Les Vikings débarquent - Daily-Rock

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Les Vikings débarquent - Daily-Rock
TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE
Daily Rock
GRATUIT
DÉC / JAN
2014
72
www.daily-rock.com
Les concerts
© N. Keshvary
2 – 3
• The Fratellis
•
Les interviews
4 – 7
• Jonny Lang
• Disagony
• Admiral James
• China
• Bak XIII
•
• BRNS
Le calendrier
8 – 9
Les dossiers
10 – 11
• Plein le culte
•
Les chroniques
13 – 15
• Wolfman
• Conjonctive
• Motörhead
KVELERTAK
Les VikingS débarquent !
• Arcade Fire
•
• Pelican
édito
Rockeuses, Rockeurs
Encore une nouvelle année qui se clôt
sur nos concerts et festivals, sur nos
déceptions musicales et découvertes
réjouissantes, sur les bières et
les coups de soleils partagés…
C’est le moment de se remémorer chaque album
que l’on a, pour la première fois, écouté et
apprécié durant ces derniers mois. Et en ces temps
de téléchargement, de garder ce plaisir simple
d’ouvrir le cellophane, dernier mince rempart
entre notre sésame et nous, de humer le parfum
du livret neuf, de déposer le disque délicatement
et d’enclencher religieusement le bouton ‘play’. Et
c’est dans ces moments-là que l’on se souvient de
celui qui nous aura le plus marqué durant l’année,
celui qui nous poursuit dans nos rêves, celui qui se
raye plus vite que les autres. Pour ma part, ‘Haze’
des Lausannois de Black Willows a été et reste
encore une claque monumentale. Inlassablement,
il tourne et tournera encore en 2014. Quand on
espère que l’année suivante sera plus rock’n’roll,
c’est exactement à ceci que je pense.
Merde les JO et le foot :
headbang, pogo et circle
pit pour tout le monde
en 2014 !
Il y a un peu plus d’un an, j’évoquais dans ces
mêmes lignes le destin salement tragique des Pussy
Riot. Et d’allumer aujourd’hui la flamme Daily Rock
pour Nadejda Tolokonnikova, qui a récemment
été portée disparue alors qu’elle était ballotée
entre des camps tout aussi sordides les uns que les
autres. Merde, 2014 aura donc son lot de crasses.
Parce qu’entre les J.O. dans la Russie de Poutine où
des musiciens sont envoyés dans les goulags et le
foot dans un Brésil où l’on cache les miséreux pour
faire la place aux footeux décérébrés, on risque
vraiment d’avoir les oreilles qui vrillent. On sait
pourtant depuis bien longtemps que le sport n’est
pas bon pour la santé ! Seule solution : trouver les
concerts où ça jouera et criera plus fort. Et dans
cette cacophonie, trouver le réconfort.
Marc-Henri Remy
[email protected]
L’OVNI norvégien s’est garé
le temps de quelques heures
à Colmar. Nous en avons
profité pour faire parler son
capitaine, Erlend Hjelvik.
L
e groupe n’a que six ans d’existence et un second
album à son actif et pourtant votre succès est
grandissant, comment expliques-tu cela ?
EH : Il n’y a pas de secret. On est un groupe qui
travaille beaucoup et fait beaucoup de concerts
depuis la sortie du premier album. Je suppose que
notre musique plaît aussi et tant mieux pour nous.
Pour un jeune groupe aujourd’hui il n’y a qu’une
seule solution, toujours jouer, alors qu’avant
je suppose que tu pouvais encore survivre en
vendant tes albums. Donc oui le mot d’ordre
c’est tourner le maximum pour faire connaître ta
musique.
La Norvège commence à être de plus en plus prolixe
en groupes prometteurs (Audrey Horne jouait
ici une semaine plus tôt). Est-ce une explosion
des groupes norvégiens ou est-ce le système qui
découvre maintenant ce potentiel?
C’est une question difficile. Tu sais tous les
groupes de black metal d’avant font des choses
différentes aujourd’hui. Regarde par exemple
un groupe comme Enslaved qui fait plus du
rock progressif aujourd’hui, ou encore Satyricon
qui fait du black 'n roll !!!! Donc cela permet à
la scène norvégienne de proposer un plus large
éventail de styles. La Norvège est un petit pays
et on est amené à se rencontrer souvent et cela
permet de nouveaux projets.
Le fait de chanter en norvégien ne risque pas de
creuser un fossé avec vos fans non norvégiens ?
Je pense à l’inverse que nos fans seraient
déçus si on chantait en anglais, et finalement
cela contribue à notre son. Mais au travers de
nos vidéos, des T-Shirts et des jaquettes des
albums, je mets quelques lignes en anglais pour
que les gens aient une idée de ce que la chanson
raconte. Donc au final ils ont une idée générale
du sujet.
Les couvertures des deux albums ont été dessinées
par John Baizley (Baroness) et l’album a été produit
par Kurt Ballou (Converge). Travailles-tu souvent
avec les membres d’autres groupes ?
C’est la résultante d’un brainstorming, et pour
la production de l’album, on était tous d’accord
pour Kurt car on adore le son qu’il produit. On
lui a envoyé un message sur sa page MySpace et
le lendemain, il nous répondait qu’il était ok.
Et pour John c’est l’inverse c’est lui qui nous
a contacté pour le premier album, suite à nos
démos et cela lui a plu. Ses dessins reflètent bien
notre musique, car il puise les éléments dans les
textes que je lui traduis.
Pour finir d’où t’es venue cette idée de monter sur
scène avec un hibou sur la tête ?
C’est un vrai hibou que je porte. C’est un artiste
taxidermiste norvégien Erik Tidemann qui l’a
fait. Il fait des trucs bizarres comme un loup à
six têtes ou encore ce hibou. Il est fan du groupe
et on voulait un truc pour les festivals, mais au
final il est devenu indispensable. ❚ [NK]
Retrouvez l’intégralité de cette interview sur
www.daily-rock.com
Kvelertak
« Meir »
Roadrunner Records
http://kvelertak.com
2 previews
The
Fratellis
L'Usine, Genève
Dregen + Imperial
State
Electric
Komplex 457, Zurich
n 6 décembre 2013
Marduk
+ Grave
Amalgame, Yverdon
n 12 décembre 2013
'Costello Music' sort en 2006 et fait un triomphe,
notamment avec son tube interplanétaire qui en a
fait boire plus d’un, 'Chelsea Dagger'. Un deuxième
opus le suit deux ans plus tard, 'Here we Stand', non
loin d’égaler la première perle. Il faudra cependant
attendre cinq ans pour que leur pause soit bénéfique
et permette de pondre un troisième album, 'We Need
Medicine'. Pour changer, ça pète et ça envoie du
lourd. On ne peut leur reprocher de s’être réellement
séparé afin de prendre des distances avec la célébrité.
L’oppression, le stress, la perte de contrôle (pour bien
faire apocalyptique). Ils n’en sont pourtant pas restés
inactifs ! Le chanteur/compositeur John Lawler, aka
Jon Fratelli, crée un autre groupe, Codeine Velvet
Club, et écrit notamment pour lui-même et sort un
album solo, 'Psycho Jukebook'. Le fait de rejouer plus
tard quelques concerts au sein de son ancien groupe
n’a fait que de raviver la flamme d’adrénaline, drogue
d’inspiration. Et les voilà. Onze nouveaux morceaux
qui n’hésitent pas à allier ce pop rock-punk survitaminé à des cuivres ou un synthé d’antan. Cela
nous rappelle un certain Franz Ferdinand, originaires
eux aussi de Glasgow. Et franchement, que demander
de plus lorsqu’on connaît le charme de l’endroit qui
les accueillera ? Peut-être une bouteille de Whiskey,
finalement. ❚ [MZ]
www.ptrnet.ch
n 11 décembre 2013
Black metal ist Krieg ! En tout cas c'était le cas il y
a dix ans. Maintenant, Satyricon fait du hard rock,
Dimmu Borgir fait de la soupe, Darkthrone fait du
punk, Ulver fait du post-rock atmosphérique pour
intellectuels, plus très trve tout ça. Oh, c'est ptet
intéressant, mais vous avez aussi la nostalgie des
églises incendiées, des corpses paints, des gargouillis
et des têtes de cochon ? Eh bien il reste Marduk ! Et
Marduk, depuis leur premier EP 'Fuck me Jesus', ils
ont jamais été des agneaux et ils ont toujours chié leur
race. Du black metal rapide, violent, auquel même les
métalleux à priori réticents au metal noir finissaient
souvent par succomber grâce à leur puissance qui n'a
rien à envier aux groupes de death les plus nerveux.
Une carrière parsemée d'albums d'anthologie, de
morceaux entêtants, de pochettes mémorables et de
lives réputés ! Et c'est sans compter la présence des
vétérans de Grave à leurs côtés, également de Suède,
qu'on avait déjà vu en terres romandes il y a deux ans
au Rocking Chair sur la même affiche que Obituary.
Dans un registre plus old-school, les gaillards se
chargeront de rappeler qu'ils ont vu l'émergence
du death metal. Amateurs de hard extrême à
l'ancienne (car les 90's, c'est déjà loin), réunissezvous à l'Amalgame pour une soirée à ne pas manquer.
Petites frappes s'abstenir. ❚ [LoR]
www.amalgameclub.ch
Lamb
of God
Komplex 457,
Babyshambles
Fri-son, Fribourg
Satyricon
+L'Usine
Chthonic
PTR,
Zurich
Tu parles d’une tournée : la réunion, en co-tête
d’affiche, des fondateurs des Hellacopters ! D’un côté,
Dregen, le guitariste, de l’autre, Nicke Andersson (alias
Nick Royale), le chanteur. Leurs chemins s’étaient
séparés après deux albums, lorsque Dregen décida
de réintégrer – avec succès – son groupe de toujours,
les géniaux Backyard Babies. Après avoir mis ces
derniers en pause (ils sont toujours censés se reformer
un jour) et avoir rejoint le groupe de Michael Monroe,
Dregen vient de sortir son premier album solo, qu’il
présentera donc lors de cette tournée. Quant à Nicke
Andersson, après le départ de Dregen, il a poursuivi
– également avec succès – l’aventure Hellacopters
jusqu’à la séparation du groupe en 2008. Il a alors
formé Imperial State Electric, avec notamment Dolf
de Borst (The Datsuns). Le groupe assurera ici la
promotion de son troisième album. Et si cette tournée
conjointe permettra certainement, à l’occasion d’un
titre ou l’autre, d’assister aux retrouvailles scéniques
des anciens compères, elle constitue surtout une
vitrine de ce que le rock suédois a de meilleur à offrir.
Entre l’énergie et le charisme débordants de Dregen
et les hymnes imparables des Imperial State Electric,
le rock va être célébré de la plus magnifique des façons
en ce 11 décembre 2013. Immanquable ! ❚ [GS]
www.komplex457.ch
n 7 décembre 2013
n8
janvier 2014
Groupe
prolifique,
Lamb of God fait partie du gratin du
metal depuis quelques années déjà.
Fondé en 1990 et avec sept albums à son actif, le
quintet mené par Randy Blythe ne s’embarrasse
guère de politesses. Une claque au visage comme
signe de bienvenue, coup de pied dans l’entrejambe
pour couper le souffle et enfin la descente du
coude finale quand vous êtes à terre encore à vous
demander quelle tornade – Caroline, Pétunia ou
Anne-Simone – vient de vous passer sur le corps. S’il
vous reste des forces, attrapez une bière et retournez
dans l’œil du cyclone ! ❚ [MHR]
www.komplex457.ch
Hey. Les Babyshambles.
Hey ! Les Babyshambles,
quoi ! Pete Doherty ! La drogue,
tout ! Avec le nouvel album, 'Sequel
to the Prequel' ! Quel titre, quoi ! La
drogue ! Et le single qui poutre, 'Nothing Comes
to Nothing' ! La drogue ! Les Babyshambles ?
Ouais La drogue ! Sont trop bons pour faire de
la musique, ces Anglais ! T'es pas d'accord ? On
se voit au concert alors et on en reparle après. Et
t'as pas quelque chose pour dépanner, là ? Bref,
Pete's back, nouvelle galette, nouveau single, même
esprit, crème mondiale de l'indie, ça se passe à Frison, bébé. ❚ [LoR]
www.fri-son.ch
Genève
n 11 décembre 2013
Satyricon, tout le monde connaît cette légende du
black, qui a bien vieilli, capable de séduire des hardos
de tous horizons, gna gna gna. Chthonic par contre,
ça vient de Taïwan ! Et si ce n'est pas un pays réputé
pour son black, Chthonic est en mesure de changer la
donne avec un metal ample, emprunt d'une richesse
de composition et d'une noblesse symphonique faisant
passer Dimmu Borgir pour des petites frappes. Dans
leur pays, ce sont des Seigneurs, ici ils s'occupent
des premières parties. Allez donc les accueillir avec
respect pour changer la donne ! ❚ [LoR]
www.ptrnet.ch
cover stories
John Dyer Baizley
A Perfect Monster
Vous trouvez une grande similitude
entre les cover de Pig Destroyer,
Kvelertak, Kylesa ou Torch ? C'est
parce que derrière celles-ci se trouve
un seul et même homme : John Dyer
Baizley.
Originaire de Savannah (USA),
Baizley est surtout connu de la scène
metal comme étant le chanteur et
guitariste du groupe Baroness. Il allie
son travail de musicien et d'artiste à
titre équivalent et souhaite concilier
sa vie privée et sa vie professionnelle.
Bien loin des Santa Muerte réchauffées
et désormais dépassées, Baizley
représente surtout des femmes dans un
environnement ésotérique au moyen
de couleurs chaudes (rouge, orange,
brun). Les traits des protagonistes
restent simples, tout est dans le décors,
la position ou le regard...
On y croisera dès lors des animaux
à forte connotation symbolique :
des Dieux celtes. Et n'oublions pas
quelques squelettes, ça fait toujours
sangliers, serpents, loups, oiseaux,
dans une nature organique et
primitive verdoyante, soulignées
par des lignes dynamiques,
ondulatoires. En soit mystique,
jamais son travail ne peut être vu
comme pessimiste : on flirte avec
l’onirique, avec les abîmes, avec
bien dans le doom. Car n'oublions
pas que le monsieur est également
musicien, et qu'il s'inspire
d'un univers musical autant
que d'un univers graphique
fin 1800, Baizley ne reniant
pas son affection pour
Alphonse Mucha et l'Art
Nouveau, courant fort des
arts appliqués entre 1890
et 1910. En somme, des
œuvres jamais nouvelles,
mais qui ne vieilliront
jamais. Comme le doom,
quoi.
Très à cheval sur la relation
artiste /acheteur, vous
pouvez trouver ses œuvres
hors pochette d'album,
flyer ou t-shirt directement
au stand merch de Baroness
ou sur le site ci-dessous
pour une somme modique
(moins de 200$). ❚ [LN]
www.aperfectmonster.com
previews 3
© Véronique Rojas
Therion
Les Docks, Lausanne
Adept
Kofmehl, Soleure
Pont-Rouge, Monthey
n 15 décembre 2013
Therion, aka Christofer Johnsson et ses potes,
ça fait un bon bail qu’ils occupent le terrain. Le
blondinet, fan d’Abba comme tout bon Suédois
qui se respecte, a notamment lancé la mode des
chœurs gothiques grandiloquents sur un tapis
de heavy metal symphonique ne se cantonnant
pas à un simple groupe de death parmi d’autres.
Depuis, moult formations lui ont emboité le
pas même si peu ont choisi d’avoir un ensemble
vocal entier ce qui leur confère quand même une
particularité appréciable. En 1996 sortait 'Theli',
pierre angulaire monumentale d’une discographie
qui sera suivie par quelques perles, poussant
le procédé plus loin sur 'Vovin', 'Secret of the
Runes' ou 'Lemuria/Sirius B' histoire d’asseoir
leur suprématie dans le genre. Le dernier en date,
'Les Fleurs du Mal', qui fête les vingt-cinq ans
du groupe et est composé de reprises de vieux
classiques français (France Gall, Gainsbourg,
Sylvie Vartan, Marie Laforêt) est par contre
totalement raté, mais que cela ne vous retienne pas
d’aller les voir en direct puisque leur puissance et
grandeur sur scène demeure intacte et en font un
groupe à voir absolument en live. Depuis quelques
mois, les Docks font preuve d’une belle ouverture
d’esprit, laissez-vous tenter ! ❚ [JM]
www.docks.ch
Bullet for my
Valentine
© N. Keshvary
Komplex 457,
Zurich
n 12 Février 2014
Du Metallica sauce British, du
metalcore ou simplement du rock ?
À vous de choisir votre définition
des Gallois de Bullet for my Valentine. La sortie
du novateur 'The Poison' en 2006 n'avait pas
tardé à propulser le groupe sur les devants de la
scène metal internationale. Sept ans plus tard, ils
viennent défendre leur très moyen nouvel opus
'Temper Temper' au Komplex. Peu importe,
la bière coule à flots, les guitares saturent, le
groupe est dynamique et les tubes s'enchaînent
à en faire 'mosh-piter' plus d'un. ❚ [AC]
www.komplex457.ch
n 12 et 13 décembre 2013
Dream Theater
Volkshaus, Zurich
n 27 Janvier 2014
Bientôt dix ans qu'Adept arpente les scènes pour
nous proposer son core brutal et rafraîchissant.
Depuis 2009 et leur premier album, nous avons
été gratifiés d'une nouvelle galette tous les deux
ans, faisant ainsi rimer régularité et qualité. Le
dernier opus 'Silence the World' ne fait pas mentir
cette bonne lancée et propose le même condensé
de bestialité mélodique qui constitue leur marque
de fabrique depuis leurs débuts. Oui mais voilà,
Adept est un groupe qui se dévoile réellement
une fois les amplis branchés. Un côté bête de
scène et une alchimie qu'ils semblent maîtriser à
ravir avec un public qui rend chaque performance
unique. Plus qu'une simple interprétation de leur
morceau, on parle là d'une expérience savamment
orchestrée, d'une magnification du riff déjà
bien torché. Ils savent montrer que la rage, c'est
communicatif. J'en entends déjà se plaindre qu'on
essaie encore de vous refiler un groupe de posthardcore pour gamins à peine pubères. Eh bien
non ! Il s'agirait de ne pas balancer le bébé avec
l'eau du bain et de ne pas se laisser tromper par le
look très d'jeuns des Suédois. Le bon son provient
parfois d'endroits inattendus. ❚ [GN]
kofmehl.net
www.pont-rouge.ch
Tu aimes le prog-metal ? Tu connais donc Dream
Theater. Je ne vais donc pas m’étaler à te présenter
ces titans dont le nom apparaît presque à chaque
fois que tu ouvres ton magazine préféré. Près de
vingt-cinq ans de carrière et douze albums studio
plus tard, les musiciens de la 'Berkeley' sont
toujours là et reviennent avec un nouvel album
éponyme, deuxième depuis leur séparation
avec le batteur-formateur-compositeur Mike
Portnoy en 2010. Autant dire que leur nouveau
bébé est très bon, que Petrucci (guitare) ramène
de la fraîcheur dans ses solos et que les parties
instrumentales coupent toujours autant le souffle.
Mike Mangini, quant à lui, n’a rien à envier à son
prédécesseur et agresse ses fûts comme il se doit.
Ça y est, je commence à te donner envie d’écouter
l’album et même d’aller voir le rendu en live ?
Bon, il faudra comme d’habitude aller jusqu’à
Zurich pour voir un mastodonte comme celui-là.
Cependant, non seulement tu pourras amener tes
potes, mais ton père t’amènera en voiture. Ah oui
parce qu’une des spécialités de DT est de toucher
plusieurs générations. Alors même si sur scène ils
ressemblent plus à ton père qu’à toi, et bien sache
qu’une des plus grandes claques musicales de ta
vie tu prendras. ❚ [AC]
www.starclick.ch
Monster
Magnet
Ennio
Morricone
n 3 Février 2014
n 13 Février 2013
Komplex 457,
Zurich
Les Monster Magnet sont, à n'en
point douter, l'un des piliers du
stoner rock de ces dernières années. Du coup,
quand les petits gars du New Jersey décident
de nous rendre une petite visite, il s'agit déjà
d'un événement en soit. Ajouté à cela le fait que
ce concert aura lieu dans la foulée de la sortie
de leur nouvel album, tout aussi soigné que les
précédents, les raisons de s'y rendre n'en sont
qu'augmentées. Voilà une soirée qui promet de
sentir bon le whisky et les riffs massifs et assassins. De quoi rompre le froid polaire. ❚ [GN]
www.komplex457.ch
Hallenstadion,
Zurich
Attention, évènement aussi rarissime
que le passage de la comète de
Halley ! Ennio Morricone nous fait l’honneur
de venir diriger ses grands classiques en février
prochain à Zurich. Le plus grand compositeur
de musique de film vivant (avec John Williams)
a 85 ans, autant dire qu’il est plus que conseillé
d’en profiter tant qu’il est encore capable de
faire le chef d’orchestre. On espère que la setlist
proposera la fameuse 'Ecstasy Of Gold', mais
quels que soient les morceaux choisis, l’orgasme
musical sera au rendez-vous. ❚ [YG]
www.enniomorricone.it
Vu
pour
vous
Piers Faccini – Lausanne – 30.10.2013
Les concerts intimistes peuvent nous laisser béats, ivres de
musique dans un rapprochement certain avec l’artiste. Piers
Faccini, lui, prend un malin plaisir à nous embarquer dans son
univers lyrique et à nous faire goûter aux cuisines du monde
entier. À sa sauce, bien sûr. Rien d’étonnant lorsqu’on entend
sa voix, boisée de velours et son toucher de guitare léger et
rassurant, accompagné d’un xylophone en bois résonnant de
ses notes rondes. Et finalement, comment ne pas tomber sous le
charme lorsque chacune de ses chansons se voit être différente
et tout aussi enivrante… ❚ [MZ]
4
interviews
© Mehdi Benkler
Après s'être fait voir sur
toutes les scènes romandes,
le trio genevois Disagony a
décidé de s'envoler pour la
Belgique afin de concevoir
son premier album, 'Venom
Dish'. Plus d'une année après,
c'est une galette sauvage qui
nous tombe entre les mains
pour notre plus grand plaisir.
V
enom Dish, on nous l'annonçait depuis plus d'une
année, votre premier clip étant sorti en août 2012 :
sortir un album n'est plus si facile que ça ?
Lynn (chant/guitare) : Ça prend effectivement du
temps et c'est plus compliqué que ça en a l'air. On
a passé en tout deux ans sur la prod de cet album.
Alex (batterie) : Disons que ça vaut la peine de
soigner la sortie de son premier album. D'abord au
son, notre producteur/ingénieur Yvan Bing a fait un
super travail. On l'a rencontré en enregistrant notre
premier EP à son Kitchen Studio et on a eu envie
d'un côté comme de l'autre de collaborer.
Lynn : Après s'en sont suivies les recherches de
distribution, promotion, label… Notre défi était
de trouver un moyen d'explorer des horizons qu'on
ne connaissait pas et au-delà des frontières, de ne
pas prendre des décisions trop hâtives. On est très
content de sortir ça avec Irascible pour la Suisse
et nous avons signé sous le label Snowhite à Berlin
pour le reste du monde. Et bien sûr, il y a le travail
sur l'artwork que nous avons essayé de soigner un
maximum.
Vous sortez votre album à mille exemplaires. Pourquoi
en faire une édition limitée ?
Lynn : A vrai dire, on a eu un petit contretemps dû
à des droits d'image au sujet de la photo de l'album.
Les mille premiers exemplaires auront une pochette
avec une photo différente.
'Cachez ce sein que je ne
saurais voir' ?
Oui, c'est un peu ça. A
l'heure ou le Burger K*ng
fait des pancartes bien pires,
on tente un truc osé. Ça fera
toujours moins scandale
que
la
collaboration
Giger et Dead Kennedys.
Relativisons.
DISAGONY
Vous n'aviez qu'un EP et
avez pourtant parcouru des
centaines de scènes dans
toute l'Europe : cela doit
faire un sacré bagage quand
on doit s'enfermer pour
enregistrer un douze titres? Ça a bien participé à notre évolution musicale, même
si on a quand même pas tourné autant qu'on l'aurait
voulu. On espère jouer encore plus et plus loin après la
sortie de cet album.
Alex : Pour l'album, on a eu une approche totalement
live, ce qui fonctionne mieux pour nous depuis nos
débuts. Cela permet d'avoir un bon feeling et de
rendre la musique plus vivante.
Lynn : C'est aussi l'approche qu'Yvan prône pour les
groupes et c'est à notre avis aussi la potion magique.
Décolle les étiquettes
Vos paroles ont une forte connotation au corps et à ses
faiblesses/dépendances : un thème un peu surprenant
pour un groupe de grunge-rock, non ?
C'est pas bientôt fini cette casquette grunge ? En effet,
ces thèmes se retrouvent souvent dans les compos.
Mais c'est simplement car ils m'inspirent.
'
La plupart de tes styles musicaux (pop, soul, rock) ont
été repris dans cet album, mais le blues a été négligé.
Est-ce délibéré ?
Oui peut-être, mais je n’essaye pas d’écrire tel ou
tel style de musique. J’écris vraiment pour que
cela sonne le mieux possible. Dans mes albums
précédents, j’aurais peut-être eu ce réflexe de me
dire : 'Il faut peut être accentuer le coté blues, ou
rock' parce que j’avais peur de m’aventurer sur
d’autres terrains. Mais aujourd’hui, avec le temps,
je n’ai plus peur donc j’ai vraiment réalisé l’album
qui me correspondait à ce moment-là. Je préfère
laisser jouer les choses naturellement plutôt que de
les forcer !
Tu n’as pas peur de perdre en cours de route les fans
qui t’ont suivi depuis le début ?
Oui, bien sûr que j’ai peur de cela, mais d’un autre
côté si j’avais refais un album bluesy, cela aurait été
contraire à ce que je ressentais dans ma vie. Cet
album me reflète totalement à l’heure actuelle.
Vous avez annoncé le départ de Raf, remplacé par Raph,
à peine deux semaines avant le vernissage de votre
album. Il vous fallait du renouveau pour commencer
cette aventure ?
Lynn : Le moment n'était pas du tout le bon. C'était
une décision de ma part due à l'entente dans le
groupe. On est très content du chemin qu'on a fait
avec Raf et de ce que ce petit génie nous a apporté,
jamais on en serait là sans lui. On a maintenant Raph,
également bassiste du groupe The Black Widow's
Project de notre région, avec qui le départ se passe
très bien. ❚ [LN]
Disagony
« Venom Dish »
Irascible
Vous avez décidé de partir faire des dates en Allemagne,
en France, en Angleterre... Comment le public étranger
vous a-t-il reçu ?
Alex : Plutôt bien. C'était super enrichissant de
voyager à l'étranger. C'est sympa d'aller ou tu connais
personne et personne te connaît.
Lynn : Ouais et les réactions sur notre musique ont été
Surnommé le petit prodige
du blues à l’occasion de la
sortie de son premier album
à l’âge de seize ans, Jonny a
posé son ampli et sa guitare
ce soir à l’X-TRA de Zurich
et nous a gentiment accueilli
le temps d’une petite
discussion.
Fight for your Soul' est ton sixième album et cela
fait sept ans qu’on l’attendait. Pourquoi autant de
temps ?
La vraie raison, c’est que j’ai commencé à avoir des
enfants et comme je suis déjà pas mal sur la route,
cela m’aurait encore obligé à quitter la maison pour
aller enregistrer. J’avais besoin de les retrouver aussi
et accorder du temps à ma vie de famille. Et comme
je ne sais pas pour quelle raison, je n’arrive pas à
écrire quand je suis sur la route, j’ai besoin de me
poser et commencer à composer. Mais certains des
morceaux, je les ai déjà commencés il y a quelques
années (six ou sept même) et je les ai finalisés,
soit les paroles, soit les mélodies pour la sortie de
l’album.
plutôt positives. C'était intéressant, flatteur et défiant
de jouer dans des pays où le niveau des groupes et les
attentes des gens sont bien plus élevés. Ça nous a, je
pense, carrément rôdés.
www.disagony.com
travail actuellement
et
donc
sans
ressources
pour
nourrir leurs familles.
C’est le point noir
de
la
situation.
Mais quand tu vois
que cela s’ajoute à
d’autres
facteurs
économiques
désastreux
depuis
cette longue crise,
cela glisse sur les
gens. J’espère que les
choses s’amélioreront
rapidement. Et en
ce qui concerne
cette politique de
sécurité
sociale
pour
tous,
c’est
qu’ils veulent forcer
les gens à acheter
des assurances qui
coûtent extrêmement
cher, alors qu’avant on avait le choix de le faire ou
non. C’est pas comme si on disait . 'Oui c’est cool
on va avoir des soins gratuits', mais cela va coûter
énormément d’argent à tout le monde. Il y a beaucoup
de gens pour et d’autres contre. Mais même les plus
démunis ne sont pas forcément pour car ça les oblige
à prendre cette assurance. ❚ [NK]
© Nicolas Keshvary
JONNY LANG
Retour de l’enfant
prodigue
Comment gères-tu ta vie de famille avec tes nombreux
enfants et ta carrière professionnelle ?
Ah, c’est très dur de trouver un équilibre. J’essaye
de ne pas être parti plus de deux semaines. Puis je
rentre, mais quand tu sors un nouvel album ce n’est
vraiment pas possible, car il faut être constamment
sur la route. Et là, j’emmène tout le monde avec moi
lors de la tournée américaine. Le côté difficile de
mon métier c’est ça, être éloigné de ceux que j’aime.
On t’a vu apparaître dans le film 'Blues Brothers 2000'
où tu as juste un petit passage. Est-ce que cela t’a donné
l’envie de réitérer cette expérience ?
Quand je me revois dans ce film, c’est le moment
le plus embarrassant pour moi (rires). J’ai horreur
de me voir ou de m’entendre chanter, et je ne suis
vraiment pas un acteur donc j’ai bien peur que ce
soit la première et la dernière expérience dans ce
domaine.
On va finir avec une question d’actualité politique.
Quel est ton avis sur cette question de shutdown et tout
cela à cause de la loi sur la sécurité sociale pour tous
aux USA ?
Je ne suis pas trop porté sur la politique et pas trop
informé là-dessus pour disserter dessus. Mais je pense
que c’est triste de voir tous ces fonctionnaires sans
© Nicolas Keshvary
Jonny Lang
« Fight for your
Soul »
Musikvertrieb
www.jonnylang.com
publicité 5
6 interviews
Après le prometteur 'Light
up the Dark', il y a trois
ans (lequel était sorti après
une longue gestation),
voici que China remet
le couvert, avec Eric St.
Michaels au micro et un
certain Tommy Henriksen
aux manettes. Le premier
nommé s'est fait un plaisir
de lever le voile sur les
dessous du disque.
C
'est la première fois dans la carrière de China
que le groupe sort deux albums de suite avec
le même chanteur. Est-ce à dire que vous
avez trouvé une certaine constance ?
Eric St. Michaels : C'est un choc merveilleux que
de tenir dans nos mains le produit fini, après une
si longue période de planification et de préparation.
Ce qui donne à un groupe sa consistance,
c'est l'ensemble des phases d'écriture et des
sessions d'enregistrement. Personnellement, j'ai
toujours apprécié le processus de making of d'un
disque. Au sein du groupe, nous nous sentons
plus proches lorsque celui-ci est terminé et qu'au
final il sonne comme nous le souhaitions. Et il
est vrai qu'en tant que groupe, vis-à-vis des fans,
nous sommes davantage une famille ou une tribu
quand le même chanteur officie sur deux albums
consécutifs.
Le groupe qui provoque
le plus beau déhanchement
de Genève vient réchauffer
ce début d'hiver avec
'In Omnia Paratus'
(ndrl : soyez prêts).
Ça danse et ça gueule
toujours aussi fort chez
Bak XIII. Dada, vocaliste
sautillant nous en parle.
Q
uelle approche avez-vous privilégié pour ce
nouvel album, musicalement ?
La composition de cet album a commencé
il y a trois ans, immédiatement après la sortie de
'Ibi Deficit Orbis'. Le but était alors d'assurer la
continuité. Entre temps, nous avons sorti un best
of, ce qui a ajourné le processus. Il y a aussi des
événements personnels qui ont radicalement
changé le ton général quand je m'y suis remis. Tout
ceci a joué un rôle dans mon approche musicale.
C'est un album thématiquement plus varié et
introspectif, sur le plan des textes. Les parties
vocales sont plus complexes et les riffs de guitare
aussi. L'envie de ne ressembler à rien d'autre et de
se démarquer de toute tendance est au cœur de
l'idée musicale de BAK XIII et je pense que nous
y sommes arrivés.
CHINA,
Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec
Tommy Henriksen, qui est l'un des guitaristes d'Alice
Cooper ?
Tommy et moi étions dans un groupe chez Atlantic
Records, juste avant que je ne rejoigne China.
Malheureusement, le disque n'est jamais sorti mais
nous nous sommes quittés en très bons termes. Ce
fut vraiment agréable de pouvoir travailler à nouveau
avec lui. Lorsque je suis allé le voir en concert
avec Alice Cooper, c'était au festival Sonisphere
à Bâle, en 2011. Il y a eu un problème avec mon
accréditation à l'entrée principale et j'ai été obligé
de l'appeler à l'aide. Il est venu quelques minutes
plus tard avec une fille nommée Sandra, qui faisait
Le morceau en français
en premier a-t-il une
signification particulière ?
Il consiste à planter le
décor et le ton général.
Nous trouvions que
c'était une bonne entrée
en matière. Ce n'était
pas établi dès le départ,
mais nous avons tous été
d'accord que ce morceau
devait ouvrir l'album.
Nos
auditeurs
test
nous ont grandement
encouragés dans cette
voie.
Petite musique sympa
souvent joyeuses sur des
paroles engagées assez
directes c’est un peu votre
signature. Êtes-vous des
gens engagés hors Bak
XII aussi ?
Quand tu fais de la musique, tu sais que tu ne
gagneras rien et que tu dépenseras tout ton argent
et toute ton énergie pour le faire. Soit tu as la
rage, soit tu es un musicien du dimanche. Il n'y a
pas d'entre deux, voilà ma définition de
l'engagement. ❚ [JM]
Tu fais tout, tout seul, ce n’est pas ennuyeux parfois ?
Dans mon groupe précédent, on était six, j’avais
China
« We are the Stars »
K-tel.
www.chinamusic.ch
BAK XIII
they are alive !
Bak XIII
« In Omnia Paratus »
Heimathome Records
www.bak13.ch
tant qu’Admiral, je peux prendre mon temps pour
exprimer ce que je veux dire de A à Z.
Lou Reed était-il un des artistes qui t’ont inspiré ?
Je suppose qu’il l’a été et l’est encore. Je suis hyper
fan du Velvet Underground et j’aime aussi beaucoup
son travail en solo. Il est l’un des meilleurs exemples
que le talent ne signifie pas avoir une bonne
technique ou être un bon chanteur. Tu dois juste
être bon et si tu trouves le moyen de toucher le cœur
des gens, c’est ce qui compte.
P
Explique-nous ce nom étrange, '8341735' ?
Si tu regardes la cover du 'Magical Mystery Tour'
des Beatles, à travers un miroir ce numéro apparait.
Si tu composes ce numéro, Billy Shears (personnage
de l’album Sergent Pepper, n.d.l.r) va répondre au
téléphone.
Sur la tournée 'Light up
the Dark', en 2010, vous
n'avez pas donné un seul
concert en Romandie.
Pouvons-nous espérer
que cela soit différent à
l'avenir ?
Nous aimons beaucoup la Romandie et si le public
romand nous désire, il nous aura ! Peut-être ce
disque nous permettra-t-il d'aller à la rencontre
du public romand. En tous cas, nous l'espérons
vivement ! ❚ [PV]
l’histoire continue
Hyperactif l’Admiral ? P’têt
ben que oui ! Il débarque sur
nos rivages avec '8341735',
un album seize titres qu’il a
réalisé tout seul. Bluffant !
arle nous de ce nouvel album, seize titres ce
n’est pas trop ?
Trop pour qui ? Je ne fais pas du marketing,
je suis un musicien. Je veux garder le contrôle sur
mon art, parce que c’est la seule chose que je peux
vraiment contrôler. C’est sûr, seize c’est beaucoup,
mais, c’était ma décision de faire cet album comme
ça, l’écouter est la tienne, tu peux aussi sauter des
chansons ou faire un break.
partie du staff, pour
résoudre le problème.
À présent, ils sont
mariés et parents d'un
enfant, et vivent en
Suisse. Tommy tourne
intensément avec Alice
Cooper et revient en
Suisse pendant les
pauses. C'est lors d'un
de ces breaks qu'il a pu
produire notre album.
ADMIRAL
JAMES T
Free as a bird
envie de faire un truc seul où il n’y aurait pas
d’autre influence que la mienne sur mes idées. En
Difficile de décrire ta musique ! Ta définition ?
Il y a parfois des chansons spéciales, punk ou
country. Je dirais que c’est de la pop, mais la
musique c’est une façon de dire ce que tu ne peux
pas dire avec des mots. ❚ [RC]
Admiral James T
« 8341735 »
DALA Produkte
www.admiraljamest.com
interviews
BRNS,
du plomb dans
la cervelle !
© Anne-Laure Heusch
FOX,
hell isn't a
bad place
to be !
Interview ce jeudi
10 octobre de Mark
Fox (ex-Shakra)
pour la sortie de
son deuxième
album, 'Lucifer'.
Un frontman aussi
sympathique que
charismatique.
U
ne tournée est déjà prévue
pour la promo de ce nouvel
album, je crois ?
Oui, nous avons déjà fait quelques
concerts. Mais ce sera surtout pour
2014, cette année, les festivals open
air sont finis, on a juste fait quelques
clubs.
Dans ce nouvel album, tous les
musiciens ont changé. Y-a-t-il une
raison ? As-tu un groupe fixe, si je
peux dire ?
J’essaie de ne pas changer ! Mais je
dois dire que je ne veux pas non plus
que les musiciens veuillent changer
quoi que ce soit à ma musique, ce
qui peut parfois créer des problèmes.
Ils peuvent bien entendu apporter
des idées, c’est super, mais je
ne veux pas qu’ils en cherchent
systématiquement.
Il me semble que ce deuxième album
prend une direction un peu plus
personnelle, par rapport à ton premier
album, qui sonnait encore très Shakra ?
Non, simplement la production a
changé, et comme tu l’as relevé, les
musiciens. Je suis très content de
cet album, parce qu’en fait, quand
tu fais le premier, tu te donnes un
maximum, tu as du matériel. Quand
tu fais le deuxième,
tu dois un peu te
surpasser. C’est ça qui
est intéressant.
Comment situes-tu ta
musique ?
Du hard rock. Mais
par
exemple,
le
morceau 'Nothing to
Lose Tonight' sonne
très différent. Je dirais que je suis
musicien, et non pas musicien de
hard rock, si tu vois ce que je veux
dire. Si j’ai une idée, si j’ai envie de
faire une chanson, je la fais, qu’elle
soit hard rock ou pas.
D’où te vient l’inspiration pour les
textes ?
Je dirais, surtout des moments de
ma vie, que j’ai envie d’expliquer, si
je puis dire. Je parle également de la
société. Mais jamais de politique.
Le plus important pour toi, c’est
l’album, la tournée ou les deux ?
Tout ! Si tu es sur scène, c’est vraiment
génial. Et d’être en studio, c’est tout
autre chose, mais c’est fabuleux
également. Et puis, le bonheur
d’être sur la route, également, les
interviews, tout !
Que ne ferais-tu absolument pas ?
Du rap et du hip-hop. Pour moi ce
n’est pas de la musique ! (rires)
Et que voudrais-tu faire, que tu n’as
pas encore fait ?
Quelque chose avec un orchestre
philharmonique.
Un dernier mot, un commentaire ?
Cela me plairait de venir à Lausanne
ou Genève, pour donner des concerts.
La Suisse francophone. Et puis le Z7
(n.d.r. Pratteln), évidemment. ❚ [JB]
Fox
« Lucifer »
Sony Music
www.fox-music.ch
Posés en backstage
après leur concert,
dans une ambiance
décontractée avec
Tim et Diego
du groupe belge
BRNS, autour
d’une petite bière,
il va s’en dire.
T
d’un film d’horreur (NDLR Brain
Dead de Peter Jackson), et nous
l’écrivions en toutes lettres au
début. On a choisi BRNS pour
faire une blague anachronique par
rapport à des groupes qui enlevaient
les voyelles dans leurs noms,
comme MGMT ou MSTRKRFT.
Concernant ‘Wounded’, on n’avait
toujours pas de nom à la fin de
l’enregistrement de l’album, et nous
avons laissé libre court au gars qui a
fait l’artwork.
out d’abord, je vous laisse
vous présenter.
Nous somme BRNS et
nous jouons de la pop marginale,
différente, quelque peu alambiquée.
Notre but est de sortir des sentiers
battus en ayant différentes influences
math rock, hip-hop qui viennent se
greffer sur une ossature pop.
© Anne-Laure Heusch
À propos d’influences, quels sont vos
groupes de référence?
Antoine a écouté beaucoup de funk
et de ska, moi (Diego), j’étais plus
basé sur le funk et je viens du jazz,
Tim est un grand fan de hip-hop,
et en fin de compte, c’est la pop
qui nous réunit tous. Concernant
nos groupes de référence, on peut
citer Why ?, Menomena, Animal
Collective, The Suns, Eels…
Et comment faites-vous pour garder
cette unité musicale malgré cet aspect
assez décomposé ?
Même si ce que nous jouons peut
paraître parfois assez éclaté, nous
essayons de garder une certaine
cohérence. On peut très bien faire
quelque chose de très pop, de très
posé, et l’instant d’après passer sur
une sonorité beaucoup plus violente
ou dissonante sans faire de pont. Ça
ajoute de la richesse et on aime ce
contraste.
Qu’est-ce qui vous a amené à avoir
cette polyvalence qu’on peut ressentir,
et d’avoir le batteur en lead vocal ?
On chante tous et on n’avait pas
envie d’avoir un mec qui fait son
show devant. D’ailleurs, le groupe
est placé en arc de cercle sur scène.
Pour le lead, on a pris celui qui
chantait le moins mal (rires). Mais les
chœurs sont très importants et pour
tous ce qui est de la composition
des morceaux, on se sent vraiment
comme un groupe, ce qui donne ce
côté plurivalent. ❚ [GY/ALH]
Les titres de vos morceaux, vos
paroles, ainsi que le nom de votre
premier album 'Wounded' paraissent
assez noirs alors que votre musique
est plutôt entraînante.
Pourquoi
cette
Brns
opposition ?
« Wounded »
C’est
ce
décalage
Musikvertrieb
qu’on recherche, cette
musique
sautillante,
voire joyeuse sur des
thèmes assez lugubres,
surnaturels
ou
brns.bandcamp.com
mystiques. Le nom du
groupe vient d’ailleurs
7
8
agenda des clubs & des festivals
publicité 9
10 dossiers
PLEIN LE CULTE !
Lou Reed – Transformer
Amis du rock,
L’une des figures légendaires du monde de
l’underground new-yorkais des 70's vient de casser sa
pipe à l’âge honorable de septante-et-un ans. La planète
rock lui rend (enfin !) unanimement l’hommage qu’il
aurait mérité aussi de son vivant. Lou, fascinant 'rock
n’roll animal', mal aimé malgré un talent indéniable.
Quel serait l’album le plus culte de Lou Reed ?
Question à deux balles, l’homme a connu une
carrière en dents de scie, mais laisse néanmoins
derrière lui un chemin semé de perles. Notre
choix s’est porté sur 'Transformer', pour son côté
transgressif et innovateur. Deuxième album solo
de Lou Reed, après ses années Velvet, réalisé en
Angleterre, c’est celui avec lequel il connaîtra
enfin un vrai succès commercial, grâce à 'Take a
Walk on the Wild Side'.
'Transformer' sort en 1972, produit par un certain
David Bowie et son fidèle acolyte et magnifique
guitariste Mick Ronson. Ils participent aussi à
la réalisation de l’album. Mike joue différents
instruments et Bowie chante dans les chœurs,
notamment sur 'Take a Walk on the Wild Side'.
Le ton est donné dès le premier titre,
'Vicious', on n’est pas là pour conter
fleurette. C’est cru, avec une atmosphère
bien glauque, très proche des prémisses
du punk. L’énergie du rock couplée au
désespoir et aux errances d’une jeunesse
qui ne se reconnaît ni dans les hippies, ni
dans le heavy metal et qui vomit son mal
être à travers sa musique et la défonce.
D’ailleurs Lou Reed est l’un des premiers
de la planète rock à dire ouvertement qu’il est gay,
qu’il se drogue et qu’il déteste son public.
Suit 'Andy’s Chest', petite ballade rock très efficace
avec de jolis chœurs, un vrai délire, chauvessouris et crotales à l’appui pour parler de Drella,
une petite amie de Warhol. Sur la piste 3, comme
on disait à l’époque, 'Perfect Day', avec Mike
Ronson et ses arrangements au piano. Une mélodie
imparable, une douce mélancolie, des paroles
romantiques, so sweet ! Il est communément
admis que Lou Reed adresse cette déclaration à
une substance poudreuse et prohibée. Un gros
succès commercial, remis au goût du jour avec la
BO de 'Trainspotting'.
Retour sur un son plus rock avec 'Hangin’Round'
dont les personnages crasseux saisis en quelques
mots, ouvrent grand la porte au titre suivant.
'Hey Honey Take a Walk on the Wild Side' ! Le
génie de Lou Reed réside aussi dans le fait qu’il
parle de la zone, sur des mélodies tellement
jolies. Dans cette chanson, il décrit un univers
peuplé de prostitués camés, hommes, femmes et
trans unis dans la déchéance, sur fond de 'doo
doo doo...' presque célestes et de l’inoubliable
solo au saxo de Ronnie Ross.
'Transformer', c’est aussi la douce mélopée
de 'Make up', ou l’irrésistible musicalité de
'Satellite of Love' (encore un gros succès) et
son final trop bien léché. Et le côté sauvage
de 'Wagon Wheel' et de 'I’m so Free', baby tu
l’as bien capté ? Ainsi que l’humour de 'New
York Telephone Conversation' emballé dans
une entêtante rengaine avec Bowie au bout du
fil et pour finir 'Goodnight Ladys' encore une
sombre histoire sur fond de tequila et de samedi
soir solitaire.
'Satellite's gone up to the skies'
'Thing like that drive me out of my mind'.
RIP Lou ! ❚ [RC]
côté matos
En partenariat avec musicolar.ch
Ibanez GRGA32-BKF
La première question que l’on se pose avant
d'utiliser la guitare est sans aucun doute 'Mais
par quel riff commencer ?' Et puis très vite, on se
rend compte que le choix cornélien ne consistera
en fait qu’à choisir entre 'Come as you Are' ou
'Smoke on the Water'. Facile. Le problème est la
seconde question : 'Mais quelle guitare choisir ?'.
Les marques ne sont pas dupes et se sont très
vite penchées sur les lignes pour débutants.
Les amateurs de Gibson ont Epiphone, ceux de
Fender, Squier. Du côté d’Ibanez, il y a Ibanez
GIO.
La petite GRGA32-BKF surprend d’abord par
son look : cornes pointues, touche vingt-quatre
cases, vernis noir mat, tête joliment dessinée, elle
a de la gueule la petite ! Pas grand-chose à envier
à première vue à ses grandes sœurs de la gamme
RGA. Second contact, on la prend en main et, ô
surprise, on la sent à peine ! Manche fin vissé,
poids plume (presque trop), deux doubles micros,
trois positions de jeu, un potard de volume et un
de tonalité, l’essentiel sans se soucier du superflu !
Débranchée, on craint pour la qualité du son.
Certaines cordes ne sont pas loin de friser. Après
un petit ajustement du réglage d’usine, on est
agréablement surpris de la brancher. Malgré son
look très typé metal, elle a tout de même une
polyvalence certaine, un son propre en clair, un
sustain XXL.
Conclusion :
À ce prix-là (on frôle, mais n’atteint pas les 300
francs), on pourrait difficilement réclamer plus !
Optez pour un tirant un peu plus important (un
10-46 fera mieux l’affaire que celui d’origine un
peu faiblard) et laissez-vous pousser les cheveux
ou offrez-la à votre progéniture pour Noël. Livrée
avec housse et jack c’est le cadeau parfait pour
apprenti rockeur ! ❚ [LM]
Points forts
Le look, le confort de jeu, le prix
Points faibles
Le vibrato manque sérieusement
dossiers 11
POUM TCHACK
Swiss-Drum-Academy.com
Swiss Drum Academy
La batterie a toujours été ton fantasme, la Swiss Drum Academy t'aidera à le réaliser !
Te former à devenir un des meilleurs, c'est leur métier ! Alors enfourche tes baguettes,
ça va rouler !
le niveau, je ne l'ai pas, même
après toutes ces années
autodidactes. Alors, dès que
la Swiss Drum Academy est
parvenue à mes oreilles, mon
sang n'a fait qu'un tour. Me
redonner un niveau correct,
être enfin un 'drummer with
attitude' ? À moi les putes et
la coke ! Bon, au moins juste
la coke ? Bon bah je resterai
à la bière.
Avant toute chose, permettez-moi de faire un
encart très personnel. Si vous vous en tapez (ce
qui est pratique pour les batteurs), rendez-vous
au paragraphe suivant. J'ai commencé la batterie à
douze ans. Douze ans, c'est bien mais pas top. En
gros, pas super pour devenir virtuose, mais encore
assez tôt pour en faire une vraie passion qui durera
toute la vie. À peine mon postérieur posé sur un
siège, j'ai su que la batterie, c'est ce qu'il me fallait :
viril, ravageur, le batteur n'est pas mis au premier
plan, mais c'est l'élément le plus central d'un groupe :
sans rythme, tout se casse la gueule. Ah, et j'avais
oublié, je suis une fille. Inutile de vous dire toutes
les sorties de concerts où je me suis faite aborder
par des gens qui te sortent l'éternelle phrase 'ouah,
une fille à la batterie, c'est surprenant !'. Pourtant,
Basée en Suisse-Allemande
(Oberglatt) ou au Tessin
(Quartino), la Swiss Drum Academy offre des
séminaires sur toute une année, à raison d'un
dimanche par mois. Et qui dit dimanche, dit jour
férié, dit que n'importe qui peut participer vu
qu'il a congé ! Six cours de quarante-cinq minutes
sont dispensés. Les cours sont autant variés que la
pratique pure (jazz, rock, metal), mais familiarisent
également avec l'enregistrement studio, l'utilisation
du logiciel Cubase, ainsi que le business musical, qui
est une partie non-négligeable de la musique ! Mais
ne vous y méprenez pas, la Swiss Drum Academy
n'est pas une école de musique à proprement parler,
avec un diplôme à la fin. Elle prépare simplement
les musiciens à entrer dans des hautes écoles, ou
simplement devenir un as, et, comme moi, avoir la
mégaclasse et pouvoir jongler négligemment avec
GROS PLAN SUR LED ZEP
Sound And Fury
by Neal Preston
ses baguettes en plein solo, le tout en sirotant un
coca (Si, si c'est possible !). En plus des ateliers
spéciaux sont également dispensés en plus des
cours individuels, afin de perfectionner ses talents
personnels et de ne pas être entourés d'autres
hyperactifs tapotant constamment leurs paumes sur
leurs cuisses en écoutant le prof.
Attention, en parlant précédemment de 'n'importe
qui peut participer', je parlais bien de batteurs
sachant déjà tenir un rythme ! Une audition vous
est demandée avant de pouvoir accéder aux cours.
Rien de bien méchant, mais il est bon de savoir que
l'on ne se retrouvera pas entouré de novices. Cela
permet une meilleur cohésion dans l'apprentissage.
Un bon batteur, c'est celui qui sait passer du jazz au
blues au metal avec autant de grâce que d'efficacité !
Si toi aussi tu meurs d'envie d'apprendre plus
qu'avec un prof individuel, direction la Swiss Drum
Academy ! ❚ [LN]
smarturl.it/soundandfury
Juste parce qu’il a bossé avec les groupes les plus prestigieux,
comme les Who, Queen, Bruce Springsteen, Tom Petty
ou encore Fleetwood Mac, le photographe américain
Neal Preston avait une place toute faite dans Daily Rock.
Il a compilé sur ce I-book toutes les photos de cette légende
rock qu’est Led Zeppelin. Magnéto…
Comment as-tu eu l’idée d’un livre numérique ?
J’avais déjà fait une version papier de mon livre sur
Led Zep, qui a été publiée chez Omnibus Press. Sur
le coup, j’ai décidé qu’il était temps de faire acte
de foi et de faire un truc qui n’avait jamais été fait
avant. Le futur de la publication est dans les livres
numériques et c’était l’opportunité de créer quelque
chose de plus expérimental que ne l’aurait été un
livre traditionnel.
Comment es-tu arrivé
dans le monde de la
photo ?
J’étais un garçon normal qui a grandi à NewYork dans les 60's. Une
connaissance m’a donné
mon premier appareil
quand j’avais environ
douze ans. J’ai été fasciné par la photo et c’est
devenu une vraie passion. On aurait dit que
je savais instinctivement
comment il fonctionnait,
comment la lumière passait dans le film pour
créer des images, tout
cela avait un sens pour
moi. Je n’ai jamais suivi
© Neal Preston
de cours de photo. Quand j’ai grandi, j’ai commencé
à prendre mon appareil à des concerts rock et avant
de m’en rendre compte je travaillais dans le 'music
business' en prenant des photos pour différents
magazines et pour des labels.
À ton arrivée, comment t’ont accueilli le groupe et
son entourage ?
C’est une très bonne question. La vérité c’est qu’ils
ont tous été très sympas et que j’ai vraiment été bien
accueilli. Il n’y a pas eu un moment
où j’ai dû passer une sorte de test,
sauf évidemment être sûr que chacun
appréciait mes photos. Peter Grant
m’a donné sa bénédiction, j’avais de
bonnes relations avec différentes
personnes qui travaillaient pour eux
ou pour Atlantic Records. Je n’étais
donc pas un étranger. Je faisais mon
boulot comme je l’ai fait avec chaque
groupe avec qui j’ai fait des tournées,
en essayant d’être le plus invisible
possible.
As-tu été témoin de scènes sulfureuses,
qui font la légende du rock ?
Bien sûr, et… j’ai été témoin des
excès de beaucoup de groupes rock.
J’y ai même participé, plus que ce que
ma raison n’aurait dû me l’autoriser,
beaucoup plus… Mais n’espérez pas que je vous
donne des précisions là-dessus.
Était-ce différent de travailler avec Led Zep qu’avec
d’autres groupes ?
Chaque groupe est différent, à cause des personnalités
qui le forment. Avec Led Zeppelin, tu as quatre
personnalités fortes, sans mentionner le manager et le
tour manager qui ont eux aussi de forts personnages.
Certains jours, on était cool. D’autres jours, tu dois
juste rester couvert et regarder 'la merde voler'.
Qu’as-tu pensé de la reformation du groupe en 2007 ?
Est-ce que tu as assisté au concert ?
Non, je n’y ai pas assisté, je n’en avais pas envie. J’ai
besoin de garder dans ma tête l’image de ce qu’ils
étaient, et pas la version 2007.
Quel album de Led Zep recommandes-tu comme
bande-son pour la lecture de ton livre ?
'Presence', c’est le meilleur ! ❚ [RC]
12 dans les bacs
Arcade Fire
Arcane Roots
Reflektor
Merge Records
Un double album ; deux
monolithes qui soutiennent
le groupe Arcade Fire dans sa quête musicale. Une
quête à laquelle il faut se préparer tant les premiers
moments sont déstabilisants. En effet, dès les
premières secondes, nous nous plongeons dans une
ambiance résolument disco, avec comme coup de feu
cinglant 'Reflektor' et 'We Exist'. Fini la teinte sépia
et le parfum de naphtaline auxquels les précédents
albums nous avaient habitués ! Place à la lumière,
aux basses très présentes et à un groove qu’on ne leur
connaissait pas ! Particulièrement travaillés, racontant
chacun leur propre courte histoire et jouant avec
nos émotions pendant de longues minutes, les titres
se dégustent comme chaque gorgée d’un bon vin.
Le crépusculaire 'Supersymmetry' clôt cet album
grandiose et renversant. ❚ [MHR]
www.arcadefire.com
Blood and Chemistry
Play It Again Sam
Après l’exercice du EP et
des premiers singles, le
fulgurant trio anglais sort enfin son premier album
studio. On retrouve la voix aiguë de Andrew
Groves, également guitariste, ainsi que la frappe
précise et puissante de Daryl Atkins, second
membre fondateur du groupe. Pratiquant un rock
indie énergique et mâtiné de prog, Arcane Roots
délivre une œuvre forte qui souffre encore de sa
jeunesse, à savoir un côté plaintif qui en énervera
certains, la voix haut perchée et parfois irritante
de Groves n’ayant pas encore le côté rauque d’un
Chris Cornell. Ce qui n’empêche pas le groupe de
ruer dans les brancards, comme il a pu le prouver
en première partie de la tournée européenne de
Muse. ❚ [FSt]
www.arcaneroots.co.uk
Chloé Mons
Pro Pain
Soon
Red & Star
The Final Revolution
Replica Records
La blonde volcanique nous
revient enfin avec son folk
crépusculaire afin de donner un digne successeur
au merveilleux 'Walking' qui nous aura accompagné
durant plusieurs saisons depuis sa sortie. Avec 'Soon',
Chloé Mons nous offre un cadeau exceptionnel, la
retranscription fidèle mais forcément différente d’un
autre album enregistré en Inde avant que le master
ne soit volé à la toute fin. N’écoutant que son cœur,
Chloé, accompagnée de son complice Yann Pechin,
ainsi que du percussionniste indien Prabhu Edouard,
a redonné vie à son disque avant que le temps ne
fasse son sale travail. Le résultat est en tout points
remarquable, à l’image même de cette incroyable
musicienne que certains ont trop longtemps cantonné
dans le rôle de 'femme de'. En bonus, un film édifiant
sur l’aventure du disque. ❚ [FSt]
http://chloemons.fr
Quatorzième opus pour
le groupe new-yorkais de
hardcore et autant dire que la musique n’a pas pris
une ride depuis le grand 'Act of a God' de 1999.
Prenez une bonne dose de mosh part, des riffs de
guitare incisifs, agrémentés par quelques solis avec
une touche très rock’n roll voire heavy, mixez le tout
avec une batterie percutante et un chant dantesque
et vous obtenez la recette parfaite pour un disque
de hardcore. Tous les ingrédients ayant fait la gloire
de Pro Pain sont réunis ici. À lui seul le titre 'Want
Some' résume l’album de l’année en matière de
hardcore. Comme le dit si bien Gary : 'One shoot,
one kill !' Une bonne thérapie pour les plus blasés
d’entre vous par les dernières sorties hardcore.
Tartine assurée et testée par votre serviteur pour
vous, consommateurs ! ❚ [FG]
www.pro-pain.com
Ron Moor
Nick Cave & The Bad
Seeds
Starshine
M&O Music
Pressenti comme un espoir
de la scène rock française,
Ron Moor sort son premier album 'Starshine'. Etant
lui-même ingé-son, la première constatation au sujet
de 'Starshine' est que tout y très bien ficelé. Entre
des plages de claviers très 'mellow' et des guitares
qui s’envolent et se percutent gaillardement, on est
dans un style qui s’inspire fortement de Muse ou de
Placebo, guitares, clavier, basse batterie. Oui, mais…
Oui, mais non, en fait ! Disons que là où Ron Moor
ne nous convainc pas c’est au niveau des compo, qui
nous ont semblé peu variées et trop linéaires. Entre le
début du premier titre et la fin du troisième, à part les
intro, on a l’impression d’écouter le même morceau.
Dommage parce que Ron à du savoir-faire et de
bonnes idées, sa musique est plaisante, mais manque
de caractère, d’originalité. ❚ [RC]
www.ron-moor.com
La
sélection
Mika
/ La Citadelle
Live From KCRW
Bad Seeds Ltd
Alors que 'Push the Sky
Away', le petit dernier de Mister Cave est encore
tout chaud dans les bacs, voici que notre homme en
rajoute une couche avec une galette capturée live
à Los Angeles pour la radio KCRW. Il ne faut pas
chercher ici à retrouver le punch affiché sur scène à
Paléo, non, avec des Bad Seeds en formation réduite,
la teinte des titres joués vire au pastel. Les pianos
sont majestueux et les cordes larmoyantes ('The
Mercy Seat'), les guitares juste rouillées ce qu’il faut.
Et la voix du patron évidemment, prête à perdre
l’équilibre à chaque instant ('Mermaids'). On l’a dit
le rythme est lent, très lent, confinant au sublime,
jusqu’à cette dernière pièce ('Jack the Ripper') où,
comme si elle avait été bridée trop longtemps, la
fureur s’invite au festin. ❚ [YP]
www.nickcave.com
des disquaires
VNV Nation
Transnational
Anachron Records
Ce mois-ci ce n’est pas un
album de metal qu'on va
vous conseiller, mais bel et
bien une galette d’electrodark (futurpop pour
être plus précis). Bref, le nouvel album de VNV
est une vraie merveille qui vous fera danser tout
seul devant votre PC en écoutant les hymnes
'Everything', 'Retaliate' ou encore 'Off Screen'.
Si ses deux prédécesseurs m’avaient un peu
déçu, ce 'Transnational' remonte le groupe au
firmament des meilleurs acteurs du genre. A noter
également le nouveau Frontline Assembly que
je recommande chaudement à tous les amateurs
d’electro qui tabasse ! ❚
www.lacitadelle.ch
Baron Von Smock
/ Urgence Disk
The Trap
Is Set
GPS Prod
Vous prenez des membres de
Nero Schwarz & The Black
Noir et des Redback et vous
obtenez le meilleur groupe suisse de kick ass rock
du moment. The Trap balance une bombe thermo
rock nucléaire avec la sortie du 7 pouces et sa
pochette qui nous rappelle les Sonics. Le single est
accompagné d'un album complet. Douze titres à
écouter à 200 à l'heure sur la route 66 tellement
leur zique transpire le rock'n roll. L'opus a été
enregistré par le génial Thierry Van Osselt (exKnut) et masterisé par Ed Brooks (RFI mastering,
Seattle). Les Trap vous donnent rendez-vous le 23
novembre à l'Usine. ❚
http://urgencedisk.bandcamp.com
Le
disque
du mois
Deap Vally
Sixtrionix
Island Records
Ça sent le cambouis, la sueur, le rock'n roll pur et
dur, la cyprine en ébullition. La révolution sexuelle
a eu son quart d'heure de gloire, les Riot Grrls et
les duo guitare/batterie aussi : on pourrait dès lors
croire que plus rien n'arrivera à nous surprendre
en nous proposant un 'duo riot grrl féministe',
pourtant, il réside dans la musique de Deap Vally
une authenticité et une sincérité rare. Les deux
demoiselles qui ne doivent pas excéder vingtcinq ans semblent avoir tout compris au rock : des
pédales d'effets pour combler une basse bannie,
des voix complémentaires, un vibrato surprenant
pour un groupe de rock, des morceaux tranchants
et efficaces. En à peine deux ans d'existence, Deap
Vally s'est retrouvé au Leeds fest et en première
partie des Vaccines et BRMC. Leurs clips suintent
le rock'n'roll old school : de la musique, de l'alcool
à foison, des amis, des clopes, des fesses, beaucoup
de fesses. Difficile de se retirer des morceaux tels
que 'End of the World', 'Bad for my Body' ou
'New Material' de la tête. Preuve en est que trop
d'artifices tue l'artifice. Une fois son partenaire
musical trouvé, pas besoin d'autre chose pour étaler
ses tripes dans sa musique. ❚ [LN]
www.deapvally.com
Motörhead
Aftershock
ADA Records
Et de vingt-et-un ! Autant
d’albums studios pour les
légendes de Motörhead et toujours autant d’attentes
à chaque nouvelle sortie. Sans espérer revoir un jour
un opus de la trempe d’'Ace of Spades' en raison du
poids des années et des problèmes de santé de Mr.
Lemmy, on n’est pas moins soulagé, ravi et enchanté de
retrouver, albums après albums, ces titres intemporels
et hargneux que ces joyeux titans du heavy nous servent
avec un certain entêtement depuis leurs débuts ; des
monuments qu’on aurait peine à voir changer. Joie
et allégresse donc, lorsque 'Heartbreaker' ouvre les
feux sur son up tempo ravageur qui lance la croisière,
moustache au vent et torse bombé. Titres après titres,
hymnes après hymnes, le trio déroule et réaffirme
la force de sa longévité et de sa productivité. On en
désirait pas plus… ❚ [AMa]
imotorhead.com
Philippe Henchoz / Disc-à-Brac
The Melvins
Tres Cabrones
Ipecac Records
Melvins,
groupe
aussi
imprévisible qu'emblématique,
nous revient à l'occasion de
son trentième anniversaire. Ils avaient commencé
à m'ennuyer après '(A) Senile Animal', la formule
à deux batteurs rendant encore plus indigeste une
recette qui n'était déjà pas réputée pour sa légèreté.
On retrouve ici un peu du vice et de la lourdeur du
Melvins des débuts. Normal, ce disque ayant été
enregistré par la formation originelle, avec Mike
Dillard à la batterie, Dale Crover endossant pour
l'occasion le rôle (ingrat) du bassiste. Mention
spéciale à 'American Cow' ainsi qu'à 'I Told you I
was Crazy'. ❚
www.disc-a-brac.ch
publicité 13
14 dans les bacs
Death Angel
The Dream Calls
for Blood
Nuclear Blast
Quand on pense à Death
Angel, c’est 'The Ultra Violence' dans le pit. Et en
cette année 2013, les revoilà tout naturellement
avec une nouvelle sortie, la sixème, trois ans après
l’excellent 'Relentless Retribution'. On a à faire à un
excellent disque de thrash, sans concessions, bourrin,
direct, droit dans ta face. Dix titres, quarante-sept
minutes parfaites pour éviter de s’emmerder devant
son PC ou dans son baladeur. Et dès le premier titre
'Left for Dead', on sait à quoi s’attendre. C’est bien
joué, propre, les soli sont superbement exécutés et
les vocaux caractéristiques, tout en envolées de Mark
Osgueda. En tout cas, on en a pour son argent. Pas
la sortie de l’année, mais une excellente galette à
mettre entre les oreilles des fans du groupe et du
genre ! ❚ [GB]
www.deathangel.us
Morse
Beliefs Destroyer
Head Records
Le groupe Morse (à ne
pas confondre avec Mörse
de Lille) vient de sortir son mini-album 'Beliefs
Destroyer'. Un hardcore noise dévastateur, un son
bien dégueulasse comme il faut et une envie de
'tous les buter'. Voilà dans les grandes lignes ce
que Morse inspire. Leur premier opus n'est pas très
long, environ dix-huit minutes, mais ça arrache tout
le long ; un bon gros bordel à la Napalm Death.
Ils ont bien choisi leur nom car leur musique est à
l'image de l'animal : dense, puissant et féroce. Ce
qui choque dans leurs compos, c'est le manque de
structure ou alors elle est si bizarre que c'est parfois
gênant, mais sans jamais tomber dans l'excès.
Messieurs, il ne vous reste plus qu'à persévérer dans
votre effort pour nous pondre un vrai (et surtout
plus long) album. ❚ [MVP]
http://morse2.bandcamp.com
Pelican
Forever Becoming
Southern
Lord Records
Quatre ans après 'What we
all Come to Need', Pelican
est de retour avec 'Forever Becoming', son cinquième
album long format. Le guitariste Laurent Lebec a
quitté le navire et est remplacé par Dallas Thomas.
Un changement que l’on pouvait craindre, mais
qui au final ne se ressent pas tant que ça. Pelican
n’a guère changé avec son post-metal instrumental
et rentre-dedans. Les cassures rythmiques sont
toujours présentes et semblent mieux jouées que par
le passé. Les deux guitares se répondent toujours et
proposent des lignes intéressantes. La rythmique,
elle, reste solide. Un très bon album de Pelican qui a
tout à fait sa place dans leur discographie. Il manque
par contre toujours au groupe une personnalité plus
forte qui leur permettrait de clairement sortir du
lot. ❚ [SB]
pelican.bandcamp.com
Yodelice
Square Eyes
Universal Music
Trois ans après l’excellent
'Cardioid', Maxim Nucci et
son personnage ténébreux
imaginaire Yodelice sont de retour pour un troisième
album. Le Français a rebranché les guitares et
repiqué les vieux vinyles des Floyd ou autres Led
Zep' pour écrire un disque bien plus rock et à la
fois plus pop que le précédent, et la recette marche
toujours autant. Les sons sont bruts mais non laissés
au hasard, les mélodies prenantes ('Fade Away') et
les riffs rappelent le rock garage des 70’s ('I Worship
You') ou la vague psychédélique ('Like a Million
Dreams'). Yodelice livre un album de qualité et
prend un virage électrique par rapport aux deux
efforts précédents. Il qualifie d’ailleurs lui-même
cet opus comme une volonté de retourner sur scène
et de donner un show rock. On ne lui jettera pas la
pierre. ❚ [AC]
www.yodelice.com
Testament
Steve Hackett
Genesis
Revisited, Live At
Hammersmith / DVD
InsideOut Music
Steve Hackett pense qu’avec ce show, il a (enfin)
donné ce que le public et tous les fans de Genesis
(époque Peter Gabriel évidemment) attendaient depuis longtemps. Et il a sacrément eu raison de le faire,
le bougre ! Quel bonheur de ré-entendre des titres
vieux de plus de quarante ans, qui n’ont pas pris une
ride (ou alors juste une…) : 'Supper’s Ready', 'Watcher
of the Skies', 'Dancing with the Moonlit Knight'…
avec une palette d’invités triés sur le volet : John Wetton, Steve Rothery (Marillion), pour ne citer qu’eux.
Un DVD complet du show (près de trois heures) avec
une ovation debout du public durant 'The Musical
Box' et un 'Behind the Scenes' de trente-sept minutes.
Incontournable ! On est carrément transposé dans
le passé. ❚ [JB]
www.hackettsongs.com
Dark Roots of Thrash
Nuclear Blast
Salut à toi Ô amateur de thrash…
J’ai 850 caractères pour te dire que
ce DVD est une tuerie et que si tu ne veux
pas finir sept pieds sous terre en étant
idiot, ben tu sais ce qu’il te reste à faire…Courir chez
ton dealer le plus proche à la vitesse d’Usain Bolt !!!
Dans ce DVD enregistré à New York au Paramount
Theatre en 2013, point de grand show bourré d’effets
pyrotechniques et autres fioritures, juste dix-neuf
titres, cent vingt-cinq minutes aussi puissantes qu’un
uppercut de Mike Tyson. Cette tournée a fait la part
belle aux dernières compos, bien plus couillues
que celles de leurs débuts. On retrouve néanmoins
quelques grands classiques. L’édition limitée
contient également deux CD's du Live. En résumé,
ça envoie du bois et c’est aussi puissant qu’un smash
de Roger Federer. ❚ [OD]
www.testamentlegions.com
Okkervil River
The Silver
Gymnasium
ATO Records
Comme la première feuille
emportée par le vent mauvais, le septième album
d’Okkervil River annonce l’automne. En venant
déposer sur nos platines des mélodies surannées, les
Texans réjouiront les fans de… Bruce Springsteen
période 'Born to Run'. 'On a Balcony' et 'Down Down
the River Deep' sont habillés de cuivres rappelant
le Boss et son E Street Band. 'White' prouve au
passage que le groupe ne fait pas sans blanc. 'PinkSlips', 'Where the Spirit Left us' ou 'Walking without
Frankie' donnent à l’album plus d’éclectisme (comme
dirait Nathalie des Inconnus) sans pour autant
soulever l’enthousiasme des foules. Une galette un peu
Passe-Partout au demeurant, sans vouloir offenser les
personnes de petite taille dont on ne parle pas assez
dans ces chroniques CD. ❚ [FM]
http://okkervilriver.com
The Flower Kings
Desolation Road
InsideOut Music
Après une reformation en
2012 pour 'Banks of Eden',
la bande menée de main de
maître par Roine Stolt remet le couvert. Et le moins
que l’on puisse dire est que le groupe suédois de
rock progressif, qu’on ne présente plus, a été très
créatif avec son lot de mélodies 'happy prog' et son
groove implacable. Cet album est une belle réussite.
Au niveau de la structure, il semble plus classique
que son prédécesseur, avec dix compositions de
longueurs variables, on voyage cependant au travers
d’ambiances diverses et tout à fait plaisantes. On
appréciera par exemple le morceau 'White Tuxedos'
avec son refrain totalement délirant. Avec ce
'Desolation Rose', The Flower Kings ne surprendra
pas, mais la puissance créatrice dégagée est tout
simplement remarquable. ❚ [FR]
www.theflowerkings.com
Rocksmith
Edition 2014
Ubisoft
Jouer aux jeux vidéo avec
une vraie guitare, voilà un
concept à la fois original et
accrocheur que nous avons eu le plaisir
de découvrir lors de sa première version.
Ubisoft compte donc bien profiter du succès et
nous sort un second Rocksmith simplement intitulé
Edition 2014. Eh oui, pourquoi faire compliqué ?
Il s'agit d'un tout nouveau titre avec une tracklist
excellente avec de grands noms du rock comme
Nirvana, les Foo Fighters, The Police, Queen, The
Smashing Pumpkins, R.E.M., Aerosmith, mais aussi,
du Deftones, System of a Down, Pantera, Slayer,
etc... Bref, il y en a pour les amateurs de tous types
de rock ou metal. Sans oublier la grosse nouveauté
de cette édition 2014, le mode Impro. Est-ce assez
pour renouveler l'expérience ? ❚ [CMF]
http://rocksmith.ubi.com/rock
smith/en-GB/home/index.aspx
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DAILY ROCK 72 – DÉC / JAN 2014
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swiss made dans les bacs 15
Wolfman
Unified
Irascible
Attention, pépite repérée ! Et
le fait qu'il s'agisse de Suisses
importe peu, et ne s'entend même pas. Son sans
tâche, combo à la frontière des genres (electro, blues,
folk, pop, new wave, tout y passe), émotions, vous
le demandez, Wolfman le sert. Avec ce beat electro
retro-nostalgique et cette voix sensuelle, les morceaux, sans recopier le même schéma, rivalisent d'inventivité en mariant des éléments d'horizons divers,
du trip-hop à des trips plus pop. Sans se contenter
d'un ou deux morceaux forts pour porter ce premier
album, ils marquent tous les points, pour peu qu'on
ne dise pas non à un flot de mélancolie. Pas sur les
traces, mais aux côtés de groupes comme The XX,
voire MGMT avec moins de paresse, voilà une valeur
sûre. Meilleur CD suisse arrivé à mes oreilles depuis
longtemps ! ❚ [LoR]
www.wolfmanmusic.net
Ever Since
Bring Out The Gimp
Autoprduction
Massif ! Et ... dans ta face !
C'est en sortant de cet album
ce qui reste sur les lèvres, tant le son sale et agressif
se marie bien aux riffs violents qui percutent les
enceintes durant les quelques trois quarts d'heure
de l'album. Technicité, brutalité et variété répondent
à l'appel aux armes, liant le conflit résultant
d'un méchant cocktail rappelant tantôt le black
grandiloquent des bons temps de Dimmu, tantôt
des icônes suédoises plus death metal à la Children
of Bodom ou les formations de Gothenburg. La voix
passe sans problème de mélodies claires à des growls
aigus typiques du death mélo, parfois transitant
rapidement dans le feu de l'action pour un résultat
étonnamment crédible. Seul reproche sérieux : le
parti pris sur la netteté du son est discutable, vu les
compos ambitieuses. ❚ [LoR]
www.eversince.ch
The Lonesome
Southern Comfort
Company
The Big Hunt
On The Camper Records
Gros regret pour ce troisième effort : ils n'ont pas
eu le courage de s'autoriser plus de pérégrinations
électroniques comme ils osent le faire sur le premier
titre 'When He's Down'. Le reste du temps, on se
promène dans du country-folk assez banal, et le violon
occasionnel, même s'il apporte un peu de fraîcheur,
ne parvient pas à tempérer ce manque d'audace. En
ressort une sorte de Mumford & Sons local (sans
banjo), manquant de punch pour emballer, manquant
d'émotions pour émouvoir. De là à dire que c'est
mauvais, il n'y a qu'un pas, heureusement empêché par la
solidité des compositions, classiques et peu surprenantes,
mais néanmoins convaincantes. Si vous vous sentez l'âme
cow-boy, dans toutes les déclinaisons du concept, vous
pouvez vous lancer. Sympa. ❚ [LoR]
www.lonesomesouth.com
Disagony
Venom Dish
Irascible
Qu'un groupe comme
Disagony, omniprésent
sur la scène rock romande depuis plus de trois ans
n'ait jamais sorti d'album était exaspérant. On en avait
marre de mettre en boucle leur EP, qui atteint à titre
personnel plus de cent écoutes par morceau. Imaginez
notre regard lubrique lorsque nos yeux se posent sur
la cover de 'Venom Dish', premier album en règle. Un
son propre et pourtant légèrement insolant, comme
un gosse qui continuerait de faire ses gammes après
22h30. La voix est androgyne à souhait, la basse est
féline, la batterie diablement efficace et la guitare en
vaut deux. Ça commence avec le délinquant 'Cut', ça
se termine par l'orgasmique 'Forever Fool', autant de
titres mûris et travaillés sur scène et pour la scène. Ce
'Venom Dish' s'insinue comme un poison dans nos
veines, 120 DB sinon rien. ❚ [LN]
disagony.com
Sideburn
Electrify
Irascible
Écouter un nouveau CD de
hard rock c'est comme boire
une Boxer. Tu sais que ça sera toujours la même chose,
ça te surprend pas, c'est pas franchement subtil, mais
t'apprécies quand même parce que tu sais que ça te
fait du bien. C'est le cas pour Sideburn, qui peine à
s'affranchir des références qu'il revendique. On les
rapprocherait sans peine d'un Airbourne plutôt que
d'un AC/DC grâce aux tempos plutôt nerveux. Aucune
originalité, si ce n'est des légers relents country, mais
c'est fait avec amour, sincérité et passion (comme la
Boxer, selon les slogans publicitaires !). L'album a
peut-être ses vagues points faibles ('Frontline'), mais
évite heureusement la case 'ballade chiante'. Du
coup, ça passe sans problème en décapotable à fond
sur l'autoroute, les fenêtres ouvertes. Prévisible mais
coooool. ❚ [LoR]
www.sideburn.ch
Conjonctive
Until the Whole
World Dies
Tenacity Music
Après deux EP's qui les
avaient placés parmi les noms sur lesquels il faut
compter dans la scène metal suisse, Conjonctive
délivre enfin son premier album. 'UTWWD' est la
plaque de deathcore qu’on pouvait attendre d’eux.
Une marche ravageuse, brutale où la moindre brèche
lumineuse n’a pas sa place. Derrière les drops et
autres blasts habituels, c’est surtout la particularité
de Conjonctive qui retient notre oreille : un chanteur
et une chanteuse se partageant l’espace vocal. Une
particularité qui n’est pas sans amener quelques
accrocs ; la disparité des deux voix, le choix des textes
en français sur un titre que les esthètes auront vite
oublié… Reste la qualité musicale régnant tout au long
d’un opus qui annonce une fin du monde prometteuse
pour le sextet romand. ❚ [AMa]
www.mx3.ch/artist/conjonctive
Louis Jucker
8 Oprhan Songs
Hummus Records
Louis Jucker (The Ocean
Collective,
The
Fawn,
Coilguns…) est probablement un des artistes suisses
les plus productifs de sa génération. Produit, peutêtre, de son hyperactivité palpable. Avec son premier
projet solo, 'Eight Orphan Songs', l’artiste nous invite
à découvrir une nouvelle facette de sa personnalité.
Plus intime, touchante et apaisante. Fruits d’une
expérience particulière vécue par l’artiste dans un
ancien appartement, ces huit titres sont des bribes
d’instants, d’ambiances, de personnages rencontrés
ou partagés durant son séjour. Épaulé pour les
visuels par le plasticien Augustin Rebetez, Louis
Jucker nous fait revivre ces morceaux de vie avec
une sincérité et un réalisme impressionnants. Un
moment empli de nostalgie bien qu’étrangement
rassurant. ❚ [AMa]
www.louisjucker.ch
Admiral James T
8341735
DALA Produkte
Admiral James T fait
partie de ces artistes
que l’on ne peut étiqueter, sa musique étant 'transgenre' et 'trans-générationnelle'. Un gros morceau que
cet album, seize titres, sur lequel l’Admiral joue de tous
les instruments et chante après avoir bien sûr composés
musique et paroles. On y retrouve évidemment les
influences du bonhomme (les Beatles dont il est très
friand, Bowie, T. Rex, Led Zep, les Stranglers, Nick
Cave) Que du bon ! Ces influences ont été assimilées,
digérées, pas de nostalgie dans cet album, juste de
très bonnes chansons, de l’homogénéité. On ne saute
jamais du coq à l’âne malgré la diversité des styles
présentés. A écouter en deux fois si vous voulez, mais
à ne pas manquer. Notre titre préféré ? 'It’s Time to
Move Along', un croisement entre Anne Clark et Nick
Cave, juste délicieux ! ❚ [RC]
admiraljamest.com
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