernier acte pré-Euro tranquille d’une sélection qui débute lundi, face à la Belgique au Parc OL. Les Polonais, eux, ne se sont pas montrés aussi à l’aise face à la Lituanie (0-0), à Cracovie. Il faut dire qu’ils s’étaient aussi privés de leur attaquant-vedette Robert Lewandowski. En tout cas, après leur revers face aux Pays-Bas (1-2), mercredi dernier à Gdansk, les hommes d’Adam Nawalka, qui n’ont cadré qu’un seul tir sur dix-huit tentatives (deux seulement, déjà, face aux Néerlandais...), poursuivent une préparation bien pâlotte. Il leur faudra montrer bien plus dans le groupe C, qui compte l’Allemagne, l’Ukraine et l’Irlande du Nord. Ils débutent contre les Britanniques dimanche à Nice. RUSSIE Après Alan Dzagoev (CSKAMoscou), contraint de renoncer fin mai en raison d’une fracture du deuxième métatarsien, un autre milieu titulaire russe a déclaré forfait, hier. Igor Denisov (32 ans, 54 sélections), touché aux ischio-jambiers en début de seconde période face à la Serbie (1-1, dimanche), l’a annoncé lui-même :«C’est dommage, mais je vais raterl’Euro...» Le milieu Artur Yusupov (Zénith St-Pétersbourg), présent hier à Croissy-sur-Seine (Yvelines) pour le premier entraînement desRusses en France, le remplace. E. Bj. Antonio Calanni/AP Denisovforfaitàsontour Antonio Candreva a provoqué la faute et transforme lui-même le penalty. 16 FOOTBALL Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Ligue 1 Claude Makelele «Je n’ai jamais pu travailler avec Jardim» L’ancien directeur technique de Monaco explique les raisons de son départ. Et déplore l’absence d’une vraie relation de confiance avec l’entraîneur portugais. RÉGISTESTELIN MONACO - Son aventure sur le Rocher aura duré cinq mois et s’est arrêtée hier. « Elle m’aura permis de rencontrer des gens passionnés, comme le prince Albert II, le président Rybolovlev ou Vadim Vasilyev », explique Claude Makelele. L’ancien joueur du Real Madrid (43 ans) assure qu’il n’avait pas la latitude pour s’exprimer au poste de directeur technique et regrette de n’avoir pas pu trouver la cohésion avec Leonardo Jardim, l’entraîneur de l’ASM. Il affirme avoir décidé de lui-même la fin de son aventure monégasque, une version que ne conteste pas Vasilyev. « Elle ne me dérange pas», confie le viceprésident du club. « Que vous êtes-vous dit avec Vadim Vasilyev ? On a fait le bilan de mes cinq mois, ça s’est bien passé. Je lui ai expliqué que pour être utile dans ce rôle, j’avais besoin de me sentir libre, responsable et en confiance, ce qui n’était pas le cas. Je lui ai dit que je n’avais pas trouvé ma place, que je ne m’épanouissais pas et que je ne pouvais pas continuer comme ça. On s’est serré la main et on se quitte bons amis. Vadim veut voir son club réussir. On a eu une bonne relation, c’est pour ça que j’ai été honnête avec lui, car il m’avait fait venir. La vie du club a été parasitée par les difficultés rencontrées entre les clans français et portugais pour travailler ensemble. On a parlé de guerre mais, pour moi, ce n’en est pas une, c’est un choc de cultures. On travaille différemment. Et la différence est telle qu’il est difficile de collaborer. J’ai travaillé au Real Madrid, à Chelsea, à Paris, je me suis adapté partout. Ici, je n’ai jamais trouvé la cohésion. Quelle a été votre relation avec Leonardo Jardim ? Il aurait vu en vous un danger dès votre arrivée... Jardim, je lui ai laissé le temps de lui montrer qui j’étais. On s’est découvert l’un et l’autre, humainement je dirais, mais je n’ai jamais pu travailler avec lui. Il était dans son mode de fonctionnement, il n’a jamais voulu en sortir et on n’a jamais travaillé ensemble. Avec le temps, il a dû réaliser que je n’étais pas un danger mais il est resté fermé. Je ne lui en veux pas. Les conditions n’étaient pas réunies pour que je puisse avancer. J’ai travaillé main dans la main avec Carlo Ancelotti (au Paris-SG entre décembre2011 et mai2013), je ne cherche pas la lumière ou la reconnaissance, je les ai eues sur le terrain. Mais je sais l’importance de la cohésion et elle n’était pas là. ” Campos ? Je savais que c’était un “scout” qui travaille de son côté. Dans mon univers footballistique, il est inconnu’’ Et avec Luis Campos, le conseiller spécial de Vasilyev ? Je ne le connaissais pas. Je savais que c’était un “scout” (ironique car Campos est le responsable de la cellule recrutement) qui travaille de son côté. Je ne peux pas en dire plus. Dans mon univers footballistique, il est inconnu. Quelle trace laisserez-vous à l’ASM ? Je pense avoir contribué à la restructuration du centre de formation. J’ai permis l’arrivée de Bertrand Reuzeau (ex-PSG et nouveau directeur du centre) et contribué à la signature de très bons espoirs. Bertrand est très compétent, je pense que l’ASM me remerciera un jour. ” Franchement, à Bastia, j’étais en stage, ou presque, ça m’a permis de passer mes diplômes d’entraîneur’’ Et au côté de l’équipe première ? J’ai été auprès des joueurs. Beaucoup d’entre eux étaient frustrés de ne pas jouer. Il a fallu les calmer, leur redire leur rôle dans le groupe, les rappeler aux devoirs d’un pro, à la gestion d’une saison et d’une carrière. Certains étaient déprimés, j’ai aidé à les remettre en selle. N’avez-vous pas le sentiment d’avoir perdu la guerre contre le clan portugais du club ? Non, il n’y a pas eu de guerre. Et puis avant que j’arrive, il y avait d’autres problèmes. Depuis votre départ du PSG, en 2014, vos passages à Bastia (comme entraîneur entre mai et novembre de la même année) et à Monaco n’ont pas duré longtemps. Franchement, à Bastia, j’étais en stage, ou presque, ça m’a permis de passer mes diplômes d’entraîneur. Le contexte était particulier et m’a fait mûrir mentalement. Valéry Hache/AFP DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT Après avoir fréquenté Vadim Vasilyev et Leonardo Jardim (de gauche à droite) durant cinq mois, Claude Makelele regrette de ne jamais avoir trouvé de « cohésion » à l’AS Monaco. À Monaco, le bilan est très positif. Je n’étais responsable ni du terrain ni du recrutement. Ce rôle de directeur technique m’a permis de toucher à tout. C’est une fonction qui me convient, mes messages passent bien. Qu’allez-vous faire désormais? Je vais suivre l’Euro pour l’UEFA, au sein de la cellule technique. On est beaucoup d’anciens joueurs, dont Christian Karembeu, on élit les hommes du match, on établit des rapports sur le jeu. Comment voyez-vous votre avenir? On verra, j’ai pas mal de sollicitations. N’êtes-vous pas parti trop tôt de Paris alors que tout allait bien pour vous là-bas ? Non. Comme dit le proverbe : “Regretter , c’est une seconde erreur”. C’était le moment de partir, j’ai appris plein de choses depuis. Nous, les anciens joueurs, on est obligés d’être confrontés à toutes ces expériences, on a besoin d’apprendre.» ¢ Troyes, le rêve américain ? Daniel Masoni, le président de l’ESTAC, fraîchement relégué en Ligue2, a annoncé hier avoir trouvé un accord pour céder le club à un repreneur venu des États-Unis. DENOTREENVOYÉSPÉCIAL Étienne Garnier/L’Équipe PAULGIUDICI Daniel Masoni devrait prochainement quitter la présidence de l’ESTAC. TROYES – On pouvait difficilement concevoir saison plus chargée pour Daniel Masoni. Avec, dans l’ordre : interdiction de monter en Ligue 1 par la DNCG, finalerment annulée, deux entraîneurs limogés (Jean-Marc Furlan et Claude Robin), le tout accompagné d’une saignée au mercato hivernal et d’une relégation . Le président troyen, qui s’est dit « usé » par cette annus horribilis, est apparu plus affable qu’au cours de ces derniers mois, hier. Il avait une bonne nouvelle à annoncer : la vente de l’ESTAC à un investisseur américain, nommé Gary Allen. Peu d’informations filtrent sur ce businessman. Dans la famille Allen, le plus connu reste son frère, Mark, six fois champion du monde d’Ironman. Gary, lui, est patron d’une société de décoration : Allen Designs Inc. Et est déjà propriétaire d’un club de football aux États-Unis, à Portland. Pas des Timbers, champions de MLS mais du Spartans FC (D 4). Sur le site du club, il est d’ailleurs déjà présenté comme « propriétaire d’une équipe française de L2 ». Ce qui semble un peu précipité. Un accord entre toutes les parties a été acté mais Allen ne deviendra propriétaire de l’ESTAC qu’après avoir acheté 100% des parts. Une date butoir a été fixée au 15 septembre. Il est attendu à Troyes, aujourd’hui, en compagnie d’Éric Descombes, un FrancoAméricain, naturalisé mauritanien. Âgé de quarante-quatreans, il a connu une carrière modeste aux États-Unis après être passé notamment par la réserve de Toulouse (1989-1994). Il devrait endosser le rôle de président délégué. Les deux hommes accompagneront Masoni devant la DNCG, demain. Si les contacts remontent à plusieurs semai- nes, tout se serait accéléré lors de la venue d’Allen à Troyes pour la réception de Marseille (1-1), le 14 mai. Le président troyen a été séduit par le projet, axé sur la formation et la volonté de pérenniser le club en L 1. Masoni n’a pas souhaité s’y étendre, pas plus que sur le montant de la transaction, estimée à 3M€. Allen, qui aurait approché Tours (L 2), serait séduit par la ville de Troyes et sa proximité avec Paris. Sept ans après avoir acquis 85 % des parts du club, Masoni s’apprête donc à se retirer. Et l’ESTAC à être le deuxième club de L2 détenu par un Américain, après Le Havre, aux mains de Vincent Volpe. Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FOOTBALL RETROUVEZ TOUS LES JOURS 17 l’actualité des transferts Pendant ce temps, Blanc patiente ARNAUD HERMANT Laurent Blanc risque de devoir remiser certains des projets personnels qu’il envisageait pour la saison prochaine. Le futur ex-entraîneur du PSG avait ainsi évoqué, il y a quelques semaines, son désir de déménager afin de se rapprocher d’une gare ferroviaire. Actuellement installé non loin de Saint-Nom-la-Bretèche, une commune calme des Yvelines, l’ancien sélectionneur des Bleus disait, sur le ton de l’humour, commencer à en avoir assez de servir de taxi à ses enfants. Depuis vendredi et la sortie de Nasser al-Khelaïfi, l’avenir parisien de Blanc est plus qu’incertain. Il devait participer aujourd’hui à un tournoi de golf caritatif mais aurait finalement décliné. On imagine pourquoi. C’est pourtant avec calme et re- cul, mais non sans surprise, qu’il a pris connaissance des propos de son président. Conscient de la précarité de sa position, malgré des résultats parfaits sur le plan national depuis deux ans, l’ancien défenseur central, même s’il se savait en danger permanent, ne s’attendait pas à cette saillie. UN PRÉSIDENT QUI SAPAIT SON AUTORITÉ D’autant qu’il avait été conforté publiquement par son boss. Et ce même après l’échec en quarts de finale de la Ligue des champions contre Manchester City (2-2, 0-1), propriété d’Abu Dhabi, un émirat rival du Qatar. La perte du « Golfico » a pourtant été vécue comme une humiliation par les actionnaires du PSG et ses dirigeants. Sous contrat dans la capitale jusqu’en 2018 depuis sa pro- Kimpembevaattendre Le défenseur du PSG Presnel Kimpembe (20 ans) a longuement rencontré ses dirigeants en fin de semaine dernière. L’objet de la discussion? L’international Espoirs, utilisé à neuf reprises lors de la saison, voulait connaître les intentions de son club formateur pour l’an prochain. Elles sont désormais claires : une prolongation (actuellement sous contrat jusqu’en 2018) et un prêt (en L 1 ou à l’étranger). Une solution qui n’aurait pas, à l’heure actuelle, les faveurs de Kimpembe, dont le profil plaît à Monaco mais aussi en Espagne. Alors que la direction du club tente de recruter un nouveau technicien, le joueur souhaiterait désormais attendre de connaître les contours de ces « gros changements » annoncés (l’identité du successeur) avant de se déterminer sur son avenir. H. De. longation en février dernier, Blanc attend qu’on lui signifie la rupture de cet engagement et qu’on lui verse l’indemnité qui lui est due. Estimée entre 10 et 15 millions d’euros, elle pourrait même atteindre les 20 millions. Si Nasser al-Khelaïfi a formulé des reproches à peine voilés à son entraîneur sans jamais le nommer pendant les 35 minutes qu’a duré l’interview accordée au Parisien la semaine passée, Laurent Blanc a également plusieurs griefs contre son président. En privé, il a souvent regretté ses nombreuses absences, comme la relation qui le lie à certains joueurs avec lesquels Al-Khelaïfi n’hésite pas à dîner. « En agissant ainsi, le président est allé le plus souvent dans le sens des joueurs, confie un proche du coach. Difficile ensuite pour Laurent (Blanc) d’avoir une réelle autorité sur eux. » L’aurait-il eue sans cette proximité ? Pas certain. Blanc a aussi été fortement agacé d’apprendre que son président était allé voir jouer Serge Aurier contre Poissy en CFA à la fin de sa mise à l’écart suite à son dérapage sur un réseau social à la mi-février. À l’issue de ce premier match post-sanction, le dirigeant qatarien a dit à son joueur qu’il avait à nouveau sa place au PSG. Un retour en grâce que Blanc a accéléré, maladroitement, en titularisant le défenseur ivoirien lors du quart de finale aller contre City. Des deux côtés, les torts sont par- Hatem Ben Arfa (29 ans) anime indéniablement l’un des principaux feuilletons de ce début de mercato. Après avoir accompli la meilleure saison de sa carrière avec Nice, le milieu offensif va également se retrouver libre de tout contrat à la fin du mois et cela ne manque évidemment pas de susciter de nombreuses convoitises. Ces derniers jours, un nouveau courtisan est d’ailleurs rentré dans la danse des prétendants à la signature de l’international français. Deuxième du dernier Championnat turc, Fenerbahçe a ainsi transmis une offre particulièrement conséquente à Ben Arfa. Hors propositions exotiques, notamment chinoise, cette proposition turque constituerait la plus importante financièrement reçue jusqu’ici par le joueur formé à Lyon. Fenerbahçe ambitionnerait de faire de Ben Arfa sa nouvelle icône et lui assure, par consé- Félix Golesi/L’Équipe Fenerbahçe se place pour Ben Arfa quent, la signature de nombreux contrats publicitaires. Mais l’ancien Marseillais souhaite disputer la Ligue des champions et le club turc n’est qualifié que pour le troisième tour préliminaire de la compétition. Et « HBA » ne voudrait pas axer son choix sur des critères purement financiers. S’il n’a pas totalement fermé la porte à Fenerbahçe, le joueur semblerait donc privilégier la Ligue 1 alors que la possibi- Hatem Ben Arfa défie Nicolas Seube lors de la victoire niçoise contre Caen (2-1) en début de saison. lité qu’il rallie le FC Barcelone s’est nettement amoindrie. Dans l’état actuel des choses, la piste la plus avancée conduit à l’OL, mais celle privilégiée et espérée par le joueur mène au Paris-Saint-Germain. Dans l’espoir que le club francilien s’active enfin sur son cas, Ben Arfa pourrait même repousser sa décision sur sa future destination, alors qu’il avait prévu de la prendre cette fin de seB. Gh., H. De. maine. Pierre Lahalle/L’Équipe Actuellement en vacances, l’entraîneur parisien attend qu’on lui signifie la fin de son aventure au PSG. Mais lui aussi reproche certaines choses à son président. tagés, aussi bien sur le couac de Manchester City que sur le manque d’autorité qui, à plusieurs reprises, a fait défaut au management parisien cette saison. Finalement, la sortie d’Al-Khelaïfi semble correspondre à l’épilogue d’une liaison qui n’a jamais été fusionnelle entre un entraîneur n’accordant pas aisément sa confiance et un président souvent trop occupé par ses multiples fonctions. Une anecdote résume assez bien leur relation : en 20142015, après l’élimination en quarts de finale de la Ligue des champions contre le FC Barcelone (1-3, 0-2), Al-Khelaïfi, fort mécontent de ce revers, n’a plus serré la main de Blanc et ses adjoints pendant plusieurs semaines… ¢ Laurent Blanc à l’occasion du déplacement du PSG à Bordeaux le 11 mai (1-1). Leicester s’active sur Nampalys Mendy Un défenseur brésilien à Nantes Le défenseur central Diego Carlos portera les couleurs du FC Nantes pour les cinq prochaines saisons. Âgé de vingt-trois ans, il est considéré comme un espoir du football brésilien. Il évoluait la saison dernière avec Estoril (31 matches, 2 buts). Le montant du transfert est estimé à environ 2 millions d’euros. Ce solide joueur (1,85 m ; 79 kg) présente un profil rugueux. Il a notamment récolté neuf cartons jaunes et trois cartons rouges en 2015-2016. Comme annoncé le 17 mai, Leicester a fait de Nampalys Mendy (23 ans) l’une de ses priorités estivales. L’arrivée du milieu niçois (sous contrat jusqu’en juin 2017) ne serait toutefois pas liée à un éventuel départ de N’Golo Kanté. Pour preuve, le champion d’Angleterre a déjà transmis une première offre comprise entre 10 et 15 M€ pour l’ancien Espoirs et les discussions se poursuivent. Malgré de nombreuses autres opportunités (Sunderland, West Ham, Wolfsburg…), Mendy serait particulièrement attiré par la perspective de disputer la Ligue des champions et de retrouver son ex-entraîneur Claudio Ranieri, qui vante les qualités sportives et l’état d’esprit du joueur auprès de ses dirigeants. Dans le même temps, Nice s’est déjà mis en quête d’une recrue pour pallier au possible départ de Mendy et viserait en priorité le Montpelliérain Bryan Dabo (24 ans, juin 2018). B. Gh. UN JEUNE PORTUGAIS A LA COTE EN FRANCE Nelson Monte (20 ans), défenseur de Rio Ave (L 1 portugaise), intéresse plusieurs clubs français. Lille, Rennes, Saint-Étienne, Montpellier, Bordeaux et Nice l’ont supervisé et ont déjà pris des renseignements. Ce jeune joueur est considéré comme prometteur dans son pays. Certains lui prédisent un destin international. A. H. FALETTE (BREST) VERS METZ Élu dans l’équipe-type de Ligue 2 de la saison écoulée aux Trophées UNFP, Simon Falette (24ans), le défenseur central de Brest (sous contrat jusqu’en juin 2017), serait proche de rallier Metz, promu en L 1, où il pourrait s’engager pour trois saisons. Angers et Bastia sont également intéressés. B. Gh. FOOTBALL Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE En brèves TRÈS COURT Richard Martin/L’Équipe Zlatan, la tentation du banc Zlatan Ibrahimovic lors de la victoire du PSG contre l’OM en finale de la Coupe de France (4-2), le 21 mai, au Stade de France. Le Suédois avait inscrit un doublé face aux Phocéens. Avant de s’installer au camp de base de la Suède pendant l’Euro, demain à Pornichet (Loire-Atlantique), Zlatan Ibrahimovic a brièvement quitté ses coéquipiers de la sélection pour présenter, aujourd’hui à Paris, sa nouvelle marque de vêtements, « A-Z » (« de amateur à Zlatan »). Un événement lors duquel il a promis d’annoncer la « bombe de l’été ». Simple coup de marketing ou énorme surprise à attendre ? Sa future destination ne devrait pas étonner grand monde : dans les tuyaux depuis des semaines, son arrivée à Manchester United doit en effet être officialisée dans la journée. Mais quelle forme prendra-t-elle ? Le clan du joueur – son agent Mino Raiola en tête – et le club anglais ont multiplié les discussions qui ont abouti à un accord, Pas de derby corse le 5 mai Real Madrid Navas opéré du pied gauche jeudi Après la divulgation du calendrier de L 2 (voir page 19), qui prévoyait un match entre l’AC Ajaccio et GFC Ajaccio le jour des commémorations en souvenir des victimes de la catastrophe de Furiani (5 mai 1992), la LFP a assuré que le derby corse ne se jouerait pas à cette date. La rencontre entre les deux formations insulaires aura lieu le week-end des 4, 5 et 6 mai. La Ligue a tenu à préciser qu’elle respecterait « ses engagements envers les clubs corses » de ne pas faire jouer de matches sur l’île le 5 mai. CAN 2017 Stéphane Mantey/L’Équipe Ligue 2 il y a quelques jours. La tendance est clairement à un contrat d’une année, plus une en option. Mais ces derniers jours, l’ancien attaquant du Paris-SG a confié, en privé, qu’il serait tenté de s’essayer au rôle d’entraîneur à l’issue de sa carrière de joueur. Plus précisément, il a même évoqué la possibilité de devenir adjoint, pour voir et pour apprendre, au côté par exemple de celui qu’il considère comme le meilleur entraîneur qu’il a connu au travers de ses nombreux clubs : José Mourinho. Dès la rentrée prochaine à MU ? Sachant qu’il sort d’une saison canon (50 buts en 51 matches toutes compétitions confondues avec Paris), un tel scénario paraît, a priori, peu probable à court terme. Mais vu que Zlatan a toujours répété qu’il voulait « arrêter au top »… J.Ba. Une semaine après l’officialisation de son forfait pour la Copa America, le gardien du Costa Rica Keylor Navas (29 ans, Real Madrid) va subir une « endoscopie invasive minimale», jeudi, comme l’a confirmé le club merengue dans un communiqué, hier. Les examens passés à Amsterdam (Pays-Bas) ont confirmé une tendinopathie (blessure au tendon d’Achille) du pied gauche. L’opération sera «supervisée par le service médical du Real Madrid », a précisé l’équipe espagnole.Le récent vainqueur de la Ligue des champions devrait en savoir plus sur l’indisponibilité du Costaricien à l’issue de l’intervention chirurgicale. Copa America Le Ghana et le Mali qualifiés Le Mexique surprend l’Uruguay À l’issue de la cinquième journée des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations (au Gabon, du 21 janvier au 12 février 2017), dix sélections sont déjà qualifiées pour la prochaine compétition continentale. Le Ghana est venu s’ajouter à la liste après son succès contre l’île Maurice (2-0). André Ayew, l’ancien Marseillais, a ouvert le score pour les Black Stars. Le Mali a également décroché son ticket après sa victoire, samedi, au Soudan du Sud (3-0). Avec 13 points, les Aigles ont désormais l’assurance d’être, au pis, dans les deux meilleurs deuxièmes, qualifiés avec les douze vainqueurs des éliminatoires. Le Mexique a réussi ses débuts en Copa America après sa victoire contre l’Uruguay (3-1) à Glendale (USA).Privés de leur attaquant Luis Suarez, blessé, les Uruguayens ont été plombés d’entrée par un but contre son camp d’Alvaro Pereira. Malgré l’égalisation de Diego Godin, les buts de Rafael Marquez et Hector Herrera ont offert les trois points à El Tri. Dans l’autre rencontre du groupe C, le Venezuela est venu à bout de la Jamaïque (1-0) grâce à une réalisation précoce de Josef Martinez. Buteur lors du premier match de la Colombie contre les États-Unis (2-0), James Rodriguez est forfait pour la rencontre faceau Paraguay, demain. o BLEUETS Une liste de 22 pour l’Euro des moins de 19 ans Ludovic Batelli, le sélectionneur de l’équipe de France des moins de 19 ans, a dévoilé ses 22joueurs pour l’Euro en Allemagne, qui se déroulera du 11 au 24 juillet. Des habitués de la Ligue 1 comme Paul Bernardoni (Bordeaux), Ludovic Blas (Guingamp) et Kylian Mbappé (Monaco), ainsi que Lucas Hernandez (Atlético de Madrid) défieront l’Angleterre, la Croatie et les PaysBas lors de la phase de groupes du tournoi. ERRATUM Contrairement à ce que disait notre chiffre, hier, dans l’interview d’Erik Hamren, Zlatan Ibrahimovic va disputer sa sixième compétition internationale avec sa sélection lors de l’Euro 2016 en France. Le Suédois a participé aux Coupes du monde 2002 et 2006 ainsi qu’aux Championnats d’Europe 2004, 2008 et 2012. Toutes nos excuses à nos lecteurs. ÉQUIPEMENTIER Monaco va s’habiller chez Vicomte Arthur L’AS Monaco a un nouvel habilleur. Le club monégasque a signé un partenariat de trois ans, à partir de la saison 2016-2017, avec Vicomte Arthur qui lui rapportera environ 150 000 euros par an. Les joueurs du Rocher porteront désormais une tenue reprenant les couleurs de l’ASM. A. H. OM Gaudin met la pression sur Margarita Louis-Dreyfus Jean-Claude Gaudin aimerait que la vente de l’OM s’accélère et le fait savoir. Dans un entretien accordé au quotidien La Provence, jeudi, à la veille de l’annonce du naming Orange Vélodrome, le sénateur-maire de Marseille (76 ans) s’est montré très offensif à l’encontre de Margarita Louis-Dreyfus, toujours propriétaire du club phocéen. « Le soir de la finale de la Coupe de France OM-PSG, samedi 21 mai, je présente Mar- garita Robert Louis-Dreyfus (sic) et son mari (qui ne disait mot) au président de la République. Puis je leur ai dit : “Dépêchez-vous puisque vous voulez partir et ne voulez plus donner des sous.”» Le politicien se montre, en revanche, bien plus clément avec le président du club Vincent Labrune, « C’est quand même pas lui qui est sur le terrain. Il fait ce qu’il peut avec les bouts de ficelle dont il dispose ». Brésil Marquinhos autorisé à jouer les JO Présent avec la Seleçao à Orlando (USA), où il dispute la Copa America, Marquinhos a expliqué qu’il avait eu le feu vert du PSG pour disputer les Jeux Olympiques au Brésil, du 5 au 21 août prochain. « Au début, le PSG était un peu réticent, mais on a discuté et comme j’ai l’âge olympique ( 22 ans), il n’y a pas de problème, j’ai l’autorisation du club », a révélé le défenseur central, samedi. Concernant son avenir, Marquinhos a été moins précis, se contentant de donner rendez-vous après les JO. « Il y a toujours des négociations (notamment avec le Barça) mais j’ai un contrat avec le PSG jusqu’en 2019. Des choses vont se passer mais pour l’instant, je reste concentré sur la Copa America. J’ai un contrat avec Paris et tout sera résolu après les compétitions estivales », a conclu l’ancien joueur de l’AS Rome. E.F. Paris-SG Aurier disculpé par un témoin? Interpellé au petit matin dans le VIIIe arrondissement de Paris à la sortie d’une boîte de nuit, le 30 mai, et placé en garde à vue plus de vingt-quatre heures, Serge Aurier (23 ans) a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité » le 26 septembre. Le latéral droit du PSG (21 matches de Ligue 1, 2 buts), qui a dé- posé une plainte pour coups et blessures, conteste la version policière. Dans cette affaire, il pourrait recevoir l’aide précieuse d’un témoin tiers, c’està-dire quelqu’un n’étant lié à aucune des deux parties. Un individu, ayant assisté à la scène, se serait manifesté, il y a peu, et il semblerait que son témoignage aille dans le sens du Parisien. A.H. Italie L’Inter passe sous pavillon chinois Moins de trois ans après son précédent rachat, l’Inter Milan (4e de Serie A cette saison) change à nouveau de propriétaire. Le géant de l’électroménager chinois Suning a officialisé, hier, le rachat de 68,5 % des parts du club l o m b a rd c o n t re u n e s o m m e d e 270 millions d’euros. L’homme d’affaires indonésien Erick Thohir devrait en rester le président, même s’il ne détient plus qu’environ 31 % du club, contre 70,5 % auparavant. Son prédécesseur, Massimo Moratti a, en re- Aly Song/Reuters Avenir Mark J. Terrill/AP 18 vanche, cédé l’ensemble de ses parts (29,5 %) au nouvel acquéreur et abandonne tout pouvoir au sein des Nerazzurri. L’autre club de la ville, l’AC Milan, est également en discussions avec un groupe d’investisseurs chinois. FOOTBALL 19 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE CALENDRIER SAISON 2016-2017 Ligue 2 Strasbourg débute à Bourg Pour son retour en L2, le club alsacien se rendra chez les Bressans lors de la première journée, avant de recevoir Amiens à la Meinau. L’autre affiche fin juillet opposera Troyes, relégué, à Sochaux. 1er-38e JOURNÉE 19-05-17 AMIENS - REIMS BOURG-EN-B. - STRASBOURG GFC AJACCIO - BREST NIORT - LENS NÎMES - LAVAL ORLÉANS - LE HAVRE RED STAR - AUXERRE TOURS - AC AJACCIO TROYES - SOCHAUX VALENCIENNES - CLERMONT 05-08-16 e e 2 -20 JOURNÉE 13-01-17 AC AJACCIO - TROYES AUXERRE - GFC AJACCIO BREST - ORLÉANS CLERMONT - RED STAR LAVAL - NIORT LE HAVRE - NÎMES LENS - TOURS REIMS - BOURG-EN-BRESSE SOCHAUX - VALENCIENNES STRASBOURG - AMIENS 12-08-16 e e 3 -21 JOURNÉE 20-01-17 AMIENS - NIORT BOURG-EN-B.E - AUXERRE CLERMONT - SOCHAUX GFC AJACCIO - LE HAVRE NÎMES - LENS ORLÉANS - AC AJACCIO RED STAR - BREST TOURS - STRASBOURG TROYES - LAVAL VALENCIENNES - REIMS 19-08-16 4e-22e JOURNÉE 27-01-17 AC AJACCIO - BOURG-EN-B. AUXERRE - CLERMONT BREST - VALENCIENNES LAVAL - GFC AJACCIO LE HAVRE - TROYES LENS - AMIENS NIORT - TOURS REIMS - RED STAR SOCHAUX - ORLÉANS STRASBOURG - NÎMES 26-08-16 5e-23e JOURNÉE 03-02-17 BOURG-EN-BRESSE - NIORT CLERMONT - AC AJACCIO GFC AJACCIO - STRASBOURG NÎMES - AMIENS ORLÉANS - AUXERRE RED STAR - LE HAVRE SOCHAUX - BREST TOURS - REIMS TROYES - LENS VALENCIENNES - LAVAL 09-09-16 6e-24e JOURNÉE 07-02-17 AC AJACCIO - RED STAR AMIENS - TOURS AUXERRE - SOCHAUX BREST - CLERMONT LAVAL - ORLÉANS LE HAVRE - VALENCIENNES LENS - BOURG-EN-BRESSE NIORT - NÎMES REIMS - GFC AJACCIO STRASBOURG - TROYES 16-09-16 e e 7 -25 JOURNÉE 10-02-17 BOURG-EN-B. - LE HAVRE BREST - AUXERRE CLERMONT - LENS GFC AJACCIO - AMIENS ORLÉANS - STRASBOURG RED STAR - LAVAL SOCHAUX - REIMS TOURS - NÎMES TROYES - NIORT VALENCIENNES - AC AJACCIO 20-09-16 e e 8 -26 JOURNÉE 17-02-17 AC AJACCIO - AUXERRE AMIENS - VALENCIENNES LAVAL - SOCHAUX LE HAVRE - BREST LENS - ORLÉANS NIORT - GFC AJACCIO NÎMES - TROYES REIMS - CLERMONT STRASBOURG - RED STAR TOURS - BOURG-EN-BRESSE 23-09-16 9e-27e JOURNÉE 24-02-17 AUXERRE - LE HAVRE BOURG-EN-BRESSE - LAVAL BREST - REIMS CLERMONT - STRASBOURG GFC AJACCIO - NÎMES ORLÉANS - AMIENS RED STAR - NIORT SOCHAUX - AC AJACCIO TROYES - TOURS VALENCIENNES - LENS 30-09-16 10e-28e JOURNÉE 03-03-17 AC AJACCIO - BREST AMIENS - TROYES LAVAL - CLERMONT LE HAVRE - SOCHAUX LENS - RED STAR NIORT - ORLÉANS NÎMES - BOURG-EN-BRESSE REIMS - AUXERRE STRASBOURG - VALENCIENNES TOURS - GFC AJACCIO LES 552 JOUEURS DE L’EURO 14-10-16 11e-29e JOURNÉE 10-03-17 AC AJACCIO - REIMS AUXERRE - LAVAL BOURG-EN-BRESSE - AMIENS BREST - STRASBOURG CLERMONT - LE HAVRE ORLÉANS - TOURS RED STAR - NÎMES SOCHAUX - LENS TROYES - GFC AJACCIO VALENCIENNES - NIORT 21-10-16 e e 12 -30 JOURNÉE 17-03-17 AMIENS - RED STAR GFC AJACCIO - ORLÉANS LAVAL - BREST LE HAVRE - AC AJACCIO LENS - REIMS NIORT - CLERMONT NÎMES - SOCHAUX STRASBOURG - AUXERRE TOURS - VALENCIENNES TROYES - BOURG-EN-BRESSE 28-10-16 e e 13 -31 JOURNÉE 14e-32e JOURNÉE 07-04-17 AMIENS - AUXERRE BOURG-EN-B. - ORLÉANS GFC AJACCIO - RED STAR LAVAL - LE HAVRE LENS - AC AJACCIO NIORT - SOCHAUX NÎMES - CLERMONT STRASBOURG - REIMS TOURS - BREST TROYES - VALENCIENNES 18-11-16 15e-33e JOURNÉE La programmation des matches évolue légèrement par rapport à la saison dernière. LE VENDREDI 20:00 8 matches (En multiplex.) 15:00 31-03-17 AC AJACCIO - LAVAL AUXERRE - NIORT BOURG-EN-B. - GFC AJACCIO BREST - LENS CLERMONT - AMIENS ORLÉANS - TROYES RED STAR - TOURS REIMS - LE HAVRE SOCHAUX - STRASBOURG VALENCIENNES - NÎMES 04-11-16 LA LIGUE 2 À LA TÉLÉ 14-04-17 AC AJACCIO - STRASBOURG AUXERRE - LENS BREST - NIORT CLERMONT - GFC AJACCIO LE HAVRE - AMIENS ORLÉANS - NÎMES RED STAR - TROYES REIMS - LAVAL SOCHAUX - TOURS VALENCIENNES - BOURG-EN-B. 20:30 LE SAMEDI 1 match LE LUNDI 1 match Alexis Réau/L’Équipe 29-07-16 Champions de National en 2015-2016, les Strasbourgeois Jérémy Blayac et Abdelhak Belahmeur (au second plan) se lancent à l’assaut de la L 2. LE RETOUR DES BARRAGES Pour alimenter le suspense autour de l’identité des clubs promus et relégués, la Ligue a mis en place un système de barrages entre la Ligue1 et la Ligue2. Un sytème qui avait disparu en 1993. Cette saison, le troisième de la L2 devra ainsi affronter le dixhuitième de la L1 en matches aller-retour pour un ticket dans l’élite. De même, le dix-huitième de L2 se frottera au troisième de National pour sauver sa place. 25-11-16 16e-34e JOURNÉE 21-04-17 09-12-16 18e-36e JOURNÉE AMIENS - BREST BOURG-EN-B. - RED STAR GFC AJACCIO - SOCHAUX LENS - LE HAVRE NIORT - AC AJACCIO NÎMES - REIMS ORLÉANS - VALENCIENNES STRASBOURG - LAVAL TOURS - AUXERRE TROYES - CLERMONT 29-11-16 17e-35e JOURNÉE 28-04-17 AC AJACCIO - AMIENS AUXERRE - NÎMES BREST - TROYES CLERMONT - TOURS LAVAL - LENS LE HAVRE - STRASBOURG RED STAR - ORLÉANS REIMS - NIORT SOCHAUX - BOURG-EN-B. VALENCIENNES - GFC AJACCIO 16-12-16 19e-37e JOURNÉE 13-05-17 AC AJACCIO - NÎMES AUXERRE - VALENCIENNES BREST - BOURG-EN-BRESSE CLERMONT - ORLÉANS LAVAL - AMIENS LE HAVRE - TOURS LENS - GFC AJACCIO REIMS - TROYES SOCHAUX - RED STAR STRASBOURG - NIORT CETTE SEMAINE DESCHAMPS : « JE NE PARLE JAMAIS DU PASSÉ À MES JOUEURS » POGBA, ATTENDU COMME UN CHEF NUMÉRO SPÉCIAL ÉQUIPE DE FRANCE 05-05-17 AMIENS - SOCHAUX BOURG-EN-B. - CLERMONT GFC AJACCIO - AC AJACCIO NIORT - LE HAVRE NÎMES - BREST ORLÉANS - REIMS RED STAR - VALENCIENNES STRASBOURG - LENS TOURS - LAVAL TROYES - AUXERRE 20 TENNIS Roland-Garros Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE GRAND CHELEM TERRE BATTUE Richard Martin/L’Équipe « J’AI EU L’IMPRESSION D’ÊTRE UN FRANÇAIS » La place de la Concorde est très calme en ce lundi matin, 10h30. Tout à coup, un essaim fond, depuis le jardin des Tuileries, vers l’une des massives fontaines du XIXe posées au milieu de la place. Une bonne quarantaine de photographes et cameramen, qui attendaient sagement Novak Djokovic, viennent d’apprendre que la traditionnelle photo du vainqueur de Roland-Garros se prendra finalement là. Alors on se précipite pour avoir la meilleure position. Pas de panique, personne n’arrivera en retard. Sauf Djoko, évidemment. Le héros n’a pas dû beaucoup dormir de la nuit, à en croire cette vidéo diffusée en direct, vers minuit, sur sa page Facebook. On y voit le numéro 1 mondial en voiture, notamment avec sa femme et son frère, chantant assez fort, et pas si faux, Gipsy King à donf dans l’autoradio. My Way, d’abord, Volare ensuite. Le véhicule s’arrête, Djokovic en sort. Il montre, au bout de l’avenue, l’Arc de triomphe. «Je t’aime Paris, je t’aime !», conclut-il. De toute évidence, il n’était pas sur le point de se coucher. Du coup, quand il débarque, peu avant midi, alors que touristes asiatiques, supporters serbes et badauds de passage ont commencé depuis un moment à s’agglutiner autour des objectifs, ses traits sont nettement tirés. Il pose rapidement, son trophée dans une main, un parapluie dans l’autre. Mais il ne pleut pas et il n’en peut plus. Très vite, il s’engouffre dans son véhicule officiel, direction l’aéroport. Dix minutes chrono sur place, au revoir Paris. Sur le trajet, il répondra tout de même à quelques questions post-exploit. J. Re. La Fontaine des Mers, place de la Concorde, hier midi. Avec trois symboles du dernier Roland-Garros : la coupe des Mousquetaires, un parapluie et Novak Djokovic. Hier matin, Novak Djokovic était encore marqué, à la fois par son triomphe et par le soutien énorme qu’il avait ressenti de la part du public de Roland-Garros. JULIEN REBOULLET «Cematin,réalisez-vousquevous avezenpoche,àvousseul,lesquatre dernierstrophéesduGrandChelem? Unepremièredepuis47 ans! C’est vraiment impressionnant. J’avoue que je suis submergé par toutes les émotions positives des dernières heures, des derniers jours. Mais je ne vous cache pas que, cette année, tout ça a commencé dès mon arrivée à Paris. C’est-à-dire ? J’ai senti tout de suite que cette année serait une année spéciale ici. Je parle de la relation que j’ai su établir très tôt avec les fans, une relation qui datait en fait de la cérémonie de clôture de l’édition précédente (après sa défaite en finale 2015 con- tre Stan Wawrinka, il avait reçu une ovation intense et inhabituelle de la part du public), de cette connexion avec les lieux que j’ai ressentie. Le soutien que j’ai reçu cette année à Roland-Garros a été énorme. C’estquelque chose d’assez nouveaupour vous, non ? Franchement, j’ai eu par moments l’impression d’être un Français jouant devant son propre public. Je crois que ça m’a donné des ailes et que ça m’a apporté la confiance nécessaire à aller chercher ce tournoi pour la première fois. Effectivement, je n’avais jamais éprouvé ce sentiment avant et ce sont des moments que je sais déjà inoubliables. Remporterenfin le seul grand Chelem qui vous manquait doit l’être aussi... Bien sûr. Gagner Roland, c’est quelque chose dont j’ai rêvé depuis de nombreuses années. Et puis, marquer l’histoire de ce merveilleux sport de mon empreinte est vraiment incroyable. Je suis honoré de tout ça. ” Un grand sentiment de libération” Vousêtestellementloindevantau classement,vousdégagezunetelle impressiondedomination,quela seulequestionquiseposeconcerne votrefacultéàaccomplirlevrai GrandChelem,c’est-à-dire remporterenplusWimbledonetl’US Opencetteannée.Etpourquoipas mêmele“GoldenSlam”,avecletitre olympiqueàRio.Vousypensez? Premièrement, je ne sais pas du tout comment ça se passe après avoir gagné Roland-Garros, je vous rappelle que c’est une première pour moi. Je vais déjà essayer de célébrer un peu puis de faire un break jusqu’à Wimbledon. Aucune compétition jusque-là. L’avantage du calendrier, à ce moment de la saison, c’est qu’un autre objectif majeur arrive rapidement à l’issue de Roland-Garros. Du coup, je suis sûr que je trouverai facilement la motivation pour défendre mon titre à Wimbledon. Je vais arriver là-bas en confiance, c’est sûr, mais aussi avec un grand sentiment de libération, grâce à ce titre à Paris. Je pense que ce relâchement-là pourrait d’ailleurs me servir sur toute la période très dense qui arrive...» ¢ 21 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Roland-Garros TERRE BATTUE Titre de Roland-Garros en poche, Novak Djokovic poursuit désormais deux exploits mythiques : LE Grand Chelem et le total de titres en majeurs. VINCENT COGNET (avec F.Ra.) Novak Djokovic va-t-il le faire? Bien sûr ! On parle là, évidemment, des quelques jours de vacances qu’il va s’octroyer après son triomphe à Roland-Garros. Les échéances qui l’attendent à moyen et (très) long terme sont si pesantes qu’il a tout intérêt à se ressourcer. Son premier titre à Paris lui a, en effet, ouvert deux portes qui débouchent sur l’histoire. La première offre une vue jusqu’à mi-septembre. La seconde n’a pas de limite. Elle augure donc d’un futur par essence imprévisible. Comme Jim Courier en 1992, le Serbe a gagné les deux premiers majeurs de l’année. Les mots magiques de « Grand Chelem » (le vrai, le calendaire) ne sont donc plus tabous. Tenant du titre à Wimbledon et à l’US Open, il maîtrise à la fois le gazon et le dur extérieur. Pourquoi diable s’arrête- rait-il au milieu du gué ? «Je crois au Grand Chelem en 2016, dit Guy Forget. Déjà parce que Novak a fait la moitié du chemin. Et il est surtout clairement au-dessus des autres. Il est dans une forme optimale avec un capital confiance au maximum. D’ailleurs, même s’il n’avait pas gagné Roland, on l’aurait donné favori de Wimbledon et de l’US Open. Faites un sondage, vous verrez ! » En l’emportant sur le Philippe-Chatrier, le Serbe semble avoir fait sauter son dernier verrou. «Maintenant qu’il a gagné Roland, plus rien ne peut l’arrêter, estime Thierry Champion. Il va avoir soif de tout. C’était la dernière barrière. Je ne vois pas qui peut aller le chercher ces prochains mois, et j’y inclus la saison prochaine.» Depuis le début de la saison 2011, Djokovic a gagné onze titres en Grand Chelem et perdu six finales (sur 22 possibles). La répétition des perfs paraît harassante. DJOKOVIC EST EN RETARD À quel âge ont ils remporté leur 12e titre du Grand Chelem, et qu’ont-ils fait ensuite ? 26 ans R. FEDERER 27 Après US Open 2007 Roland Garros 2013 R. NADAL 09 0 1 20 08 ro 20 -Gar edon lie 20 edon n l l e d a Op olan mb 12 mb ustr R US Wi 20 Wi A 13 ros 20 -Gar n e d Op olan R US 28 29 02 0 n2 e Wimbledon mb S Op 1999 U Wi Roland Garros 2016 N. DJOKOVIC 00 0 n2 o led P. SAMPRAS 09 0 s2 14 20 Mais lui n’est jamais repu : «Il n’est pas émoussé, confirme Champion. On le voit dans ses attitudes, dans ses discours, il n’y a aucun signe d’usure. On dirait qu’il est encore très jeune, comme s’il était habité par quelque chose.» «Il y a deux ans, je disais déjà qu’il était meilleur que Federer et Nadal, poursuit Gustavo Kuerten. Et il est encore plus fort maintenant. Il donne l’impression de progresser tous les jours. Ç’en est effrayant ! Il est à 400% d’investissement. On connaît tous ce sentiment de se réveiller un jour sans avoir l’envie de faire le maximum. Pas lui… Pour les deux ans qui viennent, il est le favori de tous les tournois qui se présentent.» ” Il est à 400 % d’investissement" GUSTAVO KUERTEN S’il faisait suivre d’éventuels succès à Londres et à New York par un sacre à Melbourne, Djokovic ferait tomber une autre barrière : il deviendrait le premier joueur de l’histoire à empocher sept Grands Chelems d’affilée (contre six à Donald Budge, en 19371938). Il en totaliserait alors 15. Suivez tous les regards… «Comme il va jouer au moins encore trois ans, en imaginant qu’il gagne minimum deux titres du Grand Chelem par saison, c’est difficile de dire qu’il ne dépassera pas les 17 titres, pense Patrick Mouratoglou. Il est tellement dominant… À moins qu’il se tende au moment de dépasser Federer. Ou qu’il se blesse. Mais comme il met tout de son côté, ça paraît difficilement concevable. C’est le plus grand pro que j’aie jamais vu dans le tennis.» Le risque existet-il qu’il se laisse écraser sous le poids de l’histoire ? À dire vrai, personne n’y croit. «La pression, ce n’est pas la première chose qui me saute aux yeux quand je le vois jouer, conclut Forget. Chez lui, c’est tellement huilé… Il est tellement habitué à ne pas se frustrer. Pour le record de Roger, je crois que c’est possible.» ¢ CLASSEMENT Au 6 juin | ATP 1 16 950 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Djokovic (SER) Murray (GBR) Federer (SUI) (+1) Nadal (ESP) (-1) Wawrinka (SUI) Nishikori (JAP) (+8) Thiem (AUT) Berdych (RTC) Raonic (CAN) (+2) 8 915 6 655 5 405 5 035 4 290 3 105 3 030 2 965 CLASSEMENT Au 6 juin | WTA 1 8 330 2 3 4 5 6 7 8 9 10 (USA) (+2) Muguruza (ESP) (-1) Kerber (ALL) (+1) Halep (ROU) (-1) 6 766 5 620 4 471 Azarenka 4 221 Vinci (ITA) Bencic (SUI) 3 405 3 260 V.Williams 3 116 Bacsinszky 2 800 (BLR) (+2) (USA) (-1) (SUI) OUI,MAIS... HENRI LECONTE (ex-numéro 5 mondial) «Novak Djokovic peut réussir le Grand Chelem. J’en ai parlé plusieurs fois avec Boris (Becker, coach du numéro 1 mondial), il m’a dit qu’il était chaud bouillant! Mais il ne faut pas oublier que, cette année, il y a aussi les Jeux. Pour Novak, c’est super important de représenter son pays. Il en est fier et il veut absolument y réussi un gros coup. À mon avis, il ressentira plus de pression pour les Jeux que pour le Grand Chelem. Peut-être que ça aura un impact sur son US Open.» OUI JEAN-FRANCOIS CAUJOLLE (directeur du tournoi de Marseille) «Le Grand Chelem ? Ce n’est pas qu’il peut le faire. Il VA le faire. Depuis le début, il s’est programmé, avec une volonté incroyable. Son niveau de jeu est exceptionnel. Le tennis, c’est un sport de zone. Comme une bataille où tu dois gagner du terrain par rapport à l’adversaire. C’est là où Djoko est le PTS A.Radwanska 6 080 (POL) (-1) LEGRANDCHELEM ? PTS 2 905 Gasquet 12. (-5) Tsonga, 2725 ; 15.(-1) Monfils, 2290 ; 18. Simon, 1855 ; 24.(-3) Paire, 1596 ; 29.(+2) Pouille, 1311 ; 33.(-1) Chardy, 1175 ; 49.(-5) Mahut, 931 ; 55.(+3) Mannarino, 860 ; 60.(+5) Mathieu, 816 ; 79.(+5) Herbert, 697 ; 91.(-1) Robert, 638 ; 137.(+6) De Schepper, 418 ; 144.(+10) Halys, 392 ; 148.(-4) Millot, 382 ; 153.(+11) Bourgue, 365. S. Williams PEUT-ILACCOMPLIR 32.(-2) Mladenovic, 1550 ; 38.(+2) Garcia, 1365 ; 59.(-9) Cornet, 1035 ; 83.(+5) Parmentier, 807 ; 147.(+1) Dodin, 397 ; 155.(+1) Lim, 370; 177.(+27) Georges, 311. plus fort. Il est à l’intérieur du terrain pour gagner cette bataille en permanence. Federer aussi joue à l’intérieur du court, mais en jouant en demi-volée avec une prise de risque maximum qui le fait boiser parfois. Djokovic ne boise jamais. Il a cette emprise tactique, en ayant, de surcroît, mis le pied sur les autres au niveau mental.» NON CÉDRIC PIOLINE (ex-numéro 5 mondial) «Je n’y crois pas trop. Ou plus précisément, je suis circonspect. La longueur du tournoi, les sept matches à gagner, la forme du moment, la forme du jour de votre rival, le tirage au sort, etc. Tous ces impondérables, et j’en oublie, me font dire que c’est extrêmement difficile à réaliser. Ce n’est pas un hasard si ce n’est arrivé que trois fois dans l’histoire du tennis (la dernière en 1969). Quand je me pose et que je réfléchis froidement, ça me paraît tellement irréel que j’ai du mal à me dire que ça pourrait arriver.» PEUT-ILDÉPASSER LES 17 MAJEURS DE FEDERER ? NON, MAIS… HENRI LECONTE «C’est trop tôt pour en parler. Il peut se blesser ou se relâcher, même inconsciemment. Il faut remettre l’église au milieu du village : les dix-huit Grands Chelems, c’est quand même loin d’être fait. Et souvenez-nous de ce qu’on disait de Roger, quand il en gagnait trois par an. Qu’il arriverait à 22 ou à 25 ! Pareil pour Rafa après sa fabuleuse saison 2013 : tout le monde le voyait déjà surpasser Roger. J’en garde sous les pieds parce que personne, même Novak, n’est à l’abri d’un pépin. » OUI JEAN-FRANÇOIS CAUJOLLE «On sait qu’on ne peut pas le battre en trois sets gagnants. Il va dépasser les vingt titres en Grand Chelem. Nadal n’est plus aussi fort sur terre battue, Federer n’est plus aussi fort sur le format des cinq sets, et la concurrence est encore un peu jeune.» OUI CÉDRIC PIOLINE «Je dis oui au moins pour deux raisons. D’abord parce que Federer va sur ses trente-cinqans, que Nadal est cassé physiquement et que Murray n’est clairement pas au niveau des trois autres. Ensuite parce que je n’imagine pas la nouvelle génération tout rafler comme ils l’ont fait depuis dix ans. Djoko a donc douze ou vingt-quatre mois assez tranquilles devant lui.» V. C. et F. Ra. L’équipementier de Novak Djokovic lui a offert hier une raquette dorée, récapitulant, sur la tranche intérieure du cadre, son palmarès en Grand Chelem. La petite histoire dit qu’elle était déjà prête, il y a un an, avant sa défaite contre Wawrinka... Richard Martin/L’Équipe La chasse aux trésors GRAND CHELEM 22 TENNIS Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Stuttgart ATP 250 GAZON «Djoko le mérite amplement» De Stuttgart, où il fera sa rentrée jeudi sur gazon, Roger Federer a tenu à rendre hommage au vainqueur de Roland-Garros STUTTGART (ALL) – Roger Federer a fait le plein. Hier, en fin de matinée, pour assister au premier point presse du champion suisse à Stuttgart, ils étaient près de cinquante représentants des médias à s´être déplacés. Il ne lancera son tournoi que jeudi, mais il est en Allemagne depuis samedi. Federer a repris l´entraînement il y a une semaine chez lui, en Suisse, dix jours après avoir dû déclarer forfait à Roland-Garros à cause d’un dos trop douloureux. Décontracté et patient, le Bâlois s´est exprimé durant une petite demi-heure avant d’effectuer, pendant quarante-cinq minutes et sous un soleil de plomb, une séance d’entraînement avec l’Allemand Philipp Kohlschreiber sous les regards d’une vingtaine de curieux. Sa présence, pour la centième édition de l’épreuve, a provoqué un énorme retentissement sur les bords du Neckar. Les billets du week-end se sont arrachés et le nouveau central du Wiessenhof, qui est passé de 4 500 à 7 000 places, sera plein à craquer. « Comment va votre dos ? Je me sens beaucoup mieux. Je ne ressens plus de douleurs. C’est bon signe. Je suis heureux de pouvoir de nouveau m’entraîner normalement. J’ai hâte de reprendre la compétition car j’ai encore quelques objectifs cette saison. Il me faut encore quelques séances d’entraînement Imago sportfotodienst/Panoramic ALEXISMENUGE Après un début d’année gâchée par les blessures, Federer respire enfin à Stuttgart. Son corps va mieux et surtout il retrouve ses automatismes sur gazon. pour me rapprocher de mon meilleur niveau. J’espère ensuite pouvoir enchaîner les matches sans problème. Je suis confiant. ” J’espère l’empêcher de remporter aussi Wimbledon et l’US Open ” Quel regard portez-vous sur votre année 2016, marquée par la répétition des soucis physiques ? À l’exception de l’Open d´Australie, je n´ai pas pu disputer un seul tournoi en étant en pleine forme. Tout a commencé à Brisbane où j’étais malade, puis mon genou et maintenant mon dos... Ce premier semestre a été compliqué. J’espère que j´en ai terminé avec les blessures. En tout cas, je suis heureux de retrouver la saison sur herbe. Je m’entraîne depuis quelques jours sur cette surface et je ne vous cache pas mon bonheur. C’est déjà un pas en avant important. Passer un ou deux tours serait déjà positif. C’est difficile de me projeter davantage, étant donné que je ne sais pas vraiment où j’en suis. Novak Djokovic a remporté son premier Roland-Garros, ‘s-Hertogenbosch GAZON ATP250 er ¢ 1 TOUR Mahut b. Lacko (SLQ ), 6-1, 6-4 Mathieu b. Ram (USA), 6-4, 6-4; Querrey (USA) b. Becker (ALL), 7-6 (3), 7-6 (5). GAZON WTA er ¢ 1 TOUR Vikhlyantseva (RUS) b. Allertova (RTC), 6-2, 6-1; Mertens (BEL) b. Bouchard (CAN), 6-2, 6-0; Brengle (USA) b. Siegemund (ALL), 6-3, 3-6, 6-2 ; Vandeweghe (USA) b. De Vroome (HOL), 6-2, 6-4. ce dimanche, contre Andy Murray. Qu’en avez-vous pensé? Bravo à lui. Il rejoint le cercle très fermé des joueurs à avoir remporté chaque tournoi du Grand Chelem. Djoko le mérite amplement. C’est tout sauf de la chance. C’est une énorme performance. Et puis, c’est excellent pour l’image de notre sport. Je suis ravi. Quand on pense à toutes les histoires de ces derniers mois, et notamment les affaires de dopage, cette réussite de Novak permet de parler en bien du tennis et c’est tant mieux. Tout le monde en profite. Djokovic vient aussi de remporter quatre titres du Grand Chelem d’affilée. Est-il en mesure de réaliser le Grand Chelem sur cette saison 2016? Il en a assurément le potentiel. Sa grande force, c´est qu’il négocie parfaitement les moments clés des matches serrés. Mais j’espère l´empêcher de remporter aussi Wimbledon et l’US Open (rires). Va-t-il vous rattraper au nombre de titres du Grand Chelem, sachant que vous ne le devancez plus que de cinq victoires (17 contre 12)? C’est vrai qu´avec ses quatre titres de rang, il s´est bien rapproché. À moi de tenter de mettre fin à sa domination afin de le laisser encore assez loin. Cependant, mon avance reste confortable. En tout cas, je sais pertinemment que mon record sera battu un jour. Les records sont faits pour être battus. Et l’identité de celui qui le battra m’est égale. Si c´est Djoko, c’est bien aussi.» ¢ i EXPRESSO iMahut : quand tout va… Nicolas Mahut a vécu son premier match comme numéro 1 mondial de double. C’était un simple, et il y a battu le Slovène Lacko 6-1, 6-4 au premier tour de ‘s-Hertogenbosch (HOL), sur gazon. Ça n’a rien à voir? Nicolas Luttiau/L’Équipe DENOTREENVOYÉSPÉCIAL Peut-être pas. «Quand j’étais revenu ici en 2014, pour la défense de mon titre, j’étais très tendu. Et là, dans les mêmes circonstances (il a gagné le trophée l’an dernier), j’étais vraiment relâché, j’ai mis vraiment plus de distance. Ça a dû jouer!» Depuis qu’il a atteint le sommet de la hiérarchie, l’Angevin a reçu plein de messages, dont l’un l’invitait à un meeting de François Fillon à Boulogne. Il rejoue demain contre Paul-Henri Mathieu, celuilà même qui a partagé samedi soir son dîner de tout frais leader du double. « Comme j’étais venu en voiture de Paris, il m’avait reproché de ne pas avoir prévu le coup en amenant de bonnes bouteilles… Mais le dîner était sympa!» F.Ra. GOLF McIlroy armé pour l’US AGENDA Rory McIlroy affiche une éclatante santé à une semaine d’un US Open qui lui tend les bras. O.K., il n’a pas gagné ce dimanche le Memorial Tournament, son ultime tournoi de chauffe avant l’US Open à Oakmont. Mais en finissant quatrième à Dublin (Ohio), Rory McIlroy a fait encore mieux: il s’est rassuré. Pas sur sa capacité à s’imposer. Ce doute-là s’était évanoui avec un succès plein de panache dans son Open d’Irlande, fin mai. Plutôt sur le caractère complet que son golf affiche de nouveau. Car en début de semaine dernière, malgré ce récent trophée, le putting du Nord-Irlandais laissait toujours sceptique. Rory lui-même l’avait avoué : « Ce n’est pas mon putting qui m’a fait gagner en Irlande, mais bien mon seul grand jeu.» Sûr qu’avec 127 putts sur quatre tours on gagne rarement à très haut niveau, la moyenne se situant plutôt audessous des 120 réalisations… Et puis il y eut un nouveau changement de grip sur ce putter récalcitrant. D’inversé (main gauche en bas) pendant trois mois, la prise de Rory est redevenue classique (main gauche en haut). Une trituration de manche payante puisque pendant le Memorial le nu- méro 3 mondial a tutoyé les sommets sur les vertes patinoires de l’Ohio (second du champ en la matière). « En revenant à ce grip plus conventionnel, j’ai eu la sensation de mieux maîtriser la vitesse de mes putts, de mieux visualiser les lignes. Et sur des greens très rapides comme ceux du Memorial ou de l’US Open, j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté.» Dire que le quadruple vainqueur en Grand Chelem fait partie des favoris de cette deuxième levée de 2016 est un doux euphémisme. D’autant que le lutin bodybuldé Sam Greenwood/Getty Images/AFP MARTIN COULOMB TOUR EUROPÉEN LYONESS OPEN (AUT) ¢ 9-12 JUIN Principaux engagés : Wood (ANG), Björn (DAN), Wiesberger (AUT). Les Français : Stal, Bourdy, Lorenzo-Vera, Havret, Espana, Linard, Berardo. Tenant du titre : Chris Wood (ANG). ¢ PGA TOUR ST JUDE CLASSIC (TENNESSEE) ¢ 9-12 JUIN Principaux engagés: Mickelson (USA), Donald (ANG), Harrington (IRL), Donaldson (GAL), D.Johnson (USA), McDowell (ILN). Pas de Français engagés. Tenant du titre: Fabian Gomez. ¢ Dans la dernière ligne droite avant l’US Open, Rory McIlroy affiche une forme plutôt inquiétante... pour ses adversaires, bien sûr. massacre toujours autant les fairways à grands coups de drives titanesques (75% de pistes trouvées à plus de 280 m en moyenne). D’accord, il se plaignait dimanche dernier d’un jeu de fer pas assez précis à son goût, histoire de dire… Mais Rory McIlroy est en pleine possession de ses moyens à l’aube d’un dense été et surtout de cet US Open qui a tendance à s’offrir aux costauds sans failles. CYCLISME 23 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Critérium du Dauphiné 1re ÉTAPE Au premier round CLASSEMENTS Nacer Bouhanni a remporté le premier sprint de l’épreuve au terme d’un dernier kilomètre électrique. Comme un combat de boxe. JEAN-LUCGATELLIER SAINT-VULBAS (AIN) – Ça roulait vite, très vite. Le vent était favorable, la route dessinait un faux plat descendant et le calme de la journée avait permis au peloton d’approcher de Saint-Vulbas, dans la plaine de l’Ain, avec son énergie tout entière. Après avoir franchi la ligne grâce à ce jump qui plantait l’Irlandais Sam Bennett (3e), un adversaire coriace, et maîtrisait l’ancien champion de Belgique Jens Debusschere (2e), qu’il avait déjà dominé en mai au Tour de Picardie, Nacer Bouhanni esquissa simultanément un crochet du droit et un uppercut du gauche. C’était la signature du boxeur Bouhanni rendant hommage à Muhammad Ali, décédé le week-end dernier. Un accès convulsif dans lequel se déchaînait tout ce qu’il avait accumulé en lui, une dose élevée d’adrénaline doublée d’un sentiment intimiste. L’occasion pour le leader de Cofidis de rappeler que « le cyclisme et la boxe sont deux sports de guerriers », et à son sens « les plus durs au monde». Le cyclisme est son métier et la boxe, qu’il pratique pendant l’hiver, sa passion. Bouhanni (25 ans) envisage même de s’y consacrer pleinement après la fin de sa carrière cycliste. Comme un style de vie, avant et après la course, il adopte l’atti- tude du boxeur où le défi est permanent. Il dissimule ses émotions derrière l’écorce du combattant qu’il cherche à rendre, volontairement ou pas, imperméable à l’extérieur. Hier, avec la victoire au bout, Bouhanni a été servi : ce sprint a ressemblé à un combat où l’on se rendait coup pour coup, épaule contre épaule, casque contre casque. L’affrontement était sévère dans les moindres recoins de la chaussée transformée en un ring géant où une masse de coureurs confuse et inextricable fonçait à plus de 70km/h sous les reflets du soleil. Heureusement, personne ne se retrouva au tapis. ” J’ai failli tomber” ALEXANDER KRISTOFF Chez Cofidis, chacun a un rôle prédéfini autour de Bouhanni. Geoffrey Soupe et Christophe Laporte sont les deux derniers coureurs missionnés pour le conduire vers son sprint. « Les “Katache” (surnom donné à Katusha) étaient à trois, plus nombreux que nous dans le final, témoignait Soupe, très entouré après l’arrivée car il est originaire de l’Ain. Ils ont voulu nous déborder, j’ai continué à lancer, Nacer s’est mis dans la roue de Kristoff. » Il manquait un maillon de la chaîne entre Soupe et Bouhanni, c’était Laporte (23 ans), athlète longiligne avec du fond et de la force, appelé à briller sur les Bernard Papon/L’Équipe DENOTREENVOYÉSPÉCIAL À peine la ligne franchie en vainqueur, Nacer Bouhanni, boxeur amateur à ses heures, rend hommage à Muhammad Ali. Il se l’était promis. classiques. Lorsqu’il a voulu coller à Soupe après la flamme rouge, l’Italien Jacopo Guarnieri, le porte-flingue d’Alexander Kristoff chez Katusha, s’en est mêlé. Et, là, le match a été autant furieux que psychologique. «D’habitude, chacun roule dans son train, rappelait le jeune Varois. Mais Geoffrey n’était pas à eux (sic). Quand il a lancé, j’ai voulu prendre place dans sa roue, je ne gênais pas mais il (Guarnieri) m’a tapé dedans, je ne me suis pas laissé faire, j’ai voulu la reprendre. » Les coudes frottaient l’un contre l’autre, à cette vitesse c’étaient comme des pierres provoquant des étincelles dans l’air chaud. « Je me suis retrouvé dans le vent, je n’ai pas pu protéger Nacer », regrettait Laporte. Le combat des chefs tourna court : « C’était une bataille pour rester au contact de Bouhanni, admettait Kristoff. À deux cents mètres, les portes se sont fermées de tous les côtés devant moi, j’ai heurté un coureur – je ne sais pas lequel –, j’ai failli tomber. » Après quoi, Bouhanni s’inclinait uniquement devant «le plus Grand ». ¢ Bouhanni enclenche la seconde Le leader de Cofidis a parfaitement entamé sa deuxième phase de préparation pour le Tour. DENOTREENVOYÉSPÉCIAL MANUELMARTINEZ Bernard Papon/L’Équipe SAINT-VULBAS – Comme l’an dernier sur le Tour de l’Ain, Karim et Anifa, les parents de Nacer Bouhanni, avaient décidé de ve- nir faire un tour sur le Critérium du Dauphiné dans l’espoir de voir le fiston obtenir sa huitième victoire de la saison à l’issue d’un sprint particulièrement houleux. Mission accomplie. « C’est une fierté particulière de gagner de- Geoffrey Soupe (à g.) félicite chaleureusement son leader et ami, Nacer Bouhanni (à dr.), après l’arrivée. vant eux, avouait le leader de Cofidis. Ils viennent très rarement en compétition. La dernière fois, c’était sur le Tour de l’Ain, et j’avais gagné deux étapes. J’ai pensé à eux pendant la course et ç’a été une motivation supplémentaire.» Il y a une dizaine de jours, Nacer Bouhanni s’est offert une escapade à Gérardmer, non loin de chez lui. En compagnie de Geoffrey Soupe, Cyril Lemoine, Christophe Laporte, son jeune frère Rayane, il a arpenté les cols des Vosges. « On a réalisé vingt heures de vélo en une semaine, expliquait-il. J’ai pu faire un gros bloc de travail puis souffler un peu avant ce Dauphiné. Mon objectif n’était pas de progresser en montagne, mais de travailler le coup de pédale. Lorsqu’on est sprinteur en montagne, il faut pouvoir suivre le gruppetto et ne pas vouloir être au côté de Contador ou Froome.» ” J’ai volontairement fait le mois de mai à 70 % de mes moyens” NACER BOUHANNI Hier, Bouhanni n’a pas laissé passer l’occasion qui lui était offerte. « Ce sont ces courses World Tour qui me motivent particulièrement, assure-t-il. J’ai volontairement fait le mois de mai à 70 % de mes moyens et ça m’a valu des critiques parce qu’on a considéré que je n’étais pas au niveau. Mais je sais qu’il faut se focaliser sur des périodes importantes et ne pas se disperser.» Cette année, le sprinteur de Cofidis a morcelé sa saison en trois parties. Une première qui lui avait permis de s’imposer sur une étape du Tour d’Andalousie, sur une étape de Paris-Nice et par deux fois sur le Tour de Catalogne. Avec le Dauphiné, il débute un deuxième cycle (par un nouveau succès) qui va le conduire jusqu’au Tour de France. Il sera ensuite temps de penser à la troisième phase dans la perspective du Mondial au Qatar (16 octobre). Désormais, Nacer Bouhanni est lancé vers le Tour, qu’il a déjà disputé deux fois, en 2013 et 2015, mais où il n’a jamais pu aller au-delà de la première semaine. « Je bosse pour enfin y obtenir une victoire, confie-t-il. La forme est là et, à part l’absence de Julien Simon, blessé, j’ai ici, au Dauphiné, l’ossature de l’équipe qui va m’épauler sur les sprints pour le Tour, avec Laporte, Soupe, Lemoine, Bozic et Van Bilsen.» 1re ÉTAPE Cluses - Saint-Vulbas 1. N. Bouhanni (Cofidis), les 186km en 4h27'53'' (moy.: 41,660km/h); 2.Debusschere (BEL, Lotto-Soudal); 3. S. Bennett (IRL, Bora-Argon 18); 4. Boasson Hagen (NOR, Dimension Data); 5. Vangenechten (BEL, IAM); 6. Hofland (HOL, Lotto.NLJumbo); 7. Hurel (Direct Énergie); 8. Enger (NOR, IAM); ... 11. Kristoff (NOR, Katusha); 12. Degenkolb (ALL, GiantAlpecin); 15. S. Dumoulin (AG2R La Mondiale); 20. Van Avermaet (BEL, BMC); 23. Gallopin (Lotto-Soudal); 24. Bardet (AG2R); 28. Froome (GBR, Sky); 29. J. Alaphilippe (EtixxQuick Step); 44. Porte (AUS, BMC); 49. Contador (ESP, Tinkoff); 87. Pinot (FDJ) t.m.t. 176 classés. CLASSEMENT GÉNÉRAL 1.Contador (ESP, Tinkoff), en 4h39'29''; 2. Porte (AUS, BMC) à 6''; 3. Froome (GBR, Sky), à 13''; 4. D. Martin (IRL, Etixx-Quick Step), à 21''; 5. J. Alaphilippe (Eqs), à 24''; 6. Poels (HOL, Sky), à 25'' ; 7. Bardet (AG2R La Mondiale), à 29''; 8. Yates (GBR, OricaGreenEdge), à 31''; 9. Rosa (ITA, Astana), à 37''; 10. Je. Herrada (ESP, Movistar), à 39''; ...12. Landa (ESP, Sky), à 44''; 17. Pinot (FDJ), à 52''; 32. Rolland (Cannondale), à 1'6''; 34. Aru (ITA, Ast), à 1'8''; 42. Gallopin (Lotto-Soudal), à 1'14''. ¢ AUJOURD’HUI 2e étape: Crêches-sur-Saône-ChalmazelJeansagnière (168 km). Une étape difficile avec quatre cols, notamment la côte de SaintGeorges-en-Couzan (7,5 km à 5,6% de moyenne), située à 14 kilomètres de l’arrivée, et la montée finale vers Chalmazel (6,8 km à 3,7% de moyenne). ¢ DIMANCHE 7e et dernière étape. ÀSUIVRE AUJOURD’HUI EN DIRECTSUR EUROSPORT ET FRANCE 3 À partir de 16 heures. AGENDA Principaux coureurs en lice cette semaine ¢ JUSQU'À DIMANCHE CRITÉRIUM DU DAUPHINÉ voir ci-dessus ¢ JEUDI G.P. DU CANTON D’ARGOVIE (SUI) Albasini, Péraud. ¢ DU SAMEDI11 AU DIMANCHE19 TOUR DE SUISSE P. Sagan, Spilak, Van Garderen, Rui Costa, Cancellara, Péraud, Barguil, Talansky, Gilbert, Matthews, Albasini, Élissonde. ¢ DIMANCHE TOUR DE COLOGNE (ALL) Groenenwegen. TOUR DU LIMBOURG (BEL) 24 BASKET Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Pro A STRASBOURG - ASVEL : 73-61/SÉRIE 2-0 FINALE Le boulevard de Strasbourg Les Alsaciens ont surclassé l’ASVEL et n’ont plus qu’un match à gagner avant d’être sacrés champions de France. Dès jeudi à Villeurbanne? ASVEL 41 73 26 61 DENOTREENVOYÉSPÉCIAL ARNAUDLECOMTE STRASBOURG – Si Strasbourg n’y arrive pas cette année, alors fermez le Rhénus et condamnez la zone de la salle. Car alors, c’est qu’elle serait profondément contaminée par le virus de la lose ! Après trois échecs d’affilée en finale de Pro A, la SIG mène deux victoires à zéro face à l’ASVEL, qu’elle a ratatinée hier soir dans une ambiance de corrida avec vingt-cinq points d’avance (66-41) dès la fin du troisième quart-temps. C’est un boulevard qui s’ouvre désormais à l’équipe la plus complète et la plus affamée de France. Jamais, dans une série de play-offs en cinq manches, une équipe de Pro A n’a comblé deux FICHE DE STATS STRASBOURG-ASVEL: 73-61 Quart-temps : 19-14; 22-12; 25-15; 7-20. Arbitres : MM. Bissang, Collin et Hamzaoui. 6166 spectateurs. STRASBOURG Beaubois (20), L. Campbell (8), M. Collins, Duport (3), B. Fofana (2), M. Howard (5), Lacombe (5), Leloup (12), Ntilikina, T. Taylor (7), Weems (11). Entraîneur: V. Collet. ASVEL Andersen (6), C. Kahudi (8), Chassang, Choquet (4), Galliou, Jean-Charles (3), Lang (11), Lighty (10), Meacham, Noua (2), Ware (6), Watkins (11). Entraîneur: J.D. Jackson. succès de retard. Le chiffre porte seulement sur sept séries et c’est bien la seule réserve qu’on puisse poser avant d’affirmer que Strasbourg sera sacré champion de France pour la deuxième fois, après 2005, dans deux, quatre ou sept jours. Mais cette ASVEL-là, qui avait présenté un jeu bien plus cohérent et dangereux samedi (défaite 73-80), ne semble pas en mesure de tout faire basculer, même si son visage sera certainement moins livide jeudi à l’Astroballe. «Il faut rationaliser tout ça et se persuader que les petits signes de fléchissement mental de l’ASVEL dans le troisième quart-temps peuvent être effacés lors du retour dans le Rhône, qu’elle va jouer sur la fierté. Il y a deux ans, on était menés deux victoires à zéro contre Limoges en finale et le troisième match chez eux fut le plus accroché, même si on l’a perdu», rappelait Vincent Collet, la voix éraillée, et l’esprit toujours à la prudence. Bien obligé ! La SIG a souvent payé cher en finale ces dernières années. L’ASVEL DÉBOUSSOLÉE L’entraîneur alsacien soufflait ses bougies d’anniversaire hier (53 ans) et était évidemment ravi du cadeau. Et notamment du grand match défensif livré par ses troupes, entrées dans le combat dès les premiers instants. Mardy Collins muet au scoring (0 sur 5 mais 4 passes déjà à la pause), Rodrigue Beaubois, Louis Campbell et même le dernier arrivé Tony Taylor ont pris le relais. «Je suis très heureux de la façon dont on a joué mais je sais que ce n’est pas fini », glissait le capitaine Campbell, le seul joueur avec Romain Duport à avoir perdu les trois finales précédentes. L’ASVEL va tenter d’éviter le coup de balai jeudi devant Tony Parker, son boss, qui devrait la couver des yeux depuis les tribunes. Hier, elle est apparue déboussolée, sans solution, totalement perdue par moments face à la débauche d’énergie défensive et aux multiples options en attaque de son adversaire. Elle n’avait que vingt-six points au compteur à la pause (26-41) et a multiplié les cagades toute la soirée. Vincent Collet craignait le réveil de David Lighty et Trenton Meacham, les deux bourreaux nanterriens du match 2 de la finale 2013. Mais le remake n’était pas d’actualité. Au contraire, les deux Américains n’ont pas élevé leur niveau, tandis que Casper Ware et David Andersen ont diminué leur contribution. « On avait été dominants sur les play-offs mais, sur ces deux premiers matches de finale, on ne passe jamais devant. Je ne suis pas fataliste mais c’est la réalité. Casper (Ware) a été bien muselé, Rodrigue (Beaubois) a survolé les débats. Ils ont toujours une solution, nous on peine à en trouver. À nous de nous sublimer chez nous pour qu’il y ait une vraie finale. Muhammad Ali a dit que l’impossible n’existait pas», prophétisait l’entraîneur J.D. Jackson. L’ASVEL devra multiplier les K.-O. pour mettre Strasbourg au tapis. ¢ Le Strasbourgeois Bangaly Fofana s’impose dans la raquette entre les Villeurbannais David Lighty (23) et Darryl Watkins. MATCH 1. Samedi: Strasbourg-ASVEL 80-73. Match 2. Hier: Strasbourg-ASVEL,73-61 Strasbourg mène la série 2-0. Match 3. Jeudi à Villeurbanne. Éventuels: match 4 ; samedi, à Villeurbanne. Match 5. Lundi 13, à Strasbourg. Tous les matches sont à 20h30 sur MCS puis sur SFR Sport 2. Finale au meilleur des 5 matches. PRO B PLAY-OFFS D’ACCESSION ¢ FINALE Match 1 Aujourd’hui 19:00 Évreux (3) - Le Portel (6). Match 2 Vendredi au Portel. Match 3 (éventuel) Dimanche à Évreux. Entre parenthèses, le classement en saison régulière. Séries au meilleur des 3 matches. HyèresToulon, 1er, est déjà promu en ProA. Fred Marvaux/Icon Sport STRASBOURG Du Beaubois de luxe Après Mardy Collins, samedi, Rodrigue Beaubois a été le poison de la SIG. DENOTREENVOYÉESPÉCIALE Elyxandro Cegarra/Panoramic LILIANETRÉVISAN Rodrigue Beaubois met la pression sur le shooteur Nicolas Lang. STRASBOURG – Des finales, il en a déjà joué… et perdu : une finale d’Eurochallenge avec Cholet en 2009, une finale de Coupe de France en 2008, et tout récemment cette finale d’Eurocoupe avec Strasbourg, où il est complètement passé à travers, en deux matches face à Galatasaray (– 2 et – 5 d’évaluation sur les deux matches). Alors, ce titre de champion de France, Rodrigue Beaubois le veut tout comme son équipe, et il sait aussi que ça ne pourra se faire sans lui. Samedi, Mardy Collins avait été l’homme chaud. Beaubois a appris à faire avec. «Quand on a un joueur de talent comme Mardy, parfois, il faut s’adapter, et c’est à nous de lui faire de la place », disait-il. Hier, Collins était en retrait, et la place était pour lui. Il a alors déployé , avec beaucoup de justesse dans ses choix (20 points à 64 % de réussite) une agressivité démoniaque, délaissant son shoot primé si soyeux (2/3) et attaquant principalement sur le drive, en pénétration , une défense villeurbannaise dépassée. IMPECCABLE À LA FINITION « J’ai pris ce que la défense m’a donné, j’ai vu des trous, alors j’en ai profité», disait-il. «Peut-être que s’ils défendent autrement au match 3, je jouerai différemment. » Et au sein de ce collectif strasbourgeois qui se trouve toujours un homme providentiel, il a été mis sur orbite. Jeu rapide, transition, impeccable à la finition, sanctionnant d’une manière ou d’une autre (6 fautes provoquées) la défense verte, Beaubois a écœuré tous les défenseurs qui se sont trouvés sur son chemin, de Lang à Choquet en passant par Meacham. «On a vu qu’il était bien, on a cherché à jouer sur lui. Mais sans oublier de jouer aussi à côté », soulignait Jérémy Leloup. «Collins et Beaubois sont des joueurs de grand talent, ils mettront toujours des gros shoots, mais il nous faudra défendre avec une autre mentalité, les mettre dans des situations difficiles», exhortait Meacham. Ce ne sera pas facile, car, au vu des deux premiers matches (15 points à 62,5 % lors du match 1), Beaubois s’est propulsé dans cette finale sur le bon mode, et avec une sérénité qui ne le quitte pas. Oui, il était tranquille en sortant du contrôle antidopage. Mais sans perdre la raison. « On est bien. On joue bien défensivement aussi, très solidaires ; et offensivement, on connaît la force de Vincent Collet qui sait impliquer tous ses joueurs. On a fait de bonnes choses ; mais il reste un match à gagner. On a fait le boulot chez nous, maintenant il faut aller chez eux, ne pas se satisfaire de ce qu’on a fait ». Rodrigue Beaubois le veut, ce titre de champion de France qu’il n’a jamais connu… BASKET 25 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE FINALE NBA GOLDEN STATE - CLEVELAND : 110-77/SÉRIE 2-0 Cleveland va-t-il se faire balayer ? DENOTREENVOYÉSPÉCIAL MAXIMEMALET OAKLAND (ÉTATS-UNIS) – Bizarrement, avec cinq minutes à jouer, les fans des Golden State Warriors ont commencé à quitter les tribunes de l’Oracle Arena dimanche. Certes le résultat du match 2 face aux Cleveland Cavaliers (110-77) ne faisait pas de doute et il y avait encore quelques rayons de soleil sur la baie de San Francisco. Mais les supporters californiens ont-ils réalisé que cela pouvait être le dernier match de leur équipe à domicile cette saison ? Une vraie possibilité après deux matches. BALAYAGEOUI GOLDEN STATE EST TROP COMPLET. Quatre meilleurs marqueurs différents lors des quatre derniers matches. La perfor- Le choc des stars (Golden State) 30 14,5 42 63 5 7 25 18 9 4 LEBRON JAMES Match 2 Minutes Points % au tir Passes Rebonds Deuxième match discret pour le meneur gêné par un problème de fautes. Plus adroit qu’au match 1 mais loin de ses standards. (Cleveland) 34 19 9 8 41 Moyenne série 37 21 42 9 10 Trop seul pour animer le jeu des Cavs (9 des 15 passes de son équipe), James a perdu sept ballons. Beaucoup trop pour que son équipe ait une chance. Photo Beck Diefenbach/AFP Amical L’ÉQUIPE DE FRANCE LES TREIZE : Meneuses : Dumerc, Époupa. Arrières-ailières : Ayayi, Johannes, Michel, Salagnac, Skrela. Intérieures : Amant, Ciak, Gruda, Miyem, Kamba, Yacoubou. PROGRAMME À MONDEVILLE ¢ AUJOURD’HUI 21 heures France - Canada (Ma Chaîne Sport) ¢ DEMAIN 20 h 30. France - Chine ¢ JEUDI 20 h 30. France - Australie tre les Lakers). Dimanche, il fut le seul à afficher un peu de vie sur le parquet. BALAYAGE NON CURRY N’EST PAS AU TOP. Après deux matches, Stephen Curry, le MVP de la saison régulière, est loin de pouvoir prétendre à ce trophée en finale. Curry a même eu une discussion en fin de rencontre avec Draymond Green. « Le thème de l’échange, c’est qu’on est là pour se soutenir mutuellement », a dévoilé Curry. Pour l’instant, ce sont plus ses coéquipiers qui le portent que l’inverse. Il n’est pas impossible que son genou (touché au premier tour) le gêne encore. D’ailleurs, hier, Curry a annoncé qu’il serait forfait pour les prochains Jeux Olympiques afin de soigner totalement son articulation. CLEVELAND EST BIEN MEILLEUR À DOMICILE. Ce fut particulièrement évident dans la finale de Conférence face à Toronto. Les Cavaliers ne sont pas la même équipe à la Quicken Loans Arena. Depuis le début des play-offs, l’attaque de Cleveland est transformée à la maison (111 points contre 98 en déplacement). La moitié de cet écart revient à deux joueurs : J.R. Smith (+ 3 points de moyenne à domicile) et Kevin Love (+ 4). Mais le second est incertain après une possible commotion cérébrale lors du match 2. « À Cleveland, ça va être un gros défi pour nous, a quand même souligné Curry. Il y a une grosse ambiance . » GOLDEN STATE A DES SAUTES DE CONCENTRATION. Steve Kerr a souligné à plusieurs reprises que rien n’était fait pour les Warriors. Le meilleur entraîneur de la saison connait bien son groupe et ses baisses de concentration. « Je suis surpris par les écarts au score mais on a déjà été de l’autre côté du bâton, il y a deux semaines, quand ça nous est arrivé deux fois à Oklahoma City », a-t-il analysé après ces deux matches à sens unique. ¢ FICHEDESTATS GOLDEN STATE -CLEVELAND : 110-77 (19-21 ; 33-23 ; 30-18 ; 28-15) Arbitres : MM. Capers, Brothers et Foster. 19596 spectateurs. GOLDEN STATE St. Curry (18), K.Thompson (17), Barnes (5), Dr. Green (28), Bogut (2) puis Livingston (7), Iguodala (7), Barbosa (10), Ezeli (6), I.Clark (7), Speights (3), Rush. Entraîneur : S. Kerr. CLEVELAND Irving (10), J.R. Smith (5), L. James (19), Love (5), T. Thompson (8) puis Frye, Shumpert (3), Jefferson (12), Dellavedova (7), D. Jones (3), M.Williams, Mozgov (5), J. Jones. Entraîneur : T. Lue. L’ailier-fort Draymond Green, qui devance ici J.R. Smith, est l’un des éléments moteurs des Warriors lors de la finale. PROGRAMME MATCH 1 Golden State Cleveland 104-89 Golden State mène la série 1-0 ¢ MATCH 2 Dimanche : Golden StateCleveland 110-77 Golden State mène la série 2-0 ¢ MATCH 3 Nuit du mercredi 8 au jeudi 9 juin (3heures) : Cleveland Golden State. ¢ MATCH 4 Nuit du vendredi 10 au samedi 11 juin (3heures) : Cleveland - Golden State. ¢ MATCH 5 (ÉVENTUEL) Nuit du lundi 13 mardi 14 juin (3heures) : Golden State Cleveland. ¢ MATCH 6 (ÉVENTUEL) Nuit du jeudi 16 juin (3heures) : Cleveland - Golden State. ¢ MATCH 7 (ÉVENTUEL) Nuit du dimanche 19 au lundi 20 juin (2heures) : Golden State - Cleveland. ¢ La finale se dispute au meilleur des sept matches. Horaires en heure française. Retransmis sur BeINSports. FRANCE - CANADA Derniers galops 21:00 (MA CHAÎNE SPORT FRANCE CANADA C’est à Mondeville (Calvados), où l‘arrière française Marine Johannes jouera devant son public, que les filles de l’équipe de France vont entamer la dernière ligne droite vers le tournoi de qualification olympique, qui va les occuper, à Nantes-Rezé, du 13 au 19 juin. L’étape normande sera donc, pour Valérie Garnier, la dernière occasion de faire le point sur l’avancée du jeu, mais aussi de faire le dernier choix quant à la sélection qui défendra les chances françaises d’aller à Rio. Les Bleues sont depuis hier soir à treize puisque la meneuse de Charleville Amel Bouderra a été libérée. La dernière place dans les douze devrait donc se jouer entre les intérieures Marielle Amant et Laetitia Kamba, coéquipières cette année à Villeneuve-d’Ascq. Valérie Garnier disposera d’informations supplémentaires après que les Françaises se seront coltinées les Canadiennes, dont la densité physique et la rudesse constituent une opposition traditionnellement compliquée, puis la Chine dont le style de jeu est parfois déroutant et enfin les Australiennes, avec une équipe prometteuse, qui se reconstruit après l’arrêt de carrière de sa mégastar Lauren Jackson, annoncé au mois de mars. À noter que le Canada, tout comme l’Australie, sont deux nations ayant déjà validé leur billet pour les JO. Les Françaises, quant à elles, auront donc du pain sur la planche. Peut-être verront-elles enfin le retour au jeu de leur pièce maîtresse Sandrine Gruda ? L’intérieure des Bleues, qui avait été arrêtée pour soigner une aponévrosite plantaire, a été ménagée, et n’a participé ni aux matches de qualification pour l’Euro 2017 ni aux matches de préparation, jusqu’a présent. « Elle n’est pas inapte » nous a-t-on dit officiellement hier ; mais elle n’est pas non plus à cent pour cent de ses capacités. L. T. Vincent Michel/L’Équipe Moyenne série STEPHEN CURRY mance statistique – Draymond Green succédant à Shaun Livingston, Stephen Curry et Klay Thompson – est un symbole de la force des Warriors. « On a un groupe très professionnel, a estimé Steve Kerr, l’entraîneur. Les remplaçants savent rester prêts. On a de la chance d’être polyvalents et de posséder énormément d’options. La série contre Oklahoma City nous a rendus plus forts.» LES CAVALIERS SEMBLENT RÉSIGNÉS. À leur sortie du terrain, les Cavaliers étaient K.-O. debout. Pendant qu’ils rentraient au vestiaire, bras ballants, regards perdus, pas une once de rébellion. Même chose dans le vestiaire, silencieux, sans colère après avoir pourtant concédé le plus gros écart de l’histoire après deux matches de finale (– 48 au total). « Je ne suis pas déçu ou frustré par mes coéquipiers », a également estimé LeBron James qui pourrait dire quelques vérités à Kyrie Irving, Kevin Love (blessé il est vrai) ou encore J.R. Smith, pas à la hauteur de l’événement. LEBRON JAMES EST LE DERNIER À AVOIR CONNU ÇA. La dernière équipe balayée en finale ? LeBron James pourrait répondre puisqu’il s’agit de Cleveland en 2007 face à San Antonio, guidé par Tony Parker (MVP de la finale). À l’époque, c’était la première finale pour lui et la franchise. La « découverte » d’un tel niveau pouvait être une excuse. Un autre joueur, Richard Jefferson, peut vivre un deuxième sweep en finale dans sa carrière (après 2002 avec New Jersey con- Bob Donnan/AP Vu le scénario des deux premiers matches, les Cavaliers sont en réel danger de subir un «coup de balai» (défaite en quatre matches) par les Golden State Warriors. Championne de France avec Montpellier, l’arrière Gaëlle Skrela va disputer le TQO. 26 RUGBY Équipe de France Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE TOURNÉE EN ARGENTINE Un commando de bric et de broc La première liste des appelés pour l’Argentine témoigne de la difficulté du staff tricolore à former un groupe expérimenté et compétitif. En attendant que les barrages libèrent quelques joueurs chevronnés... RENAUD BOUREL Privés de nombreux cadres, les Bleus pourront tout de même compter sur trois piliers expérimentés en Argentine : Rabah Slimani (n° 17), Jefferson Poirot et Uini Atonio. Quelle équipe pour le premier test ? Qui dans la deuxième vague ? Lundi prochain, au lendemain du second barrage entre Montpellier et Castres, ils seront onze à s’envoler à leur tour pour Tucuman, LE GROUPE DES17 AVANTS (9) Uini Atonio (La Rochelle, 26 ans, 15 sélections). Jefferson Poirot (Bordeaux-Bègles, 23/5). Rabah Slimani (Stade Français, 26/26). Rémi Bonfils Frédéric Mons/L’Équipe Comme attendu, Guy Novès a donc dévoilé, hier, une liste de dix-sept joueurs dans l’idée de décoller le plus tôt possible pour l'Argentine avec un premier contingent formant une équipe type, renforcée par un pilier et un ouvreur remplaçants. L’objectif est de lancer un quinze aussi compétitif que possible avec quelques repères communs dès le premier test, le dimanche 19 juin. Les « primo-partants » du quinze de France, qui décolleront jeudi soir, devraient donc démarrer la rencontre avec un passé commun de deux jours et demi de stage à Marcoussis et de neuf jours pleins d’entraînement à Tucuman. Cela ne dissimulera pas le déficit d’expérience de cette équipe qui recensera sept joueurs à zéro sélection, dont l’attelage DemotteLedevedec en deuxième ligne. Yannick Bru, l’entraîneur des avants, ne sera pas mécontent de pouvoir s’appuyer sur une paire de piliers Poirot-Slimani cumulant 31 sélections.Comble de l’ironie, eu égard à sa trajectoire mouvementée en bleu, c’est François Trinh-Duc, du haut de ses vingtneuf ans et 53 sélections, qui fera figure de vétéran dans ce début de tournée, un peu à l’image d’un certain Frédéric Michalak, en 2012, déjà en Argentine. L’ouvreur de Montpellier reste, a priori, le choix n° 1 à ce poste dans l’esprit des coaches et devrait donc être préféré à Jules Plisson. avec Guy Novès. Le staff devrait faire appel à un pilier et un talonneur, deux deuxième-ligne, deux troisième-ligne, un demi de mêlée, deux centres et deux joueurs du trident offensif. Un schéma adaptable en fonction des profils des joueurs et de leur polyvalence. Le premier barrage opposant le Racing à Toulouse laissera, quoi qu’il arrive, un gros pourvoyeur d’internationaux sur le carreau. Si le Stade Toulousain était éliminé, ils seraient cinq, au minimum, à pouvoir prendre l’avion : Maestri, Picamoles, Bézy, Fickou et Médard. Côté francilien, ils seraient cinq partants également : Ben Arous, Chat, Le Roux, Lauret et Machenaud. La seconde affiche est nettement moins gé- néreuse en internationaux. À Castres, seul Lamerat fait partie des plans et Palis pourrait avoir sa chance, alors que Grosso, lui, sera laissé à disposition de l’équipe de France à 7 pour préparer les JO de Rio. Au MHR, la problématique est quasiment identique. Seul Benjamin Fall est susceptible d’être convoqué. En revanche, O’Connor, apparu lors du troisième stage de l’ère Novès, et Ouedraogo sont eux aussi concernés par la préparation olympique. Voilà pourquoi l’encadrement français ne s’interdira pas de faire appel à des joueurs appartenant à des clubs déjà en vacances. Mais l’équipe du second test (25 juin) sera, quoi qu’il arrive, plus expérimentée que celle du premier. Que faut-il espérer de cette tournée ? Dans son for intérieur, le quatuor d’entraîneurs rêve d’un exploit acquis sur l’audace et l’enthousiasme d’un commando bâti de bric et de broc. Dans les faits, la situation apparaît au moins aussi mal embarquée qu’en 2007 et 2008, quand Bernard Laporte et Marc Lièvremont étaient respectivement partis en NouvelleZélande et en Australie sans les demi-finalistes. Résultat ? Une belle paire de gifles à chaque fois (*). En 2012, en Argentine, les Bleus de Saint-André, partis sans les finalistes du Top 14, s’étaient fait surprendre au premier test (20-23), avant de se ressaisir (49-10). C’était il y a quatre ans et c’était déjà une autre époque. Les Pumas n’avaient pas le vécu commun d’une Coupe du monde 2015 flamboyante (4es) et un réservoir nourri à la mamelle du Super Rugby, grâce à la nouvelle franchise des Jaguares. Daniel Hourcade, le boss du rugby argentin, conscient qu’il doit soigner son classement World Rugby pour un tirage clément lors du prochain Mondial, a donc retenu la meilleure équipe possible pour affronter la France. Un témoignage de respect, dit-on de l’autre côté de l’Atlantique. Un signe de pragmatisme, surtout, dont le rugby tricolore, déliquescent, risque de faire les frais. ¢ Romain/Presse Sports Baptiste Serin avait découvert les Bleus pour un stage de préparation au Tournoi des Six Nations, fin janvier. chaînement des matches. Cette tournée avec l’équipe de France, je vais croquer dedans à pleines dents. J’y suis peut-être parce qu’il manque beaucoup de monde en raison des demi-finales, mais je le prends comme une chance énorme. Que je veux saisir, sans me poser de questions sur le contexte. J’avais passé trois jours à Marcoussis fin janvier (Bordeaux-Bègles, 30/0). Loann Goujon (Bordeaux-Bègles, 27/10). Kevin Gourdon (La Rochelle, 26/0). Raphaël Lakafia (Stade Français, 27/3). ARRIÈRES (8) Baptiste Serin (Bordeaux-Bègles, 21/0). Jules Plisson (Stade Français, 24/11). François Trinh-Duc (Montpellier, 29/53). Jonathan Danty (Stade Français, 23/3). Julien Rey (Bordeaux-Bègles, 29/0). Djibril Camara (Stade Français, 26/1). Xavier Mignot (Grenoble, 22/0). Hugo Bonneval (Stade Français, 25/6). AGENDA AUJOURD’HUI RASSEMBLEMENT AU CNR DE MARCOUSSIS ¢ JEUDI DÉPART POUR L’ARGENTINE DES 17 NON-BARRAGISTES ¢ LUNDI 13 JUIN DÉPART DES BARRAGISTES VAINCUS ¢ DIMANCHE 19 JUIN ARGENTINE - FRANCE, À TUCUMAN (23h10, heure française) ¢ SAMEDI 25 JUIN ARGENTINE - FRANCE, À TUCUMAN (20h10) ¢ Baptiste Serin, le demi de mêlée de l’UBB, ne s’attendait pas à être retenu pour cette tournée argentine. de l’UBB en Top 14. Finalement, cette saison me procure un sentiment mitigé. D’un côté, on a fait de réels progrès, mais, de l’autre, notre manque d’expérience et les matches où on s’est trompés nous ont coûté cher. Personnellement, j’ai le sentiment d’avoir franchi un palier, d’avoir gagné en maturité et d’avoir emmagasiné de la confiance, grâce à l’en- (Agen, 25/0). Julien Ledevedec (*) 42-11 et 61-10 en 2007 ; 34-13 et 40-10 en 2008. «Je vais croquer dedans à pleines dents» « Hier, j’ai vu que j’avais plein de messages, dont celui de ma compagne, qui m’apprenait la bonne nouvelle. Agréable et inattendue. Je sais qu’on avait demandé à des joueurs d’autres clubs de se tenir prêts, mais ce n’était pas mon cas. Je n’avais reçu aucun appel et ça rend cette sélection encore plus agréable. Je n’y pensais pas trop, car j’étais concentré sur l’objectif (Stade Français, 27/0). William Demotte dans un stage de préparation. Je vais retrouver de nombreux joueurs du Stade Français qui y étaient. Et chez les Pumas, je vais retrouver mes anciens partenaires à l’Union Nicolas Sanchez et Joaquin Tuculet. À l’image de l’Argentine, ils déploient du jeu, du mouvement, c’est un rugby de vista et d’instinct que j’aime. » H. I. RUGBY 27 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE MOINS DE 20 ANS Coupe du monde Olivier Magne «Le rugby s’isole» L’entraîneur de l’équipe de France des moins de 20 ans, qui débute sa Coupe du monde aujourd’hui, estime que les travers du professionnalisme poussent les jeunes à se couper de la richesse de leur sport. «Les jeunes que vous entraînez aujourd’hui sont-ils différents de ce que vous étiez au même âge ? Pour l’essentiel, non. Il y a au fond d’eux un amour pour ce jeu et la même priorité de prendre du plaisir, de vivre une aventure humaine et de se construire en tant qu’homme. Mais c’est vrai que, parfois, je suis interloqué sur certaines de leurs conversations, notamment sur l’argent, et il faut sans arrêt les remettre sur le bon chemin, les aiguiller en leur rappelant qu’ils ne doivent pas choisir un métier, mais une passion. Il se dit que certains jeunes Français profitent parfois d’une sélection en équipe de France des moins de 20 ans pour essayer de faire monter les enchères dans leur club… Le rugby est devenu un business où beaucoup de personnes gravitent autour des joueurs, beaucoup trop. Les agents, par exemple, se servent du joueur, en particulier quand il est jeune, dans leur unique intérêt. Notre mission d’entraîneur est d’essayer de remettre le joueur au centre du débat, de répéter que même si le rugby est un moyen de gagner sa vie, ce qui reste à la fin, ce sont les souvenirs. À votre avis, que manque-t-il le plus à ces jeunes rugbymen d’aujourd’hui ? D’être davantage responsable par rapport à ce qu’ils vivent. À vingt ans, on ne l’était pas forcément beaucoup plus qu’eux mais on se servait du rugby pour intégrer la société. Alors que là, le rugby s’isole, ces jeunes se coupent de la société au lieu de s’ouvrir. Et sur le terrain ? Il y a déjà plusieurs saisons que la DTN a fait le constat d’un manque de leader dans les générations actuelles. Pour qu’ils ne soient pas le pantin de leur environnement, ils doivent construire leur raisonnement. On les fait donc participer à l’élaboration de notre projet de jeu, ils doivent se mouiller. Moi, je n’en peux plus des gars qui se retournent vers les entraîneurs pour savoir s’il faut prendre la mêlée ou les trois points. L’entraîneur, c’est juste l’accompagnateur d’une équipe. Mais ce n’est pas toujours facile de les responsabiliser. Ces gamins, on décide tout pour eux. À Marcoussis, les journées sont balisées, c’est tel truc à telle heure. Alors, j’essaie de jouer sur des détails. Quand ils me demandent d’avoir des bouteilles d’eau sur le terrain, je leur dis de s’en occuper eux-mêmes. ” C’est un état d’esprit. Chez les Français, le côté “assistés” est bien plus flagrant” C’est différent dans les autres pays ? Chez les Anglo-Saxons, c’est sûr. En Angleterre, les joueurs reçoivent leur dotation (maillots, shorts, survêtement…) en début de saison et c’est à eux de s’occuper de leur linge, de le laver pour avoir le bon équipement quand il faut. Dans le vestiaire, celui qui sort en dernier se charge de ranger et de balayer. C’est un état d’esprit. Chez les Français, le côté “assistés” est bien plus flagrant mais ce n’est pas propre au rugby. Olivier Magne, ici au milieu de ses joueurs, veut leur apprendre à être plus autonomes. AGENDA DES BLEUETS ¢ AUJOURD'HUI 16:15 FRANCE-ARGENTINE (en direct sur Canal + Sport), À SALFORD ¢ SAMEDI 11 JUIN 16:45 FRANCE-JAPON, À SALFORD ¢ MERCREDI 15 JUIN 20 :45 AFRIQUE DU SUD FRANCE, À MANCHESTER ¢ LUNDI 20 JUIN DEMI-FINALES ¢ SAMEDI 25 JUIN FINALE Romain Perrocheau/L’Équipe DOMINIQUE ISSARTEL C’est notre système éducatif, notre société qui fabrique des enfants rois. Sur un terrain, on a besoin de tout sauf ça. On a besoin de joueurs qui dirigent. Que leur dites-vous pour qu’ils tendent vers cela ? Mon discours, c’est que l’erreur est possible, presque indispensable. “Même si c’est faux, même si vous vous trompez, engagezvous !” C’est en osant que l’on devient un leader qui n’a pas peur de se tromper. Mais ces gamins n’ont jamais appris à s’exprimer en public, à exposer leurs idées devant un groupe… RED HOT CHILI PEPPERS EN CONCERT TRÈS TRÈS PRIVÉ RTL2 14 JUIN / PARIS PROGRAMME AUJOURD’HUI Poule A : Galles-Irlande (18h30) ; Nouvelle-Zélande Géorgie (19h45). Poule B : Australie-Écosse (18h30) ; Angleterre-Italie (19h45). Poule C : France-Argentine (16h15) ; Afrique du Sud Japon (16h15). ¢ FRANCE - ARGENTINE Du lourd d’entrée 16:15 CANAL + SPORT FRANCE ARGENTINE L’équipe de France des moins de 20 ans doit impérativement réussir son entrée dans la compétition, cet aprèsmidi, à Salford (banlieue de Manchester), face à l’Argentine, dont le jeu s’inspire directement de celui, rythmé et diabolique, des Pumas.Le format de la compétition n’offre aucune marge de manœuvre puisque seuls les premiers de chacune des trois poules et le meilleur deuxième seront qualifiés pour les demi-finales.Pour ce match, les Bleuets, deuxièmes du dernier Tournoi derrière le pays de Galles, sont privés de leur centre Damian Penaud (épaule).Le manager Thomas Lièvremont aligne sinon une équipe type autour de son capitaine Clément Castets, pilier de Montpellier, et de son ailier à la vitesse supersonique Gabriel Ngandebe (Massy). La charnière sera composée du Castrais Antoine Dupont et du Toulonnais Anthony Belleau. C. Do. L’équipe : Buros - Laveau, Roudil, Septar, Ngandebe - (o) Belleau, (m) Dupont - Cancoriet, Jelonch, Voisin - Tanguy, Verhaeghe - Simutoga, Fourcade, Castets (cap.). Remplaçants : Mauvaka, Walcker, Setiano, Hannoyer, Roumat, Couilloud, Seguy, Klemenczak Sur quel détail êtes-vous intransigeant ? Le respect. Être à l’heure, dire bonjour, arriver douché en salle de restaurant… Cela paraît évident mais ce n’est pas toujours le cas. Et ce genre d’attitude peut carrément corrompre un projet de jeu.» ¢ DÈS VOTRE RÉVEIL ÉCOUTEZ RTL2 ET GAGNEZ VOS INVITATIONS Suivez-nous sur Nouvel album THE GETAWAY sortie le 17 juin rtl2.fr 28 RUGBY Top 14 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE BARRAGES Le Racing a-t-il choisi Toulouse ? i EXPRESSO Plusieurs indices laissent penser que les Franciliens ne sont pas malheureux de retrouver le Stade Toulousain plutôt que Castres en barrages, samedi.Voici pourquoi. iBarrages : Gaüzère et Cardona au sifflet. Pascal Gaüzère arbritrera samedi soir (20 h 45) le premier barrage entre le Racing et Toulouse. Laurent Cardona officiera le lendemain pour MontpellierCastres (16 h 15). DOMINIQUE ISSARTEL iClermont : Lhermet ne sera plus directeur sportif. Alex Martin/L’Équipe Jean-Marc Lhermet (48 ans, notre photo), directeur sportif de l’ASMdepuis 2004, quittera ses fonctions la saison prochaine. Le club a annoncé hier que Alain Mounic/L’Équipe Nous n’avons pas eu accès au vestiaire du Stade Toulousain, hier, mais on ne serait pas étonné que les propos tenus dimanche soir par Jake White y aient été placardés en bonne place. Que disait l’entraîneur sud-africain de Montpellier après la défaite contre le Racing (40-25) ?«Je suis un peu troublé car, dans le vestiaire, j’ai entendu dire que les gars du Racing préféraient tomber contre Toulouse. Je me demande pourquoi on a joué ce soir ? Si j’avais su, j’aurais dit à Lolo (Laurent Labit) : “Bon, on fait le match en marchant, vous gagnez à la fin et tout le monde est content.” Parce que là, c’est quand même beaucoup d’efforts pour entendre ça à la fin, non ? » En prononçant ces mots, White avait un petit sourire en coin, mi-innocent, mi-coquin. Peut-être se doutait-il qu’il venait de donner là une source de motivation toute trouvée aux hommes d’Ugo Mola avant le match de barrages à Colombes, samedi soir. Dimanche, le questionnement est venu du choix des joueurs du Racing de prendre les trois points à la 69e minute (pour mener 33-13) au lieu d’insister en touche pour aller chercher le bonus offensif qui leur aurait permis de finir troisièmes devant Montpellier et, par consé- quent, d’accueillir Castres au lieu de Toulouse en barrages. « Quand on a une pénalité face aux poteaux, on prend les points, on ne réfléchit pas, justifiait le demi de mêlée Maxime Machenaud à l’issue du match. On était au courant en temps réel de ce qui se passait à Toulon (à la lutte pour la deuxième place). À ce moment-là, le bonus ne servait à rien, on ne pouvait plus aller directement en demi- Barrages 1/2 Finale Chez le premier nommé. Vendredi 17 juin, 20:45 et samedi 18 juin, 20:45, à Rennes, Roazhon Park. Vendredi 24 juin, à Barcelone (ESP), Camp Nou, 20:45 (France 2 et Canal +). Samedi 11 juin, 20:45 (Canal +) (1) CLERMONT (4) RACING 92 (5) TOULOUSE Dimanche 12 juin, 16:15 (Canal +) (2) TOULON (3) MONTPELLIER (6) CASTRES (Entre parenthèses, le classement à l’issue de la première phase.) finales. La seule chose qui importait pour nous, c’était le barrage à domicile, donc la victoire. Choisir l’adversaire n’a jamais été notre priorité.» ” Rencontrer Toulouse, c’est peutêtre un peu mieux” MAXIME MACHENAUD Quelques minutes plus tôt, son entraîneur Laurent Labit avait été dans le même sens quand on lui demandait pourquoi ses hommes n’avaient pas tout fait pour arracher ce bonus offensif. « Parce que la priorité était la victoire. Le seul intérêt du bonus était que notre adversaire changeait, mais dire qu’on préférait l’un ou l’autre, c’est quand même assez compliqué, entre Castres et Toulouse…» Un des arguments qui pourrait laisser penser que le Racing a tout de même « choisi » son adversaire était évoqué par Machenaud : « Oui, rencontrer Toulouse, c’est peut-être un peu mieux puisqu’on a perdu deux fois contres Castres cette saison (8-34 à l’aller, le 8 novembre ; 9-13 au retour à Colombes, le 27 février).» Contre Toulouse, en revanche, les Ciel et Blanc en sont à un partout (voir par ailleurs). Mais les Toulousains, qui restent sur six victoires consécutives, sont sur une pente ascendante. Autre raison qui a pu pousser le Racing à « éviter » Castres : le côté affectif. En effet, les deux entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers ont passé quatre années là-bas (20092013), menant le club tarnais au titre de champion de France en 2013, et sept joueurs de leur effectif ont évolué au CO ces dernières saisons : Ducalcon, Andreu, Dulin, Claassen, Audrin, Tales et Masoe. Les retrouvailles auraient été un crève-cœur.Désormais, les Racingmen sont sûrs d’une chose : ils ne croiseront Castres au mieux que le 24 juin, en finale. ¢ Yannick Nyanga, plaqué par Corey Flynn, s’apprête à retrouver ses anciens coéquipiers toulousains samedi soir, à Colombes. iToulon : le transfert de Bernard officiel. Le RCT a MATCHES NULS, BELLES AU CENTRE Les deux barrages opposeront des équipes qui se sont neutralisées cette saison, chacune l’emportant à domicile. RACING 92 - TOULOUSE, 1-1 Racing-Toulouse, 28-13 (28 novembre) Toulouse-Racing, 14-3 (17 avril) MONTPELLIER-CASTRES, 1-1 Castres-Montpellier, 34-19 (5 décembre) Montpellier-Castres, 22-19 (5 mars) EN DIRECT DES BARRAGES RACING : DUCALCON TRÈS INCERTAIN Victime d’une déchirure d’un quadriceps contre Montpellier (40-25), Luc Ducalcon ne devrait pas disputer le match de barrages contre Toulouse, samedi soir, à Colombes (20 h 45). Ce forfait probable laisse le club démuni au poste de pilier droit puisque seul Ben Tameifuna est disponible. En effet, Martin Castrogiovanni a vu son contrat rompu il y a quelques jours, à la suite de son escapade à Las Vegas, et Cedate Gomez Sa s’est blessé la semaine dernière à un genou et D. I. est indisponible pour la fin de saison. TOULOUSE EST SEREIN Victorieuse dimanche soir à Grenoble (14-53), l’équipe bis du Stade Toulousain est rentrée hier, en fin de matinée, de son déplacement en Isère. Les joueurs sont rapidement passés au stade Ernest-Wallon, où ils ont croisé leurs partenaires et titulaires habituels, ménagés ce week-end. Parmi eux, l’arrière Maxime Médard, épaté par la performance de ses coéquipiers face au FCG : « Il ont fait un match exceptionnel. Grâce à eux, on poursuit cette dynamique de victoires (six d’affilée) qui nous permet de travailler sereinement. » Au repos hier après-midi, les Toulousains reprendront l’entraînement ce matin. L. C. MONTPELLIER NE CHANGE RIEN Rentrés de Paris hier en début d’après-midi, les Montpelliérains démarrent ce matin une semaine «normale» de préparation. Ils sont d’abord attendus pour une séance vidéo, puis pour des entraînements séparés avant de disposer, mercredi, d’une journée «off». La l’ancien troisième-ligne et capitaine des années 1990 allait désormais prendre en charge le «développement sportif» : il s’occupera notamment du rugby à 7, de la section féminine ou de la formation... Franck Azéma, actuellement entraîneur principal, prend «la tête de la direction du rugby professionnel», précise l’ASM, qui s’est qualifiée directement pour les demi-finales du Top 14 en tant que leader de la saison régulière. grosse séance est programmée pour jeudi. Jake White dispose de son groupe au complet. P. P. CASTRES A LE SOURIRE Son match face au Stade Français a permis au CO de reposer certains cadres (Urdapilleta, D.Smith, Palis), de donner du temps de jeu au revenant Rémy Grosso, de fêter ses partants et d’obtenir son visa pour un barrage à Montpellier sans déplorer de nouveaux blessés. Autant de raisons de se réjouir. Après une journée de récupération, les Castrais reprendront l’entraînement collectif cet après-midi au Lévezou. L. C. officialisé hier le recrutement pour une durée de trois ans de l’ouvreur Pierre Bernard, en provenance de Bordeaux-Bègles. Régulièrement présent parmi les meilleurs buteurs du Top 14, Bernard (27 ans) apportera des garanties intéressantes à Toulon au niveau du tir au but, secteur dans lequel le RCTest en souffrance cette saison (69 % de réussite, 13e équipe du Championnat). iRugby à 7 : la préparation pour Rio est lancée. L’équipe de France de rugby à 7 a lancé, hier, à l’INSEP sa préparation pour les JOde Rio.Seize joueurs étaient réunis, les 14 spécialistes du 7 sous contrat avec la FFR ainsi que deux quinzistes, Arthur Retière (Racing 92) et JeanPascal Barraque (La Rochelle).Ils seront rejoints jeudi par Sofiane Guitoune (Bordeaux-Bègles) puis, en fonction du parcours de leur club en Top 14, par les Castrais Rémy Grosso et Romain Martial et les Montpelliérains Fulgence Ouedraogo et Marvin O’Connor.Au total, ce sont donc 21 joueurs qui visent l’une des 14 places pour Rio. LA SAISON EN STATS DE LA SA +- 37 PÉNALITÉS CONCÉDÉES LE COIN DES BLEUS par Mihaita Lazar, en 20rencontres. Le pilier castrais est le joueur le plus sanctionné du Top14 devant le Briviste Damien Jourdain (26) et son coéquipier Rory Kockott (26). RS MEISLONLTE..U . KÉVIN GOURDON 229 (4 ) 74 (2 ) 28 (5 ) 195 (5 ) e e e V est le meilleur preneur de balles en touche du Top 14, avec 76 ballons captés en 26 matches, soit presque 3 par match. Le futur Briviste, qui a joué tous les matches de la saison avec l’UBB, sera peut-être le capitaine de touche des Bleus en Argentine. V Julien Rey est le seul trois-quarts présent dans le top 20 des meilleurs plaqueurs du Top 14 (14e avec 198 en 23 rencontres). Certes, le centre de l’UBB en manque aussi beaucoup (31, 4e au classement), mais son engagement en défense sera précieux face aux Pumas. V William Demotte est un redoutable défenseur. Le deuxième-ligne agenais est le troisième meilleur plaqueur de la saison (199 en 23 matches). Il devra, en Argentine, prendre la suite des habituels sécateurs du quinze de France, Guilhem Guirado, Bernard Le Roux ou Yoann Maestri. TOP 3 e Il n’est pas le joueur le plus «flashy» du Top 14, mais l’analyse de ses statistiques confère à Kévin Gourdon le titre honorifique de joueur de la saison.Doté d’un physique modeste (1,85m ; 103kg) mais très explosif, le troisième-ligne de La Rochelle (26ans) possède des qualités offensives remarquables pour un avant.Très actif avec une moyenne de 10 ballons portés par match, il est l’avant ayant parcouru le plus de terrain ballon en main cette saison (919 mètres) et rivalise avec les trois-quarts dans d’autres secteurs d’habitude peu favorables aux « gros » : les défenseurs battus (2e derrière Tuisova) et les passes après contact (5e). Cet attrait pour l’attaque ne s’effectue pas au détriment de son abattage défensif puisqu’il est aussi le cinquième meilleur plaqueur du Championnat (195).L’ancien Clermontois devrait être récompensé de sa saison pleine par une première sélection avec les Bleus en Argentine, le 19 juin. Julien Ledevedec Frédéric Lancelot/L’Équipe BALLONS PORTÉS DÉFENSEURS BATTUS OFFLOADS PLAQUAGES BIAS, LE SÉCATEUR DES MEILLEURS PLAQUEURS 1. Alexandre Bias (Castres), 226 (20 matches). 2. Jono Ross (Stade Français), 210 (22m). 3. William Demotte (Agen), 199 (23m). S. ARMITAGE, AU VOLEUR ! Félix Golesi/L’Équipe Pierre Lahalle/L’Équipe par Josua Tuisova. L’ailier fidjien de Toulon est la révélation de la saison puisqu’il domine aussi, largement, les classements du plus grand nombre de mètres parcourus (1 646) et de franchissements (42). Il est aussi dans le top15 des passes après contact, des ballons volés ou des ballons portés. ET LES LA ROCHELLE Romain/Presse Sports DUELS GAGNÉS CLÉMENT DOSSIN ET AYMERIC MARCHAL/ JEU DE MAINS, JEU DE TOULOUSAINS La maxime, célèbre, est un slogan bien connu des supporters toulousains. Sur la saison regulière, force est de constater qu’elle se vérifie. Les hommes d’Ugo Mola dominent en effet de nombreux classements révélateurs d’une volonté de jouer : la possession du ballon (17’39’’), les ballons portés (116), les mètres gagnés balle en main (473), le nombre de passes (148), dont celles après contact (17). Mais les Toulousains n’en ont pas oublié pour autant les fondamentaux: ils sont les plus performants en mêlée (90% de mêlées gagnées) ou dans les rucks (96% de rucks gagnés). Ils sont aussi les plus efficaces au plaquage (87% de réussite). Le Racing 92, adversaire en barrages samedi soir, est prévenu. TOP 3 DES BALLONS GRATTÉS 1. Steffon Armitage (Toulon), 40(23matches) 2. Camille Gérondeau (Clermont), 34(23 m.) 3. Rory Kockott (Castres), 23 (18 m.) HAUMAN, ROI DU CONTRE TOP 3 DES CONTREURS EN TOUCHE 1. Petrus Hauman (Brive), 14 (22matches) 2. Hugh Chalmers (Bordeaux-Bègles) 13 (18m.) 3. Louis-Benoît Madaule (Bordeaux-Bègles), 13 (24m.) D. SMITH, SOLIDE AU CONTACT PAU, LE MAINTIEN MIRACULEUX ? La Section Paloise s’est maintenue sans coup férir (11e) et, pourtant, le livret de statistiques du club béarnais s’apparente à un bulletin de notes de cancre.Moins bonne attaque du Top14 avec 16,2 points et 1,2 essai par match, l’équipe de Simon Mannix est celle qui porte le moins le ballon (92,6fois par match), bat le moins de défenseurs adverses (12,1) et effectue le moins de passes après contact (8).Si cette frilosité offensive s’accompagnait d’une rigueur défensive à toute épreuve, on comprendrait mieux le classement des Béarnais, mais ils sont aussi ceux qui ratent le plus de plaquages (83% de réussite seulement).Heureusement pour les Palois, les statistiques ne disent jamais tout d’une équipe... Frédéric Lancelot/L’Équipe AIS LE FRANISÇ ON Top 14 Thierry Breton/Panoramic 102 Nicolas Luttiau/L’Équipe RUGBY 29 Laurent Argueyrolles/L’Équipe Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE TOP 3 DES MEILLEURS PASSEURS APRÈS CONTACT 1. David Smith (Castres), 44 (24matches) 2. Vincent Clerc (Toulouse), 38 (22m) 3. Rémi Lamerat (Castres), 31 (21m) 30 MOTO Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE MotoGP La force de l’âge Rossi a fait dimanche une nouvelle démonstration de son immense expérience. Àtrente-sept ans, l’Italien, vainqueur du GP de Catalogne, maîtrise sa discipline et le retour de Michelin. PASCALCOVILLE BARCELONE (ESP) – Privilège de l’âge ? Valentino Rossi était, hier à 14 heures, le seul pilote à ne pas avoir roulé lors de la séance d’essais organisée post-Grand Prix, à Barcelone (*). Le vainqueur du septième Grand Prix de la saison avait bien gagné le droit de souffler. Les week-ends de courses sont particulièrement chargés pour le célèbre n° 46. Sur et hors de la piste. Son absence lors de la commission sécurité vendredi avait d’ailleurs fait jaser. « J’étais occupé ailleurs », expliqua-t-il. « Rossi », c’est plus que le nom d’un pilote avec neuf titres de champion du monde, c’est aussi une marque qui rapporte de l’argent et… des points. L’Italien Carlo Pernat, l’homme qui lui fit signer son premier contrat il y a vingt ans, remarque : « Depuis quelques années, je trouve Rossi bien plus concentré. En course et ailleurs. Et c’est lié. Avec ses équipes de coureurs (en Moto2 et 3 au sein de la VR46 academy) et ses affaires, il est devenu un “entrepreneur” et ça lui a mis du plomb dans la tête au guidon. » Ainsi «l’ancien» ne fait pas beaucoup de fautes dans la gestion de sa saison de course. Si, une fois, au Texas, quand une erreur de pilotage l’envoya illico au tapis. « Les pneus Michelin ne par- donnent pas », avait-il lâché. De quoi nourrir du ressentiment contre le bibendum ? Pas du tout ! Dimanche, après sa 114e victoire en Grand Prix, il confiait : « Je me sens bien sur les Michelin parce que j’ai grandi avec eux. » Traduction avec Nicolas Goubert, le responsable du service course motos chez le manufacturier auvergnat : « Ce n’est pas une constatation technique, c’est une sensation. Il veut dire qu’il retrouve cet ADN des pneus sur lesquels il a pu être aussi compétitif par le passé. » ” Rossi sait faire passer les messages avec la manière ” NICOLAS GOUBERT Aujourd’hui, Rossi est le seul pilote du paddock à avoir été titré en catégorie reine avant le départ de Michelin, fin 2008 (6 titres en 500 ou MotoGP). « C’est drôle qu’il s’adapte si bien au retour de Michelin, relève pourtant Carlo Pernat. Car c’est bien lui qui a poussé les Français dehors, fin 2008, en passant chez les Japonais de Bridgestone. » Mais le couple Michelin-Rossi reste une histoire à succès. Nicolas Goubert a bien connu l’Italien, lors de sa première collaboration avec Michelin : « Contrairement à ce que son image publique de GP DE CATALOGNE 7/18 1er ROSSI (ITA) YAMAHA 2e MARQUEZ (ESP) HONDA 3e PEDROSA (ESP) HONDA CHAMPIONNAT (après 7 GP) 1er MARQUEZ 2e LORENZO 125 pts 3e ROSSI 4e PEDROSA 103 (ESP, YAMAHA) 115 Luis Gene/AFP DENOTREENVOYÉSPÉCIAL 82 PROCHAIN GRAND PRIX Pays-Bas (Assen), 26 juin. Quand un champion du monde de vingt-trois ans, Marc Marquez, lutte avec un champion du monde de trentesept ans, Valentino Rossi (au premier plan), qui est le plus rapide ? C’était l’Italien, à Barcelone, ce dimanche. jeune insouciant donnait à penser à l’époque, il était déjà un pilote très mûr. Je me souviens d’une anecdote : il y avait eu du tirage, un jour, entre le technicien pneumatique et un mécanicien de son équipe. Il les avait convoqués pour leur dire : “Plus de ça dans mon équipe !” » Rossi (troisième du Championnat, à 22points de Marquez) serait-il un patron cassant ? « Non, il sait faire passer les mes- sages avec la manière. Samedi, après la séance d’essais n°3, où il avait été en difficulté, je le croise et il me dit avec un sourire : “Et maintenant, on fait quoi ?” Rien de brutal, mais on savait qu’il fallait trouver des solutions. Je pourrais citer l’exemple de Mick Doohan (cinq titres consécutifs en 500, de 1994 à 1998), qui était toujours beaucoup plus dominateur que Rossi, quasi à chaque séance d’essai. Mais pour ça, il a dû prendre plus de risques qu’il a fini par payer (fin de carrière, en 1999, à 34 ans sur une grave blessure). Rossi, lui, a bien mieux géré sa carrière.» Voilà pourquoi le doyen du paddock est en mesure dans sa vingt et unième saison de briguer le titre suprême. ¢ (*) Crutchlow a signé le meilleur chrono, en 1’43’’963, hier.Rossi a réalisé le 11e temps, en 1’45’’454. AUTOMOBILE IndyCar C’est Maxi-Bourdais ! Dans les rues de Détroit, le Français a gagné l’une des deux courses d’IndyCar. Il a tiré le meilleur parti d’une auto qui n’est pourtant pas la plus performante. STÉPHANE BARBÉ Paul Sancya/AP Parce qu’il a souvent le talent de transformer en victoire des stratégies de ravitaillement osées, Sébastien Bourdais a gagné la première des deux courses du week-end à Detroit, samedi en IndyCar. Le Français a fait une nouvelle fois des miracles avec son écurie KVSH Racing. Plutôt modeste, elle a perdu dans l’hiver une partie de son personnel. Pourtant, Bourdais y est attaché : ses mécanos sont « les plus vieux du paddock, mais ils ont donné tout leur cœur sur cette course », remarquait le pilote. PARMI LES PILOTES À AVOIR LE PLUS SOUVENT GAGNÉ Vainqueur samedi à Detroit, Sébastien Bourdais était euphorique. Pas facile de gagner avec une voiture qui n’est pas la plus performante. À Barber ou à Indianapolis, quelques lenteurs aux ravitaillements lui avaient coûté de meilleurs résultats... Une déception vite pardonnée. On aimerait quand même retrouver le Français au sein d’une équipe plus huppée – Andretti Autosport ou Chip Ganassi Racing. Le quadruple champion Champcar (de 2004 à 2007), revenu à la monoplace américaine en 2011, le mérite : avec sa 35e victoire samedi, il a rejoint Bobby Unser à la sixième place dans le classement des pilotes ayant le plus souvent gagné dans toute l’histoire de la discipline (*). Il n’est devancé que par A.-J. Foyt (67), Mario et Michael Andretti (52 et 42), Al Unser (39) et Scott Dixon (38), seul encore en activité ! « Quand vous vous retrouvez au milieu d’un telle liste, remarque Bourdais, vous vous sentez appartenir à une toute petite élite de pilotes dont certains sont des légendes… Je ne suis pas sûr d’oser me comparer à aucun d’entre eux ! » Dimanche, le Français, pénalisé par des positions trop éloignées sur la grille de départ, a encore frôlé l’exploit : huitième après avoir une nouvelle fois mené la course, sur un circuit qu’il apprécie décidément (vainqueur l’an passé). Simon Pagenaud, lui, s’est comporté à Détroit en vrai leader du Championnat. Jouant la gagne dans les deux manches, il a connu des soucis de consommation en fin de course, le samedi (13e). Mais le dimanche, derrière Will Power, son équipier chez Penske qui le surprenait sur la dernière relance après le drapeau jaune, Pagenaud récoltait une importante deuxième place. Avec deux pole-positions et un bon nombre de tours en tête qui rapportent des points bonus, Simon Pagenaud a d’ailleurs porté son avance au Championnat à 80 longueurs sur Scott Dixon. (*) USAC, CART, Champcar et IndyCar réunis. CLASSEMENT Championnat (après 8 courses) : 1. Pagenaud (Penske), 357 points ; 2. Dixon (NZL, Ganassi), 277 ; 3. Castroneves (BRE, Penske), 271 ; ... 5. Rossi (USA, Andretti) ; 14. Bourdais(KVSH), 210 ; etc. Prochaine épreuve: FortWorth (Firestone 600), le 11 juin. ATHLÉTISME 31 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Meeting de Montreuil Tavernier balise un peu La médaillée de bronze mondiale court toujours après les minima olympiques. Ce soir, elle a une occasion d’y parvenir. ATTEINDRE SON OBJECTIF Conscient de ce qu’elle réalise à l’entraînement, son nouveau coach, le recordman de France Gilles Dupray, refuse de s’inquiéter. « Même s’il n’y a pas de recette miracle... », dit-il. Avec sa protégée, il a cerné l’origine des difficultés. Manifestement, elles sont liées à un problème de pression. « Alexandra est une athlète qui est montée sur un podium mondial à vingt-deux ans, qui a gagné beaucoup de compétitions dans les catégo- PROGRAMME ¢ AUJOURD’HUI Stade Jean-Delbert, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), à partir de 17 h 40. En direct sur Canal + Sport à partir de 19 heures. PRINCIPAUX ENGAGÉS : Hommes. 100 m : Vicaut ; Kofi (CIV). 800 m : Bosse ; N.Kipkoech, J. Kitilit (KEN). 1500m: Mekhissi, Cantero, Amdouni. 110 m haies : P. et T.Martinot-Lagarde, Krauss, Doucouré. Longueur : Gomis ; Gaisah (HOL). FEMMES. 200 m : Knight (USA) ; Galais, Guion-Firmin. 800 m : Diago Mesa (CUB) ; Akkapoui (MAR) ; Moh. 5000 m : Gebresle, Alemu (ETH) ; Duarte. 100 m haies : Pearson (AUS) ; Billaud, Gomis. 400 m haies : Anacharsis, Chaboudez. Perche : Boslak. Disque : Robert-Michon ; Perez (CUB). Marteau : Wlodarczyk (POL) ; Tavernier. Sébastien Boué/L’Équipe « Je balise un peu. Juste un petit peu. » Alors qu’elle doit disputer en fin d’après-midi le meeting de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la blonde Alexandra Tavernier confie son inquiétude. Depuis sa reprise le 8 mai, elle a disputé quatre concours de marteau et n’a pas fait mieux que 68,76 m. Bien loin des minima pour les Jeux (72 m) ou même pour les Championnats d’Europe (71 m). Ça ne passe pas pour la médaillée de bronze des derniers Mondiaux, à Pékin en 2015. Pourtant, la forme est là. « À l’entraînement, j’ai lancé à plus de 60 mètres avec un marteau de 5 kg, je suis à peine à deux mètres de mon record. C’est bien, ça veut dire qu’avec le 4 kg, ça devrait aller. » ries dejeunes, dit-il. Il y avait de l’insouciance, il faut maintenant qu’elle découvre le haut niveau. » Qu’elle découvre aussi ce nouveau technicien qu’elle a rejoint au début de l’année à Lannion (Côtes-d’Armor). Si les bases d’entraînement sont les mêmes, elle doit toutefois assimiler des changements techni- ques, ce qui ne lui facilite pas la tâche. En attendant, elle commence à s’impatienter. Elle a hâte d’atteindre son objectif pour s’en débarrasser. « Les Jeux vont arriver très vite maintenant, dit-elle. J’aimerais faire rapidement les minima pour me relâcher. Car plus on retarde l’échéance, plus la préparation pour les Jeux sera courte...» iBelocian au top. Wilhem Belocian a réalisé son meilleur temps de la saison en remportant le 110 m haies de Tunis en 13’’70 (+ 0,9 m/s). Victoire également de Mickael Zeze sur 200 m en 20’’49 (+ 0,1m/s). TRÈS COURT o OMNISPORTS En brèves Dopage L’appel des Stepanov pour aller aux JO TRANSAT NEW YORK-VENDÉE Après avoir perdu son leadership en fin de semaine dernière pour cause de pilote automatique défaillant, Alex Thomson (Hugo-Boss) a remis les gaz dans le golfe de Gascogne. Le skippeur revient sur les talons des deux leaders. Hier soir, au huitième jour de mer depuis New York, il n’était plus qu’à vingt-trois milles (43 km) de Jérémie Beyou (Maître-Coq) et dix-huit (33 km) de Sébastien Josse (Edmond-de-Rothschild), à 300 milles (556 km) de l’arrivée aux Sablesd’Olonne. c’est une grande injustice. » Stepanov a rappelé que son épouse avait déjà été suspendue deux ans après avoir reconnu s’être dopée, qu’elle n’avait jamais cessé de s’entraîner et qu’elle avait réalisé les minima pour Rio. Boxe Yoka fait peur Tony Yoka (photo) a remporté le Torneo Cordova Cardin, la semaine dernière à La Havane (Cuba), en ne disputant qu’un combat (victoire aux points sur le Cubain Jose Larduer en demi-finales), ses autres adversaires déclarant forfait devant sa réputation. Pour sa prochaine sortie, le champion du monde amateurs des super-lourds partira en stage avec les autres qualifiés olympiques français, le 15 juin à Dublin, en compagnie des Irlandais et des Anglais. Bernard Papon/L’Équipe Thomson à l’attaque Sébastien Boué/L’Équipe des athlètes réfugiés. « Elle est russe et cela implique qu’elle est suspendue. Elle est celle qui a permis de découvrir la triche et, aujourd’hui, elle est punie pour l’avoir fait. Nous espérons que vous comprendrez qu’à nos yeux, Bateaux ATHLÉTISME Vicaut hésite Jimmy Vicaut (photo) pourrait faire l’impasse sur les Championnats d’Europe (6-10 juillet à Amsterdam). « Tout dépendra de ce que j’aurai fait d’ici là », explique le corecordman d’Europe du 100 m. En tout état de cause, s’il se rend aux Pays-Bas, il ne participera qu’à une épreuve : 100 m, 200 m ou 4 x 100 m. Les Stepanov vivent actuellement en exil aux États-Unis. Jean-Christophe Collin/L’Équipe Le Russe Vitali Stepanov, entraîneur et conjoint de Ioulia Stepanova, a adressé hier aux principaux dirigeants du sport mondial un long plaidoyer afin que la spécialiste du 800 m soit autorisée à disputer les JO de Rio (5-21 août). Le couple a collaboré à la mise au jour d’un système de dopage organisé au sein de l’athlétisme russe, aujourd’hui sous la menace d’être interdit de Jeux. Dans sa missive, adressée à Thomas Bach, président du CIO, Sébastian Coe, président de la Fédération internationale d’athlétisme, et Craig Reedie, patron de l’Agence mondiale antidopage, Vitali Stepanov demande à ce que son épouse (29 ans) puisse « courir comme athlète indépendante, sous la bannière de l’IAAF ou quelque chose comme ça », à la manière i Meité sous les 10’’. L’Ivoirien Ben Youssef Meité a remporté le 100 m du meeting de Prague en 9’’99. Valentin Lavillenie s’est imposé à la perche avec 5,64 m. Cette saison, Alexandra Tavernier n’a pas lancé plus loin que 68,76 m. HANDBALL Un retour et une nouvelle Olivier Krumbholz a dévoilé hier la liste des dix-neuf joueuses pour la préparation aux JO de Rio qui débute le 19 juin à Capbreton. Le coach a repris les dix-sept des qualifications de l’Euro et ajouté l’ailière Marie Prouvensier (Dijon/Brest), de retour, ainsi que la polyvalente néophyte Laura Flippes (Metz). Volley Les Bleus avec le Brésil à Rio Frédéric Porcu/L’Équipe MARC VENTOUILLAC Qualifiée à l’issue du TQO de Tokyo, l’équipe de France connaît les cinq adversaires de sa poule des Jeux Olympiques de Rio (5-21août) : le Brésil, pays-hôte et médaillé d’argent à Londres en 2012, l’Italie et trois pays nord-américains (Canada, États-Unis, Mexique). Lors de la Ligue mondiale 2015, les Bleus avaient causé une sensation en prenant le meilleur à Rio sur les Brésiliens (3-1) qu’ils sont donc sûrs d’éviter en quarts. L’autre groupe mettra aux prises le tenant du titre russe, les champions du monde polonais, l’Iran, l’Argentine, Cuba et l’Égypte. Les quatre premiers de chacune des deux poules se qualifieront pour les quarts de finale croisés. Natation Adrian brille et zappe Auteur la veille de son meilleur chrono de l’année sur 50 m (21’’68), Nathan Adrian a remis ça dimanche sur 100 m en clôture du meeting de Santa Clara (Californie). Le champion olympique de la distance a dominé les séries en 48’’17 avant de déclarer forfait pour la finale qui est revenue au double champion du monde James Magnussen (48’’99). Dans les autres épreuves, les Australiens ont moissonné : victoires de Mitch Larkin sur 200 m dos (1’55’’38) devant le local Ryan Murphy (1’56’’10), d’Emma McKeon sur 100 m (53’’30), de Jessica Ashwood sur 800 m (8’18’’14, 2 e temps 2016) et d’Emily Seebohm sur 200 m dos (2’8’’57). À Austin, Matt Grevers a dominé le 100 m dos sans fracas (53’’48) et à Indianapolis, le Canadien Santo Condorelli a confirmé son statut d’outsider olympique sur 100 m (48’’37). 32 EXTRA Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Automobile ” On a vite eu une relation particulière avec Guy. Il m’a donné de bonnes bases, des conseils techniques, m’a cadré, pour aller dans la bonne direction ” SÉBASTIEN LOEB UNE RELATION Indissociables, Sébastien Loeb et Guy Fréquelin, le pilote et l’ancien patron de Citroën Sport, ont marqué l’histoire du rallye, pendant une dizaine d’années. Leur parcours est toujours lié. Ils le racontent et livrent quelques petits secrets. SPÉCIALE 1 DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE LOEB-FRÉQUELIN, MODE D’EMPLOI CAROLE CAPITAINE GENÈVE – «C’est le monde à l’envers», sourit Sébastien Loeb (42 ans). Ce matin-là, exceptionnellement, c’est lui qui attend Guy Fréquelin (71ans). «Il doit être dans le trafic.Il doit aimer...» Le rendez-vous entre le nonuple champion du monde des rallyes et son ancien patron chez Citroën avait été fixé à 10heures. Il y a quinze ans, en 2001, les deux hommes débutaient leur collaboration : le vice-champion du monde des rallyes 1981 et responsable de Citroën Racing recrutait alors «un jeune garçon qui, derrière son air réservé, tenait des propos affirmés», «un pilote dont je ne doutais pas du talent». «Je voulais faire bonne impression mais j’étais un peu intimidé. J’étais tout petit et je rêvais d’intégrer cette équipe», raconte Loeb, à propos du premier rendez-vous dans le bureau de Fréquelin. Leurs carrières, leurs vies, allaient dès lors, être liées. Aujourd’hui, toujours en contact, l’un est retraité et court le monde, l’autre poursuit son apprentissage du rallye-raid et du rallycross avec Peugeot, tout en engageant son équipe de course, le Sébastien Loeb Racing, créée fin 2011, pour la première fois en Championnat du monde des rallyes. Quel regard le mentor Fréquelin porte-t-il sur le pilote-patron Loeb ? Une nouvelle étape pour cette association si «spéciales», que les intéressés reconnaissent et revisitent. En sept moments clés et anecdotes inédites. Top départ ! Après une victoire au Var en 2000, Loeb signe son contrat.Il devient pilote professionnel pour Citroën et Guy Fréquelin. «Très vite, de rapports patron-pilote, nous sommes passés à une relation d’amitié, voire de filiation. Nous n’avons pas les mêmes caractères, mais nous sommes deux garçons assez simples, qui apprécions la franchise, sans ambiguïté.» Loeb approuve: «Guy, si quelque chose ne lui va pas, il te le fera savoir. Parfois, ça peut être un peu cru, un peu brut, ça peut faire mal à entendre, mais au moins tu le sais. Il n’y a rien de pire que d’avoir ton patron qui te tient un discours et d’entendre par-derrière qu’il a dit ceci, cela...» Directs, Loeb et Frequelin sont aussi deux pilotes. «Guy allait en hélicoptère dans les spéciales. Ça nous a bien aidés pour savoir si on était trop en dérive, 0 Comme zéro km parcouru en mode «attaque» en voiture pour le duo Loeb-Fréquelin ou Fréquelin-Loeb. «Je n’ai jamais proposé à Seb de monter avec lui en essais ou de l’emmener.En général, un pilote n’aime pas monter en copilote.» comment les concurrents se comportaient. Au debriefing, ces remarques étaient un plus à mon ressenti. Je ne me sentais pas observé, non, sauf lorsqu’en Australie, alors que je viens de mettre la voiture dans un arbre, il est sorti de derrière l’arbre.»Plus que cette anecdote, l’ex-patron de Citroën tient à souligner: «L’intelligence de course de Seb, qui a fait la différence dans sa carrière: il savait terminer les rallyes, même avec un problème.» Tout en contrôle, Loeb concède pourtant une période de stress : « En 2003. C’était l’année de vérité, face à Sainz et McRae. En 2002, ils me collaient une minute dans la vue sur une spéciale en Grèce, alors je me demandais comment ça allait se passer. » Au Monte-Carlo 2003, Citroën réalise le triplé: Loeb devant ses aînés. Stéphane Mantey/L’Équipe Alex Martin /L’Équipe TRÈS SPÉCIALE Le rituel en rallye du patron Fréquelin : le survol des spéciales en hélicoptère pour observer ses troupes et la concurrence. SPÉCIALE 2 QUAND LE GRIZZLY GROGNE «Des erreurs de Seb ? Il y en a eu peu.Voilà pourquoi il a été champion du monde si vite, explique Fréquelin. Je me souviens d’une fois, où il était sorti de la route, là je n’étais vraiment pas content...» Loeb revoit bien l’épisode : «C’était au Rouergue (en 2001). J’étais sorti entre la ligne d’arrivée et le point stop. C’est vrai que c’était un peu con. J’avais 2’40’’ d’avance, je m’amusais. Ça ne lui a pas plu. Il n’a pas hurlé, n’a pas sauté en l’air ni tapé sur la table.Il sait faire ressentir qu’il n’est pas content. Deux courses après, au Touquet, je placarde la voiture dans les bottes de paille. Sur le moment, je me dis : “Ouh, là ! Qu’est-ce que j’ai fait encore ? Je vais en entendre.’’ Et puis, non ! Guy avait compris que, contrairement au Rouergue où je m’étais sorti car j’en avais trop fait, là je m’étais fait piéger. Cela n’aurait pas forcément été le cas avec un patron qui n'aurait pas été pilote. Et puis surtout, la semaine d’après, il y avait le San Remo, il ne voulait pas me mettre la pression.» Résultat : pour sa première course en WRC avec Citroën, le duo Loeb-Elena se classait 2e, onze secondes derrière la Peugeot 206 des Panizzi. 33 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Automobile LOEB SE SACRIFIE POUR CITROËN sais le sacrifice qu’on t’a demandé, En 2003, avant le dernier rallye, le je te promets de tout mettre en RAC britannique, Citroën peut gaœuvre pour que tu sois champion gner le Championnat construcdu monde au plus vite.” » teurs et Loeb, celui des pilotes face Citroën pouvait fêter son titre, à Solberg. «Claude Satinet (ancien Loeb avait renoncé au sien, pour directeur général de la marque) un point face à Solberg. Et si l’ocm’appelle de l’aéroport pour me casion ne se représentait plus pour dire qu’il faut que les voitures terl’Alsacien ? « J’avais confiance minent le rallye. Bref, il faut assudans l’équipe, explique le nonuple rer le titre constructeurs, traduit champion du monde. Je perdais Fréquelin. J’ai donc demandé à une chance d’être champion, pour Seb d’être sûr de rester sur la route, un point, mais avant le RAC d’être à l’arrivée. Ça a été un mod’autres trucs dans la saison ment très difficile, pour lui et m’avaient fait perdre des points. moi. J’ai vu qu’il avait les larmes En 2003, au RAC, Guy Fréquelin a demandé à Sébastien Loeb Et puis je ne suis pas du genre à ruqui commençaient à venir. Ça fait d’assurer le premier titre des constructeurs de Citroën. miner le passé, je passe à autre mal, d’autant que j’ai été pilote. Quand il est monté dans la voiture, j’avais mais ça aurait été compliqué’’, alors qu’il chose, j’ai toujours été comme ça. » Pour confiance, je savais qu’il avait compris aurait très bien pu affirmer à l’équipe ou à Fréquelin, «c’est une force. Seb ne ressasse l’enjeu pour la marque. Après la course, il a la presse : “Je pouvais gagner.” J’avais pas. Moi je disais toujours à l’équipe : on été d’une très grande honnêteté en disant : trouvé ça grand. À l’arrivée, il était effon- regarde dans le pare-brise, pas dans le ré“J’aurais peut-être pu gagner le rallye, dré.Devant tout le staff, je lui ai dit : “Seb, je tro». EN BREF SÉBASTIEN LOEB 42 ans. ¢ 9 titres de champion WRC. ¢ 169 départs en WRC ¢ 78 victoires en WRC ¢ 116 podiums WRC SPÉCIALE 3 Bernard Papon/L’Équipe La combinaison Citroën-Loeb, gagnante ou non, a toujours respecté certaines règles de bonne conduite instaurées par Fréquelin. Ainsi, au MonteCarlo 2002, bien que le plus rapide sur la route, l’équipage Loeb-Elena termine deuxième après avoir été pénalisé suite à une erreur de l’équipe sur un changement de pneumatiques. Comment Fréquelin et son coureur ont-ils réagi ? Comme toujours, «en interne, après chaque course, j’organisais un debriefing avec les ingénieurs, les responsables de chaque secteur, les pilotes. On se disait les choses, sans se cacher.Quand il y avait un problème, plutôt que de chercher le responsable, je nommais un gars pour régler le problème, à une date fixe et des explications en cours d’évolution.Je suis d’un naturel autoritaire, mais je sais responsabiliser ». Et Loeb de renchérir : « Cette méthode a fait la force de notre équipe, la fiabilité de nos autos. Il pouvait y avoir des pépins, mais ils ne se reproduisaient pas. » Bernard Papon/L’Équipe UNEÉQUIPE SOUDÉE EN BREF GUY FRÉQUELIN 71ans. Copilotes : Jacques Delaval, Jean Todt, JeanFrançois Fauchille, Christian Tilber. ¢ 1981 Vice-champion du monde des rallyes. ¢ 35 départs en WRC. ¢ 1 victoire en WRC. ¢ 7 podiums en WRC. ¢ 1989 à 2007 Patron de Citroën Sport, puis de Citroën Racing. En 2004, Guy Fréquelin peut fêter le premier titre mondial du duo sur lequel il a misé, Sébastien Loeb et Daniel Elena. SPÉCIALE 5 LE MENSONGE DEVINÉ Ce 26 septembre 2006, Sébastien Loeb téléphone à Guy Fréquelin. Le pilote l'informe qu'il s'est fracturé une clavicule en chutant à vélo. L'opération est obligatoire, la convalescence s'annonce longue. «C'est la seule fois où je lui ai raconté des bêtises. Quand je l'ai appelé, je n'étais pas fier. Sans doute est-ce pour cela que je lui ai caché [la vérité], mais de toute façon, il ne me croyait pas, il me l'a dit.» Avec un sourire malin, Fréquelin donne sa version : « Je savais que Sébastien pratiquait la moto. Je ne l'ai jamais embêté avec ça, car cela lui permettait d'aiguiser ses sens. Mais, comme dans l'équipe tout le monde avait les boules, je l'ai défendu. En disant que c'était, bien sûr, à vélo qu'il avait chuté.» À ce moment de la saison, Loeb lutte avec Grönholm pour le titre. Il compte 35 points d'avance, qua- SPÉCIALE 6 tre rallyes restent à disputer, sans le Français donc. Le Finlandais s'impose en Turquie, début octobre. Même si Loeb est incapable de piloter, Citroën envisage tous les scénarios pour qu'il puisse défendre son titre. «On avait réfléchi à un tas de trucs, comme notamment m'aligner au RAC, avec Colin McRae comme copilote. En rallye, le copilote peut également conduire. Colin aurait donc pu me faire marquer des points... » La sortie en Australie de Grönholm simplifiera la donne: Loeb est, deux épreuves avant la fin de saison, mathématiquement champion. « On pouvait fêter ça avec une coupe de champagne, dans son salon en Suisse. Ç’aurait pu être pire, c'est vrai», ponctue Fréquelin. «J'ai eu de la chance car le nerf était touché, raconte Loeb. On se demandait si j'allais récupérer toute la mobilité de l'épaule.» SPÉCIALE 7 QUAND FREQUELIN RATTRAPE LOEB LOEB COMME FRÉQUELIN? Parti à la retraite fin 2007, Fréquelin pense avoir laissé son équipe, en plein élan, sur la bonne voie. Début 2011, Loeb, sur sa DS3 WRC, brigue un huitième titre mondial. Tout roule... Jusqu'à ce que Sébastien avertisse Fréquelin durant l’été de son envie de quitter Citroën. De multiples tensions internes minent la collaboration entre l'équipe française et son champion. « Pour moi, c'était insupportable à imaginer, martèle Fréquelin. Le voir partir à la concurrence, taxer Citroën avec une marque étrangère qui allait bénéficier de sa notoriété, tout de suite....non ! Inconcevable.» L'ex-patron tire la sonnette d'alarme. Passe quelques coups de fil haut placés au siège de la marque française. « On me disait : “ Non, il ne peut pas s'en aller”, et moi je répondais : “C'est pourtant ce qui va se passer si vous n'organisez pas un rendez-vous.’’» Dans sa tête, à cet instant, Loeb est parti chez VW, mais «comme j'aime bien demander les avis de mes copains, j'essayais de les convaincre que c'était bien de changer, pour qu'ils me le disent ensuite. C'était bouclé pour moi ». Ou presque. «Heureusement que Guy a été là. C'est lui qui m’a fait rester.» Ce mardi de début août, après le rallye de Finlande, Jean-Marc Galès, patron de PSA, quitte son lieu de vacances pour une réunion à Paris, à 17 heures. Avec Loeb et Fréquelin. Trois heures après, Loeb connait son futur : pilote Citroën WRC en 2012 et 2013. Avec le temps, peut-être partageront-ils cet énième point commun ? Tous deux ont piloté en rallye, en rallycross, en rallye raid, au Mans, en tourisme, en courses de côtes, ont testé une F1... L’un a ressenti des satisfactions inimaginables et inégalées comme patron d’équipe avec Citroën, grâce, notamment, à l’autre qui avoue : « J’ai monté ma structure, mais je dois reconnaitre qu’être en bord de piste à regarder les autres rouler, ça ne me plaît pas autant que lorsque je suis derrière un volant. Au quotidien, c’est Dominique (Heintz) qui gère SLR. Et puis, je ne suis pas comme Guy, autoritaire, à rentrer dans les gens, je ne pense pas pouvoir atteindre son implication. Mais on ne doit jamais dire jamais... » Qu’en pense son ex-patron? « Il a les qualités pour, mais l’essentiel pour que ça fonctionne, il doit en avoir envie.» Alex Martin /L’Équipe GUY FRÉQUELIN SPÉCIALE 4 Pascal Rondeau /L’Équipe ” Pour moi, cette période avec Seb a été fantastique. J’avais misé sur lui en espérant ces résultats, mais tu as beau les espérer, il existe toujours des doutes. Et, en fait, j’ai été bien surpris car il a été performant de suite. Il a apporté une telle image de jeunesse à Citroën. ” EXTRA Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Médias Dopage, état des lieux Chaque année, 3000athlètes sont suspendus pour dopage.Pourtant, les mailles du filet sont encore lâches. Plus haut, plus vite, plus dopés, diffusé ce soir sur Arte (20h55) tente de dresser un état des lieux. De nombreux acteurs témoignent comme le couple russe lanceur d’alerte, Ioulia et Vitali Stepanov, des scientifiques, des journalistes et des sportifs dont le jeune lanceur de marteau français Quentin Bigot, contrôlé positif en 2014. Encore plus de Canal pour Ithurburu BFM, version 100% sport DR Deux mois avant le bouquet SFR Sport, Altice et NextRadio TV lancent ce soir BFMSport, une chaîne d’information sportive en continu. Une centaine de journalistes de l’agence RMC Sport réalisera reportages et duplex pour alimenter la grille. JULIEN MARIVAL C ’est la première-née d’une famille qui s’annonce particulièrement nombreuse. Lancée ce soir à 20h30 sur les box SFR et Numericable (sur les canaux provisoires 75 ou 154), BFM Sport est une chaîne d’information sportive en continu dont l’objectif consiste avant tout à agrémenter les futurs bouquets de SFR Média, le nouveau géant de la communication, apparu il y a moins de deux mois à la suite du rapprochement entre SFR et NextRadio TV, l’éditeur de BFM TV et de RMC. Une naissance qui sera suivie, cet été, de la création de quatre nouvelles chaînes de sport (SFR Sport 1, 2, 3 et 5) pour diffuser les compétitions dont SFR a acquis les droits, notamment la Premier League, arrachée à Canal + en novembre dernier pour plus de 100 millions d’euros par saison. Des bouquets qui seront réservés durant la phase de lancement aux clients SFR avant d’être proposés aux autres distributeurs (CanalSat, Orange, Free, Bouygues). « BFM Sport est inclus dans le bouquet SFR News avec BFM TV, BFM Business, i24 News et bientôt BFMParis, explique François Pesenti, le directeur général de la nouvelle chaîne. C’est une chaîne distincte du bouquet SFR Sport qu’on lancera au mois d’août. Nous sommes financés par le groupe Altice (propriétaire de SFR et actionnaire à 49% de NextRadio TV). L’objectif n’est pas de faire de l’audience mais de proposer le meilleur service en matière d’information sportive tout en offrant une vitrine au catalogue de droits de SFR . » La Audiences stables à Roland-Garros Canal + a annoncé hier qu’Isabelle Ithurburu succédera à la rentrée à Ophélie Meunier pour présenter le Tube, le magazine consacré aux médias actuellement diffusé en clair le samedi à 12h45.La journaliste ne quitte pas pour autant le service des sports.On la verra toujours sur le Grand Match du Top 14 le samedi à 20h30et au Canal Rugby Club, qu’elle coprésente avec Sébastien Chabal, le dimanche à 18h10. grille de la chaîne sera nourrie par les reportages et les duplex de la centaine de journalistes employés par RMC Sport, l’agence de presse maison qui alimente déjà les antennes de RMC et de BFMTV. Une rédaction renforcée récemment par une vingtaine de recrutements pour être en mesure de fournir les boucles d’information réactualisées en temps réel qui se succéderont toutes les trente minutes. À l’image de BFM TV avec l’émission Bourdin Direct diffusée en simultané sur RMC à 8 h 35, BFM Sport proposera à partir de 22 h 30 une version filmée de l’AfterFoot, le talk radio présenté par Gilbert Brisbois et Daniel Riolo. « On ne va rien changer dans le fond ni dans la forme à ce qui fait le succès actuel de l’émission, poursuit François Pesenti, qui est aussi directeur général de RMC Sport. C’est l’horaire idéal pour passer à l’analyse de l’actualité sportive. On compte aussi sur elle pour nous différencier d’Infosport +, la concurrente naturelle de BFM Sport, même si elle n’est pas dans le même bouquet .» Infosport+, qui a annoncé la semaine dernière le remaniement de sa grille et la rénovation de ses plateaux, est proposée dans les offres CanalSat. UN GRAND RENDEZ-VOUS LE WEEK-END DE 9 À 12 HEURES Autre différence fondamentale entre les deux futures rivales selon François Pesenti, la plus grande «culture d’information» du groupe NextRadio TV. « Infosport + est une chaîne du groupe Canal + qui a davantage la culture de la diffusion d’événements, explique-t-il. Nous allons privilégier les reportages au quotidien et ne pas nous limiter à l’exploitation des images issues des compétitions dont SFR a les droits. » Illustration de cette ambition éditoriale, BFMSport proposera les samedis et dimanches de 9 heures à 12 heures le Grand WeekEnd Sport, animé par Thibaut Giangrande et Lesly Boitrelle, un créneau plutôt inédit pour présenter les rendez-vous à venir plutôt que d’analyser les compétitions terminées. Le reste du temps, chaque session d’information débutera par une chronique de deux minutes présentée par les consultants de RMC Sport qui ne sont pas déjà sous contrat avec un autre diffuseur comme Frank Lebœuf avec TF 1 (qui quittera la chaîne après l’Euro) ou Jérôme Rothen et Luis Fernandez (sous contrat jusqu’en 2018) avec beIN Sports. « L’objectif à terme est de pouvoir exposer nos consultants sur tous les supports et sur toutes nos chaînes dans une logique d’exclusivité, annonce le nouveau directeur général de BFM Sport. Nos contrats seront du même coup plus attractifs car ils engloberont prestations télé et radio. » Le mercato estival des consultants s’annonce agité... ¢ En moyenne, 4,1millions de téléspecateurs ont suivi, dimanche sur France 2, la finale de Roland-Garros entre Novak Djokovic et Andy Murray. Soit autant que pour la finale 2015 WawrinkaDjokovic. L’an passé, pour la victoire du Suisse, France 2 avait enregistré un pic de 5,9millions de téléspectateurs (5,6M cette année). La victoire des Françaises Mladenovic-Garcia en double dames, proposée par France 4,a, elle, été suivie par 450000téléspectateurs en moyenne. FONDATEUR: Jacques Goddet Direction, administration, rédaction et ventes: 4, cours de l’Île-Seguin, 92102 Boulogne-Billancourt. BP 10302. Tél.: 01-40-93-20-20 L’ÉQUIPE Société par actions simplifiée. Siège social: 4, cours de l’Île-Seguin, 92102 BoulogneBillancourt BP 10302 PRÉSIDENT: Intra-Presse représentée par Marie-Odile Amaury Principal associé: SAS Intra-Presse DIRECTEUR GÉNÉRAL, DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: Cyril Linette DIRECTEUR DE LA RÉDACTION: Jérôme Cazadieu VENTE AU NUMÉRO: Tél: 01-40-93-21-85 [email protected] SERVICE ABONNEMENTS: Tél.: 01-76-49-35-35. Fax: 01-58-61-01-37. 69/73, bd Victor Hugo, 93585 Saint-Ouen Cedex E-mail : [email protected] FRANCE MÉTROPOLITAINE: Lundi à samedi, 6 mois: 204€ postés; 180€portés; 1 an: 396€ postés; 348€ zones portés. Lundi à dimanche, 6 mois: 234€postés; 192€portés; 1 an: 456€postés; 396€ portés. ZONES PORTÉES ET ÉTRANGER: nous consulter IMPRESSION: CINP (77-Mitry-Mory), CIRA (01-Saint-Vulbas), CIMP (31-Escalquens). Siège social: 25, av. Michelet 94300 Saint-Ouen CILA (44 - Héric), Nancy Print (54-Jarville), MIDIPRINT (30-Gallargues-leMontueux). Dépôt légal: à parution PUBLICITÉ COMMERCIALE: TEAM MEDIA Tél.: 01-41-04-97-00 PETITES ANNONCES: 25, av. Michelet, 93408 St-Ouen Cedex. Tél. : 01-40-10-52-15. COMMISSION PARITAIRE: n° 1217I82523 ISSN 0153-1069 Tirage du lundi 6 juin 2016 : 279 554 exemplaires TÉLÉVISION PROGRAMME DU JOUR 11 : 00 TENNIS EN DIRECT Tournoi ATP de Stuttgart (ALL). Puis à 14 heures, 16 heures et 17 h 15 sur Eurosport 2. 11 : 30 CONFÉRENCE DE PRESSE EN DIRECT De l'équipe de France de football. 16 : 00 CYCLISME EN DIRECT Critérium du Dauphiné. 2e étape. 16 : 05 RUGBY EN DIRECT Coupe du monde es moins de 20 ans. FranceArgentine. À 20 h 35, Nouvelle-Zélande - Géorgie. 17 : 50 TOUCHE PAS À MON SPORT! 18 : 00 TENNIS EN DIRECT Tournoi ATP de Stuttgart (ALL). 18 : 45 BASKET EN DIRECT Championnat de France Pro B. Play-offs. Évreux-Le Portel. 19 : 00 ATHLÉTISME EN DIRECT Meeting de Montreuil. 20 : 00 SPORTS INSIDERS « Nairo Quintana, Little Big Man. » 20 : 50 ALI De Michael Mann. 20 : 55 PLUS VITE, PLUS HAUT, PLUS DOPÉS De Xavier Deleu 21 : 00 BASKET EN DIRECT Tournoi de préparation au TQO F. France-Canada. 22 : 25 PETITES HISTOIRES DU FOOT FRANCO-ALLEMAND D'Albert Knechtel. 04 : 25 FOOTBALL EN DIRECT Copa America. Colombie-Paraguay. 20:50 L'ÉQUIPE ENQUÊTE Antoine Griezmann. 07 : 00 L'ÉQUIPE DU MATIN 11 : 30 CONFÉRENCE DE PRESSE De Didier Deschamps 12 : 00 MENU SPORT Invités : Nelson Panciatici et Stéphane Richelmi (pilotes). 16 : 00 RUGBY À 7 European Sevens. Finales. 16 : 45 AUTO Championnat de France de rallycross. 17 : 45 L'ÉQUIPE TYPE Rediffusion à 19h30. 19 : 00 LA GRANDE ÉDITION 20 : 50 L'ÉQUIPE ENQUÊTE La folie Pogba; sur les traces de Lloris ; portrait de Griezmann... 22 : 30 L'ÉQUIPE DU SOIR Avec: Alessandra Bianchi, Alain Roche, Guillaume Dufy, Thierry Marchand, Gilles Favard. Rediffusion à minuit. Franck Faugère/L’Équipe 34 EXTRA 35 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE Coulisses Pays de galéjade Instagram nba Le ballon du vendredi L dit : “C’est qui le prochain Chimbonda ?’’ Franchement, c’est lourd. [...] J’étais le meilleur latéral d’Angleterre… Et puis, Ribéry aussi, c’était une surprise. Alors pourquoi on ne dit pas : “C’est qui le prochain Ribéry ?’’» Alain Mounic/L’Équipe ” Klay Thompson a défendu sur Harden, Lillard, Westbrook et maintenant Irving et LeBron, tout en mettant 20 points par match en play-offs” EDWIN JACKSON l’ancien arrière de l’ASVEL, qui jouait cette saison à Malaga, admiratif devant la performance de son homologue de Golden State face aux différents All Star qu’il a croisés. Euro 2016 se décline aussi en jeu de société. Un entrepreneur français a créé GooaAAAal!, un jeu de dés dont les règles s’apprennent en deux minutes, destiné à tous, à partir de sept ans, et sans limite de nombre de participants. Pour lancer sa création, qui aurait reçu un bon accueil au Festival international des jeux à Cannes, l’entreprise fait appel au financement participatif, sur la plateforme kickstarter.com : il lui manque environ 8 000 euros, qu’elle doit évidemment trouver d’ici au... 10 juin. On ne connaît pas la chanson P DR a LFP a présenté hier le nouveau ballon de la Ligue 2, fourni, comme pour la Coupe de la Ligue, par Ulhsport. L’équipementier allemand remplacera Adidas dans l’élite à partir de 2017, pour cinq ans. Il n’y a qu’un Chimbonda ascal Chimbonda en a ras-le-bol. Dernier appelé de la liste des vingttrois par Raymond Domenech en 2006, il tient à faire savoir qu’il n’était pas une surprise, comme il l’a confié à So Foot : «À chaque fois qu’il y a une liste qui sort, on #Wow ! L’ Angelique SUREL/Le Dauphine/PQR est l’estimation du patrimoine de Roland Duchâtelet, quatorzième fortune belge et président (entre autres) de Charlton Athletic, qui vient d’être relégué en League One (D3). Le club a pourtant mis en vente sur eBay des articles pour financer «des équipements pour l’équipe de relations médias» des Addicks pour la saison 2016-2017... Parmi les objets, des maillots signés du match du titre de League One en 2012, ou encore des maillots d’entraînement dédicacés par le Français Yann Kermorgant, ancien chouchou du public. L’IMAGE MILLIARD D’EUROS C’ MOURAD BOUDJELLAL, le président du RC Toulon, est revenu sur l’hommage rendu par ses supporters à Bernard Laporte après son dernier match au stade Mayol, dimanche, face à La Rochelle (44-3). Avec ce sens de la formule qui le caractérise. Le football, un jeu de dés Dispensé de Copa America en attendant les JO, Neymar fait son petit tour des stars de la NBA. Après avoir croisé Michael Jordan mercredi, l’attaquant brésilien du FC Barcelone a posé et échangé son maillot, dimanche, avec Stephen Curry. LFP 1 clair, il y a un trou dans la ligne des joueurs debout. Et personne ne sait ce que ça veut dire, ni quand ça s’arrêtera. Cette façon de procéder n’est pas systématique, mais elle est récurrente, au moins depuis 2002 à en croire les recherches de Wales Online, dont les lecteurs sont formels à plus de 80 % : il ne s’agit pas d’un hasard, mais bien d’une action délibérée. Rendez-vous samedi avant 18 heures pour le match face à la Slovaquie, à Bordeaux. a France est l’équipe qui a le plus de chances de remporter l’Euro 2016, d’après une note publiée hier par... Goldman Sachs. Le modèle statistique utilisé par la banque d’affaires indique que la France a 23 % de chances de remporter le trophée, suivie par l’Allemagne (20 %), l’Espagne (14 %) et l’Angleterre (11 %). L’Allemagne est mieux placée statistiquement mais «la France est légèrement favorisée parce qu’elle a l’avantage de jouer à domicile». Problème : Goldman Sachs voyait le Brésil vainqueur à la Coupe du monde 2014, avec une forte probabilité de 48 %. remier couac pour les organisateurs américains de la Copa America : l’hymne chilien a retenti par erreur en l’honneur de l’Uruguay, dimanche, avant son entrée en lice dans la Copa America contre le Mexique (1-3), à Glendale, en Arizona. Si les supporters de la Celeste ont sifflé pour manifester leur mécontentement, ses joueurs ont caché du mieux qu’ils ont pu leur incrédulité sur le coup. Mais après la rencontre, Edinson Cavani a évoqué «un manque de respect envers un pays, pas seulement une sélection». Le comité d’organisation a regretté une «erreur humaine» dans un communiqué et présenté ses excuses «à la Fédération uruguayenne, à l’équipe nationale d’Uruguay et au peuple uruguayen». Hoban laisse les siens au pays I Stéphane Lavoue/L’Équipe Andrew Boyers/Reuters D epuis plusieurs années, les joueurs du pays de Galles ont pris une curieuse habitude au moment de poser pour les photographes juste avant le coup d’envoi. Ils sont comme tout le monde réunis en deux rangs, les premiers accroupis et les autres debout. Mais contrairement à tous les footballeurs de la planète, Gareth Bale et ses partenaires prennent un malin plaisir à laisser toujours une asymétrie entre ces deux rangs. En L nterrogé sur la sécurité autour de la sélection roumaine, qui affonte la France vendredi à Saint-Denis, le milieu défensif Ovidiu Hoban a reconnu qu’il était un peu «gêné» de voir toutes ces forces de l’ordre. «En même temps, ça permet de se sentir en sécurité», a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il avait demandé à sa famille de ne pas venir voir les matches de la Roumanie. «Je préfère qu’ils me regardent à la télé», a ajouté le joueur de l’Hapoël Beer-Sheva, en Israël. A. D. Alfredo Estrella/AFP ” Je suis très émotif de toute façon. Même devant un porno, je me demande toujours s’ils vont se marier à la fin...” Dimanche à Solna, où ils se sont inclinés face à la Suède en amical (3-0), les Gallois ont posé en deux rangs asymétriques. Une drôle de coutume, comme ici face à la Suède ou lors de deux matches contre la Belgique. P Pierre Lahalle/L’Équipe La France va gagner l’Euro (à moins que...) 36 Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE 17 23 NOVAK DJOKOVIC 20 Illustration Fabien Clairefond FOOTBALL FRANCE - ROUMANIE J–3 Les Bleus soutenus par tous les sportifs La mise au point de Didier DESCHAMPS Eliaquim MANGALA attend son heure La drôle de star des Roumains LIGUE 1 Monaco : Claude MAKELELE s’explique PSG : les griefs de Laurent BLANC P. 11 P. 14 P. 16 P. 17 TENNIS Novak DJOKOVIC submergé par les émotions P. 20 et 21 Roger FEDERER donne rendez-vous à Djoko P. 22 P. 23 RUGBY Une équipe de France inexpérimentée Top 14 : le Racing a-t-il choisi Toulouse ? La saison en chiffres 24 Richard Martin/L’Équipe P. 26 P. 28 P. 29 MOTO Valentino ROSSI maîtrise EXTRA AUTOMOBILE LOEB-FRÉQUELIN, une relation très spéciale Joyeux bordel à tous P. 10 CYCLISME Nacer BOUHANNI s’impose au sprint STRASBOURGASVEL DE... PIERRE PRUGNEAU P. 8 et 9 BASKET Finale Pro A : Strasbourg bat encore l’ASVEL P. 24 Jean-Marc Loos/L’Alsace/PQR Bernard Papon/L’Équipe NACER BOUHANNI Richard Martin/L’Équipe Sommaire LAURENT BLANC L’HUMEUR P. 30 P. 32 et 33 Le dessin de Vidberg QU’EN PENSEZ-VOUS? ATTEND VOS AVIS Le Paris-SG a-t-il intérêt à se séparer de Laurent Blanc ? RENDEZ-VOUS DÈS À PRÉSENT SUR LEQUIPE.FR POUR VOUS EXPRIMER. Allons enfants de l’anarchie ! Le jour de gloire est arrivé. Vous avez décroché vos diplômes sans jamais avoir révisé plus tôt que la veille des exams ? Vous savez qu’il suffit de rajouter du curry dans les pâtes au thon pour faire croire que vous avez préparé un plat exotique alors qu’en fait vous avez oublié de faire les courses ? Vous êtes capables de nourrir et peigner votre gamin au feu rouge sur la route de l’école les matins où vous vous êtes réveillé à 8h11 ? Vous n’imaginez même pas à quel point Didier Deschamps vous envie. De ce qu’on a compris depuis qu’on suit le foot, soit un quart de siècle durant lequel il a toujours été au casting, Didier Deschamps est un poil plus méthodique et structuré. Alors, bienvenue dans la vie de bohème ! Deux saisons – pour ne pas dire quatre – que DD prépare son Euro dans son pays. Et v’làt’y pas qu’il faut tout Jamais réinventer au dernier l’équipe moment. Allongé sur la de France plage l’été dernier, il n’a autant devait réfléchir au ressemblé complément idéal de à la France Varane ; devant, il fallait penser la complémentarité entre Fekir, Valbuena et Benzema ; puis il y avait bien cette inconnue au milieu, mais Lass avait réglé la question à la Toussaint. Au bout du compte, Koscielny est l’unique certitude de sa charnière, la problématique est la même en attaque, mais tous les noms ont changé, et ce sera donc au milieu relayeur du 13e de Ligue 1 en 2015 que reviendra le rôle de sentinelle des Bleus à l’Euro 2016. Ceux qui ont appris à vivre avec leur inconséquence le savent, c’est souvent quand on y est contraint qu’on fait des trucs géniaux. Le pari N’Golo Kanté ressemble à ça. Bien sûr, pour le sélectionneur, qui doit avoir assez peu de goût pour la chose, ça fait beaucoup d’improvisation d’un coup. Mais Didier Deschamps peut au moins s’enorgueillir d’une chose : avec un tel bordel à tous les étages, jamais l’équipe de France n’a autant ressemblé à la France. N’ATTENDEZ PLUS LE MATIN POUR LIRE L’ÉQUIPE VOTRE JOURNAL DISPONIBLE DÈS 0H30 RENDEZ-VOUS SUR LE SITE OU TÉLÉCHARGEZ L’APPLI L’ÉQUIPE