football

Transcription

football
1.40¤ | MARDI 7 JUIN 2016 71e ANNÉE – N° 22 601 | FRANCE MÉTROPOLITAINE
LE
CŒUR
BLEU
Portée par une vague populaire sans pareille depuis plusieurs
années, l’équipe de France devra entretenir la flamme vendredi
face à la Roumanie en ouverture de l’Euro.
RCS : Bordeaux 301 711 461
*Sir d’Écosse
Pauce/L’Équipe
PAGES 2 À 9
ALL 2,20 € - ANT 1,90 € - AUT 3,10 € - BEL/LUX 1,90 € - CAN 4,50 $C - CH 2,80 FS - ESP/AND 2,20 € - G B 1,90 £ - GR 2,50 € - GUY 2,90 € - ITA 2,20 € - MAR 15 MAD - NL 2,20 € - PORT CONT 2,50 € - REU 1,90 € - TUN 2,70 DIN
2
FOOTBALL
Euro 2016
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
À LA
POURSUITE
DU BONHEUR
Dix-huit ans après le bonheur absolu de la Coupe
du monde 1998, l’équipe de France suscite
un formidable élan populaire, à l’aube d’un Euro
à domicile. Vendredi, au Stade de France,
face à la Roumanie, elle pourra mesurer la fièvre.
Ce n’est pas la première fois mais
c’est aussi beau que la première
fois. C’est ce qui compte, c’est
même le secret des amours longues. Juste avant de monter sur
scène, l’équipe de France a traversé le pays par le cœur. À Biarritz, à Nantes, à Metz, sur des territoires où l’Euro n’arrivera pas,
elle a constaté le sillage qu’elle
laisse : la visite de la province,
à l’approche d’une phase finale,
est un moment porté par l’espoir.
Il y a toujours, juste avant, une
manière de ferveur simple qui
s’accorde à l’exaltation des jours
où tout est possible.
Nous avons de beaux souvenirs de Lens en 2006, quand il
avait fallu aller dire au jeune
Ribéry qu’être aussi près de chez
lui ne justifiait pas forcément de
faire un tour d’honneur tout seul
au soir de sa première sélection
(France-Danemark 2-0). Grenoble était en fête en 2008 pour
France-Équateur (2-0), et Lens,
encore, en 2010, avait eu l’impression de retrouver une
équipe, face au Costa Rica (2-1),
juste avant l’Afrique du Sud. Bollaert, comme les autres, ne pouvait pas savoir.
Avant l’Euro 2012, les Bleus et
Franck Ribéry, l’ancien réprouvé,
avaient suscité l’enthousiasme
à Valenciennes (3-2 devant l’Islande), à Reims (2-0 contre la
Serbie) et au Mans (4-0 face à
l’Estonie). Le même phénomène
avait touché le public de Nice (1-1
contre le Paraguay) et de Lille
(8-0 face à la Jamaïque), avant la
Coupe du monde 2014.
En ces derniers jours de printemps, le sentiment passe que
l’équipe de France de 2016 vit la
même histoire et que tout est différent. Chacun a grandi de son
côté. Le public a eu le temps
d’aimer, de se détacher, de revenir. Les Bleus se sont laissé aller à
décevoir, parfois à trahir, toujours à se repentir, et les voilà,
après tant de campagnes, suscitant des sentiments neufs. Ceux
qui symbolisaient les rancœurs
et les soupçons se sont éloignés,
pour quelque temps ou pour
longtemps. C’est peut-être une
foule amoureuse de l’amour, qui
aime autant son espoir que
l’équipe de France elle-même.
Elle a envie d’être heureuse et
l’Euro est un moyen. Mais le lien
est là.
Hier encore, à Clairefontaine,
les supporters qui étaient là ont
fêté les Bleus ; ils ont reçu des
autographes, et même quelques
ballons de l’entraînement, envoyés par les joueurs à la fin de
celui-ci. La séduction est un travail quotidien.
L’ÉLAN EST LÀ,
IL EST PALPABLE
Il est difficile de prétendre que
l’atmosphère du pays est tournée
vers la fête. La semaine dernière,
elle était à la polémique et à
l’examen des divisions. Et une
partie de la population attendra,
pour manifester son attachement, d’avoir séché la cave ou
d’avoir trouvé un train.
Mais beaucoup s’avancent
vers le rendez-vous avec des envies d’encore. Le sentiment de
déjà-vu renvoie à 1998, à une
époque que la nostalgie a rendue
virginale. Nous savons tous où
nous étions le 12 juillet 1998.
Nous rêvons tous de nous souvenir, longtemps après, où nous
étions le 10 juillet 2016.
L’élan populaire ne fait pas
tout. Il est arrivé aux Bleus de
faire un tour d’honneur un soir de
défaite devant un Stade de
France énamouré, en 2002 face à
la Belgique (1-2), pendant que
Johnny Hallyday chantait « Allez
les Bleus, on est tous avec vous »
– ses paroliers s’étaient dépassés – et de revenir à la maison,
trois semaines plus tard, dans le
silence et la désolation.
Il leur est arrivé, surtout, d’être
sifflés partout où ils passaient, ou
MAKING OF
D’UNE «UNE»
Dans les deux heures
qui ont précédé le
match amical FranceÉcosse (3-0) de
samedi dernier, à Metz,
le photographe Pauce a
improvisé un studio à
côté de la célèbre
Brasserie du Stade,
chère aux supporters
grenat. « J’ai choisi les
personnes que j’allais
photographier en
fonction de l’originalité
de leur tenue. L’idée
était aussi d’avoir une
mosaïque la plus
représentative possible
du public présent ce
jour-là. J’ai été
notamment frappé par
le nombre de femmes
et d’enfants maquillés
ou habillés en bleu,
blanc, rouge », raconte
Pauce, qui tient à
préciser qu’il a saisi ses
modèles sans changer
le moindre détail à
leurs panoplies de
parfaits supporters.
Alain Mounic/L’Équipe
VINCENT DULUC
La ferveur des supporters pendant l’échauffement des Bleus avant France-Écosse (3-0), samedi à Metz.
presque, avant 1998, et de danser
sur le toit du monde lorsque l’été
fut venu. De même que la victoire
de 1998 a déstructuré le débat,
sur l’air de « attendez pour voir »,
elle a profondément modifié le
lien entre l’équipe de France et le
pays. Tout allait être mesuré à
l’aune de cette performance, et
de ses symboles. La polémique
de la semaine dernière a souligné
qu’à partir du moment où l’on a
célébré la France black, blanc,
beur, on a commencé à compter.
LES BLEUS ONT TOUJOURS
SU QUOI FAIRE DE CET
AMOUR À LA MAISON
Il n’est pas facile d’être le symbole
du vivre-ensemble et du bonheur dans la rue. C’est ce que doit
assumer l’équipe de France, depuis. Elle l’a fait inégalement,
mais avec des répliques magnifiques et joyeuses pendant l’été
2006, le dernier été de Zinédine
Zidane. Mais elle a tenté d’avancer avec cette responsabilité moderne, qui ne lui a jamais autorisé
le moindre écart, ce qui n’est pas
toujours bien tombé.
Aujourd’hui l’élan est là, il est
palpable. C’est un élan à maîtriser, sans doute. Si aucun pays organisateur n’a remporté une
Coupe du monde ou un Euro depuis la France, en 1998, c’est parfois pour avoir trop joué sur
l’émotion et en avoir été submergé, comme le rappellent les
larmes des Brésiliens pendant les
hymnes, il y a deux ans.
Mais on dirait, historiquement,
que les footballeurs français ont
toujours su quoi faire de cet
amour à la maison. Il a été là,
cette saison, depuis le traumatisme de France-Allemagne au
Stade de France, le 13 novembre.
Il y avait quelque chose dans l’air,
en mars, quand la Russie est venue (4-2, le 29 mars). Rien ne
pourra égaler la fureur et le bruit
du barrage retour contre
l’Ukraine, le 19 novembre 2013
(3-0), mais, en mars, c’était une
affection qui passait, le retour
d’une identification à une équipe
sous prétexte d’un espoir. Il y a de
jeunes jambes qui diffusent quelque chose d’électrique, et si les
événements ont laissé une di-
zaine de joueurs en route, l’accumulation des contrariétés suscite
une indulgence et valorise la
conquête.
Cela n’exonérera pas le sélectionneur ni les joueurs des indispensables débats sur le jeu et sur
les hommes. Mais à présent que
les très bons résultats amicaux
ont rejoint le travail d’image,
l’équipe de France se dirige vers
le Stade de France, vendredi soir,
poussée par un pays qu’elle a fini
par réunir, et qui attendra, le plus
longtemps possible, la prochaine
défaite pour se diviser à nouveau.
Le premier match sera un cousin de l’ouverture au Parc des
Princes, en 1984 face au Danemark (1-0), ou de l’entrée en lice à
Marseille, en 1998 devant l’Afrique du Sud (3-0). Pour mémoire,
les premiers matches de l’équipe
de France dans un tournoi final
sont des petits cailloux qui mènent au Cap, à Porto-Alegre, à
Lisbonne, à Stuttgart, à Donetsk,
à Mar del Plata, à Bilbao, à Séoul,
à Newcastle ou à Stockholm.
Vendredi, ce sera au Stade de
France, Saint-Denis, France. ¢
3
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
80
«Parfois,
on
ne
% s’entendait même
pas pendant
l’entraînement»
La cote de popularité
de Didier Deschamps
atteint des sommets
(80 % des Français et
même 91 % chez les fans
de foot), selon un sondage
Odoxa publié dimanche par
le Parisien. 82% des
Français (87 % chez les
fans) donnent raison à
Deschamps d’avoir écarté
Karim Benzema.
79 % estiment que la liste
des 23 «représente bien la
diversité de la France et
notamment des
banlieues».
Olivier Giroud et les Bleus sont épatés
par l’engouement autour de l’équipe
de France, notamment lors des
entraînements ouverts au public.
LE PAYS Y CROIT
DE PLUS EN PLUS
Franck Faugère/L’Équipe
Pensez-vous
que la France
va remporter
l’Euro ?
ENSEMBLE
DES FRANÇAIS
36 %
20 %
BAPTISTE CHAUMIER (avec E. T.)
1er avril
2016
Février
2016
AMATEURS
DE FOOTBALL
57 %
34 %
Février
2016
Alain Mounic/L’Équipe
Didier Deschamps a
pu mesurer sa
popularité auprès des
supporters des Bleus
le 18 mai, au stade
d’Aguiléra de Biarritz.
UNE COTE D’AMOUR QUI REMONTE
Après la qualification
pour les 8es de finale
de la Coupe du monde.
75 %
Juin 2014
51 %
1er avril 2016
18 %
Nov. 2013
14 %
Oct. 2013
37 %
Mai 2014
43 %
Juin 2015
Après l’affaire de la sextape.
29 %
Nov. 2015
32 %
1er avril
2016
Enquête d’opinion Odoxa pour
L’Équipe, réalisée le 30 mars
apès la victoire des Bleus
contre la Russie, auprès d’un
échantillon représentatif de la
population française âgée de
dix-huitans et plus. 984
personnes ont été interrogées
par Internet, selon la méthode
des quotas (sexe, âge, profession, Région, catégorie d’agglomération).
DES BLEUS
AUSSI SOUTENUS
QU’EN 1998
38 %
ne le suivront pas
62 %
des Français
suivront l’Euro
Fév. 2016
Avant le barrage contre l’Ukraine.
En moins de cinq mois, la popularité de la sélection dirigée par Didier Deschamps a bondi de 22 points, passant
de 29 à 51%.
À Saint-Symphorien, le spectacle était aussi dans les coursives.
En janvier 1998, 65 % des Français
assuraient qu’ils allaient suivre la Coupe
du monde. Au 1er avril, l’intérêt pour l’Euro
2016 est presque équivalent.
Trente-six mille personnes au
total pour quatre entraînements
à Biarritz, près de 20 000 pour
un simple rendez-vous avec un
sponsor à l’hippodrome de Vincennes et deux matches à guic h e t s fe r m é s à Na n t e s
(37 000 spectateurs) et Metz
(25 000). L’engouement autour
des Bleus ne semble pas s’essouffler au fil des semaines.
De quoi étonner les intéressés,
même s’ils ont pu mesurer le
changement d’atmosphère depuis le fameux barrage retour
face à l’Ukraine (3-0), en novembre 2013. « C’est le déclic, a
rappelé Patrice Évra, vendredi
dernier. Attention, je ne suis pas
là pour vendre du rêve. Ça sera
difficile mais la chose que je
peux garantir, c’est qu’ils (les
supporters) seront fiers de nous
après l’Euro.»
Les Bleus ont pu sentir cette
attente grandir depuis le premier
stage de préparation en terre
d’Ovalie, au stade d’Aguiléra, du
17 au 21 mai dernier. «À Arsenal,
les entraînements sont fermés
au public, explique Olivier Giroud. Parfois, en sélection, on
s’entraîne sur le Pibarot (à Clairefontaine) devant quelques
centaines de personnes qui sont
invitées. Mais là, c’était exceptionnel. Parfois, on avait même
du mal à s’entendre sur la pelouse. » Morgan Schneiderlin
n’était pas au Pays basque, encore retenu avec Manchester
United pour la finale de la Cup.
Mais le milieu relayeur, rappelé
dans les 23 après le forfait de
Lassana Diarra, « sent déjà une
grosse ferveur autour de nous ».
La pression pourrait-elle inhiber
les Bleus ? « On essaie de faire
abstraction de ce qui se dit
autour pour ne pas être submergé par l’émotion comme le
Brésil lors de sa Coupe du
monde, répond-il. On va essayer
de rester à notre place, de bien
faire le travail.»
Le deuxième stage, qui s’est
tenu en Autriche, la semaine
dernière, a permis aux Bleus de
s’éloigner un peu de ce contexte.
De faire une pause salutaire. « Si
on prend les dernières compétitions, c’est vrai que ce n’est pas
facile à supporter (le statut de
pays organisateur), pense Christophe Jallet. Pour nous, le
meilleur exemple à suivre, c’est
1998, voire 1984. On a pu mesurer la ferveur populaire à travers
nos sorties. Il y a de l’attente, une
ferveur. Ça peut nous aider à aller de l’avant. Certes, il y a une
certaine pression, on ne peut pas
l’occulter, mais on a la chance de
vivre de notre passion, de pouvoir rendre les gens heureux. »
Des supporters qui soutiennent désormais les Bleus avec
moins de réserves. Malgré les affaires, malgré les polémiques.
«Ç’a évolué parce qu’on respecte
ce maillot, avance encore Évra.
On joue avec plus de fierté. On
sent que les Français sont derrière nous, même dans les moments difficiles. On a redoré le
blason, ce serait bien d’offrir aux
Français une nation qui gagne.»
Avant même de s’imaginer le
10 juillet au soir, sa doublure, Lucas Digne, savoure cette phase de
découverte. «C’est juste fabuleux
de voir autant de monde chanter
la Marseillaise, de voir autant de
monde à nos entraînements »,
dit le latéral gauche de vingtdeux ans. Vendredi, contre la
Roumanie, il risque d’être de
nouveau agréablement surpris.
FOOTBALL
4
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
ORGANISER N’EST PAS GAGNER
Depuis 1978, les pays hôtes ne sont plus à la fête lors des compétitions internationales. Tous.... sauf un.
passé le premier tour. Ils s’y sont pourtant mis à
quatre : Autriche et Suisse en 2008, Ukraine et
Pologne en 2012. Plus généralement, depuis
l’Argentine en 1978, organiser une compétition
internationale de foot est devenu un gage de
non-réussite presque assurée. On frôle l’anarchie la plus totale à l’Euro ou au Mondial : l’Alle-
magne gagne en Angleterre (Championnat
d’Europe 1996), en Italie (CE 1980 et Coupe du
monde 1990) ou au Brésil (CM 2014) mais se fait
humilier chez elle par ... l’Italie (CM 2006) ou les
Pays-Bas (CE 1988). Le Brésil gagne partout (USA
1994, Corée du Sud-Japon 2002) mais se vautre
chez lui (CM 2014). Même en Suède quand un
Longtemps peu performantes dans les compétitions
internationales, les équipes françaises de sports collectifs ont
remporté trois titres majeurs à domicile depuis 30 ans.
Bilan des compétitions masculines de football, basket, volley,
handball, rugby et hockey sur glace organisées en France.
6e
6e
Quartsdedefinale
finale
Quarts
CM (1)
HOCKEY/GLACE
(8 qualifiés)
1924
CM (2)
HOCKEY/GLACE
(12 q.)
1930
CM
FOOT (15 q.)
1938
9e
3e
CM
VOLLEY (24q.)
7e
4e
CE
FOOT (4 q.)
CM (1)
14e HOCKEY/GLACE
14e
CE
VOLLEY (12 q.)
4e
5e
1re
(photo Patrick Boutroux/L’Equipe)
( (14 q.)
CM
HAND (16 q.)
6e
Quarts de finale
CE
BASKET (12 q.)
CE
FOOT (8 q.)
CM
VOLLEY (16 q.)
CM (2)
RUGBY (16 q.)
CM
FOOT (32 q.)
CE
BASKET (12 q.)
CM
HAND (24 q.)
1re
4e
1re
CM (2)
RUGBY (20 q.)
4e
Depuis le passage de l’Euro de quatre à huit équipes en 1980,
seule la France s’est imposée en tant que pays organisateur.
1951
1956
1960
FRANCE
(4 q.)
1964
ESPAGNE
(4 q.)
1re
1968
ITALIE
(4 q.)
1re
1970
1972
(1) Couplé aux Jeux Olympiques d’hiver.
(2) Co-organisations
CE (2)
BASKET (24 q.)
4e
BELGIQUE
(4 q.)
3e
1976
YOUGOSLAVIE 4e
(4 q.)
1979
1980
ITALIE
(8 q.)
1983
1984
FRANCE
(8 q.)
1986
1988
1991
1992
1996
1998
1999
2000
2001
2004
2007
2008
2012
3e
2015
ALLEMAGNE
DE L’OUEST
(8 q.)
SUÈDE
(8 q.)
4e
1re
Demi-finales
Demi-finales
ANGLETERRE
(16 q.)
BELGIQUE
(16 q.)
PAYS-BAS
(16 q.)
Demi-finales
1er tour
2. FOOTBALL - CM :
30 % (6 sur 20)
3. BASKET - CE :
23 % (9 sur 39)
4. VOLLEY - CM :
22 % (4 sur 18)
5. HANDBALL - CM :
21 % (5 sur 24)
Demi-finales
PORTUGAL
(16 q.)
2e
AUTRICHE
(16 q.)
SUISSE
(16 q.)
1er tour
POLOGNE
(16 q.)
UKRAINE
(16 q.)
1er tour
CM : Championnat ou Coupe du monde . CE : Championnat d’Europe.
LES RUGBYMEN MAÎTRES CHEZ EUX (Pourcentage de compétitions internationales remportées par le pays organisateur)
1. RUGBY - CM :
38 % (3 sur 8)
M. Ba.
PAS FACILE L’EURO À DOMICILE
194219431944194519461947194819491950195119521953195419551956195719581959196019611962196319641965196619671968196919701971197219731974197519761977197819791980198119821983198419851986198719881989199019911992199319941995199619971998
199920002001200220032004200520062007200820092010201120122013201420152016201720182019
4e
CE
BASKET (18 q.)
CM
HOCKEY (13 q.)
/GLACE CE
VOLLEY (10 q.)
3e
1921 1922 1923 1924 1925 1926 1927 1928 1929 1930 1931 1932 1933 1934 1935 1936 1937 1938 1939 1940 1941
LA FRANCE S’INVITE AU BAL
pays nordique s’impose c’est... le Danemark (CE
1992). Au milieu de ce fatras, une seule certitude
demeure : sur les 18 dernières compétitions internationales, seules deux ont été remportées à
domicile : l’Euro 1984 et la Coupe du monde
1998. Et qui avait gagné ?
(photo L’Equipe)
Savez-vous quelle est la dernière équipe à avoir
passé le premier tour d’un Euro de foot à domicile ? On vous aide : Zinédine Zidane était le capitaine des Bleus lors du premier match et il
avait inscrit un doublé dans le temps additionnel
pour battre l’Angleterre (2-1). Oui, depuis le Portugal en 2004, aucun pays organisateur n’a
- FOOTBALL - CE :
21 % (3 sur 14)
7. BASKET - CM :
17 % (3 sur 17)
8. VOLLEY - CE :
14 % (4 sur 29)
9. HOCKEY SUR GLACE - CM :
9 % (7 sur 80)
10. HANDBALL - CE :
8 % (1 sur 12)
6
FOOTBALL
Raphaël Raymond/L’Équipe
Euro 2016
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
À l’entrée des
joueurs de FranceÉcosse samedi,
le stade SaintSymphorien, pavoisé
par la Fédération,
était en fusion.
ET LA FFF DRAGUA SES FANS
La Fédération a attendu le k.o. de Knysna pour mener une vraie politique de fidélisation de ses
supporters. Depuis la Coupe du monde 2014, elle en recueille les fruits.
RAPHAËL RAYMOND
Clément d’Antibes est en colère.
L’UEFA a interdit l’accès aux stades de l’Euro à Balthazar. Après
avoir menacé de boycotter les
matches des Bleus si son coq
n’était pas autorisé à l’accompagner, après avoir pris sa plume
pour se plaindre auprès de Gianni
Infantino, le président de la FIFA,
le plus célèbre supporter de
l’équipe de France s’est ravisé. Il
cherche désormais une âme charitable qui garderait le gallinacé
pendant qu’il soutiendra les Bleus.
Clément d’Antibes l’a annoncé,
cet Euro doit être son jubilé. La
Fédération ne fera rien pour le retenir. Elle a d’ailleurs demandé à
TF1, son diffuseur officiel, de
montrer d’autres visages à l’antenne. Plus jeunes, plus dans le
coup, moins «terroir».
En France, l’ambiance dans les
tribunes lors des matches de la sélection est un enjeu assez récent.
Quand d’autres Fédérations
avaient créé un service dédié aux
fans pour permettre à leur équipe
nationale de se produire dans un
stade bruyant et coloré, la FFF se
contentait, grosso modo, de choisir entre la fanfare du 3e régiment
d'infanterie de marine et celle de
la préfecture de police de Paris.
Ce désintérêt est devenu gênant avec la multiplication des
caméras dans les stades et des
plans pas toujours très flatteurs
pour la popularité du sport roi. À
l’Euro 1996, les Bleus avancent
seuls. Aucun supporter ou presque n’a pris le ferry. À deux ans de
la Coupe du monde en France, la
FFF décide qu’il est peut-être
temps de se pencher sur la question. En 1997, elle confie à Carrefour, l’un de ses sponsors, et
l’agence de marketing Havas, le
soin de lancer un club des supporters. Le résultat sera assez modeste. Alors que les Bleus sont devenus champions du monde et
d’Europe, ils ne sont que 12 000 à
adhérer. Le plus célèbre d’entre
eux est Francis Lalanne.
Après la faillite des Bleus à la
Coupe du monde 2002 et à l’Euro
2004, la petite flamme finit par
s’éteindre. Le détachement
tourne au désamour en 2010 avec
l’épisode du bus à Knysna. Et la
FFF se retrouve alors face à un sa-
12
Le nombre
d’associations
de supporters
de l’équipe de France
officiellement reconnues
par la Fédération.
Les cent vingt mille
membres du Club des
supporters y adhèrent
directement ou par
l’intermédiaire de ces
associations. Vingt pour
cent sont des femmes,
60% ont moins
de trente-cinq ans.
cré problème : comment convaincre des partenaires d’associer
leur nom à une équipe aussi impopulaire ? Dans la course à la
présidence, Noël Le Graët fait une
promesse de campagne. La gestion et le développement des supporters des Bleus figure parmi ses
priorités. À l’Euro 2012, en
Ukraine, la France est une des nations les moins soutenues. Le
Graët le vit comme un affront. Il a
nommé un responsable du marketing événementiel. Jeune trentenaire, Florent Soulez a fréquenté les virages du Parc des
Princes. « Son point de départ, raconte un cadre de la FFF, c’était de
refuser la fatalité selon laquelle il
n’y a pas de supporters en France.
Qu’au contraire, ils viendraient si
l’on savait les accueillir. »
AU BRÉSIL, LES CASAS
BLEUES ONT FAIT
LE PLEIN
Soulez dispose d’un budget de
300 000 euros pour révolutionner l’ambiance dans les tribunes.
Il se rend en Allemagne, en Angleterre mais la Belgique va devenir
son modèle au moment de lancer
son club de supporters. Pour la
Coupe du monde au Brésil, les
Français sont soutenus comme
jamais. La Fédération a organisé
des voyages à des tarifs préférentiels. Ils sont 17 000 pour encourager les Bleus au premier tour.
Dans chacune des villes où la
bande à Lloris se produit, ses
« casas bleues » (inspirées du club
France aux Jeux Olympiques de
Londres) font le plein. La recette
est simple. Un bar, un DJ et de la
convivialité à tarifs abordables, la
veille et le jour du match. Chaque
opération rencontre un vrai succès. Pour un investissement d’environ 50 000 euros...
L’accueil au Stade de France ou
dans ceux de province a également été complètement repensé.
Des animations sont organisées
dans leurs abords, ce qui permet,
au passage, de fluidifier le passage aux guichets. Une fois à sa
place, une animation est mise en
place (voir par ailleurs) pour inciter le spectateur à se muer en supporter. Par exemple, des drapeaux sont disposés sur chaque
siège le matin du match. Ce qui
garantit des images spectaculai-
res en prime-time... Dans sa mission, Soulez peut compter sur un
soutien de poids, celui du sélectionneur. « Quand Le Graët vous
dit que Deschamps fera un jour
un bon président de la Fédération, confie un autre salarié de
l’instance, ce n'est pas une boutade. C’est parce qu'il le voit s'intéresser à tous les dossiers. Et pas
seulement ceux liés directement à
son équipe. Il s'intéresse aux
sponsors, aux supporters. Les entraînements à Biarritz ouverts au
public, c'est à son initiative. »
Les deux matches amicaux, à
Nantes puis à Metz, se sont disputés à guichets fermés. Une simple
formalité ? Quatre ans plus tôt, le
Stade Auguste-Delaune n’avait
pas fait le plein pour le match de
préparation contre la Serbie. Dans
leur relation avec leur public, les
joueurs français estiment à l’unisson qu’il y a eu un avant et un
après France-Ukraine (3-0), le 17
novembre 2013. C’est difficile de
leur donner tort. Après les défaites
contre le Brésil (1-3) et la Belgique
(3-4), au printemps 2015, le public
du Stade de France a applaudi les
Bleus avant de partir. ¢
7
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
Le prix de revient, en
euros, du drapeau
français distribué
à chaque spectateur lors
des matches des Bleus.
Un prix négocié par la
Fédération auprès de son
fournisseur.
1200
Les Irrésistibles
français revendiquent
le plus grand nombre de
membres parmi les
douze associations
officiellement reconnues :
mille deux cents. Les
adhérents du Club des
supporters sont
disséminés à travers tout
le territoire, même si un
tiers d’entre eux sont
basés en Île-de-France.
10000
La Fédération a
réservé dix mille
places aux membres
du Club des supporters
vendredi au Stade de
France pour le match
d’ouverture. Puis sept
mille cinq cents pour
France-Albanie le 15 juin
à Marseille et cinq mille
pour Suisse-France
le 19 juin au stade
Pierre-Mauroy
de Villeneuve-d’Ascq.
«Il a fallu beaucoup de temps»
L’animateur des Irrésistibles Français explique comment l’ambiance a évolué
dans les tribunes lors des matches des Bleus.
La semaine, Fabien Bonnel ressemble à monsieur Tout-leMonde. Installé en région parisienne, il travaille dans le secteur
des ressources humaines chez
Orange. Mais il consacre aussi pas
mal de son temps libre à son association, les Irrésistibles Français, dont il anime le kop en tribunes pendant les matches des
Bleus – on appelle ça un «capo».
Supporter des Bleus depuis 2001,
il a vu l’ambiance dans les tribunes changer. Il nous explique
pourquoi.
«À quel moment êtes-vous
devenu un supporter actif de
l’équipe de France ?
Je suis allé voir les Bleus au Stade
de France pour la première fois le
27 février 2001, contre l’Allemagne (1-0). Ils étaient encore
champions du monde et d’Europe en titre et pourtant, certains
joueurs étaient pris en grippe par
le public. Christian Karembeu,
par exemple. J’ai eu le déclic un
an plus tard contre la Roumanie
(2-1). J’étais en tribune latérale.
Quand je me levais pour encourager les Bleus, les gens me prenaient pour un fou. Il y avait bien
un club des supporters. Mais il n’y
avait pas d’ambiance. Je les ai rejoints pour le match suivant, en
mars contre l’Écosse (5-0). J’ai
pris le mégaphone. Je voulais
faire bouger les choses.
Ont-elles bougé ?
Il a fallu beaucoup de temps. Au
départ, nous étions peu nombreux. À la Coupe du monde
2002, l’équipe de France se fait
sortir au premier tour. Le Français
n’est pas un inconditionnel de son
équipe. Et puis la FFF n’avait pas
la volonté de développer son club
des supporters, comme dans un
club. C’était un regroupement de
fans. Si l’ambiance prenait, elle
prenait. Sinon, tant pis. La FFF a
fini par arrêter son club des supporters, en 2005. C’est Havas qui
le gérait. Peut-être que ça lui coûtait trop cher.
Vous avez alors dû vous prendre
en charge...
Pour la Coupe du monde en Allemagne (2006), nous avons dû organiser nous-mêmes nos voyages. Nous avons végété jusqu’en
2010. Ensuite, nous avons créé
officiellement l’association Irrésistibles Français. Ce n’est qu’en
2012 que nous avons eu à la FFF
un interlocuteur chargé de développer l’image de l’équipe de
France dans les tribunes. Nous
avons enfin eu affaire à quelqu’un
qui avait fréquenté les tribunes. Il
n’était ni supporterophobe, ni ultraophobe.
C’était le cas avant ?
Franck Faugère/L’Équipe
0,47
Fabien Bonnel
Fabien Bonnel au soutien pendant France-Cameroun (3-2), lundi 30 mai à Nantes.
Jacques Lambert, le directeur général, n’était pas très supporterophile. Sa collaboratrice non plus.
Elle avait une excuse. Son premier match était le France-Algérie, avec l’envahissement du terrain (4-1, le 6 octobre 2001). Tout
était verrouillé. En tribune, nous
recevions des bouteilles et des
sandwiches. Les gens étaient
prêts à tout pour nous faire asseoir.
Qu’est-ce qui a changé ?
Depuis 2013, dans notre tribune,
ceux qui sont debout ont la priorité sur ceux qui sont assis. Cela a
changé beaucoup de choses.
Nous avons d’excellents rapports
avec la Fédération.
”
À la fin des
matches,
maintenant, Évra
emmène tous les
joueurs nous saluer”
Ne vous sentez-vous pas acteur
d’un plan marketing de la FFF ?
Pas du tout. Nous faisons ce que
nous avons envie de faire en tribunes.
Le “clapping” avant le match
figure dans le programme de la
soirée (voir ci-contre)…
Oui. On l’a construit avec la Fédération. Si elle y trouve un intérêt,
tant mieux pour elle. Ça nous permet de faire vibrer le public dès le
début du match, de montrer aux
joueurs qu’on est derrière eux.
Quelles relations entretenez-vous
avec les joueurs ?
Le lien est difficile à établir car il y
a peu de matches. Nous devions
les voir après France-Allemagne
le 13 novembre (2015). Notre rencontre a logiquement été repor-
tée en mars dernier. Nous leur
avons fait savoir que nous étions
très déçus de leur comportement
en déplacement. Il leur arrivait
très souvent de ne pas venir nous
saluer, ce qui n’est pas le cas dans
leur club. Pour nous, ils n’avaient
aucune excuse. Patrice Évra nous
a expliqué que les marées orange
des Néerlandais, rouge des Belges
ou jaune des Suédois étaient impressionnantes, que les joueurs
ne voyaient que ça. On lui a répondu que nous étions tous en
bleu marine, une couleur qui ne
flashe pas. À la fin des matches,
maintenant, Évra emmène tous
les joueurs nous saluer. Nous
sommes dans un cercle vertueux.
Contre le Cameroun, les
supporters nantais de la Brigade
Loire ont largement contribué à
l’ambiance. Sera-ce le cas avec
ceux de l’OM à Marseille pour
France-Albanie et ceux de Lille
pour France-Suisse ?
Ce sera difficile. La billetterie est
gérée par l’UEFA. En tribunes,
il n’y aura pas forcément des
gens de la région. Nous devrions
pouvoir faire entrer un ou deux
mégaphones dans le stade.
Nous comptons sur la ferveur des
spectateurs en catégorie 4. La
Fédération a attribué ses places
par tirage au sort réservé aux
membres de son Club des supporters comme l’ont fait cinq
autres nations. Au stade, nous
formons désormais une famille.
Le célèbre “Clément d’Antibes” en
fait-il partie ?
J’ai un profond respect pour sa fidélité. Pour le personnage, un
peu moins. Je connais des supporters plus assidus qui se mettent moins en avant. Quand il affirme être le recordman de
matches de l’équipe de France,
nous sommes beaucoup à savoir
que c’est faux. Si tous les supporters avaient son amour des Bleus,
ce serait bien. Nous, nous avons
une moyenne d’âge de trentedeux ans. Quand Clément cherche à savoir s’il a été vu à la télé,
nous, nous cherchons à savoir si
les joueurs ont entendu notre
force collective.»
R. R.
Pour mettre l’ambiance, il faut du sérieux
L’organisation d’un match des Bleus ne laisse aucune
place à l’improvisation. Exemple avec France-Cameroun
le 30 mai à Nantes.
Des drapeaux qui virevoltent en tribune, le
speaker, l’animateur radio Max, qui chauffe la
foule, les hymnes repris à tue-tête par la foule... Si,
depuis votre canapé, ces moments incontournables de la vie d’un match des Bleus vous font vibrer,
sachez que rien n’est laissé au hasard. La FFF fait
tout pour calibrer les rencontres de la sélection à la
seconde près. Exemple le 30 mai à la Beaujoire.
Pour assurer l’avant-France-Cameroun, un DJ assure dès 19 heures l’animation musicale en alternance avec cinq séries de spots publicitaires des
sponsors des Bleus. À 19 h 40, le speaker entre en
scène. Plus le coup d’envoi approche, plus ses interventions sont rapprochées : présenter Super
Victor, la mascotte de la compétition, à 19 h 52, an-
noncer l’entrée des joueurs pour leur échauffement, à 20 h 04, ou encore la composition des
équipes, à 20 h 44. Puis c’est le grand défilé sur le
terrain. Entrée des porteurs de drapeaux à 20 h 45,
des ramasseurs de balle à 20 h 49, des joueurs à
20 h 53 puis de la bâche géante à 20 h 57. Le moindre retard est interdit puisqu’il décalerait le coup
d’envoi, prévu à 21 heures, conformément aux dispositions prises avec la FIFA et les diffuseurs télé.
Une fois le match commencé, le spectacle se fait
naturellement en tribune. Enfin pas tout à fait. Le
«clap» à 21h01 est une co-production du club des
supporters et de la FFF. Quelques animations ou
défis sportifs à la mi-temps permettent aussi à la
température de ne pas trop retomber.
P.-M. L.
8
FOOTBALL
Euro 2016
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
«Ilsvontvivre
desmomentsuniques»
«Jelesvois
allerloin»
:
Tony PARKER (BASKET, champion d’Europe,
quadruple champion NBA en 2003, 2005, 2007
et 2014)
Alexis PINTURAULT
(SKI ALPIN, médaillé
debronze au JO 2014)
«Je vais m’y intéresser
comme à tous les sports,
tous les événements et
encore plus parce que
l’Euro a lieu en France.
J’ai plaisir à suivre l’équipe
de France quand ils se font
plaisir. Qu’ils gagnent ou
qu’ils perdent, l’important,
c’est qu’ils se donnent
les moyens. Ils ont connu
quelques problèmes de
blessures. La ligne défensive
sera très remaniée, et ça ne va pas
être évident lors des premiers
matches. Cela dit, il reste de beaux
joueurs, une belle dynamique
et je les vois aller loin. La finale,
je ne sais pas, mais le dernier
carré est largement dans leurs cordes. Je ne
connais aucun joueur personnellement mais je
suis sensible à l’histoire de Griezmann, son côté
jeune dont personne ne voulait, qui n’avait pas le
bon gabarit et qui montre, à travers ce qu’il a
vécu, que la taille ne fait pas tout. On lui a donné
sa chance, malheureusement pas en France, et il
a su percer jusqu’à se hisser parmi les plus
grands.» J.-D. C.
«J’ai toujours bien aimé et suivi le football, un
sport grâce auquel je me suis fait des amis très
proches comme Thierry Henry. Nous venons de
disputer un Eurobasket à domicile avec les Bleus
(médaille de bronze en septembre 2015), et je
peux déjà leur dire que, juste pour cette raison, ils
vont vivre des moments uniques. J’ai bien sûr vu
le climat difficile autour de l’équipe dernièrement
et les polémiques qui tournent autour d’elle, mais
je ne pense pas que l’équipe fasse attention à ça.
Eux doivent se concentrer sur leur compétition. Ils
font partie, comme quelques autres, des favoris
pour aller au bout ; ça ne se jouera pas à grandchose, et je leur souhaite vraiment bonne
chance.» Y. O.
«Lepetitjeunedu
BayernMunichquicourt
supervite,ilenveut»
«Maintenant,
c’estàeux
defaireleurjob»
François GABART (VOILE, vainqueur du Vendée
Globe 2012-2013, le tour du monde en solitaire)
Jimmy VICAUT (ATHLÉTISME,
« Comme beaucoup de Français, j’aime bien le
renouvellement dans cette équipe de France. Je
vais la soutenir car, s’il y a une équipe que
j’aimerais voir gagner, c’est elle. Le petit jeune du
Bayern Munich qui court super vite, Kingsley
Coman, il en veut. Que ce soit lui ou Griezmann, il
y a des mecs qui donnent envie dans cette équipe
de France. Il y a eu des galères extrasportives, des
blessures récemment, mais on voudrait que ça
marche pour eux. Il y a vraiment une attirance
pour cette équipe.» Ak. C.
«Bien sûr que je vais suivre l’Euro de près : il y a
les Français, et c’est chez nous ! Je ne suis pas
trop foot d’ordinaire mais là, c’est exceptionnel. Je
vais soutenir au maximum les Bleus. Maintenant,
c’est à eux de faire leur job. J’ai confiance en eux,
j’y crois et je ne suis pas le seul, sinon, il n’y aurait
pas autant d’agitation autour d’eux. J’aime
particulièrement Paul Pogba. Il est décalé, il a mon
âge ou presque, il est un peu plus jeune, il a vingttrois ans, il les fait gagner et je pense qu’il va
encore monter en puissance.» J. -D. C.
«Ladéfensesaura
êtrebonne»
«Ilfautycroire»
champion d’Europe 4x100,
médaillé de bronze aux JO au 4x100)
LESBLEUS
PLAISENTAUXBLEUS
Sébastien Boué, Pierre Lahalle, Alain Mounic, Bernard Papon,
Jérôme Prévost, Alexis Réau, Pascal Rondeau/L'Équipe
et Nolwenn Le Gouic/FPE/Panoramic
« On sent que l’état d’esprit
a changé»
Teddy RINER (JUDO, champion olympique 2012,
huitfois champion du monde)
Guilhem GUIRADO (RUGBY,
capitaine du quinze de France)
Jérôme FERNANDEZ
(HANDBALL, double champion olympique, 2008 et 2012, et quadruple champion du monde,
2001, 2009, 2011 et 2015)
« Disputer une grande compétition à la maison,
c’est évidemment une grande pression en plus
mais c’est aussi une source de motivation. Tu
sais que tu as tout le monde derrière toi et, pour
le foot, c’est encore un autre niveau de soutien.
Au Mondial 2001, en France, c’était fantastique
car, en plus, on gagne à la fin. On avait
15 000 personnes rien que pour nous à Bercy.
C’est sûr que ce n’est pas le même engouement
qu’au foot, mais rien que ça, ça te porte. Gagner à
domicile, c’est magique. Si les Bleus arrivent en
demi-finales, avec ce soutien-là, je vois mal qui
pourra les bousculer. Ils vont être tellement
euphoriques et portés par le public, ça va être
énorme. Si cette équipe de France est capable
d’engranger de la confiance sur les deux ou trois
premiers matches, elle peut aller très loin : il y a
de la qualité, de l’expérience, beaucoup de talent, de jeunesse aussi. On sent qu’au niveau de
l’état d’esprit ça a complètement changé depuis
quatre ans. On a trois excellents milieux, capa-
bles en plus de marquer des buts, et des attaquants en pleine forme, les jeunes ou des plus
confirmés comme Griezmann, Giroud et même
Payet maintenant. Quand tu vois le banc de touche avec Martial, Coman, il y a vraiment moyen
de marquer des buts. J’espère qu’ils n’en prendront pas trop, même si on a deux excellents
gardiens. Mais, à choisir, je préfère une équipe
qui gagne 3-2 qu’une qui gagne 1-0 (rires). Ces
derniers temps, on s’est bien régalés. Certes, tout
n’est pas parfait mais, en 1998, tout ne l’était pas
non plus. Je vais suivre la compétition, bien sûr.
Pas mal de compétitions vont s’enchaîner en
France, il y a eu le basket l’an dernier (Euro),
maintenant c’est le foot, le hand dans six mois (le
Mondial masculin du 11 au 29 janvier 2017), les
filles du hand en 2018 (Euro du 30 novembre au
16 décembre). En plus, on commence à avoir des
choses intéressantes en termes d’infrastructures. Ça donne envie d’aller supporter les Bleus,
quel que soit le sport collectif.» Ak. C.
«Le fait que la France organise les Championnats
d’Europe, c’est vraiment une super chose pour la
population. Pour la jeunesse en particulier. C’est
Paris 2024 avant l’heure. Un avant-goût de ce
que pourrait être la fête olympique dans huit ans.
Les Bleus, je les vois en demies ou en quarts de
finale. Et, concernant la défense, dont on a
beaucoup parlé ces derniers temps, je pense
qu’elle saura être bonne au moment opportun. Je
ne me fais pas de souci à ce sujet. Ce qui est
certain, c’est que je vais soutenir l’équipe de
France. Et que je compte bien me rendre au stade
pour cela.» O. B.
«J’adore voir jouer l’équipe de France. J’espère
qu’ils vont faire quelque chose de magique. Je vais
être à fond derrière eux. Je vais essayer de
regarder un maximum de matches. J’ai été bercé
par le FC Barcelone quand j’étais petit (il est de
Perpignan). Donc, j’aime le beau jeu. L’équipe de
France poursuit sa progression. Le groupe des
Bleus est plutôt facile, mais c’est aussi un peu un
piège. Avec le soutien de tout le pays, ils peuvent
faire un bon parcours. Gagner ? Je ne sais pas car
il y a beaucoup de prétendants comme la
Belgique ou l’Italie. Il y a beaucoup d’équipes très
fortes. Ça va être compliqué, mais il faut y
croire.» M. R.
9
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
«Ce ne sont pas des clampins
tout de même»
Nicolas Batum, international de basket, estime que les Bleus, même
avec toutes les péripéties qu’ils ont vécues, ont les moyens de gagner l’Euro.
MATTHIEU BARBEROUSSE
Richard Martin/L’Équipe
«Pensez-vous que l’équipe de France
va gagner l’Euro ?
Oui, je le pense. Surtout avec tout ce qu’il se passe
autour de l’équipe. Le groupe se construit dans
l’adversité. On peut imaginer que c’est néfaste mais
moi, au contraire, je crois que ça va leur servir. Il y a
beaucoup de péripéties, beaucoup de bla-bla
autour d’eux. Mais ce qui se passe dans l’intimité
d’une équipe de sport collectif est très différent de
ce qui se passe à l’extérieur. Ça va les souder. Je ne
doute pas qu’ils vont trouver des solutions.
Au-delà des polémiques, il y a quand même eu
beaucoup de forfaits. L’équipe est-elle
affaiblie sportivement ?
C’est sûr qu’on avait tous une équipe
type en tête avec Varane, Benzema, Sakho, Diarra... Mais
ceux qui les remplacent ne
sont pas des clampins tout
de même. On parle de
Rami, là, le gars vient tout
juste de gagner la C 3.
Parfois, quand j’entends les commentaires, j’ai l’impression que
Deschamps
a pris des gars qui découvrent le foot. Il faut arrêter,
hein. On peut regretter les absents mais je ne m’inquiète pas du tout pour ceux qui sont là.
”
Il faut savoir s’isoler
et rester dans sa bulle ”
Cette équipe vous plaît-elle ?
Beaucoup. Elle est très excitante à voir jouer. Il y a
du souffle, on sent la jeunesse et l’envie. Ça doit les
faire chier de se faire bâcher tout le temps sans
avoir joué un seul match de compétition. Mais on
doit croire en eux. On doit les supporter. Il y a toujours une belle histoire dans une compétition, une
alchimie qui se met en place et, franchement, je la
sens, cette équipe.
Vous avez joué un Euro à domicile il y a moins d’un an
et terminé troisième. Est-ce vraiment un avantage ?
C’est à la fois encore plus excitant et ça peut être un
danger. Il ne faut pas s’installer dans un confort. Le
premier match est capital. Nous, face à la Finlande
(97-87 a.p.), on avait failli passer à la trappe. Les
adversaires sont surmotivés parce que cela représente quelque chose de battre le pays organisateur. Il faut éviter l’excès de confiance et la surexcitation. Et ne pas se disperser. Tout le monde est là,
la famille, les amis viennent voir les matches, on
est sollicités. Et pour eux, c’est mille fois pire. En ce
moment, tout le monde ne me parle que de ça, il y
a une attente très forte. Mais il ne faut pas oublier
qu’on a une compétition. Il faut savoir s’isoler et
rester dans sa bulle. Tout le monde veut qu’ils signent des autographes, qu’ils soient disponibles,
mais il ne faut surtout pas leur en vouloir s’ils ne
répondent pas à toutes les sollicitations. L’important, c’est la compétition. Didier Deschamps a déjà
prouvé à Monaco et à Marseille qu’il savait gérer
un groupe. Il sait comment gagner.»
«J’adorePaulPogba,
unjoueurquiadescoups
degénie»
Christophe LEMAITRE (ATHLÉTISME, champion
d’Europe du 100m, 200m et 4 x1 00m en 2010,
du 100m en 2012 et médaillé de bronze sur
200m au Championnat du monde 2011)
«C’est l’Euro, c’est chez nous, alors je vais le
suivre de près. Vu l’hécatombe qu’on a connue en
défense, ça risque d’être difficile. On ne sait jamais.
J’ai tendance à dire que, quand on est chez nous,
on est galvanisés et on arrive à faire de meilleures
choses. Quand j’étais gamin, j’avais tendance à
crier devant les matches, maintenant je regarde ça
assez calme. Je les vois arriver au minimum en
demi-finales. Il y a de la volonté, ils ont continué à
chercher la gagne quoi qu’il arrive lors du match
amical contre le Cameroun (3-2, avant une
dernière rencontre amicale, samedi contre l’Écosse,
3-0), ça montre qu’il y a de l’envie en plus du
talent. Avec un peu plus de sérénité, notamment
derrière, il y a les moyens de faire un joli parcours.
J’adore Paul Pogba. C’est un joueur vraiment
talentueux, qui joue dans un club que j’aime bien,
la Juve, et qui a des coups de génie comme la
passe qu’il a faite contre le Cameroun.»
«Ilyadutalent
àtouslespostes»
«Moi,j’aiunfaible
pourPayet»
«Mêmeamoindris,
mêmecritiqués...»
«Cetteéquipe
peutsurprendre»
Benjamin TONIUTTI (VOLLEY-BALL,
championd’Europe 2015)
« Je vais suivre l’Euro évidemment, au moins tous
les matches de l’équipe de France. Après, ce ne
sera pas simple car on repart dès dimanche
prochain en Australie pour la Ligue mondiale. Je
pense que les Bleus peuvent gagner. Nous, on l’a
bien fait en octobre dernier! Il y a du talent à tous
les postes et sur toutes les lignes,
malgré quelques absences
derrière. Après, je m’interroge
juste car je trouve qu’il y a
parfois un écart entre leurs
prestations avec leurs
clubs et sous le maillot
de l’équipe de France. Je
suivrai plus
particulièrement les
performances
d’Antoine Griezmann,
dont j’apprécie
beaucoup le jeu et
l’attitude.» G. De.
Jackson
RICHARDSON
(HANDBALL,
championdu monde
en 1995 et 2001)
«On ne va pas se la
raconter, on est tous
supporters de l’équipe
de France. Surtout
quand elle évolue à
domicile. J’ai vécu de grands moments, j’ai gagné un
Mondial à Paris, mais je me souviens surtout de
l’engouement de 1998… Cette équipe doit avoir
envie de s’inscrire dans cette lignée. À part Évra, il y
a beaucoup de jeunes qui ne connaissent pas les
émotions que procure le maillot bleu et je suis sûr
qu’ils seront à la hauteur de l’événement. Le
contexte ne plaide pas en leur faveur, mais il ne faut
pas s’y tromper, ils sont dans leur bulle et toutes les
polémiques n’ont pas de prise sur eux. Ils ont été
retenus par Deschamps et même si les journalistes
prétendent que certaines sélections ne sont pas
légitimes, ils sont fiers et vont tout faire pour
renvoyer cette confiance. Moi, j’ai un faible pour
Payet, Réunionnais comme moi. Au-delà de l’amitié
que nous nous portons, je trouve que sa trajectoire
et sa progression sont intéressantes.»
Siraba DEMBÉLÉ
(HANDBALL,
double médaillée
d’argent au
Championnat
du monde,
2009 et 2011)
«J’entends plus parler
de l’Euro au travers
des polémiques qu’il
soulève que pour la fête qu’il est censé représenter.
Je trouve que c’est vraiment dommage pour les
joueurs et les chances françaises. Honnêtement,
même si tu essaies de construire ta petite bulle,
d’être concentrée, tu es forcément affectée par ce
climat-là. C’est d’autant moins facile que les gens
attendent un comportement irréprochable de la part
des uns et des autres. Parce que c’est du foot, parce
que c’est en France. Les gens patientent depuis
longtemps, ils se sont préparés à partager de la joie.
Ils ne partagent rien pour l’instant. C’est vraiment
triste. Après, et c’est commun à tous les sports,
les Français sont capables de renverser des
montagnes. Même amoindris, mêmes critiqués,
ils vont trouver la force de réaliser une compétition
aboutie. Peut-être même seront-ils meilleurs avec
tous ces handicaps.» P. P.
Renaud LAVILLENIE (SAUT À LA PERCHE,
champion olympique 2012, trois fois champion
d’Europe 2010, 2012 et 2014)
«Cette équipe de France peut pas mal
surprendre. Il y a un bon collectif. Les gars qui
sont sélectionnés ont tous envie de montrer que
ce n’est pas pour rien que l’Euro a lieu en France
et il vont faire en sorte que ce soit une belle fête.
J’espère qu’ils iront jusqu’en finale, il y aura la
ferveur du public, c’est important, car il suffit
parfois de pas grand-chose pour qu’un match
bascule. J’ai prévu d’aller voir le premier match
vendredi au Stade de France, c’est celui qui se
place le mieux dans mon calendrier. Après, je ne
sais pas. Mais si je ne vais pas les voir, je suivrai
leurs matches à la télé. Parmi les joueurs, j’aime
bien Giroud, je ne sais pas vraiment pourquoi,
j’aime bien son jeu, sa personnalité. J’aime bien
Matuidi aussi, il a une bonne lecture du jeu, il
s’engage bien.» M. V.
10
FOOTBALL
Euro 2016
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
Deschamps en veut encore plus
Vendredi, à la veille de France-Écosse, le sélectionneur a haussé le ton,
mettant en garde ses joueurs contre tout relâchement.
Dans le vestiaire du stade SaintSymphorien, vendredi, à la veille
de France-Écosse, à une semaine, surtout, du match
d’ouverture de l’Euro, Didier
Deschamps sent le danger qui
guette sa sélection. Alors, juste
avant de commencer l’entraînement, il élève la voix et prévient que certains, parmi ses
vingt-trois, n’en font pas assez
depuis quelques jours, se reposent un peu trop sur leurs qualités
et, à ce rythme, vont au-delà
d’une grosse désillusion, comme
dirait l’un de ses prédécesseurs.
« Il faut arrêter de papillonner »,
avertit le sélectionneur.
Sur le terrain, quelques minutes plus tard, les effets de la causerie de Deschamps se font ressentir. Paul Pogba enchaîne les
buts, Dimitri Payet multiplie les
appels et les frappes, Olivier
Giroud défend comme un lion en
défense à la retombée des coups
de pied arrêtés. Il y a du rythme,
de l’intensité, de l’agressivité, des
poings rageurs, quelques coups
inutiles aussi. Les mots ont produit leurs effets. Le sélectionneur
craignait que certains s’endorment sur les lauriers tressés par
les médias et son message avait
quelques cibles.
IL A BIEN PRIS SOIN
DE NE CITER PERSONNE
Pogba était sans doute l’une
d’entre elles. Deschamps sait à
quel point le Turinois peut se révéler précieux au rendement de
l’équipe de France et il n’a pas envie de déceler le moindre début
Alain Mounic/L’Équipe
DAMIEN DEGORRE
et RAPHAËL RAYMOND
Juste avant l’entraînement vendredi à Saint-Symphorien (Metz), Deschamps a élevé la voix, estimant que certains se reposaient trop sur leurs lauriers.
de relâchement de sa part. Le milieu de la Juventus a paru l’avoir
compris, d’ailleurs, tant son engagement, lors de la séance à
huis clos, est monté d’un cran.
Comme Antonio Conte ou Massimiliano Allegri, les entraîneurs
successifs de Pogba à Turin, Deschamps n’entend pas ménager ce
dernier, comme s’il se doutait
qu’il s’agissait de la recette pour
en tirer le maximum. En octobre,
le sélectionneur des Bleus décla-
rait au quotidien Tuttosport : «Je
sais qu'il n'est pas un numéro 10,
c'est un milieu de terrain. Si je lui
laisse de la liberté offensivement,
il doit participer aux tâches défensives, même si cela ne lui plaît
pas. C'est pour le bien de l'équipe
qu'il doit le faire.»
S’il est susceptible de symboliser les joueurs talentueux qui
doivent faire plus, le milieu de
vingt-trois ans n’était pas le seul
dans la ligne de mire. Deschamps
a bien pris garde de ne citer personne. Sa mise en garde était collective. Mais le message était précis. Au moment où les Bleus
annoncent clairement, tour à
tour, leur objectif de gagner
l’Euro, DD hausse le niveau d’exigence. Quelques minutes avant
de recadrer son vestiaire, il s’était
présenté en conférence de presse
et avait déjà posé des jalons :
« Jouer un Euro en France, c’est
exaltant, excitant et magnifique.
On sait que ça ne va pas être simple. Ce qui nous attend, je considère ça comme un privilège. (…)
Aujourd’hui, ce que je peux dire,
c’est qu’offensivement, il y a un
potentiel très intéressant, avec de
nouveaux jeunes joueurs. Ils sont
venus progressivement et font
voir beaucoup de qualité. »
Maintenant, il a envie de les voir
exprimer le maximum de leur
potentiel. Et même plus encore. ¢
Alain Mounic/L’Équipe
Le joueur du Bayern n’a pas participé à l’entraînement, en raison d’un petit point
de contracture au mollet. Mais il devrait être de retour aujourd’hui.
Kingsley Coman, titulaire samedi dernier contre l’Écosse
à Saint-Symphorien, est resté aux soins hier.
vant le public, un tour du centre
de Clairefontaine, des étirements : quarante-huit heures
après un match, les cadences
sont toujours réduites.
Les douze autres joueurs ont
consenti à un entraînement plus
poussé. La première partie a été
un attaque-défense, animé par
Didier Deschamps lui-même,
participant au jeu en position de
premier défenseur. Griezmann,
Gignac et Martial ont d’abord attaqué la défense à trois, puis le
sélectionneur a organisé l’attaque comme dans un 4-4-2 très
offensif, qui ressemblerait à une
solution de fin de match, avec
Griezmann en deuxième atta-
DES BLEUS CONVOQUÉS
POUR L’EURO
¢
LES 23
GARDIENS (3)
H. LLORIS (Tottenham, ANG),
S. MANDANDA (Marseille),
B. COSTIL (Rennes).
DÉFENSEURS (8)
A. RAMI (Séville FC, ESP),
L. KOSCIELNY (Arsenal, ANG),
E. MANGALA (Man. City, ANG),
S. UMTITI (Lyon),
P. ÉVRA (Juventus, ITA),
B. SAGNA (Manchester City, ANG),
C. JALLET (Lyon),
L. DIGNE (AS Rome, ITA).
MILIEUX (6)
Coman ménagé
Le premier réflexe, au début
d’une séance d’entraînement, est
toujours de compter jusqu’à
vingt-trois. Hier, en fin d’aprèsmidi, sur le stade Pierre-Pibarot
de Clairefontaine, le compte s’est
arrêté à vingt-deux. Kingsley Coman manquait à l’appel. Le jeune
attaquant du Bayern Munich a
ressenti un léger point de contracture au mollet. Rien de grave,
mais il est resté en soins. Il devrait
être de nouveau sur le terrain, cet
après-midi.
Hier, il n’a rien manqué : les dix
autres titulaires de FranceÉcosse (3-0) se sont contentés
d’un décrassage, en baskets. Un
tour de terrain pour passer de-
LA LISTE
que, Sissoko à droite et Martial à
gauche. Ironiquement, ou non, la
défense centrale, en face, était
composée de deux gauchers,
Mangala et Umtiti. Ce dernier
jouait à droite, ce qui confirme
qu’il est le quatrième défenseur
mais la troisième option, à droite
comme à gauche.
Ensuite, les Bleus ont travaillé
les centres et les reprises devant
le but. Le déchet a été surprenant,
et puis cela s’est animé un peu, en
fin de séance, sous les yeux de
supporters qui ont reçu en cadeau, à la fin, quelques ballons de
l’entraînement. Aujourd’hui et
demain, l’équipe de France s’enV. D.
traînera à huis clos.
P. POGBA (Juventus, ITA),
B. MATUIDI (Paris-SG),
M. SCHNEIDERLIN (Man U., ANG),
N. KANTÉ (Leicester, ANG),
Y. CABAYE (Crystal Palace, ANG),
M. SISSOKO (Newcastle, ANG).
ATTAQUANTS (6)
A. GRIEZMANN (Atl. de Madrid, ESP),
A. MARTIAL (Man. United, ANG),
K. COMAN (Bayern Munich, ALL),
O. GIROUD (Arsenal, ANG),
A.-P. GIGNAC (Tigres UANL, MEX),
D. PAYET (West Ham, ANG).
L’AGENDA DES BLEUS
VENDREDI
21:00
FRANCE-ROUMANIE
(PHASE DE GROUPES,
AU STADE DE FRANCE)
¢ MERCREDI 15 JUIN
21:00
FRANCE-ALBANIE
(PHASE DE GROUPES,
À MARSEILLE)
¢ DIMANCHE 19 JUIN
21:00
SUISSE-FRANCE
(PHASE DE GROUPES,
À VILLENEUVE-D’ASCQ)
¢
FOOTBALL
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
11
Euro 2016
Mangala, doublé,
pas déprimé
HUGO DELOM (avec D. Du.)
Eliaquim Mangala est arrivé un
large sourire aux lèvres, quasi
bras dessus, bras dessous, avec
son « frère », son « jumeau » de
huit ans son aîné, Bacary Sagna.
Celui avec lequel, à Manchester
City comme en bleu, il passe sa
vie. Ou presque. « La seule différence, c’est que, moi, j’ai des cheveux », chambrait Sagna hier,
quelques minutes avant la
séance de l’après-midi, déclenchant les rires de son ami capillairement démuni. À Clairefontaine, Biarritz ou Neustift im
Stubaital, l’ex-défenseur de Porto
(25 ans) traverse cette préparation à l’Euro en affichant une
forme de légèreté, de constante
bonne humeur. Elle l’accompagne au fil d’un parcours débuté
dans un quartier de Sartrouville
(Yvelines) puis poursuivi à Namur, Liège, Porto et ponctué, à
l’été 2014, par son transfert record (53 M€) à Manchester City.
Les absences de Zouma, de
Sakho puis les forfaits de Varane
et de Mathieu auraient pu le mener jusqu’à une place de titulaire.
C’était le sens de ces deux dernières années en bleu où, en dépit de
son absence en mars, il a été régulièrement convoqué, à défaut
d’être souvent utilisé. La sélection de Rami, sa première depuis… trois ans, l’a une nouvelle
fois repoussé dans la hiérarchie.
Le signe d’une confiance limitée,
forcément. De quoi frustrer ? Oui.
De quoi être vexé ? Aussi. Pourtant, nulle trace d’amertume à
l’écouter : «Il y a un groupe. Tout
le monde est au même niveau.
Après, il y a des choix du coach,
en club ou en sélection, expliquait-il, le regard droit, hier. Le
plus important, c’est le groupe,
qu’on soit unis. Il y aura des
changements qui se feront peutêtre durant la compétition, on
verra.Il faudra être prêt.» Un discours policé, collectif : le rêve de
tout sélectionneur. « Sincèrement, ce n’est pas un discours de
façade qu’il tient aux journalistes. Eliaquim est comme ça, explique-t-on dans son entourage.
Je ne l’ai jamais vu déçu par une
décision de coach. Il accepte les
choix, continue à bosser et attend
son heure. » Chez les Bleus, elle
2
Eliaquim Mangala
n’a pris part qu’à
deux des dix matches
disputés par l’équipe
de France cette saison
(France - Serbie, 2-1
le 7 septembre et
Danemark - France,
1-2 le 11 octobre).
Franck Faugère/L’Equipe
Malgré les absences de Varane, Sakho et
Mathieu, le défenseur de Manchester City est
remplaçant. Et a été devancé par Rami, pas
même réserviste au départ. Frustrant ?
Ici entouré d’Anthony Martial (à gauche) et Antoine Griezmann (à droite), Eliaquim Mangala peine à gagner
une place de titulaire chez les Bleus.
tarde à venir (7 sélections). Au
point de déclencher cette sortie
de son coéquipier en club Vincent Kompany, fin avril : « Si la
France n’en veut pas, on va le
prendre chez nous !»
CONDAMNÉ AU STATUT
DE REMPLAÇANT ?
Avec son profil de défenseur
musculeux et puissant (1,87 m),
mais peu à l’aise dans la relance,
il peine à convaincre le staff des
Bleus. Ses séances récentes et,
notamment, sa sortie compliquée face aux moins de 19 ans
bayonnais le 21 mai, ne l’auraient
pas particulièrement aidé dans
son opération séduction. Mangala est-il condamné à ce statut
de remplaçant ? À court terme,
sans doute. En cas de blessure de
Rami ou Koscielny, pas sûr,
même, que Mangala résiste à la
forme actuelle (et constatée par
le staff) d’Umtiti. Et ensuite ?
«Eliaquim a connu une progression très rapide à Porto (20112014), techniquement notamment, analyse son ex-entraîneur
au Standard, Laszlo Bölöni. Depuis deux ans, il est à l’image de
son équipe, avec des hauts et des
bas. Mais il est à l’écoute. Il sait
que les cinquante derniers mètres à effectuer entre un très bon
«Il faut qu’ils s’insèrent dans le système»
Robert Duverne, ancien préparateur physique des Bleus, décrypte les difficultés
liées à la gestion des «coiffeurs».
Ils sont six – quatre joueurs de champ et deux
gardiens –, ils n’ont pas joué la moindre minute lors des deux matches de préparation des
Bleus et ils se verront bientôt accoler l’étiquette
peu enviable de « coiffeurs ». À trois jours de
l’Euro, Steve Mandanda, Benoît Costil, Eliaquim Mangala, Samuel Umtiti, Christophe Jallet et Morgan Schneiderlin sont les seuls parmi
les 23 joueurs qui composent le groupe France
à ne pas avoir été concernés par le turn-over
opéré par Didier Deschamps face au Cameroun (3-2) et contre l’Écosse (3-0).
Leur dernier match de compétition
remonte au week-end du 14-15 mai (au 21
dans le cas de Schneiderlin, vainqueur de la
Cup avec Manchester United, et de Mandanda,
finaliste de la Coupe de France). Depuis, en dehors des séances d’entraînement, leur activité
physique s’est limitée à deux oppositions contre les moins de 19 ans de Bayonne et ceux
duMans à leur retour à Clairefontaine, dimanche après-midi. Problématique dans l’éventualité où Didier Deschamps devrait faire appel à eux ? Rien ne remplace le rythme des
Laurent Argueyrolles/L’Équipe
ÉMERY TAISNE
Morgan Schneiderlin, Christophe Jallet et Lucas
Digne (de g. à dr.) hier à Clairefontaine.
matches, « mais par rapport à ce qu’on leur
demande, ce n’est pas forcément inquiétant,
estime Robert Duverne, ancien préparateur
physique des Bleus (2006-2010). Même s’ils
n’ont pas participé, ils se sont beaucoup entraînés, avec des séances supplémentaires par
rapport à ceux qui ont joué. Et puis, il faut se
mettre en tête que jouer contre le Cameroun et
une équipe d’Écosse déjà en vacances, ça ne
remplace pas un match de compétition. »
Compte tenu de la cascade de forfaits dans le
même secteur (Sakho, Varane, Mathieu, Debuchy, Trémoulinas…) et du manque de temps
– deux matches amicaux au lieu de trois, traditionnellement –, Duverne n’est pas surpris que
trois des quatre joueurs de champ à ne pas
avoir été utilisés par « DD » soient des défenseurs. Il imagine le contenu de leurs séances :
« Des jeux dans des espaces réduits et des
courses longues pour compenser les grandes
distances qui peuvent être avalées les jours de
match.»
Plus que le physique, leurs handicaps par
rapport aux autres seraient plutôt tactiques et
psychologiques. «En termes d’automatismes,
le travail de compensation est plus difficile à
reproduire. Il faut qu’ils puissent s’insérer dans
le système, poursuit-il. Dans le fonctionnement du groupe, pour l’instant, on ne peut
qu’extrapoler. C’est maintenant, avec l’Euro
qui démarre, que l’on va découvrir le comportement d’un joueur, s’il accepte bien son rôle
ou non. » C’est aussi là, dit-il, que l’on jugera
«la force du staff technique».
joueur et un grand joueur sont les
plus difficiles. Il en est là. » Le
technicien a ciblé la carence à
gommer : « J’entends que c’est
tactiquement qu’il est en difficulté, mais pas pour moi. C’est
dans l’appréhension des situations. Il doit avoir une roue de secours dans son jeu. Et se dire :
‘’Ok, je décide de faire un tacle. Si
cela échoue, qu’est-ce que je
fais ? Quelle solution ai-je ?’’ Ça
nécessite une préparation psychologique différente. Eliaquim y
arrivera. » Son ami Sagna en est
persuadé : « Quand son tour
viendra, il saura donner le
meilleur de lui-même.»¢
Kantésedonnedutemps
N’Golo Kanté souhaite se donner du temps pour être fixé
sur son avenir. Après l’Euro? Pas sûr. Depuis plusieurs
jours, Leicester fait le forcing pour le prolonger. Les
conditions financières proposées sont élevées. L’hypothèse
de voir Kanté la saison prochaine chez les Foxes a donc
récemment pris de l’épaisseur. Parallèlement, le PSG
maintient un contact très régulier avec son entourage.
Selon plusieurs sources, un retour en France ne serait pas,
pour l’instant, une priorité. Arsenal, qui s’active aussi sur
Vardy, devrait vite passer à l’action. Une enveloppe de 40
M€ –sa valorisation actuelle malgré une clause à 25M€–
lui serait dédiée. Chelsea et Manchester City suivent de
près l’évolution du dossier et attendent que le joueur fasse
son choix. S’il leur fait savoir qu’il décide de partir, ils
passeront concrètement à l’action.
H. De., V. G., B. Gh.
Umtiti:«Barcelone?Pasencore
d’actualité»
Interrogé hier à Clairefontaine par L’Équipe 21, le défenseur
de l’OL Samuel Umtiti a réagi à l’éventualité d’un départ au
Barça : «Pas mal de joueurs aimeraient y jouer. J’ai un contrat
avec Lyon et je m’y sens très bien. Tout est possible, rester
comme partir. Ce n’est pas encore d'actualité. Je suis concentré sur l’Euro, je veux faire les choses correctement. On discuP. N.
tera après.»
ÉVRA PROLONGE À LAJUVE
La Juventus Turin a officialisé hier la prolongation de Patrice
Évra jusqu’en juin 2017. Le latéral gauche des Bleus bénéficiera également d’une année supplémentaire en option.
12
FOOTBALL
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016 AU CŒUR DES BLEUS
DEUX JOURS À HUIS CLOS
LE RAID S’INVITE AU CHÂTEAU
De mémoire de suiveurs de l’équipe de France, l’image est
En fin de matinée, une conférence de
inédite. Hier, un véhicule des policiers d’élite du RAID
presse est prévue à Clairefontaine.
Ensuite, les Bleus s’entraîneront à huis (Recherche, Assistance, Intervention, Dissuasion) était garé
clos. Un programme identique demain. devant le centre médical de Clairefontaine. Que le château où
Jeudi, veille du match d’ouverture contre logent les Bleus soit l’objet d’une surveillance accrue n’a rien
la Roumanie, Didier Deschamps et ses de surprenant dans le contexte d’état d’urgence. Ce dispositif
renforcé répond aussi aux exigences de l’UEFA, qui, le temps
joueurs quitteront les Yvelines pour
du tournoi, est responsable de la sécurité du camp de base des
s’installer dans un hôtel réservé par
l’UEFA dans le quartier de Bercy, à Paris. Bleus, comme de tous les autres sites officiels de l’Euro.
LES CHAMPIONS DU MONDE 1998 «DÉLOGÉS»
Twitter/HamzaHizzir
PROGRAMME
¢
Dans le cadre de la rénovation du centre technique national,
le château aussi a subi un lifting et notamment les chambres qui
accueillent les vingt-trois Bleus. Une nouveauté : elles ne portent
plus le nom des champions du monde 1998. «Elles sont
personnalisées avec nos photos, explique Christophe Jallet.
C’est à nous de créer notre histoire maintenant et c’est
certainement pour cela qu’ils ont eu cette initiative, pour qu’on
s’identifie certainement plus aux lieux. Après, ce qui a été fait en
premier, on ne l’oubliera jamais. »
Ba. C.
TRÈS
COURT
o
«Si vous aviez vu la corbeille de fruits…»
VARANE
EN TRIBUNE
POUR SUISSEFRANCE ?
Privé d’Euro en raison
d’une blessure à une
cuisse, Raphaël Varane
n’est pas en vacances
pour autant. Après avoir
assisté le 28 mai à
Milan à la victoire de ses
coéquipiers du Real
Madrid en finale de la
Ligue des champions
(1-1, 5-3 aux t.a.b.
contre l’Atlético),
le défenseur est rentré
se soigner en Espagne.
Comme ses parents
vivent toujours dans le
Nord, il pourrait profiter
d’un séjour en famille
pour voir les Bleus à
Villeneuve-d’Ascq, le
19 juin, contre la Suisse.
Thomas Gerbault, le capitaine des moins de 19 ans du Mans qui ont donné la réplique
aux remplaçants, dimanche, raconte sa journée de rêve chez les Bleus, à Clairefontaine.
”
Quand je pressais
Cabaye, le ballon
était déjà arrivé
à Sissoko’’
Benoît Costil est arrivé. Un mec
super accessible, qui a passé son
temps à nous encourager. D’entrée, ça allait super vite. Le gazon
avait été arrosé avant le match.
Les Bleus étaient très proches les
uns des autres. On a tenu une
vingtaine de minutes et ils ont
marqué. En seconde mi-temps,
au bout de cinq, six minutes, on a
explosé (*). Ça allait beaucoup
trop vite. Et ce n'était pourtant
qu’une opposition de deux fois
trente minutes. Je suis milieu offensif. Quand je pressais (Yohan)
Cabaye, le ballon était déjà arrivé
à (Moussa) Sissoko.
À la fin du match, tous les
joueurs sont venus nous saluer.
Nous les avons remerciés. On a pu
faire des photos, mais on n'avait
pas le droit de les publier. Le représentant du journal local pré-
Thomas Gerbault prend la pose au côté de Didier Deschamps, le sélectionneur des Bleus.
sent n'avait pas le droit non plus
de donner la composition des
équipes ni le score du match. On
nous avait demandé de ne rien réclamer aux joueurs. La Fédération
nous avait offert le dernier sweat
de l’équipe de France. J’ai de-
102
Avant d’aborder l’Euro, l’équipe de France a
enchaîné quatre matches en ayant marqué au moins
trois buts (3-2 aux Pays-Bas, 4-2 contre la Russie,
3-2 face au Cameroun et 3-0 contre l’Écosse). C’est
seulement la deuxième fois de son histoire qu’elle
réussit un tel exploit. Pour trouver une trace de la
première, il faut remonter à... 1914, soit 102 ans.
(4-1 contre la Suisse, 8-0 face au Luxembourg,
4-3 contre la Belgique et 5-4 au Luxembourg). Opta
mandé son maillot d’entraînement à Cabaye. Il me l’a offert.
Nous avons fait quelques photos,
puis nous nous sommes quittés. À
19h50, nous étions douchés. Des
plateaux repas nous attendaient.
Comme le car venait nous repren-
dre à 20h45, nous avons pu, pendant une heure, profiter de Clairefontaine.» ¢
(*) 7-0 score final, grâce à un triplé de
Gignac, un doublé de Martial, un but
de Cabaye et un autre de Sissoko.
CHAMPIONS
D’EUROPE
AVEC
DESCHAMPS
Avant un grand rendezvous, les entraîneurs et
les autres cherchent
des signes. En voilà un :
au mois de mai, l’équipe
de France des notaires
a remporté le 31e
Championnat d’Europe
de la profession, à Lyon.
Bel effort pour
transmettre une onde
positive, non ? Il y a
mieux : l’entraîneur de
cette équipe de France
s’appelle Deschamps,
Nicolas Deschamps,
notaire à Saint-Égrève
(Isère).
La Coupe du monde
à Clairefontaine
QUI RASSURE
Franck Seguin/L’Équipe
LE CHIFFRE
« Dans la semaine, Yohann Feurprier, notre entraîneur, nous avait
demandé de rester disponibles dimanche, sans nous dire pourquoi.
Samedi soir, après le dernier
match de notre équipe fanion en
CFA 2, le club avait organisé un
barbecue. Le président a annoncé
que nous aurions la chance de
jouer le lendemain contre l'équipe
de France. J'avoue qu'on a eu du
mal à y croire jusqu’à ce que notre
entraîneur nous convoque pour
14heures. Le dimanche, un car de
la Fédération nous attendait pour
nous conduire à Clairefontaine.
Un car avec des fauteuils en cuir !
Luxe, quoi !
Nous sommes arrivés vers
16 heures, mais nous n’avons pas
pu entrer par l’entrée principale
que l’on voit à la télé. Il y avait
beaucoup de policiers, certains à
cheval, pour la venue du président
de la République. On a été accueillis comme des pros. Dans le
vestiaire, nous avons trouvé sur la
table une collation incroyable. Si
vous aviez vu la corbeille de
fruits… Ensuite, nous avons découvert le terrain. La pelouse hybride, c’est la plus belle sur laquelle j’ai jamais joué.
On nous a demandé de ne pas
nous échauffer dessus pour ne pas
l’abîmer. Les joueurs de l’équipe
de France sont arrivés. Didier
Deschamps est allé saluer notre
entraîneur et lui a donné quelques
consignes. De l’impact dans les
duels, mais pas de coups ou de tacles qui pouvaient s’avérer dangereux. Nous étions là pour donner
une opposition, pas jouer un
match de Coupe, en somme.
Pendant ce temps, Franck Raviot, l’entraîneur des gardiens, est
venu annoncer à nos deux gardiens qu’ils ne pourraient pas
jouer car notre cage devait être
défendue par l’un des deux remplaçants de (Hugo) Lloris. Ils
étaient à la fois déçus et contents
d’être là.
DR
RAPHAËL RAYMOND
Fraîchement rénové, le nouveau bâtiment du centre technique national abrite un musée des Bleus. Accessible aux seuls
visiteurs de Clairefontaine, il retrace les grandes heures de
l’histoire de l’équipe de France à travers une sélection de différents objets et « reliques », cultes forcément. Au côté des
maillots aux trois bandes de la bande à Zizou, on trouve par
exemple le paperboard utilisé par Aimé Jacquet au Stade de
France un fameux 12 juillet. Une réplique du trophée de la
Coupe du monde trône aussi sur un présentoir, comme le
souvenir d’un bel été. Après le sacre de 1998, la FFF en avait
acquis trois exemplaires : l’un se trouve dans le bureau du
président Noël Le Graët à la Fédération et le dernier en sécurité dans... un coffre-fort.
13
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Euro 2016
TRÈS
COURT
o
AU CŒUR DES BLEUS
LUI DOIT BEAUCOUP
Anne-Sophie Roquette
(speakerine officielle du LOSC)
Johnny Fidelin/Icon Sport
« À douze ans, Yohan est parti au
LOSC parce qu’avec mon époux, David, nous avons obligé ses parents !
(Rires.) Chaque saison, Lille envoyait
une liste de joueurs à recruter à Tourcoing, où jouaient Yohan et mes deux
fils. En 1998, David, en charge des U15
à Lille, s’aperçoit que Yohan n’y est
pas. Il dit à Jean-Michel Vandamme
(le directeur du centre de formation
du LOSC), que s’il ne prend pas “Yo”, il
n’y en a aucun à prendre. M. Vandamme appelle alors ses parents, mais ils étaient hésitants. Comme
on se connaît très bien, j’ai essayé de les convaincre à chaque match,
à chaque tournoi. Je leur ai dit qu’il aurait de bons éducateurs, qu’il
avait un potentiel énorme et qu’il fallait franchir le pas, sinon ils
pourraient le regretter car on sentait qu’il serait pro un jour. Puis ils
ont fini par craquer... et ils ont bien fait ! Et puis Yo, il fait partie de
mes petits protégés. Quand il a signé pro à Lille, en 2004, des personnes dans le bureau lui ont dit : ‘’C’est grâce à nous’’, mais Yo leur a
répondu : “Non, c’est grâce à Anne-Sophie et David’’, et ça, ça touche ! J’en parle avec beaucoup d’affection, mais c’est normal, je
l’aime très fort ! Honnêtement, la première fois que j’ai annoncé son
nom, dans le Stadium à Lille, j’ai pleuré !»
PIERRE BUSSIENNE
À l’approche de la
compétition, Meetic, le
célèbre site de
rencontres, a demandé
aux Françaises de
former leur équipe de
rêve pour l’Euro en s’en
tenant uniquement à
des critères physiques.
Ou plutôt plastiques.
Et elles ont l’esprit
cocardier puisque,
d’après cette
consultation réalisée en
avril, c’est Mathieu
Debuchy qui arrive en
tête. Forfait à cause de
soucis musculaires, le
latéral droit prêté cet
hiver à Bordeaux par
Arsenal a séduit 44 %
des sondées. Il devance
deux autres Français,
Laurent Koscielny
(41%) et Kingsley
Coman (34%), entre
lesquels s’est
néanmoins intercalé le
Portugais Fabio
Coentrao (40%),
également privé de
Championnat d’Europe
pour cause de blessure.
J’aime
C’est arrivé un 7 JUIN
Richard Martin/L’Équipe
2004
L’équipe de France termine sa préparation
à l’Euro 2004 avec des incertitudes en
défense centrale. L’interrogation principale
porte sur le capitaine, Marcel Desailly, appelé
dans le groupe mais blessé. Gêné à un
genou, le vétéran (36 ans), qui va quitter
durant l’été Chelsea pour le Qatar, dispute ce
jour-là le dernier match de préparation des
doublures face… à une équipe de la police.
Suffisant pour que Jacques Santini lui
maintienne sa confiance. La veille, pourtant,
Lilian Thuram et Mikaël Silvestre avaient
rassuré contre l’Ukraine (1-0), dernier test
des Bleus avant la compétition. Malgré sa
méforme, Santini est décidé à utiliser son
capitaine. Si Desailly ne joue pas contre
l’Angleterre (2-1) en ouverture, il est titulaire
pour le match suivant face à la Croatie (2-2,
notre photo). Fautif sur le second but croate,
il ne portera plus le maillot bleu.
– Les Ferrari
– Dubaï
– Discuter avec mes amis autour
d’un barbecue l’été
– Chambrer Marco Verratti
– Le Parc des Princes
– Le petit déjeuner, j’adore ça même :
impossible de commencer une journée
sans en prendre un consistant
– Les salades composées
– Le ping-pong
– «The Voice», j’adore voir les gens
se transcender le temps d’une chanson
– Le film Gladiator
– Les jeux vidéo
– M’engueuler avec ma femme parce
que la réconciliation est toujours
agréable
J’aime pas
– Les bouchons dans Paris, c’est chiant
– Les artichauts et les pamplemousses
– Les contrôles antidopage qui s’éternisent
après les matches : parfois, on ne peut même
pas célébrer un titre, comme cette année
la finale de la Coupe de la Ligue
– Les pelouses synthétiques. Elles font mal
aux genoux. Lorient et Nancy, s’il vous plaît,
changez de pelouse !
– Le hard rock
– La natation parce que je ne suis pas bon
– Être à l’heure à un rendez-vous. C’est mon
défaut
– Les Feux de l’amour
Pierre Lahalle/L’Équipe
YOHAN CABAYE
Alain Mounic/L’Équipe
Franck Seguin/L’Équipe
LE PLUS SEXY,
C’EST
DEBUCHY
BLAISE MATUIDI Milieu de l‘équipe de France
14
FOOTBALL
Euro 2016
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FRANCE - ROUMANIE (VENDREDI)
Burleanu,
jeune et star
Élu en 2014, à seulement vingt-neuf ans, le
président de la Fédération roumaine jouit d’une forte
popularité, grâce notamment à son style décapant.
Il a fendu la foule telle une star
dans son costume bleu sombre,
avec des boutons jaunes aux couleurs de la Roumanie, lors du premier entraînement des Tricolorii
en France, dimanche, à la Chapelle-en-Serval (Oise). Il a serré un
nombre incalculable de mains,
sorti son plus beau sourire pour
les selfies avec les supporters roumains. Il a même signé certains
maillots. Razvan Burleanu est un
président de Fédération très populaire, mais ce n’est pas sa seule
particularité. Le 5 mars 2014, il est
devenu, à vingt-neuf ans, le plus
jeune président de l’histoire du
pays et il est aujourd’hui le benjamin parmi les dirigeants européens actuels. Il était pourtant un
simple outsider face à Gheorghe
Popescu, soutenu par son beaufrère Gheorghe Hagi et par le président sortant Mircea Sandu. Mais
l’ancien pilier de la « génération
dorée» (115 sélections entre 1988
et 2003) a été rattrapé par la justice la veille de l’élection : il a été
condamné à trois ans et demi de
prison pour fraude, évasion fiscale et blanchiment d’argent et fut
emprisonné le soir même.
Burleanu n’était cependant pas
non plus un novice. Il était déjà
président des Fédérations européenne et roumaine de futsal. Un
sport qu’il a aidé à développer,
« passant de 0 joueur à plus de
30000 dans notre pays», assuret-il. Fraîchement élu, le jeune
homme, désormais âgé de trente
et un ans, s’est immédiatement
démarqué de son prédécesseur.
« Il n’y avait pas de stratégie ni
même d’intérêt pour la formation.
C’est aujourd’hui une de nos priorités », nous avait-il expliqué, fin
avril, à l’ambassade de Roumanie
à Paris. Alors que la Fédération
(FRF) était au bord de la faillite, il a
rapidement signé des contrats publicitaires. «C’était miraculeux»,
estime un journaliste roumain. Il a
également obtenu un financement, de la part de l’UEFA, pour
son ambitieux programme de développement. « Le premier de
l’histoire du football roumain »,
selon Burleanu. « Nous pensions
qu’il était nécessaire d’avoir un
plan stratégique pour les cinq années à venir, jusqu’en 2020,
quand nous accueillerons quatre
matches de l’Euro», détaille-t-il.
”
Vous iriez voir le
médecin qui a soigné
votre grand-mère il y
a trente ans ?”
L’ouverture de deux centres d’excellence Tricolor 11, en septembre
2015, est la première réalisation
visible. Burleanu s’est également
entouré de personnes de tous horizons, aussi bien du public, du
privé que des grands médias. Il a
aussi recruté des étrangers,
comme l’ancien arbitre international grec Kyros Vassaras. Et s’est
débarrassé des anciens, le dernier
exemple étant Pompiliu Popescu.
Le médecin de la sélection depuis
vingt-cinqans a été licencié début
mai. «Il fait partie d’un monde décrépit, a expliqué Burleanu. Si Bain de foule et selfies pour Razvan Burleanu, le très jeune président de la Fédération roumaine.
vous aviez un problème, vous
iriez voir le médecin qui a soigné
droit pour y rester. Il était un des veau international. Cette formavotre grand-mère il y a
derniers vestiges de la corruption tion lui permet d’avoir un rapport
et de l’amateurisme à la Fédéra- privilégié avec les joueurs, alors
trenteans? Il ne suffit pas d’avoir
tion.»
travaillé cent ans au même enqu’il est plus jeune que certains
Le nombre de joueurs
Comment ce docteur en scien- d’entre eux, comme le latéral Raroumains présents à
ces politiques s’est-il retrouvé zvan Rat (35 ans) ou les milieux
l’Euro qui sont plus
dans ce milieu ? C’est une histoire Ovidiu Hoban (33 ans) et Lucian
âgés
de famille. Son père, Gheorghe, Sanmartean (36 ans). «On parle le
que le président de leur
est un ancien footballeur, qui même langage. Il sait s’exprimer
Fédération (trentecompte plus de 350 matches en auprès de nous, explique l’attadeuxans le 1er juillet
D 1 roumaine. Razvan a long- quant Claudiu Keserü. Il a de très
prochain) : Razvan Rat
temps voulu suivre le même che- bonnes idées. J’ai souvent discuté
(35 ans), Lucian
min. Il a passé douze ans à l’aca- avec lui, il a un niveau intellectuel
Sanmartean (36 ans),
démie de Bacau (nord-est du très élevé. Je vois des choses très
Ovidiu Hoban (33 ans) et pays), entre sept et dix-neuf ans, intéressantes depuis qu’il est là.
« Anghel Iordanescu (le sélec- Cristian Sapunaru
mais a renoncé. Il a compris qu’il Ça donne de l’espoir pour le foottionneur) a pris cette décision», (32ans).
ne serait jamais un milieu de ni- ball roumain.» ¢
a déclaré hier le nouveau capitaine, sans apporter davantage
de précisions.
Le défenseur de Naples a été
plus disert au moment d’évoquer son nouveau rôle : «Je vais
essayer de transférer mon énergie et ma motivation à tous mes
L’ALBANIE, LE PREMIER
personnes, à l’occasion de la seule séance
coéquipiers. Je ne suis pas quelMINISTRE ET LANNION
ouverte au public de la compétition. Vendredi,
qu’un de très expressif sur le terAu lendemain de leur rencontre, à Bergame, avec veille de match, ils s’envoleront pour Lille, d’où ils
rain. Je pense que ma façon de
le Premier ministre albanais, le francophone Edi
rejoindront Lens et le stade Bollaert-Delelis. Y. H.
jouer et mon attitude donnent
Rama (« Vous ne représentez pas l’Albanie
de la confiance aux autres
et le Kosovo, mais tous les Albanais du
LA SUISSE À LA MOSSON
joueurs.»
monde»), les coéquipiers de Lorik Cana se sont
Hier, en milieu d’après-midi, la délégation
Et la cohabitation avec Rat ?
envolés pour la France et ont atterri, hier en
helvétique a pris ses quartiers près
« Tout le monde comprend la
début d’après-midi, à l’aéroport de Lannion
de Montpellier, au Vichy Spa Hôtel de Juvignac,
décision du sélectionneur », a(Côtes-d’Armor). À cinq jours d’affronter leur
décoré par des représentations de la vache
t-il affirmé. Ménagé vendredi
premier adversaire de cet Euro, la Suisse, les
Happy Lilly, désignée ambassadrice de la Suisse
dernier contre la Géorgie (5-1),
Albanais ont pris possession de leur quartier
dans le monde. Même si elle doit disputer
Chiriches a également assuré
général à Perros-Guirec, l’hôtel cinq étoiles
ses trois matches de la phase de groupes à Lens,
qu’il ne ressentait plus aucune
L’Agapa. Dans la foulée, ils se sont entraînés au
Saint-Denis et Lille, la Nati a choisi d’établir
douleur. Il a pu participer aux
stade Yves-Le-Jannou, totalement réaménagé
son camp de base dans le Sud, au sein
deux séances d’entraînement,
pour l’occasion et pour une somme de 19 000€. de cet établissement proche du stade
hier. Il sera donc présent, avec
Aujourd’hui, le deuxième adversaire des Bleus (le de la Mosson. Où le premier entraînement
son brassard, pour la première
15 juin à Marseille) s’entraînera devant 400
A. D.
de la Nati s’est déroulé dès hier soir. V. V.
rencontre de l’Euro.
4
Changement de cap’
Vlad Chiriches portera le brassard de la Roumanie pendant
l’Euro à la place de Razvan Rat.
zvan Rat (35 ans). Il l’avait déjà
enfilé pendant les matches amicaux contre la Lituanie (1-0) et
l’Espagne (0-0), en mars, alors
que le latéral gauche était absent
à cause d’une blessure à l’épaule.
Kenzo Tribouillard/AFP
À cinq jours du match d’ouverture contre l’équipe de France, la
Roumanie a changé de capitaine. Vlad Chiriches (26 ans)
portera le brassard pendant la
compétition, à la place de Ra-
Le sélectionneur roumain Anghel Iordanescu en compagnie de son
nouveau capitaine Vlad Chiriches.
Les autres adversaires
du premier tour
Raphaël Serres/Sipa
ALEXIS DANJON
FOOTBALL 15
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
J–3
Euro 2016
Casillas, ambiance fin de règne
Malgré le flou entretenu par le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque, le recordman de sélections
avec la Roja (167) devrait être remplaçant en France et David De Gea le gardien de but titulaire.
20:45
FOOT +
ESPAGNE
GÉORGIE
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MADRID – Sur les photos officielles, il est encore au centre de
l’image, comme dimanche, où on
l’a vu poser juste au-dessus de
son sélectionneur, Vicente Del
Bosque. Dans les publicités réalisées sous l’égide de sa fédération,
Iker Casillas porte également
toujours le brassard de capitaine.
Mais en sera-t-il de même à Toulouse, face à la République tchèque, pour l’entrée de l’Espagne
dans l’Euro, lundi ? Interrogé hier
– comme depuis plusieurs mois
– sur la hiérarchie de ses gardiens, Vicente Del Bosque a continué à botter en touche. Chaque
chose en son temps. « On verra,
a-t-il éludé. Pourquoi prendre la
décision aujourd’hui ? On est
dans une phase de préparation,
pas encore dans celle où l’on doit
décider. »
Adepte des transitions en douceur, Del Bosque est en train de
réussir celle du poste de gardien
sans froisser les ego, ni surprendre son monde. En Espagne, il
semble acquis que l’heure est venue de lancer De Gea dans une
phase finale et donc de trouver
un nouveau rôle à Casillas.
De Gea (25 ans) représente le futur mais aussi le présent : sa saison exceptionnelle avec Manchester United a confirmé qu’il
était l’un des meilleurs gardiens
du monde quand l’ancien Madrilène a montré au Portugal que
ses plus belles années étaient
derrière lui. Les approximations
de Casillas à Porto n’ont jamais
échappé à des médias ibériques
largement acquis à la cause de
son concurrent.
DES INDICES
CONCORDANTS
Même sans dévoiler son choix,
Del Bosque a essaimé une série
d’indices qui laissent de moins en
moins de place au doute. Depuis
la dernière Coupe du monde, le
sélectionneur a davantage titularisé Casillas (11 fois) que De Gea
(7), mais c’est ce dernier qui avait
Emilio Naranjo/EFE/MAXPPP
ANTOINE
MAUMONDELONGEVIALLE
Les chemins d’Iker Casillas (à gauche) et de David De Gea, son cadet de
dix ans, se croisent à l’entraînement. Et sur la feuille de match ?
été aligné en amical face à l’Italie
(1-1) le 24 mars, avec une ossature proche de l’équipe type. Casillas s’était contenté du match
face à la Roumanie (0-0), trois
jours plus tard, dans une formation très remaniée. Il y a aussi la
titularisation du Mancunien ce
soir face à la Géorgie : depuis son
arrivée sur le banc de la sélection,
après l’Euro 2008, Del Bosque a
toujours aligné, lors du dernier
match de préparation, une
équipe très proche de celle amenée à commencer la compétition, avec le futur gardien titulaire sur le terrain.
Et il n’est sûrement pas innocent que le sélectionneur laisse
circuler l’idée que Casillas, qui a
eu trente-cinq ans en mai, endosserait très bien le costume de
remplaçant. Dans son autobiographie, parue en novembre
2015, Del Bosque n’avait pas
manqué d’expliquer tout le bien
qu’il pensait du recordman de sélections pour un joueur européen
(167), en passe d’être le premier
footballeur à vivre un cinquième
Euro (*). « C’est un garçon gentil,
humble et avec une ambition
sans fin dans le domaine professionnel, écrivait-il. Aujourd’hui,
avec la maturité, ses gestes et
même ses silences le grandissent. » Et le sélectionneur espagnol de rappeler ce que lui avait
glissé Casillas il y a un an, à l’aéroport de Madrid, au moment de
se quitter après le dernier rassemblement de la saison :
« Coach, quoi qu’il arrive, vous
savez que vous pouvez compter
sur moi, y compris si c’est pour
être troisième gardien. » ¢
(*) Présent dans le groupe espagnol
lors de l’Euro 2000, Casillas n’avait
toutefois pas disputé le moindre
match.
L’équipe probable : De Gea – Juanfran, Piqué, S. Ramos (cap.), J. Alba –
Koke, Busquets, Iniesta – D. Silva,
Aduriz, Nolito.
L’Italie à l’aise,
la Pologne inquiète
MATCHES AMICAUX
PRINCIPALES AFFICHES
¢ HIER
POLOGNE – LITUANIE :
0-0
ITALIE – FINLANDE :
2-0
Buts.– Candreva (27e, s.p.), De
Rossi (71e).
ISLANDE – LIECHTENSTEIN : 4-0
Buts : Sigthorsson (10e),
Saevarsson (20e), Finnbogason
(42e), E. Gudjohnsen (82e).
¢ AUJOURD’HUI
20 :45 ESPAGNE – GÉORGIE
(Foot +)
Antonio Conte avait aligné Savatore Sirigu à la place de Buffon et
s’était aussi privé de Darmian et
Insigne, notamment. Pas besoin
d’eux : l’Italie a paisiblement disposé de la Finlande, hier à Vérone. Après avoir ouvert la marque grâce à un penalty de
Candreva (27e), la Nazionale a
doublé la mise en seconde période (71e). Un centre de Candreva (Lazio Rome), encore, sur
lequel De Rossi (AS Rome) a marqué de la tête. Ce dernier était entré en jeu huit minutes avant à la
place du Parisien Thiago Motta.
Dernier acte pré-Euro tranquille
d’une sélection qui débute lundi,
face à la Belgique au Parc OL. Les
Polonais, eux, ne se sont pas
montrés aussi à l’aise face à la Lituanie (0-0), à Cracovie. Il faut
dire qu’ils s’étaient aussi privés de
leur attaquant-vedette Robert
Lewandowski. En tout cas, après
leur revers face aux Pays-Bas
(1-2), mercredi dernier à Gdansk,
les hommes d’Adam Nawalka,
qui n’ont cadré qu’un seul tir sur
dix-huit tentatives (deux seulement, déjà, face aux Néerlandais...), poursuivent une préparation bien pâlotte. Il leur faudra
montrer bien plus dans le groupe
C, qui compte l’Allemagne,
l’Ukraine et l’Irlande du Nord. Ils
débutent contre les Britanniques
dimanche à Nice.
RUSSIE
Après Alan
Dzagoev (CSKAMoscou), contraint de renoncer fin mai en raison d’une fracture du
deuxième métatarsien, un autre milieu titulaire russe a déclaré forfait, hier. Igor
Denisov (32 ans, 54 sélections), touché aux ischio-jambiers en début de seconde
période face à la Serbie (1-1, dimanche), l’a annoncé lui-même :«C’est dommage,
mais je vais raterl’Euro...» Le milieu Artur Yusupov (Zénith
St-Pétersbourg), présent hier à Croissy-sur-Seine (Yvelines) pour le premier
entraînement desRusses en France, le remplace.
E. Bj.
Antonio Calanni/AP
Denisovforfaitàsontour
Antonio Candreva a provoqué la faute et transforme lui-même le penalty.
16
FOOTBALL
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Ligue 1
Claude Makelele
«Je n’ai jamais pu travailler avec Jardim»
L’ancien directeur technique de Monaco explique les raisons de son départ.
Et déplore l’absence d’une vraie relation de confiance avec l’entraîneur portugais.
RÉGISTESTELIN
MONACO - Son aventure sur le
Rocher aura duré cinq mois et
s’est arrêtée hier. « Elle m’aura
permis de rencontrer des gens
passionnés, comme le prince Albert II, le président Rybolovlev ou
Vadim Vasilyev », explique
Claude Makelele. L’ancien joueur
du Real Madrid (43 ans) assure
qu’il n’avait pas la latitude pour
s’exprimer au poste de directeur
technique et regrette de n’avoir
pas pu trouver la cohésion avec
Leonardo Jardim, l’entraîneur de
l’ASM. Il affirme avoir décidé de
lui-même la fin de son aventure
monégasque, une version que ne
conteste pas Vasilyev. « Elle ne
me dérange pas», confie le viceprésident du club.
« Que vous êtes-vous dit avec
Vadim Vasilyev ?
On a fait le bilan de mes cinq
mois, ça s’est bien passé. Je lui ai
expliqué que pour être utile dans
ce rôle, j’avais besoin de me sentir libre, responsable et en confiance, ce qui n’était pas le cas. Je
lui ai dit que je n’avais pas trouvé
ma place, que je ne m’épanouissais pas et que je ne pouvais pas
continuer comme ça. On s’est
serré la main et on se quitte bons
amis. Vadim veut voir son club
réussir. On a eu une bonne relation, c’est pour ça que j’ai été
honnête avec lui, car il m’avait
fait venir.
La vie du club a été parasitée par
les difficultés rencontrées entre
les clans français et portugais
pour travailler ensemble.
On a parlé de guerre mais, pour
moi, ce n’en est pas une, c’est un
choc de cultures. On travaille différemment. Et la différence est
telle qu’il est difficile de collaborer. J’ai travaillé au Real Madrid, à
Chelsea, à Paris, je me suis
adapté partout. Ici, je n’ai jamais
trouvé la cohésion.
Quelle a été votre relation avec
Leonardo Jardim ? Il aurait vu en
vous un danger dès votre arrivée...
Jardim, je lui ai laissé le temps de
lui montrer qui j’étais. On s’est
découvert l’un et l’autre, humainement je dirais, mais je n’ai jamais pu travailler avec lui. Il était
dans son mode de fonctionnement, il n’a jamais voulu en sortir
et on n’a jamais travaillé ensemble. Avec le temps, il a dû réaliser
que je n’étais pas un danger mais
il est resté fermé. Je ne lui en veux
pas. Les conditions n’étaient pas
réunies pour que je puisse avancer. J’ai travaillé main dans la
main avec Carlo Ancelotti (au
Paris-SG entre décembre2011 et
mai2013), je ne cherche pas la lumière ou la reconnaissance, je les
ai eues sur le terrain. Mais je sais
l’importance de la cohésion et
elle n’était pas là.
”
Campos ? Je savais
que c’était un
“scout” qui travaille
de son côté. Dans
mon univers
footballistique,
il est inconnu’’
Et avec Luis Campos,
le conseiller spécial de Vasilyev ?
Je ne le connaissais pas. Je savais
que c’était un “scout” (ironique
car Campos est le responsable de
la cellule recrutement) qui travaille de son côté. Je ne peux pas
en dire plus. Dans mon univers
footballistique, il est inconnu.
Quelle trace laisserez-vous
à l’ASM ?
Je pense avoir contribué à la restructuration du centre de formation. J’ai permis l’arrivée de Bertrand Reuzeau (ex-PSG et
nouveau directeur du centre) et
contribué à la signature de très
bons espoirs. Bertrand est très
compétent, je pense que l’ASM
me remerciera un jour.
”
Franchement, à
Bastia, j’étais en
stage, ou presque,
ça m’a permis de
passer mes diplômes
d’entraîneur’’
Et au côté de l’équipe première ?
J’ai été auprès des joueurs. Beaucoup d’entre eux étaient frustrés
de ne pas jouer. Il a fallu les calmer, leur redire leur rôle dans le
groupe, les rappeler aux devoirs
d’un pro, à la gestion d’une saison
et d’une carrière. Certains étaient
déprimés, j’ai aidé à les remettre
en selle.
N’avez-vous pas le sentiment
d’avoir perdu la guerre contre
le clan portugais du club ?
Non, il n’y a pas eu de guerre. Et
puis avant que j’arrive, il y avait
d’autres problèmes.
Depuis votre départ du PSG, en
2014, vos passages à Bastia
(comme entraîneur entre mai et
novembre de la même année) et à
Monaco n’ont pas duré longtemps.
Franchement, à Bastia, j’étais en
stage, ou presque, ça m’a permis
de passer mes diplômes d’entraîneur. Le contexte était particulier
et m’a fait mûrir mentalement.
Valéry Hache/AFP
DENOTREENVOYÉSPÉCIALPERMANENT
Après avoir fréquenté
Vadim Vasilyev et
Leonardo Jardim
(de gauche à droite)
durant cinq mois,
Claude Makelele
regrette de ne jamais
avoir trouvé
de « cohésion »
à l’AS Monaco.
À Monaco, le bilan est très positif.
Je n’étais responsable ni du terrain ni du recrutement. Ce rôle de
directeur technique m’a permis
de toucher à tout. C’est une fonction qui me convient, mes messages passent bien.
Qu’allez-vous faire désormais?
Je vais suivre l’Euro pour l’UEFA,
au sein de la cellule technique.
On est beaucoup d’anciens
joueurs, dont Christian Karembeu, on élit les hommes du
match, on établit des rapports sur
le jeu.
Comment voyez-vous
votre avenir?
On verra, j’ai pas mal de sollicitations.
N’êtes-vous pas parti trop tôt
de Paris alors que tout allait bien
pour vous là-bas ?
Non. Comme dit le proverbe :
“Regretter , c’est une seconde erreur”. C’était le moment de partir,
j’ai appris plein de choses depuis.
Nous, les anciens joueurs, on est
obligés d’être confrontés à toutes
ces expériences, on a besoin
d’apprendre.» ¢
Troyes, le rêve américain ?
Daniel Masoni, le président de l’ESTAC, fraîchement relégué en Ligue2, a annoncé
hier avoir trouvé un accord pour céder le club à un repreneur venu des États-Unis.
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
Étienne Garnier/L’Équipe
PAULGIUDICI
Daniel Masoni devrait prochainement
quitter la présidence de l’ESTAC.
TROYES – On pouvait difficilement
concevoir saison plus chargée pour
Daniel Masoni. Avec, dans l’ordre : interdiction de monter en Ligue 1 par la
DNCG, finalerment annulée, deux entraîneurs limogés (Jean-Marc Furlan et
Claude Robin), le tout accompagné
d’une saignée au mercato hivernal et
d’une relégation .
Le président troyen, qui s’est dit
« usé » par cette annus horribilis, est
apparu plus affable qu’au cours de ces
derniers mois, hier. Il avait une bonne
nouvelle à annoncer : la vente de l’ESTAC à un investisseur américain,
nommé Gary Allen. Peu d’informations
filtrent sur ce businessman. Dans la famille Allen, le plus connu reste son
frère, Mark, six fois champion du
monde d’Ironman. Gary, lui, est patron
d’une société de décoration : Allen Designs Inc. Et est déjà propriétaire d’un
club de football aux États-Unis, à Portland. Pas des Timbers, champions de
MLS mais du Spartans FC (D 4). Sur le
site du club, il est d’ailleurs déjà présenté comme « propriétaire d’une
équipe française de L2 ». Ce qui semble
un peu précipité.
Un accord entre toutes les parties a
été acté mais Allen ne deviendra propriétaire de l’ESTAC qu’après avoir
acheté 100% des parts. Une date butoir
a été fixée au 15 septembre. Il est attendu à Troyes, aujourd’hui, en compagnie d’Éric Descombes, un FrancoAméricain, naturalisé mauritanien. Âgé
de quarante-quatreans, il a connu une
carrière modeste aux États-Unis après
être passé notamment par la réserve de
Toulouse (1989-1994). Il devrait endosser le rôle de président délégué.
Les deux hommes accompagneront
Masoni devant la DNCG, demain. Si les
contacts remontent à plusieurs semai-
nes, tout se serait accéléré lors de la venue d’Allen à Troyes pour la réception
de Marseille (1-1), le 14 mai. Le président
troyen a été séduit par le projet, axé sur
la formation et la volonté de pérenniser
le club en L 1. Masoni n’a pas souhaité
s’y étendre, pas plus que sur le montant
de la transaction, estimée à 3M€. Allen,
qui aurait approché Tours (L 2), serait
séduit par la ville de Troyes et sa proximité avec Paris. Sept ans après avoir
acquis 85 % des parts du club, Masoni
s’apprête donc à se retirer. Et l’ESTAC à
être le deuxième club de L2 détenu par
un Américain, après Le Havre, aux
mains de Vincent Volpe.
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FOOTBALL
RETROUVEZ TOUS LES JOURS
17
l’actualité des transferts
Pendant ce temps, Blanc patiente
ARNAUD HERMANT
Laurent Blanc risque de devoir
remiser certains des projets personnels qu’il envisageait pour la
saison prochaine. Le futur ex-entraîneur du PSG avait ainsi évoqué, il y a quelques semaines, son
désir de déménager afin de se
rapprocher d’une gare ferroviaire. Actuellement installé non
loin de Saint-Nom-la-Bretèche,
une commune calme des Yvelines, l’ancien sélectionneur des
Bleus disait, sur le ton de l’humour, commencer à en avoir assez de servir de taxi à ses enfants.
Depuis vendredi et la sortie de
Nasser al-Khelaïfi, l’avenir parisien de Blanc est plus qu’incertain. Il devait participer
aujourd’hui à un tournoi de golf
caritatif mais aurait finalement
décliné. On imagine pourquoi.
C’est pourtant avec calme et re-
cul, mais non sans surprise, qu’il a
pris connaissance des propos de
son président. Conscient de la
précarité de sa position, malgré
des résultats parfaits sur le plan
national depuis deux ans, l’ancien
défenseur central, même s’il se
savait en danger permanent, ne
s’attendait pas à cette saillie.
UN PRÉSIDENT
QUI SAPAIT
SON AUTORITÉ
D’autant qu’il avait été conforté
publiquement par son boss. Et ce
même après l’échec en quarts de
finale de la Ligue des champions
contre Manchester City (2-2, 0-1),
propriété d’Abu Dhabi, un émirat
rival du Qatar. La perte du « Golfico » a pourtant été vécue
comme une humiliation par les
actionnaires du PSG et ses dirigeants. Sous contrat dans la capitale jusqu’en 2018 depuis sa pro-
Kimpembevaattendre
Le défenseur du PSG Presnel Kimpembe (20 ans) a longuement
rencontré ses dirigeants en fin de semaine dernière. L’objet de la
discussion? L’international Espoirs, utilisé à neuf reprises lors de la
saison, voulait connaître les intentions de son club formateur pour l’an
prochain. Elles sont désormais claires : une prolongation (actuellement
sous contrat jusqu’en 2018) et un prêt (en L 1 ou à l’étranger). Une
solution qui n’aurait pas, à l’heure actuelle, les faveurs de Kimpembe,
dont le profil plaît à Monaco mais aussi en Espagne. Alors que la
direction du club tente de recruter un nouveau technicien, le joueur
souhaiterait désormais attendre de connaître les contours de ces « gros
changements » annoncés (l’identité du successeur) avant de se
déterminer sur son avenir. H. De.
longation en février dernier,
Blanc attend qu’on lui signifie la
rupture de cet engagement et
qu’on lui verse l’indemnité qui lui
est due. Estimée entre 10 et
15 millions d’euros, elle pourrait
même atteindre les 20 millions.
Si Nasser al-Khelaïfi a formulé
des reproches à peine voilés à son
entraîneur sans jamais le nommer pendant les 35 minutes qu’a
duré l’interview accordée au Parisien la semaine passée, Laurent
Blanc a également plusieurs
griefs contre son président. En
privé, il a souvent regretté ses
nombreuses absences, comme la
relation qui le lie à certains
joueurs avec lesquels Al-Khelaïfi
n’hésite pas à dîner. « En agissant
ainsi, le président est allé le plus
souvent dans le sens des joueurs,
confie un proche du coach. Difficile ensuite pour Laurent (Blanc)
d’avoir une réelle autorité sur
eux. » L’aurait-il eue sans cette
proximité ? Pas certain.
Blanc a aussi été fortement
agacé d’apprendre que son président était allé voir jouer Serge
Aurier contre Poissy en CFA à la
fin de sa mise à l’écart suite à son
dérapage sur un réseau social à la
mi-février. À l’issue de ce premier
match post-sanction, le dirigeant
qatarien a dit à son joueur qu’il
avait à nouveau sa place au PSG.
Un retour en grâce que Blanc a accéléré, maladroitement, en titularisant le défenseur ivoirien lors du
quart de finale aller contre City.
Des deux côtés, les torts sont par-
Hatem Ben Arfa (29 ans) anime
indéniablement l’un des principaux feuilletons de ce début de
mercato. Après avoir accompli la
meilleure saison de sa carrière
avec Nice, le milieu offensif va
également se retrouver libre de
tout contrat à la fin du mois et cela
ne manque évidemment pas de
susciter de nombreuses convoitises.
Ces derniers jours, un nouveau
courtisan est d’ailleurs rentré
dans la danse des prétendants à la
signature de l’international français. Deuxième du dernier Championnat turc, Fenerbahçe a ainsi
transmis une offre particulièrement conséquente à Ben Arfa.
Hors propositions exotiques, notamment chinoise, cette proposition turque constituerait la plus
importante financièrement reçue
jusqu’ici par le joueur formé à
Lyon. Fenerbahçe ambitionnerait
de faire de Ben Arfa sa nouvelle
icône et lui assure, par consé-
Félix Golesi/L’Équipe
Fenerbahçe se place pour Ben Arfa
quent, la signature de nombreux
contrats publicitaires.
Mais l’ancien Marseillais souhaite disputer la Ligue des champions et le club turc n’est qualifié
que pour le troisième tour préliminaire de la compétition. Et
« HBA » ne voudrait pas axer son
choix sur des critères purement
financiers. S’il n’a pas totalement
fermé la porte à Fenerbahçe, le
joueur semblerait donc privilégier la Ligue 1 alors que la possibi-
Hatem Ben Arfa
défie
Nicolas Seube
lors de la victoire
niçoise contre
Caen (2-1)
en début
de saison.
lité qu’il rallie le FC Barcelone s’est
nettement amoindrie. Dans l’état
actuel des choses, la piste la plus
avancée conduit à l’OL, mais celle
privilégiée et espérée par le
joueur mène au Paris-Saint-Germain. Dans l’espoir que le club
francilien s’active enfin sur son
cas, Ben Arfa pourrait même repousser sa décision sur sa future
destination, alors qu’il avait prévu
de la prendre cette fin de seB. Gh., H. De.
maine.
Pierre Lahalle/L’Équipe
Actuellement en vacances, l’entraîneur parisien attend qu’on lui signifie la fin de son aventure au PSG.
Mais lui aussi reproche certaines choses à son président.
tagés, aussi bien sur le couac de
Manchester City que sur le manque d’autorité qui, à plusieurs reprises, a fait défaut au management parisien cette saison.
Finalement, la sortie d’Al-Khelaïfi semble correspondre à l’épilogue d’une liaison qui n’a jamais
été fusionnelle entre un entraîneur n’accordant pas aisément sa
confiance et un président souvent
trop occupé par ses multiples
fonctions. Une anecdote résume
assez bien leur relation : en 20142015, après l’élimination en
quarts de finale de la Ligue des
champions contre le FC Barcelone (1-3, 0-2), Al-Khelaïfi, fort
mécontent de ce revers, n’a plus
serré la main de Blanc et ses adjoints pendant plusieurs semaines… ¢
Laurent Blanc
à l’occasion
du déplacement
du PSG à Bordeaux
le 11 mai (1-1).
Leicester s’active sur Nampalys Mendy
Un défenseur
brésilien
à Nantes
Le défenseur central
Diego Carlos portera les
couleurs du FC Nantes
pour les cinq
prochaines saisons.
Âgé de vingt-trois ans,
il est considéré comme
un espoir du football
brésilien. Il évoluait la
saison dernière avec
Estoril (31 matches,
2 buts). Le montant du
transfert est estimé à
environ 2 millions
d’euros.
Ce solide joueur
(1,85 m ; 79 kg)
présente un profil
rugueux. Il a
notamment récolté
neuf cartons jaunes
et trois cartons rouges
en 2015-2016.
Comme annoncé le 17 mai, Leicester a fait de Nampalys Mendy
(23 ans) l’une de ses priorités estivales. L’arrivée du milieu niçois
(sous contrat jusqu’en juin 2017)
ne serait toutefois pas liée à un
éventuel départ de N’Golo
Kanté.
Pour preuve, le champion
d’Angleterre a déjà transmis une
première offre comprise entre
10 et 15 M€ pour l’ancien Espoirs
et les discussions se poursuivent.
Malgré de nombreuses autres
opportunités (Sunderland,
West Ham, Wolfsburg…), Mendy
serait particulièrement attiré par
la perspective de disputer la Ligue des champions et de retrouver son ex-entraîneur Claudio
Ranieri, qui vante les qualités
sportives et l’état d’esprit du
joueur auprès de ses dirigeants.
Dans le même temps, Nice s’est
déjà mis en quête d’une recrue
pour pallier au possible départ
de Mendy et viserait en priorité
le Montpelliérain Bryan Dabo
(24 ans, juin 2018).
B. Gh.
UN JEUNE PORTUGAIS A LA COTE EN FRANCE
Nelson Monte (20 ans), défenseur de Rio Ave (L 1 portugaise), intéresse
plusieurs clubs français. Lille, Rennes, Saint-Étienne, Montpellier, Bordeaux et Nice l’ont supervisé et ont déjà pris des renseignements. Ce
jeune joueur est considéré comme prometteur dans son pays. Certains
lui prédisent un destin international. A. H.
FALETTE (BREST) VERS METZ
Élu dans l’équipe-type de Ligue 2 de la saison écoulée aux Trophées UNFP,
Simon Falette (24ans), le défenseur central de Brest (sous contrat jusqu’en
juin 2017), serait proche de rallier Metz, promu en L 1, où il pourrait s’engager pour trois saisons. Angers et Bastia sont également intéressés. B. Gh.
FOOTBALL
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
En brèves
TRÈS
COURT
Richard Martin/L’Équipe
Zlatan, la tentation du banc
Zlatan Ibrahimovic lors de la victoire du PSG contre l’OM en finale de la Coupe de France (4-2), le 21 mai,
au Stade de France. Le Suédois avait inscrit un doublé face aux Phocéens.
Avant de s’installer au camp de base de la Suède
pendant l’Euro, demain à Pornichet (Loire-Atlantique), Zlatan Ibrahimovic a brièvement quitté ses
coéquipiers de la sélection pour présenter,
aujourd’hui à Paris, sa nouvelle marque de vêtements, « A-Z » (« de amateur à Zlatan »). Un événement lors duquel il a promis d’annoncer la « bombe
de l’été ». Simple coup de marketing ou énorme surprise à attendre ? Sa future destination ne devrait
pas étonner grand monde : dans les tuyaux depuis
des semaines, son arrivée à Manchester United doit
en effet être officialisée dans la journée. Mais quelle
forme prendra-t-elle ? Le clan du joueur – son
agent Mino Raiola en tête – et le club anglais ont
multiplié les discussions qui ont abouti à un accord,
Pas de derby
corse le 5 mai
Real Madrid
Navas opéré du pied gauche jeudi
Après la divulgation du calendrier de L 2 (voir page 19), qui
prévoyait un match entre l’AC
Ajaccio et GFC Ajaccio le jour
des commémorations en souvenir des victimes de la catastrophe de Furiani (5 mai 1992),
la LFP a assuré que le derby
corse ne se jouerait pas à cette
date. La rencontre entre les deux
formations insulaires aura lieu
le week-end des 4, 5 et 6 mai. La
Ligue a tenu à préciser qu’elle
respecterait « ses engagements
envers les clubs corses » de ne
pas faire jouer de matches sur
l’île le 5 mai.
CAN 2017
Stéphane Mantey/L’Équipe
Ligue 2
il y a quelques jours. La tendance est clairement à un
contrat d’une année, plus une en option. Mais ces
derniers jours, l’ancien attaquant du Paris-SG a confié, en privé, qu’il serait tenté de s’essayer au rôle
d’entraîneur à l’issue de sa carrière de joueur. Plus
précisément, il a même évoqué la possibilité de devenir adjoint, pour voir et pour apprendre, au côté
par exemple de celui qu’il considère comme le
meilleur entraîneur qu’il a connu au travers de ses
nombreux clubs : José Mourinho. Dès la rentrée prochaine à MU ? Sachant qu’il sort d’une saison canon
(50 buts en 51 matches toutes compétitions confondues avec Paris), un tel scénario paraît, a priori, peu
probable à court terme. Mais vu que Zlatan a toujours répété qu’il voulait « arrêter au top »…
J.Ba.
Une semaine après l’officialisation
de son forfait pour la Copa America, le gardien du Costa Rica Keylor Navas (29 ans, Real Madrid) va
subir une « endoscopie invasive
minimale», jeudi, comme l’a confirmé le club merengue dans un
communiqué, hier. Les examens
passés à Amsterdam (Pays-Bas)
ont confirmé une tendinopathie
(blessure au tendon d’Achille) du
pied gauche. L’opération sera «supervisée par le service médical du
Real Madrid », a précisé l’équipe
espagnole.Le récent vainqueur de
la Ligue des champions devrait en
savoir plus sur l’indisponibilité du
Costaricien à l’issue de l’intervention chirurgicale.
Copa America
Le Ghana et le Mali
qualifiés
Le Mexique surprend
l’Uruguay
À l’issue de la cinquième journée des éliminatoires de la prochaine Coupe d’Afrique des nations
(au Gabon, du 21 janvier au 12 février 2017), dix
sélections sont déjà qualifiées pour la prochaine
compétition continentale. Le Ghana est venu
s’ajouter à la liste après son succès contre l’île
Maurice (2-0). André Ayew, l’ancien Marseillais, a
ouvert le score pour les Black Stars. Le Mali a
également décroché son ticket après sa victoire,
samedi, au Soudan du Sud (3-0). Avec 13 points,
les Aigles ont désormais l’assurance d’être, au
pis, dans les deux meilleurs deuxièmes, qualifiés
avec les douze vainqueurs des éliminatoires.
Le Mexique a réussi ses débuts en Copa America
après sa victoire contre l’Uruguay (3-1) à Glendale
(USA).Privés de leur attaquant Luis Suarez, blessé,
les Uruguayens ont été plombés d’entrée par un but
contre son camp d’Alvaro Pereira. Malgré l’égalisation de Diego Godin, les buts de Rafael Marquez et
Hector Herrera ont offert les trois points à El Tri.
Dans l’autre rencontre du groupe C, le Venezuela
est venu à bout de la Jamaïque (1-0) grâce à une
réalisation précoce de Josef Martinez. Buteur lors
du premier match de la Colombie contre les
États-Unis (2-0), James Rodriguez est forfait pour la
rencontre faceau Paraguay, demain.
o
BLEUETS
Une liste de 22 pour
l’Euro des moins
de 19 ans
Ludovic Batelli, le
sélectionneur de l’équipe
de France
des moins de 19 ans, a
dévoilé ses 22joueurs
pour l’Euro en Allemagne,
qui se déroulera du 11 au
24 juillet. Des habitués
de la Ligue 1 comme Paul
Bernardoni (Bordeaux),
Ludovic Blas (Guingamp)
et Kylian Mbappé
(Monaco), ainsi que
Lucas Hernandez
(Atlético de Madrid)
défieront l’Angleterre,
la Croatie et les PaysBas lors de la phase de
groupes du tournoi.
ERRATUM
Contrairement à ce que
disait notre chiffre, hier,
dans l’interview d’Erik
Hamren, Zlatan
Ibrahimovic va disputer
sa sixième compétition
internationale avec
sa sélection lors de l’Euro
2016 en France. Le
Suédois a participé aux
Coupes du monde 2002
et 2006 ainsi qu’aux
Championnats d’Europe
2004, 2008 et 2012.
Toutes nos excuses à nos
lecteurs.
ÉQUIPEMENTIER
Monaco va s’habiller
chez Vicomte Arthur
L’AS Monaco a un nouvel
habilleur. Le club
monégasque a signé
un partenariat de trois
ans, à partir de la saison
2016-2017, avec
Vicomte Arthur qui lui
rapportera environ
150 000 euros par an.
Les joueurs du Rocher
porteront désormais une
tenue reprenant les
couleurs de l’ASM. A. H.
OM
Gaudin met la pression
sur Margarita Louis-Dreyfus
Jean-Claude Gaudin aimerait
que la vente de l’OM s’accélère
et le fait savoir. Dans un entretien accordé au quotidien
La Provence, jeudi, à la veille de
l’annonce du naming Orange
Vélodrome, le sénateur-maire
de Marseille (76 ans) s’est montré très offensif à l’encontre de
Margarita Louis-Dreyfus, toujours propriétaire du club phocéen. « Le soir de la finale de
la Coupe de France OM-PSG,
samedi 21 mai, je présente Mar-
garita Robert Louis-Dreyfus
(sic) et son mari (qui ne disait
mot) au président de la République. Puis je leur ai dit : “Dépêchez-vous puisque vous voulez partir et ne voulez plus
donner des sous.”»
Le politicien se montre, en revanche, bien plus clément avec
le président du club Vincent Labrune, « C’est quand même pas
lui qui est sur le terrain. Il fait ce
qu’il peut avec les bouts de ficelle dont il dispose ».
Brésil
Marquinhos autorisé à jouer les JO
Présent avec la Seleçao à Orlando (USA), où il dispute la Copa America, Marquinhos a expliqué qu’il avait eu le feu vert du PSG pour
disputer les Jeux Olympiques au Brésil, du 5 au 21 août prochain.
« Au début, le PSG était un peu réticent, mais on a discuté et comme
j’ai l’âge olympique ( 22 ans), il
n’y a pas de problème, j’ai
l’autorisation du club », a révélé le défenseur central, samedi. Concernant son avenir,
Marquinhos a été moins précis, se contentant de donner
rendez-vous après les JO. « Il y
a toujours des négociations
(notamment avec le Barça)
mais j’ai un contrat avec
le PSG jusqu’en 2019. Des choses vont se passer mais pour
l’instant, je reste concentré sur
la Copa America. J’ai un contrat avec Paris et tout sera résolu après les compétitions
estivales », a conclu l’ancien
joueur de l’AS Rome.
E.F.
Paris-SG
Aurier disculpé par un témoin?
Interpellé au petit matin dans le
VIIIe arrondissement de Paris à
la sortie d’une boîte de nuit, le
30 mai, et placé en garde à vue
plus de vingt-quatre heures,
Serge Aurier (23 ans) a été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires sur personne dépositaire
de l’autorité » le 26 septembre.
Le latéral droit du PSG (21 matches de Ligue 1, 2 buts), qui a dé-
posé une plainte pour coups et
blessures, conteste la version
policière. Dans cette affaire, il
pourrait recevoir l’aide précieuse d’un témoin tiers, c’està-dire quelqu’un n’étant lié à
aucune des deux parties.
Un individu, ayant assisté à la
scène, se serait manifesté, il y a
peu, et il semblerait que son témoignage aille dans le sens du
Parisien.
A.H.
Italie
L’Inter passe
sous pavillon chinois
Moins de trois ans après son précédent rachat, l’Inter Milan (4e de Serie A cette saison)
change à nouveau de propriétaire. Le géant
de l’électroménager chinois Suning a officialisé, hier, le rachat de 68,5 % des parts du club
l o m b a rd c o n t re u n e s o m m e d e
270 millions d’euros. L’homme d’affaires indonésien Erick Thohir devrait en rester le
président, même s’il ne détient plus qu’environ 31 % du club, contre 70,5 % auparavant.
Son prédécesseur, Massimo Moratti a, en re-
Aly Song/Reuters
Avenir
Mark J. Terrill/AP
18
vanche, cédé l’ensemble de ses parts (29,5 %)
au nouvel acquéreur et abandonne tout pouvoir au sein des Nerazzurri. L’autre club de la
ville, l’AC Milan, est également en discussions
avec un groupe d’investisseurs chinois.
FOOTBALL 19
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
CALENDRIER
SAISON 2016-2017
Ligue 2
Strasbourg débute à Bourg
Pour son retour en L2, le club alsacien se rendra
chez les Bressans lors de la première journée,
avant de recevoir Amiens à la Meinau.
L’autre affiche fin juillet opposera Troyes, relégué, à Sochaux.
1er-38e JOURNÉE
19-05-17
AMIENS - REIMS
BOURG-EN-B. - STRASBOURG
GFC AJACCIO - BREST
NIORT - LENS
NÎMES - LAVAL
ORLÉANS - LE HAVRE
RED STAR - AUXERRE
TOURS - AC AJACCIO
TROYES - SOCHAUX
VALENCIENNES - CLERMONT
05-08-16
e
e
2 -20 JOURNÉE
13-01-17
AC AJACCIO - TROYES
AUXERRE - GFC AJACCIO
BREST - ORLÉANS
CLERMONT - RED STAR
LAVAL - NIORT
LE HAVRE - NÎMES
LENS - TOURS
REIMS - BOURG-EN-BRESSE
SOCHAUX - VALENCIENNES
STRASBOURG - AMIENS
12-08-16
e
e
3 -21 JOURNÉE
20-01-17
AMIENS - NIORT
BOURG-EN-B.E - AUXERRE
CLERMONT - SOCHAUX
GFC AJACCIO - LE HAVRE
NÎMES - LENS
ORLÉANS - AC AJACCIO
RED STAR - BREST
TOURS - STRASBOURG
TROYES - LAVAL
VALENCIENNES - REIMS
19-08-16
4e-22e JOURNÉE
27-01-17
AC AJACCIO - BOURG-EN-B.
AUXERRE - CLERMONT
BREST - VALENCIENNES
LAVAL - GFC AJACCIO
LE HAVRE - TROYES
LENS - AMIENS
NIORT - TOURS
REIMS - RED STAR
SOCHAUX - ORLÉANS
STRASBOURG - NÎMES
26-08-16
5e-23e JOURNÉE
03-02-17
BOURG-EN-BRESSE - NIORT
CLERMONT - AC AJACCIO
GFC AJACCIO - STRASBOURG
NÎMES - AMIENS
ORLÉANS - AUXERRE
RED STAR - LE HAVRE
SOCHAUX - BREST
TOURS - REIMS
TROYES - LENS
VALENCIENNES - LAVAL
09-09-16
6e-24e JOURNÉE
07-02-17
AC AJACCIO - RED STAR
AMIENS - TOURS
AUXERRE - SOCHAUX
BREST - CLERMONT
LAVAL - ORLÉANS
LE HAVRE - VALENCIENNES
LENS - BOURG-EN-BRESSE
NIORT - NÎMES
REIMS - GFC AJACCIO
STRASBOURG - TROYES
16-09-16
e
e
7 -25 JOURNÉE
10-02-17
BOURG-EN-B. - LE HAVRE
BREST - AUXERRE
CLERMONT - LENS
GFC AJACCIO - AMIENS
ORLÉANS - STRASBOURG
RED STAR - LAVAL
SOCHAUX - REIMS
TOURS - NÎMES
TROYES - NIORT
VALENCIENNES - AC AJACCIO
20-09-16
e
e
8 -26 JOURNÉE
17-02-17
AC AJACCIO - AUXERRE
AMIENS - VALENCIENNES
LAVAL - SOCHAUX
LE HAVRE - BREST
LENS - ORLÉANS
NIORT - GFC AJACCIO
NÎMES - TROYES
REIMS - CLERMONT
STRASBOURG - RED STAR
TOURS - BOURG-EN-BRESSE
23-09-16
9e-27e JOURNÉE
24-02-17
AUXERRE - LE HAVRE
BOURG-EN-BRESSE - LAVAL
BREST - REIMS
CLERMONT - STRASBOURG
GFC AJACCIO - NÎMES
ORLÉANS - AMIENS
RED STAR - NIORT
SOCHAUX - AC AJACCIO
TROYES - TOURS
VALENCIENNES - LENS
30-09-16 10e-28e JOURNÉE
03-03-17
AC AJACCIO - BREST
AMIENS - TROYES
LAVAL - CLERMONT
LE HAVRE - SOCHAUX
LENS - RED STAR
NIORT - ORLÉANS
NÎMES - BOURG-EN-BRESSE
REIMS - AUXERRE
STRASBOURG - VALENCIENNES
TOURS - GFC AJACCIO
LES 552
JOUEURS
DE L’EURO
14-10-16
11e-29e JOURNÉE
10-03-17
AC AJACCIO - REIMS
AUXERRE - LAVAL
BOURG-EN-BRESSE - AMIENS
BREST - STRASBOURG
CLERMONT - LE HAVRE
ORLÉANS - TOURS
RED STAR - NÎMES
SOCHAUX - LENS
TROYES - GFC AJACCIO
VALENCIENNES - NIORT
21-10-16
e
e
12 -30 JOURNÉE
17-03-17
AMIENS - RED STAR
GFC AJACCIO - ORLÉANS
LAVAL - BREST
LE HAVRE - AC AJACCIO
LENS - REIMS
NIORT - CLERMONT
NÎMES - SOCHAUX
STRASBOURG - AUXERRE
TOURS - VALENCIENNES
TROYES - BOURG-EN-BRESSE
28-10-16
e
e
13 -31 JOURNÉE
14e-32e JOURNÉE
07-04-17
AMIENS - AUXERRE
BOURG-EN-B. - ORLÉANS
GFC AJACCIO - RED STAR
LAVAL - LE HAVRE
LENS - AC AJACCIO
NIORT - SOCHAUX
NÎMES - CLERMONT
STRASBOURG - REIMS
TOURS - BREST
TROYES - VALENCIENNES
18-11-16
15e-33e JOURNÉE
La programmation
des matches évolue
légèrement par rapport
à la saison dernière.
LE VENDREDI
20:00
8 matches
(En multiplex.)
15:00
31-03-17
AC AJACCIO - LAVAL
AUXERRE - NIORT
BOURG-EN-B. - GFC AJACCIO
BREST - LENS
CLERMONT - AMIENS
ORLÉANS - TROYES
RED STAR - TOURS
REIMS - LE HAVRE
SOCHAUX - STRASBOURG
VALENCIENNES - NÎMES
04-11-16
LA LIGUE 2 À LA TÉLÉ
14-04-17
AC AJACCIO - STRASBOURG
AUXERRE - LENS
BREST - NIORT
CLERMONT - GFC AJACCIO
LE HAVRE - AMIENS
ORLÉANS - NÎMES
RED STAR - TROYES
REIMS - LAVAL
SOCHAUX - TOURS
VALENCIENNES - BOURG-EN-B.
20:30
LE SAMEDI
1 match
LE LUNDI
1 match
Alexis Réau/L’Équipe
29-07-16
Champions de National en 2015-2016, les Strasbourgeois Jérémy Blayac
et Abdelhak Belahmeur (au second plan) se lancent à l’assaut de la L 2.
LE RETOUR
DES BARRAGES
Pour alimenter le suspense
autour de l’identité des clubs
promus et relégués, la Ligue
a mis en place un système
de barrages entre la Ligue1
et la Ligue2. Un sytème qui
avait disparu en 1993. Cette
saison, le troisième de la L2
devra ainsi affronter le dixhuitième de la L1 en matches
aller-retour pour un ticket dans
l’élite. De même, le dix-huitième
de L2 se frottera au troisième de
National pour sauver sa place.
25-11-16
16e-34e JOURNÉE
21-04-17
09-12-16 18e-36e JOURNÉE
AMIENS - BREST
BOURG-EN-B. - RED STAR
GFC AJACCIO - SOCHAUX
LENS - LE HAVRE
NIORT - AC AJACCIO
NÎMES - REIMS
ORLÉANS - VALENCIENNES
STRASBOURG - LAVAL
TOURS - AUXERRE
TROYES - CLERMONT
29-11-16
17e-35e JOURNÉE
28-04-17
AC AJACCIO - AMIENS
AUXERRE - NÎMES
BREST - TROYES
CLERMONT - TOURS
LAVAL - LENS
LE HAVRE - STRASBOURG
RED STAR - ORLÉANS
REIMS - NIORT
SOCHAUX - BOURG-EN-B.
VALENCIENNES - GFC AJACCIO
16-12-16
19e-37e JOURNÉE
13-05-17
AC AJACCIO - NÎMES
AUXERRE - VALENCIENNES
BREST - BOURG-EN-BRESSE
CLERMONT - ORLÉANS
LAVAL - AMIENS
LE HAVRE - TOURS
LENS - GFC AJACCIO
REIMS - TROYES
SOCHAUX - RED STAR
STRASBOURG - NIORT
CETTE SEMAINE
DESCHAMPS : « JE NE PARLE JAMAIS DU PASSÉ À MES JOUEURS »
POGBA, ATTENDU COMME UN CHEF
NUMÉRO SPÉCIAL ÉQUIPE DE FRANCE
05-05-17
AMIENS - SOCHAUX
BOURG-EN-B. - CLERMONT
GFC AJACCIO - AC AJACCIO
NIORT - LE HAVRE
NÎMES - BREST
ORLÉANS - REIMS
RED STAR - VALENCIENNES
STRASBOURG - LENS
TOURS - LAVAL
TROYES - AUXERRE
20
TENNIS
Roland-Garros
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
GRAND CHELEM
TERRE BATTUE
Richard Martin/L’Équipe
« J’AI EU L’IMPRESSION
D’ÊTRE UN FRANÇAIS »
La place de la Concorde est très calme en ce lundi matin,
10h30. Tout à coup, un essaim fond, depuis le jardin des
Tuileries, vers l’une des massives fontaines du XIXe
posées au milieu de la place. Une bonne quarantaine de
photographes et cameramen, qui attendaient sagement
Novak Djokovic, viennent d’apprendre que la
traditionnelle photo du vainqueur de Roland-Garros
se prendra finalement là.
Alors on se précipite pour avoir la meilleure position.
Pas de panique, personne n’arrivera en retard. Sauf
Djoko, évidemment. Le héros n’a pas dû beaucoup
dormir de la nuit, à en croire cette vidéo diffusée en
direct, vers minuit, sur sa page Facebook. On y voit le
numéro 1 mondial en voiture, notamment avec sa
femme et son frère, chantant assez fort, et pas si faux,
Gipsy King à donf dans l’autoradio. My Way, d’abord,
Volare ensuite. Le véhicule s’arrête, Djokovic en sort. Il
montre, au bout de l’avenue, l’Arc de triomphe.
«Je t’aime Paris, je t’aime !», conclut-il. De toute
évidence, il n’était pas sur le point de se coucher.
Du coup, quand il débarque, peu avant midi, alors
que touristes asiatiques, supporters serbes et badauds
de passage ont commencé depuis un moment à
s’agglutiner autour des objectifs, ses traits sont
nettement tirés. Il pose rapidement, son trophée dans
une main, un parapluie dans l’autre. Mais il ne pleut pas
et il n’en peut plus. Très vite, il s’engouffre dans son
véhicule officiel, direction l’aéroport. Dix minutes
chrono sur place, au revoir Paris. Sur le trajet,
il répondra tout de même à quelques questions
post-exploit.
J. Re.
La Fontaine des Mers, place de la Concorde, hier midi. Avec trois symboles du dernier Roland-Garros : la coupe des Mousquetaires, un parapluie et Novak Djokovic.
Hier matin, Novak Djokovic était encore marqué, à la fois
par son triomphe et par le soutien énorme qu’il avait ressenti
de la part du public de Roland-Garros.
JULIEN REBOULLET
«Cematin,réalisez-vousquevous
avezenpoche,àvousseul,lesquatre
dernierstrophéesduGrandChelem?
Unepremièredepuis47 ans!
C’est vraiment impressionnant.
J’avoue que je suis submergé par
toutes les émotions positives des
dernières heures, des derniers
jours. Mais je ne vous cache pas
que, cette année, tout ça a commencé dès mon arrivée à Paris.
C’est-à-dire ?
J’ai senti tout de suite que cette année serait une année spéciale ici. Je
parle de la relation que j’ai su établir
très tôt avec les fans, une relation
qui datait en fait de la cérémonie de
clôture de l’édition précédente
(après sa défaite en finale 2015 con-
tre Stan Wawrinka, il avait reçu une
ovation intense et inhabituelle de la
part du public), de cette connexion
avec les lieux que j’ai ressentie. Le
soutien que j’ai reçu cette année à
Roland-Garros a été énorme.
C’estquelque chose d’assez
nouveaupour vous, non ?
Franchement, j’ai eu par moments
l’impression d’être un Français
jouant devant son propre public. Je
crois que ça m’a donné des ailes et
que ça m’a apporté la confiance
nécessaire à aller chercher ce tournoi pour la première fois. Effectivement, je n’avais jamais éprouvé ce
sentiment avant et ce sont des moments que je sais déjà inoubliables.
Remporterenfin le seul grand
Chelem qui vous manquait doit
l’être aussi...
Bien sûr. Gagner Roland, c’est
quelque chose dont j’ai rêvé depuis de nombreuses années. Et
puis, marquer l’histoire de ce merveilleux sport de mon empreinte
est vraiment incroyable. Je suis honoré de tout ça.
”
Un grand sentiment
de libération”
Vousêtestellementloindevantau
classement,vousdégagezunetelle
impressiondedomination,quela
seulequestionquiseposeconcerne
votrefacultéàaccomplirlevrai
GrandChelem,c’est-à-dire
remporterenplusWimbledonetl’US
Opencetteannée.Etpourquoipas
mêmele“GoldenSlam”,avecletitre
olympiqueàRio.Vousypensez?
Premièrement, je ne sais pas du
tout comment ça se passe après
avoir gagné Roland-Garros, je
vous rappelle que c’est une première pour moi. Je vais déjà essayer de célébrer un peu puis de
faire un break jusqu’à Wimbledon.
Aucune compétition jusque-là.
L’avantage du calendrier, à ce moment de la saison, c’est qu’un autre
objectif majeur arrive rapidement
à l’issue de Roland-Garros. Du
coup, je suis sûr que je trouverai facilement la motivation pour défendre mon titre à Wimbledon. Je
vais arriver là-bas en confiance,
c’est sûr, mais aussi avec un grand
sentiment de libération, grâce à ce
titre à Paris. Je pense que ce relâchement-là pourrait d’ailleurs me
servir sur toute la période très
dense qui arrive...» ¢
21
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Roland-Garros
TERRE BATTUE
Titre de Roland-Garros en poche, Novak Djokovic
poursuit désormais deux exploits mythiques :
LE Grand Chelem et le total de titres en majeurs.
VINCENT COGNET (avec F.Ra.)
Novak Djokovic va-t-il le faire?
Bien sûr ! On parle là, évidemment, des quelques jours de vacances qu’il va s’octroyer après
son triomphe à Roland-Garros.
Les échéances qui l’attendent à
moyen et (très) long terme sont si
pesantes qu’il a tout intérêt à se
ressourcer. Son premier titre à
Paris lui a, en effet, ouvert deux
portes qui débouchent sur l’histoire. La première offre une vue
jusqu’à mi-septembre. La seconde n’a pas de limite. Elle
augure donc d’un futur par essence imprévisible.
Comme Jim Courier en 1992, le
Serbe a gagné les deux premiers
majeurs de l’année. Les mots magiques de « Grand Chelem » (le
vrai, le calendaire) ne sont donc
plus tabous. Tenant du titre à
Wimbledon et à l’US Open, il maîtrise à la fois le gazon et le dur extérieur. Pourquoi diable s’arrête-
rait-il au milieu du gué ? «Je crois
au Grand Chelem en 2016, dit Guy
Forget. Déjà parce que Novak a
fait la moitié du chemin. Et il est
surtout clairement au-dessus des
autres. Il est dans une forme optimale avec un capital confiance
au maximum. D’ailleurs, même
s’il n’avait pas gagné Roland, on
l’aurait donné favori de Wimbledon et de l’US Open. Faites un
sondage, vous verrez ! » En l’emportant sur le Philippe-Chatrier, le
Serbe semble avoir fait sauter son
dernier verrou. «Maintenant qu’il
a gagné Roland, plus rien ne peut
l’arrêter, estime Thierry Champion. Il va avoir soif de tout. C’était
la dernière barrière. Je ne vois pas
qui peut aller le chercher ces prochains mois, et j’y inclus la saison
prochaine.»
Depuis le début de la saison
2011, Djokovic a gagné onze titres
en Grand Chelem et perdu six finales (sur 22 possibles). La répétition des perfs paraît harassante.
DJOKOVIC EST EN RETARD
À quel âge ont ils remporté leur 12e titre du Grand Chelem, et qu’ont-ils fait ensuite ?
26
ans
R. FEDERER
27
Après
US Open
2007
Roland Garros
2013
R. NADAL
09 0
1
20
08
ro
20 -Gar edon lie 20 edon
n
l
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Op olan
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R
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28
29
02
0
n2
e
Wimbledon
mb S Op
1999
U
Wi
Roland Garros
2016
N. DJOKOVIC
00
0
n2
o
led
P. SAMPRAS
09
0
s2
14
20
Mais lui n’est jamais repu : «Il n’est
pas émoussé, confirme Champion. On le voit dans ses attitudes,
dans ses discours, il n’y a aucun
signe d’usure. On dirait qu’il est
encore très jeune, comme s’il était
habité par quelque chose.» «Il y a
deux ans, je disais déjà qu’il était
meilleur que Federer et Nadal,
poursuit Gustavo Kuerten. Et il est
encore plus fort maintenant. Il
donne l’impression de progresser
tous les jours. Ç’en est effrayant ! Il
est à 400% d’investissement. On
connaît tous ce sentiment de se
réveiller un jour sans avoir l’envie
de faire le maximum. Pas lui…
Pour les deux ans qui viennent, il
est le favori de tous les tournois
qui se présentent.»
”
Il est à 400 %
d’investissement"
GUSTAVO KUERTEN
S’il faisait suivre d’éventuels succès à Londres et à New York par
un sacre à Melbourne, Djokovic
ferait tomber une autre barrière :
il deviendrait le premier joueur
de l’histoire à empocher sept
Grands Chelems d’affilée (contre
six à Donald Budge, en 19371938). Il en totaliserait alors 15.
Suivez tous les regards…
«Comme il va jouer au moins encore trois ans, en imaginant qu’il
gagne minimum deux titres du
Grand Chelem par saison, c’est
difficile de dire qu’il ne dépassera
pas les 17 titres, pense Patrick
Mouratoglou. Il est tellement dominant… À moins qu’il se tende
au moment de dépasser Federer.
Ou qu’il se blesse. Mais comme il
met tout de son côté, ça paraît
difficilement concevable. C’est le
plus grand pro que j’aie jamais vu
dans le tennis.» Le risque existet-il qu’il se laisse écraser sous le
poids de l’histoire ? À dire vrai,
personne n’y croit. «La pression,
ce n’est pas la première chose qui
me saute aux yeux quand je le
vois jouer, conclut Forget. Chez
lui, c’est tellement huilé… Il est tellement habitué à ne pas se frustrer. Pour le record de Roger, je
crois que c’est possible.» ¢
CLASSEMENT
Au 6 juin
| ATP
1
16 950
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Djokovic
(SER)
Murray
(GBR)
Federer
(SUI)
(+1)
Nadal (ESP)
(-1)
Wawrinka
(SUI)
Nishikori
(JAP)
(+8) Thiem
(AUT)
Berdych
(RTC)
Raonic
(CAN)
(+2)
8 915
6 655
5 405
5 035
4 290
3 105
3 030
2 965
CLASSEMENT
Au 6 juin
| WTA
1
8 330
2
3
4
5
6
7
8
9
10
(USA)
(+2)
Muguruza
(ESP)
(-1)
Kerber (ALL)
(+1)
Halep (ROU)
(-1)
6 766
5 620
4 471
Azarenka
4 221
Vinci (ITA)
Bencic (SUI)
3 405
3 260
V.Williams
3 116
Bacsinszky
2 800
(BLR)
(+2)
(USA)
(-1)
(SUI)
OUI,MAIS...
HENRI LECONTE
(ex-numéro 5 mondial)
«Novak Djokovic peut réussir le
Grand Chelem. J’en ai parlé
plusieurs fois avec Boris (Becker,
coach du numéro 1 mondial), il m’a
dit qu’il était chaud bouillant! Mais il
ne faut pas oublier que, cette année,
il y a aussi les Jeux. Pour Novak,
c’est super important de
représenter son pays. Il en est fier et
il veut absolument y réussi un gros
coup. À mon avis, il ressentira plus
de pression pour les Jeux que pour
le Grand Chelem. Peut-être que ça
aura un impact sur son US Open.»
OUI
JEAN-FRANCOIS CAUJOLLE
(directeur du tournoi de Marseille)
«Le Grand Chelem ? Ce n’est pas
qu’il peut le faire. Il VA le faire.
Depuis le début, il s’est programmé,
avec une volonté incroyable. Son
niveau de jeu est exceptionnel. Le
tennis, c’est un sport de zone.
Comme une bataille où tu dois
gagner du terrain par rapport à
l’adversaire. C’est là où Djoko est le
PTS
A.Radwanska 6 080
(POL)
(-1)
LEGRANDCHELEM ?
PTS
2 905
Gasquet
12. (-5) Tsonga, 2725 ;
15.(-1) Monfils, 2290 ;
18. Simon, 1855 ; 24.(-3)
Paire, 1596 ; 29.(+2) Pouille,
1311 ; 33.(-1) Chardy, 1175 ;
49.(-5) Mahut, 931 ; 55.(+3)
Mannarino, 860 ; 60.(+5)
Mathieu, 816 ; 79.(+5)
Herbert, 697 ; 91.(-1) Robert,
638 ; 137.(+6) De Schepper,
418 ; 144.(+10) Halys, 392 ;
148.(-4) Millot, 382 ;
153.(+11) Bourgue, 365.
S. Williams
PEUT-ILACCOMPLIR
32.(-2) Mladenovic, 1550 ;
38.(+2) Garcia, 1365 ; 59.(-9)
Cornet, 1035 ; 83.(+5) Parmentier, 807 ; 147.(+1) Dodin,
397 ; 155.(+1) Lim, 370;
177.(+27) Georges, 311.
plus fort. Il est à l’intérieur du terrain
pour gagner cette bataille en
permanence. Federer aussi joue à
l’intérieur du court, mais en jouant
en demi-volée avec une prise de
risque maximum qui le fait boiser
parfois. Djokovic ne boise jamais. Il a
cette emprise tactique, en ayant, de
surcroît, mis le pied sur les autres
au niveau mental.»
NON
CÉDRIC PIOLINE
(ex-numéro 5 mondial)
«Je n’y crois pas trop. Ou plus
précisément, je suis circonspect. La
longueur du tournoi, les sept
matches à gagner, la forme du
moment, la forme du jour de votre
rival, le tirage au sort, etc. Tous ces
impondérables, et j’en oublie, me
font dire que c’est extrêmement
difficile à réaliser. Ce n’est pas un
hasard si ce n’est arrivé que trois
fois dans l’histoire du tennis (la
dernière en 1969). Quand je me
pose et que je réfléchis froidement,
ça me paraît tellement irréel que j’ai
du mal à me dire que ça pourrait
arriver.»
PEUT-ILDÉPASSER
LES 17 MAJEURS DE FEDERER ?
NON, MAIS…
HENRI LECONTE
«C’est trop tôt pour en parler.
Il peut se blesser ou se relâcher,
même inconsciemment. Il faut
remettre l’église au milieu du
village : les dix-huit Grands
Chelems, c’est quand même loin
d’être fait. Et souvenez-nous de
ce qu’on disait de Roger, quand
il en gagnait trois par an. Qu’il
arriverait à 22 ou à 25 ! Pareil pour
Rafa après sa fabuleuse saison
2013 : tout le monde le voyait déjà
surpasser Roger. J’en garde sous les
pieds parce que personne, même
Novak, n’est à l’abri d’un pépin. »
OUI
JEAN-FRANÇOIS CAUJOLLE
«On sait qu’on ne peut pas le battre
en trois sets gagnants. Il va
dépasser les vingt titres en Grand
Chelem. Nadal n’est plus aussi fort
sur terre battue, Federer n’est plus
aussi fort sur le format des cinq
sets, et la concurrence est encore
un peu jeune.»
OUI
CÉDRIC PIOLINE
«Je dis oui au moins pour deux
raisons. D’abord parce que Federer
va sur ses trente-cinqans, que
Nadal est cassé physiquement
et que Murray n’est clairement pas
au niveau des trois autres. Ensuite
parce que je n’imagine pas la
nouvelle génération tout rafler
comme ils l’ont fait depuis dix ans.
Djoko a donc douze ou vingt-quatre
mois assez tranquilles devant lui.»
V. C. et F. Ra.
L’équipementier de Novak Djokovic lui a offert hier une raquette
dorée, récapitulant, sur la tranche intérieure du cadre,
son palmarès en Grand Chelem. La petite histoire dit qu’elle
était déjà prête, il y a un an, avant sa défaite contre Wawrinka...
Richard Martin/L’Équipe
La chasse aux trésors
GRAND CHELEM
22 TENNIS
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Stuttgart
ATP 250
GAZON
«Djoko le mérite amplement»
De Stuttgart, où il fera sa rentrée jeudi sur gazon, Roger Federer a tenu à rendre hommage
au vainqueur de Roland-Garros
STUTTGART (ALL) – Roger Federer
a fait le plein. Hier, en fin de matinée, pour assister au premier
point presse du champion suisse
à Stuttgart, ils étaient près de cinquante représentants des médias
à s´être déplacés. Il ne lancera
son tournoi que jeudi, mais il est
en Allemagne depuis samedi. Federer a repris l´entraînement il y
a une semaine chez lui, en Suisse,
dix jours après avoir dû déclarer
forfait à Roland-Garros à cause
d’un dos trop douloureux.
Décontracté et patient, le Bâlois s´est exprimé durant une petite demi-heure avant d’effectuer, pendant quarante-cinq
minutes et sous un soleil de
plomb, une séance d’entraînement avec l’Allemand Philipp
Kohlschreiber sous les regards
d’une vingtaine de curieux. Sa
présence, pour la centième édition de l’épreuve, a provoqué un
énorme retentissement sur les
bords du Neckar. Les billets du
week-end se sont arrachés et le
nouveau central du Wiessenhof,
qui est passé de 4 500 à
7 000 places, sera plein à craquer.
« Comment va votre dos ?
Je me sens beaucoup mieux. Je ne
ressens plus de douleurs. C’est
bon signe. Je suis heureux de
pouvoir de nouveau m’entraîner
normalement. J’ai hâte de reprendre la compétition car j’ai
encore quelques objectifs cette
saison. Il me faut encore quelques séances d’entraînement
Imago sportfotodienst/Panoramic
ALEXISMENUGE
Après un début d’année gâchée par les blessures, Federer respire enfin à Stuttgart.
Son corps va mieux et surtout il retrouve ses automatismes sur gazon.
pour me rapprocher de mon
meilleur niveau. J’espère ensuite
pouvoir enchaîner les matches
sans problème. Je suis confiant.
”
J’espère
l’empêcher
de remporter
aussi Wimbledon
et l’US Open ”
Quel regard portez-vous sur votre
année 2016, marquée par la
répétition des soucis physiques ?
À l’exception de l’Open d´Australie, je n´ai pas pu disputer un seul
tournoi en étant en pleine forme.
Tout a commencé à Brisbane où
j’étais malade, puis mon genou et
maintenant mon dos... Ce premier semestre a été compliqué.
J’espère que j´en ai terminé avec
les blessures. En tout cas, je suis
heureux de retrouver la saison
sur herbe. Je m’entraîne depuis
quelques jours sur cette surface
et je ne vous cache pas mon bonheur. C’est déjà un pas en avant
important. Passer un ou deux
tours serait déjà positif. C’est difficile de me projeter davantage,
étant donné que je ne sais pas
vraiment où j’en suis.
Novak Djokovic a remporté
son premier Roland-Garros,
‘s-Hertogenbosch
GAZON
ATP250
er
¢ 1 TOUR
Mahut b. Lacko (SLQ ), 6-1, 6-4
Mathieu b. Ram (USA), 6-4, 6-4;
Querrey (USA) b. Becker (ALL),
7-6 (3), 7-6 (5).
GAZON
WTA
er
¢ 1 TOUR
Vikhlyantseva (RUS) b. Allertova
(RTC), 6-2, 6-1; Mertens (BEL) b.
Bouchard (CAN), 6-2, 6-0; Brengle (USA) b. Siegemund (ALL),
6-3, 3-6, 6-2 ; Vandeweghe
(USA) b. De Vroome (HOL), 6-2,
6-4.
ce dimanche, contre Andy Murray.
Qu’en avez-vous pensé?
Bravo à lui. Il rejoint le cercle très
fermé des joueurs à avoir remporté chaque tournoi du Grand
Chelem. Djoko le mérite amplement. C’est tout sauf de la chance.
C’est une énorme performance.
Et puis, c’est excellent pour
l’image de notre sport. Je suis
ravi. Quand on pense à toutes les
histoires de ces derniers mois, et
notamment les affaires de dopage, cette réussite de Novak
permet de parler en bien du tennis et c’est tant mieux. Tout le
monde en profite.
Djokovic vient aussi de remporter
quatre titres du Grand Chelem
d’affilée. Est-il en mesure
de réaliser le Grand Chelem
sur cette saison 2016?
Il en a assurément le potentiel. Sa
grande force, c´est qu’il négocie
parfaitement les moments clés
des matches serrés. Mais j’espère
l´empêcher de remporter aussi
Wimbledon et l’US Open (rires).
Va-t-il vous rattraper au nombre
de titres du Grand Chelem,
sachant que vous ne le devancez
plus que de cinq victoires
(17 contre 12)?
C’est vrai qu´avec ses quatre
titres de rang, il s´est bien rapproché. À moi de tenter de mettre fin
à sa domination afin de le laisser
encore assez loin. Cependant,
mon avance reste confortable. En
tout cas, je sais pertinemment
que mon record sera battu un
jour. Les records sont faits pour
être battus. Et l’identité de celui
qui le battra m’est égale. Si c´est
Djoko, c’est bien aussi.» ¢
i
EXPRESSO
iMahut : quand tout va…
Nicolas Mahut a vécu son
premier match comme numéro 1
mondial de double. C’était un
simple, et il y a battu le Slovène
Lacko 6-1, 6-4 au premier tour
de ‘s-Hertogenbosch (HOL),
sur gazon. Ça n’a rien à voir?
Nicolas Luttiau/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
Peut-être pas. «Quand j’étais
revenu ici en 2014, pour la
défense de mon titre, j’étais très
tendu. Et là, dans les mêmes
circonstances (il a gagné le
trophée l’an dernier), j’étais
vraiment relâché, j’ai mis vraiment
plus de distance. Ça a dû jouer!»
Depuis qu’il a atteint le sommet
de la hiérarchie, l’Angevin a reçu
plein de messages, dont l’un
l’invitait à un meeting de François
Fillon à Boulogne. Il rejoue demain
contre Paul-Henri Mathieu, celuilà même qui a partagé samedi
soir son dîner de tout frais leader
du double. « Comme j’étais venu
en voiture de Paris, il m’avait
reproché de ne pas avoir prévu
le coup en amenant de bonnes
bouteilles… Mais le dîner était
sympa!» F.Ra.
GOLF
McIlroy armé pour l’US
AGENDA
Rory McIlroy affiche une éclatante santé à une semaine
d’un US Open qui lui tend les bras.
O.K., il n’a pas gagné ce dimanche
le Memorial Tournament, son ultime tournoi de chauffe avant l’US
Open à Oakmont. Mais en finissant
quatrième à Dublin (Ohio), Rory
McIlroy a fait encore mieux: il s’est
rassuré. Pas sur sa capacité à s’imposer. Ce doute-là s’était évanoui
avec un succès plein de panache
dans son Open d’Irlande, fin mai.
Plutôt sur le caractère complet
que son golf affiche de nouveau.
Car en début de semaine dernière, malgré ce récent trophée, le
putting du Nord-Irlandais laissait
toujours sceptique. Rory lui-même l’avait avoué : « Ce n’est pas
mon putting qui m’a fait gagner
en Irlande, mais bien mon seul
grand jeu.» Sûr qu’avec 127 putts
sur quatre tours on gagne rarement à très haut niveau, la
moyenne se situant plutôt audessous des 120 réalisations… Et
puis il y eut un nouveau changement de grip sur ce putter récalcitrant. D’inversé (main gauche en
bas) pendant trois mois, la prise
de Rory est redevenue classique
(main gauche en haut). Une trituration de manche payante puisque pendant le Memorial le nu-
méro 3 mondial a tutoyé les
sommets sur les vertes patinoires
de l’Ohio (second du champ en la
matière). « En revenant à ce grip
plus conventionnel, j’ai eu la sensation de mieux maîtriser la vitesse de mes putts, de mieux visualiser les lignes. Et sur des
greens très rapides comme ceux
du Memorial ou de l’US Open, j’ai
envie de mettre toutes les chances
de mon côté.»
Dire que le quadruple vainqueur
en Grand Chelem fait partie des
favoris de cette deuxième levée
de 2016 est un doux euphémisme.
D’autant que le lutin bodybuldé
Sam Greenwood/Getty Images/AFP
MARTIN COULOMB
TOUR EUROPÉEN
LYONESS OPEN (AUT)
¢ 9-12 JUIN
Principaux engagés : Wood
(ANG), Björn (DAN), Wiesberger
(AUT).
Les Français : Stal, Bourdy,
Lorenzo-Vera, Havret, Espana,
Linard, Berardo.
Tenant du titre : Chris Wood
(ANG).
¢ PGA TOUR
ST JUDE CLASSIC (TENNESSEE)
¢ 9-12 JUIN
Principaux engagés: Mickelson
(USA), Donald (ANG), Harrington
(IRL), Donaldson (GAL),
D.Johnson (USA), McDowell
(ILN).
Pas de Français engagés.
Tenant du titre: Fabian Gomez.
¢
Dans la dernière ligne droite avant l’US Open, Rory McIlroy affiche
une forme plutôt inquiétante... pour ses adversaires, bien sûr.
massacre toujours autant les fairways à grands coups de drives titanesques (75% de pistes trouvées
à plus de 280 m en moyenne).
D’accord, il se plaignait dimanche
dernier d’un jeu de fer pas assez
précis à son goût, histoire de dire…
Mais Rory McIlroy est en pleine
possession de ses moyens à l’aube
d’un dense été et surtout de cet US
Open qui a tendance à s’offrir aux
costauds sans failles.
CYCLISME 23
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Critérium du Dauphiné
1re ÉTAPE
Au premier round
CLASSEMENTS
Nacer Bouhanni a remporté le premier sprint de l’épreuve au terme d’un dernier kilomètre
électrique. Comme un combat de boxe.
JEAN-LUCGATELLIER
SAINT-VULBAS (AIN) – Ça roulait
vite, très vite. Le vent était favorable, la route dessinait un faux
plat descendant et le calme de la
journée avait permis au peloton
d’approcher de Saint-Vulbas,
dans la plaine de l’Ain, avec son
énergie tout entière. Après avoir
franchi la ligne grâce à ce jump
qui plantait l’Irlandais Sam Bennett (3e), un adversaire coriace, et
maîtrisait l’ancien champion de
Belgique Jens Debusschere (2e),
qu’il avait déjà dominé en mai au
Tour de Picardie, Nacer Bouhanni esquissa simultanément
un crochet du droit et un uppercut du gauche. C’était la signature
du boxeur Bouhanni rendant
hommage à Muhammad Ali, décédé le week-end dernier. Un accès convulsif dans lequel se déchaînait tout ce qu’il avait
accumulé en lui, une dose élevée
d’adrénaline doublée d’un sentiment intimiste. L’occasion pour
le leader de Cofidis de rappeler
que « le cyclisme et la boxe sont
deux sports de guerriers », et à
son sens « les plus durs au
monde».
Le cyclisme est son métier et la
boxe, qu’il pratique pendant l’hiver, sa passion. Bouhanni
(25 ans) envisage même de s’y
consacrer pleinement après la
fin de sa carrière cycliste.
Comme un style de vie, avant et
après la course, il adopte l’atti-
tude du boxeur où le défi est permanent. Il dissimule ses émotions derrière l’écorce du
combattant qu’il cherche à rendre, volontairement ou pas, imperméable à l’extérieur. Hier,
avec la victoire au bout, Bouhanni a été servi : ce sprint a ressemblé à un combat où l’on se
rendait coup pour coup, épaule
contre épaule, casque contre
casque. L’affrontement était sévère dans les moindres recoins
de la chaussée transformée en
un ring géant où une masse de
coureurs confuse et inextricable
fonçait à plus de 70km/h sous les
reflets du soleil. Heureusement,
personne ne se retrouva au tapis.
”
J’ai failli tomber”
ALEXANDER KRISTOFF
Chez Cofidis, chacun a un rôle
prédéfini autour de Bouhanni.
Geoffrey Soupe et Christophe
Laporte sont les deux derniers
coureurs missionnés pour le
conduire vers son sprint. « Les
“Katache” (surnom donné à Katusha) étaient à trois, plus nombreux que nous dans le final, témoignait Soupe, très entouré
après l’arrivée car il est originaire
de l’Ain. Ils ont voulu nous déborder, j’ai continué à lancer, Nacer
s’est mis dans la roue de Kristoff. » Il manquait un maillon de
la chaîne entre Soupe et Bouhanni, c’était Laporte (23 ans),
athlète longiligne avec du fond et
de la force, appelé à briller sur les
Bernard Papon/L’Équipe
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
À peine la ligne franchie en vainqueur, Nacer Bouhanni, boxeur amateur à ses heures, rend hommage
à Muhammad Ali. Il se l’était promis.
classiques. Lorsqu’il a voulu coller à Soupe après la flamme
rouge, l’Italien Jacopo Guarnieri,
le porte-flingue d’Alexander
Kristoff chez Katusha, s’en est
mêlé.
Et, là, le match a été autant furieux que psychologique. «D’habitude, chacun roule dans son
train, rappelait le jeune Varois.
Mais Geoffrey n’était pas à eux
(sic). Quand il a lancé, j’ai voulu
prendre place dans sa roue, je ne
gênais pas mais il (Guarnieri) m’a
tapé dedans, je ne me suis pas
laissé faire, j’ai voulu la reprendre. » Les coudes frottaient l’un
contre l’autre, à cette vitesse
c’étaient comme des pierres provoquant des étincelles dans l’air
chaud. « Je me suis retrouvé dans
le vent, je n’ai pas pu protéger
Nacer », regrettait Laporte. Le
combat des chefs tourna court :
« C’était une bataille pour rester
au contact de Bouhanni, admettait Kristoff. À deux cents mètres,
les portes se sont fermées de tous
les côtés devant moi, j’ai heurté
un coureur – je ne sais pas lequel
–, j’ai failli tomber. » Après quoi,
Bouhanni s’inclinait uniquement
devant «le plus Grand ». ¢
Bouhanni enclenche la seconde
Le leader de Cofidis a parfaitement entamé sa deuxième phase de préparation pour le Tour.
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MANUELMARTINEZ
Bernard Papon/L’Équipe
SAINT-VULBAS – Comme l’an
dernier sur le Tour de l’Ain, Karim et Anifa, les parents de Nacer
Bouhanni, avaient décidé de ve-
nir faire un tour sur le Critérium
du Dauphiné dans l’espoir de
voir le fiston obtenir sa huitième
victoire de la saison à l’issue d’un
sprint particulièrement houleux.
Mission accomplie. « C’est une
fierté particulière de gagner de-
Geoffrey Soupe (à g.) félicite chaleureusement son leader et ami,
Nacer Bouhanni (à dr.), après l’arrivée.
vant eux, avouait le leader de
Cofidis. Ils viennent très rarement en compétition. La dernière fois, c’était sur le Tour de
l’Ain, et j’avais gagné deux étapes. J’ai pensé à eux pendant la
course et ç’a été une motivation
supplémentaire.»
Il y a une dizaine de jours, Nacer Bouhanni s’est offert une escapade à Gérardmer, non loin de
chez lui. En compagnie de Geoffrey Soupe, Cyril Lemoine,
Christophe Laporte, son jeune
frère Rayane, il a arpenté les cols
des Vosges. « On a réalisé vingt
heures de vélo en une semaine,
expliquait-il. J’ai pu faire un gros
bloc de travail puis souffler un
peu avant ce Dauphiné. Mon objectif n’était pas de progresser en
montagne, mais de travailler le
coup de pédale. Lorsqu’on est
sprinteur en montagne, il faut
pouvoir suivre le gruppetto et ne
pas vouloir être au côté de Contador ou Froome.»
”
J’ai volontairement
fait le mois de mai
à 70 % de mes
moyens”
NACER BOUHANNI
Hier, Bouhanni n’a pas laissé
passer l’occasion qui lui était offerte. « Ce sont ces courses
World Tour qui me motivent
particulièrement, assure-t-il. J’ai
volontairement fait le mois
de mai à 70 % de mes moyens
et ça m’a valu des critiques
parce qu’on a considéré que je
n’étais pas au niveau. Mais je
sais qu’il faut se focaliser sur des
périodes importantes et ne pas
se disperser.»
Cette année, le sprinteur de
Cofidis a morcelé sa saison en
trois parties. Une première qui lui
avait permis de s’imposer sur une
étape du Tour d’Andalousie, sur
une étape de Paris-Nice et par
deux fois sur le Tour de Catalogne.
Avec le Dauphiné, il débute un
deuxième cycle (par un nouveau
succès) qui va le conduire jusqu’au Tour de France. Il sera ensuite temps de penser à la troisième phase dans la perspective
du Mondial au Qatar (16 octobre).
Désormais, Nacer Bouhanni est
lancé vers le Tour, qu’il a déjà
disputé deux fois, en 2013
et 2015, mais où il n’a jamais pu
aller au-delà de la première semaine. « Je bosse pour enfin y
obtenir une victoire, confie-t-il.
La forme est là et, à part l’absence de Julien Simon, blessé, j’ai
ici, au Dauphiné, l’ossature de
l’équipe qui va m’épauler sur les
sprints pour le Tour, avec Laporte, Soupe, Lemoine, Bozic et
Van Bilsen.»
1re ÉTAPE
Cluses - Saint-Vulbas
1. N. Bouhanni (Cofidis),
les 186km en 4h27'53'' (moy.:
41,660km/h); 2.Debusschere
(BEL, Lotto-Soudal);
3. S. Bennett (IRL, Bora-Argon
18); 4. Boasson Hagen
(NOR, Dimension Data);
5. Vangenechten (BEL, IAM);
6. Hofland (HOL, Lotto.NLJumbo); 7. Hurel (Direct
Énergie); 8. Enger (NOR, IAM); ...
11. Kristoff (NOR, Katusha);
12. Degenkolb (ALL, GiantAlpecin); 15. S. Dumoulin (AG2R
La Mondiale); 20. Van Avermaet
(BEL, BMC); 23. Gallopin
(Lotto-Soudal); 24. Bardet
(AG2R); 28. Froome (GBR,
Sky); 29. J. Alaphilippe (EtixxQuick Step); 44. Porte (AUS,
BMC); 49. Contador (ESP,
Tinkoff); 87. Pinot (FDJ) t.m.t.
176 classés.
CLASSEMENT GÉNÉRAL
1.Contador (ESP, Tinkoff),
en 4h39'29''; 2. Porte (AUS,
BMC) à 6''; 3. Froome (GBR,
Sky), à 13''; 4. D. Martin (IRL,
Etixx-Quick Step), à 21'';
5. J. Alaphilippe (Eqs), à 24'';
6. Poels (HOL, Sky), à 25'' ;
7. Bardet (AG2R La Mondiale),
à 29''; 8. Yates (GBR, OricaGreenEdge), à 31''; 9. Rosa (ITA,
Astana), à 37''; 10. Je. Herrada
(ESP, Movistar), à 39'';
...12. Landa (ESP, Sky), à 44'';
17. Pinot (FDJ), à 52'';
32. Rolland (Cannondale),
à 1'6''; 34. Aru (ITA, Ast), à 1'8'';
42. Gallopin (Lotto-Soudal),
à 1'14''.
¢ AUJOURD’HUI
2e étape:
Crêches-sur-Saône-ChalmazelJeansagnière (168 km).
Une étape difficile avec quatre
cols, notamment la côte de SaintGeorges-en-Couzan (7,5 km
à 5,6% de moyenne), située
à 14 kilomètres de l’arrivée,
et la montée finale
vers Chalmazel (6,8 km à 3,7%
de moyenne).
¢ DIMANCHE
7e et dernière étape.
ÀSUIVRE AUJOURD’HUI
EN DIRECTSUR
EUROSPORT ET FRANCE 3
À partir de 16 heures.
AGENDA
Principaux coureurs en lice
cette semaine
¢ JUSQU'À DIMANCHE
CRITÉRIUM DU DAUPHINÉ
voir ci-dessus
¢ JEUDI
G.P. DU CANTON D’ARGOVIE
(SUI)
Albasini, Péraud.
¢ DU SAMEDI11
AU DIMANCHE19
TOUR DE SUISSE
P. Sagan, Spilak, Van Garderen, Rui
Costa, Cancellara, Péraud, Barguil,
Talansky, Gilbert, Matthews,
Albasini, Élissonde.
¢ DIMANCHE
TOUR DE COLOGNE (ALL)
Groenenwegen.
TOUR DU LIMBOURG (BEL)
24
BASKET
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Pro A
STRASBOURG - ASVEL : 73-61/SÉRIE 2-0
FINALE
Le boulevard de Strasbourg
Les Alsaciens ont surclassé l’ASVEL et n’ont plus qu’un match à gagner avant d’être sacrés
champions de France. Dès jeudi à Villeurbanne?
ASVEL
41 73
26 61
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
ARNAUDLECOMTE
STRASBOURG – Si Strasbourg n’y
arrive pas cette année, alors fermez le Rhénus et condamnez la
zone de la salle. Car alors, c’est
qu’elle serait profondément contaminée par le virus de la lose !
Après trois échecs d’affilée en finale de Pro A, la SIG mène deux
victoires à zéro face à l’ASVEL,
qu’elle a ratatinée hier soir dans
une ambiance de corrida avec
vingt-cinq points d’avance
(66-41) dès la fin du troisième
quart-temps. C’est un boulevard
qui s’ouvre désormais à l’équipe
la plus complète et la plus affamée de France.
Jamais, dans une série de
play-offs en cinq manches, une
équipe de Pro A n’a comblé deux
FICHE DE STATS
STRASBOURG-ASVEL: 73-61
Quart-temps : 19-14; 22-12; 25-15;
7-20. Arbitres : MM. Bissang, Collin
et Hamzaoui. 6166 spectateurs.
STRASBOURG
Beaubois (20), L. Campbell (8),
M. Collins, Duport (3), B. Fofana (2),
M. Howard (5), Lacombe (5),
Leloup (12), Ntilikina, T. Taylor (7),
Weems (11). Entraîneur: V. Collet.
ASVEL
Andersen (6), C. Kahudi (8), Chassang,
Choquet (4), Galliou, Jean-Charles (3),
Lang (11), Lighty (10), Meacham,
Noua (2), Ware (6), Watkins (11).
Entraîneur: J.D. Jackson.
succès de retard. Le chiffre porte
seulement sur sept séries et c’est
bien la seule réserve qu’on puisse
poser avant d’affirmer que Strasbourg sera sacré champion de
France pour la deuxième fois,
après 2005, dans deux, quatre ou
sept jours.
Mais cette ASVEL-là, qui avait
présenté un jeu bien plus cohérent et dangereux samedi (défaite 73-80), ne semble pas en
mesure de tout faire basculer,
même si son visage sera certainement moins livide jeudi à l’Astroballe. «Il faut rationaliser tout
ça et se persuader que les petits
signes de fléchissement mental
de l’ASVEL dans le troisième
quart-temps peuvent être effacés lors du retour dans le Rhône,
qu’elle va jouer sur la fierté. Il y a
deux ans, on était menés deux
victoires à zéro contre Limoges
en finale et le troisième match
chez eux fut le plus accroché,
même si on l’a perdu», rappelait
Vincent Collet, la voix éraillée, et
l’esprit toujours à la prudence.
Bien obligé ! La SIG a souvent
payé cher en finale ces dernières
années.
L’ASVEL DÉBOUSSOLÉE
L’entraîneur alsacien soufflait
ses bougies d’anniversaire hier
(53 ans) et était évidemment ravi
du cadeau. Et notamment du
grand match défensif livré par
ses troupes, entrées dans le combat dès les premiers instants.
Mardy Collins muet au scoring
(0 sur 5 mais 4 passes déjà à la
pause), Rodrigue Beaubois,
Louis Campbell et même le dernier arrivé Tony Taylor ont pris le
relais. «Je suis très heureux de la
façon dont on a joué mais je sais
que ce n’est pas fini », glissait le
capitaine Campbell, le seul
joueur avec Romain Duport à
avoir perdu les trois finales précédentes.
L’ASVEL va tenter d’éviter le
coup de balai jeudi devant Tony
Parker, son boss, qui devrait la
couver des yeux depuis les tribunes. Hier, elle est apparue déboussolée, sans solution, totalement perdue par moments face à
la débauche d’énergie défensive
et aux multiples options en attaque de son adversaire.
Elle n’avait que vingt-six
points au compteur à la pause
(26-41) et a multiplié les cagades
toute la soirée. Vincent Collet
craignait le réveil de David Lighty et Trenton Meacham, les
deux bourreaux nanterriens du
match 2 de la finale 2013. Mais le
remake n’était pas d’actualité. Au
contraire, les deux Américains
n’ont pas élevé leur niveau, tandis que Casper Ware et David
Andersen ont diminué leur contribution. « On avait été dominants sur les play-offs mais, sur
ces deux premiers matches de
finale, on ne passe jamais devant. Je ne suis pas fataliste mais
c’est la réalité. Casper (Ware) a
été bien muselé, Rodrigue
(Beaubois) a survolé les débats.
Ils ont toujours une solution,
nous on peine à en trouver.
À nous de nous sublimer chez
nous pour qu’il y ait une vraie finale. Muhammad Ali a dit que
l’impossible n’existait pas», prophétisait l’entraîneur J.D. Jackson. L’ASVEL devra multiplier les
K.-O. pour mettre Strasbourg au
tapis. ¢
Le Strasbourgeois
Bangaly Fofana s’impose
dans la raquette entre
les Villeurbannais
David Lighty (23)
et Darryl Watkins.
MATCH 1. Samedi:
Strasbourg-ASVEL 80-73.
Match 2. Hier:
Strasbourg-ASVEL,73-61
Strasbourg mène la série 2-0.
Match 3. Jeudi à Villeurbanne.
Éventuels: match 4 ; samedi, à
Villeurbanne. Match 5. Lundi 13,
à Strasbourg.
Tous les matches sont à 20h30
sur MCS puis sur SFR Sport 2.
Finale au meilleur des 5 matches.
PRO B
PLAY-OFFS D’ACCESSION
¢ FINALE
Match 1
Aujourd’hui 19:00
Évreux (3) - Le Portel (6).
Match 2
Vendredi au Portel.
Match 3 (éventuel)
Dimanche à Évreux.
Entre parenthèses, le classement
en saison régulière. Séries au
meilleur des 3 matches. HyèresToulon, 1er, est déjà promu en
ProA.
Fred Marvaux/Icon Sport
STRASBOURG
Du Beaubois de luxe
Après Mardy Collins, samedi, Rodrigue Beaubois a été le poison de la SIG.
DENOTREENVOYÉESPÉCIALE
Elyxandro Cegarra/Panoramic
LILIANETRÉVISAN
Rodrigue Beaubois met la pression
sur le shooteur Nicolas Lang.
STRASBOURG – Des finales, il en a
déjà joué… et perdu : une finale
d’Eurochallenge avec Cholet en
2009, une finale de Coupe de France
en 2008, et tout récemment cette finale d’Eurocoupe avec Strasbourg, où
il est complètement passé à travers,
en deux matches face à Galatasaray
(– 2 et – 5 d’évaluation sur les deux
matches). Alors, ce titre de champion
de France, Rodrigue Beaubois le veut
tout comme son équipe, et il sait aussi
que ça ne pourra se faire sans lui.
Samedi, Mardy Collins avait été
l’homme chaud. Beaubois a appris à
faire avec. «Quand on a un joueur de
talent comme Mardy, parfois, il faut
s’adapter, et c’est à nous de lui faire
de la place », disait-il. Hier, Collins
était en retrait, et la place était pour
lui. Il a alors déployé , avec beaucoup
de justesse dans ses choix (20 points
à 64 % de réussite) une agressivité
démoniaque, délaissant son shoot
primé si soyeux (2/3) et attaquant
principalement sur le drive, en pénétration , une défense villeurbannaise
dépassée.
IMPECCABLE À LA FINITION
« J’ai pris ce que la défense m’a
donné, j’ai vu des trous, alors j’en ai
profité», disait-il. «Peut-être que s’ils
défendent autrement au match 3, je
jouerai différemment. »
Et au sein de ce collectif strasbourgeois qui se trouve toujours un
homme providentiel, il a été mis sur
orbite. Jeu rapide, transition, impeccable à la finition, sanctionnant d’une
manière ou d’une autre (6 fautes provoquées) la défense verte, Beaubois a
écœuré tous les défenseurs qui se
sont trouvés sur son chemin, de Lang
à Choquet en passant par Meacham.
«On a vu qu’il était bien, on a cherché
à jouer sur lui. Mais sans oublier de
jouer aussi à côté », soulignait Jérémy
Leloup. «Collins et Beaubois sont des
joueurs de grand talent, ils mettront
toujours des gros shoots, mais il nous
faudra défendre avec une autre
mentalité, les mettre dans des situations difficiles», exhortait Meacham.
Ce ne sera pas facile, car, au vu des
deux premiers matches (15 points à
62,5 % lors du match 1), Beaubois s’est
propulsé dans cette finale sur le bon
mode, et avec une sérénité qui ne le
quitte pas. Oui, il était tranquille en
sortant du contrôle antidopage. Mais
sans perdre la raison. « On est bien.
On joue bien défensivement aussi,
très solidaires ; et offensivement, on
connaît la force de Vincent Collet
qui sait impliquer tous ses joueurs.
On a fait de bonnes choses ; mais il
reste un match à gagner. On a fait le
boulot chez nous, maintenant il faut
aller chez eux, ne pas se satisfaire
de ce qu’on a fait ». Rodrigue Beaubois le veut, ce titre de champion de
France qu’il n’a jamais connu…
BASKET 25
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
FINALE
NBA
GOLDEN STATE - CLEVELAND : 110-77/SÉRIE 2-0
Cleveland va-t-il
se faire balayer ?
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
MAXIMEMALET
OAKLAND (ÉTATS-UNIS) – Bizarrement, avec cinq minutes à jouer,
les fans des Golden State Warriors
ont commencé à quitter les tribunes de l’Oracle Arena dimanche.
Certes le résultat du match 2 face
aux Cleveland Cavaliers (110-77)
ne faisait pas de doute et il y avait
encore quelques rayons de soleil
sur la baie de San Francisco. Mais
les supporters californiens ont-ils
réalisé que cela pouvait être le
dernier match de leur équipe à
domicile cette saison ? Une vraie
possibilité après deux matches.
BALAYAGEOUI
GOLDEN STATE EST TROP
COMPLET. Quatre meilleurs marqueurs différents lors des quatre
derniers matches. La perfor-
Le choc des stars
(Golden State)
30
14,5
42 63
5
7
25
18
9
4
LEBRON JAMES
Match 2
Minutes
Points
% au tir
Passes
Rebonds
Deuxième match
discret pour
le meneur gêné
par un problème
de fautes. Plus
adroit qu’au
match 1
mais loin
de ses
standards.
(Cleveland)
34
19
9
8
41
Moyenne
série
37
21
42
9
10
Trop seul pour animer
le jeu des Cavs (9 des
15 passes de son
équipe), James a
perdu sept
ballons.
Beaucoup
trop pour que
son équipe
ait une
chance.
Photo Beck Diefenbach/AFP
Amical
L’ÉQUIPE DE FRANCE
LES TREIZE :
Meneuses : Dumerc, Époupa.
Arrières-ailières : Ayayi,
Johannes, Michel, Salagnac,
Skrela. Intérieures : Amant, Ciak,
Gruda, Miyem, Kamba, Yacoubou.
PROGRAMME
À MONDEVILLE
¢ AUJOURD’HUI
21 heures France - Canada
(Ma Chaîne Sport)
¢ DEMAIN
20 h 30. France - Chine
¢ JEUDI
20 h 30. France - Australie
tre les Lakers). Dimanche, il fut le
seul à afficher un peu de vie sur le
parquet.
BALAYAGE NON
CURRY N’EST PAS AU TOP. Après
deux matches, Stephen Curry, le
MVP de la saison régulière, est
loin de pouvoir prétendre à ce trophée en finale. Curry a même eu
une discussion en fin de rencontre
avec Draymond Green. « Le
thème de l’échange, c’est qu’on
est là pour se soutenir mutuellement », a dévoilé Curry. Pour
l’instant, ce sont plus ses coéquipiers qui le portent que l’inverse. Il
n’est pas impossible que son genou (touché au premier tour) le
gêne encore. D’ailleurs, hier,
Curry a annoncé qu’il serait forfait
pour les prochains Jeux Olympiques afin de soigner totalement
son articulation.
CLEVELAND EST BIEN MEILLEUR
À DOMICILE. Ce fut particulièrement évident dans la finale de
Conférence face à Toronto. Les
Cavaliers ne sont pas la même
équipe à la Quicken Loans Arena.
Depuis le début des play-offs,
l’attaque de Cleveland est transformée à la maison (111 points
contre 98 en déplacement). La
moitié de cet écart revient à deux
joueurs : J.R. Smith (+ 3 points de
moyenne à domicile) et Kevin
Love (+ 4). Mais le second est
incertain après une possible
commotion cérébrale lors du
match 2. « À Cleveland, ça va être
un gros défi pour nous, a quand
même souligné Curry. Il y a une
grosse ambiance . »
GOLDEN STATE A DES SAUTES DE
CONCENTRATION. Steve Kerr a
souligné à plusieurs reprises que
rien n’était fait pour les Warriors.
Le meilleur entraîneur de la saison connait bien son groupe et ses
baisses de concentration. « Je suis
surpris par les écarts au score
mais on a déjà été de l’autre côté
du bâton, il y a deux semaines,
quand ça nous est arrivé deux fois
à Oklahoma City », a-t-il analysé
après ces deux matches à sens
unique. ¢
FICHEDESTATS
GOLDEN STATE -CLEVELAND : 110-77
(19-21 ; 33-23 ; 30-18 ; 28-15)
Arbitres : MM. Capers, Brothers et
Foster. 19596 spectateurs.
GOLDEN STATE
St. Curry (18), K.Thompson (17), Barnes
(5), Dr. Green (28), Bogut (2) puis
Livingston (7), Iguodala (7), Barbosa
(10), Ezeli (6), I.Clark (7), Speights (3),
Rush. Entraîneur : S. Kerr.
CLEVELAND
Irving (10), J.R. Smith (5), L. James (19),
Love (5), T. Thompson (8) puis Frye,
Shumpert (3), Jefferson (12),
Dellavedova (7), D. Jones (3),
M.Williams, Mozgov (5), J. Jones.
Entraîneur : T. Lue.
L’ailier-fort
Draymond Green,
qui devance ici
J.R. Smith, est
l’un des éléments
moteurs des
Warriors lors
de la finale.
PROGRAMME
MATCH 1
Golden State Cleveland
104-89
Golden State mène la série 1-0
¢ MATCH 2
Dimanche : Golden StateCleveland
110-77
Golden State mène la série 2-0
¢ MATCH 3
Nuit du mercredi 8 au jeudi 9
juin (3heures) : Cleveland Golden State.
¢ MATCH 4
Nuit du vendredi 10 au
samedi 11 juin (3heures) :
Cleveland - Golden State.
¢ MATCH 5
(ÉVENTUEL)
Nuit du lundi 13 mardi 14 juin
(3heures) : Golden State Cleveland.
¢ MATCH 6
(ÉVENTUEL)
Nuit du jeudi 16 juin (3heures) :
Cleveland - Golden State.
¢ MATCH 7
(ÉVENTUEL)
Nuit du dimanche 19 au
lundi 20 juin (2heures) :
Golden State - Cleveland.
¢
La finale se dispute au meilleur
des sept matches.
Horaires en heure française.
Retransmis sur BeINSports.
FRANCE - CANADA
Derniers galops
21:00
(MA CHAÎNE
SPORT
FRANCE
CANADA
C’est à Mondeville (Calvados), où
l‘arrière française Marine Johannes jouera devant son public, que
les filles de l’équipe de France vont
entamer la dernière ligne droite
vers le tournoi de qualification
olympique, qui va les occuper, à
Nantes-Rezé, du 13 au 19 juin.
L’étape normande sera donc,
pour Valérie Garnier, la dernière
occasion de faire le point sur
l’avancée du jeu, mais aussi de
faire le dernier choix quant à la sélection qui défendra les chances
françaises d’aller à Rio. Les Bleues
sont depuis hier soir à treize puisque la meneuse de Charleville
Amel Bouderra a été libérée. La
dernière place dans les douze devrait donc se jouer entre les intérieures Marielle Amant et Laetitia
Kamba, coéquipières cette année
à Villeneuve-d’Ascq. Valérie Garnier disposera d’informations
supplémentaires après que les
Françaises se seront coltinées les
Canadiennes, dont la densité physique et la rudesse constituent une
opposition traditionnellement
compliquée, puis la Chine dont le
style de jeu est parfois déroutant
et enfin les Australiennes, avec
une équipe prometteuse, qui se
reconstruit après l’arrêt de carrière de sa mégastar Lauren Jackson, annoncé au mois de mars.
À noter que le Canada, tout
comme l’Australie, sont deux nations ayant déjà validé leur billet
pour les JO. Les Françaises, quant
à elles, auront donc du pain sur la
planche. Peut-être verront-elles
enfin le retour au jeu de leur pièce
maîtresse Sandrine Gruda ? L’intérieure des Bleues, qui avait été
arrêtée pour soigner une aponévrosite plantaire, a été ménagée,
et n’a participé ni aux matches de
qualification pour l’Euro 2017 ni
aux matches de préparation, jusqu’a présent. « Elle n’est pas
inapte » nous a-t-on dit officiellement hier ; mais elle n’est pas
non plus à cent pour cent de ses
capacités.
L. T.
Vincent Michel/L’Équipe
Moyenne
série
STEPHEN CURRY
mance statistique – Draymond
Green succédant à Shaun Livingston, Stephen Curry et Klay
Thompson – est un symbole de la
force des Warriors. « On a un
groupe très professionnel, a estimé Steve Kerr, l’entraîneur. Les
remplaçants savent rester prêts.
On a de la chance d’être polyvalents et de posséder énormément
d’options. La série contre Oklahoma City nous a rendus plus
forts.»
LES CAVALIERS SEMBLENT
RÉSIGNÉS. À leur sortie du terrain, les Cavaliers étaient K.-O.
debout. Pendant qu’ils rentraient
au vestiaire, bras ballants, regards
perdus, pas une once de rébellion.
Même chose dans le vestiaire, silencieux, sans colère après avoir
pourtant concédé le plus gros
écart de l’histoire après deux matches de finale (– 48 au total). « Je
ne suis pas déçu ou frustré par
mes coéquipiers », a également
estimé LeBron James qui pourrait
dire quelques vérités à Kyrie Irving, Kevin Love (blessé il est vrai)
ou encore J.R. Smith, pas à la hauteur de l’événement.
LEBRON JAMES EST LE DERNIER
À AVOIR CONNU ÇA. La dernière
équipe balayée en finale ? LeBron
James pourrait répondre puisqu’il
s’agit de Cleveland en 2007 face à
San Antonio, guidé par Tony Parker (MVP de la finale). À l’époque,
c’était la première finale pour lui
et la franchise. La « découverte »
d’un tel niveau pouvait être une
excuse. Un autre joueur, Richard
Jefferson, peut vivre un deuxième
sweep en finale dans sa carrière
(après 2002 avec New Jersey con-
Bob Donnan/AP
Vu le scénario des deux premiers matches,
les Cavaliers sont en réel danger de subir
un «coup de balai» (défaite en quatre matches)
par les Golden State Warriors.
Championne de France avec
Montpellier, l’arrière Gaëlle Skrela
va disputer le TQO.
26 RUGBY
Équipe de France
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
TOURNÉE EN ARGENTINE
Un commando de bric et de broc
La première liste des appelés pour l’Argentine témoigne de la difficulté du staff tricolore à former un groupe
expérimenté et compétitif. En attendant que les barrages libèrent quelques joueurs chevronnés...
RENAUD BOUREL
Privés de nombreux
cadres, les Bleus
pourront tout de même
compter sur trois piliers
expérimentés en
Argentine : Rabah
Slimani (n° 17), Jefferson
Poirot et Uini Atonio.
Quelle équipe
pour le premier test ?
Qui dans
la deuxième vague ?
Lundi prochain, au lendemain du
second barrage entre Montpellier
et Castres, ils seront onze à s’envoler à leur tour pour Tucuman,
LE GROUPE
DES17
AVANTS (9)
Uini Atonio (La Rochelle,
26 ans, 15 sélections).
Jefferson Poirot
(Bordeaux-Bègles, 23/5).
Rabah Slimani
(Stade Français, 26/26).
Rémi Bonfils
Frédéric Mons/L’Équipe
Comme attendu, Guy Novès a
donc dévoilé, hier, une liste de
dix-sept joueurs dans l’idée de
décoller le plus tôt possible pour
l'Argentine avec un premier contingent formant une équipe type,
renforcée par un pilier et un
ouvreur remplaçants. L’objectif
est de lancer un quinze aussi
compétitif que possible avec
quelques repères communs dès le
premier test, le dimanche 19 juin.
Les « primo-partants » du quinze
de France, qui décolleront jeudi
soir, devraient donc démarrer la
rencontre avec un passé commun
de deux jours et demi de stage à
Marcoussis et de neuf jours pleins
d’entraînement à Tucuman. Cela
ne dissimulera pas le déficit d’expérience de cette équipe qui recensera sept joueurs à zéro sélection, dont l’attelage DemotteLedevedec en deuxième ligne.
Yannick Bru, l’entraîneur des
avants, ne sera pas mécontent de
pouvoir s’appuyer sur une paire
de piliers Poirot-Slimani cumulant 31 sélections.Comble de l’ironie, eu égard à sa trajectoire mouvementée en bleu, c’est François
Trinh-Duc, du haut de ses vingtneuf ans et 53 sélections, qui fera
figure de vétéran dans ce début
de tournée, un peu à l’image d’un
certain Frédéric Michalak, en
2012, déjà en Argentine. L’ouvreur
de Montpellier reste, a priori, le
choix n° 1 à ce poste dans l’esprit
des coaches et devrait donc être
préféré à Jules Plisson.
avec Guy Novès. Le staff devrait
faire appel à un pilier et un talonneur, deux deuxième-ligne, deux
troisième-ligne, un demi de mêlée, deux centres et deux joueurs
du trident offensif. Un schéma
adaptable en fonction des profils
des joueurs et de leur polyvalence.
Le premier barrage opposant
le Racing à Toulouse laissera,
quoi qu’il arrive, un gros pourvoyeur d’internationaux sur le
carreau. Si le Stade Toulousain
était éliminé, ils seraient cinq, au
minimum, à pouvoir prendre
l’avion : Maestri, Picamoles, Bézy,
Fickou et Médard. Côté francilien,
ils seraient cinq partants également : Ben Arous, Chat, Le Roux,
Lauret et Machenaud. La seconde
affiche est nettement moins gé-
néreuse en internationaux. À
Castres, seul Lamerat fait partie
des plans et Palis pourrait avoir sa
chance, alors que Grosso, lui, sera
laissé à disposition de l’équipe de
France à 7 pour préparer les JO de
Rio. Au MHR, la problématique
est quasiment identique. Seul
Benjamin Fall est susceptible
d’être convoqué. En revanche,
O’Connor, apparu lors du troisième stage de l’ère Novès, et
Ouedraogo sont eux aussi concernés par la préparation olympique. Voilà pourquoi l’encadrement français ne s’interdira pas
de faire appel à des joueurs appartenant à des clubs déjà en vacances. Mais l’équipe du second
test (25 juin) sera, quoi qu’il arrive, plus expérimentée que celle
du premier.
Que faut-il espérer
de cette tournée ?
Dans son for intérieur, le quatuor
d’entraîneurs rêve d’un exploit
acquis sur l’audace et l’enthousiasme d’un commando bâti de
bric et de broc. Dans les faits, la
situation apparaît au moins aussi
mal embarquée qu’en 2007 et
2008, quand Bernard Laporte et
Marc Lièvremont étaient respectivement partis en NouvelleZélande et en Australie sans les
demi-finalistes. Résultat ? Une
belle paire de gifles à chaque fois
(*). En 2012, en Argentine, les
Bleus de Saint-André, partis sans
les finalistes du Top 14, s’étaient
fait surprendre au premier test
(20-23), avant de se ressaisir
(49-10). C’était il y a quatre ans et
c’était déjà une autre époque. Les
Pumas n’avaient pas le vécu
commun d’une Coupe du monde
2015 flamboyante (4es) et un réservoir nourri à la mamelle du
Super Rugby, grâce à la nouvelle
franchise des Jaguares. Daniel
Hourcade, le boss du rugby argentin, conscient qu’il doit soigner son classement World
Rugby pour un tirage clément
lors du prochain Mondial, a donc
retenu la meilleure équipe possible pour affronter la France. Un
témoignage de respect, dit-on de
l’autre côté de l’Atlantique. Un signe de pragmatisme, surtout,
dont le rugby tricolore, déliquescent, risque de faire les frais. ¢
Romain/Presse Sports
Baptiste Serin avait découvert
les Bleus pour un stage
de préparation au Tournoi
des Six Nations, fin janvier.
chaînement des matches. Cette
tournée avec l’équipe de France,
je vais croquer dedans à pleines
dents. J’y suis peut-être parce
qu’il manque beaucoup de
monde en raison des demi-finales, mais je le prends comme une
chance énorme. Que je veux saisir, sans me poser de questions
sur le contexte. J’avais passé trois
jours à Marcoussis fin janvier
(Bordeaux-Bègles, 30/0).
Loann Goujon
(Bordeaux-Bègles, 27/10).
Kevin Gourdon
(La Rochelle, 26/0).
Raphaël Lakafia
(Stade Français, 27/3).
ARRIÈRES (8)
Baptiste Serin
(Bordeaux-Bègles, 21/0).
Jules Plisson
(Stade Français, 24/11).
François Trinh-Duc
(Montpellier, 29/53).
Jonathan Danty
(Stade Français, 23/3).
Julien Rey
(Bordeaux-Bègles, 29/0).
Djibril Camara
(Stade Français, 26/1).
Xavier Mignot
(Grenoble, 22/0).
Hugo Bonneval
(Stade Français, 25/6).
AGENDA
AUJOURD’HUI
RASSEMBLEMENT AU CNR
DE MARCOUSSIS
¢ JEUDI
DÉPART POUR L’ARGENTINE
DES 17 NON-BARRAGISTES
¢ LUNDI 13 JUIN
DÉPART DES BARRAGISTES
VAINCUS
¢ DIMANCHE 19 JUIN
ARGENTINE - FRANCE,
À TUCUMAN
(23h10, heure française)
¢ SAMEDI 25 JUIN
ARGENTINE - FRANCE,
À TUCUMAN (20h10)
¢
Baptiste Serin, le demi de mêlée de l’UBB, ne s’attendait pas à être retenu
pour cette tournée argentine.
de l’UBB en Top 14. Finalement,
cette saison me procure un sentiment mitigé. D’un côté, on a fait
de réels progrès, mais, de l’autre,
notre manque d’expérience et les
matches où on s’est trompés
nous ont coûté cher. Personnellement, j’ai le sentiment d’avoir
franchi un palier, d’avoir gagné
en maturité et d’avoir emmagasiné de la confiance, grâce à l’en-
(Agen, 25/0).
Julien Ledevedec
(*) 42-11 et 61-10 en 2007 ;
34-13 et 40-10 en 2008.
«Je vais croquer dedans à pleines dents»
« Hier, j’ai vu que j’avais plein de
messages, dont celui de ma compagne, qui m’apprenait la bonne
nouvelle. Agréable et inattendue.
Je sais qu’on avait demandé à des
joueurs d’autres clubs de se tenir
prêts, mais ce n’était pas mon cas.
Je n’avais reçu aucun appel et ça
rend cette sélection encore plus
agréable. Je n’y pensais pas trop,
car j’étais concentré sur l’objectif
(Stade Français, 27/0).
William Demotte
dans un stage de préparation. Je
vais retrouver de nombreux
joueurs du Stade Français qui y
étaient. Et chez les Pumas, je vais
retrouver mes anciens partenaires à l’Union Nicolas Sanchez et
Joaquin Tuculet. À l’image de
l’Argentine, ils déploient du jeu,
du mouvement, c’est un rugby de
vista et d’instinct que j’aime. »
H. I.
RUGBY 27
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
MOINS DE 20 ANS
Coupe du monde
Olivier Magne
«Le rugby s’isole»
L’entraîneur de l’équipe de France des moins
de 20 ans, qui débute sa Coupe du monde aujourd’hui,
estime que les travers du professionnalisme poussent
les jeunes à se couper de la richesse de leur sport.
«Les jeunes que vous entraînez
aujourd’hui sont-ils différents de
ce que vous étiez au même âge ?
Pour l’essentiel, non. Il y a au fond
d’eux un amour pour ce jeu et la
même priorité de prendre du
plaisir, de vivre une aventure humaine et de se construire en tant
qu’homme. Mais c’est vrai que,
parfois, je suis interloqué sur certaines de leurs conversations, notamment sur l’argent, et il faut
sans arrêt les remettre sur le bon
chemin, les aiguiller en leur rappelant qu’ils ne doivent pas choisir un métier, mais une passion.
Il se dit que certains jeunes
Français profitent parfois
d’une sélection en équipe de
France des moins de 20 ans
pour essayer de faire monter
les enchères dans leur club…
Le rugby est devenu un business
où beaucoup de personnes gravitent autour des joueurs, beaucoup trop. Les agents, par exemple, se servent du joueur, en
particulier quand il est jeune,
dans leur unique intérêt. Notre
mission d’entraîneur est d’essayer de remettre le joueur au
centre du débat, de répéter que
même si le rugby est un moyen de
gagner sa vie, ce qui reste à la fin,
ce sont les souvenirs.
À votre avis, que manque-t-il
le plus à ces jeunes rugbymen
d’aujourd’hui ?
D’être davantage responsable par
rapport à ce qu’ils vivent. À vingt
ans, on ne l’était pas forcément
beaucoup plus qu’eux mais on se
servait du rugby pour intégrer la
société. Alors que là, le rugby
s’isole, ces jeunes se coupent de
la société au lieu de s’ouvrir.
Et sur le terrain ?
Il y a déjà plusieurs saisons
que la DTN a fait le constat
d’un manque de leader dans
les générations actuelles.
Pour qu’ils ne soient pas le pantin
de leur environnement, ils doivent construire leur raisonnement. On les fait donc participer à
l’élaboration de notre projet de
jeu, ils doivent se mouiller. Moi, je
n’en peux plus des gars qui se retournent vers les entraîneurs
pour savoir s’il faut prendre la
mêlée ou les trois points. L’entraîneur, c’est juste l’accompagnateur d’une équipe. Mais ce n’est
pas toujours facile de les responsabiliser. Ces gamins, on décide
tout pour eux. À Marcoussis, les
journées sont balisées, c’est tel
truc à telle heure. Alors, j’essaie
de jouer sur des détails. Quand ils
me demandent d’avoir des bouteilles d’eau sur le terrain, je leur
dis de s’en occuper eux-mêmes.
”
C’est un état
d’esprit.
Chez les Français,
le côté “assistés” est
bien plus flagrant”
C’est différent dans les autres
pays ?
Chez les Anglo-Saxons, c’est sûr.
En Angleterre, les joueurs reçoivent leur dotation (maillots,
shorts, survêtement…) en début
de saison et c’est à eux de s’occuper de leur linge, de le laver pour
avoir le bon équipement quand il
faut. Dans le vestiaire, celui qui
sort en dernier se charge de ranger et de balayer. C’est un état
d’esprit. Chez les Français, le côté
“assistés” est bien plus flagrant
mais ce n’est pas propre au rugby.
Olivier Magne,
ici au milieu
de ses joueurs,
veut leur apprendre
à être plus
autonomes.
AGENDA DES BLEUETS
¢ AUJOURD'HUI
16:15 FRANCE-ARGENTINE
(en direct sur Canal + Sport),
À SALFORD
¢ SAMEDI 11 JUIN
16:45 FRANCE-JAPON,
À SALFORD
¢ MERCREDI 15 JUIN
20 :45 AFRIQUE DU SUD FRANCE, À MANCHESTER
¢ LUNDI 20 JUIN
DEMI-FINALES
¢ SAMEDI 25 JUIN
FINALE
Romain Perrocheau/L’Équipe
DOMINIQUE ISSARTEL
C’est notre système éducatif, notre société qui fabrique des enfants rois. Sur un terrain, on a besoin de tout sauf ça. On a besoin
de joueurs qui dirigent.
Que leur dites-vous
pour qu’ils tendent
vers cela ?
Mon discours, c’est que l’erreur
est possible, presque indispensable. “Même si c’est faux, même si
vous vous trompez, engagezvous !” C’est en osant que l’on devient un leader qui n’a pas peur
de se tromper. Mais ces gamins
n’ont jamais appris à s’exprimer
en public, à exposer leurs idées
devant un groupe…
RED HOT CHILI PEPPERS
EN CONCERT TRÈS TRÈS PRIVÉ RTL2
14 JUIN / PARIS
PROGRAMME
AUJOURD’HUI
Poule A : Galles-Irlande
(18h30) ; Nouvelle-Zélande Géorgie (19h45).
Poule B : Australie-Écosse
(18h30) ; Angleterre-Italie
(19h45).
Poule C : France-Argentine
(16h15) ; Afrique du Sud Japon (16h15).
¢
FRANCE - ARGENTINE
Du lourd d’entrée
16:15
CANAL +
SPORT
FRANCE
ARGENTINE
L’équipe de France des moins
de 20 ans doit impérativement réussir son entrée dans
la compétition, cet aprèsmidi, à Salford (banlieue de
Manchester), face à l’Argentine, dont le jeu s’inspire directement de celui, rythmé et
diabolique, des Pumas.Le format de la compétition n’offre
aucune marge de manœuvre
puisque seuls les premiers de
chacune des trois poules et le
meilleur deuxième seront
qualifiés pour les demi-finales.Pour ce match, les Bleuets,
deuxièmes du dernier Tournoi derrière le pays de Galles,
sont privés de leur centre Damian Penaud (épaule).Le manager Thomas Lièvremont
aligne sinon une équipe type
autour de son capitaine Clément Castets, pilier de Montpellier, et de son ailier à la vitesse supersonique Gabriel
Ngandebe (Massy). La charnière sera composée du Castrais Antoine Dupont et du
Toulonnais Anthony Belleau.
C. Do.
L’équipe : Buros - Laveau,
Roudil, Septar, Ngandebe - (o)
Belleau, (m) Dupont - Cancoriet, Jelonch, Voisin - Tanguy,
Verhaeghe - Simutoga, Fourcade, Castets (cap.).
Remplaçants : Mauvaka,
Walcker, Setiano, Hannoyer,
Roumat, Couilloud, Seguy,
Klemenczak
Sur quel détail êtes-vous
intransigeant ?
Le respect. Être à l’heure, dire
bonjour, arriver douché en salle
de restaurant… Cela paraît évident mais ce n’est pas toujours le
cas. Et ce genre d’attitude peut
carrément corrompre un projet
de jeu.» ¢
DÈS VOTRE RÉVEIL
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sortie le 17 juin
rtl2.fr
28 RUGBY
Top 14
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
BARRAGES
Le Racing a-t-il choisi Toulouse ? i
EXPRESSO
Plusieurs indices laissent penser que les Franciliens ne sont pas malheureux de
retrouver le Stade Toulousain plutôt que Castres en barrages, samedi.Voici pourquoi.
iBarrages : Gaüzère et
Cardona au sifflet. Pascal
Gaüzère arbritrera samedi soir
(20 h 45) le premier barrage
entre le Racing et Toulouse.
Laurent Cardona officiera
le lendemain pour MontpellierCastres (16 h 15).
DOMINIQUE ISSARTEL
iClermont : Lhermet ne
sera plus directeur sportif.
Alex Martin/L’Équipe
Jean-Marc Lhermet (48 ans,
notre photo), directeur sportif de
l’ASMdepuis 2004, quittera ses
fonctions la saison prochaine.
Le club a annoncé hier que
Alain Mounic/L’Équipe
Nous n’avons pas eu accès au
vestiaire du Stade Toulousain,
hier, mais on ne serait pas
étonné que les propos tenus dimanche soir par Jake White y
aient été placardés en bonne
place. Que disait l’entraîneur
sud-africain de Montpellier
après la défaite contre le Racing
(40-25) ?«Je suis un peu troublé
car, dans le vestiaire, j’ai entendu dire que les gars du Racing préféraient tomber contre
Toulouse. Je me demande pourquoi on a joué ce soir ? Si j’avais
su, j’aurais dit à Lolo (Laurent
Labit) : “Bon, on fait le match en
marchant, vous gagnez à la fin
et tout le monde est content.”
Parce que là, c’est quand même
beaucoup d’efforts pour entendre ça à la fin, non ? » En prononçant ces mots, White avait
un petit sourire en coin, mi-innocent, mi-coquin. Peut-être se
doutait-il qu’il venait de donner
là une source de motivation
toute trouvée aux hommes
d’Ugo Mola avant le match de
barrages à Colombes, samedi
soir.
Dimanche, le questionnement est venu du choix des
joueurs du Racing de prendre les
trois points à la 69e minute (pour
mener 33-13) au lieu d’insister
en touche pour aller chercher le
bonus offensif qui leur aurait
permis de finir troisièmes devant Montpellier et, par consé-
quent, d’accueillir Castres au
lieu de Toulouse en barrages.
« Quand on a une pénalité face
aux poteaux, on prend les
points, on ne réfléchit pas, justifiait le demi de mêlée Maxime
Machenaud à l’issue du match.
On était au courant en temps
réel de ce qui se passait à Toulon
(à la lutte pour la deuxième
place). À ce moment-là, le bonus
ne servait à rien, on ne pouvait
plus aller directement en demi-
Barrages
1/2
Finale
Chez le premier nommé.
Vendredi 17 juin, 20:45
et samedi 18 juin, 20:45,
à Rennes, Roazhon Park.
Vendredi 24 juin,
à Barcelone (ESP),
Camp Nou, 20:45
(France 2 et Canal +).
Samedi 11 juin, 20:45 (Canal +)
(1) CLERMONT
(4) RACING 92
(5) TOULOUSE
Dimanche 12 juin, 16:15 (Canal +)
(2) TOULON
(3) MONTPELLIER
(6) CASTRES
(Entre parenthèses, le classement
à l’issue de la première phase.)
finales. La seule chose qui importait pour nous, c’était le barrage à domicile, donc la victoire.
Choisir l’adversaire n’a jamais
été notre priorité.»
”
Rencontrer
Toulouse, c’est peutêtre un peu mieux”
MAXIME MACHENAUD
Quelques minutes plus tôt, son
entraîneur Laurent Labit avait
été dans le même sens quand on
lui demandait pourquoi ses
hommes n’avaient pas tout fait
pour arracher ce bonus offensif.
« Parce que la priorité était la
victoire. Le seul intérêt du bonus
était que notre adversaire changeait, mais dire qu’on préférait
l’un ou l’autre, c’est quand
même assez compliqué, entre
Castres et Toulouse…»
Un des arguments qui pourrait laisser penser que le Racing
a tout de même « choisi » son
adversaire était évoqué par Machenaud : « Oui, rencontrer
Toulouse, c’est peut-être un peu
mieux puisqu’on a perdu deux
fois contres Castres cette saison
(8-34 à l’aller, le 8 novembre ;
9-13 au retour à Colombes, le
27 février).» Contre Toulouse, en
revanche, les Ciel et Blanc en
sont à un partout (voir par
ailleurs). Mais les Toulousains,
qui restent sur six victoires consécutives, sont sur une pente ascendante. Autre raison qui a pu
pousser le Racing à « éviter »
Castres : le côté affectif. En effet,
les deux entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers ont passé
quatre années là-bas (20092013), menant le club tarnais au
titre de champion de France en
2013, et sept joueurs de leur effectif ont évolué au CO ces dernières saisons : Ducalcon, Andreu, Dulin, Claassen, Audrin,
Tales et Masoe. Les retrouvailles
auraient été un crève-cœur.Désormais, les Racingmen sont
sûrs d’une chose : ils ne croiseront Castres au mieux que le
24 juin, en finale. ¢
Yannick Nyanga,
plaqué par Corey
Flynn, s’apprête
à retrouver ses
anciens coéquipiers
toulousains samedi
soir, à Colombes.
iToulon : le transfert de
Bernard officiel. Le RCT a
MATCHES NULS,
BELLES AU CENTRE
Les deux barrages opposeront
des équipes qui se sont neutralisées cette saison, chacune
l’emportant à domicile.
RACING 92 - TOULOUSE, 1-1
Racing-Toulouse, 28-13
(28 novembre)
Toulouse-Racing, 14-3 (17 avril)
MONTPELLIER-CASTRES, 1-1
Castres-Montpellier, 34-19
(5 décembre)
Montpellier-Castres, 22-19
(5 mars)
EN DIRECT DES BARRAGES
RACING : DUCALCON
TRÈS INCERTAIN
Victime d’une déchirure d’un quadriceps contre
Montpellier (40-25), Luc Ducalcon ne devrait pas
disputer le match de barrages contre Toulouse,
samedi soir, à Colombes (20 h 45). Ce forfait
probable laisse le club démuni au poste de pilier
droit puisque seul Ben Tameifuna est disponible.
En effet, Martin Castrogiovanni a vu son contrat
rompu il y a quelques jours, à la suite de son
escapade à Las Vegas, et Cedate Gomez Sa s’est
blessé la semaine dernière à un genou et
D. I.
est indisponible pour la fin de saison.
TOULOUSE
EST SEREIN
Victorieuse dimanche soir à Grenoble (14-53),
l’équipe bis du Stade Toulousain est rentrée hier,
en fin de matinée, de son déplacement en Isère.
Les joueurs sont rapidement passés au stade
Ernest-Wallon, où ils ont croisé leurs partenaires
et titulaires habituels, ménagés ce week-end.
Parmi eux, l’arrière Maxime Médard, épaté par la
performance de ses coéquipiers face au FCG :
« Il ont fait un match exceptionnel. Grâce à eux,
on poursuit cette dynamique de victoires
(six d’affilée) qui nous permet de travailler
sereinement. » Au repos hier après-midi, les
Toulousains reprendront l’entraînement ce matin.
L. C.
MONTPELLIER
NE CHANGE
RIEN
Rentrés de Paris hier en début d’après-midi,
les Montpelliérains démarrent ce matin une
semaine «normale» de préparation. Ils sont
d’abord attendus pour une séance vidéo, puis
pour des entraînements séparés avant de
disposer, mercredi, d’une journée «off». La
l’ancien troisième-ligne et
capitaine des années 1990 allait
désormais prendre en charge le
«développement sportif» :
il s’occupera notamment du
rugby à 7, de la section féminine
ou de la formation... Franck
Azéma, actuellement entraîneur
principal, prend «la tête de la
direction du rugby
professionnel», précise l’ASM,
qui s’est qualifiée directement
pour les demi-finales du Top 14
en tant que leader de la saison
régulière.
grosse séance est programmée pour jeudi. Jake
White dispose de son groupe au complet. P. P.
CASTRES A LE SOURIRE
Son match face au Stade Français a permis au CO
de reposer certains cadres (Urdapilleta, D.Smith,
Palis), de donner du temps de jeu au revenant
Rémy Grosso, de fêter ses partants et d’obtenir
son visa pour un barrage à Montpellier sans
déplorer de nouveaux blessés. Autant de raisons
de se réjouir. Après une journée de récupération,
les Castrais reprendront l’entraînement collectif
cet après-midi au Lévezou.
L. C.
officialisé hier le recrutement
pour une durée de trois ans de
l’ouvreur Pierre Bernard, en
provenance de Bordeaux-Bègles.
Régulièrement présent parmi les
meilleurs buteurs du Top 14,
Bernard (27 ans) apportera des
garanties intéressantes à Toulon
au niveau du tir au but, secteur
dans lequel le RCTest en
souffrance cette saison (69 % de
réussite, 13e équipe du
Championnat).
iRugby à 7 : la préparation
pour Rio est lancée. L’équipe
de France de rugby à 7 a lancé,
hier, à l’INSEP sa préparation
pour les JOde Rio.Seize joueurs
étaient réunis, les 14 spécialistes
du 7 sous contrat avec la FFR
ainsi que deux quinzistes, Arthur
Retière (Racing 92) et JeanPascal Barraque (La Rochelle).Ils
seront rejoints jeudi par Sofiane
Guitoune (Bordeaux-Bègles)
puis, en fonction du parcours de
leur club en Top 14, par les
Castrais Rémy Grosso et Romain
Martial et les Montpelliérains
Fulgence Ouedraogo et Marvin
O’Connor.Au total, ce sont donc
21 joueurs qui visent l’une des
14 places pour Rio.
LA SAISON EN
STATS
DE LA SA
+-
37
PÉNALITÉS CONCÉDÉES
LE COIN DES BLEUS
par Mihaita Lazar, en 20rencontres.
Le pilier castrais est le joueur le plus
sanctionné du Top14 devant le
Briviste Damien Jourdain (26) et son
coéquipier Rory Kockott (26).
RS
MEISLONLTE..U
.
KÉVIN GOURDON
229 (4 )
74 (2 )
28 (5 )
195 (5 )
e
e
e
V
est le meilleur preneur de balles en touche du Top 14,
avec 76 ballons captés en 26 matches, soit presque 3
par match. Le futur Briviste, qui a joué tous les matches
de la saison avec l’UBB, sera peut-être le capitaine
de touche des Bleus en Argentine.
V
Julien Rey
est le seul trois-quarts présent dans le top 20
des meilleurs plaqueurs du Top 14 (14e avec 198
en 23 rencontres). Certes, le centre de l’UBB
en manque aussi beaucoup (31, 4e au classement), mais
son engagement en défense sera précieux face aux Pumas.
V
William Demotte
est un redoutable défenseur. Le deuxième-ligne
agenais est le troisième meilleur plaqueur de la saison
(199 en 23 matches). Il devra, en Argentine, prendre
la suite des habituels sécateurs du quinze de France,
Guilhem Guirado, Bernard Le Roux ou Yoann Maestri.
TOP 3
e
Il n’est pas le joueur le plus «flashy» du Top 14, mais
l’analyse de ses statistiques confère à Kévin Gourdon
le titre honorifique de joueur de la saison.Doté
d’un physique modeste (1,85m ; 103kg) mais
très explosif, le troisième-ligne de La Rochelle
(26ans) possède des qualités offensives
remarquables pour un avant.Très actif
avec une moyenne de 10 ballons portés
par match, il est l’avant ayant parcouru
le plus de terrain ballon en main
cette saison (919 mètres) et rivalise avec
les trois-quarts dans d’autres secteurs
d’habitude peu favorables aux
« gros » : les défenseurs battus
(2e derrière Tuisova) et
les passes après contact (5e).
Cet attrait pour l’attaque ne
s’effectue pas au détriment
de son abattage défensif
puisqu’il est aussi le cinquième meilleur plaqueur du Championnat
(195).L’ancien Clermontois devrait être récompensé de sa saison pleine
par une première sélection avec les Bleus en Argentine, le 19 juin.
Julien Ledevedec
Frédéric Lancelot/L’Équipe
BALLONS PORTÉS
DÉFENSEURS BATTUS
OFFLOADS
PLAQUAGES
BIAS, LE SÉCATEUR
DES MEILLEURS PLAQUEURS
1. Alexandre Bias (Castres), 226
(20 matches).
2. Jono Ross (Stade Français), 210
(22m).
3. William Demotte (Agen), 199
(23m).
S. ARMITAGE,
AU VOLEUR !
Félix Golesi/L’Équipe
Pierre Lahalle/L’Équipe
par Josua Tuisova. L’ailier fidjien
de Toulon est la révélation de la
saison puisqu’il domine aussi,
largement, les classements du plus
grand nombre de mètres parcourus
(1 646) et de franchissements (42).
Il est aussi dans le top15 des passes
après contact, des ballons volés ou
des ballons
portés.
ET LES
LA ROCHELLE
Romain/Presse Sports
DUELS GAGNÉS
CLÉMENT DOSSIN ET AYMERIC MARCHAL/
JEU DE MAINS,
JEU DE TOULOUSAINS
La maxime, célèbre,
est un slogan bien connu
des supporters toulousains.
Sur la saison regulière, force est
de constater qu’elle se vérifie.
Les hommes d’Ugo Mola
dominent en effet de
nombreux classements
révélateurs d’une volonté de
jouer : la possession du ballon
(17’39’’), les ballons portés (116), les mètres gagnés balle en main (473), le
nombre de passes (148), dont celles après contact (17). Mais les Toulousains
n’en ont pas oublié pour autant les fondamentaux: ils sont les plus
performants en mêlée (90% de mêlées gagnées) ou dans les rucks
(96% de rucks gagnés). Ils sont aussi les plus efficaces au plaquage (87%
de réussite). Le Racing 92, adversaire en barrages samedi soir, est prévenu.
TOP 3
DES BALLONS GRATTÉS
1. Steffon Armitage (Toulon),
40(23matches)
2. Camille Gérondeau (Clermont),
34(23 m.)
3. Rory Kockott (Castres), 23 (18 m.)
HAUMAN,
ROI DU CONTRE
TOP 3
DES CONTREURS EN TOUCHE
1. Petrus Hauman (Brive), 14
(22matches)
2. Hugh Chalmers
(Bordeaux-Bègles) 13 (18m.)
3. Louis-Benoît Madaule
(Bordeaux-Bègles), 13 (24m.)
D. SMITH,
SOLIDE AU CONTACT
PAU, LE MAINTIEN
MIRACULEUX ?
La Section Paloise s’est maintenue sans coup férir (11e) et, pourtant, le livret
de statistiques du club béarnais s’apparente à un bulletin de notes de
cancre.Moins bonne attaque du Top14 avec 16,2 points et 1,2 essai
par match, l’équipe de Simon Mannix est celle qui porte le moins le ballon
(92,6fois par match), bat le moins de défenseurs adverses (12,1)
et effectue le moins de passes après contact (8).Si cette frilosité offensive
s’accompagnait d’une rigueur défensive à toute épreuve, on comprendrait
mieux le classement des Béarnais, mais ils sont aussi ceux qui ratent
le plus de plaquages (83% de réussite seulement).Heureusement
pour les Palois, les statistiques ne disent jamais tout d’une équipe...
Frédéric Lancelot/L’Équipe
AIS
LE FRANISÇ
ON
Top 14
Thierry Breton/Panoramic
102
Nicolas Luttiau/L’Équipe
RUGBY 29
Laurent Argueyrolles/L’Équipe
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
TOP 3
DES MEILLEURS PASSEURS
APRÈS CONTACT
1. David Smith (Castres), 44
(24matches)
2. Vincent Clerc (Toulouse), 38 (22m)
3. Rémi Lamerat (Castres), 31 (21m)
30 MOTO
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
MotoGP
La force de l’âge
Rossi a fait dimanche une nouvelle démonstration de son immense expérience. Àtrente-sept ans,
l’Italien, vainqueur du GP de Catalogne, maîtrise sa discipline et le retour de Michelin.
PASCALCOVILLE
BARCELONE (ESP) – Privilège de
l’âge ? Valentino Rossi était, hier
à 14 heures, le seul pilote à ne pas
avoir roulé lors de la séance d’essais organisée post-Grand Prix, à
Barcelone (*). Le vainqueur du
septième Grand Prix de la saison
avait bien gagné le droit de souffler. Les week-ends de courses
sont particulièrement chargés
pour le célèbre n° 46. Sur et hors
de la piste. Son absence lors de la
commission sécurité vendredi
avait d’ailleurs fait jaser. « J’étais
occupé ailleurs », expliqua-t-il.
« Rossi », c’est plus que le nom
d’un pilote avec neuf titres de
champion du monde, c’est aussi
une marque qui rapporte de l’argent et… des points. L’Italien
Carlo Pernat, l’homme qui lui fit
signer son premier contrat il y a
vingt ans, remarque : « Depuis
quelques années, je trouve Rossi
bien plus concentré. En course et
ailleurs. Et c’est lié. Avec ses équipes de coureurs (en Moto2 et 3 au
sein de la VR46 academy) et ses
affaires, il est devenu un “entrepreneur” et ça lui a mis du plomb
dans la tête au guidon. » Ainsi
«l’ancien» ne fait pas beaucoup
de fautes dans la gestion de sa
saison de course. Si, une fois, au
Texas, quand une erreur de pilotage l’envoya illico au tapis.
« Les pneus Michelin ne par-
donnent pas », avait-il lâché. De
quoi nourrir du ressentiment
contre le bibendum ? Pas du
tout !
Dimanche, après sa 114e victoire en Grand Prix, il confiait :
« Je me sens bien sur les Michelin
parce que j’ai grandi avec eux. »
Traduction avec Nicolas Goubert, le responsable du service
course motos chez le manufacturier auvergnat : « Ce n’est pas
une constatation technique, c’est
une sensation. Il veut dire qu’il
retrouve cet ADN des pneus sur
lesquels il a pu être aussi compétitif par le passé. »
”
Rossi sait faire
passer les messages
avec la manière ”
NICOLAS GOUBERT
Aujourd’hui, Rossi est le seul pilote du paddock à avoir été titré
en catégorie reine avant le départ
de Michelin, fin 2008 (6 titres en
500 ou MotoGP). « C’est drôle
qu’il s’adapte si bien au retour de
Michelin, relève pourtant Carlo
Pernat. Car c’est bien lui qui a
poussé les Français dehors, fin
2008, en passant chez les Japonais de Bridgestone. »
Mais le couple Michelin-Rossi
reste une histoire à succès. Nicolas Goubert a bien connu l’Italien,
lors de sa première collaboration
avec Michelin : « Contrairement
à ce que son image publique de
GP DE CATALOGNE
7/18
1er ROSSI (ITA)
YAMAHA
2e MARQUEZ (ESP)
HONDA
3e PEDROSA (ESP)
HONDA
CHAMPIONNAT (après 7 GP)
1er MARQUEZ
2e LORENZO
125 pts
3e ROSSI
4e PEDROSA
103
(ESP, YAMAHA)
115
Luis Gene/AFP
DENOTREENVOYÉSPÉCIAL
82
PROCHAIN GRAND PRIX
Pays-Bas (Assen), 26 juin.
Quand un champion du monde de vingt-trois ans, Marc Marquez, lutte avec un champion du monde de trentesept ans, Valentino Rossi (au premier plan), qui est le plus rapide ? C’était l’Italien, à Barcelone, ce dimanche.
jeune insouciant donnait à penser à l’époque, il était déjà un pilote très mûr. Je me souviens
d’une anecdote : il y avait eu du
tirage, un jour, entre le technicien
pneumatique et un mécanicien
de son équipe. Il les avait convoqués pour leur dire : “Plus de ça
dans mon équipe !” »
Rossi (troisième du Championnat, à 22points de Marquez)
serait-il un patron cassant ?
« Non, il sait faire passer les mes-
sages avec la manière. Samedi,
après la séance d’essais n°3, où il
avait été en difficulté, je le croise
et il me dit avec un sourire : “Et
maintenant, on fait quoi ?” Rien
de brutal, mais on savait qu’il fallait trouver des solutions. Je
pourrais citer l’exemple de Mick
Doohan (cinq titres consécutifs
en 500, de 1994 à 1998), qui était
toujours beaucoup plus dominateur que Rossi, quasi à chaque
séance d’essai. Mais pour ça, il a
dû prendre plus de risques qu’il a
fini par payer (fin de carrière, en
1999, à 34 ans sur une grave
blessure). Rossi, lui, a bien mieux
géré sa carrière.» Voilà pourquoi
le doyen du paddock est en mesure dans sa vingt et unième saison de briguer le titre suprême.
¢
(*) Crutchlow a signé le meilleur
chrono, en 1’43’’963, hier.Rossi a
réalisé le 11e temps, en 1’45’’454.
AUTOMOBILE
IndyCar
C’est Maxi-Bourdais !
Dans les rues de Détroit, le Français a gagné l’une des deux courses d’IndyCar.
Il a tiré le meilleur parti d’une auto qui n’est pourtant pas la plus performante.
STÉPHANE BARBÉ
Paul Sancya/AP
Parce qu’il a souvent le talent de transformer en victoire des stratégies de ravitaillement osées, Sébastien Bourdais
a gagné la première des deux courses
du week-end à Detroit, samedi en IndyCar. Le Français a fait une nouvelle
fois des miracles avec son écurie KVSH
Racing. Plutôt modeste, elle a perdu
dans l’hiver une partie de son personnel. Pourtant, Bourdais y est attaché :
ses mécanos sont « les plus vieux du
paddock, mais ils ont donné tout leur
cœur sur cette course », remarquait le
pilote.
PARMI LES PILOTES À AVOIR
LE PLUS SOUVENT GAGNÉ
Vainqueur samedi à Detroit, Sébastien Bourdais était
euphorique. Pas facile de gagner avec une voiture qui
n’est pas la plus performante.
À Barber ou à Indianapolis, quelques
lenteurs aux ravitaillements lui avaient
coûté de meilleurs résultats... Une déception vite pardonnée. On aimerait
quand même retrouver le Français au
sein d’une équipe plus huppée – Andretti Autosport ou Chip Ganassi Racing. Le quadruple champion Champcar (de 2004 à 2007), revenu à la
monoplace américaine en 2011, le mérite : avec sa 35e victoire samedi, il a rejoint Bobby Unser à la sixième place
dans le classement des pilotes ayant le
plus souvent gagné dans toute l’histoire
de la discipline (*). Il n’est devancé que
par A.-J. Foyt (67), Mario et Michael Andretti (52 et 42), Al Unser (39) et Scott
Dixon (38), seul encore en activité !
« Quand vous vous retrouvez au milieu
d’un telle liste, remarque Bourdais,
vous vous sentez appartenir à une
toute petite élite de pilotes dont certains sont des légendes… Je ne suis pas
sûr d’oser me comparer à aucun d’entre eux ! » Dimanche, le Français, pénalisé par des positions trop éloignées
sur la grille de départ, a encore frôlé
l’exploit : huitième après avoir une
nouvelle fois mené la course, sur un
circuit qu’il apprécie décidément
(vainqueur l’an passé).
Simon Pagenaud, lui, s’est comporté
à Détroit en vrai leader du Championnat. Jouant la gagne dans les deux
manches, il a connu des soucis de consommation en fin de course, le samedi
(13e). Mais le dimanche, derrière Will
Power, son équipier chez Penske qui le
surprenait sur la dernière relance après
le drapeau jaune, Pagenaud récoltait
une importante deuxième place. Avec
deux pole-positions et un bon nombre
de tours en tête qui rapportent des
points bonus, Simon Pagenaud a
d’ailleurs porté son avance au Championnat à 80 longueurs sur Scott
Dixon.
(*) USAC, CART, Champcar et IndyCar
réunis.
CLASSEMENT
Championnat (après 8 courses) : 1. Pagenaud (Penske),
357 points ; 2. Dixon (NZL,
Ganassi), 277 ; 3. Castroneves
(BRE, Penske), 271 ; ...
5. Rossi (USA, Andretti) ;
14. Bourdais(KVSH), 210 ; etc.
Prochaine épreuve: FortWorth
(Firestone 600), le 11 juin.
ATHLÉTISME 31
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Meeting de Montreuil
Tavernier balise un peu
La médaillée de bronze mondiale court toujours
après les minima olympiques.
Ce soir, elle a une occasion d’y parvenir.
ATTEINDRE
SON OBJECTIF
Conscient de ce qu’elle réalise à
l’entraînement, son nouveau
coach, le recordman de France
Gilles Dupray, refuse de s’inquiéter. « Même s’il n’y a pas de
recette miracle... », dit-il. Avec sa
protégée, il a cerné l’origine des
difficultés. Manifestement, elles
sont liées à un problème de
pression. « Alexandra est une
athlète qui est montée sur un
podium mondial à vingt-deux
ans, qui a gagné beaucoup de
compétitions dans les catégo-
PROGRAMME
¢ AUJOURD’HUI
Stade Jean-Delbert, à Montreuil
(Seine-Saint-Denis), à partir de
17 h 40. En direct sur Canal +
Sport à partir de 19 heures.
PRINCIPAUX ENGAGÉS :
Hommes. 100 m : Vicaut ; Kofi
(CIV). 800 m : Bosse ;
N.Kipkoech, J. Kitilit (KEN).
1500m: Mekhissi, Cantero,
Amdouni. 110 m haies : P. et
T.Martinot-Lagarde, Krauss,
Doucouré. Longueur : Gomis ;
Gaisah (HOL). FEMMES. 200 m :
Knight (USA) ; Galais, Guion-Firmin. 800 m : Diago Mesa (CUB) ;
Akkapoui (MAR) ; Moh. 5000 m :
Gebresle, Alemu (ETH) ; Duarte.
100 m haies : Pearson (AUS) ;
Billaud, Gomis. 400 m haies :
Anacharsis, Chaboudez. Perche :
Boslak. Disque : Robert-Michon ;
Perez (CUB). Marteau : Wlodarczyk
(POL) ; Tavernier.
Sébastien Boué/L’Équipe
« Je balise un peu. Juste un petit
peu. » Alors qu’elle doit disputer
en fin d’après-midi le meeting
de Montreuil (Seine-Saint-Denis), la blonde Alexandra Tavernier confie son inquiétude. Depuis sa reprise le 8 mai, elle a
disputé quatre concours de
marteau et n’a pas fait mieux que
68,76 m. Bien loin des minima
pour les Jeux (72 m) ou même
pour les Championnats d’Europe (71 m).
Ça ne passe pas pour la médaillée de bronze des derniers
Mondiaux, à Pékin en 2015.
Pourtant, la forme est là. « À l’entraînement, j’ai lancé à plus de
60 mètres avec un marteau de
5 kg, je suis à peine à deux mètres de mon record. C’est bien, ça
veut dire qu’avec le 4 kg, ça devrait aller. »
ries dejeunes, dit-il. Il y avait de
l’insouciance, il faut maintenant
qu’elle découvre le haut niveau. »
Qu’elle découvre aussi ce
nouveau technicien qu’elle a rejoint au début de l’année à Lannion (Côtes-d’Armor). Si les bases d’entraînement sont les
mêmes, elle doit toutefois assimiler des changements techni-
ques, ce qui ne lui facilite pas la
tâche. En attendant, elle commence à s’impatienter. Elle a
hâte d’atteindre son objectif
pour s’en débarrasser. « Les Jeux
vont arriver très vite maintenant, dit-elle. J’aimerais faire rapidement les minima pour me
relâcher. Car plus on retarde
l’échéance, plus la préparation
pour les Jeux sera courte...»
iBelocian au top. Wilhem
Belocian a réalisé son meilleur
temps de la saison en remportant
le 110 m haies de Tunis en 13’’70
(+ 0,9 m/s). Victoire également de
Mickael Zeze sur 200 m en
20’’49 (+ 0,1m/s).
TRÈS
COURT
o
OMNISPORTS
En brèves
Dopage
L’appel des Stepanov pour aller aux JO
TRANSAT NEW YORK-VENDÉE Après avoir perdu
son leadership en fin de semaine dernière pour
cause de pilote automatique défaillant, Alex
Thomson (Hugo-Boss) a remis les gaz
dans le golfe de Gascogne. Le skippeur revient
sur les talons des deux leaders. Hier soir, au
huitième jour de mer depuis New York, il n’était
plus qu’à vingt-trois milles (43 km) de Jérémie
Beyou (Maître-Coq) et dix-huit (33 km) de
Sébastien Josse (Edmond-de-Rothschild),
à 300 milles (556 km) de l’arrivée aux Sablesd’Olonne.
c’est une grande injustice. » Stepanov a rappelé que son épouse
avait déjà été suspendue deux ans
après avoir reconnu s’être dopée,
qu’elle n’avait jamais cessé de
s’entraîner et qu’elle avait réalisé
les minima pour Rio.
Boxe
Yoka fait peur
Tony Yoka (photo) a remporté le Torneo Cordova
Cardin, la semaine dernière à La Havane (Cuba),
en ne disputant qu’un
combat (victoire aux
points sur le Cubain Jose Larduer en demi-finales), ses
autres adversaires déclarant forfait devant sa réputation. Pour sa prochaine sortie, le champion du monde
amateurs des super-lourds partira en stage avec les
autres qualifiés olympiques français, le 15 juin à
Dublin, en compagnie des Irlandais et des Anglais.
Bernard Papon/L’Équipe
Thomson à l’attaque
Sébastien Boué/L’Équipe
des athlètes réfugiés. « Elle est
russe et cela implique qu’elle est
suspendue. Elle est celle qui a permis de découvrir la triche et,
aujourd’hui, elle est punie pour
l’avoir fait. Nous espérons que
vous comprendrez qu’à nos yeux,
Bateaux
ATHLÉTISME
Vicaut hésite
Jimmy Vicaut (photo)
pourrait faire l’impasse
sur les Championnats
d’Europe (6-10 juillet à
Amsterdam). « Tout
dépendra de ce que
j’aurai fait d’ici là »,
explique le corecordman
d’Europe du 100 m.
En tout état de cause,
s’il se rend aux
Pays-Bas, il ne
participera qu’à une
épreuve : 100 m, 200 m
ou 4 x 100 m.
Les Stepanov
vivent
actuellement
en exil
aux
États-Unis.
Jean-Christophe Collin/L’Équipe
Le Russe Vitali Stepanov, entraîneur et conjoint de Ioulia Stepanova, a adressé hier aux principaux dirigeants du sport mondial
un long plaidoyer afin que la spécialiste du 800 m soit autorisée à
disputer les JO de Rio (5-21 août).
Le couple a collaboré à la mise au
jour d’un système de dopage organisé au sein de l’athlétisme
russe, aujourd’hui sous la menace
d’être interdit de Jeux. Dans sa
missive, adressée à Thomas Bach,
président du CIO, Sébastian Coe,
président de la Fédération internationale d’athlétisme, et Craig
Reedie, patron de l’Agence mondiale antidopage, Vitali Stepanov
demande à ce que son épouse
(29 ans) puisse « courir comme
athlète indépendante, sous la
bannière de l’IAAF ou quelque
chose comme ça », à la manière
i
Meité sous les 10’’. L’Ivoirien
Ben Youssef Meité a remporté le
100 m du meeting de Prague en
9’’99. Valentin Lavillenie s’est
imposé à la perche avec 5,64 m.
Cette saison, Alexandra Tavernier n’a pas lancé plus loin que 68,76 m.
HANDBALL
Un retour
et une nouvelle
Olivier Krumbholz a
dévoilé hier la liste des
dix-neuf joueuses pour
la préparation aux JO de
Rio qui débute le 19 juin
à Capbreton. Le coach a
repris les dix-sept des
qualifications de l’Euro et
ajouté l’ailière Marie
Prouvensier
(Dijon/Brest), de retour,
ainsi que la polyvalente
néophyte Laura Flippes
(Metz).
Volley
Les Bleus avec le Brésil à Rio
Frédéric Porcu/L’Équipe
MARC VENTOUILLAC
Qualifiée à l’issue du TQO de Tokyo, l’équipe de France connaît les
cinq adversaires de sa poule des Jeux Olympiques de Rio
(5-21août) : le Brésil, pays-hôte et médaillé d’argent à Londres en
2012, l’Italie et trois pays nord-américains (Canada, États-Unis,
Mexique). Lors de la Ligue mondiale 2015, les Bleus avaient causé
une sensation en prenant le meilleur à Rio sur les Brésiliens (3-1)
qu’ils sont donc sûrs d’éviter en quarts. L’autre groupe mettra aux
prises le tenant du titre russe, les champions du monde polonais,
l’Iran, l’Argentine, Cuba et l’Égypte. Les quatre premiers de chacune
des deux poules se qualifieront pour les quarts de finale croisés.
Natation
Adrian brille et zappe
Auteur la veille de son meilleur
chrono de l’année sur 50 m
(21’’68), Nathan Adrian a remis ça
dimanche sur 100 m en clôture
du meeting de Santa Clara (Californie). Le champion olympique
de la distance a dominé les séries
en 48’’17 avant de déclarer forfait
pour la finale qui est revenue au
double champion du monde James Magnussen (48’’99). Dans les
autres épreuves, les Australiens
ont moissonné : victoires de
Mitch Larkin sur 200 m dos
(1’55’’38) devant le local Ryan
Murphy (1’56’’10), d’Emma
McKeon sur 100 m (53’’30), de
Jessica Ashwood sur 800 m
(8’18’’14, 2 e temps 2016) et
d’Emily Seebohm sur 200 m dos
(2’8’’57). À Austin, Matt Grevers a
dominé le 100 m dos sans fracas
(53’’48) et à Indianapolis, le Canadien Santo Condorelli a confirmé son statut d’outsider olympique sur 100 m (48’’37).
32
EXTRA
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Automobile
”
On a vite eu
une relation
particulière
avec Guy. Il m’a donné
de bonnes bases, des
conseils techniques,
m’a cadré, pour aller
dans la bonne
direction ”
SÉBASTIEN LOEB
UNE RELATION
Indissociables, Sébastien Loeb et Guy Fréquelin, le pilote et l’ancien patron de Citroën Sport,
ont marqué l’histoire du rallye, pendant une dizaine d’années. Leur parcours est toujours lié.
Ils le racontent et livrent quelques petits secrets.
SPÉCIALE 1
DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE
LOEB-FRÉQUELIN, MODE D’EMPLOI
CAROLE CAPITAINE
GENÈVE – «C’est le monde à l’envers», sourit
Sébastien Loeb (42 ans). Ce matin-là,
exceptionnellement, c’est lui qui attend Guy
Fréquelin (71ans). «Il doit être dans le trafic.Il
doit aimer...» Le rendez-vous entre le nonuple
champion du monde des rallyes et son ancien
patron chez Citroën avait été fixé à 10heures. Il
y a quinze ans, en 2001, les deux hommes
débutaient leur collaboration : le vice-champion
du monde des rallyes 1981 et responsable de
Citroën Racing recrutait alors «un jeune garçon
qui, derrière son air réservé, tenait des propos
affirmés», «un pilote dont je ne doutais pas du
talent».
«Je voulais faire bonne impression mais j’étais
un peu intimidé. J’étais tout petit et je rêvais
d’intégrer cette équipe», raconte Loeb, à
propos du premier rendez-vous dans le bureau
de Fréquelin. Leurs carrières, leurs vies, allaient
dès lors, être liées. Aujourd’hui, toujours en
contact, l’un est retraité et court le monde,
l’autre poursuit son apprentissage du rallye-raid
et du rallycross avec Peugeot, tout en
engageant son équipe de course, le Sébastien
Loeb Racing, créée fin 2011, pour la première
fois en Championnat du monde des rallyes.
Quel regard le mentor Fréquelin porte-t-il sur le
pilote-patron Loeb ? Une nouvelle étape pour
cette association si «spéciales», que les
intéressés reconnaissent et revisitent. En sept
moments clés et anecdotes inédites.
Top départ ! Après une victoire au Var en 2000, Loeb
signe son contrat.Il devient pilote professionnel pour
Citroën et Guy Fréquelin. «Très vite, de rapports patron-pilote, nous sommes passés à une relation
d’amitié, voire de filiation. Nous n’avons pas les mêmes caractères, mais nous sommes deux garçons assez simples, qui apprécions la franchise, sans ambiguïté.» Loeb approuve: «Guy, si quelque chose ne lui
va pas, il te le fera savoir. Parfois, ça peut être un peu
cru, un peu brut, ça peut faire mal à entendre, mais au
moins tu le sais. Il n’y a rien de pire que d’avoir ton patron qui te tient un discours et d’entendre par-derrière
qu’il a dit ceci, cela...»
Directs, Loeb et Frequelin sont aussi deux pilotes.
«Guy allait en hélicoptère dans les spéciales. Ça nous
a bien aidés pour savoir si on était trop en dérive,
0
Comme zéro km
parcouru en mode
«attaque» en
voiture pour le duo
Loeb-Fréquelin ou
Fréquelin-Loeb.
«Je n’ai jamais proposé
à Seb de monter avec lui
en essais ou de
l’emmener.En général, un
pilote n’aime pas monter
en copilote.»
comment les concurrents se comportaient. Au debriefing, ces remarques étaient un plus à mon ressenti. Je ne me sentais pas observé, non, sauf lorsqu’en Australie, alors que je viens de mettre la voiture
dans un arbre, il est sorti de derrière l’arbre.»Plus que
cette anecdote, l’ex-patron de Citroën tient à souligner: «L’intelligence de course de Seb, qui a fait la différence dans sa carrière: il savait terminer les rallyes,
même avec un problème.»
Tout en contrôle, Loeb concède pourtant une période de stress : « En 2003. C’était l’année de vérité,
face à Sainz et McRae. En 2002, ils me collaient une
minute dans la vue sur une spéciale en Grèce, alors je
me demandais comment ça allait se passer. » Au
Monte-Carlo 2003, Citroën réalise le triplé: Loeb devant ses aînés.
Stéphane Mantey/L’Équipe
Alex Martin /L’Équipe
TRÈS SPÉCIALE
Le rituel en rallye du patron
Fréquelin : le survol
des spéciales
en hélicoptère pour observer
ses troupes et la concurrence.
SPÉCIALE 2
QUAND LE GRIZZLY GROGNE
«Des erreurs de Seb ? Il y en a eu peu.Voilà pourquoi
il a été champion du monde si vite, explique Fréquelin. Je me souviens d’une fois, où il était sorti de la
route, là je n’étais vraiment pas content...» Loeb revoit bien l’épisode : «C’était au Rouergue (en 2001).
J’étais sorti entre la ligne d’arrivée et le point stop.
C’est vrai que c’était un peu con. J’avais 2’40’’
d’avance, je m’amusais. Ça ne lui a pas plu. Il n’a pas
hurlé, n’a pas sauté en l’air ni tapé sur la table.Il sait
faire ressentir qu’il n’est pas content. Deux courses
après, au Touquet, je placarde la voiture dans les
bottes de paille. Sur le moment, je me dis : “Ouh,
là ! Qu’est-ce que j’ai fait encore ? Je vais en entendre.’’ Et puis, non ! Guy avait compris que, contrairement au Rouergue où je m’étais sorti car j’en avais
trop fait, là je m’étais fait piéger. Cela n’aurait pas
forcément été le cas avec un patron qui n'aurait pas
été pilote. Et puis surtout, la semaine d’après, il y
avait le San Remo, il ne voulait pas me mettre la
pression.» Résultat : pour sa première course en
WRC avec Citroën, le duo Loeb-Elena se classait 2e,
onze secondes derrière la Peugeot 206 des Panizzi.
33
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Automobile
LOEB SE SACRIFIE POUR CITROËN
sais le sacrifice qu’on t’a demandé,
En 2003, avant le dernier rallye, le
je te promets de tout mettre en
RAC britannique, Citroën peut gaœuvre pour que tu sois champion
gner le Championnat construcdu monde au plus vite.” »
teurs et Loeb, celui des pilotes face
Citroën pouvait fêter son titre,
à Solberg. «Claude Satinet (ancien
Loeb avait renoncé au sien, pour
directeur général de la marque)
un point face à Solberg. Et si l’ocm’appelle de l’aéroport pour me
casion ne se représentait plus pour
dire qu’il faut que les voitures terl’Alsacien ? « J’avais confiance
minent le rallye. Bref, il faut assudans l’équipe, explique le nonuple
rer le titre constructeurs, traduit
champion du monde. Je perdais
Fréquelin. J’ai donc demandé à
une chance d’être champion, pour
Seb d’être sûr de rester sur la route,
un point, mais avant le RAC
d’être à l’arrivée. Ça a été un mod’autres trucs dans la saison
ment très difficile, pour lui et
m’avaient fait perdre des points.
moi. J’ai vu qu’il avait les larmes En 2003, au RAC, Guy Fréquelin a demandé à Sébastien Loeb
Et puis je ne suis pas du genre à ruqui commençaient à venir. Ça fait d’assurer le premier titre des constructeurs de Citroën.
miner le passé, je passe à autre
mal, d’autant que j’ai été pilote.
Quand il est monté dans la voiture, j’avais mais ça aurait été compliqué’’, alors qu’il chose, j’ai toujours été comme ça. » Pour
confiance, je savais qu’il avait compris aurait très bien pu affirmer à l’équipe ou à Fréquelin, «c’est une force. Seb ne ressasse
l’enjeu pour la marque. Après la course, il a la presse : “Je pouvais gagner.” J’avais pas. Moi je disais toujours à l’équipe : on
été d’une très grande honnêteté en disant : trouvé ça grand. À l’arrivée, il était effon- regarde dans le pare-brise, pas dans le ré“J’aurais peut-être pu gagner le rallye, dré.Devant tout le staff, je lui ai dit : “Seb, je tro».
EN BREF
SÉBASTIEN LOEB
42 ans.
¢ 9 titres de champion
WRC.
¢ 169 départs en WRC
¢ 78 victoires en WRC
¢ 116 podiums WRC
SPÉCIALE 3
Bernard Papon/L’Équipe
La combinaison Citroën-Loeb, gagnante ou non, a
toujours respecté certaines règles de bonne conduite instaurées par Fréquelin. Ainsi, au MonteCarlo 2002, bien que le plus rapide sur la route,
l’équipage Loeb-Elena termine deuxième après
avoir été pénalisé suite à une erreur de l’équipe sur
un changement de pneumatiques. Comment Fréquelin et son coureur ont-ils réagi ? Comme toujours, «en interne, après chaque course, j’organisais un debriefing avec les ingénieurs, les
responsables de chaque secteur, les pilotes. On se
disait les choses, sans se cacher.Quand il y avait un
problème, plutôt que de chercher le responsable, je
nommais un gars pour régler le problème, à une
date fixe et des explications en cours d’évolution.Je
suis d’un naturel autoritaire, mais je sais responsabiliser ». Et Loeb de renchérir : « Cette méthode a
fait la force de notre équipe, la fiabilité de nos
autos. Il pouvait y avoir des pépins, mais ils ne se
reproduisaient pas. »
Bernard Papon/L’Équipe
UNEÉQUIPE SOUDÉE
EN BREF
GUY FRÉQUELIN
71ans.
Copilotes : Jacques
Delaval, Jean Todt, JeanFrançois Fauchille,
Christian Tilber.
¢ 1981 Vice-champion
du monde des rallyes.
¢ 35 départs en WRC.
¢ 1 victoire en WRC.
¢ 7 podiums en WRC.
¢ 1989 à 2007
Patron de Citroën Sport,
puis de Citroën Racing.
En 2004, Guy Fréquelin
peut fêter le premier
titre mondial du duo
sur lequel il a misé,
Sébastien Loeb
et Daniel Elena.
SPÉCIALE 5
LE MENSONGE DEVINÉ
Ce 26 septembre 2006, Sébastien Loeb téléphone à
Guy Fréquelin. Le pilote l'informe qu'il s'est fracturé
une clavicule en chutant à vélo. L'opération est obligatoire, la convalescence s'annonce longue. «C'est la
seule fois où je lui ai raconté des bêtises. Quand je l'ai
appelé, je n'étais pas fier. Sans doute est-ce pour cela
que je lui ai caché [la vérité], mais de toute façon, il
ne me croyait pas, il me l'a dit.» Avec un sourire malin, Fréquelin donne sa version : « Je savais que Sébastien pratiquait la moto. Je ne l'ai jamais embêté
avec ça, car cela lui permettait d'aiguiser ses sens.
Mais, comme dans l'équipe tout le monde avait les
boules, je l'ai défendu. En disant que c'était, bien sûr,
à vélo qu'il avait chuté.»
À ce moment de la saison, Loeb lutte avec Grönholm pour le titre. Il compte 35 points d'avance, qua-
SPÉCIALE 6
tre rallyes restent à disputer, sans le Français donc. Le
Finlandais s'impose en Turquie, début octobre. Même
si Loeb est incapable de piloter, Citroën envisage tous
les scénarios pour qu'il puisse défendre son titre. «On
avait réfléchi à un tas de trucs, comme notamment
m'aligner au RAC, avec Colin McRae comme copilote.
En rallye, le copilote peut également conduire. Colin
aurait donc pu me faire marquer des points... » La
sortie en Australie de Grönholm simplifiera la donne:
Loeb est, deux épreuves avant la fin de saison, mathématiquement champion. « On pouvait fêter ça
avec une coupe de champagne, dans son salon en
Suisse. Ç’aurait pu être pire, c'est vrai», ponctue Fréquelin. «J'ai eu de la chance car le nerf était touché,
raconte Loeb. On se demandait si j'allais récupérer
toute la mobilité de l'épaule.»
SPÉCIALE 7
QUAND FREQUELIN RATTRAPE LOEB
LOEB COMME FRÉQUELIN?
Parti à la retraite fin 2007, Fréquelin pense avoir
laissé son équipe, en plein élan, sur la bonne voie.
Début 2011, Loeb, sur sa DS3 WRC, brigue un huitième titre mondial. Tout roule... Jusqu'à ce que Sébastien avertisse Fréquelin durant l’été de son envie de quitter Citroën. De multiples tensions
internes minent la collaboration entre l'équipe
française et son champion. « Pour moi, c'était insupportable à imaginer, martèle Fréquelin. Le voir
partir à la concurrence, taxer Citroën avec une
marque étrangère qui allait bénéficier de sa notoriété, tout de suite....non ! Inconcevable.» L'ex-patron tire la sonnette d'alarme. Passe quelques
coups de fil haut placés au siège de la marque française. « On me disait : “ Non, il ne peut pas s'en aller”, et moi je répondais : “C'est pourtant ce qui va
se passer si vous n'organisez pas un
rendez-vous.’’» Dans sa tête, à cet instant, Loeb est
parti chez VW, mais «comme j'aime bien demander les avis de mes copains, j'essayais de les convaincre que c'était bien de changer, pour qu'ils me
le disent ensuite. C'était bouclé pour moi ». Ou
presque. «Heureusement que Guy a été là. C'est lui
qui m’a fait rester.» Ce mardi de début août, après
le rallye de Finlande, Jean-Marc Galès, patron de
PSA, quitte son lieu de vacances pour une réunion
à Paris, à 17 heures. Avec Loeb et Fréquelin. Trois
heures après, Loeb connait son futur : pilote Citroën WRC en 2012 et 2013.
Avec le temps, peut-être partageront-ils cet
énième point commun ? Tous deux ont piloté en
rallye, en rallycross, en rallye raid, au Mans, en tourisme, en courses de côtes, ont testé une F1... L’un a
ressenti des satisfactions inimaginables et inégalées comme patron d’équipe avec Citroën, grâce,
notamment, à l’autre qui avoue : « J’ai monté ma
structure, mais je dois reconnaitre qu’être en bord
de piste à regarder les autres rouler, ça ne me plaît
pas autant que lorsque je suis derrière un volant.
Au quotidien, c’est Dominique (Heintz) qui gère
SLR. Et puis, je ne suis pas comme Guy, autoritaire,
à rentrer dans les gens, je ne pense pas pouvoir atteindre son implication. Mais on ne doit jamais dire
jamais... » Qu’en pense son ex-patron? « Il a les
qualités pour, mais l’essentiel pour que ça fonctionne, il doit en avoir envie.»
Alex Martin /L’Équipe
GUY FRÉQUELIN
SPÉCIALE 4
Pascal Rondeau /L’Équipe
”
Pour moi, cette période
avec Seb a été fantastique.
J’avais misé sur lui en
espérant ces résultats,
mais tu as beau les
espérer, il existe toujours
des doutes. Et, en fait, j’ai
été bien surpris car il a été
performant de suite. Il a
apporté une telle image
de jeunesse à Citroën. ”
EXTRA
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Médias
Dopage, état des lieux
Chaque année, 3000athlètes sont suspendus pour
dopage.Pourtant, les mailles du filet sont encore lâches.
Plus haut, plus vite, plus dopés, diffusé ce soir sur Arte (20h55)
tente de dresser un état des lieux. De nombreux acteurs
témoignent comme le couple russe lanceur d’alerte, Ioulia et
Vitali Stepanov, des scientifiques, des journalistes et des
sportifs dont le jeune lanceur de marteau français Quentin
Bigot, contrôlé positif en 2014.
Encore plus de Canal pour Ithurburu
BFM, version
100% sport
DR
Deux mois avant le bouquet SFR Sport,
Altice et NextRadio TV lancent ce soir BFMSport,
une chaîne d’information sportive en continu.
Une centaine de journalistes de l’agence RMC Sport
réalisera reportages et duplex pour alimenter la grille.
JULIEN MARIVAL
C
’est la première-née d’une famille qui
s’annonce particulièrement nombreuse.
Lancée ce soir à 20h30 sur les box SFR et
Numericable (sur les canaux provisoires
75 ou 154), BFM Sport est une chaîne d’information sportive en continu dont l’objectif consiste avant tout à agrémenter les futurs
bouquets de SFR Média, le nouveau géant de la
communication, apparu il y a moins de deux mois
à la suite du rapprochement entre SFR et NextRadio TV, l’éditeur de BFM TV et de RMC. Une naissance qui sera suivie, cet été, de la création de quatre nouvelles chaînes de sport (SFR Sport 1, 2, 3 et 5)
pour diffuser les compétitions dont SFR a acquis
les droits, notamment la Premier League, arrachée
à Canal + en novembre dernier pour plus de
100 millions d’euros par saison. Des bouquets qui
seront réservés durant la phase de lancement aux
clients SFR avant d’être proposés aux autres distributeurs (CanalSat, Orange, Free, Bouygues).
« BFM Sport est inclus dans le bouquet SFR
News avec BFM TV, BFM Business, i24 News et
bientôt BFMParis, explique François Pesenti, le directeur général de la nouvelle chaîne. C’est une
chaîne distincte du bouquet SFR Sport qu’on lancera au mois d’août. Nous sommes financés par le
groupe Altice (propriétaire de SFR et actionnaire à
49% de NextRadio TV). L’objectif n’est pas de faire
de l’audience mais de proposer le meilleur service
en matière d’information sportive tout en offrant
une vitrine au catalogue de droits de SFR . » La
Audiences stables à Roland-Garros
Canal + a annoncé hier qu’Isabelle Ithurburu succédera
à la rentrée à Ophélie Meunier pour présenter le Tube,
le magazine consacré aux médias actuellement diffusé
en clair le samedi à 12h45.La journaliste ne quitte pas
pour autant le service des sports.On la verra toujours
sur le Grand Match du Top 14 le samedi à 20h30et
au Canal Rugby Club, qu’elle coprésente avec Sébastien
Chabal, le dimanche à 18h10.
grille de la chaîne sera nourrie par les reportages et
les duplex de la centaine de journalistes employés
par RMC Sport, l’agence de presse maison qui alimente déjà les antennes de RMC et de BFMTV. Une
rédaction renforcée récemment par une vingtaine
de recrutements pour être en mesure de fournir les
boucles d’information réactualisées en temps réel
qui se succéderont toutes les trente minutes.
À l’image de BFM TV avec l’émission Bourdin
Direct diffusée en simultané sur RMC à 8 h 35,
BFM Sport proposera à partir de 22 h 30 une version filmée de l’AfterFoot, le talk radio présenté par
Gilbert Brisbois et Daniel Riolo. « On ne va rien
changer dans le fond ni dans la forme à ce qui fait
le succès actuel de l’émission, poursuit François
Pesenti, qui est aussi directeur général de RMC
Sport. C’est l’horaire idéal pour passer à l’analyse
de l’actualité sportive. On compte aussi sur elle
pour nous différencier d’Infosport +, la concurrente naturelle de BFM Sport, même si elle n’est
pas dans le même bouquet .» Infosport+, qui a annoncé la semaine dernière le remaniement de sa
grille et la rénovation de ses plateaux, est proposée
dans les offres CanalSat.
UN GRAND RENDEZ-VOUS
LE WEEK-END DE 9 À 12 HEURES
Autre différence fondamentale entre les deux futures rivales selon François Pesenti, la plus grande
«culture d’information» du groupe NextRadio TV.
« Infosport + est une chaîne du groupe Canal + qui
a davantage la culture de la diffusion d’événements, explique-t-il. Nous allons privilégier les
reportages au quotidien et ne pas nous limiter
à l’exploitation des images issues des compétitions
dont SFR a les droits. » Illustration de cette ambition éditoriale, BFMSport proposera les samedis et
dimanches de 9 heures à 12 heures le Grand WeekEnd Sport, animé par Thibaut Giangrande et Lesly
Boitrelle, un créneau plutôt inédit pour présenter
les rendez-vous à venir plutôt que d’analyser les
compétitions terminées.
Le reste du temps, chaque session d’information
débutera par une chronique de deux minutes présentée par les consultants de RMC Sport qui ne
sont pas déjà sous contrat avec un autre diffuseur
comme Frank Lebœuf avec TF 1 (qui quittera la
chaîne après l’Euro) ou Jérôme Rothen et Luis
Fernandez (sous contrat jusqu’en 2018) avec
beIN Sports. « L’objectif à terme est de pouvoir
exposer nos consultants sur tous les supports et
sur toutes nos chaînes dans une logique d’exclusivité, annonce le nouveau directeur général de
BFM Sport. Nos contrats seront du même coup
plus attractifs car ils engloberont prestations télé
et radio. » Le mercato estival des consultants
s’annonce agité... ¢
En moyenne, 4,1millions de téléspecateurs ont suivi, dimanche
sur France 2, la finale de Roland-Garros entre Novak Djokovic
et Andy Murray. Soit autant que pour la finale 2015 WawrinkaDjokovic. L’an passé, pour la victoire du Suisse, France 2
avait enregistré un pic de 5,9millions de téléspectateurs
(5,6M cette année). La victoire des Françaises Mladenovic-Garcia
en double dames, proposée par France 4,a, elle, été suivie
par 450000téléspectateurs en moyenne.
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COMMISSION PARITAIRE:
n° 1217I82523 ISSN 0153-1069
Tirage du lundi 6 juin 2016 :
279 554 exemplaires
TÉLÉVISION
PROGRAMME DU JOUR
11 : 00 TENNIS EN DIRECT
Tournoi ATP de Stuttgart (ALL). Puis à
14 heures, 16 heures et 17 h 15 sur Eurosport 2.
11 : 30 CONFÉRENCE DE PRESSE
EN DIRECT
De l'équipe de France de football.
16 : 00 CYCLISME EN DIRECT
Critérium du Dauphiné. 2e étape.
16 : 05 RUGBY
EN DIRECT
Coupe du monde es moins de 20 ans. FranceArgentine. À 20 h 35, Nouvelle-Zélande - Géorgie.
17 : 50 TOUCHE PAS À MON SPORT!
18 : 00 TENNIS
EN DIRECT
Tournoi ATP de Stuttgart (ALL).
18 : 45 BASKET EN DIRECT
Championnat de France Pro B. Play-offs.
Évreux-Le Portel.
19 : 00 ATHLÉTISME
EN DIRECT
Meeting de Montreuil.
20 : 00 SPORTS INSIDERS
« Nairo Quintana, Little Big Man. »
20 : 50 ALI
De Michael Mann.
20 : 55 PLUS VITE, PLUS HAUT,
PLUS DOPÉS
De Xavier Deleu
21 : 00 BASKET
EN DIRECT
Tournoi de préparation au TQO F.
France-Canada.
22 : 25 PETITES HISTOIRES DU FOOT
FRANCO-ALLEMAND
D'Albert Knechtel.
04 : 25 FOOTBALL
EN DIRECT
Copa America. Colombie-Paraguay.
20:50
L'ÉQUIPE
ENQUÊTE
Antoine Griezmann.
07 : 00 L'ÉQUIPE DU MATIN
11 : 30 CONFÉRENCE DE PRESSE De Didier Deschamps
12 : 00 MENU SPORT Invités : Nelson Panciatici
et Stéphane Richelmi (pilotes).
16 : 00 RUGBY À 7 European Sevens. Finales.
16 : 45 AUTO Championnat de France de rallycross.
17 : 45 L'ÉQUIPE TYPE Rediffusion à 19h30.
19 : 00 LA GRANDE ÉDITION
20 : 50 L'ÉQUIPE ENQUÊTE La folie Pogba; sur les traces
de Lloris ; portrait de Griezmann...
22 : 30 L'ÉQUIPE DU SOIR Avec: Alessandra Bianchi,
Alain Roche, Guillaume Dufy, Thierry Marchand,
Gilles Favard. Rediffusion à minuit.
Franck Faugère/L’Équipe
34
EXTRA 35
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
Coulisses
Pays de galéjade
Instagram nba
Le ballon
du vendredi
L
dit : “C’est qui le prochain Chimbonda ?’’
Franchement, c’est lourd. [...] J’étais le
meilleur latéral d’Angleterre… Et puis,
Ribéry aussi, c’était une surprise. Alors
pourquoi on ne dit pas : “C’est qui le
prochain Ribéry ?’’»
Alain Mounic/L’Équipe
”
Klay Thompson a défendu
sur Harden, Lillard, Westbrook
et maintenant Irving et LeBron,
tout en mettant 20 points par match
en play-offs”
EDWIN JACKSON
l’ancien arrière de
l’ASVEL, qui jouait
cette saison à
Malaga, admiratif
devant la
performance de son
homologue de
Golden State face
aux différents All
Star qu’il a croisés.
Euro 2016 se décline
aussi en jeu de société. Un
entrepreneur français a créé
GooaAAAal!, un jeu de dés
dont les règles s’apprennent en
deux minutes, destiné à tous, à
partir de sept ans, et sans
limite de nombre de
participants. Pour lancer sa
création, qui aurait reçu un
bon accueil au Festival
international des jeux à
Cannes, l’entreprise fait appel
au financement participatif,
sur la plateforme
kickstarter.com : il lui manque
environ 8 000 euros, qu’elle
doit évidemment trouver d’ici
au... 10 juin.
On ne connaît pas
la chanson
P
DR
a LFP a présenté hier le
nouveau ballon de la Ligue 2, fourni, comme pour
la Coupe de la Ligue, par Ulhsport. L’équipementier allemand
remplacera Adidas dans l’élite à
partir de 2017,
pour cinq ans.
Il n’y a qu’un Chimbonda
ascal Chimbonda en a ras-le-bol.
Dernier appelé de la liste des vingttrois par Raymond Domenech en 2006, il
tient à faire savoir qu’il n’était pas une
surprise, comme il l’a confié à So Foot : «À
chaque fois qu’il y a une liste qui sort, on
#Wow !
L’
Angelique SUREL/Le Dauphine/PQR
est l’estimation du
patrimoine de Roland
Duchâtelet, quatorzième
fortune belge et président
(entre autres) de Charlton
Athletic, qui vient d’être
relégué en League One (D3).
Le club a pourtant mis en vente
sur eBay des articles pour
financer «des équipements
pour l’équipe de relations
médias» des Addicks
pour la saison 2016-2017...
Parmi les objets, des maillots
signés du match du titre
de League One en 2012,
ou encore des maillots
d’entraînement dédicacés
par le Français Yann
Kermorgant, ancien chouchou
du public.
L’IMAGE
MILLIARD
D’EUROS
C’
MOURAD BOUDJELLAL,
le président du RC Toulon,
est revenu sur l’hommage
rendu par ses supporters
à Bernard Laporte
après son dernier match
au stade Mayol, dimanche,
face à La Rochelle (44-3).
Avec ce sens de la formule
qui le caractérise.
Le football,
un jeu
de dés
Dispensé de
Copa America
en attendant
les JO, Neymar
fait son petit
tour des stars
de la NBA.
Après
avoir croisé
Michael Jordan
mercredi,
l’attaquant
brésilien du
FC Barcelone
a posé et
échangé
son maillot,
dimanche, avec
Stephen Curry.
LFP
1
clair, il y a un trou dans la ligne des joueurs
debout. Et personne ne sait ce que ça veut dire, ni
quand ça s’arrêtera. Cette façon de procéder n’est
pas systématique, mais elle est récurrente, au
moins depuis 2002 à en croire les recherches de
Wales Online, dont les lecteurs sont formels à
plus de 80 % : il ne s’agit pas d’un hasard, mais
bien d’une action délibérée. Rendez-vous samedi
avant 18 heures pour le match face à la Slovaquie,
à Bordeaux.
a France est l’équipe qui a le plus de chances de
remporter l’Euro 2016, d’après une note publiée hier
par... Goldman Sachs. Le modèle statistique utilisé par la
banque d’affaires indique que la France a 23 % de chances
de remporter le trophée, suivie par l’Allemagne (20 %),
l’Espagne (14 %) et l’Angleterre (11 %). L’Allemagne est mieux
placée statistiquement mais «la France est légèrement
favorisée parce qu’elle a l’avantage de jouer à domicile».
Problème : Goldman Sachs voyait le Brésil vainqueur à la
Coupe du monde 2014, avec une forte probabilité de 48 %.
remier couac pour les organisateurs américains de la
Copa America : l’hymne chilien a retenti par erreur en
l’honneur de l’Uruguay, dimanche, avant son entrée en lice
dans la Copa America contre le Mexique (1-3), à Glendale, en
Arizona. Si les supporters de la Celeste ont sifflé pour
manifester leur mécontentement, ses joueurs ont caché du
mieux qu’ils ont pu leur incrédulité sur le coup. Mais après la
rencontre, Edinson Cavani a évoqué «un manque de
respect envers un pays, pas seulement une sélection». Le
comité d’organisation a regretté une «erreur humaine»
dans un
communiqué et
présenté ses
excuses «à la
Fédération
uruguayenne, à
l’équipe nationale
d’Uruguay et au
peuple
uruguayen».
Hoban laisse les siens au pays
I
Stéphane Lavoue/L’Équipe
Andrew Boyers/Reuters
D
epuis plusieurs années, les joueurs du
pays de Galles ont pris une curieuse
habitude au moment de poser pour les
photographes juste avant le coup
d’envoi. Ils sont comme tout le monde réunis en
deux rangs, les premiers accroupis et les autres
debout. Mais contrairement à tous les
footballeurs de la planète, Gareth Bale et ses
partenaires prennent un malin plaisir à laisser
toujours une asymétrie entre ces deux rangs. En
L
nterrogé sur la sécurité autour de la sélection roumaine, qui affonte la France
vendredi à Saint-Denis, le milieu défensif Ovidiu Hoban a reconnu qu’il était
un peu «gêné» de voir toutes ces forces de l’ordre. «En même temps, ça permet
de se sentir en sécurité», a-t-il ajouté, avant de préciser qu’il avait demandé à sa
famille de ne pas venir voir les matches de la Roumanie. «Je préfère qu’ils me
regardent à la télé», a ajouté le joueur de l’Hapoël Beer-Sheva, en Israël. A. D.
Alfredo Estrella/AFP
”
Je suis très
émotif de toute
façon.
Même devant
un porno,
je me demande
toujours s’ils vont
se marier
à la fin...”
Dimanche à Solna, où ils se sont inclinés face à la Suède en amical (3-0), les Gallois ont posé en deux rangs
asymétriques. Une drôle de coutume, comme ici face à la Suède ou lors de deux matches contre la Belgique.
P
Pierre Lahalle/L’Équipe
La France va gagner
l’Euro (à moins que...)
36
Mardi 7 juin 2016 | L’ÉQUIPE
17
23
NOVAK
DJOKOVIC
20
Illustration Fabien Clairefond
FOOTBALL
FRANCE - ROUMANIE J–3
Les Bleus soutenus par tous les sportifs
La mise au point de Didier DESCHAMPS
Eliaquim MANGALA attend son heure
La drôle de star des Roumains
LIGUE 1
Monaco : Claude MAKELELE s’explique
PSG : les griefs de Laurent BLANC
P. 11
P. 14
P. 16
P. 17
TENNIS
Novak DJOKOVIC submergé
par les émotions
P. 20 et 21
Roger FEDERER donne rendez-vous à Djoko P. 22
P. 23
RUGBY
Une équipe de France inexpérimentée
Top 14 : le Racing a-t-il choisi Toulouse ?
La saison en chiffres
24
Richard Martin/L’Équipe
P. 26
P. 28
P. 29
MOTO
Valentino ROSSI maîtrise
EXTRA AUTOMOBILE
LOEB-FRÉQUELIN,
une relation très spéciale
Joyeux bordel
à tous
P. 10
CYCLISME
Nacer BOUHANNI s’impose au sprint
STRASBOURGASVEL
DE...
PIERRE PRUGNEAU
P. 8 et 9
BASKET
Finale Pro A : Strasbourg bat encore l’ASVEL P. 24
Jean-Marc Loos/L’Alsace/PQR
Bernard Papon/L’Équipe
NACER
BOUHANNI
Richard Martin/L’Équipe
Sommaire
LAURENT BLANC
L’HUMEUR
P. 30
P. 32 et 33
Le dessin de Vidberg
QU’EN
PENSEZ-VOUS?
ATTEND VOS AVIS
Le Paris-SG a-t-il
intérêt à se séparer
de Laurent Blanc ?
RENDEZ-VOUS
DÈS À PRÉSENT SUR LEQUIPE.FR
POUR VOUS EXPRIMER.
Allons enfants de l’anarchie ! Le jour de
gloire est arrivé. Vous avez décroché vos
diplômes sans jamais avoir révisé plus tôt
que la veille des exams ? Vous savez qu’il
suffit de rajouter du curry dans les pâtes
au thon pour faire croire que vous avez
préparé un plat exotique alors qu’en fait
vous avez oublié de faire les courses ?
Vous êtes capables de nourrir et peigner
votre gamin au feu rouge sur la route de
l’école les matins où vous vous êtes
réveillé à 8h11 ? Vous n’imaginez même
pas à quel point Didier Deschamps vous
envie.
De ce qu’on a compris depuis qu’on suit le
foot, soit un quart de siècle durant lequel
il a toujours été au casting, Didier
Deschamps est un poil plus méthodique
et structuré. Alors, bienvenue dans la vie
de bohème ! Deux saisons – pour ne pas
dire quatre – que DD prépare son Euro
dans son pays. Et v’làt’y pas qu’il faut tout
Jamais réinventer au dernier
l’équipe moment. Allongé sur la
de France plage l’été dernier, il
n’a autant devait réfléchir au
ressemblé complément idéal de
à la France Varane ; devant, il
fallait penser la
complémentarité entre
Fekir, Valbuena et
Benzema ; puis il y avait bien cette
inconnue au milieu, mais Lass avait réglé
la question à la Toussaint. Au bout du
compte, Koscielny est l’unique certitude
de sa charnière, la problématique est la
même en attaque, mais tous les noms ont
changé, et ce sera donc au milieu relayeur
du 13e de Ligue 1 en 2015 que reviendra le
rôle de sentinelle des Bleus à l’Euro 2016.
Ceux qui ont appris à vivre avec leur
inconséquence le savent, c’est souvent
quand on y est contraint qu’on fait des
trucs géniaux. Le pari N’Golo Kanté
ressemble à ça. Bien sûr, pour le
sélectionneur, qui doit avoir assez peu de
goût pour la chose, ça fait beaucoup
d’improvisation d’un coup. Mais Didier
Deschamps peut au moins s’enorgueillir
d’une chose : avec un tel bordel à tous les
étages, jamais l’équipe de France n’a
autant ressemblé à la France.
N’ATTENDEZ PLUS LE MATIN
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