Engraissement des Gros Bovins - Chambre d`Agriculture des Landes
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Engraissement des Gros Bovins - Chambre d`Agriculture des Landes
Engraissement des Gros Bovins Améliorer l'alimentation La production d'animaux de boucherie de très bonne qualité (vaches, génisses et bœufs) est une activité essentielle pour l'élevage allaitant landais. Cependant, dans un contexte de concurrence renforcée et de renchérissement de l'ensemble des matières pre mières, elle doit s'adapter constamment pour fournir aux acheteurs, des carcasses les plus ho mogènes possibles tout en recherchant la meilleure efficacité alimentaire. Pour progresser dans ce domaine, plusieurs aspects doivent être pris en compte. Préparer les animaux à la mise en engraissement Déparasiter lors de la mise e n lot Douves Seuls les ani maux, pâturant en zones hu mides (barthes...), devront recevoir un traitement au cours des premières semaines d'engraissement selon le tableau ci-dessous af in d'agir aussi sur les douves immatures. Ma tiè r e s a c tiv e s Dé la is d e tr a ite m e nt a p r è s la m is e e n lo t Tricla be nda zole C losa nte l 2 se m a ine s Nitrox inil 6 se m a ine s B ithionol sulfoxide O x y cloza nide C lorsulon A lbe nda zole 10 se m a ine s Strongles Les animaux n'ayant pas fait l'objet d'un traitement dans le cadre de la conduite du troupeau reproducteur devront être déparasités à la mise en lot, avec le choix de matière active suivant : Ma tiè r e s ac tiv e s Le v a m isole A lbe nda zole Cib le s S trongle s dige stifs e t pulm ona ire s Fe ba nte z Fe nbe nda zole S trongle s dige stifs (y com pris form e s Ne tobim in e nk y sté e s) e t pulm ona ire s O x fe nda zole Iv e rm e ctine S trongle s dige stifs (y com pris form e s e nk y sté e s), pulm ona ire s, v a rrons e t ga le . Vacc ination enté rotoxemie L'entérotoxemie est une intoxicat ion mortelle de l'ani mal provoquée par la prolifération anarchique de germes (clostridies,...) présents nat urellement dans le tube digestif et qui vont secréter une toxine empoisonnant l'animal. Elle est provoquée par des changements ali mentaires sans transition, par une rupture d'alimentation ou des erreurs grossières de rat ionnement. La vaccination permet de diminuer la grav ité de cette affection. Deux injections sont nécessaires à 4 semaines d'intervalle pour un faible coût (entre 4 et 8 € par bov in selon l'effectif ). Prévoir une transition de trois semaines La rumen est un véritable fermenteur qui héberge une populat ion très i mportante de bactéries, protozoaires et autres champignons. Cette population mic robienne est complexe, variée (plus de 200 espèces) et représente environ 2 kg d'ext rait sec. Comme tout milieu v ivant, le milieu ruminal est adapté au contexte ali mentaire qu'il reçoit. Dans le cadre d'une modification signif icative de la ration – et c'est le cas lors de la mise en engraissement – il faut veiller à donner le temps à la flore ruminale de s'adapter au niveau type de rat ion : cela nécessite une durée de trois semaines pendant laquelle les nouveaux aliments (concent rés) seront introduits de manière progressive, par paliers de 2 kg par semaine. Favoriser la rumination La recherche d'eff icacité alimentaire passe par un fonctionnement optimal du rumen et audelà de la phase de transition, la composit ion de la ration doit permettre de favoriser la rumination de l'ani mal. En engraissement, cet aspect est d'autant plus délicat qu'une majorité des aliments est apportée sous forme de concentré et que le risque d'acidose est quasi permanent. C'est pourquoi il faudra vérif ier constamment que la ration contienne des aliments suffisamment fibreux pour favoriser la rumination (paille, foin grossier, …) et que les part icules soient de taille suff isamment grandes. T emps de mas tic ation P ar type d'aliment (en minute / kg de MS) Maïs grain, tourteaux... < 15 C éréales aplaties , herbe, ens ilage, foin 15 à 25 2 ème c oupe foin, ens ilage maïs gros s ier 40 à 80 P aille et foins tardifs > 100 Sourc e RA GT (PDI) de la ration. Nous préconisons 110 PDI/Unité Fourragère en phase de croissance, puis 100 PDI/UF en finit ion. Le maïs, quelle que soit sa forme, est pauvre en azote (9 % de protéines). Il doit donc être complété par des fourrages et/ou des concentrés beaucoup plus riches. Ceux-ci seront choisis au regard de l'équilibre global de la ration en tenant compte de la valeur en énergie, la fibrosité, la vitesse de dégradat ion dans le rumen. Le tourteau de soja 48 représente la valeur de référence tant pour les aspects nutritionnels qu'économiques. V a le ur P ro té i n e (P D I N /k g M S ) V a le ur E n e rg i e (U FV /K g M S ) F o i n d e l u ze rn e 2 è m e c o u pe 115 0 ,5 7 F o i n d e t rèfl e v i o l e t B o u rg e o n ne m e n t /fl o ra i s o n 104 0 ,5 5 L u z e rn e d éh y d ra t é e 22 – 25 % 157 0 ,7 1 F o u rra ge s Sou rc e : t ab le I N RA 2 0 0 7 Le taux de cellulose ou de NDF (cellulose + lignine) de la ration est un bon indicateur du niveau de f ibrosité. Les valeurs à rechercher sont : NDF ≥ 28 % ou cellulose ≥ 17 % V aleur P rotéine (P D I N /kg M S) V aleur E nergie (UFV /Kg M S) 377 1 ,1 9 T ourteaux de c olza 247 0 ,9 0 T ourteaux de tournes ol N on déc ortiqué 201 0 ,6 4 189 1 ,5 6 G raine entière de s oja 215 1 ,0 5 G raine de pois 142 1 ,0 5 C onc entrés T ourteaux de s oja 4 8 Dans ce même object if, la distribution de maïs grain dev ra prioritairement se réaliser sous forme aplatie ou broyée grossièrement. La ru minat ion est à l'origine de la production salivaire qui est extrêmement riche en bicarbonate et qui permet de tamponner nat urellement la ration. Celle-ci est estimée à plus de 2 kg par jour : une quantité très supérieure aux apports possibles par les substances tampons. Apporter suffisamment de protéines La prise de poids de l'animal est très significative pendant la phase d'engraissement (de l'ordre de 80 à 150 kg selon l'état init ial). Le gain de poids est majoritaire ment constitué par du muscle, les lipides se mettant en place en dernier lieu. Pour synthétiser ces f ibres musculaires et pour assurer une vie microbienne de qualité dans le rumen, l'animal a besoin de quantité significative de protéines, qui se mesure par le niveau de protéines digestives intest inales G raine de lin extrudée Source : table I NRA 2007 Assurer une finition idéale de l'animal La finition couvre le dernier tiers de la période d'engraissement (environ deux mois). Le plus souvent elle ne fait pas l'objet d'une ali mentation spécifique. Une conduite différenciée du reste de l'engraissement doit permett re la mise en place du gras pour que la carcasse réponde le mieux au besoin du marché (notation 3), avec une légère couverture et une bonne imbricat ion musculaire. En race Blonde d'Aquitaine les apports en protéines doivent baisser de 10 % et êt re substituées par du maïs grain. De plus, il semblerait que les apports de graines de lin extrudées (0,5 à 0,7 kg/tête) améliorent la qualité de la f init ion. Durant cette période, l'éleveur devra aussi évaluer l'état de finition pour annoncer l'animal à la vente et ainsi permettre l'abattage au meilleur mo ment. Toutefois le niveau de complémentat ion protéique n'atteindra jamais l'objectif de 110 PDI/UF. Taux d ' i n c o rp o ra t i o n (t o u rt e a u x /m a ï s g ra i n s e c ) P D I N /U F V [* ] T aux de M G [* ] 2 0 /8 0 110 3 % T o u rt e a u x d e c ol za 12 % MG 3 0 /7 0 100 5 ,5 % T o u rt e a u x d e t o urn e s o l 12 % MG 3 0 /7 0 90 5 ,5 % T o u rt e a u x d e s oj a 4 8 Permettre une alimentation régulière L'ani mal doit disposer de suffisamment de temps à l'auge pour s'ali menter correctement. Dans le cas d'une ali mentation rat ionnée, chaque animal doit avoir une place à l'auge (75 c m par tête) et l'ensemble des constituants de la ration devront être présents simultanément (maïs et compléments azotés notamment). Dans le cas d'une alimentation à volonté, les exigences pour la table d'alimentation sont moins importantes, celles sur le mélange des constituants subsiste. Sou rc e : t ab l e I N RA et CA4 0 [* ] p o u r u n e ra ti o n c o m p o rt a n t 7 5 % d e c o n c e n t ré s En tourteau de colza, les expérimentations conduites avec le Lycée Agricole de Dax ont mont ré qu'avec ces préconisations les résultats techniques (GMQ, IC) sont tout à fait satisfaisants. Dans ce cadre, pour limiter les risques, les animaux avaient reçu deux cures d'hépato-protecteur. L'utilisation de bol ou de mélangeuse permettent d'incorporer de façon sûre les quantités de fourrages fibreux à distribuer (selon le type de mélangeuse veiller toutefois à ne pas trop « défibrer » ce fourrage avec un temps de mélange trop long). Utiliser avec précaution les céréales à paille et les tourteaux fermiers L'utilisation de trit icale, blé ou orge, est tout à fait possible. Cependant, ces mat ières premières ont une v itesse de dégradation beaucoup plus rapide dans le ru men. Aussi, leur proportion ne peut dépasser 50 % de la part de céréales de la ration. L'incorporation de tourteaux fermiers est possible. La qualité et la nature du tourteau peuvent avoir des conséquences sur les performances réalisables par les animaux. Il est nécessaire de limiter le dépassement du seuil de 5 % de Mat ière Grasse dans la ration af in de contenir les risques de dysfonctionne ment du rumen. Dans tous les cas, il faut ut iliser des tourteaux très bien pressés, inférieurs à 15 % de MG résiduelle. Peser les apports et établir des bilans de lot L'efficacité alimentaire exige le respect st rict des doses préconisées. L'utilisation de mélangeuse le permet. Toutefois chacun doit être en capacité de contrôler les apports quel que soit son mode de distribution : dessileuse et remorques de foin sur pont bascule, et concentrés (brouette, sceau, boîte...) sur une romaine. Au-delà du respect des plans de rationnement, ces éléments permettront un calcul précis des bilans de lots, incluant les indices de consommat ion, les GMQ et les aspects économiques. Exemple de ration – Blonde d'Aquita ine (kg brut/tête/jour) Exemple de ration – Limousine (kg brut/tête/jour) Ration pour une jeune vache de boucherie (6 ans) d'un potentiel de 500 kg carcasse – engraissée sur 120 jours avec un GMQ moyen de 1,2 kg. Ration pour une jeune vache de boucherie (6 ans) d'un potentiel de 460 kg carcasse – engraissée sur 120 jours avec un GMQ de 1,2 kg. Maïs grain et tourteaux de soja 48 Maïs grain et tourteaux de soja 48 Croissance et Finition Transition Transition S e m a ine s Croissance Finition S e m a ine s S e m a ine s 1 2 3 4 5 à 12 13 à 17 P a i l l e (à v o lo nté ) 4 ,0 4 ,0 4 ,0 4 ,0 4 ,6 4 ,4 F o in 9 ,0 7 ,0 5 ,0 3 ,0 M a ï s g ra i n s e c 3 ,2 4 ,8 6 ,4 8 ,0 9 ,4 1 0 ,5 Ou M a ï s h u m i de à 3 0 % de MS 3 ,9 5 ,9 7 ,9 9 ,8 1 1 ,5 1 2 ,9 T o u rt e a u x de s o ja 4 8 0 ,8 1 ,2 1 ,6 Semaines Semaines 1 2 3 4 5 à 17 Paille (à volonté) 3 ,0 3 ,0 3 ,0 3 ,0 3 ,7 Foin 9 ,0 7 ,0 5 ,0 3 ,0 Maïs grain s ec Ou Maïs humide à 3 0 % de MS 2 ,4 4 ,0 5 ,6 7 ,2 8 ,8 2 ,9 4 ,9 6 ,9 8 ,8 1 0,8 Tourteaux de s oja 48 0 ,6 1 ,0 2 ,0 2 ,5 1 ,5 Sourc e Ch am b re d 'Ag ri c u l t u re 4 0 1 ,4 1 ,8 2 ,5 Source Chambre d'Agricult ure 40 Maïs ensilage et tourteaux de soja 48 Transition Croissance Semaines Semaines Semaines Finition 1 2 3 4 5 à 12 13 à 17 P aille (à volonté) 4,0 4,0 4,0 4,0 3,9 14,2 Foin 9,0 7,0 5,0 3,0 Maïs grain s ec Ou Maïs humide à 30 % de MS 2,7 4,1 5,4 6,8 C omplémentaire azoté 36 % 8,2 1,3 5,0 1,9 6,6 2,6 8,4 11,0 Croissance et Finit ion Semaines Semaines 1 2 3 5 à 17 Paille (à volonté) 2 ,0 2 ,0 2 ,0 1 ,5 Foin 3 ,5 1 ,5 17 ,0 17 ,0 1 7,0 1 7,0 Maïs grain s ec 1 ,6 3 ,2 4 ,7 Ou Maïs humide à 30 % de MS 1 ,3 3 ,9 5 ,8 10,0 Ens ilage de maïs (35 % MS) 3,3 Transit ion 12,6 3,2 4,4 2,7 Source Chambre d'Agriculture 40 Tourteaux de s oja 48 1 ,0 1 ,5 2 ,0 2 ,5 Source Chambre d'Agriculture 40 Contact et renseignements : Techniciens des organismes de producteurs Association Bovine des Landes : 05 58 97 93 31 Jean BASTA – 06 72 52 21 47 EXPALLIANCE : Francis SOUMET – 06 86 37 24 28 Chambre d'Agriculture des Landes : Pôle Elevage – 05 58 85 45 25 Bovin Croissance – 05 58 85 45 06 Réalisation et crédit photo Chambre d'Agriculture des Landes - Juin 2012 Maïs grain et complémentaire azoté de croissance à 36 %
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