Les Vikings débarquent - Daily-Rock
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Les Vikings débarquent - Daily-Rock
TOUTE L’ACTUALITÉ BRÛLANTE DU ROCK EN ROMANDIE Daily Rock GRATUIT DÉC / JAN 2014 72 www.daily-rock.com Les concerts © N. Keshvary 2 – 3 • The Fratellis • Les interviews 4 – 7 • Jonny Lang • Disagony • Admiral James • China • Bak XIII • • BRNS Le calendrier 8 – 9 Les dossiers 10 – 11 • Plein le culte • Les chroniques 13 – 15 • Wolfman • Conjonctive • Motörhead KVELERTAK Les VikingS débarquent ! • Arcade Fire • • Pelican édito Rockeuses, Rockeurs Encore une nouvelle année qui se clôt sur nos concerts et festivals, sur nos déceptions musicales et découvertes réjouissantes, sur les bières et les coups de soleils partagés… C’est le moment de se remémorer chaque album que l’on a, pour la première fois, écouté et apprécié durant ces derniers mois. Et en ces temps de téléchargement, de garder ce plaisir simple d’ouvrir le cellophane, dernier mince rempart entre notre sésame et nous, de humer le parfum du livret neuf, de déposer le disque délicatement et d’enclencher religieusement le bouton ‘play’. Et c’est dans ces moments-là que l’on se souvient de celui qui nous aura le plus marqué durant l’année, celui qui nous poursuit dans nos rêves, celui qui se raye plus vite que les autres. Pour ma part, ‘Haze’ des Lausannois de Black Willows a été et reste encore une claque monumentale. Inlassablement, il tourne et tournera encore en 2014. Quand on espère que l’année suivante sera plus rock’n’roll, c’est exactement à ceci que je pense. Merde les JO et le foot : headbang, pogo et circle pit pour tout le monde en 2014 ! Il y a un peu plus d’un an, j’évoquais dans ces mêmes lignes le destin salement tragique des Pussy Riot. Et d’allumer aujourd’hui la flamme Daily Rock pour Nadejda Tolokonnikova, qui a récemment été portée disparue alors qu’elle était ballotée entre des camps tout aussi sordides les uns que les autres. Merde, 2014 aura donc son lot de crasses. Parce qu’entre les J.O. dans la Russie de Poutine où des musiciens sont envoyés dans les goulags et le foot dans un Brésil où l’on cache les miséreux pour faire la place aux footeux décérébrés, on risque vraiment d’avoir les oreilles qui vrillent. On sait pourtant depuis bien longtemps que le sport n’est pas bon pour la santé ! Seule solution : trouver les concerts où ça jouera et criera plus fort. Et dans cette cacophonie, trouver le réconfort. Marc-Henri Remy [email protected] L’OVNI norvégien s’est garé le temps de quelques heures à Colmar. Nous en avons profité pour faire parler son capitaine, Erlend Hjelvik. L e groupe n’a que six ans d’existence et un second album à son actif et pourtant votre succès est grandissant, comment expliques-tu cela ? EH : Il n’y a pas de secret. On est un groupe qui travaille beaucoup et fait beaucoup de concerts depuis la sortie du premier album. Je suppose que notre musique plaît aussi et tant mieux pour nous. Pour un jeune groupe aujourd’hui il n’y a qu’une seule solution, toujours jouer, alors qu’avant je suppose que tu pouvais encore survivre en vendant tes albums. Donc oui le mot d’ordre c’est tourner le maximum pour faire connaître ta musique. La Norvège commence à être de plus en plus prolixe en groupes prometteurs (Audrey Horne jouait ici une semaine plus tôt). Est-ce une explosion des groupes norvégiens ou est-ce le système qui découvre maintenant ce potentiel? C’est une question difficile. Tu sais tous les groupes de black metal d’avant font des choses différentes aujourd’hui. Regarde par exemple un groupe comme Enslaved qui fait plus du rock progressif aujourd’hui, ou encore Satyricon qui fait du black 'n roll !!!! Donc cela permet à la scène norvégienne de proposer un plus large éventail de styles. La Norvège est un petit pays et on est amené à se rencontrer souvent et cela permet de nouveaux projets. Le fait de chanter en norvégien ne risque pas de creuser un fossé avec vos fans non norvégiens ? Je pense à l’inverse que nos fans seraient déçus si on chantait en anglais, et finalement cela contribue à notre son. Mais au travers de nos vidéos, des T-Shirts et des jaquettes des albums, je mets quelques lignes en anglais pour que les gens aient une idée de ce que la chanson raconte. Donc au final ils ont une idée générale du sujet. Les couvertures des deux albums ont été dessinées par John Baizley (Baroness) et l’album a été produit par Kurt Ballou (Converge). Travailles-tu souvent avec les membres d’autres groupes ? C’est la résultante d’un brainstorming, et pour la production de l’album, on était tous d’accord pour Kurt car on adore le son qu’il produit. On lui a envoyé un message sur sa page MySpace et le lendemain, il nous répondait qu’il était ok. Et pour John c’est l’inverse c’est lui qui nous a contacté pour le premier album, suite à nos démos et cela lui a plu. Ses dessins reflètent bien notre musique, car il puise les éléments dans les textes que je lui traduis. Pour finir d’où t’es venue cette idée de monter sur scène avec un hibou sur la tête ? C’est un vrai hibou que je porte. C’est un artiste taxidermiste norvégien Erik Tidemann qui l’a fait. Il fait des trucs bizarres comme un loup à six têtes ou encore ce hibou. Il est fan du groupe et on voulait un truc pour les festivals, mais au final il est devenu indispensable. ❚ [NK] Retrouvez l’intégralité de cette interview sur www.daily-rock.com Kvelertak « Meir » Roadrunner Records http://kvelertak.com 2 previews The Fratellis L'Usine, Genève Dregen + Imperial State Electric Komplex 457, Zurich n 6 décembre 2013 Marduk + Grave Amalgame, Yverdon n 12 décembre 2013 'Costello Music' sort en 2006 et fait un triomphe, notamment avec son tube interplanétaire qui en a fait boire plus d’un, 'Chelsea Dagger'. Un deuxième opus le suit deux ans plus tard, 'Here we Stand', non loin d’égaler la première perle. Il faudra cependant attendre cinq ans pour que leur pause soit bénéfique et permette de pondre un troisième album, 'We Need Medicine'. Pour changer, ça pète et ça envoie du lourd. On ne peut leur reprocher de s’être réellement séparé afin de prendre des distances avec la célébrité. L’oppression, le stress, la perte de contrôle (pour bien faire apocalyptique). Ils n’en sont pourtant pas restés inactifs ! Le chanteur/compositeur John Lawler, aka Jon Fratelli, crée un autre groupe, Codeine Velvet Club, et écrit notamment pour lui-même et sort un album solo, 'Psycho Jukebook'. Le fait de rejouer plus tard quelques concerts au sein de son ancien groupe n’a fait que de raviver la flamme d’adrénaline, drogue d’inspiration. Et les voilà. Onze nouveaux morceaux qui n’hésitent pas à allier ce pop rock-punk survitaminé à des cuivres ou un synthé d’antan. Cela nous rappelle un certain Franz Ferdinand, originaires eux aussi de Glasgow. Et franchement, que demander de plus lorsqu’on connaît le charme de l’endroit qui les accueillera ? Peut-être une bouteille de Whiskey, finalement. ❚ [MZ] www.ptrnet.ch n 11 décembre 2013 Black metal ist Krieg ! En tout cas c'était le cas il y a dix ans. Maintenant, Satyricon fait du hard rock, Dimmu Borgir fait de la soupe, Darkthrone fait du punk, Ulver fait du post-rock atmosphérique pour intellectuels, plus très trve tout ça. Oh, c'est ptet intéressant, mais vous avez aussi la nostalgie des églises incendiées, des corpses paints, des gargouillis et des têtes de cochon ? Eh bien il reste Marduk ! Et Marduk, depuis leur premier EP 'Fuck me Jesus', ils ont jamais été des agneaux et ils ont toujours chié leur race. Du black metal rapide, violent, auquel même les métalleux à priori réticents au metal noir finissaient souvent par succomber grâce à leur puissance qui n'a rien à envier aux groupes de death les plus nerveux. Une carrière parsemée d'albums d'anthologie, de morceaux entêtants, de pochettes mémorables et de lives réputés ! Et c'est sans compter la présence des vétérans de Grave à leurs côtés, également de Suède, qu'on avait déjà vu en terres romandes il y a deux ans au Rocking Chair sur la même affiche que Obituary. Dans un registre plus old-school, les gaillards se chargeront de rappeler qu'ils ont vu l'émergence du death metal. Amateurs de hard extrême à l'ancienne (car les 90's, c'est déjà loin), réunissezvous à l'Amalgame pour une soirée à ne pas manquer. Petites frappes s'abstenir. ❚ [LoR] www.amalgameclub.ch Lamb of God Komplex 457, Babyshambles Fri-son, Fribourg Satyricon +L'Usine Chthonic PTR, Zurich Tu parles d’une tournée : la réunion, en co-tête d’affiche, des fondateurs des Hellacopters ! D’un côté, Dregen, le guitariste, de l’autre, Nicke Andersson (alias Nick Royale), le chanteur. Leurs chemins s’étaient séparés après deux albums, lorsque Dregen décida de réintégrer – avec succès – son groupe de toujours, les géniaux Backyard Babies. Après avoir mis ces derniers en pause (ils sont toujours censés se reformer un jour) et avoir rejoint le groupe de Michael Monroe, Dregen vient de sortir son premier album solo, qu’il présentera donc lors de cette tournée. Quant à Nicke Andersson, après le départ de Dregen, il a poursuivi – également avec succès – l’aventure Hellacopters jusqu’à la séparation du groupe en 2008. Il a alors formé Imperial State Electric, avec notamment Dolf de Borst (The Datsuns). Le groupe assurera ici la promotion de son troisième album. Et si cette tournée conjointe permettra certainement, à l’occasion d’un titre ou l’autre, d’assister aux retrouvailles scéniques des anciens compères, elle constitue surtout une vitrine de ce que le rock suédois a de meilleur à offrir. Entre l’énergie et le charisme débordants de Dregen et les hymnes imparables des Imperial State Electric, le rock va être célébré de la plus magnifique des façons en ce 11 décembre 2013. Immanquable ! ❚ [GS] www.komplex457.ch n 7 décembre 2013 n8 janvier 2014 Groupe prolifique, Lamb of God fait partie du gratin du metal depuis quelques années déjà. Fondé en 1990 et avec sept albums à son actif, le quintet mené par Randy Blythe ne s’embarrasse guère de politesses. Une claque au visage comme signe de bienvenue, coup de pied dans l’entrejambe pour couper le souffle et enfin la descente du coude finale quand vous êtes à terre encore à vous demander quelle tornade – Caroline, Pétunia ou Anne-Simone – vient de vous passer sur le corps. S’il vous reste des forces, attrapez une bière et retournez dans l’œil du cyclone ! ❚ [MHR] www.komplex457.ch Hey. Les Babyshambles. Hey ! Les Babyshambles, quoi ! Pete Doherty ! La drogue, tout ! Avec le nouvel album, 'Sequel to the Prequel' ! Quel titre, quoi ! La drogue ! Et le single qui poutre, 'Nothing Comes to Nothing' ! La drogue ! Les Babyshambles ? Ouais La drogue ! Sont trop bons pour faire de la musique, ces Anglais ! T'es pas d'accord ? On se voit au concert alors et on en reparle après. Et t'as pas quelque chose pour dépanner, là ? Bref, Pete's back, nouvelle galette, nouveau single, même esprit, crème mondiale de l'indie, ça se passe à Frison, bébé. ❚ [LoR] www.fri-son.ch Genève n 11 décembre 2013 Satyricon, tout le monde connaît cette légende du black, qui a bien vieilli, capable de séduire des hardos de tous horizons, gna gna gna. Chthonic par contre, ça vient de Taïwan ! Et si ce n'est pas un pays réputé pour son black, Chthonic est en mesure de changer la donne avec un metal ample, emprunt d'une richesse de composition et d'une noblesse symphonique faisant passer Dimmu Borgir pour des petites frappes. Dans leur pays, ce sont des Seigneurs, ici ils s'occupent des premières parties. Allez donc les accueillir avec respect pour changer la donne ! ❚ [LoR] www.ptrnet.ch cover stories John Dyer Baizley A Perfect Monster Vous trouvez une grande similitude entre les cover de Pig Destroyer, Kvelertak, Kylesa ou Torch ? C'est parce que derrière celles-ci se trouve un seul et même homme : John Dyer Baizley. Originaire de Savannah (USA), Baizley est surtout connu de la scène metal comme étant le chanteur et guitariste du groupe Baroness. Il allie son travail de musicien et d'artiste à titre équivalent et souhaite concilier sa vie privée et sa vie professionnelle. Bien loin des Santa Muerte réchauffées et désormais dépassées, Baizley représente surtout des femmes dans un environnement ésotérique au moyen de couleurs chaudes (rouge, orange, brun). Les traits des protagonistes restent simples, tout est dans le décors, la position ou le regard... On y croisera dès lors des animaux à forte connotation symbolique : des Dieux celtes. Et n'oublions pas quelques squelettes, ça fait toujours sangliers, serpents, loups, oiseaux, dans une nature organique et primitive verdoyante, soulignées par des lignes dynamiques, ondulatoires. En soit mystique, jamais son travail ne peut être vu comme pessimiste : on flirte avec l’onirique, avec les abîmes, avec bien dans le doom. Car n'oublions pas que le monsieur est également musicien, et qu'il s'inspire d'un univers musical autant que d'un univers graphique fin 1800, Baizley ne reniant pas son affection pour Alphonse Mucha et l'Art Nouveau, courant fort des arts appliqués entre 1890 et 1910. En somme, des œuvres jamais nouvelles, mais qui ne vieilliront jamais. Comme le doom, quoi. Très à cheval sur la relation artiste /acheteur, vous pouvez trouver ses œuvres hors pochette d'album, flyer ou t-shirt directement au stand merch de Baroness ou sur le site ci-dessous pour une somme modique (moins de 200$). ❚ [LN] www.aperfectmonster.com previews 3 © Véronique Rojas Therion Les Docks, Lausanne Adept Kofmehl, Soleure Pont-Rouge, Monthey n 15 décembre 2013 Therion, aka Christofer Johnsson et ses potes, ça fait un bon bail qu’ils occupent le terrain. Le blondinet, fan d’Abba comme tout bon Suédois qui se respecte, a notamment lancé la mode des chœurs gothiques grandiloquents sur un tapis de heavy metal symphonique ne se cantonnant pas à un simple groupe de death parmi d’autres. Depuis, moult formations lui ont emboité le pas même si peu ont choisi d’avoir un ensemble vocal entier ce qui leur confère quand même une particularité appréciable. En 1996 sortait 'Theli', pierre angulaire monumentale d’une discographie qui sera suivie par quelques perles, poussant le procédé plus loin sur 'Vovin', 'Secret of the Runes' ou 'Lemuria/Sirius B' histoire d’asseoir leur suprématie dans le genre. Le dernier en date, 'Les Fleurs du Mal', qui fête les vingt-cinq ans du groupe et est composé de reprises de vieux classiques français (France Gall, Gainsbourg, Sylvie Vartan, Marie Laforêt) est par contre totalement raté, mais que cela ne vous retienne pas d’aller les voir en direct puisque leur puissance et grandeur sur scène demeure intacte et en font un groupe à voir absolument en live. Depuis quelques mois, les Docks font preuve d’une belle ouverture d’esprit, laissez-vous tenter ! ❚ [JM] www.docks.ch Bullet for my Valentine © N. Keshvary Komplex 457, Zurich n 12 Février 2014 Du Metallica sauce British, du metalcore ou simplement du rock ? À vous de choisir votre définition des Gallois de Bullet for my Valentine. La sortie du novateur 'The Poison' en 2006 n'avait pas tardé à propulser le groupe sur les devants de la scène metal internationale. Sept ans plus tard, ils viennent défendre leur très moyen nouvel opus 'Temper Temper' au Komplex. Peu importe, la bière coule à flots, les guitares saturent, le groupe est dynamique et les tubes s'enchaînent à en faire 'mosh-piter' plus d'un. ❚ [AC] www.komplex457.ch n 12 et 13 décembre 2013 Dream Theater Volkshaus, Zurich n 27 Janvier 2014 Bientôt dix ans qu'Adept arpente les scènes pour nous proposer son core brutal et rafraîchissant. Depuis 2009 et leur premier album, nous avons été gratifiés d'une nouvelle galette tous les deux ans, faisant ainsi rimer régularité et qualité. Le dernier opus 'Silence the World' ne fait pas mentir cette bonne lancée et propose le même condensé de bestialité mélodique qui constitue leur marque de fabrique depuis leurs débuts. Oui mais voilà, Adept est un groupe qui se dévoile réellement une fois les amplis branchés. Un côté bête de scène et une alchimie qu'ils semblent maîtriser à ravir avec un public qui rend chaque performance unique. Plus qu'une simple interprétation de leur morceau, on parle là d'une expérience savamment orchestrée, d'une magnification du riff déjà bien torché. Ils savent montrer que la rage, c'est communicatif. J'en entends déjà se plaindre qu'on essaie encore de vous refiler un groupe de posthardcore pour gamins à peine pubères. Eh bien non ! Il s'agirait de ne pas balancer le bébé avec l'eau du bain et de ne pas se laisser tromper par le look très d'jeuns des Suédois. Le bon son provient parfois d'endroits inattendus. ❚ [GN] kofmehl.net www.pont-rouge.ch Tu aimes le prog-metal ? Tu connais donc Dream Theater. Je ne vais donc pas m’étaler à te présenter ces titans dont le nom apparaît presque à chaque fois que tu ouvres ton magazine préféré. Près de vingt-cinq ans de carrière et douze albums studio plus tard, les musiciens de la 'Berkeley' sont toujours là et reviennent avec un nouvel album éponyme, deuxième depuis leur séparation avec le batteur-formateur-compositeur Mike Portnoy en 2010. Autant dire que leur nouveau bébé est très bon, que Petrucci (guitare) ramène de la fraîcheur dans ses solos et que les parties instrumentales coupent toujours autant le souffle. Mike Mangini, quant à lui, n’a rien à envier à son prédécesseur et agresse ses fûts comme il se doit. Ça y est, je commence à te donner envie d’écouter l’album et même d’aller voir le rendu en live ? Bon, il faudra comme d’habitude aller jusqu’à Zurich pour voir un mastodonte comme celui-là. Cependant, non seulement tu pourras amener tes potes, mais ton père t’amènera en voiture. Ah oui parce qu’une des spécialités de DT est de toucher plusieurs générations. Alors même si sur scène ils ressemblent plus à ton père qu’à toi, et bien sache qu’une des plus grandes claques musicales de ta vie tu prendras. ❚ [AC] www.starclick.ch Monster Magnet Ennio Morricone n 3 Février 2014 n 13 Février 2013 Komplex 457, Zurich Les Monster Magnet sont, à n'en point douter, l'un des piliers du stoner rock de ces dernières années. Du coup, quand les petits gars du New Jersey décident de nous rendre une petite visite, il s'agit déjà d'un événement en soit. Ajouté à cela le fait que ce concert aura lieu dans la foulée de la sortie de leur nouvel album, tout aussi soigné que les précédents, les raisons de s'y rendre n'en sont qu'augmentées. Voilà une soirée qui promet de sentir bon le whisky et les riffs massifs et assassins. De quoi rompre le froid polaire. ❚ [GN] www.komplex457.ch Hallenstadion, Zurich Attention, évènement aussi rarissime que le passage de la comète de Halley ! Ennio Morricone nous fait l’honneur de venir diriger ses grands classiques en février prochain à Zurich. Le plus grand compositeur de musique de film vivant (avec John Williams) a 85 ans, autant dire qu’il est plus que conseillé d’en profiter tant qu’il est encore capable de faire le chef d’orchestre. On espère que la setlist proposera la fameuse 'Ecstasy Of Gold', mais quels que soient les morceaux choisis, l’orgasme musical sera au rendez-vous. ❚ [YG] www.enniomorricone.it Vu pour vous Piers Faccini – Lausanne – 30.10.2013 Les concerts intimistes peuvent nous laisser béats, ivres de musique dans un rapprochement certain avec l’artiste. Piers Faccini, lui, prend un malin plaisir à nous embarquer dans son univers lyrique et à nous faire goûter aux cuisines du monde entier. À sa sauce, bien sûr. Rien d’étonnant lorsqu’on entend sa voix, boisée de velours et son toucher de guitare léger et rassurant, accompagné d’un xylophone en bois résonnant de ses notes rondes. Et finalement, comment ne pas tomber sous le charme lorsque chacune de ses chansons se voit être différente et tout aussi enivrante… ❚ [MZ] 4 interviews © Mehdi Benkler Après s'être fait voir sur toutes les scènes romandes, le trio genevois Disagony a décidé de s'envoler pour la Belgique afin de concevoir son premier album, 'Venom Dish'. Plus d'une année après, c'est une galette sauvage qui nous tombe entre les mains pour notre plus grand plaisir. V enom Dish, on nous l'annonçait depuis plus d'une année, votre premier clip étant sorti en août 2012 : sortir un album n'est plus si facile que ça ? Lynn (chant/guitare) : Ça prend effectivement du temps et c'est plus compliqué que ça en a l'air. On a passé en tout deux ans sur la prod de cet album. Alex (batterie) : Disons que ça vaut la peine de soigner la sortie de son premier album. D'abord au son, notre producteur/ingénieur Yvan Bing a fait un super travail. On l'a rencontré en enregistrant notre premier EP à son Kitchen Studio et on a eu envie d'un côté comme de l'autre de collaborer. Lynn : Après s'en sont suivies les recherches de distribution, promotion, label… Notre défi était de trouver un moyen d'explorer des horizons qu'on ne connaissait pas et au-delà des frontières, de ne pas prendre des décisions trop hâtives. On est très content de sortir ça avec Irascible pour la Suisse et nous avons signé sous le label Snowhite à Berlin pour le reste du monde. Et bien sûr, il y a le travail sur l'artwork que nous avons essayé de soigner un maximum. Vous sortez votre album à mille exemplaires. Pourquoi en faire une édition limitée ? Lynn : A vrai dire, on a eu un petit contretemps dû à des droits d'image au sujet de la photo de l'album. Les mille premiers exemplaires auront une pochette avec une photo différente. 'Cachez ce sein que je ne saurais voir' ? Oui, c'est un peu ça. A l'heure ou le Burger K*ng fait des pancartes bien pires, on tente un truc osé. Ça fera toujours moins scandale que la collaboration Giger et Dead Kennedys. Relativisons. DISAGONY Vous n'aviez qu'un EP et avez pourtant parcouru des centaines de scènes dans toute l'Europe : cela doit faire un sacré bagage quand on doit s'enfermer pour enregistrer un douze titres? Ça a bien participé à notre évolution musicale, même si on a quand même pas tourné autant qu'on l'aurait voulu. On espère jouer encore plus et plus loin après la sortie de cet album. Alex : Pour l'album, on a eu une approche totalement live, ce qui fonctionne mieux pour nous depuis nos débuts. Cela permet d'avoir un bon feeling et de rendre la musique plus vivante. Lynn : C'est aussi l'approche qu'Yvan prône pour les groupes et c'est à notre avis aussi la potion magique. Décolle les étiquettes Vos paroles ont une forte connotation au corps et à ses faiblesses/dépendances : un thème un peu surprenant pour un groupe de grunge-rock, non ? C'est pas bientôt fini cette casquette grunge ? En effet, ces thèmes se retrouvent souvent dans les compos. Mais c'est simplement car ils m'inspirent. ' La plupart de tes styles musicaux (pop, soul, rock) ont été repris dans cet album, mais le blues a été négligé. Est-ce délibéré ? Oui peut-être, mais je n’essaye pas d’écrire tel ou tel style de musique. J’écris vraiment pour que cela sonne le mieux possible. Dans mes albums précédents, j’aurais peut-être eu ce réflexe de me dire : 'Il faut peut être accentuer le coté blues, ou rock' parce que j’avais peur de m’aventurer sur d’autres terrains. Mais aujourd’hui, avec le temps, je n’ai plus peur donc j’ai vraiment réalisé l’album qui me correspondait à ce moment-là. Je préfère laisser jouer les choses naturellement plutôt que de les forcer ! Tu n’as pas peur de perdre en cours de route les fans qui t’ont suivi depuis le début ? Oui, bien sûr que j’ai peur de cela, mais d’un autre côté si j’avais refais un album bluesy, cela aurait été contraire à ce que je ressentais dans ma vie. Cet album me reflète totalement à l’heure actuelle. Vous avez annoncé le départ de Raf, remplacé par Raph, à peine deux semaines avant le vernissage de votre album. Il vous fallait du renouveau pour commencer cette aventure ? Lynn : Le moment n'était pas du tout le bon. C'était une décision de ma part due à l'entente dans le groupe. On est très content du chemin qu'on a fait avec Raf et de ce que ce petit génie nous a apporté, jamais on en serait là sans lui. On a maintenant Raph, également bassiste du groupe The Black Widow's Project de notre région, avec qui le départ se passe très bien. ❚ [LN] Disagony « Venom Dish » Irascible Vous avez décidé de partir faire des dates en Allemagne, en France, en Angleterre... Comment le public étranger vous a-t-il reçu ? Alex : Plutôt bien. C'était super enrichissant de voyager à l'étranger. C'est sympa d'aller ou tu connais personne et personne te connaît. Lynn : Ouais et les réactions sur notre musique ont été Surnommé le petit prodige du blues à l’occasion de la sortie de son premier album à l’âge de seize ans, Jonny a posé son ampli et sa guitare ce soir à l’X-TRA de Zurich et nous a gentiment accueilli le temps d’une petite discussion. Fight for your Soul' est ton sixième album et cela fait sept ans qu’on l’attendait. Pourquoi autant de temps ? La vraie raison, c’est que j’ai commencé à avoir des enfants et comme je suis déjà pas mal sur la route, cela m’aurait encore obligé à quitter la maison pour aller enregistrer. J’avais besoin de les retrouver aussi et accorder du temps à ma vie de famille. Et comme je ne sais pas pour quelle raison, je n’arrive pas à écrire quand je suis sur la route, j’ai besoin de me poser et commencer à composer. Mais certains des morceaux, je les ai déjà commencés il y a quelques années (six ou sept même) et je les ai finalisés, soit les paroles, soit les mélodies pour la sortie de l’album. plutôt positives. C'était intéressant, flatteur et défiant de jouer dans des pays où le niveau des groupes et les attentes des gens sont bien plus élevés. Ça nous a, je pense, carrément rôdés. www.disagony.com travail actuellement et donc sans ressources pour nourrir leurs familles. C’est le point noir de la situation. Mais quand tu vois que cela s’ajoute à d’autres facteurs économiques désastreux depuis cette longue crise, cela glisse sur les gens. J’espère que les choses s’amélioreront rapidement. Et en ce qui concerne cette politique de sécurité sociale pour tous, c’est qu’ils veulent forcer les gens à acheter des assurances qui coûtent extrêmement cher, alors qu’avant on avait le choix de le faire ou non. C’est pas comme si on disait . 'Oui c’est cool on va avoir des soins gratuits', mais cela va coûter énormément d’argent à tout le monde. Il y a beaucoup de gens pour et d’autres contre. Mais même les plus démunis ne sont pas forcément pour car ça les oblige à prendre cette assurance. ❚ [NK] © Nicolas Keshvary JONNY LANG Retour de l’enfant prodigue Comment gères-tu ta vie de famille avec tes nombreux enfants et ta carrière professionnelle ? Ah, c’est très dur de trouver un équilibre. J’essaye de ne pas être parti plus de deux semaines. Puis je rentre, mais quand tu sors un nouvel album ce n’est vraiment pas possible, car il faut être constamment sur la route. Et là, j’emmène tout le monde avec moi lors de la tournée américaine. Le côté difficile de mon métier c’est ça, être éloigné de ceux que j’aime. On t’a vu apparaître dans le film 'Blues Brothers 2000' où tu as juste un petit passage. Est-ce que cela t’a donné l’envie de réitérer cette expérience ? Quand je me revois dans ce film, c’est le moment le plus embarrassant pour moi (rires). J’ai horreur de me voir ou de m’entendre chanter, et je ne suis vraiment pas un acteur donc j’ai bien peur que ce soit la première et la dernière expérience dans ce domaine. On va finir avec une question d’actualité politique. Quel est ton avis sur cette question de shutdown et tout cela à cause de la loi sur la sécurité sociale pour tous aux USA ? Je ne suis pas trop porté sur la politique et pas trop informé là-dessus pour disserter dessus. Mais je pense que c’est triste de voir tous ces fonctionnaires sans © Nicolas Keshvary Jonny Lang « Fight for your Soul » Musikvertrieb www.jonnylang.com publicité 5 6 interviews Après le prometteur 'Light up the Dark', il y a trois ans (lequel était sorti après une longue gestation), voici que China remet le couvert, avec Eric St. Michaels au micro et un certain Tommy Henriksen aux manettes. Le premier nommé s'est fait un plaisir de lever le voile sur les dessous du disque. C 'est la première fois dans la carrière de China que le groupe sort deux albums de suite avec le même chanteur. Est-ce à dire que vous avez trouvé une certaine constance ? Eric St. Michaels : C'est un choc merveilleux que de tenir dans nos mains le produit fini, après une si longue période de planification et de préparation. Ce qui donne à un groupe sa consistance, c'est l'ensemble des phases d'écriture et des sessions d'enregistrement. Personnellement, j'ai toujours apprécié le processus de making of d'un disque. Au sein du groupe, nous nous sentons plus proches lorsque celui-ci est terminé et qu'au final il sonne comme nous le souhaitions. Et il est vrai qu'en tant que groupe, vis-à-vis des fans, nous sommes davantage une famille ou une tribu quand le même chanteur officie sur deux albums consécutifs. Le groupe qui provoque le plus beau déhanchement de Genève vient réchauffer ce début d'hiver avec 'In Omnia Paratus' (ndrl : soyez prêts). Ça danse et ça gueule toujours aussi fort chez Bak XIII. Dada, vocaliste sautillant nous en parle. Q uelle approche avez-vous privilégié pour ce nouvel album, musicalement ? La composition de cet album a commencé il y a trois ans, immédiatement après la sortie de 'Ibi Deficit Orbis'. Le but était alors d'assurer la continuité. Entre temps, nous avons sorti un best of, ce qui a ajourné le processus. Il y a aussi des événements personnels qui ont radicalement changé le ton général quand je m'y suis remis. Tout ceci a joué un rôle dans mon approche musicale. C'est un album thématiquement plus varié et introspectif, sur le plan des textes. Les parties vocales sont plus complexes et les riffs de guitare aussi. L'envie de ne ressembler à rien d'autre et de se démarquer de toute tendance est au cœur de l'idée musicale de BAK XIII et je pense que nous y sommes arrivés. CHINA, Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec Tommy Henriksen, qui est l'un des guitaristes d'Alice Cooper ? Tommy et moi étions dans un groupe chez Atlantic Records, juste avant que je ne rejoigne China. Malheureusement, le disque n'est jamais sorti mais nous nous sommes quittés en très bons termes. Ce fut vraiment agréable de pouvoir travailler à nouveau avec lui. Lorsque je suis allé le voir en concert avec Alice Cooper, c'était au festival Sonisphere à Bâle, en 2011. Il y a eu un problème avec mon accréditation à l'entrée principale et j'ai été obligé de l'appeler à l'aide. Il est venu quelques minutes plus tard avec une fille nommée Sandra, qui faisait Le morceau en français en premier a-t-il une signification particulière ? Il consiste à planter le décor et le ton général. Nous trouvions que c'était une bonne entrée en matière. Ce n'était pas établi dès le départ, mais nous avons tous été d'accord que ce morceau devait ouvrir l'album. Nos auditeurs test nous ont grandement encouragés dans cette voie. Petite musique sympa souvent joyeuses sur des paroles engagées assez directes c’est un peu votre signature. Êtes-vous des gens engagés hors Bak XII aussi ? Quand tu fais de la musique, tu sais que tu ne gagneras rien et que tu dépenseras tout ton argent et toute ton énergie pour le faire. Soit tu as la rage, soit tu es un musicien du dimanche. Il n'y a pas d'entre deux, voilà ma définition de l'engagement. ❚ [JM] Tu fais tout, tout seul, ce n’est pas ennuyeux parfois ? Dans mon groupe précédent, on était six, j’avais China « We are the Stars » K-tel. www.chinamusic.ch BAK XIII they are alive ! Bak XIII « In Omnia Paratus » Heimathome Records www.bak13.ch tant qu’Admiral, je peux prendre mon temps pour exprimer ce que je veux dire de A à Z. Lou Reed était-il un des artistes qui t’ont inspiré ? Je suppose qu’il l’a été et l’est encore. Je suis hyper fan du Velvet Underground et j’aime aussi beaucoup son travail en solo. Il est l’un des meilleurs exemples que le talent ne signifie pas avoir une bonne technique ou être un bon chanteur. Tu dois juste être bon et si tu trouves le moyen de toucher le cœur des gens, c’est ce qui compte. P Explique-nous ce nom étrange, '8341735' ? Si tu regardes la cover du 'Magical Mystery Tour' des Beatles, à travers un miroir ce numéro apparait. Si tu composes ce numéro, Billy Shears (personnage de l’album Sergent Pepper, n.d.l.r) va répondre au téléphone. Sur la tournée 'Light up the Dark', en 2010, vous n'avez pas donné un seul concert en Romandie. Pouvons-nous espérer que cela soit différent à l'avenir ? Nous aimons beaucoup la Romandie et si le public romand nous désire, il nous aura ! Peut-être ce disque nous permettra-t-il d'aller à la rencontre du public romand. En tous cas, nous l'espérons vivement ! ❚ [PV] l’histoire continue Hyperactif l’Admiral ? P’têt ben que oui ! Il débarque sur nos rivages avec '8341735', un album seize titres qu’il a réalisé tout seul. Bluffant ! arle nous de ce nouvel album, seize titres ce n’est pas trop ? Trop pour qui ? Je ne fais pas du marketing, je suis un musicien. Je veux garder le contrôle sur mon art, parce que c’est la seule chose que je peux vraiment contrôler. C’est sûr, seize c’est beaucoup, mais, c’était ma décision de faire cet album comme ça, l’écouter est la tienne, tu peux aussi sauter des chansons ou faire un break. partie du staff, pour résoudre le problème. À présent, ils sont mariés et parents d'un enfant, et vivent en Suisse. Tommy tourne intensément avec Alice Cooper et revient en Suisse pendant les pauses. C'est lors d'un de ces breaks qu'il a pu produire notre album. ADMIRAL JAMES T Free as a bird envie de faire un truc seul où il n’y aurait pas d’autre influence que la mienne sur mes idées. En Difficile de décrire ta musique ! Ta définition ? Il y a parfois des chansons spéciales, punk ou country. Je dirais que c’est de la pop, mais la musique c’est une façon de dire ce que tu ne peux pas dire avec des mots. ❚ [RC] Admiral James T « 8341735 » DALA Produkte www.admiraljamest.com interviews BRNS, du plomb dans la cervelle ! © Anne-Laure Heusch FOX, hell isn't a bad place to be ! Interview ce jeudi 10 octobre de Mark Fox (ex-Shakra) pour la sortie de son deuxième album, 'Lucifer'. Un frontman aussi sympathique que charismatique. U ne tournée est déjà prévue pour la promo de ce nouvel album, je crois ? Oui, nous avons déjà fait quelques concerts. Mais ce sera surtout pour 2014, cette année, les festivals open air sont finis, on a juste fait quelques clubs. Dans ce nouvel album, tous les musiciens ont changé. Y-a-t-il une raison ? As-tu un groupe fixe, si je peux dire ? J’essaie de ne pas changer ! Mais je dois dire que je ne veux pas non plus que les musiciens veuillent changer quoi que ce soit à ma musique, ce qui peut parfois créer des problèmes. Ils peuvent bien entendu apporter des idées, c’est super, mais je ne veux pas qu’ils en cherchent systématiquement. Il me semble que ce deuxième album prend une direction un peu plus personnelle, par rapport à ton premier album, qui sonnait encore très Shakra ? Non, simplement la production a changé, et comme tu l’as relevé, les musiciens. Je suis très content de cet album, parce qu’en fait, quand tu fais le premier, tu te donnes un maximum, tu as du matériel. Quand tu fais le deuxième, tu dois un peu te surpasser. C’est ça qui est intéressant. Comment situes-tu ta musique ? Du hard rock. Mais par exemple, le morceau 'Nothing to Lose Tonight' sonne très différent. Je dirais que je suis musicien, et non pas musicien de hard rock, si tu vois ce que je veux dire. Si j’ai une idée, si j’ai envie de faire une chanson, je la fais, qu’elle soit hard rock ou pas. D’où te vient l’inspiration pour les textes ? Je dirais, surtout des moments de ma vie, que j’ai envie d’expliquer, si je puis dire. Je parle également de la société. Mais jamais de politique. Le plus important pour toi, c’est l’album, la tournée ou les deux ? Tout ! Si tu es sur scène, c’est vraiment génial. Et d’être en studio, c’est tout autre chose, mais c’est fabuleux également. Et puis, le bonheur d’être sur la route, également, les interviews, tout ! Que ne ferais-tu absolument pas ? Du rap et du hip-hop. Pour moi ce n’est pas de la musique ! (rires) Et que voudrais-tu faire, que tu n’as pas encore fait ? Quelque chose avec un orchestre philharmonique. Un dernier mot, un commentaire ? Cela me plairait de venir à Lausanne ou Genève, pour donner des concerts. La Suisse francophone. Et puis le Z7 (n.d.r. Pratteln), évidemment. ❚ [JB] Fox « Lucifer » Sony Music www.fox-music.ch Posés en backstage après leur concert, dans une ambiance décontractée avec Tim et Diego du groupe belge BRNS, autour d’une petite bière, il va s’en dire. T d’un film d’horreur (NDLR Brain Dead de Peter Jackson), et nous l’écrivions en toutes lettres au début. On a choisi BRNS pour faire une blague anachronique par rapport à des groupes qui enlevaient les voyelles dans leurs noms, comme MGMT ou MSTRKRFT. Concernant ‘Wounded’, on n’avait toujours pas de nom à la fin de l’enregistrement de l’album, et nous avons laissé libre court au gars qui a fait l’artwork. out d’abord, je vous laisse vous présenter. Nous somme BRNS et nous jouons de la pop marginale, différente, quelque peu alambiquée. Notre but est de sortir des sentiers battus en ayant différentes influences math rock, hip-hop qui viennent se greffer sur une ossature pop. © Anne-Laure Heusch À propos d’influences, quels sont vos groupes de référence? Antoine a écouté beaucoup de funk et de ska, moi (Diego), j’étais plus basé sur le funk et je viens du jazz, Tim est un grand fan de hip-hop, et en fin de compte, c’est la pop qui nous réunit tous. Concernant nos groupes de référence, on peut citer Why ?, Menomena, Animal Collective, The Suns, Eels… Et comment faites-vous pour garder cette unité musicale malgré cet aspect assez décomposé ? Même si ce que nous jouons peut paraître parfois assez éclaté, nous essayons de garder une certaine cohérence. On peut très bien faire quelque chose de très pop, de très posé, et l’instant d’après passer sur une sonorité beaucoup plus violente ou dissonante sans faire de pont. Ça ajoute de la richesse et on aime ce contraste. Qu’est-ce qui vous a amené à avoir cette polyvalence qu’on peut ressentir, et d’avoir le batteur en lead vocal ? On chante tous et on n’avait pas envie d’avoir un mec qui fait son show devant. D’ailleurs, le groupe est placé en arc de cercle sur scène. Pour le lead, on a pris celui qui chantait le moins mal (rires). Mais les chœurs sont très importants et pour tous ce qui est de la composition des morceaux, on se sent vraiment comme un groupe, ce qui donne ce côté plurivalent. ❚ [GY/ALH] Les titres de vos morceaux, vos paroles, ainsi que le nom de votre premier album 'Wounded' paraissent assez noirs alors que votre musique est plutôt entraînante. Pourquoi cette Brns opposition ? « Wounded » C’est ce décalage Musikvertrieb qu’on recherche, cette musique sautillante, voire joyeuse sur des thèmes assez lugubres, surnaturels ou brns.bandcamp.com mystiques. Le nom du groupe vient d’ailleurs 7 8 agenda des clubs & des festivals publicité 9 10 dossiers PLEIN LE CULTE ! Lou Reed – Transformer Amis du rock, L’une des figures légendaires du monde de l’underground new-yorkais des 70's vient de casser sa pipe à l’âge honorable de septante-et-un ans. La planète rock lui rend (enfin !) unanimement l’hommage qu’il aurait mérité aussi de son vivant. Lou, fascinant 'rock n’roll animal', mal aimé malgré un talent indéniable. Quel serait l’album le plus culte de Lou Reed ? Question à deux balles, l’homme a connu une carrière en dents de scie, mais laisse néanmoins derrière lui un chemin semé de perles. Notre choix s’est porté sur 'Transformer', pour son côté transgressif et innovateur. Deuxième album solo de Lou Reed, après ses années Velvet, réalisé en Angleterre, c’est celui avec lequel il connaîtra enfin un vrai succès commercial, grâce à 'Take a Walk on the Wild Side'. 'Transformer' sort en 1972, produit par un certain David Bowie et son fidèle acolyte et magnifique guitariste Mick Ronson. Ils participent aussi à la réalisation de l’album. Mike joue différents instruments et Bowie chante dans les chœurs, notamment sur 'Take a Walk on the Wild Side'. Le ton est donné dès le premier titre, 'Vicious', on n’est pas là pour conter fleurette. C’est cru, avec une atmosphère bien glauque, très proche des prémisses du punk. L’énergie du rock couplée au désespoir et aux errances d’une jeunesse qui ne se reconnaît ni dans les hippies, ni dans le heavy metal et qui vomit son mal être à travers sa musique et la défonce. D’ailleurs Lou Reed est l’un des premiers de la planète rock à dire ouvertement qu’il est gay, qu’il se drogue et qu’il déteste son public. Suit 'Andy’s Chest', petite ballade rock très efficace avec de jolis chœurs, un vrai délire, chauvessouris et crotales à l’appui pour parler de Drella, une petite amie de Warhol. Sur la piste 3, comme on disait à l’époque, 'Perfect Day', avec Mike Ronson et ses arrangements au piano. Une mélodie imparable, une douce mélancolie, des paroles romantiques, so sweet ! Il est communément admis que Lou Reed adresse cette déclaration à une substance poudreuse et prohibée. Un gros succès commercial, remis au goût du jour avec la BO de 'Trainspotting'. Retour sur un son plus rock avec 'Hangin’Round' dont les personnages crasseux saisis en quelques mots, ouvrent grand la porte au titre suivant. 'Hey Honey Take a Walk on the Wild Side' ! Le génie de Lou Reed réside aussi dans le fait qu’il parle de la zone, sur des mélodies tellement jolies. Dans cette chanson, il décrit un univers peuplé de prostitués camés, hommes, femmes et trans unis dans la déchéance, sur fond de 'doo doo doo...' presque célestes et de l’inoubliable solo au saxo de Ronnie Ross. 'Transformer', c’est aussi la douce mélopée de 'Make up', ou l’irrésistible musicalité de 'Satellite of Love' (encore un gros succès) et son final trop bien léché. Et le côté sauvage de 'Wagon Wheel' et de 'I’m so Free', baby tu l’as bien capté ? Ainsi que l’humour de 'New York Telephone Conversation' emballé dans une entêtante rengaine avec Bowie au bout du fil et pour finir 'Goodnight Ladys' encore une sombre histoire sur fond de tequila et de samedi soir solitaire. 'Satellite's gone up to the skies' 'Thing like that drive me out of my mind'. RIP Lou ! ❚ [RC] côté matos En partenariat avec musicolar.ch Ibanez GRGA32-BKF La première question que l’on se pose avant d'utiliser la guitare est sans aucun doute 'Mais par quel riff commencer ?' Et puis très vite, on se rend compte que le choix cornélien ne consistera en fait qu’à choisir entre 'Come as you Are' ou 'Smoke on the Water'. Facile. Le problème est la seconde question : 'Mais quelle guitare choisir ?'. Les marques ne sont pas dupes et se sont très vite penchées sur les lignes pour débutants. Les amateurs de Gibson ont Epiphone, ceux de Fender, Squier. Du côté d’Ibanez, il y a Ibanez GIO. La petite GRGA32-BKF surprend d’abord par son look : cornes pointues, touche vingt-quatre cases, vernis noir mat, tête joliment dessinée, elle a de la gueule la petite ! Pas grand-chose à envier à première vue à ses grandes sœurs de la gamme RGA. Second contact, on la prend en main et, ô surprise, on la sent à peine ! Manche fin vissé, poids plume (presque trop), deux doubles micros, trois positions de jeu, un potard de volume et un de tonalité, l’essentiel sans se soucier du superflu ! Débranchée, on craint pour la qualité du son. Certaines cordes ne sont pas loin de friser. Après un petit ajustement du réglage d’usine, on est agréablement surpris de la brancher. Malgré son look très typé metal, elle a tout de même une polyvalence certaine, un son propre en clair, un sustain XXL. Conclusion : À ce prix-là (on frôle, mais n’atteint pas les 300 francs), on pourrait difficilement réclamer plus ! Optez pour un tirant un peu plus important (un 10-46 fera mieux l’affaire que celui d’origine un peu faiblard) et laissez-vous pousser les cheveux ou offrez-la à votre progéniture pour Noël. Livrée avec housse et jack c’est le cadeau parfait pour apprenti rockeur ! ❚ [LM] Points forts Le look, le confort de jeu, le prix Points faibles Le vibrato manque sérieusement dossiers 11 POUM TCHACK Swiss-Drum-Academy.com Swiss Drum Academy La batterie a toujours été ton fantasme, la Swiss Drum Academy t'aidera à le réaliser ! Te former à devenir un des meilleurs, c'est leur métier ! Alors enfourche tes baguettes, ça va rouler ! le niveau, je ne l'ai pas, même après toutes ces années autodidactes. Alors, dès que la Swiss Drum Academy est parvenue à mes oreilles, mon sang n'a fait qu'un tour. Me redonner un niveau correct, être enfin un 'drummer with attitude' ? À moi les putes et la coke ! Bon, au moins juste la coke ? Bon bah je resterai à la bière. Avant toute chose, permettez-moi de faire un encart très personnel. Si vous vous en tapez (ce qui est pratique pour les batteurs), rendez-vous au paragraphe suivant. J'ai commencé la batterie à douze ans. Douze ans, c'est bien mais pas top. En gros, pas super pour devenir virtuose, mais encore assez tôt pour en faire une vraie passion qui durera toute la vie. À peine mon postérieur posé sur un siège, j'ai su que la batterie, c'est ce qu'il me fallait : viril, ravageur, le batteur n'est pas mis au premier plan, mais c'est l'élément le plus central d'un groupe : sans rythme, tout se casse la gueule. Ah, et j'avais oublié, je suis une fille. Inutile de vous dire toutes les sorties de concerts où je me suis faite aborder par des gens qui te sortent l'éternelle phrase 'ouah, une fille à la batterie, c'est surprenant !'. Pourtant, Basée en Suisse-Allemande (Oberglatt) ou au Tessin (Quartino), la Swiss Drum Academy offre des séminaires sur toute une année, à raison d'un dimanche par mois. Et qui dit dimanche, dit jour férié, dit que n'importe qui peut participer vu qu'il a congé ! Six cours de quarante-cinq minutes sont dispensés. Les cours sont autant variés que la pratique pure (jazz, rock, metal), mais familiarisent également avec l'enregistrement studio, l'utilisation du logiciel Cubase, ainsi que le business musical, qui est une partie non-négligeable de la musique ! Mais ne vous y méprenez pas, la Swiss Drum Academy n'est pas une école de musique à proprement parler, avec un diplôme à la fin. Elle prépare simplement les musiciens à entrer dans des hautes écoles, ou simplement devenir un as, et, comme moi, avoir la mégaclasse et pouvoir jongler négligemment avec GROS PLAN SUR LED ZEP Sound And Fury by Neal Preston ses baguettes en plein solo, le tout en sirotant un coca (Si, si c'est possible !). En plus des ateliers spéciaux sont également dispensés en plus des cours individuels, afin de perfectionner ses talents personnels et de ne pas être entourés d'autres hyperactifs tapotant constamment leurs paumes sur leurs cuisses en écoutant le prof. Attention, en parlant précédemment de 'n'importe qui peut participer', je parlais bien de batteurs sachant déjà tenir un rythme ! Une audition vous est demandée avant de pouvoir accéder aux cours. Rien de bien méchant, mais il est bon de savoir que l'on ne se retrouvera pas entouré de novices. Cela permet une meilleur cohésion dans l'apprentissage. Un bon batteur, c'est celui qui sait passer du jazz au blues au metal avec autant de grâce que d'efficacité ! Si toi aussi tu meurs d'envie d'apprendre plus qu'avec un prof individuel, direction la Swiss Drum Academy ! ❚ [LN] smarturl.it/soundandfury Juste parce qu’il a bossé avec les groupes les plus prestigieux, comme les Who, Queen, Bruce Springsteen, Tom Petty ou encore Fleetwood Mac, le photographe américain Neal Preston avait une place toute faite dans Daily Rock. Il a compilé sur ce I-book toutes les photos de cette légende rock qu’est Led Zeppelin. Magnéto… Comment as-tu eu l’idée d’un livre numérique ? J’avais déjà fait une version papier de mon livre sur Led Zep, qui a été publiée chez Omnibus Press. Sur le coup, j’ai décidé qu’il était temps de faire acte de foi et de faire un truc qui n’avait jamais été fait avant. Le futur de la publication est dans les livres numériques et c’était l’opportunité de créer quelque chose de plus expérimental que ne l’aurait été un livre traditionnel. Comment es-tu arrivé dans le monde de la photo ? J’étais un garçon normal qui a grandi à NewYork dans les 60's. Une connaissance m’a donné mon premier appareil quand j’avais environ douze ans. J’ai été fasciné par la photo et c’est devenu une vraie passion. On aurait dit que je savais instinctivement comment il fonctionnait, comment la lumière passait dans le film pour créer des images, tout cela avait un sens pour moi. Je n’ai jamais suivi © Neal Preston de cours de photo. Quand j’ai grandi, j’ai commencé à prendre mon appareil à des concerts rock et avant de m’en rendre compte je travaillais dans le 'music business' en prenant des photos pour différents magazines et pour des labels. À ton arrivée, comment t’ont accueilli le groupe et son entourage ? C’est une très bonne question. La vérité c’est qu’ils ont tous été très sympas et que j’ai vraiment été bien accueilli. Il n’y a pas eu un moment où j’ai dû passer une sorte de test, sauf évidemment être sûr que chacun appréciait mes photos. Peter Grant m’a donné sa bénédiction, j’avais de bonnes relations avec différentes personnes qui travaillaient pour eux ou pour Atlantic Records. Je n’étais donc pas un étranger. Je faisais mon boulot comme je l’ai fait avec chaque groupe avec qui j’ai fait des tournées, en essayant d’être le plus invisible possible. As-tu été témoin de scènes sulfureuses, qui font la légende du rock ? Bien sûr, et… j’ai été témoin des excès de beaucoup de groupes rock. J’y ai même participé, plus que ce que ma raison n’aurait dû me l’autoriser, beaucoup plus… Mais n’espérez pas que je vous donne des précisions là-dessus. Était-ce différent de travailler avec Led Zep qu’avec d’autres groupes ? Chaque groupe est différent, à cause des personnalités qui le forment. Avec Led Zeppelin, tu as quatre personnalités fortes, sans mentionner le manager et le tour manager qui ont eux aussi de forts personnages. Certains jours, on était cool. D’autres jours, tu dois juste rester couvert et regarder 'la merde voler'. Qu’as-tu pensé de la reformation du groupe en 2007 ? Est-ce que tu as assisté au concert ? Non, je n’y ai pas assisté, je n’en avais pas envie. J’ai besoin de garder dans ma tête l’image de ce qu’ils étaient, et pas la version 2007. Quel album de Led Zep recommandes-tu comme bande-son pour la lecture de ton livre ? 'Presence', c’est le meilleur ! ❚ [RC] 12 dans les bacs Arcade Fire Arcane Roots Reflektor Merge Records Un double album ; deux monolithes qui soutiennent le groupe Arcade Fire dans sa quête musicale. Une quête à laquelle il faut se préparer tant les premiers moments sont déstabilisants. En effet, dès les premières secondes, nous nous plongeons dans une ambiance résolument disco, avec comme coup de feu cinglant 'Reflektor' et 'We Exist'. Fini la teinte sépia et le parfum de naphtaline auxquels les précédents albums nous avaient habitués ! Place à la lumière, aux basses très présentes et à un groove qu’on ne leur connaissait pas ! Particulièrement travaillés, racontant chacun leur propre courte histoire et jouant avec nos émotions pendant de longues minutes, les titres se dégustent comme chaque gorgée d’un bon vin. Le crépusculaire 'Supersymmetry' clôt cet album grandiose et renversant. ❚ [MHR] www.arcadefire.com Blood and Chemistry Play It Again Sam Après l’exercice du EP et des premiers singles, le fulgurant trio anglais sort enfin son premier album studio. On retrouve la voix aiguë de Andrew Groves, également guitariste, ainsi que la frappe précise et puissante de Daryl Atkins, second membre fondateur du groupe. Pratiquant un rock indie énergique et mâtiné de prog, Arcane Roots délivre une œuvre forte qui souffre encore de sa jeunesse, à savoir un côté plaintif qui en énervera certains, la voix haut perchée et parfois irritante de Groves n’ayant pas encore le côté rauque d’un Chris Cornell. Ce qui n’empêche pas le groupe de ruer dans les brancards, comme il a pu le prouver en première partie de la tournée européenne de Muse. ❚ [FSt] www.arcaneroots.co.uk Chloé Mons Pro Pain Soon Red & Star The Final Revolution Replica Records La blonde volcanique nous revient enfin avec son folk crépusculaire afin de donner un digne successeur au merveilleux 'Walking' qui nous aura accompagné durant plusieurs saisons depuis sa sortie. Avec 'Soon', Chloé Mons nous offre un cadeau exceptionnel, la retranscription fidèle mais forcément différente d’un autre album enregistré en Inde avant que le master ne soit volé à la toute fin. N’écoutant que son cœur, Chloé, accompagnée de son complice Yann Pechin, ainsi que du percussionniste indien Prabhu Edouard, a redonné vie à son disque avant que le temps ne fasse son sale travail. Le résultat est en tout points remarquable, à l’image même de cette incroyable musicienne que certains ont trop longtemps cantonné dans le rôle de 'femme de'. En bonus, un film édifiant sur l’aventure du disque. ❚ [FSt] http://chloemons.fr Quatorzième opus pour le groupe new-yorkais de hardcore et autant dire que la musique n’a pas pris une ride depuis le grand 'Act of a God' de 1999. Prenez une bonne dose de mosh part, des riffs de guitare incisifs, agrémentés par quelques solis avec une touche très rock’n roll voire heavy, mixez le tout avec une batterie percutante et un chant dantesque et vous obtenez la recette parfaite pour un disque de hardcore. Tous les ingrédients ayant fait la gloire de Pro Pain sont réunis ici. À lui seul le titre 'Want Some' résume l’album de l’année en matière de hardcore. Comme le dit si bien Gary : 'One shoot, one kill !' Une bonne thérapie pour les plus blasés d’entre vous par les dernières sorties hardcore. Tartine assurée et testée par votre serviteur pour vous, consommateurs ! ❚ [FG] www.pro-pain.com Ron Moor Nick Cave & The Bad Seeds Starshine M&O Music Pressenti comme un espoir de la scène rock française, Ron Moor sort son premier album 'Starshine'. Etant lui-même ingé-son, la première constatation au sujet de 'Starshine' est que tout y très bien ficelé. Entre des plages de claviers très 'mellow' et des guitares qui s’envolent et se percutent gaillardement, on est dans un style qui s’inspire fortement de Muse ou de Placebo, guitares, clavier, basse batterie. Oui, mais… Oui, mais non, en fait ! Disons que là où Ron Moor ne nous convainc pas c’est au niveau des compo, qui nous ont semblé peu variées et trop linéaires. Entre le début du premier titre et la fin du troisième, à part les intro, on a l’impression d’écouter le même morceau. Dommage parce que Ron à du savoir-faire et de bonnes idées, sa musique est plaisante, mais manque de caractère, d’originalité. ❚ [RC] www.ron-moor.com La sélection Mika / La Citadelle Live From KCRW Bad Seeds Ltd Alors que 'Push the Sky Away', le petit dernier de Mister Cave est encore tout chaud dans les bacs, voici que notre homme en rajoute une couche avec une galette capturée live à Los Angeles pour la radio KCRW. Il ne faut pas chercher ici à retrouver le punch affiché sur scène à Paléo, non, avec des Bad Seeds en formation réduite, la teinte des titres joués vire au pastel. Les pianos sont majestueux et les cordes larmoyantes ('The Mercy Seat'), les guitares juste rouillées ce qu’il faut. Et la voix du patron évidemment, prête à perdre l’équilibre à chaque instant ('Mermaids'). On l’a dit le rythme est lent, très lent, confinant au sublime, jusqu’à cette dernière pièce ('Jack the Ripper') où, comme si elle avait été bridée trop longtemps, la fureur s’invite au festin. ❚ [YP] www.nickcave.com des disquaires VNV Nation Transnational Anachron Records Ce mois-ci ce n’est pas un album de metal qu'on va vous conseiller, mais bel et bien une galette d’electrodark (futurpop pour être plus précis). Bref, le nouvel album de VNV est une vraie merveille qui vous fera danser tout seul devant votre PC en écoutant les hymnes 'Everything', 'Retaliate' ou encore 'Off Screen'. Si ses deux prédécesseurs m’avaient un peu déçu, ce 'Transnational' remonte le groupe au firmament des meilleurs acteurs du genre. A noter également le nouveau Frontline Assembly que je recommande chaudement à tous les amateurs d’electro qui tabasse ! ❚ www.lacitadelle.ch Baron Von Smock / Urgence Disk The Trap Is Set GPS Prod Vous prenez des membres de Nero Schwarz & The Black Noir et des Redback et vous obtenez le meilleur groupe suisse de kick ass rock du moment. The Trap balance une bombe thermo rock nucléaire avec la sortie du 7 pouces et sa pochette qui nous rappelle les Sonics. Le single est accompagné d'un album complet. Douze titres à écouter à 200 à l'heure sur la route 66 tellement leur zique transpire le rock'n roll. L'opus a été enregistré par le génial Thierry Van Osselt (exKnut) et masterisé par Ed Brooks (RFI mastering, Seattle). Les Trap vous donnent rendez-vous le 23 novembre à l'Usine. ❚ http://urgencedisk.bandcamp.com Le disque du mois Deap Vally Sixtrionix Island Records Ça sent le cambouis, la sueur, le rock'n roll pur et dur, la cyprine en ébullition. La révolution sexuelle a eu son quart d'heure de gloire, les Riot Grrls et les duo guitare/batterie aussi : on pourrait dès lors croire que plus rien n'arrivera à nous surprendre en nous proposant un 'duo riot grrl féministe', pourtant, il réside dans la musique de Deap Vally une authenticité et une sincérité rare. Les deux demoiselles qui ne doivent pas excéder vingtcinq ans semblent avoir tout compris au rock : des pédales d'effets pour combler une basse bannie, des voix complémentaires, un vibrato surprenant pour un groupe de rock, des morceaux tranchants et efficaces. En à peine deux ans d'existence, Deap Vally s'est retrouvé au Leeds fest et en première partie des Vaccines et BRMC. Leurs clips suintent le rock'n'roll old school : de la musique, de l'alcool à foison, des amis, des clopes, des fesses, beaucoup de fesses. Difficile de se retirer des morceaux tels que 'End of the World', 'Bad for my Body' ou 'New Material' de la tête. Preuve en est que trop d'artifices tue l'artifice. Une fois son partenaire musical trouvé, pas besoin d'autre chose pour étaler ses tripes dans sa musique. ❚ [LN] www.deapvally.com Motörhead Aftershock ADA Records Et de vingt-et-un ! Autant d’albums studios pour les légendes de Motörhead et toujours autant d’attentes à chaque nouvelle sortie. Sans espérer revoir un jour un opus de la trempe d’'Ace of Spades' en raison du poids des années et des problèmes de santé de Mr. Lemmy, on n’est pas moins soulagé, ravi et enchanté de retrouver, albums après albums, ces titres intemporels et hargneux que ces joyeux titans du heavy nous servent avec un certain entêtement depuis leurs débuts ; des monuments qu’on aurait peine à voir changer. Joie et allégresse donc, lorsque 'Heartbreaker' ouvre les feux sur son up tempo ravageur qui lance la croisière, moustache au vent et torse bombé. Titres après titres, hymnes après hymnes, le trio déroule et réaffirme la force de sa longévité et de sa productivité. On en désirait pas plus… ❚ [AMa] imotorhead.com Philippe Henchoz / Disc-à-Brac The Melvins Tres Cabrones Ipecac Records Melvins, groupe aussi imprévisible qu'emblématique, nous revient à l'occasion de son trentième anniversaire. Ils avaient commencé à m'ennuyer après '(A) Senile Animal', la formule à deux batteurs rendant encore plus indigeste une recette qui n'était déjà pas réputée pour sa légèreté. On retrouve ici un peu du vice et de la lourdeur du Melvins des débuts. Normal, ce disque ayant été enregistré par la formation originelle, avec Mike Dillard à la batterie, Dale Crover endossant pour l'occasion le rôle (ingrat) du bassiste. Mention spéciale à 'American Cow' ainsi qu'à 'I Told you I was Crazy'. ❚ www.disc-a-brac.ch publicité 13 14 dans les bacs Death Angel The Dream Calls for Blood Nuclear Blast Quand on pense à Death Angel, c’est 'The Ultra Violence' dans le pit. Et en cette année 2013, les revoilà tout naturellement avec une nouvelle sortie, la sixème, trois ans après l’excellent 'Relentless Retribution'. On a à faire à un excellent disque de thrash, sans concessions, bourrin, direct, droit dans ta face. Dix titres, quarante-sept minutes parfaites pour éviter de s’emmerder devant son PC ou dans son baladeur. Et dès le premier titre 'Left for Dead', on sait à quoi s’attendre. C’est bien joué, propre, les soli sont superbement exécutés et les vocaux caractéristiques, tout en envolées de Mark Osgueda. En tout cas, on en a pour son argent. Pas la sortie de l’année, mais une excellente galette à mettre entre les oreilles des fans du groupe et du genre ! ❚ [GB] www.deathangel.us Morse Beliefs Destroyer Head Records Le groupe Morse (à ne pas confondre avec Mörse de Lille) vient de sortir son mini-album 'Beliefs Destroyer'. Un hardcore noise dévastateur, un son bien dégueulasse comme il faut et une envie de 'tous les buter'. Voilà dans les grandes lignes ce que Morse inspire. Leur premier opus n'est pas très long, environ dix-huit minutes, mais ça arrache tout le long ; un bon gros bordel à la Napalm Death. Ils ont bien choisi leur nom car leur musique est à l'image de l'animal : dense, puissant et féroce. Ce qui choque dans leurs compos, c'est le manque de structure ou alors elle est si bizarre que c'est parfois gênant, mais sans jamais tomber dans l'excès. Messieurs, il ne vous reste plus qu'à persévérer dans votre effort pour nous pondre un vrai (et surtout plus long) album. ❚ [MVP] http://morse2.bandcamp.com Pelican Forever Becoming Southern Lord Records Quatre ans après 'What we all Come to Need', Pelican est de retour avec 'Forever Becoming', son cinquième album long format. Le guitariste Laurent Lebec a quitté le navire et est remplacé par Dallas Thomas. Un changement que l’on pouvait craindre, mais qui au final ne se ressent pas tant que ça. Pelican n’a guère changé avec son post-metal instrumental et rentre-dedans. Les cassures rythmiques sont toujours présentes et semblent mieux jouées que par le passé. Les deux guitares se répondent toujours et proposent des lignes intéressantes. La rythmique, elle, reste solide. Un très bon album de Pelican qui a tout à fait sa place dans leur discographie. Il manque par contre toujours au groupe une personnalité plus forte qui leur permettrait de clairement sortir du lot. ❚ [SB] pelican.bandcamp.com Yodelice Square Eyes Universal Music Trois ans après l’excellent 'Cardioid', Maxim Nucci et son personnage ténébreux imaginaire Yodelice sont de retour pour un troisième album. Le Français a rebranché les guitares et repiqué les vieux vinyles des Floyd ou autres Led Zep' pour écrire un disque bien plus rock et à la fois plus pop que le précédent, et la recette marche toujours autant. Les sons sont bruts mais non laissés au hasard, les mélodies prenantes ('Fade Away') et les riffs rappelent le rock garage des 70’s ('I Worship You') ou la vague psychédélique ('Like a Million Dreams'). Yodelice livre un album de qualité et prend un virage électrique par rapport aux deux efforts précédents. Il qualifie d’ailleurs lui-même cet opus comme une volonté de retourner sur scène et de donner un show rock. On ne lui jettera pas la pierre. ❚ [AC] www.yodelice.com Testament Steve Hackett Genesis Revisited, Live At Hammersmith / DVD InsideOut Music Steve Hackett pense qu’avec ce show, il a (enfin) donné ce que le public et tous les fans de Genesis (époque Peter Gabriel évidemment) attendaient depuis longtemps. Et il a sacrément eu raison de le faire, le bougre ! Quel bonheur de ré-entendre des titres vieux de plus de quarante ans, qui n’ont pas pris une ride (ou alors juste une…) : 'Supper’s Ready', 'Watcher of the Skies', 'Dancing with the Moonlit Knight'… avec une palette d’invités triés sur le volet : John Wetton, Steve Rothery (Marillion), pour ne citer qu’eux. Un DVD complet du show (près de trois heures) avec une ovation debout du public durant 'The Musical Box' et un 'Behind the Scenes' de trente-sept minutes. Incontournable ! On est carrément transposé dans le passé. ❚ [JB] www.hackettsongs.com Dark Roots of Thrash Nuclear Blast Salut à toi Ô amateur de thrash… J’ai 850 caractères pour te dire que ce DVD est une tuerie et que si tu ne veux pas finir sept pieds sous terre en étant idiot, ben tu sais ce qu’il te reste à faire…Courir chez ton dealer le plus proche à la vitesse d’Usain Bolt !!! Dans ce DVD enregistré à New York au Paramount Theatre en 2013, point de grand show bourré d’effets pyrotechniques et autres fioritures, juste dix-neuf titres, cent vingt-cinq minutes aussi puissantes qu’un uppercut de Mike Tyson. Cette tournée a fait la part belle aux dernières compos, bien plus couillues que celles de leurs débuts. On retrouve néanmoins quelques grands classiques. L’édition limitée contient également deux CD's du Live. En résumé, ça envoie du bois et c’est aussi puissant qu’un smash de Roger Federer. ❚ [OD] www.testamentlegions.com Okkervil River The Silver Gymnasium ATO Records Comme la première feuille emportée par le vent mauvais, le septième album d’Okkervil River annonce l’automne. En venant déposer sur nos platines des mélodies surannées, les Texans réjouiront les fans de… Bruce Springsteen période 'Born to Run'. 'On a Balcony' et 'Down Down the River Deep' sont habillés de cuivres rappelant le Boss et son E Street Band. 'White' prouve au passage que le groupe ne fait pas sans blanc. 'PinkSlips', 'Where the Spirit Left us' ou 'Walking without Frankie' donnent à l’album plus d’éclectisme (comme dirait Nathalie des Inconnus) sans pour autant soulever l’enthousiasme des foules. Une galette un peu Passe-Partout au demeurant, sans vouloir offenser les personnes de petite taille dont on ne parle pas assez dans ces chroniques CD. ❚ [FM] http://okkervilriver.com The Flower Kings Desolation Road InsideOut Music Après une reformation en 2012 pour 'Banks of Eden', la bande menée de main de maître par Roine Stolt remet le couvert. Et le moins que l’on puisse dire est que le groupe suédois de rock progressif, qu’on ne présente plus, a été très créatif avec son lot de mélodies 'happy prog' et son groove implacable. Cet album est une belle réussite. Au niveau de la structure, il semble plus classique que son prédécesseur, avec dix compositions de longueurs variables, on voyage cependant au travers d’ambiances diverses et tout à fait plaisantes. On appréciera par exemple le morceau 'White Tuxedos' avec son refrain totalement délirant. Avec ce 'Desolation Rose', The Flower Kings ne surprendra pas, mais la puissance créatrice dégagée est tout simplement remarquable. ❚ [FR] www.theflowerkings.com Rocksmith Edition 2014 Ubisoft Jouer aux jeux vidéo avec une vraie guitare, voilà un concept à la fois original et accrocheur que nous avons eu le plaisir de découvrir lors de sa première version. Ubisoft compte donc bien profiter du succès et nous sort un second Rocksmith simplement intitulé Edition 2014. Eh oui, pourquoi faire compliqué ? Il s'agit d'un tout nouveau titre avec une tracklist excellente avec de grands noms du rock comme Nirvana, les Foo Fighters, The Police, Queen, The Smashing Pumpkins, R.E.M., Aerosmith, mais aussi, du Deftones, System of a Down, Pantera, Slayer, etc... Bref, il y en a pour les amateurs de tous types de rock ou metal. Sans oublier la grosse nouveauté de cette édition 2014, le mode Impro. Est-ce assez pour renouveler l'expérience ? ❚ [CMF] http://rocksmith.ubi.com/rock smith/en-GB/home/index.aspx backstage - access point DAILY ROCK 72 – DÉC / JAN 2014 Une publication Daily Media Daily Media/Daily Rock, Case postale 54, 1211 Genève 28, +41 (22) 796 23 61, [email protected], www.daily-rock.com, www.myspace.com/daily_rock BACKSTAGE Impression : PCL Presses Centrales SA Création/Mise en pages : : David Margraf services-concept.ch Directeur de Publication Directeur de Publication adjoint : Carlos Mühlig Rédactrice en Chef : Joelle Michaud (JM) Responsable Previews : Laure Noverraz (LN) Responsable Dossiers : Rosa Capelli (RC) Responsable Abo : David Margraf Rédacteur en chef Daily Rock France : Nicolas Keshvary (NK), Arnaud Guittard (AG) Rédacteur en chef Daily Rock Québec : Sébastien Tacheron Distro : Carlos Mühlig Correction : Katia Margraf, Joëlle Michaud, Laura Maschio Internet : Dark-S, Ashtom. Rédacteurs & Collaborateurs : Christian Hamm (CH), Yamine Guettari (YG), Yves Peyrollaz (YP), Vincent Gerber (VG), Seb Bandelier (SB), Robert Pally (RP), Bram Dauw, (BD) Jacky Beauverd (JB), Rosa Capelli (RC), Marc-Henri Remy (MHR), François Michaud (FM), Olivier Di Lauro (OL), Camille Piot (CP), François Steiner (Fst), Céline Misiego (CM), Guillaume Natale (GN), Roxane Vedovati (RV), Gilles Simon (GS), Thomas Bonnicel (TJB), Pascal Vuille (PV), Laura Maschio (LM), Fantin Reichler (FR), Pierre Hecketsweiler (PH), Kévin Schmidt (KS), Arnaud Martin (AMa), Arnaud Mittempergher (AMi), Louis Rossier (LR), Hervé Rakowski (HR), Antoine Benamou (AB), Ricardo Diges (RC), Franck D’Everlange (FdE), David Trotta (DT), Coralie Binder (CB), Thomas Gerber (TG), Jillian Blandenier (JiB), Jérôme Campanico (JC), Matthieu Visiedo-Perez (MVP), Alexandre Caporal (AC), Yann Niedergang (YN), Fred Gallotte (FG), Charliie Kreitzer (CK), Clément Zucchero (CZ), Antoine Conan (ACo), Arnaud Jaffré (AJ), Aless dal Pizzol (ADP), Andy Gaggioli (AG). Douglas Cavalera (DC), Malvin Zoia (MZ), Ghassan Yazigi (GY), Guillaume Boudaud (GB). Remerciements : À tous les annonceurs, collaborateurs, partenaires, abonnés et toutes les personnes grâce à qui Daily Rock existe ! ACCESS POINT Paraît 9 fois par an. Genève : CEC André Chavanne, Media Markt, Usine, Antishop, Moloko, Urgence Disk, Chat Noir, Undertown, O’CD, Lead Music, Sounds, Stigmate, Mr. Pickwick, Pub Lord Jim, Caves de BonSéjour, Jack Cuir, Music Arts, The Works, UNI GE, FNAC. Nyon : La Parenthèse, Usine à Gaz, Disques Services, Ampi Piercing, Boarder’s Park, La Suite 115. Morges : Boullard Musique, La Syncope. Lausanne : Drop in shop, Harpers PUB, Bleu Lézard, Disc-a-Brac, Romandie, Docks, Caveau d'Echandens, Taco’s Bar, Backstage, D! Club, Le XIII siècle, Sticks Musique, FNAC. Oron-laVille : La mine d’Or. Vevey : AFM Music, Rocking Chair. Verbier : Rude Girls Montreux : Ned. Martigny : Caves du Manoir, Sunset Bar, Levitation Shop, No Comment. Monthey : Oasis Bar, Café de la Banque, Central Pub, Music Space, Pont Rouge. Aigle : Disques DCM, Le Saxo. Bex : Kilt Pub. Conthey : Media Markt. Sion : EJMA, l’Ilôt Bar Formule 1, Centre RLC - Salle le Totem, Psyko Piercing, Mean Machine Tattoo. Bulle : Ebullition, Collège du Sud, Michaud Musique. Fribourg : Media Markt, Rock Café, Fri-Son, Elvis et moi, FNAC. HR Giger Bar, Tattoo-by-kaco, Transformateur. Payerne : Ayers Rock Australien Pub Silver Club, Media Music. Düdingen : Bad Bonn. Bienne : Camden Town, Bar St-Gervais Overdose, Pooc. Chaux-de-Fonds : Bikini Test, Cifom-Ester, Dublin’s Old Irish Pub, Discothèque de la Ville. Neuchâtel : Ultrason, Case à Chocs, Bar King, Vinyl Sàrl, Music Avenue, Red Line Music, Chauffage Compris, Skelter Rock Bar. Yverdon : Café le Tempo, Factory Pierre, Amalgame, Transfert Music, Citrons Masqués, Coyote Café. Bâle: Restaurant Hirscheneck. Lucerne : Restaurant Metzgerhalle, Schüür. Zürich : Dynamo, Mascotte, Jamarico-Musicland. Soleure : Kofmehl, Outsider-Shop. Berne : Reitschule, ISC Club. Winterthur : Salzhaus, Gaswerk. Tessin : Arena Live, Shark Hard Music, Living Room, Oops, Peter Pan, Murray Field. France : Château Rouge, Brise Glace, Moulin de Brainans. Plus de lieux sur www.daily-rock.com/distro swiss made dans les bacs 15 Wolfman Unified Irascible Attention, pépite repérée ! Et le fait qu'il s'agisse de Suisses importe peu, et ne s'entend même pas. Son sans tâche, combo à la frontière des genres (electro, blues, folk, pop, new wave, tout y passe), émotions, vous le demandez, Wolfman le sert. Avec ce beat electro retro-nostalgique et cette voix sensuelle, les morceaux, sans recopier le même schéma, rivalisent d'inventivité en mariant des éléments d'horizons divers, du trip-hop à des trips plus pop. Sans se contenter d'un ou deux morceaux forts pour porter ce premier album, ils marquent tous les points, pour peu qu'on ne dise pas non à un flot de mélancolie. Pas sur les traces, mais aux côtés de groupes comme The XX, voire MGMT avec moins de paresse, voilà une valeur sûre. Meilleur CD suisse arrivé à mes oreilles depuis longtemps ! ❚ [LoR] www.wolfmanmusic.net Ever Since Bring Out The Gimp Autoprduction Massif ! Et ... dans ta face ! C'est en sortant de cet album ce qui reste sur les lèvres, tant le son sale et agressif se marie bien aux riffs violents qui percutent les enceintes durant les quelques trois quarts d'heure de l'album. Technicité, brutalité et variété répondent à l'appel aux armes, liant le conflit résultant d'un méchant cocktail rappelant tantôt le black grandiloquent des bons temps de Dimmu, tantôt des icônes suédoises plus death metal à la Children of Bodom ou les formations de Gothenburg. La voix passe sans problème de mélodies claires à des growls aigus typiques du death mélo, parfois transitant rapidement dans le feu de l'action pour un résultat étonnamment crédible. Seul reproche sérieux : le parti pris sur la netteté du son est discutable, vu les compos ambitieuses. ❚ [LoR] www.eversince.ch The Lonesome Southern Comfort Company The Big Hunt On The Camper Records Gros regret pour ce troisième effort : ils n'ont pas eu le courage de s'autoriser plus de pérégrinations électroniques comme ils osent le faire sur le premier titre 'When He's Down'. Le reste du temps, on se promène dans du country-folk assez banal, et le violon occasionnel, même s'il apporte un peu de fraîcheur, ne parvient pas à tempérer ce manque d'audace. En ressort une sorte de Mumford & Sons local (sans banjo), manquant de punch pour emballer, manquant d'émotions pour émouvoir. De là à dire que c'est mauvais, il n'y a qu'un pas, heureusement empêché par la solidité des compositions, classiques et peu surprenantes, mais néanmoins convaincantes. Si vous vous sentez l'âme cow-boy, dans toutes les déclinaisons du concept, vous pouvez vous lancer. Sympa. ❚ [LoR] www.lonesomesouth.com Disagony Venom Dish Irascible Qu'un groupe comme Disagony, omniprésent sur la scène rock romande depuis plus de trois ans n'ait jamais sorti d'album était exaspérant. On en avait marre de mettre en boucle leur EP, qui atteint à titre personnel plus de cent écoutes par morceau. Imaginez notre regard lubrique lorsque nos yeux se posent sur la cover de 'Venom Dish', premier album en règle. Un son propre et pourtant légèrement insolant, comme un gosse qui continuerait de faire ses gammes après 22h30. La voix est androgyne à souhait, la basse est féline, la batterie diablement efficace et la guitare en vaut deux. Ça commence avec le délinquant 'Cut', ça se termine par l'orgasmique 'Forever Fool', autant de titres mûris et travaillés sur scène et pour la scène. Ce 'Venom Dish' s'insinue comme un poison dans nos veines, 120 DB sinon rien. ❚ [LN] disagony.com Sideburn Electrify Irascible Écouter un nouveau CD de hard rock c'est comme boire une Boxer. Tu sais que ça sera toujours la même chose, ça te surprend pas, c'est pas franchement subtil, mais t'apprécies quand même parce que tu sais que ça te fait du bien. C'est le cas pour Sideburn, qui peine à s'affranchir des références qu'il revendique. On les rapprocherait sans peine d'un Airbourne plutôt que d'un AC/DC grâce aux tempos plutôt nerveux. Aucune originalité, si ce n'est des légers relents country, mais c'est fait avec amour, sincérité et passion (comme la Boxer, selon les slogans publicitaires !). L'album a peut-être ses vagues points faibles ('Frontline'), mais évite heureusement la case 'ballade chiante'. Du coup, ça passe sans problème en décapotable à fond sur l'autoroute, les fenêtres ouvertes. Prévisible mais coooool. ❚ [LoR] www.sideburn.ch Conjonctive Until the Whole World Dies Tenacity Music Après deux EP's qui les avaient placés parmi les noms sur lesquels il faut compter dans la scène metal suisse, Conjonctive délivre enfin son premier album. 'UTWWD' est la plaque de deathcore qu’on pouvait attendre d’eux. Une marche ravageuse, brutale où la moindre brèche lumineuse n’a pas sa place. Derrière les drops et autres blasts habituels, c’est surtout la particularité de Conjonctive qui retient notre oreille : un chanteur et une chanteuse se partageant l’espace vocal. Une particularité qui n’est pas sans amener quelques accrocs ; la disparité des deux voix, le choix des textes en français sur un titre que les esthètes auront vite oublié… Reste la qualité musicale régnant tout au long d’un opus qui annonce une fin du monde prometteuse pour le sextet romand. ❚ [AMa] www.mx3.ch/artist/conjonctive Louis Jucker 8 Oprhan Songs Hummus Records Louis Jucker (The Ocean Collective, The Fawn, Coilguns…) est probablement un des artistes suisses les plus productifs de sa génération. Produit, peutêtre, de son hyperactivité palpable. Avec son premier projet solo, 'Eight Orphan Songs', l’artiste nous invite à découvrir une nouvelle facette de sa personnalité. Plus intime, touchante et apaisante. Fruits d’une expérience particulière vécue par l’artiste dans un ancien appartement, ces huit titres sont des bribes d’instants, d’ambiances, de personnages rencontrés ou partagés durant son séjour. Épaulé pour les visuels par le plasticien Augustin Rebetez, Louis Jucker nous fait revivre ces morceaux de vie avec une sincérité et un réalisme impressionnants. Un moment empli de nostalgie bien qu’étrangement rassurant. ❚ [AMa] www.louisjucker.ch Admiral James T 8341735 DALA Produkte Admiral James T fait partie de ces artistes que l’on ne peut étiqueter, sa musique étant 'transgenre' et 'trans-générationnelle'. Un gros morceau que cet album, seize titres, sur lequel l’Admiral joue de tous les instruments et chante après avoir bien sûr composés musique et paroles. On y retrouve évidemment les influences du bonhomme (les Beatles dont il est très friand, Bowie, T. Rex, Led Zep, les Stranglers, Nick Cave) Que du bon ! Ces influences ont été assimilées, digérées, pas de nostalgie dans cet album, juste de très bonnes chansons, de l’homogénéité. On ne saute jamais du coq à l’âne malgré la diversité des styles présentés. A écouter en deux fois si vous voulez, mais à ne pas manquer. Notre titre préféré ? 'It’s Time to Move Along', un croisement entre Anne Clark et Nick Cave, juste délicieux ! ❚ [RC] admiraljamest.com 16 publicité